Un café

C'est incroyable comme les pas peuvent nous emmener loin lorsqu'on ignorent où les mener. Je dis ça, je dis rien, mais quand on y pense pas, on se fatigue pas non plus. Enfin, pour comprendre mon charabia, il faut revenir un peu en arrière... du genre, à la sortie de l'orphelinat...
Je me dirige tranquillement dans ma salle de cours pour y déposer de précieux documents sur mes cours à venir. C'est alors que j'observe distraitement la pendule au-dessus du mon bureau et remarque qu'il commence à se faire tard, et que j'ai glandé une bonne partie de l'après-midi, après mes derniers cours du mercredi. Je me dirige donc vers la salle des profs, histoire de saluer Takeji qui doit certainement encore s'y trouver. J'en profite pour passer par la machine à café, et saluer les collègues présents. Je sors alors de l'orphelinat et prend le temps de m'étirer. Ma voiture m'attend gentiment au pied, garée comme à son habitude, sur le côté droit du monument. Je prend les clés de ma poche et allume la voiture à distance. Je démarre et termine ma journée par rentrer chez moi.
Comme à mon habitude, mes trois compagnons sont présents, et c'est alors que survient le drame. Il n'y a plus d'ingrédients. J'ai bien envie d'appeler un livreur à domicile, mais je m'en retiens. Et puis, marcher me fera du bien, sinon je vais devenir gros. Et c'est contraire à mes principes. Alors, j'attrape un manteau noir en cuir qui descend jusqu'au bas du pantalon. Certain appellerons ça un manteau de gothique, mais bon, ça m'es égal. Je change de croix, optant pour une autre avec un contour en argent et à l'intersection des deux droites, un espèce de rond rouge ressemblant à un œil. En fait, ce matin, je me suis naturellement habillé de noir, car j'en avais envie. Jean noir et chemise noire. Voilà pour la description. Aujourd'hui, je ne me suis pas lissé les cheveux, à défaut de m'être levé tard, car mon réveil n'a pas sonné. Et puis, je n'était pas particulièrement énervé donc je ne vois pas pourquoi je me lisserai les cheveux. Point.

Tout ça pour en revenir à ma première phrase. Je suis sorti dehors, dans la rue, alors que le soleil commence déjà à être peu à peu remplacé par la pleine lune. C'est fou comme les jours passent rapidement en automne. Et l'hiver approche à grands pas.
Ça n'empêche que, parti au départ pour faire les courses, je finis par le plus grand hasard au café du "The Lonely Ghost".
Parce que mes pas m'ont menés plus loin que je ne l'aurais voulu.
Parce que j'étais dans la lune.
Parce que j'avais envie de prendre un café.
Parce que mon cerveau ne s'est pas réveillé.
Parce que je voulais simplement sortir, à l'origine.
Quoiqu'il en soit, ma course se finit devant la porte du bar. Je pousse alors cette dernière et pénètre dans l'espace convivial. Il y a toujours du monde à cette heure-ci. C'est bizarre. Quelques bourrés. Mais ça, je m'en fiche du moment qu'ils s'approchent pas de moi. Je ne leur adresse pas un regard et me dirige lentement vers une table isolée au fond, un peu à l'écart et légèrement obscurcie car située dans un coin.
Un serveuse s'approche de moi, et me demande ce que je souhaite. Pourquoi ne pas manger ici? Nan, pas une bonne idée, mes trois bestioles m'attendent à la maison, alors je pense juste prendre quelque chose de chaud.

-Un café, merci.

Comment ça, vous saviez ce que j'allais dire? D'abord que non, j'y ai pensé qu'au dernier moment. Je suis pas un prof qui carbure au café. J'aime simplement ça. Point. J'attends quelques minutes, et la serveuse revient, avec une petite tasse dans les mains. Je pose le rebord à mes lèvres, mais le repose aussitôt. J'ai jamais aimé quand c'était trop chaud. Et là, c'est malheureusement le cas. Je dois être fatigué, car j'ai curieusement envie de fermer les yeux. C'est pas une bonne idée, mais du moment que je m'endors pas, y'a pas de raison de pas céder aux petits caprices du corps. Ça me permettrait aussi d'attendre que mon café refroidisse.
Alors...
...Fermons les yeux.

Il y a des après-midi, comme celui-ci où je m'ennuie à MOURIR. En réalité, la plupart de mes après-midi je les passe à glandouiller dans l'appartement, ou bien en sortant draguer des nanas. A force, ça devient lassant.
La télévision est allumée, l'ordinateur portable est allumé et posé sur la table basse, quasiment toutes les lumières sont allumées, ça veut tout dire : Ichiru, tu te fais chier.
Bref, histoire de ne pas avoir une facture d'électricité plus grosse que moi à la fin du mois, j'éteins toutes les lumières exceptée celle du salon où je me trouves en ce moment, j'éteins aussi la télé parce que j'estime qu'on ne peut pas glander sur le pc tout en regardant la télé . . . Si? Pas grave, on dira que non.
Je cherche dans mes dossiers "musique", et me décide à mettre "I love Scream Party" du groupe Sug. J'augmente le volume, et attrape un balais. L'appartement est déjà propre puisque quand je ne sais pas quoi faire, je fais le ménage, et quand c'est au tour de Namyon de s'ennuyer, elle nettoie aussi. Ce qui fait que l'appartement est plus que propre. Ça devient presque de la paranoïa d"avoir tout le temps le balais ou l'aspirateur dans les mains.
Après avoir passé le balais dans l'appartement de fond en comble, passé l'aspirateur, fais les poussières et rangé ce qui trainait, je me décide à sortir faire un tour.
J'enfile ma paire de New Rock noirs, ma bonne vieille veste en cuir par dessus un t-shirt uni noir, et un pantalon écossais rouge, et sors, fermant l'appartement à clé derrière moi.
Maintenant je vais où ? C'est bien beau de vouloir sortir, mais encore faut-il savoir où aller? Je laisse donc mes gentils pieds me guider. Je marche, je marche, je ne sais pas où je vais, mes apparemment mes pieds, eux, savent.
Une dizaine de minutes plus tard, je me pointe au Lonely Ghost, je me suis juré que je ne draguerais plus les femmes qui viennent ici. La raison? La dernière fois, je suis tombé sur une folle qui m'a rabaissé plus bas que Terre.
J'entre à l'intérieur du bar, salue les serveuses et les serveurs d'un hochement de tête, et m'éloigne dans le fond du bar, loin des alcooliques.
Un japonais se trouve là, assis seul à une table sirotant un café. Qu'est-ce que je fais? Je vais le voir et je me tape l'incruste, à mes risques et périls, ou bien je le salue vite fait et m'assoit seul à une table? Tentons la première option, si je le gène, je partirais.
Je m'approche de lui en souriant, commandant un bière à la serveuse en passant.

" Je peux m'assoir? "

N'attendant même pas de réponse, je tire une chaise en face de lui et m'y assoit. La vendeuse ne tarde pas à m'amener ma bière, je la remercie et me retourne pour la voir s'éloigner en ondulant des hanches.

Un vent de reconnaissance.

Ais-je bien fait de fermer les yeux? Non, je n'ai pas bien fait. J'avais envie de dormir, un point c'est tout. Et maintenant que quelques minutes sont passées, j'émerge simplement mais durement dans le monde réel.

