Toi qui connaît le monde.

Sujet: Toi qui connaît le monde. Dim 22 Jan 2012 - 22:01

La dame marche rapidement. À vrai dire, le soir, Nao n'aime pas traîner. Rien ne l'amène particulièrement cet endroit. À noter qu'une raison de sa présence ici serai expliquée par le fait qu'un de ses supérieurs à décidé de lui donner une mission. Habillée de noir avec un col roulé et un jean tout aussi sombre, Nao fait claquer ses petites bottines sur le sol pavé. Il pleut un peu. Mais ce n'est rien de plus qu'une affirmation. Alaina n'affectionne pas particulièrement la pluie, ni tout autre phénomène climatique. S'il devait pleuvoir en cette soirée, c'est qu'une suite de phénomènes se sont produits afin qu'elle se retrouve un peu mouillée dans une ruelle sombre. Rien de plus qu'un hasard pourtant évident. Et puis, Alaina se fiche bien du beau temps. Tout ce qu'elle voit pour le moment c'est son objectif et son entourage. Un chat dans les poubelles dont elle aperçoit les petits yeux pleins d'énergie, le réverbère au fond de la ruelle qui clignote par moment. Il reflète une couleur différente des autres réverbères de Londres. Mais pour Alaina, c'est négligeable puisque son champ de vision s'étendra beaucoup plus à partir de cet endroit.

Devrait-on dire qu'elle n'est pas rassurée ? Pourrait-on parler de peur ? Non. Tout ce que ressens Nao, c'est un calme imperceptible. Une fluidité du mouvement de marche doublé d'une attention hors du commun. Venons-en à l'objectif. Si ce n'est pas le travail qui l'amène, qu'est-ce donc ? Une retrouvailles, sans aucun doute. Alaina était occupée en cette soirée. Elle avait une montagne de dossier qui lui pendait au nez. La paperasse, elle savait s'en charger, et ne pas faire de bavures. Tout était prêt, lorsqu'à son plus grand étonnement, son portable a retentit. Croyez-le bien, Nao n'affectionne pas du tout ces petits bouts de métal qu'on met n'importe où. Premièrement, parce qu'elle a tendance à le perdre tout le temps. Elle n'aime pas la technologie. Tout sauf ça. Deuxièmement pour une cause beaucoup plus personnelle qu'elle se cachera bien de montrer, et c'est parce que cet objet est le seul à pouvoir la surprendre. N'importe quand il sonne. Il la dérange tout le temps. Et pour ne pas râler sur la personne à l'autre bout du téléphone, elle rejette la faute sur le bout de métal. Ce petit bout est, en ce moment, dans sa poche arrière, mais bien éteint.

Elle marche, marche, marche, jusqu'à se poser devant une sorte d'immeuble. Petit immeuble. Ses yeux, teintés d'un légère nostalgie, sont empreints d'une légère douceur. Mais la dame se reprend. Elle sort un petit papier qu'elle déplie soigneusement. Elle lit l'adresse dont les lettres manuscrites commencent à s'effacer au fur et à mesure que les gouttelettes de bruine viennent se poser sur la surface blanche. Elle lit simultanément ce qui est écrit dessus, puis sur le numéro de l'immeuble. Repliant le morceau de papier, c'est du bout du doigt qu'elle sonne à l'interphone. Une voix plutôt enjouée ne tarde pas à sortir à l'autre bout de l'appareil. Pour être bien certaine de l'identité de cette personne, Alaina privilégie son langage natif. Lorsque la réponse fuse en anglais, Alaina acquiesce tandis que la porte s'ouvre. La femme que Nao s'apprête à voir est une amie à elle. Ou plutôt une collègue. Elle fait parti de la police magique. Mais pas de la police secrète. Nao le sait pour connaître presque tous les dossiers de ces gens-là. Elle garde l'anonymat, et mime très bien son ignorance lorsqu'il le faut. En bref, voilà que Nao s'apprête à entrer. La main sur la poignée, la dame pose son regard calme et impénétrable sur la forme qui s'approche d'elle. Active à tout changement possible de son entourage, Alaina observe une vision panoramique des choses.

La forme s'approche. S'approche si près qu'elle croit un instant qu'elle ne s'arrêtera pas à sa personne. Mais ce n'est significativement pas le cas. C'est un garçon. Un jeune garçon qui ne doit pas avoir atteint la majorité. Blond. Les cheveux bouclés. Elle ne note rien de plus. Ces seuls grands traits lui permettent de savoir qu'elle le connaît de quelque part. Son visage, probablement familier, incite Nao à fouiller dans sa mémoire pour y débusquer une forme similaire. Il ne lui faut pas plus de quelques secondes pour s'adresser à la forme plus si étrangère face à elle :

-Tu es venu voir ta mère.

Son nom ne lui revenait pas en tête. C'était un trou profond. Alaina n'avait jamais eu autant de difficulté à trouver un prénom. Celui-ci ne lui revenait pas en mémoire. C'était terriblement frustrant, mais la dame ne le montrait pas, comme à son habitude. Un calme implacable régnait dans ses yeux. Sa phrase avait tout d'une affirmation, et pourtant l'interrogation se faisait tout de même sentir. Comme légèrement formulée, sans avoir pour but d'y trouver une quelconque réponse. Main droite sur la poignée. Elle empêche la porte de se fermer en changeant de main. Alaina retire son gant, puis la tend vers le jeune homme.

-Je m'appelle Alaina. J'ai entendu parler de toi via ta mère.

