Tanzen wir !

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Alec Meyer
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MessageSujet: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMar 16 Mar 2021 - 13:33

16 mars 2022

– Allez Alec ! C’est pas comme si tu étais tous les jours à Berlin non plus.

Le guérisseur regarda fixement celui qui se tenait devant lui et hésita dix secondes pour la forme avant de sourire.

– Ok Ben, mais c’est bien parce que c’est toi.
– Ça c’est mon pote !

Les deux hommes s’étaient rencontrés vingt ans plutôt, lors d’un stage à l’IBMM de Paris. Tous les deux étudiants en médecine, tous les deux avec des pouvoirs de guérison, ils s’étaient immédiatement bien entendus. Quelques mois plus tard, Ben avait été diplômé et avait obtenu un poste dans la capitale française pendant qu’Alec rentrait en Suisse terminé sa dernière année d’étude. Mais il ne comptait pas le nombre d’aller-retour qu’il avait fait en train, à dormir sur le canapé complètement ivre en rentrant de soirée. Ensemble, ils avaient fait les quatre-cents coups et ça avait duré quelques années, même quand Alec avait pris son poste à Strasbourg.
Puis les années avaient passées, ils avaient pris du grade, les nuits aux urgences étaient de plus en plus exigeantes et Ben avait fini par déménager à Berlin. Désormais ils se voyaient plus rarement, et souvent à des congrès ou pour le boulot. Mais ça ne les avait jamais empêchés de renouer leur complicité dès qu’ils se recroisaient.

Alec déposa la blouse attrapa la veste qui traînait sur le lit de sa chambre d’hôtel pour l’enfiler, puis les deux amis sortirent dans le couloir.

– Comment va Sonja au fait ?

C’était la compagne de Ben, une allemande innocente qui travaillait comme professeure dans une université tout ce qu’il y avait de plus normal. La capacité de son pote à s’infiltrer dans la vie des innocents avait toujours fasciné Alec, et il savait qu’il aimait sincèrement Sonja.

– Comme une femme enceinte de huit mois peut aller ! Et toi,… tes amours ?

Il avait hésité à poser la question, connaissant l’histoire de Remy.

– Oh tu sais…

Non, Ben ne savait pas, mais Alec restait volontairement évasif. Il n’avait aucune envie de parler de Sam, de sa jeunesse, de leur relation sur laquelle il ne parvenait pas à mettre de mots à part qu’il aimait la voir, qu’il l’aimait tout court, mais que c’était toujours des coups de couteau qui tranchait son cœur lorsqu’il repensait à son job pour Orpheo. S’il était certain d’aimer l’étudiante, il appréciait beaucoup moins l’exorciste.
Il dévia expressément la conversation.

– Et donc il y aura qui, à ta super soirée ?
– Des gens que tu as croisé aujourd’hui, que des guérisseurs de l’IBMM.

Enfin sortis de l’hôtel, les deux hommes s’engouffrèrent dans un taxi qui les emmena rapidement jusqu’au lieu de la fête. Plusieurs bières et shot plus tard, l’ivresse déjà montant au cerveau d’Alec, une jeune femme sur talon haut perché lança à la cantonade et en anglais – au grand soulagement d’Alec dont le cerveau explosait sous toutes les conversations en allemand dont il ne comprenait pas le trois quart – :

– ON PART EN BOÎTE !

Assis à côté de lui sur le canapé, Ben se pencha vers Alec.

– Moi je vais rentrer, je n’aime pas laisser Sonja seule toute la nuit aussi proche de l’accouchement. Mais toi, accompagne les et éclate toi dans la ville de tous les vices !

Alec hésita. Il avait très envie de retrouver son lit plutôt que de sortir dans avec des quasi inconnus dans une ville qu’il ne connaissait pas. Mais l’alcool dans ses veines avait fait son effet et l’envie de danser lui était monter au cerveau. Il se décida donc à saluer son compagnon de jeunesse et à suivre le groupe dans une boîte qui avait tout de l’ambiance berlinoise – il compta malgré l’ivresse, qu’on lui avait proposé cinq fois de prendre un cachet d’ecstasy.

Puis la musique envahit son corps et il se laissa danser, la barrière de la langue oubliée avec ses collègues allemands, appréciant les lumières qui pulsaient tout autour de lui. Son avion ne décollait pas avant 11 heures le lendemain – et de toute manière, depuis quand avait-il besoin de dormir ? Il pouvait faire la fête et continua à s’enfiler des shots en se disant que, l’avantage d’un salaire de dirigeant d’un IBMM, c’était bien la possibilité d’acheter de l’alcool en boîte.
Il en était à sa troisième tournée lorsqu’il aperçut dans la foule des gens qui dansaient, une silhouette qui lui soufflait bien quelque chose…

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Sam Carver
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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMar 16 Mar 2021 - 17:49

Berlin ma belle, ma belle, ma belle.
Vivante et vibrante, les vrais doss et les vrais gens, tout le monde à cent à l’heure et puis au ralenti, quelque part dans l’herbe, toujours avec une bière.

Je regarde mon entraînement militaire s’effacer de mon corps. Moins sèche, toujours aussi fine mais moins creusée, moins musclée. Les poumons en feu d’être allée courir la veille après avoir fait la fête, le regard un peu exaspéré de Cormag sur mes cernes.

Alec dans ma tête. Inconciliable avec la vérité que je suis. Vouloir quelque chose que je ne devrais pas vouloir, parce que je veux trop d’autres choses en même temps. Et pourtant. Impossible de passer à Starsbourg sans chercher ses bras sa bouche son sexe son désir sa respiration courte juste avant qu’il vienne son rire gêné et sa façon de passer sa main dans ses cheveux, les quelques histoires qu’il veut bien me donner, trop drôles ou trop gênantes, ses joues rouges par l’alcool et les miennes aussi. J’aime trop sa diction, son accent léger, le fait qu’il préfère finalement parler en français et son rire, purée, son rire !

Bref, ferme-la Sam.

Ismaëlle dort presque toujours chez moi, presque toujours dans mes bras, mais la relation est parfois un peu baisée : je l’admire. Elle est terriblement elle-même, toujours contente, solaire et dysfonctionnelle à la fois. Plus que moi. Mieux que moi. Et ouais.

Mais ici, c’est Berlin, Maud et Bart, le trio de feu. On a fait soirée chez des inconnus, parce que c’était incrustés et qu’ils étaient drôles et qu’ils nous ont trouvées bonnes je crois. On a pris de la MD dans les toilettes et on a pris des trotinettes jusqu’au pré-club, le Social Vista Club, y’avait des shots et des shots de rhum et de la musique de merde, Bart était trop pas ivre mais nous oui, Maud était là pour chopper, moi pour danser, lui pour s’oublier et il s’oubliait pas.

Alors on est allés en boîte. J’avais un flyer dans la poche que Lucas m’avait filé, il m’avait proposé d’y aller avec lui, mais Maud était plus avec, alors j’avais incrusté les deux autres à la place.

L’air est saturé de lourdeur, mélange de vapeurs d’alcool et de sueur, de désir assouvi ou non. Les trois amis dansaient — la fête était pleine de magiques, Sam s’en rendait seulement compte. Tant pis. Sûr que c’était une soirée un peu importante — l’endroit était outrageusement immense.

Elle pose son verre après l’avoir liquidé dans les règles de l’art, en se demandant si elle croisera des visages connus. Des exorcistes qu’elle capte dans les couloirs — ceux qui voyagent au moins autant qu’elle en Europe sont à beaucoup de soirée qu’elle fréquente, quand elle sort avec les plus vieux ; Nawel. Y’a bien une fille qui lui plaît dans un coin, elle est en baskets et t-shirt robe, elle a deux chignons et des boucles d’oreilles stylées, et elle se retrouve à se comparer. Sa bisexualité finit souvent par miner son estime d’elle ; corps comparés, styles, danse, tout.

Sam attrape Bart par la main, le fait tourner, il la touche comme on toucherait une soeur, et encore, il est mal à l’aise avec les femmes et ça la fait sourire, c’est son tour de la faire tourner, elle éclate de rire, attend le drop, de la musique, se retourne.

S’arrête dans la boîte.

Net.

Plus de pas de danse mais une bouffée de chaleur — elle connait bien ce corps ! Mais elle voit bien qu’il n’est pas seul aussi, visiblement avec ses amis (auxquels il ne parle pas d’elle, jamais, hein, trop tabou, pas assumable, la petite exorciste trop jeune et trop extrême, une méchante en somme) et elle reste avec ses potes à elle, le dévorant du regard.

Elle lui adresse un clin d’oeil.

Qu’il regrette, un peu, de la mettre au placard.

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Alec Meyer
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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMar 16 Mar 2021 - 18:44

Ça lui fit comme un coup dans l’estomac. De la voir là, là sans lui. Bien sûr elle avait sa vie, ses autres amours – elle n’en parlait jamais mais il le devinait sur son corps, ses regards parfois, ses non-dits qui dans le silence remplissait tout l’espace. Les petits compartiments de Sam. Sa vie d’innocente à la fac, sa vie d’exorciste avec Orpheo, sa vie de… de… sa vie avec Alec. Tout était bien séparé, tranché, rangé et il ne fallait surtout pas que ça se mélange. Il en avait fait l’amère expérience avec Cormag et Harry. Quand les choses devenaient trop poreuses et se bousculaient, tout s’écroulait un peu plus.
Il n’ignorait donc pas pour ses autres vies, autre Sam, presque – ou Sloane – et lui-même l’effaçait de son quotidien. Au boulot, avec ses amis, lorsqu’il écrivait à Billy, il ne l’évoquait pas. Elle existait ailleurs, dans ses désirs, ses pulsions, son besoin de tendresse.

Elle existait ailleurs. Pas là, dans les lumières qui dansaient et les corps qui brillaient.

Sam s’arrêta et leurs yeux se rencontrèrent. Il sourit alors qu’elle lui adressait un clin d’œil et tout son corps déjà était tendu vers elle. Ça lui rappelait la première fois, leur Saint Valentin de solitude, lorsqu’ils avaient fini par danser à Strasbourg, sa peau contre la sienne, leurs lèvres qui se rencontraient. Il la trouvait si belle, qu’il voulut avancer vers elle, l’attraper et l’embrasser entre tous ces corps qui dansaient, sans réfléchir, décompartimenter tous les mondes.
Mais à peine eut-il esquisser un pas que la brune sur hauts talons se percha à son cou, lui murmurant quelques mots à l’oreille qui ne lui parvinrent pas vraiment. Un peu à cause du volume de la musique, beaucoup parce que toute sa tête était occupé à penser à Sam. Ce simple contact cependant le ramena à la réalité de la situation, à tous ces collègues allemands qui ne manqueraient pas de rapporter tout ça à Ben, les rumeurs qui courraient sur lui ; Alec Meyer, chef de l’IBMM de Strasbourg en train de chopper une femme de la moitié de son âge en boîte de nuit. Alec Meyer le respecté, vu complètement ivre à embrasser une inconnue.
C’était terrible d’attendre le jugement des autres et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de le craindre. Aussi, détourna-t-il difficilement les yeux de Sam pour regarder la brune accrochée à son cou.

– Tu disais ?

Cette fois-ci elle cria, en anglais puisque c’était la passerelle entre leur langue, et il put enfin l’entendre.

– Tu veux danser ?

