Awaiting the hour of reprisal
Your time slips away
Raining blood
From a lacerated sky
Bleeding its horror
Creating my structure
Now I shall reign in blood!

Les yeux du chef de Croix brillait dans l'obscurité. Il était en déplacement ce soir. Au départ, il n'était pas là du tout pour ça mais il avait repéré une jolie jeune femme en cours de route et avait décidé de la suivre. Il se déplaçait silencieusement autour d'elle. Elle n'avait rien remarqué, elle était alcoolisée. C'était toujours trop facile avec les femmes, elle lui ouvrait toujours la porte grande ouverte pour le viol. Dorian se demandait même parfois si ce n'était pas fait exprés tout ce déferlement de femmes. Louyse n'en saurait rien de toute façon et ce qu'elle ne savait pas ne pouvait pas lui porter de tort.

Dorian l'avait vu allumer une sphère et cela l'excita encore plus. C'était probablement une sorcière trop alcoolisé pour pouvoir réagir. Il trouva cela malheureux d'être une dépravé jusqu'à ne plus pouvoir se défendre à des heures avancées de la nuit alors qu'elle sait très bien les dangers qu'elle encoure. Il était en pleine forme. En même temps, tout roulais ou presque pour lui en ce moment. Il ne manquais plus que l'armée de Croix et celle de Rosenrot écrase Orphéo et Londres et ça serait le pompom. Il y avait un plan mais il n'avait pas envie de penser à ça pour l'instant. Il eût un sourire excité à l'idée de passer sur le corps de la jeune blonde.

- Eh, il y a quelqu'un ?

Dorian ne bougea pas et retint son souffle. Avait-elle senti de l'énergie magique ? C'était peu probable, elle n'était pas en état de ressentir quelque chose. Il était possible aussi que Dorian ait fait bouger quelque chose en l'espionnant mais là aussi c'était peu probable. Elle devait juste avoir un pressentiment. La jeune fille avait raison d'en avoir un vu le monstre qui se tenait non loin d'elle. Il était comme le poisson au fond de l'eau : il attendait patiemment que sa victime se jette dans la gueule du loup. La gueule du loup ca serait approximativement dans 1 minute si Dorian en croyait sa montre. A 00h, toutes les lumières ici s'éteignait et cela serait le moment parfait pour agir.

Il se mit en position favorable pour attraper la jeune et sortit son couteau à la lame bien tranchante. Il n'espérait pas faire couler le sang d'une si délicieuse créature mais si il était amené à le faire, il le ferait sans aucun regret. Comme un monstre qui espionne une victime et en fait son repas après une longue et épuisante traque. Les lumière partirent soudainement mais il lui restait sa sphère. Dorian avait une idée pour déjouer l'attention de la jeune femme. Il prit son briquet qui fit jaillir une petite flamme. Il amplifia légèrement cette flamme et la fit rouler lentement jusqu'aux pieds de la blonde. Pendant ce temps là, il se placa juste derrière elle. Il attendait le moment opportun pour sortir, dès qu'elle serait trop obnubilé par la boule de feu.

La jeune femme marchait, donc. Elle n'avait pas peur parce que son sang bouillonnait en elle et qu'elle était un peu perdue. Peut être qu'après tout elle n'avait jamais vraiment eut les pieds sur terre : marcher seule dans le noir n'était pas la chose la plus intelligente qu'elle ait fait. Elle comptait peut être trop sur sa bonne étoile ou sur sa mal chance. Peut importe. Elle comptait sur quelque chose qui n'existait pas, qui ne brillait pas pour elle. Aucune ligne n'était là pour la sauver. Elle finirait peut être par l'apprendre.

Elle finit par créer des petites sphères lumineuses, autour de ses doigts. Peut être qu'elle se fichait que quelqu'un voit cet étrange spectacle ou peut être qu'elle n'avait plus conscience. oh oui. Elle aurait adoré ne plus avoir conscience de rien. Même plus de son être, plus de son prénom, plus rien. Juste l'air qui faisait voler quelques mèches blondes près de son visage. Elle sentait ça, juste ça et rien d'autre. Oh, ça et quelque chose dans le coeur. une boule de regret, de peur et d'injustice à la fois. Elle aimait la laisser éclater de temps en temps, pour ravager les gens avec son pouvoir. Les rendre faibles et à ses pieds.
Faible.
Comme elle l'était.

