From far and wide, O Canada, We stand on guard for thee
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Sujet: From far and wide, O Canada, We stand on guard for thee Jeu 14 Fév 2019 - 19:29
Le Canada lui allait bien. Ou sans doute était-ce Louis. Depuis que Carla était arrivée, elle avait repris le goût à la vie, recommençant à manger normalement et attrapant même quelques kilos qui étaient venus se glisser entre sa peau et ses os. Les formes de la jeune femme avait légèrement commencé à se redessiner et elle avait laissé le teint blafard au placard. L’amour était revenu, enfin. Tout n’était, certes, pas parfait. Louis n’avait pas encore entièrement récupéré et Sylvester avait donc loué un Airbnb pour Carla et lui le temps que le jeune homme se rétablisse entièrement. Bien que la jeune humaine passât la majorité de son temps au chevet de son amant retrouvé, elle avait décidé de profiter d’un après-midi où Louis devait passer des examens et où Sylvester avait un rendez-vous professionnel - ça lui paraissait absurde que le maître fasse des cascades au Canada, mais ça faisait longtemps que Carla ne cherchait plus à comprendre - pour flâner dans les rues de Ottawa. Après avoir passé le matin à l’hôpital, elle avait donc enfilé sa doudoune - on était au Canada, tout de même - et prit les transports publics pour se rendre au centre-ville. Elle s’était alors baladée dans le musée canadien de l’histoire avant d’aller se perdre dans la ville, laissant ses pieds décidé pour elle de sa destination. Pour le goûter elle s’était posée dans un Tim Hortons pour y déguster un grand café bien chaud ainsi que quelques timbits, la spécialité de la chaîne. Elle en avait profité pour mettre de côté son asocialité et discuter avec une bande d’étudiants qui lui avaient conseillé une vieille librairie à quelques pas du café. Après avoir terminé de manger, la jeune femme les avait alors remercié et était partie découvrir les étalage de livres de seconde main, se laissant séduire par une vieille édition de Frankenstein. Elle avait également embarqué l’heptalogie de Harry Potter qu’elle comptait offrir à Louis. Elle n’ignorait pas qu’il les avait déjà lu et savait, pour les avoir vus de nombreuses fois, qu’il les possédait déjà à Little Angleton, mais elle se disait que c’était un livre dont il était impossible de se lasser et que cela l’aiderait à passer le temps. Ils pourraient même le lire ensemble, à haute voix, imitant la voix traînante de Rogue ou agaçante de Hermione.
Après être passée en caisses et avoir échangé ses quelques achats contre les drôles de billets canadiens, elle se balada encore un moment dans la ville, traînant ses vieilles moonboots dans la neige. Lorsque la nuit tomba, le froid se fit plus mordant et la faim commença à se faire sentir, son goûter improvisé lui semblant désormais bien loin. Avisant un restaurant de poutine, la jeune femme se décida à continuer sa journée de manière locale et rentra pour commander une énorme potion dont elle comptait bien ramener la fin en doggy bag à l’appartement pour son dîner du lendemain. Sa gigantesque portion entre les mains, elle s’installa sur les tables collées à la vitrine ce qui lui laissait une vue dégagée sur les passants qui se pressaient sur les trottoirs dans l’espoir d’éviter le froid. Grignotant ses frites d’une main, se plongeant dans l’œuvre de Mary Shelley de l’autre, la jeune femme commença à perdre la notion du temps...
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Sujet: Re: From far and wide, O Canada, We stand on guard for thee Sam 16 Fév 2019 - 21:45
wet
Unbreak the broken time.
Incapable d’en parler à Autumn. Tout a commencé comme ça, tout se finit comme ça. Si je ne peux pas en parler à la seule personne à qui je peux tout dire, je ne pourrais en parler à personne, je m’ensevelis, je coule dans les mots qui me pèsent. Ren a déconstruit d’une phrase mon enfance et, alors que je pensais pouvoir balayer ça sans me poser plus de questions que ça, je me retrouve à questionner toute mon enfance.
On m’a élevé parce que c’était leur travail, ils fermaient les portes de leurs maisons comme on oublie ce dossier qu’on a laissé au bureau. Ils ont fait leur travail et nous sommes le fruit d’un système.
J’me suis tiré de l’Angleterre, la nausée permanente dans le ventre. Incapable de me nourrir sous forme humaine, loup dans les steppes canadiennes jusqu’à l’épuisement. Encore, encore, encore. Je ne sais plus comment je suis supposé rentrer à la maison.
How am i get myself back home ?
Je rentre finalement dans les rues, gros hoodie sur le dos et jean un peu trop serré, un peu déchiré et j’allume une clope en pensant à ce que tout ce que les professeurs pourraient en dire - payés pour nous protéger. Pas d’amour, seulement des responsabilités.
Mon appart est minuscule et absolument parfait - je l’aime déjà, même s’il n’y a pas d’Autumn dedans - et il ne contient pas de cuisine (il était à meubler, mais whatever, qui a besoin d’un four ou des plaques ?) mais un immense matelas et de quoi me réchauffer en masse. J’ai toujours froid - depuis quand ?
J’me douche, remets les mêmes fringues, descend en bas de chez moi pour aller chercher à manger et je traverse la rue, les cheveux encore humides et les yeux enfin soulagés par la nuit. Dieu que ça peut être lumineux par ici. Je wave de la main la petite madame chaleureuse qui me connait déjà, petite madame qui éclate de rire et qui me dit que ma portion sera prête incessamment sous peu. Je me retourne et là
haha
là
y’a Carla.
Haha !
