I'm kind of an asshole but even I have limits | Seb & Saku & Harry

I'm kind of an asshole but even I have limits

Sebastian's squad of one day

« Be ready. We're going on a mission babe ! »

Paris, la ville de Selena Deslilas, terre presque sacrée d'Orpheo. Sebastian errait incognito dans la ville en attendant l'heure fatidique de la nuit. Les mains dans les poches d'un jogging gris, affublé d'une veste en jean bleue ciel sur sweat à capuche, il espérait n'être pas dérangé avant. Il évoluait dans les rues, à travers la foule d'innocents, comme s'il était l'un d'eux. Il avait pris soin d'effacer toute trace de magie, de refouler au plus profond de lui ces pouvoirs qui le distinguaient de la plupart des passants. S'il rencontrait une personne d'Orpheo, n'aurait que l'air d'un trentenaire revenant de la salle de sport, avec son sac (contenant notamment un desert eagle) et sa dégaine décontractée ; d'un éternel homme hétéro cis blanc friqué au point de sortir dans un Paris pluvieux et sale avec ses sneakers Dior blanches et son survet' Berluti. Un faible homme innocent à qui appartenait le monde...

Ses déambulations le menèrent à l'Opéra Garnier et il en admira la splendeur. Le doré de sa façade brillait d'un éclat maussade sous la grisaille hivernal. Sebastian resta là, planté, à grommeler intérieurement. Il n'était pas spécialement ravi d'avoir été réquisitionné pour cette mission. A croire que Dorian n'avait que ça à faire. C'est pour être sûr... Sûr de quoi ? De qui ? De Laure ? Il ricana, détournant quelques touriste sous k-way de son alentour. Il n'aimait pas vraiment Laure. Il la supportait, tout au plus. Mais il appréciait Elaïa, Naïm et Ellana. Surtout Ellana. Sebastian était maladroit avec les enfants, et il disait haut et fort qu'il n'avait pas le temps pour eux, il avait cette idée fixe qu'ils étaient une part de lui. Il n'y avait qu'à voir comment il s'occupait d'Edouard dont il était le parrain. Sous les yeux d'Ysoline, il lui racontait les histoires de son père. Il lui racontait Gaël et sa droiture. Il lui racontait Dorian et sa grandeur. De même, Dylan était devenu son second. Le sang est tout.

Ce qui l'énervait plus que tout et le rendait ronchon, c'était l'idée même d'être pris pour un baby-sitter. Car non content de se coltiner Laure, il devait aussi s'occuper de l'apprenti de Mohamed, un bébé à peine sorti de l'adolescence. A grand peine. Suffit de l'éduquer ! Pour noyer son mécontentement, il jura tout haut contre Mohamed et Dorian, peu certain d'où venait cette brillante initiative et acheta des marrons grillés. Il les boulotta sur le chemin de l'hôtel, faisant détour sur détour et remplir son ventre calma sa nervosité. Il était le frère de Dorian, pas son esclave ! Dans la chambre, il se changea. Sous un costume blanc très classe, il glissa son holster et le desert eagle. On n'était jamais trop prudent. Ajustant sa nouvelle tenue et l'heure du dîner étant arrivé, il descendit au restaurant de l'hôtel. Une moue satisfaite éclaira son visage quand il contempla la salle du Meurice. Les palaces parisiens valaient le détour.

