Rien. Absolument rien. Elle ne sentait rien. Elle ne ressentait pas le corps chaud de son professeur contre son pelage. Elle ne ressentait pas non plus les gouttes de pluies qui les attaquaient. N'entendait nullement l'orage qui grondait en dessus d'eux. Lisbeth dormait. Et quand Lisbeth dormait il n'y avait rien - ou presque - qui pouvait la réveiller. Comme on avait pus le voir, la jeune fille dormait très très peu par nuit. Au maximum quatre ou cinq heures. Mais quand elle dormait, ce n'était pas pour de faux. Il ne fallait jamais au grand dieu essayer de la réveiller. Pour la simple raison que s'y on le faisait... On risquait de tomber sur une Lisbeth de très... Très très mauvais poils. Mais pas du genre à vous gueuler dessus. Non sa fatigue trop ça. Plutôt du genre sarcastique, effrayante et complétement... Décalée. En gros de quoi vous faire regretter d'avoir oser la déranger.

Mais de quoi devez bien rêver Lisbeth ? C'était une question que elle même se poser souvent même si elle s'en souvenait. Elle voulait juste essayait de tout remettre en question pour voir son double sens. Bien sûr certains des rêves étaient calmes et tranquillisant mais d'autres étaient beaucoup plus sombres et agités. De quoi faire dresser les cheveux à un lecteur de rêve.
Le rêve de Lisbeth était bien étrange. Il y avait un corbeau. Ce corbeau se décomposa littéralement et on n'en vit que ses os. Elle s'approchait du squelette. Tendis sa main pour attraper quelques choses sous le cadavre. Une pierre. Couleur lave en fusion. Elle approchait cette pierre d'elle... Et tout bascula. Le monde sous ses pieds devinrent noirs charbon. Puis tout devint aussi noir que les enfers. Puis vint un crie et des pleurs. Dans une lumière lointaine une petite fille pleurait. Lisbeth s'approchait d'un pas tranquille. Quand elle releva la tête de l'enfant qui lui ressemblait étant plus jeune, elle ne découvrit aucune bouche ni d'œils. Pourtant elle n'eut pas peur.
Elle se mit à rire avant de pousser cette chose à terre qui continuait de pleurer misérablement. Elle n'avait qu'une envie : la détruire. Elle passa à côté d'elle et la regarda d'un air charmant et tout à fait... Décomposée. La chose se recroquevilla sur elle même, terrifiée. Tremblante de peur. Elle essayait de parler ... Peut être même de crier. Toujours en souriant Lisbeth mit son pied sur le visage de la chose et en faisant le mouvement telle un métronome:

" Ttt ttt ttt... Chuuuut. Tu va réveillée tout le monde. "

Les tremblements ne se firent que plus fort. Lisbeth lui sourit de toute ses dents bien blanche. Quand des sortes de veines attrapèrent la jeune chose par les deux bras et les deux jambes. Comme pour essayer de l'écarteler. La future adolescente s'accroupit.

" Qu'est ce qui va disparaitre ? Tes jambes ?- elle les regardent - Peut être ton bras droit, il n'as pas l'air bien solide. A moins... "

A cette fin de phrase, une veine sortie de la noirceur s'enroula autour du cou de la chose qui n'osait plus bouger, ni même trembler.

" Que ce ne soit ta tête ... "

Elle se releva et de sa poche sortie une étrange poupée sans visage. Elle la regardait. Posait sa main sur sa tête.
Puis plus rien. Tout disparut en quelques secondes. Ses yeux papillonnèrent. Elle était... Sur quelque chose qui ressemblait à un lit. Mais pas celui de l'orphelinat. Elle était enveloppée dans des draps. Ils sentaient bon. Une odeur familière d'ailleurs. Sous ses draps, elle avait repris forme humaine. Où était-elle ?Dans une chambre. Elle était assez... Grande. Certainement pas celle du propriétaire. Elle se mit à observer les alentours... C'était une grande maison. Un manoir. Chambre d'amie. Assez sympathique. Elle se rendit compte qu'elle était nue sous les draps. Elle touchait son ventre. Rien du tout. Elle n'avait pas mal. Est-ce que par hasard...

