La guerre avait éclaté, doux murmure de rage, Bastet avait été appelé en tant qu'exorciste. Elle l'était avant d'être professeure. Elle s'était habillée avec lenteur dans l'orphelinat. Pas d'affaire, ses armes, sa magie, ses habits. Elle enfila un pantalon en cuir, nue dessous, elle serait ainsi dans la parfaite communion avec son don premier. L'exorciste enfila un t-shirt noir, par dessus un pull. Elle ne faisait pas dans le charme mais dans le tactique. Des fois on doit oublier de charmer pour se battre. Le pull pourrait être retiré en cas de chaud, mais aussi pour faire des carreaux. Bastet enfila un blouson en faux cuir, relevant le col, elle avait toujours ses cheveux en coupe garçonne. Bastet pivota sur ses hanches, elle portait des cuissardes sans talons, pratique et tenaient chaud. Sur elle sa lame d'exorciste mais aussi quatre poignards. Deux aux jambes, dans les bottes, deux aux poignets, dans leurs fourreaux. La veste et les cuissardes cachaient tout cela.

Elle avait l'air d'une humaine gothique un peu psychopathe mais d'une humaine. Dans l'avion qui la conduisit en Angleterre elle resta silencieuse. Elle ne parla à personne, pria en hébreu mentalement, qu'importe quel dieu l'entendrait, qu'importe, pour peu qu'il l'entente. A rire n'est-ce pas? Celle qui avait hérité du nom de la déesse chatte se mettait à prier! Elle voulait vivre, encore, pour sa fille, oui elle voulait la voir. Une fois l'avion posé ils montèrent dans une camionnette et là encore elle resta silencieuse. Ne parlant ni à Ren, ni à Jonathan, les autres, elle ne connaissait tout simplement pas. Elle devait se détacher du monde, devenir la tueuse qu'elle avait été, pour combattre. Enfin ils arrivèrent : Londres. Londres qui hurlait en silence, impressionnant.

Lentement, elle sortit la dernière de la camionnette, femme féline, femme provocatrice. Elle laissa Jonathan prendre sa main, elle était vide, sans magie, sans rien, elle jouait la morte, prédatrice. Bastet observait discrètement son environnement, vide mais truffé de runes après tout. Elle laissa tomber sa main quand Jonathan la lâcha, reculant de deux pas, elle enfonça ses mains dans les poches de son blouson et le regarda se déshabiller. Une lueur de désir s'allumer dans son regard. Lueur qui prouvait encore son humanité alors qu'il traça une rune à l'emplacement de son cœur. Bastet se demanda alors ce que Nérys pensait tout cela mais elle ne dirait rien devant les autres donc elle se tut alors qu'il se rhabilla.

-" Tout le monde sait ce qu'il a à faire... Des questions ?
- Pas une question, une affirmation, je tue avant de poser des questions moi.

Et on couche avec l'ennemi si on peut en tirer quelque chose. Le mentor de Bastet lui avait appris cela. Technique barbare qui pouvait sauver une paire de miches si on pouvait être malin. Bastet les toisa et lâcha son premier sourire. Quand elle ne souriait pas elle semblait être une statue de glace. S'approchant de Jonathan, elle posa sa main sur son épaule, silencieuse, elle ne dit rien et s'éloigna. Elle marchait comme si elle dansait, femme féline, elle tourna la tête et fit un sourire en coin. Elle semblait calme, en paix avec elle-même. Mais c'était un faux semblant et dans le fond de ses yeux brillaient la rage et la folie.

Sa larme d'exorciste cachée entre ses deux omoplates. Femme qui marchait sur les ruines, sur les cadavres et qui souriait. Elle en avait vu trop, elle était morte depuis des années, depuis des siècles, telle Bastet, déesse égyptienne éternelle. La sorcière jouait l'humaine, et aussi sombre, elle baissa la tête, regarda ses pieds et continua de s'éloigner de la meute. Pas en groupe, mais elle se sentait proche des autres. Alors, un sorcier noir viendrait-il cueillir cette humaine juteuse et sexy?

Un stress énorme
mais surtout...

