Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen

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 Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen

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Louis M. Jørgensen
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MessageSujet: Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen   Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen EmptyDim 14 Oct 2018 - 23:28

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“Le silence oblitère tout.”
La moindre des qualités que doit posséder un
homme d'honneur consiste à garder un secret.
La plus grande consiste à oublier ce secret.

Les yeux fixés sur le plafond. La lumière qui passe par la fenêtre. Le brouhaha du couloir. Une infirmière passe. La télé s'allume. C'est le repas du midi. Dégueulasse. La télé s'éteint. Le docteur est là. Le livre est fini. La séance de kinésithérapie aussi. Les yeux sur le plafond. La lumière qui s'essouffle. C'est comme un éternel recommencement, sans arrêt. Les journées sont les mêmes. Et je ne parviens pas à trouver la réponse à cette question qui m'obsède. Mon flanc gauche me gratte. Le reste d'une blessure, cicatrice blanche, s'étire quelque peu. La peau s'est ressoudée il y a des années maintenant. Mais de temps en temps, c'est comme un frétillement de douleur, un chatouillement vivace. Je me demande depuis combien de jours maintenant je suis là, une main entravée par des menottes à ce lit médical. Combien de semaines ? De mois ? D'années ? Approximativement trois ans et demi maintenant, à ce qui se dit. Moi je ne dis rien. Mais on me raconte beaucoup. J'ai passé plus de trois ans de ma vie dans le comas. Et le goût amer se répand à nouveau dans ma bouche. Je pourrai hurler à l'injustice. Mais je me tais, je ne dis rien.

Et la question, toujours la question. Je regarde la couverture qui me recouvre et les dessins ignobles qui la dessinent. Pourquoi n'a-t-on pas laissé IKEA s'occuper de la décoration ? Cela aurait été plus chaleureux. Et je ne dis pas ça parce que je viens du Nord. Le Nord... La neige était si blanche cet hiver là. Et si froide. Je vois encore la buée qui sortait quand je soufflais dans l'air gelé. Je tire un peu sur la menotte comme pour m'assurer qu'elle est bien en place. J'ai l'envie d'un rebelle, la rage d'un prisonnier, l'impuissance de l'ignorant. L'exorciste sur sa chaise, toujours sur sa chaise, abaisse sa tablette numérique d'un air réprobateur. Je le fixe effrontément. Je pourrai hurler. Il retourne à je ne sais quoi, ennuyé. Ennuyé je le suis. Ils le disent tous, dans le corps médical, que je pourrais partir, que je suis assez fort maintenant. Et cela fait une semaine que cela dure. Une semaine que le feu vert est allumé et que je reste à l'arrêt. Je tire à nouveau sur la menotte. Exaspéré, l'exorciste se lève.

- Tu sais ce que tu as à faire si tu veux sortir garçon !

Je fronce les sourcils. La question, encore ! Il me regarde en attendant quelque chose. Une pointe de colère se loge dans mon coeur. J'ai d'autres choses à faire. Bordel, j'ai tellement d'autres choses à faire. Mes pensées dérivent automatiquement sur Carla. Le souvenir chaud de ses lèvres, la caresse de ses seins contre mon torse, nos étreintes passionnées, nos discussions jusqu'à plus de trois heures du matin, nos regards enlacés, nos rires... Tout cela me manque. Et j'ai l'impression d'avoir perdu. La défaite cuisante de mon réveil est insupportable. Après tout, il me faudrait la réponse. Je ne veux que la revoir. Je n'étais pas supposé. Le tourment aurait dû finir. La certitude de cette possibilité est insoutenable. Je sais et je ne sais pas. Mais je ne peux pas le faire comprendre. Cette impossibilité rend mon colocataire parfois irascible.

- Bon, tant pis.

Il retourne sur sa chaise. Laisse moi partir ! Rien, pas de commentaire. Pourquoi ne me dit-il rien ? Peut être que je n'ai pas parlé. Je regarde mes main comme si elles étaient nouvelles. Et mes poings se serrent. Je veux sortir d'ici. Depuis que je suis réveillé, ça fait quoi, cinq semaines ? Je n'ai pas eu de visites autre que des exorcistes étranges, toujours les mêmes, avec de gueules tristes et une persévérance à pleurer pour un silence obstiné. Je ne comprends pas ce qu'ils veulent. Et je le comprends totalement. Ma tête me lance. C'est un balancement douloureux entre cette certitude et cette ignorance. C'est la question, toujours et encore la question.


Dernière édition par Louis M. Jørgensen le Jeu 5 Aoû 2021 - 7:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen   Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen EmptyMar 16 Oct 2018 - 22:55


"Que penses-tu du silence ?"


On peu parfois croire que le destin s'acharne contre soi. Tout semble aller mal et puis, soudainement, quelque chose apparaît, comme une lumière au loin. Et on s'autorise à ouvrir les yeux.



« On coure, on coure sans savoir où on va. »

J’ai l’impression que la routine s’est installée depuis des mois. Réunions, paperasses, dans une boucle infernale. Je me suis enfermé dans des habitudes agréables. Peut-être que j’ai voulu occuper mon esprit des choses de la vie, sans m’intéresser à mes propres sensations. Faut dire que mis à part Phil, Kelyann et quelques conservateurs réfractaires, y’a pas grand monde pour me tenir tête ou me sortir de mon costume de directeur. J’ai été assez occupé ces dernières semaines par un pic d’activité de noirs dans le secteur de Toronto. Y’a fallu signer des autorisations, valider toutes les missions, en corriger certaines, écouter les directeurs d’unités se justifier et défiler les uns après les autres en paraissant calé sur chacune de leurs thématiques. J’ai avalé un nombre incalculable d’informations et tout semble enfin commencer à se calmer.

Et ça tombe très bien.

Je ne me suis pas encore résigné à accepter mon ancienne mise à pied surtout considérant tout ce qu’Orpheo m’a fait subir par la suite en me mettant sur tous les dossiers traitant du Sri Lanka. Ça doit bien faire un an maintenant, non ? Ça doit surtout bien faire des mois que je n’ai pas vu ou entendu parler de Simje. Oh si, pardon, j’ai vu passer son nom dans le compte-rendu de ce mois-ci. Il paraît que l’ancien directeur de Pologne s’est fait tué pendant une réunion. Et il a été convenu d’un commun accord que Simje le remplace. Je ne suis donc plus le seul très jeune directeur. Fantastique. J’ai pas mal hésité à lui envoyer un message pour le féliciter et j’ai fini par le faire. Par message, juste. Ce serait bizarre de l’appeler, non ? Je ne sais pas du tout.
Enfin, le dossier Simje, ça me prend une étagère à part entière. Et on n’est pas là pour parler de lui aujourd’hui.

Non, comme je devais m’y attendre de la part d’Orpheo, il semble que l’on m’ait caché de très importantes informations après m’avoir refilé un joli bébé dans les bras, pour changer. Le bébé, c’est Louis. Louis Jørgensen. Le nom de famille, il pourrait porter à confusion avec le mien, mais à vrai dire, Louis, c’est un peu un membre de ma famille. Par le cœur. Une sorte de petit frère. Forcément, quand on m’a appris qu’il avait été retrouvé on ne sais où complètement inconscient, je me suis emparé de l’affaire et je l’ai envoyé en soins au Canada pour le garder sous mon aile. Orpheo n’a pas trop râlé à ce moment et le dossier est passé en confidentiel. Et puis le temps est passé. Sans l’oublier pour autant, j’ai lentement commencé à désespérer. Et l’occupation est venue masquer sa présence. Phil. Simje. Kelyann. Garrett.
Ça va bien faire quatre ans, non ?

Il y a un homme qui est rentré dans le bureau et m’a simplement dit, de but en blanc, que Louis était réveillé. Comme ça. Comme s’il s’agissait de me demander quelle glace je préfère. Je lui ai tiré la tête du siècle avant qu’il ne poursuive d’un air nonchalant que ça faisait en fait cinq semaines mais qu’il avait ordre de rien me dire. Ça y est, maintenant Orpheo pense que je suis fragile. Fantastique, j’avais vraiment besoin de ça. Ou alors, ça y est, il ne me fait plus confiance ? Ça promet en étant directeur. Et je ne suis pas prêt à lâcher ce poste, c’est moi qui vous le dis.