" Je peux m'assoir? "

J'ouvre les yeux et fixe l'intrus venu se placer près de moi. Il me donne une certaine familiarité. Je l'ai déjà vu, pour sûr. Où, je n'en sais rien. Je passe une main sur mes yeux, et réajuste un peu ma coiffure. Je n'ai pas vraiment le temps de répondre qu'il se décide à se placer en face de moi. Il demande une bière qu'il reçoit plutôt rapidement. Je me contente de l'observer sans répliquer, trop concentré sur cette connaissance.
…
Trouvé. Comment ai-je pu oublier? J'oublie rarement quand on me fout dans la flotte. Et il fait parti de ceux-ci. J'esquisse un sourire en coin et pose mes coudes sur la table, maintenant ma tête entre mes deux mains.
Il observe la serveuse s'éloigner. On dirait un pervers.

-Bonsoir Ichiru. Comment ça va depuis la dernière fois? Tu as bien séché?

Je ne suis plus rageur. On va plutôt dire que je m'y habitue rapidement. Je souris franchement d'un air railleur, comme on dit, à charge de revanche.
Je joue un instant avec ma cuillère et termine mon café, qui a largement refroidi pendant le... peu de temps durant lequel je me suis assoupi.
Il commence à être tard, et mes bestioles doivent m'attendre à la maison. Mais maintenant que je vois un ami, je ne vais pas m'enfuir. C'est logique.
Je penche la tête sur le côté, et ajoute :

-Qu'est-ce que tu fais ici, à cette heure-ci?

Il pourrait me poser la question, mais faute d'être le premier à poser la question, ce sera lui qui répondra. Je m'étire légèrement. Combien de minutes ai-je dormir sans m'en rendre compte? C'est fou. J'ai bien mon portable sur moi, mais j'ai la flemme de le sortir. Voyons... Ichiru, tu va m'aider... alors :

-D'ailleurs, il est quelle heure exactement?

Ça m'intéresse tellement que je ne vais pas en démordre. S'il est trop tard, je vais devoir écourter tout ça en quelques minutes à peine. Je dis ça, mais ça m'étonnerai. Franchement, comme j'ai l'habitude de dire... "ou pas".

" Bonsoir Ichiru. Comment ça va depuis la dernière fois? Tu as bien séché? "

Ren. Comment avais-je pu ne pas le reconnaitre? Enfin si, son visage me disait quelque chose, mais je ne l'avais pas reconnu sur le coup. Pourtant, on avait bien rit la dernière fois au lac. J'avais attrapé un petit Rhume, mais peu importe, j'ai été content de cette après-midi.

" Salut Ren! Je n'étais pas sur que c'était toi. Je vais bien. J'ai attrapé un petit rhume la dernière fois au lac, mais rien de méchant. Et toi, comment tu vas? "

Il joue avec sa cuillère, et termine son café, tandis que moi j'entame ma bière. Une pression bien mousseuse, j'adore ça. Ren penche un peu la tête sur le coté, tout en disant :
" Qu'est-ce que tu fais ici, à cette heure-ci? "

Je repose mon verre, m'apprêtant à lui répondre. J'aurais pu lui demander la même chose, mais comme moi, il devait sans doute se changer les idées. Donc ce que je fais : Je bois une bière assis à une table de The Lonely Ghost avec un ami. C'est plutôt développé ca comme réponse? Aller, vas pour cette réponse là!

" Je bois une bière, assis à une table en compagnie d'un ami. "

Je lui souris. Ce n'étais sans doute pas la réponse qu'il attendait. Il voulait sans doute plutôt dire "Que fais-tu là" dans le sens "Pourquoi tu es là?" Enfin, si vous comprenez pas c'est pas grave, moi je me comprends. Je sais, je sais, je suis super intelligent. Plus intelligent que moi vous trouverez pas! Parce que je suis LE meilleur en matière de neurones! Bref. Je déraille là.

" D'ailleurs, il est quelle heure exactement?
- Tard. Enfin je penses. Il doit être aux alentours de dix-sept heures trente. Mais je n'ai pas pris mon portable et je ne porte jamais de montre. "

Désolé Ren. Et si je trouvais un sujet de conversation? Ah ça y est! J'en ai un : Parlons des flamants roses! Ça a des grandes pattes, ca ne se tient toujours que sur une seule d'ailleurs. On se demande à quoi sert la deuxième. C'est tout rose, c'est maigre, certains les trouvent beau, moi je trouves ça moche. Non, sérieusement j'en sais rien. En ce moment, la communication est plutôt restreinte. Je ne vois pas grand monde, je ne parles donc quasiment pas, Namyon n'est jamais là, alors quand je me retrouves avec quelqu'un, et bien je ne sais pas quoi dire. Alors on va parler d'un truc banale, que deux personnes normales feraient. Tiens! Illumination, une ampoule vient de s'allumer dans ma tête, j'ai une idée!

" Alors, qu'est-ce que as fais depuis notre rencontre au lac? "

Ben quoi? Au moins, ca fait la conversation. On ne va tout de même pas rester plantés là comme deux glandus. On aurait l'air fins. Franchement, le jour où je resterais sans rien dire, les poules auront des dents.

Le vent souffle.

" Salut Ren! Je n'étais pas sur que c'était toi. Je vais bien. J'ai attrapé un petit rhume la dernière fois au lac, mais rien de méchant. Et toi, comment tu vas? "

Comment je vais? Eh bien, je me porte à merveille : les élèves sont sympathiques, mais conscient de bientôt reprendre l'école, alors des fois, on en voit qui boudent et faut leur remettre la "tête à l'endroit", leur dire que ce n'est rien que la rentrée, et qu'il n'y a pas de peur à avoir. Ah franchement, si j'avais eu la chance d'avoir des profs qui viennent me voir quand j'ai des problèmes, je pense que mon éducation se serait vite faite. Enfin...
Au fait, on disait quoi? Ah oui, comment je vais...

-Plutôt bien. Je prépare mes cours tranquillement. Et toi?

" Je bois une bière, assis à une table en compagnie d'un ami. "

Je ris franchement. Il a aussi ce don apparemment. De me faire rire avec une phrase idiote. Pourtant je ne suis pas toujours bon public. C'est un de mes multiples défauts. En attendant, sa remarque me fait bien marrer. J'ai envie de lui dire "merci, c'est gentil", mais je trouve que ça casserai l'humeur. Alors, je pouffe dans ma main et réintègre peu à peu mes moyens. Je lui demande l'heure et il répond :

- Tard. Enfin je penses. Il doit être aux alentours de dix-sept heures trente. Mais je n'ai pas pris mon portable et je ne porte jamais de montre. "

Bon eh bien, Boule de poil (il va me rendre fou) mon cher Ren, tu vas avoir l'honneur de sortir ton portable pour vérifier l'heure, car sinon tu vas flipper tout seul alors qu'il n'y a pas besoin d'en faire tout un plat. Allez hop, et plus vite que ça. Bon... Alors... 19h34 précisément. J'aime la précision. ça me laisse encore du temps. Si j'avais ma voiture dehors, j'aurai pu rester encore plus longtemps. Mais étant donné que je fais le chemin à pied... Quelle m*rde.
Je reste un instant dans cette attitude pensive. Ichiru me sort brusquement de ma stupeur :

" Alors, qu'est-ce que as fais depuis notre rencontre au lac? "

Beauuuucoup de choses. Encore plus que tu ne pourrais l'imaginer. En fait, non... je n'ai pratiquement rien fait. J'ai travaillé, j'ai re-re-re-re-re-(*1000)vu Takeji. J'ai croisé du monde. Des fous, des poltergeist, des femmes bizarres, des élèves pressés de voir arriver les vacances. Et j'en passe certainement. Non, rien de très important.

