Un léopard des neiges dans la neige, c'est normal, mais en Écosse,
ça l'est tout de suite moins.

Croyez-vous au réchauffement climatique? Moi, ma forme fusionnelle me le fait clairement comprendre. Il ne devrait pas faire aussi froid en cette période. Et même si le léopard que je suis préfère la neige, ça fait rager l'humain qui aime bien la chaleur. Dans ce cas, on devrait parler du refroidissement climatique. Certes. De toute façon, les saisons ne servent plus à rien. On devrait décaler toutes les saisons d'environ un ou deux mois, et on devrait être dans la moyenne. En attendant, je résume le tout: il neige, et je suis cloitré chez moi. Pas question que je sorte. Je vois d'ici les flocons de la taille d'une balle de mitraillette -vive les références- qui se posent légèrement au sol, avec leur air angélique et adorable, alors que tu casses la figure dès que tu poses le pied dessus. Non, décidément, la neige n'est pas mon élément de prédilection. Forme fusionnelle ou non, la flemme de tomber passe avant tout. Enfin, en même temps, qui s'est réellement réveillé avec la tête à se dire "Tiens, j'ai envie de me ramasser la figure sur le sol verglacé ce matin"? Personne à ma connaissance. Sauf quelques masochistes. Et puis... la neige, c'est froid. La neige, c'est tout blanc, et quand il y a du soleil, ça me défonce les yeux. Donc j'ai encore l'air idiot à porter des lunettes dans la rue. Ça me dérange.

Tout ça pour dire que malgré la flemme incommensurable qui me terrasse actuellement, j'ai tout de même trouvé la force de me lever, de prendre mon manteau, de mettre mes chaussures et d'enfiler une écharpe toute blanche et très longue. J'ai dit que je ne voulais pas sortir? Ah ouais? Vous êtes vraiment sûrs de ce que vous avancez? Pas moi. Et même si vous avez raison, la neige, ça a quand même des avantages. On peut faire des batailles, et des bonhomme. D'accord, ce n'est plus vraiment de mon âge, mais c'est le léopard en moi qui tente de justifier cet élan de joie qui me submerge. Je vous fait simplement la traduction, sinon vous risquez de ne pas piger un traitre mot de cet idiot. J'aime la double-personnalité.

Je sors vêtu d'une écharpe manteau tout blanc, de Doc Martins toutes noires et d'un jean bleu très clair. Un peu délavé quoi. Je me dirige doucement vers là où mes pas me mènent. Nephilim est restée à l'orphelinat, puisque les voitures peuvent à peine circuler. Pour ma part, je préfère éviter de la sortir de mon garage. Question de principe. Rien de plus. Quand aux trois animaux, ils restent à la maison, tout près de la cheminée. Ils sont vraiment bien lotis ceux-là. Non, mais je vous jure. Et moi qui me rend dans un endroit que je n'ai jamais vraiment apprécié. Le lac. J'ai l'impression qu'une force invisible m'y pousse de force. L'animal en moi m'ordonne de me métamorphoser en léopard blanc, mais je la réprime d'un violent coup de tête. Non, je ne me métamorphose pas aujourd'hui. C'est aussi pour me tester que je suis sorti. Pour voir combien de temps et comment je vais tenir. Je viens d'y penser. Je me dirige vers le lac, et reste un instant au bord. Les extrémités commencent déjà à geler. Si on ne fait pas attention, on pourrait presque manquer le bord de l'eau, car la neige commence à cacher le gel encore instable.

Je soupire et inspire profondément. Encore une fois, je ressens un violent coup mental. Mais la ferme, laisse-moi vivre comme je le souhaite. C'est le problème des métamorphes. Ils cèdent à leurs pulsions, et c'est parfois très embêtant et problématique. Rien de mieux qu'un test de ce genre pour entraîner le mental. Et ça fait progresser. Combien d'élèves ont changés de forme à cause de la neige dehors pendant mes cours. Je ne les comptent plus. Et c'est encore pire pour moi qui doit rester humain jusqu'au bout. Voilà pourquoi je m'entraîne de cette façon. Vous savez tout. Maintenant... Maintenant, je me recule légèrement, et commence à observer les environs. Il est trop tôt pour que les enfants viennent squatter les environs. Pas de boules de neiges dans la figure aujourd'hui. Tant mieux. Je lève les yeux au ciel. Tout est tellement silencieux.

Crac.

Je tourne subitement la tête. Je commence déjà me transformer. Mes canines s'allongent légèrement. Mais de nouveau, je ferme les yeux et me concentre sur mes capacités félines. Puis, j'ouvre de nouveau les yeux. Je vois quelqu'un arriver, mais il est trop loin pour que j'aperçoive son visage. Je pourrais utiliser ma vue pour aider, mais je refuse de faire quoi que ce soit de ce genre, étant donné que mon ouïe m'a malheureusement échappé au mauvais moment, où un bruit a retentit.
Bizarre, il a disparu. Je soupire. 1 million d'euros que c'est mon petit frère. Ouais, le petit Takeji téléporteur. J'ignore sa position, et pourtant je lance un joyeux :

-Bonjour, ami téléporteur!

