hate to be lame but


Partagez
 

 hate to be lame but

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Apprentie Exorciste
MESSAGES : 148
DATE D'INSCRIPTION : 03/05/2018

Niveau du personnage
Point RP:
hate to be lame but Left_bar_bleue104/100hate to be lame but Empty_bar_bleue  (104/100)
Point Membre:
hate to be lame but Left_bar_bleue56/100hate to be lame but Empty_bar_bleue  (56/100)
Niveau: 6 - Affirmé
Sam Carver
Sam Carver
Apprentie Exorciste
MessageSujet: hate to be lame but   hate to be lame but EmptyVen 6 Oct 2023 - 15:49

C’est la fin de la guerre, pas la fin des services d’intelligence !, j’ai envie de répliquer à la meuf qui hésite à me filer le vieux volume relié. Je pose la main dessus mais elle n’enlève pas la sienne et je plisse les yeux en la fixant. Sans l’autorité de Cormag j’ai parfois du mal à me faire entendre et écouter : la faute à mon impatience ou à mon sexe ?
Qui sait.
J’ai envie de perforer son crâne et de lui implémenter des souvenirs d’éviscération mais je soupire et me résigne, avant de lui tendre ma vraie carte d’identité cette fois-ci. Elle recopie sans bruit mon nom à côté de « رونز پیاده سازی شده در حافظه ها: موثر؟ » . Je ne sais pas si elle sait lire le persan ou non, mais elle sait visiblement que le livre est un petit peu pas bien vu et interdit et bouh, y’a que les méchants qui l’empruntent.
En sortant, de l’autre côté de la vitre, je lui tire la langue.


L’automne ne s’est absolument pas installé et, à part les nuits fraîches, Sloane continue de souffrir de la chaleur. Elle évite de trop presser le pas pour ne pas transpirer et finit par craquer et monter dans un bus. Octobre semble s’être fondu dans septembre, lui même imbriqué dans août.

Elle soupire de soulagement quand son appartement climatisé l’accueille et se sert une limonade, le front couvert de sueur, avant de s’installer devant son bureau. Elle a utilisé pas mal d’argent des conservateurs (ou d’Orpheo, en vérité, elle n’a jamais vraiment su d’où venait les fonds, mais un pote à elle lui a assuré que personne ne remarquerait alors, pourquoi ne pas prendre plusieurs écrans et un mac de bureau ?).

La jeune femme comble les runes creusées sur ses mains, les deux cicatrices symétriques la fond grimacer alors qu’elle applique une pâte similaire à du henné, avant d’enfiler des gants pour tripoter le livre ; on n’est jamais trop prudents. Elle commence à prendre des notes sur sa tablette, recherchant toutes les minutes environ la traduction d’un mot, la présence d’un symbole sur internet, les différentes interprétations d’une expressions idiomatiques. Elle aimerait que son pouvoir soit déjà spectaculaire, incroyable, brillant, j’aimerais qu’on me regarde et qu’on se dise putain ! putain, whouah. Non seulement ce n’est pas le cas, mais il est slippery le bâtard, j’ai l’impression de travailler avec un serpent visqueux entre les mains. Puissant, venimeux, en colère : certes. Mais il est coûteux, vraiment, un terrarium immense et une lampe UV avec des poussins vivants sont nécessaires pour le garder calme et heureux.
Moi, j’ai plutôt envie de le museler.


La porte sonne et elle sursaute, avant de relever ses lunettes pour lumières bleue sur le nez. Elle sourit en se disant j’espère que c’est un des deliveroo surprise d’Olivia ! et ouvre la porte sur Alec.
Et tout ce qu’elle peut articuler sont deux syllabes qu’elle avait plutôt l’habitude de gémir.