-On va dire... on va dire que j'ai glandouillé pendant longtemps. Enfin, en dehors de mes habitudes, je n'ai rien fait de très important. Voilà. Et toi? -en m'approchant de lui pour ne pas être entendu de tout le monde- Je ne te savais pas perverti à ce point, au fait.

J'ajoute un petit clin d'œil amical. À vrai dire, je n'ai jamais vraiment été au courant de cette tendance. On va dire qu'en une rencontre, on ne peut pas tout savoir. Après tout, c'est un mec et il s'adresse aux filles. Rien de plus normal.

Y'a une fille dans la rue. Une fille, une femme, un être humain de sexe féminin comme il y en a tant sur Terre au final. D'ailleurs, sachez que, si il y a normalement naturellement plus de femmes que d'hommes sur Terre, c'est actuellement le contraire. Femmes, revendiquez votre position, et faites savoir qu'il faut encore plus vous respecter, en temps qu'espèce actuellement en déclin. Même si ce déclin n'est que minime. Ça fait toujours une bonne excuse pour renvoyer un mâle un peut trop collant: "Désolée, je ne suis vraiment pas sûre de vouloir pousser notre relation... Tu comprends, il n'y a pas assez de femmes pour chaque homme sur Terre, alors je veux être convaincue que mon choix servira la population mondiale, tu vois?". Notez, notez, ça peut toujours servir pour une autre fois.
Revenons en à cette femme. Elle, elle a très bien compris qu'il y a un déficit, et elle en profite. Un peu trop de l'avis de beaucoup d'autres. Dans la fleur de l'âge, elle papillonne de flirt en flirt, de conquêtes en conquêtes, et ça lui plait. Chacun ses hobbies. Si seulement elle prenait la peine de vérifier que ses cibles ne sont pas réservées... Ce n'est pas une vilaine fille vous savez, juste un peu trop oublieuse de certaines choses.
Viendra un jour où du plomb lui sera remis dans la cervelle. Mais c'est pour plus tard, bien plus tard. Aujourd'hui, je suis d'humeur à vous conter sa dernière tentative de drague. Chaque action peut avoir une incidence aux proportions insoupçonnées sur la vie d'autrui. Ayez en conscience, mais n'en devenez pas paranoïaques pour autant. Gardez le surtout en tête pour la suite de cette histoire. Ici, nous n'allons qu'apporter une petite brique à un édifice bien plus grand. Édifice encore à l'état de fragiles fondations. Ne vous en faites pas, tous les bâtiments ont un jour été de simples paquets de ciment et des traits sur des feuilles.
Cette jeune femme donc, fraiche, aux longs cheveux noirs battant sur le haut de son dos à chaque claquement de ses talons sur le sol, avec de beaux yeux noisette pétillants à la couleur relevée par un trait de crayon noir sous chaque œil, marche dans sur la place de Little Angleton. Ce n'est pas une grande amatrice de maquillage, ce qui ne l'empêche pas d'en mettre, bien évidemment. C'est toujours une excellente excuse pour passer plus de temps que de raison dans une salle de bain. C'est bien connu, une femme qui dit "laisse moi cinq minutes pour me préparer", en mettra toujours le triple au minimum. Que voulez-vous, chaque chose doit être apposée avec précision et patience. Ce qui explique que le maquillage pour homme ne connaitra jamais un essor comme celui pour femme. Moi faire preuve de féminisme? Voyons, je reste neutre en tout temps, c'est bien connu.
La jeune femme attire quelques regards sur son chemin. Sans être d'une beauté exceptionnelle, il faudra bien avouer qu'elle reste agréable à l'œil. Elle le sait et en profite, bien évidemment. Aujourd'hui confortablement entourée d'une veste beige des plus simples, et d'un slim bleu foncé, ses pas la guident jusqu'au Lonely Ghost. Ce petit café où travaille Sophia Rush, la gentille serveuse, qui vient directement aborder notre femme. Quelques politesses sont échangées, et voici la belle brune dirigée vers une table. Elle s'y assoit sagement pour le moment, et commence à observer son entourage. Moche, moche, passable, mignon, mignon, sympa, beau, superbe, j'aime bien. Oh, oups vous ne vouliez pas ce qu'elle pense des hommes présents dans la salle? Au temps pour moi.
Il y a un certain nombre de gens aujourd'hui. Pour ne pas dire que le café est vraiment bien occupé. C'est l'heure qui veut ça, et puis c'est un café sympa! Mais on ne me paie pas à faire de la pub pour eux. Dommage, ils ne savent pas ce qu'ils ratent.
Dans ce café, des gens discutent, des gens boivent, des gens mangent, dans un coin ça commence à chauffer, dans un autre on dirait qu'ils ont oublié qu'ils étaient entourés. La brune tourne la tête, ceux qui sont pris et le montrent ne l'intéressent pas. Ses yeux continuent à parcourir la salle, et son regard s'arrête sur une table. A cette table deux hommes. Tous deux japonais à vu de nez. Et surtout, tous les deux à croquer. Un sourire vient distraitement orner ses lèvres rosées alors qu'elle détourne poliment le regard un instant. Dans sa tête, c'est le grand débat. Le blond, ou le chatain? Dur, dur! Ils sont agréables tous les deux. Oh et puis, qu'à cela ne tienne, elle n'a qu'à aller voir les deux en même temps!
Elle se lève donc avec autant d'élégance qu'elle peut y mettre, et avance vers la table des japonais en souriant. Elle imprime a ses hanches un léger balancement, mais pas trop, et tout le monde croira que c'est dû à ses talons, même si ils ne sont pas vraiment très hauts. Un homme la suite du regard, un deuxième aussi, mais aucune importance, ce ne sont pas ses cibles du jour. Arrivée devant la table, elle s'arrête pour contempler les deux jeunes hommes et les saluer:

- Bonjour messieurs, est-ce que je peux me joindre à vous?

Sa voix se veut sympathique, ce qu'elle est au final si on met de côté sa tendance volage du moment. Sans vraiment attendre d'approbation, elle tire une chaise et s'assoit. Sa table est ailleurs, mais les serveurs sont bien occupés, la jeune femme ne fait que s'occuper à son tour pour patienter, non? Personne n'y croit, mais chut.

- Que font deux hommes magnifiques comme vous seuls à une table isolée?

Oh, le isolé est délibérément sorti de sa bouche. Le principe même de prendre une table isolée est de, justement, vouloir s'isoler. Notre femme les taquine ouvertement. Bientôt, elle leur dira de mettre les mains sur la table, vous verrez. Cela reste de la taquinerie, elle pense toujours à repartir au bras de l'un des deux. Quoi que... Et pourquoi pas des deux en même temps? L'originalité, une fois de temps en temps, elle n'est pas contre.

