Tu t'souviens ? Tu m'dois un café. - Page 2

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 Tu t'souviens ? Tu m'dois un café.

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Admin || Nounours ennemi des épinards || Directeur Orpheo Canada
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Allen Kristiansen
Admin || Nounours ennemi des épinards || Directeur Orpheo Canada
MessageSujet: Re: Tu t'souviens ? Tu m'dois un café.    Tu t'souviens ? Tu m'dois un café.  - Page 2 EmptyDim 27 Aoû 2017 - 16:16

« C’est pourtant si près du but qu’une immense peine s’empare de moi. »

Tellement de sentiments, aussi paradoxaux que l’ombre et la lumière, aussi complémentaires que la Lune et le Soleil, parfois proches, le plus souvent opposés. C’est un ensemble magique, puissant, désordonné. Une multitude de sensations, des fourmillements, la joie d’en sortir, la peur d’y revenir. Je crains cette confiance qui s’installe, je crains les lueurs d’espoirs qui clignotent en harmonie avec celles du désespoir. Faut-il faire des sacrifices ? J’ai déjà fait des sacrifices, mais celui-là, celui-là sera certainement le plus puissant de tous. Ce sera une prière à un dieu, quel qu’il soit, pour qu’il nous sorte de là. C’est sans doute notre dernière chance parce qu’après ça, je n’aurai plus la force pour quoi que ce soit. Alors, l’adrénaline monte, monte, monte si fort qu’elle émane de tout mon corps et le fait paraître presque gelé. Je dois me contenir, avec grande difficulté, si je veux en sortir vivant. Si je veux que nous en sortions vivants.

Je fais signe à Simje de s’approcher le plus rapidement possible. La glace bloquant l’eau en approche sur ma droite commence déjà se fissurer. Mes mains tremblent. Je ferme les yeux, tâchant de calmer le concert des battements de mon cœur. J’ai terriblement peur de ne pas tenir assez longtemps. Je suis entraîné, certes. Mais j’ai déjà un mur de glace dans les pattes et ce ne sont pas nos… nombreuses minutes de marche qui m’ont permis de me reposer. J’inspire profondément.

- Ok très bien chef. Laisse moi deux secondes.

Je ne prends pas même la peine d’acquiescer. De toute façon, il n’y voit pas plus que moi. Mon don est complètement hermétique et jeté en arrière-plan depuis quelques temps. J’ai besoin de toute, absolument toute mon énergie maintenant. En temps normal, je me serais enquis de l’état de santé de Simje. Je n’aurais pas cherché à me lancer dans une mission aussi périlleuse. J’aurais cherché une autre voie de sortie, maintenant que la certitude d’être sorti du caillou a été établi. On aurait provoqué un éboulement autre part et je nous aurais protégé d’une autre manière. On serait directement sortis à l’air libre, après une bonne escalade. Ça aurait pris plus de temps, mais nous aurions certainement fini en relative bonne santé au final. Là, rien n’était moins sûr.

Je sens sa présence juste à côté de la mienne. Quelque part, ça me rassure et me donne la motivation nécessaire pour faire mon maximum et nous extirper d’ici après son intervention.

- J'te fais vraiment, vraiment confiance. Me lâche pas, hein.

La culpabilité me ronge et je ne parviens pas à prononcer un seul mot. Les mouvements à mes côtés me font comprendre que mon acolyte de fortune s’est lancé dans la confection d’une rune. Je me concentre sur le déroulé du reste des opérations tout en percevant un nouveau craquement. Impossible de faire demi-tour à présent. Mon cœur bat dans mes tempes à un rythme effréné. Calme-toi, calme-toi.

Un bruit au-dessus de nos têtes annonce le craquement imminent de la terre. Mon cerveau tourne à cent à l’heure, réfléchissant à d’autres méthodes, moins coûteuses. La rune s’illumine et son tracé chaotique avec. C’est effectivement une bonne méthode pour avoir l’effet voulu. Le deuxième craquement retentit en liaison avec le tracé de la rune. Ça y est. Nous touchons au but. Bientôt, le ciel va s’ouvrir sous nos yeux ébahis. Bientôt, bientôt, nous en aurons fini avec tout ça. Quelle délivrance. L’espace d’un moment, plus rien ne compte. Le temps semble être mis en suspense, dans l’attente du dénouement, d’un dénouement amenant sur l’extérieur, sur d’autres problèmes certes mais sur la fin d’une longue péripétie passée sous terre.

La terre cède. La rune explose à moins d’un mètre de nos têtes. J’ai à peine le temps de pousser sur les épaules de Simje pour nous mettre à genoux, accroupi, peu importe, diviser la surface à protéger par deux et génère une coupole de glace nous couvrant de son enveloppe protectrice. Le bruit désagréable retentit et une gerbe, un tonneau, une cascade d’eau tombe sur la glace, investit les parois de la grotte, se déchaîne en vagues monstrueuses, en écume blanc et froid. La pression fait trembler le sol sous nos pieds et mon pouvoir a bien du mal à accuser le choc, se régénérant constamment face aux fissures provoquées sous la pression. Rapidement pourtant, certaines bordures commencent à filtrer de minces filets d’eau. Les yeux grands ouverts, mon mal de tête monte en puissance. La pression chute doucement même si le courant dans la galerie reste trop puissant pour ne pas nous emporter. Je commence à respirer avec vigueur, rapidement, essoufflé comme en plein marathon. J’ai envie de pleurer tant mes nerfs m’annoncent un danger imminent ; Que mon corps supporte de moins en moins l’afflux de glace. Ce pouvoir, ce n’est pas un truc qui, trop utilisé, te fait cracher de l’hémoglobine et fait piger à l’autre que ça va pas. Non, c’est quelque chose qui s’insuffle dans ton corps, qui te raidit, qui ralentit ton système sanguin et transforme tes veines rouges en veines bleues. Et paraît-il que si l’on n’y fait pas attention, ça finit par faire exploser les vaisseaux. Moralité, si je saigne du nez, j’ai plus qu’à être emmené d’urgence en IBMM.

Puis, soudainement, la lumière apparaît au-dessus de nos têtes, puissante comme un Soleil en plein été caché sous un mètre d’eau opaque. Mes oreilles sifflent et je ne parviens à savoir si ma vue se trouble ou si cette sensation est simplement provoquée par la vision de la glace sous l’eau. J’ai envie de crier de joie, parce que l’issue est là, toute proche, à portée de pouvoir, presque à portée de main. L’eau s’est calmée et tellement enfoncée dans la caverne que la presque entièreté du lac ou de la mare s’est vidé. Je ne sais pas combien de mètres nous restent-ils avant de pouvoir enfin goûter l’air de l’extérieur mais à en juger par la turbidité de l’eau et la luminosité, je dirais 1m80-2m. C’est peu.

On touche au but, mec. Je suis quasi mort et c’est pas un euphémisme mais on est presque dehors. Encore un effort. Un. Minuscule. Petit. Effort. Je regarde mes bras pour constater que ma limite est atteinte et que le craquèlement significatif de ma glace annonce véritablement le cataclysme dans mon corps. Mes veines ont presque doublé de volume et ressortent sur ma peau dans une couleur proche du bleu violet. C’est presque si l’on peut y voir le sang se déplacer dans un sens et dans l’autre, beaucoup trop lentement. Malheureusement, ce ralentissement influe sur l’ensemble du système et, organe après organe, c’est une presque cryogénisation qui s’amorce. Dire qu’il y en a qui payent des millions pour ça. Je suis jamais allé jusqu’à ce niveau, je sais pas si la chaleur de l’extérieur va me faire du bien, si chaleur il y a. J’ai plus la force de penser, ça me fait mal. Mal de partout. Je porte ma main à ma tête et annonce, tâchant d’organiser mes pensées :

-Ça va craquer. On… - Tentative de nouvelle respiration, tant parler est une véritable torture. – Nage.

Sans attendre, je supprime doucement la glace collée au sol. L’eau s’infiltre immédiatement et monte progressivement. C’est pour nous éviter de créer un courant qui pourrait nous emporter autre part. Je me demande si, avec ma respiration actuelle, je pourrais vraiment, vraiment les faire ces deux foutus mètres d’eau. L’eau est assez froide en plus de ça. J’arrive même pas à bouger, je me sens comme un glaçon. L’eau monte finalement à hauteur de nos mentons, pratique quand on fait la même taille.

-Go.