Il hésita un instant. Elle avait du violet sur les yeux, un pantalon qui brillait et de courts cheveux qui donnaient à son visage un air mutin. Elle était vraiment jolie, avec un sourire qui dévorait ses dents et des yeux verts un peu dilaté. Pourtant, il réalisa qu’il n’avait aucune envie de danser avec elle, parce qu’il savait très bien tout ce que ça entraînait. La danse, le rapprochement des corps, le frôlement des lèvres et puis le baiser, l’envie de l’autre, le désir qui s’échappait, dans sa chambre d’hôtel ou dans les toilettes de la boîte.
Mais le désir ne parvenait jamais jusqu’à ce point chez Alec. Pas depuis Sam. Dès qu’il était avec une autre, il pensait à ses yeux bleus et tout s’écroulait.
Alors il secoua la tête et se retourna vers le bar pour commander un nouveau shot puis, dans l’attente de sa boisson, regarda à nouveau les danseurs dans l’espoir de recevoir, encore une fois, un clin d’œil de Sam.

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Sam Carver
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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMar 16 Mar 2021 - 20:11

Elle se demande s’il va venir, en priant pour qu’il le fasse et bien évidemment, il ne le fait pas. Elle est à la fois pas vraiment surprise et déchirée par ce qu’il se passe ; pire encore quand une brune vient lui parler proche, si proche. Elle est exactement tout ce que Sam n’est pas et elle détourne le regard, comme brûlée.

D’accord.

Bart remarque mon menton qui tremble et mes sourcils qui se froncent. Il me serre la main, et je me remets à danser sans plus vraiment suivre ou entendre la musique. Ça pique, hein. J’vous jure, ça pique vraiment beaucoup et je m’y attendais pas. J’suis pas là pour ça. J’ai envie de changer de boîte. J’aimerais que Nawel soit là pour me dire, mais on s’en branle ma belle. Il te brûle le coeur ? Crame-toi la langue et monte sur le podium. J’expire en tremblant, et Maud me met un whisky coca dans les pattes. J’ai envie d’un remontant, ouais, et je lui adresse un sourire reconnaissant. J’envoie quand même un SMS à Nawel, et ça dit, t’es à berlin ? et ça pue le désespoir, surtout qu’elle ne répond pas.

D’accord.

D’accord, mais putain, non en fait, j’ai pas du tout envie de le voir rouler des pelles là comme ça, putain. J’vois un brun dans un coin — il ressemble à Alec, en fait. De dos. Mais quand il se retourne, il a des yeux couleur terre d’automne, un sourire étrangement chaud, l’air d’avoir tout en dedans qui danse et rien en dehors pour l’exprimer. Je vois qu’il me voit, j’ai la vingtaine qui s’approche, lui, sûrement moins que la trentaine.

Je ne peux absolument pas m’empêcher de me retourner voir ce que fait Alec ; il est au bar à commander des shooters. J’ancre mes yeux à lui et passe mon pouce, doucement, sur ma lèvre inférieure. Si seulement t’assumait ce serait ta bouche et pas mon doigt qui me caresse.

Tu entends ?

J’effleure les runes sur mes poignets qui me mettent dans ma bulle. J’ai plus besoin d’Alec pour vivre sans magie. J’ai plus besoin de toi. Tu vois ? Je voudrais draguer une meuf et lui rouler une pelle et partir ostensiblement dans les toilettes avec, mais j'veux qu'il se sente en compétition, qu'il se dise pas, ah, elle voulait une fille non, qu'il se dise, ça pourrait être moi, ça pourrait être moi, si seulement.
Mais si seulement quoi, Alec ?

Le DJ embraye sur une musique que je connais du fond de mes tripes et je relâche mes cheveux longs qui retombent autour de moi. J'veux qu'il me voye, qu'il me regarde. J'veux pas le blesser pourtant, mais c'est lui qui a commencé, avec cette inconnue. Jalousie ? J'en sais rien. Mais pourquoi suis-je inassumable à ses yeux ? Trop sale ? Trop conservatrice ? Trop jeune ?

Je vais commander des shoots sur un autre angle de bar et les ramènes au brun, plus fin qu’Alec, ses cheveux qui retombent sur ses yeux. Diablement sexy.

Diablement.

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Alec Meyer
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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMar 16 Mar 2021 - 21:33

La tequila lui fut servie avec une tranche de citron et un rail de cannelle. Étrange passion des allemands pour la cannelle – Alec n’avait vu ce genre d’accompagnement avec la tequila qu’à Berlin ou Munich –, mais il aimait bien, mieux que le sel et le citron. Ça piquait moins, moins d’amertume dans le palais.
Contrairement à la boule d’acidité qui stagnait dans son estomac.
Il croisa une fois de plus le regard de Sam et il la vit passer son pouce sur sa lèvre, tout doucement. Il aimerait tellement mourir pour être à la place de sa main, passer une main derrière sa nuque, ancrer ses hanches contre les siennes sur le rythme de la musique, laisser leurs corps s’accorder dans la danse. Ils seraient les plus beaux, il en était certain. Pourtant il resta collé au bar, et se contenta de lécher le dos de sa main sur lequel il saupoudra la cannelle. Puis comme un manège bien apprit, lécha la poudre brune, avala l’alcool et mordit dans l’orange. Sa gorge le brûla, la sensation de la tequila qui descendait dans sa trachée, dans son estomac. Il n’eut pas besoin de fermer les yeux pour imaginer le chemin de l’alcool, pour le sentir descendre dans son œsophage avant de glisser dans ses veines pour monter dans son cerveau.
Tout ça, les yeux plantés dans ceux de Sam.

La musique changea et il la vit détacher ses cheveux. Il imagina l’odeur qu’elle dégageait, celle de son shampoing qui glissait dans sa nuque et sur ses frissons. Il avait l’impression qu’elle était là, à côté de lui, ses mèches balayant son visage et qu’il n’avait qu’à tendre la main pour en attraper une et l’entortiller autour de son doigt. Mais la jeune femme était à l’autre bout de la salle et il se sentit terriblement con, collé à son bar comme il l’était alors qu’il rêvait de tout envoyer balader pour danser avec elle.
Tant pis pour les rumeurs après tout. Il était sur le point de bouger pour la rejoindre quand il sentit son portable vibrer dans sa poche. Et comme un idiot, il le sortir pour lire le message qu’il avait reçu. Ben, évidemment.

Au fait mon pote, Hannah m’a dit que tu la faisais craquer. Un seul mot : fonce !

Le guérisseur leva les yeux au ciel. C’était bien lui ça, même à distant il faisait son wingman. Le problème était qu’Alec n’avait aucune idée de qui était la fameuse Hannah. Peut-être la brune sur talons hauts, peut-être pas après tout. Sans tomber dans la prétention, le trentenaire savait qu’il plaisait.
Le problème c’était que lui ne pensait qu’à une seule personne, et il était certain qu’elle ne s’appelait pas Hannah.
Mais le temps de lire ce message, il l’avait perdue de vue. Et lorsqu’enfin il retrouva la trace de la jeune femme, rassemblant déjà son courage pour se joindre à son groupe de potes – et que les employés de l’IBMM berlinois aillent au diable avec leurs commérages –, elle tendait un verre à un autre mec.
Un mec plus jeune que lui et, de ce qu’il pouvait apercevoir, tout aussi sexy. Il grinça des dents. C’était quoi le message qu’elle voulait lui faire passer ? Trop tard Alec ?

Et bien ça marchait.


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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMer 17 Mar 2021 - 9:44

L’autre joue bien le jeu, mais il le joue sans excès, sans flammes, sans abus. Peut-être sait-il comment c’est un autre qui devrait me déshabiller des yeux, peut-être est-il juste poli, genre okay, d’accord, jouons tant que c’est toi qui mène la danse.

J’espère qu’il ne se dit pas, mais qu’elle est jeune.

Il m’attrape la main pour me faire tourner, comme Bart avant, me lâche un sourire tout en retenu. Mais qu’il est beau, je me dis, et pendant une seconde c’est lui que j’ai bel et bien dans la rétine, ses yeux chocolat et cette façade qu’il m’affiche. Est-ce un magique ? Est-ce Orpheo ? Est-ce une trêve, est-il méchant ou solitaire ?

On danse un peu, côte à côté et je me fais violence pour ne pas regarder Alec et puis, la musique retombe, j’ai chaud, Maud se sent un peu seule ; je l’aperçois qui roule des yeux à Bart qui a sa langue dans la bouche de quelqu’un d’autre. Je montre mon paquet de clopes à l’inconnu qui refuse poliment et qui hoche la tête, l’air de titre d’accord, puis mime sur ses lèvres en allemand : Willst du zurück kommen? et je hoche la tête à mon tour.

On monte, j’ignore Alec à la montée jusqu’à l’extérieur et on s’allume une cigarette pour deux avec Maud, qui frissonne. Et ouais, mars est encore jeune et glacial.

— Et ben ça va, tu te fais pas chier.
— Quoi ?
— Entre celui au t-shirt noir là, et l’autre qui fait que te regarder, tard de la soirée Carver !

Mais elle sourit quand même. Mon physique est plus standard que le sien, plus typique des normes voulues actuelles et elle est parfois blessée de n’être pas toujours regardée. Mais là… concours du circonstance. Je hausse les épaules, mais elle rajoute :

— Il t’a dévisagée en se léchant la main. Il aurait pu te déshabiller qu’il l’aurait fait.

Je suis définitivement mal à l’aise et je lui tend la fin du bâtonnet. Ben ouais, moi aussi j’aurais voulu qu’il le fasse. Mais ça Maud, j’peux pas vraiment t’le dire…… quoi que.

— J’ai déjà couché avec. J’le connais.

Elle ouvre graaaand ses yeux, alors que Bart nous rejoint.

— Mais il assume pas, parce que j’suis trop jeune, parce qu’on bosse dans des services opposés.
— En psychiatrie ?
— Un peu, ouais. Il pense que je vais trop loin…

Elle hoche la tête même si elle comprend pas grand chose.

— De qui ?
— Le brun, là, en chemise, plus que la trentaine qui faisait que regarder Sam.
— Oh là là mais oui ! Abusé. T’as qu’à aller le voir et il sera obligé d’assumer.

Je lève les yeux au ciel.

— J’force personne, moi.

Discussion close. On redescend, les escaliers sont bondés, j’ai envie d’un nouveau verre. On se serre, j’me fais bousculer alors que je repasse là où Alec dansait y’a moins d’une dizaine de minutes. Quand j’le vois encore au bar (oui je joue ton personnage laurane y’a quoi, si t’es encore en train de lire le rp à ce niveau là bravo) et j’m’y accoude, l’air de rien, effleure son corps.

Désolée, je dis, alors qu'une fiche à ma droite me pousse un peu, et m'oblige à me presser contre Alec.

Le serveur se penche pour m’entendre et je m’appuie sur les coudes, me mets sur la pointe des pieds pour dire whisky cocaaaaaa et il hoche la tête.

— Le hasard, tout de même.

Mais mon verre est déjà posé sur la table, mon billet aussi. J’ai envie de poser ma main sur sa joue, ou d’aller le tirer jusque dans les chiottes, plus rien à foutre. Plus je grandis, plus les rapports s’inversent. Trop jeune pour lui, un jour, trop vieux pour moi.

Je tourne les talons, cherche du regard l’inconnu qui danse avec deux filles d’une trentaine d’années, montées sur des talons hauts. Trop belles. Pourtant, quand il m’apperçoit, il largue les amarres et me rejoint, pour me proposer :

— Shooter ?

