Le froid d'une plage de février

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 Le froid d'une plage de février

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Anja L. von Duisbourg
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MessageSujet: Le froid d'une plage de février   Le froid d'une plage de février EmptyDim 21 Fév 2021 - 14:04

Anja ne savait plus vraiment où elle en était.

Elle ne savait plus.
Ne savait plus.
Ne savait plus.

La guerre était perdue depuis longtemps, il n’y avait que les fous comme Dorian Cross pour prétendre le contraire. Et pourtant, il fallait continuer à sauver les meubles, à tout faire pour empêcher que l’immeuble ne prenne trop l’eau. Se battre alors que Green était parti, alors qu’il avait emporté Elaïa et qu’elle ne trouvait plus de raison de vivre depuis, ni dans ses idéaux, ni dans son quotidien.

La sorcière noire souffla, attrapa une feuille de papier et un stylo, espérant que l’encre sur le papier puisse l’aider à remettre ses idées à l’endroit.

Liebe Elaïa,

Où es-tu aujourd’hui ? Avec ton père, je crois, mais où ? Je voulais t’éviter de souffrir, te voilà désormais en fuite perpétuelle avec ton père qui est traqué par tout le monde magique. Orpheo, Rosenrot, Croix,… Dans quel monde vas-tu grandir ? J’ai l’impression d’avoir tout loupé, d’avoir continuellement échoué à créer cette société où les sorciers auraient enfin retrouvé leur place, ce monde utopique qui aurait pu être le tien, le nôtre puisque nous n’aurions alors même plus eu besoin de nous cacher.
Désolée.
Je crois que j’en veux à Green surtout. D’être parti, d’avoir tout lâché et de m’avoir abandonnée. J’aimerais pouvoir lui faire mal comme il m’a fait mal, lui lacérer le cœur aussi douloureusement. J’aimerais pouvoir fuir dans les bras d’un autre, des autres, de n’importe quel sorcier noir, mais je n’y arrive pas. Je ne sais pas combler l’absence dans le lit de ton père et je n’arrive pas à éprouver du désir pour quelqu’un d’autre que lui. Vouée à son destin, comme toujours.

Mais qu’importe puisque de toute façon tout s’écroule ? Tout est terminé Elaïa, on essaie juste de se sauver soi-même désormais, de faire survivre Rosenrot à travers le massacre. Je sais qu’on peut y arriver. On l’a déjà fait après la deuxième guerre mondiale, qui avait réduit l’organisation en cendre, sans vraiment la faire disparaître. Alors le destin de Rosenrot ne m’inquiète pas. C’est le mien, plutôt, qui m’a l’air à bout de souffle.

En attendant, je sauve les meubles. Avec les fidèles – il y en a, mais pas tout le monde à Rosenrot et le temps m’a appris à être prudente – on cherche des solutions. C’est ainsi que j’ai entendu parler d’un certain Simje au profil… intéressant. Autant le dire tout de suite, c’est un mêlé, mais son profil reste intéressant pour une alliance.
Et après tout, c’est bien une alliance qui m’a permis de monter cette guerre et de prendre le pouvoir pendant des années, alors pourquoi pas en créer une nouvelle pour sauver ma peau ? Parfois il faut savoir mettre ses idéaux de côté pour faire face aux situations désespérées.
Ce Simje, ancien agent d’Orpheo, a apparemment des petits problèmes de magie. Similaire à celle d’un de tes oncles ; Cyan Soul. L’onde de choc. Sauf que chez Cyan, c’est connu et maîtrisé depuis l’enfance. Moins inattendu du coup, moins puissant par conséquent.
Et, toujours d’après mes informateurs, Simje serait en froid avec Orpheo. Des rumeurs courent sur une envie de vengeance de sa part. Alors pourquoi je pas s’en servir comme cheval de Troie pour fendiller l’intérieur même d’Orpheo ? Pour montrer aux sorciers noirs que Rosenrot n’était pas mort, que leur reine était encore capable d’abattre des cartes stratégiques face à nos ennemis ? Comme tu peux le constater, un coup éminemment politique. Et donc il fallait que je m’en charge en personne.