— Alec ?!
Revenir en haut Aller en bas
Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg
MESSAGES : 147
DATE D'INSCRIPTION : 29/04/2013

Niveau du personnage
Point RP:
hate to be lame but Left_bar_bleue123/100hate to be lame but Empty_bar_bleue  (123/100)
Point Membre:
hate to be lame but Left_bar_bleue80/100hate to be lame but Empty_bar_bleue  (80/100)
Niveau: 6 - Affirmé
Alec Meyer
Alec Meyer
Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg
MessageSujet: Re: hate to be lame but   hate to be lame but EmptyLun 9 Oct 2023 - 14:41

On aurait pu croire qu’avec la fin de la guerre les tensions dans le IBBM s’apaiseraient et qu’Alec retrouverait un équilibre de vie plus sain – ou moins chargé, tout du moins. Pour autant, il n’en était rien. Le directeur de Strasbourg croulait sous le boulot, enchaînant les gardes avec un manque de sommeil qui ne frôlait pas seulement, mais percutait carrément le danger, et finissait pas s’endormir, épuisé, sur une pile de paperasse. C’était sans doute d’ailleurs ce qu’il aimait le moins dans son métier, les piles incessantes de formulaires à remplir, la charge mentale constante, toujours faire attention à ne froisser personne, à garder une certaine neutralité, mais du côté d’Orphéon quand même, parce qu’on soignait tout le monde, mais on appelait toujours quand on reconnaissait un humain ou un sorcier noir… C’était un véritable traquenard ce poste de chef, et si le salaire semblait mirobolant, à quoi bon quand on avait jamais le temps de le dépenser ? Il ne comptait plus le nombre de message adressés à sa voisine pour qu’elle aille nourrir Gris…
Et dire qu’à une époque, il avait rêvé d’une vie plus tranquille, une vie de famille, des enfants peut-être, un cochon d’Inde un poil plus affectueux que son vieux matou, une maison avec un jardin à entretenir et un potager à l’arrière. Gamin il s’était projeté dans cette vie, avec Remi – bon sang, Remi qui avait disparu depuis tellement de temps désormais qu’il était certainement le seul à ne pas encore avoir su faire son deuil, parce qu’une fois de plus il n’en avait pas eu le temps. Le temps avait filé, les bougies sur le gâteau d’anniversaire également, et une telle vie semblait de plus en plus se constituer en mirage. Comment imposer un tel rythme à une famille, à des enfants qui verraient leur père par intermittence ? C’était impossible, et pourtant lâcher son boulot, diminuer son temps de travail était un sacrifice que le sorcier n’était pas prêt à faire. C’était égoïste, mais il avait préféré lâcher son rêve de paternité ; ses patients avaient besoin de lui comme lui avait besoin d’eux pour se sentir entier, véritablement utile dans cette société qui sortait à peine de la guerre, encore vacillante et blessée, tremblante sur ses pattes cassées. Alors il se focalisait encore et encore sur son boulot, examinant chaque dossier, brisant son poignet sous les signatures, épuisant son pouvoir dans des interventions, oubliant le défilement des jours et des nuits.
En ce mois d’octobre particulièrement chaud, cependant, quelque chose l’avait poussé à lever la tête de sa paperasse, à accrocher sa blouse à un crochet et à sortir de son bureau en adressant un “Je pars pour le weekend” à sa secrétaire qui, surprise, se demanda si son si sérieux chef avait peut-être une vie, en fin de compte. Elle s’attendait presque à ce qu’il ajoute que c’était pour un congrès, ou pour aller soutenir un collègue à Londres ou ailleurs, mais il se contenta d’un “Ne m’appelle qu’en cas d’urgence.”

