Lies. [ Matt ]

Sujet: Lies. [ Matt ] Jeu 22 Déc 2011 - 23:24

Lies

Matt & Ian.

Lies. [ Matt ] Emile-Hirsch

&

J'ai marché.. j'ai courus pendant une heure je crois pour en arriver là. Je suis devenu loup, et tout est devenu plus simple. Comme toujours. C'est comme si un cerveau lupin n'était pas fait pour contenir autant de pensées. Alors ça me calme. Et je cours. Comme ça, je dois être un minimum concentré sur le mécanisme de mon galop souple et fluide. Quatre pattes, c'est dur à gérer des fois. Au début, je tombai sans cesse.
Je sais que j'ai des affaires dans la grotte. La dernière fois je n'ai pas su me contenir, et hop ! Devenu chat, sans rien demander. Et impossible de redevenir humain ! Lassant. Mais là, je sais bien ce que je veux. Je le sais trop bien. C'est dans chacune de mes pensées, et franchement, c'est désagréable. Tout ça à cause d'une lettre, d'une foutue lettre ! Mon père m'a écrit. Le même père qui a tué ma mère sous mes yeux quand j'avais 3 ans. Je soupire. M'oriente vers ces foutues grottes.
Ouai, j'ai les nerfs.
Le loup que je suis sens subitement un lapin. Je m'arrête. Chasser ? Je me passe la langue sur les babines. Le temps de me retourner, le lapin m'avait vu et disparaissait en couinant. Je devins chat dans le même mouvement et partis après, ventre à terre. Le lapin, ne voyant plus le loup, ralentit. Je sautais dessus, lui brisait la nuque. Redevenant loup, je le dévorais. Sans état d'âme.
Bon sang, c'est pas possible que tu me mettes dans cet état là ! Une lettre put*in, une lettre ! Il a écrit que je devais l'appeler si seulement je voulais bien. Alors je le ferai. Par curiosité.
Je nettoie le sang le mes babines. Le goût est bon. Si jamais à ce moment, je devenais humain, je pense que ça ne serait pas supportable. Je vomirai sans doute.
Bref. La question n'est pas là.
Je rentre dans la grotte. Il ne fait pas super froid aujourd'hui. J'enfile un jean, et une chemise manche trois-quart bleu claire. Veste en cuir jetée sur les épaules. Je m'assois. Les genoux presque appuyés contre le torse. Je sors mon portable. Son numéro est toujours noté. 'Inconnu.' Ouai. T'es rien de plus. J'appelle. Sa sonne. Une fois. Deux fois. Trois fois. A la fin de la dernière sa décroche.

-" Bonjour. Qui êtes-vous ?"
-" Je viendrai. "
-" Ian ?! Oh ! Je suis vraiment heureux de t'entendre ! Tu as appelé ! Oh ! Je te jure, je ne veux pas te faire du mal. "
-" Tu m'en fais déjà en ce moment. "
-" Je .. je.. je suis désolé. "
-" Moi aussi. Je viendrai. La deuxième semaine de Mars. A Paris. Pas ailleurs. Je m'en fou que tu trouves ça dangereux. "
-" Non . .je ne peux pas.. aller là-bas. "
-" Ah ouai ? Bah alors tu me verras pas. "

Je raccroche. Une larme roule. Front contre les mains. Coudes sur les genoux. Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je le hais. Je pourrai écrire des pages, des livres même avec toutes ces fois où je l'ai prononcé. Et ce n'est pas fini. Ca ne finira jamais. Si il ne veut pas aller à Paris, c'est parce que là-bas, y'a Orpheo.
Alors il est noir. J'ai du sorcier ou humain noir dans les veines. Est-ce que ça veut dire que je le suis aussi ?
Ca veut dire que j'ai des meurtres dans la peau, l'horreur. C'est dans mon sang, dans mes gènes.
C'est .. horrible.
Coeur serré, lèvres pincées, joue encore humide. La larme à tracé son sillon humide. Elle n'est pas suivie par d'autres. C'était juste pour marquer le coup. Il m'a touché, c'est injuste, il pouvait pas rester dans l'ombre comme avant ? Finalement, ses réponses j'en veux pas !
J'entend alors quelqu'un. Non ! Je ne veux pas qu'il me voie. Je suis mal. Je ne veux pas qu'il voit ça. Mais je ne prend pas la peine de me lever. J'en ai marre. Vous savez quoi ? J'baisse les bras.
Ouai, j'abandonne. J'arrête de sourire alors que non, ça ne va pas du tout. J'arrête de rire alors que j'ai juste envie d'pleurer. J'arrête de faire comme si tout va bien.
Alors que non. Tout va mal.
Et je l'entend qui se rapproche. Trop à mon goût. Je lâche un juron. J'espère que je ne le connais pas. Je veux pas de la pitié. Oh non. Je lève les yeux. C'est un homme. Magie noire à plein nez. Je soupire. Qu'il me foute la paix ! Je dis rien. Je le regarde pas.