Oh, du feu. Oh, du feu qui roule ! C'est super joli !
Du feu qui roule ?
Je me redresse brusquement et comprend qu'il y a définitivement quelque chose qui cloche. Déjà, je le feu, c'est super effrayant, et du feu qui roule.. ca sort pas des rochers naturellement. Je fronce les sourcils et mes instincts paniquent. Et je panique. Je me déchausse rapidement - autant parce que ça me fait mal au pied que parce que je prévoie une fuite rapide. - et les attrapes. Regarde encore les étoiles.
FUYONS LES GARS FUYONS !
Je me tape donc un sprint et ça me fait rire parce que je me trouve conne. Mais on est d'accord, y'avait une boule de feu au plein milieu du chemin ?
Si vous croisez une fille, talons en main, pieds bousillés, saoule, qui court.. c'est moi. La panique s'envole donc.

Et elle s'arrête alors que les lumières s'éteignent. Elle s'arrête net et ses grands yeux bleus clairs fouillent l'obscurité à la recherche de quelque chose. De quoi ? Elle se mord la lèvre en espérant qu'il n'y ait rien, sans y croire vraiment. Sans y croire du tout par ailleurs. Puis se retourne brusquement. Flippée. Elle lève une main pour allumer une sphère mais rien ne vient. Rien.
Son coeur dégringole alors que dix étage alors qu'elle entre aperçoit qu'elle n'est plus seule.
Plus seule du tout.

Mets ta langue ou tu sais
Non ne t'arrête pas
Continue de lécher
Que j'aime quand tu fais ça
En total soumission
En total don de toi même
Fais monter l'excitation
Pour l'amour et la haine

Elle regarda la boule de feu comme avec enchantement, l'espace d'un instant. Puis son air changea. Elle paniquait, elle comprenait que quelque chose n'allait pas. Dorian sourit : en effet il y avait quelque chose qui n'allait pas dans son pantalon et qui avait besoin d'être soulagé. Elle se mit à courir et Dorian la pris en chasse non sans récupérer la boule au passage. Il n'eût pas besoin de courir longtemps car la femme s'arrêta plutôt vite comme si elle se disait qu'elle avait eu une vision et qu'au final, elle était peut-être trop alcoolisée pour se rendre compte de quelque chose.

Les lumières s'étaient éteinte juste avant qu'elle s'arrête, c'était aussi peut-être la raison de son arrêt brusque. Ils étaient tout les deux dans la pénombre mais Dorian la sentait, comme un animal reniflant sa viande. Il savait qu'elle était là, non loin. Il avait toujours la boule de feu à la main, ce qui lui permettait de s'éclairer un peu. Dorian ralentit et se mis à marcher doucement vers la jeune femme. Enfin vers la magie qu'elle dégageait plutôt. Il eût un petit sourire, il sentait qu'il allait enfin pouvoir s'amuser.

La jeune femme se retourna vers lui et écarquilla les yeux. Elle l'avait vu. Dorian lança à pleine vitesse la boule de feu sur elle mais elle avait eût le temps de voir le coup venir et parvint à l'éviter. De toute façon, il préférait que cela ne le touche pas, il n'aime pas les gibiers trop chaud. Dorian profita de ce moment où elle devait sans doute se dire qu'elle avait eu chaud pour lui sauter dessus. Il sortit son couteau et le pointa sur sa gorge.

- Bonsoir mademoiselle. Je crois que tu te sens seule.

Le chef de Croix accompagna ses paroles d'un sourire. Ce n'était pas une question mais une simple affirmation. Il avait envie d'elle, il avait de se soulager en elle, de ne faire plus qu'un avec elle, de la sentir se débattre sous son poids, de connaître la chaleur de son intérieur. Elle était bien belle. En plus, il aimait son pouvoir. Pouvoir créer des petites sphères lumineuses était assez utile en soi et il n'avait pas ça dans Croix, ou en tout cas pas à sa connaissance. Il la recruterait bien mais l'heure n'était pas à ça. Il n'avait aucune intention de ramener au QG quelqu'un qu'il aurait violé. Il avait juste envie de prendre un peu de plaisir avec la jeune femme.

