Depuis le début de la journée déjà, j'avais remarqué que Namyon était mal-à-l'aise, elle m'évitait, et ne parlait presque pas. Je commençais à m'inquiéter, et à me poser des questions. Qu'est-ce qui pouvait l'avoir mise cet état là? Son petit-ami l'avait quitté peut-être? Non, malheureusement non. Sinon elle aurait été pire que cela, elle aurait pleuré, elle aurait passé sa journée dans le canapé à ne rien faire, enfin, je penses. C'est comme ça que l'on réagit quand on aime vraiment, non?
Mais elle ne pleurait pas, alors j'en déduisis que je me trompais. Néanmoins, il fallait que je trouves.

" Namyon, tu es sure que ça va? Tu es bizarre aujourd'hui. Tu sais que tu peux me le dire si tu as un problème. "

Je n'attendis même pas de réponse, et la pris dans mes bras. Ne vous faites pas de faux espoirs, je me suis fais une raison : Elle ne sortira jamais avec moi. Alors elle restera une amie, et on n'ira pas plus loin. Mais je l'adore, et même si un jour, elle, elle venait à me détester, je ne pourrais pas en faire autant.
Je la relâcha, tenant ses épaules entre mes doigts, et en souriant, je la fis s'asseoir sur le canapé, et me posai à coté d'elle. Aller Namyon, lâche-toi, dis moi tout parce que je commences à ne plus supporter de te voir comme ça! Tu vas finir par me faire déprimer, c'est tout ce que tu auras gagné a ne pas rire ni parler comme ca. C'est tout simplement DEPRIMANT.

" Voilà, maintenant, je suis près à tout entendre. Même si ça fait mal, même si ça me fait sauter de joie, même si ça me mets en colère, bien que ça m'étonnerait, je veux que tu me dises. "

Je cherchais une idée pour lui remonter le moral. Si je l'embrassais, je ne ferais que la mettre hors d'elle. Alors il me fallait autre chose. Quelque chose de plus convaincant, de mieux quoi. J'examinai le salon et la salle à manger du regard, et là, mes yeux se stoppèrent sur LE meuble, celui qui allait changer la vie de Namyon : Le meuble aux bouteilles. Ce meuble où sont rangées toutes les bouteilles d'apéros, Vodka, Whisky, Ricard, Saké ... Je vais pas citer tous les alcools sinon on est pas sortis.
Je me levais, un grand sourire sur les lèvres et allai ouvrir le meuble. Je sortis une bouteille de vodka, et deux verres, et les posais sur la table en revenant m'asseoir. Ca risque de vous paraitre étrange, et vous allez peut-être me prendre pour un alcoolique ( bien que je ne le sois pas ), et personnellement, je m'en fout, mais il faut que vous sachiez que mes bouteilles sont comme mes gosses. Ce sont mes filles, je les aimes, et elles m'aiment, elles m'aiment, et je les aimes. En gros : on s'aime. C'est pour cela qu'on va passer toute notre vie ensembles.
Je versais un verre de vodka à Namyon et lui tendit en souriant.

" Tiens, ça va te remonter le moral."

La vodka remonte toujours le moral. Je me servis un verre à moi aussi, et trinquai avec Namyon en disant : "Iké". Ce qui signifie "aller" dans ma langue maternelle, et on emploie aussi ce mot pour trinquer. A la place de dire "santé", et bien nous on dit "iké".