Je suis donc allée à Gdynia, au bord de la mer baltique. J’avais entièrement runé mon corps afin de prévenir tout… accident d’onde de choc de la part de l’homme que j’allais rencontrer. Les pieds, les jambes, le ventre, les bras, même le visage. Des lames dissimulées partout sous mes vêtements, une tresse blonde qui retenait mes cheveux en arrière et que j’avais glissé sous mon pull. Des chaussures confortables.
Ça faisait une éternité que je n’avais pas remis une tenue de combat. Et tout mon corps tremblait d’impatience à cette idée, marqué par la mémoire des entraînements avec ton père dans notre cave. Une époque loin de celle d’aujourd’hui faite de solitude.

J’ai retrouvé l’homme que je cherchais sur une plage à côté du port. La mer était verte à cet endroit et le sable gris. Le froid de février mordait nos peaux et le vent sifflait dans nos oreilles. Je t’ai un instant imaginée toi, courant après un cerf-volant dans le rire de tes cheveux blonds.
Mais tu étais avec Green et il n’y avait pas d’enfant sur cette plage.
Juste un homme, seul, face à la mer.

– Simje Voniestosiwjski ?

J’espèrais l’avoir prononcé de la bonne manière.

– Anja von Duisbourg.

[…]


Ces idées n’étaient pas plus claires, mais au moins, cela lui permettait de se concentrer sur le papier blanc qui se remplissait peu à peu et non pas sur le poids dans son cœur qui la dévorait.
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Solitaire | Patpatpatpatpatpat
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Simje Voniestosiwjski
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MessageSujet: Re: Le froid d'une plage de février   Le froid d'une plage de février EmptyDim 21 Fév 2021 - 14:34

Entre ce qu’il était et ce qu’il est : une fissure. L’onde de choc a balayé ses derniers doutes, lui faisant prendre conscience de deux choses : il avait les pleins pouvoirs de ce qu’il était. Il était important.
Bon, et une troisième chose, rien n’a vraiment de sens. Je ne sais pas si les gens ne s’en rendent pas compte où si ils n’en ont rien à foutre, mais visiblement tout le monde fait avec.
La mer roule face à lui : la maison. Sans aucune surprise il s’était réfugié en Pologne pour fomenter ce qu’il avait besoin de mener à bout. Ça n’avait pas encore de forme précise mais il voulait la vérité, des réponses, une vengeance. Pas nécessairement dans cet ordre-là. Qui avait donné les ordres, qui savait qu’ils allaient mourir et les avaient donnés quand même. Y avait-il une taupe, un conservateur cruel ou bien quelqu’un fini à la pisse tout simplement ?

Anja Von Duisbourg l’avait contacté.

C’était ironique, Rosenrot ! Bahaha, Rosenrot qui contact un mêlé ! Un mêlé ! Dans l’échelle des choses improbables que la guerre et la vie poussent faire. Que moi je me rende au rendez-vous est absurde également, mais je n’ai pas peur de mourir : j’ai de la valeur.

Il s’était rarement dit ça dans sa vie. Peut-être jamais. Son expertise en avait, son don aussi, ses relations également. Pas lui-même. Ses soeurs, oui. Pas lui. Mais plus maintenant. Il était quelqu’un à ne pas abattre. Orpheo ne m’avait pas recherché. Qui pourrait penser Simje Voniestosiwjski en colère ? Prêt à passer à l’acte ? Allen avait essayé de me raisonner, runer, trouver des solutions. Je l’avais détesté et j’avais claqué la porte en partant. J’l’avais plus jamais revu.

