Arpentons la voie ensemble... [with Ange]

Certaines personnes voient la vie comme un livre, où tout serait déjà écrit du début à la fin, et où nous prendrions le rôle du héros à la première personne. Je n’ai jamais contesté ce point de vue, toute personnes est libre de voir sa vie comme elle le désire, livre, rêve, souvenir… Des tas de variantes existent. Cependant, moi je suis de ceux qui voient la vie comme un chemin, une voie, à l’instar du Dô japonais, « la voie », appellation très utilisé pour représenter les arts martiaux, car le pratiquant, en apprenant, suit son propre chemin. D’ailleurs, le Dôjo est littéralement l’ « endroit où la Voie est enseignée », et pour certaines personnes, cette voie martiale a rejoint le chemin de leur vie. Pour ma part, je ne pratique pas d’arts martiaux, mais cela ne m’empêche pas de me représenter ma vie ainsi, en sentier qui aurait débuté au croisement de ceux de mes parents, qui aurait à son tour croisé celui de ma femme Anna, pour marquer le début de celui de Rhyan, avant de voir celui de mon épouse se brouiller et disparaître après sa mort, et celui de mon enfant s’éloigner de moi, afin d’en devenir parallèle… Tout cela n’était bien sûr que mon point de vue sur la vie, et n’était pas plus légitime que les autres, néanmoins, c’était la représentation que j’avais choisi d’adopter. Pourquoi est-ce que je parle de chemin, de voie et de représentation de la vie ? Simplement parce que j’arpente actuellement la route passant près de Little Angleton, et que le fait de marcher sur un chemin m’a provoqué cette pensée. Et si cette route était la vie de quelqu’un ? Un être d’une conscience supérieure au point que nous en pourrions même pas l’appréhender, et que nous observons sa vie en marchant dessus sans même qu’il s’en rende compte, et qu’également marchent des êtres à la conscience inférieur au point que nous ne pouvons les remarquer, au même titre qu’ils ne peuvent nous imaginer… Que de questions philosophiques que je me pose en chemin alors que je ne suis pas ici pour ça, mais pour apporter une commande spéciale à Orpheo, une bague, un bracelet et un pistolet, tout trois enchantés. Je dois les livrer maintenant car depuis l’attaque de l’Orphelinat, je n’enchante et ne vend plus d’objets enchantés, mais ça c’est la version théorique, en réalité, j’ai choisis de fournir Orpheo afin qu’ils en finissent avec ces fous de sorciers noirs…

Il n’y avait pas beaucoup de passants, en même temps la journée touchait à sa fin, et la nuit n’allait pas tarder à tomber, les gens rentraient tous chez eux, mais de temps à autre il m’arrivait de croiser quelques marcheurs, mais je ne devais pas leurs donner envie de parler avec un « bâton de marche » gravé de symboles étranges et mesurant un bon mètre quatre-vingts, un sac sur le dos et une ample tunique avec, cachée en dessous Reiði, ma jolie hache. Mon sac contenait quant à lui les objets commandés, avec une rune de protection que moi seul pouvait briser. Avec cette rune, les objets perdaient toutes propriétés magiques, afin d’éviter que de telles créations ne se retrouvent dans la nature…

Au fur et à mesure que l’heure avançait, je pensais de moins en moins à croiser quelqu’un…

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Dies ist die Stille der Nacht

Il rôdait, invisible aux yeux de tous, on ne le remarquait pas. Mais il ne la trouvait pas. Ange grogna. Il avait parcouru Little Angleton toute la journée, avait espionné l'orphelinat sous forme de chauve-souris, et pas de trace de Myaw. Ils avaient dû l'emmener. Elle était humaine. Ils avaient du l'emmener dans leur foutu manoir en Bretagne. Il devait demander à Luka de l'aider, elle savait où il se trouvait. Mais où était-elle ? Sa meilleure amie n'avait pu rester dans la maison sur la falaise après cela, elle devait être à Londres, quelque part...Il lui enverrait un SMS dès qu'il serait sous forme humaine.

