Je suis de retour à Londres. J'y étais il y a un mois et voilà que j'y remet les pieds. Je ne pensais pas que je pourrais y retourner aussi rapidement. Mais l'occasion s'y est présenté. Une drôle d'occasion d'ailleurs : rencontrer le père de Maël. Maman voulait lui transmettre un message, mais hors de question qu'il vienne ou de l'envoyer par sms ou je ne sais quoi, apparemment il lui paraissait indispensable que j'aille lui porter. Autant dire que je n'en avais pas vraiment envie. Je me suis donc déplacé à Londres. Il était en plein tournage. Voilà comment j'ai appris que Nath Ygre, en réalité Nathaniel Grey, le cousin de mon père, était également l'amant de ma mère et le père de mon demi frère. Ca m'a fait un choc. Nous avons passez la journée ensemble. Il m'a appris plein de truc sur papa, sur maman, les Grey et les Cross. J'ai trouvé que Nathaniel était un type sympa, mais c'est vraiment un boulet. Et il non seulement c'est un boulet, mais il est maladroit en plus. Je comprend que maman l'aime bien : elle peut être le chef dans leur couple sans problème ! Il m'a emmené manger dans un petit restaurant sympas, mais il avait oublié son portefeuille sur le lieu du tournage. J'ai du payer. Bon ça n'a rien d'alarmant vu que maman m'avait donné un paquet d'argent pour ce voyage.

On a passé une bonne journée, et on s'est quitté avant-hier. Depuis je profite de Londres un peu. Et là, j'ai très envie de sortir ce soir. Et pas de sortir avec n'importe qui. Parce qu'étant à Londres, j'aimerais vraiment passer voir John. Mais je ne peux pas me ramener au quartier général d'Orpheo, les mains dans les poches, histoire de lui dire bonjour. Impossible. John, je l'ai rencontré il y a un mois. Je n'ai pas compris pourquoi, mais on s'est tout de suite très bien entendu. En une petite heure, je lui ai fait confiance. John, c'est un type génial. On s'est envoyé des SMS pour se donner des informations, et pas seulement sur la faveur que je lui avais demandé. On s'est appelé un peu aussi. Et pas que moi ! Je veux dire que je n'étais pas la seule à commencer les conversations. Du coup, je peux affirmer que nous sommes si ce n'est vraiment amis, au moins en très bon termes. J'aime vraiment John, car en plus d'être beau et sexy, il est drôle, intelligent et gentil. On peut parler de tout et de rien, et je ne m'ennuie pas.

Donc comme j'ai envie de le voir, que je peux pas passer à son bureau, et que j'ai un paquet de fric avec moi, il ne me reste qu'une solution. Je lui envoie un sms : " Je suis à Londres, ça te dit un resto ce soir avec moi ? T'inquiètes je paye ! En fait t'as pas le choix, RDV 20h au Criterion, à Picadilly." Je souris. Il a plus le choix maintenant. Je sors de la chambre d'hôtel que j'ai loué. Nathaniel m'avait proposé de dormir dans son appartement londonien, mais j'ai préféré refuser. Je vais me balader. Il me reste quelques heures avant le rendez vous. Je reçois un SMS de confirmation et j'ai le sourire aux lèvres. J'espère qu'il a regardé le site du restaurant. C'est un restaurant français assez classe. J'avais envie de manger comme à la maison. Et puis classe ne veut pas forcément dire hautain et bourgeois, soit insupportable. Je parcours les magasins et me trouve ce que je voulais : une belle robe. Quoi ? C'est peut être pas un rendez vous galant mais quand même ! Je prend plaisir à m'habiller. J'espère que John le sera, pour la blague. De toutes façons il pourrait porter des haillons qu'il serait sexy quand même.

Hop, retour à l'hôtel, et je commence à me préparer. Après un saut assez long à la douche : j'aime prendre mon temps quand je l'ai. Je m'habille en me disant que je vais revoir John, que je vais passer une bonne soirée et que je vais rigoler. J'attrape un collier après avoir enfiler la robe et me maquille.(héhé). Je me mets doucement en route, une veste sur le dos, vers le restaurant. Lorsque j'arrive vers 19h45, je vais au bar et commande un verre. J'y attendrais John. J'ai réservé la table. Je commande un cocktail léger en alcool. On aura tout le temps de boire plus tard si on le désire. Je le sirote doucement et j'attend. Un mois a passé. J'ai l'impression que beaucoup plus a passé quand je pense à toutes les discution qu'on a pu avoir...