Je déteste les téléporteurs. Sauf un. Ou... deux.
Ouais, en fait, barrez cette phrase.

Oui. Ce sont de gros tricheurs. Ils bougent trop vite, on a pas le temps de voir où ils sont qu'ils ont déjà changé d'endroit. Au moins, nous les métamorphes, nous sommes respectueux, et nous donnons au moins une chance à l'autre de nous repérer. Mais non. Eux, ils se retrouvent dans leur dimension parallèle que je n'aime pas. Elle n'a jamais vraiment existé, mais je n'ai jamais réussi à me rendre à un endroit en étant téléporté sans ressentir cette envie de vomir. Vous savez, comme après des montagnes russes. Et même quand ce n'est pas le cas, je n'avouerai jamais qu'il y a en effet un gain de temps énorme. Et je ferais tout pour que cela n'effleure jamais les oreilles de Takeji.
D'ailleurs, en parlant de Takeji, je reçois quelque chose de très froid et de blanc sur mon torse. Heureusement qu'il y a une bonne couche de vêtements dessous, sinon, je ne pense pas que j'aurais apprécié le geste.

- Bonjour, ami chat!

Malgré la boule de neige, je lui souris chaleureusement. On a beau n'avoir aucun lien de sang, je le considère réellement comme un petit frère. Il passe derrière moi et me gratifie d'un immense câlin. Je n'ai pas le temps de réagir, et le voilà qui me lance un joyeux :

- Câlin du jour, pour t'aider à patienter jusqu'à Noël.

Ne t'en fais pas, je ne pense pas en avoir besoin jusque là. Un par jour me suffit amplement. Et puis, tu devrais garder ton énergie avec ta petite amie. Vous savez, le devoir d'un grand frère, c'est de prendre soin de son petit frère et de le charrier pour éviter qu'il se ramollisse. Je trouve que j'assume mon rôle à merveille. Pas vous?

-Tu devrais garder ta salive et tes câlins pour Shybaï.

Je lui lance un sourire moqueur, puis modifie cette expression d'un air doux et amusé. Il me sourit de toutes ses dents. Eh bien, on peut dire que ça va bien aujourd'hui. Bon, avec tout ça, j'en oublie ma présence ici. Il faut croire qu'il me dévie de ma trajectoire. En même temps, il me fait penser à autre chose, et je gagne en résistance sans lever le petit doigt. C'est fou l'emprise qu'il a sur moi. Continuellement amusé et gamin. Je l'apprécie vraiment énormément. Finalement, le blond (j'en suis un aussi) me demande :

- Comment ça va?

Je ne réponds pas de suite, mais m'échappe de son étreinte et m'accroupis. J'observe la neige et décide de former une boule dans mes mains. Je la durcit légèrement puis me relève. Je me concentre totalement, ce qui a pour but de provoquer une forte envie de me transformer. Oh tais-toi un peu. La petite sphère inégale flotte légèrement au-dessus de mes doigts. Avec beaucoup de concentration, je parviens à la faire léviter et tourner sur elle-même. Je relâche toute ma concentration, et elle s'écrase sur le sol, rejoignant le tapis.

-Je me suis découvert un petit talent de télékinésie. C'est la même chose que la télépathie, mais en un peu plus compliqué. le langage n'est pas le même, et ça me demande tellement d'énergie que... ça me fatigue encore plus que je ne le suis déjà. Bref, sinon, oui ça va. Et toi? Toujours aussi joyeux. À ce que je vois, les vacances de Noël n'ont pas changés ta mentalité. Et c'est tout aussi bien.

Oui, je ne veux pas qu'il change. Take, ce n'est plus Take s'il n'était pas téléporteur et aussi... blond. Non, il n'est pas idiot, mais comme je n'avais pas d'autre adjectif que celui-ci, j'ai préféré l'écrire plutôt que de laisser un espace vide que ma mémoire n'arriverait certainement pas à combler. Quoiqu'il en soit, nous voilà dans un endroit tellement blanc que s'en fait mal aux yeux. Saleté de pupilles pas normaux. Non mais, je vous jure, quelle idée de naître japonais avec les yeux blancs? Dieu a dû bien s'amuser avec ma génétique. En plus d'être métamorphe, je dois avoir un ADN hors du commun. Comme tout les habitants du Mystery, je pense. Je n'ai jamais aimé la physique. Par contre, la bio, c'est plus sympa. Bref. Je reste statique. Puis, je lâche au bout de quelques secondes :

-C'est pas parce que c'est bientôt Noël et qu'il y a plein de neige partout qu'il faut que tu me balances une boule en pleine figure.