" La haine attire la haine. "

Sujet: Re: Lies. [ Matt ] Sam 24 Déc 2011 - 17:06

« Qui apaise la colère éteint un feu ; qui attise la colère, sera le premier à périr dans les flammes. »

La campagne : endroit de calme où réfléchir. Matt était en colère quand il débarqua sur le chemin sinueux que personne n'empruntait. Il dévia dans les herbes, il avait besoin de marcher n'importe où, là où le vent le porterait. Tant de problèmes se bousculaient dans sa tête et un plus que les autres et c'est cela qui l'énervait. Aujourd'hui, le jeune homme était habillé sobrement en noir, comme d'habitude. Comme si, finalement, il était toujours à l'enterrement.

Le soleil brillait paresseusement contre sa peau et bien qu'on fût en plein mois de Décembre, il y avait une certain chaleur. Ce n'était pas non plus le désert mais la température était agréable. La preuve, c'est que plein d'animaux étaient sortit de leur terriers pour goûter à la douceur de l'air ambiant.

Matt inspira un grand coup mais cela ne suffit pas à calmer sa colère, il avait envie de tout détruire, de tout plaquer, de mourir. La haine qu'il avait en lui n'était qu'une haine triste. De toute façon, ces derniers temps il ne connaissait que ça, la tristesse. Il n'arrivait toujours pas à faire le deuil et pourtant bien des choses étaient censés le remettre à flot mais parfois ça ne suffit pas. Parfois il faut un bon coup d'électrochoc.

Il ne regardait plus devant lui mais regardait soit le sol, soit le ciel. Il se dit pensivement que c'était bientôt Noel et que cela faisait bientôt un mois qu'il était partit. Plus d'un mois que sa mère était partie et toujours pas de progression dans son enquête. Il patinait et c'était la raison de sa rage. Les assassins étaient introuvables. Il avait écouté pleins de conversation, enquêté partout. Maintenant, il s'en résolvait à l'aide de Dieu.

Il arriva face à une grotte. Après quelques instants, il se dit qu'il n'y avait rien à craindre : après tout il n'avait croisé personne auparavant, comment était-il possible qu'il y ait quelqu'un à l'intérieur ? Impossible. Il décida d'explorer parce que, comme d'habitude, sa curiosité l'y poussa. Et quel ne fut pas sa surprise de voir qu'il n'était pas seul.

Il y a un homme, là, seul. Blond, il a l'air d'avoir son âge bien que s'habillant totalement différemment. Matt préfère rester dans la sobriété et la discrétion tandis que le garçon avait l'air d'aimer tout ce qui était fashion et suivait de très près la mode. Ni l'un ni l'autre ne prononcèrent un mot lorsqu'ils s'aperçurent que l'autre était là. Il ne regardait peut être pas Matt mais il savait que le jeune homme l'avait senti.

Il est prostré, comme triste mais l'humain noir n'a pas le coeur généreux aujourd'hui, il n'a pas envie de l'aider ou de le réconforter. Il bout encore intérieurement et il sent qu'à la première incartade, il partira au quart de tour. Il fallait qu'il garder son calme bien qu'il ne se sente pas capable aujourd'hui. La maîtrise de soi est quelque chose qu'il faut toujours garder. Mais pas aujourd'hui.

Matt s'approcha encore, jusqu'à ce que ça en devienne indécent pour deux inconnus. L'homme lève à peine les yeux et lâche un juron à son encontre. Il a envie de le frapper mais manifestement il s'en retiendra car il est certain d'avoir senti un peu de tristesse dans sa voix. On ne frappe pas les gens faibles. Néanmoins s'il en vient à vouloir le provoquer, Matt sera obligé de réagir. Par pure politesse, il demanda alors

- Ca ne va pas ?

Bien qu'il n'en eût rien à faire, une autre idée venait de germer dans son esprit : et si c'était ça le coup de pouce du destin ? Finalement, peut être que rien n'était perdu et qu'il allait pouvoir le renseigner. Mais pour pouvoir lui tirer les vers du nez, il fallait le mettre en confiance. Cela n'allait pas être chose aisée car un silence pesant c'était installé entre eux si bien que, ne sachant que faire, Matt alla à l'opposé du jeune homme, s'assit et attendit.

Sujet: Re: Lies. [ Matt ] Lun 26 Déc 2011 - 0:49

" Head shot ! HEAD SHOT ! "

Bon. Je suis d'accord, j'aime pas les humains, sorciers ou mêlés noirs. Non, pas les mêlés noirs. Parce que ça existe pas. Enfin je crois. Ou alors ils sont vraiment super doués pour se cacher. Mais il paraît que ça se sent. Bref. Lui, il est noir, ça je le sens. Appuyé contre le mur, je sens l'humidité s'incruster sous ma peau. Je m'en fou. Je suis blasé. Un peu trop. J'en ai marre à un point trop avancé. Je le dévisage un peu. Qu'est-ce qui fait que t'es noir toi hein ? Je secoue doucement la tête. J'aime pas être comme ça. Mais des fois, c'est pas une goutte d'eau pas qui déborder le vase. C'est une tempête qui l'explose. Et le temps qu'il soit réparé, bah j'en suis là. Dans une foutue grotte. Qui sert fichtrement à rien. A rien du tout.