J’suis à la fois content, à la fois sidéré, à la fois j’ai vraiment la flemme d’être quelqu’un de sociable ; toujours est-il que je pose les billets qu’il faut sur la table en bois lustré et je m’assieds en fasse de la minuscule Carla qui est délicieusement enrobée de gras. Du bon gras hein. Ses os ne piquent plus sous sa peau, elle est toute jolie et un peu apaisée.
- Yo.
Je croise les bras sur ma table et pose ma tête sur le mou de moi, levant les yeux sur elle, petit chiot perdu et mouillé. Canada Carla. Visiblement ça lui va bien.
Ma portion de nourriture arrive sans qu’on ne me demande si finalement ce soir je n’emporte pas, on ne me dit rien et j’apprécie, je ne sais toujours pas comment j’suis posé rentré chez moi, surtout pas quand mon chez-moi débarque au Canada.
Peut être que je ne rentrerai pas.
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Sujet: Re: From far and wide, O Canada, We stand on guard for thee Dim 17 Fév 2019 - 20:40
L’odeur du cheddar, de la sauce brune, du gras emplissait pleinement les poumons de Carla. Quelques semaines auparavant, cette simple senteur de bonheur lui aurait donné envie de renvoyer son déjeuner, de tout envoyer balader et d’aller se barricader dans une salle de bain avec ses écouteurs vissés sur les oreilles pour oublier, oublier que Louis, où qu’il soit, ne devait sans doute pas manger de chose aussi bonne. Mais le temps avait passé et désormais Louis pouvait manger ce qu’il voulait - ou presque. Aussi, la jeune femme avait retrouver goût à la vie et au gras, si bien qu’elle dévorait sa grande portion avec un bon appétit. Elle commençait néanmoins à caler, lorsqu’un voix qu’elle connaissait bien sortit de nul part.
- Yo.
L’humaine fronça les sourcils se retourna et se retrouva nez à nez avec Ian. Ian Coley. Son pote, son ami, son bro de tatouage. Celui qu’elle avait connu à Little Angleton. Alors qu’est-ce qu’il foutait ici, au Canada, à l’autre bout du monde ? Sans qu’elle puisse le contrôler, un fou rire prit d’assaut Carla. Un rire honnête, joyeux, qui n’avait plus résonner dans sa gorge depuis des années. Un bonheur simple de cet hasard absurde de retrouver son ami à l’autre bout de la Terre. Ça n’avait proprement aucun sens. Qu’ils soient tous les deux dans la même ville et, plus fou encore, dans le même restaurant. Le destin s’ennuyait-il au point de leur donner faim d’une poutine en même temps ? Le rire s’apaisa petit à petit alors que la portion de Ian était amenée par une cuisinière. Essuyant les larmes qui avaient perlé au bord de ses yeux, Carla dû inspirer un bon coup avant de retrouver son souffle.
- Mec. Qu’est-ce que tu fous là ?
La situation paraît tellement absurde pour elle, qu’elle a l’impression d’être dans un rêve. Ian et elle, ici, comme s’ils étaient à Little Angleton. C’est aussi simple que ça. L’envie de s’envoler avec lui dans la neige, la nuit, les bars lui traversa l’esprit. Carla se rappela leurs nombreuses nuit dans les ruines, avec ou sans le reste de la bande, à parler, jouer, danser, boire, fumer. Elle lui avait filé sa première clope et il avait roulé leur premier joint. Dans ce petit monde qui était vite devenu le leur, ils avaient tout vécu ensemble, s’étaient tout dit ou presque. Il y avait certaines choses sur lesquelles ils n’osaient pas mettre de mots. Les parents de Carla, son amour pour Louis. Pourtant, la jeune femme était sûre qu’il était au courant, mais trop délicat pour balancer les sujets sur la table. Ian la connaissait par cœur. La jeune femme attrapa une frite avec sa fourchette et la fourra dans sa bouche avec un grognement de bonheur. De la poutine, un ami, une nuit au Canada. Que demandez de plus ? Elle se sentait le cœur léger, bien plus qu’à leur dernière rencontre. Elle n’était plus le déchet perdu qui attendait Louis dans la nuit. Elle l’avait retrouvé. Elle s’était retrouvée.
- Je suis désolée pour la dernière fois. Rhyan doit me haïr.
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Sujet: Re: From far and wide, O Canada, We stand on guard for thee Dim 17 Fév 2019 - 21:37
wet
Unbreak the broken time.
Carla éclate de rire. N’importe qui trouverait ça normal ; moi pas, je suis encore loin d’être habitué à ses yeux en amande et ses lèvres étirées, bulles de joie dans son regard. Alors qu’elle s’agite, hilare, je reste les yeux ronds comme des soucoupes à la fixer, appréciant de la retrouver comme ça. J’ai l’impression d’avoir eu le droit à une deuxième chance, un retour dans le passé. La chance d’avoir Carla, à nouveau, avec moi.
On n’a pas tous cette chance, mh.
- Mec. Qu’est-ce que tu fous là ?
Hého. J’habite là moi, d’abord, et puis dans le monde magique, les quarante quatre mille kilomètres de circonférence de la terre, c’est vraiment pas grand chose. On est tous un peu partout et nul part en même temps - je n’ai toujours pas décidé si j’aimais ça ou pas.
Elle continue de manger et j’aimerais vraiment ne pas trop l’oppresser sur le sujet mais je ne peux pas m’empêcher de regarder cette grosse frite disparaître dans sa bouche. Ah bon. Tout ça avec Louis. Je connais bien l’histoire (enfin bien, c’est un grand mot, mais j’ai eu vent de ça) et voilà qu’elle est là, safe and sound. Tout tourne autour de Louis.
