"I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards"

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 "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards"

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Edwin A. Al Hattal
Edwin A. Al Hattal
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MessageSujet: "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards"   "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards" EmptyLun 21 Mai 2012 - 20:44

I really enjoy punching people in the face
They always make a fun noise




Les sorciers noirs sont des hommes dangereux dit-on. Les sorciers noirs sont des hommes très dangereux, et surement un peu fous dans leur tête. Pas forcément qu'ils la partagent avec quelqu'un d'autre -quoique...- mais en tout cas, y'a certainement des rouages qui grincent, et des boulons qui manquent.
Rhys Shepherd est un homme dangereux. Sauf si il est attaché pieds et mains liés sur une chaise dans une pièce toute neuve et en partie magicproof.
Ce qu'il est actuellement. Heureusement peut être pour tous ces malheureux qui ont déjà eu affaire à lui depuis ce matin.

Rhys. Anciennement rangé sous le nom d'Erwan dans le grand classeur qu'est la tête d'Eddie.
Le mêlé grand chef du département secret de la police magique pousse un soupir à fendre le coeur. Non franchement, ça le déchire de l'intérieur que ce brave homme au chien démesurément grand that's what she said ait senti le besoin de mentir sur son prénom. Comme si Ed n'aurait jamais trouvé. Comme si... Oh mais allez, il lui pardonne celle là. Après tout, il lui a bien dit s'appeler Axel.
Même si techniquement, c'est réellement l'un de ses prénoms.

Bref. Le vieil homme pas si vieux que ça, si Ed se rappelle correctement -ce qu'il fait toujours tellement bien que c'en est agaçant- a été capturé ce matin pour avoir causé quelques... Problèmes. Un truc qui aurait pu être laissé aux mains de la police mortelle si seulement la magie n'avait pas été impliquée.
Quel malheur.
Non vraiment, convaincre ces trois ivrognes qu'ils n'avaient pas vu ce qu'ils avaient en fait vu s'était révélé particulièrement chiant. Pas que ce soit Eddie qui l'ait fait, bien sûr, mais il aime à veiller au bien être de ses subordonnés. C'est un homme bon notre Ed. Un homme charmant.
Du moins une fois qu'il a eu sa dose de cafeine matinale. Qu'elle provienne d'un vrai café.
Ou du fond d'une canette de Coca la veille.
Dans tous les cas, c'est un homme charmant. Et en homme charmant et attentionné qu'il est pour ses subordonnés -oh allez, il ne crie pas si souvent que ça... Non ?-, quand il a eu vent pas plus tard qu'il y a dix minutes qu'un vilain monsieur mal rasé -ok il est peut être en train d'inventer cette partie là du récit- se débattait furieusement et refusait de rester tranquille pendant un simple interrogatoire...

Il a soupiré, marmonné quelque chose à propos d'être entouré d'une bande d'incapable, mais a levé son derrière doré -métaphoriquement parlant, en fait rester tout ce temps à Londres où il fait pas beau a plutôt tendance à rendre sa peau un peu plus pâle qu'elle ne devrait l'être vu ses origines-, attrapé la feuille que lui tendait d'une main tremblotante un petit nouveau, et a commencé à avancer.
Un pied, après l'autre.
Puis il a jeté un oeil à la photo sur la feuille, a reconnu le phénomène qui voulu lui voler ses courses l'autre fois, a tiqué, a juré, et a mis un peu plus de peps dans ses pas. Juste un peu.
Ce qui nous ramène à la première ligne.

Ses jambes et ses pieds cessent de fonctionner et il s'arrête parfaitement devant une porte qu'il jauge du regard.

- La bête sauvage est sous contrôle M. Al Hattal.

Oh, quelle porte charmante. Le mêlé laisse un petit sourire narquois lui grimper sur les lèvres un instant, puis l'efface pour se forger un masque d'impassibilité avant d'ouvrir la porte de manière ferme et résolue. Faudrait pas qu'on croit que le grand manitou n'est pas un professionnel. Il l'est. C'est juste qu'en privé des fois, il lui arrive des trucs chelous. Mais juste des fois. Comme quand il se fait aléatoirement arrêter dans les rues par des gens louches qui veulent d'abord lui refiler un clebs, puis ensuite se battre et lui chourraver ses courses sous son nez et sa barbe de trois jours. D'ailleurs il a eu une méchante coupure et TROIS fichus bleus-d'abord-noirs pendant un moment.
Oh, il va le lui faire payer un peu. Qui est-il pour ne pas profiter d'une petite vengeance autorisée dans le cadre de son job hmm ? Oh rien de bien méchant, il ne fait pas parti de ces gens complètement chtarbés qui torturent pour un oui ou pour un non.
Nan Ed c'est un gentil.
Sa façade sérieuse se fend d'un grand sourire satisfait sitôt que ses yeux se posent sur l'homme ligotté comme un saucisson Justin Bridou.
Bien qu'Ed n'aime pas le saucisson.

- Erwan ! Ou Rhys devrais-je dire ? Peut être les deux. Je peux choisir ce que je veux ? Oui ? Merci Ermine. Comment va ton chien ?

Pendant son discours où il ne prend même pas la peine laisser Rhys parler, il attrape une chaise qu'il tourne de façon à pouvoir s'assoir dessus, croiser ses bras sur le dossier, et quand même pouvoir faire face à Rhys saucissonné à l'autre bout de la table.
Cette métaphore du saucisson finira à un moment ou à un autre par être mise en voix.

- Je te serrerais bien la main mais je crois que tu es indisposé actuellement.

Là tu deviens puéril Eddie voyons. Pauvre homme. Sorcier. Qu'importe.
Le mêlé pose la feuille qu'il tenait encore sur la table, la tourne de sorte que les écritures soient à l'endroit pour l'homme-saucisson, et la pousse jusqu'à son bord de table.

- Alors comme ça on cause des soucis dans les bars. A ton âge. Franchement.

Il fait mine de pousser un soupir déçu en se pinçant l'arrête du nez puis rouvre les yeux pour poser son regard clair sur l'homme en face. Pas qu'il ait spécialement changé depuis leur dernière rencontre, mais celle-ci est assez récente en même temps. Au fond de la salle repose sa canne qu'Eddie sait abriter une vilaine épée dont son bras se souvient encore. A dire vrai, il a eu trois jours après leur rencontre un vilain cauchemars incluant un pot d'anti-rides, une touffe de poils, et une canne-épée. Il en frissonne encore le soir quand il y repense avant de se coucher.

- Tu sais que tes conneries l'autre jour ont complètement ruiné ma salade, la sauce s'était ouverte dans le sac, et les tomates s'étaient transformées en purée avant l'heure. Je t'en ai beaucoup voulu. En fait je t'en veux encore mais ne laissons pas ce détail empoisonner notre petit rendez-vous ici.

En fait Ed pense que la meilleur punition pour ce vieux garnement serait de lui faire une nouvelle salade, et tout un repas aussi pendant qu'on y est. Et un bon repas. Parce qu'Eddie n'est pas trop mauvais en cuisine, alors y'aurait intérêt à ce que ça remplisse au moins ses critères.
Mais bon une fois encore, pour le moment Rhys est surtout un grand saucisson.

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Laurens Van Vollenhoven
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MessageSujet: Re: "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards"   "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards" EmptyMer 23 Mai 2012 - 14:10

Y'a des cons qui ont trop bu,
y'a des gens qu'on croirait en rut,
y'a moi dans cet atmosphère cru,
Et des exorcistes au coin de la rue... Merde ?
Ce soir-là, je me suis dirigé vers... le bar du coin. Juste en dessous de mon immeuble en fait. J'avais pas particulièrement envie de rester à la maison, avec ce chien qui m'attendait. Il était tard, et ça faisait longtemps que je m'étais pas torché un bon coup. Le problème venant du fait que je tiens un peu trop bien l'alcool. Je suis donc descendu et afin de ne pas payer les multiples verres que j'allais probablement enchaîner, j'ai provoqué un homme déjà bien entamé à l'écoute de son jargon et de son odeur trop forte. Et il m'a alors défié à la bouteille. J'ai alors souri. Il n'y avait pas beaucoup de monde. Le barman, deux trois alcolos vidant leurs économies et une femme en bout, visiblement en parfaite possession de ses moyens. Le mec bourré a commandé la bouteille. Du whisky. Le rhum est meilleur, mais je ne vais pas refuser pareille offrande. Nous entamons tout deux nos verres. Il a une descente plus rapide que la mienne. Nous poursuivons jusqu'à la moitié de la bouteille. Je commence à bien sentir ma tête. Encore heureux que j'habite en face. Mais l'homme s'endort alors. Comme ça, paf ! Et il n'a pas payé. Et j'ai de l'argent, mais le whisky c'est cher. Alors lorsque le barman s'approche pour me demander de payer, je l'attrape violemment par le col avant de le clouer au mur, soudainement un peu trop sous l'effet de l'alcool. Bien que je ne sois pas doué pour les runes, celle-ci semble se dessiner doucement autour de mes doigts sous les yeux des alcolos et du barman effrayés. Alors, j'ai tout lâché et je suis sorti. Je priais un peu pour ne pas tomber sur des exorcistes ce soir-là.
Mais y'avait des exorcistes ce soir-là.


Et vous savez quoi ? Je peux affirmer comme c'est rarement possible d'affirmer qu'ils avaient vus quelque chose. Il y avait ces trois ivrognes aussi bien sûr, mais quelqu'un se chargerai d'eux. J'aurai très bien pu m'en charger. Mais voilà, ils m'ont devancé. Ils étaient deux ou trois. J'en sais rien, j'avais un peu bu et mes idées s'embrumaient progressivement. Tout comme la cigarette qui m'a fait défaut en cette soirée. L'obscurité était déjà bien présente à Londres, et j'avais beau m'être amplement désaltéré, j'avais la gorge sèche. Ça m'énervait au plus haut point, ce qui provoquait une sortie en masse d'insultes plus loufoques les unes que les autres. Mais voilà. Ces exorcistes me suivaient déjà à la trace. Plus que jamais, j'avais envie de... les tuer. Voyez, je ne supporte pas les gens qui suivent en silence, patientant silencieusement en attendant de trouver une ouverture. Car cette méthode est dite de prédation. Et je n'aime vraiment pas jouer la proie.