Ange continua d'arpenter la route, épuisé, et triste. Il resta sous forme de lion, ses pattes lui permettant de ne pas faire de bruit dans l'herbe qui bordait le bitume. Il entendit tout à coup des pas s'approchant, derrière lui. Le lion se tapit dans l'herbe humide et noire à présent, et observa le nouvel arrivant. Il ne le suivait pas. Il marchait, simplement, droit devant lui, s'appuyant sur un bâton, un beau bâton gravé, un sac sur le dos. Il semblait âgé et relativement jeune à la fois, à cause de sa barbe épaisse et de ses cheveux longs, et de ses cernes. Ange l'avait déjà vu quelque part. Il se demanda. Oui, c'était un commerçant de Little Angleton. Il s'était vendu aux sorciers noirs ? Comment se faisait-il qu'ils l'aient épargné si ce n'était pas le cas ? Peut-être était-il exploité ? Il ne savait pas. Et il ne se souvenait plus de ce qu'il vendait, qui il était exactement. Pourtant le village était petit. Il continua de suivre l'homme, dans l'ombre, en essayant de se remémorer son nom. Oui, un forgeron. Un magique. Un nom bizarre. Mr...Mr...Ehwaz ? Oui, c'était ça. Mais que faisait-il ici ? C'était bien le dernier homme qu'il imaginait sorcier noir. Mais il était à la fois très mystérieux. Il ne savait pas. Mais il était seul sur cette route et n'avait rien trouvé aujourd'hui, alors, pourquoi ne pas lui parler ? Il pourrait très bien le livrer au sorcier noir. L'attaquer ne lui semblait pas une bonne idée non plus. Cet homme était peut-être très puissant.

Le lion se faufila un peu plus vite dans l'herbe, afin d'observer l'homme. Il avait l'air d'être seul. S'il se montrait à lui, et qu'il était bel et bien du coté des sorciers noirs, il pourrait au moins essayer de le tuer. Et si ce n'était pas là cas...Eh bien ils pourraient parler. C'était stupide. C'était complètement téméraire, et inutile. Mais pourquoi marchait-il sur cette route tout seul la nuit ? Ange aurait du retenir la leçon, depuis le temps, arrêter de se mettre en danger inutilement. Et pourtant, il se métamorphosa en humain, se planta au milieu de la route, uniquement vêtu de ses bandes de métamorphe qui couvraient son sexe et avaient pris la couleur noir classique après le beige du lion -ce type là changeait de couleur selon la forme animale prise par la personne- et dit calmement :

-Bonsoir, que faites-vous ici ?

C'était passablement ridicule, au fond, cette position, mais le jeune homme avait le vague espoir qu'il puisse le trouver effrayant, ou au moins qu'il soit surpris. Il ne savait toujours pas pourquoi il avait fait ça. Arrêter cet homme, sur cette route, au lieu de continuer à avancer discrètement tel le félin qu'il pouvait devenir n'était en aucun cas d'un intérêt incommensurable. C'était il ne savait quoi, juste l'envie d'action, la frustration de ne pas avoir retrouvé Myaw, le besoin d'informations. Peut-être cet homme pourrait-il l'aider, après tout. Et si non...Eh bien non.

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La discrétion est vraiment une vertu que je prône, surtout quand je dois accomplir une mission comme celle actuelle, susceptible d’attirer la convoitise, car trois objets enchantés, puissamment d’ailleurs peuvent attirer tous les sorciers noirs du coin, sans même qu’ils sachent de quels enchantements il s’agit. C’est pour cela que je suis parti en fin de journée, sans n’en parler à personne et sans l’écrire ou le dire quelque part, je sais que je suis probablement observé par mes ennemis, alors autant ne pas leurs faire savoir mes intentions… Little Angleton est devenue invivable maintenant que les Sorciers Noirs la contrôlent, et je ne peux pas y rester, mais impossible pour moi de prendre tout mon matériel, alors je m’en commande un autre à l’endroit où je compte aller, même si je ne sais pas encore où. Je suis très attaché à mon équipement actuel, mais je n’ai pas le choix, les Sorciers Noirs risquent de m’exploiter par la force si je reste, je suis déjà surpris qu’ils n’aient pas cherché à le faire, sans doute sont-ils très occupés ces derniers temps, mais ça ne durera pas, alors je me prépare à partir, peut être retourner en Norvège qui sait… Cette pensée me faisait sourire, ce serait si plaisant, je n’y suis jamais retourné depuis ma fuite avec mes parents, c’était il y a longtemps… Mais je verrais ça plus tard, pour l’instant j’ai une mission à accomplir, et d’ores et déjà, je n’étais pas seul, en effet, mon don m’indiquait qu’il y avait une présence à proximité, en dehors de la route, son chemin parallèle au mien je dirais, me traquait-il ? Je l’ignorais, mais je ne devais pas faire celui qui sait, ou il risquerait de m’attaquer… Alors, tout en feignant l’ignorance, je continuais ma marche, assurant au passage ma prise sur Valknut et que ma hache était bien toujours sous ma tunique. Généralement, en cas de problème, la combinaison des deux intimidait assez bien un éventuel adversaire, ce qui permettait d’éviter l’affrontement, mais pas tout le temps, alors je restais très prudent, attendant de voir la suite des événements.