Tout.
- Je suis désolée pour la dernière fois. Rhyan doit me haïr.
Je lui souris franchement, sourire comme un gosse alors que je prends une bouchée de ma propre nourriture.
- J’habite ici.
J’avale une bouchée. C’est gras, c’est doux, c’est chaud, absolument tout ce qu’on demande d’un repas servi en bas de chez-soi. Ce que j’aime ne pas cuisiner ! J’ose me dire que c’est mon côté lupin tout en étant bien au courant que ça a tout avoir avec la flemme et la nonchalance - tu te rappelles cet été là où j’avais perdu une dizaine de kilos parce que j’avais la flemme de manger ? Bref.
- Meuf.
J’ai pas si faim en vrai - aurait-on échangé les rôles ? Pas du tout. Mais tout de même, il est tard, j’suis claqué et mes cheveux blonds devant mes yeux me donnent un peu froid.
- Rhy a bien d’autres chats à fouetter, j’pense pas qu’elle t’en veuille.
Et puis Rhy est Rhy, difficile à cerne et toujours dans des bails impossibles. Je ne sais pas pourquoi elle ne s’est pas accrochée coûte que coûte aux Kidos. Peut être qu’elle ne se sentait pas à sa place. J’en sais rien, elle s’ambiance peut être plus avec les Souls. Incapable de garder ses propres secrets quand même cette pauvre gosse.
- On est tous content de savoir que tu vas mieux.
Je sais pas exactement qui j’inclue dans tous, mais j’vois pas pourquoi quiconque serait malheureux de cette chose, genre si on interpelait un mec dans la rue, et qu’on lui racontait, j’suis sûr qu’il serait content également.
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Sujet: Re: From far and wide, O Canada, We stand on guard for thee Dim 17 Fév 2019 - 22:32
Le sourire sur les lèvres de Ian plut à Carla. C'était un sourire de gosse de 15 ans avec qui on partage son twix à la récréation. Un sourire d'une bandes d'enfants qui sautent pour la première fois depuis la falaise. Un sourire de bonheur simple qui lui rappelait indubitablement leur jeunesse commune.
- J'habite ici.
Elle haussa un sourcil, surprise. Elle n'était pas au courant, mais elle n'était pas au courant de grand chose. À force d'avoir vécu dans sa bulle, elle avait perdu le contact avec tous ses amis. Où vivait Ange ? Luka ? Hayley ? Se voyaient-ils encore ? L'orphelinat avait éclaté et avec lui tous ses pensionnaires. Ils n'étaient pas tous morts, elle l'avait appris de la bouche même d'Ian. Mais alors où étaient-ils ? Carla se sentit immédiatement coupable. D'avoir laissé de côté tout ça, d'avoir balancé son portable et oublié sa jeunesse pour se réfugier dans sa tristesse. Elle s'en voulut de ne pas avoir contacté ses amis, d'avoir essayé de savoir ce qu'ils devenaient. C'était con, la vie.
- Meuf.
Carla eut un sourire amusé. Elle l'observa avec ses cheveux emmêlés qui tombaient devant ses grands yeux verts. À présent qu'elle l'observait bien, il avait l'air changé. Plus triste, mélancolique.
- Rhy a bien d’autres chats à fouetter, j’pense pas qu’elle t’en veuille.
Rhyan. Elle ne la connaissait pas très bien. C'était une orpheline également, plutôt discrète et avec qui elle avait très peu parler. Pourtant c'était elle qui avait débarqué chez Louis, qui avait trouvé le déchet qu'elle était et qui lui avait envoyé la cavalerie sous la forme de Ian. Puis il y avait eu la plage grise, les nausées, le souvenir encore trop vivace de son viol. Parviendrait-elle un jour à passer au-dessus ? Louis n'était pas au courant, seul Ian savait. Ian. Son phare dans la tempête, son ancre sur la plage, sa pierre dans les ruines.
- On est tous content de savoir que tu vas mieux.
Comme un réflexe, le bras de la jeune femme se tendit et sa main attrapa celle de son ami qu'elle serra fort.
- T'as des nouvelles des autres ? Leur numéro au moins ? Ils... ils me manquent.
Sa gorge se noua alors qu'elle réalisait à quel point elle était passée à côté de sa vie ces dernières années. Ses amis avaient sans doute grandi, ils avaient un métier, un appartement, peut-être même - qui sait, elle n'avait plus de nouvelle depuis si longtemps - une famille. Elle avait l'impression d'être bloquée avant l'attentat du Mystery. Mais peut-être que le Canada était un moyen de prendre un nouveau départ, ou au moins une indication. Après tout, elle avait le monde à ses pieds désormais qu'elle avait retrouvé Louis. Elle avait assez attendu, il était temps qu'elle explore. Qu'est-ce qui l'empêchait d'ouvrir sa propre boulangerie ici au Canada ? Ou à New York ? A Tokyo ? Elle pouvait aller où bon le vent la porterait. Le vent et Louis.
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Sujet: Re: From far and wide, O Canada, We stand on guard for thee Lun 18 Fév 2019 - 14:27
wet
Unbreak the broken time.
Ah ben oui t’es surprise petite Carla. Qu’est-ce que t’as contre le Canada ? Puisque t’y es aussi, et que visiblement tu te régales pas mal de la bouffe. Je fronce le nez, ravi du petit effet de surprise - même si au fond, la maison sera toujours l’Angleterre je crois, l’accent et les façons des gens, la pluie, les pavés. Ou alors tout le Royaume-Unis au moins, Dublin et les couleurs ocres, les églises sombres, les accents.
Saorise Ronan.
Héhé.