Le conservateur-pigeon voyageur n’est pas sorti de la pièce que je me saisis immédiatement de ma veste. Trois pas plus loin et c’est au tour de l’écharpe et du manteau. Je ne lui jette pas un seul regard et prévient Phil de prendre le relais sur la paperasse. Louis. Je n’y croyais plus. Sincèrement, j’ai perdu espoir passé la troisième année. Et là, on m’invente son réveil ? Cinq semaines après, en plus ?! Comment personne n’a-t-il pu se dire que prévenir le directeur qui s’occupe de l’affaire, ça pouvait être un bon point de départ ? À qui on est allé rendre compte de l’affaire, si ce n’est moi ?
J’inspire profondément et laisse échapper un nuage de fumée à cause du froid. La température est descendue d’un seul coup ici. Peut-être que ça va remonter. Peut-être pas. Je fonce dans la voiture et direction l’IBMM à Gatineau.

J’arrive, passe dans une aile totalement empruntée par Orpheo et laisse mes pas me guider jusqu’à la chambre. J’ai l’impression que c’était hier. Quand ils l’ont déposé. Ça me paraît presque trop beau. Pourquoi maintenant ? Est-ce qu’un groupe de conservateurs m’attend derrière cette porte pour se moquer de moi ou féliciter ma réactivité ? Je ne pense pas. Et auquel cas, j’en ferais volontiers de la charpie.
Je pousse lentement la porte d’hôpital et aperçoit d’abord un homme assis sur une chaise, l’air de s’ennuyer fermement, sur son téléphone. On ne lui a pas dit que c’était interdit ici ? Je pousse un peu plus la porte et aperçoit enfin le blond. Il est maigre mais dégage déjà beaucoup d’énergie. Pas de doute possible, il ne s’est pas extrait des limbes depuis peu.
Les larmes que je pensais avoir définitivement perdues viennent troubler ma vue mais je me ressaisis immédiatement. J’avale ma salive et dirige mon regard vers l’homme tourné vers moi.

-Vous pouvez nous laisser ?

L’homme ne semble même pas hésiter. Il reste assis, les jambes écartées, avachi sur son siège. Bon, d’accord, il y a un moment, je m’étais dit prêt à passer outre mes remises en question sur les ordres d’en haut, mais là, ça commence à me pomper l’air sérieusement. Je souffle d’agacement et me répète, avec plus d’insistance :

-Je dois vous le dire en quelle langue ? Sortez.
-En norvégien. Il se marre et se croit malin.
-Kom deg ut herfra.

Il rigole plus. Comme il ne doit pas y avoir trente six mille personnes à parler le norvégien par ici, je pense l’avoir fait tiquer. Il se lève d’un coup. Je ne reconnais pas du tout son visage, il est donc tout à fait probable qu’il s’agisse d’une pièce rapportée de l’autre continent ou des Etats-Unis. Et à sa façon de se mouvoir, il pense que je l’ai insulté. C’est vrai que je suis tout à fait le genre de personnes à m’abaisser à ça.
Je soupire.

-Ecoutez, j’ignore d’où vous venez, mais c’est moi qui gère son dossier. Et en tant que directeur, si vous ne sortez pas maintenant de cette pièce, j’appelle quelques-uns de mes agents et ce sera bien moins cordialement demandé.

Bah voilà, je l’aurais parié. Il devient tout blême. Il ignorait totalement que je suis le directeur. Vive la communication. Il ne prend même pas le temps de s’excuser et sort. Bon, c’est déjà ça. Je ferme un instant les yeux pour faire descendre les émotions négatives et cesser de compresser les positives. Je m’approche à grands pas vers Louis et me pose sur le bord du matelas avant d’encadrer son visage de mes mains. Un souffle d’air chaud passe de mes pieds jusqu’à ma tête et provoque une série de fourmillements sans précédent. C’est le voir revenir à la vie après tout ce temps.
Je murmure, la voix un peu chancelante :

-Louis… Je remercie tous les dieux que tu sois en vie.

Je déporte mon regard sur son cou, ses épaules, ses mains. Est-ce qu’on le nourrit ici, seulement ? Qu’est-ce qu’il s’est passé, ces dernières semaines ? Est-ce qu’il lui on fait passer des tests ? Est-ce qu’il peut marcher à nouveau ? Des séquelles ? Même si la médecine n’est pas ma discipline principale, je m’y connais un peu quand même. Un coma de presque quatre années n’est pas sans répercussions. Il me semble aller relativement bien mais qui sait.
Mais il n’est pas temps d’analyser.

-Comment te sens-tu ?

Je retire mes mains de son visage pour prendre sa main et aperçoit l’autre fermement emprisonnée dans une menotte accrochée au lit. Je fronce les sourcils. Je comprends les mesures de protection employées par Orpheo, mais de là à le menotter, c’est un peu trop. Je passe ma main de l’autre côté du matelas et touche la chaîne pour signifier mon intérêt.

-Qu’est-ce qu’ils te veulent ?

Je suis plus ou moins au courant de l’histoire, mais entre ma façon de procéder et celle des conservateurs, je me dis que parfois il vaut mieux demander. Et puis, ça me permettra d’entendre sa voix. Je le regarde et lui sourit avec toute la chaleur que je suis capable de produire. C’est comme un rêve.
Un rêve qu’on n’espère plus.
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MessageSujet: Re: Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen   Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen EmptyMer 17 Oct 2018 - 23:37

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“Le silence oblitère tout.”
La moindre des qualités que doit posséder un
homme d'honneur consiste à garder un secret.
La plus grande consiste à oublier ce secret.

Je me laisse retomber contre les oreillers et fixe avec obstination le mur devant moi, en agitant les doigts de pieds, comme on me le demandait pendant les séances de kinésithérapie. Mes jambes sont encore un peu faibles et il faudrait que je continue de me muscler. On dirait deux tiges. Je n'ai jamais été aussi maigre. Je n'ai jamais eu de problème de poids, mais avec ces quelques années à ne pouvoir bouger, même si l'on me faisait faire des mouvements, j'ai beaucoup perdu. Cela a été étrange, la première fois, quand j'ai demandé à mon orteil de bouger, mais qu'il ne voulait pas répondre. Cela a été un choc d'ailleurs. Mais petit à petit, j'ai réussi à reprendre le contrôle de mon corps. Au départ, la nourriture ne passait pas. J'avais été nourri par sonde pendant tout le temps de mon comas, il n'était pas évident de reprendre. Maintenant, bien que j'avale encore des compléments alimentaires hyperprotéinés en forme de petites crèmes desserts, j'ai une alimentation tout à fait semblable à celle que j'avais avant. Alors je joue avec mes muscles, comme pour me prouver que je peux le faire.

Le temps est long, incroyablement long. Le temps est long, incroyablement long. Le temps est... Il n'y a rien d'autre à ressasser que le passé et puisqu'il semble que l'avenir n'ai d'autres horizons que cette chambre d'hôpital, à quoi bon ? Je pousse un soupire las. La seule chose qui me permet de tenir, c'est de me dire que Carla est là, quelque part, dehors. Je ne sais pas ce que j'espère pour elle. Qu'elle soit en vie, évidement. Sinon je ne le serais pas. Pourquoi le suis-je ? La question revient, repart. Je fronce les sourcils et quand l'image de la belle aux cheveux d'or s'imprime dans mon esprit, je me détends. J'espère aussi qu'elle ne m'a pas oublié. Mais je ne sais pas si je dois espérer qu'elle m'aime encore, si je dois espérer qu'elle m'attende. Egoïstement, je suis tenté de le penser. Je m'assombris. Je sais que je n'ai pas vraiment le droit. Je joue avec mes doigts et me concentre si fortement dessus qu'un mal de tête pointe le bout de son nez.

