Les flocons tombent par milliers, par centaines de milliers à travers le ciel obscure et nuageux de la veille de Noël... Dès que Telma est née, les premiers petits flocons de cristaux de neiges, se sont posés sur le sol sec et gelé, comme pour accueillir sur la terre l'arriver de Telma. L'enfant dans mes bras, j'observais le ciel avec étonnement. Je me demande ce pourquoi, je n'avais pas froid à ce moment-là. La voix de l'enfant attira mon attention peu après, en observant l'enfant, celle-ci me souriant... Je me suis alors rappelée, que Telma n'a poussé aucun crie en venant au monde, aucun pleure. Rien. Mais pour une raison que j'ignore, elle me sourit avec son regard qui ne se détache pas un seul instant du mien. C'est en la regardant ainsi, que je sentie une drôle de sensation monter en moi. Ma poitrine me faisait mal, j'avais chaud et je sentais les larmes me monter aux yeux... Que m'arrivait-il ?

Je suis dans l'avion en direction de l'écosse, maintenant que le bébé était né, je devais m'écarter du pays le plus vite possible, le temps de réfléchir à mon avenir avec Telma. Je me demandais comment j'allais m'y prendre pour cacher son existence à ma mère ? En temps normal, l'enfant doit rester sur surveillance médicale après accouchement, pendant quelques jours. Mais ma situation était différente, j'ai mis au monde un enfant presque clandestinement... Elle n'a pas d'existence officielle, étant donné qu'elle n'est pas née dans un hôpital en service. Je pensais que cela allait être difficile de m'occupe d'un enfant, mais j'ai l'impression de comprendre chaque besoin et envie de Telma... Je sais quand elle a faim, quand elle veut que je lui change sa couche ou quand elle a besoin que je la câline tendrement pour qu'elle s'endorme, malgré ses pleures qui semblent les mêmes pour chacune de ses situations.

Malgré que je trouve sa gênant à cause des regards, j'ai décidé de lui donner le sein dans l'avion. L'idée même de donner le sein, me rendait nerveuse à la base... Mais je me suis dite, que je n'avais pas vraiment le temps de faire les courses pour acheter un biberon, du lait, etc... j'ai eu à peine le temps de faire mes bagages à l'université, acheter un paquet de couche, acheter un billet pour l'Ecosse et attendre l'avion. Je suis arrivée en Ecosse il faisait tard, j'ai pu attraper le dernier taxi qui m'emmena au « The Lonely Ghost »... Arrivé à l'hôtel qui maintenant, me rend si nostalgique, j'y ai fait beaucoup de rencontre ici, principalement celle de ma première amie... Amie ? Je ne pense pas être la seule parmi nous deux à nous considérer ainsi... j'ai compris que d'avoir une amie sur qui, compter, c'était extrême rare dans mon monde et que c'était égoïste de ma part de continuer à avoir cette relation avec Kirsten, mon amie. Ma vie risque de mettre la sienne en péril, étant une humaine noire...

C'est pour cela, que j'ai envoyé un Sms à Kirsten pour qu'on se voit, mais je me suis gardée de lui dire que ce sera pour la dernière fois... Enfin, pour l'heure j'étais exténuée et après avoir changé la dernière couche et donné le sein à Telma, je m'endormis au côté de mon trésor qui, elle, était déjà au pays des songes. Elle a déjà commencé à prendre cette habitude de s'endormir pendant qu'elle tète le sein. Le lendemain je m'étais préparé devant le miroir de ma chambre, Telma était silencieuse c'était son quatrième jour depuis qu'elle était née. Je n'arrive pas me sentir inquiète de sa santé, je n'arrive pas encore ressentir ce genre d'émotion vis-à-vis d'elle, néanmoins, je crois que grâce elle... Je sais enfin ce qu'est l'amour. Peut-être que Telma m'aidera-t-elle à être un peu plus humain, qui sait ? Une fois prête, j'ai pris Telma et je suis sortie de la pièce avec trois couches de rechange pour la journée que j'ai placé dans mon petit sac.