...Même si techniquement, elle s'est retrouvée sur mon torse et non sur mon visage. Mais laissons ce détail de côté. C'est une expression.

Changement de plan...
Le problème, c'est que c'est pas le bon.

Takeji se baisse et fait une boule de neige dans ses mains, en la faisant bouger dans ses mains. Je fais de même, prêt à contrer si jamais un attaque se profile à l'horizon. Ben oui quoi, je n'ai pas l'intention de devenir réellement un bonhomme de neige. Loin de là. Si j'en deviens un, Take sera déjà sérieusement enseveli. Parce que je l'ai décidé. Et mes vêtements tout blancs, dans l'histoire? Eh bien, ils vont légèrement virer de couleur. Genre devenir gris. Et puis, la machine à laver va beaucoup marcher. Parce que je l'ai décidé. Mon mobilier ne m'agresse pas, moi. Héhé. Hrm, bref, où en étions-nous?

- Je ne l'ai pas vue atterrir dans ta figure...

Oui, ben c'est bon, on a le droit de dire ce qu'on veut d'abord. Et moi j'ai décidé que d'abord, ça serait comme ça et pas autrement. Je chercher à me justifier? Paaas du tout. Simplement que...

-C'est une expression, Take.

Alors voilà, y'a pas besoin d'en dire plus. Et c'est pour ça que je n'en dirais pas plus. Vous savez quoi? J'ai rien à penser en ce moment. Alors, je vais faire un gros vide.
Vous y avez cru? Vous avez regardé? Héhé, bande de tombeurs de pièges. Vous voyez, vous avez appris une facette de votre personnalité, je vous avais promis que vous alliez découvrir un truc super important. C'est fait. Héhé, la curiosité humaine est un vilain défaut.
Voilà, gros vide terminé. Vous ne l'avez certainement pas vu, mais je vous ai raconté un truc supra hyper méga important de votre vie. Genre vous avez raté un suuuuper truc. Vous voyez toujours rien? Bande de demeuré. Ne regardez pas, c'est classé secret défense. Ça vous est jamais passé par la tête de surligner l'écriture pour que ce qui n'est pas vu soit découvert? Vous avez qu'à essayer, pour voir.

- Dis moi Ren, tu en sais beaucoup sur Shy et moi, mais de ton côté il se passe quoi?

Rien... du tout. Contente-toi de virevolter dans ton état de tourterelle même si t'es un mec. même si les tourterelles peuvent être des mâles. J'sais pas, ça sonne pas bien pour un mec. Tu me diras, si ça se trouve dans le jargon de tourterelle, ils nous appellent tourterelle et eux humains. Faudrait que je pense à discuter avec eux pour voir. Bref, je change de sujet, sinon je sens que je vais me trahir tout seul. 'Fin, vous me direz, avec toute cette neige blanche, et mon visage presque rouge, c'est rapidement reconnaissable. C'est fou comme on a les mêmes réactions. Je vous jure qu'on doit être cousins éloignés. C'est pas possible sinon.

-Rien... qui ne nécessite que tu y fourre ton nez.

Ratééé, Ren t'es grillééé. À devenir pivoine, t'attire les mauvais esprits sur toi. Alors, pense à autre chose. Tiens, t'as une boule de neige dans les mains. Lance-la sur Takeji pour voir. Hop, il va réagir, il va commencer une bataille de boule de neige et il oubliera tout. Enfin, j'espère. Tenez, gagné, il parle même d'autre chose.

- Au fait, ils n'ont pas prévu quelque chose pour Noël cette année?

Ah, maintenant que tu en parles. C'est vrai qu'ils ont prévu de faire quelque chose. D'ailleurs, si je me souviens bien... Euuuh, c'est une sorte de bal bizarre. Qui se passe à Little Angleton. Avec un peu de chance, je pourrais inviter Ichi. Et donc, hrm... nous disions que ce serai un bal.

-Si, j'ai fait un tour -sans le vouloir- dans le bureau de Mystery. Ils veulent organiser un bal à Little Angleton.

Je crois.

Si la honte n'existait pas...
le monde serait bien embêté.

Raaah, nan mais qu'est-ce qu'il me veut? Pourquoi faut-il que je ne saches pas aussi bien mentir que je ne le désire? Surtout que la réaction de Takeji est ce qui me ferait le plus peur dans tout ça. Ben oui, s'il apprend que je suis "gay", quelle eut-être sa réaction? Espérons que son amitié passera au-delà des apparences. Franchement, oui j'en ai peur. Et je l'avoue clairement à ma conscience. Pas à Takeji. Hors de question. On va dire alors que... je suis bi, et non pas homo. Hum... oui c'est ça. Non, mais à quoi je pense moi. On est pas censé savoir tout ça, alors effacez tout de suite ce que vous venez de lire.

- Si ça peut te faire plaisir, je n'y mettrai pas mon nez. Juste des commentaires.