Je lui souris, elle attrape mon bras - que j’ai immédiatement envie de retirer. Je fais comme m’avait appris Remy un jour : ton bras est trop lourd pour que tu le soulèves, si lourd qu’il va passer au travers de la table, marbre brut qui ne t’appartient plus. Je ne sourcille pas et les émotions de Carla me traverse, joie et souvenirs, une certaine crasse au fond du coeur mais de la légèreté - instantanée, légère comme un ballon. Ballon qu’on peut crever à tout moment.
J’enlève mon bras pour ébouriffer mes cheveux alors qu’elle dit :
- T’as des nouvelles des autres ?
Vague de peine. Je me rassieds sur mon siège en me tendant pour l'écouter mieux. Bienveillance.
- Leur numéro au moins ? Ils..
Hésitation. Tu te sens légitime à cet instant, Carla, de me demander ça ?
- Ils me manquent.
Je souris, mange une bouchée, repousse le plat. À moi aussi, ils me manquent. Je ne sais pas de qui elle parle, à vrai dire, et qui est-ce qu’elle englobe dans ses mots. Hayley ? Je n’ai strictement aucune nouvelle. Zach vaguement parce que j’ai rencontré Nawel mais voilà. Enfin, sûrement qu’elle ne connait pas Zach ? Alors qui ? Autumn ? Haha. Non, sûrement pas Autumn. Avec qui aurait-elle souhaité garder contact ?
- Les autres ?
J’me gratte vaguement l’arrière de la tête. J’suis un peu gêné de lui demander de qui elle parle, ça date et puis, la plupart des gens de l’orphelinat sont partis, morts, disparus. Alors bon. Quelle version de l’histoire souhaites-tu que je te raconte, Carla ?
- J’ai pas vraiment de téléphone en ce moment, mais j’pourrais t’envoyer une jolie lettre dans les infos. Mais c’est qui, les autres, du coup ?
Sakura ? Il ne me semble pas qu’elle s’entendait bien avec elle - et Sakura n’est plus là. Décimée, la bande de potes. Décimée. Je soupire en lui attrapant les mains. Finalement, pour l’instant, mieux vaut être dans sa peau que dans la mienne. Doutes, espoir, petit petit flot de détermination.
Ses mains sont chaudes, plus qu’avant quand elle était cloîtrée chez elle dans une ville rayée de la carte. Louis. J’en reviens pas, en vrai, d’une morte il a fait de Carla quelqu’un de vivant.
- Il va comment Louis, d’ailleurs ?
J’en sais rien si j’suis jaloux ou pas en fait. C’est tant mieux pour elle mais qu’est-ce que c’est ce que cette histoire, on ne peut pas baser sa vie sur celle de quelqu’un d’autre. N’est-ce pas, Ian ?
Haha.
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Sujet: Re: From far and wide, O Canada, We stand on guard for thee Mar 19 Fév 2019 - 23:04
Ian avala une bouchée de son plat avant de le repousser, quasiment à peine entamer, sur le côté. Dans ses gestes, Carla reconnaît la tristesse, le dégoût de la vie, ces sentiments que, désormais elle connaît bien pour ne les avoir que trop côtoyés. Cependant la jeune femme ne dit rien ; s’il désirait parler, il savait qu’il trouverait une oreille à cette table. Et s’il n’en avait pas envie, il y avait toujours d’autres moyens d’oublier et de retrouver leurs 15 ans.
- Les autres ?
Il se gratta la tête, semblant réfléchir un instant avant de reprendre la parole.
- J’ai pas vraiment de téléphone en ce moment, mais j’pourrais t’envoyer une jolie lettre dans les infos. Mais c’est qui, les autres, du coup ?
Sans plus attendre, l’humaine attrapa sa serviette et sortit un stylo de sa poche afin de griffonner l’adresse du airbnb dans lequel elle vivait. Elle ignorait combien de temps encore elle y resterait, mais sans doute suffisamment pour attendre la lettre de son ami.
- Ange, Luka, Hay’... Ta meuf aussi, Printemps ou je sais pas quoi…
Carla savait très bien que le véritable prénom de la copine de Ian était Autumn. Était-elle encore sa copine d’ailleurs ? La jeune femme n’avait jamais vraiment beaucoup apprécié l’orpheline ; c’était comme une pièce rapportée, un bâton dans la roue bien huilée de leur amitié. Elle aurait préféré que Ian sorte avec Luka ou Hayley... Quelqu’un de leur bande, avec leurs délires, leurs rires. Pas une timide petite nouvelle qui avait l’air d’avoir autant de conversation qu’un mollusque. Au début, Carla c’était dit que ça ne durerait pas entre eux, ils avaient l’air trop différents. Et puis ça avait duré. Et elle avait bien été obligée d’accepter cette partie de Ian. Après tout, qui était-elle pour juger l’amour ? Surtout après tout ça, surtout après Louis...
- Il va comment Louis, d’ailleurs ?
La voix de Ian la tira de ses pérégrinations mentales. Elle reporta son attention sur son ami, un sourire mélancolique sur les lèvres.
- Ça va, il se remet gentiment.