" Takahata-Sensei? "

Elle était sûr que c'était lui. Cette odeur ne lui était pas inconnue. C'était celle du manteau. Dans le cimetière. Personne dans cette pièce. Elle ne remarque qu'après un chat. A l'observer. Elle lui sourit d'une étrange façon. C'était amicale mais pas tout à fait... Sain.

La pluie s'abattait contrela fenêtre avec violence. Lisbeth avait envie de leur rire auvisage. Et non les filles! On passe pas à travers. A moins que dieuxsoit devenue idiot et qu'il est décidé que la pluie se transformeet devienne de l'acide, capable de tout brûler! On serait mal là.Vraiment. Lisbeth était surprise qu'il fasse aussi chaud dans cette chambre. Surtout qu'elle était grande quoi. Son ancienne maison était exactement pareil. Très grande mais même si le chauffage était présent, il y régnait une froideur sans nom. La jeune fille était vraiment contradictoire. Elle aimait le froid, la nuit, la pluie. Elle n'aimait pas la chaleur ni le soleil. Mais bizarrement elle supportait très bien la chaleur produit de manière... Électrique. Cette gamine était réellement toute une série de contradiction à elle même. Elle ressemblait à un labyrinthe qui changeait sans arrêt de structure. Sauf que même là dedans, le Minotaure se serait laisser mourir. Elle était sûr qu'elle aurait pus être avec lui. Dommage qu'il n'existe pas vraiment.


Lisbeth s'aidant de ses coudes se releva pour s'asseoir sur le lit. Ses jambes étaient bien cachés sous le bras. On voyait son corps pâle au niveau de son nombril. Elle n'avait pas honte. Elle était trop concentrée sur l'extérieur pour s'occuper de sa position... Délicate. Elle avait perdue cette pudeur depuis longtemps. Elle avait été trop humiliée pour y faire vraiment attention. Mais elle savait que cela choquée. Son regard croisa une nouvelle fois celui du chat sur la commode qui l'observait avec impartialités. Dommage qu'elle ne puisse parler aux animaux. Elle ne savait pas si c'était le chat de son professeur. Quoi que cela semblait logique. Si elle était bien chez son professeur. Puis elle serait où de toute manière. Elle avait finit sa nuit. Quoi que une heure de plus encore... Tout dépendait combien de temps elle avait dormit.


Elle regardait les ombres que formaient les éclairs. Assise sur le lit. Face à la fenêtre. C'était amusant à voir. Car son ombre à elle semblait se déformer en tout point de vue quand elle se reflétait dans son dos, contre le mur. Elle ne disait rien et observait pensivement.

On toqua. Elle n'en prit que réellement conscience quand elle entendit une voix qui lui n'était pas inconnue:

C'est vrai que ce n'était pas une tenue pour recevoir. La robe était encore bien mouillée. Hors de question de la mettre pour le moment. Elle attrapa tout de même le bas de son sous vêtement et le mit. D'une certaine façon, elle resta dos à la porte. Elle s'enroula d'une manière - dans les draps - pour qu'on ne voit que son dos nue. Le reste était bien recouvert.

" C'est chez vous après tout. "


Elle entendit juste la porte s'ouvrir et se refermer. Elle se poussa sur le côté pour être de profil à lui. C'était assez amusant à voir. Elle avait enleva le drap pour s'en faire une sorte de robe attachée par le cou à manche courte. Elle tourna sa tête à quarante cinq degré pour regarder l'homme.

" Je dors depuis longtemps ? "

Lisbeth se concentrait à présent sur l'homme en face d'elle. Elle ne savait pas trop quoi penser de lui. Le chat était descendue. Il continuait d'observer la scène avec attention. Peut être était-ce une femelle. Qu'importe. Elle ne saurait certainement jamais son nom de toute façon. Lisbeth avait oubliée un petit détail quand à son corps assez... Libre. Sur son corps on pouvait voir encore des marques. Des marques physique qui lui avait était infligée toute son enfance pendant presque... Six ? Sept ans ? Avant que celui-ci ne se remette à l'ignorer royalement comme pendant ses cinq premières années.
Mais à cet instant elle n'y pensait pas. Elle observait juste son professeur prendre une chaise et s'asseoir.