La suite ne fut pas longue à venir, la présence vint carrément à ma rencontre, se plantant au beau milieu de la route juste devant moi. C’était un humain, un homme il me semble, même si sa coiffure était pour le moins atypique, à moitié nu, il avait juste les reins couverts par une bande de cuir ou de tissu, je voyais mal dans l’obscurité naissante. Sans même me laissé le temps de faire quoi que ce soit, il prit la parole.

-Bonsoir, que faites-vous ici ?

Eh ben au moins il dit bonsoir, ce fut d’ailleurs la seule marque de politesse dans sa phrase, son ton lui était neutre et froid, cela donnait d’ailleurs légèrement l’impression qu’il m’agressait, enfin on pouvait clairement dire qu’il le faisait, on ne saute pas sur les gens comme ça en leur posant une question immédiatement sans même être sûr que la personne ait envie de parler… Enfin bon, tout ça, je ne lui en tiens pas rigueur, nous vivons une époque troublée, et il doit aussi être concerné car les bandes qu’il porte ressemblaient à celles que portent les métamorphes, j’en sais quelque chose car il m’est arrivé d’en enchanter, il faut qu’elles s’adaptent au gabarit des animaux sans se rompre ou glisser, et de temps en temps quelques fonctionnalités « gadget » supplémentaires. Bon, présentons nous, enfin répondons-lui.

-Bonsoir, et bien, je me promène, cela se voit non ?

Non mais oui, je ne vais pas balancer au premier venu que je vais livrer de puissants artefacts à Orphéo, je ne vais d’ailleurs le balancer à personne, et puis c’est impoli de questionner un inconnu sur sa vie privé, cela ne regarde que moi…

-Et vous ?

Mmh ? Quoi, je viens de dire que cela ne se faisait pas ? Ben oui mais il m’a posé la question en premier, alors je trouve qu’il est légitime que je la lui retourne.

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I walk a lonely road, the only one that I have ever known

Le forgeron ne sembla pas le reconnaitre, malgré le nombre réduit des habitants de Little Angleton, mais ne montra pas non plus de surprise très grande à la vue de sa tenue vestimentaire, ou plutôt de sa non tenue. Cela prouvait déjà qu'il s'agissait bien du forgeron du village, qui était de toute évidence, un doué ou un sorcier. Ou encore un mêlé, mais il doutait qu'il en reste beaucoup à présent. Cette pensée assombrit son visage.

L'homme lui répondit alors qu'il se promenait. Ange fronça les sourcils, et ses muscles se contractèrent. Il se "promenait", alors que le village était assiégé par les sorciers noirs ?

-Vous vous promenez, demanda-t-il froidement, seriez vous passé du coté des sorciers noirs ?

L'apprenti n'avait pas d'arme, mais était prêt à utiliser griffes et crocs afin de se battre si le forgeron se montrait agressif. Mais il n'en fit rien, pour le moment. Il se contenta de lui retourner sa question. Quoi répondre ? Qu'il faisait du repérage ? Quoi d'autre après tout ? S'ils devaient être ennemis, autant connaitre la nature de l'un et de l'autre. Ange inspira doucement, et répondit :

-J'observe. Je regarde ce qu'on a fait de ma maison.

Il était mélancolique, mais il n'en restait pas moins prêt à se défendre, à se battre. Il était sur ses gardes, tentant de suivre les conseils de ses professeurs et de son mentor. Être prêt à toute situation. La magie prête à se déclencher, les muscles tendus, et l'oreille tendue, les yeux ouverts. Il ne voulait pas croire que la personne devant lui était un traitre, mais il avait appris à ses dépends que la vie n'était pas toujours parfaite et que les gens et les choses n'étaient pas toujours ce qu'ils paraissaient être.