La relation n'avait pas l'air fictive, et la personne s'était même arrêtée pour voir Nao. Elle espérait ne pas s'être trompée de personne, car la dame avait une fierté cachée, qui était de ne jamais oublier les visages. Le cas contraire serait pour elle une honte.

Sujet: Re: Toi qui connaît le monde. Lun 23 Jan 2012 - 23:57

Je dois trouver le moyen d'aller en France, je dois trouver où se situe le Manoir des Cross. Absolument, vous avez bien entendus, je compte trouver se manoir et l'infiltrer. Laissez-moi vous expliquer cette histoire hallucinante... Tout a commencé, quand j'ai entendu à l'intérieur de moi la voix de Kara. Oui Kara, vous savez cette « fille du miroir ». Enfin bref, continuant... J'ai entendu la voix de Kara, qui ressemblait à un appel au secoure, tout de suite après l'appel, ma conscience s'est retrouvée à nouveau dans cet endroit vide de couleur. Je me retourne vers le miroir et comme toujours, Kara que je vois à la place de mon reflet. Je m'approche du miroir et comme toujours, elle mime les mêmes mouvements que moi, elle a comme toujours les mêmes vêtements que moi comme si... Elle était mon propre reflet.

Une fois devant le miroir, enfin assez proche de Kara, je la regarde avec interrogation, puis je lui pose avec hésitation la question que voici : « Est-ce ton appel que j'ai entendu ? » Celle-ci me répondit sans ouvrir la bouche avec un signe « oui » de la tête. Je lui pose presque immédiatement la question si oui ou, non c'était elle qui m'avait fait apparaître ici, elle me répond que non d'un signe de la tête sans même ouvrir la bouche. J'essaye donc de comprendre à grande vitesse la situation, quand j'aperçois ce regard triste dans les yeux de Kara, que lui est-il arrivée pour qu'elle soit si triste ? Je lui pose donc la question et elle me répond ceci :
« Tu dois aller la sauver Djibrïl, nous devons aller la sauver ! » me dit-elle si calmement, mais je ne voyais pas de quoi elle voulait me parler. « Qui dois-je donc sauver ? » lui dis-je assez inquiet, elle me répond ceci : « Rappel de celle qui nous a offert son lien éternel » me dit-elle à nouveau avec un calme déconcertant, mais toujours avec son visage triste. « Une fille m'a offert un lien ? » lui demandais-je, j'étais vraiment perdu quand celle-ci me fit signe d'approcher plus près du miroir, ce que je fis. Elle me fit signe de m'approcher encore beaucoup plus près jusqu'à coller mes mains contre le vitrail, je regarde Kara dans ses yeux identiques aux miens, puis soudainement celle-ci traverse le miroir pour me prendre dans ses bras. Sur le coup, je ne fis aucun geste, je n'ai même pas cherché à comprendre ce qui venait de se produire, Kara enchaîna avec cette phrase :
« Rappel-toi Djibrïl de ce que j'ai pu ressentir dans cette ruelle, rappel-toi de ce jour ou, elle nous a offert son lien éternel, son premier baiser... Son amour ! » son amour ? De qui elle parle ? ? Je me souviens avoir reçu le baiser de Rhyan, mais, aurai-je reçu le baiser d'une autre sans que je le sache ? Kara me sert plus fort dans ses bras, son visage collé contre le mien, je sens ses larmes coulées sur ma joue mais, je sens aussi les miennes coulées sur une de ses joues. Elle pleure, mais je pleure aussi, je sens une douleur dans mon coeur, une douleur qui n'est pas la mienne, Kara rajoute :
« Est-ce que tu ressens ce que je ressens, Djibrïl ? Je suis la moitié de ton âme, tu es la moitié du mien, toi et moi, somme la seule et même personne... Alors, rappel-toi, rappel-toi de tout, Djibrïl ! » me dit-elle en larme, soudainement des souvenirs qui m'était jusqu'à maintenant inconnus me submergèrent. Je lui répondis de même en larme ceci : « Je m'en souviens... »

Je dois remercier Ethan de ne pas me coller tout le temps, heureusement que parfois il s'absente sans raison. Bon ok j'avoue, la dernière fois qu'il s'était absenté, c'était pour faire apparemment une surprise à son ancien élève, un dénommer Takehi, Tahijo, heu... Je sais plus quoi ! Bon ça va, hein ? Moi et les noms japonais ça fait deux. Enfin bref, Ethan c'est à nouveau absenté et tant mieux, car je vais pouvoir mettre mon plan en marche. Mon plan visant à infiltrer un clan de sorciers noir nommé Cross, je dois aller sauver celle qui m'a offert ou plutôt offert à Kara « le » lien éternel, je dois sauver Mathias Cross. Je sais grâce au souvenir de Kara, qui a rencontré Mathias à Edéras « la vallée perdue des champs de rose rouge », que Mathias vie dans un manoir se situant en France. Mon plan est d'abord de retourner voir ma belle-mère, pour qu'elle puisse m'aider à infiltrer se manoir.

