Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥]

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 Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥]

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MessageSujet: Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥]   Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥] EmptyVen 12 Aoû 2011 - 16:34

Une girafe orange.
Avec des tâches vertes.
Ca c'est mon doudou.
Rien qu'à moi.

C'est un garçon de ma classe de dessin qui me l'a offert pour mon anniversaire. Il m'a dit que c'était lui qui l'avait fait et elle est toute douce. Je ne lui ai pas encore donné de nom, parce que j'en trouve aucun qui est aussi joli qu'elle. C'est un peu comme mon doudou. Quand je vivais chez ma Grand-mère, je ne pouvais pas en avoir, parce qu'elle disait que c'était pas bien pour les petites filles et que après ça puait. Elle m'interdisait aussi de sucer mon pouce, mais je le faisais quand même en cachette. Et cette girafe, c'est ma première peluche alors j'en prends soin. Et c'est avec elle que je m'endors tous les soirs.

Et ce soir encore.
C'est avec elle.
Que je m'envole au pays des rêves.
Les rêves des autres.

Chaque soir je suis toujours anxieuse de me retrouver dans un cauchemar. Je ne contrôle pas toujours mes rêves, même si desfois j'ai des bonnes idées, comme quand j'ai revu Ange ou Luka. Ange c'est mon prince charmant à moi. Plus tard on se mariera, on aura dix enfants et ils auront tous une peluche multicolore ! Et Luka c'est ma panthère à moi, celle à qui j'offre des fleurs. C'est un peu la soeur d'Ange, même si en ce moment elle est loin et lui ça le rend triste. C'est pour elle qui l'est partit, pour la retrouver. Mais il a promis de revenir, pour moi. Mais aujourd'hui, ce n'est ni dans le rêve de Luka, ni dans celui d'Ange que je me trouve. Il est différent. Heureusement, il n'est pas non plus horrible. En fait, c'est le rêve d'un des enfants de l'orphelinat.

On joue un peu ensemble.
On rit tous les deux.
Et puis au bout d'un moment.
Je sens que ma place n'est plus ici.

Je dis au revoir au propriétaire du rêve et ma peluche girafe arrive vers moi. Elle est beaucoup plus grande maintenant et je monte sur son dos. L'enfant de l'orphelinat disparaît dans mon dos et j'agite la main pour dire au revoir à mon nouvel ami. Ma girafe, je le sais, me conduit vers un autre rêve. J'espère que ça ne sera pas un cauchemar. J'apperçois déjà au loin une petite fille. Petite, mais grande, parce qu'elle est plus vieille que moi. Elle a au moins dix ans ! Même plus. Cette fille est pas de l'orphelinat, en tout cas je ne l'y ai jamais vue. Mais je crois que je l'ai croisée au village quelques fois. Enfin je ne suis plus très sûre.

- Coucou !

Je ne sais pas si elle a des pouvoirs, mais ça ne m'empêche pas de lui parler dans ses rêves. Des fois les gens ils ne me voient pas quand je visite leurs nuits sur la pointe des pieds. Peut-être qu'elle ne me verra pas non plus, mais de toute façon demain matin elle pensera juste que c'était un rêve, ou un cauchemar. Mais j'espère qu'elle est gentille, c'est toujours plus marrant de passer du temps la nuit avec des gens gentils. Alors la girafe s'approche de la fille du village et je lui souris. Puis je lui tends la main en lui demandant :

- Tu veux monter derrière moi ?

Peut-être qu'on pourrait être amie.
Et que toutes les deux.
On trouvera un nom.
Pour ma jolie girafe.

_________________

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« Elles n'étaient pas filles des elfes mais bien enfants des hommes. »

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MessageSujet: Re: Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥]   Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥] EmptySam 13 Aoû 2011 - 18:58

    Un, deux, trois.

    Je sens la chaleur réconfortante de mes draps dans mon dos. Ils sont propres, je le sais, parce qu'ils ont cette odeur de fleurs séchées et de miel. Cela me rappelle vaguement quelque chose, mais, comme chaque fois que maman lave mes draps, le souvenir m'échappe avant que je n'ai pu le happer. Donc cette odeur me rappelle quelque chose mais je ne sais pas quoi. C'est peut être mieux comme ça, finalement. Certaines choses doivent rester éphémères. Sinon elle n'ont plus aucune saveur. Du moins, c'est ce que maman dit toujours, et je la crois volontiers.

    Quatre, cinq, six.

    Mes paupières se font lourdes, j'ai du mal à garder les yeux ouverts. Je résiste encore un peu. À travers mes volets filtre la lumière fantomatique de la Lune, dessinant un trait lumineux sur mon visage. Une forme sombre se blottie à mes pieds, roulée en boule. Je souris en pensant que, lorsque je me réveillerai demain matin, la boule de poils aura disparue, en attendant que la nuit reprenne ses droits sur le Soleil. Alors, enfin, elle pourrait régner en maître.

    Sept, huit, neuf.

    Je ferme les yeux. Il fait entièrement noir maintenant. Ma chambre s'estompe doucement, je ne perçois plus le tic tac régulier de mon réveil. Je sais que dans quelques secondes à peine, je basculerai dans le monde des Rêves. Comme tous les soirs, je retarde ce moment. On ne sait jamais ce qu'on peut y trouver, dans le monde des rêves...

    Dix.

    Je tiens sur un fil tangible qui, à tout moment, risque de céder. Je me situe exactement entre le rêve et la réalité. Dans ces moments, le temps semble s'être figé dans un éternel mouvement.

    Puis tout bascule.

    Je rêve.

    Je suis dans une petite rue à deux pas de chez moi, une petite rue que j'emprunte tous les jours en rentrant du collège. Plus j'avance, plus les détails se précisent, se modifient. Je ne suis pas maîtresse de mon rêve. Je me contente de le vivre. Je n'ai jamais compris comment ça marche, mais il n'y a pas d'autres mots pour décrire ça. Tiens, il y a quelqu'un. Son visage m'est étrangement familier. Je lui demande où se trouve ma maison. Il me dit qu'il ne l'a jamais vue, qu'il ne me connaît pas. J'essaie avec quelqu'un d'autre : même résultat. Troisième personne, quatrième, cinquième... Ma maison n'existe plus. N'a jamais existé. Mon coeur devrait s'affoler, je devrais être prise de tremblement et je me réveillerai en un instant. Il n'en est rien. J'ai la certitude que ce n'est pas un cauchemar. Pas une fois je n'ai ressentie de peur.

    Quelqu'un vient. Sa silhouette se précise. C'est une enfant, une petite fille. Je ne l'ai jamais vue mais les yeux immenses qu'elle pose sur moi me coupent le souffle. J'ai envie de pleurer et de rire en même temps. Elle tient une jolie peluche dans ses mains, serrée contre son coeur. Pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai l'impression d'être sur la bonne voie.

    - Tu veux monter derrière moi ?

    Je ne prends pas la peine de répondre à ce qui n'est pas réellement une question. Je m'assoie derrière elle, sans me demander une seule fois comment nous pouvons tenir sur une peluche girafe. Une peluche girafe orange et verte.

    - Elle est jolie, ta girafe.

    Je veux lui demander comment elle s'appelle mais je me ravise. C'est tellement évident ! Elle n'a pas encore de nom. C'est triste une jolie girafe orange et verte qui n'a pas de nom.
    C'est un peu comme une enfant qui a perdu sa maison.
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MessageSujet: Re: Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥]   Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥] EmptyDim 14 Aoû 2011 - 21:13

Pourquoi tu pleures ?
Je l'ai perdu.
Qu'est-ce que t'as perdu ?
Je ne sais pas.