Pas de question. Bastet tue d'abord, on a compris. Bon ça, ça m'étonne pas un poil, c'est du Bastet tout craché, voir pire. C'est elle, dans toute sa splendeur évidement. Demande de Ren parfaitement légitime. J'aurais pu faire la même, mais je doute de me transformer. Il faut que j'ai un contact avec tout le monde et ce n'est pas sous forme de puma que j'y arriverais. De plus, tracer une rune avec une griffe, c'est faisable, mais d'une imprécision à faire pleurer un passionné comme moi. De plus, mon corps, rompu au combat à main nu et à toutes armes possible et inimaginable (vous n'imaginez certainement pas tout ce qu'on peut faire avec une carotte...) ne demande que ça. Un frisson parcours mon corps. Bon à partir de maintenant, on évite le bruit. D'un mouvement précis, pris du langage des missions (mais si, vous avez vu James Bond ou n'importe quel film avec l'armée, des espions... etc. Eh bah les gestes étranges, c'est du même genre), je sépare donc les deux groupes. Ren, Shy, Bastet et moi d'un côté, les autres, bah... de l'autre.

Je jette un œil crispé à mes compagnons et m'élance silencieusement dans la nuit. Nous arrivons aux alentours immédiats de Londres. La puissance de la barrière se fait déjà sentir. J'essaye au maximum de taire la magie en moi, surtout mon envie de faire le bien, ma blancheur si on veut. Ca m'a toujours fait rire, cette idée de noir et de blanc. A vrai dire le monde est plutôt gris. Même pour la magie. Mais c'est la personne qui s'en sert, qui elle, peut se rapprocher dangereusement du noir. Bien sûr, il y a des runes pas très sympa, mais si personne ne les utilisent, il n'y a pas de problème. Un frisson me parcours. Nous approchons rapidement. Londres est tout juste devant nous. Je m'arrête juste avant la barrière. Quelques runes sont tracées à répétition sur les murs/arbres/autres qu'il y a de disponible. Deux runes de détection, une de repoussement, le tout assez basique si ce n'était cette rune étrange. D'une belle arabesque sertie de courbes courtes, elle se dessine finement en longueur. Elle a l'air dangereuse...C'est une rune qui oscille entre la protection et l'attaque. Je fais signe aux autres de s'arrêter et sort une craie blanche. A côté des autres, je marque le sol de contre rune, pour que nous puissions passez un peu plus longtemps inaperçus. Heureusement que les sorciers noirs ne sont pas tous des érudits, sinon je n'aurais pu en placer aucunes...

Nous pénétrons ainsi dans l'enceinte. Direction, le quartier général Londonien d'Orpheo. Mon coeur bat à cent à l'heure, adrénaline, peur, excitation... C'est un tout qui me fait bondir. Nous ne croisons personne, en même temps, à cette heure... Et je suis quasiment certain que les sorciers noirs ont instaurés un couvre feu pour pouvoir mieux contrôler la situation. Nous avançons assez tranquillement je dois dire. Le groupe de diversion doit bien faire son boulot. En tout cas ils sont toujours vivant, ça je le sais, je le sens. Des bruits de violence résonnent assez loin. C'est sans doute eux. Une rencontre... explosive je dirais. Faîtes gaffe les gars, pas trop de dégâts si possible, cette ville a assez souffert. Bon au moins, une partie du plan se passe plutôt bien. Il ne manque qu'à voir la deuxième...

[HRP = Ren ne répondant pas cause de son absence (on la jouera modérément en PNJ), après Bastet, ce sera immédiatement Shy. Vous pouvez évidement faire intervenir des éléments étranger (sorcier noir, humain innocent, rescapé et que sais-je encore ? xD)]

Bastet commençait à s'éloigner calmement quand la voix de Ren se leva et provoqua le fait qu'elle se retourna pour le toiser. Elle se demandait si elle avait des hallucinations auditives, mais pas du tout ! Ce type avait-il déjà combattu des sorciers noirs ou pas ? Difficile à dire vu son flegme mais c'était agaçant. Bastet avait l'étrange envie de lui briser la nuque, de laisser son corps mort ici. Elle ferma un instant les yeux puis les rouvrit, calme, parfaitement calme. Il ne fallait pas s'énerver, elle était bien trop excitée, son instinct de tueuse prenait le dessus....

