Pourquoi un corbeau ressemble t-il à un bureau ?

Sujet: Pourquoi un corbeau ressemble t-il à un bureau ? Ven 6 Jan 2012 - 14:42

Pourquoi un corbeau ressemble t-il à un bureau ?
Ian & Ellie

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&

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" - On ne renonce jamais aux chevaux, jamais.
- Laissez tomber, pour moi, c’est fini. De toute manière, les chevaux, ils ont le même problème que les hommes.
- Lequel ?
- Ils meurent... "

Je me regarde dans la classe. Incline légèrement la tête. Et voilà. On dirait presque que je suis un chien. Je souris. Toutes mes dents blanches se dévoilent. Là, on comprend que je suis un loup. Je vous avais pas dit ? Maintenant vous savez. Je suis sous ma forme lupine, assis, et je me regarde dans la glace. Parce que j'ai rien de mieux à faire. Je deviens jaguar. Toujours devant la glace, je lève une patte. Plutôt énorme. Je sors les griffes. Toutes sortent d'un même mouvement fluide. Aiguisées, parfaites. Encore mieux qu'une lame faite par l'homme. Je me donne un coup de langue négligeant sur le poitrail. Imaginez faire les humains faire ça... J'ose pas. Je passe de jaguar à panthère. Le changement fluide m'étonne. J'ai l'impression que depuis que je suis revenu de France, tout va mieux. C'est peut être qu'une impression.
Bref. Je sors sous forme lupine parce que j'ai la flemme d'aller m'habiller et trottine tranquillement dans les couloirs. Des loups, y'en a pas vingt dans l'orphelinat. En l’occurrence, c'est la louve que je veux voir. Je passe la tête dans sa chambre. Léger aboiement de frustration. Elle est pas là. Peut être avec Takeji tout en bas. Peut être sortie. Juste pas là..
Bon. Je retourne dans ma chambre. Heureusement qu'aucun humain normal de décide de se ramener. Il trouverait l'orphelinat bien étrange avec ses objets qui volent, ses animaux qui se baladent et ses orphelins qui se téléportent. Mais je me fiche des autres. Ceux qui compte, c'est nous. Notre famille. Bref !
Je retourne donc dans ma chambre et m'habille. Parce qu'il faut bien. J'enfile un T-shirt un peu grand pur moi, noir et blanc et un jean clair et monte au grenier. Je me rappelle d'un sabre que j'avais eu quand j'étais petit. Il était pas aiguisé ni rien mais allez savoir pourquoi, là maintenant, j'aimerai l'avoir. Juste pour me dire 'Tiens, j'avais vraiment une force de crevette !' Et du coup je sourirai parce que je me dirai que ça a changé. Ou pas.
J'arrive donc dans le grenier. J'ai pas pris de lame parce que les fantômes du grenier étaient, jusqu'aux dernière nouvelles de gentils. Je pousse un carton. Un autre tombe derrière moi. Je me retourne vivement. Un fantôme passe en gloussant.

-" Moi c'est Eustache ! "

Je lève les yeux. Hausse un sourcil. Pourquoi j'ai l'impression qu'il est complètement débile ? Je lève les yeux au ciel. Il semble pas vexé. Il reste là sans bouger, puis comme s'il se rappelait que non, je ne lui répondrai pas, il se détourna. Je l'avais déjà croisé. Il était un peu débile le pauvre. J'avais aucune patience. Je poussais plusieurs cartons, ouvrais un coffre, une boîte, un panier d'osier mais rien. Je devins chat, regardant un instant mes habits faire un petit tas sur le sol. Sourire sur les lèvres, je m'engageais entre les cartons qui faisaient ma taille. C'était un peu bizarre. Je poussais de toute mes forces un carton qui s'écrasa au sol. Quelques photos tombèrent mais je ne reconnu personne. Je ramasserai plus tard. Je rentrai dans un carton, carrément, mais il bascula et je m'écrasais au sol avec. Un miaulement étouffé sorti de ma gorge tandis que mes poils gonflaient dans un sursaut de panique. Je râlais. J'étais couvert de poussière. Je montais sur une table, rampait sous une étagère. Je fis tout le tour, mais pas de trace de mon sabre. Après tout, on l'avait peu être filé à quelqu'un d'autre. Je souris à cette idée. Vaut mieux ça. Parce que les choses ensevelies sous un mètre de poussière, c'est pas génial. Je trouvais une vieille lame rouillée. Je la pesais. Elle était super lourde. Super vieille aussi, concluais-je. Je fouinais encore un instant. Puis redevint humain, entrepris de ramasser tout ce que j'avais fait tomber. J'étais toujours vêtu de mes bandes de métamorphe qui m'avait du bas des abdos à mi-cuisse. J'entendis un léger bruit. Je m'apprêtais à lancer un 'Dégage Eustache' quand je vis que le bruit en question ne provenait pas d'un être translucide. Mais d'une jeune fille. Blonde. Elle était nouvelle y paraît. Je rougis un peu. C'est plus pratique d'être habillé. Je mis rapidement jean & T-Shirt. Très vite même.

-" Salut ! Moi c'est Ian. "

Enchanté. Je dis que je crois qu'elle est nouvelle, parce que les bruits courent comme quoi y'aurait une nouvelle. Mais en vrai, je sais pas du tout ce que ça donne. Je ne l'ai jamais vu. Alors ça ne peut qu'être elle après tout. Je passe une main vite fait dans mes cheveux qui ont pour le moins prit un peu la poussière. Elle était blonde, pas très grande sans être petite, de beaux yeux.

-" Tu étais venue chercher quelque chose ?"

Je regarde derrière moi. Bon d'accord, j'avoue. J'avais pas totalement finit de ranger. Dans pas totalement, j'entend les photos sur le sol, deux paniers renversés, une boule d'un vieux drap enroulée sur le sol, des cartons qui vagabondent et un pull qui traîne sur une étagère renversée. Ouai, pas totalement...

" Là on est au sommet du gouffre."