Et elle se remettait avec lui. Réapprendre la vie avait un goût à la fois doux et amer. Elle pouvait désormais se balader en ville et laisser le vent la caresser, regarder les amoureux se tenir par la main sans les jalouser, abandonner ses pensées à autre chose qu’à imaginer son amant torturé dans une grotte sombre. Carla avait l’impression d’être sortie du temps, sortie du monde à vivre seule dans la ville fantôme qu’était devenue Little Angleton. Sa vie s’était stoppée nette alors que la Terre avait continué à tourner, jusqu’au moment où elle avait retrouvé Louis et où elle avait dû accepter de faire un bond dans le futur. Cinq ans sans souvenirs, cinq ans sans devenir. Elle ignorait désormais où était sa famille, sa pauvre mère sans caractère, son frère qu’elle aimait tant... Son père était-il toujours aussi cruel ? Aussi violent ? Pouvait-elle d’ailleurs toujours les considérer comme des membres de sa famille ? Carla se sentait bien plus proche de Louis ou de Sylvester qui l’avait tant soutenue, que de son propre sang. La jeune femme ne s’était jamais vraiment plaint des coups reçus et de la méchanceté de son paternel, par égard pour ses meilleurs amis qui avaient tous perdus leurs parents. Et pourtant, parfois, elle en venait à espérer vivre également à l’orphelinat avec son frère. La vie là-bas lui semblait tellement plus facile... Et à présent que son enfance était derrière elle, elle réalisait que, même si elle n’était pas techniquement orpheline, sa famille se résumait bien plus à ses amis qu’à ses parents.
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Sujet: Re: From far and wide, O Canada, We stand on guard for thee Mer 20 Fév 2019 - 10:19
wet
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Ses doigts - toujours fins, blancs - attrapent de quoi écrire, un support et puis elle note une adresse. Elle a un chez-elle mais je suis incapable de savoir si elle y est seule ou pas. Aux dernières nouvelles sa famille n’était plus là. Ce qu’on dit quand on ne sait pas ; je ne sais pas, ils ne sont plus là, je n’ai rien entendu de leur part depuis un moment. Le flou, le brouillard qui enrobe les mots et laisse flotter quelque chose.
- Ange, Luka, Hay.. Ta meuf aussi, Printemps ou je sais pas quoi..
Je souris, absolument satisfait de cette réponse. Je sais bien qu’elle n’a jamais apprécié Autumn et ça ne m’a absolument jamais affecté. Que les autres comprennent ou ne comprennent pas ce n’est pas important, c’est elle et pas une autre. Surtout quand on sait que ça aurait pu être Carla et personne d’autre, Carla tous les jours, tout le temps, sous la peau et entre les dents. Vraiment ? Avec la magie qui nous sépare ? J’aurais sûrement tenté ma chance, ouais.
Mais bon.
- Luka est à Edimbourg. J’ai plus vraiment de contacts avec elle. Hayley est au Canada, j’ai son adresse avec Zachary, elle est mariée - j’écris moi aussi sur une serviette papier - et Ange ehm..
J’en sais rien en vrai de ce qu’il glande. J’me souviens de la dernière entrevue avec Luka, fidèle à un mort et moi, fidèle à un inconnu. Sa panthère qui avait explosé dans la pièce alors qu’elle est autant entraîné que moi - pourquoi ? Et sa fidélité à la souffrance. Peut être n’a-t-elle connu que ça, je sais ce que c’est que s’attacher à la douleur. Quand elle est là, ça veut dire que ça va, mais quand elle n’y est pas ? Qu’est-ce qu’il reste ?
- J’sais pas trop où il en est, Ange.
Est-ce que Carla a connu Myaw ? Parce que Myaw non plus, on sait pas bien où elle est. Je ne réponds pas pour Autumn, j’esquive la question volontairement ; fais-en ce que tu veux. Conclus qu’on n’est plus ensemble si ça te botte, qu’on est en froid ou que je suis pudique, émotif sur cette personne au creux de ma vie, logée dans mes failles comme dans mes sommets.
Et Louis, donc ?
- Ça va, il se remet gentiment.
J’aimerais bien qu’il lui dise la vérité un jour, sur les choses et sur la vie, celle de notre côté des rails, bien différente. J’crois qu’elle nous en voudrait, pas pour toujours pas quand même, j’comprends pas pourquoi on lui a jamais dit. Peut être que quand on est au courant du secret, on développe plus de magie, ptet que ceux qui pensent qu’ils sont pas magiques ils ont juste des magies alternatives, discrètes. Peut être que tout le monde est magique au fond, non ?
Je la sens repartir dans une spirale des souvenirs, attachée en arrière mais jamais poussée en avant, pas de vent en poupe et personne pour lui tenir la main assez longtemps pour qu’elle avance.
- Tu voudrais rencontrer un pote d’ailleurs ? Il pourrait t’aider pour ehm..
Depuis quand je suis gêné ? Je crois que je suis gêné par respect au cas où elle soit gênée également.
- .. genre le corps et l’esprit. Il est vraiment doué, puis il est marrant, des gros yeux globuleux et des oreilles d’elfe.
Peut être que nos amis sont notre famille mais peut être que justement, si nos potes c’est ceux qu’on choisit alors peut être qu’au bout d’un moment on mue et qu’on les choisit plus.
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Dernière édition par Ian Coley le Jeu 14 Mar 2019 - 15:59, édité 1 fois
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Sujet: Re: From far and wide, O Canada, We stand on guard for thee Jeu 14 Mar 2019 - 14:57
Quand ils étaient jeunes, tout lui paraissait tellement compliqué. Les coups de son père, l’incapacité de sa mère à fuir, son amitié avec Louis, les bitures dans les ruines. Une adolescence passée à se rebeller, à chercher l’amour dans les yeux d’un ami, à fumer des clopes, des joints, des goulots de bouteilles. Une adolescence où elle hurlait que plus grande ça serait différent, plus grande elle s’en sortirait, que ça irait mieux. Désormais tout ça n’était que futilité devant sa vie d’adulte.
- Luka est à Edimbourg. J’ai plus vraiment de contacts avec elle. Hayley est au Canada, j’ai son adresse avec Zacahry, elle est mariée et Ange ehm..
