Amour vache, le cœur ne demande rien à personne

Depuis ce jour sur la route, elle était devenue l'ombre d'elle même petit à petit. Si au début elle avait plutôt bien lutté, maintenant elle en était rendue à un stade assez inquiétant. Ses paroles étaient amères, ses sourires creux, son teint légèrement plus pâle même si elle tentait de le cacher, et ses yeux éteins. La joie qui l'habitait continuellement avait plié bagage et s'était enfuie loin de cet assemblage de tristesse. Elle en voulait à David, elle s'en voulait à elle même de n'avoir rien pu faire. Comme lorsque ses parents moururent, elle n'avait été que spectatrice inutile de leur départ. Et elle avait été spectatrice tout en étant actrice malgré elle de son presque viol. Car le sorcier n'avait pas été au bout de l'acte. Qu'est ce qui l'avait retenu? Bonne question. Mais elle se fichait éperdument de la réponse. Il avait cessé, tant mieux. Mais il l'avait brisée mentalement avant. Ses phrases, ses gestes, elle les revoyait dans des cauchemars sombres, dégoûtants, où parfois même il allait au bout de l'acte.
Alors elle se réveillait en sursaut, regardait autour d'elle pour constater que c'était sa chambre, qu'il ne c'était rien passé ce soir là, mais filait quand même prendre une douche pour se laver de toute sensation sous le jet d'eau.
Les mains qui la faisaient vibrer de plaisir avant, aussi bien en vrai que dans ses rêves, la repousseraient actuellement, si elle venait à croiser David. Tout du moins, c'était ce dont elle essayait de se convaincre de toutes ses forces. Mais non. Aussi inavouable que cela puisse l'être, au fond, tout au fond de la jeune femme, quelque chose désirait la présence de ces mains, de ces lèvres sur sa peau et sur sa bouche.
Comment? Comment cette... Chose au fond d'elle pouvait désirer un homme qui l'avait presque violée? Elle ne comprenait pas, ne se comprenait plus. En lutte constante avec ce sentiment tenace bien enfouit et qui ressortait quand bon lui plaisait, elle dépérissait un peu plus tous les jours. Ce n'était pas bon, il fallait qu'elle se ressaisisse et vite bon sang! Et elle essayait de remonter la pente, mais la blessure était encore trop fraiche, trop présente, les souvenirs trop vifs pour lui permettre d'oublier. Avec le temps les douleurs s'estomperaient, et le temps n'était pas encore passé. Pourtant, ça faisait déjà presque deux semaines.
Cependant, si son mental dépérissait, elle ne pouvait pas laisser sa condition physique tomber plus bas. Alors elle avait repris les sorties depuis quelques jours. Elle veillait bien à aller dans les endroits les plus reculés pour avoir la paix, ne pas croiser le sorcier, surtout pas. Et quand elle paravenait dans un coin tranquille, elle s'entrainait, frappait dans le vide, se blessait toute seule jusqu'à ce que ce soit le vide dans sa tête, que ses pensées la laissent l'espace de quelques heures.
Aujourd'hui, elle avait décidé de s'isoler dans la vaste forêt loin du village. Elle s'y rendit en volant pour ne croiser personne, et se posa au hasard entre les arbres. Puis la jeune femme commença à marcher pour s'enfoncer dans la végétation et perdre tout repère. Quand elle voudrait partir, elle n'aurait qu'à s'envoler de nouveau. Les yeux rivés au sol, elle tentait de raviver sa curiosité qui s'était faite très -trop- discrète depuis quelques temps. Là aussi, c'était une tentative pour ranimer sa personnalité et passer au delà de sa déprime. Des fois, ça marchait. Une feuille qui s'agitait, son attention qui était capturée, mais ça ne durait pas. Ça ne durait jamais assez longtemps, et cela l'agaçait un peu. Après un temps indéterminé de marche, elle finit par relever la tête pour examiner l'endroit où elle se trouvait.
Alors elle le vit. Juste là, en face d'elle debout sur ses deux jambes. Elle le fixa sans rien dire, une foule d'émotions dans la tête mais aucune sur le visage. Et soudain, sans prévenir ou lui laisser le temps de comprendre, ses pieds firent demi-tour et elle se mit à courir le plus loin possible du sorcier. Elle n'avait même pas décidé de le faire, c'était comme si son corps en avait eut marre de son indécision et avait décidé de prendre les choses en main, en l'éloignant du danger. Elle ne savait pas où elle allait, ni même si le sorcier l'avait suivie, et sa course se ralenti lentement jusqu'à s'arrêter au pied d'un arbre plus massif que ses congénères. Elle se laissa glisser le long du tronc et ramena ses jambes près d'elle, comme pour se protéger de l'extérieur. Et peut être aussi pour calmer les tremblements qui commençaient à agiter son corps.
Dans sa fuite, elle avait complètement oublié que le sorcier était accompagné d'une lionne habituellement, qui pourait la retrouver sans difficultés. Mais il faudrait déjà que l'homme veuille la rattraper, et elle en doutait. Tant mieux dans un sens, vu qu'il déclenchait des réactions incontrôlées chez elle, comme cette fuite.
La jeune femme baissa la tête pour la poser sur ses genoux et ne plus voir le monde extérieur, s'applicant au passage à essayer de perdre sa troisième dimension pour se fondre dans l'arbre à ses côtés. Quand plusieurs minutes sans évènement se seraient écoulées, elle repartirait et changerait de zone pour la journée. Pour le moment, patience.

Deux semaines, deux semaines que David avait tenté de violer Namyon. Il en rêvait parfois, mais parfois le rêve se changeait pour que la femme soit consentante. Il se réveilla en sursaut, il était passé midi et il grogna de frustration. Il n'arrivait pas à se débarrasser d'elle, et il devait se l'avouer, il l'aimait, la désirait comme un fou. Son corps ne cessait de brûler de désir, il était entrain de devenir impatient, et voulait la prendre. David passa une main sur son visage, il ne s'était pas rasé, une barbe et une moustache de plusieurs jours couvraient son visage fin. La lionne était allongée sur le lit, dormant profondément, et pourtant le télépathe lui envoya une onde mentale.

*Debout, on va bouger.*

Son familier était devenu d'excellente compagnie depuis tout cela. Elle ne pensait pas beaucoup avec lui, et donc cela évitait à David de faire une véritablement conversation. Il ne voulait plus parler à personne depuis l'épisode avec Namyon. Le sorcier noir se leva, et la lionne s'assit lentement. Elle était bien lourde pour le lit qui se pliait sous l'effet de son poids imposant. David se fourra dans la douche, et y resta durant plusieurs minutes. Même avec de l'eau glacée il continuait de désirer la jeune femme. Mais il s'interdisait de se toucher, non, bon sang! Namyon ne pouvait pas avoir autant de contrôle sur lui, au point de la rendre fou de désir. Soudain il toussa, de l'eau ayant glissé dans ses narines et il secoua la tête tout en s'essuyant la bouche. Il sortit lentement du jet d'eau, enfin s'en libéra et se stoppa net en voyant son familier qui le toisait.

*Quoi?!
-Tu empestes le désir. Elle te déteste, oublies-la.*

David repoussa son familier pour s'enfuir quasi de la salle d'eau. Il enfila son boxer, son jean qu'il entreprit de fermer avec une certaine violence et il rajouta par dessus un t-shirt noir normal. La lionne arriva dans la pièce, et poussa un bas grondement. David ouvrit la fenêtre et lui fit signe de descendre alors que lui sortit par la porte principale. Il passa tel un courant d'air dans The Lonely Ghost et retrouva son familier dans une ruelle sombre. Posant ses deux mains sur les omoplates de la lionne, il se fit disparaître avec elle grâce à la téléportation. C'était un don faible, résultat, le couple atterrit violemment hors de Little Angleton. Toussant bruyamment, l'homme se redressa vivement et s'éloigna du village le plus vite possible. Cela faisait un moment qu'il n'avait plus Namyon pourtant, peut-être même qu'elle le fuyait, c'était probablement vu jusqu'à quel stade ils avaient failli arriver.

Il avait failli la violer bon sang! Encore maintenant il ne comprenait pas, il était complètement désorienté. Il était toujours aussi agressif, avec en plus le cœur qui battait la chamade. David marchait sans réfléchir, son familier le suivant sans rien dire, elle le savait très instable tous ses derniers temps, alors, elle se tenait à carreaux. Le sorcier noir arriva soudain dans le domaine Landcastle, ce n'était pas une bonne idée d'être ici, c'était le domaine du Mystery Orphage non? Il avait presque envie de se faire choper, se serait une bonne raison pour partir d'ici, et "abandonner" Namyon. Non, il n'avait pas trouvé une excellente raison pour fuir cette femme qui le chamboulait tant.