J'ai donc bifurqué à un angle de rue. Un passage sous forme invisible et plus personne n'avait en son pouvoir ma capture. Cependant, je faisais un certain bruit et... j'avais toujours cette satanée clope dans ma bouche. Vous savez, lorsqu'on est invisible, on se voit quand même. On voit parfaitement devant soi aussi. Mais je n'ai pas réagi que « cigarette visible » égal à « OVNI pour extraterrestres lilliputiens ». Non, pour moi, la cigarette et la fumée étaient toutes deux invisibles. C'est comme ça, de cette façon la plus débile qui soit, que j'ai vaguement senti une rune se former derrière moi avant de plonger dans un coma trop rapide. Ces exorcistes usent trop leur magie... Quand tu veux endormir quelqu'un, tu l'assommes, un point c'est tout.

Quoiqu'il en soit, je n'ai, mais alors, pas du tout aimé l'endroit où je me suis retrouvé. D'accord, j'avais sans doute pénétré le rempart infranchissable d'Orphéo, mais j'aurai préféré le faire en tant qu'espion, non en tant que... que quoi d'ailleurs ? J'ai pas tué quelqu'un, si ? Pourquoi je suis là d'abord ? C'est quoi leur problème... les exorcistes sont vraiment étranges ces temps-ci. Je ne les comprend pas. Bref, quoiqu'il en soit, je me suis retrouvé dans une salle très étrange, toute moche. Franchement, on aurait dit une salle de torture. À cette époque, je n'étais pas encore ficelé comme une paupiette alors je pouvais bouger. J'ai vu cet espèce d'écran qu'on peut voir en salle d'interrogatoire comme dans les films. En fait, j'ai jamais eu de problème avec la police.... magique, si je détaille que les seuls graffitis apposés sur le mur sont en vérité des runes antimagie. Alors, je me suis dirigé vers cet espèce d'écran et je l'ai fixé d'un air de tueur. Vous vous attendiez à quoi sérieusement. Je déteste ne pas savoir si on m'observe ou pas. C'est frustrant. Aussi frustrant que cette cigarette qui m'a mené ici, à ma perte.

Quelqu'un est venu, un peu plus tard. Il avait une tête de novice. Les nouveaux, ça se débusque au premier coup d'oeil. Cet air hésitant, pas vraiment prêt à assumer son rôle, ces yeux qui cherchent un point d'encrage, autre que celui du suspect à interroger. Un sourire machiavélique était alors né sur mon visage. À ce moment, je me sentais prêt à déchirer ses membres un à un en l'écoutant souffrir avec délectation. Les novices me faisaient rire. Lui ne s'en est pas remis. Il est sorti de la salle d'interrogatoire sans un mot. Derrière, je l'ai furtivement entendu criser avant de refermer la porte. Mon regard était probablement le reflet exact de mes pensées. Un deuxième est venu aux alentours de... dix ou onze heures. Eh oui, j'ai passé ma nuit dans une boîte à la merci des exorcistes, sans même m'en rendre compte.

Quoiqu'il en soit, le deuxième est apparu. Un homme bien trop sûr de lui, un peu trop décontracté. Or, il se trouve que j'ai horreur qu'on me prenne de haut, surtout quand on ignore ce dont je suis capable. Il s'est approché, a haussé le ton, m'a surplombé de sa grandeur puis s'est un peu baissé. Il m'a alors montré l'imbécile qu'il était. Il m'a tendu la canne-épée, l'ouvrant pour m'annoncer qu'il s'agissait d'une épée. Il a continué à s'approcher, sans se méfier. Mais je n'étais pas encore attaché. Alors, sitôt qu'il fut à portée de main, je l'ai violemment giflé, moi qui n'avait pour lors ni parlé ni bougé. Il s'est rapidement reculé et j'ai saisi mon arme avant de donner un grand coup de pied dans le ventre du bonhomme pour le faire tomber. Posant mon pied vainqueur, je passe le bout de l'épée sous la gorge du jeune homme. La peur se lit trop vite sur son visage. Je le relâche. Il s'enfuit. Finalement, il y a le tricheur qui est arrivé. Oui. Parfaitement, Le Tricheur en majuscules. Cet homme que j'ai entraperçu faire une rune en dehors de la pièce avant de me l'envoyer pour que je dorme.

La deuxième fois était moins marrante. J'avais ma canne-épée. Là, tout au fond de la pièce. Mais j'étais alors ficelé. C'était à croire qu'ils avaient peur que je m'échappe. Mes poignets blanchissaient presque sous la pression des menottes. Je n'étais plus du tout en position de force. Je n'étais plus du tout en position de parlementer ou de m'amuser. En vérité, à partir de ce moment, je suis rentré dans une colère noire. Alors, ils ont appelés quelqu'un. Et CET homme est rentré. Sûr de lui, regard fixé sur le mien, expérimenté dans sa matière. Pas du tout l'homme un peu étrange portant ses courses sans vouloir s'amuser un peu. En fait, vu de ce nouveau de point de vue, il est encore plus ennuyeux. Et ce visage neutre et pourtant si narquois, fixé sur moi, me donnant une furieuse envie de lui régler son compte. Un sourire frustré s'affiche sur mon visage, doublé de cette petite veine sur la tempe qui montre un énervement prononcé.

-Erwan ! Ou Rhys devrais-je dire ? Peut-être les deux. Je peux choisir ce que je veux ? Oui ? Merci Ermine. Comment va ton chien ?

Je l'observe, il m'observe. Je le fixe, il me fixe. Lequel des deux clignera des yeux en premier ? On m'a posé en bout de table. Ça m'énerve. J'ai envie de lui envoyer un coup de pied là où je pense. Mais je suis trop loin. Et lui sait pertinemment qu'il ne faut pas trop qu'il m'approche, ligoté ou non, magique ou non. Je reste un sorcier noir, même si les autres personnes avant lui semblaient curieusement l'ignorer. Ou bien le nier. On vit parfois mieux dans le mensonge. Mon chien. C'est vrai ça, comme je suis pas revenu hier, j'ai pas pu lui donner à manger. Et son dernier repas date de la veille au soir. Il doit avoir faim. Mais il a vécu pire. Tant pis. Il avait qu'à venir me défendre. Même si ça signifiait pour lui de sauter du troisième étage, parfaitement. Je cesse de le fixer et lève les yeux au plafond d'air déprimé.

-J'aime pas les exorcistes.

Pourquoi je devrais répondre à toutes ses questions ? C'est un interrogatoire, mais il s'en fiche royalement de la vie de mon chien. Oui, je m'appelle Rhys et alors ? Ça ne change absolument rien à sa vie. Erwan, c'est mon deuxième prénom, et il est tout à fait en droit de m'appeler Erwan. C'est ainsi. Je ne répondrais pas à ses questions qui m'énervent. C'est quoi son problème ? Ça y est, il se sent supérieur ? Non mais, on traite pas un vieux de cette façon. Je suis innocent. J'ai rien fait de mal. Ces exorcistes ont mentis. J'étais chez moi hier soir. J'ai rien fait. Il ne sortirons rien de ma bouche si ce n'est des insultes destinées à en faire réagir plus d'un.

-Je te serrerais bien la main mais je crois que tu es indisposé actuellement.

Comment ne pas s'énerver face à une énergumène pareille ? N'est-ce pas ? Ce ton à la fois prospère, avec un ton de victoire. Je n'aime décidément pas ces exorcistes qui se la jouent. Qu'il fasse vite, je n'ai pas tout mon temps à perdre en de vaines démonstrations de force. Je n'ajoute rien, garde le regard fixé sur le plafond. Il est vraiment moche ce plafond. Je sens qu'on approche quelque chose de moi, sur la table. Je fixe le bout de papier blanc. J'aime bien l'écriture, j'aime pas particulièrement les mots qu'on a formés. Ni les phrases qui ont finis par faire un paragraphe. Comment ça, utilisation de runes sur un personnel innocent ? L'homme qui dormait devait payer la bouteille. Et le barman a haussé le ton quand j'ai dit que j'allais pas payer. C'était de la pure et simple défense. Satanés exorcistes qui déforment la réalité pour la modifier à leur avantage.

-Alors comme ça on cause des soucis dans les bars. À ton âge. Franchement.

C'était de la légitime défense. J'affirme et je signe. Mais sans mains, ça va pas être facile. Les menottes sont en train de me scier les os du radius et du cubitus. Ils ont peur de quoi ? Je vais pas me téléporter, avec toutes ces runes. Je me demande même si certaines sont pas là juste pour faire nombre, histoire de dire qu'ici c'est même pas la peine d'essayer. Mais j'ai quand même essayé. Et ça a pas marché. J'aime pas être frustré. Encore moins lorsque c'est volontaire de me frustrer. Et curieusement, Axel sait parfaitement y faire. D'ailleurs c'est son vrai nom ? Ça m'étonnerai.

-J'adore la déco. Ça se voit que c'est du fait maison.

Toujours d'un ton aussi platonique. Je ne répondrais pas à ses paroles. Il n'obtiendra rien de moi. Les exorcistes n'utilisent pas la torture, ils sont trop gentils pour ça. Un avantage à être du côté des méchants, on est toujours mieux lotis. Osez prétendre le contraire.

-Et ton vrai nom en fait ? Ça m'étonnerai même pas que tu ai songé à modifier le tien aussi.

Oui, je ne suis pas du tout enclin à parlementer, surtout avec cette personne. Surtout dans cet endroit. Il m'énerve, et j'ai pas encore écoulé les millilitres de whisky par litre de sang. Lâchez-moi, sinon je vais vraiment le faire ce meurtre en sortant. Y'a ma peluche qui a faim, et surtout mon ventre qui devrait pas tarder à grogner.

-Tu sais que tes conneries de l'autre jour ont complètement ruiné ma salade, la sauce s'était ouverte dans le sac, et les tomates s'étaient transformées en purée avant l'heure. Je t'en ai beaucoup voulu. En fait je t'en veux encore mais ne laissons pas ce détail empoisonner notre petit rendez-vous ici.

J'aime bien la sauce tomate.