Lundi matin. Namyon s'était enfin décidée a acheter un test de grossesse dans une pharmacie. Ah ça, le courage -l'inconscience- pour fricoter avec un sorcier noir, elle n'en manquait pas, mais alors le courage de poser les pattes dans une pharmacie et demander un test de façon audible et compréhensible, c'était pas encore ça. La jeune femme de l'autre côté du comptoir de la pharmacie avait heureusement été très compréhensive, et même bien gentille en rassurant du mieux qu'elle avait pu la sorcière. Si seulement elle savait... En soit, Namyon ne craignait pas le fait même d'être enceinte, mais bien plus les conséquences derrières. A commencer par l'annoncer à David. Parce que ce n'était toujours pas fait, bien sûr. En fait, c'était surtout l'annoncer à David qui lui faisait peur. Neuf mois avec un bébé dans le ventre, l'accouchement? De la rigolade! Annoncer ça à David? Du suicide! Voilà. Après, évidemment, elle se demandait bien comment elle pourrait élever un enfant et lui offrir une vie décente, si il avait un père pareil. Déjà que rester en couple, c'était dur... Non pas parce qu'ils ne s'entendaient pas, au contraire, mais parce que voilà. Un sorcier noir, et une sorcière d'Orpheo, encore plus actuellement alors que les deux camps se tiraient dans les pattes à qui mieux mieux, ce n'était pas la meilleure alliance possible.
Et surtout pas la plus sécurisante.
Revenons à l'actualité. Le test. Dernièrement, elle avait été saisie de nausées plus fortes, plus régulières, sans pour autant être vraiment gênantes. C'était surtout le matin, et parfois le soir. Des vertiges de temps en temps, mais elle parait à cela en veillant à se coucher plus tôt, histoire d'être bien en forme. En clair, pour le moment elle gérait pas mal. Pour le moment. Toujours pas de prise de poids trop notable, mais quand ça allait commencer à être vraiment visible, aie, aie, aie.
La question que tout le monde se pose depuis le début, "alors les résultats du test?", eh bien attendez encore un peu. La sorcière avait bien faillit renoncer à le faire, ce test. Se disant qu'elle dormait mieux en doutant qu'en étant sûre. Elle avait donc au début soigneusement placé la boite sur sa table de chevet, en se disant qu'elle se donnait la journée pour y réfléchir encore. Seulement voilà, le destin en avait décidé autrement, et les allez-retour appartement/chambres se firent étrangement très nombreux. Si bien que la petite boite qu'elle regardait au début avec crainte, finit par se faire voir avec de plus en plus d'agacement. Et, au bout du quinzième croisement yeux/carton blanc et rose, la sorcière avait attrapé avec une pointe de colère, et, bien agacée, était partie s'enfermer dans la salle de bain. Quelques minutes plus tard, elle attendait fébrilement que le test se décide enfin à parler.
Et finalement, il aurait tout aussi bien pu se taire.
Positif.
Pour le coup, son abattement fut complet. Déjà que le moral n'était pas au beau fixe dernièrement -parce qu'elle s'angoissait bien trop-, là, c'était finit. Même le fait de savoir qu'elle allait habiter avec son sorcier ne pourrait pas lui remonter le moral. En fait, ça contribuait même à nourrir ses angoisses.
Elle s'arrangea pour filer jeter le test ainsi que sa boite dans une poubelle en bas de son futur ex-immeuble, et remonta la tête basse, à coup de soupirs las tandis que résonnaient dans sa tête des "je ne vais jamais m'en sortir". Elle passa la porte, la referma et s'avança dans le salon pour tomber nez à nez avec Ichiru.

- Namyon, tu es sure que ça va? Tu es bizarre aujourd'hui. Tu sais que tu peux me le dire si tu as un problème.

Ah, visiblement son état n'était pas passé inaperçu. En même temps, c'était limite si elle ne marchait pas voutée en trainant des pieds tellement elle commençait à désespérer. Pas discrète. L'homme lui offrit une étreinte amicale à laquelle elle répondit, une pointe de joie retrouvée par ce contact. Heureusement qu'Ichiru était là quand même. Mais... Il n'allait pas du tout apprécier ce qu'elle lui cachait. Surtout qu'elle ne lui avait toujours pas annoncé pour son déménagement prochain.
Son début de réconfort disparu aussi vite qu'il était venu. Le nuage noir fictif avait décidément élu domicile au dessus de sa tête. Et il faudrait un sacré Soleil pour le chasser.
Ichiru quitta l'étreinte en tenant la jeune femme par les épaules, puis la fit assoir sur le canapé, et se plaça à ses côtés.

- Voilà, maintenant, je suis près à tout entendre. Même si ça fait mal, même si ça me fait sauter de joie, même si ça me mets en colère, bien que ça m'étonnerait, je veux que tu me dises.

Quelle optimisme. Un semblant de sourire passa de façon fugace sur les lèvres de la jeune femme. Elle cherchait comment lui avouer ce qu'elle ne voulait pas avouer, sans risquer de l'énerver. Mais c'était un peu trop en demander, vu ce qu'elle cachait.
Elle songeait, en observant Ichiru se lever pour leur servir des verres de vodka.

- Tiens, ça va te remonter le moral.

Cette fois, elle sourit vraiment acceptant le remontant. Oh, c'était très très mal quand on était enceinte. Mais bon... Une fois? Un verre? Même si la tentation de s'enfiler la bouteille pour ensuite parler était forte. Allez, sois raisonnable! Surtout que si elle voulait se faire la bouteille entière pour parler à Ichiru, il lui faudrait quoi pour faire face à David, hein? Donc on garde la bouteille pour le sorcier noir, et on se contente d'un verre pour le gentil Ichiru. Ils trinquèrent avec un "iké", clin d'œil aux origines du japonais de la pièce, et la sorcière avala son verre d'une traite. Pas très classe, mais voilà, soit elle fonçait et parlait, soit elle fonçait se terrer dans sa chambre pour n'en plus sortir que si David venait la chercher. Mauvais plan.