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Sujet: Re: Arpentons la voie ensemble... [with Ange] Jeu 24 Oct 2013 - 20:46

Il fallait croire que ma réponse ne satisfit pas pleinement le jeune homme, à en juger par son attitude indifférente et son regard… agressif ? Enfin merde quoi, si j’étais réellement un promeneur, est-ce qu’il aurait réagi pareil ? C’est dingue à quel point certaines personnes sont prêtent à vous imposer leur vérité. Bon, il se trouve que là, j’ai menti, pour la bonne cause, mais cela reste un mensonge, et il n’était apparemment pas dupe, mais sérieusement, je ne vois pas ce que j’aurais pu faire pour me trahir…
C’est étrange, mais en le regardant, cet homme me rappelait vaguement quelqu’un, mais je ne saurais dire qui, peut-être un ancien client, ou qui sais-je, Little Angleton est une ville assez petite, et j’ai dû apercevoir tous ses habitants au moins une fois dans ma carrière.

-Vous vous promenez, seriez-vous passé du côté des sorciers noirs ?

Voix sèche et agressive, qui me laissa sans voix pendant un instant, durant lequel il eut l’amabilité de répondre à ma question.

-J'observe. Je regarde ce qu'on a fait de ma maison.

La surprise passé, un léger sourire s’afficha sur mes lèvres. Je ne sais pas comment il m’avait démasqué, mais bravo à lui, car je ne me souviens pas avoir laissé le moindre indice, sauf bien sûr le fait que je me « promène » à cette heure-ci avec un sac et pleins de mystères… Bon, au moins mon nouvel ami n’est visiblement pas un sorcier noir, à en voir comment il parle d’eux, mais je me méfie, j’ai déjà eu affaire à ce genre de ruse, ils te mettent en confiance et bam ! Ils te tombent dessus. Bon enfin là, ce serait « il » me tombe dessus, et encore il ne me ferait pas bien mal à en juger sa corpulence, mais sa masse n’aucune influence s’il me tombe dessus au sens figuré, dommage, j’aurais eu un sérieux avantage vu ma carrure.

-Alors vous m’avez démasqué, mes félicitations, j’aimerai bien savoir comment vous avez fait si cela ne vous dérange pas. Pour ce qui est de passer du côté des sorciers noirs, Odin m’en préserve, plutôt mourir ! Pour l’anecdote, ils ont tué mes parents, ma femme et prit ma fille, alors je ne vois vraiment pas ce que j’irai faire de leur côté. Maintenant, si vous êtes un sorcier noir et que vous avez dit cette phrase uniquement pour vous assurer dans quel camp j’étais, et que vous comptez m’attaquer, eh bien faites donc, juste, vous perdrez.

Oui peut être assez brutal comme réponse, mais je n’avais pas vraiment envie de tourner autour du pot, le jeune homme m’a dit les choses sans détour, j’en ai donc conclu qu’il n’est pas du genre à faire des détours, mais plus à aller droit au but, alors je m’adapte à lui et fais de même, ça simplifiera les choses.

-Quand vous parlez de votre maison, vous parlez de Little Angleton ?

Oui la question peut paraître stupide, mais étant métamorphe, cela aurait pu être autre chose, comme le monde en lui-même, la nature. J’ai déjà rencontré un métamorphe qui pensait comme cela, un garçon vraiment très étrange, si je me rappel bien, il se nommait Yoren ou quelque chose du genre. D'ailleurs, en parant de prénom...

-Et sinon, vous êtes ?

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Sujet: Re: Arpentons la voie ensemble... [with Ange] Mer 30 Oct 2013 - 15:45

Zaubererbruder, hast du fremde Länder breist Ozeane gefahren ?

La réponse du forgeron se montra plus que surprenante. Déstabilisante. L'homme fit preuve d'une extrême franchise, et lui affirma d'un ton dur que si lui même était un sorcier noir désirant se battre, il perdrait. Ange n'en douta pas une seconde. Il était plus âgé que lui et ne semblait pas avoir passé sa vie à travailler dans un bureau. Et puis, il avait pu voir les armes qu'il forgeait. Il fallait connaitre le combat pour en réaliser les outils. Le jeune homme se détendit alors, peu effrayé par la menace, plutôt tenu en respect par les paroles du voyageur nocturne. Il baissa la tête en soutenant son regard pour le lui signifier.

-Pardonnez-moi. Je deviens un peu paranoïaque.

Ange se tint droit devant Mr Ehwaz. Celui-ci lui posa une question. Des précisions sur ses précédentes paroles. Visiblement, sa tête ne lui disait rien du tout. Mais il ne pouvait pas l'en blâmer, tout le monde n'a pas la mémoire des visages, et le jeune sorcier avait changé, ces derniers mois. Il avait voyagé, muri, avait vécu des déceptions. Et puis il ne savait pas quand avait été sa dernière visite chez le forgeron, ou la dernière fois qu'il avait pu le croiser. C'est pourquoi il lui répondit normalement :

-Oui...Et plus particulièrement de l'orphelinat. Comment faites-vous donc pour vivre ici, entouré de sorciers noirs ?