Il se retrouva dans la forêt, les feuilles vertes crissant sous ses chaussures. Soudain il se stoppa en voyant Namyon. Elle était là, devant lui, la femme qui hantait ses rêves jours et nuits. La lionne se mit en position de combat, poussant un bas grondement. Se fut là que la sorcière de l'Ordre choisit pour fuir en courant. Sidéré, David ne réagit pas alors que son familier y vit un signal et bondit en avant, coursant sa proie. Oui c'était sa proie. Le sorcier noir cligna des yeux plusieurs fois jusqu'à comprendre.

"HEY!!! NOOON!!"

Il se mit à courir à son tour alors que la féline accéléra ses foulées. Elle se stoppa nette devant la sorcière, poussant un bas grondement, les griffus sorties. L'humaine était contre un bas, et la lionne se lécha les babines, c'était presque trop facile, mais elle ne se posa pas plus de question que cela. Elle s'approcha lentement de Namyon, prête à en faire un steak quand soudain elle vola dans le décor. David haletait bruyamment, le cœur battant à mille à l'heure. Il venait d'utiliser sa télékinésie sur son familier. La lionne se leva lentement, du sang coulant de son épaule, elle gronda de douleur. Elle peinait à rester sur ses quatre pattes, sacrément sonnée, il l'avait bien eu là!

"Namyon...Ne fuis pas...Je t'en supplie..."

David s'approcha lentement d'elle, il était presque doux, il ne voulait pas la faire fuir. En réalité, il ne voulait pas la courser dans toute la forêt, cela avait le don de le rendre sacrément en rogne. Et il fallait mieux pour la sorcière qu'il ne soit pas fâché, sinon tout pouvait encore dérapé. Il s'arrêta devant la jeune femme, et cela lui fit un drôle d'effet de la voir à ses pieds. Une image totalement érotique l'envahit, et il ferma violemment les poings tandis que sa magie claqua violemment dans l'air. Sa télékinésie fit voler des branches d'arbres, et soudain, David s'accroupit devant la jeune femme. Il tendit sa paume, et la posa sur sa joue, caressant les traits fins de Namyon sans lui demander son avis. Cela lui avait manqué de la toucher, de sentir sa chair contre ses doigts fins.

"Tu me fuis...Mais est-ce que je t'ai donné la permission de me fuir? Hein Namyon?!"

Chassez le naturel, et il revient au galop. David n'avait pas pu s'empêcher d'être agressif même envers la femme dont il était amoureux. Il avait besoin d'envoyer une vanne, lui faire comprendre qu'il ne la lâcherait pas tant qu'il ne l'aurait pas décidé. Il était du genre harceleur quand il s'y mettait. Il dut se faire violence pour ne pas embrasser Namyon, mais c'était dur, si dur de ne pas le faire alors que leurs corps s'effleuraient. David pencha son visage, et le descendit lentement pour effleurer les lèvres de la jeune femme. Il grogna, résistant difficilement à l'embrasser. Elle lui avait manqué, terriblement, alors que leurs deux souffles s'entremêlaient, il était entrain de perdre complètement la tête...

Evidemment, comme prévu la lionne ne mit pas longtemps à la retrouver, et fut bien vite prête à lui bondir dessus. La jeune femme releva la tête, pour voir l'animal quitter le sol et partir entre les arbres, comme lancée par une main invisible. Sur le coup, elle ne su que penser, et resta bêtement au pied de son arbre au lieu de fuir pendant les quelques secondes d'ouverture qu'elle avait eut. Grave erreur.

- Namyon...Ne fuis pas...Je t'en supplie...

Cette voix la fit frissonner malgré elle. Deux semaines qu'elle ne l'avait pas entendue, voilà le résultat. David s'approcha lentement, alors qu'elle ne pouvait détacher son regard de lui. Dire qu'il y avait quelques minutes, ses pieds avaient fait demi-tour tout seuls. Peut être que c'était l'arbre dans son dos qui les empêchait de récidiver. De toute façon, elle était plus ou moins coincée, et s'était mise là toute seule comme une grande. On applaudit.
Le sorcier arriva jusque devant elle alors que la peur l'envahit. Qu'avait-il l'intention de faire cette fois? Il sembla penser à quelque chose, car il serra les poings avant de se baisser à sa hauteur après que sa magie ait claqué dans l'air. Puis il leva une main et vint la poser sur sa joue. Une grande partie d'elle criait presque d'indignation, refusant tout contact, tandis qu'au fond d'elle c'était le soulagement de retrouver ce contact. Complètement contradictoire.

- Tu me fuis...Mais est-ce que je t'ai donné la permission de me fuir? Hein Namyon?!

Parce qu'en plus il aurait fallu demander? Il était celui qui était à l'origine de sa fuite. Tout ça parce qu'il n'avait pas supporté d'avoir eu des mots gentils, qui au final n'avaient pas franchi ses lèvres. Etait-ce de sa faute si ils étaient amoureux l'un de l'autre? Non. Absolument pas, voilà pourquoi depuis le début cette relation était innexplicable. Il la blessait et elle revenait. Enfin, pas cette fois. Cette fois il avait été trop loin, et elle avait fuit pour la première fois dès le début de la rencontre, sans réfléchir pendant des heures. Certes ça avait été un réflexe qui ne lui avait pas laissé le temps de rélféchir, mais cela restait une première.
Le sorcier approcha son visage du sien. En temps normal, elle n'aurait pas cherché plus loin et l'aurait embrassé. Mais lorsque ses lèvres effleurèrent les siennes, elle eut un flash de la dernière fois sur la route et recula brutalement allant jusqu'à se cogner la tête sur le tronc, et se retint de grimacer à cause du choc.
Définitivement, il l'avait bien marquée.
Elle se redressa rapidement en rasant le tronc et en prenant bien garde à effleurer le moins possible l'homme. Puis en utilisant sa lévitation, elle se tira de cette position où elle était coincée pour aller se poser un peu plus loin. Sa voix sorti, sans émotion et contrôlée:

- Est-ce que je t'avais donné la permission de me toucher comme tu l'as fait?

Réponse: non. Ça n'attendait même pas de réponse puisqu'ils la connaissait tous les deux. Elle devrait fuir, mais a priori ses jambes n'avaient pas décidé d'agir toutes seules encore une fois. Enfin, elle n'était pas à l'abri d'une nouvelle action impulsive et incontrôlée de leur part.

- Pourquoi j'aurais besoin de ta permission pour faire quelque chose? On est pas ensemble que je sache.

Elle parlait sans vraiment réfléchir, en cherchant à le repousser, à ce qu'il parte pour qu'elle puisse reformer ses défenses. Facile à dire, mais est-ce que ça marcherait?

David se rendit compte que les choses étaient graves quand Namyon évita soudain ses lèvres. D'habitude, elle lui aurait sauté dessus comme si elle était en chaleur, ce qu'il était quatre-vingt-dix pour cent du temps quand il était avec elle. Il eut au même moment un mouvement de recule, il ne s'y attendait pas vraiment pour dire vrai. Il n'aurait jamais cru que la jeune femme aurait réagi ainsi, si violemment au fond. Il l'avait bien marqué, et grinça des dents avec un certain agacement. Agacement envers lui, et non envers la femme qui entreprit de contourner le tronc. David avait une affreuse envie de la retenir, de la plaquer sauvagement contre le bois, et de l'embrasser avec une certaine sauvagerie. Mais sur ce coup-là, Namyon risquait fortement de le découper en rondelle. David la suivit du regard quand elle lévita, complètement sous le charme, oubliant l'once de rage qui l'avait envahi quelques minutes auparavant.

- Est-ce que je t'avais donné la permission de me toucher comme tu l'as fait?