La porte s'ouvre. C'est Allen qui en passe le pas. Louis Marius Jørgensen aurait sauté dans ses bras avant, surtout après cette absence. Mais c'est le silence qui est là, et la question. Allen est égal à lui même, avec ses boucles brunes et son air juvénile et sérieux. Il demande à l'exorciste de partir, mais rencontre un mur. Quand il parle norvégien, bien que je comprenne ce qu'il dit car je parle également cette langue, un étrange malaise vient prendre mon ventre. Je reste en observateur. L'exorciste semble offensé, plus que face à moi, alors qu'il essayait de passer le temps, mais n'avait pas de répondant. Cela me ferait presque rire, quand je vois qu'il comprend qui est Allen. Oui, cet homme que tu as là, devant toi, c'est Allen Kristiansen, le dirigeant du siège d'Orpheo Canada. Je replis mes jambes et me redresse pour m'asseoir tandis que l'autre s'en va, nous laissant seul. C'est une drôle de pensée qui me prend quand je me rends compte que je n'ai pas été seul depuis le début.

Allen se rapproche. Il prend place à mes côté, juste sur le bord du lit. C'est le contact de ses mains sur mon visage qui me transporte dans un bonheur d'un autre temps. Je lui souris. J'aimerai montrer plus, mais c'est comme un empêchement qui me vole mon corps, et la fatigue dont je me relève à peine. Cette chaleur humaine me laisse comme une étrange sensation d'oubli. C'est une chose dont je n'avais fait l'expérience semble-t-il depuis un siècle au moins. Il a les yeux humide, Allen. Et je suis touché par cette marque d'affection. Je me souviens, étant plus jeune, étant allé en Norvège dans la famille Kristiansen pour en savoir un peu plus sur mes origines, et nos rires qui résonnaient dans les couloirs. Je ne me souviens pas de s'il était de passage dans cet immense manoir, résidence de la branche principale de la famille et du chef. C'était cependant comme si le parquet lustré sur lequel nous évoluions nous appartenait. Il y avait nos jeux et nos frasques, les adultes responsables à nos basques pour nous confronter à nos bêtises, disaient-ils.

-Louis… Je remercie tous les dieux que tu sois en vie.


Je ne sais pas qui il faut remercier. Sa voix tremble. La question est posée, la question se pose, la question se posera. C'est une obsession de savoir, surtout quand on ne retrouve pas l'information capitale. Qui peut être la vaudrait, cette peine capitale. Mon coeur se serre quand je pense à ce que tout cela peut bien signifier. C'est comme de se réveiller après la guerre et de voir qu'on aurait dû faire quelque chose. La guerre n'est pas finie, il parait. Elle ne le sera peut être jamais, mais la bataille bat encore son plein. Et ma famille souffre. Je hausse les épaules quand il me demande comment je vais, avec cet air mystérieux que je ne fais pas exprès d'avoir. Mais je ne saurai quoi dire en vrai. Je sens à peu prêt mon corps et cela me suffit. J'ai la certitude d'être en vie et de retourner vers un état de plus en plus proche de la normale. Je suis même prêt à partir, avec toujours des soins, mais je pourrais. Pourquoi je ne pars pas ? Allen s''empare de ma main comme on prend la main de quelqu'un que l'on n'a pas vu depuis longtemps. On ne s'est pas vu depuis longtemps. Il me semble que cela soit hier pourtant. Je vois ses sourcils jouer à se rejoindre et ses doigts qui effleurent la chaîne. Je ne sais pas.

-Qu’est-ce qu’ils te veulent ?


Je me mords la lèvre, regarde ailleurs un moment. Les secondes s'écoulent sans que je semble en mesure de revenir à son regard. C'est un affront que je ne veux lui faire. Mais quand je le regarde à nouveau, seul le silence répond. Et il me heurte plus violemment qu'il ne m'avait jamais heurté. Je ne parviens même pas à ouvrir la bouche. J'enlève doucement ma main de la sienne, ma maint tremblante. Je la pose sur la poitrine, juste au dessus de son coeur. Qui bat. Qui bat fortement et qui me rassure. Je tente d'ouvrir la bouche, mes lèvres se tordent. C'est un rictus de douleur. Pas de son. Le silence. Et la question. Je ne sais pas. Je ne sais pas. J'ai des yeux tristes. C'est un blocage. Et y penser ramène une nauséeuse sensation de douleur. Comme si l'accès était verrouillé. Je retire ma main, la pose sur mon propre coeur. Il me semble battre différemment, comme retenu ailleurs. Je baisse la tête, car les larmes d'impuissances essayent de sortir.

Il fait froid. Il neige. Et sur ce blanc auparavant immaculé tranche le rouge du sang chaud. Il y a l'affliction et le deuil. Il y a ce regard sombre. Le vent souffle. Et la question. Je vois soudainement les draps de mon lit, sans que rien n'ait pourtant changé. Le temps est immuable ici, et moi je suis parfois ailleurs. Je ne dis pas que je comprends. Je suis tout aussi perdu. Et Carla est loin. C'est une absence à laquelle je me rattache, la seule chose certaine ici. La seule chose que je sais. Sauf la question. Mais le silence a toujours rimé avec la violence. Aujourd'hui encore ils vont de paire. Est-ce une coïncidence ? J'aimerai répondre. C'est une brisure qui étreint ma gorge. Je n'ai déjà pas de mots à formuler, mais c'est comme si je n'ai plus cette capacité d'essayer, de laisser le souffle faire vibrer mes cordes vocales. J'ai peut être perdu ces deux petits muscles comme ceux de mes jambes. Les retrouverais-je ? Et la question ?
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MessageSujet: Re: Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen   Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen EmptySam 27 Oct 2018 - 21:35


"Que penses-tu du silence ?"


On peu parfois croire que le destin s'acharne contre soi. Tout semble aller mal et puis, soudainement, quelque chose apparaît, comme une lumière au loin. Et on s'autorise à ouvrir les yeux.



« Comme une boule d’anxiété qui monte et descend le long de mon œsophage. »

Un yoyo. Un jeu, ma foi plutôt désagréable. Une bille de plomb qui irrite à chaque avalement, semble se loger dans l’estomac avant de remonter d’une traite le long des parois. Comme tiré par un élastique trop tendu. Voir Louis me remplit de joie, le voir attacher m’agace, observer son regard m’inquiète, tenir ses mains me soulage. Il me provoque une série de sentiments paradoxaux et je garde la tête hors de l’eau. Pourtant, mes yeux semblent d’ores et déjà noyés dans une mer salée. Je tiens bon.

Je l’interroge sur de nombreuses choses et ne me rend compte que tardivement de mon empressement. Je suis peut-être allé trop vite. L’a-t-on déjà beaucoup questionné avant moi ? S’il est sorti du coma depuis près d’un mois, il est tout à fait probable qu’on l’ait interrogé. Sur quoi ? J’avoue ne pas m’être trop renseigné sur son cas. Ou disons simplement que j’ai eu le temps d’oublier depuis. La chose la plus importante pour moi, c’est qu’il soit remis. Et bientôt sur pied je l’espère. Lui a-t-on même seulement permis de se relever ? Les séquelles d’un coma peuvent parfois être très lourdes, mieux vaut ne pas trop se précipiter.

Il hausse les épaules d’un air assez nonchalant quand je lui demande son état. C’est un oui ? Un non ? Un peut-être ? Ça ne m’inquiète que davantage. J’ai envie d’entendre sa voix, son mutisme m’inquiète. C’est comme s’il était là physiquement, absent psychiquement. Il répond à mes questions mais son esprit me semble ailleurs. Prisonnier ? Impossible de le dire.
Ou tout du moins avant que ma dernière question ne franchisse le bord de mes lèvres. A ce moment, son visage se tord dans une grimace et il détourne son regard. Mes sourcils se froncent davantage. Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? Il retire sa main et la pose sur mon cœur. Elle est fébrile, me semble si petite et hésitante. Que t’ont-ils fait vivre ? Est-ce à cause de ton coma ou d’Orpheo ? Ouvre la bouche, dis-moi qui est la cause de ton malheur. Je ferai mon possible pour que tout rentre dans l’ordre. T’aider au mieux. Je pose ma main par-dessus la sienne pour l’encourager et le voit finalement ouvrir la bouche. Le silence envahit la pièce et je suis tant concentré sur le mouvement de ses lèvres que l’air semble avoir fait place au vide de l’espace. Mais aucun son ne s’extirpe. Pas même un souffle. Il a l’air de souffrir et je n’apprécie pas du tout cette vision. Il retire sa main et la pose sur son propre cœur avant de baisser la tête.
J’inspire profondément et m’enveloppe d’un manteau de sérénité pour empêcher Louis de partir, partir on ne sais où.