Je sortais du cours de dessin, j'avais encore eu des problèmes avec. Pendant le cours, le petit dragon que j'avais gribouiller avais pris forme. Bon d'accord il n'était pas bien méchant ni pas bien gros - il devait faire la taille de ma main- mais il avait quand même mis feu au superbe dessin du professeur avant d'exploser en confettis. Le prof avait réussis à rattraper son dessin, mais il n'était pas très joyeux. Et puis tout le monde me regardais, j'aime pas me faire trop remarquer, les gens on toujours des préjugés sur moi.
J'en avais marre de ne pas réussir à me contrôler. Ok, mes dessins arrivaient à prendre vie, mais jamais quand il fallait! Je me souvenait encore de ma pauvre mère d'accueil. La seul chose que j'avais vraiment réussi c'est Rapsody, mon hiboux. Je ne savais même pas comment il faisait pour tenir. Bref, j'était déterminée à m'entrainer encore et encore. Mais il fallait quand même que je trouve une pièce où personne ne puisse subir les désagréments causés par mes dessins. Ma chambre ne ferais pas l'affaire, je n'avais pas envie de la cramer. J'entreprenais donc de chercher la pièce miracle où personne ne viendrais me déconcentrer et où je ne risquais pas de porter atteinte à la vie de qui que ce soit, sauf s'il le méritait évidement.

- "Rapsody, aide moi s'il te plais, trouve moi quelque chose." Il s'envola.

Je regardais par la fenêtre, pensivement. Dehors, il y une petite cabane, c'était parfait. Je sortis et ouvris la porte, sans bruit, bah mince alors, il y avais deux personnes en train de se bécoter. Je sortis en faisant le moins de bruit possible et mes recherches reprirent de plus belle.
Il était 17 heure et j'avais toujours rien trouvé, après ce serait l'heure du dîner, il fallait vraiment que je m'active! Rapsody venait juste de revenir, il me montra un petit escalier, sombre, au dernier étage, derrière une porte. Il devait mener au grenier. Je priai de tout mon cœur pour qu'il n'y ai personne et je grimpai cet escalier plutôt sombre et poussiéreux. Au font il y avait une porte. Je l'entrouvris un petit peu, elle grinçai. Il y avait un garçon à l'intérieure, il était tout seul et à moitié à poil, plutôt bien foutu, blond et musclé. Je ne pus m'empêcher d'esquisser un petit sourire. Et je me retins de toute mes force pour ne pas rire, non pas parce que c'est drôle mais parce que c'est plutôt gênant, quand je le vît galérer pour se rhabiller.
Tout à coup, il se retourna et me sortit:

-" Salut ! Moi c'est Ian. "

Merde! Il m'avais vu! je ne trouvai rien d'autre à faire que de rentrer.

-" Tu étais venue chercher quelque chose ?"

J'attendis quelques secondes avant de répondre, j'étais un peu gênée. Je ne suis jamais très à l'aise avec les gens que je ne connait pas.

- " Je m'appelle Ellie. , je suis nouvelle je suis arrivé il y a une semaine masi tu dois être au courant je suppose. Je cherchais juste une sale où m'isoler, j'ai besoin de m'entrainer sur mon pouvoir parce que j'ai des bug avec. je le maîtrise pas."

Imbécile! Tu n'avais rien d'autre à dire, ça fait intello qui n'a pas de vie sociale. Bon d'accord s'est un peu se que je suis, mais si je n'y mets pas du miens... Je tentai tant bien que mal de me rattraper:

- " Et toi tu faisais quoi? " Dis-je avec un petit air niais que je ne pouvais m'empêcher de faire.

Lui aussi paraissait gêné, peu être à cause du bordel qu'il tentait de cacher désespérément. Cela me fis rire. Il ne comprit pas pourquoi mais je pense qu'il avait une petite idée vu la tête qu'il faisais.
Et puis il y eu un grand blanc, je suis jamais très douée pour les conversations et pourtant je n'aime pas le silence trop prononcé. Il fallait que je bouge. Je lui proposa de l'aider à ranger la pièce. En réalité, je n'attendis même pas sa réponse et je commençai à ranger les vieux cartons poussiéreux et les quelques photos qui étaient tomber. C'était peu être pas à moi de le faire mais il fallait que je bouge. Et j'avais trouver la seule pièce potentiel où je pouvais m'entraîner.
Je lui sortis machinalement :

-Au fait, tu es là depuis quand toi?

Je me sentais un peu plus à l'aise. Ian me rappelais un peu Hugo, le fils de ma première famille d'accueil, enfin je ne le connaissais pas mais physiquement et dans la façon dont il se tenais surtout. Je trouvai un carton derrière un placard. Au dessus il y avais un vieux cordeau empaillé, complètement desséché avec des yeux globuleux en verre d'un jaune hideux. Le bec tombait en ruine et s'effritait. Et les plumes étaient un vrai nids à poussière. Je hais les corbeau! Ils me rappellent de mauvais souvenirs et ils sont tristes. Je sais que c'est pas de leurs fautes mais bon, ils me fond peur. Je ne pus m'empêcher de reculer en sursaut.

" Pour tous les enfants qui meurent pour rien dans la guerre des adultes. "

Il faisait un peu froid dans le grenier. Un peu trop même. Mais sous forme animale, je dois avouer que rien n'aurait pu me faire frémir. Les -15 ne faisaient peur à personne. Bon, le chat peut être.. Bon, d'accord, les félins ça n'aime pas vraiment le froid, mais le loup, lui est toujours content. C'est pour ça que je suis toujours bien avec. Lupin un jour, lupin toujours ? Je crois. J'y crois vraiment.
Elle semblait gênée. C'était ma faute ?
Ian, t'es seul dans la pièce. Alors, oui, forcément que c'est ta faute. Je n'aime pas mettre mal à l'aise les gens. Comme j'aime pas que l'on me mette mal à l'aise. Mon don d'empathe ? Il la sent clairement gênée. Et du coup, je me sens un peu mal, parce que je ressens tout ce qu'elle ressent.

- " Je m'appelle Ellie. , je suis nouvelle je suis arrivé il y a une semaine masi tu dois être au courant je suppose. Je cherchais juste une sale où m'isoler, j'ai besoin de m'entrainer sur mon pouvoir parce que j'ai des bug avec. je le maîtrise pas."

