Les vacances sont là, mais je n'ai rien à faire. J'ai débarquée à Mystery depuis une petite semaine maintenant. Je ne fais pas beaucoup d'amies, mais je n'aime pas non plus la façon dont ils me parlent. Cherche-t-ils à se moquer de moi?
Je ne le saurais certainement jamais...
Quoiqu'il en soit, je suis venue rechercher un peu de calme. Ce n'est pas l'endroit idéal me direz-vous... Les vagues léchant les rochers dans un mouvement énervant, répétitif. Et puis ce bruit. Non, ce n'est pas l'endroit que je désirais.
mais j'y suis, et comme mes petits pieds ne me porteront pas bien loin maintenant, je n'ai d'autre choix que de m'asseoir et d'attendre.
Attendre quoi? Que je me décide à bouger très certainement.
Idgy me regarde, sa tête de côté, cherchant à savoir ce que sa maîtresse s'apprête à faire.

-Rien de bien dangereux, je t'assure.

Je ne parle pas à la première personne qu'avec Idgy, car il est moi, et je suis lui. Je me parle à moi-même. Il y a de quoi être paranoïaque, mais c'est ce qui fait ma personnalité.

Alors, après quelques secondes de silence total, je me décide à bouger pour m'asseoir sur le rebord de la falaise. Je n'aime pas sentir l'air marin sur mon visage, parce que je sais que ça sous-entend que mes cheveux finiront par devenir gras et plein de pellicules. Ce n'est sûrement que moi qui dit ça, mais c'est comme ça.
Je hais cet endroit.
Il faut que me relève, mais une flemme incroyable me rattache au sol. Je regarde Idgy avec des yeux désespérés. Que faire? Suis-je destinée à passer ma vie ici? Que faire?
Idgy me regarde avec des yeux en amandes. Qu'est-ce qu'il veut dire? Veut-il me parler? Parle, je t'écoute. Mais je ne peux pas t'entendre. Pourquoi n'est-il pas là, ce professeur, mon tuteur? Je sais qu'il parle aux animaux, je veux échanger mon don contre le sien. Pourquoi suis-je née? Je le hais. Comme je me hais moi-même. Je me maquille pour cacher ce que je suis. Qu'ai-je fait? Ferais-je quelque chose de bien dans ma vie?
Je ferme les yeux. Le vent s'engouffre dans mes cheveux, mais ceux-ci sont solidement attachés par le ruban rouge. Ce dernier vole au vent. J'ai mis une jupe verte, un petit haut à bretelles blanc et des sandales blanches aujourd'hui.

Je suis tellement concentrée sur les bruits du vent et des vagues que j'entends des pas dans mon dos. Je me retourne doucement, tandis qu'Idgy a déjà ses yeux rivés sur l'inconnu, les dents à découvert.
Elle n'a pas l'air méchante. Enfin, c'est une fille je crois. Je passe ma main devant le visage d'Idgy pour le calmer. Il passe sa tête sous ma main et je le câline.

-Bonjour.

La jeune femme était sortie comme une flèche de son appartement, en claquant la porte et l'air de fulminer, lui attirant les regards curieux de ses voisins. Elle s'était vêtue à la va-vite d'un jean bleu délavé et d'un simple haut gris. Elle le regrettait d'ailleurs car il lui collait à la peau et lui donnait la sensation d'être emprisonnée. Emprisonnée par un haut sans manche et au col qui ne montait même pas jusqu'à son cou. Mais elle se fichait pas mal de penser rationnellement à ce moment là. Elle traversa le village d'un pas vif et, aussitôt qu'elle fut hors de vue des habitants, s'envola. Elle monta haut dans le ciel pour pouvoir agir à sa guise et fila en ligne droite vers la côté. Elle voulait sentir le vent marin et espérait se calmer en écoutant les vagues s'écraser contre les rochers.
Elle avait rêvé cette nuit. Ou plutôt cauchemardé. Elle avait vu sa mère mourir et son père se faire tuer, sans qu'elle puisse lever un doigt. Elle s'était réveillée en sueur et haletant bruyamment au moment où un homme masqué allait la tuer elle aussi.
Elle détestait que ses parents soient mentionnés, et même les songes nocturnes n'avaient pas le droit de les utiliser selon elle.
Ajoutez à cela qu'elle s'était sentie particulièrement impuissante pendant son cauchemar, et voilà la raison de son humeur massacrante.
Elle volait aussi vite qu'elle le pouvait, pour se prouver qu'elle n'était pas sans défense, et que le cas échéant, elle serait capable de protéger ceux qu'elle aimait.
Certes elle devait encore apprendre à maitriser son feu qui continuait à faire des siennes et à se balader sans son autorisation, mais voler pouvait être très utile pour se défendre aussi. N'y avait-il pas une expression qui disait "voler dans les plumes de quelqu'un"?
Si on la prenait au sens littéral, elle n'avait qu'à se balader avec un sac de plumes, et en lancer sur les gens qu'elle voulait attaquer. Simple non?
La côte en vue, la jeune femme décida d'aller vers les falaises, car elles étaient plus proches du ciel et qu'elle aurait donc moins de chemin à descendre. Elle se posa entre deux arbres et avança à la lumière du jour.
Une bête aux oreilles larges et de couleur sable l'accueilli, les dents saillantes. Namyon rit intérieurement, c'était la première fois qu'elle croisait un animal pareil malgré le fait qu'elle ait beaucoup voyagé. Il était amusant, avec ses petites dents, son air qui se voulait féroce et ses grandes oreilles.
Une jeune fille se tenait aux côté de l'animal. Elle le calma d'une main et l'animal alla se réfugier sous son bras pour se faire câliner.

