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MESSAGES : 158 DATE D'INSCRIPTION : 03/05/2018
Niveau du personnage Point RP: (104/100) Point Membre: (56/100) Niveau: 6 - AffirméSam Carver Apprentie Exorciste | Sujet: hate to be lame but Ven 6 Oct 2023 - 15:49 | |
| C’est la fin de la guerre, pas la fin des services d’intelligence !, j’ai envie de répliquer à la meuf qui hésite à me filer le vieux volume relié. Je pose la main dessus mais elle n’enlève pas la sienne et je plisse les yeux en la fixant. Sans l’autorité de Cormag j’ai parfois du mal à me faire entendre et écouter : la faute à mon impatience ou à mon sexe ? Qui sait. J’ai envie de perforer son crâne et de lui implémenter des souvenirs d’éviscération mais je soupire et me résigne, avant de lui tendre ma vraie carte d’identité cette fois-ci. Elle recopie sans bruit mon nom à côté de « رونز پیاده سازی شده در حافظه ها: موثر؟ » . Je ne sais pas si elle sait lire le persan ou non, mais elle sait visiblement que le livre est un petit peu pas bien vu et interdit et bouh, y’a que les méchants qui l’empruntent. En sortant, de l’autre côté de la vitre, je lui tire la langue.
L’automne ne s’est absolument pas installé et, à part les nuits fraîches, Sloane continue de souffrir de la chaleur. Elle évite de trop presser le pas pour ne pas transpirer et finit par craquer et monter dans un bus. Octobre semble s’être fondu dans septembre, lui même imbriqué dans août.
Elle soupire de soulagement quand son appartement climatisé l’accueille et se sert une limonade, le front couvert de sueur, avant de s’installer devant son bureau. Elle a utilisé pas mal d’argent des conservateurs (ou d’Orpheo, en vérité, elle n’a jamais vraiment su d’où venait les fonds, mais un pote à elle lui a assuré que personne ne remarquerait alors, pourquoi ne pas prendre plusieurs écrans et un mac de bureau ?).
La jeune femme comble les runes creusées sur ses mains, les deux cicatrices symétriques la fond grimacer alors qu’elle applique une pâte similaire à du henné, avant d’enfiler des gants pour tripoter le livre ; on n’est jamais trop prudents. Elle commence à prendre des notes sur sa tablette, recherchant toutes les minutes environ la traduction d’un mot, la présence d’un symbole sur internet, les différentes interprétations d’une expressions idiomatiques. Elle aimerait que son pouvoir soit déjà spectaculaire, incroyable, brillant, j’aimerais qu’on me regarde et qu’on se dise putain ! putain, whouah. Non seulement ce n’est pas le cas, mais il est slippery le bâtard, j’ai l’impression de travailler avec un serpent visqueux entre les mains. Puissant, venimeux, en colère : certes. Mais il est coûteux, vraiment, un terrarium immense et une lampe UV avec des poussins vivants sont nécessaires pour le garder calme et heureux. Moi, j’ai plutôt envie de le museler.
La porte sonne et elle sursaute, avant de relever ses lunettes pour lumières bleue sur le nez. Elle sourit en se disant j’espère que c’est un des deliveroo surprise d’Olivia ! et ouvre la porte sur Alec. Et tout ce qu’elle peut articuler sont deux syllabes qu’elle avait plutôt l’habitude de gémir.
— Alec ?! |
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Niveau du personnage Point RP: (123/100) Point Membre: (80/100) Niveau: 6 - AffirméAlec Meyer Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg | Sujet: Re: hate to be lame but Lun 9 Oct 2023 - 14:41 | |
| On aurait pu croire qu’avec la fin de la guerre les tensions dans le IBBM s’apaiseraient et qu’Alec retrouverait un équilibre de vie plus sain – ou moins chargé, tout du moins. Pour autant, il n’en était rien. Le directeur de Strasbourg croulait sous le boulot, enchaînant les gardes avec un manque de sommeil qui ne frôlait pas seulement, mais percutait carrément le danger, et finissait pas s’endormir, épuisé, sur une pile de paperasse. C’était sans doute d’ailleurs ce qu’il aimait le moins dans son métier, les piles incessantes de formulaires à remplir, la charge mentale constante, toujours faire attention à ne froisser personne, à garder une certaine neutralité, mais du côté d’Orphéon quand même, parce qu’on soignait tout le monde, mais on appelait toujours quand on reconnaissait un humain ou un sorcier noir… C’était un véritable traquenard ce poste de chef, et si le salaire semblait mirobolant, à quoi bon quand on avait jamais le temps de le dépenser ? Il ne comptait plus le nombre de message adressés à sa voisine pour qu’elle aille nourrir Gris… Et dire qu’à une époque, il avait rêvé d’une vie plus tranquille, une vie de famille, des enfants peut-être, un cochon d’Inde un poil plus affectueux que son vieux matou, une maison avec un jardin à entretenir et un potager à l’arrière. Gamin il s’était projeté dans cette vie, avec Remi – bon sang, Remi qui avait disparu depuis tellement de temps désormais qu’il était certainement le seul à ne pas encore avoir su faire son deuil, parce qu’une fois de plus il n’en avait pas eu le temps. Le temps avait filé, les bougies sur le gâteau d’anniversaire également, et une telle vie semblait de plus en plus se constituer en mirage. Comment imposer un tel rythme à une famille, à des enfants qui verraient leur père par intermittence ? C’était impossible, et pourtant lâcher son boulot, diminuer son temps de travail était un sacrifice que le sorcier n’était pas prêt à faire. C’était égoïste, mais il avait préféré lâcher son rêve de paternité ; ses patients avaient besoin de lui comme lui avait besoin d’eux pour se sentir entier, véritablement utile dans cette société qui sortait à peine de la guerre, encore vacillante et blessée, tremblante sur ses pattes cassées. Alors il se focalisait encore et encore sur son boulot, examinant chaque dossier, brisant son poignet sous les signatures, épuisant son pouvoir dans des interventions, oubliant le défilement des jours et des nuits. En ce mois d’octobre particulièrement chaud, cependant, quelque chose l’avait poussé à lever la tête de sa paperasse, à accrocher sa blouse à un crochet et à sortir de son bureau en adressant un “Je pars pour le weekend” à sa secrétaire qui, surprise, se demanda si son si sérieux chef avait peut-être une vie, en fin de compte. Elle s’attendait presque à ce qu’il ajoute que c’était pour un congrès, ou pour aller soutenir un collègue à Londres ou ailleurs, mais il se contenta d’un “Ne m’appelle qu’en cas d’urgence.”
