Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.

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 Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.

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Humain Noir
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CITATION DU PERSONNAGE : Vous croyez que je suis calme. Mais dans ma tête, je vous ais déjà tué trois fois.

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Lola Hellin
Lola Hellin
Humain Noir
MessageSujet: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptyLun 5 Déc 2011 - 22:09

"Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter."

Lèvres pincées, elle marchait, sombrement. Elle avait déjà pensé que cela pouvait arriver, mais c'était bien plus douloureux qu'elle n'aurait put le penser. Et puis même ! Pourquoi lui ? Elle se demandait quel était le problème. Pour que ça arrive. Elle aurait payé n'importe quel somme pour éviter cela. Et pourtant, son coeur se balançait. Et ça faisait mal, vraiment mal. Alors elle marche dans le froid. Il doit être cinq, peut être six heures, qui sait ? Son souffle provoque un nuage de buée qui s'épaissit au fur et à mesure que la température basse. Il y a un vent qui ne soufflait certes, pas très fort, mais terriblement glacial. Ses chevaux blonds étaient détachés, et n'avaient pas autant bouclés que d'habitude. Ils étaient juste libres et sauvages, soulevés par cette brise.
Comment a-t-on pu en arriver là ?
C'est la questions qui refusait obstinément de trouver une réponse. Elle avait beau la chercher aux quatre coins de son cerveau, elle ne trouvait pas, ne comprenait pas. Et chaque seconde qui passait était plus douloureuse que la précédente. La blonde aux yeux gris ne portait pas d'énorme doudoune comme elle voyait certaines le faire. Non. Sur son chemisier blanc et un pull en cachemire gris, elle portait une veste en cuir noire moulante, qui l'air de rien lui tenait assez chaud. Mais elle avait froid, dans son coeur. Un slim bleu roi. Et puis des bottes noires avec un petit talon comparé à ses habitudes. " Seulement " Six petits centimètres d'un talon carré. Et elle marche. Le champ est couvert d'un herbe très courte. Elle ne s'enfoncé pas d'un brin dans le sol.

Une petite image. Seulement une petite image qui me met dans cet état là ? Quelques couleurs sur un papier glacé, suivit de lettre écrites avec un soin qui ne ressemblait pas à mon employeur. C'était étrange. Et pourtant, cet ordre était signé comme d'habitude. Et comme d'habitude, je n'avais pas le choix. Pas le choix, pas le choix.. on a toujours le choix ! Semble s'indigner une petite voix dans ma tête. Elle aura beau s'indigner, c'est moi ou lui, lui ou moi. Il ne me protégera pas contre mon employeur. De toute façon, je ne veux pas de son aide, je suis grande et j'assume mes actes, tout mes actes.
Même celui de lui plonger un couteau dans le coeur.

Elle dit ça, semble même persuader. Mais au fond, elle sait que jamais sa dague ne sortira du fourreau dans lequel elle est protégée. Tout simplement. Parce que son corps aura beau le vouloir, car le ne tient pas tant que ça à se faire maltraité, son cerveau et son coeur ne voudront pas. Et sait toujours que c'est toujours l'un où l'autre qui gagne. Alors quand ils se liguent ensemble, on ne sait que trop bien l'issue. Elle ne le fera pas. Et rien que de penser à ce qui l'attend si elle ne le fait pas.. Elle aurait envie de le faire.
Mais toujours ce même cercle vicieux.

Lèvres pincées, j'avançais. Ne sachant plus quoi penser, je ne pensais plus vraiment. C'était un brouillon d'incompréhensions qui ne menaient nul part. A part à une bille ovale, mouillée, qui se mit à glisser le long de ma joue pâle. J'avais le papier glacé à la main. J'aurai voulut le brûler et faire croire que je ne l'avais jamais reçu. Hors, cela n'aurait pas été crédible. Je devais toujours pincer quelque chose, qui envoyait un signal à mon employeur. Pour être sûr que je n'ai pas d'excuses. Il était malin. Il m'avait eu. Et pourtant, je n'avais pas la haine. Pas du tout. Il ne faisait que son boulot. Et moi, je me devais de faire le mien.