Ren se mit à rire de ma réponse, et je me joins à lui. Pour le peu que je le connaisse, Ren à l'air d'être quelqu'un de bien, de fiable. Je penses pouvoir lui faire confiance, ce doit être un bon ami.
Une jeune femme entra dans un bar, perchée sur des talons. Elle était belle, tellement belle que toute mon attention se portait sur elle ( Notez que n'importe quelle jolie fille attirerait mon attention ). De longs cheveux noirs tombaient en cascade sur son dos, ils se balançaient de droite à gauche à chaque pas qu'elle faisait. Ses grands yeux noisettes semblaient indéchiffrables, et elle était vêtue d'un simple jean slim bleu foncé, et d'une veste beige, reposant sur ses épaules.
Elle nous lança un bref regard en marchant vers nous accompagnée de la serveuse qui la plaça à une table.
Ce fut Ren qui me sortit de mes pensées.

" On va dire... on va dire que j'ai glandouillépendant longtemps. Enfin, en dehors de mes habitudes, je n'ai rien faitde très important. Voilà. Et toi? -en m'approchant de lui pour ne pasêtre entendu de tout le monde- Je ne te savais pas perverti à ce point,au fait. "

Il me fit un clin d'œil, et je lui répondis en souriant.

" Et bien maintenant tu le sais. Je suis certain que toi aussi tu la trouves canon. "

Je lui fis un clin d'œil à mon tour.
Je me retournais vers la femme qui balayait la salle du regard. Elle s'arrêta à la hauteur de notre table, et souriant, elle se leva, ondulant des hanches pour venir à notre rencontre. La dernière fois qu'une femme avait fait ça, c'était Natasha, et ça ne s'était pas spécialement bien terminé. Je devais me méfier, rester sur mes gardes. Mais quand une femme vient vous voir, en vous souriant d'un air dragueur, vous ne pouvez pas résister. Avouez.

" Bonjour messieurs, est-ce que je peux me joindre à vous? "

Je me levais, et tirais la chaise en déclarant :

" Je vous en prie, asseyez-vous. "

Je souris à Ren. S'il voulait se la mettre dans la poche, qu'il se réveille, mais il n'avait pas vraiment l'air dragueur, mais plutôt solitaire, voir renfermé. Malgré tout, il restait un très bon ami.
" Que font deux hommes magnifiques comme vous seuls à une table isolée?"

Magnifiques? Ah Ah, elle aurait été mieux de dire directement qui elle voulait emmener dans son lit. A moins qu'elle nous veuille tous les deux? Personnellement, je ne suis pas spécialement pour, mais pas contre non plus. Encore une fois, un clin d'œil à destination de Ren. Aller quoi, je vais vraiment être obligé de le dévergonder? S'il le faut, et bien je le ferais. Mais j'aimerais autant qu'il se dévergonde par lui même. Tiens, Ren à toi de jouer, tu vas répondre à sa question, t'as pas le choix c'est comme ca!

" Alors ma jolie, qu'est-ce que tu fais ici? "

Un sourire charmeur s'élargit sur mes lèvres. Désormais, Ren et Moi étions Rivaux , tout en restant potes bien sur.

Apparition.

Suite à ma remarque, Ichiru se dépêche d'enchaîner avec ces petites phrases :

" Et bien maintenant tu le sais. Je suis certain que toi aussi tu la trouves canon. "

De qui? De quoi? C'est quoi cette remarque? Je suis pas du tout là. Alors disons que... je me contente doucement de suivre son regard...pour me retrouver à fixer une jeune se placer devant le bistro et rouler doucement des hanches jusqu'à nous. Allons bon, les emmerdes commencent. Avec Ichiru dans le coin, je sens que ça va mal finir. Peut-être que le bon Dieu m'a en rogne et qu'il veut me punir, qui sait. Je ne suis pas croyant, mais tout porte à croire que je le suis. Psychologiquement, en tout cas. De toute façon, la religion, c'est du matraquage. Comme l'école. Toute notre vie est basé sur le matraquage continuel et perpétuel de notre cerveau. En s'en fout, et je dérive encore du sujet. Ce que mon esprit est à l'ouest aujourd'hui. J'suis sûr que c'est à cause de Takeji tout ça. Il me matraque lui aussi. Maintenant, je pense comme lui.
Bref, la jolie dame -je dois l'avouer- s'approche de nos personnes et demande gentiment :

" Bonjour messieurs, est-ce que je peux me joindre à vous? "
" Je vous en prie, asseyez-vous. "

Ichiruuu, c'est quoi cette attitude? Si tu veux, les chambres sont à l'étage. Je soupire doucement et joue nerveusement avec mon collier. Il émet un petit cliquetis métallique pratiquement inaudible. Je le lâche quelques secondes plus tard, au moment même où la femme demande :

" Que font deux hommes magnifiques comme vous seuls à une table isolée?"

Ben pourquoi tu réponds pas du tac au tac comme tu l'as fait? Moi, ça m'intéresse pas, mec. Je suis pas de nature dragueur, et mon centre d'intérêt en est bien loin. Je ne suis pas "coincé" pour autant, mais disons que j'affectionne des choses plus intéressantes. Et je garde le reste pour moi, parce que même dans les pensées, on n'est pas à l'abri. 'spèce de voyeur. Ichi, si tu veux qu'il y ai une quelconque bataille pour une conquête de ce genre de fille, tu peux te brosser dans le sens du poil. Parce que je ne compte pas me dém*rdouiller à faire la guerre. Puisqu'il n'a cependant pas l'air de vouloir répondre -parce que je suis sûr qu'il le peut facilement-, je prends cela sur mon compte, et répond d'un air entendu :

-On... discutait. Tranquillement.

Oh, la réponse. Franchement, je m'aime. Y'a pas plus direct, synthétisé et véritable. Par contre, je n'apporte pas beaucoup d'informations. Mais je réponds à une question, c'est pas comme si je faisais la discussion. Et puis, Ichiru à l'air de la dévorer limite du regard. Elle peut amplement se satisfaire sur son compte. Ils peuvent aussi se faire la discussion sans que j'ai à ouvrir la bouche. C'est tout aussi bien. Ça me fait du théâtre. C'est appréciable.

" Alors ma jolie, qu'est-ce que tu fais ici? "

Allons bon, espérons que ça ne tournera pas trop vite à de l'eau de rose.

Alors, alors, premier bilan? Elle a pris la bonne table. Enfin, à moitié. L'un des deux semble intéressé pendant que l'autre semble complètement inintéressé. Pas le moins du monde, même pas un coup d'œil appréciateur. Pour notre brune, ça peut vouloir dire deux choses. Ou il a une copine à laquelle il tient pas mal, ou il est gay. Au choix. Dans tous les cas, ça semble mal engagé. Ce qui ne l'empêchera pas d'essayer, bien entendu.

-On... discutait. Tranquillement.

Ah oui? Eh bien, continuez donc à discuter tranquillement. Avec la fille en plus. Elle peut tenir une conversation intéressante aussi, quand elle veut. Enfin, avant ça elle va tenter sa chance avec celui qui la dévore ouvertement du regard. Hmm, elle ne repartira peut être pas seule d'ici, qui sait. Suspense... Même si définitivement, ça lui plairait bien de repartir avec les deux. Aujourd'hui, c'est comme ça et pas autrement.

- Alors ma jolie, qu'est-ce que tu fais ici?

Elle te drague, ça se voit pas? Ok, ok, j'arrête de donner mon avis. Reprenons la narration. Sous la table, elle croise une jambe sur l'autre, frôlant délibérément au passage chacun des deux hommes. Bien entendu, son visage n'en laisse rien paraitre. C'est un ange, tout le monde le sait. Cependant, tout le monde sait aussi qu'elle l'a fait exprès. Mais chut, ne le lui dites pas.