Restait cette interrogation. Ange n'avait pas souvenir qu'il fasse partie d'Orpheo, mais même en étant solitaire, vu ce qu'il venait de lui révéler, il était peu probable qu'il soit resté neutre en voyant Croix et Rosenrot occuper le village. Peut-être feignait-il simplement un tel état d'esprit, attendant une revanche. Personnellement, il aurait eu du mal, à rester dans cet endroit dévasté, rougi du sang de tant de personnes...Dans tous les cas, cet homme était un individu bien singulier. Individu qui se préoccupait tout de même de son identité. Bien que la situation soit tout à fait perturbante et inhabituelle, le jeune homme répondit :

-Ange Rejes, j'étais pensionnaire de l'orphelinat. Je suis maintenant apprenti auprès d'un exorciste d'Orpheo.

Bien sur le "promeneur" avait pu lui mentir encore une fois et il se montrait d'une grande imprudence, mais il avait toujours été très, trop curieux. Et quelque peu inconscient. Toujours à foncer droit devant lui, pourvu que ce soit pour des idées qu'il considère justes. On le lui reprochait souvent, de ne pas assez réfléchir, de prendre trop de risques. Mais il avait beaucoup de mal. Il aimait agir, voir, sentir les choses. C'était d'ailleurs une des raisons pour lesquelles il était là cette nuit, si proche du village assiégé.

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Sujet: Re: Arpentons la voie ensemble... [with Ange] Dim 24 Nov 2013 - 21:10

Je fus prêt à combattre durant quelques secondes seulement, durant lesquels je pu voir la réaction du jeune homme avant de comprendre que cette précaution n’était plus utile. Ma réplique semblait l’avoir percuté de plein fouet, et un peu déstabilisé. En même temps, je doute qu’il s’attendait à pareil réponse, mais c’était l’effet recherché, et il porta ses fruits étant donné que la personne se tenant face eut l’air de se détendre un peu. Moi aussi, et je retrouvai mon calme habituel. Nous sommes un peu à cran à cause des récents évènements…

-Pardonnez-moi. Je deviens un peu paranoïaque.

Chose tout à fait compréhensible, il y a eu beaucoup de trahisons lors de l’attaque, sinon comment les Sorciers noirs auraient pu rentrer dans l’Orphelinat ? C’est assurément quelqu’un qui leurs à indiquer la voie et ouvert la porte. Depuis ces évènements, on ne peut plus vraiment faire confiance à quelqu’un, même si on pensait qu’il serait la dernière personne à pouvoir nous trahir…

-Votre réaction était justifiée, ne vous excusez pas, j’étais moi-même sur mes gardes en vous sentant arriver.

Sinon le jeune homme paraissait me connaître, en même temps, j’étais le seul forgeron du village, et j’étais encore plus réputé dans le monde magique, étant la référence en matière d’enchantement et de conception d’armes enchantées. Mais de l’autre côté, j’ai eus beaucoup de clients, et vu encore plus de passants, alors je ne peux vraiment pas me rappeler de tous, désolé pour lui.

-Vous avez l’air de me connaître, avez-vous déjà eus recours à mes services ?

Cela m’étonnerait un peu, car même si je ne peux pas le souvenir de tous ceux qui ont franchi le seuil de ma forge, je garde cependant une sorte de mémoire visuelle qui me fait réagir quand je croise un ancien client.

Sinon, le jeune homme m’expliquait qu’avant il venait de l’orphelinat, mais qu’il était maintenant l’apprenti d’un exorciste d’Orpheo, surement à cause des récents évènements, il s’en tire plutôt bien en fait quand on sait que certains ont étés capturés ou même pire… J’y étais, je faisais partit de ceux qui était venu affronter les Sorciers noir, même si j’étais neutre à ce moment-là, et j’ai donc assisté au massacre…

-C’est certainement la meilleure possibilité que vous avez choisi.

Sinon, il me demandait comment est-ce que je faisais pour vivre au milieu des ennemis, à Little Angleton. Question pertinente, à laquelle je répondis immédiatement.

-En réalité, je ne compte pas rester à Little Angleton, je pensais retourner en Norvège et offrir mes services à la famille Kristiansen afin de poursuivre la lutte. Et vous ? Vous n’êtes surement pas resté à Little Angleton, si ?