-Bonjour, fit l'enfant.
- Bonjour, répondit Namyon en essayant de sourire.

C'était limite peine perdue pour son sourire, mais elle tentait de paraitre sympathique. Cette enfant n'avait pas à subir sa mauvaise humeur après tout.

- Tu en as probablement conscience, mais c'est dangereux comme endroit pour une enfant... Enfin, je suppose que tu sais te débrouiller vu que tu es arrivée ici. C'est quoi comme animal? Demanda-t-elle en désignant la créature en question.

La curiosité perçait à la fin de sa voix. Peu importe son humeur, elle ne pouvait s'empêcher d'être curieuse.

- Au fait, je m'appelle Namyon, enchantée.

Le sourire qu'elle fit fut beaucoup plus naturel cette fois.

- Bonjour

Me répond-elle. Elle tente un sourire forcé. Je la dérange? Elle n'a qu'à pas être là, j'étais la première. Et toc.

- Tu en as probablement conscience, mais c'est dangereux comme endroit pour une enfant... Enfin, je suppose que tu sais te débrouiller vu que tu es arrivée ici. C'est quoi comme animal?

Je fronce les sourcils. Je n'aime pas qu'on me traite d'enfant, même si je sais que c'est le cas. Quand je serais grande, je traiterais tous les grands adultes que je verrais. Je n'aurais pas beaucoup d'amis, mais j'aurais ma revanche.
Et puis, ce "C'est quoi comme animal?". Ce n'est pas un animal, c'est ma moitié. Le traiter d'animal reviendrais à me traiter moi. Je n'aime pas ça. Mais je laisse passer.

- Au fait, je m'appelle Namyon, enchantée.

Encore une question. Je ne suis d'humeur à répondre à celles-ci. Grr. Enfin, elle est sous-entendue. On te dit un nom, tu donnes le tien. Eh bien, non. Je ne le donnerai pas. Enfin, pour le moment. Alors, puisque je ne veux pas parler, je me tourne face à la mer, et soupire longuement. Pourquoi ais-je engagée une discussion. Quelle idiote.
Et puis, comme le silence en présence d'un humain est dérangeant, je murmure assez fort pour qu'elle m'entende :

-Nous savons que c'est dangereux, mais nous aimons ça.

Je m'assoie sur le rebord de la falaise, les pieds dans le vide. Cette sensation d'adrénaline qui monte au cerveau. Rien de mieux pour bien commencer la journée. Idgy pose son museau sur mon bras nu, et je me retourne. Il n'a pas l'air content. Qu'est-ce que tu veux me dire? Saleté de Ren.
Ses yeux en amandes m'observent avec intensité. Il veut que je parle? Pire, que je sois polie?
Après tout, pourquoi pas. Et puis, c'est dans mon habitude d'être polie. Il faut être polie pour être appréciée, jolie et gentille. J'ai failli l'oublier.
Alors je me retourne vers Namyon, et lui répond enfin.

-Il s'appelle Idgy, c'est notre fenec. Et... nous nous appelons Nephilim Lloyd de Sylphie. Nous n'apprécions pas qu'on ne s'en souvienne pas, et nous ne répétons pas plusieurs fois la même chose.

Voilà, c'est fait. Maintenant, il fallait attendre sa réaction. La plupart des gens laissaient tomber dès ma première phrase, songeant que j'étais trop prétentieuse. Ce n'est pas faux, mais je n'ai rien connu d'autre.
Je soupire. Je n'ai pas envie de me mettre encore quelqu'un à dos, même si c'est pour la plupart assez marrant.

-Nous nous excusons, mais Nephilim est assez directe. Vous étudiez au Mystery? Qui êtes-vous?

Parce que oui, je suis curieuse et qu'apprendre les choses inutiles est ma spécialité. Alors, je veux savoir, je veux apprendre et découvrir.

L'enfant se retourna face à la mer en soupirant. Namyon fronça les sourcils. Avait-elle mal agi? Peut être que l'enfant avait perçu sa mauvaise humeur et que cela l'exaspérait pour une raison ou pour une autre. Elle finit cependant par dire d'une voix délicate:

-Nous savons que c'est dangereux, mais nous aimons ça.