- Je tue le temps.

Façon plus ou moins directe de dire qu'elle n'a rien de prévu dans les prochaines heures. Elle envoie un sourire charmeur aux deux hommes, sans en faire trop. Faudrait pas tomber dans le cliché non plus. Alors, toujours par rapport au premier bilan, mine de rien ça l'embête que l'un des deux lui résiste. Il ne montre pas le moindre intérêt! Même pas ce petit sourire poli et relativement hypocrite employé par les gens qui sont dérangés par d'autres sans oser le leur dire. Ou juste un signe de reconnaissance.

- Vous êtes plutôt mignons tous les deux.

Allez y, tentez votre chance elle ne dira pas non. Pour une fois que l'assurance de ne pas recevoir de refus est là, personne n'en profite. Enfin, ce n'est pas vrai, l'un des deux est bien parti pour en profiter. Mais pas le deuxième. Décidément, celui là revient tout le temps. Ah, bon, il va falloir le bouger un peu! Peut être qu'il a juste besoin d'une motivation plus importante. La jeune femme échange un regard presque complice avec l'asiatique blond, avant de se rapprocher du non-motivé.

- Puis-je savoir quels sont vos prénoms messieurs?

Elle dépose l'un de ses bras sur la table, en touchant la main du plus âgé des deux. Ils sont vraiment proches. La jeune femme n'aurait qu'à se tourner, à attraper le menton de l'homme et elle pourrait l'embrasser en se penchant un peu. Alors, est-ce qu'il va réagir cette fois?

Ren ne répondit pas du tac-au-tac que je l'avais fais quelques minutes auparavant. Il semblait attendre que je répondes. Et bien, il pouvait attendre des années comme ça, parce que je n'avais absolument pas l'intention de répondre à sa place. Mais il finit tout de même par remarquer que la fille et moi attendions une réponse, alors il répondit, d'un air entendu.

" On... discutait. Tranquillement. "

Reeeen! T'es en train de foutre en l'air une chance de repartir avec cette fille bordel! Vas falloir que tu te rattrapes. Et franchement, j'ai hâte de voir comment tu comptes t'y prendre. Je lui demande ce qu'elle fait ici, et elle répond, d'un air innocent :

" Je tue le temps. "

Un air vraiment très, très innocent, mais si on approfondit nos recherches, on sait tous qu'elle n'est pas innocente et qu'elle sous-entendait quelque chose. Mais quoi? Qu'est-ce qu'une femme comme elle viendrait faire seule dans un bar. Bon encore, qu'elle y vienne seule, c'est son problème, ça ne regarde qu'elle, mais pourquoi est-ce qu'elle est venue s'asseoir à notre table? Je ne sais même pas pourquoi je me pose cette question puisque je connais déjà la réponse. Elle est tellement évidente que sur le coup, je n'y ai pas spécialement pensé.
La grande brune nous jeta un sourire charmeur, sans pour autant qu'il soit forcé.

" Vous êtes plutôt mignons tous les deux.
- Tu nous l'as déjà dis, mais merci. "

Elle se rapprocha de Ren en me lançant un regard qui pourrait presque sembler complice. Qu'avait-elle l'intention de faire à Ren? Mollo quand même, on ne force pas mes amis quand ils ne veulent pas. Les amis, c'est sacré, on n'y touche pas sans leur consentement. Mais je n'ai pas l'intention de lui dire tant qu'elle ne tente rien, alors elle doit sans aucun doute continuer à penser que je vais l'aider à se rapprocher de Ren, mais elle rêve.

" Puis-je savoir quels sont vos prénoms messieurs?
- Ichiru. Je souris, en désignant Ren de la main. Et lui c'est Ren "

La jeune femme pose un bras sur la table, effleurant au passage la main de Ren, a qui je lance un regard à peu près indéfinissable, avant de déclarer d'un air joyeux.

" Je vais nous chercher trois verres de bière, je vous laisse tous les deux! "

Ca allait être l'occasion pour Ren d'avoir la femme pour lui seul.
Je me levai de ma chaise en souriant à mes deux amis, et me dirigeais vers le bar, en gardant tout de même un oeil sur eux, histoire de surveiller que l'atmosphère ne chauffe pas trop. Mais je n'ai sans doute aucune raison de m'inquiéter, Ren n'a pas l'air de draguer des filles qui viennent s'asseoir avec lui dans un bar.

Flemme ou retraite?

La jeune femme ne se lassa pas de répondre avec un air plutôt charmeur à la réponse de mon ami. Franchement, plus ça va, plus je me demande comment notre petite entrevue va terminer. Si je les gênent, qu'ils me le disent, je serais plus qu'heureux de quitter ce bar sur le champ. Le seul problème, c'est que ma résistance apparente provoque l'effet contraire souhaité. La jeune femme répond :

" Je tue le temps. "

J'aurais pas remarqué. Pourquoi ne se contente-t-elle pas d'Ichiru. À le voir la dévorer des yeux, je suis sûr qu'il meurt d'envie de partir main dans la main avec elle. C'est un dragueur et une dragueuse, ils ne sont fait que pour s'entendre. Quoique la liste d'amant des deux personnes risque d'être longue. Bref, c'est pas le sujet.
Je les observe doucement d'un œil distrait, sans montrer un quelconque intéressement pour les deux tourtereaux en plein élan de batifolage. Ça me dégoûte un peu. Je ne suis pas du genre à faire de l'histoire d'un jour. C'est plutôt à la longue durée. Quoique. Je me souviens que ma plus longue relation a durée quelques mois, 5 au plus.

" Vous êtes plutôt mignons tous les deux.
- Tu nous l'as déjà dis, mais merci. "

Je relève la tête. Si en plus elle se répète, ça n'ira pas bien loin. Je réfléchirais bien au moyen de me débarrasser de la jeune femme, même si ce n'est pas très gentil. Un petit soupir. Comment vais-je faire? La femme jette un regard complice à Ichiru. Qu'est-ce que je vais faire? Je me le demande vraiment. Je me pose véritablement cette question. D'autant plus qu'elle commence à toucher ma main. Désolé, jeune fille. Enfin, je ne connais pas ton âge, mais tu est certainement plus jeune que moi, et même si ce n'est pas le cas.... On s'en fiche. J'inspire.

" Puis-je savoir quels sont vos prénoms messieurs?
- Ichiru. Et lui c'est Ren "

Ouais, je suis Ren. On peut pas trouver quelqu'un d'autre qui s'appelle Ren dans les environs. C'est totalement impossible et inimaginable. Bref. Eh, eh, eeeeeh, Ichiru, où tu vas comme ça? Tu t'amusais bien, tu veux me faire chanceler sous le poids de la responsabilité ou quoi? Nan! Ne t'en vas pas, comment vais-je faire sans toi?

" Je vais nous chercher trois vers de bière, je vous laisse tous les deux! "

Ouais, c'est toujours ce qu'on dit. Et je ne bois pas de bière, alors ça sera sans moi. Pas question que je commence à me bourrer la gueule. Ça pourrait devenir... Hum, laissons. Je vous réserve la surprise pour plus tard, si un tel jour existe. Personnellement, ça ne m'est arrivé qu'une seule fois et... Nan, je garde le suspense. Alooors. Maintenant que je suis seule avec elle, elle va certainement commencer à me faire la cour. Ou bien abandonner, ce qui serait largement plus intelligent -car sa cause est perdue d'avance, je vous l'assure- et ne lui ferait pas perdre son temps.
Bon, il va falloir commencer à parler, non? Mais quoi dire, quoi faire?

