Le titre est absent, laissez lui un message

Ouvrez un dictionnaire/lancez Wikipédia, cherchez Écosse dedans. Vous tomberez sur ça: l'Écosse est un pays situé au nord-ouest de l'Europe et qui fait partie du Royaume-Uni (...) Le climat de l'Écosse est un climat tempéré océanique. Les précipitations sont abondantes. En hiver, il y neige fréquemment, mais la neige a tendance à fondre rapidement en raison des changements de température.
Ils mentent. Les types qui rédigent tout ça, ce sont des gens qui vivent au fin fond de caves sombres et humides à longueur de journée. Des vieux machins croulant qui passent leur temps à ricaner en écrivant des choses pareilles. En se disant joyeusement que puisque le dico/l'encyclopédie/Wikipédia le dit, tout le monde croira que c'est vrai.
D'ailleurs faut se rendre à l'évidence. On croit plus souvent le dictionnaire que la Bible. Je dis ça, je dis rien. Ils feraient une drôle de tête dans les églises, si un jour le curé se décidait à leur lire un petit bout du dictionnaire. De préférence la définition de contraception.
Ok, j'arrête parce que ce que je dis est mal, et j'en reviens à mon histoire d'Écosse là. Donc, ils y sont jamais allés. Climat tempéré? Où ça? On se les gèle. J'ai vu des stalactites dans les arbres tout à l'heure. D'ailleurs je m'en suis prise une dans la tête en me téléportant dans un arbre. Passons, elle a eu plus mal que moi pour le coup.
Si on reprend la définition, la suite donne ça: en raison de sa proximité avec le cercle polaire les hivers peuvent parfois être très rigoureux. Là, ils ont tenté de se rattraper. Ou alors c'est quelqu'un qui est venu discrètement l'ajouter après. N'empêche que ça devrait être mis au tout début, avant même de dire où c'est. Ils auraient dû mettre un grand panneau attention avec à côté un "Pays où même les bonhommes de neige ont froid".
Tout ça pour dire qu'en fait, je gèle. Je gèle complètement et j'ai qu'une envie, rentrer au au chaud. Avouer au premier radiateur que je croiserai que je l'aime très fort et que si c'était autorisé, je l'aurais déjà demandé en mariage pour le meilleur et surtout pour l'hiver.
Quoi qu'en fait nan. Je veux pas me marier, et puis y'a quelqu'un que j'aime très fort déjà. Le radiateur en comparaison, c'est rien.
Mais j'aime quand même les radiateurs hein! Pourquoi y'en a pas dehors là? Même les moineaux seraient contents. Où ils sont ceux là d'ailleurs?
Ne riez pas, c'est un grand mystère ça. Où passent les moineaux pendant l'hiver? On en voit deux trois qui sautillent dans la neige, à se geler le bec et les pattes, mais les autres? Ça hiberne un moineau? Pourquoi nous on hiberne pas? Je suis sûr qu'on pourrait. Suffit de s'enfermer quelque part avec des vivres. Vivres qui auraient la forme d'un troupeau de vaches et d'un champs de pommes de terres. Parce que c'est auto-suffisant tous ces machins là, ils peuvent vivre sans qu'on s'en occupe. Même les vaches. Mais si, mais si, elles ont besoin de personne pour brouter de l'herbe hein. Bon après c'est vrai que les vaches sauvages, ça ne doit pas exister. Ou alors c'est super poilu et ça s'appelle un bison. Et ça fait peur. De toute façon y'a plein de bêtes qui font peur sur Terre. A commencer par les professeurs de mathématiques.
Bref. Depuis tout à l'heure je parle de la température, je pourrais peut être parler de euh... D'où je suis? En Écosse. Mais je ne vais pas parler de l'Écosse alors que la définition a déjà été donnée plus haut. Fallait écouter.
Bon ok, j'arrête. En fait, je traque un machin translucide depuis tout à l'heure. Et je me demande si c'était pas une blague, parce que je ne l'ai pas vu passer, le fantôme. C'est vrai quoi, rien, pas de fantôme. Même pas un signe. D'habitude ils viennent. Ou alors ils fuient et ça se voit. Et puis là... Bah là j'ai l'impression de plus en plus forte d'être dehors à geler pour rien.
Pourtant, je pensais être bon à cache-cache. Mais là il m'éclate. Ou alors il existe pas.
D'ailleurs, on dit quoi dans ces situations, hein? L'expression "t'as vu un fantôme" pour dire "tu rêves", elle marche plus. Parce que j'aimerais bien l'avoir vu, le fantôme. Il peut pas faire comme dans les films, arriver par derrière -dans le film on a droit à la musique, cinq minutes avant, pour annoncer qu'un truc va sortir de nulle part-, et faire "bouh!"? Ou n'importe quelle autre cliché. Même "je veux ton âme", promis je ne rirai pas.
En fait, je rirai pas de toute façon, parce que si un truc me tombe dessus par derrière, y'a beaucoup de chances que je ne le vois pas venir. Et quand on voit pas arriver un truc méchant par derrière, on sursaute. Dans mon cas, y'a même une téléportation en cadeau. Réflexe, j'y peux rien, si on me surprend trop, boum téléportation. Pas bien loin, mais téléportation quand même. Y'en a bien qui se retournent pour mettre des coups, hein.
Bref. Maintenant je vais devenir parano et regarder tout le long derrière moi. Du coup je ne verrai rien arriver devant. Malin, hein?
Ok j'en ai marre de jouer à cache-cache. Surtout que je me sens seul, là. Je ne sais même pas où je suis, d'ailleurs. Pas grave, suffi que je pense à rentrer et hop.
Fantôme!
Euh aucun lien avec la phrase précédente, hein. Quoi qu'en fait si. A chaque fois que je pense sérieusement à rentrer, y'en a un qui se pointe. Il avait bien une tête de détraqué en plus. Je suis sûr que c'était lui. Plus qu'à le suivre.