J'attends. Je vois des visages défiler doucement. Chacun me parait sans intérêt, commun, banal. Je n'accroche sur aucun. Mon coeur bat à cent à l'heure. Je vais revoir John, et je ne pense qu'à ça. Je sors mon portable, histoire de surfer sur le net, trouver quelques trucs drôles à lire, juste pour attendre. J'ai quinze minutes d'avances, c'est trop. Je m'applique à boire ce cocktail avec la lenteur appropriée à mon attente. J'ai le sourire aux lèvres, le coeur au bord des lèvres. Je rigole en lisant quelques petites histoires, et puis finalement je range mon portable. Je préfère penser à John, l'imaginer. Je me demande ce qu'il a fait de son après midi. Il bosse, donc sûrement était-il au bureau. Ou alors sur le terrain. Ca m'étonnerait qu'il soit sur le terrain, parce qu'en général, le terrain, c'est rarement Londres, et il n'aurait pas eu le temps de rentrer pour aller au restaurant le soir. Et il n'en aurait pas eu la force, le terrain, ça doit être crevant. Je passe une main amusée dans ma coiffure et fini mon verre. C'est en voyant ce genre de verre qu'on peut se dire que l'alcool n'est pas important. J'ai pris un Manzana Bublle. Autrement dit : 4 cl de liqueur de pommes (manzana, manzanita) 1 complément de limonade 1 tombée de jus de citrons. Autrement dit, pas beaucoup d'alcool. Surtout que j'ai demandé un grand limonade citron. Ce qui veut dire qu'ils rajoutent de la limonade et du jus de citron. J'allais en commander un deuxième quand...

-" On est seule ?
- Accompagnée !"

Le mec se renfrogne. Il est mignon, et sûrement pété de tunes, mais sur sa tronche c'est écrit en grosse lettre : je suis un macho hautain qui cherche un coup d'un soir, ou alors une potiche pour me suivre en rigolant niaisement histoire de plaire à mes parents et que je me tape d'autres femmes derrière son dos. C'est un blondinet au sourire colgate total, charmeur et décidément insupportable. Il est habillé d'un smoking droit et très classe qui lui colle à merveille, hurlant à qui veut l'entendre : le mec qui me porte est super riche et classe ! Du genre je m'affiche pas du tout, merci au revoir. Il n'a pas l'air dénué d'intelligence pourtant, mais ce type m'écœure assez. Le pire, c'est qu'il s'installe à la table. Et surtout, il ne me regarde absolument pas dans les yeux. Il m'énerve déjà. Je sens bien le gros lourd, le dragueur de première qui collectionne les blondasses refaite et qui profite de l'argent de pôpa et môman. Il me fait un de ces sourires aussi faux que ses intentions.

-" En retard, le vilain ! Tu ferais mieux de le larguer ! Viens passer la soirée avec moi, je te promet que tu t'éclateras vingt milles fois mieux qu'avec ton looser !"

Ma main vole jusqu'à sa figure. Sa joue rougit. Il a l'air furieux de s'être fait humilié ainsi. Tout le monde le regarde avec un sourire narquois sur les lèvre. Il vient de se prendre une tarte le fils à papa, oulala !!! Je réplique avec un sourire ironique :

-" Je crois que je ne suis pas assez bien pour toi..."

Je suis sûre d'avoir entendu au moins deux éclats de rire prêt du bar. Je ne me tourne pas pour vérifier, mais vu la teinte cramoisis que prend son visage, monsieur n'a pas l'air d'apprécier. Moi j'ai le sourire aux lèvres. Je ne pouvais pas rêver de meilleur divertissement. Non je ne suis pas sadique. Non ! Mais cet homme est vraiment, mais alors vraiment l'un des derniers avec qui je sortirais, et encore si j'étais payé, que ce serait la fin du monde et qu'on devait repeupler l'espèce humaine. Et encore. Il s'en va, le rouge au joue, les poings serrés. Il sort même du Criterion. Ils ne le reverront pas de sitôt sans doute. Je recommande un cocktail. Il est maintenant 20h10. Je souris en regardant l'heure. Alors en retard John ? Bah, ça arrive à tout le monde. J'attends encore un peu.

- Je suis profondément désolé.

Il est là ! Mon coeur fait un bond énorme dans ma poitrine. Je me lève et lui saute littéralement dans les bras. Enfin, non. Presque. Je me lève, et je passe mes bras autour de son corps et l'étrange. Je souris, je rigole.

-" John ! Ca c'est pour être en retard ! Ou plutôt pour le gros lourd qui est venu m'embêter parce que t'étais pas là."

Je l'invite à s'asseoir et demande au serveur de venir, histoire qu'il prenne la commande de son apéro. On mangera après. Et puis je refuse de laisser mon cocktail ici tout seul, le pauvre ! Non parce que après y'a un gros lourd qui lui fera de la main et comme il ne pourra pas résister il se laissera boire et cette pensée idiote me fait rire.

-" Tu n'es donc pas fâchée ?"

Je le regarde avec des yeux ronds. Moi ? Fâchée? Pour 15 minutes de retard ? Il croit sérieusement qu'une femme qui a donné rendez vous à un homme qui arrive en retard n'est pas un tantinet contrariée ? Bon, oui j'ai été contrariée. J'aurais préférée qu'il soit à l'heure mais ce n'est pas 15 minutes qui vont me tuer sur place. Bon il fallait avouer tout de même que le voir arriver avait aussi largement compensé ces quelques minutes de retard. Je déteste être en retard personnellement. J'ai toujours l'impression qu'il va arriver quelque chose d'affreux si je suis en retard. Mais je comprend celui des autres. C'est vrai, j'aurais pu partir, l'air déçue, pleurant peut être quelques larmes (ou pas) et l'incendier par téléphone après avoir longtemps refuser ses appels. Mais cela ne valait certainement pas la joie de le voir vraiment alors j'ai attendu.