Et elle le redescendit de son petit fantasme avec sa voix façon film d'horreur. Oui, elle pouvait être très terrifiante quand elle s'y mettait. Mais David ne lui dirait pas, cela lui ferait trop plaisir au fond à cette sorcière de pacotille, hein? Il fronça les sourcils, parce que maintenant il devait demander permission avant de toucher? Elle n'exagérait pas un chouilla pour rien aussi? Il n'avait rien fait de mal, aujourd'hui. Il avait failli la violer la dernière fois, d'accord, mais quand même. Namyon comptait le bouder toute sa vie? David n'était pas du tout d'accord, il faut tourner la page du passé. Facile à dire direz-vous, ce n'était pas lui qui avait failli se faire violer, exacte. Bon quand même, elle n'était pas large d'esprit. Ce n'était pas elle qui était amoureuse de lui? Lui aussi l'était, mais le mettait entre parenthèse. Trop orgueilleux au fond de lui pour avouer ce genre de chose, soyons honnête. Mais peut-être que son orgueil le tuera, allez savoir.

- Pourquoi j'aurais besoin de ta permission pour faire quelque chose? On est pas ensemble que je sache.

Aaah...Voila, elle venait de lui poser une colle, et David n'aimait pas qu'on lui pose des colles. Alors, prenant un coup de sang, il s'approcha vivement d'elle pour s'arrêter à quelques millimètres comme pour la provoquer. Qu'elle le baffe, et il n'hésiterait pas à répliquer. Oui il se comportait tel un gamin, mais l'était au fond de lui, et l'assumait pleinement. Mais il n'allait pas laisser aller les choses dans le sens qu'il ne voulait pas. La lionne s'était remise debout, et c'était même assise pour lécher son pelage couvert de sang. Elle ne prenait pas part à l'échange, elle ne comprenait pas les paroles humaines aussi. Par contre elle avait les odeurs qui la guidaient. David toisa Namyon comme pour la défier. Il était tenté de dire que oui, oui ils étaient ensemble. Mais il ne voulait pas, et donc, il se sentait coincer tel un rat. Hors, la sensation d'être un rongeur, ce n'était pas très flatteur pour le jeune sorcier noir.

"A bon?"

Provocation, peut-être qu'elle dirait le contraire, alors il ne serait pas obligé de le dire lui. Oui, si l'asiatique commençait à voir un autre homme, David le tuerait, et en torturant, je préviens. Il était jaloux comme un poux, mais très fier aussi pour avouer ce genre de chose qu'était une relation, et l'amour. Il redoutait tout de même que la femme joue le même jeu, et tente de lui faire dire ce qu'il refusait de dire. Vous y retrouvez dans tout cela? Parfait, continuons alors dans ce bord** sans queue ni tête. Non, suivre les pensées de David, c'était terrifiant des fois, presque...Illogique, le chaos dans la tête, ça faisait peur. Il continua de s'approcher de Namyon, et leurs corps se collèrent. Il ne résista pas plus longtemps, posant ses mains sur ses épaules, les épaules frêles de la sorcière, il la regarda droit dans les yeux.

"Imaginons...Qu'on soit ensemble...Et arrêtes de bouder, tu es laide ainsi."

Le début de sa phrase avait été parfait, non? Mais la fin, complètement catastrophique. Il n'avait pas pu s'empêcher de dire ce qu'il pensait. Il était terriblement franc, c'était une réalité cela. Il pinça les lèvres avec une certaine rage. Namyon le chamboulait complètement, il n'arrivait pas à se contrôler et il recula violemment. Passa une main rapidement dans ses cheveux, le sorcier noir observa le paysage comme si c'était la plus belle chose au monde. Sachant que la plus belle chose était Namyon. On ne lui en voudra pas de tenter de se détacher de la jeune femme qu'il aimait autant. David ne savait pas comment s'en sortir. Car il avait dépassé les limites, le pire étant qu'il le savait. Mais il n'arrivait pas à s'excuser, à expliquer, parce qu'il était ainsi, le bon vieux méchant. Maintenant cela ne plaisait pas à Namyon? Elle n'avait qu'à prendre ses cliques et ses claques et partir! Non c'était faux, il ne la laisserait pas partir. Oui, le sorcier noir était dans une mer** sans fond, il ne trouvait plus son fond. Résultat, il se noyait, et pas qu'un peu. Comment était-il censé faire pour remonter la surface? Peut-être que la femme en face de lui saurait, mais il ne demanderait jamais, non! Plutôt crever, enfin il disait ça maintenant et pis...Il risquerait fort de changer d'avis.

- A bon?

Sa colère retomba d'un coup sous la surprise. Il sous entendait quelque chose là? Elle le regarda s'avancer sans comprendre, le laissa même poser ses mains sur ses épaules sans réagir, en se contentant de le regarder. Alors il la fixa dans les yeux pour dire:

- Imaginons...Qu'on soit ensemble...Et arrêtes de bouder, tu es laide ainsi.

Ça ne l'empêchait pas de se coller à elle. Et puis... Bouder. Quel verbe. Il croyait quoi? Qu'elle s'amusait à lui faire la gueule après un presque viol? Il avait conscience de la violence avec laquelle il avait agi? On dirait bien que non. Pourtant, elle devait bien lui reconnaitre qu'il faisait des efforts. Il n'était pas bourré à n'en plus marcher droit mais dans un état relativement normal, pour lui bien entendu, et sous entendait des choses qu'il n'avait pourtant pas l'air près à avouer.
Il se recula d'un coup, regardant tout sauf elle. Pour une fois, elle aurait bien aimé pouvoir user de son don de télépathe pour lire les pensées. D'habitude elle ne le faisait pas, respectant l'intimité des gens qui l'entouraient, mais là elle aurait apprécié de pouvoir le faire. Enfin, elle n'aurait pas pu de toute façon parce que le sorcier se protégeait bien trop mentalement, alors elle n'essaya même pas. A la place, elle le ferait parler. Il serait peut être bien temps qu'ils parlent avec des mots, une vraie conversation au lieu d'un échange de gestes parce qu'ils fuyaient tous les deux l'aveu.

- Ça reste de l'ordre de l'imaginaire. Rien de réel.

Il allait devoir s'y prendre un peu mieux que ça. La sorcière ne s'approcha pas de l'homme, il avait perdu la confiance qu'elle avait en lui auparavant, alors elle maintenait une distance entre eux. De toute façon, elle aurait probablement encore une réaction impulsive si il venait trop près. Elle lui avait fait confiance... En un sens, ce qu'il lui arrivait, elle l'avait cherché. On avait pas idée de faire confiance à l'ennemi! Elle trouvait David parano, mais elle, elle était complètement inconsciente. Et amoureuse avec ça. C'était la seule chose qui faisait qu'elle ne s'était pas encore enfuie en volant, pour être sûre qu'il ne la rattrape pas. Malgré tout ce qu'elle pourrait en penser, c'était bien présent là, enfoui mais ne demandant qu'à sortir. Peut être même que ça avait commencé à le faire. Elle observa l'homme indécis face à elle. Qu'attendait-il au juste? Qu'elle lui tombe dans les bras? Soyons clairs, si il y avait une personne qui devait se rattraper, c'était bien David. Et il avait du boulot devant lui.

- Et si tu commençais par t'excuser...

En te montrant convaincant...
Oui il n'aimait pas les excuses et les trouvait inutiles, mais il fallait bien des mots pour s'exprimer, puisqu'elle ne le laisserait pas s'approcher. Personne ne l'obligeait à dire pardon, ou qu'il regrettait ou n'importe quel truc de ce genre, mais il devait dire quelque chose. Et si il ne savait pas quoi dire, il n'avait qu'à raconter ce qu'il pensait. Il devait bien penser quelque chose non?
Ses yeux se posèrent sur la lionne à l'épaule blessée. Il avait blessé son propre familier, c'était bien la première fois qu'il s'attaquait à l'animal parce qu'elle l'avait menacée. Pour un peu, Namyon en aurait presque mal pour elle. Mais une pointe de rancune l'empêchait de le faire. Après tout, la lionne ne l'appréciait pas du tout pour une raison qui lui échappait, alors elle n'allait pas se mettre à avoir mal pour elle. La jeune femme détourna le regard de l'animal, ne lui accordant pas plus d'attention que cela. Les deux femelles étaient en froid, on pourrait presque en rire.
Elle ne savait pas vraiment quoi faire dans la situation actuelle. Supposons que le sorcier parvienne à revenir du bon côté de la barrière, que se passerait-il ensuite? Mystère. Probablement qu'ils finiraient -enfin- dans le même lit. Ou pas. Même si la situation s'arrangeait, ce n'était pas dit qu'elle se laisserait approcher jusque là.
Oui, décidément, le sorcier allait avoir du mal.
Elle recula légèrement, soudainement prise de doute. Au final, c'était peut être mieux de partir vraiment non? Elle se blessait, le blessait aussi, et plus elle passerait de temps avec lui, plus elle aurait du mal à se le sortir de la tête. Mais elle restait quand même. En fait, elle était prête à fuir au moindre geste. Ou peut être qu'elle le frapperait, allez savoir comment seraient ses réflexes sur le coup.