L’impatience l’avait poussé à sauter dans un avion qui, un peu moins de deux heures après avoir quitté l’aéroport de Paris, atterrissait à Edimbourg. Quelque chose vibrait en lui, une étrange forme de naïveté dans le fouillis de sentiment que lui procurait l’idée d’une surprise qui, et il ne s’en rendait pas compte, avait tout de maladroit. Pourtant, s’il avait su faire les choses de manière moins spontanée, il aurait peut-être réfléchi au fait que ça pouvait paraître étrange de le voir débarquer chez Sam, un sourire absurde sur les lèvres, alors qu’ils ne s’était plus vus depuis huit mois et que leurs échanges par messages s’était effilochés au fil du temps, son dernier texto – une photo de Gris – remontant à deux mois et demi auparavant. Le temps, encore une fois, une donnée qu’il ne saisissait pas, un axe qui lui échappait. Pas un seul instant le médecin avait pu imaginer que celle qu’il prenait toujours comme sa copine l’avait en fait ghosté – tout simplement aussi parce qu’il n’était pas assez jeune pour connaître cette notion. Alors il s’emballait, ridicule du haut d’un bonheur incrédule, persuadé que c’était aussi ça, leur relation, une forme de distance qui ne les avait jamais vraiment entachés, qui leur permettait de s’épanouir dans leurs activités respectives, persuadé que chacun était satisfait et ne voyait pas vraiment le temps passé. Un détour par le magasin de sushis, il se pointa avec une assurance qui défiait toute méfiance devant la porte qui ne l’avait plus accueilli depuis un certain temps. Un coup de sonnette qui titilla le silence du couloir, des pas de l’autre côté de la porte, jusqu’à ce que la porte grince sur ses gonds et ne révèle Sam, visiblement surprise de le trouver là – et une fois de plus, il n’y vit aucun signaux d’alarme, simplement que son idée de se pointer sans prévenir avait bien fonctionné.
– Surprise ! J’ai avec moi des sushis et… une bouteille de coca !
Il s’accrochait à ses acquis, aux baisers qui avaient le goût de cola, au rire sur le comptoir de la cuisine devant une montagne de mais qui avait un jour été viré sans le moindre état d’âme pour alimenter un désir aussi puissant que soudain. Il s’accrochait aux petits rien qui les constituaient, eux, s’il y avait encore seulement un eux.
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Niveau du personnage Point RP: (104/100) Point Membre: (56/100) Niveau: 6 - AffirméSam Carver Apprentie Exorciste | Sujet: Re: hate to be lame but Mar 10 Oct 2023 - 10:48 | |
| J’ai envie de hurler alors qu’il s’engouffre dans l’appartement en disant : Surprise ! J’ai avec moi des sushis et… une bouteille de coca !. Surprise. Je déglutis, ramenée à celle que j’étais il y a plusieurs mois (années?) maintenant ; peut-être que c’est idiot de ma part mais j’ai toujours trouvé compliqué de muer en étant entourée de trop proche. Les parents, les meilleurs ami.es, les amant.es, ils ne nous voient pas changer, ils nous traitent comme ils l’ont toujours fait. Ils disent des phrases comme « Eternal Sunshine c’est ton film préféré » ou encore « J’ai avec moi des sushis et une bouteille de coca. ». J’ai envie de hurler et de dire mais barre toi enfin ? mais elle n’en fait rien, elle s’efface pour laisser pénétrer Alec dans l’appartement. Elle aurait pu penser qu’elle avait fait son deuil : ce qui est derrière est derrière. Mais Sloane knows better than that, elle sait que les souvenirs se logent dans les muscles et les articulations, que parfois en se faisant craquer une phalange on se rappelle de la nappe à carreaux de mamie, et de l’odeur des cerises écrasées sur le bitume.
Elle ne boit plus de coca.
Elle détaille Alec de ses yeux bleus saturés et vibrants. Charismatique, entouré de cette aura brillante qu’elle aimerait supplier : aime moi, aime moi, aime moi. Muette, Sam referme le livre, dos à son ancien amant. Elle voudrait vraiment vraiment qu’il parte mais est tout à fait incapable de construire une barrière autour de ses besoins, de le repousser et de poser ses limites. Ça bouillonne dans son crâne mais aucun mot ne s’échoue sur ses lèvres. Mue par des habitudes vieilles et usées, elle sort deux verres qu’elle pose sur la table basse, avant d’aller s’asseoir en tailleur sur le canapé d’angle. Elle se demande si elle s’attend à ce qu’elle l’embrasse, si elle devrait l’embrasser, si ça serait pas plus simple de l’embrasser d’ailleurs (voir de coucher avec, et voilà, comme ça aucun problème, aucun conflit) et puis il repartirait ainsi huit mois sans nouvelles, avalé par son travail complètement. Elle s’en veut de se poser des questions, mais elle hésite vraiment. Je crois un instant être triste, une grande tristesse d’avoir perdu tout ça et puis, je me rappelle les brèches que creusaient nos embrouilles dans moi, dans mes os et mes certitudes. Son refus absolu de ce que j’apprenais, les méthodes et les croyances, l’intensité de ce qu’on vivait chacun de notre côté qui se déchirait. Le fait qu’il ait sauvé Harry. Le fait qu’il ne me réponde pas parfois sur plusieurs jours à des messages et que ses réponses soient plates, sans intérêt quand le monde, lui, me proposait des couleurs et des gens disponibles, cette proximité de vivre des semaines entières ensemble avec les amis, en changer, partir tout l’été, mordre son poing en pleurant, incapable pourtant de l’appeler. Pas là pour moi parce qu’absent pour lui même ; je murmure : on s’est pas parlés depuis des mois, Alec, qu’est-ce que tu fais là…
Ses mots sont ratatinés, elle est gênée et s’agite un peu sur le canapé. Les syllabes ont été prononcées sans convictions ; elle ne veut pas vraiment savoir ni comprendre, elle pense qu’il salit leurs mois à baiser sur tous les comptoirs et à ses regarder dormir. Ses certitudes s’effritent et elle se sert un verre avant de le porter à ses lèvres roses, il est chez elle mais c'est encore elle qui a peur de le froisser, elle voudrait savoir réussir les pirouettes sociales pour ne fâcher personne, n'affronter personne. Pourtant, chez elle, lui, chez elle, s'imposant chez elle, elle a quand même envie de se justifier genre je suis désolée, voilà, j'ai envie de m'excuser mais je ne sais même pas de quoi, désolée mais mes émotions elles font trop fortes et mon caractère pas facile, désolée d'être moi mais j'ai pas très envie que tu sois là, je suis même pas sûre d'avoir envie de savoir pourquoi t'es là, désolée hein, désolée. |
| | | MESSAGES : 155 DATE D'INSCRIPTION : 29/04/2013
Niveau du personnage Point RP: (123/100) Point Membre: (80/100) Niveau: 6 - AffirméAlec Meyer Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg | Sujet: Re: hate to be lame but Mar 10 Oct 2023 - 13:58 | |