Premier arrivé, il prit place sur la tablée de cinq et zyeuta le menu sans le toucher. Ce dîner lui coupait quelque peu l'appétit. Ce n'était pas que les farandoles de plats plus chers les uns que les autres lui donnait le tournis car il en avait l'habitude, mais les deux invités de Croix ne seraient pas une mince affaire, il en était persuadé. Ils devaient cependant négocier avec lui. Sebastian savait qu'ils seraient déçus de n'avoir pas le droit à Dorian lui-même, mais il ne ferait pas honte à son frère. On leur servait tout de même deux Cross sur un plateau doré. S'ils faisaient la fine bouche, Sebastian les enverrait royalement chier, eux et leur suprématie nordiste. C'était dit : il se méfiait des Jørgensen. Jørgen Sr lui-même n'était pas venu, mais il avait tout de même envoyé son premier fils Jørgen Jr et un de ses petits enfants, Kjartan, déjà connue pour sa violence et son intelligence acerbée. La jeune fille était elle-même l'aînée de Jørgen Jr, destinée à succéder à la tête de la famille. Le sorcier noir révisait mentalement les informations dont il disposait. Ce n'était pour lui pas tant le père que la fille le problème. Elle avait fait son chemin dans la famille sans craindre d'écraser ses frères et sœurs. Elle s'était elle-même renommée selon une vieille tradition, effaçant son nom de naissance trop fleuri à son goût pour le tremper dans le sang et le sel.

Sebastian se méfiait tout autant de Laure et du gamin : ils pourraient merder.

(c) DΛNDELION

On m'a promis que Moha ne serait pas en mission tant que je serais à Paris. Promis. Alors j'appelle Moha. Y'a moyen que Harry soit excédé mais j'en ai rien à faire. Je veux pas que se soit des esclaves qui s'occupent de mes enfants. Hors de question. Ils ont déjà bien trop à faire à eux. On est leur parent, on s'occupe d'eux. Point. Si Moha est pas content, il avait qu'à pas m'engrosser deux fois. Et me filer un troisième marmot avant même qu'on soit marié. Tssss. Moha me confirme qu'il est bien avec eux, que tout va bien, que tout se passe bien.

Et que je devrais arrêter d'appeler toutes les quinze minutes.

Déjà qu'on m'envoie à l'autre bout du monde – Paris, soit trois heures de train depuis Pornic – pour cette mission. Et à croire que on est pas capable de la faire à deux, on nous coltine Sebastian. Qui me « mentor » dès que Dorian est en vadrouille, ce qui est souvent. Pour son plus grand plaisir. Aller, j'vais bien pouvoir le faire chier comme ça. T'es le frère du chef, impose toi et dis non, merde. Moi j'ai dit non, mais moi on m'écoute pas. Un réel plaisir. À croire qu'on est pas digne de confiance t'sais.

Bref, pour l'heure c'est plus ou moins quartier libre, débarassés de Sebastian, yes. Mais on le retrouve pour manger avec deux gros bonnets. Encore une fois on va devoir fermer nos gueules gnagnagni et gnagnagna. Pourquoi nous invitez à la table dans ce cas là, hm. M'enfin bon.

Faut négocier ou je sais plus trop quoi. A vrai dire, vu que c'est Sebastian qui gère, j'ai pas pris la peine de regarder le dossier. J'vais sûrement avoir le droit à des yeux noirs tout du long, dès que je vais vouloir ouvrir la bouche. On est au restaurant Seb, je dois ouvrir ma bouche pour manger, dumbass.

Soirée de plaisir en perspective.

Je choisis une robe moulante avec un dos nu. Voilà les termes de négociation, ahaha. Et c'est bientôt l'heure. Ça faisait longtemps que j'étais pas venu à Paris (je crois?), j'ai pris plaisir à (re?)découvrir cette ville, sans pression (?), juste du plaisir. J'ai déjà réservé le taxi et je reçois un notification comme quoi il arrive dans conq minutes.

C'est donc l'heure de descendre.

Paris de nuit, les lumières de la ville se reflète dans mes yeux et j'ai l'impression d'être une enfant innocente qui découvre une chose merveilleuse.

« T'as révisé j'espère. Parce que moi pas. »

Le ton est lancé. J'viens juste manger et parce que c'est obligatoire. Sinon j'aurais bien choisi une brasserie où je serais venu en jean et tee shirt.

L'hôtesse d'accueil nous montre notre table où Sebastian, sans surprise, est déjà installé. Le gars est en jogging et sweatshirt.

Le gars s'est cru au McDo, sérieusement.