La jeune femme se tut, attentive, digérant les informations de Ian. Luka ne s’était pas beaucoup éloignée de Little Angleton, même si elle semblait s’être éloignée de ses amis. Ou peut-être était-ce l’inverse ? Que devenait-elle ? Lui arrivait-il encore de grimper à des falaises pour les sauter ? Et Hayley... mariée. Carla se sentit soudain vieille. Était-elle arrivée à cet âge des mariages et des gosses devant lesquels il fallait s’extasier ? Putain de vie, putain d’existence. Reclue dans sa cité fantôme, elle n’avait pas vu le temps filer.
- J’sais pas trop où il en est, Ange.
Le cœur de Carla se serra alors qu’elle repensait au sourire du cherubin. Sans doute le plus gentil de ses amis, le plus pur. Pas parfait, c’était certain, mais tellement plus équilibré qu’elle, qu’eux tous peut-être. La tête sur les épaules, Ange, un rempart à l’agonie du monde, une ancre dans la houle. Une putain de bonne personne. Qu’elle avait abandonnée, finie l’ancre, fini le rempart, l’humaine se retrouvait seule dans la mer en furie. Heureusement, il y avait Ian, une bouée de secours, mais qui bougeait tout autant qu’elle, si ce n’est autant... Et Louis. Louis qui s’était noyé et c’était donc son tour à elle de le secourir, de lui maintenir la tête hors de l’eau. Où étaient passés ses 17 ans ?
- Tu voudrais rencontre un pote d’ailleurs ? Il pourrait t’aider pour ehm..
Les pieds sur Terre Carla, les pieds sur Terre. Ian avait apparemment changé de sujet et lui parlait d’un pote. Un pote qui pourrait quoi ? Lui vendre de l’exta ? Lui rouler un joint ? Elle en aurait bien eu besoin.
- .. genre le corps et l’esprit. Il est vraiment doué, puis il est marrant, des gros yeux globuleux et des oreilles d’elfe.
Ok. Apparemment ça ne devait pas être le dealer de son ami. C’était autre chose. De quoi parlait Ian ? Carla ne comprenait rien.
- Un psy ?
Elle secoua la tête, surprise. Depuis quand Ian était-il ami avec des psy ? Ça ne reflétait pas l’adolescent rebelle qui l’accompagnait dans ses conneries. Carla n’avait pas envie d’un psy. Carla avait envie de passer la soirée avec son pote. Et d’une cigarette. Elle repoussa sa poutine et sortit son paquet.
- J’ai besoin d’une clope.
Et avant même qu’il ne puisse répondre, elle se leva et poussa la porte en verre du restaurant. Dehors, l’air l’aspira avec sa fraîcheur, alors que des flocons vinrent se coller à ses cils, léchant le ciel de leur blancheur. La jeune femme prit tout son temps pour allumer sa cigarette, tirant un grand coup sur le cylindre de papier et observant la fumée tourbilloner au-dessus de sa tête. Puis, sans lâcher les flocons, la fumée, les nuages des yeux, elle lança à la nuit :
- Tu sais, je me suis toujours dit que, s’il n’y avait pas eu Autumn, s’il n’y avait pas eu Louis... Je sais pas. Ça aurait été différent.
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Sujet: Re: From far and wide, O Canada, We stand on guard for thee Jeu 14 Mar 2019 - 16:00
wet
Unbreak the broken time.
J’ai chaud ou elle a chaud, quelqu’un a chaud et j’ai l’impression que ça fait des centaines de milliers d’années que Carla n’a pas eu chaud il a l’impression. L’anorexie, toujours plus froid, les cheveux de paille et les glaçons dans les bras.
- Un psy.
Elle est entièrement contre et ça renfloue mes veines à moi. je fronce le nez et la regarde en souriant, marmonnant « non, pas un psy non » mais je n’insiste pas, j’ai bien senti la vague. Même si je sais nager, il fait un peu froid pour se mettre à l’eau.
Elle se met à gigoter et tire une clope et je me sers dans son paquet sans lui demander son avis.
- J’ai besoin d’une clope.
J’avais compris et je la suis. Il fait froid sa mère et je regrette quelques secondes la chaleur étouffante et la poutine devant moi mais rapidement, la sensation s’estompe. Elle l’allume, je l’allume tout en me disant que c’est vraiment naze que ça ne soit que du tabac et que j’aurais bien mis un peu d’herbe dedans - j’avais pas arrêté de fumer moi ? - mais bon. Je suppose qu’elle a rien sur elle et je n’ai rien sur moi.
Je secoue mes cheveux clairs d’une main habituée - comment j’aime pas la neeeeeige, ça peut faire des croûtes sur ton dos et t’enneiger. Le loup il déteste, y’a que la loutre qui aime. Allez comprendre. Elle tire paresseusement sur sa clope, soudain un peu rêveuse avant de prendre la parole. Mon coeur se serre une demi-seconde avant qu’elle se mette à parler et je sais d’avance que je serais froissé.
- Tu sais, je me suis toujours dit que, s’il n’y avait pas eu Autumn, s’il n’y avait pas eu Louis.. je sais pas. Ça aurait été différent.
J’ai lancé ces dés là des milliards de fois ; sous les paupières j’avais Carla et mes mains, immenses sur son corps, si petit, mes doigts sur ses courbes et ses lèvres, dans ses cheveux, la douceur de sa peau et ma bouche sur ses ecchymoses, j’ai lancé ses dés là dans mes rêves seulement. Les vrais, pas pipés, lourds de sens on était lancés un soir sous le gui.