N...Nous? Qu'est ce que... Elle héberge plusieurs personnes? Elle parle pour son animal et elle? Elle a un quelconque dédoublement de la personnalité? S'interrogea Namyon. La façon qu'avait de parler la jeune fille était assez déroutante. Mais elle devait avoir une bonne raison de le faire. Et forcément, la curiosité de Namyon se manifesta avec de grands mouvements et des signaux lumineux dans sa tête. L'enfant s'assit sur le bord de la falaise et Namyon amorça un mouvement pour la reculer. Avait-elle conscience de ce qu'elle faisait? Ou peut être savait-elle voler elle aussi? Cependant elle se retourna et Namyon reprit une position naturelle.

-Il s'appelle Idgy, c'est notre fenec. Et... nous nous appelons Nephilim Lloyd de Sylphie. Nous n'apprécions pas qu'on ne s'en souvienne pas, et nous ne répétons pas plusieurs fois la même chose.

Fenec, c'était donc ça l'étrange petit être aux grandes oreilles et aux yeux ronds. Quant à son nom... Idgy. Namyon trouvait cela mignon. Le nom de l'enfant quand à lui était aussi unique que sa propriétaire. Nephilim n'était certainement pas un prénom répandu, et son nom de famille encore moins. Mais c'était beau. L'ensemble dégageait une impression de noblesse. Il était probable que Nephilim vienne d'une famille noble.

-Nous nous excusons, mais Nephilim est assez directe. Vous étudiez au Mystery? Qui êtes-vous?

Elle était plutôt franche comme fille, et donnait l'impression d'être hautaine. Pourtant ses dernières phrases montraient qu'elle en avait conscience, et qu'elle essayait probablement de contrôler cet aspect de son caractère. Namyon ne connaissait rien d'elle, et se refusa donc à porter un jugement hâtif. Elle répondit doucement à l'enfant, comme par crainte de l'effrayer sans raison:

- Je ne suis pas de l'orphelinat, je suis simplement une exorciste. Tu es au Mystery? Ça veut dire que tu as quelques pouvoirs. Tu veux bien me dire lesquels?

Namyon s'enthousiasmait trop rapidement et ne pouvait s'empêcher d'être curieuse dès qu'elle croisait une autre personne dotée de pouvoirs. Nephilim l'intriguait vraiment. Pour prouver qu'elle n'était pas une ennemie et bel et bien dotée elle aussi de pouvoirs, elle recommença à léviter et alla se poser sur le bord de la
falaise elle aussi. Ni trop proche ni trop loin de Nephilim, de sorte qu'elle n'empiétait pas l'espace proche de la jeune fille mais que celle-ci n'aurait pas à élever la voix pour parler et se faire entendre.

- Au fait, quel âge as-tu?

Aussitôt la question posée, Namyon la regretta. Nephilim pouvait mal la prendre, comme elle avait eu l'air de mal accepter qu'on lui dise de faire attention car elle était une enfant. Mais c'était trop tard, la question était posée.

- Tu peux me tutoyer tu sais, sourit gentiment la jeune femme.

Elle était toujours de mauvaise humeur, mais ne trouvait pas au font d'elle l'énergie de s'énerver après une enfant. Pour tout dire, Nephilim était plutôt en train de titiller sa curiosité plus que de raison. Mais sa curiosité n'était jamais raisonnable.

Elle me répondit doucement. D'une voix douce et pourtant avec un brin de colère ou je-ne-sais-quoi d'autre, qui prouvait peut-être son attitude avant de me voir.

- Je ne suis pas de l'orphelinat, je suis simplement une exorciste. Tu es au Mystery? Ça veut dire que tu as quelques pouvoirs. Tu veux bien me dire lesquels?

Je n'ai rien à dire, je n'ai rien à faire. Je ne te connais pas. Ce n'est pas ton nom qui va me donner ton caractère, tes centres d'intérêt, et tout ce bordel immense. Je fronce les sourcils. Je la vois qui lévite. elle veut me montrer qu'elle est forte elle aussi? Elle veut se moquer de moi, c'est ça?
Je sens sa curiosité qui perce à travers mes oreilles, à tel point que j'en ai mal à la tête. Arrête ça tout de suite, je ne le supporte pas.

- Au fait, quel âge as-tu?

Assez, avec les questions! Arrête de me parler, ta curiosité est très puissante, elle me vrille les tympans. Saleté de don. Calme-toi, calme-toi.

- Tu peux me tutoyer tu sais.

Tu veux des réponses? Tu veux que je tutoie? Je ne cte connais pas, je ne tutoie pas ceux qui ne me sont pas familiers. Je ne tutoie pas mon tuteur. Je ne tutoie PERSONNE!
Je fixe Namyon d'un air vilain. Tu veux des réponses. Etanche ta soif, je te les donnent, mais écarte cet envie de tout connaître.
Je t'en prie...

-Nous avons quelques pouvoirs. je me frappe le crâne. Dont l'un est de pouvoir sentir les émotions de la personne sur laquelle nous nous concentrons. Ça fait très mal quand cette dite personne n'arrive pas à se contrôler.