Un peu de chair fraiche n'a jamais fait de mal à personne. Surtout quand elle s'offrait ainsi à lui, il ne pouvait refuser. Ca serait comme insulter la personne qui lui a envoyé ça. Il se demanda s'il devait la tuer à la fin de leur rencontre. Pourquoi pas, après tout, il n'avait rien à en faire et le pays était ouvertement en guerre et puis surtout il était le chef de Croix. Personne n'avait rien à lui dire, sinon il le tuait sur le champ.

- Nous allons passer un moment agréable ensemble.

" Et si tu ne veux pas tant pis, moi je te veux, et ça suffit. "

La blonde fixait donc l'animal. Il n'avait rien d'humain. Peut être à peine cette apparence glauque. Lola était quelqu'un d'assez sensible pour sentir la magie, et il fallait être vraiment con pour ne pas s'apercevoir de l'aura qu'avait cet homme. Une aura glaciale qui était plutôt attirante. Carrément attirante. Elle ressemblait au fond un peu à celle d'Evan. Mais la passion en moins. La passion et ce truc en plus. Ce truc qu'Evan avait et qui le rendait absolument mieux que tous les autres.
Peut être la beauté. Parce que ce gars là, devient elle, n'avait rien d'attirant. Il n'était plus que bête, froideur et instinct. Et c'était effrayant.

Il me saute dessus. J'ai envie de hurler. Je ne vais pas faire ma fière devant cet inconnu. Surtout pas avec une lame si près de la gorge. Lame. Lame. Lame.
Lame. Comme celle qui se plante dans ton bas ventre, celle qui t'enlève la vie, celle qui te coupe le souffle et te fait basculer en avant. Et tu vois son regard, peut être qu'il ne comprend pas, et tu vois son regard, alors que tu tombes plus bas.

Elle se raidit, consciente de ne plus tenir les rênes de sa vie. S'il avait voulut la tuer elle agoniserait là, par terre, baignant sans doute dans son propre sang.

- Bonsoir mademoiselle. Je crois que tu te sens seule.

J'ai envie de lui cracher dessus. Bien sûr que je me suis déjà trouvée dans des situations dégueulasses, horrifiantes et tralàlàlà. Mais là, j'suis pas dans le meilleur de ma forme. Et j'lui vomirai bien dessus si je ne savais pas que j'allais crever dedans. Je me mord la lèvre. Il faut attendre qu'il baisse la garde. Mais ne pas faire la faible pour ne pas qu'il s'en doute. Il faut se battre sans montrer ses talents.
Sans jamais montrer ses talents. Mais s'il me suit, il sait déjà quel est mon don. Autant s'en servir. Je sens son souffle chaud et fétide dans ma nuque. Et je trouve ça immonde. Peut être que je devrais lui retourne la lame contre mon ventre dans la gorge. Peut être que je n'aurai pas le temps de le faire, surtout.

- Nous allons passer un moment agréable ensemble.

Tout se met en place dans ma tête et un frisson d'horreur me court sur l'échine. Ce n'est pas l'acte en lui même qui me révulse c'est tout lui. C'est l'être, c'est l'homme, c'est ce qu'il dégage. Peut être qui si nous avions simplement été autour d'un verre ç'aurait été moi qui serait allé vers lui. Peut être bien, même.
Mais j'ai une lame qui me scie la gorge et ça me donne envie de me battre. Complexe quand tu nous tiens ?
Fierté.
Fierté.