Je rigolai gentiment. Je suis sûr que Takeji se souvient encore de la fois ou je m'étais retrouvé en ville sous forme de loup, parce qu'il m'était impossible de redevenir humain. J'avais des bugs aussi. Et c'était pas très beau à voir. Quand je nageais sous forme de loutre dans l'eau glacée et puis d'un coup, paf, miaou ! Le chat n'était jamais content de se retrouver dans l'eau. Jamais. Ou encore sous la douche, devenir panthère et être incapable de redevenir humain. Etre sur une branche d'arbre sous forme de jaguar et devenir cheval tout d'un coup. C'est encore ça le pire. Les pattes griffues qui tiennent la branche qui deviennent des sabots ? Un cheval d'un mètre soixante-cinq au garrot, d'environ 5ookg, sur une branche ? Toujours, ça fait crac. Et puis ça fait mal aussi. Parce que les sabots c'est pas vraiment fait pour aller faire l'idiots dans les arbres. C'est bien pour ça que les chevaux sont les maîtres des plaines, et non des forêts.

-" Tu n'es pas la seule à qui ça arrive, crois-moi ... ! "

Nous sommes tous là pour apprendre, tous. Ce n'est pas pour rien si il y a des profs. Même si pour ma part, depuis que je suis revenu de France, tout va pour le mieux, y'a toujours des fois ou je me demande comment faire pour redevenir humain. Parce que c'est ça mon vrai problème. Le loup est toujours trop envahissant. Toujours.

- " Et toi tu faisais quoi? "

Je souris. Mon vieux sabre n'était pas ici, j'avais soulevé chacun des cartons de cette pièce, chacun des coffres et paniers. J'espérais franchement qu'il soit entre les mains d'un gamins du Mystery. Un vieux sabre poussiéreux, c'est comme un livre de musée. Plus jamais utilisé, plus jamais lu, c'est un triste destin. Je souhaite que deux mains magiques tiennent la poignée légère. Qu'un visage souriant se regarde dans la lame.
C'est drôle, quand j'utilisais celui-ci, j'étais avec mes amis à essayer de les gagner en luttant. C'était juste un jeu. Aujourd'hui, quand j'utilise le mien, c'est pour tuer. Puis quelques uns de mes amis sont partis. Luka... Ange... Injuste.

-" Je cherchais un vieux sabre. Mais visiblement, il n'est pas ici .. "

Elle me proposa alors de m'aider à ranger et s'y mit immédiatement. Je la remerciais en souriant. J'avoue. Je suis pas un pro du rangement. Venez faire un tour dans ma chambre. Je fais pas exprès, je suis bordélique. Et le pire, c'est que je me retrouve parfaitement dans mon désordre. C'est le but. Si quelqu'un rentrait dans ma chambre et rangeait tout, je ne trouverai plus rien je crois. Ma chambre est encombrée aussi. Vélo, ski ... Trop de choses. Un mini chez-moi ...

-Au fait, tu es là depuis quand toi?

Je levais la tête du carton que je venais de reposer sur une étagère. Depuis combien de temps ? Voyons que je compte ... 4.. Bon, on va dire 5 ans... A 18 ans...

-" 13 ans... ça fait 13 ans que je suis ici. "

Je sais bien que comme ça, ça peut faire très long. D'ailleurs au début, je ne comprenais pas, et je voulais absolument repartir. Parce que j'avais peur, parce que Maman y était pas, parce que j'étais petit et je ne comprenais pas. Trop de gens m'avaient dit que je comprendrai quand je serai grand. Maintenant, c'est sûr que j'ai compris...! Mais pas parce que je suis plus grand. Mais parce qu'ici, on a prit le temps de m'expliquer. D'expliquer à un petit garçon perdu que sa maman était morte, et ce que ça voulait dire.

Je reposais le corbeau, après tout, ça ne sert à rien de prendre peur pour un truc aussi insignifiant. il était mort, le pauvre. je riais intérieurement il y a des fois où je me sens...idiote, oui, idiote il n'y à pas d'autres mots. il commençai à faire froid, je tremblai. le grenier était déjà sombre, cela amplifiait la sensation de froid, et le nuage qui passait devant le velux ne fis qu'assombrir la pièce. je regardai dehors, j'errais dans mes pensés. Le nuage avait une forme d'oiseau. Enfin quand on cherchait très loin il avait une forme d'oiseau. Je me demandai quelle sensation peut-on ressentir quand on vole...je veux dire en tant qu'oiseau. Pas avec un avion où toute invention humaine. En tout cas, ça doit être magnifique comme sensation. Voir les paysages défilés sans que personne ne puisse vous empêcher d'aller où vous voulez. Il n'y a pas de frontières, pas de douane pour vous demander vos papiers. On défit les lois physiques de la gravité. On est libre, libre de choisir où on veut aller, sans déterminismes influents autours, excepter peut être la température. Mais il n'y à personnes pour vous juger ou vous dire que vous ne pouvez pas aller par là parce que cela ne plais pas aux autre. je fermais les yeux, m'imaginant dans les nuage...

-" 13 ans... ça fait 13 ans que je suis ici. "

Je crois que j'étais partie trop loin parce que quand il me répondit à ma question la seule chose que je pus répondre fus un magnifique :

- "hein?"

Avec la tête qui va avec évidement. La tête avec un grand point d'interrogation qui clignote sur le front et le regard béat. En réalité j'avais complètement oublier sa présence. Je me retournai et je le vis. Ah oui le garçon qui cherchait son sabre! Ian! Je m'avançai vers lui. Il était vachement grand par rapport à moi! Je crois que je lui arrivais un peu en dessous de l'épaule. Je me mis à coté de lui pour vérifier. Et je lui répondis, me souvenant enfin de quoi il me parlais :

- "Ah oui! Depuis quand t'es venu à l'orphelinat! Treize ans? C'est long... Mais c'est peut être mieux que de vivre avec des gens qui t'appelle sorcière. Les gens sont gentils ici au moins...Et ils sont comme toi. Tu te sens enfin normale. Tu te sens acceptée."

A présent je me sentais parfaitement à l'aise. Avec la tête que je venais de faire, rien ne pouvait être pire de toute façon. Je me remis au rangement. Remplissant un vieux carton tombé à terre avec des bouquins et des photos éparpillées sur l'une d'elle, une famille, toute souriante. Je l'a pris et la regardai de plus près. C'était une très vieille photo en sépia. Avec dessus la famille parfaite: Un papa, une maman et deux petite filles. Presque du même âge à en juger par leur visage. L'une portait un chat dans les bras. Tout les membres de cette famille regardais l'objectif avec un grand sourire. Seul le père, les yeux remplis d'affection, chuchotait à l'oreille de sa femme, qui riait un petit peu gênée. J'imaginais ce qu'il pouvait lui dire. Des mots d'amours surement. Au font , il y avait une belle maison. Pas très grande, plutôt humble, un petit rosier devant. J'aurais aimer vivre comme ça. Mais on était dans un orphelinat. Il n'y avait pas de parents qui sourient. Rien. Je me demandais ce qui avait bien pu arriver à cette jolie famille. Comment les enfant étaient devenus orphelins. Pour ma part j'approchais de mes 18 ans. J'étais bientôt adulte et pourtant une famille me manquait encore.