Et je rive mes yeux sur ceux de Namyon, comme pour lui lancer un affront. Qu'elle le prenne mal ou non, j'en ai rien à faire. Elle n'avait qu'à ne pas être là.
ASSEZ!
Ah, le mal de crâne revient. C'est affreux. La dame est en colère, ou tout du moins elle essaye de le retenir. Ça fait encore plus mal.

-Nous nous excusons encore. Nous sommes méchante mais c'est dans notre nature. Vraiment, nous sommes désolé.

Et je baisse la tête. Les sentiemnts se stoppent. J'ai l'esprit clair.

-Voyons. Nous avons 11 ans. Et comme vous le savez à présent, nous influençons les pensées, ou plutôt, nous recevons les sentiments de la personne sur laquelle nous nous concentrons. Des fois, ça fait très mal. Sinon, quand nous sommes énervés, mais nous voulons dire, vraiment énervés, nous lançons une onde de choc. Mais ce n'est arrivé qu'une seule fois, donc nous ne sommes pas sûrs de pouvoir réaliser la même chose.

Voilà, j'ai tout dit. Maintenant, c'est à moi de poser les questions.

-Pourquoi voulez-vous tout savoir? Nous n'avons pas une vie intéressante. Nous vivons jour et nuit au Mystery, parce que nos parents ne sont pas ce que nous voulions. Parce maman n'a pas été assez forte...

Pourquoi est-ce que je parle de ça, tout à coup. Je sais très bien comment ça va finir. Pourquoi j'entame ça? Non, je ne pleurerais pas. Mais je renifle déjà. Ne t'approche pas! Je n'ai pas besoin de ta considération. File! Alors, je redresse la tête et fusille Namyon du regard, alors que je la voit déjà tout trouble.
Non, je ne pleure pas.

-Nous avons quelques pouvoirs. Dont l'un est de pouvoir sentir les émotions de la personne sur laquelle nous nous concentrons. Ça fait très mal quand cette dite personne n'arrive pas à se contrôler.

Elle envoya un regard noir à la jeune femme après cette déclaration. Namyon eut envie de s'énerver. Pour qui se prenait cette enfant? Ne pouvait-elle pas demander gentiment? Mais elle essaya de se contenir. L'enfant pouvait sentir sa colère, et c'était bien assez. De plus, si elle avait mal à la tête, c'était la faute de Namyon. Mais c'était la première fois qu'elle rencontrait une personne capable de contrôler les émotions ainsi et n'avait absolument aucune idée de comment se comporter face à elle. Comment était-elle sensé retenir ses émotions? Devait-elle ne plus rien ressentir? C'était impossible. Il devait y avoir un moyen de tout contrôler. Elle était douée pour cacher ses émotions en contrôlant ses expressions et son langage corporel. En se concentrant elle pouvait même tout garder dans un coin de sa tête. Mais si l'enfant pouvait les sentir, comment devait-elle agir?

-Nous nous excusons encore. Nous sommes méchante mais c'est dans notre nature. Vraiment, nous sommes désolé.

Namyon s'apaisa intérieurement et se força à se détendre. Nephilim baissa la tête et continua:

-Voyons. Nous avons 11 ans. Et comme vous le savez à présent, nous influençons les pensées, ou plutôt, nous recevons les sentiments de la personne sur laquelle nous nous concentrons. Des fois, ça fait très mal. Sinon, quand nous sommes énervés, mais nous voulons dire, vraiment énervés, nous lançons une onde de choc. Mais ce n'est arrivé qu'une seule fois, donc nous ne sommes pas sûrs de pouvoir réaliser la même chose.

11 ans... Elle était si jeune. Quel étrange pouvoir que celui qu'elle citait. Un jour elle finirait par le maîtriser complètement son pouvoir. Avec de l'entrainement.

-Pourquoi voulez-vous tout savoir? Nous n'avons pas une vie intéressante. Nous vivons jour et nuit au Mystery, parce que nos parents ne sont pas ce que nous voulions. Parce maman n'a pas été assez forte...

Pas ce qu'elle voulait... Comment? Comment pouvait-on refuser ses parents? Mais Namyon retint toutes ses émotions. Elle ne connaissait pas l'histoire de cette enfant, et pour ce qu'elle en savait, des parents pouvaient tout à fait être ignobles avec leurs enfants. Ignobles au point que les enfants ne veuillent plus les voir. Et il en fallait pour qu'un enfant se mette à détester ses parents.
Nephilim renifla, et fusilla Namyon du regard. La jeune femme avait involontairement soulevé de mauvais souvenirs et l'enfant était aux prises avec maintenant. La colère de Namyon disparu complètement, et elle se laissa envahir par la compassion et la tristesse. Elle aussi avait perdu ses parents. Elle savait ce que c'était.
Nephilim ne voulait visiblement pas être réconfortée, bien que ses yeux s'embrouillaient de larmes. Alors Namyon tenta une autre approche. Une vague de calme succéda aux émotions qu'elle ressentait, et elle essaya par là d'apaiser l'enfant qui devait elle aussi ressentir l'émotion.

