Il faut savoir prendre les choses comme elles viennent [-18 probablement]

Que nos rideaux fermés nous séparent du monde,
Et que la lassitude amène le repos!
Je veux m'anéantir dans ta gorge profonde,
Et trouver sur ton sein la fraîcheur des tombeaux!

Kare F. Nilsson & Artémis R. Hellsing
&

Kare est beau, Kare est doux, Kare est frais mais Kare n'est... vraiment pas pratique. Non c'est faux! Il est parfaitement parfait. Vous connaissez la perfection ? C'est à dire l'homme qui cuisine, qui est attentionné, vraiment à l'écoute, qui vous dis qu'il vous aime sans discontinuer ?

Non, sûrement pas. A moins que vous connaissiez Kare, ce qui n'est pas improbable mais pas non plus certain. C'est l'homme dont rêve chaque femme plus petite, elle recherche le prince charmant en espérant qu'il viendra leur voler un baiser, et même pas qu'un.

Sauf que vous avez oublié un petit truc dans l'affaire. En face, on a Artémis Hellsing. La fille qui n'obéit à aucune logique. Qu'est ce qui avait bien pu lui plaire dans Kare ? Mystère et boule de gomme. Toujours était-il que cela faisait 2 ans et 9 jours qu'ils étaient ensemble. Cela commençais à faire.

Dans la vie, on évolue, on avance dans un sens qui n'est pas forcément un sens logique. On agit parfois à contre-courant, parfois sans aucune logique. Simplement, à un moment, on se rend compte que la réalité est là et qu'on a maintenant d'autre aspirations que celle qu'on avait un an avant.

C'était le milieu de la nuit. Artémis était assise sur le bord du lit. Elle n'était vêtu que d'un simple t-shirt blanc, son haut de pyjama en quelque sorte, bien qu'à la base il ne soit pas du tout prévu pour ça ainsi que d'une culotte noire. C'était tout. Elle avait sa petite bouillotte qui dormait avec elle.

Elle réfléchissait et sa réfléxion l'avait mené à ne pas dormir. Il était bientôt 3 heures du matin. Si sa vie prenait un virage à 90° que dirait-elle ? Pesterait-elle, râlerait-elle ou accepterait-elle son sort ? Peut-être la 3. Peut-être aussi que c'est son envie.

Les femmes, faut pas chercher à suivre, c'est bien trop complexe pour que quiconque y comprenne quelque chose. Même les femmes entres elles n'arrivent pas à se comprendre. Une encyclopédie d'un million de pages ne suffirait pas. Parfois, elle sont là et attendent quelque chose.

Ca faisait plusieurs semaines que Artémis se posait des questions et se demandait si le moment n'était pas venu à son tour. Comme toute les autres femmes bien entendu. Elles se posent toute cette question là un jour : Est-il venu pour moi le moment de donner un être à la lumière ?

Elle se sentait prête à fonder tout ce dont une femme normale rêve. Cela n'avait jamais été son rêve mais elle l'a toujours eu dans un coin de la tête. Les conditions n'étaient peut-être pas parfaite mais elle en avait envie. Elle était avec un homme qu'elle aimait et c'était réciproque.

Il était, là son torse dépassant de la couverture. Les yeux paisibles, les muscles relâchés et... la bouche légèrement entre-ouverte. Il a toujours eu ce petit "défaut" mais Artémis trouvait quelque chose de mignon à ça. Oui, les femmes sont vraiment étranges parfois. Faut pas chercher.

Serait-il un bon père ? Quelque part, oui. Artémis sentait qu'il était prêt lui aussi et c'était plutôt quelqu'un de responsable. Il était dévoué et très attentionné. Par contre, il était un peu maladroit parfois. Elle savait qu'avec le bébé elle sera parfait. Elle avait envie de commencer. Là maintenant. Fallait qu'ils essayent.

Faut dire ce qui est, Artémis et Kare se protégeaient toujours. Pourquoi ? Parce qu'Artémis refusait d'être dépendant d'un médicament comme la pilule. Elle ne voulait pas non plus autre chose donc il restait le préservatif. Ce n'était pas le plus agréable mais sûrement le plus efficace

Elle calcula rapidement dans sa tête. En fait, cela pris un peu plus de temps qu'elle ne l'imaginait mais elle en conclu qu'elle était dans la bonne période. Alors pourquoi ne pas essayer ? Qu'est ce qui les empêchait ? La raison ? Fuck la raison, vive la vie. Elle est bien trop courte pour ne pas en profiter.

Elle se pencha vers lui et lui caressa doucement le visage avec sa main d'une manière plutôt douce. Elle l'embrassa doucement puis regarda ses yeux s'ouvrant doucement. Il allait sûrement grommeler qu'il n'était pas normal de ne pas dormir à cette heure là mais c'était quelque part important.

Nul besoin de mot, parfois la chaleur du corps suffit.

Carglass répare, d'accord, Carglass remplace, certes, mais est-ce que Carglass ferme sa gueule ?

Être amoureux. Un truc que Kåre n'aurait pas pu imaginer revivre si tôt. Et pourtant. Artémis. Elle était arrivée dans sa vie et l'avait changée du tout au tout. Ils vivaient ensemble depuis un peu moins d'un an maintenant. Ils se cachaient, certes. Kåre ne voulait surtout pas qu'elle soit mise en danger. Personne ne connaissait son existence chez Croix. Personne ne savait qu'il avait une relation avec une femme. Pour l'organisation, il vivait à Little Angleton, seul, afin de faire des repérages, et éventuellement de tuer certaines personnes si le besoin s'en faisait sentir. Actuellement, on pensait qu'un sorcier noir de Rosenrot était infiltré au Mystery Orphanage, mais il était dur de tirer les vers du nez d'Anja Von Duisbourg. Alors Dorian avait demandé au suédois de surveiller la situation.