Je prends la meilleure respiration possible et abandonne mon pouvoir en passant ma tête sous l’eau. La glace se fissure immédiatement et explose en disparaissant dans une multitude de petits flocons happés par l'eau. C’est à peu près la même sensation qui se produit dans mon corps. Mon cœur rate un battement et me fait perdre l'équilibre et le peu d’air emmagasiné dans mes poumons. Pourtant, je trouve la force – une force venue d’on ne sais-où – suffisante pour pousser sur mes pieds, passer la colonne d’eau, l’épaisse couche de terre, l’eau de surface et rencontrer l’air, l’air frais, les gouttelettes d’eau tombant du ciel parce que visiblement c’est une drache d’orage qui n’a pas fini et pas le magnifique soleil du Sri Lanka. On a pied. Dans l’eau on a pied. La mare est grande, assez profonde mais plus de la moitié s’est vidée dans les cavernes, aussi les berges boueuses sont les seuls derniers remparts à notre sortie. Mais pour le moment, pour le moment, je m’approche de ces mêmes berges, avec difficulté. Je tremble, tremble comme je n’ai jamais tremblé, je lutte pour respirer, lutte pour penser. Lutte pour vivre.

Mon corps tombe lourdement sur le côté et s’écrase sur la boue, les petits organismes, les algues, les pierres, la saleté. Tout colle et se décolle par le passage de la pluie et de l’eau. Je n’arrive pas à y croire. C’est trop beau. Mon ventre se soulève et cherche l’air qu’il a bien du mal à saisir.

Et je ferme les yeux dans un sourire. J’ai juste… besoin de temps pour récupérer. Beaucoup, beaucoup de temps. Simje, j'espère que tu vas bien.
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Solitaire | Patpatpatpatpatpat
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Simje Voniestosiwjski
Simje Voniestosiwjski
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MessageSujet: Re: Tu t'souviens ? Tu m'dois un café.    Tu t'souviens ? Tu m'dois un café.  - Page 2 EmptyMar 29 Aoû 2017 - 12:37

N'empêche que si t'avais pu choisir avec qui vivre cette journée, t'aurais choisi Allen quand même - ça c'est parce que obviously, t'as pas vraiment d'amis, gros - quelle odieuse pensée, j'y crois pas - cimer la schizophrénie - même que si j'avais d'autres amis, j'aurais quand même choisi Allen.
Toujours dans le déni, le garçon, qui reste les yeux dans le vague, incapable de prendre une décision, la tête pleine du vacarme de la roche, l'argile goutte sur sa tête, il entend presque le cœur d'Allen qui ralenti, épuisé, harcelé par le pouvoir, le froid, la glace, la fin.

Et puis l'inspiration de l'autre qui sort Simje de sa torpeur, il inspire Allen, pourquoi ? On dirait qu'il va parler, reconnecte toi, c'est absolument le moment, genre vraiment maintenant. Le garçon cligne des yeux, abasourdi par la douleur.

-Ça va craquer. On… Nage.

Quoi ?

-Go.

Avant de s'en rendre vraiment compte, Simje se retrouve dans l'eau, bat des pieds par réflexe, puis se retrouve sous l'eau. Il suit du regard Allen et essaie de faire pareil, essaie de s'en sortir et de battre des pieds et, par habitude, il déplie les bras. L'articulation molle et luxée de son coude gauche s'agite gauchement un instant dans l'eau. Une plainte s'échappe de ses lèvres dans des milliers de petites bulles, et le ventre creux, les poumons vides, Simje bat des pieds en priant c'est la fin, voilà, c'est pas malin comme fin, la surface, Allen, de l'airdel'airdel'air.
Le courant l'aide un peu. Il crève la surface, un bras battant pour porter le corps à la surface et, à moitié noyé, ivre de douleur, le polonais se traine dans la boue, les plantes, la berge, bref il se traine comme une vieille limace crevée, il rampe, crache, tousse, ouvre un œil aveugle d'autant de lumière et le ferme avant de se laisser glisser dans les limbes, le soulagement et le coton, quelque chose de réconfortant, de plus vraiment vivant mais pas mort non plus.

- ceci est une ellipse temporelle de sept minutes -

Autant, je suis mort.
Ses poumons sont douloureux, son dos est douloureux, mais pas son bras, entièrement engourdis depuis l'épaule.
Et du coup je suis peut être en enfer, du genre j'ai mal agis, parce que je douille de partout.
Il ouvre les yeux mais les referme, toujours aveuglé, ses yeux clairs brûlés par le soleil qui commence à tomber doucement.
Ou alors j'attends d'être réincarné en genre scarabée.
Son corps se plie subitement en deux et une toux violente le secoue de spasmes. La douleur l'envahit subitement, elle arrive au galop et crisse sur ses os alors qu'il se retrouve assis.
Tellement vivant.
Il cligne des yeux, souffle un coup, regarde son bras si douloureux.
Se plie en deux pour vomir le reste d'eau qu'il avait avalé. L'articulation bade un peu, la main est immobile, morte. Déformation bégnine pourtant. Des vieilles pensées reviennent, comme "l'enfer c'est ici, t'en fais pas petit" sans savoir alors qui l'a dit ou encore "Une luxation ? C’est la désolidarisation entre l’humérus et le cubitus au niveau du coude.
Elle fait toujours suite à un choc très violent à la suite d’une chute sur la main le bras tendu." et puis aussi 'La douleur est extrême en raison de la tension musculaire. Une fracture est souvent associée (le bec du cubitus). Il n’est pas question d’essayer de remettre vous-même l’articulation en place. Il peut y avoir une lésion vasculaire ou nerveuse. " et ça c'était sur le prospectus de médecine qu'il avait attrapé dans un hôpital qui avait été explosé par la guerre entre gentils et méchants.
Il souffle, tousse un peu encore, respire pleinement.

- Hé, j'suis pas mort.

Eclair de génie, mouvement d'angoisse. Putain Allen !
Mais alors qu'il se redresse, il regard vraiment autour de lui. Ils sont à une trentaine de mètres du rocher, presque là où tout à commencé. Tout est rasé sur un rayon de cinquante mètres autour du caillou. Des équipes passent de l'autre côté, personne n'est plus autour du rocher. Même la végétation a été arrachée, ne reste que la mousse et les petits plantes rases. Des arbres sont brisés en deux et d'autres penchent, racines arrachées.

- Gówno..

Simje n'est plus Simje. Il n'est plus drôle, plus gêné, plus awkward, plus rien du tout. Son âme descend dans ses pieds alors qu'il reste, totalement immobile.
Si personne n'a vu notre arrivée, si personne ne s'est rendu compte de rien c'est que de l'autre côté, ça a du être un carnage. Une boucherie.
Les mots lui manquent alors que ses mains se mettent à trembler, mouvement incontrôlable évacuant le trop plein nerveux, la boule de culpabilité qui lui monte dans la gorge l'empêchant de respirer.

- .. qu'est-ce que j'ai fait..

Bienvenue dans la vie. Son pouvoir se traine en lui, inutile, épuisé comme l'est Simje. Il comprend que ses doigts ont été entièrement soigné, mais pas le reste, pas son menton égratigné, et puis pas le bras, pas les poumons brûlés par l'eau.

- Faudrait.. faudrait..

La suite s'étouffe dans une plainte lâchée à mi-mot, juste un son de panique, d'angoisse et de fatalité. Faudrait tout réparer Simje ? C'est trop tard pour ça, tu le sais, c'est trop tard pour tout. T'es inutile, vidé, tu peux même pas soigner les autres, rien du tout, juste bon à rester là, couvert de boue, et, et .. et Allen, il est où ?

- Allen ?

La voix n'a rien d'humain, tendue à l'extrême, un sifflement juste derrière les cordes vocales et une peur qui émane entièrement de lui. Peut être qu'Allen est parti aidé, peut être que lui il sait, peut être qu'il est déjà debout.
Don't you die on me.
Peut être qu'il s'est noyé, peut être qu'il est y resté dans cette grotte finalement. Qu'est-ce que t'en sais, t'as même pas regardé. C'est presque une supplication finalement soit pas mort, bordel, s'il te plaît, soit vivant, soit entier.
Peut être que l'eau l'a juste portée plus loin, peut être qu'il est juste derrière Simje, peut être qu'il va bien.

Le polonais fait l'effort de se mettre sur les pieds, tremblant, trempé.

Des sirènes hurlent, en fait. Des sirènes hurlent mais pas pour eux. C'est plus loin, là-bas, ça s'agite. Il entend trop, il entend tout, il entend les hurlements et juste, juste là c'est trop. Le vent qui s'est levé, laissant l'orage s'approcher fait claquer son t-shirt contre sa peau mais il ne bouge plus.




