Aujourd'hui, le personnel se comporte bizarrement depuis ce matin, les cours ont été annulés, au lieu de manger dans la grande salle, on a pique-niqué à l'extérieur, près des côtes... Mais voilà c'était cool. Vers le soir, apparemment les orphelins pouvaient continuer à s'amuser dehors. Je me suis mise à l'écart et comme à mon habitude, j'ai observé le nid des colombes tout près de la vieille bâtisse. La petite famille a dû immigré par ici et moi je suis là pour veiller sur eux, ou peut-être le contraire, qui sait ? Sakura arrive, elle me demande de la suivre, la suivre à l'aveugle, ses mains me cachent les yeux... Je ne comprends pas pourquoi ? Est-ce qu'elle a cru que je tentais encore de fuguer du Mystery et qu'elle m'emmène au bureau de la directrice, qui me fait penser à la sorcière dans Harry Potter ?

« Surprise. Et bon anniversaire. »

Mon coeur rate un battement, puis les larmes me monte aux yeux... Cela fait quatre ans depuis la mort de ma tante, que j'avais arrêté de fêter mon anniversaire, car seule ma tante été là pour se souvenir de la date... **Merci** ai-je alors pensé !

Je n'ai pas confiance, je ne peux pas accorder ma confiance à cette gentillesse, à leur attitude... Les gens qui se montrent le plus souvent généreux sont en vérité les pires crapules, qui se jouent de vous pour mieux vous manipuler. J'essuie mes larmes et j'essaye de reprendre mes esprits, revenir à la réalité. Ce sont des gens que je ne connais pas, qui ne me connaissent pas et que je ne tiens pas à connaître avantage. Je dois garder en tête mon objectif principal, qui est de partir retrouver mon père et non perdre mon temps ici. Je n'ai pas le droit de m'attacher aux autres, c'est pour cela que j'évite tout contacte, que j'évite la communication vocale avec d'autres, que je reste silencieuse, voire muette. Je lâche la main de Sakura et je m'enfuis vers la forêt non éclairé. Je ne fête pas mes anniversaires, plus depuis que ma tante est décédée, qu'il en soit ainsi pour le reste de mes années, qu'on me laisse en paix.

Raaah bon sang, mais pourquoi Sakura est comme ça... C'est toujours elle qui se met en travers de mon chemin, c'est pareil la fois où je m'étais retrouvée au ruines hantées. Elle m'a remonté les bretelles cette fois là, parce que j'ai tenté une fugue. Mais pourquoi est-elle comme ça, envers moi, pourquoi ce comporte-t-elle comme ci j'étais une enfant de neuf ans ? Oui, bon la vérité c'est que je fais très jeune à cause de ma croissance qui ne progresse pas comme je le désire... Mais voilà, il faut que Sakura arrive à comprendre que dans quelques mois après les grandes vacances, à la rentrée, je serais en second au lycée. Alors, vous comprenez que ça ne va pas le faire si elle m'emmène vers tout le monde, en me portant comme un gibier. Surtout, que je ne veux pas y retourner, car si je commence à m'attacher à eux, je perdrai mon objectif de vu, je ne peux pas permettre une telle chose.

Je sers les poings et les dents et je dévoile mes deux immenses ailes noires que je cachais depuis mon arriver. Le poids de mes ailes alourdi considérablement ma masse, ce qui nous fait tomber moi et Sakura aux sols. A la suite, j'abattis mes ailes vers le vide pour faire un bon vers la cime des arbres afin d'y rester accrocher... Je ne peux pas encore voler, mais un jour ça viendra et je m'envolerai jusqu'à mon père.

Mince, je me suis mise dans le pétrin, instinctivement mes ailes se sont déployées et maintenant... Ben j'ai mal au dos. Quand mes ailes vont disparaître, elles vont laisser deux nouvelles cicatrice brûlante et écarlate, stigmates du poids deux magnifiques ailes noires que Dieu m'a fait don. Je respire lentement, ailes déployées pour facilité la circulation du sang, j'ai remarqué que mon dos me faisait moins mal ainsi...

"Malaki, si quelque chose ne vas pas, tu peux venir m'en parler. Regarde, tes camarades étaient si heureux à l'idée de te faire cette surprise..."

On ne m'a même pas demandé si je voulais fêter mon anniversaire, ils l'ont fait... Mais qu'est-ce que fêter un évènement sans les êtres que l'on aime, que l'on a aimé et qui nous on chérie ? Je ferme yeux à la douleur, mes ailes sont fais de mes os, de ma chair et de mon sang. Quand elles se rétractent en moi, c'est pire qu'une torture, je me demande si un jour je m'habituerai à la douleur.

Je décide de redescendre, mais sans mes ailes, la légèreté de mon corps me laissa surprendre par un vent qui me fit la lâché prise.

Une chute de cette hauteur, est-ce que je vais survivre ?