Mais actuellement, Kåre n'y pensait pas. Il dormait, profondément. Quand soudain, il sentit la caresse de sa bien aimée sur son visage, et ses lèvres sur les siennes. Il sursauta, surpris. Il vit ses yeux, pleins de désir, de douceur, et sauvages. Artémis était belle. Ils étaient là, en pleine nuit, à s'embrasser. Il jeta un coup d’œil par la fenêtre, put apercevoir l'eau du port de Little Angleton remuer doucement les bateaux, reflétant les étoiles. Le sien était là, parmi les autres, Sven. Mon bateau s'appelle Sven. Je sais qu'il aurait aimé voguer à jamais sur les flots.

Et soudain, une idée lui vint. Il avait envie d'Artémis, de cette femme, et il avait envie de cette femme sur la mer, dans son bateau. Le port n'était pas loin. Ils avaient choisi l'appartement exprès. Il se redressa alors, couvrant le cou de sa copine de baisers, les yeux mis clos, et se leva, la prenant dans ses bras. Il attrapa les clés sur la commode de la chambre, serrant le corps fin et musclé de la jeune femme contre lui. Oui, ils avaient onze ans d'écart. Mais ce n'était rien. Ce n'était rien car ils allaient probablement vivre encore deux siècles, ou se faire tuer par les circonstances de leur existence, alors, autant en profiter. Ils s'aimaient, bordel. De toute façon, presque personne ne savait. Kåre n'avait pas d'ami assez proche et non sorcier noir pour lui confier cela. Tant pis. Pour le moment, il n'avait besoin que d'elle. Il referma la porte derrière lui, et entendit la boite de capote lui lancer :

-Hé, oh, mec, m'oublies pas ou tu vas avoir des emmerdes !

Il leva les yeux au ciel, et se dit que vivrait verrai. Si Artémis tombait enceinte, eh bien pourquoi pas ? Il devrait cacher son enfant, le protéger plus encore que sa mère, mais cette nuit là, cela ne lui semblait pas si difficile. Ce moment était parfait, et il lui semblait que tout s'éclairait. Il descendit à pas de loup les étages, regardant amoureusement Artémis, et une fois arrivé dehors, il n'eut pas le temps de frissonner, bien qu'il soit en caleçon et que ce soit le mois d'Octobre. Il se mit à courir en riant doucement, jusqu'au port. Il chercha Sven des yeux et s'approcha. Il déposa doucement Artémis dedans, lui sourit, et entreprit de détacher le bateau de son amarre. Cela fait, il sauta dedans, et passa un bras au dessus de l'épaule de la jeune femme. Ils restèrent ainsi quelques minutes, regardèrent les étoiles et le bateau s'éloigner lentement du port.

Kåre regarda Artémis, et l'embrassa. Il avait toujours rêvé de cette nuit, où il l'aimerait dans son bateau. C'était arrivé. Enfin.

Come into my life
Regress into a dream
We will hide
Build a new reality
Draw another picture
Of the life you could have had
Follow your instincts
And choose the other path

Il surprit, sûrement un peu surpris par l'initiative d'Artémis. Ce n'était pas tout le temps qu'une jeune femme sublime, intelligente, réaliste et très modeste, venait vous embrasser en plein milieu de la nuit. La clarté de la lune passait à travers les rideaux pour venir éclairer le pan du mur. La nuit.

Il avait les yeux mi-clos. Sûrement parce qu'il était trop dur de les ouvrir complètement alors qu'il venait à peine de se réveiller. Artémis avait les yeux bien ouvert et une sorte de passion sauvage brûlait dans le fond de ses pupilles. Une faim d'homme, bien probablement.

L'homme prit la jeune femme dans ses bras. Comme dans un conte de fée ou un joli film. La princesse est pendu au cou de son chevalier servant et attends de se faire emmener dans un endroit si magnifique que ses yeux ne reverront jamais plus un endroit aussi extraordinaire.

Il sortit de la chambre en prenant les clés. Ou se faisait-elle kidnapper ainsi ? Artémis avait bien une idée dans la tête mais elle préférait ne rien dire. Elle ne préférait pas penser en fait. Simplement, profiter de l'instant présent car peut-être le lendemain ne serait plus jamais pareil.

Ils sortirent. C'était malin, en plein mois de janvier. Il était en caleçon et Artémis était en culotte. Comment attraper une bonne grosse grippe en deux leçons. Expliqué sans aucun mots par Kare Nilsson. Et en plus, il se met à courir ! Quel enfant. Artémis savaient où ils allaient.

Sven. Son bateau, son ami. Son passé et son présent. Tant de significations à un seul nom. Il n'en parlait pas bien souvent. La jeune femme ne posait pas trop de questions non plus. Bien que ça ne soit pas un sujet tabou, elle aimait respecter les choses plutôt dures de sa vie.

Elle se fit déposer comme un sac à patate dans le bateau. Non, bien sûr Kare la déposa tout doucement dans le bateau. Il détacha l'amarre pendant qu'Artémis se redressait légèrement et profitait de la magnifique vue que lui offrait le ciel si étoilé en ce soir de Janvier.

Il passa un bras au dessus de l'épaule de la jeune femme. Artémis aimait le contact de son corps, chaud et rassurant. C'était agréable de se sentir protégé. Artémis n'était pas une faible mais il était toujours important de se sentir aimé, pour n'importe lequel d'entre nous, même le plus méchant.