- "Pourquoi tu es ici toi? Qu'est-ce qui est arrivé à ta famille?"

Je sais que se sont des choses qui ne se demande pas. Mais je voulais savoir, Est-ce que toutes les familles sont comme la mienne? J'en doute mais depuis que j'étais ici, je n'avais jamais oser poser cette question trop intime. J'étais trop timide. Je sais combien c'est dure de répondre à cela. Combien de fois on m'a demander la même chose. Moi je n'y répondais jamais parce que les gens eux, ne pouvaient pas comprendre.Mais ici, on était tous pareil, tous dans le même bateau, sans parents qui, soit étaient mort, soit nous avaient abandonnés.
Peut être qu'après cette question Ian allait me détester, où peut être pas. Je ne sais pas. Peut-être qu'il va gentiment changer de sujet ou alors me répondre.

" Le dernier arrivé est fan de Phil Collins ! "

Moi, Ellie, je l'aime bien. Je la connais depuis tout pas longtemps mais c'est pas grave, elle est gentille, et puis elle est sympas aussi. Parce que gentil et sympas c'est pas la même chose et ça ne le sera jamais. Y'a des gens pas forcément gentil qu'on trouve sympas.
BRef.
Vous avez déjà remarqué que Coley, mon nom de famille donc sonnait comme Collé ? Genre collé, être collé genre ? C'est pas super prémonitoire ça ? Je trouve trop. Alors en fait, si j'ai passé beaucoup beaucoup -ect- de temps à faire des dissertations sur l'insolence, le respect, le sarcasme, l'ironie, ect, c'est parce que je m'appelle Coley qui fait quasi collé dans écrit autrement.
Et dire que ça fait dix huit ans que je m'appelle comme ça et je viens tout juste de le remarquer.. mm .. C'est étrange. Super étrange même.
Ce qui l'est encore plus, c'est que je m'appelle pas Ian corvée-de-plonge ou Ian corvée-de-patates, et pourtant Mystery le pensait, vu le temps que j'y ais passé aussi...

- "hein?"

Hein de quoi hein ?
Elle se retourne. Je comprend pas trop bien pourquoi elle dit hein. Ou alors elle a pas tout à fait entendu ce que j'ai dis et ..
Elle s'approche de moi. Je suis pas un géant, et pourtant je la domine pas mal. C'est cool, beaucoup de gens sont plus grands.. ouai, bon les gars sont assez souvent plus grand que moi à vrai dire, pas les femmes.
Encore heureux.

- "Ah oui! Depuis quand t'es venu à l'orphelinat! Treize ans? C'est long... Mais c'est peut être mieux que de vivre avec des gens qui t'appelle sorcière. Les gens sont gentils ici au moins...Et ils sont comme toi. Tu te sens enfin normale. Tu te sens acceptée."

Certes. Certes...
Je la regarde donc en souriant, mi-figue mi-raisin. Effectivement, ça devait pas être facile tous les jours ! Surtout quand on ne sait pas maîtriser ses dons. Rageant même.

-" Je comprend. Enfin quand t'es gamin et que t'atterrit ici, tu ne peux pas comprend qu'est-ce que t'a fait .. "

A vrai dire, j'avais rien fait.
On m'avait fait.
On m'avait enlevé.
Avec la temps, ça fait moins mal. Moins, juste moins. Vous connaissez le film 'Million Dollar Baby' ? Frankie dit trop justement 'Certaines blessures sont trop profondes, trop près de l’os, on a beau faire, elles ne s’arrêtent jamais de saigner.'. Moi, c'est exactement pareil. Et je me demande si un jour ça s'arrêtera de saigner.

- "Pourquoi tu es ici toi? Qu'est-ce qui est arrivé à ta famille?"

Je serrai un peu les dents et lui répondis avec une légèreté un peu étrange. On apprend à prendre de la distance avec le malheur, même quand il est nôtre, même quand il nous touche de bien trop près.
Moi, il ne me touchait pas.
Il m'étranglait.

-" Mon père a assassiné ma mère quand j'avais trois ans. Puis j'ai reçu une lettre de lui. Y'a pas longtemps. Il me donnait rendez-vous. J'y suis allé. C'est un piège et je l'ai tué. "

Voilà. Tout déballé d'un coup, me reste qu'un sourire amer sur les lèvres. Acide même. Faisant craquer mes phalanges dans un tic qui me détend avec une terrible efficacité, je lui demandais.

-" Et toi ? Comment t'a atterrit là ? "

Parce qu'on est pas tous orphelins, pas forcément... y'en a qu'atterrissent là. Comme Luka. Alors qu'elle avait une mère. Et parce qu'elle en avait une, elle est repartie. En nous laissant tous là, Hayley, Louis, Ange, tout le monde. On fait ce qu'on peut pour se dire qu'elle reviendra.
Mais c'est dur d'y croire vous savez?

Ian était gentils, il paraissait du moins. Moi, je l'aimais bien. Il avait l'air d'être quelqu'un d'impulsif mais qui pouvait être aussi adorable et doux, enfin c'est ce que je pensais de lui. Il n'était cependant pas très bavard mais ce n'était pas grave. C'est sure que, comparé à moi, il ne parlais jamais.
Mais moi aussi, même en étant particulièrement timide, j'arrivais à faire les réponses et les questions en même temps. J'aimais bien parler, c'était tout. Réfléchir à voix haute aussi, ou même parler à mon propre esprit. C'était étrange je sais, mais du coup, ça faisait de moi quelqu'un de très bavarde même s'il n'y avait personne aux alentours pour démarrer une conversation.

Enfin, j'attendais donc sa réponse, cela m'intéressait, je voulais le connaître. J'aimais bien en apprendre plus sur les gens que je côtoyais et Ian en faisait partis à présent. Les gens de l'orphelinat était ma nouvelle famille. Au bout du compte, nous orphelins ou pas, ici, au Mystery, avions tous la même finalité, en parti du moins. Mais on venait pas tous du même point de départ. Or ça, c'est quelque chose de primordiale, parce que cela nous affectera toute notre vie, j'en étais sure. J'attendais donc, patiemment. Je savais que ma question le rendais tendu, ça se voyait: ses dents étaient serrées et son corps paraissait plus... rigide. Je savais pas si c'était le bon mot, mais c'était dure à expliquer. Enfin, il me répondit, sa voix était étrange, trop légère pour paraitre vrai. Ça l'affectait, d'un autre coté, qui est ce que ça n'affecterais pas?