-Et votre nom, c'est? -Je m'adresse ensuite à Ichiru, par-dessus l'épaule de la jeune femme- Laisse ma bière de côté, je ne bois pas souvent d'alcool.

Voilà, j'espère qu'elle n'en espère pas plus. Je veux bien faire connaissance, mais pas à ce point. Vraiment, je me demande ce qui pousse la jeune femme à s'intéresser autant à moi. Si elle est venue pour tuer le temps, j'ai malheureusement bien peur pour moi.

D'un oeil, je les observes, tout en attendant que le barman me serve les trois bières sur un plateau. Profitez-en les amis! C'est moi qui paie, c'est cadeau. Mais ne vous faites pas trop d'illusions, ce ne sera pas tous les jours comme ça, croyez -moi. Je remarque Ren en train de dire quelque chose à la jeune femme, puis il me lance par dessus l'épaule de cette dernière :

" Laisse ma bière de côté, je ne bois pas souvent d'alcool.
- T'inquiètes Ren, pour une fois, tu vas faire une exception! T'as pas le choix. "

Le barman me tend un plateau où trônent trois pressions. Logiquement, se sont les serveurs et les serveuses qui amènent les boissons et tout, et tout, mais comme au Lonely Ghost il y a toujours du monde, bref.
Je reviens à la table et pose le plateau, tout en prenant mon verre et en posant mes lèvres dessus, je bois une gorgée et déclare :

" Servez-vous! Elle est excellente ... Vous parliez de quoi? "

Je sais, je sais, il n'y a aucun rapport entre mes deux phrases. Et non, détrompez-vous, je n'ai pas forcé sur l'alcool, je suis toujours comme ça, mais on s'en fout.
Je prends un verre et le pose devant Ren.

" Allez, rien qu'un petit verre, pour me faire plaisir! "

S't'euplait, s't'euplait! De toute manière, il n'a pas le choix. Il va boire ce verre et puis c'est tout! J'ai toujours le dernier mot, alors aujourd'hui aussi je l'aurais.
J'attrape le troisième et dernier verre, puis le tend à la jeune femme en souriant.
Je ne m'en suis pas encore rendu compte mais ... Mon verre est déjà vide! Oh la la cul-sec c'est pas bien. Y a pas meilleure façon de ne plus tenir debout au bout de deux verres. C'est comme boire de l'alcool avec un paille. Bref. Je vais pas rester sans rien tout de même, ce ne serait pas poli de laisser mes amis boire tous seuls.
Sur ce, je fais signe au bar de me ramener quelque chose d'autre à boire ... un whisky tiens!
Quelques minutes plus tard, il arrive avec un verre à la main qu'il me tend, et remporte mes deux verres de bière vides. Ren et la femme n'en sont qu'à leur premier verre ... Il va falloir que je me calme, sérieusement.
Je repenses à ce que Ren à dit tout a l'heure "Je ne bois pas souvent d'alcool" Héhé, pas souvent ou jamais? Pas de chance mon gars, ce soir, tu vas être obligé d'en boire au moins un! Et tu laisseras pas une goutte dans le fond!

J'entendis Ren soupirer. Un problème? Je crois qu'en fait, le seul soucis à cette table c'est l'alcool. Mais put*a*n mec, quand est-ce que tu vas comprendre qu'avec moi t'échapperas pas à ce malheureux verre? Regardes, il boude, il est triste parce que tu ne l'aimes pas ...

" Ce n'est pas un petit verre. Et arrête de te gaver comme ça, tu vas finir bourré comme un coin.
- Mais si c'est un petit verre regarde! "

Je prends son verre et en vide la moitié d'une traite. Alors Ren, qui est-ce qui a raison maintenant? Aller, bois!
Je lui redonnes son verre, et attrape mon Whisky, remarquant au passage qu'il boit une gorge de sa bière. Victoire! héhé je le savais, je le savais! J'ai gagné! Aller maintenant tu bois tooooooout!
Non non, je ne suis pas bourré je vous dis! Ni même un peu éméché, mais apparemment c'est pas ce que pense Ren puisqu'il attrape mon verre en déclarant d'un ton dur :

" Mais arrête de boire. J'ai pas envie de te ramasser à la petite cuillère en sortant.
- Mais Reeen! Faut le dire directement si tu veux boire du Whisky toi aussi! Mais d'abord, tu vas finir ta bière, parce que ca coûte cher, et que je ne jettes pas mon argent par la fenêtre! "

La jeune femme semble ... ailleurs. Il faut dire que l'on ne fait pas beaucoup attention à elle, mais elle ne s'implique pas non plus dans la conversation. Elle n'a pas l'air de nous vouloir, ni moi, ni Ren, ni même nous deux dans son lit, sinon elle insisterait. Enfin, c'est comme ca que ca marche normalement, mais après, reste à voir si elle est normale ou bien si elle à quelque chose dans son cerveau qui ne se trouve pas là où il devrait être : Comme moi par exemple. Vous voyez, tout ne doit pas tourner bien rond dans ma tête, et je l'avoue. J'en suis conscient.
Je me penche un peu sur le côté pour voir Ren de profil. Ne me demandez pas pourquoi, j'en sais rien ... Oh Ren tu sais que tu es mignon de profil aussi?
Aaaah ! Foutue chaise! Je suis trop lourd? C'est pour ça que tu as voulu me foutre par terre hein? Aller avoue! Je te maudis! Tu vas voir, tu vas mal finir ta vie! Tu vas finir ta vie dans le lit de Bambi! ... Non, vous vous trompez, c'est pas moi qui viens de dire ça.
Aller Ren! Rends-moi mon verre! De toute façon, je ne te demandes pas ton avis : La preuve, le verre est passé de tes mains aux miennes, de mes mains à mes lèvres, et pouff! D'une seule traite mon verre est vide. Magique! On dit toujours la "magie de Noël" Noël, c'est bientôt! Enfin, dans deux mois, mais c'est bientôt quand même!
Ah et au fait, détrompez-vous, je n'ai pas trop bu, c'est juste que la chaise a une dent contre moi donc du coup elle veut me faire tomber par tous les moyens possibles!
Je fixes Ren dans les yeux, tout en déclarant.

" Tu sais que t'as de beaux yeux Ren? Et aussi, tu sais que j'aime bien être ici avec toi? "

En fait, j'aime toujours venir m'amuser ici, mais avec Ren, et ben c'est encore mieux, parce que de face comme de profil, Et ben Ren il est mignon!

Bourré ou saoul, deux mots bien dangereux.

- Mais si c'est un petit verre regarde! "

Que je regarde... Eh, tu fais quoi encore? Pourquoi tu bois la moitié du verre? Tu cherches à justifier l'envie irrésistible d'alcool, par cette petite phrase? Non, je te sortirais de là avant que ça n'aille plus loin. Mais je ne vais pas être bourré pour autant. Je réplique furieusement, et lui chipe son verre de whisky.