Elle serre les dents et réfléchit. Son cerveau est embué et brumeux, et elle voit les étoiles devenir des filaments du passé. D'un passé tellement loin que...
Elle se ressaisit et ferme ses prunelles claires. Elle n'a pas peur de mourir, ni peur d'être violée. Elle a peur d'être faible, d'être tellement fatiguée de se battre que.. que mourir deviendrait pas une mauvaise solution. Elle aimerait presque lui dire " M'abîme pas trop s'il te plaît. " Parce que son corps, sa féminité engagée et ses courbes fines mais provocantes, son visage fin aux traits réguliers, sa peau claires et ses yeux d'azur sont ce qu'il lui reste. Ce qu'elle protège. La seule chose qui lui assure d'être aimée au moins pour un soir.

La boue s'efface plus facilement que le sang. Et je continue de fermer les yeux pour laisser l'indignation et la force couler dans mon coeur.

Elle pose une main sur la cuisse de l'homme. Pas pour le repousser, non, pour l'attirer. Vient plus près, vient plus près.

- Retourne toi. Qu'j'sache au moins avec qui je m'amuse ?

Elle se détache de son corps comme s'il n'était qu'un jouet. Oh, elle sait très bien le faire. Très, très bien le faire. Une pointe de talent, mêlé d'habitude et d'entraînement.
Puis quand elle sent qu'elle peut, elle laisse une sphère grandir dans sa paume, jusqu'à la presser contre le jambe de l'homme pour le brûler. Brûler sa peau, sa fierté, et son égo.

Et se ramasser une bonne baffe dans la gueule, aussi, sûrement.

Dorian tenait la lame fermement. Qu’il était agréable de tenir une jeune femme à sa portée. Ce n’était pas compliquer de passer un bon moment finalement. Certes, il pourrait se téléporter jusqu’au manoir et profiter, abuser de Louyse. Encore mieux, il pourrait se trouver une maison close ou aller dans un bar et draguer une jeune fille. Mais rien de tout ça n’était très excitant. Traquer, poursuivre, menacer, obliger les gens contre leur gré, ca l’était. Dorian avait toujours ce qu’il voulait, quel qu’en soit l’avis de la personne en face. Il se battait, il avançait ses arguments, il menaçait, il faisait des chantages mais au final, il essayait toujours d’atteindre ses objectifs. Oui, il avait des objectifs avec elle. Il en avait un en particulier, c’était profité d’elle. Sa jolie chevelure blonde, son corps, sa belle poitrine, son être, tout était à lui. Le métal qu’il tenait dans sa main lui servirait probablement dans sa quête du plaisir mais ce n’était qu’un outil. Peu importe les moyens qu’on utilise, ce que tout le monde retient c’est la finalité. Elle fermait les yeux. C’était plutôt étrange dans la mesure ou le sorcier noir avait encore un corps agréable malgré ses 43 ans. S’il la forçait à le regarder, il serait presque déçu. Elle posa une main sur la cuisse de Dorian. Cela devenait plutôt intéressant. Il n’avait jamais encore vécu ça, une fille qui acceptait la sentence directement.

- Retourne toi. Qu'j'sache au moins avec qui je m'amuse ?

L’homme trouvait l’idée séduisante mais il n’était pas aussi idiot. S’il se retournait qu’est ce qu’il allait se passer ? Elle allait s’enfuir ou l’attaquer. Il avait de l’expérience dans le domaine malgré tout. Il sentit sa jambe le brûler d’un seul coup et vit que la jeune femme avait encore fait une sphère. Comme un réflexe, il lui envoya un coup de pied dans le ventre. Il s’approcha et tendit son couteau. C’était marrant. Lui aussi pouvait faire du feu et la brûler mais il n’avait aucune envie de jouer avec de la chair carbonisée. Non seulement ce n’était pas drôle mais en plus ça puait le brûlé et Dieu sait que le chef des Cross n’aimait pas cette odeur. Elle avait quelque chose de vraiment désagréable, sûrement un mauvais souvenir. Elle avait voulu jouer, il ne lui ferait pas de cadeau. C’était bien dommage car il était prêt à jouer avec elle, de manière plus ou moins séduisante. Il serra les dents : il était partagé entre la frapper et lui faire comprendre qui était le boss ou alors tenter de la manipuler. L’avantage qu’il avait c’est que chacun connaissait le pouvoir physique de l’autre mais qui sait ce que pouvait lui réserver le chef de Croix pour son pouvoir psychique ? Il se réinventait chaque jour.