-" Mon père a assassiné ma mère quand j'avais trois ans. Puis j'ai reçu une lettre de lui. Y'a pas longtemps. Il me donnait rendez-vous. J'y suis allé. C'est un piège et je l'ai tué. "

Quand il me sortit ça, mon cœur manqua un battement. C'était surtout la fin qui m'avait choqué, et la façon dont il l'avait déballé, si rapidement. Comme si il essayait de prendre du recule alors qu'il ne pouvait pas.
Le scénario me disait quelque chose, au début du moins. Moi la fin n'était pas la même; et à vrai dire, en réalité, je n'étais même pas sur de la façon dont cela commençait. Moi aussi mon père avait été accusé d'avoir tuer ma mère. Je sais pas si c'était vrai. Les conditions étaient étranges et je ne m'en souvenais plus vraiment malgré mes 5 ans à l'époque. Je savais quelque chose, j'en était sure, mais je savais pas quoi.

Quand Ian me parla, je me sentis perdu, confuse. C'était à croire que les pères avaient toute la même définition: tuer leurs femme et détruire leur famille. Et qu'ils ne seraient à rien d'autre. Juste détruire ce qu'ils avaient fait. Il fit craquer ces phalanges, ça faisait peur sur le moment. Mais je comprenais ce qu'il avait fait. C'est peu être pas à nous de faire notre justice, c'était peu être son père, mais si il avait détruit sa famille, je pense que Ian avait le droit de récupérer son dû. Vie contre vie, c'était équitable. Il avait juste fait ce que des autres n'avaient pas toujours le crans de faire. Je l'admirais de ce point de vue, mais je dois dire qu'en même temps, il me faisais peur. Je me demandais qui dans les gens qu'il connaissait était au courant. J'hésitais à poser la question, je ne voulais pas enfoncer le clou. Ian me souriait d'une façon un peu amère, enfin je sais pas si c'était vraiment à moi ou a cause de ce qu'il avait dit. Je pense plutôt que c'était pour ce qu'il me dit juste avant.

-" Et toi ? Comment t'a atterrit là ? "

La façon dont j'ai atterris là... disons que c'était assez inhabituel. Je le regardai avec un air de compassion et de compréhension envers ce qu'il m'avait dit. Et je lui répondis tranquillement et doucement, avec un ton sérieux et lent:

-"Mon père a été accusé d'avoir tuer ma mère quand j'avais 5 ans... Mais je sais pas si c'est vrai... Moi je suis partie vivre chez ma tante et après j'ai du aller en foyer parce que elle, elle partait à l'étrangé pour son travaille et ne pouvait pas m'emmener. Alors je suis allée en internat, puis en foyer et j'ai altérné comme ça pendant pas mal de temps. Depuis qu'il a été arreté, je n'ai jamais revu mon père. Et au final, Si il a assassiné ma mère, c'est qu'il l'a regretté ou alors la prison le traumatisait, je sais pas... En tout cas, il s'est suicidée juste avant mon arrivé ici et m'a envoyer une lettre me disant qu'il m'avait inscrite au Mystery. Alors je suis venue. Je dois avouer que je me plais à être ici, plus que dans mes foyer ou internat où j'ai eu plein d'emmerdes en tout cas."

J'excisais un petit sourire timide et gêné, j'hésitais à relancer de sujet...Mais je me décidai quand même à continuer:

- "Ça fait quoi de tuer quelqu'un?"

Je voulais savoir parce que cela ne doit pas être facile à supporter, ni à faire. Est que il culpabilisais?
Avait-il aimer sur le moment?
Ou détester son acte?
Est-ce que la mort de son père avait vraiment changer quelque chose? Cela faisais t-il longtemps?
je me posais toujours tellement de question...

[Enfin répondu o/ vraiment désolée d'avoir mis autant de temps]

On est comme deux gamins dans le grenier. J'ai pris le parti de lui raconter mon histoire alors que normalement, je déteste ça. Je cache toujours tout. Sentiments, faiblesses, peurs, angoisses, traumatismes. Bien sûr, elle ne sait encore rien que moi, à part le fait que j'ai tué mon père. Ce qui, en soit, n'est qu'un très court résumé de ma vie. Le problème, c'est que c'est un résumé quand même. Et normalement, quand on lit un résumé, on connait le principal.
Alors le principal, c'est la mort de mon père ?
Oh.
Je regarde Ellie. Elle aussi, elle doit avoir une histoire qui n'est pas normale. Personne n'atterrit dans un tel orphelinat sans qu'il y ait un problème. Faut pas croire, mais être orphelin, ce n'est pas une bonne chose. J'aurai aimé être normal des fois. Aller en soirée après avoir supplié deux semaines pour pouvoir. Avoir quelqu'un qui nous attend à la maison. Qui se fait du soucis. Qui vous gueule dessus sans une vraie raison. Qui vous demande de faire des tas de trucs que lui non plus de fait pas. Quelqu'un qui n'aime que vous, et qui donnerait sa vie, sans hésiter pour vous.
Bien sûr, on est aimés ici. On est une grande famille. Mais on a plus de parents. Et on a une faille, en nous. Un truc d’abîmé, de cassé. Comme un vieux jouet qu'on laisse dans un coin. Je me demande si ça se voit sur moi, quand je souris. Mais je crois que je connais la réponse.
Oui.

-"Mon père a été accusé d'avoir tuer ma mère quand j'avais 5 ans... Mais je sais pas si c'est vrai... Moi je suis partie vivre chez ma tante et après j'ai du aller en foyer parce que elle, elle partait à l'étrangé pour son travaille et ne pouvait pas m'emmener. Alors je suis allée en internat, puis en foyer et j'ai altérné comme ça pendant pas mal de temps. Depuis qu'il a été arreté, je n'ai jamais revu mon père. Et au final, Si il a assassiné ma mère, c'est qu'il l'a regretté ou alors la prison le traumatisait, je sais pas... En tout cas, il s'est suicidée juste avant mon arrivé ici et m'a envoyer une lettre me disant qu'il m'avait inscrite au Mystery. Alors je suis venue. Je dois avouer que je me plais à être ici, plus que dans mes foyer ou internat où j'ai eu plein d'emmerdes en tout cas."