- Mais Reeen! Faut le dire directement si tu veux boire du Whisky toi aussi! Mais d'abord, tu vas finir ta bière, parce que ca coûte cher, et que je ne jettes pas mon argent par la fenêtre! "

L'argent, ce n'est pas ça qui me manque. Si tu veux, je peux me la payer toute seule. Alors, c'est vraiment pas le problème. Non, mais t'a englouti combien d'alcool en si peu de temps? J'espère que tu ne comptes pas conduire en sortant. Parce que là, je te jure que je te raccompagne.
Ichi se décale subitement sur sa chaise, et me prend le verre des mains, finissant ce dernier d'un seul coup. C'est pas bon de boire cul sec. Vous allez voir, bientôt il va...
... Tomber de sa chaise. J'aimerais bien pouvoir terminer mes phrases avant que les actions ne le fassent. Je me relève brutalement et m'enquiers de sa santé.

-Ça va? Tu devrais sérieusement penser à arrêter de...
" Tu sais que t'as de beaux yeux Ren? Et aussi, tu sais que j'aime bien être ici avec toi? "

Oh la doucement avec ça. Je deviens rapidement pivoine quand on me fait de tels compliments. Le problème, c'est que ça colle pas. Je devrais plutôt rougir pour une fille qui me dit ça. Pas pour un mec. Surtout lui, qui s'amuse pas mal avec les relations. Alors, le problème est de savoir: Pourquoi j'ai rougis?
Je me rassoit sur ma chaise. Nan, attendez, y'a un gros problème. Dans le genre, big de chez big. Soit je suis déjà bourré, ce qui n'est apparemment pas le cas, puisque je la place de penser. Soit... Soit... Ouais, mais nan, même pas la peine. Je dois être fatigué. Et puis, il faut dire qu'il m'a pris sur la surprise. Et je me souviens que Takeji rougissait aussi quand je lui faisais des compliments. Alors, on a un autre problème. Pourquoi, j'ai pensé à ÇA en premier lieu?

Je m'éclaircis la gorge pour ne pas trahir un semblant d'émotion. Puis, je croise mes bras, et m'enfonce dans la chaise. D'un air presque grognon, je réprime brutalement.

-Tourne ta langue neuf fois dans ta bouche et répète-moi ça. Tu es saoul. Et je n'aime pas qu'on se fiche de ma tête.

Je pense que je vais m'énerver si il s'amuse avec ces choses-là. De toute façon, je vois d'ici venir l'orage. Et quand je suis énervé, je prends tout ce qui me tombe sous la main. Là, c'est la verre de bière. Cul sec. Ça revient à deux verres. Pas encore assez pour me faire voir trouble, ni m'empêcher de conduire. Mais ça peut déjà me faire dire des conneries. On dit qu'on dit ce qu'on pense quand on est bourré. Moi, j'y crois pas. C'est idiot. Oh, et puis, la bière, c'est pas un alcool fort. Le whisky par contre... Boire d'un seul coup, sans avoir mangé... C'est dangereux pour la santé.

-Tu ne crois pas que tu devrais rentrer? Je peux te raccompagner, si tu veux.

Et mince, son phrase me revient en tête. Non, mais si je suis persuadé qu'il est saoul... Pourquoi ça me fait autant... d'effet?

Oh Ren pourquoi tu rougis? C'est bon, ce n'était qu'une phrase parmi tant d'autres, ça ne signifiait rien du tout ... ou si. Bref. Il faut que t'arrêtes de tout prendre au sérieux mec!
Mon ami s'éclaircit la gorge, et me réprimande d'un air grognon :

" Tourne ta langue neuf fois dans ta bouche et répète-moi ça. Tu es saoul. Et je n'aime pas qu'on se fiche de ma tête.
- Alors Ren-chéri, d'une, on dit sept fois et pas neuf, de deux je ne suis pas saoul, et de trois je ne me moque pas de toi. "

Et un grand sourire innocent pour conclure tout ça. Zeeeen Ren, détends-toi ça ne te fera pas de mal.
Oh et puis en y repensant, mon verre est vide, j'ai soif moi! Non non non, je ne suis pas alcoolique, ca fait juste un baille que je n'ai pas fais la fête, alors une petite soirée, ce n'est pas ca qui va me faire replonger. Et puis je ne suis plus un gamin, mes conneries d'ado' c'est fini, mortes et enterrées!

" Tu ne crois pas que tu devrais rentrer? Je peux te raccompagner, si tu veux.
- Nan attends Ren, ça fait super longtemps que je me suis pas autant amusé, alors on va pas déjà partir. Et puis je t'aime bien, tu ne vas pas finir la soirée tout seul a te faire chier chez toi! "

Sur ce, je me lève, avant que Ren n'ait le temps de dire quoi que se soit. C'est pas tout, mais il fait chaud ici, et j'ai soif! Je recommande un verre au barman qui me dit que j'ai déjà assez bu. Aller mec, fais pas le c*n, un seul, juste un seul petit verre de Whisky.
Et comme toujours, c'est moi qui gagne et qui repart m'asseoir à ma table, verre à la main. La fille est toujours assise, là, au bout de la table, son verre posé devant elle. Elle ne dit plus rien, elle a l'air de s'ennuyer à mourir et mon petit doigt me dit qu'elle ne va sans doute pas tarder à s'en aller. C'est vrai quoi, quel est l'intérêt de rester quelque part quand on s'ennuie? autant partir, moi je vous le dis!
Je commence tranquillement à siroter mon verre, cette fois, je n'ai pas l'intention de le boire cul-sec. Je n'ai pas envie de finir étalé par terre et ne plus être conscient de mes actes. Je le termine, et me penche en avant, effleurant la main de Ren, jouant avec mes doigts sur la table. Je lève les yeux pour les plonger dans le regard clair de Ren.

" Tu sais, tout à l'heure, j'étais sérieux. "

... Ou pas. Si je n'avais pas autant bu, je saurais que je ne suis pas tout à fait lucide.
Je me penche alors légèrement en avant et attrape l'avant bras de Ren pour l'approcher de moi. Je colle mes lèvres contre les siennes, en laissant ma langue s'échapper pour jouer avec la sienne, puis, rompt le baiser à peine quelques secondes après.
Ooh pauvre Ichiru, si tu savais ce que tu viens de faire ...

Situation plutôt gênante et dilemme étouffant...

Il me gêne beaucoup. C'est qu'on est... dans un bar... et qu'il est plutôt bourré. Et puisque je ne le suis pas, je me rends compte de ses bêtises... je ne fais que les subir. Il faut que je lui fasses comprendre qu'il n'est pas lui-même actuellement... Mais comment? Que dire?

- Alors Ren-chéri, d'une, on dit sept fois et pas neuf, de deux je ne suis pas saoul, et de trois je ne me moque pas de toi. "

Ichiiiii, arrête de délirer. C'est mauvais pour ta santé. C'est déjà très dangereux de boire autant, mais si en plus, tu racontes de conneries à tout bout de champ, ça n'arrange rien. Dans ton état, tu pourrais au moins comprendre ce que moi j'éprouve, partagé entre une drôle de sensation indéfinissable, et un sentiment de moquerie profonde. Pas pour lui, la moquerie, mais tout simplement pour moi. De réagir autant à un homme aussi saoul.
Vous croyez qu'il faut le faire rentrer? Oui, moi je crois que c'est la meilleure chose à faire. Mais, le problème, c'est que la personne en question ne le souhaite pas. Et ça n'arrange guère cet état.