Il aurait pu parler de coeur brisé si il en avait eu conscience mais ce n’était pas le cas. Il se cachait à lui-même des tas de choses : il s’en mordrait les doigts plus tard. Il s’était posé la question, valait mieux rester comme un plot et me laisser mourir et devenir vieux à petit feu, en regrettant de n’avoir jamais rien fait, ou buter des gens et après être extrêmement triste ?
Plan B !
Go, Simje, go.

Quand Anja arrive, elle est exactement comme je l’imaginais. Plus jeune que ce qu’elle devrait être mais déjà vieille, les yeux clairs, impressionnante de charisme. Très présente, parfaitement là. Elle prononce mon nom, quel entraînement, se présente. Comme si elle en avait besoin. Je ne dis pas enchanté, je ne le suis pas. Ravi ? Je ne le suis pas non plus.

— Bonjour.

Sobrité.
Il pense au fait qu’il ne soit presque pas armé, un glock dans la poche et un .9mm sous l’aisselle. Armes à feu. Pas de lame contre ceux qui sont nés avec, c’est évident, non ?

— J’écoute.

Il a chaud et froid en même temps, l’anxiété fusille sa sérénité. Ses yeux sans couleur scrutent la dame ; il se sent minuscule. Ridicule, même. Comme la fois où avant la mission au Sri Lanka, ils avaient parlé poids avec les collègues, et qu’il avait capté qu’il faisait la même taille qu’Allen pour dix kilos de moins.[i]
Tout pareil.
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MessageSujet: Re: Le froid d'une plage de février   Le froid d'une plage de février EmptyDim 21 Fév 2021 - 15:07

Lorsque Green était parti, elle avait essayé. Elle avait fait venir dans son bureau un de ses soldats, jeune, très beau – elle le trouvait encore plus beau que son ancien fiancé – et débordant de charisme. Un chien de Rosenrot bien fidèle, rôdé au combat, la rage au ventre et prêt à mourir pour ces idées, idées qui étaient les mêmes que celles de la sorcière, qui étaient les siennes. Anja avait utilisé un prétexte idiot – revoir quelque détails de la dernière mission du soldat –, puis l’avait invité à rester boire un verre, s’était assise sur son bureau, avec ses longues jambes découvertes qu’elle croisait et recroisait. Elle avait juste envie de sexe, de s’envoyer en l’air pour oublier la violence de Green entre ses cuisses.
Au début, elle avait senti l’homme tendu. Sans doute avait-il peur des conséquence de coucher avec la big boss. Puis il avait fini par se détendre, l’alcool aidant, répondant aux avances d’Anja, posant sa main sur sa jambe et la laissant remonter de plus en plus haut alors qu’elle sentait avec plaisir sa culotte s’humidifier.
Preuve qu’elle était encore capable de désirer après Green.
Le problème était venu après, alors qu’ils étaient en train de s’embrasser et qu’il était à moitié nu contre elle, qu’elle sentait clairement la pression de son sexe gonflé contre son ventre. Il avait voulu glisser ses doigts dans sa culotte et quelque chose avait bloqué en elle. Quelque chose qui était venu se répercuter dans ses pouvoirs et avait envoyé l’homme à plusieurs mètres d’elle, contre un mur.
Paniquée elle l’avait aussitôt congédié de son bureau et s’y était enfermée pendant plusieurs heures, le cœur au bord de l’explosion. Green l’avait-il maudite ? Est-ce que l’amour pouvait maudire ?

[...]

Il a un visage marquant, un de ces visages qui ne sourit pas beaucoup et ça me plaît. Je n’aime pas l’hypocrisie politique, surtout dans ce genre de rencontres.

– Bonjour.

Il n’a pas alourdit son discours d’inutilités phatiques. Ça m’arrangeait, pas le temps pour ces bêtises. Plus de temps du tout.

– J’écoute.