- Ca ne va pas ?

Je le regarde intensément. Bien quatre ou cinq minutes. Sans savoir quoi répondre ? Ca va pas ? Ca se voit pas alors ? Et bien si je vais parfaitement bien. Pffff. Imbécile. Que voulez-vous que je lui dise ? La vérité ? Ouai. C'est plus simple. Pour tout le monde. Et puis si jamais il veut me buter parce qu'il pense avoir l'avantage il serait surpris. La tristesse mène à la haine. Et croyez-moi. Avec la haine, c'est pas dur de devenir loup. Ca vient toute seule. Comme ça ! Pifout ! Plus de Ian. Plus qu'une fourrure noir. Je souris pas. Juste neutre. Il s'assoit dans un coin. Je crois que lui non plus ça va pas. J'ai envie de parler de moi. Oui je suis un mêlé, je mérite pas de vivre, merci au revoir.

-" Non. Vous non plus d'ailleurs. "

Empathe quand tu nous tiens ! Et ouai. Pour une fois ces sentiments ne sont pas très complexes. Un peu bien sûr, comme chez tout le monde. Mais ils restent dans le même milieu. Haine. Peine. Douleurs. Rancœurs. Souffrance. Outrance.
Bon. je maîtrise pas très bien alors je suis pas sûr. Mais la peine & la haine, si, quasiment. Il est assis. Moi aussi. J'en ai marre. Je crois que lui aussi. C'est marrant, on dirait presque qu'on c'est donné rendez-vous ici. Mais non. Je suis blanc. Il est noir. Toujours une histoire de couleur. Qui ne veulent rien dire au fond. Juste une histoire vieille comme le monde. On ne comprend même plus comment elle a commencé mais on continue de se battre. Puisqu'au final c'est la meilleure chose à faire.

C'est drôle d'avoir mon don. On se sent un peu plus comme l'autre des fois. Et pourtant on est vraiment différents. Blond. Brun. Grand. Taille moyenne. Yeux bleus. Yeux marrons. Blanc. Noir. A peu près tout nous oppose. Ou presque. Mais le pire, le pire dans ce foutu don, c'est le plaisir malsain qu'on a parfois. De sentir la peur de son ennemi. Sa souffrance pure et dure. Comme des animaux, vous saisissez ? On devient un peu esclave de ce plaisir. Savoir qu'il a mal, mal, mal ! C'est plaisant. Je vous jure. Mais quand on connait un peu l'ennemi. Vous voyez là, étrangement, je ressens aucun plaisir. Aucune compassion non plus. Comme si on était dans le même bateau.
Vivement que je saute de ce foutu navire !

Pourquoi est-il rentré en sachant que j'étais là ? Il voulait qu'on deviennent potes ? Allez, laissez moi rire. Il voulait faire joujou avec moi ? Non, vraiment, je comprend pas. Y'en a pleins des grottes ailleurs. De partout ! Alors il fait quoi ici ? C'ma grotte. Allez dégage. J'aimerai vraiment qu'il parte. J'ai envie de hurler. Mais de tout façon, même si je le faisais, personne ne m'entendrait vraiment. Personne.
Je pense un peu trop à se moment là. Les sentiments viennent m'enserrer le coeur. Le problème, c'est que comme d'habitude, le loup veut sortir. Et s'il n'a pas le dernier mot, rien de change. Mes yeux deviennent verts. Trahi. Comment ne pas comprendre que je suis métamorphe à présent ? J'aime beaucoup l'effet de surprise dans les combats. Ils ne peuvent pas anticiper. Puisque ce n'est pas prévu. Mais ces foutus yeux verts ! Vous pourrez dire qu'entre bleus et verts, il verra pas la différence. Et entre noir et blanc, vous la voyez vous ? Mes yeux sont bleus pâles, et là verts intense ? Improbable. Ou alors il m'a jamais regardé. J'ai un léger sourire qui flotte sur les lèvres.
Cette journée et vraiment pourrie.
Du début jusqu'à la fin.
Alors autant sourire à la vie.
Je passe une main dans les cheveux. L'inconnu le restera. Enfin j'espère. Ces émotions à l'autre se complexifient jusqu'à ce que je cesse de comprendre. J'ai pas intérêt de faire le malin je crois. Il est en position de supériorité, je le sais. C'est ça le problème. J'aime tellement pas ça.. J'aimerai qu'il parte. Pitié qu'il parte. Mais pourquoi il m'a demandé si ça allait d'abord ?
J'ai le cerveau totalement embrouillé. J'ai envie de boire un verre.
Non.
J'ai envie de me beurrer jusqu'à ne plus me rappeler qui je suis. Jusqu'à tout oublier, tout ! Qu'il reste une bonne gueule de bois le lendemain. Ou alors devenir loup. Pendant trois ou quatre jours. Jusqu'à oublier qui je suis. Jusqu'à ne plus pouvoir et redevenir humain à moitié crevé.

" Sad Day,
Sad Day. Sortez les civières ~ "