-Ce n’est pas grave. Ne te force pas, Louis.

J’ignorais qu’il lui était impossible de parler. En sera-t-il de nouveau capable ? C’est toujours lorsqu’une perte est annoncée qu’elle devient subitement nécessaire. Vitale. Oui, que ne donnerais-je pas à présent pour l’entendre parler de nouveau. Je réaliserai ce vœu, coûte que coûte, lorsque Louis s’en sentira capable. Bien sûr, je doute que ma seule présence soit suffisante pour parvenir à un tel miracle, mais peut-être qu’en s’adressant à d’autres personnes, des amis voir une copine, peut-être que…

Je regarde un instant à l’extérieur et laisse mon esprit apprécier le moment présent, simplement. Ne nous occupons pas de ça. Ne parlons pas d’Orpheo, de leurs méthodes, de la raison de ces liens. Contentons-nous de relater les belles choses, puisqu’après tout, j’ignore après quoi il est passé. Ces dernières semaines ont pu être très éprouvantes pour lui et je ne veux pas rajouter une couche. Autant rester sur mes gardes, et poser des questions fermées et précises.

-Tu es déjà passé en rééducation pour tes jambes ?

Espérons que ce ne soit pas non plus un sujet sensible ou alors j’aurai fait toutes les plus belles gaffes depuis mon arrivée. J’avoue ne pas être très doué pour les discussions à sens unique. Je pourrais bien entendu rester là aussi longtemps que possible mais je me vois mal parler de la pluie et du beau temps. De plus, une question tourne en boucle dans ma tête. Je cherche désespérément une manière de tourner mon interrogation en question fermée mais rien ne vient. Rien, rien du tout. Le néant total.

Et puis, c’est un peu l’illumination. Je passe subitement en norvégien pour être certain de ne pas être entendu du premier espion d’Orpheo. Oui, je suis dans mon propre pays, mon propre QG et je suis complètement paranoïaque. Essayez de gérer un QG en étant aussi jeune que moi, sur un territoire aussi vaste, avec des sorciers noirs d’un côté, des conservateurs de l’autre. Vous comprendrez rapidement. Bref, je disais donc, c’est l’illumination. A vrai dire, ça m’inquiète un peu de ne pas y avoir pensé plus tôt alors qu’il s’agit d’une seconde nature pour moi, mais le respect profond que je porte pour Louis semble avoir totalement inhibé mes capacités. Non pas que lire les pensées de quelqu’un signifie que je n’ai pas de respect pour cette personne, mais Louis c’est différent. C’est un petit frère de cœur. Et la famille, c’est très sacré. On ne fouille pas les pensées des parents, des frères et des sœurs, des oncles et des tantes. Après les cousins, c’est trop loin donc on a le droit. J’ai décidé que. Et même si Louis et moi ne sommes pas liés par le sang, c’est tout comme.

-Je peux lire tes pensées ? Ne t’inquiète pas, je m’arrêterai à la couche la plus superficielle. Ça me suffira pour comprendre tes réponses.

Ça va bien faire presque une année que j’ai demandé une permission pour lire dans les pensées, tiens. En général, je ne me gêne pas, je récupère les informations et je referme les portes derrière moi. Surtout depuis l’amélioration de mon don, c’est devenu incontrôlable. Mine de rien, c’est une bonne chose, ça m’a appris à décomposer l’esprit et les couches de pensées. Des immédiates aux plus profondes. Typiquement, les réponses instinctives face à celles demandant un certain temps de réflexion. Ces dernières sont les plus difficiles à suivre parce qu’elles incluent également de suivre la logique de la personne et c’est vraiment, vraiment compliqué. Bref. Sans reprendre l’anglais, je demande :

-Est-ce que des noms te viennent ? Je ne peux pas te promettre de les informer de ton rétablissement à cause de l’Ordre, mais je peux discrètement prendre de leurs nouvelles via mes contacts.

Ma première version avait été de lui demander s’il souhaitait revoir des personnes, mais je me suis ravisé. Orpheo ne semble pas décidé à exposer la vie de Louis au grand jour et vu le délai opéré avant de m’informer de son état, j’ignore s’il sera possible à quiconque de lui rendre visite avant de nombreuses semaines. Voir mois, l’organisation sait se montrer patiente lorsqu’elle n’a pas ce qu’elle désire. Je m’étonne d’ailleurs qu’elle n’ait fait venir aucun télépathe ou lecteur de pensées auparavant. Ce genre de blocage est facilement maîtrisé par la magie. Peut-être ne voulait-il simplement pas leur parler ?

Est-ce qu’il voudra bien avec moi ?
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MessageSujet: Re: Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen   Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen EmptyLun 29 Oct 2018 - 1:01

Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen Jamie-Campbell-Bower-image-jamie-campbell-bower-36391259-100-100 Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen J-a-m-i-e-jamie-campbell-bower-35385013-100-100
Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen J-a-m-i-e-jamie-campbell-bower-35385022-100-100 Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen Jamie-Campbell-Bower-image-jamie-campbell-bower-36391258-100-100
“Le silence oblitère tout.”
La moindre des qualités que doit posséder un
homme d'honneur consiste à garder un secret.
La plus grande consiste à oublier ce secret.

Il y a la douleur. L'éternelle question de la souffrance. Le pourquoi ? Le comment ? Non, cela est autre. Il y a ce que l'on se demande et ce qui est demandé, la raison n'a pas de sens. La douleur est. Cela suffit. Le mieux est d'essayer de savoir comment s'en départir. L'impuissance est terrible également. Et je la ressens avec une violence infinie. Elle me heurte, me balade d'un côté et de l'autre d'une indécision que je ne parviens pas à définir. J'hésite. L'impossibilité d'émettre ne serait-ce que le moindre son m'est une évidence. Et je ne sais s'il s'agit de physiquement parler ou de construire des phrases et de donner l'ordre de les formuler. Le blocage se meut souvent dans mon esprit, mes pensées se bloquent et je me dis alors qu'il ne s'agit que de ma tête. Pour autant, je n'émets aucun bruit, même quand je voudrais faire comprendre que j'ai mal. Pas de cris, pas de larmes, le silence. Le silence oppressant, qui emplit l'espace sans demander la permission. Qui emplit le coeur avec amertume. J'ai de la rancoeur aussi, d'ailleurs. Mais rien ne trouve grâce à mes yeux pour que le mur mutique soit franchit. C'est la panique aussi. Je voudrais, je voudrais tellement. Et j'ai peur du jugement, terrible. De celui d'Orpheo, de celui d'Allen, mais aussi du mien.

La voix de ce frère que je malmène par mon silence me berce doucement. Je sens le calme, la patience, et une compréhension que je ne pense pas mériter. Je voudrai lui opposer ma joie de le revoir, cette tendresse comme des papillons dans le ventre. J'ouvre la bouche encore une fois, comme pour le remercier, mais toujours pas un son et l'échec cuisant. Je passe outre, à nouveau, puisqu'il le faut. Combien de jours à essayer en vain ? A me prendre des remarques acides quant à un certain refus de parler. Ce n'est pas un refus, c'est une impossibilité. Et je ne sais pas d'où elle vient, je ne parviens pas à la résoudre. Ce n'est pas faute d'avoir essayer. Et dés que la question arrive, le blocage survient. Dés qu'il faut même y songer, le silence est dans mon âme. Je ne pourrais alors plus penser à rien. Il y a un mur, il y a une falaise ou un précipice. Il faudrait passer outre. Il faudrait continuer. Mais je plonge dans une obscurité aveuglante qui me laisse vide. Et la fatigue qui s'en suit, douloureuse, nauséeuse, m'empêche souvent de réessayer encore avant plusieurs instants. Je n'ai pas la force. Pas encore. Et la désolation dans laquelle cela me plonge m'exaspère.