Et donc, je l'ai perdu. Au bout de dix minutes et vingt-cinq secondes. Pour ma défense, il est rentré dans un truc, j'ai voulu faire pareil avec la téléportation, et je me suis fait éjecter. Éjecté comme quand on essaie de se téléporter dans un truc plein. On ne peut pas atterrir au milieu d'un mur. En plus ça fait mal. Je vais avoir une bosse. Ça va pas plaire à Shy.
Je veux me plaindre! Maintenant tout de suite, une bonne râlerie, comme si j'étais français alors que je suis japonais. De toute façon les japonais idéalisent les français, c'est bien connu.
Vive les clichés.
Donc. Y'a un autre cliché, c'est Takeji est un maladroit. C'est un fait. Sauf qu'en ce moment, je ne me prenais plus de porte de placard, je ne me rétamais plus dans les escaliers, j'ai même oublié ce que ça fait de se prendre les pattes dans le tapis! Bon je me suis bien pris une porte l'autre jour mais je... Ouais je pensais trop à Shy à ce moment là. J'aurais dû rester planté au milieu du couloir, ça aurait fait moins mal.
Bref. Donc. Depuis ce matin, c'est reparti. J'ai failli m'écraser en sortant de la douche, alors qu'il n'y avait pas d'eau sur le sol. Même pas d'excuse, déprimant. Et là, ce mur. Alors que je l'ai vu. Pourquoi, Téléportation, tu m'as pas arrêté, hein? Oui je te boude. Pas longtemps mais je te boude. Et pour te le prouver, je vais marcher.
Riez pas, c'est une vraie punition.
Bon. Faut que j'arrête et cherche sérieusement cette chose. Hey, maintenant je sais où je suis. Dans les ruines! Ça me rappelle des souvenirs tout ça. Nan vous n'aurez pas le récit des souvenirs en question. Oui vous pouvez en déduire qu'ils ne sont pas très nets.
STOP, j'arrête de parler de ça. Il faut être sérieux, donc parler de la chasse au fantôme. Parler de comment je me balade entre les trucs à moitié écroulés, à la recherche d'un truc translucide. Je ne pourrais même pas demander à un passant si il a vu un fantôme parce que de une, il me prendra pour un fou, de deux, y'a pas de passant ici de toute façon. Alors comme ça, hein.
Y'a rien entre ces cailloux. Pourtant on sent les esprits qui se baladent. C'est comme chercher une fourmi particulière dans la fourmilière. Même si je sais quelle tête a la fourmi en question, faut encore la trouver au milieu de ses copines. Enfin pour l'instant, la fourmilière est assez peu fournie. Sont toutes parties je ne sais où. C'est lugubre comme endroit mine de rien. Ouais je percute seulement maintenant. Cerveau qui marche au diesel, lent au démarrage. Le démarrage lui même n'étant pas très rapide.
Encore un pan de mur contourné.
Passant trouvé. Enfin, passante. Je lui demande si elle a vu le fantôme? Avec une rapide description... Mais qu'est-ce que je raconte moi encore, hein? C'est tellement normal de croiser des gens dans des ruines, en étant armé, à la recherche d'un fantôme, au beau milieu du nord de l'Écosse, à se les geler.
Et en étant japonais.
Dit comme ça, ça sonne tellement ridicule. On dira que le sabre qui se balade avec moi est un cure-dent géant. J'y crois, ça peut passer.
Ou pas.
Allez, aujourd'hui, je passe pour un imbécile!