Aujourd'hui le dimanche 22 janvier 2012, me voilà de retour à Londres, me voilà au pied de la porte d'entre de chez Nadia ma mère adoptive. Je ne sonne pas et je ne toque pas non plus, après tout ici aussi c'est chez moi, j'ai mes propres clés bien sûr. Je rentre dans l'appartement avec un grand sourire tout en criant : « Nadia !! Je suis rentr... » avant que j'atteigne la fin du couloir, avant même que je finisse ma phrase, que je me reçois déjà un poing dans la gueule. Faut croire que l'accueil ici n'a pas changé, Nadia me relève avec fougue, je me demande où elle puise autant de vivacité... « Alors qu'est-ce que tu viens faire ici ? Ne m'as-tu pas délaissé pour cet Ethan ? » me dit-elle en allant vers la cuisine où elle était en train de préparer un repas. Je lui rajoute avec un sourire :
« Tu sais bien que jamais je t'abandonnerai ma petite maman, mais dis-moi donc, tu attends un ou, une invitée? » Elle me répondit en faisant signe d'aller m'asseoir à table, ainsi elle rajouta un couvercle pour moi. Elle me dit que son invité mystère n'allait pas tarder à arriver et tant mieux, car il faisait tout de même tard et en ne sait jamais, les voyous pourraient rôder à cette heure-ci. Nadia baisse la température du feu pour réduire la cuisson du repas, les plats d'Ethan son bon, cependant il n'égale pas la bonne cuisine chinoise de ma petite maman. Nadia s'approche de moi, son regard est sérieux quand-elle me dit ceci :
« Pourquoi es-tu ici sans ton maître Djibrïl ? Que me veux-tu ? » je baisse ma tête et je lui réponds ceci :
« Je veux infiltrer le manoir des Cross. Aide-moi Nadia » lui dis-je avec une détermination inébranlable, elle détourne alors essayant de ne pas se laisser attendrir par mes yeux d'enfant, ses yeux avec lesquelles elle m'avait trouvée la première fois. « Pourquoi crois-tu que je sais où se trouve ce fameux manoir ? » me dit-elle pour essayer d'esquiver le sujet, je lui réponds aussitôt ceci : « Ce journal intime me le dit lui » lui dis-je un pose le livre sur la table, puis je rajoute ceci immédiatement :
« Au début, je n'y comprenais rien, mais depuis qu'Ethan m'a révélé l'existence des sorciers tout est devenu plus claire dans ma tête... Nadia, tu étais une ancienne sorcière noire, qui a travaillé pour un organisme nommé d'après ton journal « Croix », un jour tu t'es soudainement lassée de toutes ces tueries, tu as donc quittée Croix. Tu as par la suite scellée tes pouvoirs pour ne plus être tentée des utilisés pour faire le mal, tu as rencontrée mon père quelques années plus tard et c'est lui qui t'a fait rejoindre la police magique d'Orphéo. Alors, aide-moi à infiltrer le manoir, je dois aller sauver une personne qui m'est chère. »

Nadia ne me dit plus rien pendant plusieurs minutes, je me baffe plusieurs fois la figure en murmurant en même temps dans ma tête « pourquoi j'ai levé la voix ? Imbécile ! Imbécile ! ». L'interphone de la maison sonne, je me lève pour aller répondre, mais Nadia me devance. Une fois qu'elle a raccrochée à l'interphone, elle met son manteau sans dire un mot, sur le coup je me lève et m'exprime :

« Je suis désolée maman, si je t'ai blessé, je ne voulais pas dire ça ! » elle se retourne et me dit :
« Mon invité est en train de monter, le repas est cuis, alors accueil là comme il faut.
- Mais toi, où va tu ? » Lui dis-je inquiet, elle remonte la fermeture de son blouson et soupir violemment.
« Tu veux un billet gratuit pour le manoir Cross oui ou, merde !?
- Oui.
- Alors, je vais chercher ton taxi. » M'a-t-elle avant de partir. Quelque minute plus tard la porte s'ouvre à nouveau et une femme que je n'avais jamais vue auparavant ou peut-être que si, mais que je ne m'en rappelle plus entre dans l'appartement. Se doit-être la fameuse invitée, je m'approche d'elle pour aller l'accueillir. Je me tiens devant elle, je ne sais pas quoi lui dire au début, mais bon ce n'est pas grave puisqu'elle me devance.
« Tu es venu voir ta mère. » M'a-t-elle dit, mais elle semblait pensif quand-elle me le dit.
« Oui, je suis venu lui rendre visite ! » Nadia lui a déjà dit que je ne vivais plus ici, c'est dingue ça, les femmes parlent beaucoup trop, je vous jure.
« Je m'appelle Alaina. J'ai entendu parler de toi via ta mère. » Me dit-elle en me tendant sa main.
« Enchanté, moi c'est Djibrïl, venez-donc dans la salle à manger tout est déjà près. » je l'invite à aller s'asseoir à table, puis je suis parti prendre le repas déjà tout préparer dans la cuisine. Je reviens dans le salon les mains chargées, je répartis chaque nourriture à chaque en placement de la table avec délicatesse. Je regarde Alaina et je lui dis avec un sourire :
« Ma mère est partie, car elle avait un truc à faire à la dernière minute, ne vous en faites pas elle revient tout de suite ! » Puis, je prends son assiette et je lui dis :
« Grâce à Nadia, je connais un peu vos coutumes chinoise et je sais que chez-vous l'invité est roi, alors à table. » Je lui sers deux « xiǎo lǒng bāo » ce sont des petits pain fourré à la viande, faite maison et cuit à la vapeur. Je lui redonne son assiette, puis je me sers la même chose... « Wèikǒu hǎo !!! » Bon appétit en chinois.