Droit au but, ça me plaisait. Comme quoi, même s’il était mêlé, il semblait plus agréable de traiter avec lui qu’avec certains sorciers noirs. Dorian Cross, par exemple, qui adorait tourner autour du pot pour pouvoir mieux menacer ses interlocuteurs de ses yeux froids. Ingérable le chef de Croix. J’espère sincèrement, Elaïa, que le jour où tu liras cette lettre, il ne sera plus de ce monde.

– On souhaite tous les deux taper fort contre Orpheo.

Je me suis tu pour observer sa réaction. Il était plutôt stoïque dans le froid de février. Avait-il peur ? Ou avait-il un peu tout abandonner ? Que devaient ressentir les gens en rencontrant la grande Anja von Duisbourg, cette sorcière affreuse qui avait massacré plus qu’assez pour voir son nom gravé dans les livres d’histoire ? Était-il déçu ? Étonné ? Avais-je l’air du monstre décrit par Orpheo ?

– Vous pouvez les approcher facilement, on peut vous apprendre à contrôler votre nouveau pouvoir. Trois mois.

Lui proposer une telle alliance c’était du jamais vu chez les sorciers noir, c’était un peu comme vendre son âme au diable. Mais après tout, j’étais déjà tellement haïe, tellement décriée pour ma façon de voir le monde, alors pourquoi ne pas aller plus loin ? Autant aller jusqu’au bout et massacrer mes propres idéaux.

[...]


Green était partout dans son corps, comme s’il avait posé sur elle une ceinture de chasteté dont elle avait été incapable de trouver le verrou.
Alors autant s’immerger dans tout autre chose.
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MessageSujet: Re: Le froid d'une plage de février   Le froid d'une plage de février EmptyDim 21 Fév 2021 - 19:34

Ils regardent rouler la mer. En pologne c’est comme en bretagne : marée haute, puis basse, puis haute, puis basse. Fin. L’intégralité de la vie dévoilée subitement, mise à nue. Puis recouverte. Ferait-il la même chose à ses supérieurs ? Il les avait vus si rarement. Parfois j’me dis qu’ils ont une vie, une famille, des enfants, et puis voilà, à la guerre comme à la guerre, mes gens avaient une vie aussi, et si les gradés continuent à envoyer tout le monde au front comme ça…

La guerre est quasiment fini, reste seulement des groupuscules de résistance. La Pologne, bien évidemment, reste un foyer central, avec la France aussi lui semble-t-il. Mon pays, terre de sang. Rien de nouveau sous le soleil. Mais putain, qu’ils gagnent pas des médailles, ces lâches, pour avoir sacrifié les sacrifiables.

La colère se dissout dans son estomac. Pas utile, pas maintenant.

– On souhaite tous les deux taper fort contre Orpheo.

Ouais, enfin, une partie précise d’Orpheo. Pas ceux qui essaient de garder les humains et les mêlés en vie, quoi. Mollo mollo ma petite dame.

– Vous pouvez les approcher facilement, on peut vous apprendre à contrôler votre nouveau pouvoir. Trois mois.

Il la fouilla du regard en prenant son temps. Soit, elle est venue préparée et elle fait exprès de me chier à la gueule en pensant que je vais tout accepter, soit, c’est la pire négociatrice de l’univers et je comprend pourquoi ils perdent, soit, elle va me dire ben c’est soit ça soit tu meurs là maintenant mon coco !

— Non.

Réponse drastiquement courte. Apprendre à contrôler son nouveau pouvoir. Mais qu’est-ce que j’en ai à foutre de raser des fermes ou des bâteaux ?! J’veux raser le ridicule capitole d’Orpheo Pologne. R a s e r.

— Quelles garanties aurais-je, après ça, de ne pas me faire crever ? À bat les mêlés, qu’ils disent, par chez vous.

Il lui semble que quelques années auparavant, il serait mort de stress. Mort sur place, y’aurait eu écrit sur sa tombe « décédé d’anxiété » et ç’aurait été mesurable dans son sang avec des taux hormonaux incroyablement hauts, de quoi lui faire péter le coeur, comme ça, PAF, mort le Simje.
Mais il était étrangement calme et ses angoisses chroniques et existentielles avaient fait place à quelques petites préoccupations très très tangibles.