Et c'est toi qui me fait des remarques sur les expressions. À rendre tout ça au premier degré, tu finiras par creuser toi-même ta tombe. Et toc. Encore une expression, c'est fou comme on se rend compte de tout ce que l'on utilise. Et voilà... Bon, et maintenant, je suppose que le voyageur inter dimensionnel va vouloir savoir qui est la personne en question. Vous me direz, rien de plus normal, étant donné l'acharnement que j'ai pris pour connaître le nom de Shybai.

- Et tu vas inviter qui, alors?

Je l'avais dit. Je pose un regard blasé sur Takeji et lui offre une pichenette sur le front. Tu crois vraiment que je vais te le dire? Plutôt crever. En fait, non, je n'irais pas jusqu'à crever, et puis je te le dirais certainement. Et puis d'ailleurs c'est possible que la personne en question soit déjà avec une fille. Et dans ce cas, je vais me tartiner je-ne-sais-qui qui vient de je-ne-sais-où. Ça me déprime rien qu'à y penser. C'est un coureur de jupon, alors pas sûr qu'il accepte de rester avec moi cette soirée. je pousse un soupir las. Pas besoin d'y penser.

-Si je te le disais, ce ne serait certainement plus une surprise.

Passant de l'expression lassée et légèrement déprimé au sourire, je lui sors cette phrase. Eh bien, me voilà dans de beaux draps. Maintenant, je ne peux plus dire que je n'ai personne. Enfin, à voir mon expression, mentir aurait été très compliqué. Donc autant lui donner du fil à retordre. C'est ma philosophie. Ma nouvelle philosophie. Bon ok, d'accord, je n'en ai jamais eu. Je vis au jour le jour sans me soucier du reste. C'est parfois dangereux... et en vérité, je ne le fait que rarement. Puisqu'en étant prof, il faut mieux s'y prendre à l'avance. Bref, on se fiche de ma vie.

- Sinon, je commence à jouer aux devinettes en surveillant ta réaction, je suis sûr que ça va marcher.

Je lève un sourcil. Si tu commences à jouer aux devinettes, tu vas t'y perdre. Et comme une personne normale, tu vas d'abord citer toutes les filles que tu connais. Et tu ne penseras pas un instant à un mec. Encore moins à un coureur de jupon. Joyeux tout ça. Et puis après, bonjour la réputation. Il a intérêt à se taire. S'il découvre la personne en question d'ailleurs. Ouais en fait, vu son esprit parfois étonnant, je pense qu'il serai capable de citer Ichi. Et dans ce cas, il faut que je m'habitue. Bon, alors pensons à lui très fort. Ouais, je rougis pas sur le coup, car je m'y attend. Mais s'il me prend au dépourvu, je ne connais pas ma réaction. Dans quel bordel je me suis mis, je vous jure.

-Si tu commences à jouer aux devinettes, tu vas t'y perdre. Ne cherche pas. Je ne te dirais rien.

Ou pas. Faut trouver le truc qui va me décoincer. Et le plus difficile, c'est de trouver cette chose que, pour ma part je n'ai pas encore trouvé. Esprit tordu de Takeji, je m'en remets à toi pour que tu ne sois pas trop tordu aujourd'hui, histoire de le faire abandonner tous ses projets sur mon compte. D'ailleurs, puisque ça ne va pas se faire tout seul, mieux vaut l'y aider. Et comme je n'ai pas beaucoup d'imagination pour le moment, on va se contenter de quelque chose de simple. J'ai envie d'être gamin, pour le coup. Alors soyons gamin.

Je m'accroupis et commence à rassembler de la neige pour former une très grosse boule. C'est froid et je n'ai pas de gants. Aaa...ttendez. Peut-être que si en fait. Voyons. Fouillons dans nos poches. Mouchoir, mouchoir, porte-monnaie -un riche est toujours près de ses sous!-, gants! Tout noir, tout en cuir. Bien chaud.

-Tiens, pourquoi ne pas faire un bonhomme de neige. Ça fait si longtemps que je n'en ai pas fait.

Je lui lance un sourire enfantin. Ben quoi, je fais ce que je veux d'abord. Et puis, je ne pense pas que Take refuserait ce genre de choses.

Le chat aime pas les devinettes.

Il ne me faut pas plus de deux secondes pour me retrouver totalement dans la neige. Takeji me fait un si gros câlin qu'il m'étoufferait à coup sûr. D'ailleurs, il m'étouffe, là. Takejiii, tu peux t'en aller s'il te plait? Finalement, je vais finir par croire qu'il a entendu mes pensées. Un don second? Ah non, c'est pas ça. Alors peut-être qu'il en avait marre. Bref, on s'en fiche, le principal, c'est que je ne finisse pas ma vie étouffé entre la neige et un glandu. Hrm. Nous disions donc.

- Le chat redevient un chaton! Faisons ce bonhomme de neige!