- Bonjour!

Et avec le sourire en plus. Parce que ma présence ici est tout à fait normale, pas louche du tout. Pour moi en tout cas. Pour une humaine, surement moins. Est-ce que je lui fait croire que je me suis perdu?
Si j'étais sans pouvoir, ça serait effectivement le cas. Après, si on ajoute la téléportation, l'équation s'équilibre et...
Ok je me tais j'ai compris.

- Vous... Vous n'auriez pas vu passer quelqu'un?

Oui, oui, je sais, les humains innocents -à supposer que c'en soit une- ne peuvent pas voir les fantômes. Mais le traverseur de murs super épais de tout à l'heure, il est bruyant et pas discret. Elle l'a peut être entendu? Laissez moi et mes espoirs vivre en paix, d'abord.
Nah.

Quand on parle de la nature, on l'a décrit généralement "verte". Et bien pas ici en ce moment. Ici, tout est blanc comme neige, normal, puisqu'il y a de la neige partout, normal, on est l'hiver, saison tellement belle et poétique... Sauf que je n'oubli pas l'hiver de mes seize ans, où la neige fut souillé par le sang, celui de mes parents, et celui de leur assassin, et même si ce que je dis est une image, qu'il n'y avait juste que le carrelage de la maison et moi même tâché de sang, je déteste l'hiver, il me rappelle trop de mauvais souvenirs. Tout en me disant ça, je faisais tourner dans mes mains mon pendentif de forme lunaire, teint de la couleur vermeille du sang de l'assassin de mes parents, en le maudissant, espérant qu'il soit en Enfer, et en versant des larmes pour mes parents, qu'il a emporté avec lui, me laissant seule, ou presque, Mr Lastsun, mon professeur de Cm2, et aussi mon oncle, sauf que ce détail, je ne le sus qu'au moment de sa mort... Oui, ce sera sûrement une mauvaise journée aujourd'hui... Je n'ais pas froid, bien que je ne porte qu'une simple robe noire, ouverte dans le dos sur un tissu rouge sang, et m'arrivant un peu en dessous des genoux, et finissant avec le la dentelle du même rouge que les ouvertures de mon dos, le tout arrivants au dessus de mes bottes de cuir noir, avec des parties ferrées. Je ne sais pas si je suis belle, mais vu que Baptiste me l'a dit, je dois l'être, enfin, même si je me rasais la tête il me trouverais belle. Le pauvre, cloué au lit pour cause de grippe, c'est dommage, j'aurais aimée être avec lui, on se serait roulés dans la neige, embrassé, et on aurait le grippe tout les deux, mais ça nous aurait été égal, on se serait bien amusé, et puis comme on aurait été tout les deux malades, on aurait put continuer à s'embrasser et à s'enlacer, mais là, ça va faire quatre jours qu'on ne s'est pas touché, on s'est juste annoncé ce qu'on se promettait de faire quand il serait guéri, mais c'est un secret... Bon, et en attendant qu'il guérisse, pour ne pas pensée au fait que je veux lui sauter dessus, et, un énième fois, lui montrer que je l'aime de toutes les manières possibles, dans tous les sens du terme, et bien je marche à m'en faire déprimer, parce que, pour moi, hiver=nostalgie lointaine=tristesse. Je lui ais demandé pourquoi, en tant que guérisseur, il ne mettait pas