... Géniale. Elle avait même pas dormit deux heures. Et pour se rendormir, pour Lisbeth c'était pire que le parcours du combattant avec des monstres sur le chemin.Quoique les monstres... Elle l'ai aimaient bien. Enfin comme peut on dire que " ça " ou " ça " c'est un monstre ? C'est juste parce que ce n'est comme nous? Leurs systèmes corporelle et vitale ? C'était une belle... Enfin vous voyez.
Elle regardait son professeur qui avait poser sur elle un regard... Euh... Gentil?

- Tu vas mieux?


Elle se sentait mieux. C'est vrai. Elle fit un petit signe de tête. Et non. On s'attend à un " Merci ? " Faut pas exagérer. Il croyait que c'était le jour de l'An aussi. Ben oui. Déjà il pensait que c'était Noël avec son merci de tout à l'heure. Fallait pas aligner trop vite. Il détourne les yeux quand il se fait... Envahir. Par un chat. Un furet et... Un écureuil. Mon dieu. Il avait l'air d'un idiot. Les Autres aussi trouvait que cette situation était plutôt... Amusante ? Lisbeth leur expliqua sa version. Et ils laissèrent tomber. Non mais oh.
Elle avait l'étrange impression que son professeur semblait... Occupé.

Lisbeth haussa un sourcil avant de lui sourire. Un sourire qui n'était... Sympathique. Plutôt du genre remplie d'amusement... Mais d'un amusement qu'on qualifiait malsain.

" Impressionnez moi. Dîtes moi ce que sont ces marques dans mon dos. Sur mes bras et sur mes jambes. "

Son sourire s'élargit. Ses yeux brillaient d'une expression tout aussi... Malsaine que son sourire. Elle voulait vraiment savoir s'il allait le dire. S'il allait poser des questions. Voilà une jolie conversation.

" Je sais que vous en avez une petite idée. Dîtes la moi. Je veux vous l'entendre dire. "

La jeune fille savait peut être mieux que n'importe qui que sa provocation dérangeait les gens. Comment dire directement à un enfant battue qu'il l'était il y encore quelques années ? Et que malgré ça son corps garde des marques. Certes il y avait les marques physiques mais le pire c'était certainement et évidemment les marques psychiques. Pourtant Lisbeth arrivait à en parler. Mais jamais en profondeur. C'était toujours en surface et dés que quelqu'un essaye de creuser un peu pour voir ce qu'il s'y cache la terre devient aussi solide que du béton mélanger avec de l'acier. De la provocation hein ? Mais à quoi ça pouvait servir puisqu'elle se fermait hermétiquement juste après? Peut être par amusement. Ou par besoins. Besoins qu'on s'intéresse à elle. Mais naturellement, jamais elle ne l'avouerait.

- Je ne pense pas que ...

" Je sais que vous en avez une petite idée. Dîtes la moi. Je veux vous l'entendre dire. "

A cette instant, elle ne savait pas qui était le plus pitoyable des deux. Lui ? Il ne voulait pas affronter le regard de Lisbeth ni entendre parler de son passé ou même y faire des hypothèses. Ou bien elle ? Celle qui provoque pour ce faire mal. Pour ce rappeler ce qu'elle était avant. Et qu'elle sera toujours quelque part au fond d'elle. Pourtant son professeur lui fit face. Il semblait réfléchir. Oui. Parlez lui. Dites lui ce qu'elle veut entendre.

- Ce n'était qu'une simple question. Si tu ne souhaites pas me donner la réponse, libre à toi. Les orphelins du Mystery ont souvent un passé douloureux. Si tu ne souhaites aborder cela, je ne chercherais pas à m'étendre.


Mais quelle grandeur d'âme! Il voulait un petit applaudissement pour être gentil ? Elle resta à le regarder sans rien dire. Perdant son amusement. Se concentrant sur les gouttes de pluies qui tentaient vainement de traverser la vitre.