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Alec Meyer
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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMer 17 Mar 2021 - 10:29

S’il avait pu mettre le feu à cet endroit d’un simple regard, il l’aurait probablement fait. À l’endroit, mais surtout à l’homme à l’autre bout de la piste qui faisait tourner Sam et dont il voyait le visage par interférence, brouillé par l’alcool et les gens entre eux. La musique avait disparu de sa tête, la foule également. C’était juste des ombres qui se mouvaient entre lui et les deux danseurs.
Et Sam qui, après l’avoir regardé droit dans les yeux décidait de jouer l’indifférence. Ça lui trouait le ventre tout ça, mais il se sentait incapable de traverser la pièce pour s’interposer entre eux et de balancer à l’autre « Désolé, c’est ma meuf ».
Sa meuf de rien du tout. C’était juste Sam, celle qui venait dormir chez lui quand elle était à Strasbourg, la légère coloration de sa bouche lorsqu’ils faisaient l’amour, ses bras qui se refermaient sur lui lorsqu’il pleurait. Juste Sam dont il était – et ça faisait mal, vraiment très mal en cet instant – très clairement amoureux.

Ils interrompirent soudain leur danse – espoir sombre dans l’estomac du guérisseur – puis il la vit sortir sans l’autre abruti, mais accompagné d’une autre fille – une de ses collègue d’Orpheo ?
C’était sans doute le moment. Celui de sortir voir si elle traînait devant la boîte une cigarette aux lèvres et de l’embrasser, puis retourner danser avec elle dans ses bras. Envoyer un message vocal à Ben pour lui expliquer que non, vraiment, cette Hannah il n’en avait rien à faire parce qu’il avait Sam et que c’était largement suffisant dans sa vie. Oui, c’était le moment de faire tout ça, mais au lieu de se diriger vers l’extérieur, Alec se retourna vers le bar pour commander un verre de plus.
Son corps, sa tête, son estomac, rien n’était en accord avec ce qu’il voulait.

Hannah – ou peut-être que ce n’était toujours pas Hannah, mais il avait décidé d’appeler la brune sur talons hauts Hannah – choisit ce moment-là pour revenir à la charge, s’accoudant à côté de lui et lui demandant de lui commander une coupe de champagne. Bon gré, mal gré, il coopéra, espérant qu’une fois la boisson en main, elle repartirait draguer quelqu’un d’autre.
Mais elle resta là à ses côtés, à piailler comme un oiseau alors que sa tête explosait. Il avait vraiment envie de se casser, mais trop peur de ce qu’il pourrait arriver, de l’image de Sam accroché aux lèvres du brun avec qui elle avait dansé. Comme si sa présence, ivre et accoudé au bar, pouvait y changer quelque chose.
Il finit par se tourner vers Hannah.

– Ecoute Hannah.
– Je m’appelle Kriss.

Merde.

– Ecoute Kriss, tu es très belle, mais je ne suis pas intéressé par toi.

Kriss qui n’était donc pas Hannah ravala sa fierté, avala sa coupe de champagne – elle avait hésité un court instant à la renverser sur la tête d’Alec, mais n’avait pas voulu gaspiller le liquide – et reposa avec énervement le verre sur le comptoir, retournant danser avec un regard noir à l’égard du guérisseur.
Qui ne la regardait plus, déjà obnubilé par l’apparition qui avait refait surface juste à côté de lui.

– Sam.

Puis quelqu’un la bouscula et leur corps se touchèrent un peu plus, enflammant ce qu’il restait d’estomac à Alec.

– Désolée.

Elle se pencha pour commander un whisky coca et ça le fit presque sourire. Whisky et coca, c’était un peu eux tout de même. Il faillit lui proposer de danser, mais déjà le barman lui rapportait sa boisson et elle lâchait :

– Le hasard, tout de même.

Et elle tourna les verres sans qu’il n’ait rien eu le temps de dire, les lèvres embourbées par l’alcool et des éclats de verre dans sa gorge.
Il se trouva con.
Et ce sentiment empira encore lorsqu’elle s’approcha de l’autre imbécile brun et beau gosse qui délaissa immédiatement ses deux nouvelles conquêtes – dont Kriss, la pauvre devait passer une soirée au moins aussi agréable que la sienne – pour se tourner vers Sam.

C’était trop pour Alec. Il reposa sa boisson à moitié vide sur le bar et se tourna vers la sortie pour s’éclipser de cette situation qui lui brûlait les veines. À bien y réfléchir, il préférait encore imaginer Sam avec ce type que de le vivre en direct.

– Tu pars déjà ?

Une rousse aux yeux verts s’était interposée entre lui et la sortie et lui avait parlé, par miracle, en anglais. Il lui jeta un vague coup d’œil, son cerveau ivre lui disant qu’elle était bien moins jolie que Kriss, mais si un certain charisme se dégageait de son sourire.

– Rouge ou bleu ?

Elle avait tendu ses mains qui dissimulaient deux petites pastilles de couleur. Alec les regarda un instant sans bouger, cherchant la réponse correcte. Il n’aimait pas la drogue, mais après tout ce n’était pas une option proposée par la jeune femme.
Alors il attrapa la pastille bleue et la fourra dans sa bouche.

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMer 17 Mar 2021 - 11:23

Il dit mon prénom et j’ai envie de m’enterrer. De prendre un taxi, avec lui, et puis salut la compagnie. J’voudrais réduire cette distance débile.

Mais voilà.
On n’a pas toujours ce qu’on veut dans la vie.

Elle retourne danser avec l’autre qui l’a touche avec pudeur, sans élan, à l’arrêt. Le whisky arrive dans ses veines et elle danse pour de vrai, libérée de la pseudo drague. Maud à l’air disparue, Bart plaque un autre mec sur la banquette et l’embrasse avec insistance.

Mais Alec, Alec elle le voit bien avec cette autre femme, et sans savoir comment, elle se retrouve avec les bras noués autour du bruns, qui répond à ses attentes. Il se laisse entraîner dans le tourbillon qu’elle propose, et finalement, les prunelles rivés sur Alec, elle embrasse l’inconnu. Les yeux grands ouverts sur l’autre, regarde, d’autres sur mes lèvres, regarde, regarde, regarde et viens me chercher. Viens me chercher, enlève moi de là ; mais ce n’est visiblement pas au programme. Le brun ose finalement mettre une main sur sa taille, l’attirer plus proche de son bassin. Il ne lui demande pas son prénom et elle non plus ; il a un goût de seul et de passions déchues, voilà ce qu’elle pense, l’envie de râcler sa rune pour tout faire péter la démange. Elle embrasse cet autre homme, plus âgé aussi, passe une main sur sa taille puis ose sous le t-shirt, les muscles tendus du bas du dos ;
c’est l’inconnu qui coupe un peu l’étreinte pour se remettre à danser. Il a l’air alcoolisé mais moins que moi, clairement. Et moins qu’Alec.

Maud revient dans les parages, l’inconnu lui fait un peu de place, on danse un son, deux trois, je ne sais plus bien, le DJ est excellent et je relève mes cheveux en un chignon rapide tellement j’ai chaud, jusqu’à ce que le brun referme une main sur moi pour reprendre mes lèvres, comme ça, juste pour voir on dirait. Et je ne sais pas ce qu’il voit. Il n’a pas l’air totalement entreprenant non plus, juste d’être là, présent, et de profiter du moment (c’est plus que ce que fait Alec).

S’il n’avait pas été là, j’aurais jamais pensé à embrasser un autre gars, inconnu, sous ses yeux, à le manger lui du regard tout en caressant la langue de quelqu’un d’autre.

On est ridicules.

Mais c’est tout ce que j’ai de lui à cet instant, son seum, un bon gros seum qui, j’espère, fera éclater ses plafonds de verre pour qu’il me ramène chez lui ; ou quelque part, je m’en fou. Qu’il se fiche de mon âge, qu’il m’assume dans cette atmosphère sombre et magique ; qu’il dise ouais, c’est la pupille de Cormag (mais ça, j’ai pas choisi).
J’suis misérable sérieux, on dirait que je parle d’un chien de SPA, ouais il est mignon, ouais, son nom est dégueulasse j’ai pas choisi. Ouais, c’est ma meuf, enfin non, elle a que 20 ans vous comprenez et puis, elle torture des gens.

Pathétique.

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMer 17 Mar 2021 - 11:33

Mars 2022, une date comme une autre. Une journée banale dans la vie de Green qui s’autorise enfin à respirer un peu plus, à vivre un peu plus, à moins regarder le train de sa vie partir sans lui.

Tant pis pour Allen Soul, tant pis pour Orpheo, tant pis pour tout ce en quoi il a cru ; il est temps de remettre un pied dans la vie réelle. Dans la boîte, la chaleur moîte et les lumières font ressembler tout le monde à tout le monde. Il sait que c’est une soirée magique, il sait que son visage est connu mais que ça s’est tassé. Il porte en runes des bloqueurs dévoreurs d’énergie qui l’empêchent au moins d’être trop reconnu, fouillé : personne dans sa tête ou ses émotions, personne dans son passé, rien qui pourrait tendre vers sa fille. Ça durera pas toute la soirée il le sait, même si les tracés faits dans la chair se nourrissent aussi de la sueur qui en fait les creux et les croûtes. Miam. Il n'empêche.

Il fait exprès de ne prendre que deux verres, de rester alerte ; les videurs fouillent les gens ici, et il n’a pu garder qu’une seule lame, runée, mieux planquée que les autres. Juste pour essayer de garder un certain sentiment de sécurité ; sentiment qui lui est si, si difficile de garder depuis des décennies maintenant, il lui semble. La trentaine approche et il a peur du noir.

Charmant.

Il a bien vu le mec de la plage qui s'était pissé dessus quelques mois auparavant, mais ça lui a pas semblé si grave, ni dangereux. Et puis, une jeune femme s’était mise à danser avec lui, tout dans son corps indiquait qu’elle était tiraillée entre ce qu’elle affichait et ce qu’elle dégageait, mais il s’était laissé convaincre, emporter, parce que c’était doux et qu’elle lui plaisait un peu. Mais pas tant, à vrai dire. Longiligne, effet accentué par ses cheveux, un visage très franc, pas très glamour. Des yeux glacés, différents de ceux d’Anja et pourtant tout aussi clairs, et puis, sa femme, sa femme, sa femme le suivait partout, quand bien même il avait couché avec d’autres gens. Il n’était même plus las de devoir penser à elle ; tant pis, ça faisait partie de lui. Chloé lui prenait aussi régulièrement la main encore, alors bon…

Et puis ils avaient dansé, elle était repartie, puis revenue, l’avait embrassé sans y être — il n’était pas con. Il l’avait quand même effleurée, touchée, goûtée, il était tenté, c’était clair. Il avait conscience que d’autres la regardaient, beaucoup, elle dégageait ce quelque chose de presque grinçant. Et puis il lui avait soufflé à l’oreille une horreur, la vérité, cinglante : je ne suis pas celui que tu devrais être en train d’embrasser.

Il avait regardé l’heure, pensé à Elaïa, et il avait pris la direction de la sortie… pas avant d’avoir claqué un clin d’oeil à Alec Meyer, en souvenir de la plage, des vagues et des livres qu’on abandonne.

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMer 17 Mar 2021 - 12:23

Un instant il oublia Sam pour se demander ce que la drogue allait bien pouvoir lui faire. Il se dit que mourir ça ne serait peut-être pas plus mal, que lui, Alec Meyer, fasse une overdose en pleine boîte berlinoise ça clouerait le bec de beaucoup de gens.
Mais avec autant de personnes de l’IBMM juste à côté de lui, c’était peine perdue. Il savait que, même si ces gens ne pouvaient pas utiliser leurs pouvoirs sur lui, beaucoup avaient une formation de médecin et il ne doutait pas s’il ferait tout pour le sauver. Et alors il lui faudrait assumer les conséquences de ses actes et ça, ça lui semblait beaucoup moins rigolo.