fin à sa maladie. Il m'a répondu que quand il est malade, c'est à ce moment qu'il se sent vraiment vivant, et que cette sensation n'est pas désagréable... Bon, il fait comme il veut, je n'y peux rien si mon mari est maso, chacun ses penchants, enfin, si il l'est, c'est seulement en ce qui concerne ce sujet, le reste du temps, il est normal... Donc voilà, je marche dans la neige, pour ne plus penser à Baptiste qui est brûlant dans notre lit, mais néanmoins heureux, d'ailleurs, je me demande ce qu'il le rend plus heureux entre moi et la malad... pff, il n'y a vraiment que moi pour me poser ce genre de question, mais enfin, faudrait que je lui demande quand même en rentrant, on ne sait jamais... Visiblement, il n'y a personne à part moi et des fantômes tout autour de moi, mais je suis prête en cas de besoin, je me récite les formules magiques dans ma tête, et j'ai la poignée de mon sabre dégagé, prête à être saisi afin de dégainer mon fidèle ami, héritage de mon oncle, paix à son âme, dernier soleil, comme son nom l'indiquait, Lastsun, le frère de ma mère. Au moins, ils sont ensemble là haut, avec mon père, et tous les gens de bien qui sont tombés pour le Bien, soyez en paix, vous serez vengés, je vous le promet, et même si l'assassin de mes parents est déjà en Enfer, il faut que cette guerre se termine, d'une façon ou d'une autre... Je marche donc, et je me rends compte que je ne suis pas seule finalement, un homme avance vers moi, avec quelque chose dans la main... un sabre !! Instinctivement, et pour une raison qui me paraît amplement justifiée, parce que si cet... homme, je viens de le voir, est un sorcier noir, il n'attendra pas que je le devine pour agir, alors autant être prête, même si il n'est encore qu'à trente mètres de moi. Il avance, je me tiens prête, puis quand il arriva à environ deux mètres de moi, je fis un pas en arrière, et posa la main sur la poignée de mon sabre, histoire de lui faire comprendre d'arrêter d'avancer, et que je suis armée... De plus près, il n'a pas l'air d'être hostile, mais ce n'est pas une raison pour baisser ma garde, si je me trompe, j'aurais tout le temps de le regretter en haut, ou en bas... Il me sourit. Un grand sourire éclatant, et engagea la conversation.

- "Bonjour!"

Bizarrement, il me donna l'impression d'un enfant qui veut demander quelque chose à ses parents, en ayant un grand sourire et en ayant l'air tout gentil et mignon...

-"Euh... Bonjour. On se connaît ?"

Ca ne ma dérange pas de parler avec un inconnu, car pour tout ami, il était forcément un inconnu avant d'être notre ami, c'était aussi le cas pour Baptiste, et aujourd'hui je suis heureuse qu'il ne soit plus un inconnu à mes yeux... Mais je raconte encore ma vie, tout ça pour dire que ce n'est pas parce que quelqu'un est un inconnu que je ne suis pas gentille et courtoise, d'ailleurs, qu'est-ce que c'est de connaître quelqu'un ? Il y a es amis qui ne nous disent rien sur eux, et pourtant, on dit les connaîtres, alors que ce n'est pas le cas...

-"Vous... Vous n'auriez pas vu passer quelqu'un?"