L’impatience l’avait poussé à sauter dans un avion qui, un peu moins de deux heures après avoir quitté l’aéroport de Paris, atterrissait à Edimbourg. Quelque chose vibrait en lui, une étrange forme de naïveté dans le fouillis de sentiment que lui procurait l’idée d’une surprise qui, et il ne s’en rendait pas compte, avait tout de maladroit. Pourtant, s’il avait su faire les choses de manière moins spontanée, il aurait peut-être réfléchi au fait que ça pouvait paraître étrange de le voir débarquer chez Sam, un sourire absurde sur les lèvres, alors qu’ils ne s’était plus vus depuis huit mois et que leurs échanges par messages s’était effilochés au fil du temps, son dernier texto – une photo de Gris – remontant à deux mois et demi auparavant. Le temps, encore une fois, une donnée qu’il ne saisissait pas, un axe qui lui échappait. Pas un seul instant le médecin avait pu imaginer que celle qu’il prenait toujours comme sa copine l’avait en fait ghosté – tout simplement aussi parce qu’il n’était pas assez jeune pour connaître cette notion. Alors il s’emballait, ridicule du haut d’un bonheur incrédule, persuadé que c’était aussi ça, leur relation, une forme de distance qui ne les avait jamais vraiment entachés, qui leur permettait de s’épanouir dans leurs activités respectives, persuadé que chacun était satisfait et ne voyait pas vraiment le temps passé.
Un détour par le magasin de sushis, il se pointa avec une assurance qui défiait toute méfiance devant la porte qui ne l’avait plus accueilli depuis un certain temps. Un coup de sonnette qui titilla le silence du couloir, des pas de l’autre côté de la porte, jusqu’à ce que la porte grince sur ses gonds et ne révèle Sam, visiblement surprise de le trouver là – et une fois de plus, il n’y vit aucun signaux d’alarme, simplement que son idée de se pointer sans prévenir avait bien fonctionné.

– Surprise ! J’ai avec moi des sushis et… une bouteille de coca !

Il s’accrochait à ses acquis, aux baisers qui avaient le goût de cola, au rire sur le comptoir de la cuisine devant une montagne de mais qui avait un jour été viré sans le moindre état d’âme pour alimenter un désir aussi puissant que soudain. Il s’accrochait aux petits rien qui les constituaient, eux, s’il y avait encore seulement un eux.
Revenir en haut Aller en bas
Apprentie Exorciste
MESSAGES : 148
DATE D'INSCRIPTION : 03/05/2018

Niveau du personnage
Point RP:
hate to be lame but Left_bar_bleue104/100hate to be lame but Empty_bar_bleue  (104/100)
Point Membre:
hate to be lame but Left_bar_bleue56/100hate to be lame but Empty_bar_bleue  (56/100)
Niveau: 6 - Affirmé
Sam Carver
Sam Carver
Apprentie Exorciste
MessageSujet: Re: hate to be lame but   hate to be lame but EmptyMar 10 Oct 2023 - 10:48

J’ai envie de hurler alors qu’il s’engouffre dans l’appartement en disant : Surprise ! J’ai avec moi des sushis et… une bouteille de coca !.
Surprise.
Je déglutis, ramenée à celle que j’étais il y a plusieurs mois (années?) maintenant ; peut-être que c’est idiot de ma part mais j’ai toujours trouvé compliqué de muer en étant entourée de trop proche. Les parents, les meilleurs ami.es, les amant.es, ils ne nous voient pas changer, ils nous traitent comme ils l’ont toujours fait. Ils disent des phrases comme « Eternal Sunshine c’est ton film préféré » ou encore « J’ai avec moi des sushis et une bouteille de coca. ».
J’ai envie de hurler et de dire mais barre toi enfin ?
mais elle n’en fait rien, elle s’efface pour laisser pénétrer Alec dans l’appartement. Elle aurait pu penser qu’elle avait fait son deuil : ce qui est derrière est derrière. Mais Sloane knows better than that, elle sait que les souvenirs se logent dans les muscles et les articulations, que parfois en se faisant craquer une phalange on se rappelle de la nappe à carreaux de mamie, et de l’odeur des cerises écrasées sur le bitume.

Elle ne boit plus de coca.