La veille avant de prendre l'avion, j'avais acheté divers vêtement occasionnel qui pourra tenir mon enfant au chaud, mais maintenant que j'ai un peu plus de temps, j'aimerais lui acheter des vêtements mignon. ET JE REFUSE QUE TELMA PORTE DU ROSE ! Le rose c'est le mal, je hais le rose comme pas possible. Bref... Je rejoins le restaurant du Lonely, je reconnais la chevelure rousse de Kirsten au loin... Et puis, de nouveau ma poitrine se mit à me faire mal comme les fois, où je regarde les yeux turquoise de Telma, comme quand Telma me sourie, ma poitrine me fait mal. Est-ce que je me sens heureuse de revoir Kirsten ? Après un petit moment, je décide de la rejoindre.

« Coucou, Kirsten ! »

Je lui sourie, vraiment heureuse de la revoir...

Et voilà, nous y sommes enfin, à la fin de cet épisode où le héros doit révéler à l'héroïne qu'il ne pourra plus jamais la revoir, que le destin, ou le temps n'est plus à l'heure des amourettes, qu'il doit encore sauver le monde et tout et tout... Ouais, enfin sauf que là, notre histoire parle de deux héroïnes qui ne se connaissent pas vraiment bien et qui vont juste, se dire Adieu et merci pour tout. Je ne suis pas très à l'aise à l'idée de lui dire au revoir, mais je vais le faire et sans tarder... Ou peut-être que je devrais attendre un moment plus propice. Qu'est-ce que je raconte, je l'ai fait venir pour qu'elle puisse voir Telma, car je ne lui en laisserai pas l'occasion à l'avenir... Eh bien, c'est fait, elle l'a vu. Maintenant, je lui dis ou pas ? De toute façon, ce n'est que pour son bien, elle n'est qu'une simple innocente, alors que moi je suis une Tueuse en série, un monstre, je suis un aimant à malheur... Que j'aimerais lui laisser cette enfant, je ne suis pas digne d'être mère.

« Claire hey, viens t'asseoir après tout c'est toi qui m'as conviée. Alors, tu vas bien et.. Ah c'est Telma ! Ah un bébé, un autre ow.. Melody regarde ma chérie hé regarde c'est Telma oui c'est une amie oui... »

Claire... Depuis combien de temps, ai-je laissé les gens m'appeler par mon deuxième prénom ? Willow est tout aussi jolie, non ? Ah oui, c'est vrai je m'en souviens, c'est ma mère qui m'appelle toujours Willow et ma grand-mère Claire... Quand grand-mère est décédée, je crois que j'ai tenu à ce qu'on me nomme Claire, pour ne jamais oublier Grand-mère. Kirsten à l'air enjoué de voir mon bébé âgé de seulement quatre petits jours, la rendant si fragile... La preuve elle tente depuis un moment d'ouvrir les yeux, mais en vint. Compte à moi, je reste silencieuse, être maman... Qu'est-ce que c'est ? Je me retourne vers le barman, je lui demande à la suite un verre d'eau glacée. Tout en restant silencieuse j'attends mon verre, une fois le verre en main, je bois le liquide d'un trait. Kirsten parle avec son bébé, je me demande pourquoi ? Le bébé est trop jeune pour comprendre quoi ce soit, je le sais parce que Telma ne semble rien comprendre quand je lui parle... Et puis, je trouve ça ridicule de dire « oui » alors que le bébé n'a posé aucune question.

« Je suis venue ici, pour te dire au revoir. »

Et voilà, une belle phrase à la Willow Claire Smith, bref, nette et précis, vous êtes engagés... Je ne voulais pas être sentimentale, de toute façon je ne le suis jamais à quoi bon faire semblant aujourd'hui ? Mon visage était sérieux, aucun sourire, presque vide d'émotions comme le visage d'un cadavre d'un mort qu'on vient de seller après nettoyage. Je ne détourne pas mon regard de celui de Kirsten, pour qu'elle comprenne que mes mots n'étaient pas un fantasme de son esprit. Je redemande un verre d'eau glacée à la suite, la chaleur dans ma poitrine est de plus en plus insupportable... Ce n'est pas la même chaleur que me fait ressentir Telma quand elle me sourit difficilement en essayant d'ouvrir ses yeux, me tète et s'endorme contre moi. Non. Cette chaleur là, est une douleur nuisible, qui fait remonter jusqu'à mes yeux des picotements. Je respire fort. Mon coeur bat fort. Pourtant, je me sens si faible à l'instant.

« Je voulais te montrer Telma, avant de partir... »