-" Un petit peu. Mais je suis tellement contente de te voir !"

Je souris et il commanda un Gin fizz. Personnellement je n'aime pas trop le Gin, même dilué. Déjà, pas dilué c'est le genre de truc qui t'arrache la tête. On dirait du désinfectant. Gare aux aphtes ! Le genre de truc que je bois avec un gros sourire forcé. Je n'ai jamais été très alcool fort. Je préfère ce qui est subtil, au goût sucré. Les liqueurs douces, les vins blancs, cidre, champagne, et autre. Des trucs de femmes peut être. J'aime bien aussi le porto, le whisky, un peu de rhum, la bière, mais seulement avec quelque chose d'autre. Je dois dire que je n'étais pas une grande connaisseuse d'alcool avant d'atterrir chez ma mère. A Little Angleton, Sophia Bush refusait de nous servir plus qu'une bière ou deux, bien qu'en Écosse, nous étions majeur depuis nos 16 ans. Chez ma mère, ils ne sont jamais bourrés, et ne boivent de l'alcool que pour son côté chic et classe. Je veux dire par là que si je me retrouvais bourré, en plus de l'immense gueule de bois que j'aurais, ma mère passerait juste après pour me punir. On ne traîne pas comme des chiens dans les bars nous ! Quelle connerie oui !

-" Au fait, pourquoi est-ce que tu es à Londres ?"

Oh ! Histoire compliquée. Je suis aller voir Nathaniel. Il doit le connaître. Je sais que le siège de Nathaniel est Londres. Son siège ? Celui où il reçoit ses missions. Il s'est enregistré à Londres. Il aurait pu le faire en Irlande, ou en Écosse, en France, que sais-je moi. C'est un exorciste londonien. Je ne sais pas si je dois lui dire... Maman m'assassinerait et lui avec si elle savait qu'on était ami, et surtout qu'on se voyait, dans un restaurant chic, dans cette tenue... Bon et puis mince ! John est mon ami, alors je lui dis ce que je veux, j'en assumerais les conséquences sans problèmes après.

-" J'aurais préféré que ce soit seulement pour te voir. Mais ma mère avait besoin que je remette une lettre à son amant... Tu es capable de gardé un secret ? Je sais que oui ! Il s'agit de Nathaniel Grey."

Révélation du soir bonsoir ! A croire quand même que ma mère les collectionne, les Grey. Je souris. Ca me fait penser à mon père. Je l'ai vu en photo. Il était beau. Et il ressemblait beaucoup à Nathaniel par certains aspects. Il me tenait dans ses bras, alors que je n'avais que quelque mois, l'air le plus heureux du monde. C'était la seule photo que Nathaniel avait de lui et moi. Il m'en a montré d'autres. Je l'ai vu enfant, adolescent, jeune adulte. Et à chaque fois il avait l'air heureux. J'ai eu l'impression qu'Arthur Grey et ce genre d'homme qui fait toujours les bons choix pour son bonheur, quoiqu'en pense les autres.

-" Mais je ne pouvais pas ne pas passer te voir. Je m'étais dis que débarquer à Orpheo serait un peu suicidaire par contre."

Je suis tellement heureuse de le voir. J'ai l'impression que mon corps pense pareil. Je me sens toute chose. Notre étreinte de toute à l'heure m'a fait un bien fou. Je ne peux m'empêcher de détailler encore et encore son visage. Je sors soudainement mon portable, le met rapidement sur photo et avant que monsieur n'ai eu le temps de réagir, je l'ai pris au moins une dizaine de fois en photo. Vive le mode rafale !

-" Pour la photo du contact !"

Je rigole devant son air d'ahuri. Il est tellement sexy, j'en mangerais bien au dessert. HUM bon. Finissons l'apéro et allons manger au lieu de raconter des conneries.

- T'aurais pas dû faire ça. Si ta mère tombe dessus, elle pourra m'identifier facilement, ne pas avoir de visage est plus recommandé.

Je roule des yeux. Ce type est abruti ou quoi ? Non je plaisante, je ne me moque pas de John. Je ne suis pas méchante avec lui. Je ne viens pas du tout de le traiter d'abruti. Bon juste un peu. Mais je jure que je le pensais pas vraiment. Après tout il ne peut pas tout savoir. Personne n'a la science infuse. Et puis comment peut-il se douter d'un truc pareil sans avoir minutieusement regarder mon portable. Je souris d'un air rassurant. Je ne suis pas folle. Déjà je n'aurais pas de contact avec lui si je n'avais pas sécurisé un minimum la chose. Non mais c'est vrai, s'il y avait une probabilité incertaine que ma mère le sâche, je ne le ferais pas. Pour sa sécurité, mais n'oublions pas la mienne. Je lui montre le dos du portable. J'y ai gravé quelques runes : reconnaissance, protection, blocage. Et quelques autres, histoire de les lier ensembles et faire un tout cohérent. C'est là où je me félicite d'avoir été attentive en cours de Jonathan. C'est le meilleur poseur de runes que je connaisse. Je ne suis pas à sa hauteur mais grâce à lui je me débrouille bien. Ces runes, je dois les renouveler une fois tous les deux ou trois jours. Elles sont gravés, ce qui fait que je n'ai pas besoin de les retracer, mais je dois leur remettre du carburant si on veut, de la magie. Sinon elles s'épuise et ne devienne presque que de simple dessin. Une rune n'est pas éternelle. Du coup celles là font que je suis la seule à pouvoir voir ce qu'il y a dans ce portable.