Il avait songé à demander à la tête d’un noir sur un plateau (de la clique Soul) mais il se souvenait avoir soigné Cyan Soul et Green Soul à un moment sans faire exprès bien sûr, genre, beaucoup forcé et Green Soul avait empêché son frangin de le dégommer.

— Je veux des informations précises sur Mikeal O’Callaghan, Redwan Soul et June Williams. Tout ce que je demanderais à leur sujet. Petit un.

Il prend son temps, regarde l’eau faire rouler les galets. Il avait appris à runer seul à force de travail de travail de travail et de travail et était devenu un expert qui avait été un jour mondialement reconnu. Il ne doutait pas de son acharnement mais bon…

— Je veux qu’Allen Kristiansen et Philip Burgess soient en dehors du conflit jusqu’à la fin de notre contrat. S'ils meurent, notre accord est caduc. Je tuerais certainement les concernés mais ne vous révèlerait rien sur rien.

Il réfléchit un peu, songeant qu’il vient de faire passer les canadiens en petit deux, alors qu’ils les auraient voulu en petit trois. C’est agaçant n’est-ce pas ? De pas pouvoir rattraper ces mots, seulement.

— Et enfin, je veux six mois pour maîtriser mon pouvoir — avec une promesse de non-décès bien entendu — et un allié quand j’irais cueillir la tête des dirigeants pour vous.

Il vrille ses yeux dans les siens.

— Je veux Green Soul.

Bien évidemment, il ne sait pas qu’il est parti.
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Anja L. von Duisbourg
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MessageSujet: Re: Le froid d'une plage de février   Le froid d'une plage de février EmptyLun 22 Fév 2021 - 16:09

Où était-il, où étaient-ils ? Lorsqu’Anja regarda les étoiles dans le ciel, elle se demandait si son ancien amant et leur fille les voyait aussi, ou s’ils étaient à mille lieux d’elle, en plein Soleil sous une autre heure de la journée. Et, sur la plage froide de la Pologne, lorsque Simje et elle avaient un instant laissé perdre leurs regards dans la mer, elle se demandait si eux aussi, voyaient l’eau venir s’enrouler sur les plages à côté d’eux.
Où étaient-ils ?

[…]

L’homme que j’étais venue voir m’a regardée un instant avant de dire :

– Non.

Il avait bien fallu que j’essaie, sur un malentendu ça pouvait marcher. Tu apprendras avec le temps, ma fille, que certaines personnes me craignent tellement que, même si elles sont du camp adverse, elles plient l’échine sans rien oser dire. Les règnes de terreur, c’est toujours ce qu’il y a de plus facile.
Et puis il y a ceux qui pensent pouvoir résister, qui cherchent des conditions, comme si leur vie importait vraiment. Enfin. La négociation permet au moins de pimenter les choses.

– Quelles garanties, aurais-je, après ça, de ne pas me faire crever ? À bas les mêlés qu’ils disent, par chez vous.

Un sourire a découpé mon visage. C’était vrai, on aimait dire ça. Les mêlés, ces êtres abjects qui n’avait aucun sens. Comment des sorciers pouvaient-ils s’abaisser à se reproduire avec une race inférieure ? Même en cas de viol – un acte que je ne cautionne pas –, il existe tellement de moyen de se protéger ; une simple rune dans le creux de la cuisse.
Tu me diras, je suis bien placée pour parler. Je n’imagine que ce n’est plus un secret pour toi depuis longtemps que tu n’étais pas exactement prévue au programme. Un minimum de logique t’aura fait comprendre ce raisonnement. Mais toi c’est différent, tu es entièrement sorcière et, même, héritière d’une des plus grandes et puissantes familles de Rosenrot. Pas comme ces déchets à moitié humain, moitié sorcier, entièrement déjection.