Je ne crois pas que quelqu'un puisse aimer tomber. Tomber dans le monde des rêves. Tomber amoureux. Bien tomber. Tomber pour ne pas se relever. Personne n'aime tomber, car le risque d'une chute douloureuse est trop dur. Mais en même temps il y a toujours un petit côté qui nous donne envie de prendre le risque, petit côté qui prend tellement d'importance qu'on finit par mettre ses peurs entre parenthèse et se laisser tomber. En espérant éviter la chute.

Au fond.
Les funambules sont des peureux.
Qui ne prennent pas le risque.
De se laisser tomber.

Moi de toute façon, je n'ai pas le choix. Je dois dormir, sinon c'est le sommeil qui vient me chercher. Alors de toute façon, je sais que je vais tomber. Des fois dans des rêves. D'autres fois dans des cauchemars. Parfois c'est pleins de couleurs, de formes et de mouvements. Mais il arrive aussi que ça soit gris, triste, ennuyeux. Que l'histoire de mes nuits soit juste un mur dont la peinture aurait coulée avec le temps. Je ressens tous dans les rêves. Ca me fait peur ou ça m'amuse. Il n'y a pas de demi-mesure. Les rêves sont ceux que je redoute le plus. Mais je sais que le jour où je contrôlerais mon pouvoir, ça sera merveilleux.

Faire des aller-retours.
Chez vous.
Chez eux.
Chez elle ?

La fille, la fille au long cheveux roux, presque orange comme ma girafe, monte derrière moi. Elle a l'air gentille. Et puis elle est comme ma peluche ; elle n'a pas de nom. Dans mon esprit c'est juste "elle". L'autre fille. La cheffe de son rêve, car c'est moi qui vient hanter vos nuits. Il faut croire que je n'arrive pas à moi-même imaginer mon propre monde nocturne. Je dois me contenter d'aller toquer à la porte des autres...

- Elle est jolie, ta girafe.

Je souris. C'est vrai qu'elle est jolie. Mais elle n'a pas de nom. Comma la fille derrière moi. Sauf que c'est différent, parce que ma peluche n'a vraiment pas de nom, alors que l'inconnue elle a un nom pour de vrai. Un nom que moi je ne connais pas parce qu'elle ne me l'a pas dit.

- Tu t'appelles comment ?

Tell me your name and I'll tell you mine. Mais je ne pourrais pas lui révéler le nom de la girafe-sans-nom. Mais peut-être que la fille de Little Angleton voudra bien m'aider à lui choisir une identité. Alors elle et moi seront un peu comme les parents de la girafe. Et peut-être que je reverrai la fille quand je descendrai au village ? Mais alors ça serait un peu bizarre pour elle, car si cette inconnue n'a pas de pouvoir, peut-être trouvera-t-elle étrange de me voir en vrai ?

Même si les enfants.
Ne réfléchisse pas aussi loin.
Pour eux les amis.
Ce sont les amis.
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MessageSujet: Re: Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥]   Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥] EmptyLun 15 Aoû 2011 - 4:46

    Étrange.

    La fillette est comme moi, elle est étrange. Ça, j'en suis persuadée. Il n'y a rien de mal à être étrange. C'est ce que dit toujours maman. Mais maman dit beaucoup de choses. Et on ne peut pas avoir toujours raison, sinon, ce serait bien ennuyeux. Mais pour une fois, ce que peut dire maman n'a aucune importance à mes yeux. J'ai envie de me raccrocher à autre chose que des paroles jetées en l'air. Non, c'est faux. J'ai envie de me raccrocher à cette petite chose orange et verte qui aurait bien besoin qu'on lui trouve un nom. Le nom, son nom, est quelque part, volette au dessus de nous, se riant de notre incapacité à le saisir.

    On verra bien qui rira le dernier, Nom, quand je t'aurais attrapé.

    Mais pas tout de suite. Plus tard. Nous avons tout le temps. Toute la nuit. Pour l'instant, seul compte la petite et les yeux emplis de curiosité qu'elle a posé sur moi. Je voudrais répondre à ses questions muettes mais rien ne sort. Je ne veux pas prendre le risque de fissurer ce fragile équilibre. Je ne suis plus une funambule vacillant sur un fil invisible.

    Nous sommes des acrobates dansant sur un rêve aux couleurs de l'Éternité.

    Mon Don, comme tout don, a ses limites, les miennes résidant dans les rêves. La tête des gens est pour moi comme une chambre dans laquelle je me promène naturellement, entre pensées secrètes, et souvenirs refoulés. Lorsque je rêve, c'est simple, je glisse. Je suis dans un Monde immatériel imaginé de toutes pièces dans lequel l'esprit n'a pas sa place. C'est aussi bien comme ça.

    Penser pour des dizaines de personnes en même temps, c'est épuisant...

    J'ignore quel rôle a la fillette dans mon rêve, mais je suis sûre d'une chose, elle n'en fait pas partie. Du moins pas à part entière. Le décor, tout comme les personnages que je croise, sont fictifs. Nous sommes en revanche bien réelles. Mais je n'ai qu'un rôle de spectatrice.
    Ah, une question franchit ses lèvres.

    - Tu t'appelles comment ?

    Je m'oblige à réfléchir avant de répondre. La question est loin d'être anodine. Un nom, même s'il n'est qu'un ensemble de lettres, peut définir une personne. On se trouverait bien nu, sans notre nom.

    - Je m'appelle Framboise. Comme le fruit.

    Comme mes cheveux, aussi. Mais ça je ne le dis pas, parce qu'elle le sait déjà.
    J'ajoute avec un sourire :

    - Mais tu peux me donner un autre nom, s'il ne te plaît pas.

    Elle pourrait même m'appeler Myrtille, si ça lui chantait. Tous les gens qui me connaissent un tant soit peu savent que je ne supportent pas ça et se gardent donc bien de le faire, sauf pour m'énerver. Mais après tout, elle ne me connaît pas.
    J'ai envie de lui poser les questions que se posent habituellement des amis de longue date. Nous nous rencontrons le temps d'un rêve et puis, au matin, qui sait s'il lui restera ne serait-ce qu'un souvenir de moi ? Alors à quoi bon perdre du temps avec des questions d'usage ? Son regard insistant m'ôte la possibilité de tergiverser davantage.

    - Et toi ? Tu ne m'as pas dis comment tu t'appelais.

    La girafe sans nom orange et verte ralentie petit à petit, jusqu'à être presque immobile. Il y a un arbre devant nous. Un arbre au large tronc et aux branches tortueuses pointées vers le ciel comme autant de malédictions. C'est parfait, il est parfait. J'avise le sommet, pose une main sur l'écorce et commence à m'élever.

    Je n'aurais plus jamais peur de tomber.

    Un grand sage avait dit un jour « Vivre c'est se mettre en danger. De la même façon qu'apprendre à marcher c'est d'abord accepter l'idée de tomber. »
    Je comprends à présent combien il avait raison.
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Admin | Adolescente ~ Little Princess
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MessageSujet: Re: Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥]   Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥] EmptySam 20 Aoû 2011 - 4:16

Toi et moi.
On est juste des enfants.
Qui n'avons pas vraiment.
Envie de tomber.