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Sujet: Re: Toi qui connaît le monde. Lun 30 Jan 2012 - 14:07

Penchée devant le palier menant à l'appartement de sa collègue, Alaina se laissa aller à observer l'intérieur une fois la porte ouverte. Le jeune homme qui s'était présenté à elle semblait, d'après les informations retenues sur lui, être le fils adoptif de sa collègue. Dans cet esprit qu'était celui d'Alaina, cela voulait dire qu'elle devait être soucieuse de la santé du jeune homme, d'être gentille avant tout. De toute façon, aucune animosité ne se dégageait de cet homme. Il laissa la porte ouverte, laissant le soin à Alaina de pénétrer dans l'appartement. Un signe d'hésitation, car Alaina n'avait pas pur habitude d'entrer sans qu'on le lui permette. Voyez-vous, Nao était avant tout la fille exemplaire de bonne famille. Elle inspira un grand coup avant de poser son pied sur le palier.

Elle jeta un coup d'œil à l'intérieur. Rien ou presque n'avait changé. Ce même miroir qu'elle avait déjà vu autrefois, qui, la première fois l'avait surprise puisqu'il était situé juste en face de l'entrée. On y voyait son reflet en taille XXL. Ce pouvait être très déstabilisant. Alaina ne manqua pas de débuter la discussion. Sa tête vint fureter dans le salon, puis c'est tout son corps qui apparu dans la cuisine. Elle voyait le jeune homme faire ses preuves en bougeant dans tous les sens. Elle ne proposa pas son aide, consciente qu'elle pourrait devenir un handicap assez rapidement étant donné sa connaissance peu approfondie des lieux.

« Oui, je suis venu lui rendre visite ! »

Un jeune homme plein de vitalité. Alaina appréciait ce genre de personne. Elle préférait voir des gens heureux plutôt qu'une montagne de tristesse. Son enfance lui avait suffit, à présent elle escomptait donner le bonheur autour d'elle, malgré son détachement effectif de toute sorte d'émotions. Bien que n'éprouvant aucune culpabilité, et sans aucun sourire, Alaina ressentait tout de même une grande bouffée d'air lorsqu'elle observait quelqu'un montrer ses sentiments. C'était comme si, cloitrée dans son espace personnel, silencieux, minuscule et sombre, elle se levait pour ouvrir la fenêtre, laissant pénétrer l'oxygène et le soleil. Intérieurement, le chamboulement était conséquent. L'extérieur en était tout autre. Nao avait appris à se maîtriser.

« Enchanté, moi c'est Djibrïl, venez-donc dans la salle à manger tout est déjà près. »

Elle acquiesce. Naturellement, elle ne peut pas refuser. Elle a mangé avant de venir. C'est un réflexe qu'elle a gagnée depuis longtemps. On ne sait jamais ce qu'il peut arriver sur le chemin. Mieux vaut avoir le ventre plein et être en capacité de pouvoir se défendre que de rester démuni face à une menace. Elle ne soupira point, ne parla point de sa faim déjà comblée. Elle accepta. Et naturellement, le dénommé Djibrïl lui amena des plats qu'elle se contenta d'observer au fur et à mesure de leur venue. C'était beau mais Nao n'avait encore et toujours pas faim. Mais comme toujours elle mangerai tout ce qu'on lui apporterai.

« Ma mère est partie, car elle avait un truc à faire à la dernière minute, ne vous en faites pas elle revient tout de suite ! »

De nouveau, Nao acquiesce. Elle n'est pas bien bavarde, elle préfère écouter et retenir le maximum. Désormais, elle pourrait reconnaître la voix de Djibrïl entre mille. C'était une habitude qu'elle avait. Tout observer, tout retenir. Elle n'avait pas la chance d'avoir une mémoire photographique, mais elle se débrouillait bien avec son entraînement régulier. La dame ne savait plus la raison de sa venue. Nadia voulait simplement discuter. Mais Nao n'avait rien à dire de son côté. Alors elle écouterai. Mais d'abord, elle devait rester concentrée sur le jeune homme.

« Grâce à Nadia, je connais un peu vos coutumes chinoise et je sais que chez-vous l'invité est roi, alors à table. »

Suite à ça, il lui souhaita un bon appétit. Elle commença aussitôt manger. Les coutumes chinoises, elle les connaissait bien. À présent cependant, les coutumes occidentales venaient faire place au-dessus de celle de son origine. Elle ne mangeait pratiquement plus avec des baguettes, seulement aux occasions particulières. C'était devenu une vraie femme occidentalisée. Il fallait avouer que sur le point culinaire, les occidentaux étaient vraiment bons. Combien de repas avait-elle goûtée depuis sa venue? Le choix avait toujours été très large. Nao, curieuse, osa demander ceci :

-Tu es venue voir ta mère pour une raison particulière? Je peux t'être d'une quelconque aide?

Il fallait dire qu'Alaina, malgré son air détaché, était une personne très gentille.

Sujet: Re: Toi qui connaît le monde. Mar 31 Jan 2012 - 19:49

Je réfléchis, l'invité semble étrangement silencieuse, peut-être que je parle un peu trop. Enfin bon, silencieuse, elle est, mais, gourmande, elle n'est pas et maître Yoda vous le confirmera. Bref, je regarde trop Star Wars... Néanmoins, Alaina est plutôt charmante, je vais lui donner en dessert une glace à la menthe, ça lui fera sûrement sourire. Bon, j'ai compris ! J'arrête avec mes blagues pas marrante. Je me demande comment Nadia va si prendre pour me faire entrer chez les Cross, est-ce que je vais vraiment y aller en Taxi ? Bon d'accord, j'arrête cette fois ! Si c'est vrai, j'arrête. Si ça peut vous réconforter, j'entends Kara rire à mes blagues à l'intérieur de moi, faite comme moi, détendez-vous un peu. Alaina n'a pas l'air affamée et même si elle essaye de le cacher, je sais que son estomac doit déjà être plein d'autre chose. J'ai déjà arrêté d'insister sur le repas, enfin, ce que je veux dire c'est que si elle veut servir elle fera ou pas, moi, je crève la dalle donc je mange.