Je dois juste finir quelques commandes et régler deux trois petites choses avant de partir, mais surtout, j’aimerai revoir Rhyan, ou au moins son père adoptif. J’aimerai être sûr que tout va bien pour elle, et si ce n’est pas le cas, je la sauverai une fois de plus.

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Zaubererbruder, viel härter ist's Hand anzulegen statt sie nur zu falten

Ange souffla doucement, de la buée sortant de ses lèvres, à cause du froid. Il était assez soulagé. Il semblait que le forgeron l'était aussi. Au final, ils étaient dans un état d'esprit similaire. Tous deux voulaient préserver ce qu'ils avaient de cher, et étaient prêts à se battre pour ce qui en valait la peine pour eux. Il voyait dans les yeux de Mr Ehwaz la même chose qu'il pensait se trouver dans les siens, lorsqu'il était déterminé.

-Je vois. Merci. dit-il dans un soupir.

Alors que le jeune homme se plongeait dans la contemplation du bitume qui composait la route, son interlocuteur lui posa une question. Il mit un petit moment à réagir. Il était très triste. Très malheureux. Seul l'amour pour ses proches et le courage dont il ignorait la provenance le faisaient tenir debout. C'était peut-être la même chose pour cet homme, après tout. Avait-il perdu quelqu'un ? Avait-il l'espoir de retrouver cette personne ?
Myaw...Son visage fit une apparition furtive dans son esprit. Il inspira profondément. Il la retrouverait. Il fallait se reprendre. Il se remémora la question du forgeron.

-Oh euh...Plus ou moins, nous les orphelins avons visité votre forge une fois, ça fait longtemps...Et vous animé plusieurs fois des cours et des stages sur la manière de forger des armes magiques. Mais j'étais enfant, ou jeune ado, j'ai changé...Et il y avait beaucoup de gamins enfin, je comprends que vous ne vous souveniez pas de moi ! Et puis, Little Angleton, c'est très petit...

Mr Ehwaz continua la conversation en affirmant qu'Ange avait pris la bonne décision, de devenir apprenti. Il hocha la tête avec un sourire :

-Oui, oui je pense que c'est ce que j'ai de mieux à faire. Apprendre à se battre est de plus en plus nécessaire. C'est d'ailleurs inquiétant que nous ayons plus à nous battre entre nous que contre des poltergeist...

Il secoua la tête. Tout ceci finirait par leur revenir dans la figure tel un boomerang : si les exorcistes s'occupent d'autre chose que des mauvais esprits, alors ceux-ci avaient tout le temps de proliférer...Cela pouvait éventuellement devenir inquiétant.

Son interlocuteur répondit finalement à sa question : il comptait bientôt partir. Pour la Norvège, surement l'endroit d'où il était originaire. Aider les Kristiansen. Ange eut une petite pensée pour Louis, avec un sourire. Toute ces histoires de familles nordiques rivales, il en avait souvent plaisanté avec lui, bien que le passé de son meilleur ami ne fut pas des plus roses.
Ange hocha la tête tout en se remettant à regarder ses pieds, et répondit à la question de Mr Ehwaz.

-Oh je vis à Londres, chez mon mentor. Et je me bats, évidemment.

Le jeune homme frissonna. Il commençait à avoir froid, il fallait qu'il songe à rentrer, vraiment. De plus, il était nu comme un ver, ou presque. Ses vêtements étaient protégés par des runes d'invisibilité près de l'endroit où il allait reprendre le train. Il espérait que rien n'était arrivé à ses affaire, ce serait embêtant.

-Hm, peut-être pourrions nous continuer notre route ensemble, non ? Il commence à être tard. Enfin...C'est comme vous voulez...

Nathaniel allait finir par s'inquiéter. Il était peut-être un peu irresponsable, mais pas fou. Et il commençait à connaitre son élève et l'impulsivité qui lui était propre.

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Les dernières onces de tension qui ternissaient la situation avaient cessées avec une expiration plus marquée du jeune homme qui laissa s’échapper un nuage de condensation dans l’air glacé. C’était une bonne chose. Ce qui était dommage, c’est qu’elle laissait place à un mélancolie que je ne connaissais que trop bien. Cependant, je devais facilement avoir le double de l’âge de mon interlocuteur. Qu’il doive supporter pareille affliction si jeune, c’est vraiment triste. Après bon, il était à l’orphelinat. Il est assez clair que les pensionnaires de ce lieu avaient tous plus ou moins vécu quelque chose de terrible, et les choses ne s’étaient pas amélioré avec leur exile forcé. Il me remercia. Pas de quoi, vraiment, nous nous comprenons.