– Je veux des informations précises sur Mikeal O’Callaghan, Redwan Soul et June Williams. Tout ce que je demanderai à leur sujet. Petit un.

Ces mêlés ! Ils se croient toujours tout permis, comme si j’allais accepter. Cette négociation commençait mal.

– Je veux qu’Allen Kristiansen et Philip Burgess soient en dehors du conflit jusqu’à la fin de notre contrat. S’ils meurent, notre accord est caduc. Je tuerai certainement les concernés mais ne vous révèlerai rien sur rien.

J’ai dû me retenir de lever les yeux au ciel. Le problème quand on a un cerveau de mêlé, c’est qu’on ne réfléchit pas plus loin que le bout de son nez. Cet imbécile venait de m’offrir sur un plateau deux de ses faiblesses, alors que je ne lui avais rien demandé. Ça risquait d’être vite régler.

– Et enfin, je veux six mois pour maîtriser mon pouvoir – avec une promesse de non-décès bien entendu – et un allié quand j’irai cueillir la tête des dirigeant pour vous.

Sans doute la plus tolérable de ces demandes. Celle-là, j’étais prête à la lui accorder. Seulement voilà, il n’avait pas terminé, et je n’étais pas prête aux mots qui allaient suivre.

– Je veux Green Soul.

Je suis restée stoïque, le vent marin plein de sel venant tacher mes cheveux alors que j’observais Simje. Green Soul. Le nom de ton père, prononcé par un autre, avait été comme un coup de couteau dans mon cœur. Pourquoi fallait-il toujours qu’il revienne s’immiscer dans ma vie, même lorsqu’il était parti ?
J’ai serré les lèvres un instant, réfléchissant à mes réponses avant de lâcher.

– Si vous allez jusqu’au bout, Kristiansen et Burgess seront épargnés.

Après tout, qu’ils soient sorciers, humains, mêlés ou même innocents, ça n’avait aucune importance. Ce n’était pas deux bonhommes qui allaient changer le destin de l’univers à eux tout seuls. Je pouvais bien les épargner et placer une petite menace dans ma réponse en même temps afin de lui mettre la pression. Il fallait toujours lâcher un peu de lest dans les négociations. Jamais trop.

– Hors de question en revanche que je vous donne des informations sur qui que ce soit. Et ce n’est pas négociable.

Glisser l’acidité entre deux douceurs. C’était une technique de manipulation basique, mais qui fonctionne souvent. Aussi, je ne lui ai pas laissé le temps de répondre.

– Et c’est d’accord pour les six mois, l’allié et la promesse de non-décès.

Une fois de plus, qu’est-ce que ça pouvait bien changer la vie d’un mêlé, surtout un mêlé qui ne croyait plus en son propre camp. Au-delà de ça, rien ne m’obligeait à tenir ma parole une fois le deal effectué. Je te rappelle que nous sommes les méchants Elaïa, on ne dormira pas plus mal de ne pas avoir respecté un marché.
Mais il restait encore la question délicate de ton père.

– Pour Green Soul, libre à vous d’en faire ce que vous voulez, sans représailles de notre part. Si jamais vous parvenez à le trouver.

L’organisation avant le reste. Je ne vais pas te mentir, Elaïa, ça m’a fait souffrir de prononcer son nom à voix haute ainsi, comme s’il était un vulgaire bout de viande. Mais il s’est mis tout seul dans ses problèmes et je sais qu’Orpheo n’osera jamais s’en prendre à une enfant comme toi.
Et, surtout, j’espère très fort que Green n'est pas assez stupide pour se faire attraper.