David n'arrivait pas à comprendre Namyon. Sincèrement, il ne la comprendrait peut-être jamais, parce qu'il ne voulait tout simplement pas la comprendre. Son regard clair de chat se promenait partout, et il ouvrit son esprit à son familier. Celle-ci envoyait de temps en temps des ondes mentales, mais rien de bien affolants au final. Elle ne pensait pas, et lui, il n'avait rien à lui dire. De toute manière, si c'était pour entendre une pensée qui ne lui convenait pas, il s'en passerait largement. La lionne avait failli gober Namyon, non mais oh! C'était lui qui avait le droit de faire cela, et personne d'autre, on pouvait donc considérer les deux êtres en froid, en quelque sorte. De toute manière, se bagarrer, c'était comme une seconde nature chez le sorcier noir. S'il ne se bagarrait pas, il n'était pas content dans sa vie, voila tout.

- Ça reste de l'ordre de l'imaginaire. Rien de réel.

Il revint enfin à la réalité, il se demandait si parler coûtait à Namyon. Il posa son regard clair sur elle, et la détailla. Son petit haut laissait entrevoir sa poitrine. De toute manière, à part en n'avoir quasi rien, elle ne pourrait pas cacher cet atout. Et David l'avait déjà suffisamment déshabillé pour savoir que Namyon en avait de la poitrine. Du moins à ses yeux, elle en avait assez pour le faire bander. Oui il pensait direct, violemment quasi, et sans même prendre des pincettes. De toute manière, quand on pense, on pense comme on veut, c'était cela le plus magnifique. Il se pinça les lèvres, observant toujours la jeune femme comme réfléchissant quoi dire. Elle ne croyait pas qu'ils puissent sortir ensemble un jour? Bien pensée, elle était presque trop maligne, car en effet, il n'était pas si pressé que cela de se mettre en couple. Alors qu'attendait-il précisément? En réalité, un peu de sexe, avec une pointe de couple vu son attitude possessive. Mais les femmes demandaient trop à ses yeux, et avec sa propre attitude agressive cela ne le faisait pas forcément.

"De toute manière, on s'en fiche, hein. Moi je veux juste coucher avec toi."

Terriblement affreux, il devenait honnête! Bon, il n'avait jamais caché son attirance pour la jeune femme, et cela avait presque viré au film d'horreur. Il lui avait avoué rêver d'elle en petite tenue, et plus si son cerveau s'excitait un minimum. Mais là, dire à voix haute, dans le silence de la forêt, cela changeait tout. L'ambiance semblait presque saint, et David venait tout briser avec ses envies perverses. Bon, elle aussi les avait eu voici un certain temps, n'est-ce pas? On ne le fera pas passer pour le seul qui était attiré par l'autre...Il enfonça ses mains dans ses poches, il préférait mentir, et servir une part de vérité. C'était nettement plus facile pour lui. Se balançant sur le bout de ses talons, il posa son regard clair sur son familier qui avait terminé sa toilette pour s'allonger. Elle se léchait maintenant le bout des pattes, et ben, elle faisait le nettoyage de printemps ma parole!

- Et si tu commençais par t'excuser...

Celle-là, il ne s'y attendait pas attendu. Qu'elle lui demande de partir, oui plutôt, soyons honnête. Comme elle l'avait fait la dernière fois. D'ailleurs, il lui en voulait encore de l'avoir chassé comme si c'était un monstre. Il n'en n'avait pas été loin, mais le fait qu'il ne l'ait pas violé voulait tout dire pour lui. Mais qu'elle demande des excuses, et pourquoi faire encore? Il releva son regard clair électrique sur elle et plissa les yeux. Elle voulait des excuses pour...Le viol? Bah, tout à coup il comprenait. Oui, il était lent d'esprit, et c'était sa faute à elle. Même en faisant une tête affreuse, elle était excitante. Soudain elle recula, comme si elle avait vu tout le mal qui était latente en lui. David retira par automatisme les mains dans ses poches, et sa magie claqua dans l'air légèrement. Il n'aimait pas voir ce regard chez Namyon, parce que c'était la seule personne dont il voulait qui le regarde normalement.

"D'accord, je m'excuse d'avoir voulu te sauter."

De mauvaise foi, terriblement, et il faudrait le pendre par les pieds pour qu'il donne des excuses valables, et encore. Son manque de volonté était sidérant, et il s'approcha de Namyon. Elle l'attirait trop pour pouvoir lui demander de rester à distance raisonnable. La distance que la sorcière d'Orpheo s'étaient tuée à imposer, il la brisa en trente secondes en se plantant devant elle. David expira lentement l'air de ses poumons, le mouvement fit trembloter son corps, et il posa une de ses mains sur la joue de la jeune femme.

"J'ai manqué de tact...De toute manière, hein...Tu m'avais cherché."

C'était l'excuse qui ne faisait pas du tout excuse. Le sorcier noir retira sa main et arqua un sourcil comme un point d'interrogation. Il enfonça à nouveau ses mains dans ses poches, sans pour autant s'éloigner de Namyon. Il adorait sa présence, alors pourquoi partirait-il sous prétexte qu'elle était terrorisée par lui? David savait pertinemment qu'elle n'était pas tranquille, son familier lui envoyant de temps en temps des petites pensées mesquines. Non, il ne savait pas du tout pourquoi elles ne s'entendaient pas, et franchement, c'était le dernier de ses soucis. Il avait juste mis les points sur les i au début, et pis, si elle voulait mourir, David tuerait sans aucun souci son familier. Oui, s'il devait tuer l'une des deux en première, c'était la lionne. Rassurant, n'est-ce pas? Le sorcier noir se rendit enfin compte que sa phrase était pitoyable. Mais il n'avait même pas la forcer de se rattraper, il savait très bien que Namyon le remettrait à l'ordre. Comme toujours, ne s'en lassait-elle pas au final? Aucune idée franchement...

- De toute manière, on s'en fiche, hein. Moi je veux juste coucher avec toi.

Ben oui. Menteur. Il serait allé au bout de son viol si ça avait été le cas réellement. Bien sur qu'il la voulait dans son lit, de toute façon même un aveugle l'aurait remarqué, mais il ne voulait pas juste coucher avec elle. Heureusement, elle était bien contente qu'il n'ait pas été au bout de son acte. Mais ce n'était pas avec ce genre de phrase qu'il allait s'en tirer. En fait, ça la blessait même. Elle avait des sentiments pour lui, et il était censé en avoir pour elle, pourtant on ne dirait pas. Si il voulait avoir son plan c*l personnel pour parler vulgairement, il pouvait aller voir ailleurs. Elle savait bien qu'elle n'obtiendrait pas grand chose d'autre de lui, mais il pourrait quand même faire un effort. On ne lui demandait pas la Lune. Et honnêtement, beaucoup seraient déjà parties après l'avoir claqué parce qu'il ne méritait pas grand chose d'autre sur le moment. Mais celles-ci n'étaient pas amoureuses de lui.

- D'accord, je m'excuse d'avoir voulu te sauter.

Il y avait une mauvaise volonté effrayante dans ses paroles. Finalement, c'était peut être mieux quand il se taisait et parlait avec ses mains et ses lèvres. Là au moins, il ne rechignait pas à la tâche. Sauf que Namyon refusait de le laisser approcher.
Le sorcier marcha rapidement vers elle pour poser à nouveau sa main sur sa joue. Elle se fit violence pour contrer un réflexe et ne pas reculer.

- J'ai manqué de tact...De toute manière, hein...Tu m'avais cherché.

Et il retira sa main. Bien, il avait compris quelque chose au moins.
Hallucinant. Y'avait pas d'autre mot pour décrire son attitude. "Manqué de tact", oh et pas qu'un peu. Quant à l'avoir cherché, elle ne l'avait embrassé -et rapidement en plus- qu'une seule fois pour le calmer. Il s'était échauffé tout seul. Mais à quoi bon lui dire ça? Aucune utilité. Parce qu'après tout, elle avait quand même sa part de responsabilité dans l'affaire et ne le niait pas, cependant le sorcier ne pointait jamais ce qu'il fallait. Il le faisait exprès ou bien?

- Raison de plus pour ne pas tenter le diable.