-Oh euh...Plus ou moins, nous les orphelins, avons visité votre forge une fois, ça fait longtemps...Et vous animé plusieurs fois des cours et des stages sur la manière de forger des armes magiques. Mais j'étais enfant, ou jeune ado, j'ai changé...Et il y avait beaucoup de gamins enfin, je comprends que vous ne vous souveniez pas de moi ! Et puis, Little Angleton, c'est très petit...

Ah mais oui tient, cela semble si loin aujourd’hui, mais c’était vraiment super comme moment. Il faut dire qu’une forge c’est imposant, bruyant, chaud et surtout, illuminé. Ça a toujours impressionné les plus jeunes, très curieux de savoir comment un simple morceau de fer pouvait devenir une œuvre d’art et comment cette œuvre d’art pouvait devenir magique avec les bonnes pratiques. Ces regards innocents, mis en lumière par l’éclat de l’âtre, émerveillés, intimidés voire terrifiés pour certains, je me rends compte que cela me manque et que je me trouve bien seul finalement. Rêveur l’espace d’un instant, je ne remarquais pas qu’un sourire nostalgique se dessinait sur mes lèvres. Je fis mine de m’éclaircir la gorge pour le cacher, puis finalement, ça fait du bien de sourire un peu de temps en temps, surtout en ce moment.

- Ah oui, la forge ! C’est vrai que vous étiez captivés par ça. Certains d’entre vous étiez très créatifs d’ailleurs ! En tout cas, j’espère avoir pu vous montrer que travailler de ses propres mains était quelque chose de noble et de sain !

Moi je me jette des fleurs ? Que nenni ! Les activités manuelles ont toujours été d’excellentes thérapies. Lorsque je suis concentré sur une tâche, le reste importe peu. Plus exactement, je trouve que c’est justement le meilleur moment pour faire le point. Réfléchir à ce qui me tracasse et relativiser afin de ne plus avoir à y penser. C’est, de plus, une occasion d’exprimer ce qui est au fond de nous en le figeant dans la matière. Une création constitue un fragment de l’artiste qui lui a donné corps.

- Oui, oui je pense que c'est ce que j'ai de mieux à faire. Apprendre à se battre est de plus en plus nécessaire. C'est d'ailleurs inquiétant que nous ayons plus à nous battre entre nous que contre des poltergeist...

Je veux bien te croire, même si je ne suis pas exorciste. Je peux, au mieux, vaguement ressentir les poltergeists, alors les combattre… Mais je sais que la grosse différence réside dans le fait qu’ils ne sont pas vivants. Pas de remords à les combattre, pas d’hésitations, alors que devoir prendre la décision d’achever une vie sera toujours quelque chose de terrible pour toute personne un minimum sain d’esprit. C’est d’ailleurs pour cela que les Sorciers Noirs sont dangereux, car ils y prennent de plaisir pour beaucoup. Londres du coup ? Cela doit changer de Little Angleton la paisible. Très peu pour moi cela-dit, je préfère le calme et l’espace de la campagne écossaise à l’ambiance agressive de la capitale britannique.

- Si je peux te donner un conseil, reste toujours maître de tes actes quand tu te bâts. Ne te laisse pas entraîner pas la frénésie, qu’elle ne te fasse pas faire une chose regrettable.

C’est rassurant de te savoir à l’abri dans ce cas, j’espère que d’autres de tes camarades partagent cette sécurité relative.
Oui, restez en sûreté, restez libres, restez vivants, car vous êtes la victimes innocentes de cette guerre absurde.

-Hm, peut-être pourrions-nous continuer notre route ensemble, non ? Il commence à être tard. Enfin...C'est comme vous voulez...

Je regardai tour à tour son visage et le ciel dont la luminosité décroissait. Il a raison, il vaut mieux ne pas trop trainer. Marcher à ses côtés ? Pourquoi pas ma foi, ce serait l’occasion d’étoffer cette discussion. Je tendis la main en direction du chemin, hochant la tête dans un signe d’acquiescement. Mettons-nous en route.

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Es war alles so schön, und die Wahrheit gesagt

Ils marchaient toujours côte à côte, unis par un passé qui s'échappait, des souvenirs intangibles. La soirée commençait peu à peu à s'installer, fraiche. Ils s'éloignaient du village, du danger aussi. Mais l'exorciste restait vigiltant.