- Quel est ton prénom ?

Cela intéressait tout de même le sorcier noir quelque part. Juste pour ajouter à sa collection personnelle, comme une sorte de trophée. Il la regardait, toujours prêt à lui bondir dessus. Il avait envie d’elle, là maintenant. Il avait envie de ne faire plus qu’un avec elle, une osmose brûlante.

- J’aimerais bien voir ce qu’il y a là dessous.

Il passa sa main gauche sur la poitrine de la jeune femme d’un geste presque lent. Sa main droite tenait l’arme. Toucher sa féminité supérieure était plutôt agréable surtout qu’elle était plutôt bien faite.

Le coup dans le ventre la sèche. C'est douloureux, là. Mais ça fait toujours moins mal qu'au coeur. Elle encaisse sans chercher à vraiment se défendre. Ne pas se fatiguer, ne pas se fatiguer. Elle attrape la rancoeur et la fierté à pleines mains. Il faut attendre pour lui lâcher en pleine gueule. Le monde tourne aujourd'hui mais ce n'est qu'un élément de plus contre toi. Tout est toujours contre toi de toute façon. T'es habituée Lola, n'est-ce pas ? Il faudrait commencer.
Parce que visiblement, Dorian n'est pas près de t'aider.

- Quel est ton prénom ?

Je ne le regardais toujours pas. Il n'était qu'une enveloppe vide. Une enveloppe cruelle qui voulait satisfaire ses besoins comme un animal. Un vulgaire animal. Je croyais que l'homme était au dessus de ça, mais visiblement, les sorciers échappaient à cette règle là. Ils n'étaient pas mieux, pas plus développé. Tout juste ils étaient doués de parole. Et si c'était pour demander un prénom, ce n'était pas la peine.
Les yeux clos je souffle, essayant de laisser glisser un sourire sur mes lèvres. J'ai un peu du mal à respirer, la douleur de mon bas ventre me pliant presque en deux. Une inspiration plus tard, j'ose souffler.

- Faith.

J'espère que tu as assez de finesse d'esprit pour saisir l'ironie glissée dans le prénom. Difficile de placer plus d'insolence dans un seul mot. Je pourrais m'appeler comme ça, après tout. C'est un prénom comme un autre. Enfin non, pas vraiment comme un autre.
Foi.
Faith.
Crois-tu en quelque chose ? J'espère que non, ça serait bien triste. Parce que personne ne crois en toi. Personne ne crois en ce genre de monstre glacé d'effroi, de peur. C'est comme s'il sentait le sang séché qu'il porte encore sur ses mains rudes et abîmées.

- J’aimerais bien voir ce qu’il y a là dessous.

Elle gardait les dents serrées jusqu'à e que la main de l'homme heurte sa poitrine, son coeur. Elle eut un haut le coeur tellement puissant qu'elle desserra les mâchoires, les lèvres retroussées dans un air de dégoût. Garder, le dégoût. Et chasser la peur, l'horreur.
Garder la rancoeur.
Elle savait que sa carapace finirait par craquer si elle ne tentait rien. Une fissure large laisserait s'infiltrer le poison de la souillure. Souffler. Garder la rancoeur, le dégoût, la haine, l'envie de se battre et la fierté.
Elle se mord la langue jusqu'au sang en relevant avec lenteur son bras. Il est évident qu'elle ne tentera pas de truc brutal. Que faire fasse à un ours ?
Une baleine.
Cette pensée l'amuse très brièvement quand elle passe ses doigts fins et clairs sur le cou de l'homme. Sensuellement.