| Il se raccrochait à ce qu’il connaissait, ce qu’il pouvait identifier, l’appartement dont il pouvait détailler les meubles, le canapé, là, où il l’avait vue si souvent allongée dessus en train de bosser pour ses cours, le bleu de ses yeux qui lui avait inspiré la couleur du bracelet qu’il lui avait offert presque deux ans plus tôt. Il ne voyait pas ce qui avait changé, l’odeur un peu différente qui planait, comme moins sucrée, la lumière différente d’une ampoule qui avait été changée pour offrir plus de chaleur à la pièce, la tension qui ployait les épaules de celle qu’il l’aimait – parce qu’il l’aimait, ça aussi il s’y accrochait. Alors tout aurait dû sembler naturel, la joie dans ses yeux, ses mains qui se nouent derrière son cou, les sushis qui volent avec les habits et tant pis. Au lieu de ça, Sam se contenta de s’effacer de l’encadreur de la porte pour le laisser entrer, deux verres sortis à la va vite et un coin de canapé qui mettait des milliers de kilomètres entre eux – mais la distance n’avait jamais été un problème, pas vrai ? Pas vrai et pourtant il sentait comme un fourmillement étrange dans ses doigts, la force tangible qu’elle n’avait pas vraiment envie qu’il soit là, l’impression d’être la mauvaise pièce au mauvais endroit. Pas d’effusion, pas de “accro Alec”, juste le silence. Un peu gêné, il s’installa à l’autre bout du canapé – c’était étrange de s’installer si loin de quelqu’un avec qui on avait partagé une telle intimité – posant le sac sur la table dont il sortit les boîtes de sushis. Elle lui paraissait faire grise mine, comme si les makis aussi étaient moins colorées, comme si le wasabi qui les accompagnait était un peu moins piquant que d’habitude. Et puis les mots. Qui vinrent ricocher sur le plastique, sur le canapé, sur les murs. ”Des mois, vraiment ?”, il était gêné, passa sa main dans ses cheveux un peu ébouriffé. Ça ne lui paraissait pas faire aussi longtemps pourtant, quelques semaines, d’accord, deux mois tout au plus – il était complètement à la masse. C’est vrai qu’ils étaient déjà en octobre après tout, même s’il était difficile de s’en rendre compte, l’été semblait grignoter la place de l’automne, n’autorisant pas vraiment le froid à s’installer. Et pourtant, même cet été ils ne l’avaient pas vu ensemble. En cherchant bien, il se rappela la dernière fois qu’ils s’étaient vus, 14 février, jour des amoureux et surtout anniversaire de leur rencontre. Strasbourg, les jolies lumières dans la maison, Gris qui ronronnait sous une couverture, quelques pétales de roses pour inonder le lit. Est-ce qu’à ce moment-là déjà quelque chose se déchirait ? Ou est-ce le temps qui avait donné du vent dans des voiles qu’Alec n’avait pas vu venir ?
– Pardon je… j’avais pas réalisé. On a moins de personnel en ce moment, mais pas vraiment moins de patients, alors…
Alors elle savait déjà sûrement tout ça, à quel point les IBBM avaient des difficultés à tourner, comment les hauts pontes d’Orpheo se plaisaient à couper dans les budgets des structures qui en avaient le plus besoin, comment il fallait jongler pour garder la tête hors de l’eau. Après tout, elle avait assister Cormag trop souvent pour ne pas être au courant de toute cette politique là, des faux sourires qu’il fallait faire pour espérer des financements, de tous ces aspects qui déplaisaient tant à Alec et qui pourtant lui étaient tombés dessus avec son statut de chef. C’était le jeu – un jeu pourri jusqu’à la moelle – et il fallait bien s’adapter. Marche ou crève. Même si dans leur cas, ils avaient littéralement des vies entre leurs mains.
– J’ai été nul, excuse-moi.
Il n’avait pas vu que la relation s’était délitée au fil des mois – il ne le voyait toujours pas, d’ailleurs. Pour lui c’était fixé, quelque part en eux, c’était une certitude qui inondait les nuits trop fraîches dans son bureau, qui le tirait des pensées sombres quand ils sortait d’une opération qui ne s’était pas terminée comme il l’espérait. Il marchait dans les couloirs aux néons vacillants, un coca entre les mains pour garder le goût de Sam tout près de ses lèvres. Et il se rappelait leur amour, leurs promesses, ces moments où ils espéraient si fort que ça dure toujours, cette fois où elle lui avait demandé de ne pas lui briser le cœur. Tous ces petits bouts d’elle qui restaient incrustés en lui malgré la distance, malgré le temps qui filait. Ces petits bouts qui, lors des rares sorties dans un bar avec un collègue ou des amis, le poussait à détourner le regard des autres femmes, celles qui essayaient de l’aguicher – parce qu’il restait beau malgré les minuscules rides qui plissaient le coin de ses yeux, malgré les cernes qui teintaient son regard.
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Niveau du personnage Point RP: (104/100) Point Membre: (56/100) Niveau: 6 - AffirméSam Carver Apprentie Exorciste | Sujet: Re: hate to be lame but Sam 14 Oct 2023 - 22:40 | |
| Alec répète ses mots et Sloane se sent rétrécir sur le canapé. Elle aimerait être spéciale, elle aimerait qu’on le pense et qu’on lui dise, pas vraiment qu’on ne se rende pas compte des mois ayant coulés en son absence. Elle pince ses lèvres en une mince ligne ; la gêne d’Alec est tangible et elle a envie de s’excuser et lui dire que c’est pas grave, autant que de hurler : qu’on se touche ou qu’on se touche pas c’est la MÊME CHOSE POUR TOI ? LA MÊME CHOSE ? T’AS QU’À ME SORTIR UNE VIEILLE RENGAINE TANT QU’À FAIRE et, à mon étonnement le plus sidéré, c’est effectivement ce qu’il fait. Trop de travail, trop de travail, trop de travail, une suite de mots usés jusqu’à la corde, troués depuis le temps, tâchés, même. Trop de travail, pas le temps, je suis même pas allé pisser aujourd’hui, j’ai mangé douze donuts je crois que je suis en train de me transformer en sucre glace, j’ai encore du sang sous les mains, j’ai la bosse de l’écriture à fort de remplir de la paperasse.
Installé tout au bout du canapé, Alec paraît immense, vieux, pas vraiment à sa place. Et elle, ingénue, naïve, et puis un peu blessée tout de même, blessure qu’elle croyait avoir pansé. Mais vouloir et réussir ne se tiennent que rarement la main. Surtout pour Sam.
– J’ai été nul, excuse-moi. — C’est pas grave, mais je…
Elle s’interrompt, surprise d’avoir dit c’est pas grave, à vrai dire, elle aurait voulu en discuter et disséquer quelques choses avec Alec pour essayer de mieux comprendre, et à la fois, elle esquivait ces discussions sérieuses comme la peste. Il l’avait rendue saoulée et irritable, et à la fois folle amoureuse, puis dans l’attente, puis dans la passion, puis leurs discussions étriquées menées entre deux patients l’avaient froissée, elle n’avait plus voulu lui répondre.
Quoi qu’elle ait pu tenter pour se comprendre pour de vrai, amplement, Sam se rendait bien compte qu’elle changeait d’avis sans cesse, et qu’elle se comprenait finalement que bien peu.