Toutefois, il réussit à sourire à l'évocation de leur visite à la forge, des années plus tôt. Oui, ils étaient petits, entre dix et douze ans pour Luka, Louis, Ian et lui. Ils avaient observé les flammes avec fascination, s'étaient émerveillés devant les lames magnifiques, s'étaient imaginés se battre pour Orpheo, pour le bien, pour...

Un soupir passa les lèvres d'Ange. Le futur avait l'air tellement brillant à l'époque, plein d'espoir. Facile surtout. Comme si eux allaient, à l'âge adulte, miraculeusement apporter la solution à tous les problèmes de fantômes, de sorciers noirs. Que leurs enfants à eux ne seraient pas orphelins. Que tout irait bien.

Le jeune homme leva les yeux au ciel et pensa à Carla. A Jeremy aussi un peu, le petit toujours dans leurs pattes. Quelques autres amis innocents. Orpheo disait avoir protégé, lui était toujours attendu sur le champ de bataille et il n'avait pas le temps de s'occuper de son ami. Orpheo avait protégé, déplacé, caché, effacé des mémoires. On les avait éloignés de Little Angleton car on ne les voulait pas trop indisciplinés. Ils y étaient allés quand même, la preuve. Il savait que Ian rôdait aussi dans le coin. Ils ne savaient pas renoncer. L'écossais savait que ça n'allait pas durer. Ils allaient être assignés à des missions, faire partie de l'organisation, être utiles. De toute façon, aucun d'entre eux n'avait encore fini leur apprentissage.

Il sourit à la remarque de Týr. Il avait l'air très fier de son métier, comme dans son souvenir. Bien sûr que l'artisanat était quelque chose de noble et même de fascinant mais la façon dont il en parlait était très particulière. Comme s'il y avait une comparaison sous-jacente qu'il n'arrivait pas à saisir. Qu'est-ce qui ne serait pas sain alors comme activité ? Avait-il simplement peur que son métier ne tombe en désuétude ?

- Je pense que nous en étions déjà presque tous persuadés, ce genre de chose est assez valorisé au Mystery.

C'était la seule chose cohérente qu'il avait trouvé à répondre. Il aurait voulu appronfondir le sujet avec lui mais n'y arrivait pas maintenant, il était trop enfoncé en lui-même pour entrer en détails dans ce type de sujets. La présence du forgeron invitait simplement à la méditation, à une forme de repli sur soi. Pas au sens négatif du terme. Simplement réfléchir en compagnie d'un autre. C'était ce que lui inspirait Týr. Une sagesse, qui invitait à la réflexion, bien qu'encore perfectible, pas encore au stade de Pandora ou de Maysar. Ange serra douloureusement les lèvres en pensant à Pandora, toujours prisonnière. Se demandant quand Orpheo allait décider sa libération comme étant une priorité. Les poings suivirent les lèvres.

Les pas se suivaient les uns après les autres. Bruits de graviers, petites morsures de froid. Ange avait enfoncé ses poings dans ses poches. Sans répondre à sa question, l'autre homme lui donna un conseil. Ca devenait légèrement agaçant, mais l'apprenti avait conscience qu'il était à bout de nerfs ces derniers temps et que Mr. Ehwaz ne voulait que son bien. Il n'avait simplement pas l'impression d'être écouté, de se trouver un pas en dehors du monde réel, à s'agiter alors qu'il était invisible.

Malgré tout, le forgeron l'avait bien cerné. Il était impulsif. Il était parti sur un coup de tête en quête de Luka, la colère ne l'avait pas quitté, jusqu'au bout. Il faisait des erreurs. Beaucoup qui auraient pu être évitées. A cause de la colère. De l'empressement. De la vague d'émotions qui le submergait parfois. Il devait être tellement difficile à gérer pour les empathes dans ces moments là...

Soupir encore. Mais il offrit quand même un sourire làs à son compagnon de route.

- Vous avez raison.

Encore une fois, ce sujet le plongeait en lui-même, Týr catalysait son introspection. Ils quitteraient bientôt Little Angleton et continueraient à s'enfoncer dans la pénombre, las de toutes les violences, chacun portant son fardeau personnel, s'aidant un peu inconsciemment, peut-être.

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If I had a world of my own, everything would be nonsense, nothing would be what it is. Because everything, would be what it isn't.

FAN DE LA PORTE DU BUREAU D'EDWIN A. AL HATTAL