- Je... Tu ne vas pas aimer.

Elle dévia le regard pour observer l'appartement. Il était bien sympa, même si celui qu'elle avait trouvé avec David n'était pas mal non plus. Sa bouche s'ouvrit à nouveau pour laisser filer les mots, les uns après les autres:

- Je vais déménager. Je compte m'installer avec... Avec l'homme que j'aime.

Elle se mordit la lèvre, avant de relever le regard vers Ichiru et d'ajouter avec empressement:

- Mais je reste à Little Angleton! Donc j'espère bien qu'on pourra se voir encore souvent. Je voulais t'en parler avant mais... C'est compliqué.

Dur dur d'avouer que son mec était un sorcier noir, et qu'elle n'avait pas vraiment eu le temps de longuement réfléchir avant de décider d'emménager avec lui. Pas que ça lui déplaisait, hein. C'était juste qu'elle s'était vu proposer l'emménagement, et décider d'accepter, le tout en une soirée. Un peu court le temps pour avertir Ichiru.
Elle n'avoua pas encore sa grossesse, laissant au sorcier le temps de digérer ça déjà. Quelle serait sa réaction? Bonne question.

Namyon but sa vodka cul-sec. Bon sang, mais que se passait-il pourqu'elle soit dans cette état? Il fallait que je sache, vraiment. Cadevenait inquiétant, même plus qu'inquiétant.

" Je... Tu ne vas pas aimer.
- Essaie toujours, on verra bien. "

Elledétourna le regard pour observer l'appartement, ou plutôt, pour éviterde croiser le miens. Pitié Namyon, je voulais bien faire n'importequoi, mais ne pas la mettre mal à l'aise. Apparemment, c'étaitcomplètement raté. Se bouche s'ouvrit alors, laissant les motss'échapper à leur guise. Elle dit ses phrases d'une traite, sanss'arrêter.

" Je vais déménager. Je compte m'installer avec... Avec l'homme que j'aime. "

Aumoins, ça n'aurait pas pu être plus clair. déménager, homme qu'elleaime, s'installer, ça faisait trop de choses pour moi. Il fallait queje laisses mon cerveau analyser tranquillement la phrase, et choisir dequelle façon j'allais réagir.
Namyon se mordit la lèvre, ajoutant :

"Mais je reste à Little Angleton! Donc j'espère bien qu'on pourra se voirencore souvent. Je voulais t'en parler avant mais... C'est compliqué.
-Attends Namyon. Je comprends pas là. Tu comptais m'en parler quand? Jepensais qu'en habitant ensemble on se dirait tout, et c'est seulementlà que tu me parles de cet abruti? "

D'accord,je veux bien avouer que j'y suis allé un peu fort sur le coup, mais lesmots sont sortis tous seuls. Je me levais, verre à la main et fis lesquatre cent pas dans l'appartement en réfléchissant. Je n'arrivais pasà accepter le fait que Namyon déménage, peut être même que jen'acceptais pas le fait qu'elle aille vivre avec quelqu'un d'autre.Quelqu'un qu'elle aimait.

" En fait, tu veux dire qu'on se verra quasiment plus? Genre deux/trois fois par mois? C'est plutôt dur à encaisser ... "

Labouteille me regardait d'un drôle d'air. Comme si elle voulait qu'on lavide. Je lui jetais un doux regard, et m'approchais d'elle. T'en faispas ma belle, tes désirs sont des ordres.
Je l'attrapais, proposantun verre à Namyon, je me servis un demi-verre en attendant la réponsede ma colocataire, qui sera bientôt mon ex-colocataire. Mais jepréférais ne pas y penser pour le moment. Je réalisais soudain que, jen'avais pas très bien réagit, et que, étant donné que Namyon était déjàdéprimée, le fait que je me sois emporté ne devait pas arranger leschoses. Elle semblait perdue, et ne plus savoir quels choix faire.
Je revins donc m'asseoir près d'elle sur le canapé, et la regardais en souriant comme un bon ami.