Elle détaille Alec de ses yeux bleus saturés et vibrants. Charismatique, entouré de cette aura brillante qu’elle aimerait supplier : aime moi, aime moi, aime moi. Muette, Sam referme le livre, dos à son ancien amant. Elle voudrait vraiment vraiment qu’il parte mais est tout à fait incapable de construire une barrière autour de ses besoins, de le repousser et de poser ses limites. Ça bouillonne dans son crâne mais aucun mot ne s’échoue sur ses lèvres. Mue par des habitudes vieilles et usées, elle sort deux verres qu’elle pose sur la table basse, avant d’aller s’asseoir en tailleur sur le canapé d’angle. Elle se demande si elle s’attend à ce qu’elle l’embrasse, si elle devrait l’embrasser, si ça serait pas plus simple de l’embrasser d’ailleurs (voir de coucher avec, et voilà, comme ça aucun problème, aucun conflit) et puis il repartirait ainsi huit mois sans nouvelles, avalé par son travail complètement.
Elle s’en veut de se poser des questions, mais elle hésite vraiment.
Je crois un instant être triste, une grande tristesse d’avoir perdu tout ça et puis, je me rappelle les brèches que creusaient nos embrouilles dans moi, dans mes os et mes certitudes. Son refus absolu de ce que j’apprenais, les méthodes et les croyances, l’intensité de ce qu’on vivait chacun de notre côté qui se déchirait.
Le fait qu’il ait sauvé Harry.
Le fait qu’il ne me réponde pas parfois sur plusieurs jours à des messages et que ses réponses soient plates, sans intérêt quand le monde, lui, me proposait des couleurs et des gens disponibles, cette proximité de vivre des semaines entières ensemble avec les amis, en changer, partir tout l’été, mordre son poing en pleurant, incapable pourtant de l’appeler.
Pas là pour moi parce qu’absent pour lui même ; je murmure : on s’est pas parlés depuis des mois, Alec, qu’est-ce que tu fais là…


Ses mots sont ratatinés, elle est gênée et s’agite un peu sur le canapé. Les syllabes ont été prononcées sans convictions ; elle ne veut pas vraiment savoir ni comprendre, elle pense qu’il salit leurs mois à baiser sur tous les comptoirs et à ses regarder dormir.
Ses certitudes s’effritent et elle se sert un verre avant de le porter à ses lèvres roses, il est chez elle mais c'est encore elle qui a peur de le froisser, elle voudrait savoir réussir les pirouettes sociales pour ne fâcher personne, n'affronter personne. Pourtant, chez elle, lui, chez elle, s'imposant chez elle, elle a quand même envie de se justifier genre je suis désolée, voilà, j'ai envie de m'excuser mais je ne sais même pas de quoi, désolée mais mes émotions elles font trop fortes et mon caractère pas facile, désolée d'être moi mais j'ai pas très envie que tu sois là, je suis même pas sûre d'avoir envie de savoir pourquoi t'es là, désolée hein, désolée.
Revenir en haut Aller en bas
Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg
MESSAGES : 147
DATE D'INSCRIPTION : 29/04/2013

Niveau du personnage
Point RP:
hate to be lame but Left_bar_bleue123/100hate to be lame but Empty_bar_bleue  (123/100)
Point Membre:
hate to be lame but Left_bar_bleue80/100hate to be lame but Empty_bar_bleue  (80/100)
Niveau: 6 - Affirmé
Alec Meyer
Alec Meyer
Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg
MessageSujet: Re: hate to be lame but   hate to be lame but EmptyMar 10 Oct 2023 - 13:58