-Dis donc, tes grands dadais là, ils savent pas que je suis un sorcier noir ou ils sont délibérément idiots comme une souche d'arbre ? Sache cependant que je respecte beaucoup les souches d'arbres.

En rentrant, je vais me faire des spaghettis bolognaises.

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MessageSujet: Re: "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards"   "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards" EmptyVen 25 Mai 2012 - 21:20



- J'aime pas les exorcistes

Ed renifle.

- Je suis sûr que tu pourras faire une petite exception pour moi.

Si non eh bien... Il s'en remettra.
Rhys n'a pas l'air content du tout de sa position. Pourtant, la salle est chauffée alors que Londres es pluvieux et un peu frisquet. Et puis les murs ont une jolie couleur... Un peu pâle peu être selon Eddie. Mais la déco est superbe !
Le génie de cette dernière résidant dans son absence. Aucun moyen de commettre une faute de goût quand il n'y a rien pour le juger. Il fallait y penser.
Et la feignasse chargée de la déco y avait visiblement pensé quand elle a dû faire son job. Dire que des gens sont payés pour ça. Ce qui au passage rappelle à Ed que lui aussi est payé, et actuellement il est payé pour avoir posé ses fesses sur une chaise et pour énerver au possible la petite frappe en face de lui. Y'a des jours où Eddie adore tout simplement son travail.

- J'adore la déco. Ça se voit que c'est du fait maison.

Ed hausse un sourcil foncé en constatant qu'ils pensaient à la même chose. Mais c'est qu'il serait presque sur la même longueur d'onde que le saucisson !

- Ravi que ça te plaise, vraiment. Je transmettrai tes complients au type qui a fait ça.

Le mêlé se redresse un instant pour étirer son dos, regrettant instantanément de ne pas avoir mis le dossier là où il devrait normalement être: dans son dos. En fait quelqu'un devrait inventer pour lui une chaise à double dossier, un devant, un derrière.
En fait il faudrait donc une chaise pour bébé version bébé a 30 ans. Avec le plateau devant un peu plus haut, comme ça il pourrait y piquer une sieste sans se plier le dos en quatre.
Ce qui, étant donné que le plier en deux est déjà délicat, risquerait de s'avérer douloureux.
Il recroise ensuite ses bras sur le dossier de la chaise et se penche un peu.

- Et ton vrai nom en fait ? Ça m'étonnerai même pas que tu ai songé à modifier le tien aussi.

Edwin Axel soupire. Pourquoi tant de haine ? Peut être parce qu'il est ficelé ? Mais Ed n'y est pour rien lui. Fallait être plus discret. C'est l'jeu ma pov' Lucette. En plus, il devrait s'estimer heureux qu'Ed n'ait pas fait sa balance. Il suffirait d'un mot de sa part pour le faire enfermer. Et vu sa position, c'est un jeu dangereux qu'il joue là. Oh il n'a certes aucune preuve contre Rhys, il sait juste. Mais il a toutes les cartes -et les cordes- en main pour pouvoir lancer une petite enquête qui lui ammènerait ces preuves. Et pourtant il n'en fait rien. Préférant interroger un peu notre homme, voir ce qu'il veut. Il peut être sorcier noir et en fait n'être réellement qu'un fauteur de trouble dans les bars. Rien qui ne nécessite absolument de le priver complètement de liberté dans une prison.
Après si il s'avère être un meurtrier en série gratuit -parce que les règlements de compte sont finalement monnaie courante dans le monde magique, forcément quand on peut faire brûler son voisin parce qu'il met la musique trop fort... Heureusement qu'ils ont de bons guérisseurs-, petit Rhys aura peut être droit à un petit séjour dans une petite cellule.
A l'image de l'estime pour lui qu'aura alors Ed. Pas qu'il n'en ai une actuellement, en fait. Donc la cellule serait vraiment, vraiment petite.

- Tu me vexes. Je m'appelle Axel, c'est écrit sur ma carte d'identité. Bon, peut être pas en première place, mais ça l'est.

Et nah.
Ed fronce soudain les sourcils et se met à pointer quelque chose sur le visage de Rhys.

- T'as pas pris une ride là ?

Il entend très clairement son portable dans sa poche pousser un énorme soupir -pour peu qu'un portable puisse en fait soupirer, il se demande encore comment ça marche-. Mais son visage reste sérieux. Technique maîtrisée au fil des années, à force d'entendre ces petites fripouilles d'objets parler sans cesse de choses qu'il aurait mieux fallu des fois qu'il n'entende pas.
Les crapouilloux.

- Dis donc, tes grands dadais là, ils savent pas que je suis un sorcier noir ou ils sont délibérément idiots comme une souche d'arbre ? Sache cependant que je respecte beaucoup les souches d'arbres.

Pauvres souches. Enfin si on fait une petite analogie pas trop tirée par les racines, il respecte donc ces même idiots qui l'ont attaché là.
Voyons, est-ce qu'on lui expose la cruelle vérité en face et on lui dit cash qu'il n'a pas la carrure d'un sorcier noir quand il ne marche plus droit, ou est-ce qu'on le ménage un peu ?
Oh.

- Tu ne devrais pas t'inquiéter qu'ils sachent ou non, puisqu'ici, c'est moi le patron. Et malheureusement pour toi, moi, je sais.

Il accroche son regard à celui de l'aîné, tout jeu abandonné l'espace d'un instant pour bien lui faire comprendre que malgré l'apparente légerté sur laquelle leur discussion a débuté, il ne le laissera pas filer gratuitement.
Puis il se redresse et tend la main vers la bouteille d'eau posée au coin de la table. Il récupère habilement l'un des gobelets en plastiques posés sur le bouchon -pour peu que l'on puisse le faire de manière habile- tout en disant:

- Tu veux de l'eau ?- Il darde un instant son regard sur l'homme et fait mine de réaliser quelque chose - Oh... Oh désolé, tu ne peux pas utiliser tes mains. Je n'arrête pas d'oublier que tu es mieux attaché qu'un rôti chez le boucher.

Et puis il boit le contenu de ce qu'il vient de verser dans son verre. Se rendant compte au moment où l'eau passe dans sa gorge qu'en fait, il avait vraiment soif.
Le plus jeune repose son gobelet sur la table et l'observe un instant, l'air de réfléchir. Il serait peut être temps de commencer son interrogatoire. Il reporte son attention sur le sorcier noir.

- Bien. Combien de gens est-ce que tu tues par mois ?

Belle entrée Ed remarquable.
Continue comme ça, il finira par en avoir marre et te dire tout ce que tu veux savoir. Surtout quand il apprendra que non, les repas ne sont pas servis aux gens sous interrogatoires.

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Laurens Van Vollenhoven
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MessageSujet: Re: "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards"   "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards" EmptySam 26 Mai 2012 - 16:27

Techniquement, je suis entouré de murs. Chez moi aussi, je suis entouré de mur. De toute façon, les villes modernes sont entourées de murs. Mais pourquoi est-ce que je me sens particulièrement mal dan cet endroit ? La décoration est appréciable bien que terriblement avant gardiste. Au-delà du contemporain d'aujourd'hui. Cette personne face à moi n'est pas spécialement un ami, mais après tout, en quoi ça me dérangerait ? Je ne demande qu'à rentrer chez moi, pour finir entre quatre murs, mais quatre murs que je connais. L'être un humain est étrange. Je veux manger des spaghettis bolognaises.

- Je suis sûr que tu pourras faire une petite exception pour moi.

Et je râle, parce qu'il ne m'est autorisé aucun autre débordement. Parce que je suis loin d'être comme certains exorcistes qui font l'impasse sur quelque chose qu'ils n'apprécient pas. Non, si les hommes sont doués de parole, c'est pour montrer leur émotions. Et tant pis si ça donne une impression de supériorité à l'être en face, au moins j'ai le choix de dire ce que je pense à haute voix. Et ça compte beaucoup. Le fait de râler m'empêche de bouillir et de finir par casser plusieurs pots au lieu de m'acharner sur un. Mais le pot d'en face semble plus résistant que les autres. C'est en quelque sorte une bonne nouvelle. Au moins, quand il se cassera, j'aurai plus de mérite à ne pas avoir abandonné. Mais passons. Je hausse un sourcil en levant légèrement le menton.

-Et en quoi puis-je te distinguer des autres ?

Si j'avais mes mains à disposition, j'aurai énoncé ses points communs avec les autres. Tous exorcistes, chiants, lassants aussi. Et la liste pourrait s'alourdir au fil des secondes. Je ne préfère pas y penser. Ce qui m'amène à soupirer d'un air à fendre le cœur. Pourquoi ne peut-il pas me laisser partir ? Je n'ai tué personne, alors... alors il n'y a aucun problème. Qu'il commence son interrogatoire, le petit, j'ai vraiment d'autres chats à fouetter d'ici ce soir. Et je commence à sérieusement me fatiguer. Si on retirait ces saletés de menottes, je me sentirai déjà mieux. Mais voilà, je ne crois pas que le fameux Axel soit en mesure de pouvoir accéder à ma demande. Quoique, je ne perd rien à demander. Nous verrons.

- Ravi que ça te plaise, vraiment. Je transmettrai tes compliments au type qui a fait ça.

C'est quoi ce langage de sourd qui n'en est pas vraiment un ? On se répond, mais à quoi ça rime, franchement... qu'il me pose ses questions et que l'on n'en parle plus. C'est des questions personnelles que je veux. Quelques paroles suffiront pour comprendre qu'on ne rigole plus. Mais là... là c'est vraiment voué à l'échec. Quoique, plus d'un exorciste m'a déjà étonné. Ça ne m'étonnerai pas. Enfin qu'importe, je pourris ici depuis une nuit déjà, je veux rentrer chez moi. Et cet idiot qui me retient pour passer le temps. Ils sont vraiment payés à rien faire. Et moi qui galère en parallèle... je me débrouille comme je peux. Même si je vais à l'encontre des règles et lois établies. La justice n'a aucun sens pour moi. Je me fixe moi-même mes règles. Et ce ne sont pas ces exorcistes qui se croient tout permis qui modifieront ma façon de penser. Jamais.