-" Ne t'inquiètes pas. Non seulement elle n'ira pas fouiller dedans, mais juste au cas où, elle ne pourra pas du tout."

Si jamais elle tente de le forcer, le téléphone s'autodétruira. Si elle vient me demander pourquoi je protège autant mon téléphone, je n'aurais qu'à lui répondre que je suis une adolescente que j'ai besoin de vie privée et nia nia nia. Bon je ne suis plus une adolescente mais une jeune femme. Mais n'oublions pas, il est facile de se faire passer pour plus con qu'on ne l'est. Je regarde le smartphone, pensive. Ca fait mal quand même de graver des runes sur un I-phone. Heureusement que c'est pas trop moche. Mais dans l'idée c'est quand même profane. J'ai fais ça avec un compas. Première fois qu'un compas me resserre dans la vie. Cette petite pensée, c'était histoire de dire que les maths, ça sert pas à grand chose dans la vie. Enfin je me vois mal devant un mec voulant me tuer lui faire : tiens ! prend toi le théorème de Pythagore dans la face ! Je suis sûre qu'il me répondrait : Par la réciproque du théorème de Thalès je t'envoie la racine de 5 dans la tête. Haha. Nous sommes passé dans la salle du restaurant au fait. Sublime. Je dois dire que je n'en attendais pas moins. Moi et mes goûts de luxe... Non que dalle, d'habitude je m'en fiche. Je regarde la carte.

-" Foie gras et parfait de foie de poulet, réduction de porto, chutney poire, crouton, s'il vous plaît.
- Carpaccio de filet de bœuf parmesan et betterave pour moi !"

Le serveur acquiesce. Il reste. Ah oui ! Il faut aussi regarder les plats. Bien Luka, va falloir faire un choix. Parce que tout à l'air bon. Je regarde une fois, deux fois, trois fois... C'est marrant parce que dans les restaurant ils demandent l'entrée, le plat, après ils s'en vont et ramènent l'entrée puis le plat, et enfin te demandent le dessert. C'est quoi le délire de commander le dessert plus tard ? Enfin bon.

-" En plat je prendrais le carré d'agneau et ses petits légumes. Enlevez la purée d'aubergines s'il vous plait."

Enfin non, pas s'il lui plait. Je paye, donc j'ai le droit de demander un truc en moins. Ca aurait été un truc en plus à la limite, je m'en fiche totalement qu'il me demande un surplus. Je souris à John. Il y a quelques autres "couples" si tenté qu'ils ne soient pas comme nous seulement amis. Dommage d'ailleurs. Je rougis à cette pensées et m'empresse de boire un verre d'eau. Le serveur prend également la deuxième commande de John et s'empresse d'aller la dicter au chef. Pendant ce temps là... Pendant ce temps là je regarde John, ça vous étonne ? Je ne l'ais pas vu depuis un mois. Je grave les moindres détails de son visage pour m'en souvenir.

HRP:

-" Un steak de 180g de filet de Hereford, pomme pont neuf, épinards, et foie gras."

Je me contente de sourire. Il aime la viande. C'est un homme me direz vous. Mais vous serez surpris parfois. Parce que certains hommes n'aiment pas la viande. Si c'est un scoop pour vous, pas étonnant parce que la grande majorité d'entre eux ne peut pas s'en passe. D'autre l'ont en horreur. Ils trouvent cela répugnant et ne peuvent même pas en avaler un tout petit peu. Les végétariens quoi. Ceux là même qui vous regardent manger de la viande avec cet air de dégoût sur le visage, mais qui pourtant ne vous jugent pas parce qu'ils ne sont pas là pour ça. Ils ont cet air parce que la vue de la viande leur provoque cette réaction, et ce n'est pas parce que vous en manger. Je trouve que les végétariens sont souvent plus gentils avec ceux qui ne le sont pas que ceux qui ne le sont pas avec les végétariens. Histoire de liberté d'esprit je pense. Bref, nous ne sommes pas là pour comparer les végétariens et les mangeurs de viandes. Je dois dire que j'adhère un peu à leur idéaux, mais j'aime trop la viande pour m'en passer pour le moment. Peut être plus tard deviendrais-je végétariennes qui sait ?

-" Une demi bouteille de votre meilleur Gamay !"