_________________

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Spoiler:
- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ?
- Oui mais c’était des méchants !


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Allen Kristiansen
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MessageSujet: Re: Tu t'souviens ? Tu m'dois un café.    Tu t'souviens ? Tu m'dois un café.  - Page 2 EmptyMar 29 Aoû 2017 - 18:19

« … »

Quand les pensées ne te portent plus, quand l’impression même d’être aplati sur le sol s’estompe, quand la douleur mène à l’insensibilité, tu te dis que peut-être, finalement, c’en est terminé. Loin de toi l’idée de résister, les limbes t’accueillent dans leurs grands bras puissants et doux à la fois. Te voilà forcé de tomber, la tête la première, jusqu’à rencontrer cette douce surface pleine de plumes qui t’emmène bien au-delà de ton inconscient. Au-delà des constellations et des galaxies. Tu lâches tout, comme épuisé d’avoir progressivement tendu un élastique toute ta vie. Tu te dis que c’est pas si mal au final, de ne plus rien sentir et que la vie c’était franchement plus pénible que la mort.

Pourtant, si tu arrives à ce genre de réflexion, c’est que quelque part tu n’es pas tout à fait perdu et que la mort ne te guette pas tant. Non, tu n’as peut-être pas encore terminé ta besogne ici-bas. Est-ce que ça a un quelconque intérêt à tes yeux, ce qu’il se passe autour de toi ? Non, pourtant tu penses percevoir quelque chose le long de ton dos. Quelque chose qui parcoure ton dos, tout petit. Ça te déchire de l’intérieur et tu te mets à vouloir retourner dans les bras de Morphée, une seconde fois. Qui a un jour souhaité naître ? Par quel hasard naît-on pauvre ou naît-on riche ? L’injustice de la vie est si violente, si terrifiante qu’en y réfléchissant à deux fois, la mort ne fait plus si peur que ça.

Une grande inspiration parvient à récupérer suffisamment d’air dans mes poumons. Les gouttes d’eau investissent ma bouche grande ouverte tandis que l’eau viciée s’anime légèrement dans mes chaussures face à mes soudains mouvements, resté jusque-là immobile. Je n’ai pas la force de me lever même si les petits organismes du lac grouillent près de ma peau. Mon dos est incendié par la rune formée à vif au contact de la chemise sale. Un mal de tête me cisaille le crâne en deux à partir des tempes. Je fronce les sourcils mais cette simple action suffit à faire frissonner mon corps tout entier. L’engourdissement dans mes membres me fait prendre peu à peu conscience des événements passés. Je n’ose pas ouvrir les yeux. J’ai tellement peur, peur d’avoir tout perdu. Peur d’avoir déclenché un cataclysme.

Peur d’avoir perdu Simje.
Peu importe le sens dans lequel je tourne les événements, je n’ai aucun souvenir quant à la position de Simje après la suppression de ma protection de glace. S’en est-il sorti ? Faites que oui. Je ne le supporterai pas autrement. Pas avec tout ce qu’on a vécu ici même. Pas lui.
Juste pas lui.

Je m’oblige à faire fonctionner mes membres un à un. J’ai la sensation d’être en feu. Mes veines brûlent. Ça fait mal de vivre. Ça fait putain de mal. Je me tourne sur le côté. Un peu trop vite sans doute car une nausée subite se sent forcée de m’extraire mon lointain repas par la bouche. Outre la sensation absolument épouvantable, je remarque malgré moi la faible présence de sang. Génial. Je retombe sur le côté et amène mon bras devant mes yeux. On dirait que je me suis battu pendant des heures. Des hématomes sont disséminés çà et là comme les tâches de dalmatien, de manière chaotique. Je ressens une vive douleur au cou donc il se peut que certaines veines aient été endommagées à ce niveau-là. Je dois donc avoir l’air d’un monsieur aux veines violettes couvertes d’hématomes. Ça ne me rassure tout de même pas plus que ça. Je tente une seconde levée, de l’autre côté. Ma tête reprend le schéma identique mais accuse le choc avec davantage d’énergie. Il me sera sans doute possible de me mettre debout maintenant.

Après de nombreuses tentatives infructueuses, me voilà sur pied. Ma vision est assez trouble mais se stabilise peu à peu. Je passe le revers de ma main pour essuyer ma bouche et m’accroupis près de l’eau pour la nettoyer. Parce que d’accord, je veux bien avoir le dos dans la boue, le dos en lambeaux comme si on m’avait fouetté artistiquement, le sang tellement cryogénisé qu’il pète de partout et a une gueule violette, un poignet foulé mais le vomi sur la bouche ou sur la main ou n’importe où, c’est juste pas possible. Mon degré de tolérance est limité quand même. Quand, enfin, je parviens à accéder à une vision meilleure qu’un -7 à chaque œil, je prends la peine de regarder autour de moi. Je suis encore trop bas pour voir quoi que ce soit au-dessus du lac. Il devait être sacrément profond. Mais, en plissant les yeux sur une forme verticale un peu plus loin, je manque de m’étouffer tant le soupir de soulagement réquisitionne toute ma pauvre respiration.

C’est lui, c’est. Ce. PUTAIN. DE. SIMJE.
Mec t’es en vie, j’ai l’impression que c’est la plus bonne meilleure nouvelle des derniers mois. Bon. C’est tout ça, mais je ne pensais vraiment pas qu’il était aussi loin. Ni que ce lac était aussi grand. Ma perception a aussi pu être un peu altéré. Je commence donc à marcher, lentement pour ne pas tomber, ne pas glisser inutilement et décéder après coup parce que ma tête a heurté un caillou coupant. Ce serait vraiment trop bête ça. Surtout après tout ce qui s’est passé.

Je manque donc de glisser en de nombreux moments. Mes chaussures font ces onomatopées que je ne citerai pas tant elles sont pleines de gadoue, pleine d’eau, pleine de sensations. C’est un trop plein. J’aimerais bien hurler un bon coup, parce que le bonheur est là, d’être sorti, d’être là et de se sentir vivant, avec lui. J’ai tellement froid, ça colle de partout, les cheveux en perdent presque leurs boucles tellement ils sont ébahis par mon degré de crassitude. Et il pleut, non-stop. Un rideau d’eau qui me passe devant les yeux, pas assez puissant pour m’empêcher de voir au loin, suffisant pour me ralentir. Beaucoup ralentir.

Finalement, me voilà parvenu à sa hauteur. Juste là. Je le regarde, sans trouver les mots. Dans son dos. Et mes yeux s’intéressent à l’environnement. J’en ai le souffle coupé. Tout est arraché. Le tout nouveau no man’s land du Sri Lanka s’affiche devant mes yeux horrifiés. Je n’ai pas les mots. Ma main passe devant ma bouche. Et les sirènes retentissent au loin. Qu’est-ce que j’ai fait… Qu’est-ce que… Ma respiration devient chaotique. J’ai l’impression de voir tellement d’images se superposer. La guerre, les morts. Non, non. Je détourne le regard. J’ai à nouveau envie de vomir. Mon ventre se soulève et s’abaisse comme un vieux mécanisme rouillé. Je me rapproche de Simje et constate qu’il se tient le bras gauche, aussi je passe à sa droite et pose une main sur son épaule en le regardant. Je plonge littéralement mon regard dans le siens, car si les mots peuvent passer à travers les miroirs de l’âme, c’est maintenant. Je ne trouve rien à dire. Rien de réconfortant, j’ai même plus la force de crier de joie ou pleurer de désespoir. Les émotions paradoxales s’emmêlent et me font perdre toute les notions desdits sentiments.

Ouvre la bouche. Dis quelque chose. Mon esprit est vide, épuisé. Et lui aussi. Comment en a-t-on pu arriver là ? Je veux juste fuir les responsabilités, fuir le carnage là-bas, fuir la peur et supprimer la boule logée dans ma gorge. Ma main repasse mes cheveux en arrière alors que la pluie semble doucement se calmer. Très légèrement. Je voudrais qu’en fermant les yeux je puisse oublier tout ceci et les ouvrir sur le plafond de ma chambre.

Pourquoi est-ce si dur ? Pourquoi est-ce qu’au fond de moi, j’ai tellement envie d’être heureux en voyant ce carnage devant moi ? est-ce que ça y est, je suis devenu complètement hermétique à la mort. Cela m’effraie. Ma bouche va plus vite que ma pensée et je prononce d’une voix rauque en regardant l’horizon :

-C’est pas ta faute, Sim.