- Tu me vexes. Je m'appelle Axel, c'est écrit sur ma carte d'identité. Bon, peut être pas en première place, mais ça l'est.

Tout comme moi, donc. Les gens ont souvent tendance à utiliser leurs seconds prénoms lorsqu'on le leur demande. Surtout quand ils ne font pas confiance. Nous voilà tout deux bien avancés. Mais je n'ai pas l'intention de lui répondre que c'est aussi mon cas. Rhys Erwan Shepherd. On ne sait jamais, ça pourrait se retourner contre moi. Si je devais rapidement filer d'ici, mon second prénom pourrait m'être d'un grande aide. Je prendrais le nom de jeune fille de ma mère, et le tour serait joué. Je n'existerai plus en tant que Rhys, mais Erwan. Ça ne me dérangerai pas plus que ça. Après tout, vivre à l'encontre des lois apprend à ne pas se lier à des valeurs psychiques ou physiques. Un humain reste un humain. L'identité change pour la patrie, mais l'homme reste le même. Je reprends rapidement mes pensées lorsque le jeune homme lance son index vers moi en fronçant les sourcils. Je fais de même sans la mimique gestuelle, faute de moyens. Petit, tu sais que c'est très malpoli de pointer le bout de son index vers quelqu'un ?

- T'as pas pris une ride là ?

Dois-je noter ? Comment pourrais-je faire autrement ? Je baisse la tête, tremblant légèrement à cause d'une rage naissante. J'ai dit que c'était mauvais de retenir le tout. Mais là il fait fort. C'est quoi son problème ? Il veut que je lui montre ce qu'un sorcier noir est capable de faire lorsqu'il est énervé ? Hum, c'est sans aucun doute une très mauvaise solution. Ils semblent tous ignorer qui je suis. Ou en tout cas, ils n'ont pas encore de preuve. Et police ou non, sans preuve il n'y a pas de vérité ou de mensonge. Je suis fervent utilisateur de la magie mais pas officiellement sorcier noir pour eux. Aussi gradé soit-il, il n'aura rien. On n'avance pas de preuves comme ça. J'étais bourré hier, je termine encore de liquider l'alcool dans mon sang aujourd'hui, on peut tout faire sous l'effet de l'alcool. Quoique j'ai dit que je n'aimais pas les exorcistes... qu'importe.

-Avec un homme aussi énervant à mes côtés, je me demande bien comment je pourrais faire autre chose que froncer les sourcils.

Il faut que je me concentre sur l'avancement des choses. Doucement mais sûrement, on en arrive à parler plus sérieusement. Et la difficulté dans tout ça, c'est de savoir quand ne plus en rire. Pour ma part, je fronce toujours mes sourcils. C'est vrai que je n'ai plus l'air sympathique des premiers jours quand je m'ennuie. Non, là, mon impatience touche à son comble, et Axel semble l'avoir très bien compris. Il va en profiter c'est certain. Plus l'énervement monte, plus les langues se délient. D'autant plus que la faim va commencer à me tenailler d'ici quelques minutes. Je n'aime pas cet homme. Vraiment pas.

- Tu ne devrais pas t'inquiéter qu'ils sachent ou non, puisqu'ici, c'est moi le patron. Et malheureusement pour toi, moi, je sais.
-Aussi gradé que tu sois, on n'avance rien sans preuves. Je pourrais tout bonnement nier en bloc. Il y en a bien qui ont dû faire des recherches sur moi non ? Ma famille a toujours été exorciste de générations en générations, fidèle à Orphéo. Difficile à croire, n'est-ce pas ?

J'avoue que j'ai un peu peur. Qui n'aurait pas peur de se voir enfermer pour une durée indéterminée ? On ne sait pas de quoi sont capable les exorcistes. Ils ne tuerons probablement pas, sauf si le délit est trop fort. En fait, j'en sais rien. Un jour, il va falloir penser à intégrer un siège de sorciers Noirs. Comme ça, j'aurai ne serait-ce qu'un peu plus de sécurité vis-à-vis des exorcistes. Ce sont mes ennemis après tout. Je me demande ce qu'en penseraient mes parents aujourd'hui à me voir tel quel je suis aujourd'hui. Ça pourrait être marrant. Mais pas question de les tuer, eux. Ils pourraient devenir les seuls à même de pouvoir me défendre. Bien qu'ignorant, ils restent mes parents.

-Dis, la peine de mort est abolie en Angleterre. Officieusement, dans votre police, ça se passe comment ?

Oui, parce que ça commence à me tarauder l'esprit, ça. Je ne tiens pas à mourir quand je pense qu'il me reste encore une bonne centaine d'années devant moi. Même plus. J'ai envie d'une cigarette. Au moins, ça me coupera ma faim et mon énervement. Je me demande si l'interdiction de fumer dans un lieu public s'applique à une salle d'interrogatoire.

- Tu veux de l'eau ? Oh... Oh désolé, tu ne peux pas utiliser tes mains. Je n'arrête pas d'oublier que tu es mieux attaché qu'un rôti chez le boucher.

Il me faut vraiment cette cigarette avec une énergumène pareille...

-À propos, ça t'intéresse vraiment pas de me détacher ? Je sens même plus le sang dans mes veines avec vos idioties. Et puis, il y a tellement de runes ici que je ne pourrais absolument rien utiliser pour me défendre.

Si ce n'est bien sûr l'arme au fond de la salle. Mais c'est un détail. J'ai tellement faim que je ne pourrais pas beaucoup bouger.

- Bien. Combien de gens est-ce que tu tues par mois ?

Le ton de la voix a légèrement changé. Suffisant pour comprendre que la réponse dépend en partie de mon séjour ou pas ici. Je réfléchis lentement, fixant le bois dégradé de la table face à moi. Si on la fixe de plus près, on peut même voir le stress des précédents suspects. Marque d'ongles bien encrées, allongement marqué des lignes de la table. Pire que des animaux. Ce n'est pas mon cas. Je ne suis pas calme. Je ne suis pas stressé non plus. Juste terriblement énervé. Alors, revenons à ces fameux meurtres. Depuis le début du mois... il y a eu ce vieux tout fripé une fois qui arrêtait pas de me demander de l'argent. Et je crois qu'il y avait une femme aussi qui a due me prendre pour je ne sais trop quel débauché. Dans tous les cas, je me suis simplement défendu. Même si je me suis un peu calmé, deux meurtres en 21 jours, ça reste un certain nombre. En général, ça tourne autour de deux à trois meurtres par semaine, en fonction de ma forme. Mais je m'arrange pour les faire sur une zone géographique large. Il y a des fois où c'est une drogue. Je lève un regard un peu psychopathe, avant de poursuivre sur un ton narquois.

-Est-ce que ma réponse dépend de la durée du séjour que je passerai ici ?

Dans tous les cas, je devrais lui donner une réponse. Autant être honnête sur ça.

-Et je ne tues que par nécessité.

Merci, mes commentaires sont vraiment constructifs par moments. C'est à lui à ne pas s'attendre à me voir passer à un langage plus précis.

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MessageSujet: Re: "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards"   "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards" EmptyMar 29 Mai 2012 - 21:48



- Et en quoi puis-je te distinguer des autres ?

Edwin le jauge du regard un instant. Baah... Et qu'est-ce qui fait qu'il l'a pris pour cible la première fois ?
Bien qu'en réalité, il s'en fiche un peu. Des sorciers noirs il en a vu, et il en verra d'autres. Si Dieu veut bien qu'il vive jusque là. Mais si Dieu veut pas, Ed veut lui, et de toute façon il a décidé qu'il vivra, point.

- Eh bien... Je suis moi ? Ouvre grand les yeux et imprime bien mon visage dans ta rétine, ça devrait suffire.

Il y a un micro silence de deux secondes. Et puis Eddie rouvre la bouche:

- Sauf si l'âge a déjà atteint la mémoire. Tu veux une photo souvenir ?

Assez avec les plaisanteries sur la vieillesse. Il y a quand même un boulot à faire. Bien qu'une partie de son cerveau débatte depuis tout à l'heure de si oui ou non il est bien raisonnable de laisser ce spéciment s'envoler. Certes il ne pourrait de toute façon pas l'enfermer de suite. Encore que ça serait la parole d'Ed contre celle du sorcier, peut être que cela suffirait à lui offrir 24h de détention supplémentaires. Juste le temps pour Eddie de trouver où il habite, et peut être une ou deux choses intéressantes.
Peut être. Mais peut être pas. Qui sait, il n'y a peut être rien dans son appart. Enfin, rien d'autre qu'un gros chien et le strict nécessaire, mais rien de très... Noir, si l'on peut en parler ainsi. Potentiellement, Rhys n'est qu'un gros psychopathe qui arpente les rues une fois la nuit tombée, assassine les gens qui ont le malheur de se trouver sur le même trottoir que lui, et finit la nuit dans un bar à se battre comme un ivrogne.
Qu'il est tout aussi potentiellement.
Reste plus qu'à calculer les probabilités de chaque évènement et...

- Avec un homme aussi énervant à mes côtés, je me demande bien comment je pourrais faire autre chose que froncer les sourcils.

Oh Rhys tu es toujours là. Et Ed de lancer joyeusement:

- T'as qu'à sourire. Sois content, t'es toujours vivant !

T'es trop joyeux Eddie.
Toujours est-il que cet interrogatoire rame. Bon certes débarquer dans la salle en clamant intérieurement s'aprêter à interroger un saucisson, ça annonçait déjà la couleur, mais tout de même. Indépendemment du fait que ce type là a fait de la salade d'Ed une salade morte-née -en fait pas née du tout, du coup il avait dû faire autre chose-, il va bien falloir en faire quelque chose.
Peut être le relâcher sous surveillance... Sans l'en informer, cela va de soit.

- Aussi gradé que tu sois, on n'avance rien sans preuves. Je pourrais tout bonnement nier en bloc. Il y en a bien qui ont dû faire des recherches sur moi non ? Ma famille a toujours été exorciste de générations en générations, fidèle à Orphéo. Difficile à croire, n'est-ce pas ?
- Il arrive que le bon sens saute une génération. T'as un gamin ?