Ils recommencèrent à s'embrasser tendrement. Puis, de plus en plus fougueusement. Ils allaient s'aimer pendant cette nuit étoilée. Ils profiteraient de chaque instant, comme d'habitude, comme si c'était l'ultime moment qu'ils passeraient ensemble, pour n'avoir aucun regret.

- Kare, je t'aime, glissa la jeune femme entre deux baisers.

Lentement, sa main passa sous le t-shirt du jeune homme et lui caressa son torse. Qu'il était bon de sentir la douceur de sa peau glissant sous ses mains. Elle l'aimait de son corps, de son âme, de tout son être. Jamais elle n'accepterait de voir le quotidien sans lui. Elle préférerait sans doute mourir.

Je n'ai plus de mots assez durs pour te dire que je t'aime

Les mots simples, doux et à la fois si brûlants prononcés par Artémis enflammèrent la poitrine de Kare. Il la serra un peu plus fort au creux de ses bras musclés, et enfouit son visage dans ses cheveux, avant d'embrasser le coin de ses lèvres et de murmurer :

-Moi aussi je t'aime, Artémis Hellsing.

De la niaiserie ne le dérangeait absolument pas en cet instant, car c'était réellement ce qu'il pensait. Cette femme lui donnait envie de tout vivre avec elle, de la protéger, de la caresser, de lui faire l'amour, de sentir ses baisers sur sa peau, d'aller quelque part, loin, dans la vie, avec elle.
Alors qu'elle passait ses mains sur son torse, il retira rapidement et avec agilité le débardeur de sa copine, qui se trouvait à présent devant lui, son corps de rêve presque nu. Il ne restait plus que sa petite culotte. Cette vision au clair de lune eut le don de l'exciter au plus haut point, son amour et son désir pour Artémis se trouvant exacerbés. Il posa ses mains sur ses hanches et l'embrassa fougueusement, remontant ses mains jusqu'à ses seins, qu'il caressa doucement, puis avec plus de vigueur, avant de ses baisser pour embrasser le bas et son ventre, et pour remonter délicatement le corps de son aimée dans une ligne de baisers brulants. Il s'arrêta longuement sur sa poitrine, lécha et mordilla les tétons d'Artémis, avant de frotter de nouveau son nez contre son cou et de l'embrasser ses lèvres passionnément. Kare regarda de plus près son visage, caressant sa joue, et sourit :

-Tu es si belle. Je crois même que tu es la plus belle femme du monde.

Il rit et passa une main dans les épais cheveux de sa copine, serrant son corps au plus près du sien. La jeune femme pouvait certainement sentir en ce moment l'envie d'elle qui s'exprimer physiquement à travers sa virilité. Comme c'était elle qui l'avait réveillé, il ne doutait pas de son envie à elle de s'unir à lui en cette nuit fraiche et étoilée sur le pont d'un bateau, mais il avait hâte qu'elle réponde à ses gestes. Il connaissait et aimait énormément ces moments avec elle, quand leurs mouvements s’entremêlaient dans une chaleur harmonieuse, et que rien ne comptait plus autour. D'une façon étrange, le fait qu'il n'ait pas emporté de capotes avivait encore plus son envie de la pénétrer, non seulement car les sensations sans ces bouts de latex étaient très différentes, mais également car il voulait voir ce que le destin leur réserverait après cette nuit. Il avait envie d'être assez fécond pour que dans quelques semaines, Artémis lui annonce une grossesse, implicitement voulue par le couple. Ce serait comme une espèce de surprise attendue. C'était une nuit parfaite pour concevoir un enfant, et il voulait que son premier bébé soit créé en mer, sur ce bateau, avec cette femme, qui lui apportait tant de bonheur, il l'embrassa de nouveau, se laissant couleur dans le plaisir de l'avoir, elle, presque entièrement nue contre lui.

Artémis sentait bien que son copain était excité, il la serrait fort et enfouissait son visage dans ses cheveux. Elle le connaissait par cœur, il y a des signes qui ne trompent pas. Elle se fit embrasser sur le coin des lèvres. C’était agréable, c’était un baiser qui excitait. Quand chacun cherchait les lèvres de l’autre en faisant semblant de ne pas les trouver, cela lui donnait envie de passer à la vitesse supérieure. Il était là, le corps brulant d’envie et elle, son corps ne désirait que lui. Il murmura :

- Moi aussi je t’aime, Artémis Hellsing.

Elle se mit à sourire. Elle aimait entendre ces mots sortir de la bouche de son copain. Ce n’était pas la première fois qu’il lui disait mais ce n’était pas devenu une banalité pour elle. Elle était attentive aux gestes, à l’attention qu’il lui portait. Peut-être bientôt porterait-elle le fruit de leur amour en elle, dans son ventre, dans son utérus. Elle avait confiance en lui, elle savait qu’il ne le trahirait pas. Il reniait déjà sa condition de sorcier noir pour elle alors pourquoi maintenant ferait-il marche arrière ? Il n’avait pas pris de quoi se protéger, c’est qu’il était prêt. Il était sur la même longueur d’onde qu’elle.

Il retira le débardeur de la jeune, qui était maintenant presque nue. L’air était frais et elle frissonna légèrement. Il mit ses mains sur les hanches de la jeune fille et se mit à l’embrasser passionnément. Des longs baisers d’amour tandis que ses mains parcouraient son corps et s’attardait sur sa poitrine. Elle aimait sentir ses paumes chaudes sur son corps, particulièrement sur ses seins qu’il caressait maintenant doucement d’abord puis avec plus d’excitation dans les gestes ensuite. Son envie grandissait et elle sentait le désir monter très fortement. Elle ne désirait plus que lui, qu’il vienne s’insérer en elle, que leur deux corps ne forment plus qu’un ensemble incandescent dans la fraicheur de la nuit. Il se baissa et embrassa le reste de son corps tandis que pendant ce temps là Artémis caressait le dos de son amant. Il remonta jusqu’à la poitrine et s’attela à en prendre soin avec sa bouche, en léchant, baisant et mordillant. Elle ressentait du plaisir à ce qu’il fasse ça. Il remonta ensuite et retourna sur ses lèvres.