-On reste en petits groupes, je suppose? J'aurai besoin de quelqu'un pour couvrir mes arrières. Mais je ne serai certainement pas le seul.
- Petits groupes ? Trouve-toi une partenaire !

Travailler en solitaire était nettement moins fatiguant et elle n'avait pas besoin de s'inquiéter pour quelqu'un d'autre sauf elle. Elle n'aimait pas avoir la charge de quelqu'un, cela avait tendance à la déconcentrer hors il lui fallait toute sa concentration à dire vrai. Ce qui suffisait à son bonheur pour dire vrai à travailler en solo. Jonathan ne lui disait rien quand elle s'éloigna, ou il n'osait pas, aussi, c'était une idée comme une autre. La professeure aurait été amusé si elle arrivait à lui imposer de la peur. Oui elle était atypique, ou il la respectait. Tant qu'il ne la gonflait pas comme à Halloween tout irait bien, parfaitement même !

Bastet était à vif mais le cachait parfaitement, ses sens félins l'aidaient à ne pas perdre la boule mais elle s'arrêta quand elle vit des rats fuir loin des égouts, c'était très mais alors très mauvais signe. Y avait-il quelque chose dans les égouts qui ne rassurait pas ces charmantes bêtes ? Nul-doute ! Bastet chercha du regard Jonathan qui se trouvait à quelques pas de là à gribouiller une rune, elle soupira longuement. Les runes restaient un drôle de mystère pour elle, qu'elle ne comprenait et n'acceptait pas forcément, tant pis, hein ? Bastet secoua la tête et reprit sa marche mais des bruits de combat se firent entendre, elle se stoppa, droite comme un chat prêt au combat.

- Ca approche.

Son don premier ne la trompait pas, quelqu'un approchait, vite, et cela sentait la dangerosité. Dégainant son poignard, elle le manœuvra rapidement entre ses doigts fins, elle regarda derrière son épaule Ren, l'asiatique dont elle ignorait le nom, Jonathan, ils étaient seuls, les autres faisaient la diversion. Aucune hésitation, si c'était un ennemi, elle tuerait sans poser de question. C'était le but, pas vrai ? Peut-être pas...Bastet reporta son regard devant elle quand un de leurs hommes surgit, couvert de sang, égard, son cou était ouvert et le sang coulait sur ses pieds. Bastet poussa un grondement sourd.

- Bord** ! C'est un leurre !

Forcément une âme blessée revenait là où elle se sentira bien. L'exorciste s'effondra, prit de convulsion imposée par une rune qui barrait tout son dos mais Bastet ne bougea pas. Elle regarda les toits des maisons, attendant que la menace arrive, cette fois-ci elle sentait mieux la magie noire. Ils n'étaient plus que cinq...L'horreur venait de commencer et les sorciers noirs étaient véritablement furieux de les savoir ici, normal, n'est-ce pas ?! Il ne restait que deux solutions, combattre ou fuir. Bastet avait déjà pris sa décision personnellement, elle combattrait, que cela plaise ou pas au final ! Elle, elle s'en moquait si elle mourrait, personne ne l'attendait à la maison, et sa fille ignorait tout d'elle...

[ J'ai pris quelques initiatives pour donner des rebonds. x) ]

Tout partait en cacahuète mais grave même ! C'était carrément hallucinant, Bastet n'en croyait pas ses yeux. La mission s'effondrait comme un château de cartes. A ses yeux Jonathan était vraiment un mauvais chef, mais autant ne pas le dire pour éviter de démoraliser les autres. Elle s'en sortait très bien seule, pour l'instant. Shybaï proposait de se cacher, réponse de Ren, réponse de Jonathan. La sorcière ne suivait déjà plus rien, elle regardait les toits d'un air méfiant. Elle les laissait parler, elle, c'était pour l'action, voila tout. Son corps se tendait, se détendait en rythme. Bondir, attaquer, elle devait s'y mettre ! Pourquoi attendre ? Il fallait atteindre le siège et libérer la sous-directrice mais la chose ne serait pas aisée, pas du tout même.