Même si la drogue n’avait pas encore fait son chemin dans ses veines, il avait l’impression que la fille rousse devant lui s’était dédoublée. Il cligna des yeux plusieurs fois, forçant sa vision à retrouver un sens et à s’adapter à la légère ombre dans laquelle elle était glissée.

– On se connaît.

Un sourire énigmatique glissa sur ses lèvres.

– Oh, il n’y a pas que moi que tu connais ici.

Et d’un geste du menton elle désigna un endroit dans le dos d’Alec. Sam. Il allait lui répondre que oui, il était grillé, effectivement il fantasmait totalement sur une gamine qui avait la moitié de son âge – mais la femme devant lui ne devait d’ailleurs pas être beaucoup plus vieille qu’elle –, mais il se retourna tout de même et ce qu’il vit lui troua l’estomac.
Sam, les lèvres collées à celle de l’imbécile.
La colère grogna aussitôt dans son ventre, une envie de meurtre qu’il ne se connaissait pas alla se loger dans ses veines. Mais pourquoi ? Pourquoi de la voir embrasser cet inconnu le mettait aussi mal à l’aise et…
Et sa respiration se bloqua.
Ce visage, ce corps, ces cheveux. Il se rappelait de cette silhouette, il l’avait vue blessée, il l’avait vue émerger de la mer, une enfant à ses côtés. C’était comme si les choses explosaient enfin dans son cerveau, révélation douloureuse alors qu’il se tournait vers la femme qui lui avait offert la pilule rouge.

– La fille de la plage ?

Et Sam aspirée par les lèvres de celui qui avait voulu le tuer.

– Bleuann, enchantée.

La dernière fois qu’il l’avait vu, elle avait les cheveux bruns, mais c’était bien ses traits qui explosaient sous son sourire. Un visage qu’il avait vu anxieux devant Green en train de mourir puis énervé de devoir s’interposer en faisant voler du sable.
Il se demanda si c’était le hasard, si finalement ce n’était pas l’overdose qui allait le tuer, mais Bleuann et Green – c’était sûrement des noms de code, qui s’appelait comme un couleur ? – étaient revenus sur leur décision et comptaient l’assassiner froidement.
Mais la jeune femme continuait à sourire dans sa robe à paillettes violettes et elle passa une main le long de la mâchoire du guérisseur.

– Tu as envie de te venger de cette gamine ? Même si je ne comprends pas bien ce que mon frère ou toi vous pouvez bien lui trouver…

Trop d’informations dans le cerveau du trentenaire et la drogue faisait monter en lui une adrénaline qui le glaçait. La fille et le mec de la plage étaient donc frère et sœur. Green embrassait Sam. Et elle lui proposait quoi au juste, de l’embrasser également ?
C’était n’importe quoi, ça allait beaucoup trop loin.
Mais il s’était retourné pour voir le sorcier noir murmurer quelques mots à l’oreille de Sam avant de s’éclipser à l’extérieur, non sans au passage lui adresser un clin d’œil alors que la rousse elle, de son côté, détournait le regard pour ne pas croiser les yeux de son frère. Il le narguait, c’était certain. Et dans la tête d’Alec le calcul fut rapidement fait.
Green avait proposé à Sam de sortir, sans doute pour l’emmener dans son lit, et la jeune femme n’allait pas tarder à le rejoindre à l’extérieur.

Alors il attrapa les hanches de Bleuann et l’embrassa.

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMer 17 Mar 2021 - 12:26

Tu es retournée à Berlin depuis quelque jour déjà. Quelque chose te fait toujours revenir là-bas, à la maison, ton chez toi et les rues que tu connais si bien. Tu traînes chez un dealer de drogues qui héberge des fêtes en permanence. Tu fumes en permanence, te détend dans son lit ou à n’importe quel autre endroit de l’appartement et avec n’importe qui. Parfois les soirées virent aux partouzes et ça te fait pouffer d’imaginer Allen débarquer dans cette chaleur et voir sa fille sous acide, la langue entre des cuisses et des doigts partout dans son corps. Il tirerait sûrement une sale tronche, ton paternel, même s’il ne manquerait certainement pas de tuer tout le monde juste après. Mais ça te semble être un prix presque acceptable pour voir son visage se muer dans la colère et le mépris.
La seule émotion qu’il connaisse.
La drogue fait dériver ton empathie. Parfois il est exacerbé et te mutile des émotions de tous ceux qui t’entourent, alors tu finis en larmes sur les toilettes sales, à te faire vomir pour essayer de sortir toute la merde à l’intérieur de toi. D’autre fois ça l’annihile et ces moments là sont les meilleurs, ceux qui tu caresses, parce que tu as enfin l’impression d’être seule et de pouvoir tout oublier.
Tu te demandes si c’est également ce que ressent Silver lorsqu’il se drogue. Et tu comprends mieux ton grand frère dans ces moments là.

Mais un matin tu te lasses et tu décides de te casser de cet endroit, non sans emporter au préalable une bonne quantité de petites pilules dans tes poches. Que le mec a qui tu les as volés essaie de te retrouver, ça sera toujours plus marrant que ces imbéciles d’Orpheo… Mais ton instinct de survie sait bien que dans cet état, ils ne mettraient pas longtemps à t’attraper et à t’interroger et tu n’as pas envie de leur dire ce que tu sais sur ta nièce. Alors avec l’argent volé à l’appartement – tu n’allais tout de même pas te contenter de petites pilules alors que tu avais de si grandes poches –, tu passes la journée à modifier ton apparence et à te prélasser. Un spa avec jacuzzi pour ôter la sueur qui colle à ta peau, un tour dans un magasin de fringue pour échanger tes habits qui sentent le vomi contre une robe à paillettes, un détour dans un magasin de déguisement pour trouver des lentilles et enfin, ton étape préférée, un soin chez un coiffeur pour que tes longs cheveux bruns et lisses se métamorphosent en tignasse rousse et bouclée. Quelques runes en plus pour déformer ton visage et le tour est joué.
Évidemment, quiconque te connaîtrait vraiment ne se laisserait pas avoir par ce déguisement. Mais tu connais bien les faits : les agents d’Orpheo sont des gros imbéciles – sans parler de l’autre dealer bien trop défoncé pour se souvenir de ton visage. Tu vérifies que les runes pour bloquer ta traçabilité soient toujours en place, puis tu échoues dans un bar, te demandant où tu pourrais bien finir la soirée. Rapidement tu accroches avec une femme d’une trentaine d’années à qui tu glisses deux pilules magiques contre une nuit d’hébergement. Mais au moment où, après avoir fini vos dernières bières, vous sortez dans la rue pour aller chez elle, tu aperçois une silhouette que tu connais par cœur et te plaque aussitôt contre un mur.

Green.

Votre dernière rencontre a encore le goût du sable et la colère des mots. Tu essaies de tendre ton pouvoir vers lui, mais tu dois être déjà trop défoncée ou il a dû bloquer toute interférence car tu ne ressens rien si ce n’est un immense vide dans tes entrailles.
Alors tu plantes immédiatement la femme qui t’accompagne et tu prends ton aîné en filature, comptant sur ton entraînement pour décrasser toute la merde qui court dans tes veines.

Heureusement, il ne va pas très loin et tu le vois rentrer dans une boîte. Démunie, tu restes dehors, taxe une clope à un inconnu et fume en te demandant si tu devrais rentrer.
Et puis mince. Tu finis par repousser toute hésitation et suivre ta curiosité. Qu’est-ce que peut bien faire Green en boîte de nuit ?

À l’intérieur de la chaleur suffocante, tu te laisses glisser le long des murs collants, loin des lumières diriger vers les gens qui dansent, préférant observer les comportements humains et fouiller la salle pour retrouver ton aîné. Tu finis par l’apercevoir en train de danser avec une jeune femme – quel âge a-t-elle cette gamine ? est-elle seulement majeure – qui ne cesse de lancer des regards en coin vers un homme qui n’est pas du tout celui avec qui elle danse.
Tu te dis alors que Green est juste là pour s’amuser et que tu ferais mieux de filer avant qu’il ne t’aperçoive et que vous vous fassiez encore du mal. Mais ta curiosité te pousse à vouloir connaître qui est cet autre que regarde cette femme et qu’elle souhaite apparemment rendre jaloux, et tu te retournes alors pour apercevoir…
Meyer. Le mec de la plage. Le mec de la plage qui n’a pas l’air ravi du tout de voir la gamine danser avec Green. Sérieusement, il lui trouve quoi ?

Mais la situation t’amuses plus que tu n’aimerais bien l’admettre et tu décides de t’approcher de lui pour lui proposer une pilule… et même un peu plus. Tu vois bien qu’il hésite pour tout, et, au moment où Green sort de la boîte et où tu tournes précipitamment la tête pour ne pas qu’il t’aperçoive, tu penses que tout est fichu et que Meyer – qui soyons honnête est bien plus séduisant lorsqu’il ne se pisse pas dessus – t’attrape par les hanches pour t’embrasser.

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« Dans presque tous les mythes fondateurs, personne n'a de pire ennemi que son frère, si ce n'est son père qui, craignant une alliance des frères contre lui, prend parfois les devants et les tue. »

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMer 17 Mar 2021 - 13:21

Il lui dit une poignée de mots qu’elle attrape au vol, qu’elle comprend : ça la casse en deux. Est-ce si évident ? Si c’est le cas, alors les collègues d’Alec ont bien dû comprendre aussi, et c’est absurde de jouer à ce jeu : tout le monde à envie, personne ne s’en donne le droit.

La nuit s’avance, roule, et Sam regarde, totalement puissante, une inconnue embrasser Alec. Elle pensait honnêtement que c’était effectivement de la jalousie, qu’un sentiment brutal allait lui pince les côtes et la faire bondir, pour qu’elle puisse arracher cette inconnue de la bouche d’Alec. Et puis quoi ? Elle ne se sentait pas en colère, juste profondément meurtrie. L’autre était belle, et grande, et mature, et ne sortait pas avec ses potes gardés du lycée. L'autre n'est pas elle, et ça suffit pour qu'Alec puisse la désirer et l'embrasser publiquement, visiblement.

Bart revient à elle, l’entoure de ses bras, l’embrasse sur les tempe, dit quelque chose qu’elle n’entend pas, par dessus la musique. Elle n’a plus envie de danser maintenant, et elle accompagne son ami demander un verre d’eau au barman.

— C’est toujours aussi compliqué, il dit, et elle ne sait pas vraiment si c’est une question ou une affirmation existentielle. Sam lui retourne un regard de chiot battu et désespéré, et il rigole, sourit en grand en reprenant : mais hey, c’est la vie. Happy or sad, ça change rien, t’es vivante c’est déjà pas mal Turtle.

Elle lui jette un regard noir, pas au courant que Bart avait eu vent de son surnom, mais se déride tout de même d’un sourire.

— Turtle, répète-t-elle, dépitée.
— et ouais ! TURTLE ! Ha ! Les gens parlent tu sais, ils parlent de toi aussi.

Elle esquive volontiers cette discussion par une moue placide et exaspérée, lâchant dans un souffle, entre deux battements de house :

— Viens, on va fumer ?

Il hoche la tête et ils retournent dehors dans le froid, dans le petit parc à suicidaire trop lents pour se jeter sous un train. Autant goudronner ses poumons avec application. La MD redescend pour la jeune femme qui subit clairement la drogue quittant son système et ses connexions et hormones fuckées de la substances.

— Bah ouais, déclare son pote en voyant sa tête, on aurait dû reprendre un rail de quelque chose y’a bien une heure maintenant.
— J’sais… sa voix est incertaine, fatiguée.
— Tu veux rentrer ?