Je n'y connais rien en vin alors je ne dis rien. Je suis même absolument nulle. J'en bois très peu parce que Maman faisait quand même attention à ce que je ne déshonore pas les Cross en gisant sur le sol, complètement bourré, un cadavre de bouteille dans les mains. Bon j'ai quand même plus appris sur l'alcool au manoir qu'au Mystery. La boisson de l'orphelinat, c'était plus le thé. En tout cas, si il l'a commandé, ça doit sûrement être bon non ? Je pense. J'espère. En tout cas quand le serveur revient avec la bouteille je me laisse servir un verre sans broncher. Tandis que je goûte du bord des lèvres, je remarque un regard étrange de John. Je ne saurais pas dire ce qu'il ressent en ce moment parce qu'il m'est assez caché (je ne sais pas pourquoi, on dirait que mon empathie ne fonctionne pas avec lui) et je ne me risquerais pas à recommencer à lire dans ses pensées pour deux raisons : une, j'ai vraiment eut très mal à la tête après la première fois, deux, la plus important, John est un ami, et ça ne se fait pas de visiter intentionnellement sans une véritable bonne raison la tête d'un ami. Mais ce regard... Aucun homme ou femme ne m'a regardé comme ça du moins je ne m'en souviens pas. Et je me demande à quoi ce regard est associé.

-" Mais comment ça se fait que Nathaniel et Natasha.. ?!"

Je rigole doucement. C'est une très longue histoire. Une drôle d'histoire. Nathaniel me l'a raconté car il semble impossible que ma mère me révèle quoi que ce soit. Déjà qu'elle a eut du mal à m'envoyer lui porter un message... Nathaniel est plus ouvert qu'elle d'un certain côté. Je crois surtout qu'il ne peut rien me refuser parce qu'il n'y arrive pas. Alors quand je lui ais posé la question, c'est en rougissant qu'il a répondu. En même temps il avait raison de rougir car c'est une sacrée histoire. Je ricane un peu parce que quand même c'est un truc d'abruti.

-" La faute au monde des rêves. Ils s'y sont vu et... Et le monde des rêves a décidé de jouer avec eux en les chauffant mutuellement. Ca a finit au lit. Et finalement après maintes engueulades et : non mais ça changera pas je veux te tuer quand même... Finalement pour le moment ils filent le grand amour. Ou presque. Parce que ma mère peut être un peu dure... Surtout depuis Maël."

C'est vrai qu'elle change souvent d'humeur. Vous ne la reconnaitrez pas d'une minute sur l'autre. Soudain je me rend compte que je n'ai jamais parlé de Maël à John. Jamais au cours de nos nombreuses discutions.

-" Maël, c'est mon demi frère. Il est né en décembre dernier."

Les entrées arrivent et je commence à manger. J'aime ce que je mange, parce que franchement, le Criterion est quand même un très bon restaurant. Je souris en pensant à Maël, car c'est un nourrisson plein de vie. Il ne cesse de bouger. Maman est fatiguée, et elle doit gérer Croix alors elle le laisse souvent au soin des esclaves. Ou à moi, j'aime m'en occuper. Et je ne suis pas à l'aise du tout avec le fait qu'on utilise des esclaves. J'essaye de leur donner le moins de boulot et d'être gentille avec eux, mas je dois le faire discrètement. La dernière fois que j'ai aidé une esclave, Dorian m'a foutu une grosse gifle et un coup de pied dans le ventre. Croyez moi on s'en souviens.

Mon assiette est vite fini, mais beaucoup moins que celle de John. J'ai l'impression qu'il a engloutis ce qu'il avait. J'ai toujours pris mon temps pour manger. Il me donne envie de rire. Là il me regarde, l'air d'attendre quelque chose mais quoi ? Ce n'est pas comme s'il attendait que je finisse. J'ai l'impression que je vais rougir mais c'est hors de question ! Alors j'essaye de me contrôler. Je sais c'est sensé être incontrôlable mais en respirant bien et en se disant qu'il n'y a pas de quoi paniquer et bien on peut y arriver un peu. J'avale une petite gorgée du vin que John a commandé. Il est un peu amer mais il est bon. Je crois cependant que je n'en prendrais pas beaucoup. Je ne suis pas fan. Je préfères les trucs qui ont plus de peps ou de douceur. Mes yeux se posent sur le liquide bordeaux. Je dois dire que je trouve le vin assez classe. Un peu trop classe pour moi. J'ai presque envie de faire n'importe quoi pour casser cette impression de luxe. Ce qui est bien avec John c'est que je n'ai pas besoin de faire n'importe quoi ou encore de me dicter une conduite stricte. Je peux être moi même tout simplement. Être moi même, voilà bien longtemps que ça ne m'étais pas arriver.

Le concept d'être désigne en général ce que nous ressentons exister d'une manière ou d'une autre dans la perception, qu'elle soit sensible ou intelligible, ne pas être, c'est évidement le contraire. J'avais l'impression de ne pas exister et de donner place à une autre. C'était un peu étrange. Pour l'expliquer plus clairement (ou pas), j'avais l'impression d'être une équation différentielle qui représentais Luka, l'être humain (ou mêlé mais on s'en fou) et qui avait deux solutions : l'autre et moi. Or les solutions d'équations différentielles sont de même base mais variant d'une constante. Et cette constante me faisait sentir différente. Un peu comme si j'habitais mon corps mais que c'était une étrangère qui paraissait dehors. J'ai été cette jeune femme là, mais nous étions décalé d'une réalité. Enfin bon. Je souris alors que le serveur débarrasse nos assiettes. John est foutrement beau quand même.