Allen évoque mes jambes. Je les regardes. Elles étaient mortes il y a eu. Je les ai difficilement ramené à la vie, dans une souffrance qui n'a pas de prix. Il me fallait cela, sans aucuns doutes. Et chaque tiraillement, chaque essoufflement, chaque chute en valait la peine. Je n'ai pas de regret là dessus. Elles ont encore quelques faiblesses, mais l'on me fait marcher tous les jours et je pourrai continuer encore et encore. Quant à savoir si j'arriverai à faire un pas devant l'autre pendant des heures, ils ne me laissent arpenter les couloirs sous surveillance qu'une demi-heure environ, sous la demande express du kinésithérapeute. Orpheo est suspicieux, pas barbare au point de me refuser les soins. Et ils n'oublient certainement pas d'où je viens, de même qu'ils se souviennent qui je suis. Il y a un écart. Je n'ai pourtant pas changé. Je l'espère néanmoins. A vrai dire, je n'en sais rien. Je ne m'en souviens pas. Et c'est une crainte insidieuse qui se glisse sous la gorge, encore, pour continuer ce silence obstiné.

Les mots qu'Allen utilise sonnent autrement. Je fronce les sourcils sans parvenir à discerner pourquoi. Et je comprends soudainement. Le norvégien m'est tellement naturel que je n'avais même pas saisi le changement de langage. La précaution qu'il prend me pousse à la confiance, à la confidence et paradoxalement à une certaine question. Toujours la question. S'il veut la réponse, ne voudrait-il pas la voler ? Profiter de notre lien est impossible. Non pas que cela ne se fasse pas. Allen en est incapable. C'est une certitude. Je ne lui fais pas l'affront de soupçonner autre chose. Mais ce qu'il propose est gênant. Non pas que j'ai à lui cacher quoique ce soit. Mais la question est là, et avec elle la douleur. J'ai peur du mur qui sépare. J'ai peur qu'il soit démonter car la violence que l'acte suppose n'est seulement pas pensable. Il faudrait une rupture que je refuse d'imaginer et peut être une force que je n'ai pas encore. Je me contente de sourire calmement, revenant à une posture plus tranquille. Il essaye, je me dois de faire de même. Je hoche la tête. Et quand il continue de parler, je me heurte à ce mur. Impossible de réellement penser. Impossible de formuler un mot dans mon esprit, ce n'est qu'une éternelle confusion. Mon coeur se met à battre la chamade et se serrer en même temps. Un nom. Juste un nom. Une larme coule de cette échec encore. Une larme qui roule doucement, sans s'arrêter.

CARLA.

Je serre les dents. Son nom s'est imposé avec une puissance qui a pulvérisé une muraille. La percée m'a laissé sans le souffle. Le mot a jailli bruyamment dans mon esprit, dans la violence. Et le mur s'est reformé, le silence est revenu. Je ne sens que ce vide de mots, le mutisme en pleine lumière. Le désespoir dans mes yeux est criant. J'agrippe l'épaule d'Allen dans un geste brusque, comme une nécessité de le toucher, comme une nécessité de lui faire passer une chaleur que je n'arrive pas à exprimer. Par ce geste irréfléchis, poussé par la situation je ne lui demande rien que de m'aider, que d'accepter cette incompréhension, que de ne cesser de croire en celui que je suis, pas celui que j'ai pu être et de ne jamais renoncer.


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MessageSujet: Re: Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen   Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen EmptyMer 7 Nov 2018 - 20:43


"Que penses-tu du silence ?"


On peu parfois croire que le destin s'acharne contre soi. Tout semble aller mal et puis, soudainement, quelque chose apparaît, comme une lumière au loin. Et on s'autorise à ouvrir les yeux.



« On comprend l’importance du langage lorsque l’on fait face à son absence. »

Je ne saurais mentir et dire que cette situation me plaît. Son silence m’oppresse malgré ses mouvements. Je me concentre sur l’étincelle de vie dans ses yeux, m’y accroche comme à une dernière certitude, celle de sa présence ici, en ce lieu et face à moi. J’aime parler, échanger. La langue est pour moi le plus fantastique organe du corps humain. Il permet d’échanger sur des notions impalpables, de confronter des idées ou de se mettre d’accord. Lorsque l’on s’en trouve privé, c’est un pan de notre civilisation qui s’écroule avec elle. On se trouve forcé d’évoluer sur des terrains primitifs, d’englober les nuances et de lisser les émotions. Ou plutôt les sensations car les émotions sont bien les seules choses à percer telles un langage universel.

Que dire ? Prendre de ses nouvelles, d’une manière ou d’une autre, trouver les mots qui lui font défaut sans chercher à le brusquer. C’est dur et épuisant pour nous deux. Je change de langue pour limiter les éventuels espions et surtout pour m’entourer d’une douce sensation réconfortante. Une langue maternelle, qui soutient dans son mot l’aspect innocent de la jeunesse, les bras d’une mère et ses propres petits bras accrochés à son haut en cachemire. On n’oublie pas sa langue maternelle, peu importe les barrières qui se dressent sur notre chemin, les trois, quatre langues qui suivent afin d’acquérir cette plus grande tolérance, comprendre les hommes et femmes des quatre coins du monde. Comprendre les mille mots qui n’en décrivent qu’un dans un autre langage.

Il acquiesce à ma proposition. Serait-ce une pointe de peur ou d’hésitation dans son regard ? Je ne comprends pas. J’aimerais pouvoir le rassurer, l’inciter à comprendre ce droit qu’il possède de me dire « non ». Mais je perçois aussi sa décision. Sa détermination. Ce n’est pas moi qu’il craint, c’est lui.
Je ne me fais pas prier. Ma main se pose instinctivement sur sa cuisse à travers la couverture pour lui signaler mon action et je fais vibrer mon don, l’étend pour le connecter aux cellules du jeune homme. Je plisse immédiatement les yeux, réflexe à l’obscurité qui règne dans son esprit. C’est étonnant. Effrayant un peu. Il n’y a rien, ou trop. Des boules de suie dans une cheminée mal entretenue, une obscurité où chaque coin semble souillé par une chose épaisse, graisseuse et noire. Et la suie, la suie partout. De la poussière portée par un vent violent, mais où l’on ne ressent rien. C’est une caisse vide et ça m’effraie parce que je n’ai jamais rien vu de tel. Tout le monde réfléchit. Même les plus idiots, même avachi devant une série B. Il y a les réponses aux stimuli visuels, olfactifs ou oraux. Son esprit me fait penser à un corps noir, qui absorbe la lumière sans la recracher. Et puis…

Carla.
La violence du mot m’étourdit, les fenêtres de sa petite pièce explosent et une lumière émane brutalement du corps noir. Carla. Si je n’avais pas conscience d’être dans sa tête à cet instant, j’aurais sauté de ma chaise en croyant vivre un tremblement de terre. Heureusement, j’ai la maturité nécessaire pour différencier mon don de la vie. Je relâche néanmoins brutalement le lien lorsque sa main vient s’accrocher à mon épaule. Désespéré ?
J’inspire profondément et me passe une main sur le visage, sonné.
Carla. C’est un nom comme un autre, pas de nom de famille, rien. Je vais devoir faire preuve de beaucoup de patience pour retrouver cette personne mais mes contacts devraient pouvoir s’en charger. Je constate seulement la larme venue couler le long de sa joue et constate seulement maintenant sa véritable incapacité à produire le moindre discours. Ma main vient se poser sur la sienne et je la ramène sur son lit, soucieux mais calmé. Il faut au moins qu’il comprenne que je l’ai entendu. Sans cesser d’employer cette protectrice langue maternelle, je réponds :

-Je vais la retrouver, Carla. Je te le promets. Je prendrais de ses nouvelles et te les transmettrais ensuite.

Mais il y a autre chose. Je dois pouvoir l’aider, c’est une obligation. Je possède l’un des plus puissants QG en matière de progrès scientifique et technologique, il est tout à fait hors de question que je me fasse materner par l’organisation pour me dire quoi faire et comment. Ils possèdent tout autant d’intérêts à me laisser m’occuper de son cas que moi, il serait alors temps de croire au potentiel de mes chercheurs et les laisser travailler avec les médecins de l’IBMM. Je ne me cache pas de vouloir le sortir de cette mauvaise passe uniquement par intérêt personnel et non au nom d’Orpheo, mais qu’importe, si je suis encore aujourd’hui en poste c’est que mon travail leur suffit.