" Hum... Mamma doit être triste. " dit-elle dans un souffle.
-Tu as faim ? Je n'ai pas encore mangé, et les trois bestioles non plus. Si tu veux visiter la maison, tu peux.

[center]Elle tourna rapidement la tête. Elle observait les trois étranges animaux. Et lui semblait énervé? Pourquoi ? Elle ? Les animaux ? Buck qui lui chatouillait les pieds ? La troisième réponse plaisait fortement à Lisbeth mais Buck n'avait pas été invité. Puis elle lui parlait plus à celui-là.
Le bruit produit par son ventre signifiait clairement la réponse. Oui elle avait faim. Mais bon... Il y avait faim et faim. Lisbeth avait un appétit d'oiseau. Il lui fallait très peu pour reprendre de l'énergie. Et puis il lui arrivait d'oublier de manger aussi. Oublier... Oublier la nourriture. Puis le reste vient plus tard. S'abandonner. Mais est-ce qu'elle arriverait jusqu'à ce point ?

" Hum... Je crois. "

Croire ou ne pas croire. Telle est la question.

-Tu souhaites que je te ramène tout de suite au Mystery ?


Lisbeth le transperça du regard. Laissant un doux sourire s'installer sur son visage. Elle se dirigea finalement vers le rebord du lit. La couverture courte marchait parfaitement bien. Elle recouvrait les trois quarts du corps de Lisbeth. Laissant ses bras nue ainsi qu'une partie de son dos. Arrivant au dessous de ses genoux. Le sol n'était pas rugueux. Plutôt agréable.

" J'ai déjà fait ma nuit. Alors être ici, là bas ou ailleurs m'importe un peu. "

Elle se mit à marcher vers la porte. Elle ne faisait aucun bruit. S'en était presque effrayant. Pire que Grenouille du livre " Le Parfum " un homme n'ayant aucune odeur. Peut être n'avait t-elle pas d'âme. Elle avait déjà été vendue au diable.

Lisbeth passait toujours pour une enfant à part. Pourquoi ? Peut être pour la simple raison qu'elle l'était. Elle n'avait aucune différence physique. Elle était petite mais bon c'était normal pour une enfant de quatorze ans non ? Que quelqu'un dise le contraire il rencontrerait un mini Buck avec un jolie ciseau et elle peu vous jurer que ce n'est pas pour refaire votre t-shirt qui va s'en servir. Non. C'était plus pour découper la peau et vous la remettre en place. Lisbeth le laisserait en sirotant un thé certainement. Elle aurait quelque chose à faire au moins.

Lisbeth mangeait de tout. Même si elle avait un appétit d'oiseau. Elle arrivait même à s'oublier. Oublier de se nourrir. C'était si grave que ça ? Pourtant elle n'avait pas faim. Était-ce ça d'être sans arrêt dans la lune ? Ces gens ne mourraient-ils pas un jour ? Un peu comme Icare. Il voulait atteindre le soleil mais celui-ci le trahit en faisant fondre cette cire. Et si la Lune était pareil ? Elle absorbait l'esprit de ces enfants, les faisant mourir d'une manière plus discrète et sournoise. Comme le manque d'eau et de nourriture. Lisbeth était déjà rentrait plus d'une fois à l'orphelinat sans avoir mangeait de la journée. Ne prenant qu'une pomme parfois pour aller se reposer dans son lit. Oubliant tous les enfants autours d'elles.
Pizza ? Elle avait déjà mangeait. C'était italien non ? Enfin elle avait mangeait qu'une fois ou deux.