-" Tu loges où en ce moment?
- Dans un tout petit hôtel pas trop loin d'ici."

J'aurais pu prendre une plus grande chambre mais je m'en serais voulu. Comme déjà dis, cet argent est sale. Et puis j'aurais été mal à l'aise. Je veux dire que je veux bien me payer une fois un restaurant tel quel le Criterion juste histoire de passer une soirée agréable bien qu'un autre restaurant aurait tout de même parfaitement bien convenu, mais je ne pourrais pas vivre éternellement dans cette impression écœurante de grandeur. Parce que le Criterion c'est quand même pas un petit restaurant de nioniotte. Déjà qu'au manoir je trouve que c'est trop. Les longs couloirs m'assomment, les dorures m'éblouissent, les tableaux me toisent, tout sue la richesse et la fierté. C'est un manoir hautain et fier de lui. Insupportable. Soudainement le téléphone sonne. C'est celui de John. Il a l'air horriblement gêné, jette un coup d'œil, et raccroche au nez de la personne avant d'éteindre l'appareil. Je le regarde surprise et gênée pour lui.

-" C'était peut être important, tu aurais pu tu sais..."

Je souris, bon incident clos. Le serveur apporte les plats. Je jette rapidement un coup d'oeil à celui de John et j'ai soudainement envie d'éclater de rire. Il va avoir de quoi manger là, c'est sûr ! 180 g ? Ils ont bien pesé ? Ce truc à l'air de faire au moins 300g ! Mon carré d'agneau fait pâle figure à côté. Il n'est pas si petit, juste ce qu'il faut pour une fois qu'il n'y en a pas pas assez. La garniture est sans aubergine, je suis contente. Je commence à goûter parce que j'ai faim. Les petits légumes sont tout petits c'est marrant. C'est vrai des légumes nains.

-" Et toi, tu habite où dans Londres ?"

Oui je sais qu'il habite à Londres parce que nous en avons parlé. Mais où ? Telle est la question.

John est beau c'est assez gênant. J'ai l'impression d'avoir encore treize ans et d'hystériser sur le dernier beau mec d'un boy's band. Non, ne me regardez pas comme ça je ne l'ai fais que rarement. Quoi ? J'avais treize ans c'est tout à fait normal ! Bon maintenant cessez immédiatement de rire ou je vais me vexer. Na ! Je disais donc que John était à tomber et que moi j'étais toute rouge. Super. Niveau pouvoir de séduction : 20 000 pour lui, -254 pour moi. Bref. En tout cas John est vraiment sexy et ça m'est ce soir impossible de l'oublier. Je veux dire tant qu'on était chacun de notre côté, sur notre portable, même en visio quand ça arrivait, c'était rien, on avait pas l'impression d'être vraiment l'un à côté de l'autre. Qu'il soit là, devant moi, oui ça me fait de l'effet, et quel effet ! C'est limite je lui sauterais pas dessus. Oui Luka se dévergonde. Je plaisante bien sûr. Mais ça bouillonne fort dans mon bas ventre. Faut vraiment que je me calme. Je le connais depuis quoi ? Un mois ? Et on se parle plus par téléphone qu'en vrai. En plus j'ai trois ans de moins que lui, il pourrait encore me traiter comme une gamine. Oui j'ai peur qu'il ne me voit pas en femme et ?

-" Et surtout que je ne voudrais pas gâcher cette soirée avec toi en parlant trop de boulot.
- T'es un amour..."

OUPS ! Non mais j'ai dis ça comme je le disais à des amis, sur un ton léger. Sauf que là je crois que je vais m'évanouir. Roooh hormones de mes vingt cinq fesses il va falloir que ça se calme tout ça. Au début du repas, ça n'avait rien d'extraordinaire, j'étais assise en face d'un ami et nous mangions bien. Maintenant je suis assise en face d'un tombeur qui pourrait faire tomber mon excès de libido de jeune femme. Non mais c'est vrai ! Ca a complètement dégénéré là ! Je soupire doucement afin qu'il ne le voit pas. Je ne pensais pas que... Je ne sais pas, avant de le voir, ça n'avait pas vraiment de sens, c'était de drôle de sentiments. Oui rigolez, moi l'empathe, je ne savais pas voir ce qui semblait pourtant évident. Et là je me dis que je suis grave dans la merde. Pourquoi ? Bah parce que je suis amoureuse de John. Oui, moi, Luka Era Grey, fille de sorcière noire et actuellement sous la protection et la direction de celle ci, est amoureuse de John Charles Smith, chef de la Police Magique. Non seulement ça coince, mais EN PLUS JE SUIS COMPLÈTEMENT SUR QU'IL N'Y AURA JAMAIS RIEN ENTRE NOUS. Bon Luka Era Grey on se calme, on respire, on fait comme si de rien n'était et on passe une bonne soirée. Je peux faire semblant. Je peux, pour qu'il reste mon ami. Pour qu'on continue à se parler. Parce que je peux l'aimer de loin. Mais quelle conne quand même !