« Tu es venue voir ta mère pour une raison particulière? Je peux t'être d'une quelconque aide? »

Euh... Ce n'est pas que je n'ai pas confiance, mais ma maman m'a toujours dit de ne pas parler aux étrangers... Bon, je ne fais que parler avec elle depuis le début, j'avoue... Mais, car il y a un « mais », je ne sais pas si Alaina est magique ou, pas et donc je ne sais pas si je dois lui parler de mes petites histoires de magiciens. Enfin, quoi, ma mère m'a cachée jusqu'à ce que je rencontre Ethan, qu'il existait d'autres êtres magiques, alors vous la boucler merci ! Et puis moi, je suis quoi moi ? Hein ? Je suis un genre de Ranma ½ en vrai ? Je viens d'apprendre que Kara est en réalité moi et que moi je suis en réalité Kara, bon dieu, je suis une fille... C'est horrible une fille, parce que quand, je vois ma belle-maman, je dois dire qu'elle me donne une mauvaise image des femmes en général. Oh, cela explique pourquoi Kara me ressemble, dite, vous croyez que les hommes me regardent quand Kara prend ma place ? Je frissonne à cette idée absurde et dégueulasse... Bref, revenons à la question.

« Je suis juste là parce que ma mère me manquait ».

Bon, je me demande quand est-ce qu'Ethan va-t-il m'apprendre à ressentir la magie chez les gens ? Puisque là, ce n'est pas que je m'ennuie mais... Mais, il y a un « mais » et c'est tout.

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La dame observa attentivement les traits du jeune homme. Il était jeune, vraiment jeune. Cette innocence et ce visage pourtant durci par un passé douloureux. Elle ne souhaitait pas que le jeune homme ne devienne un homme trop vite. Elle fixa encore un instant le visage de Djibrïl. Sa curiosité était piquée à vif. Elle voulait connaître la réponse. Trop de choses se bousculaient sur la face de l’adolescent. Consciente de la gêne inappropriée de Djibrïl, Nao baissa les yeux, devinant que fixer quelqu’un n’était pas très gentil ni poli. Les odeurs qui émanaient de l’assiette donna envie à Alaina d’observer plus méticuleusement son contenu. À vrai dire, elle se donnait une occupation afin de détourner son regard de celui de Djibrïl. Elle prit ses baguettes dans ses longs doigts fins et entama une longue bouchée. Le silence devenait instable. Bientôt, il allait falloir que Nao coupe cette instabilité. La gêne d’autrui ne lui dérangeait pas, mais le silence l’insupportait de plus en plus. Bien évidemment, elle savait garder son calme en toute circonstance, mais la torture interne ne l’intéressait pas plus que ça. C’est pourquoi elle ouvrit la bouche, rapidement coupée par Djibrïl.

-Je suis juste là parce que ma mère me manquait.

Alaina manqua de casser ses baguettes. Les menteurs, elle en avait affaire à vingt fois par jour. Elle-même devait parfois mentir pour protéger ses collègues. Alors elle connaissait bien ça. Elle ne devait rien montrer. Et c’était le cas. Mais sa réelle curiosité commençait à faire surface. Elle reposa ses yeux sur ceux du jeune homme et l’observa attentivement. C’était aussi son boulot d’observer les gens et de vérifier dans leur yeux et leur mimique s’il y avait une pointe de nervosité. Car même les menteurs les plus aguerris craignent qu’on ne les démasque. Mais ce jeune homme, lui, n’a visiblement pas tant l’habitude de mentir, et ses expressions faciales trahissent son incompétence. Mais bordel en coquille de noix, Alaina ne se laissera pas faire. Tandis que le jeune homme engloutit ce déjeuner, Alaina pose lentement ses baguettes sur le côté de l’assiette, puis se lève. De toute évidence, elle comprenait l’hésitation de Djibrïl. Connaissant Nadia ne serait-ce qu’une infime partie, Nao saisit aussitôt que l’adolescent pourrait posséder des pouvoirs. Des dons aussi. Mais ce n’est qu’une simple supposition, qu’Alaina serait à même d’écarter si la situation tournait à son désavantage et qu’elle doive protéger le Secret. Elle scruta intensément les prunelles de l’adolescent. La curiosité était la seule chose qu’Alaina ne parvenait pas à écarter de son attitude de marbre. C’était quelque chose d’intarissable, d’indéfinissable, d’indéfiniment profond.

Afin de ne pas trop surprendre Djibrïl, elle entreprit de choisir une voix qu’elle voulait tranquille et posée. Ce qu’elle était après tout. Mais comme dit précédemment, elle avait beaucoup de mal à cacher sa curiosité. Elle posa doucement ses mains sur la table et commença :

-Ta mise en scène est des plus déplorables. Je t’informe que je travaille dans la police. Si tu consens à me faire confiance, je t’assure que j’ôterai toute hésitation de ta part à me parler de ce que tu caches.