- Je suis née avec cette envie de savoir. Je m'excuse de mon manque de contrôle de mes émotions, c'est la première fois que je rencontre quelqu'un qui contrôle les émotions. Dis moi si je peux faire quelque chose pour aider à ce niveau là.

Elle laissa passer un instant de silence, offrant à l'enfant la possibilité de se calmer intérieurement. Elle ne souhaitait pas la brusquer.

- Ta mère était probablement une personne très forte. Il ne faut pas en vouloir aux parents qui meurent trop tôt. Ils ne veulent pas abandonner la vie en ayant des enfants derrière, jamais. Leur pardonner, c'est aider à leur repos.

Namyon se tu. Elle en disait trop et plongeait tête la première dans ses souvenirs. La mort de sa mère. Elle aussi avait perdu sa mère en premier. Elle aussi lui en avait voulu d'être partie. Elle ne comprenait pas à l'époque. Pourquoi? Pourquoi l'avoir laissée, elle et son père? Et puis, une fois la douleur de la perte passée, elle prit conscience de sa puérilité. Sa mère s'était battue jusqu'au bout pour eux. Elle avait souffert en se sachant déjà condamnée, pour pouvoir passer plus de temps avec sa fille et son mari. Namyon ne pouvait que respecter cela.

- C'est comment dans l'orphelinat? Les adultes sont-ils gentils?

Pour une fois, elle ne posait pas une question par curiosité, mais bien par souci. Elle se demandait si l'enfant était bien traitée. Elle avait elle même été envoyée en orphelinat à la mort de son père. Les adultes avaient tout fait pour l'aider, mais elle avait finit par s'enfuir. Peut être qu'elle ne l'aurait pas fait si elle avait eu des affinités avec eux. Mais en devenant orphelin, on ne choisissait pas sa destination.

Elle calma enfin ses émotions. Un ebouffée d'air me submergea. C'est qu'il fait froid ici, et le vent est glacial. Je pourrais tomber tellement facilement. Et puis, c'est al mort qui m'attend.
C'est trop facile!
plongée dans mes rêveries paradoxales, je me réveille lorsque Namyon se met à parler.

- Je suis née avec cette envie de savoir. Je m'excuse de mon manque de contrôle de mes émotions, c'est la première fois que je rencontre quelqu'un qui contrôle les émotions. Dis moi si je peux faire quelque chose pour aider à ce niveau là.

Aider? Tu m'aides sans le savoir. Tu n'as rien à faire. Continue à te maitriser, ça me va amplement. Merci.

- Ta mère était probablement une personne très forte. Il ne faut pas en vouloir aux parents qui meurent trop tôt. Ils ne veulent pas abandonner la vie en ayant des enfants derrière, jamais. Leur pardonner, c'est aider à leur repos.

Et les larmes recommencent à couler. Oui, elle était forte. Très forte. Elle savait qu'elle allait y passer. Et pourtant, elle n'a pas lâchée le morceau, et à tout fait pour me faire naître. Mais je me retiens. Je ne veux pas parler de ça. Et les sentiments qui passent dans sa tête sont si affreux que je veux pleurer pour elle aussi. Elle a dû perdre ses parents elle aussi. Les sorciers étaient-ils réservés à perdrent leurs parents? C'est ignoble!

- C'est comment dans l'orphelinat? Les adultes sont-ils gentils?

Je sursaute. Elle veut vraiment connaître ma vie? Soit, je lui dirais, pour faire sortir les idées morbides qui arrivent par vagues dans sa tête.
Je m'empresse de prendre la parole.

-Bof, ce n'est pas vraiment ça. Nous suivons nos cours avec attention, et nous ne nous faisons que peu d'amis. Nous trouvons que l'orphelinat est un peu effrayant. Tout le monde est bizarre pour notre personne. Trop compliquée à comprendre. Nous avons un tuteur très gentil, mais nous ne le montrons pas, parce que nous avons appris à ne jamais faire confiance.

Je fronce les sourcils. Qu'est-ce que je raconte. Il n'est pas gentil. Alors? vérité ou mensonge? Je suis incapable de le dire avec certitude. espérons qu'elle ne posera pas de questions dessus, car je suis assez maladroite à ce niveau. La seule chose qui me soit interdite avec lui, c'est de lui parler comme à tout les autres. Je dois dire "je", non pas "nous". Et ça, c'est parfois très difficile. Il dit que c'est à cause de ça que je ne me fais pas d'amies. J'en ai rien à faire! C'est pas mon père! Je ne le considère pas comme mon tuteur! C'est simplement quelqu'un qui a beaucoup trop d'autorité sur moi!
Et les larmes reviennent. Des larmes de colère et de désespoir. Parce que je ne suis rien face à lui. Il a tout ce que j'aurais voulu, et c'est pour ça que je le respecte sans le vouloir. La richesse et une famille. Une famille entière, même s'il y a un froid entre lui et eux.
Je fixe Namyon. Ben vas-y je t'attend. Je sais que tu meurs d'envie d'en savoir plus. Savoir pourquoi je pleure et tout ce bordel qui fait de moi une petite fille sans défense.