Et avec ça elle recula encore. Quoi, il lui rejettait la faute dessus, alors plutôt que de marchander elle allait juste lui montrer ses paroles en action. Parce qu'elle était proche de lui il avait failli la violer? Qu'à cela ne tienne, elle s'éloignerait. Mais ce petit jeu ne durerait pas, elle était bien trop attachée à lui pour partir. A dire vrai, elle était en train de pleinement profiter de l'aversion que ressentait une partie de son corps pour le sorcier afin de s'éloigner de lui. Elle ne "boudait" pas, elle voulait juste qu'il cesse de faire le difficile. Il n'arriverait pas à regagner une once de confiance autrement de toute façon. Là il lui faisait juste peur, même si il était relativement calme. De toute façon il n'était jamais calme bien longtemps et quelque chose lui disait que son attitude allait l'énerver. Seulement si il s'énervait, il enfoncerait un peu plus les chances qu'ils avaient de repartir en bons termes.

- Qu'est ce que tu veux?

Avec une réponse complète cette fois. Même si c'était certainement trop lui demander, à force de persévérance, ils aillaient peut être arriver à quelque chose, qui sait?

Dialogue de sourd à chercher qui était le plus sourd au final. David était le plus sourd, et il ne s'en cachait même pas. Il le jouait surtout, car il entendait très bien, et comprenait très bien les questions. Mais trop fier, ou illogique, il refusait de faire un effort. Par ailleurs, et le pire, était qu'il était conscient qu'il risquait de perdre la sorcière. Mais il restait pour autant, tout autant têtu. Il continua d'observer Namyon comme pour la provoquer. Il ne fonctionnait que sur cela, alors qu'il était conscient qu'il ne faisait que de la repousser encore plus. Mais tenter d'expliquer à David la subtilité de la psychologie, c'était tout un art en soit. Le sorcier noir grommelait de temps en temps, comme pour tenter d'exprimer ce qu'il pensait tout bas. Mais rien n'y faisait, il était toujours aussi muet, et de mauvaise foi. Ce qui ne plut pas à sa petite amie, non, ce n'était pas sa petite amie? Lui, il l'avait décidé alors tant pis pour les autres, il allait marquer son bout de viande.

- Raison de plus pour ne pas tenter le diable.

Hey! Il l'observa reculer, et ouvrit grand la bouche tel un poisson rouge. Heureusement qu'une caméra ne passait pas à ce moment-là, à le filmer faire le poisson rouge. Oui, il allait bientôt gober les mouches aussi. Elle le poussait vraiment à bout là, pourquoi elle était ainsi, si méchante au fond? N'avait-elle pas pitié de son état, dépendant à elle? Drogué à elle? La vérité était qu'elle s'en moquait, se plaisant dans sa séance de paranoïa, le sorcier noir grogna, mais de rage cette fois-ci. Sa magie vibra encore plus fort dans l'air, comme pour se rire de la situation. Elle se riait de son sorcier, mais de la sorcière aussi. David ne se laissa pourtant pas aller à la colère, mais ce n'était pas loin.

"N'exagères pas Namyon. Reviens."

Il ne suppliait même pas, il ordonnait, c'était pour dire. Son ton claqua sec, il aurait pu se faire plus doux, mais même pas. Oui, c'était un sauvage de première, oui, il adorait cela, et alors? Bah c'était la vie, il ne la suppliait que quand il était brûlant de désir, comme le coup de la chambre. Ah là! Elle l'avait bien eu, pourquoi n'en avait-elle pas profité? Parce que c'était une fille honnête, cette constatation mentale fit rouler les yeux au sorcier noir, il n'aimait pas les gens honnêtes, même en petites amies. Mais elle semblait bien lancé pour l'enquiquiner, il n'aurait jamais dû sortir de sa chambre, et la tuer dès qu'elle avait couru. Pourquoi David ne faisait-il pas tout cela? Parce qu'il l'aimait, raison stupide au fond, hein?

- Qu'est ce que tu veux?

Il devait répondre quoi? Il avait envie d'encore plus de la narguer, et le fit. S'approchant de Namyon, il trouva moyen de lui faire voir son ami le tronc, la plaquant contre et soudain l'embrassa en ignorant tout et n'importe quoi. Il jouait avec le feu, il avait peut-être que quelques secondes de marge avant de se faire éclater, ce qui fit, qu'il se fit que plus pressant. Il darda sa langue entre ses lèvres, et força la barrière de dents pour embrasser Namyon. David grogna de plaisir, posant sa main sur la cuisse de la jeune femme, il se colla encore plus à elle, inconscient que ce geste pouvait la terroriser, au cas où. Mais soudain il coupa le baiser, il n'était pas encore assez fou pour vouloir se faire castrer à cause d'un baiser. Il entreprit même de reculer pour rester prudent, il y tenait à son entre-jambe.

"Je veux ça, mais je pense que c'est non. Alors...Je sais pas. Peut-être ta présence."

Il renifla dédaigneusement, et recula encore une fois. Il venait de faire un énorme effort, il avait passé de "sauter" à "présence". Pour lui, c'était quasi la révolution de son monde, même pas? A ses yeux oui, et tant pis si c'était un gros c**. Le sorcier noir toisait toujours Namyon, attendant une certaine réplique. Soit pour l'éviter, soit pour lui rire au nez. Il ne savait pas ce qu'il préférait très sincèrement. Éviter un coup, ou se moquer d'elle? Dans les deux cas, un des deux seraient blessés. Non, il ne pouvait pas envisager une rencontre normal, sans quelque petit souci à cause de son caractère. Ce n'était pas un diplomate de nature, jamais de la vie.

"Tu attends quoi, précisément de moi, là, maintenant?"

Il devenait peut-être maso à force de demander ce qu'elle attendait de lui. Car qu'est-ce qu'il ferait au moment où elle demanderait quelque chose qu'il pourrait donner? Genre de l'amour, tout simplement. Car cet amour, David l'avait en lui, mais refusait de s'ouvrir, de le donner, et d'avouer surtout. Alors, il regretta de suite sa question dès qu'il l'eut posé. Cela lui apprendra d'être accro à une femme, et d'en redemander une dose. David tourna les talons, exposant sa ligne de dos à Namyon sans vraiment faire attention. Elle n'allait quand même pas lui sauter dessus? Peut-être bien, ah! Il serait prêt à l'accueillir là. Oui, le sorcier noir s'excitait un peu seul, mais on ne pouvait pas vraiment lui en vouloir.

Il lui avait ordonné de revenir, mais elle n'avait pas bougé d'un pouce. Et puis quoi encore? Ce n'était pas son chien. Du coup, c'était le sorcier qui s'était approché, et automatiquement elle avait reculé. Jusqu'à rencontrer un arbre. Forcément, dans une forêt, il y a des arbres un peu partout. Alors le sorcier l'avait embrassée.
Plus contradictoire que ce qu'elle avait ressenti, c'était impossible. Quand il l'avait plaquée contre l'arbre, elle avait eu terriblement peur qu'il ne refasse le coup de la route. Mais il ne l'embrassa pas comme lors de sa perte de raison. C'était... Normal, comme avant en quelque sorte. Ce qui fit que bien malgré elle, elle avait apprécié, tout en étant complètement apeurée.
Et du coup, elle n'avait pas songé à envoyer l'une de ses jambes dans l'un des points sensibles du sorcier. Mais lui, il avait dû craindre le coup puisqu'il avait rapidemment cessé et même reculé. Il faisait des efforts mine de rien. Même si ils étaient assez petits, et qu'il était venu chercher quelque chose qui lui était interdit pour le moment.
Vraiment interdit? Vu les émotions contradictoires qui passaient dans la tête de la sorcière, ce n'était pas tout à fait sur.

- Je veux ça, mais je pense que c'est non. Alors... Je sais pas. Peut-être ta présence.

A bien y regarder, il y avait un net progrès si on comparait à leur toute première rencontre, celle où il donnait sans rien demander. Là, il voulait, mais ne prenait pas. Pas égard pour elle? Peut être bien.
Légère amélioration sur la fin de la phrase... Ce n'était toujours pas ce qu'elle souhaitait entendre évidement. Que souhaitait-elle entendre au final? Elle n'en était pas bien sûre. Et puis, serait-elle prête à avouer certaines choses en retour? C'était donnant-donnant sur ce plan là après tout.

-Tu attends quoi, précisément de moi, là, maintenant?