Point.
Je me froisse comme on froisserait une feuille de brouillon en tirant fort sur ma clope. La fumée dans les poumons, nicotine et goudron, en marmonnant, la fumée cachant mon visage :
- Pas ce soir, Carla.
C’est tout. On rejoue rien du tout, on s’est croisés par hasard, et puis voilà. Je pousse mon don au fond de moi, je veux pas savoir pour elle je veux savoir ce que je suis moi, ce que je pense moi. Carla est une des seules pour qui mon don est aussi précis, je peux aller loin, longtemps. Je ne sais pas pourquoi mais ce soir, j’veux pas être là. J’veux être moi, Autumn me manque et je ne veux pas d’autres bras.
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Dernière édition par Ian Coley le Jeu 14 Mar 2019 - 16:52, édité 1 fois
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Sujet: Re: From far and wide, O Canada, We stand on guard for thee Jeu 14 Mar 2019 - 16:37
La fumée s’éleva, s’enveloppa, caressa les flocons avant d’expier. Carla ne glissa pas tout de suite le tabac entre ses lèvres, attendant d’abord une autre expiration, une expiration sans fumée grise, mais buée blanche. Elle suivit le même chemin, nuage mourant dans la nuit.
- Pas ce soir, Carla.
Le regard brun glissa dans la nuit, fuyant la fumée pour rencontrer des yeux renfrognés, froissés. Elle le regarda comme étonnée, la surprise faisant vaciller une flamme verte dans ses iris. Ian était tellement habitué à lire en elle, à laisser flotter l’ambiguïté, entre amitié, désir et amour, qu’elle ne s’attendait pas à ce qu’il fuie, aussi facilement, presque lâchement. Ignorant le brouillard de nicotine devant le visage de son ami, elle se concentra sur sa peau, ses traits tirés, ses lèvres bleuies par le froid. Des lèvres dont elle connaissait la chaleur dans ce baiser innocent qui avait scellé leur amitié, des années auparavant. Baiser innocent ou baiser passionné ? La frontière était si mince.
- T’es chiant, parfois.
Elle hésita, ajouta :
- Souvent.
Elle fronça les sourcils, défiant un instant Ian avant de se détourner, tirer sur sa cigarette, bitume dans les poumons et brouillards dans la tête. En même temps que la fumée, ses pensées s’envolèrent au chevet de Louis, le corps de son amant, le cœur de celui qu’elle aimait. L’homme des contes de fée, la chaleur de ses bras, l’attente à en mourir. L’amour ça paraissait si simple, dans les films. Un homme, une femme, parfois deux hommes ou deux femmes. Des love story faciles, des méchants bien définis, des hésitations, mais toujours le couple qui triomphe. Les hésitations, Carla ne les avait pas connues. Elle ne voyait que Louis depuis son adolescence. Et pourtant c’était pas aussi simple. C’était pas « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». C’était pas aussi réducteur. Pourquoi les romans n’expliquaient-ils jamais que tout était bien plus compliqué, que les sentiments ne s’arrêtaient pas à une seule personne ?
La jeune femme secoua une main dans la fumée, écartant la grisaille de sa clope, fouettant quelques flocons sur son passage, effaçant surtout les pensées de sa tête. Si Ian voulait fuir, alors elle fuirait également. Tant pis s’il n’avait pas envie d’en parler. Tant pis s’il voulait juste du silence, la nuit, le froid. Elle laisserait la neige les envelopper. Elle se tairait pour l’observer. Qu’il gèle sur place, qu’il avale sa clope, la fumée, la neige. Elle attendrait qu’il ne puisse plus bouger pour le ramener chez lui. Qu’il boude tant qu’il veuille, qu’il repousse, la situation était, pour une fois, inversée. Carla était prête à prendre la patience à bout de bras, à fouiller la moitié du Canada pour leur trouver un joint s’il le fallait, à soigner les ecchymoses de l’âme. Qui que soit Ian pour elle, quel que soit le nom à appliquer sur la relation, que ce nom, par ailleurs, existe ou non, elle enflammerait la nuit pour lui. Alors qu’il ne parle pas, s’il préférait. Qu’il se ferme, qu’il se casse. Le monde n’était pas si grand, leur rencontre canadienne en était la preuve. Elle attendrait jusqu’au bout de sa cigarette, jusqu’au bout de la nuit, jusqu’au bout de la vie pour qu’il parle, pour qu’il laisse l’acide fuir de ses poumons. Vas-y Ian, crache.
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Sujet: Re: From far and wide, O Canada, We stand on guard for thee Jeu 14 Mar 2019 - 16:54
wet
Unbreak the broken time.
Elle met longtemps à rencontrer ses yeux scrutent ma peau. Je me sens sale, un peu, mais je m’en fou, beaucoup. La neige fond sur ma peau alors que je tapote ma clope pour en faire tomber les cendres.
- T’es chiant, parfois.
J’ai envie de hausser le ton et de lui dire que par rapport à elle, j’suis large, quand même, en matière de chiant. Qu’elle était casse couilles également et que pour une fois j’ai le droit de pas vouloir jouer à son jeu, on s’est pas vus depuis des lustres et qu’elle me parle des autres et de ce qu’on n’a pas, d’un temps qu’on a perdu et qu’elle n’a pas vécu.
- Souvent.
Ses sourcils se froncent et je termine ma clope sans émotions, voilà. Je sais bien ce qu’elle sous entend - je suis tatoué putain - mais pourquoi là, maintenant, quand on est si loins et blancs, la neige lave tout et mouille la passé, et moi je n’ai juste pas envie de parler. La nausée a réintégré mon ventre et mes bras, l’arrière de mon crâne est lourd, peut être que j’ai de la fièvre, peut être que j’ai juste mal au coeur vous voyez, pas le mal de mer mais le mal de ce qu’on a eu et qu’on ne retrouve pas.