Je me penche un peu sur lui et tourne longtemps mes mots dans ma bouche avant de trouver une formulation correcte :

-J’ai des chercheurs de confiance spécialisés dans ton domaine qui ne chercheront pas à forcer tes barrières. J’aimerais beaucoup que tu acceptes de les voir, ils pourront peut-être t’aider.

Je crains de me heurter à une réponse négative, mais peu importe. L’important, c’est que Louis puisse se sentir en sécurité, que son état s’améliore. Peut-être que ce choix est égoïste, déterminé par mon seul espoir d’échanger de nouveau avec lui. Peut-être que sa situation n’est pas si affreuse, à vrai dire je ne peux pas m’exprimer sur le sujet et je ne le ferai pas. J’espère simplement pouvoir lui être utile d’une manière ou d’une autre, lui faire trouver les mots pour s’exprimer, que cela prenne une journée ou un an. Peu importe, je suis patient et je le serai d’autant plus pour un membre de ma famille.

-Si je peux t’être d’une aide quelconque, n’hésite pas à employer tous les moyens qu’il te faut pour me le dire. N’importe quoi, vraiment. Tu es quelqu’un de fort mais mon épaule sera toujours là pour te soutenir si besoin.

Je n’ai rien à ajouter, je veux juste que dans cette faune d’exorcistes insistants, il ressente au moins auprès de moi toute la chaleur dont il a besoin. La famille est aussi faite pour soutenir lorsque les temps sont durs. Je continue de lui sourire tranquillement, sans exagération.
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MessageSujet: Re: Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen   Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen EmptyJeu 8 Nov 2018 - 23:34

Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen Jamie-Campbell-Bower-image-jamie-campbell-bower-36391259-100-100 Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen J-a-m-i-e-jamie-campbell-bower-35385013-100-100
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“Le silence oblitère tout.”
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homme d'honneur consiste à garder un secret.
La plus grande consiste à oublier ce secret.

Il y a comme un lumière aveuglante qui a éclaté subitement, éclairant ce qui ne se voyait pas et assombrissant le reste, puis éteignant tout sur son passage éclair. J'ai cru un instant retrouver la mémoire et la question. Mais cela aussi, s'est échappé au bout d'un court instant. J'ai cru toucher quelque chose et j'ai tout perdu, encore, dans une incompréhension douloureuse et une résolution inacceptable pourtant. Allen semble avoir senti le choc. Moi je ne sais pas, à part la larme, à part le désespoir et la main sur l'épaule, rien n'a vraiment bougé. C'est comme si les mouvements n'avaient été qu'un réflexe de plus, comme si l'on avait frappé mon genou d'un marteau réflexe en attendant quelque chose et que le genou s'était comme levé dans une illusion puis finalement, c'est l'immobilité qui a prit le dessus. C'est l'hésitation d'un monde qui tourne dans ma tête. Il y a un bruit, aussi, loin. Une voix. Comme une voix de femme, mais je n'en suis pas sûr. Je la connais, je le sais. Et ce n'est pas Carla. Parce que Carla, c'est un instinct. On n'oublie pas un instinct, c'est toujours là. Du moins je crois. Je m'y raccroche. Pour me dire qu'au moins, quelque chose est immuable, quelque chose reste et restera à jamais. Et puis comment pourrais-je un jour affronter cet amour si je croise le regard de la fille que j'aime sans comprendre que c'est elle. Cela me parait tellement impossible, tellement irrecevable que pour une fois, je n'ai presque pas peur que cela aussi m'échappe. C'est une certitude absolue ou du moins un organe vital que l'on ne peut retirer. Sinon c'est la mort. Je ne suis pas mort.

La voix d'Allen est toujours comme une étincelle de bonheur qui résonne sur ma peau. Je sens le frisson s'en emparer, et la chair de poule me recouvrir. Les mots parfois me paraissent obscurs parce que les sens de tout m'échappe en ce moment. J'agrippe doucement la couverture pour sentir le tissus sous mes doigts, parce que cela est une réalité duveteuse qui charme mes sens en ébullition et les apaise. Le toucher sirupeux apporte une volupté, comme sa caresse à elle, son sourire de miel qui fond sur mes lèvres, son regard suave d'une liqueur qui me rend ivre. J'ai la mélodie de son rire dans les oreilles. Et sa peau satinée qui se frotte, soyeuse, contre la mienne. Je ressens encore le moelleux de sa poitrine s'appuyer souplement sur mon torse et ses seins me faire l'effet d'une poire succulente à croquer avidement. L'érotisme soudain de mes pensées ne me surprend même pas. Il n'y a rien de plus charnel que mon existence présente. Je n'existe que par mon corps qui réapprend à vivre car mon esprit est loin, ailleurs, en prison dans une idée. La question. Putain de question de merde.

Il semble qu'il y a une hésitation chez le chef d'Orpheo Canada. J'aimerai lui dire que moi aussi, je suis une hésitation et que par conséquent aucune peur n'est valable devant moi. Je n'ai pas de problème à entendre la violence ou l'imprévu. Je sais que je ne peux rien attendre puisque rien ne se passe comme je le veux. Et je me questionne. Je ne sais ce que je veux en fait. Ou le silence, encore. La question ? Quelle est ta question Allen ? J'ai un tremblement dans le coeur qui veut rater un battement. Parce qu'il n'y a pas de raison d'avoir des pincettes avec moi, si ? Je n'ai même pas le réflexe de me morde la lèvre en attendant, pour que la petite douleur causée par l'avidité de la réponse me maintienne patiemment. Je me sens comme amorphe en même temps, par obligation du corps qui ne veut plus se battre. Ou plus maintenant tout du moins. Alors je suis forcé d'attendre, de me laisser porter par cette espèce d'apathie que je voudrai refuser si je le pouvais. Je ne fais que le regarder, les yeux dans les yeux, le temps que sa voix familière s'élève à nouveau dans l'air, alors que la mienne ne veut pas percer le silence. Le verdict tombe. Mais je ne l'entends pas. Du moins je ne crois pas. J'ai eu l'impression d'être mis en arrière, qu'il y a eu un certain flou artistique posé par Photoshop sur l'image visuelle et sonore de la scène.

Pourtant le son a passé mes oreilles et la panique est entrée dans mon cerveau. C'est le mur, la question. Il se dresse pour faire de l'ombre à la volonté. Il me met dans le noir, pour effrayer l'enfant qui doit s'endormir seul avec ses cauchemars. Il est imposant, si haut qu'il semble infranchissable, indestructible. Et rien qu'oser le toucher du bout du doigt semble une épreuve qui ne peut s'accomplir. J'agrippe, et violemment cette fois, la couverture, comme une prise qui m'emprisonne dans la panique. Je ne sais pas de quoi j'ai peur, mais la peur est imposée. Tu es quelqu'un de fort. Je me stoppe dans ce que je peux stopper. Et je ressens la fatigue d'un marathon tomber sur moi. Mes épaules s'affaissent dans un soulagement incroyable. C'est comme l'aveu de ma faiblesse qui est rendu possible pour que cette force dont il parle revienne. Je crois que je me sens fort à nouveau, l'espace de ce présent qui ne doit surtout pas se terminer. J'ai les yeux qui brillent d'une lumière que je ne saurai décrypter. Je le regarde avec puissance de celle qu'il m'a offerte. Et j'ai cette possibilité permise d'hocher simplement la tête, pour donner la permission, pour supplier qu'il le fasse et abdiquer enfin.