-Bof, ce n'est pas vraiment ça. Nous suivons nos cours avec attention, et nous ne nous faisons que peu d'amis. Nous trouvons que l'orphelinat est un peu effrayant. Tout le monde est bizarre pour notre personne. Trop compliquée à comprendre. Nous avons un tuteur très gentil, mais nous ne le montrons pas, parce que nous avons appris à ne jamais faire confiance.

Effrayant? Ce n'était pas une qualité pour un orphelinat. Mais Nephilim semblait être nouvelle, aussi il était logique qu'un orphelinat effraie une enfant au début. Peut être bien que le bâtiment en lui même était tout ce qu'il y avait de plus accueillant. Namyon n'avait pas été vérifier à l'intérieur, elle en avait seulement vu la façade. Une espèce de grande, très grande maison ancienne. Peut être pas forcément accueillante à première vue, mais en s'en rapprochant il était possible de sentir la vie à l'intérieur, de voir les jouets oubliés et la balançoire à l'extérieur. Tout ce qui rendait cet endroit moins effrayant et plus vivant. Pour autant, la sorcière continuait à se demander si les adultes savaient s'y prendre là bas. On ne choisissait pas de travailler dans un orphelinat par amusement ou par défaut, ce n'était certainement pas l'endroit le plus joyeux du monde.
La jeune fille recommença à pleurer. Son expression montrait de la frustration et de la colère, de l'impuissance aussi. Le genre de sentiments qui avaient tenu compagnie à la sorcière pendant un bon moment à plusieurs reprises pendant son existence. Mais sa nature enjouée finissait toujours par revenir après ses phases de déprime.

- Peut être qu'avec le temps, tu lui feras confiance à ton tuteur. Si il est gentil, c'est déjà un bon point pour lui. Il ne remplacera aucun de tes parents, mais pourquoi tu ne le verrais pas comme un grand frère?

Voir pleurer l'enfant lui avait fait oublier sa mauvaise humeur. Pas comme le Soleil chasse les nuages, mais plutôt comme quelque chose qui aurait détourné son attention en soulevant un sentiment plus fort que celui en place avant. Le sentiment en question étant une compassion très forte. Pas de la pitié, une vraie compassion, du genre de celles ne pouvant être données que par les personnes ayant vécu une situation similaire. Elle aurait voulu la réconforter en la serrant dans ses bras, mais elle se doutait que Nephilim le prendrait probablement mal. Et elle ne viendrait surement pas chercher à se faire consoler non plus, alors il était possible qu'au final, la sorcière aille quand même chercher le contact. Pour le moment, peut être qu'elle pouvait trouver autre chose pour les distraire toutes les deux. Elle regarda Nephilim, qui depuis tout ce temps était dangereusement proche du bord. Elle voulait descendre?

- Tu veux aller voir plus bas sur la falaise? Je peux t'y emmener si tu veux.

Après tout, la sorcière n'avait pas trop de mal à porter un adulte car elle était forte, alors prendre une enfant sur son dos ou dans ses bras ne lui poserait pas de problèmes.

- Peut être qu'avec le temps, tu lui feras confiance à ton tuteur. Si il est gentil, c'est déjà un bon point pour lui. Il ne remplacera aucun de tes parents, mais pourquoi tu ne le verrais pas comme un grand frère?

Je sursaute. Un grand frère? Ce prof? Non, je ne pense pas. Je ne crois pas... Je n'espère pas. Je détourne la tête vers les falaises et songe brutalement. Namyon me sort de ma torpeur.

- Tu veux aller voir plus bas sur la falaise? Je peux t'y emmener si tu veux.

C'est vrai qu'elle peut voler. J'aimerais tellement avoir ce pouvoir. M'évader, et voler de mes propres ailes. Je me renfrogne, car j'entends encore me dire que je suis trop jeune, mais que je pourrais le faire une fois adulte. C'est trop long d'attendre l'âge adulte. Elle a de la chance, elle. Tout le monde a de la chance. Sauf moi. je suis né inutile et je mourrais inutile. Je déteste cette pensée, mais elle refait surface à chaque fois que je pense au temps. Si je continue à me faire une foule d'ennemi, qui viendra à mon enterrement? Un chat? Je sursaute, car mon esprit s'est déporté sur Ren. C'est vrai que c'est un chat, un gros chat. Il ne m'a montré sa forme de léopard qu'une seule fois, et je l'ai trouvé si confortable que j'ai dormi, accroché à ses poils accueillants. En même temps, c'était l'une des premières soirée où je m'enfuyais le soir, et où Ren venait toujours me chercher, en tant que tuteur.
Je secouais la tête pour sortir ces pensées de ma tête et m'adressait à la jeune femme :

-Nous sommes d'accord, mais nous avons un peu peur quand nous n'avons plus de rebord stable sur lequel nous poser.