- Tu es si belle. Je crois même que tu es la plus belle femme du monde.

- J’espère que tu me trouveras encore jolie, quand j’aurais mon petit ventre rond.

Il se mit à rire et il passa une main dans les cheveux d’Artémis et elle se mit à sourire. Puis soudain en caressant son corps, elle sentit la virilité qui avait monté au fur et à mesure était maintenant complète. Elle ne pouvait pas être plus ardue. Qu’attendait-il encore pour lui faire l’amour sauvagement, maintenant sur le bateau ? Il voulait encore faire monter l’excitation ? Mais il était si dur tandis qu’elle était probablement trempée. Ses tétons étaient durs d’excitation et elle n’en pouvait plus. Avec un regard coquin, elle entreprit avec ses mains d’enlever les derniers vêtements de son homme. Kare était maintenant nu et elle s’empressa d’enlever le dernier morceau de tissu qu’elle avait sur le corps.

- J’ai terriblement envie de toi, Kare.

Est-ce que c’était vraiment nécessaire cette parole ? Pas vraiment sûr puis que c’était sous-entendu depuis le moment où ils étaient parti sur le bateau. Elle l’embrassa fougueusement et pris en main sa virilité et entrepris de s’en occuper avec un mouvement de va-et-vient lent puis s’accélérant au fur et à mesure. Elle se baissa ensuite puis entrepris de faire le même travail avec sa bouche. Elle sentait la dureté de son engin faire des aller et retour dans sa bouche. Artémis s’appliquait à faire le travail proprement pour faire monter encore plus le désir et qu’il n’ait plus qu’une seule envie : la pénétrer sauvagement.

Quand tu m'offres essoufflée, au creux de ma poitrine, les charmes vénéneux de tes fragrances intimes...

Ils avaient eu la même idée. Ce malencontreux oubli de capote qui les mènerait non seulement à une nuit inoubliable, riche de sensations, mais bien plus loin, à un enfant. Oui, un enfant, un tout petit bébé qu'il pourrait tenir dans le creux de ses bras tout en se perdant dans les yeux de sa mère. Il caressa le ventre de sa copine, qu'elle venait de mentionner.

-Bien sur. Je t'aime dans n'importe quelle état, Arté.

Sans être conscient qu'il venait de nommer sa copine par le nom d'une chaine franco-allemande, il chasse de son esprit l'idée d'un enfant, afin de se concentrer uniquement sur le corps brûlant de son amante, et sur l'excitation qui montait à une vitesse folle en lui. Il pressa sa peau contre la sienne, soupirant de bonheur. Artémis lui enleva rapidement son caleçon tout en lui déclarant qu'elle avait envie de lui. Terriblement envie de lui. Ces mots firent fondre son cœur. Il était facile de déterminer l'excitation sexuelle chez un homme, mais chez une femme, c'était moins évident. C'est pourquoi la phrase de sa bien aimée, remplie d'honnêteté et d'amour, agit sur lui tel un énergisant surpuissant. Mais il n'eut pas le temps de se jeter sur elle afin s'assouvir ses désirs sur le champ, elle tenait entre ses doigts son membre viril, et, d'une main habile, faisait monter son plaisir, si bien que, s'accrochant à sa nuque, il se mit à mordiller la peau du coup de la jeune femme, trouvant que rejeter la tête en arrière était décidément trop féminin. La fierté masculine, que voulez-vous.

Artémis avait à présent pris son sexe dans sa bouche, l'humidité et la chaleur de celle-ci ne faisant que l'exciter encore plus qu'il ne l'était déjà par les mouvements de sa langue et de ses lèvres.
Il n'en pouvait plus, il devait passer à l'acte. Il sourit sauvagement, et repoussa doucement la jeune femme de son corps, avant de la plaquer avec fermeté contre le pont du bateau, de manière à se retrouver au dessus d'elle. Kare prit seulement quelques minutes afin de parcourir le clitoris et l'intérieur du vagin de sa copine de ses doigts, puis avec sa langue. Il était incapable de faire durer cela plus longtemps, elle l'avait trop excité, ils s'étaient trop mutuellement excités, il entendait presque le corps de son amante crier qu'il désirait son sexe en elle, et peut-être aussi le bateau râler que c'était dégueulasse, de copuler sur son pont, mais il s'en foutait. Il palpa de nouveau la poitrine d'Artémis, caressa ses cuisses qu'il ouvrit avec délicatesse, s'arqua vers son corps humide et pénétra la jeune femme avec force et même une certaine brutalité, mais qui n'était vouée qu'à son plaisir, le sexe avait parfois quelque chose de violent, sans parler de sadomasochisme, mais plutôt d'instinct, quelque chose de pressant et de délicieux qui ne demandait pas que de la délicatesse mais aussi une pointe de sauvagerie, juste ce qu'il fallait.

Il sentait les tétons tout durs d'Artémis sous son torse, il était brûlant, le sang palpitait dans ses tempes et dans les vaisseaux sanguins qui avaient fait gonfler son sexe. Il commença un doux mouvement de va et viens en sa compagne.