Je t'embête profondément, et je fais ce que je veux d'abord, t'es pas obligé de faire une remarque, tu sais. Je t'en voudrais si tu restes silencieux. Quoique, te connaissant, je te demanderais certainement si tout va bien... Alors, finalement ne change rien, c'est parfait comme ça. Takeji commence à son tour à former une boule, tandis que je ramasse de la neige à mes côtés. Ça me fait tripper les bonshommes de neige, parce que ça fait une grosse boule à un endroit et puis y'a plus du tout de neige autour sur un rayon de 2 mètres. Pourquoi? Parce que les humains sont flemmards -pas autant que moi, certes, mais tout de même- et qu'ils préfèrent éviter de se lever et de se rassoir, donc ils prennent la neige à porté de main. C'est trop mignon. Enfin, vous me direz, pour certaines personnes qui peuvent se téléporter, ça casse un peu ma déduction, mais bon, je parle des personnes normales moi.

- Mais ne crois pas que tu vas échapper à ton interrogatoire.

Et je disais donc que... Rooh, Take lâche-moi un peu, je te dirais rien de toute façon. Sauf si ça m'amuse de te voir galérer. Là, seulement, dans ma grande bonté, je céderai à t'aider, sans pour autant te donner le nom du fameux élu de mon cœur. Bref. Où en étions-nous? Ah oui, le bonhomme de neige. C'est beau les bonshommes de neige. C'est tout blanc et... et c'est blanc en fait. Par contre, y'a certains bonhomme qui font peur. Du genre, avec leurs sourires bizarres, et leurs yeux que tu sais pas comment les autres l'ont fait. Certains ont des têtes de psychopathes, d'autres des têtes à mourir de rire. Moi, je vous dis, y'a des fantômes dedans. Les bonshommes, ils ont une âme. Mouais. À regarder la nôtre, ça ne ressemble à rien. Y'a juste une grosse boule toute seule et toute petite qui se bat en duel avec de la neige autour d'elle. Faudrait faire grossir le tout. Je me lève et file chercher un gros tas de neige pour en faire une énorme boule.

- Aloors... Je dirais... Bastet? Là, tu m'expliqueras comment t'as bien pu faire si c'est le cas.

J'explose de rire, si bien que malgré l'éloignement, je ne doute pas un instant que Takeji l'ai entendu. Bastet? Quelle proposition! Il est en train de passer tous les profs dans son esprit. Ben, il est pas près de trouver à ce train-là. Ça me fait rire. Je fais rouler la boule pour lui faire gagner encore quelques centimètres jusqu'à l'emplacement du bonhomme et répond à Takeji.

-Désolé de te décevoir. Bastet n'est vraiment pas dans ma ligne de mire.

Même si j'avoue n'avoir rien contre elle. Mais disons que si une quelconque relation se créait entre nous, je pense que ça deviendrait rapidement conflictuel. Genre, impossible. Je n'arrive même pas à me l'imaginer, tellement c'est impensable. Passons. C'est pas Bastet, on a tous compris. Sauf que vous, vous êtes des petits malins et vous lisez dans les pensées. Espèce de tricheurs. Espérons que Takeji ne se trouve pas de nouveau don pour la télépathie.

- Tu sais que c'est dur de deviner? Je viens de passer en revue tous les profs.

J'ai bien l'intention que ce soit dur. C'est l'intention qui compte. Tu t'embarques dans du lourd, mon cher. Genre dans du très lourd. Et je ne tiens pas plus que ça à t'avouer quelque chose de bien plus gênant qu'une relation normale. Moi je dis que ma relation avec Ichiru, c'est... libre penseur, amour provocateur. Rien à ajouter. Je pense que ça illustre parfaitement nos deux personnages. Et voilà que je me remet à parler de lui. Si c'est pas mignon tout ça. C'est ce que vous vous dites? Moi je trouve pas ça du tout mignon d'avoir quelqu'un en vue et de penser à lui tout le temps. Encore, heureusement que nos sentiments sont réciproques et que c'est possible. Enfin, on peut être source de préjugés, mais tout de même, je nous estimerais heureux, par rapport à d'autres relations plus... ambigu. Hrm. C'est pas le sujet.

- ... Joshua? Naaaan impossible.

C'est moi ou il a proposé un mec comme petit ami? Nan, Takeji, t'es trop rapide. Comment tu peux penser ça? Je t'interdis d'en arriver aussi vite et dangereusement à la source de notre discussion. Ça part trop vite entre mes mains. Comme du sable. C'est horrible. J'ai l'impression que je vais me cacher sous la neige. En fait, même cent pieds sous terre. Ou plus. Je vais carrément m'enterrer moi-même. Réfléchissons plus tard au moyen de s'enterrer, -au pire je demanderai à Lisbeth-, et détournons la discussion... Euh, j'ai pas trop d'idée pour le moment. Alors je me contente de signifier d'un signe de tête inattentif que la réponse est négative.