Je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça. Je sais pas si c’est pour le rassurer, si c’est pour me rassurer, si c’est pour parler, si c’est pour savoir comment il va, si c’est parce qu’on est vivants ou parce qu’il m’a sauvé la vie et moi la sienne. Je serre les dents Il va nous falloir y aller, près de ce vieux caillou, là où tout a commencé. Il y aura certainement d’affreuses visions. Beaucoup de morts, très peu de blessés graves, pas de blessés légers. Des civils, des enfants peut-être, les dernières familles à avoir été évacuées. Mes yeux s’élèvent vers le ciel. Tout ça à cause de ce foutu orage. Tout ça à cause d’une putain de décision trop rapide. Comment j’ai pu être aussi con, comment ai-je pu penser un instant à mettre des vies en monnaie d’échange contre une simple curiosité scientifique. Non, contre quelques jours de plus pour un résultat bien meilleur. Je suis désespéré, je crois n’avoir rien fait pour mériter de vivre après ça, d’avoir survécu. Pourtant, quand je regarde Simje, mes mauvaises pensées fléchissent, s’affaissent comme soumis une pression bien trop importante.

Alors, sans rien ajouter, je commence à marcher devant moi, vers le caillou. Vers le gros caillou dont les parois noircies par la puissance de la déflagration tiennent malgré tout. Les secours sont là-bas et il y aura sans doute déjà des exorcistes. Il va falloir tenir encore un petit peu pour faire face à leur interrogatoire. Sans doute nous soigneront ils avant tout. Je n’ai même plus de papiers ou autre pour justifier mon identité et je pense qu’il en est de même pour Simje. Si ces exorcistes viennent d’Inde, cela s’annonce compliqué. Peut-être qu’une délégation occidentale est arrivée. Je ne sais pas, je m’en fiche.

J’en ai rien à foutre de tout ça. Je veux juste. Juste dire à quel point…
Je me retourne, fais face à Simje.

-Je suis heureux qu’on s’en soit sortis.

Et j’ai pas fini.

-J’ai plus de nerfs, plus la place de penser correctement, mais merci. Merci pour tout.

D’avoir été là, d’être toi. La sentimentalité j’en ai toujours eu, mais là, quand t’es crevé y’a juste plus rien qui m’empêche de dire le fond de ma pensée. S’il fallait le refaire sans autre choix possible, je l’aurais refait avec toi. Sans hésiter. On dit que les épisodes traumatiques rapprochent. Possible. Il reste un mystère pour moi, mais j’ai la sensation que tout fonctionne mieux avec lui. Que j’ai plus de force. Que je me sens plus à l’aise. Mec, heureusement que t’es vivant.

-Tu t’es blessé ?

Parce que ça aussi ça m’inquiète, maintenant que les secours ne sont qu’à moins d’une centaine de mètres. Il faut vraiment qu’on y aille.

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Simje Voniestosiwjski
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MessageSujet: Re: Tu t'souviens ? Tu m'dois un café.    Tu t'souviens ? Tu m'dois un café.  - Page 2 EmptyMar 29 Aoû 2017 - 21:04

Il entend un bruit de pas. Bruit de pas lourd, humide, boueux même mais reconnaissable et un poids s'enlève de ses épaules. Un petit poids certes, mais un poids quand même qui se décolle.
Allen, putain.
Il ne se retourne pas, vieille habitude qu'il a pris depuis qu'il était petit. Il ne lui était jamais nécessaire d'utiliser la vue dans ce genre de situation. Il savait qui respirait, qui toussait, qui marchait d'un air agacé. Qui s'approchait de sa chambre dans le seul but de l'emmerder, avec ses petits pas et ses petites tresses. Juste pour le faire chier.
Sauf que là, c'est Allen.
Qui vient pour te sauver ? Ahah. Haha, ouais. Pour le sauver, ouais. Le directeur n'est pas dans un état plus brillant que le polonais, il l'entend bien. Il entend aussi l'air qui entre et qui sort, c'est une variation infime mais existante : l'épuisement. Au moins s'il me rejoint c'est qu'il n'a pas baissé les bras.
Au contraire de toi, gros.

Il dévie légèrement pour se poster à côté de lui avant de lui poser une main sur l'épaule. Franche mais simple. Pour dire vrai, Simje a un peu envie de pleurer. C'est con, hein, parce qu'à trente ans il ne devrait pas et puis il se dit que d'autres ont du vivre pire que ça, mais il est éreinté, érodé, épuisé. C'est trop, et il ne peut rien faire de plus. Et la journée est loin, loin, loin d'être finie. Ta vie aussi d'ailleurs, visiblement. Et puis la pensée maussade qui arrive vicieusement peut être que c'est toi qui aurait du y rester. Voilà, pour lui c'est de la chance désormais s'il s'en sont sortis. Ne se sont-ils pourtant pas battus ?
Bien sûr que si.

Le silence s'étend, troué par la pluie qui lave la boue, lave le corps mais pas l'âme qui reste coincée, pâteuse, sale. On la sent trop lourde, trop maladroite, trop palpable. J'aurais pas du venir. J'aurais pas du venir, personne aurait eu la prétention que t'as eue. Ils seraient encore en train de creuser autour du cailloux et ça serait très bien ainsi, surtout que ouais, moment génial de ta vie, que vous alliez en dessous n'a rien changé. Ce qui était là-bas peut très bien remonter à la surface. Peut être que les runes ont cédé, peut être que c'est plus fort que tout, peut être que t'as lâché un cracken terrestre sur l'Inde et puis à quel moment t'as cru que ça allait être faisable, tu les connaissais pas les gars de Washington et tu veux tracer avec ? Mais laisse moi rire Simje, laisse moi rire.
Quand ils sauront ça, ils auront bien pitié dans la famille, ils vont rire gras ou amère, et les filles vont te regarder en douce, en traitre, siffler les mots "raté" quand tu passeras la porte, quand elles sauront que tu les entends, parce que c'est le cas, t'as raté, raté tout ce qu|


-C’est pas ta faute, Sim.

Les pensées s'arrêtent. Tout plat, tout calme. La tornade est passée et de toute façon c'est trop tard tout ça, et il le sait, mais engagé dans la culpabilité et la haine.. Au moins, Allen l'en a sorti. Quelques mots.
Si au moins il croit ce qu'il dit..
Il évite de répondre quelque chose de maussade, sous le coup de l'humeur, dire, Ouais, et c'est la faute de qui, alors ? ou encore pire, de celui qui donne les ordres ?
Il ne dit rien parce qu'il ne le pense pas. Il ne le pense vraiment pas alors il hausse juste les épaules en se pinçant les lèvres (parce qu'il a vraiment envie de craquer, le con)

Et puis Allen s'en va.

Tout seul, Simje reste quelques secondes à se demander si lui aussi il doit y aller - alors que obviously il n'est que le druide de remplacement que visiblement on a trouvé sur l'annuaire - mais il emboite le pas du canadien, se tenant le bras pour que les secousses ne lui donnent pas envie de hurler.
Allez gros, c'est vraiment pas le moment de couiner.

-Je suis heureux qu’on s’en soit sortis.

Ah ouais ?

-J’ai plus de nerfs, plus la place de penser correctement, mais merci. Merci pour tout.

Et voilà l'aigreur qui revient merci de quoi, ahah mais lol, sérieusement, de t'avoir aspiré sous le cailloux, d'avoir merdé ? Parce que ça c'est bon, merci, je sais faire rater, c'est dans mon rayon, c'est ma veine même. Un délicieux moment.
Il est gêné avant tout le Simje, gêné comme jamais qu'on lui étale des beaux sentiments comme ça à la tête, on lui dit pas merci à Simje on ne lui dit rien, on l'oublie quand il est là et on ne le remarque pas quand il s'en va, alors tout gêné qu'il est il lui répond.

- De rien, scarifier ton dos était un plaisir Allen.

Oui on rajoute le prénom, oui parce que c'est toujours différent de le laisser sous la langue pour le prononcer à voix haute.
Oui on esquive les sentiments, oui on se planque derrière un peu d'ironie, mal placée mais qu'est-ce qu'on s'en fou.. Qu'est-ce qu'on s'en fou. On voudrait rajouter Merci à toi, parce que sans toi j'y serais encore tu sais.. mais rien. Juste le silence.


-Tu t’es blessé ?

Regard gêné.

- Ouais je.. enfin, c'est luxé.

Et ça douille sa grosse race sans aucune interruption, bordel.

- On pourra raconter que c'est épique et qu'on s'est battus et tout ? Parce qu'en vrai, l'articulation est juste sortie de son axe quand on est tombés tous les deux.