[…]


Mais après tout, qu’importe où ils étaient, à un kilomètre comme un million, la maison et le cœur d’Anja étaient toujours autant tristes et vides.
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MessageSujet: Re: Le froid d'une plage de février   Le froid d'une plage de février EmptyMar 23 Fév 2021 - 21:15

Est-ce que j’aurais vraiment les couilles d’aller jusqu’au bout ? Non mais, regardez-moi, honnêtement, est-ce que je vais pas tout plaquer à la dernière minute ? C’est super, maintenant que la grande dame de Rosenrot sait, si je veux déserter, me faudra aller vivre en papouasi et prétendre être un moustique jusqu’aux restant de mes jours.

Excellente initiative, Simje.

Excellent.


– Si vous allez jusqu’au bout, Kristiansen et Burgess seront épargnés.

Y’a un gars du service (et qui est mort, bien entendu, comme tous les autres), qui me disait qu’il imaginait les ennemis pendant la baise, ça donnerait quoi, lui, à quatre pattes en train de faire un annulingus à son partenaire, lui, en train de se branler dans les toilettes des chiottes. De une, j’en suis totalement incapable, de deux, la femme devant moi me semble tout sauf sexuelle — ne faut-il pas un certain lâché prise pour jouir ?

Enfin.

Pas comme si j’avais quelque chose à apprendre à quiconque en la matière.

Désolé que vous soyez obligé de suivre les méandres de mon cerveau qui prétend ne pas saisir l’enjeu de la situation.

– Hors de question en revanche que je vous donne des informations sur qui que ce soit. Et ce n’est pas négociable.

Il s’en était douté. Mais il avait quand même besoin d’avoir quelques informations sur le Soul, Redwan le cruel. Il chercherait plus tard, quand il aurait plus de poids, quand il serait au bord du vide, prêt à se jeter.

– Et c’est d’accord pour les six mois, l’allié et la promesse de non-décès.

Il hoche la tête pour lui-même, détaillant la ligne d’horizon presque fondue entre le ciel et les eaux ; un peu comme celle entre le bien et le mal en ce jour terne qui scellait son avenir. Il avait hâte de foutre en l’air ses valeurs, voir s’il y tenait vraiment si peu que ça. Pourtant, ça lui brûlait les tripes de savoir que les autres dormaient tranquille, buvaient tranquille, riaient tranquille. Il était terrifié, également, à l’idée qu’ils choisissent et détruisent d’autres vies, comme ça. Il se sentait pas héros, il se sentait menotté.

– Pour Green Soul, libre à vous d’en faire ce que vous voulez, sans représailles de notre part. Si jamais vous parvenez à le trouver.

[i]Wohlah, mais attendez ! Mais je disais ça, genre, je veux Green Soul comme allié ! Pas sur un plateau, pas vif ou mort, pas, mais, wait, Green Soul n’est plus à Rosenrot ?
Quelle information de qualité.

Mais pourquoi ?

Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Une trahison ? Une faute ? L’avait-elle poussé dehors, l’avait-elle menacé, avait-il mis les voiles pour sauver son cul ? Et quid des autres frères.
Je murmure :

— J’pensais qu’il aurait pu m’aider, justement. Il avait l’air différent.

Suffisamment différent pour pas me crever une fois la mission terminée, par exemple. Mais bon. Je ne sais même pas pourquoi je dis ça, aligner autant de mots ne me ressemble pas, surtout pas à une inconnue du genre robotique, froide, martienne presque.

J’pense à tout ce que je pourrais demander, là, maintenant. Le pouvoir destructeur que je possède. Je veux Rhyan Lyvie James morte. Pouf, disparue Riri.
Je ne lui souhaite évidemment pas de mourir — elle est aussi véreuse que moi de toute façon. Aussi véreuse que nous tous, sûrement, avec Anja Von Duisbourg qui traite avec un mêlé.

— Mais j’y tiens, à ces informations. Je veux savoir pourquoi les Soul et O’Callaghan sont allés prendre tant de risques pour sortir June Williams du Canada. Et qui tirait les ficelles sur cette affaires, j’ai eu vent d’une incarcération en allemagne avant ça.