Quelqu'un ? Ici ? C’est bien la première personne que je rencontre ici, mais quelque chose m'intrigue, les gens, quelque soit leur nature, ne sont pas légion à se promener dans les ruines, et les simples humains encore moins, alors pas besoin d'être mathématicien pour savoir que la probabilité que cet homme soit... comme moi est assez élevée. De plus, il cherche quelqu'un. Un simple mortel qui va dans les ruines, c'est exceptionnel, mais qui y va pour chercher un autre mortel, c'est du jamais vu, du moins, de mon point de vue, et en plus, il a un sabre, alors qu'il ne vienne pas me dire qu'il est "normal"...

-"Vous êtes la première personne que je croise en ces lieux. Après, cela dépend de l'état de la personne que vous cherchez..."

En gros, si la personne que tu cherche est morte, il se peut que je l'ais croisé, oui... Mais même si je suis à peu près sûr de la nature de cette personne, et la réciproque doit être vrai, vu que je l'ais menacé avec mon sabre, la possibilité qu'il soit un sorcier noir est écarté, mais pas exclu, et donc jeune vais pas ouvertement lui dire "ça dépend, vous cherchez un humain ou un poltergeist ?". D'ailleurs, ce que j'ai dis, ce n'est pas pour endormir la méfiance d'un éventuel sorcier noir qui m'aurait déjà repéré, mais plus pour la probabilité, peu élevée d'ailleurs, que je viens de croiser un simple humain qui se promène avec un sabre, et puis, cette possibilité n'est pas à exclure, il a une tête de japonais, si ça ce trouve il est un peu timbré, et se croit encore au temps de ses ancêtres Samouraïs, enfin... si c'était le cas, je pense qu'il aurait des vêtements, au minimum, japonais... Bon, et pour le coup, j'aimerais bien quelques informations sur lui, question de curiosité, tu m'a abordé, et j'aimerais bien en savoir plus sur toi...

-"Et sinon, vous êtes ?"

- Euh... Bonjour. On se connaît ?

Non pas du tout, mais il faut bien un début à tout, non?
Franchement. Se balader dans les ruines avec une arme, c'est annoncer tout haut la couleur. D'autant plus que pour croiser quelqu'un au milieu de ruines lugubres, en plein hiver, dans un coin encore plus paumé que ce truc que vous avez perdu il y a des années et cherchez toujours même après trois déménagements, faut y aller. Vraiment.
Et nan le truc paumé ne me concerne pas. J'ai déménagé que deux fois dans ma vie. Une fois pour passer du ventre de ma mère -expulsion forcée, je devais être un mauvais locataire- à la maison de mes parents. Et une autre fois pour venir ici, en Ecosse. Or, mon exemple parle de trois déménagements. Et toc.
Hrm.
Tout ça pour dire qu'en fait... Je sais pas et oh! Elle porte un sabre elle aussi. Bah voilà, maintenant on se connait. Bonjour, je manie le sabre moi aussi. C'est une super arme, surtout lorsqu'on ne sait pas tenir une arme à feu et qu'on tire partout sauf sur la cible avec.
C'est horrible ces trucs. Si jamais vous vous demandiez pourquoi vous ne m'avez jamais vu avec un pistolet, voilà la raison.
Trop dangereux. Malheureusement, pas pour les bonnes cibles.
Bref.
De toute façon le sabre c'est mieux. Parce que c'est... Certes moins discret qu'une arme à feu. Beaucoup moins discret, en plus les gens vous regardent bizarrement. Genre ils pensent qu'on se croit encore au Moyen-âge. Ou à une époque du genre, parce que les armes blanches c'est plutôt révolu, et fait pour la parade et les expositions. Je ne suis pas d'accord. On se moque d'un mec qui en assassine un autre au couteau? Et puis les radis quand on les coupe, je suis sûr qu'ils ne pensent pas que ce sont des jouets de parade, les armes blanches. Pas du tout. les pauvres radis qui voient arriver le couteau, pensant de toute la force de leurs feuilles -que vous avez peut être déjà coupées, monstres!- que non, ils ne veulent pas se faire trancher. Et là, insensiblement, parce que de toute façon vous ne pouvez pas les entendre crier, vous coupez dans le tas. Ou, si vous êtes minutieux, vous avez passé plusieurs longues et engoissantes secondes à mesurer où couper. Et pendant ce temps, le radis avait peur. Très peur. Le légume était humide entre vos mains? Normal, il transpire lui aussi.
C'est un film d'horreur la vie de légumes sur un étalage.
Ceci n'était pas un appel à la sauvegarde des radis. Moi aussi j'aime les radis. Mangez des radis, c'est bon pour votre santé. Cinq fruits et légumes par jour!
Maintenant, faisons une parenthèse sur cette phrase. Cinq fruits et légumes par jour, j'ai jamais compris. Non mais, si je mange cinq fraises, est-ce que ça va le faire? Ou est que ce sont cinq salades qu'il faut s'avaler? La salade, c'est pas le top. Franchement, à part pour les tortues et les escargots... J'en vois pas trop l'intérêt. Et ce n'est pas parce que je suis un homme!
Bon si peut être.
Mais quand même. Je veux dire, c'est de l'herbe. Et qui mange de l'herbe? Les moutons, les chèvres, les vaches. Surtout les vaches. L'herbe, c'est bon pour les vaches. La salade est de l'herbe, la salade est bonne pour les vaches.
Voilà. Fin de la démonstration.