- Est-ce que je le/la connais au moins?

Taaakeeeeejiiiii, je t'ai dit non. Je dirais rien. Point barre. Finito. Je saisis rapidement une boule de neige et la lance sur Takeji. Je me rassois et dépose la grosse boule de neige à ses pieds. Bon, voilà pour le corps. Je peux me concentrer sur le bonhomme de neige cinq secondes? Je suis censé répondre à sa question? Oui? Je veux pas. Et... En même temps, j'ai envie de lui dire. Parce que c'est le genre de choses plutôt gênant qu'on ne raconte pas à n'importe qui. J'ai pas besoin de justificatif, on est pas fliqué non plus.
Bref, donc je vais gentiment répondre. Je ne sais pas comment va se terminer cette rencontre, mais je le sens très mal. Déjà que niveau psychologie, je me concentre pas mal pour m'éviter de me transformer. Alors s'il me surprend... ça risque de rapidement dégénérer...

-Je... je pense que tu l'as déjà croisé.

J'ai pas dit que c'était un garçon. À toi de poser les questions. Et toc.

Les discussions, c'est comme les blagues,
les plus courtes sont les meilleures.

- Essaies un peu de me faire croire que vous étiez isolés sans une seule fille autour de vous. Vas falloir me payer très cher pour que je fasse semblant de gober ça.

Je détourne la tête. Par moment, on préfère penser que l'autre ne nous aime pas. Je sais pas, c'est psychologique. On se dit qu'on peut pas accéder à ce bonheur-là. C'est du masochisme pur, j'en suis conscient. L'art de se faire mal sans ouvrir la bouche. C'est bien le problème. Ne pas parler de ses sentiments et se torturer l'esprit. Optimiser, ce n'est pas mon genre. je préfère me prendre la tête pour un truc inutile, plutôt que de me dire " c'est pas grave". C'est mon charme. Ça va, je me fiche de vos réponses, je pense ce que je veux.

- Non, mais ça pourrait être réglé en un SMS ça.

C'est vrai. Surtout que j'ai son numéro. Enfin... oui, c'est ça. Je crois. l'Alzheimer à mon âge... Je ne me savais pas aussi vieux. Bref, c'est pas le sujet. En SMS? je n'y ai pas songé. Hum, je préfère l'avoir en face de moi pour régler à ça les yeux dans les yeux et... restons-en là. Dieu, que mon esprit se pervertit, ces temps-ci.

- Bah t'as bien un petit frère bi.

Ouais, ben j'aurais pas dû poser la question, vu comment la réponse t'a l'air logique et banale. Y'a un truc dans son cerveau? Des épinards peut-être? J'sais pas, j'ai pensé à Popeye subitement. 'Faut dire qu'il n'y a pas grande ressemblance entre Takeji et Popeye. je viens aussi de vous apprendre que Popeye avait des épinards dans sa tête. Oui, je viens de l'apprendre aussi. C'est moi qui ai des épinards dans la tête, je pense. Vous croyez qu'un épinard, ça pense? Non? et ben, ça décuple pas non plus la force. Donc j'ai pas d'épinards dans la tête, puisque j'ai encore la place de penser.

- Pourquoi t'en faire sur l'image que vous projetteriez? De toute façon, vous n'êtes déjà pas obligés de vous faire voir. Et ensuite, finalement si tu t'en soucies, c'est que tu dois avoir espoir que vous finissiez ensemble.

C'est quoi déjà le sujet? Bon, d'accord je me tais. Eh bien, je vais te le dire dans ma tête remplie d'épinards, oui je l'aime, oui j'ai envie de finir avec lui! Presque au point de pleurer. Oui, j'ai des habitudes de filles, et pourtant, je vous l'avoue, oui, je suis bien un mec. Pur et dur, un peu efféminé, mais c'est le cliché des gays après tout. Héhé, d'accord, je me tais. Ouais, je suis bi. Mais on est pas là pour expliquer mon orientation sexuelle.
Fixant Takeji d'un regard presque évident, je lui réponds d'un ton similaire :

-Bien sûr que je veux finir avec lui. Je ne me tracasserai pas la vie si ce n'était pas le cas.

Il y a des choses pour lesquels on est timides, d'autres pour lesquels la réponse fuse sans qu'on puisse la retenir. C'est ce que je ressens actuellement. Ça l'était certainement pour lui aussi quand je lui ai demandé si ça ne le dérangeais pas d'avoir un frère gay. Finalement, on est sur la même onde. Y'a quelques interférences, mais on se retrouve toujours finalement. Comme deux vrais frères liés par le sang. Je souris doucement. M'approchant de l'eau, je détache une plaque de givre. Je m'approche alors de Takeji.

-Toi qui sait manier les éléments, tu pourrais pas faire de la sculpture? Un petit chapeau pour le bonhomme de neige. et après, je le prends en photo avec toi, pour faire la différence entre les deux.