La girafe est lente, tellement lente que si nous marchions à côté d'elle, nous irions sans doute plus vite qu'elle. Mais ma peluche est tellement majestueuse, tellement belle avec des deux couleurs resplendissantes, que j'aurais peur de la vexer si jamais nous descendions. Et puis je l'aime moi cette girafe. Ses jambes ne sont pas plus grosses que des allumettes. C'est une girafe sur allumette, un animal branquebalant sur des fins morceaux de bois. Peut-être qu'en crissant contre la route, le chatouilli de ses pieds sur le béton fera qu'une immense flamme jaillira ? Peut-être que sous nous naîtra un brasier de feu multicolore, feu d'artifice et feu follet.

Mais pas de feux cette nuit.
Juste une giraffe.
Portant lentement.
Deux silhouettes.

- Je m'appelle Framboise. Comme le fruit.

Je me tourne vers elle pour la regarder, mais je ne trouve pas que ce prénom lui aille très très bien. Parce que les framboise voyez-vous, c'est rose. Rose très foncé, mais rose quand même. Et la fillette derrière moi elle a une chevelure rouge. Rouge éclatante de mille feux, comme si des centaines d'étoiles avaient décidée d'exploser dans le ciel. Comme les feux d'artifice qu'on allait regarder maman et moi au bord du Lac pour la fête de mon pays. Ou comme les feuilles qui tombaient le jour où maman n'est plus venue.

Rouge, rouge, rouge.
Feuille, feuille, feuille.
L'automne qui tourbillonne.
Et qui s'invite dans ce rêve.

Je ne contrôle pas très bien mes pouvoirs, mais d'habitude je ne suis qu'une visiteuse des rêves. Une visiteuse qui ne sait pas très bien où elle voyage. Pourtant aujourd'hui je sens que les feuilles séchées qui dansent autour de nous ne sont pas totalement étrangères à ce qui se passe dans mon coeur. Mais je sens aussi que ces feuilles ne sont pas là pour blesser. C'est une petite part de maman qui m'accompagne. Après tout, l'automne c'était sa saison préférée. Quand je sautais dans les tas de feuille et que, parfois, elle m'accompagnait. C'est un peu la magie de voir voler le rouge.

- Mais tu peux me donner un autre nom, s'il ne te plaît pas.

Je me reconcentre sur ma nouvelle amie. Elle a un joli sourire, mais elle ne devrait pas s'appeler Framboise. Vous savez, les prénom c'est comme des gants. Des fois ils sont trop petits ou trop grand. Ou alors ils n'ont pas la bonne forme, pas la bonne matière, pas la bonne couleur. Celui de Framboise il est trop grand et trop rose. Il doit devenir plus rouge. Plus elle. Qui cloche moins avec le monde et le sourire qu'elle inspire. C'est un nom que j'ai sur le bout des lèvres. Un nom qui se mange, avec une pointe de sucre et beaucoup de gourmandise. Un nom comestible.

- Fraise. Fraise c'est ça ton nouveau nom.

Une fraise c'est rouge, c'est petit, c'est bon. C'est comme elle, ma nouvelle amie, la nouvelle cavalière de ma peluche. Toutes les trois on marchera toute la nuit. Ou plutôt, la girafe marchera et nous on parlera, on sourira, en rigolera. Fraise et moi, moi et Fraise. Et ma peluche sans nom. Peut-être qu'on lui trouvera un prénom, un prénom aussi joli qu'elle. Mais ça va pas être facile. Parce que ma girafe, elle est vraiment très, très, très belle.

Vous comprenez.
Elle est un peu magique.
La girafe.
Aux jambes d'allumettes.

- Et toi ? Tu ne m'as pas dis comment tu t'appelais.

C'est vrai. C'est vrai je ne lui ai pas dit mon nom. C'est pas un secret comment je m'appelle, beaucoup de gens le savent. Mais pas Fraise, parce qu'elle ne me connaît pas. Enfin pas encore. Mais je vais lui dire mon prénom et comme ça elle saura. Et si un jour, elle me voit au loin quand je serai au village, peut-être criera-t-elle mon nom ? Et alors moi je lui ferai coucou de la main, un grand sourire sur mes lèvres. Il faut que je lui dise mon prénom, il le faut. C'est une question d'amitié.

- Je m'appelle Myaw. Un peu comme le miaulement d'un chat.

Tu es un fruit.
Moi un miaulement.
Mais surtout toutes les deux.
On est des petites filles.

La girafe va de moins en moins vite. Visiblement elle ne marchera pas toute la nuit. De toute façon maintenant elle ne peut plus, parce qu'il y a un arbre devant nous. Un arbre immense, dix fois, vingt fois, deux milles fois plus grand que moi. Et deux milles c'est l'âge de Mrs Mystery je crois. C'est très vieux. Et très grand. L'arbre est très grand. Je dois dire aussi que moi il me fait un peu peur, on dirait un arbre de conte de fée, mais comme il y a dans les forêt hantées. Sauf que Fraise elle n'a pas peur. Elle grimpe dans l'arbre haut, très haut, presque aussi haut que l'arbre. La girafe elle devient toute petite. Si petite que je peux même la glisser dans ma poche. Puis rejoindre ma nouvelle amie dans l'arbre.

Monter c'est prendre le risque.
De tomber tout en bas.
Sauf que si on chute de très haut.
L'espace d'un instant on vole.

Les funambules ne tombent jamais. Les oiseaux non plus. Eux ils volent. Toujours, tout le temps. Ils n'ont pas besoin de tomber pour sentir l'air leur caresser les cheveux. A l'orphelinat, certaines personnes peuvent se métamorphoser en oiseau. Elles peuvent voler. Mais moi je dois rester sur terre, ou dans les arbres, à les regarder. Moi je ne peux que tomber en sachant qu'à la fin, je percuterai le sol et que ça fera mal. Mais au moins je ne suis pas un funambule. Les funambules ne tombent pas, les funambules ne montent pas. Ils restent sur leur fil, monocorde et monotone. Ils ne voleront jamais. Et ils ne pourront pas s'asseoir sur une branche comme moi je le fais. Mes pieds pendent dans le vide et dans ma main apparaît un crayon de couleur. Je n'ai pas de feuille, mais l'arbre veut bien acceuillir mes mots d'enfants.

Alors j'écris ton prénom.
Dans l'écorce de l'arbre.
Et il était si content.
Que toutes ses branches ont fleuri.

J'ai écris Fraise sur l'arbre et à cet instant là des centaines de fleurs roses sont apparues. Et au milieu de chacune d'entre elle, tout en son centre comme un petit bijou caché, il y avait un fruit. Rouge. Comme ses cheveux. C'était des fraises, des vraies fraises qu'on pouvait manger. Je ne sais pas comment elles poussent d'habitude, mais dans ce rêve elles naissent au coeur des fleurs, sur un coussin royal. Ce sont des fraises royales, pour s'accorder avec la vraie Fraise.

- Tu aimes les fraises ?

Moi j'adore. Mes mains et ma bouche sont déjà barbouillées de rouge. J'aime bien les fruits, même si j'aime pas du tout les légumes. Les fraises c'est presque aussi bon que le chocolat. Presque. Parce que quand même, il ne faut pas exagérer. Il y a des priorités dans la vie. Même si maintenant c'est des fraises et seulement des fraises que je veux manger avec ma nouvelle amie. Ma nouvelle amie qui s'appelle Fraise.

On en mangera.
À se faire éclater le ventre.
À ce que nos yeux brillent.
À ne plus avoir fin

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MessageSujet: Re: Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥]   Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥] EmptyLun 22 Aoû 2011 - 20:19

    Si je tends la main, peut être que je peux toucher le ciel, qui sait ?