Je secoue la tête ; ouais, mais non, j’suis curieuse malgré moi, j’veux voir jusqu’où il va aller avec l’autre. Je redescends donc alors que la musique s’accélère un peu en bas, les couples-pour-la-nuit sont déjà partis baiser dans des coins. Ok.

Je recroise le regard d’Alec et ses pupilles tout à fait dilatées et je secoue la tête, peinée. Depuis quand est-ce qu’il se drogue au juste ? Est-ce récurrent ? Récréatif ? Une autre chose de la looooongue liste des non-dits.

Je me coule dans la musique et je m’oublie.

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMer 17 Mar 2021 - 14:42

Il n’aimait pas sa manière d’embrasser. Le claquement des emails et les dents de Bleuann qui venaient attraper sa langue pour la mordre presque jusqu’au sang. Ses mains qui se glissaient sous son Tshirt, comme si elle voulait l’emporter et arracher sa peau. Ça le dégoûtait. Il n’aimait pas sentir ce corps contre le sien et il eut envie, au moment même où leurs lèvres s’étaient rencontrées, de la repousser.
Mais elle s’accrochait et puis il pensait à Green, Green, Green et Sam ensemble et cette image lui paraissait encore plus insupportable que le corps de la sorcière contre le sien.

Lorsque leurs bouches se séparèrent enfin, il ne la regardait déjà plus, occupé à fouiller la salle du regard, incapable de la trouver.

– Elle est sortie.

C’était une affirmation. La rousse lisait en lui comme dans un livre ouvert, et tout le monde pouvait sans doute deviner ce qu’il se passait entre ses tempes. Tout le monde à part lui, qui refaisait le chemin à l’envers.

– Elle va vraiment coucher avec celui qui l’a attaquée ?

Bleuann fronça les sourcils, comme si elle ignorait l’attaque des sorciers noirs et de Simje sur Sam, les tortures infligées sous le regard d’Anja von Duisbourg. Elle ne discutait jamais avec son frère ?
Mais peut-être bien que c’était ça, vu qu’elle ne l’avait même pas salué lorsqu’il était passé.

– On s’en fout, non ? Viens, on va danser.

Elle l’attrapa par la main et il se laissa faire complètement. Il se serait laissé embarquer jusque dans le QG d’Anja von Duisbourg si Bleuann l’avait décidé. Ce n’était plus qu’un zombie qui faisait machinalement les choses, écoutant les roulements dans la musique et la tristesse dans ses échos. Sam et Green étaient partis pour baiser et ça faisait mal. Parce que c’était lui spécifiquement ? Ou parce que ça c’était déroulé juste sous ses yeux ?
Il se sentait fragile de ne pas être intervenu pour l’arracher des bras de ce sociopathe, de n’avoir pas jouer, pour une fois dans sa vie, le rôle du mec macho là pour sauver. Qu’est-ce qui l’avait retenu ? Le regard des gens de l’IBMM qu’il ne connaissait même pas ? Et alors quoi, le lendemain il raconterait tout à Ben qui se moquerait d’abord bien de lui en apprenant qu’il avait choppé une gamine, puis qui l’écouterait lui raconter que c’était pas juste ça, que la gamine en question c’était la pupille de Cormag Scrimgeour, mais qu’il était amoureux d’elle et qu’il n’y pouvait rien, qu’il n’y comprenait rien.
C’était stupide tout ça. Il avait envie de s’arracher la tête, de courir à l’extérieur et de hurler, mais à la place il restait là, comme un imbécile, à danser avec une sorcière noire.
Ridicule.

Et puis elle revint. Avait-elle oublié un sac, un manteau, de dire au revoir à un de ses potes ? Alec ne chercha pas beaucoup plus loin, il avait loupé trop de fois les occasions qui s’étaient coulées dans la soirée. Tant pis pour la fierté, tant pis pour le regard des autres, tant pis pour Bleuann et Green qui pouvaient bien le rouler de coup à la sortie de la boîte.
Il planta la rousse sur la piste de danse, bouscula Hannah – ou Kriss, merde, il ne savait plus – qui dansait à quelques pas et rejoignit Sam.

– Je ne suis qu’un connard.

Il glissa ses doigts dans ses cheveux, trop honteux de son propre comportement pour oser l’embrasser.

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMer 17 Mar 2021 - 14:44

Tu sens bien que cet homme n’est pas à toi. Son baiser n’est pas concentré, pour peu tu pourrais presque le sentir fuir contre ta peau alors que tu as passé tes mains autour de son cou pour le retenir à toi. Ça t’est égal de savoir qu’il pense à une autre car c’est ton cas également. Malgré les mois qui ont passé pour lentement se transformer en années, malgré les corps, malgré la drogue dans tes veines, ton cœur tout entier appartient encore à Ange.
Green avait eu raison lorsqu’il t’avait dit que coucher avec lui ne faisait pas de toi une gentille. Mais ça faisait de toi quelqu’un avec une blessure dans la poitrine et ça, tu ne savais pas le gérer.
Comment faisait ton frère pour ne pas penser, tous les jours, à Anja ? Est-ce qu’il trouvait son répit dans Elaïa ? Peut-être que tu devrais avoir un enfant également ?
Tu détaches ta bouche de celle de Meyer et regarde ses pupilles enfermées entre ses cils, les traits parfaits de son visage, le mouvement de ses cheveux, son corps qui se dessine sous le contact de ta main. Il pourrait faire un bon géniteur, il n’aurait jamais à savoir. Tu l’emporterais dans une toilette, tu lui dirais que oui, bien sûr que oui tu as des runes pour empêcher cela, puis tu lui ferais un enfant dans le dos. Une cousine pour Elaïa qui pourrait aussi apprendre le surf. Peut-être qu’avec un bébé entre les bras, Ange te reprendrait ? Il adore les enfants, Ange…

Mais tu sens que le futur père est toujours ailleurs, fouillant la salle du regard et tu as peur qu’il t’échappe, qu’il essaie bêtement de retrouver ton frère – tu n’es d’ailleurs même pas sûre qu’il l’attende car tu n’as senti dans l’autre femme au moment où Green est sorti, aucun désir, juste une cassure. Tu as peur de la voir revenir et te voler ton plan qui, sous l’effet de la drogue, te paraît vraiment génial.
Tu t’apprêtes à l’attraper par la main pour l’emmener dans les toilettes lorsqu’il te parle d’une obscure histoire de ton frère qui aurait agressé cette inconnue et tu comprends qu’il n’est pas encore prêt. Tu décides donc plutôt de faire monter la température, mais pas l’alcool – il ne faudrait pas qu’il ne soit plus en capacité de venir – et lui propose plutôt de retourner danser.
La musique échauffe les corps et tu te frottes langoureusement à lui, malgré l’air absent et le vacillement sur ses pieds. Il n’est pas du tout en rythme, comme décalé du monde qui l’entoure, mais tu es décidée à concevoir. Tu as fait le calcul dans la tête et il te semble que c’est la bonne période. Et puis, vu le nombre de bambins Soul dans chaque génération, c’est bien la preuve que votre famille a des gènes particulièrement fertiles, non ? Et ce mec aussi, sans doute, la nature ne peut pas décemment créer des choses aussi belles sont qu’elles soient reproductibles.

Mais soudain le froid, alors que tu allais l’attraper par la nuque pour l’embrasser à nouveau, il te repousse et s’éloigne de toi sans même un regard ou un mot. Tu suis des yeux son parcours jusqu’à la gamine qui, miraculeusement, a réapparu.

– Ce mec est un crétin.

Ta voix grince entre tes dents.

– Je suis bien d’accord.

C’est une jolie brune un peu trop éméchée qui t’a répondu. Tu la regardes un instant, la trouve vraiment très belle et passe une main le long de sa colonne vertébrale.

– Tu aurais envie de sortir fumer ?

Cette femme n’est clairement pas du même niveau que Meyer et est très probablement incapable de te donner des gosses, mais tu es fatiguée par la situation et tu as envie de dormir dans les bras de quelqu’un.
Sans un regard en arrière, tu ressors avec la brune sur hauts talons accrochée à ton bras.

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« Dans presque tous les mythes fondateurs, personne n'a de pire ennemi que son frère, si ce n'est son père qui, craignant une alliance des frères contre lui, prend parfois les devants et les tue. »

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Sam Carver
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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMer 17 Mar 2021 - 15:21

Quand enfin je m’oublie, je deviens juste la musique. Il y a quelqu’un à mes côtés, j’devrais vraiment arrêter de geindre parce que le gars que j’veux, ne me veut qu’à moitié. J'devrais profiter d'avoir le meilleur pote du monde, une boite de qualité, du fun en barres. Et pas Alec. Alec, alec, alec.

Même s’il dit m’aimer. Il le dit, c'est vrai, mais on ne fait pas ça aux gens qu'on aime.

C’est idiot.

Je ne suis pas l’héroïne d’une comédie romantique débile. Après la fin du film, il se passe toujours des trucs, les gens se séparent, se trompent, font des gosses qu’ils regardent même pas, se quittent, baisent, meurent.

Je n’aurais jamais d’enfants.

Et là alors, Alec arrive subitement, se décolle enfin, enfin, enfin de l’autre femme. Il me rejoint et je vois qu’il est défoncé.

– Je ne suis qu’un connard.
- Alec.

J'dis ça juste pour avoir son prénom dans ma bouche à moi comme une subite marque d'appartenence, pour rendre ça plus réelle. Est-ce qu'on nous regarde, est-ce qu'on se questionne ?

Et elle l’embrasse alors que lui même se retient.
Bien sûr que j’m’accroche à lui et que je l’embrasse de tout mon soûl, de toute mon âme, le corps intégralement tendu vers lui. J’ai l’impression d’avoir été assoiffée tout ce temps. Ses doigts savent faire, ses lèvres aussi, il a un goût d’acide sur la langue, et ses épaules et son dos, elle en pleurerait presque de décharge. Mais je sais aussi qu’il est high.

Et qu’il est tard ; ses collègues sont-ils seulement toujours ici ?

Je me décolle finalement.

— T’es défoncé, Alec.

C’est pas un reproche mais un constat, triste, mais réaliste. On vient embrasser la jeune poupée quand on en a le courage, et s’il se prend en pastilles c’est plus pratiques. Mais je ne râle pas pourtant, je me tiens toujours aussi proche de lui, oublié, Bart, oublié, l’inconnu brun, oubliée, Maud.

Oubliée, moi-même.

Tant pis si tu m’ignores et si je dois jouer de ta jalousie pour t’avoir. Tant pis si c’est pas toi qui viens tout seule, tant pis si je dois m’émietter pour t’avoir, tant pis si tu m’assumes qu’à mi-temps, tant pis si tu m’aimes pas en entier, tant pis si tu vas embrasser d’autres meufs pour mieux me retrouver, tant pis si t’es drogué et moi misérable, tant pis.

Tant pis tant que je t’ai, tu vois.

[i]Elle pense à Ismaëlle à qui elle racontera ça qui lui enlèvera la clope des lèvres, la foutra devant des gaufres et lui dira d’un air triste, j’sais qu’on n’est pas prêt tant qu’on n’est pas prêt, mais quand tu seras prête, et puis un peu après, tu sauras alors à quel point c’était toxique. Et tu te diras, ça, plus jamais, oh, ça non plus, et puis ça, ça non plus. Tu sauras tout ce que tu voudras plus jamais et, l’air de rien, ça sera grâce à ce gars là.

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMer 17 Mar 2021 - 16:23

– Alec.