Ed n'en laisse rien paraître, mais il ne savait pas ça. En même temps, il débarque. Bien entendu que oui, ils doivent avoir des informations sur sa famille, nul doute qu'elles sont même déjà entre les mains d'un de ses collaborateurs. Mais pas entre les siennes, pauvre petit Ed ne sait pas grand chose mis à part ce que son intuition lui avait confié la première fois: ce monsieur grincheux, c'est un vilain sorcier noir. Oh que oui, et il ne l'a jamais nié. Ni jamais vraiment confirmé, mais vu sa dernière tirade, il est plus qu'implicite qu'il existe des choses qu'il, à défaut de se reprocher parce qu'il doit même carrément les approuver en fait, sait que les gentils réprouvent.
Ed aime bien se penser comme étant le gentil. Ça flatte son égo, et après il remue la queue comme un petit chien. L'égo remue la queue, pas Ed.

- Dis, la peine de mort est abolie en Angleterre. Officieusement, dans votre police, ça se passe comment ?

Ed contemple un quart de cinq secondes l'idée de lui flanquer les jetons en balançant de façon anodine qu'ils égorgent les sorciers noirs pour ensuite les disséquer afin de satisfaire à des recherches sur l'âme humaine parce que ce sont tous de dangereux fanatiques qui croient que l'âme se cache dans la tête, mais nan en fait. La vérité quelque part, est plus dure que cette tentative d'humour noir.

- Oh, on vous enferme pour plusieurs longues, très longues, années d'ennui. La peine de mort est vraiment inutile puisqu'une fois mort, l'individu ne se soucie plus de rien, même pas du fait qu'il est mort. Or, tout du moins philosophiquement parlant, la justice sert à remettre sur le droit chemin. Même si tout le monde s'en fiche maintenant et en plus, avec un crâne épais comme celui de la plupart des enfermés, y'a jamais rien qui y rentre. Ni qui en sort, malheureusement.

Et puis au moins comme ça, on peut dire que ça leur passera l'envie de recommencer.
Bon, ce n'est malheureusement que la théorie. Qui diffère tellement souvent de la pratique. Comme disait Einstein, on met la théorie en pratique: rien ne marche et on ne sait pas pourquoi.
Il était pas un peu sorcier Einstein ?

- À propos, ça t'intéresse vraiment pas de me détacher ? Je sens même plus le sang dans mes veines avec vos idioties. Et puis, il y a tellement de runes ici que je ne pourrais absolument rien utiliser pour me défendre.

Le regard d'Ed lorgne suspicieusement du côté de la canne-épée à ces mots, des fois qu'elle ait bougé toute seule.
Mais non. Du coup il ramène ses yeux vers le sorcisson en face de lui.

- Si ça m'intéresse de te laisser libre de tes mouvements pour me prendre un coup ? Nan pas trop.

Néanmoins, dans un instant de grande bontée, il se lève pour aller inspecter les liens du bout des doigts. L'acharné de la vie qui a fait ça ne voulait surtout pas que Rhys s'en aille.
Et alors là, il n'ira pas loin du tout.
Eddie commence par tirer de sa poche la clé des menottes qu'on lui a filé avec le dossier, et les desserre un peu. Pas suffisamment pour que Rhys puisse passer une main au travers bien sûr -de toute façon il est attaché à sa chaise-, mais assez pour qu'il ne sent plus la morsure du métal sur sa peau. Par contre, il ne détachera pas le reste.
Faut pas pousser Didie dans le caniveau non plus.

- Tu devrais survivre.

Notons l'emploi du conditionnel.
Dans tous les cas, Ed retourne poser ses fesses sur sa chaise. Il apprécie beaucoup cette pièce, les objets -déjà qu'ils n'y sont pas nombreux- ne parlent pas. Enfin, c'est en tout cas bloqué par les diverses runes. Et si jamais un faible murmure passe au travers, Ed est plus que content d'aider au travail des runes en bloquant lui même ce qui arrive à passer. Oh que oui. Plus que content.
Il pianote doucement des doigts sur la table en patientant, jusqu'à ce que l'autre se décide à lui donner une réponse. On ne dirait pas à les voir, qu'il y a là un dangereux sorcier -bien que ficelé- et un haut membre des services policiers d'Orpheo. Peut être que le fait que le sorcier soit effectivement ligoté peut mettre la puce à l'oreille -euphémisme- mais en fait, pour un observateur extérieur, aucun des deux n'est en position agressive.

- Est-ce que ma réponse dépend de la durée du séjour que je passerai ici ?
- Ça a peut être à voir.

Potentiellement.

- Et je ne tues que par nécessité.
- C'est ce qu'ils disent tous.

Ed soupire. Ok, tout ce petit manège veut dire beaucoup de morts.

- T'as conscience que je ne peux pas, même indépendament de mon job, moralement relâcher un tueur ? Va falloir calmer les pulsions sanguines. J'sais pas moi, fait un élevage de fourmis et zigouille les quand tu veux tuer. T'auras même l'avantage de pouvoir te les faire par dizaines, pour en même temps flatter dans le sens du poil ton alter-égo meurtrier assoiffé de sang.

Et si c'est pas assez rouge pour toi le sang des fourmis, rajoute du ketchup.



[Hrp: S'cuse mais ce post doit être over blindé de fautes. Je me suis surprise à faire des erreurs grosses comme des maisons et j'ai pas le courage du tout de relire v_v]

_________________

Great thanks to Isachoupi ♥:


Spoiler:

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MessageSujet: Re: "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards"   "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards" EmptyMer 27 Juin 2012 - 20:41

Pour moi, il y a les exorcistes, les humains et les sorciers noirs. Je ne fais pas de différence avec les gentils et les méchants. Même le meilleur exorciste a un côté sombre en lui, et un sorcier noir un côté bon en lui. En tout cas, pour me placer dans ce sens, c'est que quelque part je me place du principe que les exorciste sont les gentils luttant contre les méchants sorciers noirs. Mais voyez-vous, lorsqu'on a toujours vécu dans une famille d'exorcistes qui jugent subjectivement un sorcier noir, on a du mal à penser autre chose. Lavage de cerveau. Au moins, en tant que sorcier noir, on apprend rapidement à penser à autre chose qu'aux bonnes et mauvaises choses. On se sent tellement plus libre. On apprend à se faire une idée par nos propres yeux.

Pour moi les exorcistes sont tous les mêmes. C'est les seules personnes sur lesquelles je n'ai pas vraiment d'a priori. Pour avoir vécu avec eux durant mes jeunes années, je sais qu'ils n'ont pas vraiment beaucoup de différences avec nous. Si, ils sont du côté des humains, défendant leur cause avec ferveur, tandis que nous les considérons comme des moins que rien. Et c'est ce qui change dans les faits. Nous les tuons, ils les protègent. Vous connaissez le jeu poule renard vipère ? Ça fonctionne un peu pareil. Sauf que les humains sont au final les seuls à n'attraper personne. Et les sorciers noirs les superprédateurs de la chaîne alimentaire. Et les exorcistes, qui ont un régime alimentaire plus centrés, ne s'attaquent qu'aux sorciers noirs. On ne dit rien lorsqu'il y a un meurtre de sorcier noirs par un exorciste. On note quand un sorcier noir s'attaque à un humain. On ne note rien lorsqu'un humain tue un sorcier noir, même si depuis ma naissance, j'en ai rarement entendu parler. On considère les sorciers et humains noirs comme les grands méchants. Comment, de notre côté ne pas se sentir offensés et progresser sur les voies du meurtre ? C'est difficile de sortir des pensées qu'on vous inculque. Je me demande quel côté est le plus corrompu.

- Eh bien... Je suis moi ? Ouvre grand les yeux et imprime bien mon visage dans ta rétine, ça devrait suffire.

Je lève les yeux vers lui, plus du tout conscient qu'il était présent. De quoi on parlait déjà ? J'en sais rien. Mais je l'observe d'un air étrange. En fait, j'ai vraiment faim. Et plus les minutes passent, plus j'ai l'impression qu'il se produit la troisième guerre mondiale dans mon estomac. C'est très déconcentrant. Très. Bordel, j'ai faim.

- Sauf si l'âge a déjà atteint la mémoire. Tu veux une photo souvenir ?

Non, par contre je veux bien manger. Laissez-moi le temps de reprendre des forces pour me barrer de cet endroit pourri. J'ai beaucoup d'espoir, mais ça va le faire. De toute façon, le gamin ne va certainement pas me lâcher les baskets. En fait, y'a même de grandes chances pour que j'aille pourrir ce soir au trou. Et ça, c'est pas du tout dans mes projets. Ma nourriture dans le frigo va périr. Et j'obtiens mon argent par des moyens détournés pas toujours sûr. J'aimerai ne pas avoir à en gaspiller. Alors, il sera gentil de ne pas me laisser dormir ici. J'apprécie l'hospitalité, mais je dois vraiment décliner l'offre. Je n'ai pas envie de répondre à ses gamineries. D'autant plus que ça ne m'intéresse plus de jouer. Là, je veux juste qu'on en arrive aux faits et qu'on me détache d'ici.

- T'as qu'à sourire. Sois content, t'es toujours vivant !

Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurai préféré qu'on en termine rapidement. Qu'on me fasse passer le temps autrement qu'à un interrogatoire où les vannes passent plus de temps que les questions utiles. Je ne sais pas vraiment si ça fait partie de son plan de me lasser, mais en tout cas, il s'en sort à merveille. D'ici à dix minutes, je vais commencer à tenter de dégager d'ici en vitesse. Et ce ne sera pas la première fois que je me sortirai d'un guêpier aussi mal foutu que celui-là. Vous savez, lorsqu'on a l'impression d'avoir une défense hors du commun, on a souvent tendance à l'être aussi. Sitôt sorti de cet endroit, je serai libre de mes mouvements, et donc de mes dons et pouvoirs. Bon, après, ce n'est pas comme s'il s'agissait du QG de Londres, le QG principal d'Orphéo, là où sont probablement enfermés les pires criminels. Or, si je fuis, c'est que quelque part, je me sens coupable d'un crime. Moralité, la fuite n'est probablement pas la bonne solution. La patience n'est pas mon point fort, mais on apprend à l'être lorsqu'on doit guetter tel ou telle personne au coin d'une rue. Et comme ce cher Axel n'a pas l'air de vouloir passer toute sa nuit ici, je pense être en plutôt bonne posture.