— Je pensais pas que tu considérais qu’on était encore ensemble… enfin je pensais que on…
Elle s’embrouille dans ses mots et se mord la joue. Gamine, va.
— Enfin si tu parles pas pendant plus de deux mois avec quelqu’un, tu peux pas dire que cette personne c’est un proche, si ?
C’est un étranger parce qu’on change trop dans ce monde de sorciers et d’humains et de guerre et de cellules et de plaie, mais peut être que pour Alec c’est ok et qu’il a toujours géré ses réactions comme ça.
— Genre si tu croisais pas Gris de deux mois, t’assumerais probablement qu’il est mort.
Je me rends compte maintenant, après l’avoir dit bien sûr, que c’est maladroit, je dis pas que je pensais qu’il était mort (on m’aurait prévenu, quand même, Orpheo l’aurait globalement su d’ailleurs) mais bon, c’était juste pour dire. |
| | | MESSAGES : 155 DATE D'INSCRIPTION : 29/04/2013
Niveau du personnage Point RP: (123/100) Point Membre: (80/100) Niveau: 6 - AffirméAlec Meyer Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg | Sujet: Re: hate to be lame but Mer 23 Oct 2024 - 11:15 | |
| Il a l’air con. Là, las, les bras ballants, où tout glisse trop rapidement pour que ça reste encore sous son contrôle. Doigt écartés sur ses cuisses, il sentait que tout lui échappait, flot d’information que ses phalanges étaient bien incapable de rattraper, serpentant comme les bras d’une rivière pour ramper jusqu’à ses poumons et le noyer. Sam disait que ce n’était pas grave et pourtant, tout dans son attitude le démentait. Il faudrait être complètement aveugle ou insensible pour ne pas le voir ; ou alors narcissique et ça, peut-être bien qu’il l’était un peu, lui et son satané syndrome du sauveur – mais qui espères-tu vraiment guérir Alec – qui s’acharnait à garder cette image bien propre, bien lisse du guérisseur qui réparait les vies pour fuir les deuils qu’il était bien incapable de faire. Il se noie, que ce soit dans son boulot, les mains enfoncées dans le sang, ou dans cette relation, le cœur engagé contre un autre. Et pourtant des éclats, toujours des éclats, il ne réfléchit pas, il ne se projette pas, tout se dilate et le temps est une parenthèse qui danse entre ses tempes. L’hématome est toujours là quelque part et le hante. Je pensais pas que tu considérais qu’on était encore ensemble. Les mots tombent, gouttes de larmes sur ses pensées. Évidemment. Évidemment qu’elle ne pouvait pas imaginer qu’ils étaient encore ensemble alors que ça faisait plusieurs semaines – mois – qu’il ne donnait plus signe de vie. Qui pouvait encore s’accrocher à une âme qui disparaissait perpétuellement ? Il n’y a que toi Alec. Que toi pour penser qu’un jour Remi reviendra, pour te retenir à l’espoir d’un retour, pour ne pas abandonner des sentiments quand d’autres pourtant se sont plantés juste à côté, comme si le jardin de ton cœur pouvait abriter le terreaux de toutes ces relations.
La pensée fugace de Gris faisant sa vie de son côté l’effleure. Il ne dit pas qu’il ne serait pas plus inquiet que ça pour son chat, que bien que maladroit il savait être suffisamment chasseur – suffisamment chapardeur surtout – pour s’en sortir et se repointer comme une fleur deux mois plus tard, à miauler pour exiger sa pâtée. Il ne dit pas que le félin est suffisamment indépendant pour ne pas éprouver le besoin de ses caresses, ni ne raconte non plus le nombre de fois où, justement, il l’a abandonné à son sort pendant des semaines, demandant simplement à une voisine de passer changer ses gamelles et sa litière. Tel chat, tel maître. À croire qu’il s’entoure que de ceux qui lui ressemblent. Mais pas Sam. Elle était différente et il saisit suffisamment la comparaison avec Gris pour le comprendre.
– C’est toujours les mêmes excuses, hein ?
Le guérisseur se sent soudain pathétique. Comme d’habitude, il fait passer l’IBMM avant tout le reste. C’est pas faute d’avoir été prévenu par la Terre entière. Sa secrétaire qui lui fait remarquer au moins une fois par semaine ses jours de vacances et heures supplémentaires qui s’accumulent. Sa voisine qui lui dit avec délicatesse qu’elle le croise de moins en moins. Ses potes qui se plaignent qu’il n’a jamais le temps de venir boire des verres après le boulot. Il se rappelle très bien une discussion avec Sylvester quelques années auparavant, alors que le sorcier se vantait de ses multiples conquêtes. “T’en as pas marre ?” avait-il fini par lui demander. L’exorciste avait ri jaune avant de répondre qu’il n’avait pas le choix, qu’il ne pouvait pas imposer son boulot et Orpheo à quelqu’un, qu’il n’avait pas de temps ni d’énergie à investir dans une relation amoureuse stable. “Tu verras, tu finiras comme moi si tu continues.” Il avait rincé ses mots avec une rasade de bière alors que le médecin se persuadait qu’il délirait, que le vieux roublard n’avait simplement pas trouvé la bonne personne et que lui était différent. Aujourd’hui la phrase revient le hanter et il comprend que tout ça c’est sa faute. Que ce sont ses choix et que ceux-ci ne peuvent pas s’aligner avec Sam. Avec quiconque, peut-être.
– La vérité c’est que je fais passer mon boulot avant tout le reste. Avant toi, avant l’avis d’Orpheo sur les patients qui passent entre mes mains. Guérir est mon essence et je suis incapable de changer ça. Alors si je suis désolé, ce n’est pas pour ça. C’est parce que je n’avais pas réalisé que ça pouvait t’impacter. J’ai pensé qu’à ma gueule.
Il s’était laissé embarquer sur le nuage de leur passion qui avait commencé, puis s’était lentement effiloché. Et il n’avait pas vu que passés les premiers émois, le temps qui avait filé avait tout fait faner. Tout fait pourrir.
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Niveau du personnage Point RP: (104/100) Point Membre: (56/100) Niveau: 6 - AffirméSam Carver Apprentie Exorciste | Sujet: Re: hate to be lame but Sam 26 Oct 2024 - 21:05 | |
| Octobre 2024, un an plus tard.
Elle a essayé, elle a vraiment essayé d'être tout ce qu'il faut. Féministe et engagée et proche d'Orpheo et proche de ses conservateurs et elle a travaillé, travaillé, travaillé pour reconstruire le pays ruiné par la guerre. Même si cette dernière est un souvenir plus lointain que jamais à présent, Sam s'est effondrée sous des tonnes de travail pour continuer de démanteler les méchants. Elle a voyagé mais rien n'a fait ; son cerveau ne supporte plus la légèreté. Il ne s'émerveille plus devant l'automne ou d'un enfant qui hurle de rire sur son vélo. Elle a trop vu. Elle a tellement vu. Les cerveaux des noirs sont pressés par son pouvoir et l'encre noire qui en sort contamine l'eau qui la compose. Elle a été envoyée loin et régulièrement, elle a visité des égorgeurs, des étripeurs, des tortureurs, des violeurs. Et des humains. Des humains qui aiment, qui violent, qui rigolent, polissent leurs lames et arrachent des ongles, construire des bombes, giflent des ados et brûlent des orphelinats puis font l'amour, embrassent des partenaires et se pelotonnent sous la couette après une dure dure journée. Ils sursautent quand la douche et trop froide, font le tri sélectif, droguent et kidnappent des enfants.