    Nous sommes si haut. La vue d'ici est à couper le souffle. Le parfum du vent s'infiltre dans mes cheveux, s'enroule autour de nous, se riant de notre vulnérabilité. Qui fait notre force. Un oiseau plane à quelques mètres de là, à des années lumières de là, se jouant des lois de la pesanteur. Il plonge, virevolte, prend de l'altitude, mais jamais, jamais ne tombe. Jamais ? Pourtant... Je me demander brièvement ce que ressent un oiseau lorsqu'on lui ôte ses ailes. La réponse est pourtant évidente. Si évidente et si existentielle qu'elle me poignarde. Il souffre. Il souffre et il tombe. Je regarde l'animal étirer ses longues ailes colorées avant de disparaître. Cet oiseau ne connaît pas sa chance...

    Décrocher les étoiles. Et les Fraises...

    Je n'emmène jamais personne dans mes rêves. Comment peut-on emmener quelqu'un dans un endroit qui n'existe que dans notre tête ? Je me demande ce que la girafe sans nom fait ici. Mais ce n'est pas grave. J'ai décidé que je m'en fiche. Oui, c'est possible. Et puis cette girafe va où elle veut, quand elle veut. Même en haut d'un arbre immense, dans le rêve d'un inconnue, si ça lui chante.
    Ma nouvelle amie semble réfléchir. Je dis "semble" parce que dans les rêves, on n'est jamais sûrs de rien. Elle étire ses lèvres dans un sourire puis sa voix chantante et fluette résonne à côté de moi, tout près :

    - Fraise. Fraise c'est ça ton nouveau nom.


    Fraise... Ni vraiment myrtille ni tout à fait framboise. Pas encore écarlate mais plus tout à fait vermeille. Juste entre les deux. Le parfait équilibre, secrètement convoité, jamais atteint. Avant aujourd'hui. Je l'aime bien, ce nouveau nom. À présent, je suis moitié Fraise, moitié Framboise. Moitié rose, moitié rouge. Deux moitié pour un seul être, un seul coeur.

    - D'accord. C'est très joli.

    Elle a l'air contente.

    Tell me more...

    Je ne sais rien d'elle, finalement. Rien. Pas même son nom. Ah, si. Je sais qu'elle a une girafe orange et verte qui n'a pas de nom. C'est déjà beaucoup.

    - Je m'appelle Myaw. Un peu comme le miaulement d'un chat.

    Myaw ! Ça lui va bien. C'est petit, c'est joli, c'est mignon. C'est comme elle. Comme un petit chat. Je ris. D'un rire léger, cristallin, comme des millier de petites clochettes. Que c'est bon de rire.

    Repeindre le monde. Rose, tout rose...


    Myaw et sa girafe sont assises à côté de moi, les pieds dans le vide. Elle n'a ni feuille ni crayon pourtant lorsqu'elle tend la main, un joli crayon de papier s'y matérialise, comme s'il n'avait attendu qu'un signe d'elle pour exister. Un signe d'une petite fille aux yeux de chat. C'est difficile de graver quelque chose sur l'écorce dure d'un arbre. Et pourtant elle se met à écrire, comme si l'arbre avait été de papier. Il suffit de demander gentillement. Or, de la gentillesse, Myaw en a à revendre. Elle écrit avec un crayon, mais j'ai l'impression que c'est avec son coeur qu'elle trace un mot. Un seul. Qui illumine mon visage.
    Fraise.
    Je n'ai pas besoin de lui demander pour qu'elle me prête le crayon. Elle me le tend, avec un naturel désarmant. Comme si tout était prévu à l'avance. Sauf que rien a été décidé à l'avance.
    À côté de mon nouveau nom, j'écris le sien : Mymy. Puis je griffonne une esquisse de girafe. Une girafe qui ressemble à un chat déguisé en fraise.
    Des fleurs roses, toutes roses apparaissent alors sur l'arbre auparavant si nu, si triste. Dans chaque fleur, une fraise.

    - Tu aimes les fraises ?

    Je fais oui de la tête. Je n'ai pas besoin de lui retourner la question, sa petite bouche barbouillé de rouge parle pour elle. J'en cueille une, délicatement, du bout des doigts. C'est la plus belle. La plus rouge. Je la cueille et je l'offre à mon amie.

    Sur l'arbre et dans nos coeurs, se grave en lettre d'or, ces quelques lettres : « Maître des mots et des fraises. »
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MessageSujet: Re: Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥]   Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥] EmptyMer 24 Aoû 2011 - 18:34

Moi je suis la Princesse.
Tu vois ?
Et toi tu pourrais être l'oiseau.
Oh oui l'oiseau !

Un oiseau. Planant au dessus de tous soupçons, de toutes vie. C'est beau, c'est majestueux, c'est tellement émouvant. Là, au bord d'une falaise ils regardent le vide et se rient de lui. Las de marcher ils n'ont qu'à ouvrir leurs ailes, le vent gonflant leurs plumes multicolore avant de pouvoir tournoyer dans le ciel. Titiller les étoiles. Manger les nuages. Mon préféré de tous les oiseaux, c'est l'albatros.

"Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers."


Les albatros sont des êtres tellement contradictoire. D'un côté, ils volent en roi dans le ciel, leurs immenses ailes blanches les rendants pareilles à des anges gouvernants les cieux. Ils sont alors les majestés de leur propres monde, riant de nous qui ne pouvant qu'aspirer à voler, qu'aspirer à connaître un jour une chute assez longue pour décolle du ciel. Mais une fois sur Terre, ils sont déboussolés, assommés. Leurs ailes si puissantes sont désormais leur plus grand défaut, se traînant derrière eux pour les empêcher d'avancer.

"À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux."


Ils sont comme moi les albatros. Heureux dans le ciel comme je le suis dans les rêves. Tristes et maladroits sur terre comme je le suis dans les cauchemars. Parfaite contradiction, de roi ils passent à mendiant. S'il pouvait, l'albatros ne ferait que voler. Si je pouvais, je ne ferais que rêver. Mais à un moment le monde se rompt devant les oiseaux comme il se rompt dans mes nuits. Et on chute. Epuisé. Incapable de résister. On chute sur terre. On chute dans les cauchemars. Jusqu'à ce que les rêves soient les plus puissants, jusqu'à ce que les ailes puissent de nouveau voler.

Peut-être qu'il faudrait.
Faire un geste pour eux.
Et leur ôter.
Leurs ailes de géants.

Mais l'albatros alors ne pourrait plus voler. Et moi sans mon pouvoirs je ne pourrais plus rêver. Plus voir Ange la nuit. Ca serait triste. Triste et malheureux. Alors eux continue à voler quitte à sombrer sur terre. Et moi je continue à rêver, quitte à me perdre dans mes cauchemars. C'est triste, mais c'est la vie. Sans ça, je ne serais pas ici avec Fraise dans ce rêve. Sans ça je ne pourrais pas apercevoir au loin un oiseau danser dans les airs. Et je ne pourrais pas entendre ma nouvelle amie être heureuse de son nom.

- D'accord. C'est très joli.

Je souris. Je souris parce que je suis contente que ça lui plaise. Framboise, c'est ma petite fraise à moi. Mon amie des rêves, mon amie de la nuit. Je suis si bien avec elle sur cet arbre, prête à toucher les étoiles, prête à décrocher la Lune... Encore plus haut que l'oiseau que j'ai vu voler. Je me demande bien si cet arbre continue jusqu'à l'infini ou s'il s'arrête quelque part.

Le sol est si loin.
Et la Lune est si haut.
Que si je montais encore.
Je pourrais toucher le toit de l'Univers.