Si on exclut le fait que j'ai faim, bien sûr.

Bon, poursuivons cette interrogatoire avant qu'une soudaine lassitude s'installe en moi. Et en général, ce n'est jamais très bon pour mon entourage lorsque je m'ennuie. Alors, tâchons de rester concentré. Tâchons de n'omettre aucun mouvement, aucun son de la bouche de cet individu.

- Il arrive que le bon sens saute une génération. T'as un gamin ?

Je hausse un sourcil interrogateur. Est-ce qu'il sous-entend que mon possible gamin ne termine pas comme moi ? Enfin, parler de « terminer » est plutôt péjoratif comme terme. Mon gosse, je lui laisserai faire sa vie, tant qu'il ne mets pas la mienne en danger. J'ai rien contre les gosses. Bon, certes, ça n'a pas la grandeur d'esprit d'un homme de mon âge, mais bon, ça reste quelqu'un qui possède un cerveau. Et même si je traite cet Axel de gamin, je suis loin de penser qu'il soit né de la dernière pluie. Et à vrai dire, ce n'est pas si mal. Ne jamais sous estimer son adversaire, n'est-ce pas ? Les exorcistes aussi doivent se le dire de temps en temps. Quoique, j'ai l'impression que ça leur passe au-dessus pour certain. Bien, mais en général, ceux-là sont de ceux qui ne sortent pratiquement jamais. Et pour cause, ils se ferait tuer par le premier venu. Quoiqu'il en soit, j'observe l'énergumène, avant de lâcher, un soupir dans la voix :

-T'as pas l'air très renseigné, dis donc. Tes collègues t'ont pas mis au courant ? J'savais pas qu'ils faisaient des interrogatoires sans rien savoir sur la personne en question.

Ces exorcistes ne sont probablement plus ce qu'ils étaient. J'ai l'impression que les sorciers noirs non plus. Alors forcément, ça s'auto-régule. Il suffit que les deux camps soient très forts, et fatalement, lorsque l'un des deux faiblit, mais pas au point de se faire marcher sur les pieds, ça finit par se détendre de l'autre côté aussi. Obligatoirement.
Bon, n'empêche que je m'en fais un minimum pour ma vie. Y'a la chose qui m'attend à la maison, et mon estomac qui va pas tarder à prendre ses jambes pour déguerpir d'ici et se servir dans mon frigo, sans permission. Vous comprendrez, au sens biologique du terme que ce n'est pas forcément très pratique d'être vidé de son estomac. D'où croyez-vous que vient l'expression d'un estomac sur pattes ? Un homme qui mange tout le temps, parce que son estomac est devant le frigo toute la journée. CQFD.

- Oh, on vous enferme pour plusieurs longues, très longues, années d'ennui. La peine de mort est vraiment inutile puisqu'une fois mort, l'individu ne se soucie plus de rien, même pas du fait qu'il est mort. Or, tout du moins philosophiquement parlant, la justice sert à remettre sur le droit chemin. Même si tout le monde s'en fiche maintenant et en plus, avec un crâne épais comme celui de la plupart des enfermés, y'a jamais rien qui y rentre. Ni qui en sort, malheureusement.

Je rêve, où il est sensiblement en train de m'assimiler à ces idiots de bas étage qui ne savent pas enchaîner deux mots sans faire une faute de langage ? Sans pousser dans les extrêmes. Non, moi déjà, il y a une chose qui me différencie. Moi, je ne vais pas rester enfermer là-bas. Qu'ils essayent. Je n'ai pas perdu espoir en la vie, mais à choisir entre des années d'ennuis et un repos éternel, je choisis la deuxième option. On finit tous par mourir. Un peu plus tôt, ou un peu plus tard, ça n'y changera rien. Au final, personne ne me regrettera. Voilà tout. Je vis au jour le jour, je décide sa fin. Et ce ne sont pas de satanés exorcistes qui vont m'apprendre le sens de la vie. Oh non. Le jeune a encore beaucoup de choses à savoir. Dix ans à peine peuvent nous séparer, mais nous n'avons pas vécu la même chose. Certainement pas. Néanmoins...

-Tu sais que les vieux sont plutôt dur d'oreille, non ?

Mis à part ce léger incident, il va vraiment falloir qu'il me détache. Qu'il délie ces trucs qui me saucissonnent. Ce sont de sacrés acharnés. Je vais pas m'enfuir quoi, faut qu'ils se calment. Sortit d'ici, je ne sais même pas par où passer. Et comme j'ai faim, je ne tiens pas compte de mes dons et pouvoirs qui vont certainement n'en faire qu'à leur tête. C'est terriblement handicapant.

- Si ça m'intéresse de te laisser libre de tes mouvements pour me prendre un coup ? Nan pas trop.

Et pourtant, le jeune exorciste se lève et commence à me détacher légèrement les mains. Bon, c'est déjà ça de fait. Je ne peux toujours pas m'enfuir, mais au moins, je sens de nouveau le liquide vital se propager dans mes doigts. Je soupire d'aise avant de reprendre une attitude plus sérieuse. Ça, c'est fait. Ils veulent commencer une séance de torture ? Qu'ils me présentent une assiette de spaghettis bolognaises. Non, je ne suis pas masochiste, simplement prévenant. On sait jamais.

- Tu devrais survivre.

Ce petit est énervant. Mais au moins compatissant, ce qui est une qualité que j'apprécie malgré moi. Je bâille, parce que je déteste veiller. Bientôt, on va voir des poches se former autour de mes yeux. Ça non plus, j'apprécie rarement. Pour ainsi dire, jamais. Bon, finissons-en. S'il veut que je le remercie ? Si j'ai au moins pensé à le remercier, il devrait se sentir honoré. Pour ce genre de choses, je ne prends pas la peine. Et puis, ce serait totalement hors d'une pensée normale de sorcier noir de remercier un exorciste. Quoique bon...

- Ça a peut être à voir.

La blague.

- C'est ce qu'ils disent tous.

En même temps, ça m'étonnerai que Jojo le lapin passe à vos interrogatoires. À moins que ce dernier ne soit devenu subitement sanguinaire, mordu par un renard qui avait la rage. Bon, à quoi est-ce qu'il s'attendait, franchement ? Je ne suis pas Jojo le lapin, ni Hector le castor. Et encore moins René la taupe. Bref, je suis un sorcier noir qui tue parce qu'il a envie de tuer. Comme le cas de la majorité des sorciers noirs passés avant moi. Je fronce les sourcils, lassé de cette petite mascarade qui n'en vient pas vraiment aux faits. J'ai pas vraiment fait quelque chose de mal hier. Et même si je l'ai fait, je ne l'avouerai pas, point. J'émets un léger claquement de langue pour marquer mon énervement et fusille l'homme du regard, avant de lancer après sa tirade sans intérêt :

-Franchement, à quoi croyais-tu t'attendre ? Je dois pas être le premier à venir ici. Si mes actes te chagrinent moralement, achète des lapins et caressent-les tous les matins.

J'ai conscience de ne pas vraiment plaider en ma faveur, mais ses actes m' insupportent à un point inimaginable. Croit-il qu'on puisse changer du jour au lendemain ? Ne s'est-il jamais remis en cause ? Arriverait-il, lui, un gentil exorciste, à se retrouver du jour au lendemain fliqué pour tuer des pauvres et malheureux humains ? Qu'ils se mettent un peu à notre place. Les gens se plaignent qu'il y a trop de monde sur Terre, et les guerres sont dans l'ensemble stoppées. Il faut bien tout réguler non ? Et franchement, que ça plaise ou non, je ne vois pas en quoi ça les concernent. Nous n'avons pas à avoir de flics sur le dos. Les humains qui commettent des crimes sont jugés, foutus en prison, et lorsqu'ils ressortent ils recommencent. Ça ne sert vraiment à rien. Il n'y aucun intérêt à tout ça. Nous, les humains, on se prend vraiment trop la tête avec tout. Lorsqu'un chat tue une souris sans la manger, elle ne passe pas à la cour de juridiction pour ne pas plaider coupable face à la famille de souris qui a perdu un membre. D'accord, on a un cerveau plus développé. On est capable de ressentir des émotions que les animaux ne sont peut-être pas capable de ressentir. On a la capacité de penser les choses abstraites. À quoi ça nous sert ? À rien.

-Bon, et tu as l'intention de me garder longtemps ? Et je suppose qu'une bonne parole de ma part ne décidera pas du tout de mon sort. Alors, on va faire comme ça. Qu'est-ce que tu attends de moi?

J’aime quand je me fais la discussion à moi-même.

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MessageSujet: Re: "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards"   "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards" EmptyLun 5 Nov 2012 - 22:21

Petit Rhys est coincé. Petit Rhys est dans la merde. Petit Rhys va avoir du mal à se sortir de celle là. Petit Rhys va aller faire de la détention provisoire dans les...
Ah. pour ça il faut en fait des preuves. Parce qu'en y repensant bien, il est ici officiellement pour du tappage nocturne et un jeu de mains jeu de vilains. Même si Ed en sait plus. Malheureusement, aux yeux de la loi, ce qu'il sait ne suffit pas. Il faut des preuves, parce que les preuves sont neutres, et ne disent que ce qu'elles ont à dire et rien d'autre. Puisqu'elles sont ce qu'elles ont à dire. Dur de mentir sur sa propre apparence extérieure. C'est comme marcher dans la rue avec des cheveux roux et affirmer qu'on est brun [MICKEY CELLE LA EST POUR TOI !].
Bref du coup en fait Ed l'a dans le derrière - sans allusion foireuse à son orientation sexuelle merci - et à moins de tenter une séance de torture sur le voleur de courses saucisonné, il est clair qu'il n'avouera pas de lui même un quelconque meurtre en donnant des noms.
Ils savent tous les deux que c'est un meurtrier. Mais ça ne suffit pas.
Le mieux qu'Ed puisse faire à la fin de tout ça, c'est l'envoyer dans les cachots pour trois jours pour avoir fait le con dans un bar, ou lui donner une amende, ou en fait les deux selon le code pénal* mais c'est tout.
Après, il peut toujours envoyer de ses agents faire les espions aux alentours de l'appartement du vieux, et le coincer comme ça. Evidemment, ce n'est pas une information à révéler à voix haute. Papy aura quelques surprises sur son paillasson d'ici peu.