- Non je ne crois pas... Vous venez d'arriver dans la région?

Non vraiment, je crois qu'on peut définitivement classer comme "personne ayant des pouvoirs" tous ceux qui débarquent ici de nulle part, et se baladent dans des lieux incongrus, avec une ou plusieurs armes à leurs côtés. Très sérieusement. C'est presque plus parlant et crédible que si ils le disaient. On est quand même pas discrets. Pour ceux qui sont au courant qu'on existe, évidemment. Sinon on doit juste passer pour des fous. Mais personne ne vient ici de toute façon. Et heureusement.

- Vous êtes la première personne que je croise en ces lieux. Après, cela dépend de l'état de la personne que vous cherchez...

Oh le sous entendu gros comme... Une vache qui a trop mangé de salade. Voilà de quoi confirmer l'affirmation du haut. Tout du moins pour aujourd'hui. Un sabre, un sous entendu sur les fantômes, ça me va! Pas besoin d'en savoir plus.

- Je dirais très pâle, presque translucide... On pourrait le comparer à un fantôme en fait.

Comment mettre les pieds dans le plat. Hey, avec un peu de chance, elle l'a vu, je le chope, je lui apprends qu'il faut bien se comporter quand on est un fantôme, et on en parle plus.
Bon ça c'est la théorie. Maintenant en pratique...

- Excusez ma curiosité, mais vous portez un sabre. Moi aussi. Est-ce qu'on exercerait le même métier par hasard?

J'aime pas les ruines. On sent la présence de fantômes partout, partout, partout. Non mais vraiment, c'est une ville fantôme. Pas que les fantômes me fassent peur -bon OK, j'avoue que certains peuvent être flipants, très flipants-, mais c'est pas très agréable. Surtout quand on se dit qu'une partie d'entre eux, étaient des gens qui habitaient là avant. Certains sont assez torturés...
J'aimerais pas être empathe.

- Et sinon, vous êtes ?
- Je m'appelle Takeji, enchanté, et vous?

Ça me démange de me téléporter. Fichu pouvoir qui aime se déclencher quand il en a envie. Oui, j'ai dit "fichu pouvoir". Quoi, quand ça vous démange quelque part, vous ne vous dites pas "fichue démangeaison"? Ici pareil. En plus Téléportation a toujours des arguments de poids. Et là, elle me dit que je pourrais rentrer voir Shy. Téléportation, t'es pas polie, il y a quelqu'un avec qui je discute là. Tu vas attendre ton tour.
Cela dit, si mon fantôme passe, je lui saute dessus.