J'aimerai partager plus que ce simple geste de désespéré. Je pourrai même prendre un stylo et écrire. Ils ont essayé et moi aussi. Le stylo n'a jamais même réussi à tenir dans ma main tremblante. Alors quant à penser tracer des mots violents sur une feuille de papier pure, blanche comme neige. Je ne peux la ternir, la corrompre par la question. Ou la réponse. Je ne sais plus. Allen ? Allen ? Cela roule en boucle dans ma tête. Allen ? Les syllabes se succèdent fébrilement, sans discontinuer pour autant. Allen ? Allen ? Et le point d'interrogation me rappelle la question. Mais je persévère. Allen ? Allen ? Allen ? J'ai le sentiment que ma voix se brise et je persévère toujours. Allen ? Il n'y a pas de fin. Le mot est multiple et un, voguant dans ma tête au gré de cette certitude. Sa présence. Allen ? Allen ? Je ne sais si je parviens à le formuler en fait. C'est presque une émotion finalement. Qui me ferait pleurer. De joie ? Allen ? La question ? Allen ? S'il te plait, répond. Ou pas. J'espère presque qu'il s'en aille comme il est venu, parce que j'ai l'impression que le mur est plus présent et se dresse entre nous. Allen ? Allen ? Allen ? C'est une souffrance d'être à son pied et le voir lisse, sans prises pour le surmonter. Allen ?


Dernière édition par Louis M. Jørgensen le Jeu 5 Aoû 2021 - 7:47, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen   Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen EmptyMar 27 Juil 2021 - 14:53

« Chaque pas de plus est un pas de fait. »

Me voilà encore entouré par la violence du prénom prononcé peu de temps auparavant. Carla. Carla. Je ne doute pas de mes capacités à retrouver cette femme. Les exorcistes sont aussi efficaces que des agents secrets, fidèles habitués des chasses à l’homme ou plutôt au poltergeist, soumis à des entraînements intenses. Parfois même pourchassés par les sorciers noirs. Retrouver une femme, même à partir d’un simple prénom, me paraît faisable. Pas facile, mais réalisable.

Par la suite, la proposition d’aide passe à travers mes lèvres. Ce n’est sans doute pas grand-chose, mais la situation aura au moins l’air d’avancer. Ce n’est pas en menaçant Louis, en lui faisant subir des tests de motricité forcés que son état s’arrangera. Inutile d’être doctorant pour comprendre que le jeune homme n’est pas en capacité de… de quoi que ce soit à vrai dire. Seule la patience et la compréhension parviendront à briser ses chaînes, qu’elles soient physiques ou mentales.
M’attendant à ne récupérer aucun signe de sa part malgré les quelques gestes déjà effectués, voilà qu’il acquiesce. Simplement, sobrement. J’ai donc l’autorisation de lancer les recherches à son sujet ? Me voilà des plus heureux. Je passe une main douce dans ses cheveux en lui souriant et acquiesce à mon tour.

-Merci de ta confiance. Je viendrais régulièrement te voir pour t’informer des avancées. Je ne voudrais pas te faire croire que les chercheurs sont là pour t’étudier comme un cobaye.

Car ce n’est pas le cas. Sa santé avant tout. Je plonge mon regard dans le sien, sans pour autant chercher à percer ses barrières mentales. Il m’a déjà donné beaucoup de lui-même et je ne compte pas insister. Le voir ainsi alité, sans possibilité pour lui de me répondre et moi dans mon monologue me fait malgré moi un peu sourire. Non pas que la situation m’amuse, elle ramène simplement des souvenirs d’un contexte un peu plus léger.

-Tu te souviens, quand nous étions gosses ? Je rentrais pour les vacances au manoir et je t’avais incité à aller jouer dehors sous la pluie avec moi. Tu es tombé malade juste après, pendant plusieurs jours ave de la fièvre et je savais que tu m’en voulais, quelque part.

Je me suis arrangé pour me montrer le moins possible, j’étais terriblement affecté par mon acte, en plus de m’être pris les remarques de mes parents. J’avais fabriqué de la glace pour faire descendre sa température, je m’étais mis aux fourneaux pour lui faire à manger, en toute discrétion. La cuisine ne devait pas être fameuse, mais j’y ai mis tout mon cœur.

-Je n’ai pas été vraiment présent durant ces instants…

Pas physiquement en tout cas. J’inspire avant de le fixer une nouvelle fois.

-Ça va aller Louis. On arrivera à te sortir de cet état, je te le promets. Et cette fois-ci, je te promets d’être là dès que tu le désireras.

Dans la mesure du possible, bien entendu. On ne crache pas sur son travail de directeur afin de sauver une relation. Les deux ne sont d’ailleurs pas clairement dissociables. C’est grâce à ce même travail que je vais pouvoir traiter le problème en profondeur. Contrairement à ces jours de pluie, des années auparavant, cette fois je resterai au premier plan à coordonner toutes les histoires d’arrière-plan. Mais avant, je regarde sa main, étudie ses capacités motrices. Pour être présent, il me faut pouvoir obtenir un signe de sa part. Une rune de liaison devrait faire l’affaire, mais encore me faut-il son autorisation, une fois de plus. Je me dispose un peu mieux sur mon siège pour être pleinement face à lui.
J’ai pas trop trop les droits pour faire ça, mais passons, on parle de mon petit frère de cœur.

-Je peux tracer une rune de liaison. Si tu effectues un geste particulier, la rune me transmettra l’information et je saurai que tu désires me voir. Il faut juste que tu puisses faire ce geste sans trop de difficulté et que je sache qu’il s’agit de ce dernier. Tu n’as qu’à me montrer un mouvement, celui qui te demande le moins d’énergie mais qui n’est pas issu d’un réflexe. Je l’associerai à la rune. Si tu veux bien, bien entendu.

Il est probable que je cherche à me rassurer. Savoir qu’une rune nous lie et qu’elle peut se déclencher à tout moment si Louis se retrouve en danger est apaisant. Il est clair que mon attention ne sera pas toujours portée sur lui, mais au moins, il y aura un poids de moins à faire peser sur mes épaules, des déplacements que je n’aurai pas à faire avec une boule de stress au ventre.
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MessageSujet: Re: Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen   Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen EmptyJeu 5 Aoû 2021 - 8:12

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“Le silence oblitère tout.”
La moindre des qualités que doit posséder un
homme d'honneur consiste à garder un secret.
La plus grande consiste à oublier ce secret.

La confiance est un don qui n'a plus de sens entre nous. J'ai envie de sourire sans y parvenir, cette fois. Il n'y a plus de cohérence entre ce que j'arrive à penser et ce que mon visage transmet. Seules les émotions les plus simples passent facilement. Le reste est un chaos sans fin. Allen ? Allen ? Le mur est trop présent. Je suis un spectateur, en arrière-plan, de la scène qui se joue. Je regarde ce frère du nord et je l'entends, de loin. Je suis derrière ce voile dont il me semble parfois que je ne pourrais jamais revenir. C'est le voile de la question, tendu par le passé. La question de la neige et du sang. Le sang de la famille. C'est une nouvelle certitude.

-Tu te souviens, quand nous étions gosses ? Je rentrais pour les vacances au manoir et je t’avais incité à aller jouer dehors sous la pluie avec moi. Tu es tombé malade juste après, pendant plusieurs jours ave de la fièvre et je savais que tu m’en voulais, quelque part.

Le souvenir est d'avant. Accessible avec un peu d'effort. Mettre le DVD dans le lecteur et se rejouer l'acte en question. Le théâtre en coulisse d'un adolescent coupable de rien. Il y avait des assiettes pleines quand je me réveillais et je mangeais jusqu'à la dernière miettes. Ce n'était pas de la faim, mais de l'amour. Une semaine de fièvre et de délire pour quelques heures sous une pluie battante et le reste de la nuit à grelotter, encore trempé. C'était drôle. Je crois bien que oui, c'était drôle. Et pourtant, le souvenir qu'évoque Allen lui semble amer, comme teinté d'une honte ou de ce je ne sais quoi qui me remue un peu. Le sourire arrive, en demi-lèvre, sur le côté. On était des gosses Allen. Moi un gamin, toi un ado. Des enfants qui se retrouvaient lors de quelques vacances, des escapades en famille et l'idée que je pouvais en faire partie. C'est Pandora qui m'envoyait là-bas. Et Björn qui me fuyait en m'espionnant en même temps.

-Ça va aller Louis. On arrivera à te sortir de cet état, je te le promets. Et cette fois-ci, je te promets d’être là dès que tu le désireras.