- T'as pas l'air très renseigné, dis donc. Tes collègues t'ont pas mis au courant ? J'savais pas qu'ils faisaient des interrogatoires sans rien savoir sur la personne en question.

Il souffle. En même temps oui il débarque, on vient de lui donner les papiers. Papiers qu'il attrape sur la table pour les agiter sous le nez de Rhys, histoire de lui montrer qu'il oublie quelque chose.

- Ton dossier est là petit malin. J'ai juste pas eu le temps de le lire. Mais si tu veux, je vais me chercher un Coca, et je reviens le lire sous ton nez. Par contre cela risque de rallonger ta détention.

Sur ce il repose les papiers et croise les bras. En fait il n'a nullement l'intention de lire le dossier de suite, préférant nettement entendre ce que le saucisson a à dire. Déjà parce que c'est plus drôle, ensuite parce qu'il a la flemme de lire le dossier et l'a déjà scanné avant d'arriver, et puis parce qu'il n'y a plus de Coca dans le distributeur.
Ceci fut le drame de sa matinée, au passage.
Bref.

- Tu sais que les vieux sont plutôt dur d'oreille, non ?

Il roule des yeux. Tiens, il est vieux que quand ça l'arrange celui là. Le mêlé se contente de le fixer l'air entendu. De toute façon, si Papy-saucisson veut sortir d'ici, il va falloir qu'il coopère. Encore une fois, s'il veut sortir. Est-ce qu'il fait partie d'une organisation, d'ailleurs ? D'après Ed, il a juste une tête à bosser pour lui, et pour lui tout seul. Mais sait-on jamais. Là, presser le citron pourrait se révéler intéressant pour obtenir du jus.
Enfin, des informations.

- Franchement, à quoi croyais-tu t'attendre ? Je dois pas être le premier à venir ici. Si mes actes te chagrinent moralement, achète des lapins et caressent-les tous les matins.

Les deux sourcils du mêlé partent faire un tour vers le haut. Des... Lapins ? Mais pourquoi donc des lapins ? Et pourquoi il voudrait caresser des lapins ? Les lapins, il les mange et c'est tout. Même s'il a un faible secret pour tout ce qui est petit et mignon. Il ne mange pas les lapins nain, c'est tout. Mais le grand Edwin A. Al Hattal ne se mettra pas à carresser des lapins. Pas en public du moins. Et pas sur conseil du cornichon. Du saucisson, pardon. Justin Bridou peut aller se les caresser tout seul, ses lapins.

- ... Sinon, ton chien va bien ?

Cette conversation commence à ne plus avoir de sens. Alors le mêlé soupire et reprend ensuite :

- Je sais que tu es un vilain garçon. Mais n'aggrave pas ton cas. Tôt ou tard, on te mettra la main dessus pour de bon. C'est toujours comme ça, tu sais bien. Les gentils gagnent toujours.

Bah oui. Toujours. Ou pas toujours. Mais Orpheo gagne globalement depuis un bon moment tout de même. C'est tout ce qui compte. Qui sait ce que deviendrait le monde aux mains des sorciers noirs ? Déjà la guerre d'il y a moins d'un an, encore fraiche dans les mémoires, n'a rien apporté de bon et a donné un bel avant goût de ce que ça serait. Alors non, il faut pour une fois que ça se passe comme dans les films. Que les gentils gagnent toujours à la fin, et pas après que la planète ait été rasée.

- Bon, et tu as l'intention de me garder longtemps ? Et je suppose qu'une bonne parole de ma part ne décidera pas du tout de mon sort. Alors, on va faire comme ça. Qu'est-ce que tu attends de moi?

Bonne question. En réalité pas grand chose. Il a été pris la main dans le sac et ira de toute manièer faire un tour dans les geôles. La seule raison à sa présence ici est parce qu'Orpheo veut bien faire et donc offre une chance de témoigner aux vilains.
Evidemment, comme il est actuellement dans le service secret, Orpheo en a profité pour faire d'une pierre deux coups et la réelle raison de sa présence entre ces murs, c'est surtout parce qu'il est soupçonné - à juste titre - d'être sorcier noir. Et l'Ordre n'a jamais assez d'informations sur ces guignols.

- Je vois qu'on en a fini avec les trivialités alors. Pour qui tu bosses ?

Il ne serait pas étonné d'apprendre qu'il ne travaille pour personne. Après tout, Rhys n'a pas l'air d'être du genre très obéissant. Sa capacité à suivre des ordres doit être limitée.

- Pendant qu'on y est, qui t'a appris la magie noire ? Tu sais, si on peut en choper plusieurs d'un coup... C'est pas comme si t'avais peur de trahir quelqu'un non ? J'te vois pas trop avoir des alliés, si je peux me permettre.

Ed est trop franc sur ses questions et leur but ? Allons, Rhys n'est pas dupe. Il sait parfaitement à quoi visent ces questions, il ne sert à rien de tenter de tout dissimuler. Et il se permet évidemment. Voyons, l'autre n'est pas tellement en position de quoi que ce soit.
L'homme pause ses mains à plat sur la table. Avec tout cela, il ne l'a même pas interrogé sur le pourquoi du comment l'autre fois dans le bar. Bien qu'il n'abordera pas le sujet maintenant, parce que d'un point de vue stratégique, ce ne serait pas une bonne idée. Plus tard probablement.

- Plus vite tu répondras, plus vite tu pourras, peut-être, partir. Au moins, même dans une cellule, tu seras probablement mieux installé que là. Saucisson.

Oh il a sorti le fond de sa pensée. Et sa conscience l'empêche de lui envoyer un sourire goguenard. Car, bien que hautement satisfaisant, ce serait tout aussi hautement puéril. Et, allons, il lui reste de la crédibilité à garder.
Alors, Saucisson, t'en dis quoi ?


[Hrp=* on est d'accord que j'invente. Bien xD]

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Spoiler:

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MessageSujet: Re: "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards"   "I try not to underestimate my opponents, no matter how ridiculous their beards" EmptySam 29 Déc 2012 - 19:57

J'ai jamais compris ce qui m'a amené à autant détester les exorcistes. Pourtant, on ne peut pas dire que ce soit la faute de mes parents. Non. Eux, ils ont toujours été là pour moi lorsque je le souhaitais. Le bon sens a sauté une génération ? Quelle blague. C'est l'homme qui a décrété que tuer c'est mal. Pas le sorcier. Le sorcier, il profite simplement. Et je me considère dans cette deuxième partie. Et puis, il faut avouer que si je ne suis pas le seul à penser cela, c'est que, dans le fond, il y a quelque chose de fondé. Après, nous pouvons bien être des fous furieux à qui ils manquent plus qu'une case. Cependant, quitte à être traité de sombre idiot, je préfère qu'on ajuste le surnom. Si je suis idiot, alors je ne suis pas le seul. Moi, je pense à l'inverse des exorcistes. Quand eux se démènent pour sauver les humains, moi je les tue. Avouons que sans sorciers noirs, il n'y aurait pas d'exorcistes. Le monde n'a jamais été celui rêvé. L'Eden a changé en fonction des générations. Et il continuera de changer en même temps que l'homme. Voilà tout. Sans ennemi, il n'y a pas non plus d'ami. Pas de personne défendant une cause. Ce que le monde serait triste. Alors, quelque part, je les aide à ne pas s'ennuyer.

Il n'empêche que malgré cette superbe pensée, j'ai faim. Et j'aimerais éviter de songer à des trucs pareils quand j'ai faim. C'est... embêtant. Voilà tout. Je ne serais pas contre du bon saucisson. Mais pourquoi je pense à du saucisson maintenant ? Je mange pas souvent de ce truc-là. Ni même des paupiettes. Je suis ficelé. C'est à cause de ça. Mais il est hors de question que ma propre position me donne des envies de repas. Je ne me pense pas suffisamment atteint pour devenir cannibale sur ma personne. Quoique, si j'ai le pouvoir de manger le mec d'en face, ça pourrait me permettre de sortir de cette cellule. Et par la même occasion de celle que je ne vais pas tarder à rejoindre. Je suis réaliste. Paradoxalement assez chercheur de noises. Je me doute bien que mes aveux vont être enregistrés. Que je vais finir en prison pour un temps. Je sais aussi que je serai relâché plus vite que prévu. Parce que c'est la vie et quiconque oserai dire que je ne sais rien faire de mes cinq doigts irai rôtir à ma place dans les cellules taguées.

Ah, ces cellules. Je ne les ai jamais vues jusqu'à présent, mais les nombreux sorciers noirs auxquels j'ai eu affaire en ont des mauvais souvenirs. Comme quoi les gentils ne sont pas si gentils que ça. Il paraît qu'ils vous nourrissent à peine, comme dans une prison en fait. Ça c'est très mauvais. Mais passons. Vous ne pouvez évidemment pas user de vos pouvoirs et dons, et le tintamarre incessant du martèlement des gardes finit par vous rendre fou. Un peu du même style que la goutte d'eau sortant du robinet. À l'époque c'était considéré comme un moyen de torture. Est-ce qu'ils torturent ici aussi ? Je sais que c'est une pratique assez courante chez les clans noirs, mais alors concernant Orphéo... je n'en ai strictement aucune idée. Il faudra que je pense à le lui demander. Oh, d'ailleurs, nous parlions bine de quelque chose, non ? J'ai le souvenir de m'être battu pour délier mes liens, mais le sagouin n'a pas tout défait. L'avantage est que d'ici vingt minutes je me serai libéré. Me voilà déjà en train de forcer. Tout en ne laissant rien paraître, évidemment. Si j'avais eu mon épée un peu plus près, Axel ne serait déjà plus de ce monde. Moi non plus, très certainement. Mais c'est déjà plus appréciable qu'une vieille prison puante.