Quand j'écris son nom dans l'écorce de l'arbre, Fraise à l'air heureuse. Alors à son tour elle se met à écrire, à côté de son prénom, comme s'ils étaient fait pour s'entendre. Mymy. Puis elle dessine une girafe, une girafe que je sais orange à tâches vertes, ma girafe, notre girafe. C'est un joli dessin, parce qu'il ressemble à un chat déguisé en fraise. Il ressemble à nous trois. Et ça me fait rire parce que quelque part, ma peluche n'a pas de nom, mais elle n'en a pas besoin pour être gravée à tout jamais dans l'arbre du Monde. Il suffit de dessiner. On n'a pas besoin de mots pour se comprendre, de toute façon les mots ne veulent plus rien dire du tout. Ils sont pas assez nombreux et trop petit. Les choses n'ont pas besoin de nom. On peut les dessiner. Et les aimer. Alors je reprends le crayon et j'ajoute sur l'arbre trois coeurs. Un pour Fraise, un pour la girafe et un pour moi.

Un coeur, deux coeurs, trois coeurs.
Toi, elle, moi.
Un coeur, deux coeurs, trois coeurs.
Nous, juste nous.

Je suis si heureuse d'être ici, qu'un peu plus de bonheur pourrait faire éclater mon coeur de joie. Mais pourtant il résiste toujours au bonheur supplémentaire qu'il reçoit quand Fraise m'offre une petite fraise. Toute rouge. Ronde. Belle. Parfaite. Je la prends doucement et la met dans ma bouche. On ne refuse pas les cadeaux dans les rêves. Et alors que je la mange, des lettres apparaissent dans l'arbre. Les plus brillantes des lettres. Aussi précieuse que de l'or. Et ces lettres crient, chantent, murmurent en même temps des mots. Des mots qui forment des phrases : « Maître des mots et des fraises. » Ces mots font chavirer mon coeur. Ils me rappellent aussi que les rêves ne sont pas éternels. Alors je ramasse une fraise et la laisse un instant dans ma main, ne me lassant pas de la regarder.

"Je n'emporterai rien,
Pas même l'ombre d'un nuage.
Mais qu'elle est belle, dans ma main,
Cette fraise sauvage!"


Puis je pose la fraise sur une fleur qui devient rouge. Une fleur rouge au milieu des fleurs rose. C'est joli, c'est différent. Puis je me relève montrant à mon amie le haut de l'arbre. Moi aussi j'ai envie de lui faire un cadeau, mais il se trouve tout en haut. Tellement haut qu'il va falloir monter durant longtemps. Au moins le temps de compter... jusqu'à cent ! Mais ça c'est pas grave, parce que moi je suis compter jusqu'à cent. C'est facile. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, vingt, quarante, soixante et cent ! Plus ou moins.

De toute façon c'est pas ça l'important.
L'important c'est juste.
De grimper tout en haut.
Pour retrouver son cadeau.

Up in the sky...

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MessageSujet: Re: Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥]   Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥] EmptyVen 26 Aoû 2011 - 20:21

    Avancer.
    Encore.
    Plus haut.
    Toujours.


    Myaw virevolte, le long d'une branche, entre les fleurs, parmi les fraises. Dans mon cœur.
    Je sais maintenant, non, mieux, j'ai la certitude que je n'ai jamais été aussi proche de l'Envol. L'harmonie est à ma portée, je n'ai qu'à tendre le bras pour l'attraper.
    L'équilibre parfait.
    Du corps et de l'esprit.
    Mais au diable cet équilibre ! De toute façon, je n'ai pas de corps. Ma petite enveloppe corporelle repose tranquillement dans mon lit. Et quelque part je sais que cette harmonie ne se trouve pas là où l'on a déjà cherchée. Elle est en sois. Et je l'ai trouvée. Je l'ai trouvée au moment où mon regard a croisé celui de la petite fille à la girafe orange et verte.

    Je veux voler.

    Plus qu'un souhait, plus qu'une promesse. Un besoin. Qui se pare d'une agréable certitude. Je vais voler. Il suffit d'attendre, le bon moment. Car lorsque je m'éveillerai, je serais aussi clouée au sol qu'un oiseau sans ailes. Et c'est bien triste un oiseau sans ailes. Ça me fait penser, que nous n'avons toujours pas trouvé de nom à la girafe...

    Mon amie me tend sa main. À moins que ce soit une fraise.

    Je la prends. Pour ne plus la lâcher. Plus jamais. Tu ne seras plus jamais seule. L'idée de basculer tout à coup dans un cauchemar m'effleure. Ça m'arrive parfois. Pas très souvent mais parfois. De passer du monde des Bisounours-câlinistes à celui des grands-méchants-pas-beaux. Il fait plus froid tout à coup. Vraiment plus froid. Une goutte fait flop sur mon front et roule sur ma joue. C'est drôle, on dirait que je pleure. Sauf que je n'ai plus du tout envie de rire. Pourquoi le ciel me paraît-il si gris tout à coup ? Pourquoi... Je secoue la tête. Il n'est pas question que je quitte ce rêve. Ce n'est pas à mon subconscient de décider de ce qu'il en est. Je ne quitterai pas ce rêve. Je ne...

    Il y a toi. Il y moi. Et il y a la Rose.


    Il y a une seconde à peine elle n'était pas là. Elle vient d'éclore. Une rose. Une rose rouge sang. Comme mes cheveux. Elle est belle, très belle. Presque aussi belle que toi, Mymy. Je la cueille, ignorant ses épines qui me transpercent, laissant un filet écarlate sur mes doigts. Je regrette aussitôt ce geste. Je viens de lui ôter la vie... J'ai peur qu'elle fane.
    Il n'est est rien. Au contraire. Elle me semble encore plus belle. C'est alors que je me souviens de la petite main de Myaw serrée dans la mienne. Le ciel se pare soudain de couleurs chatoyantes. Comment ai-je pu, ne serais-ce que songer à basculer dans un mauvais rêve ? Les doigts de la fillette entre les miens me murmurent que je ne dois plus avoir peur. J'ai envie de rire et de pleurer en même temps.

    Je n'aurais plus jamais peur.


    Je cherche son regard mais elle a le visage tourné vers le haut de l'arbre. Vers l'avenir. Un avenir qui me paraît soudain aussi joli qu'un éclat de rire. Drôle de comparaison, n'est-ce pas ? Je n'en ai pas trouvé d'autre. C'est joli, un éclat de rire. Ça fait chaud au cœur.
    Nous continuons de monter, main dans la main. Une chanson que maman me chantait autrefois me vient en tête. Comme ça, sans raison. Encore que...

    « I never want to die
    I wanna live in the sky
    Up in the sky... »


    Je ne sais pas vraiment où nous allons, Myaw ne l'a pas dit, mais je sais que nous sommes bientôt arrivées. Je le sais parce que d'ici, on peut voir le sommet de l'arbre, c'est à dire très très haut et très très loin. Et après le sommet, il n'y a plus... rien. À part le ciel. Et les oiseaux.

    - Tu crois que si on saute, on pourra voler ? je demande.

    Un sourire flotte sur mes lèvres pourtant je suis parfaitement sérieuse. Nous sommes dans un rêve. Dans mon rêve. Et ses limites sont celles de mon imagination. Alors pourquoi pas ?
    L'espace d'un instant j'ai cru voir l'oiseau nous adresser un clin d'oeil. Mais j'ai dû rêver.

    Dream On.



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MessageSujet: Re: Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥]   Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥] EmptySam 17 Sep 2011 - 11:11

L'espace d'un instant.
Le ciel pleure.
Reflétant les cauchemars.
De la fille au cheveux rouge.