-" Je loue un studio à Holland Road dans le quartier de Kensington et Chelsea, c'est vers le complex d'expositions Kensington Olympia. Car j'habite en fait à Port Glasgow."

Je souris et fini doucement mon plat. C'était plutôt bon. En même temps, au Criterion, si c'est pas bon, c'est de la grosse arnaque parce que le plat c'est pas un truc à deux balles cinquante ! Je regarde John finir le sien et remarque du coin de l'œil que le serveur nous a vu et s'empresse d'aller chercher les cartes des desserts. C'est marrant, il est vraiment réactif.

-" Est-ce que tu penses revenir souvent à Londres? Ça serait intéressant de plus se voir plus. Je pourrais te montrer des choses.
- Je pense que c'est possible. En tout cas ça me plairait beaucoup !"

J'ai un large sourire d'abrutie béate. Ok, je me calme. Londres est une ville très intéressante bourrée de musée et de coin sympa. Et d'hotel... *sbaaaf* Hum. Londres est une capitale qui bouge et l'on peut rapidement s'amuser. Je ne la connais pas beaucoup mais le peu que j'en ai vu me donne vraiment envie de revenir y faire un tour. Surtout qu'il n'y a pas n'importe qui à Londres. Alors non seulement je verrais du paysage, mais en plus je verrais John. Et ça, rien qu'en tant qu'amie déjà, c'est plutôt cool. Le serveur arrive et attend que nous choisissions. C'est assez stressant d'ailleurs qu'il reste là à nous regarder.

-" Le mille feuille pomme lavande s'il vous plait."

Monsieur droit comme un i du genre j'ai un balais dans le cul hoche la tête et se tourne vers John. Il est tellement ridicule avec sa figure pincée que j'ai envie de rire. Ridicule, mais rapide, il faut bien le lui reconnaître.

John ne commande qu'un café. Je pense qu'il a raison. J'ai hésité à ne pas faire la même. Les desserts proposé étaient vraiment étranges, mais j'ai eu envie de tester. Pour me faire pardonner de ces desserts bizarres qu'il n'a pas voulu goûter, je lui ferais un gâteau au chocolat. Je suis sûr qu'il aime ça. J'y mettrais ma main au feu. Et puis les gâteaux au chocolat, je sais très bien les faire. Judith m'a montré quelques trucs quand j'étais au Mystery. J'aimais bien l'aider. La cuisine, j'ai toujours trouvé que ça détendait. Sauf que je ne sais pas aller vite et m'organiser. Du coup... Bah du coup je mets trop souvent trois heures à faire un truc. Mais en général, c'est bon, alors ça en vaut la peine non ? Je rigole doucement, parce que je suis heureuse, parce que le serveur me faire rire, parce que je suis avec John, et que ça me donne envie de rire. Parce que le rire c'est le messager du bonheur voilà. J'ai l'air conne vous trouvez ? Sans doute. Vous savez quoi ? Maintenant, je m'en fiche. Vive la stupidité !

Le dessert arrive et je le regarde. Il est très bien présenté. Voyons ce que va donner la lavande. J'espère qu'il y en aura pas trop parce que c'est tout de même bizarre. Je goûte du bout des lèvres. C'est assez étonnant et j'aime être étonnée. Par contre je n'arrive pas encore à dire si c'est bon ou pas. Il faut que je retente. Je met cette fois une plus grosse cuillère dans ma bouche et essaye de comprendre tous les parfums, les arômes, leur complexité, leur saveur. J'ai du mal avec la lavande mais comme c'est juste un goût léger, finalement ça passe très bien. Je pense que plus ça aurait été écœurant et immangeable. En tout cas la pomme est fondante et très bonne. Truc drôle avec la pomme, je l'aime seulement cuite ou presque. J'ai du mal à manger une pomme crue. Je ne sais pas pourquoi. Étrange n'est ce pas ? Si je n'avais que ça d'étrange !

-" J'espère bien te revoir vite à Londres.
- Je viendrais autant que je pourrais alors !
- Très bientôt.
- Ok, c'est une promesse !"

J'ai l'impression de plus maîtriser grand chose. J'ai l'impression d'être une enfant de sept ans qui promet à son ami/amoureux qu'ils vont se revoir le lendemain. Oui j'ai l'impression d'être cette enfant maladroite qui regarde son ami en rosissant, en ce demandant ce que c'est l'amour et si elle est vraiment amoureuse. Elle rigole avec lui, se sent bien avec lui, et puis de toutes façons l'amour c'est pour les princesses et les princes. Lui c'est un prince, elle ne se sent pas princesse. Alors elle se tait. Et puis de toutes façons l'amour c'est pour les plus grand. Elle trouve ça bizarre et drôle. Tout le monde se moquerait d'elle à l'école si ils savaient. Mais voilà je ne suis pas à l'école, je n'ai pas sept ans j'en ai dix neuf. La vie à bien changer, pourtant les problèmes sont toujours là. Ce ne sont pas les mêmes, mais ils sont toujours compliqués. Heureusement qu'aimer ça en vaut la peine non ? Je finis doucement mon dessert et un immense sentiment de regret me prend. C'est la fin. J'aurais aimé que ça dure plus. Oh et puis qui nous empêche de prendre un peu de temps après ? On pourra se balader ou... Ou je ne sais pas quoi mais on pourra !