Excellente question. Qu'il parte, qu'il reste, qu'il avoue enfin ce qu'il pense vraiment et qu'il se taise. Peut être aussi qu'il arrive à regagner un peu sa confiance, histoire qu'elle n'ait plus à craindre de réflexe malheureux. L'homme lui tourna le dos.
Cette fois, c'était lui qui avait ouvert le feu. Elle avait retenu la leçon, elle n'allait pas s'amuser à aller trop loin, et de toute façon elle en serait incapable à cause de la dernière fois qui l'avait profondément marquée.

- Tu le sais, mais tu ne veux pas l'admettre...

Elle s'avança doucement jusqu'à l'homme, sans pour autant chercher à le prendre par surprise, et passa ses mains sur sa taille afin de se coller à son dos, en laissant sa tête reposer contre le sorcier. Elle avait initié le contact, c'était un progrès en soi, surtout après le coup de la route. A dire vrai, elle combattait actuellement contre ce qui voulait le fuir et qui criait "danger" à tout bout de champ. Il faisait des efforts, alors elle allait en faire aussi même si ce n'était pas vraiment à elle de les faire. Qui sait, peut être qu'il finirait par arrêter de faire le difficile avec ça. De toute façon, au moindre geste brusque, elle s'éloignerait.

- Ne bouge pas, s'il te plait.

Ce qui signifiait aussi "laisses toi faire". De toute façon, tant qu'il ne faisait rien, il ne risquait pas de prendre de coup. Sans compter qu'elle s'était approchée toute seule. Il y avait toujours cette peur en elle, et pour être honnête elle ne se comprenait pas vraiment. Il n'y avait même pas cinq minutes, elle fuyait tout contact et la voici maintenant collée à lui. Certes dans son dos, mais tout de même. Enfin, entre ça et l'autre qui refusait tout bonnement d'admettre ce qu'il pensait... Beau duo.
La jeune femme voulait pousser plus loin ses limites, voir jusqu'où elle pouvait aller. Alors elle déposa ses lèvres sur la peau à la base de la nuque de l'homme et remonta lentement le long de son cou. Elle guettait un début de nausée, un frisson de rejet ou bien n'importe quel signe que son corps refusait cela. Mais rien du tout. Bon ou mauvais signe? Aucune idée, mais elle le craignait toujours et finit par stopper son geste une fois rendue en haut de son cou. Tout cela la déroutait assez pour tout dire, et puis, elle attendait toujours certaines paroles. Elle le lâcha et recula à peine, encore une tentative pour tester ses limites.

- David... Est-ce que tu m'aimes?

La question avait été particulièrement hésitante, comme si elle en craignait la réponse. Parce qu'après tout, il pouvait répondre n'importe quoi et surtout non. Un non qui ne serait pas bien acceuilli c'était sur. Elle regrettait déjà sa question. Mais en même temps, il fallait pousser le sorcier jusqu'au bout pour en obtenir un aveu quelconque.
Allez, voici la perche, il n'avait plus qu'à la saisir.

Arriver au point où la présence de quelqu'un était plus qu'intéressant, pas forcément au niveau sexuelle, du désir, mais bien autre chose. Arriver là, cela faisait peur au jeune homme. Son cas était plus grave qu'il ne le pensait, bien plus. David restait là, à contempler la nature alors que le familier les observait dans une mimique typiquement féline. Elle semblait réfléchir à la situation qu'elle voyait, car elle, elle sentait la vérité. L'odeur de l'amour, du désir, mais aussi du mensonge, si mentir dégageait une odeur, mais cela restait un mystère que l'être humain n'avait pas percé. Elle gardait aussi le silence mental, elle avait compris que son humain ne voulait pas être dérangé. Il risquait de se montrer violent si on le dérangeait lors de ce genre de moment. La voix de Namyon s'éleva, et fit frissonner David tout le long de sa colonne vertébrale avec délice. Il la voulait tellement que cela devenait une sacrée obsession.

- Tu le sais, mais tu ne veux pas l'admettre...

Oui, il le savait, et le sorcier noir grogna en sentant les bras de Namyon entourer sa taille. Il ne l'avait pas vu venir, mais voulait la garder près de lui. La posséder, la ravager, comme toujours. Elle créait une telle onde sexuelle en lui, c'était inquiétant des fois comme elle était maîtresse de son corps, sans même qu'elle s'en rende compte, probablement. Il posa ses mains sur les siennes, et baissa la tête pour observer leurs doigts ne former qu'un. Dans ce geste tendre, ils semblaient fait l'un pour l'autre. David ne savait plus quoi penser. Et recula légèrement sa tête quand il sentit celle de sa petite amie sur son dos. Elle était à lui, il en était de plus en plus sûr. Pourquoi alors ses gestes tendres? Pourquoi se laissait-il autant aller? Même si rien n'avait été prononcé, et qu'il n'était pas prêt à le faire.

"Oui, je refuse de le dire. Pourquoi tu es si compliqué..."

Il soupira longuement, laissant son torse se soulever sous l'afflux d'air. Oui, ils le savaient tous les deux, mais le sorcier préférait mourir qu'avouer. Namyon lui demandait tant, ne se doutait-elle pas de la vérité? Les femmes, elles avaient toujours besoin d'entendre les mots pour s'assurer de la vérité. Mais la rencontre prenait une drôle de teinte, une teinte amoureuse qu'il détestait. Pourtant il n'avait pas vraiment le choix, son cœur battait follement la chamade alors qu'il passa nerveusement sa langue sur ses lèvres. Oui, nerveux, heureusement que l'asiatique ne le voyait pas. Elle en serait bien étonnée, lui, grande gueule, nerveux par amour, par quelque chose qu'il ne contrôlait pas forcément. Cela faisait longtemps qu'il n'était pas dans cet état, qu'il n'était pas tombé amoureux.

- Ne bouge pas, s'il te plait.

Pourquoi disait-elle cela? David ne put s'empêcher de s'agiter, pour la provoquer, c'était dans son caractère complètement provocateur de faire le contraire de ce qu'on lui demandait. Soudain des lèvres embrassèrent la base de sa nuque, et il gémit de plaisir. Oui, un petit son sortit de ses lèvres pour trahir son plaisir. Sa prise sur les mains de Namyon se fit plus forte, comme pour la supplier de ne jamais arrêter. Plus elle remontait, plus il s'appuyait sur elle, son corps le trahissant, avouant ainsi qu'il se laissait aller contre elle, et parallèlement, offrir sa confiance à la jeune femme bien plus qu'il ne l'aurait voulu. David ne comprenait plus rien, tantôt elle le repoussait, tantôt elle l'allumait, comme pour le tester. Alors, il s'offrait à elle, presque les bras ouverts, mais restant méfiant sur les bords. Mais aussi bon cela soit-il, elle stoppa, et recula même, faisant grogner de frustration extrême David.

- David... Est-ce que tu m'aimes?

La garce, elle l'avait eu sur ce coup-là! Elle l'avait chauffé pour lui faire avouer la vérité, espérant probablement qu'avec le désir le télépathe avec les animaux aurait la langue plus pendue. Elle allait devoir revoir sa méthode de psychologie, parce que franchement, ce n'était pas ainsi qu'on psychanalysait David. Le sorcier noir fit volte-face, bien trop rapidement, et donc dut retenir contre lui Namyon pour éviter qu'elle ne tombe. Il la toisa avec rage, pourtant le désir ravageait ses traits, et il se pencha en avant pour embrasser la femme. Doucement, comme pour dire qu'il l'aimait, oui, il l'adorait, l'aimait, et cela lui arrachait la gueule de le dire à voix haute. Leurs langues se touchèrent, se frôlèrent et dansèrent sensuellement ensemble. Un doux slow entre deux langues, trahissant l'amour qu'un méchant portait à un gentil. David coupa le baiser pour baiser le visage de Namyon, les paupières, le nez, les lèvres, doux effleurement, les joues, et même le menton. Il arrêta enfin, tremblant de désir, et se retenant violemment de lui sauter dessus.

"Ne me demandes pas la lune...S'il te plait Namyon...S'il te plait..."

Il secoua la tête comme un enfant terrifié, tentant de cacher la lueur de ses yeux. David posa ses deux mains sur les épaules de Namyon, il ne pouvait pas dire cela, qu'il l'aimait, le dire à voix haute. Cela lui aurait tant coûté, pas sa vie, mais pas loin à ses yeux. Comment les gens pouvaient-ils balancer si facilement ses mots? Trop dur pour lui, beaucoup trop. Pourtant, il avait peur, peur de la perdre, peur de perdre son cœur. Il pouvait toujours tenter, mais n'arrivait pas. Une part entière de son être se rebellait, voir se cabrait pour l'empêcher de dire cela. Un combat intérieur s'engagea en lui, un combat pour l'amour.