Mais Fraise est plus forte que ses cauchemars, je le sais, je le sens. Elle sera capable de surmonter ça, d'effacer la larme sur sa joue et d'aller de l'avant. Dans son rêve. Dans notre rêve. Moi je ne peux rien faire pour l'aider, si ce n'est tenir sa main, si ce n'est continuer à lui sourire. Et c'est ce que je fais. Parce que de toute façon, j'ai confiance. Tellement confiance. C'est Fraise, c'est elle, son rêve, son Univers, son arbre, son oiseau qui crie au loin. Son coeur. Et son coeur n'est pas noir, il est rouge comme ses cheveux. Le ciel ne pleurera plus jamais.

Puis soudain elle naît.
Sortie du néant.
Comme l'espoir.
Au milieu du noir.

C'est une fleur. Une rose en fait. Tellement belle. Tellement rouge. Ses pétales ont la forme de coeurs, des dizaines de coeurs répartit au bout d'une tige verte. Elle semble pleine de vie cette rose, mais elle semble aussi s'ennuyer. "C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante." Doucement, Fraise la cueuille et, soudain, la fleur semble être encore plus belle. Comme si le fait de lui couper ses racines, de lui permettre de voir le monde d'un autre point de vue la rendait un peu plus heureuse. C'est une fleur vivant que nous avions là...

"Comme si le jour avait trébuché
en se levant et renversé
les couleurs donc il parait
certains petits matins."


Le ciel avait changé de couleur. D'un coup, comme cela, sans raison précise... "On dirait des rêves de fée qui dégoulinent.". J'ai envie de toucher ses rêves, de me glisser sous eux et de ressentir toutes leur beauté tomber sur moi. Les rêves des fées... ça doit être merveilleux, non ? Alors Fraise et moi on continue à monter, haut, si haut, tellement haut. Et on finit par atteindre le sommet, là où le monde s'arrête, là où l'arbre reconnaît sa défaite face au ciel. Là haut il n'y a plus rien. Plus rien à part les nuages, les étoiles, le soleil, la Lune, les oiseaux et mon rire. Mon rire qui éclate un peu partout. En fait là-haut, c'est fou comme il y a tellement de choses. A se demander pourquoi le ciel n'a pas encore éclaté.

- Tu crois que si on saute, on pourra voler ?

Je me tourne vers mon amie et lui sourit. Bien sûr que l'on pourra voler, nous sommes dans un rêve ! Nous n'avons aucune limite et le ciel nous appartient. C'est comme ça et pas autrement. Et puis mon cadeau n'est pas ici, il est encore plus haut, vers le soleil couchant, quand les nuages deviennent roses. Parce que le rose c'est ma couleur préféré, même si j'aime bien le rouge des cheveux de Fraise. C'est vrai que c'est joli le rouge. Je regarde la main de Fraise dans la mienne et soudain, je pense à une comptine. Une comptine que me chantait maman quand j'étais petite. Je ne sais pas pourquoi ce souvenir remonte tout un coup, mais il est là. La comptine. Ma comptine.

"Un, deux, trois,
Trois à trois,
Toi et moi.
Un, deux, trois,
Toi et moi,
Ça fait deux,
Qui est trois ?
C’est toi !"


- Je pense qu'on a même pas besoin de sauter pour voler. Suis moi !

Je lâche sa main afin d'écarter les bras, un peu comme un oiseau. Et tout un coup, je décolle de l'arbre, mes pieds se détachant de l'écorce et le vent venant me soulever pour m'envelopper. Je monte de quelques mètre, un oiseau venant danser un moment avec moi, s'assurant que je n'étais pas en train de tomber, mais bien en train de voler. Il me tourne autour quelque secondes, puis dans un gazouilli il me fait comprendre qu'il veut qu'on le suive. L'oiseau sait où sont les nuages roses. Alors je regarde derrière moi pour m'assurer que Fraise me suit, puis d'une simple pensée je me projette dans l'air pour m'en aller vers l'oiseau.

Et nous voilà tous partit.
Non pas pour la pays imaginaire.
De Peter Pan.
Mais pour les nuages roses.

Et enfin je les vois, ils sont devant nous, si gros et cotonneux... Ils ont l'air tellement confortable ! Je tends la main pour en cueuillir un bout et l'offrir à mon amie. Voilà, c'était ça mon cadeau. Un bout de nuage rose. J'en prends aussi un pour moi et je le porte à mes lèvres avant de le laisser fondre sur ma langue. On dirait de la barbapapa. C'est sucré et délicieusement léger. C'est la première fois que j'en goûte, mais avant même de le poser au bout de ma langue, je savais que ça serait bon. Au loin l'oiseau lance un cri, je crois qu'il veut nous dire au revoir. Pas adieu, juste au revoir.

"-Je ne reviendrais peut être jamais, ma princesse.
- Elle est nulle cette réponse. Donne moi celle du poète.
Isaya se pencha pour lui murmurer à l'oreille.
- Je serai toujours avec toi. Où que tu te trouves, quoi que tu fasses, je serai là. Toujours."

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MessageSujet: Re: Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥]   Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥] EmptySam 17 Sep 2011 - 13:10

    J'ai toujours voulu voler. C'est un rêve de gamin, vous savez. On a tous déjà eu ce besoin, cette envie de battre des bras et de pouvoir s'envoler. Tendre vers le ciel. Côtoyer le Soleil. Toucher les étoiles. Tutoyer la Lune. Marcher sur un nuage, qui sait.
    Mais chacun, l'un après l'autre, s'est vu tomber. Son rêve bafoué. Sa liberté évaporée. Alors on se contente de vivre une vie normal, de regarder les oiseaux d'en bas, et de continuer à les envier, au fond, tout au fond de nous.

    Et ce rêve secret est resté un rêve. Un rêve d'enfant. Inaccessible et pourtant si proche. Jusqu'à aujourd'hui.


    Parce qu'aujourd'hui est un jour spécial. Aujourd'hui j'ai rencontré Myaw. J'ai rencontrée celle qui m'a appris à voler. À partir d'aujourd'hui je cesserais de regarder les oiseaux avec cette petite pointe de jalousie. Je les regarderais, comme je regarderais un ami. Comme je regarderais Myaw. Parce que je saurais, que même si je suis clouée au sol, retenue par des fils invisibles, il existe un endroit où ces limites n'ont plus de droit. Un endroit où seul compte l'Imagination. Et cet endroit n'est pas dans nos têtes. Non. Il est là, tout proche. Je suis sûre que vous pouvez le sentir, vous aussi.

    Il est dans nos cœurs.

    Et cet endroit, j'y suis en ce moment. Je le partage avec mon amie. Mon petit chat. Ma Rose. Ma Mymy.
    Pour une fois, je ne me soucie pas des gens qui meurent dans le monde, des autres qui pleurent leurs disparus, ni de ces autres dont on a déjà oublié le nom. Je pourrais me préoccuper de tout ça à mon réveil. Mais pour l'instant, je ne veux pas être triste. Je ne peux pas être triste. Il fait trop rouge, trop rose, et trop beau pour être triste.

    Il en faut peut pour être heureux. Vraiment très peu pour être heureux.

    Moi je suis heureuse quand Myaw me sourit. Parce que c'est un sourire d'enfant, un sourire vrai, un sourire juste. Pas un de ces sourires moqueurs ou hypocrites. Je suis heureuse quand Myaw me sourit. Et elle me sourit. Encore et encore. Alors je suis heureuse. Ne t'arrête jamais de sourire. Et je suis sûre que le Monde se portera déjà bien mieux. On peut tout dire, tout faire, avec un sourire. C'est magique. Presque aussi magique que le ciel qui nous tend les bras, à quelques mètres de nous, à des années lumières de nous.