Ses cheveux flottaient dans le vent, comme des êtres indomptables. Ils ne la gênait pas. Ils auraient put voler devant ses yeux, elle s'en ficherait pareil.
Elle pense. Pense trop, pense mal, pense douloureusement, mais tout ça revient au même, une jeune femme qui marche et pense, ça a tout d'ordinaire. Alors pourquoi je vous raconte cette histoire ? Je n'en sais rien. Peut être qu'au fond on a tous eu un choix important à faire. Qui nous impliquait entièrement. Et puis elle, elle en est là.

Les champs étaient entièrement plats. J'aurai put voir quelqu'un arriver sur des kilomètres je crois. Un point noir se rapprochant de même, j'aurai finit par le voir, car je tourbillonne par endroit, me demandant quoi faire. Ou aller. Ou alors je peux dire que je ne l'ai pas trouvé ! Tu n'es pas crédible Lola. Traquer, tu aime ça. C'est l'adrénaline de voir fuir ta proie, sa peur qui se lit dans ses yeux. J'aime ça. J'aime ça.. Mais lui, n'aura pas peur. Ne fuira pas. Je n'y prendrais donc aucun plaisir.
Mais pourtant, c'est sûr, j'ai mal. Son sourire insolent, charmeur, et tant d'autres choses semble me narguer. Son regard à la couleur si particulière qui me plaît. M'envoûte. Et puis ces quatre petites lettres ! Seulement ! Quatre. C'est rien. Et tout à la fois. Tu vois, encore une fois tu n'avais pas le droit.
Tu n'avais pas le droit, Evan, d'apparaître sur cette photographie.
Tu n'avais pas le droit non plus, ce soir là, de t'approprier mon coeur. Oh non, ne crois pas que je suis amoureuse, non. Mais.. un peu. Ou en tout cas, assez pour ne pas vouloir te tuer. Mais je ne crois pas que cela soit de l'amour.
Comment pourrait-on tuer le reflet de soi-même sans s'assassiner ?
On ne peut pas, on ne peut pas. Si je tue celui qui lève un bras quand je le fais, c'est que je meurs au final.

" La vie n'est qu'un suicide subconscient "

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Monter c'est prendre le risque.
De tomber tout en bas.
Sauf que si on chute de très haut.
L'espace d'un instant on vole.
Myaw Nienta ~
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Sorcier Noir ~ Membre de Rosenrot
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Evan Adams
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MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptyDim 18 Déc 2011 - 22:33

* À ce moment précis, il y a 6 470 818 671
personnes dans le monde. Certains prennent peur, certains
rentrent chez eux, certains racontent des mensonges pour
s’en sortir, d’autres font simplement face à la vérité. Certains
sont des êtres maléfiques en guerre avec le bien et certains
sont bons et luttent contre le mal. Six milliards de personnes,
six milliards d’âmes, et parfois, on aurait besoin que d’une seule... *


    Journée orageuse. Comme mon humeur.
    La nature est déchaînée aujourd’hui. Un vent glacial agite la ville, piquant mon visage et fouettant mes cheveux en bataille et, malgré l’heure peu tardive, la ville semble s’être endormie, baignant dans cet état de douce euphorie qui précède l’hiver. Ce qui n’est pas mon cas.
    Je ne frissonne même pas sous mon blouson de cuir et mon t-shirt trop large – les sorciers sont réputés pour leur résistance au froid. Au contraire. Je bouillonne.
    J’ai raté ma cible.
    Je ne comprends toujours pas comment un tel malentendu a pu se produire. J’étais au bon endroit, au bon moment, résigné à remplir ma mission dans ses différents paramètres. Je ne connaissais pas la cible. Un jeune renégat qui en savait trop, paraît-il. Peu importe, je ne cherche jamais à savoir qui a perdu la vie sous ma lame. Je reçois les ordres et je les applique. Fin de l’histoire. Discrétion est mon maître mot. Avec un petit penchant artistique de temps en temps, mais rien d’extravagant.
    La cible n’avait aucune chance.
    Seulement, il n’y avait pas de cible. Juste une ruelle mal éclairée. Désespérément vide de toute présence humaine.
    Je l’ai attendu longtemps, trop longtemps. Et je ne supporte pas qu’on me fasse attendre.
    Voilà. C’est bientôt Noël, il fait froid, j’ai raté ma cible. Et je suis passablement énervé.
    Pour ne pas dire sacrément remonté.