Can't find the light
Expose tonight
I come undone

You take my sights
My will to fight
I'm overcome

I'm drowning
I am falling
Broken apart by you

La réponse de son cher compagnon la rassura. Elle savait qu'elle était désirable actuellement mais la grossesse provoque parfois de graves crises dans un couple et elle était trop bien avec lui. Elle préférait préserver son couple plutôt que d'avoir un enfant.
A vrai dire, en y repensant, les deux idées étaient totalement folles. Elle n'avait jamais pensé à ça, encore il y a quelque années. Et maintenant, elle était sur le point de concevoir la vie, de faire une des choses les plus merveilleuses que la nature peut offrir. Elle s'apprête à recevoir la vie dans son utérus. Avec les joies, les pleurs, les avantages et les contraintes que cela apporte. Etait-elle vraiment prête ou était simplement un coup de tête? Non. C'était vraiment quelque chose de réfléchi.

C'est comme si, ils avaient chacun réfléchis de leur côté puis par une communication invisible, en avait conclu qu'il était temps. Lui était sorcier noir, elle était solitaire mais ils s'en fichaient. Il pourrait faire apparaître du bonheur pour elle dans une petite cuillère. Quand elle était petite, on lui demandait souvent "Crois-tu encore à l'amour ?" et elle répondait d'un ton très posé "Je n'y ai jamais cru." Et maintenant elle était capable de récolter le fruit de cet amour. Assez incroyable.

Suite aux mouvements que faisait la main de la jeune femme, le jeune homme lui mordilla la nuque, elle aimait ça. C'était drôle comme la nuque était un endroit hétérogène chez elle. Tout comme le lobe des oreilles. Chacun avait ses particularités après tout, n'est-ce pas ? Quand sa langue fondit sur son membre, il n'en pouvait décidément plus. Artémis était très doué pour savoir ce qui excitait son compagnon. Ils se connaissaient bien mentalement mais aussi sexuellement. Après tout, le sexe est aussi une chose importante dans une relation, il ne faut pas le cacher. Il la poussa doucement et elle se retrouva découverte à son regard. Elle sourit d'un air très malicieux qui incitait à la tentation. Il saisit cette opportunité pour que ses phalanges aillent faire un tour dans l'intimité de la jeune femme puis sa langue vint les rejoindre. Le plaisir de la jeune fille montait aussi. Ce n'était plus du désir. C'était une bombe à retardement qui était prête à exploser de plaisir lorsqu'elle le sentirait enfin en lui. Elle n'attendait que ça.

Il se redressa et palpa sa poitrine tandis qu'elle l'implorait de tout son regard et de tout son être. Il écarta alors les cuisses et vint s'insérer en lui, plutôt brutalement mais c'était aussi ça qui était bon. Elle ferma les yeux comme pour savourer son membre chaud qui était en elle. Elle sentait son corps brûlant, elle sentait tout de lui, son odeur, son excitation. Elle s'enivrait entièrement de lui. Tandis qu'il commençait un mouvement de va-et-vient, elle s'attela à accompagner son compagnon avec des mouvements de hanche et des soupirs de temps en temps savamment abandonnés au creux de son oreille.

Ja wir sind ein Gemisch zur Sensation prädestiniert, eine magische verbindung und ein Teufelselixier

Lorsqu'il fut en elle, il commença à gémir doucement, tout en continuant avec de plus de vigueur les mouvements de son pénis. Il transpirait légèrement, les mains crispées sur les planches du pont de son bateau. Kåre glissait de temps en temps son nez contre le sien, contre ses yeux, ses joues...Il embrassa son front et agrippa une de ses épaules, avec le désir d'entrer encore plus profond en elle. Il voulait littéralement ne faire plus qu'un avec elle et même après cet acte sexuel, il voulait encore qu'ils soient unis pour toujours. Il voulait un mélange de lui et d'elle, un petit être qu'ils pourraient aimer et élever ensemble, de la vie qui s'échapperait d'eux.

Poussant un gémissant plus rauque, il passa une main dans le bas de son dos, et l'amena à se retourner avec lui. Il se retrouva le dos sur le pont du bateau, tenant fermement le creux des reins de sa partenaire, et l'incitant à entamer des mouvements à son tour. Rien n'était plus beau que de pouvoir voir la forme parfaite de son corps onduler sous la lumière pâle de la lune. Il la désirait et l'aimait tellement. Kåre n'avait jamais vraiment douté de l'existence de l'amour, mais n'avait jamais pensé que ce sentiment pouvait être aussi intense. Il avait le sentiment profond de sceller cet amour dans cet acte primitif mais qui lui semblait tout aussi essentiel que les mots et les attentions dans une relation. Il voulait faire ressentir à Artémis son amour de manière physique, aller au plus profond d'elle, jusqu'à en avoir presque mal. Mal de l'aimer si fort. Un mal délicieux, sulfureux, sexuel. Il fit jouer ses abdominaux pour lécher la pointe de ses seins, puis pour les caresser avec avidité et délectation. Elle était à lui, pour un instant, et il était à elle, ils étaient un tout, unis dans un même désir, un même plaisir.

Kåre donna un a-coup plus puissant que les autres et fit rouler Artémis, se retirant d'elle doucement, bien que toujours en érection. Il la porta vers le mat du voilier, et la plaqua contre l'objet de bois et de métal. Il attrapa une de ses cuisse, l'embrassa fougueusement, puis la deuxième et, tout en la portant, la pénétra de nouveau avec une certaine violence. Il avait toujours rêvé de faire cela. Il l'agrippa derrière les épaules et soupira dans son oreille, le front collé contre sa peau, s'activant avec énergie. Il voulait lui crier qu'il l'aimait, et qu'elle avait le corps le plus désirable qu'il soit, mais il était sans voix, et il avait le sentiment que les mots ne suffiraient pas, il continua alors à chercher au plus profond d'elle, le plaisir ultime qui la féconderait, avec un peu de chance. Le sorcier ne pensait pas réellement au futur bébé en cet instant, plus à son désir d'être dans une parfaite harmonie extatique avec Artémis, mais quelque part, au fond de lui même, il savait que cette nuit était plus solennelle et plus importante même qu'un mariage.