Sam aimerait juste en parler mais à chaque fois qu'elle ouvre la bouche pour en parler, ce que les gens lui renvoient la terrifie. La compassion ne peut aller que jusqu'à un certain point, ils ne souffrent pas pour elle, ils essaient de la réparer au mieux, de la consoler au pire. Tout doux, tout doux bijou, ça va aller. Voire : un pouvoir implique de grandes responsabilités ! Ah ! Super. Elle n'a rien trouvé en Autriche pour la consoler, ses amoureux voudraient qu'elle arrête d'être comme ça, ses amoureuses souffrent et souffrent et souffrent de ce qu'elle raconte et des mots brutaux et déformés qui ne savent que couper les autres. Sa vulnérabilité déchire ses proches. Elle est de celle qui ont des souvenirs aux angles trop aiguisés pour être ne serait-ce qu'effleurés. Alors elle a fait ce qu'elle fait de mieux : sa valise.
Ses pas la mènent inlassablement au même endroit : home. Ça lui déchire l'ego de faire ça. Les ongles fermement plantés dans les paumes, Madame Carver sonne, épuisée. Il lui semble n'avoir pas dormi depuis sa naissance.
Ding dong Alec, ouvre lui la porte s'il te plaît. |
| | | MESSAGES : 155 DATE D'INSCRIPTION : 29/04/2013
Niveau du personnage Point RP: (123/100) Point Membre: (80/100) Niveau: 6 - AffirméAlec Meyer Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg | Sujet: Re: hate to be lame but Lun 28 Oct 2024 - 11:00 | |
| Gris se pelotonne contre Blanche, ses ronronnements se déroulant dans le salon comme une douce musique. La petite chatte qu’il a ramené quelques mois plus tôt chez Alec, s’étend à ses côtés avant de le lécher doucement. Le guérisseur a été surpris de trouver l’animal, un jour, en train de miauler u bas de son lit. Par un tour de magie dont seul son vieux matou était capable, il avait réussi à la faire passer à travers sa chatière – à reconnaissance de puce pourtant – et la minuscule féline ne semblait pas prête à déloger de ce nouvel endroit à explorer. Il l’avait bien amenée chez le vétérinaire, mais celui-ci n’avait pas repéré de puce. Alors, après plusieurs semaines à placarder des affiches dans sa rue, il s’était résolu à l’adopter. Et Gris n’était pas mécontent de cette nouvelle amie contre qui il passait sa vie collé.
– J’ai compris, moi je suis juste bon à ramasser les crottes et à ouvrir les boîtes de pâtée !
Le chat ne saigne pas lever une moustache et le médecin se contente de soupirer. Parfois, il se demande bien ce qui peut se passer dans la tête de son animal – de ses animaux désormais qu’ils sont deux. Il pourrait bien demander un coup de main à son collègue capable de communiquer avec eux, mais dans le fond, il n’est pas certain que les révélations qu’il aurait alors lui plairait. Parfois, il vaut mieux rester dans l’ignorance. Et ne pas trop chercher à interpréter les comportements félins. Comme ce mouvement soudain du gros matou gris qui se relève d’un bond, abandonne une Blanche surprise, et se précipite vers la porte, quelques instants seulement avant que n’éclose le tintement d’une sonnerie. Étrange. Il n’attend personne pourtant. Et vu l’heure tardive ça ne peut pas être le facteur ou sa voisine venue lui emprunter du sel – la connaissant, elle doit avoir rejoint les bras de Morphée depuis un moment. Il espère que ce n’est rien de grave. Alors il ouvre la porte. Et quand le panneau de bois s’efface, Gris en profite aussitôt pour se frotter contre les mollets à l’odeur bien connue. Sam. Sam est revenu et il a l’impression de se voir, un an plus tôt, se pointer à son appartement sans prévenir. Sam et là et, quelque part dans sa poitrine, son cœur rate un battement.
– Heu… Sam, je… entre ? balbutie-t-il presque maladroitement.
Il s’efface pour la laisser entrer. Sam et là et les racines du passé percent le présent de ses souvenirs. Combien de fois s’est-elle tenue dans ce hall d’entrée. Combien de fois Gris l’a-t-il accueillie chaleureusement ? Combien de fois l’a-t-il embrassée ici-même ? C’est flou ; tout est pareil et pourtant, alors que Blanche pointe le bout d’un museau curieux pour découvrir la nouvelle arrivante, il se rend bien compte que tout est différent. Au poils gris se sont mêlés les blancs sur le canapé. Les effluves de cola n’effleurent plus sa bouche. Et puis il y a cette échographie accrochée à son frigo, retenue par le magnet aussi laid que disproportionné que Sylvester lui a ramené d’Australie. Rien n’est plus pareil et pourtant Sam est là.
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Niveau du personnage Point RP: (104/100) Point Membre: (56/100) Niveau: 6 - AffirméSam Carver Apprentie Exorciste | Sujet: Re: hate to be lame but Mar 29 Oct 2024 - 9:54 | |
| Gris vient se frotter à ses jambes et Sam aurait eu besoin à ce moment là d’un arbre auquel se raccrocher tant la tempête qui semble l’entourer fait rage. Elle vacille sur ses jambes et se mort la langue fort, en se baissant pour caresser le poil piqué du vieux chat. Le plus doux de tous les minets. Alec est exactement pas du tout le même et la jeune femme frissonne. Elle se souvient du tourbillon dans sa tête quand elle l’avait rencontré, de Maud et de Lucas, des gens qui ne devaient pas s’embrasser et qui s’embrassaient quand même et des gifles qui s’étaient écrasées sur des joues et qu’Alec, dans tout ça, ne représentait pas les dramas adolescents dans lesquels elle évoluait.
Peut-être aurait-elle dû passer aux travers des mêmes épreuves que les gens de son âge, peut être que ça aurait été plus approprié, peut-être que c’est sa faute si il y a eu tout ce n’importe quoi entre eux. Peut-être qu’elle a ramené les larmes et les distances et les oreillers trempés.
Sam s’avance dans son ancien un peu chez elle en essayant de ne pas remarquer comment Alec est différent, elle voudrait le détailler, toucher son visage et déformer ses joues mais, en essayant d’éviter de scruter son ancien amant elle scrute le frigo. Ses doigts viennent attraper l’écographie.
Son esprit devient blanc.