" D'accord. Puis ce n'est pas comme si j'étais ... Dites moi où est la machine à laver... S'il vous plait. "

Autant se montrer polie. En terrain inconnue on fait comme on nous à appris étant enfant. On se montre le plus... Sociale possible. Ce serait logique dans la salle de bain. Remarque comme la maison est immense il se peut qu'il y est une pièce pour les vêtements. Son professeur lui indiqua la salle de bain. Elle pourrait au moins se laver. Ce n'était dans ses habitudes d'être... Sale à ce point. Elle prit sa robe sale est la déposa dans la machine à laver pour la mettre en route en mettant un peu de produit dedans. Le porte fermée à clé. Elle se regardait dans le miroir de la salle de bain. Ses cheveux était encore mouillés mais ils ne collaient pas trop. Son corps n'avait pas de trace de terre ni de quoi que ce soit mais une envie urgente de laver ce corps était présent. Elle fit glisser le drap blanc par terre et rentra dans la douche. C'était tellement agréable l'eau sur la peau nue. Elle se dépêcha de trouver une serviette. Bon que faire ? On va pas redescendre avec les draps quand même ?
Elle fouilla un tiroir pour trouver un t-shirt très grand lui arrivant au dessus des genoux. Quand elle entendit:

- Lis, tu peux venir ?


Elle avait du mal entendre. " Lis ? " C'est quoi encore cette illumination ? Elle mit les draps dans une sorte de... panier. Pour linge sale apparemment. Elle sortit de la salle de bain, et descendit les escaliers en observant les lieux. Certaines portes étaient fermés d'autres noms. Elle n'allait pas tenter de les ouvrir. Ce n'était pas le moment. Ses pieds encore nue elle arriva dans une grande pièce et remarque son professeur avec des...Pizzas. Ces yeux semblaient briller de gourmandise. Il était bizarre ce professeur.
Elle ne releva pas le Lis en arriva mais lui envoya un regard rapide et glaciale avant de s'approcher de lui et de regarder les boites.

" C'est à quoi ? "

*Doigt humains et langues rôties* souffla une voix dans son esprit.

Elle esquissa un sourire discret. Si c'était vraiment ça... Lisbeth serait plus qu'amusé. Ses yeux s'attardèrent sur les trois animaux. Elle avait la sainte impression qu'ils la trouvaient bizarre.

C'était pas une excuse pour autant. Si elle se mettait à donner des surnoms au gens avec qui elle parlait quand elle se sentait fatiguée mais les pauvres! Ils en ferraient des cauchemars. Heureusement qu'elle n'était pas souvent fatiguée alors. Et qu'elle ne ressemblait pas à son professeur.
Il se tourna pour lui faire face et sembla... Surpris. Quoi ? Il voulait une photo peut être. Tant que ça excitait pas l'homme elle se fichait pas mal de se montrait avec une tenue pareil. Était-ce mignon ? Provocant ? Pitoyable ? Tout dépendait qu'elles yeux voyaient. Tout s'interprète différemment. Il détourna finalement ses yeux pour pouvoir ce mettre à couper les pizzas et en mettre dans chaque assiettes. Deux parts. C'était trop pour Lisbeth. Une part aller être dur à avaler déjà mais deux!
Elle pourrait toujours dire qu'elle avait mangeait avant d'aller au cimetière s'il commençait à poser des questions sur le sujet. Il continue de lui sourire comme un idiot et mit l'assiette dans les mains de Lisbeth, en lui expliquant qu'une était au fromage et l'autre ... Une Reine? Oui. Et il s'en va.

* C'est joyeux dis donc! *
* La ferme Brenda. Sinon je te noie dans le lavabo et je jète tes restes dans les toilettes. *
* Roo mauvais caractère !! Souris Lisbeth. Il est plutôt sympa. *
* Ils ont tous l'air sympa. Et je m'en fiche pas mal. Demain il m'aura oubliée et moi aussi. *

Des jours sans et des jours avec. Brenda ne savait pas où donner de la tête avec cette fille qui changeait d'idée, de comportement et de caractère comme on change d'idée sur la façon de faire du mal à quelqu'un. Mais au final Brenda n'était point une victime de l'esprit tordue de Lisbeth. Peut être. Personne ne le savait vraiment.

Elle ne répondit pas. C'était un t-shirt normal. Il n'y avait pas de quoi s'énerver. Il ne gratter pas ni agresser la peau. Donc ça aller parfaitement bien à Lisbeth. Il avait la bougeotte ou quoi ? Son professeur revint pour se servir un verre de vin à moitié plein. Il sortit un verre pour Lisbeth. Mais rien à l'intérieur.