    Je soupèse les solutions, finalement peu nombreuses, qui s’offrent à moi, indécis. Je pourrais regagner le QG de Rosenrot et leur exposer mon mécontentement. Tentant. Bien qu’un peu futile.
    Je peux aussi décider de poursuivre la traque. La cible a pu être avertie, par je ne sais quel intermédiaire, du complot, et décider de prendre les poudres d’escampette. Sage décision.
    Or, je ne vois qu’un seul endroit susceptible d’être totalement à l’écart des regards indiscrets. Les champs. D’ailleurs, je crois bien que la lettre mentionnait les champs.
    Un sourire carnassier dévoile mes dents d’une blancheur éclatante et je pique un sprint.

    Il ne me faut que quelques minutes pour atteindre l’étendue herbeuse. Pendant ces quelques minutes, je ne réfléchis pas, ne parle pas, ne pense pas. Je cours. J’ai souvent recours à ce procédé pour me calmer les nerfs.
    Puis soudain je m’arrête, davantage pour embrasser les alentours du regard que pour reprendre mon souffle. Mauvaise idée. Les questions s’entrechoquent dans mon esprit tandis que mes pensées s’envolent malgré moi vers celle qui les a occupées ces dernières semaines. Je ferme les yeux. Oublie-la, Evan. Je me pince les lèvres. Plus facile à dire qu’à faire ! Mais je ne suis pas sensé perdre de vue la mission. Mission qui risque fort de ne jamais aboutir, certes, mais mission tout de même. Les champs ne sont plus qu’à deux ou trois enjambées. Mais les champs sont vastes. Et j’ai mieux à faire que de passer au peigne fin le moindre carré d’herbe rase. Je ferme les yeux et me téléporte jusqu’à une parcelle de terrain qui me paraît appropriée. D’ici-là, j’ai une vue d’ensemble sur la quasi-totalité de la surface.
    Rien d’étonnant donc, à ce que je distingue immédiatement le point noir qui grossit à vue d’œil.
    Je fronce les sourcils. Ce n’est pas normal. Une proie ne se rapproche jamais de son prédateur. À moins d’avoir une stratégie implacable.
    Ou à moins que la proie soit en fait le prédateur…

    La silhouette est encore à une distance raisonnable mais, mu par un réflexe qu’acquiert l’habitude, je porte la main à mon fourreau, tout en faisant jouer mon inséparable briquet entre mes doigts.
    Je réfléchis à toute vitesse, prêt à parer toute éventualité. La singularité de la situation me paraît alors évidente. Tout d’abord cette lettre, reçue ce matin même, indiquant ma nouvelle cible, alors que je n’avais pas été affecté à ce type de mission depuis des semaines. Puis, justement, l’absence de cible. La ruelle déserte. Ma soudaine intuition d’aller jeter un coup d’œil aux champs. Et maintenant, l’inconnu. Cela fait beaucoup de coïncidences.
    Je secoue la tête. Tout ça ne sent pas bon, ne sent pas bon du tout. En fait, je dirais même que ça sent la magie noire à plein nez. La magie noire et le piège.

    La bonne nouvelle, c’est que cela promet d’être amusant. La mauvaise, c’est que ce quelqu’un qui approche a tout l’air de quelqu’un qui ne me compte pas dans sa liste d’amis – ce qui soit dit en passant, n’a rien d’étonnant.
    J’adopte l’attitude impassible, quoique légèrement méprisante, du mercenaire expérimenté, et j’attends. Encore. Je commence à me lasser d’attendre quand la silhouette -qui n'est plus une silhouette- arrive à ma hauteur.

    Il est très rare que je me fasse surprendre. Mais il faut croire que c’est Noël avant l’heure ! J’éclate d’un rire nerveux pour dissimuler mon étonnement.

    - Lola. C’est la deuxième fois que je te prends pour une inconnue.

    Sauf que la première fois, nous étions des inconnus. Ce n’est plus le cas ?
    Nous restons là à nous observer en silence pendant un moment, les yeux dans les yeux. Si tu savais comme je t’en veux, Lola. Cela ne me ressemble pas, d’être si pathétique. Pathétiquement fasciné par le souvenir de ton image, voilà ce que j’étais. Et maintenant que tu es là, je ne sais plus si je dois t’aimer ou te haïr, te tuer ou t’embrasser. Regarde-moi, je suis perdu, paumé. Je voudrais ne jamais t’avoir connue. Et maintenant, je ne supporterais plus de te perdre.
    Paradoxe, quand tu nous tiens..