Ouais, la vérité qui blesse mh, j'suis tombé comme un vieux poulpe et c'est tout. Surtout que le pauvre est guérisseur, pas régénérant, ce qui est assez différent pour qu'il puisse ne pas pouvoir se guérir tout seul, peut être que ça viendra mal là..

- Ah, d'ailleurs.

Si les guérisseurs savaient ça, ils me frapperaient tellement forts.. Le polonais glisse une main sur la nuque d'Allen, là où les veines ont changé de couleur et laisse la chaleur passer de son côté pour supprimer la douleur. Les guérisseurs ne voilent pas la douleur Simje, ils la soignent et quand ils ne peuvent pas ils la laissent intacte pour qu'elle puisse guider les autres. Mais il s'en fiche. Il pose le voile qui se lèverait de lui même quelques heures plus tard.

Bref, ils s'approchent du galet, gros galet. Ils contournent un instant quand deux personnes leurs arrivent dessus au pas de course.

- Restez pas là bon sang, gagnez la base arrière, ça vient de péte| .. oh mon dieu, le directeur et l'expert en runes ? Vous êtes sortis ? On pensait que vous étiez morts, la déflagration était tellement puissante qu'elle a pulvérisé les corps de ceux qui traçaient, on pen|

Il se stoppe quand Simje lève la main, mec épargne nous les détails, merci bien, c'est pas le moment d'en remettre une couche, surtout pas, j'vais hurler si tu continues à parler, je sais que j'ai mal fait, je le sais, maintenant tais toi.

- Si on peut aider d'une manière où d'une autre..


L'autre le regarde, regarde enfin leur état, les cheveux d'Allen englués et puis la pluie qui les ravage et il dit enfin.

- Vous devriez vraiment rejoindre l'arrière au plus vite. Tout le monde va décoller d'ici moins d'une demi heure, les vivants ont été chargés déjà. Vous seriez évacués tous les deux dans une voiture privée.

Les vivants.
Il déglutit alors que l'autre rajoute en se rapprochant un peu.

- Mais.. il y a quoi, alors, en dessous ? C'est là que vous étiez, non ? En dessous du rocher ?


Simje soupire, un soupir long, encrassé de fatigue. On sait pas mec, puisqu'on s'est tiré immédiatement, comme les bons experts du terrain qu'on est. Evident non ? On a sorti nos épées et bam le dragon.

- Ca grogne et c'est méchant, siffle-t-il. Vous devriez y aller. Une partie de plaisir. Un séjour merveilleux. Regardez Mr. Kristiansen, vous trouvez pas qu'il a meilleur mine ? Un peu trop bronzé peut être même.

Blanc. Simje lève les mains - grimaçant - l'air de dire ok, ok, désolé, c'est pas ta faute et la tension t'exploses à la gueule, c'est pas ta faute, désolé. avant de faire doucement demi tour pour se diriger vers le rapatriement. D'où il est, il voit assez mal avec la pluie mais c'est suffisant pour qu'il comprenne qu'Allen et lui voyageraient ensemble, questionnés et essorés sur le pourquoi du comment du fiasco de l'opération.

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Spoiler:
- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ?
- Oui mais c’était des méchants !


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MessageSujet: Re: Tu t'souviens ? Tu m'dois un café.    Tu t'souviens ? Tu m'dois un café.  - Page 2 EmptyMer 30 Aoû 2017 - 0:33

« Ce serait sympa s’il pouvait arrêter de flotter cinq secondes. »

Quoi, cinq minutes sans causer et je râle déjà ? Vous êtes pas à ma place, ok ? C’est trop demandé d’avoir au moins du beau temps lorsqu’on sort d’une eau glacée et d’une grotte menaçante ? Visiblement oui. Mon cerveau c’est de la bouillasse. De la bouillasse, voir même le pudding que préparent les mamies pour Noël. Et y’a que les britanniques pour manger ça tellement c’est fade. J’ai l’énergie pour râler sur une armée entière. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, je pense que je pourrais me lancer sur un champ de bataille. Bon, je le regretterai immédiatement mais au moins j’aurai testé.

L’horizon à presque perte de vue. Une forêt soufflée par une puissante déflagration, ne laissant qu’un vaste champ à la végétation rase. Une onde de choc capable de couper des troncs. Ce serait probablement prétentieux de songer à d’éventuels survivants lorsque d’aussi gros stigmates témoignent de ce carnage. L’espoir réside en la croyance d’une mort rapide. Un souffle chaud, brûlant. Un aperçu de ce que pourrait être l’enfer. Avec une mort pareille, il est peu probable qu’un quelconque fantôme d’exorciste ou de civil en ressorte. Tout a dû se passer tellement vite. Comme un tsunami, une tornade mortelle dès l’apparition de son œil.

La culpabilité monte en cadence régulière avec ce sentiment de délivrance. Comment pourrais-je me sentir quasi euphorique quand des centaines de personnes ont peut-être perdu la vie ? Ont d’ailleurs certainement perdu la vie ? Je suis détestable. Et pourtant, se sentir vivant avec son compagnon, ça devrait suffire à expliquer cette sensation. Oui. C’est juste normal, c’est le corps qui pète un câble. Qui évacue comme une cruche trop remplie en plein tremblement de terre. On peut rien faire contre la gravité, on la subit et le trop plein n’a d’autre choix que de quitter la cruche. Alors ce surplus d’émotion, de nerfs lâchés dans tous les sens, on se le prend et on assume, même si c’est dur et que c’est contradictoire.

C’est ce qui me fait prononcer toute cette série de parole, sans chronologie véritable, juste parce que c’est comme ça. Juste parce que ça a besoin de sortir. Je le décharge de la responsabilité, je le remercie. J’en ai rien à faire de ce qu’il y a là-bas, je veux déjà que ce qu’on a vécu soit mis au clair, soit félicité. J’ai envie de mettre les louanges là où elles doivent se poser, naturellement, avant qu’une longue série de reproches ne vienne dévaster notre pseudo cri de victoire. Est-ce que c’est trop demander ?

- De rien, scarifier ton dos était un plaisir Allen.

Je renifle. Je devrais encore avoir de l’humour. Techniquement. Mais non, moyennement. Du coup je ne fais que renifler pour marquer un peu mon mécontentement. Est-ce que c’était trop, lui faire des remerciements ? Pourquoi il se sent toujours obligé de faire des remarques acerbes ? Je ne peux donc pas juste entendre un petit merci, moi aussi ? Ou même un de rien, un accusé de réception neutre ou sympathique ? Autre chose que… ça. Je préfère soupirer et lui demande son état physique, puisque, visiblement, il a l’air d’être en plutôt mauvais état lui aussi. Je peux m’enquérir de ça je pense.

- Ouais je.. enfin, c'est luxé.

Luxé genre, grave ? je pose un regard assez compatissant à son bras parce que je pense que dans nos états c’est plutôt facile de comprendre la douleur de l’autre. Bon, moi c’est que l’affaire d’une foulure, rien de grave, ça passera avec ou sans l’intervention des médecins. J’ai encore un peu de mal à respirer, mais ça peut passer, y’a pire. Oh, je déteste cette expression. Forcément y’a pire. Mais merde y’a mieux aussi, faut arrêter de se dire que même dans la misère tu souffres moins qu’un autre. Et sur ton lit de mort, tu dis « oh bah j’ai mal mais y’a pire, le vieux d’à côté il est mort ». VA falloir arrêter ces bêtises à deux balles. Merde à la fin.
Bien.

- On pourra raconter que c'est épique et qu'on s'est battus et tout ? Parce qu'en vrai, l'articulation est juste sortie de son axe quand on est tombés tous les deux. Ah, d'ailleurs.

Le voilà qui s’approche et pose sa main sur ma nuque. Penaud, je ne bouge pas et sent progressivement ma respiration se calmer, se faire plus fluide, moins anarchique. Je suppose que c’était le merci qui ne sortait pas ? Ça passe vieux, ça passe. Mais t’étais pas spécialement obligé parce que franchement les secours ne sont plus très loin et je ne suis pas persuadé qu’utiliser tes pouvoirs à tort et à travers soit une bonne solution pour récupérer. J’aimerais éviter que tu me lâches. Bon, après c’est vrai que j’ai certainement plus usé de mes pouvoirs que lui mais il s’est bien exposé avec toutes ses runes. Bref.

-Merci. Quand à ce qu’il s’est passé là-dedans pour le moment j’ai même pas envie d’en parler, c’est juste… Juste trop frais.