Les mots étaient durs, mais le ton très tranquille, ce qui donnait au final un choix au jeune homme, malgré les nombreuses obligations marquées par l’emploi de ses mots. Alaina comprenait vaguement. Mais elle n’avait pas conscience que le sujet puisse porter sur autre chose que de la magie. Pour elle, il l’était forcément. Il n’y avait aucun doute. Plonger dans l’intimité des autres n’était pas son fort, mais dès que « magie » résonnait à ses oreilles, elle se sentait toujours d’une quelconque utilité. À vouloir trop aider, la dame se mettait parfois dans des situations assez délicates. Mais que voulez-vous, tacticienne était son deuxième prénom, après tout.

Sujet: Re: Toi qui connaît le monde. Sam 17 Mar 2012 - 15:00

« Ta mise en scène est des plus déplorables. Je t’informe que je travaille dans la police. Si tu consens à me faire confiance, je t’assure que j’ôterai toute hésitation de ta part à me parler de ce que tu caches. »

Même si ce que je cache dépasse la compréhension humaine, je ne sais pas si cette femme est une magicienne ou une simple femme ordinaire et elle me dit maintenant, faire partie de la police... Comment elle veut que je lui dise, que je compte aller me vendre à des sorciers noirs pour sauver une amie ? Je dépose mes baguettes sur la table et je vais prendre mon Katana posé contre le mur. Je ne me sépare jamais de ce Katana, surtout depuis que j'avais failli l'oublier dans ce centre loisir. Mon Katana d'après ma belle-mère est un Katana très rare, pouvons purifier les mauvais esprits, mon Katana est un Shirasaya de couleur noire sans garde laquée que voici...

Je mets mon Shirasaya sur mes genoux et ferme les yeux après mettre rassis à table, ma mère me dit qu'avec une grande concentration, on peut arriver à sentir l'esprit de son Katana. Je suis capable de ressentir l'aura ou si vous préférez le « Chi », l'énergie de la vie qui coule en chaque être vivant (=homme, animal, arbre... etc.), pourtant, je suis encore incapable de ressentir la magie comme le fait Ethan. Comment arriverai-je à différencier un homme ordinaire d'un magiciens ? Je peux voir le bon et le mauvais, le Ying et le Yang, pour moi toute personne est normal à mes yeux et en apparence, mais seulement je peux voir leur plus profonde noirceur...

« Alaina Ling, n'est pas... ? » Dis-je d'une voix basse inaudible.

« Parmi les milliers de flocon qui tombe sur le sol de braise, un seul flocon seulement garde son éclat... Alaina Ling, quel flocon êtes vous ? Celle qui fond avant même d'avoir touché le sol ou celle qui garde sa pure forme de cristal ? »

Lui ai-je dis avec un sérieux déconcertant, j'espère qu'elle a compris le sens cacher de cette phrase dans le cas contraire, je ne pourrai pas lui accorder ma confiance. Changeant de sujet... Aujourd'hui, de plus en plus d'esprits me colle, le problème c'est que je ne sais pas encore comment utiliser le pouvoir de mon Katana. Je voudrais leur venir en aide, eux qui pour certain ne savent même pas qu'ils sont morts, c'est triste. J'ai choisi de devenir exorciste, pour protéger les innocents, mais avant tout, trouver quelque chose concernant ma famille, mes parents biologiques et comprendre ce qui s'est produit il y a 12 ans. Bref, j'ai un long chemin à parcourir avant cela.

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Nao, son expression indéchiffrable ayant repris le contrôle de son visage, fixa intensément le jeune homme. Son visage s'était subitement calmé, n'étais plus en proie à cette hésitation auquel Alaina faisait souvent face. Ce jeune homme était probablement plus mûr qu'elle ne l'avait songé. Probablement plus sage aussi. Mais dans son esprit, Alaina ne donnait qu'un faible point à cet avantage. Après tout, la maturité venait en grandissant, et d'eux deux, c'était Alaina la plus âgée. Alors le jeune pourrait bien monter sur ses grands chevaux. Nao n'y attirerai aucune attention. Cependant, le court de ses pensées prit rapidement fin, car le son des couverts se posant sur l'assiette lui fit reprendre conscience du temps qui passait. Toujours fixée sur le regard de Djibrïl, la chinoise suivit tous les faits et gestes de l'adolescent. Elle enregistrait sa démarche, ses manies, comme on lui avait toujours dit de faire. À présent, elle n'était rien d'autre qu'une sorte de machine dont l'esprit humain refaisait de temps en temps surface.

L'adolescent revint bientôt sabre en main. De toute évidence, c'était un magnifique sabre. Il ne fallu à Alaina qu'une trentaine de secondes pour affiner son regard sur les multiples décorations qui ornementaient le sabre. Elle était à présent à même de pouvoir dessiner son identique. Le seul problème, c'est qu'elle n'était pas très douée en dessin. Consciente du peu d'intérêt à pouvoir reproduire ce sabre, Alaina jeta bien vite l'idée au fin fond de son être. Tout ce qui était inutile n'était pas sa préoccupation. Elle quitta alors le sabre des yeux pour observer la posture de l'adolescent. Rassit, il avait fermé les yeux. Alaina soupçonna alors une magouille étrange de sa part. Elle se trompait peu, et préféra pour une fois cela à la réalité. Elle ne pensait pas à une attaque de sa part. Non, il était bien trop concentré pour s'armer maintenant. Et Alaina n'était pas non plus lente à la détente. Son regard dériva l'espace d'un instant sur la maison. Elle ne voulait pas paraître non plus curieuse à rester prostrée sur l'attitude d'une personne. Il était vrai qu'à part Djibrïl et elle, il n'y avait aucun mouvement. L'horloge elle-même semblait être suspendue dans l'air. Elle reconnut cette sensation et se tourna doucement vers l'adolescent.