Il voulait faire l'école du cirque ? Non parce que c'était loupée. Elle le regarda froidement. Elle souriait quand elle le voulait. Il voulait pas lui dire aussi quand est-ce qu'elle devait manger, dormir, danser et rire aussi ? Et puis Lisbeth souriait. Mais elle n'avait pas envie maintenant. Puis il fallait trouver le truc pour la faire rire. Et le truc c'était que c'était l'esprit de Lisbeth qui rit souvent toute seule. Elle n'as pas besoins des autres pour ça au moins.Il lui toucha rapidement la tête avant de repartir devant sa télévision.
Elle n'avait nullement l'envie d'aller manger avec son professeur. Fallait pas croire qu'ils allaient faire copain-copine maintenant. Elle s'installa sur la table de la cuisine. Fermant les boites de pizzas pour les qu'elles prennent moins de place et puisse manger. Elle mangea la part de Reine avec plus ou moins de peine. Mais bon elle sentait qu'elle allait avoir des ennuies si elle n'en mangeait pas au moins une. Elle laissa celle au fromage. Pas qu'elle n'aime pas ça. Mais elle avait mangée.

Que faire ? Elle n'allait tout de même pas tenir compagnie à son professeur si ? Elle n'avait aucune poupée avec elle. Dommage. Elle aurait pus essayer d'en faire une pour s'occuper. Quoi que... S'il avait des outils pour en faire. Mais bon... C'était pas dans ses habitudes de faire des poupées avec des objets qu'elle ne connaissait pas et surtout en terrain inconnue. En parlant de terrain inconnue... Si on allait visiter un peu ?
Silencieuse comme une sourie elle disparait de la cuisine pour commencer à visiter et étudier la maison de fond en comble. En évitant les de forcer les portes fermés à clés. C'était pas discret en plus de ça.
Elle visita pratiquement six ou sept pièces. Elles n'avaient rien d'exceptionnels. Pourtant la huitième l'arrêta dans ses recherches. Il y avait un immense miroir à l'intérieur. Elle se posta devant. Observant l'étrange personnage en face d'elle. Elle avait toujours hait les miroirs aussi grands. Ils reflétaient tout le corps de Lisbeth. Comme pour lui dire " Ça c'est toi ". Elle avait justement cette impression. Que ce n'était pas elle. Elle plissa les yeux et sa reproduction la suivit à merveille. Elle sourit de toutes ses dents, exactement pareil. Elle approcha sa main de la surface froide et lisse. Elle eut l'étrange impression que ce miroir voulait l'avaler. Elle écarquilla les yeux quand elle crut voir un sourire malsain se dessiner sur la réplique du miroir. Avant de disparaitre et de revenir comme Lisbeth. Elle avait arrêtée sa main à quelques centimètres du miroir. Frissonnante. Elle retira lentement sa main et s'affaissa à terre. Continuant de se détailler. Elle n'était rien.

Un petit sommeil plus tard


J'observe d'un œil distrait Lisbeth monter à l'étage. Je ne pourrais dire si c'est de la confiance ou autre chose, mais je ne m'éternise pas sur sa position. Au contraire, je repose rapidement les yeux sur l'écran de télévision. À force de rester fixé devant un écran, je vais devoir mettre des lunettes, si ça continue. À vrai dire, ça ne me gêne pas de porter des lunettes. Quand j'étais petit, je prenais souvent les lunettes d'un de mes amis. Ça me faisait marrer de voir flou tandis que lui voyait clair. Ça m'a toujours étonné. Mais je ne me suis pas tant posé la question. Disons plutôt que je m'en fiche pas mal... ou plutôt que j'ai d'autres choses à penser en ce moment. Moui, c'est ça. Je m'étire.
Avec toute cette agitation, je me rends compte que je suis fatigué. Je sais, c'est un peu bizarre de se sentir fatigué sans s'en rendre compte. Vous voyez, c'est un peu comme dans un contrôle, où vous pensez avoir tout juste et que vous vous rendez compte juste après avoir rendu votre copie qu'il y a une superbe faute, que vous vous retrouvez devant votre prof à lui demander de reprendre la copie cinq secondes, prétextant d'avoir oublié le prénom. Qu'il vérifie et vous dises que votre prénom est là et qu'il ne vous rendra pas votre copie. Bon d'accord, on ferme la parenthèse de l'enfance. C'est juste que ça m'a choqué.
Voyons. J'ai terminé de manger, quelle rapidité. Et finalement, je me retrouve à la cuisine, observant l part de pizza au fromage restante. Elle n'y a pas touché. C'est qu'elle ne devait plus avoir faim. Je ne lui en voudrais pas pour ça. En plus, moi j'ai encore un peu faim.