Son prénom entre ses lèvres et le monde qui frappait trop fort contre sa tête. C’était toujours la même chose pour Alec ; il avait envie de disparaître, de s’enfoncer, de s’échapper de tout ce chaos. Il pensa à Green qui pouvait aller surfer sur des plages avec sa fille et se dit que lui aussi, finalement, aurait bien aimé vivre au bord de l’eau pour construire des châteaux de sable et goûter le sel. Une maison sur le rebord de l’océan pour se couler hors du monde, là où le regard des autres n’existerait plus, à la frontière de l’univers, juste un peu de bonheur et de quotidien ancré. Sam à ses côtés avec des rubans dans les cheveux et sa main dans la sienne, juste Sam et lui et plus de question sur leur différence d’âge, d’expérience, sur l’existence du bien et du mal, simplement recréer leur histoire loin des clichés manichéens de la société.
Mais combien de temps tiendraient-ils avant que tout n’explose ? Avec que des mots en forme de paillettes, s’accumulent un peu trop comme de la poussière sur les meubles ? Avant que sauver des gens, chacun à leur façon, ne leur manque trop ? Avant que les châteaux de sable deviennent des pâtés laids et terribles ?

Il repoussa le bruit des vagues et déposa ses lèvres contre celles de Sam. S’il ne comprenait pas bien tout cette soirée, il savait que sa bouche trouvait toujours celle de la jeune femme, comme si elles avaient été moulées l’une sur l’autre. Et il se sentit infiniment plus présent dans ce baiser que contre les dents de la sorcière noire, Bleuann à qui il ne pensait déjà plus. Non, dans cet instant il ne vivait que pour Sam, c’était sa plage à lui au bord de l’océan, son moment dans les châteaux de sable avant que la marée ne vienne pour les ramasser, avant qu’elle ne se décolle de ce baiser.

– Tu es défoncé, Alec.

Il cligna des yeux, presque surpris par cette vérité, mais elle avait raison. Il avait choisi la petite pilule bleue parce qu’elle lui rappelait ses yeux et qu’il avait envie de les avaler, d’ouvrir grand la bouche et de la manger en entier, de la gober comme un crapaud et un insecte, mais rien, vraiment rien ne faisait plus de sens dans sa tête.

– Je sais pas pourquoi j’ai fait ça.

Il avait baragouiné ça, mais c’était un mensonge, il savait très bien pourquoi il avait accepté la drogue que lui tendait Bleuann. Il l’avait acceptée, lui qui avait comme maigre expérience avec la drogue un ou deux joints fumés pendant son adolescence, parce qu’il avait eu mal, tellement mal de la voir danser avec un autre et de se sentir incapable de combler la distance pour danser avec elle.
Une fois de plus les rôles étaient inversés. Il n’était qu’un gamin quand elle détenait toutes les réponses de l’univers.

– Et pour…quoi…pourquoi tu n’es pas finalement partie avec Green ?

Se raccrocher à des comètes ou poser les mauvaises question pour mieux se crasher sur la Terre ferme.

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMer 17 Mar 2021 - 17:01

Elle ne sait pas encore what’s coming. Et c’est tant mieux pour elle, elle se serait fracassé le crâne contre un mur plutôt que de vivre ce moment. Mais on ne choisit pas toujours dans la vie et les secondes finissent bien par passer.

Dommage, dommage, dommage.

– Je sais pas pourquoi j’ai fait ça.

Elle s’en doute, à vrai dire, mais il est défoncé, et il a même pas l’air de kiffer sa perche. Elle n’a rien à lui répondre de toute façon, comme d’habitude, si peu de mots à opposer à leurs différences. Elle croyait, y’a bien longtemps, qu’après trente ans on était adulte, on savait, on se connaissait assez pour s’ancrer et ne plus en démordre.

Alec avait l’air aussi perdu qu’elle, sans plus aucune maitrise de rien.

Et puis là… là… là.

– Et pour…quoi…pourquoi tu n’es pas finalement partie avec Green ?

J’hausse un sourcil, relève mon regard jusqu’au sien et je dis en souriant :

— Qui ?

Et j’suis prête à lui dire, parce que j’voulais pas de lui, je voulais toi ! Je voulais toi ! Rien que toi, même si c’est un mensonge, c’est lui qui m’a jetée apr

quand

oh, quand le prénom se fraie douloureusement un passage dans mon esprit, quelque chose d’enfoui aussi loin que je l’ai pu et

je réalise avec horreur

les yeux chaud et le sourire prudent ; est-ce qu’il m’a reconnu ?!

— Oh, je dis d’abord, mais j’en garde la bouche ouverte. Mes yeux fouillent le vide.

La boite de nuit se met à tourner avec une violence rarement éprouvée. Un psy aurait dit que c’était fait exprès, plaire à ses agresseurs, sorte de rédemption ou de pouvoir ; est-ce qu’il M’A RECONNUE ?! Est-ce qu’il a JOUÉ QUAND MÊME ?

— Je-je-je

Je tremble et je vais m’effondrer je crois, je titube, file vers la sortie.

— Non non non non non non.

Je sors de la boîte en chialant, sans vraiment vouloir chialer. Je ne sanglote pas — pas de hoquets non plus. Quelle conne quelle conne mais quelle putain de grosse conne !
Je suis totalement dégoûtée, et je rends l’intégralité de mon estomac sur le trottoir.

— Sam ! lance Bart à la volée et en cinq secondes il a une main sur mon dos et l’autre sur mon front.

Mais je m’essuie déjà la bouche. Je sors un mouchoir en tissu et m’essuie le dessous des yeux, le mascara sur mes joues.

J’dois pouvoir me faire effacer ça du cerveau non ? Qu’on m’aide, qu’on me lave, qu’on me laisse pas avec ça.

Par pitié.

— Alec, je supplie du bout des lèvres. Je ne sais même pas s'il est sorti avec moi, je m'appuie d'une main sur Bart qui ne comprend absolument pas ce qu'il se passe. J'me sens répugnante, en sueur, sale et souillée. Et j'ai fait que l'embrasser. L'aurais-je suivi s'il m'avait proposé du sexe ? L'aurais-je reconnu une fois là bas ?

J’vais mourir, voilà. C’est tout ce qu’il me reste à faire ? Comment est-ce que j’ai pu ne pas le reconnaître ?

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMer 17 Mar 2021 - 18:47

Qu’est-ce qu’ils étaient au fond ? Pas vraiment un couple, en tout cas pas dans les notions de couple traditionnelles. Lui l’aimait et elle, elle, elle avait 18 ans. Ça donnait quoi le mélange de leurs angoisses ? Deux être perdus qui se cherchaient dans la nuit ? Deux astres seuls dans l’univers qui s’était agglutiné l’un à l’autre à défaut de trouver mieux ? Alec sentait son corps entier le picoter, il avait trop chaud, envie de se déshabiller et tout ce qui se passait dans son crâne n’améliorait pas ce sentiment de chaleur qui ronronnait en lui.

– Qui ?

Green. Green et la plage, les vagues, l’odeur du sel et le livre, mais c’est vrai il avait un livre qui était resté dans le sable, c’était quoi déjà, ça parlait d’écume et de nuit ou non, d’écume et de jour, il ne savait plus vraiment, il y avait eu le sable sous ses pieds et puis sous ses dents à cause du vent parce que Bleuann, Bleuann mais qui c’était déjà, il repense à une femme rousse avec des pilules dans les mains, et donc Bleuann et le sable alors que le sel lui colle dans le cerveau et l’eau aussi, il a soif, il veut boire un océan, mais une connaissance en lui, lui dit que ça serait une erreur, l’eau de mer ça ne déshydrate pas et ça fait vomir, oui, vomir serait probablement une bonne idée, il avait pris quelle pilule déjà, la bleue, mais oui la bleue qui avait la même couleur que les vagues ou que les yeux de Sam, Sam qui est si belle devant lui.

Mais vous savez, quand on est amoureux, on est idiot.

Sa tête se remplissait d’eau.

– Oh.

Il y avait de la tension dans la voix de la jeune femme et Alec se demanda s’il pouvait l’attraper. La voix, la tension.
Mais quelque chose n’allait pas, ça martelait dans sa tête, les baleine qui criaient sous la surface, le chant des baleines, inspiration et écho, c’était beau le chant des baleines.

– Je-je-je

Elle tremblait. Il vit la chair de poule et il tendit sa main pour toucher son bras, ses doigts rencontrant les poils fins hérissés, petits pics de peau comme s’ils allaient s’arracher.

– Non non non non non non.

Les souris de la cuisine aimaient danser au son des chocs des rayons de soleil sur les robinets…

Sam avait disparu. Elle était sortie de la boîte alors qu’elle avait trop froid et lui trop chaud et il ne comprenait pas pourquoi. Mais il y avait autre chose, il devait y avoir autre chose, c’était quoi alors ?
Qui ?
C’était la bonne question ; c’était qui alors.
Et bien sûr que c’était l’homme de la plage, l’homme au goût de sel dans ses cheveux avec la toute petite fille qu’il tenait par la main, l’homme aussi avec du sang sur le visage, et du sang sur les mains, mais ce n’était pas son sang à lui, c’était celui de Sam, Sam qui criait face à son pire cauchemar, c’était ainsi qu’elle l’avait nommé dans la cuisine au sushis, les sushis faits avec du poisson, pas de la baleine, son pire cauchemar, un inconnu qui était son propre bourreau.
Sam.
Il courut à l’extérieur, la bile dans la bouche, juste à temps pour la voir répandre l’intégral de son estomac sur le trottoir, alors qu’un jeune homme – Alec cru l’avoir déjà vu, il faisait tourbillonner Sam, tourne, tourne petite danseuse – la rattrapait et plaquait une main contre son dos.

– Alec.

Tout s’éclaircit, comme si soudainement la ruelle devant la boîte de nuit lui était apparue en plein jour. Il marcha très clairement vers Sam et l’attrapa dans ses bras, la ramassa contre lui, la portant presque contre son torse, une main déjà en train de caresser ses cheveux, ayant totalement oublié l’autre bonhomme, le gentil, l’ami, celui dont il ne connaissait même pas vraiment le prénom et il n’y pensait déjà plus parce qu’il pensait à Sam toute entière dans ses bras.

– Ça va aller, ça va aller.

Ça va aller parce que je suis là maintenant, avait-il envie d’ajouter, mais il n’osa pas, parce qu’il savait qu’il aurait dû être là plus tôt, qu’il aurait dû ignorer les pastilles bleues, les pastilles rouges, Bleuann qui lui disait de se venger alors que c’était absurde, se venger de quoi ? Et le regard des autres aussi, pourquoi il écoutait toujours le regard des autres alors qu’un regard ça ne pouvait même pas s’écouter ?
Mais merde.

– Je suis là, Sam.

Il me faudra des mois, des mois, des mois pour que je me rassasie des baisers à vous donner. Il faudra des ans de mois pour épuiser les baisers que je peux poser sur vous, sur vos mains, sur vos cheveux, sur vos yeux, sur votre cou.

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMer 17 Mar 2021 - 21:17

Elle se gratte un bras, puis l’autre, comme si elle avait pu faire sortir ce qu’elle avait fait. Jamais elle n’a autant souhaité que le temps soit une dimension à explorer : le remonter ?

Le remonter par pitié.

Mais alors elle remonterait jusqu’où ?

Jusqu’à son père.

Jusqu’à cette nuit là avec son père.

Mais elle ne peut pas se blamer de n’avoir pas su ce qu’elle savait pas.