Je viens de te traiter de bonhomme de neige. Haha, bonhomme de neige tout blanc! des deux, ce doit être moi le plus ressemblant. Héhé. savoir se taire de temps en temps est une bonne chose.

Les animaux sauvages,
devraient pouvoir se retrouver.

- T'es un galérien.

Et fier de l'être. C'est quoi ce ton? Oui, je suis totalement paradoxal, c'est ma vie, mais là on n'y peut rien, c'est au-delà de mes forces de faire semblant de ne pas l'aimer. et il faut que je le dise haut et fort. Haut et fort... jusqu'à un certain point. C'est clair que je ne le lui crierai pas sous ses fenêtres. Hum, ça risque de ne jamais arriver même. Je ne veux pas jouer Roméo, alors limitons-nous aux sentiments. Je me gratte le sommet du crâne.

- Et tu resteras un galérien jusqu'à ce que tu l'attrapes pour lui parler. Et si tu ne te sens pas capable de parler, tu l'attrapes et tu lui montres autrement.

Tu me prends pour qui? Je suis parfaitement capable de lui parler. Seulement, j'attendrais qu'il ne soit plus bourré. Histoire qu'il puisse mariner chacune de mes phrases dans sa tête déjà bien atteinte. Oui, ça me rend nerveux. Énervé aussi. faut penser à autre chose, sinon je risque d'appliquer mes pensées. Et plus rapidement qu'on ne le pense. Plus rapidement que le temps qu'il me faut pour que ça percute mon cerveau.

- Tu veux parier que tu lui ressemble plus que moi? T'as déjà la fourrure blanche.

Un sourire en coin plutôt railleur se dessine sur mes lèvres. Je hausse un sourcil d'un air de défi. Je préfère avoir le pelage blanc que de disparaitre d'un seul coup sur un coup de tête. Hm, rien que pour ça, je vais te bouder. Je croise les bras et reste debout sans bouger.

- Hey, ça marche!

Nyé? Ah! Toujours occupé par mon défi? Je rigolais à moitié, mais finalement, t'a l'air d'y tenir. Ravi de savoir que je peux te faire faire n'importe quoi. Héhé, je garde ça pour plus tard. Ça pourra toujours servir. Mh. Bref, nous disions? Ah oui, tu tente de découper de la glace avec je-ne-sais-quoi. Tiens, où en sont les bestioles que j'ai appelé au fait? Je détourne le regard de la merveille *ironique* de Takeji pour fixer l'horizon d'un air inquiet. Doucement, j'envoie différentes ondes à des endroits différents. Je vais finir par tomber dans les pommes, à force d'utiliser mes pouvoirs sans penser aux répercussions. D'ailleurs, j'ai déjà la tête qui tourne. C'est pas sérieux tout ça, Ren.

- N'empêche qu'on aurait plus vite fait avec un marteau et un burin.

J'acquiesce par un petit bruit pas très convaincant. En réalité, je suis concentré sur les bestioles. Je n'entends pas leurs voix. Ça me rend vraiment inquiet. Mais à utiliser mon don comme ça, je risque de me fatiguer. Trop vite. Bon... eh bien. Que faire? Je vais pas commencer à rentrer alors que Takeji se démène comme un fou pour faire un chapeau au bonhomme de neige. C'est méchant. Ou bien, je le préviens.

- Dis moi que ça ressemble à un chapeau.

Je tourne mon regard vers lui. Puis, je baisse les yeux vers le truc. Le truc. Je fais la navette vers ses yeux et le chapeau. Puis, je détourne subitement les yeux, dos à lui. Commençant à trembler, je finis par ne plus pouvoir me retenir. Un rire s'échappe de ma bouche. Excellent. Entre deux soubresauts, j'arrive à articuler :

-C'est parfait... un peu carré... mais plutôt... ressemblant.

Je pose une main sur ma bouche pour masquer mes rires. Peu après, je finis par reprendre mes esprits. Fourrant mes mains dans mes poches de manteau, je m'adresse à Takeji :

-Eh, Kido, tu veux bien m'accompagner un peu? J'ai appelé les bestioles, mais je ne les vois toujours pas arriver. Doués comme ils sont, ils se sont certainement perdus. -murmurant presque- Quelle ironie, pour des animaux sauvages.

Je pose mon regard sur Takeji, et m'éloigne du lac. J'en ai peut-être pas l'air, mais je suis plutôt inquiet pour ces trois-là. Eh ouais.

Mal de crâne synonyme de fièvre,
je déteste la neige.

Je me dirige d'un pas plutôt pressé vers le groupement d'arbres. Pour le coup, je ne vais me servir que de mes yeux. Les ondes télépathiques, ce sera pour plus tard. J'ai un mal de crâne suffisant pour me dire que c'est une mauvaise idée d'utiliser mon don actuellement. Je pousse un léger juron. C'est très énervant de rester impuissant de ce genre de situation. Bien sûr la vie n'est pas mise en jeu. Heureusement d'ailleurs. Sinon, je serais véritablement dans la... Bref. j'ignore si Takeji me suit, mais finalement c'est ce dernier qui fait remarquer :

- Le bonhomme de neige reviendra te hanter pendant ton sommeil pour t'être foutu de son chapeau. Tu verras.