« On a quand même failli crever, » j’ai envie d’ajouter. On sait pas ce qu’il y a au fond, si c’était juste un ours, un truc mutant parce qu’il y avait des scientifiques chelou un jour, si c’était un gardien de je ne sais pas quoi, une magie particulière, un métamorphe, un fantôme métamorphe, un poltergeist qui criait, un vieux qui voulait faire peur et là j’ai plus d’idées. En fait, si je prends le temps d’y réfléchir un peu plus même si ça me prend trop d’énergie pour ça, l’endroit en pente dans lequel nous nous sommes retrouvés avant de nager pour nos vies ressemblait beaucoup à une pièce de rétention des eaux. La présence de la rune spécialement dédiée à ça pourrait parfaitement le justifier. Peut-être que les marches ont disparues au fur et à mesure des années. Quoiqu’il en soit, à juger par la longueur des galeries ou tout du moins de la perception que j’ai pu en avoir, peut-être même qu’une micro-population vivait sous ce caillou. Enfin bon, comme je l’ai dit, ceux qui passeront après nous règlerons ce problème. Moi, c’est terminé. Je ne veux plus jamais entendre parler de cette histoire. Mon petit doigt me dit que je n’en ai pourtant pas fini…

En effet, quelques minutes de marche plus tard, nous parvenons finalement au pied du roc. Et là, là, un homme, enfin deux, passent face à nous, les grands yeux ouverts, l’air complètement déboussolés, l’air surbookés. L’air tout sauf accessibles. Et pourtant.

- Restez pas là bon sang, gagnez la base arrière, ça vient de péte| .. oh mon dieu, le directeur et l'expert en runes ? Vous êtes sortis ? On pensait que vous étiez morts, la déflagration était tellement puissante qu'elle a pulvérisé les corps de ceux qui traçaient, on pen|

Et Simje lève la main. Pour le stopper. Je reste un peu en suspens. Au moins, ils nous on reconnus. Et vu leurs têtes, on ne doit pas être très très présentables. Forcément, à quoi s’attendaient-ils ? Qu’on serait partis prendre un café en face en attendant les secours ? j’y crois pas. Je rage, ça y est, encore. Ah ça va, les oscillations d’émotions c’est la fête aujourd’hui. Comment ne pas être sur les nerfs en même temps avec un mec qui nous balance ces informations à un débit fou ? Est-ce qu’on a vraiment la tête à vouloir savoir ce qu’il s’est passé ? Est-ce que seulement on peut juste pas être soignés et repartir au calme ? Est-ce qu’on a besoin de passer par ce putain d’interrogatoire ? Si je tombe dans les pommes maintenant tout de suite, est-ce concrètement, ça fera péter une case dans leur esprit et déclenchera le mode « Sauvons ces gens de toute urgence » ? Arg.

- Si on peut aider d'une manière où d'une autre..

Non, Simje. Non, on n’aidera pas. T’es pas en état, je suis pas en état, ça ne sert à rien et on sera juste des boulets. Des gros, gros boulets sans pouvoirs, sans rien. On est juste des victimes, ça sert à rien de vouloir réparer les dégâts, faut juste assumer, c’est pas ta présence qui fera changer la donne. Y’a certainement plein de guérisseur dans le coin qui s’occupent déjà des survivants alors te voile pas la face et estime-toi heureux qu’on soit sorti vivant de ce merdier. En tout cas, tout dans mon attitude montre que je ne suis absolument en accord avec Simje. Je refuse de faire quoi que ce soit. On doit juste se reposer merde. Du coup, quand le jeune nous regarde simultanément, je ne sais pas s’il est influencé par mon regard noir, mais le voilà qui répond :

- Vous devriez vraiment rejoindre l'arrière au plus vite. Tout le monde va décoller d'ici moins d'une demi heure, les vivants ont été chargés déjà. Vous seriez évacués tous les deux dans une voiture privée.

Une voiture privée. On devrait se sentir honorés c’est ça ? Purée, je veux juste retrouver ce jet privé et rentrer sur ma terre. Est-ce que c’est trop demander ? Et voilà que l’homme se rapproche un peu plus de nous, surtout de Simje puisque je lui donne pas vraiment l’air d’être enclin à parler. Enclin à quoi que ce soit même.

- Mais.. il y a quoi, alors, en dessous ? C'est là que vous étiez, non ? En dessous du rocher ?

C’est pas vrai.
Dites-moi que cette curiosité de primaire ne vient pas de sortir de la bouche d’un exorciste adulte et probablement habitué des missions pareilles. J’y crois pas. Et c’est quoi cet air de confidence ? Il croit qu’on va lui annoncer un trésor là-dessous ? Il croit qu’on va lui montrer une entrée avec des jolies marches pour descendre afin qu’il puisse constater qu’on a eu la révélation du siècle, le tout en avant-première ? Je suis soufflé. J’ai pas les mots pour décrire cet imbécile. Dans un autre contexte, je l’aurais considéré comme bon élément pour chercher à se documenter. Mais face à deux hommes en mauvais point, après un carnage pareil et autant de victimes, non. Non, ça, tu ne le demandes pas et tu attends juste le gentil rapport.
Tu te la fermes en gros.

- Ca grogne et c'est méchant. Vous devriez y aller. Une partie de plaisir. Un séjour merveilleux. Regardez Mr. Kristiansen, vous trouvez pas qu'il a meilleur mine ? Un peu trop bronzé peut être même.

Je ne note même pas les allusions à ma personne tant mes lèvres le brûlent et que la colère me monte à la tête

-Si vous voulez, l’entrée est juste là, sous deux mètres d’eau. Au moins une fois que vous êtes là-dessous, y’a la clim et il pleut pas. Par contre, vous perdez pas, ce serait vraiment con de crever sous un caillou, vous trouvez pas ? Allez, dégagez maintenant, qui sait, y’a p’t’être un survivant ou deux qui aura des trucs spectaculaires à vous raconter.

Je suis immédiatement Simje, en route pour le rapatriement et laisse les deux bonshommes en plan. J’en ai rien à faire de ce qu’ils pensent, de toute façon mon don est mort et ils ne font pas partis de mes agents. Je n’ai donc aucun respect particulier à adresser à ce genre de commérages. Sur le chemin, le silence s’installe. La pluie fait office de bruit de fond et je marche à côté de lui, concentré sur l’horizon. Ça me fait du bien de ne rien prononcer. Le calme avant la tempête très certainement, mais ce petit interlude me permet de récupérer u semblant de calme.

Finalement, nous nous approchons dudit rapatriement. Effectivement, la majorité des voitures sont déjà en instance de partir pour l’aéroport le plus proche et il est probable que la moitié se soit déjà évanoui dans la nature à la recherche de l’hôpital le plus proche. Un homme à l’extérieur ayant l’air de vérifier quelque chose avec l’un des chauffeurs de van se tourne subitement vers nous. Ces yeux s’ouvrent en grand. Il fait un signe de la main à son précédent interlocuteur et s’approche de nous à pas mesurés, assez professionnel. Il ne perd pas de temps et nous adresse la parole, tout emmailloté dans son k-way à capuche :

-M. Kristiansen et Voniestosiwjski ? Les dieux soient loués, vous êtes en vie.
-Qu’en est-il de mes chercheurs ? Je lance, la boule dans ma gorge, espérant.

L’homme serre les dents avant de secouer la tête négativement. J’inspire profondément et acquiesce. Je sens les larmes me monter aux yeux. Calme-toi, calme-toi.

-M. Burgess n’a pas quitté la ligne depuis notre arrivée, puis-je vous le passer, directeur ?

Mon co-directeur ? Mon dieu, il doit être en panique totale. Mais je ne me sens pas de lui parler. J’ai l’impression que si j’ouvre la bouche, je vais me trahir. Alors je hoche la tête à la verticale, conscient de ne pas véritablement avoir le choix. L’homme nous indique de la main une voiture noire aux vitres arrières teintées.

-Très bien. En attendant, veuillez rejoindre la voiture. Vous serez dirigés vers l’IBMM de New Delhi après votre arrivée à l’aéroport.

J’acquiesce et me dirige vers la voiture. L’intérieur est agréable mais je me concentre seulement sur le téléphone qui m’est tendu et récupère le combiné.

-Phil, c’est moi.
-Allen !! Merde, t’es vivant. J’y croyais plus, comment t’as pu me faire ça. J’ai envoyé des exorcistes du service à New Delhi, ils t’escorteront pour rentrer. On m’a dit pour les autres. C’est… Je suis désolé.
-Je sais, c’est moi qui… qui suis désolé. Je dois raccrocher.