Ses sanglots arrivent enfin, véritable bourbier de souffrance dans lequel elle perd pied. Des étoiles noires dansent devant ses yeux qui captent plus que ombre et lumière, et la voix d'Alec qui fait de son mieux, mais qui ouvre en elle un gouffre sans fond. Des abysses infinie.

– Ça va aller, ça va aller.

Mais bien sûr que non, j’ai envie de hurler, mais bien sûr que non ! C’est la vie, ça va, puis ça va pas du tout, et là, ça va pas du tout, putain de ses morts, comment est-ce que ça a pu arriver, si y’a un destin, une raison à quoi que ce soit, pourquoi ?! Qui a laissé faire ça ? Et si rien n'a de sens alors autant s'auto détruire et je regrette de pas avoir de lame sur moi, j'voudrais les glisser sur mes chevilles et appuyer fort, d'un coup sec, trancher net, et contempler le sang qui sort d'elle, regretter au matin les piqûres aigues devenues croûtes, puis les gratter pour que ça saigne toujours, puis regretter et galérer à les cacher, mais continuer d'en créer des nouvelles.

– Je suis là, Sam.

Il est là c’est vrai, [i]et elle se prostre dans ses bras, s’agrippe à cette odeur qui lui permet de surnager encore un peu, regarde Bart dans les yeux, les doigts serrés sur Alec, pas prêt du tout à le lâcher :

— J’veux rentrer. J’dois rentrer f-faut que je rentre.

J’ai mal - j’ai mal - j’ai mal partout partout, mes tympans sifflent de la veille j’ai envie d’me doser avec une drogue ou de me faire engloutir dans l’océan, j’ai embrassé le gars qui m’a torturée, j’ai l’ai voulu, j’ai été délicate et je sais son goût maintenant ; m’a-t-il reconnu ?

Des années après ?

J’me retrouve à nouveau sujette à des spasmes, je me plie en deux mais mon estomac n’a plus rien à rendre, je suis hideuse et pathétique. J’entends Bart hésiter, il fait un bruit spécial quand il sait pas, et il dit :

— Mais vous êtes qui ?

Parce qu’il sait pas bien avec qui je veux rentrer, et puis, et puis moi non plus, je veux de l’eau chaude qui coule sur moi et nettoie ma crasse pour l’emporter dans le syphon, j’veux quelqu’un pour me raconter des trucs pour brosser les traumatismes et me dire la lumière, j’ai besoin d’être autre, d’être arrachée à moi, sale petite conne de Sloane putain, irresponsable, du plomb dans la cervelle ? ben pas du tout, et mon coeur se brise en deux, je me hais, je me hais, je me hais.

- ça ira plus jamais

et c'est la première fois qu'elle se l'avoue à voix haute quand bien même ça fait si longtemps qu'elle le pense.

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyMer 17 Mar 2021 - 22:25

Plus Sam était secouée par les sanglots, plus il la tenait fort, comme si, en la lâchant, elle risquait de se casser en mille morceaux. Mille pièces d’elle qui s’étaleraient sur le trottoir, se mélangeant aux éclaboussures de vomi et à la fumée des cigarettes qui se consumaient devant la boîte. Un puzzle éclaté sur le bitume.

– J’veux rentrer. J’dois rentrer f-faut que je rentre.

Alec caressa les longs cheveux, comme si sa main allait finir par s’incruster dans les mèches. Elle devait rentrer, bien sûr bien sûr. Mais où ? C’était où la maison pour Sam ? Chez Cormag Scrimgeour ? À Belfast ? À Strasbourg ? Ou plus loin dans son passé, la maison de son enfance ? C’était quoi « chez les gens », le home, sweet home qu’on aimait retrouver quand tout le reste s’écroulait ?

– Bien sûr Sam, où tu veux.

Il trouverait un téléporteur, n’importe qui pour aller jusqu’au bout du monde, s’enfoncer dans la terre. Ou il volerait une voiture, un hélicoptère, un avion pour s’envoler avec elle. Fallait pas qu’elle tremble Sam, fallait pas.

– Mais vous êtes qui ?

Alec releva la tête vers l’autre homme, comme s’il réalisait seulement maintenant qu’il était là, l’ami de Sam, ce genre de pote qui tenait les cheveux au-dessus des toilettes, qui traversait une ville entière avec un pot de glace lorsqu’il le fallait, qui réorganisait toute sa journée juste pour cinq minutes avec elle.
Est-ce qu’elle avait parlé à cet ami de lui ? Est-ce qu’elle lui avait dit Alec, Alec et les mots qui se bousculaient toujours faux dans sa bouche, celui qui disait je t’aime au milieu de la tristesse et elle ne comprenait pas pourquoi, celui qui laissait échapper des sorciers noirs. Ou Alec de la Saint-Valentin, celui qui la faisait jouir les soirs de solitude, celui qui la serrait fort dans ses bras avant de s’endormir dans le noir ?

– Je suis Alec. Son mec. Un de ses mecs. Celui de l’hôpital.

Si l’autre était magique et qu’elle lui avait parlé de lui, il comprendrait sans doute qu’il parlait de l’IBMM. S’il n’était pas magique, c’était sans doute également les mots qu’elle avait dû utiliser pour le présenter. Et s’il n’était pas au courant pour lui…
Tant pis. Tant pis, il était là désormais et c’était tout ce qui comptait. Sam dans ses bras qu’il ne lâcherait plus.

– ça ira plus jamais

Elle avait murmuré cela tellement bas qu’il avait d’abord cru à une hallucination auditive. Puis lorsque leur signification l’avait enfin frappé, il la serra un peu plus fort, passant son bras sous ses jambes pour la faire décoller du sol, la porter contre sa poitrine, toujours plus proche de son cœur.
Il aurait aimé trouver les mots, lui dire que ça irait, mais tout dans Sam lui rappelait lui à 25 ans, après avoir découvert le corps sans vie de Nana, lorsqu’il avait débarqué aux Banquises pour se retourner l’estomac et la tête, du sang partout sur les mains, rouge vraiment très rouge, et qu’il avait tout lâché, le fil de ses pensées et de sa vie, pour s’évanouir dans les bras de Remy, sans même voir la guerre des larmes sur ses joues.
Il s’était reconstruit depuis. Il y avait eu des lendemains, des jours où il avait appris à aller mieux, à ne pas voir, dès qu’il fermait les yeux, l’image figée de la robe maculée de sa sœur. Mais comment expliquer ça aux sanglots qui mourraient contre son cou ? Si, en débarquant dans le bar ce soir-là, en s’écroulant contre Remy, son amie lui avait dit que tout s’arrangerait, est-ce qu’il l’aurait écoutée ?
Bien sûr que non, il n’y avait pas de mots assez fort pour combattre tout ça. Seul le temps pouvait combler les blessures.

Alors Alec ne dit rien, la serrant simplement un peu plus fort contre lui.

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyJeu 18 Mar 2021 - 9:41

Time goes by and still I'm stuck on you

Bart avait vraiment pas envie de la laisser partir — il n’avait pas vraiment les moyens de la garder ; se jouait sous ses yeux quelque chose qu’il savait ne pas pouvoir comprendre. Sam tirait son surnom de là : elle portait sur son dos une carapace, tout un monde, une planète même qu’ils voyaient tous. Personne ne pouvait y rentrer ou y mettre un pied.

Alec, visiblement avait eu le droit.

Il n’est pas jaloux, il ne comprend juste pas pourquoi.

– Je suis Alec. Son mec. Un de ses mecs. Celui de l’hôpital.

Il répond du tac au tac sans prendre le temps de réfléchir :

— Elle a pas d’autre gars j’crois, il reste que sa meuf… et encore.

et ça brise le coeur de Sam, qui s’entend dire à voix haute qu’il ne reste personne, une fille peut-être, et encore ?
Et encore ?
Et encore jusqu’à ce qu’elle parte ?
Mais il a bu aussi, Bart, et il s’ébroue en se rendant compte à quel point c’est pas la réponse qu’il faut et que tout le monde s’en fou. Alec. Ouais, il avait entendu parler de ce nom, et pas toujours en bien, elle revenait à Strasbourg, parfois pleine de cernes et de sourires, parfois son silence en parure et son coeur amoché en bandoulière.

I've been afraid, don't wanna fade out of my body
I've been astray, barely awake, floating above me
Covered in red, what can I say?

Mais Sam est quelqu’un de raisonnable, et elle se laisse bercer et met encore une poignée de minutes avant de redevenir tout à fait consciente d’elle-même. Le regard des autres, la boite, la France ; elle se fait honte.

Elle renifle une dernière fois. Se redresse. Son estomac fait des saltos dans son abdomen, mais elle ne se plaint pas. Essuie ses larmes, se relève, meurtrie.

Alors d’accord.
Ça sera comme ça, maintenant. D’accord.

D’accord.

Je m’éloigne d’Alec, j’ai envie de m’isoler dans un trou et d’aller mourir plus loin, ne pas me dépiauter devant les gens que j’aime. C’est égoïste et protecteur à la foi ; comme les vieux chats.

— Désolée.

Le tantrum est passé, ugh ! Sacrée Sam, la vingtaine et à piquer une crise comme un six ans. Je ferme les yeux, et de lourdes larmes viennent soulever mes paupières pour fuser sur mes joues. J’offre aux garçons un sourire penaud.

Is every last soul just fucking me over?

Je danse sur les morceaux de ma propre personne, c’est écoeurant. Je suis à Berlin, dans la ville dans laquelle j’ai grandi, j’en connais les planques et les coins pour pisser, mais pas capable de reconnaître le visage du gars qui m’a cassée en deux. Des gars ; des gens.

Je papillonne des yeux, ça veut pas s’arrêter de pleurer. J’ai envie de détruire sur mes poignets les runes restantes pour me noyer dans les autres et y trouver une porte de sortie, mais après avoir été enchaînée toutes ces heures, je risque de râcler des gens même loins. Même Alec, qui sait.

Même Alec ?

Casser la coquille, rafler le prix.

Je serre les dents.

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyJeu 18 Mar 2021 - 12:36

Peut-être bien depuis la première fois depuis des années, peut-être même avant la mort de Remy, Alec sentit une rage puissante et dévastatrice racler contre ses côtes. Le genre de rage assassine qui pousse à tuer, la même qu’il avait ressentie le jour où il avait enfin découvert qui était le responsable du meurtre de sa famille. Il ignorait à quel point il était lui et à quel point c’était la drogue qui parlait, mais il se revit très clairement sur la plage avec Green, à sauter sur l’autre au lieu de se pisser dessus, lui sauter dessus en étant conscient de sa prochaine mort, mais avec l’espoir fou de le blesser, au moins un peu, de lui faire autant mal que ce qui se vivait cette nuit-là sur ce trottoir.
Puis de mourir dans la souffrance, parce que finalement c’était tout ce qu’il méritait, lui qui était aussi coupable que tous les autres, qui se donnait des beaux airs mais qui au final sauvait la vie à des sorciers capable de déchirer aussi fort celle qu’il aimait.

– Elle a pas d’autre gars, j’crois, il reste que sa meuf… et encore.

La voix de l’autre le sorti de ses pensées. Elle n’avait pas d’autre gars, juste lui. Mais l’avait-elle vraiment ? Ils étaient quoi l’un pour l’autre, c’était toujours la même question qui revenait. Parce que si ça faisait du bien, si ça lui paraissait essentiel, c’était aussi tellement dévastateur et douloureux, eux deux.
Il n’était même pas capable de l’assumer devant les autres, même pas capable de balayer d’autres regards pour se fondre jusqu’à elle, et tant pis pour les messages de Ben, et tant pis pour tout le reste, pourquoi c’était toujours si compliqué les relations ? Il y avait toujours quelque chose de maudit entre les êtres. La barrière de l’âge, de la race, de la magie, de l’organisme, de… de… de.
C’était quoi le choix qui restait ? Accepter la solitude ou se mentir à soi-même ?
Alors il serra Sam un peu plus fort contre lui, capable de rester des heures debout dans cette allée, à simplement chercher les battements de son cœur pour être sûr qu’elle ne parte pas dans ses bras.