    Mais je suppose que tu n’es pas là par hasard. Rien n’est jamais placé par hasard. Surtout pas nous. J’effleure tes lèvres du bout des doigts, savourant le souvenir d’un baiser volé.

    - Je t’ai manqué, Joli Coeur ?

    Je dois retenir la question qui me brûle les lèvres. Pourquoi es-tu venue, pourquoi es-tu venue Lola ? Cette dague, qui pend à ta ceinture, serait-elle destinée à se ficher dans mon cœur ? J’avoue que je serais un peu déçu. Tu vois, j’ai cru, une poignée de secondes, qu’il y avait quelqu’un dans ce bas monde, qui tenait encore à moi.
    Mais il n’y avait pas de cible, n’est-ce pas ? Tout ça n’était qu’un petit manège destiné à me piéger. Je suppose que tu n’étais même pas au courant avant aujourd’hui. J’aurais aimé voir ton expression lorsque tu as découvert que c’était bien mon nom qui figurait, quelle que soit la raison, sur cette feuille blanche.
    Mais auras-tu la force,
    De regarder ton reflet,
    Et de le poignarder en plein cœur ?
    Cela fait beaucoup de questions. Et pas l’ombre d’une réponse.
    Mais ça ne fait rien. Je ne suis pas pressé.

    Alors qu’est-ce qu’on fait Lola ? On reste plantés là, comme deux étrangers au sentimentalisme écoeurant, au beau milieu d’un champs de maïs ? Ça ne nous ressemble pas beaucoup. Où est passé le jeu, l’adrénaline, l’inconnu ?
    Je ne veux pas croire que tout cela a été réduit à néant par quatre misérables petites lettres sur du papier glacé. Ce n’est qu’un bout de papier, bon sang !
    Je te souris comme je te souriais, avant. Glacial, cynique, charmeur.
    Voyons Lola. Tu as su dès la première minute que ta lame ne tuerait pas ce soir. Pas plus que demain. Ou dans un siècle.

    Parce que si je tombe, tu tombes avec moi.


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- I wear your granddad's clothes, I look incredible. -
« life sucks. get a helmet. »



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Humain Noir
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Lola Hellin
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MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptyVen 23 Déc 2011 - 12:00

" Elle avait enfoui quelque chose en elle, très profondément, une chose dont elle avait déjà été consciente mais qu’elle avait choisi d’oublier. "

Elle a cru, un instant, pouvoir échapper à son destin. Mais toujours il la dépasse. Elle se demande si un jour elle a pu y échapper. Mais sans doute que non ! Et là, seule dans son champ, elle voudrait disparaître. Loin. Partir. En Australie ou même en Antarctique. Les pingouins ne peuvent pas faire du mal au moins. Et puis elle n'a pas d'alcool. Alors elle râle. L'alcool, ça permet d'oublier.
Mais veux-tu vraiment oulbier, Lola ?

Merde ! Merde quoi ! Qu'est-ce qu'il fou là ? Put*in. Il commence franchement à me les briser celui là. Lèvres pincées je le regarde approcher. Non... NON ! Qu'est-ce que j'aimerai disparaître, loin ! Ne plus avoir à regarder son foutu regard, son foutu sourire, ses foutues manières. Ne plus jamais, jamais, jamais entendre sa voix. Mais voilà que Monsieur décide de venir en plein milieu de ce foutu champ. Je ne sais pas ce qu'il peut bien avoir à faire ici. Y'a que des mulots et des rats ! Il porte une veste en cuir. Comme moi. Comme si.. comme si on était vraiment le reflet l'un de l'autre. Mais on ne l'est pas. Et je te tuerai Evan. Parce que je ne sais faire que ça. Blesser. Faire du mal.
Tuer.