Je pouffe légèrement. Décidément, je l'ai choqué. Il a tendance à se stopper sur des détails. Mais c'est à cause de ça que je le compare à mon petit frère. je me retourne pour lui faire face et répond :

-Le bonhomme de neige viendra te hanter pour lui avoir fait un chapeau aussi carré. Tu verras.

J'ajoute un sourire charmant. Héhé, que dis-tu de ça? Bien, où en étions-nous? Rechercher ces petits idiots, ouais. Eh bien, j'avoue que je ne sais pas du tout où ils peuvent se trouver. Et je n'ai pas envie de les chercher indéfiniment. Bon, aller, avec un peu de chance. J'envoie une onde télépathique dans un petit rayon. Ouille, ouille, ouille, ma tête. Eh bien, je devrais m'entraîner un de ces jours. Je trouve que pour un prof, je m'épuise facilement. Trop facilement. Vous avez qu'à regarder Take qu'est toujours en forme. Ah la la, c'est que je suis vieux moi. Oui, à 24 ans, je suis vieux. D'ailleurs, il a quel âge Ichi? Hm, j'ai beaucoup de choses à apprendre de lui. Hm. Fin de la retransmission de mes pensées. Je fais un break de quelques minutes, le temps de rafraichir mon mal de crâne.
Vous savez, je suis sûr que j'aime pas le neige. Elle me fatigue, parce que je dois continuellement retenir le léopard en moi. Et ça, je vous jure que c'est très très chiant. Encore plus parce que la neige ne tombe pas tous les ans. Alors, le léopard en profite quand il neige et me le fait deux fois plus sentir. Dédoublement de personnalité, je sais.

- Ils se sont peut être coincés quelque part? Je ne pense pas que des animaux sauvages puissent se perdre.

Eh bien, tu ne les connais pas. Ils se sont habitués au luxe à présent. En dehors de la maison, ils ne connaissent rien. Peut-être que ce que j'ai fait n'est pas bien. C'est comme la réintroduction des espèces en voie de disparition. C'est que de la conner*e tout ça. Les animaux sont plus sauvages, ils sont totalement déboussolés quand ils reviennent dans leur environnement naturel. J'aime pas les zoo. Les animaux s'ennuient. Même pas la peine de dialoguer avec eux, ça se voit dans les yeux. Et puis, le plus flippant, et le plus douteux, c'est que les bêtes ont conscience que je ne suis pas tout à fait humain. Alors, ils me suivent des yeux. Et je vous jure que quand il y a des centaines de personnes autour de moi, c'est vraiment difficile d'expliquer la chose. Je soupire. Je me souviens encore de la fois où je me suis retrouvé entouré de journalistes qui voulaient savoir pourquoi j'attirais les animaux. Et il suffit de leur dire mon nom de famille pour avoir droit à un entretien de fou. C'est ma mère qui était contente. Enfin bref, je m'égare. Tout ça pour dire que ces idiots peuvent tout à fait se perdre entourés de trois arbres. Un pour chacun.

- Tu veux que je les cherche en téléportation peut être?

Je le fixe. Du moment qu'il ne me comprend pas dans la téléportation, ça me va. En lui souriant, j'acquiesce. Puis, peu après je le stoppe avec ma main. Je viens de recevoir leur voix dans ma tête. Finalement, au bout de quelques minutes sans bouger, je vois trois trucs débarquer dans la neige. Le premier, le chat Rin se frotte à mon pantalon. Mokkun le furet se roule dans mon écharpe et Hiro l'écureuil fait un arrêt devant Takeji. D'un œil plutôt méchant, il garde la position. Jetant à mon tour un œil à Takeji, je lui dis, presque moqueur :

-J'ai le souvenir de ce genre de scène avec un autre écureuil.

Souriant d'un air machiavélique, je prends Hrio dans mes bras et le dorlote tranquillement. Rin émet un feulement. Oui, je sais que t'aime pas quand on s'occupe de quelqu'un d'autre que toi. Mais c'est comme ça.

-Take, tu veux faire quoi? J'ai mal au crâne, je pense rentrer. Tu peux venir chez moi prendre un café si tu veux, après tout, ma maison est plus près de l'orphelinat.

Et puis c'est vrai. J'ai pas l'habitude de raconter de mensonge, quels qu'ils soient. Mais il faut que je rentre, sinon en plus du rhume, je vais rester cloué au lit avec une fièvre. Je tombe trop facilement malade. et quelques jours avant le bal de Noël, ce n'est vraiment pas sérieux. Il faut que je garde ma voix pour Ichi.