Et, sans attendre, je clos la discussion et passe ma main devant mes yeux et me pliant légèrement en deux. Putain, putain, putain, putain. Je peux rien y faire, je chiale, c’est plus fort que moi. Je tiens tellement à mes collègues. Je m’en veux tellement. Comment je vais pouvoir annoncer ça à leurs familles. J’ai tellement mal. Alors je pleure, silencieusement. Je fais mon deuil à ma façon. Et la voiture qui ne devrait pas tarder à démarrer.

-Au moins, ils ont eu la décence de ne pas poser de questions pour le moment.

J’ose faire un peu d’humour à Simje tout en me coupant toutes les deux secondes pour ne pas trop faire paraître le tremblement dans ma vox. Même si c’est raté. Ça se sent. Ça s’entend et je dois renifler. Donc c’est raté.

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MessageSujet: Re: Tu t'souviens ? Tu m'dois un café.    Tu t'souviens ? Tu m'dois un café.  - Page 2 EmptyMer 30 Aoû 2017 - 19:05

Allen dit « Merci. Quand à ce qu’il s’est passé là-dedans pour le moment j’ai même pas envie d’en parler, c’est juste… Juste trop frais. » mais Simje sait bien que les autres n'en resteront pas là. Qu'il faudra répéter des milliers de fois la même chose, baisser la tête, baisser les yeux, recommencer. Dire qu'on est désolé, qu'on ne sait pas comment ça a pu tourner comme ça, qu'on aurait pas du se lancer dans une aussi grosse entreprise.

La preuve, les exorcistes proches du rocher demandent des précisions, et Allen répond avec humeur.


-Si vous voulez, l’entrée est juste là, sous deux mètres d’eau. Au moins une fois que vous êtes là-dessous, y’a la clim et il pleut pas. Par contre, vous perdez pas, ce serait vraiment con de crever sous un caillou, vous trouvez pas ? Allez, dégagez maintenant, qui sait, y’a p’t’être un survivant ou deux qui aura des trucs spectaculaires à vous raconter.

Simje l'entend vaguement répliquer, mais il est déjà parti. Il n'a pas vraiment envie de vivre ce qui se passera après, juste envie de rentrer chez lui en Pologne. Peut être qu'on me laissera envoyer des mails, ne pas répondre au téléphone et réenvoyer des mails, jamais de vive voix, peut être qu'on me laissera oui, et que je n'aurais pas vraiment à me justifier. Après, il n'est pas idiot. Il ne sera sûrement plus jamais appelé sur le terrain. Il est un peu déçu au fond d'avoir gâché sa seule chance de faire partie d'un groupe ou d'une organisation. Peut être qu'après ça on aurait pu l'embaucher en temps qu'exorciste détaché à plein temps, peut être qu'il aurait pu aller plus souvent au Canada, tiens.
Quelle belle idée.

Il lève les yeux uniquement pour regarder les voitures partir. Les visages se ressemblent tous : sales et cernés. Les yeux sont un peu vitrés, certains fronts sont eccorchés, bleuis, presque violets des fois.
Soupir.
Un homme s'approche doucement alors, et Simje baisse les yeux, sa main droite crispée autour de son bras droit. Allez c'est ça vas-y, c'est le moment, coince nous devant les faits et dis nous tout simplement qu'on a raté.

-M. Kristiansen et Voniestosiwjski ? Les dieux soient loués, vous êtes en vie.
-Qu’en est-il de mes chercheurs ?

L'autre secoue la tête et Simje sent une enclume lui descendre dans l'estomac alors qu'Allen tressaille. Réponse simple et inaudible qui ne pose aucune opposition. C'est un fait, les autres, qui n'ont pas été aspirés sous le rocher, ont été pulvérisés.
Ca hurle sous son crâne.
C'EST DE TA, PUTAIN, DE FAUTE.
Ca hurle et ça lui fou la gerbe mais il ne dit rien. C'est à Allen de pleurer ses morts et il le sait. Il voudrait dire quelque chose, juste être là mais il est incapable de bouger. Tuer quelqu'un parce qu'on le doit, parce que c'est faire le bien c'est quelque chose. Tuer des gens pour essayer de bien faire c'est putain de différent.

-M. Burgess n’a pas quitté la ligne depuis notre arrivée, puis-je vous le passer, directeur ?

Ouais, l'autre a eu la politesse de distinguer que t'étais pas crevé mais tout le monde s'en serait battu les couilles si t'étais pas sorti de cette grotte. Sois pas idiot, Sim. Plus jamais tu t'engages comme ça. Jamais. Putain, c'était génial de rester à la limite des gens des autres, c'était plus simple, pourquoi est-ce que tu t'es dit que t'allais aider ? En agissant ? Ahah. Ahahah, même.

-Très bien. En attendant, veuillez rejoindre la voiture. Vous serez dirigés vers l’IBMM de New Delhi après votre arrivée à l’aéroport.

Allen hoche la tête, Simje lui emboîte le pas. Voilà c'est là-bas qu'on va pouvoir bien rire. Putain, j'ai envie de lâcher Allen et rentrer chez moi, en boule, sans bouger. Me tailler - les veines - et ne jamais revenir. Il se tait.

-Phil, c’est moi.
-Allen !! Merde, t’es vivant. J’y croyais plus, comment t’as pu me faire ça. J’ai envoyé des exorcistes du service à New Delhi, ils t’escorteront pour rentrer. On m’a dit pour les autres. C’est… Je suis désolé.
-Je sais, c’est moi qui… qui suis désolé. Je dois raccrocher.

Bien sûr, comment ne pas écouter la conversation quand on entend aussi bien ? Simje garde le silence, mais bon, il sait bien que c'est le moment de parler, qu'il va falloir dire quelque chose, peut être même s'excuser et dire ben voilà, on le savait, on n'a qu'à plus jamais se recroiser.
Il espère au fond qu'Allen pense un peu que c'est pas sa faute. Ca n'a pas arrêté de hurler dans son crâne, derrière ses yeux, la culpabilité comme seule émotion.

-Au moins, ils ont eu la décence de ne pas poser de questions pour le moment.

Simje lève ses yeux clairs d'un air concerné vers le brun qui perd ses mots, ses phrases, sa voix. Il se bien que c'est trop dur pour lui, là, maintenant, il voudrait lui dire C'était des gars qui étaient sur le terrain toute l'année, ils savaient les risques qu'ils prenaient ils l'avaient choisi ou encore C'est pas ta putain de faute et aussi Les familles et tout, je sais que t'y penses mais c'est comme tout, les gens ils vivent et ils meurent, ils seront fêtés et jamais oubliés mais y'a rien qui vient, juste une respiration étranglée, alors il lâche les seuls mots qui semblent faire sens dans son crâne.

- Allen.

Blanc. Un peu d'attention s'il te plaît.

- Ca va aller.

Il ne sait même pas de quoi il parle, des autres, d'eux, de lui tout seul assis sur la banquette à côté de lui ou peut être même juste du futur parce qu'on se remet de tout, vraiment de tout et si on cède alors et bien, c'est qu'on l'aurait voulu, mais Allen c'est pas le genre à céder, c'est peut être le genre à ressasser ça je sais pas mais en tout cas ça va aller. Ou du moins, ça doit aller.

La voiture démarre, gros bruit qui emplit les oreilles mais pas la tête. Il n'y a pas de passager, c'est un peu bizarre mais visiblement les autres ont du rester quelques secondes de plus. Les essuie-glace fonctionnent à plein régime, la pluie s'abattant lourdement sur l'habitacle. Ils sont comme prisonniers dans une bulle en direction de l'aéroport. Putain, dire que y'a dix heures de ça j'me demandais encore si ils allaient servir un café correct pendant les manoeuvres..
Les deux à l'arrière se font balloter - cailloux, terre, racines puis feux rouges, virages, piétons affolés en train de courir pour se mettre à l'abri. Simje essaie de retenir toutes ses pensées amères : dire à voix haute à quel point on a été inutile serait de mauvais goût de toute façon. La prochaine fois Allen, évite de prétendre que j'suis un expert en runes, ça évitera quelques dizaines de morts. Il se retient aussi de dire à Allen que ça serait mieux pour lui de faire comme s'ils se connaissaient pas, mauvais goût aussi.
Tout à mauvais goût de toute façon.
Surtout des morts sur la conscience.
Peut être que s'il avait pris le sang de quelqu'un d'autre, tout se serait passé différemment. Peut être que si Allen avait tracé plutôt que Wilfried.
Peut être que si j'étais pas venu..
ALLEZ, PENSONS A AUTRE CHOSE, AUTRE, CHOSE. Si il lit tes pensées, il va grave te prendre pour un attardé.