- Nan attends Ren, ça fait super longtemps que je me suis pas autant amusé, alors on va pas déjà partir. Et puis je t'aime bien, tu ne vas pas finir la soirée tout seul a te faire chier chez toi! "

Tu es saoul! Comment tu peux parler de t'amuser?! C'est l'alcool qui te monte à la tête, ma parole! C'est plus grave que je ne le pensais! J'en suis persuadé, et je continue à hésiter. Comme une sorte de révélation qui ne devait pas être révélée. Je n'en laisse rien paraître. Du moins, j'essaye de ne rien dire ou faire qui pourrait trahir ma pensée, certes ici plutôt flanchant.
Ichi se lève, et fonce chercher un autre verre de whisky. Mais bon sang, arrêtez-le, il va terminer sur la paille, si ça continue. Et après, c'est moi qui devrait payer le litre d'alcool qu'il a ingurgité. Ça se trouve, il fait tout ça pour que je me concentre justement sur ses paroles, et non sur ses actes.
Quoique, j'aurais préféré que ça s'arrête à de simples paroles. Et puis, et puis, il y a cette fille là, qui ne bouge toujours pas, qui commence à me faire peur. Elle doit se faire de drôles d'idées sur nous deux... Ça se trouve, elle nous pense... gay? Oh my god. It isn't possible. Dear Ichi, please stop it!
Oui, arrête ça! De boire, de faire l'idiot, de... tout quoi!
Et d'ailleurs, il t'arrive quoi? Nan, t'approche pas, reste prostré sur ta chaise, moi, je t'observe de loin.

" Tu sais, tout à l'heure, j'étais sérieux. "

Et moi, je pense être encore plus sérieux que toi, actuellement en tout cas. Je en sais ce que produit l'effet de l'alcool chez toi, mais tout ce que je sais, c'est que tu fais le guignol. Et ça me suffit amplement. Et puis... Et puis... Pourquoi on me laisse jamais finir?
Ichi me saisit l'avant-bras. Mec, t'es trop proche de moi, tu sens le whisky à plein nez. J'aime pas les ivrognes. Et... C'est comme si un voile rouge obscurcit mes yeux, tellement la chaleur envahit mes joues. Ichiru...
Ichiru... Tu... as... un... problème...?
Si c'est le cas, tu peux me parler, t'es pas obligé d'être aussi... réactif. Genre... que tu m'embrasses, voir que tu me roules une pelle en public. Tu te rends compte de ce que tu fais là? Ce que tu me fais subir contre mon gré? Que tu me fais avoir des idées auxquels je n'aurais jamais songé? Que j'en arrive à me poser des questions idiotes, pour occuper mon esprit à se concentrer sur ces mêmes choses, et évacuer ainsi le rouge qui comble mes joues? On dirait une fille. Une fille qui reçoit un aveu auquel elle ne s'attendait certainement pas. Qu'elle est trop contente pour savoir faire autre chose que rougir? Moi, je vous dis, c'est ce que je ressens actuellement.

-Ichiru.

Oui, j'ai à te parler. Parce que si je ne te le dis pas maintenant, ça ne risque pas de marcher. Parce que je risque de perdre tous mes moyens. Parce que c'est si fort que je n'arriverai pas à le stopper. Parce que je profite du fait que tu sois saoul pour te le dire.

-Répète-moi cette phrase clairement, sinon, je ne te croirais pas. Donne-moi une seule bonne raison de croire que tes actes et tes paroles sont sincères, et que tu n'es pas tout simplement en train de perdre le contrôle de toi-même.

Pourquoi je cherche autant de justification? Pourquoi ça me paraît insensé alors que c'est possible? Pourquoi est-ce que je me tortures l'esprit avec ces questions? Pourquoi est-ce que j'ai tant envie... d'y croire? Mec, je te parle. Je crois que t'as un sérieux problème.
Dans le genre qu'on appelle « baiser révélateur »... si vous voyez ce que je veux dire.

" Ichiru
- Yep? "

Bah alors Ren! Fais pas cette tête d'enterrement! On fait la fête là alors fais pas comme si tu venais de perdre ta mère, ou n'importe qui d'autre d'ailleurs.

" Répète-moi cette phrase clairement, sinon, je ne te croirais pas. Donne-moi une seule bonne raison de croire que tes actes et tes paroles sont sincères, et que tu n'es pas tout simplement en train de perdre le contrôle de toi-même. "

Analyse de la phrase ....... Terminé!

" Putain Ren! Prends pas cet air d'enterrement! Et puis d'abord, de quoi tu parles? Tu as crus que ce que j'ai fais signifiait quelque chose pour moi? Et bien peut-être ... ou peut-être pas. "

Je souris comme si j'étais un gamin. Non. Petite rectification : Je suis un gamin. C'est pour cette raison que je me lève en titubant, et vais me planter dans le milieu du bar, manquant de tomber à plusieurs reprises. Je me racle la gorge et tape dans mes mains pour attirer l'attention de tout le monde, bien que je n'avais absolument pas besoin puisque tout le monde me regardait déjà. Quand on est bourrés, on devient célèbres, d'un coup, comme ça : poooouff!
Je disais donc que tous les regards se tournent vers moi, y compris Ren, et ils me fixent tous les yeux écarquillés lorsque j'annonce à tout le bar (Sachez tout de même que tout le monde s'en fout!) :

" Bonjour, bonjour tout le monde! Vous savez quoi? Ren et moi, on est gay, on est heureux, c'est comme ça, c'est la vie. Et ce soir, ce ne sera pas la première fois qu'on fait ... enfin vous voyez, quoi! "

Peut-être que je viens de dire quelque chose que je n'aurais pas du dire ... J'en sais rien je ne m'en souviens même plus de ce que j'ai dis. Ooh misère, aurais-je Alzheimer? Nan, impossible, ce truc là frappe à la quarantaine, et j'ai que vingt ans, encore vingt ans avant d'avoir atteint l'âge préféré de la maladie. Bref.
A voir la tête de Ren, je crois que j'ai dis quelque chose alors que j'aurais mieux fait de me taire. Les gens se regardent, et finissent par éclater de rire. Oouuf. Ca ne devait pas être si grave alors.
Je retournes m'asseoir, longeant les tables et titubant en accompagnant les autres clients dans leur partie de fou rire. Ici, il n'y a que Ren qui ne rit pas, mais ça m'est égal. Quoi que, quand vous avez quelqu'un en face de vous qui limite fait la gueule c'est pas terrible. Ben Rennn? Quelque chose me dit que t'es soit énervé soit vexé ... Pauvre Ren. Je sais que ce que je lui ai fais, mais il est pas content le garçon!
Ren finit par décider de me raccompagner jusqu'à l'appartement. Nous nous quittons dans sa voiture, après un léger baisé déposé sur ses lèvres je sors et traverse la route sans même regarder s'il y a des voitures. Ichi : T'es suicidaire... ou pas. N'empêche que je me suis même pas fais bouler!
Je jettes en regard derrière moi voyant Ren repartir avec sa voiture. Aller, dernière étape : Monter jusqu'à l'appart et je serais sauver. Courage mon lit m'ouvre ses bras.
Dernière étape : Affronter Ren alors que j'aurais totalement perdu la mémoire! Mais ca c'est pas pour tout de suite. Avant, je vais prendre un doliprane et dormir.