Mon bras se lève et sans vitesse je frappe son épaule. Crétin d'Allen. Allen ? Allen ? Le mur s'effrite un peu et me laisse respirer. Il n'est plus de question, seulement des souvenirs joyeux. Crétin d'Allen qui s'en veut d'une bêtise. Menteur d'Allen. T'as toujours été là. J'avais pas besoin de demander. Collés comme cul et chemise, le petit et le grand. Quel ado laisse un gamin lui coller aux basques ? Crétin ! Crétin d'Allen. Frère de pacotille. Les frangins, ça se détestent cordialement au départ. Ca s'embêtent pour un rien et ça s'accusent de tout pour s'excuser de rien. Les frères comme Allen, y'a que les orphelins que j'ai connu qui sont comme ça. Ceux qui n'ont pas de famille, qui ont trop peur de tout perdre encore et qui font gaffe. Ceux qui connaissent la fratrie de sang, sans aucun malheur, n'ont pas les précautions que nous avions. La tolérance des grands pour les petits. C'était beau, Allen, nos jeux sous la pluie, sous la neige, sous le soleil. Les grippes carabinées, les coupures boueuses ou les coups de soleil, qu'est-ce qu'on en avait à foutre puisqu'on avait les rires et l'amour ?

-Je peux tracer une rune de liaison. Si tu effectues un geste particulier, la rune me transmettra l’information et je saurai que tu désires me voir. Il faut juste que tu puisses faire ce geste sans trop de difficulté et que je sache qu’il s’agit de ce dernier. Tu n’as qu’à me montrer un mouvement, celui qui te demande le moins d’énergie mais qui n’est pas issu d’un réflexe. Je l’associerai à la rune. Si tu veux bien, bien entendu.

Crétin d'Allen ! Je pose une main sur mon cœur en me jurant de ne l'utiliser qu'avec parcimonie. T'es con ! L'homme est directeur, pas veilleur de malade. Il pourrait planter des réunions importantes ou se planter sur la route parce qu'il roulait trop vite. C'est le souvenir de nos courses dans les montagnes de Norvège. Les fjords en contrebas donnaient l'impression que le monde s'était brisé là. Moi je sentais quelque chose vibrer en moi, de l'idée même d'être vivant dans ce paysage gigantesque. Un lilliputien perdu au milieu du vent. Je le faisais jouer entre mes mains, le vent. Les bourrasques étaient trop fortes. Les courants d'air s'engouffraient entre les falaises abrupts et les pics rocheux. Un paysage découpé au couteau.

Mes doigts bougent doucement, dessinant un peu d'air, jouant avec les cheveux d'Allen. C'est la première fois que j'utilise mon pouvoir. Le vent m'a manqué. Allen ? Une caresse sur sa joue, courant d'air malhabile. Mon bras retombe à côté de moi, fatigué. Est-ce que c'était ma tempête ? La question.
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MessageSujet: Re: Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen   Que penses-tu du silence ? | Louis & Allen EmptyLun 9 Aoû 2021 - 15:24

« Un bel éclat d’automne. »

Ses cheveux ondulés n’ont jamais changé. La tête blonde qui parcourait les champs et courrait autour du manoir n’a pas changé, même si ses traits se sont affinés avec le temps. Je suis déjà heureux de le voir un peu plus vivant, un peu plus présent qu’à mon arrivée. Je sais qu’il serait mal avisé de le croire guéri pour si peu, surtout qu’aucune parole ne daigne toujours sortir de ses lèvres, mais mon optimisme semble cette fois-ci prendre le dessus sur le reste. Les choses vont pouvoir avancer par pas de géants maintenant que mes chercheurs peuvent s’occuper de lui. Et je serai là, enfin.

Mes pensées vagabondent dans le passé et je ne peux m’empêcher d’en faire part au second concerné. Qui sait, cet instant parviendra peut-être à faire sortir son âme un instant de cette chambre d’hôpital. Quelques secondes les yeux fermés à sentir la fraîcheur des villes nordiques, la pluie qui tombe et les parents qui crient nos prénoms.
Je profite de cet instant pour m’excuser d’avoir été absent pendant ces moments. De n’avoir pas été le grand frère que j’aurai aimé être jusqu’au bout. D’avoir été un peu égoïste. Pourtant… Pourtant Louis me frappe. Enfin, presque paisiblement, vu la sensation finalement assez diffuse. Surpris, je sursaute un peu avant de lâcher un petit rire d’excuse. Il n’y a pas besoin de mots pour me permettre de comprendre ça. Je plisse les yeux en croissant de lune et avec un doux sourire, je me reprends :

« D’accord, d’accord, j’arrête de jouer le grand frère trop prévenant. Il n’empêche, quand tu seras remis, on retournera au manoir pour voir la famille. Ça fait longtemps. »

Un peu trop longtemps, je pense que certaines tantes me frapperaient si elles me voyaient rentrer. « Et que pourquoi t’es pas rentré plutôt ? » « Et que ça parle de famille, oh la famille mon cœur, ma vie, mais ça vient pas les voir pendant cinq ans ». Hahaha, je les vois d’ici me poursuivre avec leurs menaces de testaments, à coup de « et que je vais dilapider plein d’argent, faire des emprunts et quand je mourrais je mettrais tout sur ton compte ».
La famille, mon cœur, ma vie, mon âme. Des anges.
Tout comme Louis.

Je lui propose alors de faire une rune de liaison entre nous pour qu’il puisse m’informer d’un quelconque problème à distance. Tout cela dans le but de le rassurer. Il pose alors la main sur son cœur et je l’observe sans rien dire. Est-ce que mon rôle de protecteur est encore trop présent ? Je n’arrive pas à savoir ce qu’il pense cette fois-ci, mais c’est alors qu’un léger coup de vent balayer mes cheveux, parcourir mon visage et sa main en contrebas me fait comprendre qu’il vient d’utiliser son pouvoir.
Je garde un sourire sur mon visage. Avait-il déjà utilisé son pouvoir depuis son réveil ? Je profite de son courant d’air pour faire naître de minuscules cristaux de neige. Pas même suffisants pour mouiller du tissu.

« Pour te donner un petit avant-goût de l’extérieur. Remets-toi Louis. Pour moi, pour cette Carla et avant tout pour toi-même. »

On est tous impatients. On a tous envie d’entendre ta voix vibrer dans l’air de nouveau. Je prends deux morceaux de papier et trace sur chacune d’entre elle une rune de liaison. Je n’ai pas vraiment eu de réponse, donc à défaut je préfère tenter malgré tout. Puisque sa petite tempête m’a l’air d’avoir demandé un peu d’énergie, j’opte plutôt pour une rune d’activation via pression. Un peu comme un bouton poussoir imaginaire sur un morceau de papier. Le bouton d’urgence du téléphone, si on peut dire. J’insuffle un peu de magie dedans et les tend vers Louis.
S’il y a bien une chose que j’ai compris, c’est qu’il n’espère pas que j’accoure à sa moindre demande. Ça, ça devrait pouvoir se faire.

« Je te promets d’être raisonnable si tu m’appelles. Pas de folie sur le trajet, pas d’abandon de poste. Mais ça me rassurera de te savoir en sécurité et avec la possibilité de me contacter si tu as le moindre problème. Et je sais que tu n’es pas du genre à appeler au moindre problème. C’est un truc de famille, ça. »

Même s’il ne partage techniquement pas mon sang, il n’empêche que cette facilité à masquer le moindre problème est vraiment propre à l’éducation des Kristiansen. il faudrait se retrouver aux portes de la mort avant de lâcher un « aïe » - bien qu’au niveau mental ça salerait sévère. J’agite les deux bouts de papiers pour lui faire comprendre qu’il doit déverser un peu de sa magie dedans afin que les runes s’activent.
Et qu’il ne me fasse pas un coup en mode « j’ai plus de magie » parce que le petit coup de vent là, c’était pas mon imagination. Un dernier effort et après je te laisse, j’ai tout de même abandonné Phil à ma montagne de paperasse, ce serait bien de revenir avant quelqu’un ne se rende compte de l’échange de compétences, parce qu’on se ressemble pas franchement des masses.
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