Visiblement, on ne peut pas fouiller à travers le temps.
La clope se termine et j’hésite à la balancer par terre comme un sale sale mais je tends le bras pour l’écraser dans le cendrier extérieur. Je me rapproche de Carla, un peu, son odeur arrive à moi par vagues inconstantes et je souris, les yeux un peu plissés.
Je reconnais volontiers que je lui en veux un peu. Mais bon, pour une fois, j’pense que je peux me permettre d’être égoïste et de la planter là, pour une fois, vous voyez, j’essaie toujours pour tout le monde alors ce soir, juste pour ce soir je n’essaie pas. J’essaie rien et je la plante là.
- Passe le bonjour à Louis.
Peut être que je dis ça sur un fond de jalousie. Peut être pas. Je sais - et j’espère qu’elle sait - que j’ai laissé la serviette et ce qu’elle a griffonné dedans, parce que je pensais sortir de rerentrer mais voilà, maintenant j’ai la nausée et je ne veux plus être là.
I know that she knows better but to follow me.
Je file devant elle et coupe immédiatement à l’angle d’une rue avant de devenir chat, brutalement. Les coussinets nus sur le béton mouillé et mes fringues dans l’eau je m’en fou, qu’elle se pose des questions si elle le souhaite je ne suis déjà plus là. Je sais que je fuis mais je m’en fou, on n’est pas dans un film, elle ne peut pas m’obliger à cracher les morceaux. Je ne suis pas une femme hystérique en train de casser des trucs qui n’attend qu’une chose, qu’un homme la tienne entre ses bras pour la calmer. Je fuis parce que j’en ai les moyens.
Fin.
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Sujet: Re: From far and wide, O Canada, We stand on guard for thee Jeu 14 Mar 2019 - 17:17
Le silence les enveloppa aussi bruyamment que la fumée. En plein cœur de la ville, les battement se firent absence, abandonnant les deux jeunes gens à leur impuissance et à la neige. Absorbée par les flocons qui tombaient de plus en plus durement, les voiturent se turent, les lampadaires s’éteignirent et seule la fumée continua à monter, toujours monter, jouant avec les flocons comme s’ils étaient des spectres. Les milliers de fantômes qui hantaient leur relation. La clope de Carla brillait toujours lorsque Ian balança la sienne dans une poubelle. Elle la laissa se consummer, bras lâcher contre le corps, abandonné par ses muscles. Et le visage de son ami qui se rapprocha, près, tout près, comme seul lui savait le faire à ce distance qui résumait tout.
Au bout de ses doigts, la cendre de sa cigarette, hésita, chuta, salit de noir la blancheur de la neige. Poussière contre propreté, regard contre regard. Ian regarda Carla, la haït peut-être. Eut-il envie de la gifler ? De l’embrasser ? Elle l’avait pousser trop fort, trop loin. Egoïste Carla, généreux Ian. De l’autres côté de la terre, les hommes marchent sur la tête et les chiasmes sont quotidiens.
- Passe le bonjour à Louis.
Le ton fut neutre, rapide, saccadé. Carla ne put esquisser un geste, une parole, avant que Ian se retourne et s’enfuie dans la nuit avec brutalité. Presque en courant. Elle en aurait eu le temps qu’elle n’aurait rien fait. Elle se contenta de le regarder s’enfoncer dans la nuit et la neige, disparissant presque au bout de un mètre, quasiment invisible lorsqu’il bifurqua au coin de la rue. Ian s’était glissé parmi les spectres. Remontant la cigarette à ses lèvres, elle aspira une dernière fois la fumée pour laisser les soupirs envahir sa bouche, sa gorge, ses poumons. Elle prit alors le temps de se baisser pour éteindre le miniscule bout orange entre ses doigts dans la neige, puis le lança à la suite de celui de Ian, dans le cendrier. La fumée ressortit de son être en même temps que le mot.
- Connard.
C’était juste un souffle. Un souffle dans un sourire. Puis ce fut son tour de fuir, le froid, la neige, la nuit. Le restaurant sentait toujours autant le gras, la chaleur, le bonheur. Retournant à la table qu’ils avaient abandonné, elle demanda deux doggy bag, un pour sa poutine et un pour celle que Ian avait à peine entamée. Sylvester serait sans doute heureux qu’elle lui ramène un peu de gras ; le cascadeur, même s’il faisait extrêment attention à sa ligne et courait une heure à l’aube chaque jour, ne crachait jamais sur les frites. Chacun ses points faibles. Son bagage enveloppé dans un sac en plastique, la jeune femme prit le temps de ressoritr affronter le froid, enfonçant son bonnet sur ses oreilles. La nuit était encore jeune et elle trouverait bien le temps de passer à l’hôpital embrasser Louis, se réfugier dans ses bras. Puis elle rentrerait à l’appartement, s’attarderait peut-être un peu sur Netflix avant de se laisser aller à Morphée.
Sur la table du restaurant de poutine resterait une serviette griffonée de pattes de mouches. Une serviette dont, elle le savait, ni lui ni elle n’avait véritablement besoin ; ils s’étaient retrouvés au bout du monde sur les caprices du hasard. Nul doute que sa route croiserait à nouveau celle de Ian. Elle attendrait jusqu’au bout du monde.
Commencement.
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Sujet: Re: From far and wide, O Canada, We stand on guard for thee
From far and wide, O Canada, We stand on guard for thee