Traduction : Je flippe à l'idée de m'envoler au-dessus des falaises sans truc auquel m'accrocher. Que ce soit clair. Mais pour l'avouer comme ça, il me faudra justement devenir une de ces adultes sans peur et sans fierté. Autant dire que ça n'arrivera pas. Jamais.
Mon regard se durcit puis redevient enfantin.

-Mais c'est une bonne idée. Une expérience de plus, ça ne fait pas de mal. Nous n'avons pas l'intention de mourir bête.

Je n'ai pas l'intention de mourir tout simplement, mais plus facile à dire qu'à faire.
Je lui souris pour marquer mon affirmation à sa demande, mais ce dernier se trouve être un peu forcé. Alors je garde une attitude de marbre et attend qu'elle se décide. Pour la presser instantanément, je me lève et prend Idgy dans mes bras. Disons plutôt qu'il saute dans ces dernières, de peur d'être oublié. C'est pas con une bestiole. Ça comprend tout ce qu'on dit sans qu'on le formule.

-Nous sommes d'accord, mais nous avons un peu peur quand nous n'avons plus de rebord stable sur lequel nous poser.

Mais Namyon n'avait pas l'intention de la lâcher en plein vol. Cependant, peut être était-ce là une indication qu'elle ne voulait pas essayer.

-Mais c'est une bonne idée. Une expérience de plus, ça ne fait pas de mal. Nous n'avons pas l'intention de mourir bête.

Ah peut être que finalement... Nephilim se leva avec un sourire vacillant et fixe Namyon pendant que son fennec saute dans ses bras. La jeune femme avait oublié de le prendre en compte dans ses calculs. Pas qu'il soit gênant, mais elle n'avait que deux bras. Enfin, Nephilim ne le laisserait pas tomber de toute façon. C'était quand même dangereux cette histoire.
Namyon se releva à son tour avec un sourire. Elle ne comptait pas les mettre en danger tous les trois, et savait quand s'arrêter si quelque chose commençait à clocher. Elle s'approcha de l'enfant et se baissa pour la soulever, un bras sous ses jambes pendant que l'autre lui soutenait le dos. Un peu comme on porterait un bébé. Sauf que là, c'était pour le côté pratique. Idgy pouvait rester entre les deux filles sans que Nephilim n'ait forcément à le porter et donc elle aurait les bras libres. Et puis, ça lui permettrait de relativement bien voir.

- Si tu veux arrêter ou te poser à une endroit en particulier dis le, souria Namyon.

Et avec ça elle sauta du bord de la falaise. Évidemment elle contrôlait la chute avec son pouvoir. Elle s'arrête juste au dessus des flots et commença à les survoler de près, la jeune fille toujours dans ses bras. Elle fit plusieurs tours et évita une vague qui s'était cru plus maligne que les autres, le vent fouettait leur visage à chacune à cause de la vitesse. La jeune femme adorait cela, et elle aurait pu aller encore plus vite si Nephilim n'avait pas été dans ses bras. Elle ne souhaitait pas l'effrayer. Mais après, si elle lui demandait d'aller plus vite, pourquoi pas... Elles commençaient à être un peu trop loin de la falaise, alors Namyon fit demi-tour tranquillement. Les vagues venaient lécher les rochers et s'écrasaient dessus pour se séparer en centaines de petites gouttes qui retournaient à la mer. Certaines des vagues remontaient assez haut sur les rochers. En les imitant par certains côté, la jeune femme remonta en suivant la falaise. Pas de trop prêt pour ne pas blesser Nephilim par mégarde. Elle s'arrêta sur un renfoncement de la falaise, qui permettait de plus ou moins s'y tenir bout. Cependant elle ne se posa pas complètement, de peur de faire un faux pas et de glisser. Baissant les yeux sur Nephilim, elle lui sourit doucement avant de demander:

- Tu veux aller quelque part?

Namyon me prit dans ses bras. Je n'appréciais pas vraiment le geste mais ne broncha pas. C'était pour al bonne cause après tout.

- Si tu veux arrêter ou te poser à une endroit en particulier dis-le.

Je fis non de la tête et me contentait d'observer le paysage. J'eus peur au moment de tomber dans le vide, mais fit tout mon possible pour ne pas m'accrocher aux vêtements de Namyon.
Enfin, mon regard se déporta sur l'horizon plus que sur les vagues proches de moi. On voyait moins bien d'ici. Je préférais ma position d'en haut. Ça n'allait pas. Ça me décevait. Enfin, elle nous emmena dans un endroit sur un renfoncement de falaise, sans nous poser à terre. Tout ce sel me donnait envie de vomir à présent.

- Tu veux aller quelque part?

Remonter à la surface, si je puis m'exprimer ainsi. Je lui lance d'un air étouffé :

-Remonte-nous au bord de la falaise.