Elle se tourne lentement vers Alec, le papier entre les doigts. |
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Niveau du personnage Point RP: (123/100) Point Membre: (80/100) Niveau: 6 - AffirméAlec Meyer Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg | Sujet: Re: hate to be lame but Mar 29 Oct 2024 - 10:28 | |
| Blanche paraît méfiante et surprise que Gris s’intéresse à quelqu’un d’autre qu’elle. La petite chatte est assez narcissique pour se croire le centre du monde – ou le centre du monde du vieux matou en tout cas. Alec cependant ne remarque pas la posture belliqueuse de celle qui se sent soudainement abandonnée. Tout son corps se tend vers celle qu’il n’a plus revue depuis un an, celle à qui il pense encore quand il boit un coca, celle qu’il n’est jamais parvenu à réellement se sortir de la tête. Parce que c’est comme ça qu’il marche de toute manière, non ? À graver des amours si profondément que plus rien ne peut les en extraire, même quand elles disparaissent ou rompent. Les yeux de Sam se perdent dans l’appartement, s’accrochent peut-être à ce tableau un peu hideux qu’il a reçu au dernier secret Santa du bureau et qu’il a accroché sur un mur qui lui paraissait trop vide, ou le nouveau paniers à chats, assez grands pour accueillir les deux félins et qu’ils s’escriment pourtant à éviter. Ses yeux percutent surtout un élément du décor qui la fait pâlir et, avant même de voir où celle qu’il a aimé – qu’il aime encore un peu toujours – se dirige, il sait. Le frigo, le magnet, l’échographie.
– Un couple d’amies lesbiennes m’ont demandé d’être le géniteur de leur enfant.
Il ne sait pas exactement quel mot utiliser sur cette relation. Sur cette manière de faire famille un peu autrement. Il sait que ce n’est pas son enfant, mais aura tout de même une place importante dans sa vie.
– C’est une fille, ajoute-t-il, parce qu’il ne sait pas vraiment quoi dire.
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Niveau du personnage Point RP: (104/100) Point Membre: (56/100) Niveau: 6 - AffirméSam Carver Apprentie Exorciste | Sujet: Re: hate to be lame but Mar 29 Oct 2024 - 12:48 | |
| Alec s’explique et la jeune femme se remet à respirer. Ses joues se colorent de rouges, puis des plaques de blanc lui mangent les joues. Elle est en colère et aurait bien besoin d’en parler à un professionnel, probablement, de pourquoi elle fait tout tourner autour d’elle. Évidemment qu’avec Cormag et Elisabeth, l’option « aide » sur la case « santé mentale » n’est pas au bout jour.
— Tu vas être papa, murmure-t-elle du bout des lèvres.
Son coeur bat à ses oreilles. Il a beau être brisé, fendu, piétiné par la révélation, il bat fort. Une pensée la traverse (elle aurait été un bien mauvais soldat si elle avait du combattre des vrais gens avec du vrai sang) et le vrai sang lui fait penser à Harry
— Adelman est rentré chez Orpheo.
C’est sorti comme ça, elle ne maitrise pas grand chose face à Alec de toute façon. Avant, si, elle avait conscience du pouvoir de son corps et de la sexualité qui règnait entre eux, la sensualité qu’elle savait mettre sur le devant de la scène pour obtenir ce qu’elle souhaitait. Elle a conscientisé ça plus tard, et ça ne l’a même pas rendu triste. Chacun ses atouts. Mais le sexe n’a jamais suffit à personne pour faire durer une relation sur des décennies. Dommage.
— Je voulais juste savoir si… ça allait, tente-t-elle, le courage la lâchant immédiatement. Tout ce qu’elle avait prévu de dire, qu’elle voulait rentrer à la maison, qu’elle voulait d’autres qu’Alec mais Alec tous les soirs ne sortit pas. Il allait être papa, une autre femme rôdait sûrement dans sa vie et il était toujours marié aux hôpitaux.
Qu’est-ce qu’elle foutait là putain. |
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Niveau du personnage Point RP: (123/100) Point Membre: (80/100) Niveau: 6 - AffirméAlec Meyer Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg | Sujet: Re: hate to be lame but Mar 29 Oct 2024 - 13:11 | |
| Sam passe par toutes les couleurs et Alec s’efforce de ne pas tenter d’interpréter. Il a l’impression de ne plus pouvoir s’arroger ce droit ; pas après l’avoir ignorée pendant huit mois et s’est pointé chez elle comme une fleur alors que leur relation avait déjà fané.
– Pas vraiment. Plutôt une sorte de… parrain ?
La rupture lui avait au moins permis de comprendre une chose. Il n’avait pas le temps pour tout ça. Pas le temps pour le foyer, le chien, la bague au doigt et les petits petons qui courent dans les escaliers. À peine le temps pour deux chats régulièrement nourris par sa voisine. Alors quand Jeanne et Chloé avaient enfin réussi à l’inviter manger chez elles et lui avaient demandé d’être le géniteur de leur enfant, il avait accepté. Par amour pour ses amies. Et peut-être un eu aussi par l’égocentrisme de savoir qu’il existerait sur cette Terre une enfant avec quelques uns de ses traits, une enfant que lui était incapable d’avoir. longé dans ses pensées, il ne percute pas face au nom qui surgit sur les lèvres de Sam.
– Adelman ?
Il sait observer les visages, il ne retient jamais véritablement les noms. Et s’il se doute que celui-ci doit être important s’il se dresse ainsi entre eux, il ne voit pas de qui il peut bien s’agir.
– Ça va, répond-t-il sans vraiment savoir où se situe la frontière entre la vérité et le mensonge.
Ses journées n’avaient pas véritablement changé. Toujours la même rengaine. Le vélo, l’Imbu, le sang sur les mains, les opérations, les orgies de sucre, la paperasse, les heures supplémentaires, le vélo encore. Ses nuits étaient différentes, assombrie d’une solitude qu’aucune des deux silhouettes félines ne pouvait dissiper – n’essayait même de dissiper.
– Tu me manques, finit-il par avouer, et cette fois ses mots se parent de sincérité.
Et il s’en veut presque de le reconnaître, n’a pas envie de la blesser, parce qu’il sait qu’au fond, dans tout ça, c’est lui qui a merdé.
– Et toi, comment tu vas ?
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Niveau du personnage Point RP: (104/100) Point Membre: (56/100) Niveau: 6 - AffirméSam Carver Apprentie Exorciste | Sujet: Re: hate to be lame but Mar 29 Oct 2024 - 19:36 | |
| Tout tourne mais elle n’a pas bu. Tout tourne et l’océan de décisions possible noient Sam aussi sûrement qu’une tempête au milieu de l’atlantique. Alec parle, et parle, et parle et sa voix lui donne envie de s’arracher les yeux et de lui rouler une pelle.
– Tu me manques.
Sam se pince l’arrête du nez. Elle espère franchement que Alec n’a personne d’autre dans sa vie, parce que la suite risque d’être… intéressante sinon. Ça hurle maintenant à ses oreilles, une alarme incessante encore encore encore encore. Jusqu’à ce que ça explose ?