    « Vivre ; ça doit être une sacrément belle aventure ! » Mais rêver en est une tellement plus belle...

    - Je pense qu'on a même pas besoin de sauter pour voler. Suis moi !

    Je ne sais pas vraiment ce que veut dire Myaw. Mais cela n'a pas d'importance. Je veux dire, bien sûr que ça a de l'importance, mais je me fiche bien de savoir ce qu'elle veut dire, parce c'est tellement mieux de se taire et d'attendre la surprise ! Vous me suivez ?

    « Les mots sont des armes, les mots sont des dons, les mots ne se gaspillent pas. »

    Alors je me tais. Je me tais tout en serrant une petite main dans la mienne. Et la Rose dans l'autre. Elle est jolie, ma rose. Vraiment très jolie. Je la glisse dans les cheveux de mon amie, comme ça, elle pensera toujours à moi.
    Nous sommes arrivées maintenant. Je crois. Il n'y a plus rien que nous. Et l'immense.
    Je comprends alors ce qu'elle voulait dire au moment ou, d'une petite pensée de rien du tout, elle se propulse dans les airs. S'envole. Écarte les bras. Comme l'oiseau.
    Je me rends compte que je suis toujours accrochée à elle. Je déploie mes bras et les agites comme des ailes. Alors c'est ça, voler.

    Eh bien vous savez quoi ? C'est encore mieux que ce que l'on imagine.


    Je ris. D'un dire énorme et irrépressible. Myaw m'entraîne sur un nuage cotonneux. C'est doux. Doux et confortable. Elle décroche un morceau de nuage et me le tend. Comme cadeau. Je l'accepte volontiers et le porte à mes lèvres vermeilles. Il fond sur la langue. C'est sucré, c'est léger, c'est très bon. Je souris en pensant que si demain je demande à mes amis s'ils ont déjà goûté du nuage, il me riront au nez. Mais je ne leur en voudrais pas. Parce que moi, je sais.

    - Merci. Je crois que c'est le plus beau cadeau qu'on ne m'ait jamais fait.

    Puis je souris à l'oiseau. Un sourire en forme de promesse, d'au revoir et de remerciement.
    Et je m'élance vers un autre nuage. Vers un autre rêve.

    Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu’au matin.
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MessageSujet: Re: Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥]   Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥] EmptyDim 2 Oct 2011 - 17:55

Quoi de plus heureux.
Qu'un éclat de rire.
Profondément enfoncé.
Dans un petit coeur ?

Le rire de Fraise m'enveloppa durant tous notre voyage à travers le ciel. Il était un peu comme des ailes invisible qui nous permettait de nous maintenir près des étoiles. J'avais l'impression que si Fraise arrêtait de rire, le monde arrêterait de tourner et la gravitation reprendrait ses droits, nous conduisant inévitablement à la chute. Et quoi qu'on en dise, tomber ça fait mal. Je n'avais pas envie de tomber, de sentir mes os se fracasser contre le sol, éclatant en millier de petites étoiles filantes. Je préfèrais largement arpenter la voute céleste, le rire de mon amie résonnant jusqu'au tréfond de mon âme.

Sourire d'enfant.
Sous le rire des enfants.
Sourires ils en font.
Sous le rire des éléphants.

Je passe une main dans mes cheveux et mes doigts effleurent des pétales. Soudain je réalise que la rose que tenait Fraise précieusement a disparu de sa main pour réapparaître entre mes mèches. Alors à mon tour j'éclate de rire, ravie du cadeau de la fille au cheveux rouge. C'est vraiment une très belle nuit qui nous est consacrée ce soir. Explosant sous les étoiles et la joie de nos deux coeurs réunis. Je commence à me dire que dans ce rêve j'ai gagné bien plus que sa simple beauté. Une amie...

- Merci. Je crois que c'est le plus beau cadeau qu'on ne m'ait jamais fait.

Ses paroles viennent se ficher directement dans mon coeur. L'espace d'un instant je crois que les horloges du mondes se sont toutes arrêtées, me permettant de contempler le moment présent et de me réjouir d'être tombée dans un aussi joli rêve. Puis soudain le temps me lâche, se permettant de faire un bond en avant, m'abandonnant dans ma joie. Et je vois Fraise qui se dirige lentement vers un autre nuage, un autre rêve, un rêve dans lequel je n'ai pas la permission d'entrer, je le comprends avant même de l'effleurer. Et d'un coup je commence à comprendre que notre course folle dans les nuages va s'achever ici, le soleil m'attrapant de ses rayons pour me projeter dans la réalité pendant que Fraise continuera son rêve.

Sans moi.
Loin de moi.
M'oubliant probablement.
Au moment où elle rouvira les yeux.

Mon coeur fait "boum", explosant encore plus fort que les étoiles qui se fracassent sur les planètes filantes. Fraise ne vit pas à l'orphelinat et il est très probable qu'elle n'ait même pas de pouvoir. Moi ça ne me dérange pas les gens sans pouvoirs, mais si elle n'est pas au courant du secret, on ne pourra sans doute plus se voir dans la réalité... Pour les gens normaux, ceux qui ne sont pas maudits comme moi, le monde des rêves est impalpable, sans couleur, imaginaire. Il ne peut pas dévier sur leur vraie vie. Pas se mélanger. Il n'est là pour rien d'autre que de bercer leur nuit. On ne devient pas ami avec les inconnus qu'on rencontre dans nos rêves.

- Fraise...

Je n'ose pas te dire au revoir.
De peur d'avoir à te mentir.
Car notre avenir.
Ressemble fort à un adieu.

Les mots restaient coincé dans ma bouche, se bousculant sur ma langue, se poussant tous les uns contre les autres avant d'échouer contre mes dents. Aucun ne souhaitait sortir, parce que j'avais peur de ce que j'avais à lui annoncer. Mais déjà je me sentais m'effacer et je ne voulais pas que mon amie me voit disparaître. Je ne désirais pas lui mentir non plus, mais les mensonges de enfants ne sont pas des vrais mensonges, si ? J'avais peur qu'elle ne comprenne pas si je lui disais que j'étais obligée de l'abandonner ici, que je ne pouvais pas la suivre. Mais déjà le matin m'appelait à lui. Je n'avais plus le choix, je devais parler.

- Part devant, je te rattraperai !

Je me fais violence pour lui sourire, espérant de tout mon coeur qu'elle ne va pas s'attarder. Je n'ai pas envie qu'elle voie mes contours s'estomper, un peu comme si on avait renversé un pot d'eau sur un tableau fait de pastel. Lentement les couleurs se fondent, avant de partir se cacher derrière les nuages pour ne plus jamais réapparaître. Si jamais elle pensait que je l'abandonnais, peut-être m'en voudrait-elle ? Je ne voulais pas la laisser, je préférais lui dire de partir devant, espérant qu'au prochain nuage elle ait disparu. Part devant Fraise, je te rattraperai...

Qui a dit.
Que la vérité sort de la bouche des enfants ?
Tissu de mensonge.
Personne ne dit la vérité.

Mes yeux se rouvre sur la réalité. Je passe une main dans mes cheveux, mais je sais déjà que la rose a disparu. Je reste toute seule avec mes souvenirs et ma girafe sans nom. Lentement je la saisis et la prend dans mes bras pour lui faire un câlin. Et c'est alors que je sens qu'elle tente de me parler. Que depuis tout à l'heure elle me crie un mot, un seul mot. Son nom. Son nom si merveilleux.