"Je suis désolé Namyon. Je n'aurais pas du réagir comme ça, après tout,si tu l'aimes, c'est normal que tu veuilles vivre avec lui, et tout ceque je souhaites, c'est que tu sois heureusement. Et tu sais que si çane va pas, que tu n'as nulle part où aller, la porte te sera toujoursgrande ouverte. "

J'espérais qu'au moins ca, çalui remonterait le moral. Et voilà que la petite Namyon devenaitgrande. Elle devenait adulte, elle prenait ses responsabilités en main,quitte à peut-être faire des erreurs, et, la connaissant, je savaisqu'elle assumerait. Malgré ça, Namyon compte tellement que jamais je nepourrais la laisser tomber. Mais ça, je l'ai déjà dis.

- Attends Namyon. Je comprends pas là. Tu comptais m'en parler quand? Je pensais qu'en habitant ensemble on se dirait tout, et c'est seulement là que tu me parles de cet abruti?

Abruti, abruti, la sorcière n'ouvra pas la bouche car la colère d'Ichiru était amplement justifiée, mais elle n'en pensa pas moins. Ce n'était pas une abruti! Et elle n'avait pas spécialement choisi de tomber amoureuse de lui, bien qu'elle ne le regrettait pas. Logique, puisqu'elle l'aimait.
Elle n'avait pas espéré qu'Ichiru le prenne mieux, elle aurait dû en parler avant, mais n'avait pas pu s'y résoudre. Maintenant elle le regrettait, et la seule chose qu'il lui restait à faire était de tenter de limiter les dégâts et de se faire pardonner. Même si il n'y avait pas vraiment de faute à proprement parler. Majeure, elle pouvait bien aller vivre où bon lui semblait, et si Ichiru se retrouvait dans la difficulté pour payer l'appartement tout seul, elle ne le laisserait pas dans la boue, quitte à l'aider à payer pour se faire rembourser par la suite. Exorciste, ça payait bien mine de rien.

- En fait, tu veux dire qu'on se verra quasiment plus? Genre deux/trois fois par mois? C'est plutôt dur à encaisser ...

Non, non, non! Ichiru, elle l'adorait. Sans le montrer, mais elle l'adorait. Hors de question de ne le voir que deux ou trois fois par mois. Little Angleton n'est certainement pas la plus grande ville du monde, ni même un grand village, croiser des gens y est aisé. Si on voulait voir quelqu'un, aucune excuse pour le louper.
Néanmoins, le fait qu'il pense cela, l'attristait. Non, le proverbe "loin des yeux, loin du cœur" ne faisait pas parti de ceux que la sorcière approuvait.
Ichiru se servit un nouveau verre, tandis que Namyon refusa gentiment celui qu'il lui proposa. Oh, si jamais elle buvait trop, elle risquait de trop en dire. Et dans les informations à ne pas révéler, le fait que David était un sorcier noir tapait en tête de liste, bien loin au dessus de sa grossesse.
Quand le sorcier revint s'assoir sur le canapé, avec un sourire, semblant calmer son mécontentement, elle en fut soulagée tout en ayant un pincement au cœur. Ichiru était vraiment adorable, malgré ses penchants pervers. Elle laissait dans un appartement vide un gentil garnement, et elle se surpris à souhaiter qu'il trouve rapidement une personne à aimer. Si possible, pas une sorcière noire.

- Je suis désolé Namyon. Je n'aurais pas du réagir comme ça, après tout,si tu l'aimes, c'est normal que tu veuilles vivre avec lui, et tout ce que je souhaites, c'est que tu sois heureusement. Et tu sais que si ça ne va pas, que tu n'as nulle part où aller, la porte te sera toujours grande ouverte.
- C'est moi qui m'excuse Ichiru... J'aurais dû t'en parler avant.

Elle se pencha en avant pour offrir une étreinte au sorcier, et resta ainsi pendant plusieurs secondes avant de reculer avec un sourire timide.

- Merci. Vraiment, tu es un excellent ami, et il est hors de question qu'on ne se voit qu'une ou deux fois par mois.

Son ton était sérieux, mais elle continua avec un sourire en coin tandis que sa voix prix quelques inflexions joueuses:

- Et puis, il faut te surveiller. Surtout, sois sage et garde tes mains dans tes poches quand tu es trop tenté. Mais j'espère que tu trouveras quelqu'un pour de vrai.