Il se met à rire. Un peu nerveusement. Mais elle, ça ne la fait pas rire. Pas vraiment. Elle esquisse un léger sourire. Finalement, s'il vient à elle c'est qu'elle doit faire son boulot n'est-ce pas ? Le tuer. Mais sans son effet de surprise, elle se dit qu'elle aura du mal. Parce que Evan, c'est pas le premier débile ou gros porc du coin. Non non. C'est un mercenaire. Elle le sait. Alors quoi, elle veut se battre ? Elle soupire. Et lui, parle.

-Lola. C’est la deuxième fois que je te prends pour une inconnue.

A mon tour de rire. Ne crois pas me connaître une seconde. Ce n'est pas parce que tu as volé mes lèvres ce soir là que tu me connais. Des tas de gens l'on fait bien avant toi. Et eux, au moins, il n'ont pas prétendu me connaître après. D'accord. Toi, toi t'a lu en moi. Parce que nous sommes pareil, n'est pas ? Un simple reflet. Comme si je me parlai à moi même. Sauf que ce n'est pas le cas. Toi, tu es imprévisible.
Et injuste.

-" Evan. Je le suis encore, crois-moi. "

Ses doigts viennent sur mes lèvres. Un frisson me parcourt tout le corps. Je ne sais pas comment tu fais ça. C'est comme si ma volonté était d'un seul coup réduite à néant. Comme si j'étais incapable de sortir ma lame et de te la plonger dans le corps. Mais mes doigts n'attrapent que du vide. Mais dis-moi Evan, pourquoi que tu me tout ça ? Ca t'amuses ? Pas moi. Ce n'est pas drôle. Rend-moi mon sourire froid. Rend-moi mes pensées. Rend-moi mon coeur.

Mais qu'avais-tu seulement imaginé, Lola ? Que cela est dur seulement pour toi ? T'a trop été seule. Alors forcément, quand quelqu'un devient quelque chose pour toi, ça t'es insupportable. Tu as toujours affirmer aimer le changement. Mais on sait tous que c'est faux. Ton coeur habitué à souffrir n'arrive plus à sourire ? Comme c'est étrange. Mais si dans le bonheur il y a toujours un peu de malheur, dans le malheur il n'y a que rarement du bonheur. Alors profite de cet instant. Si on peut l'appeler instant de bonheur, évidement. Mais appelle-le comme tu veux Lola. Si ton coeur se met à battre plus vite, ce n'est pas pour rien.

-Je t’ai manqué, Joli Coeur ?

Tu t'attendais à quoi Lola ? Des retrouvailles ? Qu'il te fasse un câlin, te prenne dans ses bras et te dise que tout irait bien ? Qu'il t'embrasse en te disant qu'il t'aime ? Voyons Lola.

Je m'attendais à rien de tout ça. Je m'attendais à ce qu'on ne se revoie que dans dix ans. Qu'on se déteste et qu'on veuille se tuer. Je m'attendais à ce que son regard ait retrouvé autant de froideur qu'au premier jour. J'aurai voulu changer le passé. Depuis le début. Mais je ne peux rien faire de tout ça, alors voilà, ça donne ça. Une Lola qui est incapable de se ressembler. Je déteste ça. C'est comme si vous vous regardiez dans un miroir. Mais que y'avait plus de reflet.

Alors voilà, le jeu à repris. Les surnoms n'ont pas changé. On reprend les même personnages et on recommence ! Seul l'endroit à changé. On n'est plus sur une place dans le noir. Il n'y a plus de tourbillon lumineux dans la nuit. Y'a plus que elle et lui. Lui et elle. Et ce foutu jeu. Cessera-t-il un jour ? Qui peut seulement savoir. Mais voilà, elle y a prit goût. Plus qu'elle ne pourrait penser. Les réponses flottent dans ses pensées. Insaisissables. Mais elle, elle se ressaisit. Affiche un franc sourire. Son regard bleu se plante dans celui d'Evan.

-" Tellement peu. "

Menteuse.
Elle ne peut dire la vérité.
Car elle même ne la connaît pas.
A vrai, dire la vérité, elle n'est pas dure. Il lui a manqué. Comme si on lui avait arraché le coeur et qu'on refusait de lui rendre. Comme si elle s'était coupé les veines mais qu'elle ne mourrait pas. Comme si elle était devenue vide. Vide comme elle a toujours pensé être. Enfin.. comme elle avait toujours eu peur d'être. Le problème, c'est qu'Evan lui avait fait miroité le fait qu'elle ne l'était pas. C'était le second à le dire. A le penser vraiment. "If you love twe people at the same time, choose the second one, because if you really loved the first one you wouldn't have fallen for the second. " C'est Johnny Depp qui a dit ça. Et Lola à toujours dit qu'il avait tord. Mais à présent, n'aurait-il pas trop raison ?