Alec, je venais ici parce que je veux vraiment vivre ici, avec toi. Et tant pis si t’as pas le temps, tant pis si on se voit peu, je veux vivre avec toi, même si on vit nos aventures de notre côté c’est vers toi que je veux rentrer c’est toi que je veux baiser quand j’ai bu, je veux Gris qui ronronne et toi qui râle je veux t’empêcher de manger des Donuts je veux tes bras et je veux ta bouche et ton odeur et ton canapé, je veux des sushis, je veux toi toi toi toi et tant pis si des fois c’est pas ta bouche ta queue tes doigts, tant pis si c’est pas ma bouche et mes seins, tant pis si t’as jamais de vacances, tant pis si tu soignes les fils de pute qui brûlent le pays et que tu t’en souviens plus jamais, tant pis si t’es trop vieux parce que t’es parfait, laisse moi rentrer.
Mais ça explose dans sa tête seulement évidemment. Les émotions peintes à même la peau de son visage, Sam frissonne, noyée par ses propres mots.
- Et toi, comment tu vas ? - Ça va, répond-elle d’une voix minuscule. T’as un nouveau chat ? remarque-t-elle enfin.
Si seulement Alec lisait les pensées… |
| | | MESSAGES : 155 DATE D'INSCRIPTION : 29/04/2013
Niveau du personnage Point RP: (123/100) Point Membre: (80/100) Niveau: 6 - AffirméAlec Meyer Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg | Sujet: Re: hate to be lame but Mar 29 Oct 2024 - 22:28 | |
| La voix de Sam est frêle, presque fragile, et tout est impalpable. Du regard, Alec suit blanche, son port altier, qui les toise sans comprendre tout ce qui se joue, qui ne voit que deux humains dont l'une a l'air de plaire un peu trop à Gris.
– Depuis quelques mois. Elle s'appelle…
Il s'interrompt soudain, un sourire s'échappe.
– Tu vas encore dire que je n'ai aucune imagination.
C'était la même réflexion qui avait fait son chemin dans sa tête quand il avait baptisé la féline. Sam trouverait ça ridicule. Puis il avait réalisé qu'elle n'allait pas débarquer le soir-même pour qu'il lui présente Blanche, qu'elle ne donnerait pas son avis sur son manque lamentable d'inspiration. Le vide, le même appartement, un peu plus de miaulements mais toujours autant de solitude. La chatte, comme si elle avait senti qu'on parlait d'elle, saute sur le comptoir, curieuse d'assister à la scène d'un peu plus près, mais restant à distance raisonnable de cette nouvelle venue. Alec se rappelle Gris, qui n'avait jamais eu peur de s'approcher de Sam, depuis le début, depuis le début il l'avait accueillie, il lui avait dit ma maison – parce que c'était la sienne bien plus qu'elle était à Alec – est ta maison. Les racines de leur relation, cette première fois entre eux, la première première fois pour elle, le goût du whisky, celui du coca, l'ivresse, les premiers instants.
– Tu veux danser ? s'entend-t-il demander. |
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Niveau du personnage Point RP: (104/100) Point Membre: (56/100) Niveau: 6 - AffirméSam Carver Apprentie Exorciste | Sujet: Re: hate to be lame but Mer 30 Oct 2024 - 9:47 | |
| Parfois, entre ce qu’on veut et ce dont on a besoin, le fossé est immense. En détaillant l’appartement d’Alec, elle se dit qu’elle voudrait revenir, mais qu’ils ne paient pas le même prix pour être en paix. Le péage du bonheur fait des différences entre eux ; deux chats, un travail qui l’inhale et le mouche, et encore, pas tous les soirs, et un semblant de vie de temps à autre, quand personne n’est occupé à déverser ses boyaux sur une table. Peut-être faut-il alors se faire une raison : Sam ne saura jamais le nom du deuxième chat, curieux, qui a fait son entrée à côté de Gris. Quelque part, ça lui réchauffe un peu le coeur de savoir que le vieux matou a quelqu’un pour lui tenir chaud la nuit, quand Alec enfile des gardes. — Tu veux danser ? demande alors l’homme qui lui fait face. Elle se force à relâcher ses épaules et à le regarder droit dans les yeux. — Est-ce que tu savais ce que tu voulais, toi, à 21 ans ? Est-ce que ça dure comme ça toute la vie, est-ce qu’il y a un moment où on a les réponses, où le monde commence à faire sens et où on devient enfin une pièce du puzzle, on trouve sa place et on n’a pas envie d’en bouger pour ne pas abimer l’image finale. Où est-elle déjà trop usée pour que ses contours épousent ceux d’un autre ? |
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Niveau du personnage Point RP: (123/100) Point Membre: (80/100) Niveau: 6 - AffirméAlec Meyer Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg | Sujet: Re: hate to be lame but Jeu 31 Oct 2024 - 12:02 | |
| Les dialogues relèvent de l’absurde, Beckett serait fier. La question de Sam, cependant, projette Alec dans le passé, dans ce qui lui paraît être une autre vie, une vingtaine d’années auparavant. Presque la moitié de son âge… Il se rappelle de ses 21 ans, de l’insouciance, des flirts en boîte de nuit, des cours de médecine la journée, de rentrée bien tard à la maison et de trouver un plat au frigo confectionné par sa belle-mère. Le rire de Nana le weekend, le cynisme de Remi quand il lui contait ses aventures, l’air offusqué de Viola quand ils ne l’autorisaient pas à les accompagner boire des coups.
– Oui, reconnaît-il.
Il voulait être médecin ou guérisseur, il voulait sauver des vies, il voulait tomber amoureux, fonder une famille, voir Nana grandir, lui offrir sa robe de mariée, voir son père vieillir, conter des histoires à ses petits-enfants, continuer à vibrer aux côtés de Remy, sauver Billie des griffes torturées. Rêve éparpillé, il n’y avait que la guérison qui avait fonctionné dans le fond, Dante Sullivan lui avait pris tout le reste, il l’avait haï pour ça, avant de le sauver sur la table d’opération. Son lui de 21 ans détesterait probablement son lui de 40 ans.
– J’en suis beaucoup moins sûr aujourd’hui.
De tous ses songes il ne lui restait plus que ça, son don qui enveloppait les douleurs et les souffrances, qui soulageaient les êtres magiques comme les innocents. Que ça et deux chats, une échographie sur un frigo et son addiction au sucre.
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Niveau du personnage Point RP: (104/100) Point Membre: (56/100) Niveau: 6 - AffirméSam Carver Apprentie Exorciste | Sujet: Re: hate to be lame but Dim 3 Nov 2024 - 12:15 | |
| Alec affirme qu’il savait mieux avant, qu’il était certain à 21 et un fossé se creuse entre les côtes de la jeune femme. Quelque chose qu’on ne ressent qu’à ces âges là, un rejet, une anormalité, elle était différente d’Alec et détestait ça. Elle repensa à cette histoire, un truc de science-fiction où deux humains s’aimaient tellement qu’ils avaient fusionné leur esprit mais gardé leur deux corps. Alec et elle n’aurait jamais ça, ils ne se connaissaient pas assez et peut-être était-ce là le problème.