Sa voix s'était radoucie sur la fin. Ichiru fixé avec quelqu'un, qui serait l'heureuse élue? Il lui faudrait du courage. Et de bonnes cordes pour tenir Ichiru en place, parce qu'il était du genre à beaucoup se balader, surtout là où il ne devrait pas.
Et sa grossesse lui revint à l'esprit. Non, elle ne pouvait décidément pas se permettre d'annoncer les nouvelles en retard à Ichiru. Surtout que ce n'était pas David, et que lui, il ne piquerait pas de crise. Enfin, pas trop forte. Elle se mordit la lèvre tandis que son regard dériva vers la bouteille. Un verre, juste un... Mais non, du courage, et surtout pas de risque de révéler ce qu'il ne faut pas révéler. Elle reporta son regard vers Ichiru, avant de commencer à dire de façon hésitante:

- Je... J'ai autre chose à dire. Et cette fois, je viens tout juste de l'apprendre.

D'en être vraiment sûre serait la formulation exacte, mais même ses soupçons étaient très récents.

- Je suis enceinte.

" C'est moi qui m'excuse Ichiru... J'aurais dû t'en parler avant. "

Elle étreignit Ichiru qui lui rendit la pareil. Ils restèrent ainsi, sans bouger, sans dire un mot pendant plusieurs secondes, jusqu'à ce que la sorcière se recule et lance d'un air sérieux mais en souriant :
" Merci. Vraiment, tu es un excellent ami, et il est hors de question qu'on ne se voit qu'une ou deux fois par mois. "

Ca, c'était ce qu'elle disait, mais qu'en serait-il réellement quand elle aurait emménagé avec son petit-ami? Ils se marieraient, auraient des enfants, une vie de famille et ils verraient de moins en moins leurs amis.

" Et puis, il faut te surveiller. Surtout, sois
sage et garde tes mains dans tes poches quand tu es trop tenté. Mais
j'espère que tu trouveras quelqu'un pour de vrai. "

Pour de vrai? Cela ne voulait pas dire grand chose pour le sorcier solitaire. N'empêche qu'il rit, "garde tes mains dans tes poches" qu'est-ce ca signifiait? Plus de relations d'une nuit? Ou bien plus d'alcool? Bref, dans les deux cas, ce serait mission impossible. Ichiru se demandait bien si un jour, il arriverait à construire une relation sérieuse. Mais tout le monde y arrivait, pourquoi lui n'y arriverait-il pas? Il était encore jeune, et avait encore le temps de penser à tout ca. Il voulait profiter de sa jeunesse, pouvoir faire des conneries avant d'avoir des responsabilités, comme une femme, ou des enfants, et même le boulot, car non, il ne travaillait pas encore. Il touchait le chômage et avait assez pour vivre, ça lui suffisait. Du moins pour le moment.
Ichiru remarqua que son amie dirigea son regard vers la bouteille, hésitante, puis elle commença à lui dire, sans vraiment savoir comment s'y prendre :

" Je... J'ai autre chose à dire. Et cette fois, je viens tout juste de l'apprendre. "

Vas-y, de toute façon, ça ne pouvait pas être pire que d'apprendre qu'elle allait déménager ... Si? Ichiru pensait que non, mais il se trompait. Oh oui, il se trompait. Il but une gorgée de vodka, et au moment même, Namyon lui annonça :

" Je suis enceinte. "

Il faillit tout recracher, et toussa après avoir avalé sa boisson. ENCEINTE?! La sorcier passa de vert, à blanc, et du s'enfoncer dans le canapé pour ne pas s'évanouir. Enceinte .... Enceinte ... Ce mot raisonnait dans sa tête.
Namyon était jeune, et le problème n'était pas réellement le faitqu'elle soit enceinte (bien qu'il y contribuait), mais elle avait vingt-deux ans, et avait encore largement le temps d'avoir un enfant.
Lorsqu'il eut retrouvé ses esprits et reprit un teint à peu près normal, Ichiru déclara :

" Tu es si jeune Namyon, tu avais le temps d'avoir un enfant. Tu ferais mieux de profiter de ta jeunesse et d'avoir un môme plus tard. Je me suis occupé de mon petit frère pendant quelques temps à la mort de mes parents, il était déjà grand, et pourtant ça a été dur. Alors imagine un bébé Namyon! Un bébé! "

Il s'était légèrement énervé sur la fin de la phrase, mais il n'était pas du genre et envoyer balader les gens, alors il préféra tourner la tête et digérer la nouvelle tout seul, sans Namyon dans son champs de vision ... Oh et puis après tout, il s'en fichait! C'était le problème de la sorcière, elle voulait un enfant? Et bien qu'elle en ait un, mais elle allait le regretter, Ichiru en était absolument certain. Mais il n'était qu'un ami de la sorcière, et ce n'était pas à lui de décider pour elle. Elle ne l'écouterait donc pas, et suivrait ses propres choix.