Je pose ma main sur sa joue. J'ai les doigts un peu froid, mais son visage l'est aussi. Mes yeux bleus ne le lâchent pas. Comme si je voyais en lui. Sauf que ce n'est pas vraiment le cas. Je ne me pose trop de questions à son sujet, auxquelles je ne peux y répondre. Alors je ne peux pas voir à travers lui. J'ai l'impression de me voir un peu moi. Sauf qu'il est brun, et moi blonde. Que c'est un homme et moi une femme. Mais passons au delà du physique pas si semblable à part les yeux clairs. Passons au delà de notre race.
On est tous les deux un peu dérangés.

Doucement ses doigts glissent sur sa peau blanche. Le vent fait voler ses cheveux blonds mais elle ne bouge pas. Tout, tout doucement sa main descend. Jusqu'à reprend sa place. Deux personnes normales se seraient peut être serrés dans leurs bras. Mais, eux, non. Jouer. C'est surtout leur façon d'exister.

-" Et moi, j'ai t'ai manqué ? "

Elle, elle ne lui donne pas de surnom. Honey ? Sweety ? Elle sourit. Un sourire sincère. Qu'il en profite, c'est rare. Ces lèvres rosées s'étirent, laissent place à ses dents blanche. Tyler lui disait que son sourire était magnifique. Mais ce temps là est révolu. Elle à l'impression de se mentir quand elle sourit. Parce que la seule chose dont elle ait vraiment envie c'est d'aller mourir. Parce que vivre est devenu douloureux.
Non. A toujours été douloureux.

Je sors l'image. Je ne l'aurai pas par surprise, je le sais. Ce n'est même pas la peine d'y penser. Il est doué. Je le sais, ça aussi. Sa photo sur le papier glacé. Toujours la même. Il est beau. Vraiment beau. Je lui montre. Au dos, ce n'est pas compliqué, ce qu'il y a marqué.

' Evan Adams. Rosenrot.
Tue-le.
£ 13 ooo "


Je souris. Je m'oblige à sourire, parce que le coeur n'y est pas du tout à vrai dire. Je préférerai fuir, loin, très loin. Mais je la lui tend. Tout sourire. Faire comme si cela ne nous touchait pas du tout, mais c'est tellement faux. On s'en fou, le mensonge est beau. Bien plus que la réalité. Ma main tremble un peu. Je prétendrai qu'il fait froid s'il me demande. Il ne me demandera pas. Parce qu'il connaît la réponse.

-" £ 13 ooo. C'est ce que tu vaux. C'est peu. "

Regard amusé, lèvres complices. La plupart de mes clients, on me paie £ 6ooo. Alors non, ce n'est pas vraiment peu. Je sais que pour Natasha Cross ou Pandora Mystery, on me paierait le double, le triple même ! Mais lui, n'est pas grand chose. Juste un client pas ordinaire parce qu'il est magique. Alors je risque vraiment ma peau.
Si seulement ma main pouvait attraper ma lame et la plonger dans son coeur. Mais je n'y arrive pas. Oh non, je n'ai pas peur de mourir ! On ne peut pas tuer quelqu'un qui es déjà mort. Mais toi, es-tu déjà mort Evan Adams ?

" Mieux vaut-il vivre comme un monstre ou mourir en homme bien ? "

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MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptyDim 1 Jan 2012 - 22:34

* - Aime-moi. – Cap ! *
    Si notre rencontre n’est pas le fruit du destin, mais pas non plus celui du hasard, alors d’où vient cette curieuse impression de déjà-vu ? Le lieu est certes moins romantique, mais la situation demeure tout de même singulièrement… identique. À quelques détails près. La dernière fois, tu n’étais pas là pour me tuer. Et la dernière fois, j’avais une bouteille d’alcool en cas de nécessité. Détails à ne pas négliger !
    Peut-être que je rêve, en fait.
    Non.
    Non ?
    Non. Si je rêvais, il y aurait du rhum.
    Elle rit à son tour. Cynique. Fait voler ses cheveux. Charmeuse. Esquisse un sourire… Je hais sa façon de sourire. Je hais sa façon de me parler. Mais surtout, surtout je hais de ne pas pouvoir la haïr.
    On se fait du mal, Lola. Et tout ça pourquoi ? Pourquoi ? Pour qu’au final tu me lance à la figure tes mots qui ne sont que poison et mensonges. Pour me faire encore plus mal.