On agite des papiers sous mon nez. Ce qui a le don de me réveiller plutôt brusquement de mes multiples tentatives d'évasion. On parlait de ce fameux dossier. Ah ça. C'est sûr que j'ai rarement vu un interrogatoire se passer de manière aussi enfantine. Et puis, après tout, c'est mon premier vrai interrogatoire. Peut-être qu'il est comme ça avec tout le monde. Histoire que l'homme face à lui se sente en confiance et lâche le morceau. Ouais... nan. Même avec toute la volonté du monde, je ne peux pas croire à ce genre de choses. Sorcier noir ou non, on ne se laisse pas faire par de belles paroles. Et puis, il a l'air de m'en vouloir pour ses courses de la dernière fois. Je me demande s'ils ont le droit de mêler vie privée et travail. Ce serait vraiment amusant.

- Ton dossier est là petit malin. J'ai juste pas eu le temps de le lire. Mais si tu veux, je vais me chercher un Coca, et je reviens le lire sous ton nez. Par contre cela risque de rallonger ta détention.

Mon attitude est ponctuée d'un léger reniflement. Mais je ne vais pas me laisser faire comme ça. Il pose les papiers sur le bureau et garde ses yeux rivés sur les miens. Et je fais de même. Un sourire sadique s'étire sur mes lèvres, tandis que, toujours taquin, je réplique :

-Profite-en pour me ramener de quoi manger.

Je ne précise pas que j'ai atrocement faim, il serait bien capable d'en profiter. Alors, je tâche de lui lancer un regard presque neutre. Qu'il ne devine rien. Je suis assez doué à ce jeu-là. C'est presque une habitude, un toc qui m'a sauvé la vie plus d'une fois. Bref, la discussion s'éloigne de plus en plus du sujet principal. Il s'en éloigne tellement que j'ignore même sur quoi il portait, à l'origine. De préférence je voudrais rentrer le plus rapidement possible, même si mes actes précédents semblent prouver le contraire. Ou bien est-ce sa tactique ? Me faire perdre patience, et obtenir ma capitulation. Il se fourre les doigts dans le nez. Je suis on ne peut plus borné. Sauf quand j'ai faim. Et j'ai faim. Terriblement faim.

- ... Sinon, ton chien va bien ?

C'est à moi de rouler des yeux. Je trouve que nos expressions faciales sont de plus en plus grotesques avec le temps. Bientôt, l'un de nous dansera la java sur le bureau. Je vous le dis, si ça dure trop, ça va se passer. On pourra même faire des grimaces. Comme des gosses. À choisir, je préférerai ne pas l'avoir connu, ce gosse-là. Qu'importe. Mon chien. Mon chien. Ah c'est vrai lui. Je l'avais totalement oublié. Qu'est-ce qu'il fait ? Ah, mais je vais rentrer tard moi. Il va falloir s'occuper de lui. Lui donner à manger, le sortir. Je ne tiens pas à revoir mon appartement sans dessus dessous à mon retour. Avec des crottes à l'entrée et le frigo dévalisé. Oui, ce chien ouvre les portes de frigo. Il est trop intelligent. J'aurai préféré qu'il soit plus idiot. Mais c'est lui qui me suit. Et c'est lui qui va sans doute me trouver un échappatoire. Je lève les yeux au-dessus du bonhomme et fixe l'horloge. Tard. Tard, il est tard. À cette heure-là, j'ai déjà mangé. Il a déjà mangé aussi. Et c'est le genre de chien qui hurle à la mort si je ne rentre pas. Et qui arrache les mains des gens qui rentrent dans mon appartement. Il faut dire... il faut dire que c'est u très bon chien de garde. Je crois qu'il m'apprécie. Ouais. Peut-être.

-Faut que j'aille le nourrir, sinon il va s'attaquer au voisin. Il sait ouvrir les portes.

Beau mixage. Ma porte d'appartement est fermée. Et il n'attaque pas ceux qui ne rentrent pas dans mon appartement. Il faut dire qu'il y a un sacré bon nombre de pièces à conviction. Un beau pistolet, quelques dizaines de poignard. Mais la canne épée est ici. Et c'est d'elle dont je me sers le plus souvent. Vieille canne-épée. Je ne sais même plus à quelle âge je l'ai acquise. L'autre soupire. Alors je descend les yeux vers les siens et garde une attitude de marbre.

- Je sais que tu es un vilain garçon. Mais n'aggrave pas ton cas. Tôt ou tard, on te mettra la main dessus pour de bon. C'est toujours comme ça, tu sais bien. Les gentils gagnent toujours.

À moi de m'exprimer. Par un rire amusé. Un vilain garçon. Passons, nous n'avons simplement pas les mêmes façons de penser, voilà tout. Qui plus est, ce n'est pas une question de gentil ou de méchants. Dans le monde des gentils meurent tous les jours. Des méchants aussi. Doit-on juger un homme ou une femme par ses actes ? Ouh, dans ce cas, je pense qu'il y a plus important. Plus important que de s'occuper d'un vieux qui tue de temps en temps. Qu'ils s'attachent un peu aux problèmes des guerres dans les autres pays. Il y a à faire, s'ils veulent juger. Je suis persuadé qu'il y a un sacré sujet à débat là-dessus. Bref, qu'ils mettent la main sur moi. Ce n'est pas moi qu'ils auront. C'est mon chien. Et mon chien mord, je l'ai déjà dit. Qu'ils essayent. Qu'ils le fassent. Il ne reviendront pas une deuxième fois. Je vous le dis. Au pire, j'ai toujours l'ultime solution. Disparaître de Londres. Partir loin, changer d'identité. Mais j'aimerais éviter de le faire. Je suis bien installé ici.

-Essayez, essayez. Faites-vous plaisir. Trouvez-moi, mais je crois qu'il y a plus important qu'un petit méchant comme moi.

Oh que oui, et je suis capable de témoigner. Maintenant il n'y a plus que les sorciers noirs. Il y a les humains noirs. Oh, et ceux-là ne sont pas prêts de capituler. Mais bon, ça c'est une autre histoire. La mienne est beaucoup plus absolue. Beaucoup plus importante dans l'instant. Je n'ai pas l'intention d'en arriver à apprécier ce bonhomme alors plus vite nos chemins se séparent, mieux c'est. J'inspire profondément et décide enfin d'en arriver au sujet principal. Que j'ai évidemment oublié. Ce qu'il veut de moi ? Oui, ce qu'il veut de moi. Je ne peux pas lui répondre tant qu'il ne m'aura pas posé les bonnes questions. Les questions auxquelles je suis capable de répondre bien évidemment.

- Je vois qu'on en a fini avec les trivialités alors. Pour qui tu bosses ?

J'acquiesce. Oui, fini tout ça. Parlons sérieusement. Pour qui je bosse ? Oh, parce qu'ils sont du genre tenaces. Je croyais qu'on m'avait amené ici pour une simple affaire de bar. D'utilisation passive de magie noire. Mais non. Toujours en train de chercher des liens. Toujours en train de chercher à remonter à des organisations, à des noms. Je ne risque pas de leur être utile. Mais, quelque part, mieux vaut pour moi faire profil bas. S'ils savent que je ne travaille pour personne, ils n'ont plus vraiment de raison de me garder là. Ils me mettraient en prison sans plus de vergogne. Mais voilà, si j'ai une bonne dose de contacts, ça devient plus délicat de me garder trop longtemps. En y ayant bien réfléchi, je préfère sauver ma peau. Ce genre de choses pourrait coûter la vie à une exorciste aux griffes de Croix par exemple. Bien réfléchir. Voilà la chose à faire.

-Je croyais qu'on m'avait fait venir ici pour une confrontation dans un bar ?

Et je soupire. Afin de lui montrer que j'aimerais éviter qu'il se fiche de moi. On m'a fait venir pour une raison précise, je n'en dis pas plus. Je réponds aux questions qui sont en rapport avec tout ça. Bon, il y a bien un lointain lien, mais il faudra me poser une sacré tonne de questions avant d'en arriver à une telle conclusion. Et puis, franchement, il doit bien se douter de ma réponse. J'ai pas une tête de second. Et il sait pertinemment que je ne dirige pas de clan, quel qu'il soit. J'ai pas non plus la tête d'un leader, et je préfère agir tout seul, par moi-même. Mais bon, on ne fait rien sans preuve, et je préfère largement plus le voir hésiter. Il faut bien s'amuser de temps en temps. Je ne souris pas, et pourtant ce n'est pas l'envie qui manque.

- Pendant qu'on y est, qui t'a appris la magie noire ? Tu sais, si on peut en choper plusieurs d'un coup... C'est pas comme si t'avais peur de trahir quelqu'un non ? J'te vois pas trop avoir des alliés, si je peux me permettre.

Cette fois-ci, je ne retiens pas mon sourire. Eh bien voilà, il répond à sa précédente question. Il va aussi me falloir faire deux fois plus attention à ma réponse. Un faux pas et c'est du deux en un. En chopper plusieurs. J'aime pas trop discuter trop longtemps. C'est rare les amis. Surtout quand on est un petit vieux comme moi. Mais genre vraiment. Je peux faire croire que je suis ami d'un tel mais ce serait par pur intérêt. Uniquement. Je pourrais bien sûr balancer des noms. Des faux noms. C'est que j'en connais un sacré tas, dans le coin. Mais la majorité sont des humains. Les autres, des exorcistes, et Axel a l'air calé sur la connaissance de ses collègues. Mieux vaut éviter la mauvaise blague.

- Plus vite tu répondras, plus vite tu pourras, peut-être, partir. Au moins, même dans une cellule, tu seras probablement mieux installé que là. Saucisson.

Je râle. D'où il m'appelle saucisson ? Non, non, on ne m'appelle pas saucisson. C'est hors de question. Et puis, je ne veux pas aller dans une cellule. Même si j'en suis pourtant persuadé. Je soupire puis m'exprime enfin.

-J'espère qu'ils servent de la bonne bouffe dans vos locaux.

Vieille blague.

-Et puis tu sais, la magie noire c'est pas bien compliqué. Si tu t'amuses à retourner des runes, tu verras qu'on peut rapidement s'amuser à inverser des effets. Et le contraire des effets bénéfiques, ça fait des effets maléfiques. C'est pas plus compliqué que ça.

Et je hausse les épaules.

-Bon, tu me lâches maintenant ?

J'ai pas le temps de parler là.

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