Qui torture en allemagne, qui se dit du bon côté mais applique des techniques barbares et absurdes pour faire ployer les ennemis ? Qui a assez de poids pour me faire plier moi, en temps que responsable haut placé de Pologne ?

Qui m’a volé ma vie ?
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MessageSujet: Re: Le froid d'une plage de février   Le froid d'une plage de février EmptyMar 2 Mar 2021 - 23:46

Elaïa aimait-elle la plage ? Le rythme de l’eau qui emportait tout, le sable qui grattait sous les pieds et l’odeur du sel dans ses cheveux ? Savait-elle seulement nager ?
Anja ne savait rien de sa fille.
Rien.

Et c’était peut-être ça, le pire.

[...]

Il en faut beaucoup pour me surprendre. Quand on a vécu autant, même aussi jeune, il en faut toujours beaucoup. Sans doute que tu dois également avoir ce sentiment, celui de te sentir différente des autres personnes de ton âge. Un peu égarée parfois. Souvent au-dessus.
Il en faut beaucoup et pourtant, j’ai manqué de sursauter en écoutant la réponse du mêlé.

– J’pensais qu’il aurait pu m’aider, justement. Il avait l’air différent.

Que quelqu’un, sur cette Terre, n’ait pas envie de tuer ton père était étonnant. Green Soul. Le mec haït pour son nom de famille par tout Orpheo et les humains noirs. Green Soul. Détesté par son père pour toutes les déceptions et les trahisons commises au sein de la famille. Green Soul. Celui qui était recherché par Rosenrot pour avoir osé la trahison suprême de les quitter.
On ne quitte pas une organisation comme Rosenrot. Sauf par la mort.

– Mais j’y tiens, à ces informations. Je veux savoir pourquoi les Soul et O’Callaghan sont allés prendre tant de risques pour sortir June Williams du Canada. Et qui tirait les ficelles sur cette affaires, j’ai eu vent d’une incarcération en Allemagne avant ça.

J’ai passé une langue sur mes lèvres pour me laisser le temps de réfléchir. Ma peau avait déjà le goût des embruns marins qui venaient se coller, minuscules cristaux de sel attirés par ma chaleur. J’aurais pu rester toute la journée, à regarder la mer, à me perdre dans les vagues qui venaient mourir à nos pieds. L’eau lourde qui se battait contre le vent et la terre pour ne jamais gagner, toujours repartir d’où elle venait, même avec l’appui de la Lune.

– Je suis à la tête de Rosenrot. C’est toujours moi qui tire les ficelles.

D’une manière ou d’une autre.

– Et quand je tire, ça finit toujours par tomber. Alors laissez-moi reformuler.

À regret, mon regard a quitté la mer pour regarder sa silhouette qui semblait danser dans le vent.

– Ce n’est pas un marché que je suis venue vous proposer. Ou si vous voulez vraiment le voir ainsi, considérez que le marché, c’est votre vie. Je ne monnaie pas les informations, pas sur les gens qui m’entourent.

Est-ce cela qu’on leur apprend à Orpheo ? À lâcher leur loyauté dès que leurs supérieurs ont le dos tourné ? Tu vois ce qu’il y a de plus ridicule dans cette histoire, c’est que nous sommes vus comme les méchants. Alors qu’à Rosenrot, on serait tous prêts à subir les pires des tortures sans ouvrir la bouche. Même ceux qui sont partis, même ton père.
Alors est-ce par peur ? Je ne sais pas. Mais j’aime croire qu’il y a également une forme de loyauté envers moi qui nous rend, quelque part, tellement supérieurs aux minables petits agents d’Orpheo. Qui font ça pour la thune et le prestige. Pas pour leurs idéaux.

[…]


Et abandonner sa fille pour ses idéaux, la laisser avec un autre sous prétexte de la protéger de Rosenrot.
Où était la loyauté dans le cœur d’Anja ?
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Le froid d'une plage de février

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