Voilà. J'avais raison. On n'a pas tous réagis pareil face à la menace. Moi, j'ai été violent. Mais j'étais gamin. Je ne pouvais rien faire. Alors je règle mes comptes maintenant.
J'en avais besoin, au fond.
Je ne répond rien, que voulez vous répondre, n'est-ce pas ? Oh, je suis désolé ? Bienvenu au club des détraqués ? Des gens qui ont un sale passé ? J'ai un sourire amer.
Ouai, c'est ça. Bienvenu.

- "Ça fait quoi de tuer quelqu'un?"

Etonné, je recule d'un tout léger pas, comme percuté à l'estomac. J'hausse un sourcil. Comme si elle n'avait pas le droit de me poser cette question, alors que franchement, c'est légitime. Je me suis demandé des tas de fois ce que ça ferait, après. Après l'avoir tué.
Et alors, verdict ? Ca t'a soulagé ? Ca a changé ta vie ? Plus de culpabilité ? Soif de vengeance épongée ? Je secoue tristement la tête.

-" Rien. "

Devant l'inutilité de ma réponse et son regard, j'ajoute quelques mots. Une explication..

-" Je pensais que ça allait un peu me faire changer. Je sais pas, que je me sente mieux peut être ? Mais non, il est mort, c'est tout. Ca n'a pas fait revenir ma mère, ne m'a pas fait sourire plus volontiers. Je n'y pense pas moi. Mais je n'ai pas de regrets, de remords. Je crois que j'avais besoin de le faire. "

Au fond, j'ai même été déçu. Mon père, je le pensais grand, fort, me ressemblant un peu. Même si je devais le détestait, j'aurai voulut être fier de l'homme qui m'avait donné la vie. Mais non, rien. Juste un gars minable, débutant dans l'art de tuer, de questionner. Je l'avais tué d'une facilité ! C'était désarmant. Il n'était as grand, non plus. Faut dire que je ne fais qu'un mètre soixante-quinze -c'est vraiment pas grand pour un gars.. -.

-" Ca fait un peu peur aussi. J'ai fais ça avec une telle facilité... "

Si j'ai pu faire ça sur mon propre géniteur, ça donnerait quoi avec les autres ? Je me dis que ça ne me poserait pas trop de problème. Ce gars, mon père, je ne le connaissais pas.. Alors bien sûr, tuer un ami ça me serait impossible. Mais j'ai ôté la vie d'un inconnu. Sans problème. Sans remords.
Comme un assassin.
Oh, après tout, j'vaux pas mieux qu'eux.

Je sais pas pourquoi, mais les gens ont toujours tendance à me faire aveuglément confiance et à me raconter leur vie sans véritable complexe. Je sais pas si c'est une très bonne chose, mais je ne m'en plains pas. Je dois être une bonne psychologue peut être? Ayant moi même été suivie pas une psy pendant pas mal de temps peut être que j'ai réussi à comprendre comment il fallait s'y prendre avec les gens...ou peut être pas. C'est vrai, d'un autre coté, je suis plutôt réservée comme personne alors pourquoi les gens viendraient vers moi me raconter leurs soucis?. Alors c'est peut être justement parce que je parais trop timide, trop sage et trop gentille pour faire quoi que ce soit de ces informations. Les gens ont toujours besoins de parler, même si ils le nient. J'étais peu être la bonne personne à qui on pouvait raconter ses problèmes. A dire vrai, cela ne me gênait pas, au contraire. J'espérais juste qu'un jours je pourrais en espérer de même, que je pourrais trouver quelqu'un sur qui compter.

J'avais du coup aussi tendance à demander aux gens toutes les questions qui me passaient par la tête, sans vraiment réfléchir à l'impact que cela pouvait avoir sur la dite personne. Et là à présent, je me demandais si ce n'était pas le cas. C'est vrai ça! Ca ne ce fait pas de demander au gens: sinon la vie ça va? comment ça fait d'avoir trucidé quelqu'un? remords? regrets? changements comportementaux? Une nouvelle envie soudaine de sang et de meurtre?
Non, décidément, je serais toujours trop directe dans mes questions. Aucune subtilité! La culpabilité m'envahissait petit à petit devant la réaction de Ian. Il recula, haussant les sourcils. Il devait être choqué par ma question. Qui ne le serait pas à sa place? Je lui avais demandé cela sur le même ton que quelqu'un qui pourrait demander, je sais pas moi: c'est pour quand le mariage?

-" Rien. "

Rien. C'était les seuls mots qui venaient d'échapper de sa bouche. Et ces seuls mots me laissaient particulièrement pantoise. Pas très explicite... D'un autre coté, peut être qu'il ne voulais pas me répondre, ce qui était totalement compréhensible. Mais il faudrait peut être qu'il parle. En effet, je doutais que se soit le genre de chose qu'il balançais partout. Je savais pas pourquoi mais je le voyais mal arriver dans une salle bondé de monde et sortir naturellement: Yeh! Vous savez quoi les gens? J'ai éventré mon daron!

Oui décidément, je ne le voyais pas du tout comme ça. Ca avait l'air incompatible avec ce que j'avais pu voir de lui. Mais n'empêche qu'il faudrait qu'il parle, même si ça ne faisait "rien". Parce ce que au fond, ça ne fait jamais rien. Quand ça fait rien, souvent c'est qu'on essaye de se détacher de la situation. Mais après, les sentiments se refoulent, puis sont en désaccord avec notre surmoi et alors là: SBAM! C'est l'explosion interne, des problèmes psychologique etc. Et là, les problèmes commencent, parce que on ne se doute pas du tout que c'était à cause de ça vu que c'était un élément refoulé, cependant cela nous détruit petit à petit et il faut trouver ce qui en est la cause. Et c'est compliqué. Bon d'accord, je vais arrêter de jouer ma psychanalyste.