Puis la tension terrible qui envahissait tout sembla redescendre et la jeune femme s’ébroua, comme à la sortie d’un long voyage, avant de se redresse. Il la reposa sur le sol et la regarda faire quelques pas, chaque déchirure était un peu plus profonde entre eux.

– Désolée.

Et ce simple mot lui fit plus de mal que tous les autres.
Alec resta là dans le vent, à observer les larmes qui tourbillonnaient sur les joues de Sam dans une danse triste et sans musique. Tout autour d’eux il y avait des gens ivres, des gens défoncés, en train de faire la fête sans se rendre compte de ce qui se vivait devant eux. Des gens décalés qui appartenaient à la musique de la boîte, le roulis constant et électrique sur lequel il dansait, pendant que Sam et Alec s’échouaient sur des trottoirs.
Mais si c’était si douloureux dans les veines d’Alec, pourquoi est-ce que le monde autour de lui ne s’écroulait pas ? Château de cartes de l’égocentrisme humain.

– Rentrons

Il avait tendu la main vers elle, en utilisant le nous. Rentrons ensemble ça voulait dire. Parce que je suis là, aussi. Beaucoup de choses qui ne savaient pas s’exprimer dans un seul mot.

Et les contours du monde, dessinés à la craie, se déchiraient.

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyJeu 18 Mar 2021 - 16:31

Ce n’est pas le soleil qui me tire de mes rêves, mais un cauchemar d’enfant. Je tombe, je tombe à n’en plus finir, et mon corps, préparé à l’impact, saute presque du lit lorsqu’il arrive enfin.

Je ne sais pas où j’étais avant, je ne sais pas où je suis à l’instant. La pièce sent le propre trop propre ; elle est glacée. Je fais courir mes doigts sur les couvertures lisses. J’ai un mal de crâne qui me force à me rallonger doucement, le cerveau dans un étau. Une plainte essaie de passer la barrière de mes lèvres mais ma voix cassée ne produit aucun son. Je roule sur le côté, y trouve Alec. Je m’enroule contre lui, sans pudeur, sans retenue, je le serre aussi fort que je peux. Les souvenirs de la nuit me reviennent par vagues mais je les laisse rouler, comme s’ils ne me concernaient pas, ne me concernaient plus. Comme si ça n’avait jamais été moi.

Je me prépare, certaine de ce que je veux dire. C’est important, et y’a pas moyen que je n’en dise que la moitié.

— Je t’aime, je dis à haute voix.

Elle est rauque, mais c’est dit, et je le pense d’une manière étrangement apaisée. Il est là, moi aussi ; je pourrais dire que c’est tout ce qui compte. Mais c’est pas vrai du tout, et j’ai peur de ne lui dire ces mots rien que parce qu’il m’a sauvée. Princesse en détresse.

J’en sais rien.

J’en sais rien mais je le pense assez fort pour lui dire là, maintenant. Et en faire un souvenir pour plus tard. Est-ce qu’il serait doux ? Sucré ? En demi-teinte ?

Je le relâche doucement et m’assied en tailleur sur le lit trop dur, trop épais. Je ne sais pas où nous sommes mais ça m’importe peu, je porte son haut. Il sent tout à fait lui et je me sens quand même chez moi. Enfin, l’un de mes chez moi. À cet instant, Ismaëlle, les plaids, l’odeur de vieux chiné des meubles d’occas ne me manquent pas. Je suis parfaitement là, après avoir été aussi parfaitement détruite.

Et dans le noir, j’énonce :

— Je sais qu’on est sacrément bancals mais j’ai vraiment, vraiment très peur de te perdre.

Je passe mes doigts sur mon visage pour me sentir réelle.

— De tout ce que je ne suis pas, tu sais ? Trop conservatrice, pas l’exorciste que tu peux supporter, trop jeune. Ça fait rouler mes niveaux d’anxiété au sommet du plafond, c’est impossible à raisonner.

Ma voix à l’air d’appartenir à un film dans le calme de la chambre. Désolée de te lâcher ça au museau, Alec.

— Et alors je m’éloigne, parce que je ne connais pas d’autre façon de se protéger que de partir.

Comme mes parents.
Laisse moi rester proche, sans me rassurer, parce que je n'ai pas besoin de tes mots mais j'ai désespérément besoin que t'aies une meilleure opinion de moi. Sans ça, je me souille, Alec.

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyJeu 18 Mar 2021 - 17:50

La suite de la nuit était chaotique dans l’esprit d’Alec. Elle attrapait sa main, un taxi, sa chambre d’hôtel, un passage sous la douche pour enlever l’odeur de vomi… Et puis les draps et la sensation de tomber à tout jamais, alors que la drogue redescendait dans son esprit. Puis il avait sombré dans un sommeil difficile où tout tournait beaucoup.

Quelques heures plus tard, ce fut l’étreinte chaude d’un corps contre le sien qui le réveilla. Il sortit du sommeil pour s’y accrocher comme à une bouée de sauvetage. Des morceaux de la nuit qu’il venait de vivre lui arrivaient par vague, lui donnant une nausée renforcée par la douleur sourde dans sa tête. Mais les bras autour de lui étaient son ancre, son maintient dans le monde réel et il s’y blottissait entièrement.

– Je t’aime.

La voix de Sam dans le noir, un phare qui illuminait le désespoir avec violence. L’écho de ces mots se répercuta jusque dans le ventre de l’homme avec tant de force qu’il sourit à la nuit. Puis lorsqu’il la sentit se détacher de lui pour s’asseoir dans le lit, il se retourna vers elle, se redressant pour embrasser ses lèvres avec douceur, malgré le mal de mer qui nageait entre ses tempes.

– Je sais qu’on est sacrément bancals mais j’ai vraiment, vraiment très peur de te perdre.

Dans l’obscurité, il la vit passer ses doigts sur son visage, comme si elle vérifiait qu’elle était toujours elle, qu’elle n’avait pas disparu pendant la soirée, aspirée pas tous les événements.

– De tout ce que je ne suis pas, tu sais ? Trop conservatrice, pas l’exorciste que tu peux supporter, trop jeune. Ça fait rouler mes niveaux d’anxiété au sommet du plafond, c’est impossible à raisonner.

Quelque chose courut le long du bras d’Alec, un frisson qui remonta jusqu’à sa nuque.

– Et alors je m’éloigne, parce que je ne connais pas d’autre façon de se protéger que de partir.

La main du guérisseur tâtonna les draps jusqu’à trouver celle de Sam dans laquelle il enlaça leurs doigts. Lui aussi avait peur. Peur lorsqu’il la regardait repartir à Belfast qu’elle ne veuille plus jamais revenir. Peur de l’imaginer se prendre une balle perdue, ou une balle pas perdue du tout, qu’elle lui soit arrachée à sa vie. Dans ses cauchemars revenaient parfois l’image de son visage et le sang qui y était collé, agglutiné, le regard terrible d’Anja au-dessus d’elle.
Alec, comme la plupart de ses collègues, redoutait toujours d’arriver trop tard vers un corps, d’être totalement impuissant, incapable de le sauver. Mais avec Sam c’était devenu une hantise, de la voir disparaître elle aussi, de la voir mourir, ou même de la voir vivre, mais loin de lui. C’était terriblement égoïste, de le réaliser ainsi, de l’étaler dans sa conscience, de capturer l’image de la jeune femme pour l’emporter partout avec lui. Mais c’était une réalité qui l’étranglait par sa vérité : elle était essentielle à sa vie.

– Je t’aime aussi.

De son bras libre, il l’entoura afin de la ramener un peu plus contre lui, déposant ses lèvres sur ses cheveux encore un peu humides.

– Et j’aimerais qu’il n’y ait pas ce bouclier pour que tu puisses voir en moi à quel point je te trouve extraordinaire et forte.

Et comme tout le reste, vraiment tout le reste, n’avait plus aucune importance.

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MessageSujet: Re: Tanzen wir !   Tanzen wir ! EmptyVen 19 Mar 2021 - 9:52

Je sais bien que je lui lâche ça comme ça, au beau milieu de la nuit. Il doit se demander parfois, pourquoi. Qu’est-ce qu’il se passe pour que la nuit je me réveille pour une grande tirade, c’est quoi mon problème au juste pour que j’me sente obligée d’aligner tous ces mots, quand son crâne doit être à présent un véritable bocal à poisson.

Je sens ses doigts dans ma main, et je sais que je n’aurais pas de réponse. Ni de discussion. Si ce soir il s’est traité de connard pour m’avoir traitée comme un service et non comme un humain, il ne battra pas en brèche cette faille. Je serre ses doigts, pas très patiente mais acculée.

– Je t’aime aussi.

Il m’attire à lui et je me laisse aller, son corps comme un refuge, un navire dans la tempête. Pas toujours celui que je voudrais, pas toujours le plus confortable ; d’immenses vagues balaient parfois le point pour me noyer, inondent les cales. Mais tant pis.

– Et j’aimerais qu’il n’y ait pas ce bouclier pour que tu puisses voir en moi à quel point je te trouve extraordinaire et forte.

Le sentiment qu’il esquive la conversation passe un moment par son esprit, très vite repoussé par celui de la compréhension. Il ne se rend pas compte ; il veut juste garder ça. Forte et extraordinaire. Les mots restent des mots pour la jeune femme qui se dit, mais, mais, mais enfin Alec, ça ne t’empêche pas de ne pas me vouloir par peur d’être le mouton noir. Forte, super, mais…. mais…. je ferme les yeux. Pourquoi me torturer ? Pourquoi essayer d’obtenir de lui ce qu’il n’a même pas conscience d’avoir ; ce qu’il n’a peut-être même pas. Mais je resonge à ses mots, j’aimerais.

J’aimerais qu’il n’y ait pas ce bouclier.

C’est idiot, déjà, parce que je ne verrais sûrement pas ça avec son bouclier, mais je me rapproche subitement, brûlée par ma propre magie. Autant de doigts et de tentacules qui voudraient s’immiscer dans ce qui lui a été interdit pendant des années. Je viens m’asseoir entre ses jambes pour l’enlacer. Face à lui, les jambes autour de son dos et mes bras autour de son cou, je souffle à son oreille :

— Alors fais moi de la place.

Elle est tellement persuadée que c’est possible que ça ne lui effleure même pas l’esprit qu’elle puisse échouer. Véhémente Sam, adolescente, Sam. Elle a attend des niveaux que Cormag, même s’il ne l’avouera pas, ne soupçonnaient pas, et se glisse dans son pouvoir toujours plus de force, de détail. Véritable tsunami qui peut ramener à la surface le pire et éteindre le meilleur ; inverser la tendance en gommant les traumatisme et les échardes restantes. Effacer ce qu’on n’a plus vraiment conscience de garder, de toute façon. Ou faire une plongée en eaux troubles, tout regarder sans déplacer le moindre verre. Le chien fou qu’était sa magie est devenu un serpent silencieux, intelligent, fin. Mais qu’as-tu à montrer, Alec ? N’as-tu donc vraiment aucun secret ? Ne voudrais-tu rien protéger des yeux bleus de Sam, de la loyauté de Sam, de la famille de Sam ?

De l’avidité, de Sam ?

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