-" On se met à couvert et on essaie de les débusquer ! On se sépare mais pas de beaucoup ! Personne à plus d'une cinquantaine de mètres ! De toutes façons, ils sont plus prêt que ça pour nous maintenir à portée de tir. On évite de détruire la ville, et de mourir si possible. Je dirais qu'ils sont une dizaine compte tenu de leurs odeurs et le nombre de poignards. Faîtes attention."

Bastet hocha la tête et suivit Jonathan vu le regard qu'il lui lançait alors que les deux autres se séparaient. Parfait, elle ferait équipe avec lui. C'était ce qu'elle avait voulu depuis le début, le tout début même. Elle préférait laisser Ren et Shybaï entre eux deux. En réalité elle surveillait Jonathan, elle trouvait qu'il respirait trop vite, il n'était pas fait pour cela. La sorcière le dépassa mais lui toucha l'épaule pour le rassurer avant et s'engagea dans une ruelle en restant à cinquante mètres. Mais Bastet ne pouvait pas oublier ce qu'elle avait ressenti en voyant Jonathan, en le sentant au plus profond d'elle-même.

* Mer** ! Je me fais chier à moi-même. *

C'était exactement cela qui plus ait. Bastet se massa l'arcade sourcilière, elle ne tomba étrangement sur personne, elle revint là où elle avait vu la dernière fois Jonathan. Ce mauvais pressentiment refusait de la quitter, l'agaçant de plus en plus. Bien entendu Jonathan n'y était plus mais elle le trouva rapidement. L'observant discrètement, elle le regarda tuer un civil. Non il n'était pas prêt et cela lui fendait le cœur. C'était un homme au cœur bon et généreux. Bastet n'avait plus le cœur bond et généreux depuis des années même si elle était une exorciste. Mais elle était morte, en quelque sorte. La sorcière sortit de l'ombre et s'approcha mais se stoppa soudainement quand une voix se glissa dans son esprit et qu'elle la reconnut aussitôt à dire vrai.

" Faîtes attention, ceux qui ont des runes dans le cou sont des innocents ! Ceux là, assommez les, ils ne savent pas ce qu'ils font !"

Bastet ne dit rien et s'approcha de lui cette fois-ci sans hésitation. Elle l'approcha sur le flanc gauche pour qu'il le voit. Un sourire doux traversa son visage et elle attrapa sa main couverte de sang, enfaite les deux et les porta à sa bouche, elle les embrassa, comme une mère voulant rassurer son enfant. Il n'était pas prêt, lui c'était les runes, elle le voyait, le sentait.

- Jonathan, tu n'es pas fait pour cela, reste avec moi, je les tuerai pour toi.

La sorcière posa sa main sur la joue de l'homme, elle le regarda avec toute la douceur du monde. Ils n'étaient plus par deux mais elle seule. Elle pencha la tête sur le côté, souriant doucement. Il pourrait dire tout ce qu'il voulait, elle savait pertinemment ce qu'elle voyait, que cela lui plaise ou pas. Bastet dégaina soudainement son poignard et le lança en plein cœur d'un sorcier noir. Son regard brillait de haine alors que le corps s'effondre, inerte. Cela ne lui fit sincèrement ni chaud ni froid d'avoir tué cet homme, pas du tout même. Elle avait dû le faire, point à la ligne, fin de l'histoire.

La sorcière sentit sa propre magie s'élever, virevolter. C'était une magie blanche avec une pointe de noirceur. Oui, elle avait fait de la magie noire à une époque pour atteindre ses ennemis. Atteindre le mal à la racine après tout, cela avait été le meilleur moyen à l'époque. Mais elle était du côté d'Orpheo, ce côté sombre c'était une part d'elle, mais elle serait toujours une exorciste du bien, même si elle avait oublié quelques règles pour se venger. Bastet alla ramasser son poignard, essuyant sa lame, elle leva alors son regard sur Jonathan.

- Rejoignons les autres, on sera plus fort tous ensemble. On avancera plus vite.

C'était la meilleure chose à faire, oh oui. Bastet lui fit signe d'y aller. Ils devaient se dépêcher ! Ce mauvais pressentiment refusait de la quitter, encore et toujours. La sorcière soupira longuement, canalisant sa magie comme si elle la mettait en bouteille. Une bouteille explosive qu'elle ressortirait en temps voulu pour faire vivement la guerre...