Sa peau collée contre la sienne, son membre glissant dans son intimité, il connaissait un bonheur physique parfait.

Blacked out,
Everything's faded on your love,
I'm already wasted, so close
That I can taste it now, now

So let's break right out of these guilty cages
We're going to make it now
Don't ever turn around

Nobody else needs to know
Where we might go
We could just run them red lights

Ce n'était pas une situation étrange, plutôt une situation habituelle. Et pourtant, il y avait quelque chose qui étincelait dans le corps de l'exorciste. Ses cheveux brillaient et sa peau était plus douce. Elle avait une envie irrépressible de sourire, comme si on la forçait, comme si quelqu'un avait posé ses doigts aux extrémités de ses lèvres et les avaient relevés.
Dans la vie, on a tendance a souvent s'apitoyer sur son sort, à regarder notre présent comme s'il n'était rempli que de malheur. On ne relativise pas, on ne saisit pas la chance qu'on est d'être en vie. La moindre chose devient une contrainte, quelque chose qui nous bouffe la vie. Comme des chaînes rouillées qui nous rongeraient cellules par cellules, jour après jour. A un moment, il faudra bien s'arrêter, il faudra bien affronter le présent et se dire qu'en fait tout n'est pas si mauvais. Qu'on est pas si nul que l'on veut bien le croire. On est tous pareil, des bons côtés et des mauvais côtés.

Elle menait maintenant la danse et était au dessus. Elle le regarda avec cet imperceptible sourire, à la fois ravageur et tentateur, à la fois énigmatique et mystérieux. Elle avait envie de sauter dans l'eau avec lui, de nager jusqu'à ce qu'ils n'aient plus de souffle. Elle ondulait de tout son corps tandis qu'il sentait le contact de ses mains sur ses hanches. Elle avait envie de s'envoler, de ne plus sentir cet atmosphère magique qui les entourait. Elle avait envie de leur propre monde, de leur univers, de leur règles, d'un pays façonné à leur image.
Ce n'était pas possible. Alors ils se contenteraient de créer un foyer. C'était juste incroyable en y pensant. Son cerveau s'évadait de son corps tandis qu'elle continuait à faire des mouvements amples avec son bassin. Il y a quelques temps, elle n'aurait même pas voulu entendre parler de bébé. Ca la répugnait. Et bientot, elle en aurait un au creux d'elle. Une petite boule chaude. Et quand il, ou elle, elle n'était pas regardante sur le sexe, sera là... Ils seront indestructibles.

Sans avoir eut même le temps de réagir, elle se retrouva plaqué contre le mat du bateau, atteinte par de violents assauts de Kare quand tout à coup tout s'adoucit. Il avait sûrement expulser sa joie dans son être.
Une graine fécondée dans un être fertile. Tel était les ingrédients pour faire un enfant parfait ! Mais accidentellement, Kare rajouta un autre ingrédient à cette mixture : l'amour. Et c'est ainsi que peut être naîtra dans quelques mois... Un super héros. Ou pas!
Elle se colla à lui et l'embrassa tendrement puis posa sa tête contre sa poitrine, l'air plutôt satisfaite du moment qu'ils venaient de passer ensemble.

- Tu es parfait.

Küss mich, küss mich, oh bitte bitte, ja...

La peau de Kåre brûlait, elle était en fusion avec elle d'Artémis, il fermait les yeux, mais il était sur que c'était ce qui se passait réellement. Son plaisir était sur le point d'atteindre son paroxysme, il n'était pas sur d'avoir jamais atteint un tel orgasme, il avait le sentiment de repousser toutes ses limites, les siennes, et celles de la nature. Ils étaient comme Adam et Ève, là, sur l'eau, ils étaient le seul couple au monde. Le seul.

Il y eut un éclair de bonheur, il poussa un gémissement d'extase, et il sentit son sperme jaillir en Artémis, pour aller s'implanter en elle, pour réaliser un produit unique, de leurs deux chairs, de leurs deux patrimoines génétiques. C'était beau, il savoura le moment, la poignée de secondes que celui-ci dura, poussa un soupir profond, comme s'il venait de réintégrer le monde "réel". Kåre se retira délicatement, et s'allongea sur le pont du bateau aux cotés de la femme qu'il aimait. C'était merveilleux. Il pouvait affirmer qu'il aimait une femme, et qu'il voulait un enfant avec elle, la protéger, passer sa vie entière avec elle si cela était possible. Il sourit, s'allongeant sur le dos, et ferma les yeux, profitant de l'air frais de la nuit.

Artémis se lova contre lui, l'embrassant, et lui affirmant qu'il était parfait. Il sourit, apaisé, et caressa le creux de ses reins. Puis il joua avec ses long cheveux bruns et ondulés. Il souriait toujours, un peu niaisement. Il pensait au processus biologique qui était en train de se dérouler dans le ventre lisse et doux et sa compagne. Un spermatozoïde allait féconder un ovule -si toutefois elle était en train d'ovuler, mais il lui faisait confiance, elle savait mieux ces choses là que lui-, et l'ovule allait se diviser, encore et encore, jusqu'à comporter un nombre de cellules assez important pour prendre la forme d'un embryon, puis d'un fœtus.

Kåre vida complètement son esprit, les yeux fixés dans les étoiles. Il resta dans cet état végétatif quelques minutes, avant de continuer à caresser doucement la peau d'Artémis et il lui dit :

-Je suis heureux de l'être à tes yeux. Tu l'es aux miens.