-" Quand est-ce que tu repars ?
- Après demain dans la soirée."

Je lui sourit parce que je suis super contente qu'il s'y intéresse. Je ne sais pas pourquoi il s'y intéresse, mais ça fait bouillonner mon bas ventre. J'ai le coeur au bord des lèvres mais ce n'est pas pour pleurer. Au contraire je me sens tellement pleine de félicité c'est grisant. J'ai l'impression d'être légèrement ivre, sans les effets négatifs. Ca y est je crois que je deviens accrocs. Je ne sais pas comment je ferais passer mes voyages auprès de ma mère mais je pense qu'en trouvant une excuse avec Nathaniel ça devrait passer. Et puis elle aura sans doute beaucoup besoin de lui envoyer des messages avec Maël. En tout cas je trouverais quelque chose, rien que pour revoir John. Nous allons bientôt partir alors je vais payer et je rejoins John. Prend ton temps à mettre ton manteau, que je sois encore un peu plus avec toi.

Je le regarde sans rien dire, il a l'air de bien galérer. J'ai envie de rire mais je ne peux que sourire, parce que j'ai le ventre noué. Il me regarde bizarrement depuis tout à l'heure. Et si ? Non tu es stupide Luka Era Grey. Pourquoi Luka Era et pas seulement Luka ? Bonne question. Depuis que je suis partie avec maman, elle m'appelle rarement Luka. Luka Era... Era c'est le prénom qu'elle a choisit et Luka celui de mon père alors peut être qu'elle veut montrer... Je ne sais pas. C'est Luka Era, surtout quand elle est en colère. J'ai un peu l'impression de flotter. Je ne saurais pas décrire mieux cette sensation. C'est comme si j'étais beaucoup plus légère. Je ferme les yeux quelques secondes et me concentre sur John. Rien ne vient. C'est drôle non ?

L'empathie est un don assez fluctuant, mais sur certain personne il n'opère pas vraiment. C'est comme si John m'était totalement caché. Et je dois dire que ça me soulage. Je ne veux pas savoir ce qu'il ressent avant qu'il me le dise. Je préfère rester dans l'incertitude, ne pas savoir. Parce que si je savais qu'il ne me regardait pas comme je le regarde, ou autre, bref, ne rêvons pas trop, je ne pourrais pas m'empêcher de tout gâcher. Parfois c'est mieux de ne pas sentir les sentiments d'autrui. Mon ancien professeur d'empathie, quand j'avais sept ans, maintenant partit à la retraite, disait que ça arrivait sur des personnes bien spéciales. Enfin il disait que notre empathie se transformait pour ceux qui nous était lié. Pour certain il devenait incroyablement plus puissant. Comme Ange et moi par exemple. Pour d'autre il s'éteignait. Comme pour John. La nature de la relation n'avait rien à voir avec le changement, mais en général elle montrait le meilleur d'elle même pour satisfaire le couple (d'ami, d'amant, d'amour...).

Il me disait souvent avec sagesse que désirer connaître l'autre, c'était une bonne chose, mais que c'était souvent une longue tâche ardue et qu'il ne fallait pas essayer d'espionner. Il fallait seulement attendre, attendre que l'autre nous dise ce qu'il a à nous dire. Et parfois ce ne sont pas des mots. Je me souviens que j'avais été vexé que Maximilian, 7 ans, ne partage pas mes sentiments et que je m'étais plainte en disant que c'était pas juste parce que je le savais avant qu'il me le dise et que si je n'avais rien su, j'aurais pu le faire changer d'avis, mais que maintenant j'en avais plus envie. Mon professeur avais ris. Il avait dit que les sentiments c'étaient quelques choses de bien compliqués malheureusement. Moi je lui avais rétorqué que j'en avais rien à faire, ils avaient qu'a être plus simple. Bah... Maintenant je comprend un peu mieux, même si je suis toujours bien paumée.

Nous sortons, nous nous regardons, nous sourions, mais nous ne disons rien. C'est le silence total. Je le vois observer le bus qui arrive et je pense que c'est le sien. Nous allons donc nous quitter. Je souris un peu tristement mais j'espère qu'il ne le verra pas. Je n'ai pas le temps de lui dire au revoir que... DISJONCTION DE NEURONE. Euh... Hein... Quoi ? QUOI ? Je récapitule ce qu'il vient de se passer pour ceux qui n'ont pas eu la chance de ne pas être avec moi. John m'a prise par la taille, et il M'A EMBRASSE ! J'ai un sourire béat alors qu'il se sauve. Ses lèvres sur les miennes... C'était pas mon premier baiser mais bordel ! C'était le meilleur et loin de là ! Je le regarde partir sans bouger, j'ai toujours pas recouvré mes capacités mentales. Mon portable sonne alors que le bus est partis. Je regarderais plus tard... Là il faut que je m'en remette...