La marque de politesse manquait, mais ça devenait une question d'urgence. Et je n'avais pas pour habitude de vomir sur les gens.
Elle n'avait pas l'air pressée, mais moi si. J'allais finir par sauter de ses bras. D'ailleurs, pourquoi elle ne se pose pas. Le sol est à quelques centimètres à peine, et le fait de retrouver la terre ferme devrait pouvoir me calmer un peu.
Alors je n'hésite pas une seule seconde et saute de ses bras. Je me réceptionne tant bien que mal, ayant été à deux doigts de finir à la baille. Je fonce le plus loin possible de cette mer affreuse. Hélas, mon mal de mer n'est pas terminé et je continue :

-Nous avons le mal de mer, alors ramène-nous en haut, s'il te plaît. Rapidement.

Voilà, la petite fille se disait vaincue. Et le fenec à ses côtés lui léchait la main.
Je soupirais et tendis de nouveau mes bras à Namyon. Idgy sauta sur mon épaule, de peur d'être délaissé. Mais non, je ne t'oublierai jamais, ne t'en fais pas.

-Remonte-nous au bord de la falaise.

Oh... Elle n'avait pas l'air d'avoir vraiment apprécié. D'ailleurs, elle descendit de ses bras. Mal de l'air?

-Nous avons le mal de mer, alors ramène-nous en haut, s'il te plaît. Rapidement.

Mal de mer en fait... Namyon n'y avait pas songé en survolant les flots puisqu'elle savait parfaitement qu'elle n'y tomberait pas. Mais l'enfant devait avoir pris peur. Normal après tout, ce n'était pas elle qui était aux commandes. Nephilim lui tendit les bras pour être remontée. La jeune femme s'avança vers l'enfant et dit tout en la prenant de nouveau contre elle:

- Désolée pour ça. Je te ramène.

Et elle fit comme elle l'avait dit. Il ne fallu que quelques secondes pour revenir en haut de la falaise. Namyon prit soin d'atterrir à plusieurs mètres du bord, pour être sûre que Nephilim puisse reprendre ses repères autour d'elle et la déposa au sol. Voilà. Peut être que l'enfant saurait voler d'elle même un jour, qui sait. En attendant, si l'expérience devait se réitérer à l'avenir, ce serait au dessus d'un sol ferme. Le téléphone de la jeune femme vibra dans sa poche et elle sursauta, surprise, avant de le sortir de sa cachette. Il était temps pour elle de filer au village. Cette rencontre avait eu du bon, elle n'était plus d'humeur à tout casser. Elle sourit à Nephilim et lui dit:

- Je dois partir. Ravie d'avoir fait ta connaissance. Et merci d'avoir permit qu'on passe un peu de temps ensemble.

Sa dernière phrase était là pour remercier Nephilim de l'avoir calmée, même si elle ne le comprendrait peut être pas. Dans tous les cas, elle avait quand même apprécié cette rencontre avec une enfant si intrigante.

- Bon courage avec ton tuteur.

Et avec ça, elle lui fit un signe de la main avant de s'envoler en direction de Little Angleton.

Dépêche!

- Désolée pour ça. Je te ramène.

Je suis remontée en vitesse. Je ne lui dirais pas merci. Parce que je n'en ai pas envie. Je ne dirais rien, je resterais de marbre.
Mais son téléphone sonne et elle m'annonce :

- Je dois partir. Ravie d'avoir fait ta connaissance. Et merci d'avoir permit qu'on passe un peu de temps ensemble.

Pourquoi tu t'en va comme ça? C'est moi qui diras quand tu partiras, alors reste-là. J'ai encore des questions à te poser.

- Bon courage avec ton tuteur.

Et elle s'envole. Elle me laisse en plan, comme une petite enfant sans défense. Ce que je suis en vérité. Ce que je ne serais pas près de quitter pendant quelques années. Alors, maintenant qu'il n'y a plus de témoin, plus personne pour m'embêter ni me déranger, je tombe sur les genoux et commence à pleurer. Elle me laisse en plan... Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire? Est-ce que je me souviens du chemin pour rentrer? Est-ce que je suis tout simplement... Perdue? Seule? Abandonnée? Sans défense? Et Idgy, est-ce qu'il saura me protéger? Contre le loup dans la forêt? J'ai envie de crier, de peur d'être délaissée, à la traîne. Pourquoi il faut que je sois toujours toute seule? Pourquoi personne ne m'aime? Pourquoi? Pourquoi? Je parle toute seule? Pourquoi Idgy ne me comprend pas, et ne vient pas me parler d'une belle voix?
J'entends des pas dans mon dos, c'est le loup? Il va me tuer? J'ai peur...
Et j'entends une voix qui m'appelle. Je la reconnais. "Bon courage avec ton tuteur." Pourquoi je ne l'aimerais pas? Il me sauverai de toutes les situations. Alors je coure dans cette direction, où mon nom est appelé des dizaines de fois, et me réfugie dans les bras de cet homme sévère qui ferait malgré tout, tout pour moi.

Avec lui, je suis en sécurité, je vais pouvoir rentrer.