Il se raccrochait à ce qu’il connaissait, ce qu’il pouvait identifier, l’appartement dont il pouvait détailler les meubles, le canapé, là, où il l’avait vue si souvent allongée dessus en train de bosser pour ses cours, le bleu de ses yeux qui lui avait inspiré la couleur du bracelet qu’il lui avait offert presque deux ans plus tôt. Il ne voyait pas ce qui avait changé, l’odeur un peu différente qui planait, comme moins sucrée, la lumière différente d’une ampoule qui avait été changée pour offrir plus de chaleur à la pièce, la tension qui ployait les épaules de celle qu’il l’aimait – parce qu’il l’aimait, ça aussi il s’y accrochait. Alors tout aurait dû sembler naturel, la joie dans ses yeux, ses mains qui se nouent derrière son cou, les sushis qui volent avec les habits et tant pis. Au lieu de ça, Sam se contenta de s’effacer de l’encadreur de la porte pour le laisser entrer, deux verres sortis à la va vite et un coin de canapé qui mettait des milliers de kilomètres entre eux – mais la distance n’avait jamais été un problème, pas vrai ?
Pas vrai et pourtant il sentait comme un fourmillement étrange dans ses doigts, la force tangible qu’elle n’avait pas vraiment envie qu’il soit là, l’impression d’être la mauvaise pièce au mauvais endroit. Pas d’effusion, pas de “accro Alec”, juste le silence. Un peu gêné, il s’installa à l’autre bout du canapé – c’était étrange de s’installer si loin de quelqu’un avec qui on avait partagé une telle intimité – posant le sac sur la table dont il sortit les boîtes de sushis. Elle lui paraissait faire grise mine, comme si les makis aussi étaient moins colorées, comme si le wasabi qui les accompagnait était un peu moins piquant que d’habitude.
Et puis les mots. Qui vinrent ricocher sur le plastique, sur le canapé, sur les murs. ”Des mois, vraiment ?”, il était gêné, passa sa main dans ses cheveux un peu ébouriffé. Ça ne lui paraissait pas faire aussi longtemps pourtant, quelques semaines, d’accord, deux mois tout au plus – il était complètement à la masse. C’est vrai qu’ils étaient déjà en octobre après tout, même s’il était difficile de s’en rendre compte, l’été semblait grignoter la place de l’automne, n’autorisant pas vraiment le froid à s’installer. Et pourtant, même cet été ils ne l’avaient pas vu ensemble. En cherchant bien, il se rappela la dernière fois qu’ils s’étaient vus, 14 février, jour des amoureux et surtout anniversaire de leur rencontre. Strasbourg, les jolies lumières dans la maison, Gris qui ronronnait sous une couverture, quelques pétales de roses pour inonder le lit. Est-ce qu’à ce moment-là déjà quelque chose se déchirait ? Ou est-ce le temps qui avait donné du vent dans des voiles qu’Alec n’avait pas vu venir ?

– Pardon je… j’avais pas réalisé. On a moins de personnel en ce moment, mais pas vraiment moins de patients, alors…

Alors elle savait déjà sûrement tout ça, à quel point les IBBM avaient des difficultés à tourner, comment les hauts pontes d’Orpheo se plaisaient à couper dans les budgets des structures qui en avaient le plus besoin, comment il fallait jongler pour garder la tête hors de l’eau. Après tout, elle avait assister Cormag trop souvent pour ne pas être au courant de toute cette politique là, des faux sourires qu’il fallait faire pour espérer des financements, de tous ces aspects qui déplaisaient tant à Alec et qui pourtant lui étaient tombés dessus avec son statut de chef. C’était le jeu – un jeu pourri jusqu’à la moelle – et il fallait bien s’adapter. Marche ou crève. Même si dans leur cas, ils avaient littéralement des vies entre leurs mains.

– J’ai été nul, excuse-moi.

Il n’avait pas vu que la relation s’était délitée au fil des mois – il ne le voyait toujours pas, d’ailleurs. Pour lui c’était fixé, quelque part en eux, c’était une certitude qui inondait les nuits trop fraîches dans son bureau, qui le tirait des pensées sombres quand ils sortait d’une opération qui ne s’était pas terminée comme il l’espérait. Il marchait dans les couloirs aux néons vacillants, un coca entre les mains pour garder le goût de Sam tout près de ses lèvres. Et il se rappelait leur amour, leurs promesses, ces moments où ils espéraient si fort que ça dure toujours, cette fois où elle lui avait demandé de ne pas lui briser le cœur.
Tous ces petits bouts d’elle qui restaient incrustés en lui malgré la distance, malgré le temps qui filait. Ces petits bouts qui, lors des rares sorties dans un bar avec un collègue ou des amis, le poussait à détourner le regard des autres femmes, celles qui essayaient de l’aguicher – parce qu’il restait beau malgré les minuscules rides qui plissaient le coin de ses yeux, malgré les cernes qui teintaient son regard.
Revenir en haut Aller en bas
Apprentie Exorciste
MESSAGES : 148
DATE D'INSCRIPTION : 03/05/2018