Alors, devant mon regard perplexe en attente de réponse, il continua:

-" Je pensais que ça allait un peu me faire changer. Je sais pas, que je me sente mieux peut être ? Mais non, il est mort, c'est tout. Ca n'a pas fait revenir ma mère, ne m'a pas fait sourire plus volontiers. Je n'y pense pas moi. Mais je n'ai pas de regrets, de remords. Je crois que j'avais besoin de le faire. "

Alors ce n'était pas vrai, il ne ressentait pas "rien", il avait eu une prise de conscience et de maturité? Je sais pas, mais ça m'en avait tout l'air. C'est étrange de devenir plus mature après qu'on est tué son père. Mais si son père était un enfoiré, le tué n'était peut être pas si grave. Je me gifla intérieurement pour avoir pensé une chose pareil. Personne ne mérite de mourir. Personne. Mais alors, on devrait tout subir comme ça? Sans même réagir? Devais-je à présent considérer Ian comme un meurtrier? Je ne voulais pas. Et à dire vrai, je ne savais pas comment réagir. Vraiment pas. Je m'étais engagée dans une conversation que je ne maitrisais plus. Je ne pouvais que poser des questions. je n'arrivais pas à repondre ou à parler naturellement. Je n'avais pas peur de lui, à ça non! Mais ma morale se confrontait avec l'humanité. Je sais pas si c'est très claire comme phrase. Mais tout ça pour dire que j'aimais bien Ian, il était sympa comme garçon, mais il avait tué quelqu'un et je sais que tuer est considéré comme mauvais, inhumain. Alors je ne savais plus comment réagir. Comment je devrais le considérer. Amis? ou meurtrier? Je me fit une autre gifle mentale. Non pas meurtrier! Hors de question! Il était trop gentil pour qu'il soit considéré comme meurtrier. Et puis Pandora l'aurait découvert non? Et puis s'il avait vraiment le comportement d'un meurtrier, elle l'aurait viré. Je me mis à ranger les quelques papiers qui étaient restés à terre afin de réfléchir et de m'éclaircir les idées.

Oui, considérons-le comme un amis.
Je le regardais droit dans les yeux à présent, je voulais qu'il parle. Il le fallait. N'allez pas croire que je veux meuner un interrogatoire, ça n'a rien à voir. Mais maintenant qu'on était lancés sur le sujet, ça ne servait à rien de s'esquiver et de fuir la conversation. Il y à des fois où il faut savoir faire face.

-"Euuh..."

Non, ce que je m'apprêtais à dire, n'était pas la meilleur chose. Demander à quelqu'un: Comment tu l'a tué? N'était vraiment pas la bonne chose à demander, mais pas du tout.

*aller Ellie, trouve un truc à dire! Petite amies? Il fait moche aujourd'hui non? Non! Un truc sur le sujet!*

-"Tu crois qu'il a regretté quand il t'a vu? Je veux dire,... il a regretté d'avoir détruit ta famille?"

Cette phrase était sortis machinalement, d'une voix un peu timide mais ferme. J'étais certes ailleurs en parlant, mais ça, ça ne changeais pas de d'habitude.

" C'est pas très loin de la ville.
C'est pas plus grand qu'un coeur tranquille.
C'est nos racine. "

Je vous mentirai si je vous disais que je suis parfaitement heureux. Non. Mois aussi j'ai des moments ou allongé sur mon lit je rêve d'être ailleurs. On l'a tous déjà fait. Pourtant, j'ai tout ce qu'il me faut. Déjà, j'ai Auty. Elle compte plus à mes yeux que n'importe qui. Et au moins autant que Sakura. Aaah Saku. Elle aussi c'est quelqu'un. Bref, j'ai un maître maintenant. Mais j'ai un truc que pas tout le monde n'a.
J'ai des morts sur ma route.
Je sais que beaucoup en ont. Tous dans cet orphelinat. Je serait égoïste de dire que je suis celui qui a le plus souffert : ce n'est pas le cas du tout. Loin de là même. J'vous jure j'fais de mon mieux pour ne pas me dire que y'a des tas de choses où j'aurai pu agir. Des tas de moment où j'aurai du être ailleurs. Mais même si je fais de mon mieux, c'est pas assez. J'ai trop de tombe à pleurer, trop d'amis à ramener.
Alors des fois, ça cède.
Je regarde Ellie. Je ne sais pas ce qu'elle pense. Peut être se dit-elle que je suis simplement fou. J'ai un sourire un peu amer. Je trouve que c'est injuste. De quoi ? Tout. Tout. Tout.
Vous dites peut être que c'est les histoires qui nous façonnent. Qui font que nous sommes tous différents, sinon ça ne pourrait pas fonctionner.
Mais l'injustice, ça fait mal.

-"Tu crois qu'il a regretté quand il t'a vu? Je veux dire,... il a regretté d'avoir détruit ta famille?"

Je serre les dents. Je n'aime pas beaucoup ces questions. Dans pas beaucoup j'entend pas du tout. C'est un peu maladroit je trouve. Pas méchant, juste blessant. Je soupire, passe une main négligente dans mes cheveux.
Est-ce que t'a regretté, Papa ? Est-ce que pendant une seule seconde t'a vu se refléter dans mes yeux le bonheur qu'on aurait eut tous les trois ? Peut être tous les quatre même ? Est-ce que t'a compris ce que t'avait gâché ce jour là ? Je ne parle pas que de ta vie qui s'est considérablement raccourcie à cause de tes choix. Je ne parle pas non plus de ta décision de pourrir la mienne.
Je parle de celle de Maman. Elle aurait put, arrivée à soixante ans, se dire qu'elle avait réussie sa vie. J'aurais voulu lui demander ses rêves de gosses, ses envies, ses convictions. Ses projets.
Mais t'étais sur sa route.
Tu bloquais le passage.
Est-ce que t'a regretté ?

" Non. Je pense pas qu'il puisse penser une telle chose. "

Je soupire.
Coley.
J'ai hérité ça d'toi Papa.
J'espère qu'un jour mon fils sera fier de se dire ça.

"Mon père, c'était un minable. "

Je suis pas Luka, Luka qui découvre que sa mère était une puissante sorcière au caractère de fer. Non. Moi j'ai découvert un minable, apeuré et transpirant. Un gars qui a raté une branche en descendant de l'arbre. Un gars qui s'est mangé le cailloux de l'arrivé et qui finalement se fait tuer par son fils.
Moi, plus tard, j'dirai p't'être que j'lai ratée, aussi, ma vie.
Ou p't'être pas.