Je laisse enfin exploser mon don. Un don bourré d'injuste et d'une rage. Je le sens presque claquer dans l'air avant de glisser jusqu'à lui. Infiltrer ses veines, infecter ses pensées, pire qu'un cancer. Des cellules pourries qui heurtent sa rétine, s'impriment dans son esprit et dans ses gestes, jurant dans ses muscles. Un mélange de passion mielleuse et dégoûtante, une envie tellement forte que sa cesse malgré l'alcool.
Cesse.
Alors elle ferme les yeux et la litanie commence. Sans doute qu'il ne l'entend pas, à moins qu'il soit télépathe.
Protèges-moi.
Elle a gardé ses doigts sur la peau d'albâtre de son agresseur.
Aimes-moi.
Sa marche sur Evan alors qu'il a essayé de te tuer.
Sauves-moi.
Et puis tu n'as rien à perdre.
Lâches-moi.
Gaël Cross s'est plié face à toi également. Ton don est rare ils n'ont pas l'habitude de se défendre face à ça, c'est évident.
PROTÈGES-MOI !
Ce n'est pas des barrières mentales qu'il faut monter. C'est se couper du monde. Se couper de ses souvenirs et des quelques fois où on a pu ressentir un truc aussi fort. J'entre dans son esprit, son coeur, sous sa peau, ses muscles, ses os résonnent de ces envies là.

Mais.. quel coeur ?

Elle souffla. Le coup au ventre l’avait apparemment bien atteint. Ca tombe bien, c’est rare que le chef de Croix se rate lorsqu’il visait quelqu’un. Malheureusement pour elle, ce soir la jeune femme serait sa cible et il la poursuivrait tant qu’il n’aurait pas atteint ce qu’il voulait. Et si par malheur, il n’avait pas ce qu’il voulait, il l’amocherait si violemment qu’elle ne se relèvera pas et que son sang coulera encore, et encore, et encore. Il ravagerait son corps gisant sur le sol s’il le fallait. Il attendait toujours qu’elle lui dise son prénom et il commençait un peu à s’impatienter du temps que la jeune femme pour récupérer. C’était une faible, cela se voyait au premier coup d’œil.

- Faith.

Faith. Cela sonnait mal et cela n’allait pas avec son visage mais ce n’était pas elle qui avait choisi son prénom. La foi, elle avait plutôt intérêt à l’avoir pour se sortir de la situation épineuse dans laquelle elle s’était glissée. Elle évitait son regard et le sorcier noir n’aimait pas trop ça. Dorian se demanda un instant si elle ne lui avait pas donné un faux nom. Remarque, il s’en foutait. C’était juste pour ajouter à son tableau de chasse. Faith serait la plus ravagée de toute et il la forcerait à en demander encore si elle ne voulait plus. Il se fichait bien de ce qu’elle pouvait ressentir. Il avait envie d’elle tout ce qu’elle avait à faire c’était subir. Il n’était pas du genre à laisser le choix. Quand il voulait gagner quelque chose, il mettait tous les moyens en place pour réussir. Comme une toile d’araignée, il déployait ses fils pour encercler sa victime. Après, il avait juste à s’approcher pour la cueillir comme on le ferait d’une baie.

Quand il toucha à sa poitrine, elle eût un haut le cœur. Oh ? Et un air de dégoût aussi. Elle ne voulait pas de lui ? C’était bien triste tout de même. Limite déprimant pour elle car elle avait plutôt intérêt à se forcer si elle ne voulait pas que sa chair ne soit plus que des lambeaux. Dorian en connaissait pas la pitié et ce n’était pas elle qui allait lui apprendre. Soit elle coopérait et elle ouvrait ses jambes, soit elle se faisait charcuté pour les ouvrir. L’équation était plutôt simple, pourtant la jeune blonde avait l’air d’avoir du mal à la saisir.
L’air disparu sur son visage. Ses doigts vinrent caresser son cou presque sensuellement. Elle avait abdiqué, il avait gagné. Fin de l’histoire.