Niveau du personnage
Point RP:
hate to be lame but Left_bar_bleue104/100hate to be lame but Empty_bar_bleue  (104/100)
Point Membre:
hate to be lame but Left_bar_bleue56/100hate to be lame but Empty_bar_bleue  (56/100)
Niveau: 6 - Affirmé
Sam Carver
Sam Carver
Apprentie Exorciste
MessageSujet: Re: hate to be lame but   hate to be lame but EmptySam 14 Oct 2023 - 22:40

Alec répète ses mots et Sloane se sent rétrécir sur le canapé. Elle aimerait être spéciale, elle aimerait qu’on le pense et qu’on lui dise, pas vraiment qu’on ne se rende pas compte des mois ayant coulés en son absence. Elle pince ses lèvres en une mince ligne ; la gêne d’Alec est tangible et elle a envie de s’excuser et lui dire que c’est pas grave, autant que de hurler : qu’on se touche ou qu’on se touche pas c’est la MÊME CHOSE POUR TOI ? LA MÊME CHOSE ? T’AS QU’À ME SORTIR UNE VIEILLE RENGAINE TANT QU’À FAIRE et, à mon étonnement le plus sidéré, c’est effectivement ce qu’il fait. Trop de travail, trop de travail, trop de travail, une suite de mots usés jusqu’à la corde, troués depuis le temps, tâchés, même. Trop de travail, pas le temps, je suis même pas allé pisser aujourd’hui, j’ai mangé douze donuts je crois que je suis en train de me transformer en sucre glace, j’ai encore du sang sous les mains, j’ai la bosse de l’écriture à fort de remplir de la paperasse.

Installé tout au bout du canapé, Alec paraît immense, vieux, pas vraiment à sa place. Et elle, ingénue, naïve, et puis un peu blessée tout de même, blessure qu’elle croyait avoir pansé. Mais vouloir et réussir ne se tiennent que rarement la main.
Surtout pour Sam.

– J’ai été nul, excuse-moi.
— C’est pas grave, mais je…

Elle s’interrompt, surprise d’avoir dit c’est pas grave, à vrai dire, elle aurait voulu en discuter et disséquer quelques choses avec Alec pour essayer de mieux comprendre, et à la fois, elle esquivait ces discussions sérieuses comme la peste. Il l’avait rendue saoulée et irritable, et à la fois folle amoureuse, puis dans l’attente, puis dans la passion, puis leurs discussions étriquées menées entre deux patients l’avaient froissée, elle n’avait plus voulu lui répondre.

Quoi qu’elle ait pu tenter pour se comprendre pour de vrai, amplement, Sam se rendait bien compte qu’elle changeait d’avis sans cesse, et qu’elle se comprenait finalement que bien peu.

— Je pensais pas que tu considérais qu’on était encore ensemble… enfin je pensais que on…

Elle s’embrouille dans ses mots et se mord la joue. Gamine, va.

— Enfin si tu parles pas pendant plus de deux mois avec quelqu’un, tu peux pas dire que cette personne c’est un proche, si ?

C’est un étranger parce qu’on change trop dans ce monde de sorciers et d’humains et de guerre et de cellules et de plaie, mais peut être que pour Alec c’est ok et qu’il a toujours géré ses réactions comme ça.

— Genre si tu croisais pas Gris de deux mois, t’assumerais probablement qu’il est mort.

Je me rends compte maintenant, après l’avoir dit bien sûr, que c’est maladroit, je dis pas que je pensais qu’il était mort (on m’aurait prévenu, quand même, Orpheo l’aurait globalement su d’ailleurs) mais bon, c’était juste pour dire.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: hate to be lame but   hate to be lame but Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

hate to be lame but

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Une rencontre et Une lame [PV Jonathan L. Taylor]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Mystery Orphanage ::  :: ● ● Europe :: || Écosse :: °Édimbourg-
Nos partenaires
hate to be lame but 1540142588-1hate to be lame but Xq8zl4Lhate to be lame but 462622Bannire hate to be lame but Bouton13hate to be lame but PbgChxthate to be lame but Exy8Nxe5_ohate to be lame but 8eFaMR4hate to be lame but Ms3ehate to be lame but Wbmnhate to be lame but 1536731829-341142368006asatesthate to be lame but Cssnhate to be lame but Bouton10bouton-partbouton-part