Je me rends compte de ma gaffe, pas très subtil comme question, je le vois serrer ses dents. "Je suis désolée, je n'aurais pas due". C'était vrai j'étais allée trop loin et je l'avais compris. Mais c'était dit, on ne peux pas retourner en arrière, c'est impossible. Sinon il y aurait des tas de paradoxe et des problèmes avec le truc du Wibbly Wobbly Timey Wimey du docteur. Ca serait dommage non? L'univers se décomposerait et...enfin bref. Le temps est comme il est, et on peu rien y faire. Les choses se passent ainsi, je suis orpheline, il l'est aussi, comme nous tous. Nous avons tous souffert, mais au moins nous avons vu ce que la vie nous réserve, nous sommas près. Et cela ne sert à rien de se remémorer le passer, juste à broyer du noir. Ma tente, même si je dois avouer qu'elle loin d'être ma référence, a raison en un sens. La vie c'est comme un livre, il faut savoir tourner les pages et commencer de nouveaux chapitres. Mystery était mon nouveau chapitre, mais je n'arrivais pas encore à me défaire du précédent, j'avais besoin de relire les pages. J'avais peut être peur d'oublier...Je ne comprenait pas tout dans ce chapitre précédent. Il était comme un passage du mythe de Sisyphe de Camus, particulièrement compliqué. Et en même temps je me dit qu'il faut parfois savoir lâcher prise. Mais je n'y arrive pas, pas encore. Est-ce mal? J'aurais aimé qu'il en soit autrement...

- Non. Je pense pas qu'il puisse penser une telle chose.

Ces paroles raisonnaient en moi, l'humanité a t'elle toujours été aussi sombre? Franchement, les humains ça craint! Moi ça me fait rire quand ils parlent d'humanité dans les films, parce que au final, c'est surement la pire chose qui soit arrivée à notre monde. Je crois que nous somme les créatures les plus pitoyables.

-Mon père, c'était un minable.

Son père n'était peu être que ça, un pure reflet de l'humanité. Et c'était ça qui faisait mal, peu être de se rendre compte qu'on sera la même personne plus tard. Les hommes ne sont pas si différents après tout. Les sorciers noirs, les membres d'orphéo se ressemble peut être plus qu'ils ne le croient. Et nous qui ne sommes encore que des enfants, on sera comme eux. De simples pions, pitoyable, qui se croient meilleurs que les autres parce que ils pensent ou font telle ou telle chose.
NON! Je secoua ma tête, je refuse de croire ça!

C'est peut être naïf, mais moi je ne finirais pas comme ça, pas comme tous ses pions. Je ne me ferait pas dicter ma vie par des gens que je ne connais même pas, par des morales qui n'ont aucun sens, par du paraitre. Je me retourne vivement et je le regarde de la façon la plus sérieuse et sincère qui soit, il va peut être me prendre pour une folle, mais je m'en fiche. JE regarde alors au plus profond de son âme et je lui ouvre la mienne:

-Tu sais quoi? on va pas se laisser faire, on ne finira pas comme eux. Ni comme ton père, ni comme le miens ou tous ses gens qui sont assez naïf pour se croire meilleurs que nous. La vie est injuste, et la mienne comme la tienne n'a surement pas été facile, mais faut pas qu'on y pense! On va la vivre notre vie, et on va la vivre à fond! tu m'entends? Ce qu'il y a avant c'est du passé . Oui je sais et avant d'être mort il était vivant, c'est une phrase très philosophique, merci! -ok, là il devait vraiment me croire folle- Ce passé, fait parti de nous, mais il ne nous empêchera pas d'avancer!
Pas de regrets hein? Le seule regret qu'on peu avoir au final c'est d'avoir rien fait, et ça n'arrivera pas!

Je sais pas vraiment si je disais ça pour lui ou pour moi, comme un promesse contre l'ennuie, une promesse pour la vie. Le début lui était surement adressé, mais le reste, je dois avouer que je suis plutôt confuse. Il y a des fois où je ne me comprends pas moi même... Enfin, ça fait parti du jeu non?

[j'ai changé de couleur c'est salmon maintenant ^^]

Tu sais quoi ? on vas se laisser faire, on ne finira pas comme eux. Ni comme ton père, ni comme le miens ou tous ses gens qui sont assez naïf pour se croire meilleurs que nous. La vie est injuste, et la mienne comme la tienne n'a surement pas été facile, mais faut pas qu'on y pense! On va la vivre notre vie, et on va la vivre à fond! tu m'entends? Ce qu'il y a avant c'est du passé . Oui je sais et avant d'être mort il était vivant, c'est une phrase très philosophique, merci! Ce passé, fait parti de nous, mais il ne nous empêchera pas d'avancer!
Pas de regrets hein? Le seule regret qu'on peu avoir au final c'est d'avoir rien fait, et ça n'arrivera pas!

Je laisse mes lèvres s'étirer dans un demi sourire en acquiesçant à moitié. C'était bien beau de penser ça, de finir qu'on ne finirait pas comme eux. C'était bien facile, surtout, de croire et d'être persuadé qu'on ne finirait pas comme eux, avec Luka qui s'était barrée un temps rejoindre sa mère. Les liens du sang ont toujours été une incompréhension totale pour moi. Un truc qui nous intriguait tous et nous obligeait à fouiller dans nos racines, comme le besoin irrépressible de savoir de quoi on est fait. Dans quelle chair a-t-on trempé ? De quoi nos os sont-ils faits ? Quelles paroles ont-elles été prononcées quand on résidait dans un ventre amoureux ou haï ?
Alors c'était totalement.. impossible d'avancer une telle certitude, mais son enthousiasme me fait tout de même du bien.
J'hoche lentement la tête, une tentative vaine de mettre un peu d'entrain. Je sais qu'avant d'avancer il faut que je démêle les noeuds d'un passé de doutes, questions et souffrances. Un passé où je baignais dans une sorte de questionnement perpétuel, me comparant aux autres enfants qui souriaient, dans les bras de leurs parents. Je ne peux pas me dire que ça me manque. Je n'ai pas connu ça. Et un gars de dix sept ans ne peut pas avoir envie d'une telle chose mais je me dis que tout de même, la vie aurait été bien plus simple avec des parents. Mais nous sommes visiblement pas fait pour en avoir, et j'imagine bien que j'aurai pu être coincé comme ceux de Carla.
Oh, Carla.

- Peut être, je souffle, avant de disparaître du grenier dans une envie de me retrouver un peu dans les bois, lupins. On m'a dit d'apprendre à la contrôler, mais tout mon être rêve d'une solitude dans le silence bruyant de la forêt.