Dorian se sentit étrange. Elle tentait de le posséder, il sentait son don s’insinuer en lui. Comme un liquide qui prendrait possession d’une fissure et qui s’y glisserait pour combler chaque espace vide. Il avait envie de la protéger, de l’aimer, de la sauver, de la lâcher. Il n’avait plus du tout envie de la violer. Il se faisait influencer comme un con. Tandis que la mélodie ne faisait que de l’hypnose en lui, quelque chose se débattait en lui : la méchanceté.
Le mal en lui combattait face à ce virus d’amour. Elle ne l’aurait pas aussi facilement parce que peut-être la haine avait gagné le cœur de la jeune femme mais la haine que Dorian avait dans son cœur était tout autre. Ce n’était pas une haine passagère, ce n’était pas une haine d’humain, ce n’était pas quelque chose d’anodin. C’était quelque chose d’anodin et toute sa méchanceté était en train de reprendre le dessus ru elle et soudain le regard du sorcier noir changea.
Un poing s’envola dans la pommette droite de la jeune femme.
Il n’avait pas spécialement visé, il avait juste tenté de se débattre et le contact était rompu. Il reprit ses esprits et la regarda d’un air plus méfiant a présent.
On ne se moque pas aussi facilement de lui.
On ne le possède pas aussi facilement.

- A mon tour.

Il regarda la jeune fille d’un air sadique et cela sera sans doute le dernier air qu’elle verra de sa vie car il lui envoya une série de coups impressionnants, sans cesser. La haine au visage, la méchanceté dans le cœur et la force dans ses poings. Elle avait voulu jouer.
Elle avait perdu.

La situation semblait totalement sous contrôle, il s'était débarrassé des menaces que pouvaient présenter la jeune femme. Bientôt, il goûterait la chair de la jeune blonde. Cette chair si jeune et probablement si savoureuse. C'est comme un délice que la vie lui offrait, sentir l'odeur de sa peau et pouvoir toucher sa peau si douce et la rendre plus pure à chaque instant.
Quel privilège de pouvoir être touché par le chef de Croix et des Cross. Elle ne se rendait pas bien compte. Il était la pureté incarné, le pouvoir incarné. Il avait tout pour lui, la richesse, un sang pur et un physique hors du commun. Et des très belles chevilles.

Son attention n'était pas sur l'environnement qui l'entourait mais sur la beauté en face de lui. Par conséquent, lorsqu'il se sentit tiré vers l'arrière brusquement, sa surprise fut plutôt grande. C'est à ce moment là qu'il se dit que c'était peut être un piège et que la fille n'était peut être qu'un appât. Il posa ses mains sur son cou et sentit sous ses doigts quelque chose qui avait la même texture qu'une corde.
C'était probablement quelque chose de similaire, c'est à dire quelque chose d'inflammable.

Il avait déjà usé de la magie mais il ne se sentait pas particulièrement fatigué et il était parfaitement capable de reproduire ce qu'il avait déjà fait. Il créa une étincelle qui mis en flamme le cordage et après quelques secondes, il parvint à se libérer de l'étreinte, non sans peine. Il se frotta le cou. Il avait eu la sensation d'étouffer pendant un petit moment.
Mais il était encore là. Il savait que la chandelle avait un risque derrière elle.

Néanmoins, Dorian jeta un coup d’œil suspicieux où la corde se tenait il y a encore quelques instants. Ce n'était pas un objet normal. C'était de la magie. Quelqu'un était venu pour la délivrer du monstre. Ce n'était pas une magie très avancée mais néanmoins suffisamment bien éxécutée pour que le chef de Croix sente qu'il n'avait pas à faire à un amateur, mais plutôt à un sorcier ou une sorcière qui avait eu un enseignement derrière lui.
D'ailleurs cette fameuse beauté ? Où était-elle ? Dorian leva les yeux pour s’apercevoir qu'elle s'était enfuit. Un comité de sauvetage pour une pauvre femme comme ça ? Il ne pût s'empêcher de rire à gorge déployée.
Orphéo devenait de plus en plus pitoyable.

Quoi qu'il en soit, l’adrénaline fini par redescendre et il réalisa dans quelle situation il aurait pu être. C'était stupide. Il avait agit de manière inconsciente. Orphéo aurait pu débarquer avec une escorte, et bien que ses hommes étaient rapides, il n'était pas sur de s'en sortir.
Il serra le poing mais eût tout de même un sourire. L'air froid vint lui parcourir le visage.
Il était temps.

En moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, il était de retour au manoir. A défaut de pouvoir profiter de chair fraîche, il allait profiter de sa femme.
C'est toujours mieux que rien.