Il s'offre à moi.
Comme une fleur.
Comme une couleur.
Rose.

Rose, rose, rose... Je souris en serrant ma girafe, ma Rose un peu plus fort. Elle a le même prénom que la fleur qui, tout à l'heure encore, trônait dans mes cheveux. Elle a le même prénom que la couleur d'une framboise. Et le vrai nom de Fraise, c'est Framboise. Ma girafe a aussi le même prénom que la couleur de l'amitié. Rose, rose, rose... C'est tellement beau. Jamais je n'oublierai cette nuit ni ce rêve. Et, tout au fond de moi, s'allume un espoir. Si même les girafes sans nom ont des noms, pourquoi les gens de la vie réelle ne pourraient-ils pas être amis avec les inconnus des rêves.

La vie est Rose.

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MessageSujet: Re: Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥]   Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥] EmptyMer 12 Oct 2011 - 18:42

    A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
    Et regarder les gens tant qu'y en a
    Te parler du bon temps qu'est mort ou qui r'viendra
    En serrant dans ma main tes p'tits doigts


    Je vole. Je suis libre. Je suis libre et je vole. Au sens littéral du terme. Et je compte bien en profiter car, croyez-moi ou non, ce n'est pas tous les jours que ça vous arrive.
    Oui, je sais, ce n'est qu'un rêve, me diriez-vous. Mais qui a dit que les rêves ne sont que des rêves ? Qu'ils ne sont que chimère et espoirs secrètement convoité qui s'évanouissent dès qu'on ouvre les paupières. Partent en fumée. Au sens littéral du terme, encore une fois. C'est la stricte vérité, évidemment. Stricte et triste. Pour ma part, je n'ai pas l'intention de m'en contenter. Si ce rêve n'est qu'un rêve, j'ai envie de faire en sorte qu'il sois magique.
    Les adultes, eux, n'ont plus de rêves, et je trouve ça bien dommage. Comme leur vie doit être fade et monotone. Je n'ai absolument rien à leur envier. Décidément, je ne suis pas pressée de grandir.

    D'ailleurs pour l'instant, j'ai des choses bien bien importantes à faire.
    Comme sauter d'un nuage à un autre.
    Éclabousser le visage de mon amie avec un éclat de rire.
    Tendre vers l'infini.
    Encore et toujours.
    Plus haut.

    Je ne sais plus qui de Myaw ou de moi rit le plus fort, le plus haut, le plus juste. Le plus... le plus rose. Nos rires, comme nos mains, se mêlent, se séparent puis se retrouvent pour ne plus se lâcher. J'ai l'impression d'avoir fait cela des millions de fois, comme si c'était la chose la plus singulière et en même temps la plus incroyable qui soit. Qui n'ai jamais été. Qui ne sera probablement jamais.
    Car à mon réveil, les nuages me paraîtrons bien loin tout à coup. Inaccessibles. Peut-être pour toujours. Non, pas pour toujours. Plus maintenant que j'ai trouvé mon chemin, mon étoile filante.
    Ma petite Rose.
    Celle qu'elle a dans les cheveux, et celle, plus belle encore, de son cœur. C'est joli un cœur en forme de rose. C'est joli et très gentil. Comme elle.

    Je cours, je saute, je virevolte. Le temps semble s'être figé tandis que je me propilse vers un nouveau nuage, un nouveau rêve, un nouveau monde. Un rayon de soleil passe dans mes cheveux, les nimbe d'une lumière dorée. Je ris, prenant ça comme une incitation au bonheur. Comme si cela était nécessaire. Je suis avec Myaw et cela me suffit pour être heureuse. Myaw.
    Mon coeur fait un bond dans ma poitrine.
    Je suis...
    Avec...
    Myaw...
    Tout à coup je comprends que le rayon de soleil ne m'était pas destiné. Non, il était pour elle ce rayon de soleil. Puisque c'est moi qui l'ai créé. Comme pour lui dire... Au revoir. Un au revoir qui ressemblait fort à un adieu.

    - Fraise...


    Sa voix n'est plus bien vive, maintenant. J'ai presque l'impression qu'elle s'éteint, se consume peu à peu, comme une bougie qu'on aurait brusquement soufflée. Ma gorge se noue tandis qu'une certitude s'ancre en moi, de façon indélébile.
    Elle n'a plus sa place dans mon rêve.

    - Part devant, je te rattraperai !

    Sa voix n'est plus qu'un lointain murmure. Non ! Je veux crier mais les mots me restent en travers de la gorge, refusent de sortir. Reviens, Mymy...
    Mais je suis déjà bien trop loin.
    Pour faire demi-tour.
    Je me retourne pour admirer une dernière fois le sourire de mon amie, le gravant ainsi dans ma mémoire.
    Boum. Boum. Boum. Boum. C'est le bruit que fait mon cœur dans ma poitrine. Et il me fait mal. Je ne devrais pas avoir mal. Rien ne fait mal dans les rêves. Et pourtant, la douleur est là. C'est alors que je comprends. Je comprends que nous avons oublié quelque chose. Quelque chose d'existentiel.
    Le prénom de la girafe !
    Mais Myaw est déjà partie. Elle ne m'a pas attendue. Je sens des perles d'eau me monter aux yeux lorsque mon regard effleure une tache rouge sur le nuage, à l'endroit même ou se tenait Myaw quelques secondes auparavant. C'est une rose. Non, pas une rose. La Rose. Celle que je lui ai offerte, en gage de mon amitié éternelle.
    C'est tellement évident ! Je me retiens d'éclater de rire une nouvelle fois.

    - Rose, je m'écrie. La girafe s'appelle Rose !

    À peine ai-je le temps me dire que c'est un bien joli nom, pour une girafe orange et verte, que les cloches de l'église retentissent.
    Tiens, il y a une église maintenant ? Étrange. À moins que ce ne soit...

    DRING. DRING. DRIIIIING.

    Je sursaute et me redresse brusquement dans mon lit. Dans mon lit ? Je passe une main hésitante sur mes draps qui embaument les fleurs séchées et le miel, me pince deux bonnes fois pour m'assurer que je ne rêve pas, avant de reprendre entièrement possession de mes esprits. À côté de moi, la lumière de mon réveil indique sept heure. Une nouvelle journée de routine commence !
    Tandis que je me lève et fais jouer mes muscles endoloris, une étrange sensation s'insinue en moi. Comme un souvenir qui m'aurait échappé.
    Un nom.
    Un nom de fleur.
    Marguerite, Lila, peut-être.
    À moins que ce ne soit Bouton d'or.
    Non. Rose. Oui c'est ça, Rose.

    Je souris sans comprendre. En passant devant mon bureau, je suis prise de l'irrésistible envie de dessiner. J'attrape une feuille et un crayon et griffonne quelques traits sur mon papier vierge. Puis je le contemple, stupéfaite. J'ai dessiné deux fillettes et une girafe. Puis je hausse les épaules, persuadée que j'ai tiré ça d'un lointain souvenir d'un dessin animé.
    Pourtant, en passant la porte de chez moi pour prendre le chemin du collège, je laisse échapper une phrase totalement insolite.

    - Tu vas me manquer, Myaw. À bientôt.


    Et entendre ton rire s'envoler aussi haut
    Que s'envolent les cris des oiseaux
    Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
    Et l'aimer même si le temps est assassin
    Et emporte avec lui les rires des enfants
    Et les mistrals gagnants...
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Les deux fillettes sur le dos de la girafe orange et verte [PV Fraise ♥]

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