"Je...C'est tellement ridicule de le dire à voix haute."

David se massa l'arcade sourcilière, son ton avait été sec, envers lui-même, il s'en voulait de s'être fait coincé ainsi. Il avait retiré ses mains de la sorcière, ne pas la toucher l'aidait à se concentrer. Par contre, rester aussi proche d'elle, cela n'aidait pas du tout. Il avait les sens ailleurs, complètement. Se mordillant la lèvre inférieure, il balada son regard partout, sauf sur Namyon. Il était presque gêné de son aveu, il n'avait rien avoué, c'était ça le pire. Mais dans sa tête si, il avait fait le plus grand des aveux du monde...

- Oui, je refuse de le dire. Pourquoi tu es si compliqué...

C'était l'hôpital qui se foutait de la charité, mais passons. Il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre de toute façon.
L'angoisse de la jeune femme disparaissait peu à peu, ne laissant que sa méfiance et une part de peur au fur et à mesure que le temps passait. Elle n'avait toujours pas fuit, et avait de moins en moins envie de le faire à dire vrai. A croire que le presque viol lui était passé au dessus de la tête. Ce n'était pas tout à fait vrai, en fait, probablement que si David devenait trop violent elle fuirait. Mais pour le moment ce n'était pas le cas.
Il se retourna d'un coup après sa question, et l'aurait faite tomber si il n'avait pas eu le réflexe de la rattraper. Il n'avait pas l'air très content de sa question, voire pas du tout en fait. Mais au lieu d'un cinglant non accompagné d'une pique, Namyon se fit embrasser avec douceur. Elle y répondit avec les mêmes sentiments que le sorcier, qui n'avait toujours rien avoué à voix haute. Elle passa lentement ses bras autour de son cou, ne souhaitant plus s'en éloigner du tout. Il coupa le baiser bien trop tôt à son goût pour lui embrasser tout le visage pendant qu'elle se laissait faire en appréciant chaque geste. Puis il stoppa pour dire:

- Ne me demandes pas la lune...S'il te plait Namyon...S'il te plait...

La jeune femme se senti soudain mal de l'avoir poussé à ce stade, même si elle ne l'avait forcé en rien. Il avait l'air de lutter contre quelque chose qu'elle comprenait sans le comprendre, parce qu'après tout elle aussi avait refusé pendant longtemps de s'admettre qu'elle l'aimait. Mais elle savait qu'elle pourrait le dire à voix haute maintenant que cette étape était passée, ce qui ne semblait pas être le cas de l'homme en face. Il avait les mains sur ses épaules, et fuyait presque son regard. Si il n'était pas si agité, Namyon l'aurait embrassé pour l'empêcher de penser plus, mais il allait bien finir par laisser passer une accalmie, non?

- Je...C'est tellement ridicule de le dire à voix haute.

Mais avec ça, il venait de l'admettre à voix haute sans le dire directement. C'était plus qu'elle n'avait espéré, s'en rendait-il compte? Pas vraiment vu comme il regardait ailleurs, l'air toujours aussi perdu. Namyon ressentit du soulagement mêlé à un étrange sentiment de bonheur. Elle attrapa le menton du sorcier d'une main pour lui redresser la tête, puis approcha la sienne pour capturer ses lèvres et jouer avec sa langue doucement, comme il l'avait fait. C'était un peu un "je t'aime" "moi aussi", en version sans les paroles. Elle passa l'une de ses main dans les cheveux du sorcier tandis que l'autre partit autour de son cou pour les coller un peu plus l'un à l'autre. Lentement, elle dévia des lèvres du sorcier pour aller embrasser sa mâchoire, puis le haut de son cou, avant de s'arrêter pour le regarder en relevant la tête. Il y avait tout un tas d'aveux muets dans les yeux de la sorcière, elle en avait conscience et cela la gênait presque. Ses lèvres vinrent frôler celles du sorcier, et elle murmura:

- Ne dis rien pour le moment alors.

Puis elle l'embrassa de nouveau sans lui laisser le temps d'en placer une si il l'avait voulu. Son cœur battait fort et vite, et ce n'était pas à cause de la peur. Ce qui s'était produit la dernière fois avait l'air d'être passé à la trappe, alors qu'au fond ce n'était pas tout à fait le cas. Ce qu'elle ressentait sur le moment enfermait le reste.
Sa main qui était sur la nuque du sorcier descendit le long de son torse jusqu'à arriver sur sa hanche, où elle passa légèrement sous le t-shirt de l'homme pour toucher sa peau. Namyon savait qu'elle ne devait pas aller trop loin, alors elle ne passa pas entièrement sa main sous le tissu, et joua du bout des doigts sur son ventre.
Il restait une question qui la tiraillait, et à laquelle le sorcier répondrait peut être, après tout elle n'impliquait aucun aveu. Alors elle la posa en reculant à peine sa tête:

- Dis moi juste, est-ce qu'on est ensemble maintenant?

S'il s'y attendait, se fut le plus beau des cadeaux. David tourna la tête pour poser son regard clair sur Namyon. Leurs regards se croisèrent, s'entre-croisèrent, puis elle l'embrassa avec douceur. Il frissonna de délice, et dut se refréner pour ne pas lui sauter au cou. Soupirant de plaisir, de délice, il laissa la jeune femme rapprocher leurs visages, et jouer avec ses cheveux telle une enfant, mais une enfant-femme. David posa ses deux mains sur les hanches de Namyon, accompagnant ainsi le jeu de leurs langues qui l'émoustillait. Un feu de désir naissait en son corps telle une boule d'énergie et se mettait de plus en plus à tourner en lui. David grogna quand le baiser se coupa, mais garda les yeux fermées tandis que sa petite amie, car elle l'était, baisait sa mâchoire, puis son cou. Il se sentait bien, comme si sa place avait toujours été là au final. Le sorcier noir se laissa effleurer les lèvres, doucement, avec délice, impatient mais se forçant à rester patient pour avoir son dû.

- Ne dis rien pour le moment alors.

Non, rien ne serait dit si c'était ce qu'elle désirait. Elle revint à l'assaut de ses lèvres, et David posa une de ses mains dans sa chute de rein. Il rapprocha leurs deux corps, et ondula contre la femme, la forçant à lui faire sentir ce qu'elle créait en lui. Le sorcier se sentait durcir par le plaisir, il était en manque, en manque de sexe, et Namyon ne l'aidait en rien à se calmer. Les limites avaient été posé, elles étaient évidentes, mais on ne touche pas un homme chaud, on était la logique? David approfondit le baiser quand Namyon toucha son ventre, soudain, sa main libre chopa son poignet, il voulait qu'elle continue, elle avait réveillé son instinct bestial, basique à propos du sexe. Il avait été légèrement violent dans son contact, il perdait son self-control. Oui, il en avait un mine de rien. Le baiser se coupa pourtant, et il dut bien entendu couper, rien que pour prendre son souffle, en toute logique. Il haletait tel un buffle, les poumons en feu.

- Dis moi juste, est-ce qu'on est ensemble maintenant?

David cligna des yeux, il ne savait pas quoi répondre. Déjà parce qu'il était en plein dans le désir, son cerveau voyait déjà Namyon nue, ondulant contre lui, et lui, lui faisant l'amour. Le sorcier noir passa une main dans les cheveux courts de l'asiatique, et glissa une mèche derrière son oreille, pour soudainement déposer un baiser sur ses lèvres. Un petit baiser qui en appela un autre, et encore un. Il baisa ainsi ses lèvres, mordillant bientôt la lèvre inférieure pour lui dire que oui, ils étaient ensemble. Mais elle avait besoin de mots, alors, dans un élan étrange de désir, il consentit à dire l'impossible à ses yeux. David était complètement dans un autre monde quand il était rempli d'envie, mais il était évident qu'il gardait pourtant sa dangerosité, et sa force.

"On est ensemble. Namyon...Je te veux..."