Vraiment, Sloane ? Vraiment ?
Elle vit les souvenirs dériver sur le visage de lu père-en-devenir, même s’il affirmait que non, Sloane pensait que si, déterminée à faire rentrer tout le monde dans ses perceptions crées par Cormag et Elisabeth.
— Est-ce que je peux voir ? lança-t-elle.
Ses doigts la démangèrent. Parfois, elle savait qu’elle faisait se lançait dans des comportements qui la vouaient à l’échec et elle s’en servait pour se rassurer, elle avait prévu le refus et quand il arrivait, elle se sentait victime, et rien n’était plus doux que de se sentir victime après des heures à être bourreau dans les locaux d’Orpheo. |
| | | MESSAGES : 155 DATE D'INSCRIPTION : 29/04/2013
Niveau du personnage Point RP: (123/100) Point Membre: (80/100) Niveau: 6 - AffirméAlec Meyer Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg | Sujet: Re: hate to be lame but Lun 4 Nov 2024 - 3:48 | |
| Quand Sam avait percé des barrières dont il n'avait même pas conscience de l'existence, Alec avait essayé de determiner les contours de cette bulle d'anti-magie qui l'entourait. Pour des petites choses - il aurait été con de rester bloquer entre deux points géographiques parce qu'il ne maîtrisait plus suffisamment le truc -, mais la chose l'avait assez intrigué pour qu'il cherche à la travailler. Comme il avait toujours travaillé, d'ailleurs : en y passant des heures, sans compter la fatigue, de manière effrontée. Et peu à peu les contours étaient devenus palpables. Avant de se flouter complètement, presque un an auparavant, lorsqu'ils s'étaient séparés. Officiellement séparés, puisque pour elle ça avait eu l'air déjà plié depuis longtemps.
- Oui.
Il ne dit pas peut-être, parce qu'il n'a pas envie de la faire douter, n'a pas envie non plus qu'elle renonce. Il brûle de sentir ses doigts effleurer sa main, sa joue, son torse. Toujours autant attiré. |
| | | MESSAGES : 158 DATE D'INSCRIPTION : 03/05/2018
Niveau du personnage Point RP: (104/100) Point Membre: (56/100) Niveau: 6 - AffirméSam Carver Apprentie Exorciste | Sujet: Re: hate to be lame but Mer 6 Nov 2024 - 19:36 | |
| Alec accepte et Sam recule. Sam recule et c’est comme s’il avait enfoncé une aiguille dans un ballon de baudruche, la jeune femme percée se répand subitement sur le sol. « Peut être qu’on n’est pas voués à fonctionner. Peut être que tu n’exprimeras jamais tes limites et moi, jamais mes besoins » Elle se sent triste et euphorique, si proche du but mais sans être tout à fait certaine de vouloir obtenir quoi que ce soit finalement. Putain. PUTAIN ! « Alec, je suis venue ici parce que j’voulais réemménager avec toi mais imagine j’ai tord, imagine c’est trop tôt, imagine je sors avec le fantôme d’un amour et toi tu te couches avec un bourreau en devenir ? » Elle bafouille elle transpire elle soupire « j’ai tellement envie de toi certains soirs que j’en reviens pas que le sexe puisse être autrement que comme ça. Impétueux, gourmand, explosif, parfait, je déteste coucher avec d’autres et en même temps j’ai l’impression que si je n’assouvis pas des kilomètres de curiosité je vais mourir ici, exactement la même, engoncée dans le quotidien, les factures, toi qui ne rentre pas et Gris qui mate la télé avec moi. » Sam est à bout de souffle, annhiliée par ses propres révélations qui pourtant la frustre : « et je sais pourtant que t’auras pas grand chose à répondre à ça, parce que t’as pas les solutions et qu’on peut pas think our way to answers, I fucking know that but… » Ses bras retombent le long de son corps, inerte. Elle est épuisée. Il lui semble ne pas avoir dormi depuis des années. « Je suis certaine qu’on ne peut pas fonctionner, qu’on ne peut pas durer mais je suis épuisée, putain, épuisée de te vouloir. C’est insupportable. » |
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Niveau du personnage Point RP: (123/100) Point Membre: (80/100) Niveau: 6 - AffirméAlec Meyer Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg | Sujet: Re: hate to be lame but Jeu 7 Nov 2024 - 14:41 | |
| Il dit oui et elle recule. Alec a l’impression que tout s’échappe, que Sam est juste de l’eau, des gouttes qui perlent entre ses doigts, qui dégoulinent loin de lui, encore et encore. Il ne sait pas quels mots mettre sur cette relation (non-relation ?). Il ne sait pas quoi répondre quand lors de soirées quelqu’un se tourne vers lui pour lui demander “Et toi au fait, t’as quelqu’un dans ta vie ?” Pas vraiment dans sa vie, mais dans sa tête. Sam recule et Alec perd pied alors que les mots se déroulent et il ne sait plus, est-ce que ce qu’ils ont vécu n’était qu’une parenthèse de mensonges ou alors faut-il mentir aujourd’hui ? Et on s’en fout, purée on s’en fout, il a envie d tout balayer, de tout envoyer valser, il sait bien que leurs convictions sont différentes, ne s’alignent pas, il l’a compris ce jour où il lui avait avoué avoir sauvé ce sorcier noir – et merde, c’était de lui dont elle parlait juste avant ? –, deux visions bien différentes du monde, parce que lui rejoignait l’avis des progressistes quand les conservateurs avaient pris le pouvoir, qu’elle suivait Cormag sans rechigner – était-elle un bourreau ? était-il un fantôme ? – que le monde croulait sous leur incompatibilité et pourtant il y avait cette longueur d’onde, celle qui les reliait, qui leur hurlait de se jeter dessus et de se déshabiller. Merde Elle a reculé mais il rompt la distance, à peine deux pas sous le regard surpris de Gris qui manque de se faire écraser la queue, ses bras qui l’entoure, il est tellement plus grand et en même temps elle est bien plus forte. Elle pourrait l’envoyer valser en quelques secondes à peine, Alec n’a absolument jamais pris aucun cours de baston ou de combat, lui il soigne il ne frappe pas. Alors il ne doute pas qu’elle saura le repousser, à moins que ça la tétanise, et trop de questions poussent dans sa tête, il n’a pas envie de la forcer, n’a pas envie de faire éclater ses valeurs et en même temps, merde, merde, merde, probablement que réfléchir ça ne leur réussit pas. Il ne lui laisse pas le choix d’accueillir ses lèvres sur les siennes et, probablement que plus tard il s’en voudra d’avoir ainsi forcé, mais là il s’en fout, parce que ses limites c’est le bordel, parce que ses sentiments aussi et qu’en cet instant précis il a juste envie de tout envoyer balader.
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