- Et puis, le rendez-vous est pris pour le cours de runes. J'espère que t'as jamais visité la Pologne.

Il tait le fait que la prochaine fois ça sera peut être dans trois ans, peut être jamais, que revoir son visage refera monter à la surface des événements que seules les vraies amitiés peuvent surpasser, qu'il à mal au ventre là maintenant, rien que d'y penser.
Qu'il se demandera sûrement toute sa vie, comment est-ce qu'on se remet des vies qu'on aurait du sauver.

_________________

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Spoiler:
- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ?
- Oui mais c’était des méchants !


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Allen Kristiansen
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MessageSujet: Re: Tu t'souviens ? Tu m'dois un café.    Tu t'souviens ? Tu m'dois un café.  - Page 2 EmptyMer 30 Aoû 2017 - 22:30

« J’aimerais pouvoir remonter le temps. »

Remonter le temps, effacer les pages souillées d’encre d’un coup de baguette magique et repartir de zéro tout en évitant un massacre. Parfois, oui, j’aimerais l’avoir, ce pouvoir temporel. Ainsi, plus jamais je ne pourrais faire des choses pareilles et mettre en péril, tuer des innocents. Ainsi que mes chercheurs, mes collègues et amis. C’est atroce d’y penser, mais au final nous deux, on est un peu les coupables. Et on est les seuls à s’en être sortis. Si ce n’est pas totalement injuste. On aurait mérité de crever sous le caillou, en fait ; on avait toutes les raisons du monde d’avoir à y dessécher comme de vieilles carcasses.

Et pourtant, quand j’entends la voix de Phil à travers le combiné, à travers les milliers de kilomètres qui nous séparent l’un de l’autre, je me rends compte à quel point mes remarques peuvent faire mal. Il est affolé, il en perd ses mots et j’en perds ma voix. En entendre une si familière me reconnecte un peu plus au temps qui passe. J’abaisse mes défenses à mesure qu’un souffle chaud m’apaise doucement, comme un doux murmure, des bras de mère accueillants.

J’ai encore du mal à y croire, mais chaque regard me rappelle cette histoire. Les victimes dans les grands vans, les moins chanceux dans les ambulances déjà parties. Mon cœur se resserre une nouvelle fois et je raccroche. J’ai pas envie de parler, je sens les larmes rouler le long de mes joues, affluer à l’entrée du long toboggan dans l’attente de finir leurs courses là, sur la moquette de la voiture. Mes respirations se font de plus en plus silencieuses afin de ne pas me trahir. Est-ce que j’aurais pas juste l’air d’un mec faible ? Si. Je suis faible, je sais. J’ai pas le physique de l’emploi, de n’importe quel emploi. Oh si, j’aurais peut-être pu faire acteur. Dans une autre vie.

- Allen.

Simje. Je sais, j’ai tout de même parlé. Et je me suis trahi, comme je ne le voulais pas. Mince, est-ce qu’il va me prendre en pitié ? Est-ce qu’il n’en a pas marre lui non plus ? Est-ce qu’il a pas envie de pleurer, lui aussi ? Je suis peut-être trop attaché ? Je ne sais pas. Et dire qu’il y a quelques minutes, l’impression d’insensibilité me guettait. Que nenni. Il suffit d’un hochement de tête négatif, juste un mouvement, pas même des mots, pour me faire perdre tous mes moyens. J’ai vraiment du mal avec ça. A me dire que « c’est fini ». Que « je ne les reverrai pas demain au travail ». Que ce ne sera plus comme avant. Ce n’était pas des amis proches non, mais c’était, malgré tout, des collègues, de bons collègues, qualifiés et sympathiques. Alors oui Simje, je pleure. Parce que c’est trop et que sur un papier ça passe encore, mais en face à face, ça donne tout de suite une autre profondeur. Et c’est surtout parce que c’est pas les premiers à qui j’envoie à la mort sans le vouloir. J’en ai marre. Marre de ce boulot. Marre de cette vie stressante qui finira par me faire renier mes émotions un jour ou l’autre. Je veux pas devenir ça.

- Ca va aller.

Je ne relève pas la tête ni ne réponds. Comment ça pourrait en être autrement. Que ça aille, que ça n’aille pas, ça ne change rien au fait qu’ils soient tous morts. Je n’ai même pas envie de penser aux représailles derrière tout ça. Mon esprit est encore accaparé par toute cette histoire. Comment pourrait-il en être autrement. Et puis, il vaut mieux pour nous garder fraîchement nos informations dans la tête car l’interrogatoire ne devrait pas trop tarder. Je ne sais pas ce qu’ils attendent. Je sais qu’ils vont nous les poser, les questions. Je sais qu’ils attendent des réponses et qu’ils nous balanceront des phrases bateaux à la « qu’est-ce qu’il s’est passé ? » et qu’on va devoir mettre toute notre énergie dans ces mots et les répéter jusqu’à devenir des robots. Je sais que je te défendrais Simje, parce qu’en tant que directeur ça passera plus facilement que sur un exorciste. J’ai pas envie que tu prennes la responsabilité. Même si je sais qu’au fond, on est tous les deux fautifs, j’ai pas envie de te donner le blâme, même si tu m’en veux après.
J’en ai rien à faire.

Et le temps passe. Je pose mon coude sur l’accoudoir de la porte et observe l’extérieur, les gouttes frapper avec violence la vitre. Les éléments se déchaînent. Est-ce que c’est la colère du truc sous le caillou ? Est-ce qu’il nous en veux de pas être restés ? Pff. Si j’apprends qu’à l’issue de cette histoire il n’y a vraiment rien dessous, je pense qu’il me faudra prendre rapidement rendez-vous avec un psychologue, parce que… Parce que ce sera trop dur d’avoir fait tout ça… pour rien.

Le calme finit par me détendre, juste un peu. Il stoppe mes pleurs, mais juste en surface. Le bruit des gouttes me berce dès lors que les routes de campagnes font place au béton et au feux. Un mélange de couleur. Ce n’est qu’un mélange de couleur à l’extérieur.

- Et puis, le rendez-vous est pris pour le cours de runes. J'espère que t'as jamais visité la Pologne.

Je me tourne un peu vers lui, le fixe sans trop m’arrêter et acquiesce silencieusement. Reprendre la vie normalement. C’est normal. Il a raison. Il faut penser à autre chose. Il m’impressionne vraiment dans le fond. Une idée monte en premier plan. Est-ce qu’on est amis ? En général, avec des événements aussi traumatisants, on a tendance à se rapprocher. Si on considère qu’on a failli mourir plusieurs fois, qu’on s’est protégé mutuellement, je suppose que la réponse est oui ? Ça me fait un peu bizarre, mais je ne sais pas trop pourquoi. J’ai la sensation de me tromper sur toute la ligne et puis après je me dis que c’est plus qu’une petite amitié.

J’ai jamais su trop quoi penser de l’amitié. Je deviens chiant dès que j’ai un pote. C’est pour ça que je n’ai pas beaucoup d’amis en vrai. Pourtant, ça coule avec lui. J’ai assez de patience pour l’écouter me lancer des piques, je ne m’énerve pas. Je le supporte plus que j’ai jamais supporté quelqu’un, même Phil – bon, c’est pas un exemple – alors… alors je suis un peu perdu. Tout ça à cause de fichue histoire. Dernière fois que je fais ça.

Et puis, finalement, nous arrivons à l’aéroport. Les autres vans nous ont délaissé et malgré la violence des éléments, malgré la pluie frappant de toute part, le chauffeur nous tend nos billets d’avion ainsi que nos passeports – bon, sur le coup, ils ont quand même été super efficaces – et nous sortons finalement. Il semblerait que le jet privé de la boîte soit laissé ici en attendant qu’on vienne le chercher. Ben oui, pourquoi être confortablement installé jusqu’à New Delhi quand on peut prendre l’avion. Au moins, nous sommes en première classe. Quelle joie. Avec nos gueules actuelles, c’est juste parfait. Intelligent. Le chauffeur nous emmène jusqu’à la porte d’embarquement et nous somme alors pris en charge par des hôtesses visiblement douées elle aussi car nous voilà rapidement installés dans des endroits plutôt confortables où les premiers soins sont donnés dans le plus grand silence.

Et bientôt, l’avion décolle.
Nos rêves et nos craintes avec.
La boule au ventre, le Sri Lanka s’éloigne et un minuscule point surplombant la plaine me ramène à tout ça, à tout ce que je n’oublierai pas.

[FIN]

_________________

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