Ses yeux teints d'inhumanité semblèrent légèrement s'adoucir. Cet enfant dégageait de la magie. Elle en était certaine. Savait-il seulement que sa concentration se portait sur sa magie ? Il en émanait beaucoup de lui. De toute évidence, il devait s'en servir souvent. Il n'était donc pas un novice en la matière. C'est alors qu'Alaina manqua de s'étouffer avec son eau, face à la phrase prononcée par l'adolescent. Ah l'adolescence, l'époque où l'on se croit plus grand que le monde et parfois plus petit qu'une fourmi.

« Alaina Ling, n'est pas... ? »

Elle garda ses yeux rivés sur ceux clos de Djibrïl. Qu'avait-il à l'appeler par son nom entier ? Était-il en proie à quelques fantômes que la dame serait à même de pouvoir exorciser ? Elle sonda son propre esprit afin de déceler un fantôme mais rien ne se présentait. Cette inutile mascarade semblait l'ennuyer au plus haut point. Qui était-il pour marquer un tel éloignement entre leur deux personnes ? À sa connaissance, il n'était ni ambassadeur ni ministre. Cette douceur qui avait fait surface était redescendue au 21e sous-sol. Elle devait respect à ses supérieurs. À travers cette simple énonciation, Alaina avait l'impression d'être face à un vieux sage. Or, d'après son esprit, ses yeux mentaient. Et Alaina ne croyait que ce qu'elle voyait.

« Parmi les milliers de flocon qui tombe sur le sol de braise, un seul flocon seulement garde son éclat... Alaina Ling, quel flocon êtes vous ? Celle qui fond avant même d'avoir touché le sol ou celle qui garde sa pure forme de cristal ? »

Un soupir diffus s'échappa des lèvres. C'était un léger sifflement pratiquement inaudible. Honnêtement, elle ne pensait même pas qu'il ai pu effleurer les oreilles du jeune garçon. Et c'était une bonne chose. La question n'avait aucun intérêt, et Nao s'en serait probablement écartée sans réponse si curiosité derrière roche n'avait pointée le bout de son nez. À présent, elle faisait face à un véritable problème. Elle prenait la question dans tous les sens sans parvenir à la maîtriser. Sa patience n'était pas son défaut. Il n'était pour autant pas sa première qualité. Elle jaugea l'attitude de Djibrïl. Il avait besoin d'une réponse. Elle n'avait aucune volonté pour y répondre. Le sol de braise pourrait bien être tout et n'importe quoi. La volonté, par exemple. En ce qui concerne le fait d'aller jusqu'au bout de quelque chose, Alaina le faisait. Mais il y avait un terme que Nao n'appréciait pas. Le mot cristal. Personne ne devait être parfait comme un cristal. Personne n'avait cette puissance pour se pavaner tel un cristal sans se rendre compte de sa faible valeur. Le cristal est immaculé. L'orgueil n'a pas sa place. Alaina daigna baisser les yeux avant de les relever quelques instants plus tard.

-On ne peut pas prétendre imiter le cristal. Tout comme abandonner à mi-chemin. De nombreuses personnes se sont brûlées les ailes. Il faut savoir quand continuer et quand abandonner. Voilà tout.

La réponse plaisait à Alaina. Elle avait réussie à synthétiser tout ce que prononçait son âme. Elle sourit doucement, sans en faire trop. Elle n'exagérait rien. Elle voulait connaître les motivations du jeune homme. Alors, tranquillement, elle renvoya la balle dans l'autre camp.

-Et toi, jeune poète, de quel côté te crois-tu maître ?

Elle posa son coude sur la table pour un faire repose-tête avec sa main. Ses yeux se plissèrent légèrement. Elle attendait cette réponse avec une légère animation.

« On ne peut pas prétendre imiter le cristal. Tout comme abandonner à mi-chemin. De nombreuses personnes se sont brûlées les ailes. Il faut savoir quand continuer et quand abandonner. Voilà tout. »

Quelle réponse admirable, m'a mère doit vraiment bien l'aime cette personne et sa réponse me prouve qu'elle est digne de confiance. Bien sûr ce n'était pas la réponse exacte, mais cela ira pour le moment. Néanmoins, je dois garder une certaine précaution, je ne sais toujours pas si elle est magique ou non. Mon Katana posé entre mes genoux, je la regarde alors avec les yeux grand ouverts, elle me donne l'impression de me sonder avec ses yeux sombres. Mon regard reste calme, moi aussi je la sonde, je regarde ses manies et ses défauts, du moins j'essaye. Je vais peut-être continuer à lui poser des questions et peut-être me révélera peut-être indirectement qui elle est. Je pourrai lui demander directement si elle est magique au risque de passer pour un fou, mais voilà, je n'ai pas envie de prendre le risque de passer pour un fou et puis cela est plus amusant de poser de question qui font mal à la tête.

« Et toi, jeune poète, de quel côté te crois-tu maître ? »

Celle-ci retourne ma propre question contre moi, à quoi cela sert ? Je connais la réponse. Peut-être qu'elle veut savoir ce qu'est dans ma tête et comment je vois les choses de mes yeux océans et émeraudes. Très bien Alaina Ling, retiens donc bien cette réponse et peut-être me comprendras-tu un peu mieux.