Il déposa avec une certaine violence ses lèvres sur les siennes, la dernière partie de sa phrase avait été quasi une supplication,. Il la voulait tellement, l'entourant de ses bras puissants, dangereux, et pourtant très doux en ce moment-même, il se gorgea de son essence même. David entoura bientôt de ses mains en coupe le visage de sa petite amie, titillant sa langue de la sienne impérieuse. Entre ses jambes, une bosse de désir, elle le ravageait tellement. La lionne le observait toujours, et poussant un bas grondement, le félin s'éloigna comme contrarié par tout cela. David coupa le baiser, dévorant le cou de Namyon, un drôle de jeu s'était enclenché, soudain plus torride. Il n'arrivait plus à se retenir, quasi plus, il sentait son contrôle s'effriter. Quand à sa magie, elle restait silencieuse, comme si avouer son amour avait soulagé tout cela, et lui permettait de se contrôler.

"Arrêtes-moi..."

Arrêtes-moi ou je continue, mais il ne termina pas sa phrase. Le sorcier noir glissa sa main sous le t-shirt de sa petite amie, ce qu'il aimait penser cela, ça ne l'excitait qu'encore plus. Sa main chaude effleura le ventre de la sorcière, et bientôt effleura l'armure de son soutient-gorge. Mais serait-elle seulement d'accord que tout cela s'emballe ainsi? Car si Namyon le laissait faire, David comptait bien lui faire l'amour. Il attendait ce moment depuis si longtemps, celui de ravager son corps avec délice. Mais tout cela se passerait-il selon ses plans, ou pas?

L'homme lui déposa une série de baisers sur les lèvres avant de commencer à les mordiller. Il y avait la réponse à sa question derrière ce geste, même si elle espérait toujours entendre des mots. Cependant si le sorcier ne voulait pas répondre, elle ne le forcerait en rien. Après tout, peut être qu'avec de la patience il finirait par laisser tomber toutes ses barrières avec elle. Mais il arrêta ses actions pour parler:

- On est ensemble. Namyon...Je te veux...

Il l'avait dit sans détour, et ne devait même pas se rendre compte à quel point cela fit plaisir à la sorcière. La fin de sa phrase se noya dans le flot d'émotions généré par le début. Du moins pour le moment. Il recommença à l'embrasser avec un peu plus d'insistance, entourant son visage de ses mains, et jouant avec sa langue alors qu'elle répondait plus doucement. Ne pas franchir les limites... Ils étaient sur une pente tous les deux, et le problème se situait chez la sorcière, pour qui l'histoire de la route était encore trop présente. Elle voulait le sorcier, mais se savait incapable de le laisser arriver au bout. Pas aujourd'hui. A leur prochaine rencontre par contre...

- Arrêtes-moi...

A priori, même le sorcier en avait conscience. Mais arrêter quelque chose dont ils avaient tous les deux envie?
David passa sa main sous le t-shirt de la jeune femme et la remonta sur son ventre. Elle ne voulait pas se décoller de lui, mais était consciente de ne pas pouvoir le laisser aller au bout. Si elle laissait faire, la scène de la chambre se reproduirait en pleine forêt, et elle se rappelait encore dans quel état il avait finit après ça. C'est ce qui la décida à retirer sa main toujours sur le ventre du sorcier pour la poser sur le bras de ce dernier, qui était sous son t-shirt. Elle y exerça une pression qui lui disait d'arrêter et recula légèrement la tête pour regarder le sorcier.

- Je... Je suis désolée. Pas maintenant, j'en suis incapable...

Ça lui coûtait de dire ça. Maintenant, elle avait tout intérêt à partir pour éviter de rester dans le champ de vision du sorcier et lui faciliter la tâche. Sauf qu'elle ne voulait pas s'éloigner de lui, ne sachant même pas quand elle le reverrait. Elle recula de quelques pas et fixa le sol, à la recherche de quelque chose à dire ou à faire plutôt que de le laisser bêtement planté là. Mais elle n'avait pas vraiment d'idée. Son cœur battait toujours aussi fort et elle n'avait qu'une envie, retourner dans les bras du sorcier pour ne plus en partir. Mauvaise idée, donc elle n'en fit rien.

- C'est plus prudent que je rentre maintenant, non?

Puisqu'elle n'arrivait pas à ce décider à partir, elle allait avoir besoin d'un peu d'aide, si le sorcier était capable de lui en fournir bien entendu.

Maintenant que les sentiments étaient dévoilés, c'était une toute autre chose qui se produisait en David. Il bouillonnait, et plus il se chauffait, plus il durcissait. Bientôt, il pourrait faire l'amour à Namyon, la faire vibrer entre ses doigts avec délice. Il ne rêvait que de cela au final, mais le ferait-il pour autant? Le sorcier noir se laissait toucher, et touchait. Les doigts de Namyon sur son ventre, les siens sur son soutient-gorge. Il n'avait qu'une envie, caresser sa douce poitrine, la ravager de façon impétueuse. Pourtant, il lui dit de le stopper, avant que cela dérape que trop vite. David conservait encore les images de la route, la violence de tout cela, et son corps en vibrait aussi. Heureusement que Namyon ne lisait pas dans son esprit, si elle savait en partie pourquoi il était si excité, elle le tuerait. Bien entendu qu'elle l'excitait, mais il y avait aussi la partie violente, dominante de l'ancien souvenir qui émoustillaient David. Mais il ne fallait pas trop jouer avec le feu, à force, ils s'y perdraient, et lui le premier. Le sorcier noir grogna quand la main de sa petite amie se posa sur son bras, le forçant à se calmer et le baisser se coupa. Il ouvrit lentement les yeux, la vue floutée par le désir et se lécha les lèvres tel un chat ayant flairé un gros poisson.

- Je... Je suis désolée. Pas maintenant, j'en suis incapable...

Pas maintenant, pas ainsi, il ne le savait que trop bien. Qu'est-ce qui détendrait Namyon? Le faire sous la douche, en sécurité, dans un lieu clos? Ou au contraire un lit soyeux, des draps pliées entre leurs membres, leurs souffles entremêlés? Il était presque tenté de lui demander pour savoir, mais n'osa pas. Il n'était pas timide, mais il doutait que Namyon le prenne en riant vu sa tête en ce moment-même. Alors, il recula lui aussi alors qu'il sentait son désir le submerger. Il grinça violemment des dents, mais hocha la tête pour dire qu'il avait compris. Pourtant, David vint à Namyon, et l'entoura de ses bras pour la serrer contre lui. Il n'avait pas tenu longtemps, il en avait honte, mais ne le dirait pas à voix haute. C'était l'un de ses rares moments de tendresse, après, après il ne pourrait plus être tendre. Il ne choisissait pas ses états, ses phases, il ne contrôlait pas son mauvais côté, comme son bon, qui était toujours là, caché sous la haine.

"Ca ira, ne t'inquiètes pas."

David ne put s'empêcher pourtant de caler son sexe brûlant contre l'entre-jambe de Namyon, le seul plaisir qu'il y gagnait. Il souffla bruyamment, grognant par intermittence mais s'interdit de tenter l'allumage plus que nécessaire. Il sentait ses mains trembler autour de la femme, et sa magie s'éleva, grondante, et violente à la fois, trahissant son véritable état. Il cachait sa violence sous-jacente, non, il ne changerait pas de sitôt après tout. Le familier, qui était éloigné d'eux, se retourna vivement pour voir le couple, car ils étaient à présent bel et bien ensemble. David caressa le menton de Namyon, tentant de se convaincre qu'aujourd'hui, il n'aurait que cela, mais demain?

- C'est plus prudent que je rentre maintenant, non?

Oui, c'était plus prudent. Combien de temps pouvait-il tenir avant de lui sauter dessus? Très peu de temps, et il déposa un baiser bien plus long que coutume sur sa tempe. Il devait se dépêcher avant d'exploser telle une cocote minute. David consentit enfin à se reculer, un pas, puis encore un autre et il regarda autour de lui tel un zombie perdu qui venait de s'éveiller d'entre les morts. Mais lui, il venait de se réveiller du désir, enfin, pas tout à fait. Il recula encore une fois, mieux fallait être plus que prudent, et surtout avec le sexe pour lui.

"Oui, il faut que tu rentres...On se reverra..."

Il fit un petit sourire timide, voir triste. C'était la première fois que ses sentiments anciens refaisaient surface. Conscient de cela, David ferma complètement son visage et hocha la tête pour dire qu'il partait. Il refusait de lui dire au revoir, cela lui coûtait réellement. Alors, il ne le dit pas, et s'éloigna pour se diriger vers son familier. La lionne poussa un bas grondement et se leva de tout son long pour suivre son sorcier. Sa queue battant l'air, elle adressa un regard haineux à Namyon. Heureusement pour le familier, David ne vit pas cela, sinon, il l'aurait tué...

[Terminé]