Il se pencha vers elle, puis l'embrasser sur le front, et sur les paupières, avant d'enfouir son visage dans ses cheveux, et de poser une main sur son ventre. Il était fatigué à présent. Il avait certainement créé une vie. Ça avait été épuisant.
-Tu te rends compte, on va donner de la vie... On va donner de l'amour... Murmura-t-il doucement à l'oreille d'Artémis.

Il ne savait pas comment exprimer ce qu'il ressentait. Ils allaient avoir un enfant. Bientôt. Le processus était enclenché. Ils se dirigeaient vers une nouvelle vie. Il allait porter un bébé dans ses bras, il allait se réveiller la nuit, changer des couches, soigner des bobos, apprendre à marcher, à parler, jouer à des jeux stupides, aux barbies ou aux voitures, il allait supporter des caprices, des chagrins, il allait rire, il allait souffrir, et être infiniment heureux.
Tout son être vibrait de ces certitudes, et des innombrables possibilités qui les accompagnaient. Il en avait presque mal à la tête.

-On va être heureux.

Pas toujours, pas parfaitement. Mais c'était la vie. Et il aimait la vie. Il aimait Artémis. Et il allait aimer leur enfant.

Artémis sentait la caresse de Kare sur sa peau quand bien même elle fermait les yeux. Les frissons s'étaient envolé, il avait laissé en elle une chaleur indescriptible, une chaleur qu'on ne retrouve que lorsqu'on aime. Il se pencha et l'embrassa sur le front. Rien de tel qu'un baiser sur le front pour se sentir protéger pensa Artémis sans ouvrir les yeux. Elle sentait le bonheur lui parcourir le corps. Une sensation hors du commun qu'on ne pouvait ressentir que si l'amour était présent.

-Je suis heureux de l'être à tes yeux. Tu l'es aux miens.

Artémis eût envie de l'embrasser à nouveau mais leur lèvres allaient finir par s’abîmer. La jeune femme roula sur le côté et regarda la nuit tandis que son homme se mettait en position de cuillère et posait sa main sur son ventre. La chaleur de sa main sur son ventre froid lui fit extrêmement de bien. La nuit avait une couleur particulière ce soir. Une couleur que l'on ne retrouve que dans les romans qui se finissent bien.
Ici, Artémis avait envie de croire que l'histoire se finirait bien mais malgré ce moment de pur extase, elle savait que quelque chose finirait par mal tourner. C'était toujours comme ça dans sa vie de toute façon. La jeune femme se contenta de rouvrir des yeux qui avaient perdu un peu de bonheur. Elle chassa ces pensées de sa tête. Le moment était merveilleux et elle n'avait pas le droit de le gâcher en ayant des pensées négatives.

-Tu te rends compte, on va donner de la vie... On va donner de l'amour...

Elle ne réalisait pas. Comment réaliser ? Donner la vie ça lui paraissait tellement abstrait, abstrait, abstrait. A quel moment on doit se sentir heureuse d'avoir un enfant ? Elle ne sentait rien pour l'instant. Un moment d'inquiétude la traversa. Et si c'était quelqu'un de mal avec sa progéniture ? Si elle n'arrivait pas à aimer cet enfant ? Aprés tout ce qu'elle avait traversé, c'était peut être... normal.
Et si elle ne supportait pas ce rythme infernal qui est celui quand on a un enfant ? Elle pourrait tout aussi bien partir du jour au lendemain. Non, elle n'avait pas le droit de faire ça, car ce n'était plus UNE mais DEUX personnes qui comptaient sur elle.

-On va être heureux.

Artémis sourit. Ses pensées l'avaient dépassé. Elle avait besoin de l'exprimer.

- Et si je n'y arrive pas ?

Sa voix se brisa... Elle repensait à son enfance. Elle poursuivit

- A être mère. Tu sauveras notre enfant ?

Qu'tu sois fils de princesse ou qu'tu sois fils de rien, tu s'ras fils de tendresse, tu s'ras pas orphelin

Kåre sentit sa compagne frissonner légèrement contre lui. Il y avait une légère agitation, il n'était pas empathe, mais il lui semblait percevoir quelque chose. Parce qu'il la connaissait bien, malgré ses mystères. Assez bien pour remarquer, parfois, pas tout le temps, lorsque quelque chose la tracassait.

A tâtons, il chercha la main longue et fine d'Artémis et la serra dans la sienne. Il était en train de se demander s'il était judicieux de parler, là, tout de suite, mais elle le devança, exprimant le fond de sa pensée, et lui montrant qu'il ne s'était pas trompé. Il y avait bien quelque chose. Elle avait peur de ne pas y arriver. Il ne demanda pas à quoi. Il avait deviné. Et elle le confirma, lui exprimant sa peur de ne pas réussir à être une bonne mère. Son esprit se brouilla un instant. Il n'était pas sûr de réussir à être un bon père lui-même. Même si parents à lui avaient été très bien, il était tout de même une sorte de bouffon assez maladroit passionné par les bateaux. Il n'avait rien à leur reprocher, si ce n'était leurs idées noires. Même la "bourde" du père de Kåre qui le condamnait, lui, à présent, à consacrer son existence à Croix, il ne lui en tenait pas rigueur. Maintenant que lui même était dans l'organisation, il connaissait. Il savait à quel point l'honneur, la fidélité, et la pureté comptaient pour Dorian, pour lui plus encore que pour ses prédécesseurs. Et son exceptionnelle violence n'arrangeaient évidemment rien. Alors oui, lui aussi avait peur de ne pas se soumettre à ce que lui ordonnait cette troupe de sorciers noirs terrifiants.