Après m'être enfilé une pizza et demi, je donne le reste aux animaux alléchés par l'odeur. Ils se ruent dessus avec fougue et sans vergogne. Les animaux, ça empêche le gaspillage. Bon, ce ne sont pas des poubelles, non plus. Et ce n'est pas non plus le sujet. Vous savez, quand on a rien à dire, on a tendance à parler de tout et de n'importe quoi. En gros, nous les hommes, nous ne supportons pas d'avoir la tête vide. Et pourtant, ça fait du bien de se vider un instant les idées. Alors, vous me permettrez cinq secondes de me changer les idées. Voir peut-être un peu plus. Plusieurs heures. J'ai envie de dormir. Et Rin qui monte sur mes genoux et s'y couche de tout son long. Elle me donne envie de dormir. Combiné à ça le fait que je m'écroule du canapé. J'observe un instant le plafond brun en silence, ma main effectuant à merveille le travail de coussin. Rin profite de cet état endormi pour s'avancer un peu plus vers mon torse. Elle pousse un miaulement satisfait, enfonce légèrement ses griffes dans mon vêtement et s'étire avant de reposer sa tête sur ses pattes, et de fermer les yeux. De ma main libre, je la caresse doucement. Elle se met à ronronner. On dit que les chats n'ont pas la même vision de nous que les chiens. Ces derniers sont soumis au maitre, tandis que les hommes appartiennent aux chats. Attitude bien égoïste, pour une fois. Moi, je n'y crois pas. C'est ainsi. Ou peut-être cette déduction est-elle vrai? Après tout, je ne suis pas un homme à proprement parler. Quand on peut se transformer en léopard, on n'est plus vraiment humain. Pour le coup, je suis mêlé. Je pousse un soupir. Je me prends la tête sur des trucs futiles. Je ferme les yeux. À quoi bon?
La vie de beaucoup d'entre nous aurait certainement été autre si nous n'étions pas nés avec de tels pouvoirs.

En bien... ou en mal.

Je me réveille en sursaut. Quelle heure est-il? Il fait encore nuit dehors. Rin se réveille brutalement, retrouvée à la verticale, et toujours solidement ancrée à mes affaires. Voyons. Elle monte sur mes épaules, et je me lève. Lisbeth doit encore être là. Je monte au premier. J'ouvre légèrement la porte dans laquelle Lisbeth dort. Normalement. Elle n'y est pas. J'allume la lumière. Pas d'enfant en vue. Et l'horloge qui indique 6h du matin. Je franchis toutes les portes de ma maison en dix bonnes minutes, mais je ne la repère toujours pas. Je fonce à la salle de bain, et ne parviens pas à retrouver ses affaires. Elle est donc partie. Je redescends les marches pour en être sûre. Je laisse toujours les clés sur la porte, même si je garde cette dernière fermée. En toute logique, à moins qu'elle ne me pique les clés, la porte doit être simplement fermée, non pas verrouillée.
J'ai raison. Simplement clenché. Je soupire. C'est inutile de lui courir après. À cette heure, elle doit être à l'orphelinat. Je crois qu'elle est le genre de fille à problème, comme Nephilim. Elles développent rapidement un bon sens de l'orientation. De plus, avec cette obscurité, je ne pense pas pouvoir la retrouver. Je passe un main dans mes cheveux. J'ai assez dormi. Ou disons que je ne vais pas réussir à me rendormir.
Il n'y a plus qu'à attendre demain. Ou plutôt aujourd'hui.
Bon, Rin lâche-moi.

[Terminé]