« La réponse exacte à cette question était... Je suis comme tous les autres, un flocon qui fond avant même d'avoir atteint le sol de braise, car sur cette Terre rien n'est éternelle. Le seul flocon parmi les autres, qui gardait sa pure forme de cristal bien qu'il eût atteint le sol de braise, était ce qui désignait le plus Dieu. Si votre réponse aurait été, que vous étiez cette unique flocon qui garde sa forme de cristal... Cela, voulait dire tout bonnement que vous vous prenez pour un être supérieur... »

Comme ces sorciers noirs...

« Vous êtes digne de confiance mademoiselle, Ling... »

Lui dis-je avec un sourire d'enfant et lui invitant à s'asseoir à nouveau, bien sûr je garde en tête l'idée de découvrir si elle est magique ou pas. Si elle me le dit sans que, j'ai à me casser la tête c'est encore plus cool... Ou sinon, je pourrai me servir de Kara, d'après ce que je sais d'elle, elle est capable de ressentir la noirceur, la haine, mais aussi le Spirit ou, si vous préférer l'âme des gens. Mais bon, je dis ça, je ne sais même pas comment parler avec Kara, la plupart du temps, je me retrouve en face d'elle sans vraiment le vouloir.

« Que voulez-vous savoir de moi ? »

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My soul burns, my spirit sinks, my body cries in the darkness...

Djibrïl paraissait plus mature à présent. Mais il y avait dans sa manière de s'exprimer une certaine attitude hautaine. Pas que cela dérangeait Alaina. Bien au contraire, elle avait tendance à lâcher encore plus la bride à ce genre de personnes. Les laisser divaguer dans leur monde jusqu'à ce qu'il se décident d'eux-mêmes à retourner sur Terre. Et s'ils ne le voulaient pas, alors Alaina s'en allait. Mais il avait dit quelque chose qui intéressait Nao. Elle ne savait rien de ce qu'il souhaitait un jour entreprendre. Mais la curiosité rongeait Alaina jusqu'aux os. Elle devait savoir. Elle voulait savoir. Et sa patience finissait toujours par amener les informations. Peu importe comment.

Suite à l'étrange devinette de l'adolescent, Alaina se perdit un peu. Elle ne comprenait pas où il voulait en venir. Cherchait-il à la tester ? Ou bien, étais-ce simplement pour s'amuser ? De toutes ces questions, Alaina n'avait aucune réponse. Elle était mauvais public à cause de son manque d'expression, mais était probablement la première à répondre à ce genre de comédie. Elle demanda alors en retour la véritable réponse qu'il voulait qu'elle donne. Il mordit au jeu et s'exprima alors.

« La réponse exacte à cette question était... Je suis comme tous les autres, un flocon qui fond avant même d'avoir atteint le sol de braise, car sur cette Terre rien n'est éternelle. Le seul flocon parmi les autres, qui gardait sa pure forme de cristal bien qu'il eût atteint le sol de braise, était ce qui désignait le plus Dieu. Si votre réponse aurait été, que vous étiez cette unique flocon qui garde sa forme de cristal... Cela, voulait dire tout bonnement que vous vous prenez pour un être supérieur... »

Ce n'était pas faux. Mais malgré cette réponse, celle d'Alaina tenait encore debout. Il y avait donc plusieurs réponses. Il n'y avait pas de réponse exacte. En cela, Djibrïl se trompait. Il y a différentes façons d'interpréter une phrase, tout comme il y a différentes façon de trouver une sortie. Cela dépend des caractères de chacun. Alors non, il n'y a pas de réponse exacte à ce genre de devinette. Alaina n'en tint cependant pas compte et s'apprêta alors à poursuivre sur un autre registre. Elle avait presque totalement oublié le but premier de cette devinette. Mais Djibrïl la rappela alors à l'ordre.

« Vous êtes digne de confiance mademoiselle, Ling... »

C'était évident. Elle ne bossait pas pour la police magique pour rien. Il fallait être digne de confiance, digne de garder des secrets pour rester dans cette police. Digne d'extraire des informations aussi. Beaucoup de dignité. Mais Nao n'en prenait pas pour autant la grosse tête. Elle vivait comme on lui ordonnait de vivre sans se soucier du reste. Ce fut cependant grâce à cette phrase que le soucis principal, la curiosité de Nao, refit surface. Elle n'eut cependant pas besoin d'en parler.

« Que voulez-vous savoir de moi ? »

Puisqu'il le demandait si gentiment, Alaina n'avait plus besoin de passer par quatre chemins. Elle sortit cash, dans une attitude totalement dénuée d'émotions :

-Ce qui te motive à venir voir ta mère. La vraie raison.

Alaina faisait de son mieux pour ne rien laisser paraître, mais son fort intérieur lui hurlait d'en arriver rapidement à la conclusion. Elle ne devait pas être agacée. L'agacement était peut-être vraiment son fort, mais elle devait faire un petit effort. Au moins pour cette fois-ci. Il était inutile de sortir des phrases et des phrases pour définir ce qu'elle pensait. Et puis, lorsqu'elle parlait à cœur ouvert comme ceci, elle se fichait bien de choquer les gens, d'entrer dans leur intimité. Tout ce qu'elle voulait obtenir, c'était des informations. Et rien de plus.