Ouais, en effet. Comment allait-il faire pour élever un enfant, comme ça, dans le mensonge ? Comment allait-il élever un petit mêlé alors qu'il serait chargé d'en tuer tous les jours ? Comment allait-il réussir à le protéger, lui, sa mère, et ses éventuels frères et sœurs ? Son évidente lâcheté commençait à ronger le ventre de Kåre. Mais il se contint, se convint qu'il serait un bon père, et caressa la peau nue d'Artémis avec tendresse.

- Tu sais j'ai confiance en toi mon amour.

Il marqua une pause et inspira profondément l'air marin et frais de la nuit, caressant le pont de Sven du bout des doigts avec son autre main, comme cherchant un peu le réconfort de son défunt ami dans ce moment de doute. Puis, il continua :

- Je crois qu'on est jamais prêt à être parent. On essaie, mais de toute façon, on va faire des erreurs, Arté. Mais je te promets que quoi qu'il se passe, je donnerai ma vie pour cet enfant, d'accord ? Pour cet enfant et pour toi. Ce que je veux, dans la vie, c'est vous. Je voudrais que tu me dises que tu feras la même chose, si jamais il m'arrive quoi que ce soit. Tu es d'accord ?

Et la mer, aussi, un peu. Mais rien ne précisait qu'il ne pouvait pas avoir tout ensemble. Par contre, sa place à Croix plus sa famille, ça allait être compliqué. Mais il y penserait plus tard. Il se sentait épuisé.
Kåre prit alors Artémis par les hanches, et la fit rouler de façon à ce que son visage se retrouve en face du sien. Il mêla ses yeux à ceux de la jeune femme, caressant son visage, comme pour l'observer sous toutes les coutures, tout en restant accroché à l'âme de cette femme qu'il aimait. Voir ses deux beautés. Celle de son corps tout entier, et celle de son esprit. Artémis Hellsing, je vous aime. Vous avez sauvé ma misérable existence, pensa-t-il très fort, sans le dire, tandis que les étoiles et la mer lui chantaient une chanson, mélancolique, mais teintée d'espoir. La chanson de sa vie.

Artémis était dans un perpétuel questionnement. Elle ne pouvait pas être mère parce qu'elle même avait été abandonné dans sa jeunesse, sans entourage, sans famille et sans accompagnement et il était évident que pour elle, une personne qui était si déséquilibrée dans sa famille ne pouvait pas pas avoir d'enfants. Elle créerait un déséquilibré, quelqu'un qui ne pourrait jamais être heureux. Une bombe à retardement, prêt à lui exploser à la figure au moindre dérapage. Ou quelqu'un de replié sur lui même. Elle ne saurait que faire de lui. Elle n'était pas quelqu'un de bien.
Une autre partie de son coeur lui disait que son mari voulait un enfant. Elle pouvait le sentir, ce désir d'être un père, ce désir d'élever et par dessus tout ce désir de concrétiser leur amour par une progéniture attendue. Kare était tellement gentil avec elle que la jeune femme ne pouvait se résoudre qu'à l'idée de lui donner ce qu'il voulait. Mais ce n'était pas qu'une histoire de céder à ses attentes. Au fond d'elle, tout au fond, elle avait aussi envie de tenter l'aventure. Elle voulait découvrir les plaisirs et les désagréments d'une grossesse, elle voulait donner la vie. Un être qui n'a vu que l'ombre. L'amener à la lumière et faire de son mieux pour lui donner une vie correcte, l'éduquer dans une éducation correcte. Faire en sorte qu'il trouve son chemin. Et qu'il soit heureux.
Si c'était si facile...

- Tu sais j'ai confiance en toi mon amour.

Artémis sourit. Le vent soufflait sur le ponton et elle sentait le zéphyr caresser sa peau doucement. Elle frissonna de nouveau, mais cette fois pas d'émotion. Elle avait un peu froid. Elle n'était pourtant pas frileuse mais l'atmosphère se rafraichissait. Ce n'était pas encore les grandes chaleurs. Surtout en Ecosse.

- Je crois qu'on est jamais prêt à être parent. On essaie, mais de toute façon, on va faire des erreurs, Arté. Mais je te promets que quoi qu'il se passe, je donnerai ma vie pour cet enfant, d'accord ? Pour cet enfant et pour toi. Ce que je veux, dans la vie, c'est vous. Je voudrais que tu me dises que tu feras la même chose, si jamais il m'arrive quoi que ce soit. Tu es d'accord ?

- Je donnerais ma vie pour vous aussi. Quoi qu'il arrive. Même si le ciel nous tombe dessus. Même si on est on obligé de s'enfuir à l'autre bout du monde. Même si la vie s'acharne. Je serais là.

Elle se fit rouler comme un sac de patate et se retrouva face à son homme. Elle regarda ses yeux intensément tandis qu'il caressait son doux visage. Artémis se sentait protégée et plus sereine. Elle avait chassé d'un revers de main tout les doutes qui emplissaient son âme. Elle lui adressa un sourire. Elle se redressa puis se leva.
Le moment avait été fort agréable mais elle frissonnait définitivement et avait envie de rejoindre son lit. Elle tendit la main à son mari pour l'aider à se relever et ils se dirigérent ensemble vers d'autres aventures. Des aventures pour lesquelles ils ne seront plus 2... Mais déjà 2 et 1/270. Elle sourit à cette pensée. Life is beautiful.

Je cours à travers la mousson
Jusqu'au bout du monde
Jusqu'à la fin des temps
Là où la pluie ne fera plus mal
Je lutte contre la tempête
Au coeur de l'azur
Et quand je m'égarerai, je penserai à toi
Ensemble, nous courrons vers l'inconnu
A travers la mousson
Rien que toi et moi

[FIN]