    -" Evan. Je le suis encore, crois-moi. "

    Tu es encore quoi ? Une inconnue ? Peut-être pas tant que ça. Je ne prétends pas te connaître comme une sœur, comme un parent ou encore comme une amie. Non. Je te vois tel que tu es. Tel que tu me ressembles. Moi je crois qu’un an, ou même un siècle, ne suffirait pas à connaître une personne. Il y a toujours une part de nous qui reste dans l’ombre, cette part de nous qu’on a su un jour mais qu’on a préféré oublier.
    Mais tu comprends que je ne te crois pas.
    Que je n’ai pas envie de te croire.
    Ma main effleure à nouveau ses cheveux. Retombe mollement. Pourquoi. Es-tu. Si froide ?
    Je ne m’attendais pas à ce que tu me prennes dans tes bras, ni même à un sourire. En fait je ne m’attendais à rien, puisque je ne m’attendais pas à te revoir. Pas avant un siècle au moins. Quelle ironie du sort ! Je n’ai rien demandé. Je ne t’ai rien demandé. Fichu mission. Fichu piège. Fichue Lola. Fichus sentiments…

    Il y a le jeu aussi. Quelque part au-dessus de nous. Partout. C’est toi et moi Lola. Tout seuls. On va devoir se débrouiller, comme des grands, avec le jeu et nos sentiments. Pas si facile hein ? Surtout quand notre vie est sur le billard. La mienne en l’occurrence. Il ne faudrait pas que je te sous-estime. Ce serait une erreur. Qui pourrait être la dernière…

    Et voilà nous avons ressorti les poupées du placard. Le prince et la princesse maudits sont sur scène, prêts à rejouer la même et éternelle pièce. Seule l’issue est différente cette fois. Mais elle ne sera pas heureuse.
    Mais tant pis. On peut toujours faire semblant.
    Parce que c’est ce qu’on sait le mieux faire, tous les deux, non ?

    -" Tellement peu. "

    Je lui souris, les yeux dans les yeux. Même si je n’ai pas envie de sourire. Menteuse. Menteuse, menteuse, menteuse. Tu dis non, mais ta présence ici, tout ton être crie que oui. Mais je ne t’en veux pas. Cela fait pas partie du jeu. Faire semblant…
    Ta main sur ma joue est glacée. Est-ce pour ça que je tressaille ? Je n’ai pas froid pourtant. Je n’ai jamais froid. Nos regards s’entremêlent, ne se lâchent plus. Comme si on pouvait tuer l’autre rien qu’avec la force de nos yeux. C’est stupide. Il y a les armes pour ça. N’importe laquelle ferait l’affaire pour toi. Mais je ne veux pas n’importe laquelle. C’est stupide. De jeunes fous, voilà ce que nous sommes.

    -" Et moi, j'ai t'ai manqué ? "

    Elle sourit maintenant. Je veux dire, elle sourit souvent, presque tout le temps, mais celui-ci compte un million de fois plus que les autres parce qu’il est vrai. Sincère. J’aime bien ce sourire.
    C’est simplement dommage qu’il soit si triste. Tu n’es pas heureuse Lola ?

    - Ça se pourrait Lola, ça se pourrait.

    Ouais, ça se pourrait bien. Que tu aies volé un bout de mon petit cœur et oublié de me le rendre en partant. C’était pas grand-chose, c’était innocent. Mais tu n’avais pas le droit.

    Elle plonge une main dans sa poche. L’espace d’un instant, j’ai pensé qu’elle allait tenter de me tuer, dans un dernier espoir. Mais non. Ça ne me surprend pas à vrai dire. C’est une humaine, elle n’aura pas le cran. Ce n’est rien qu’une toute petite photo, vraiment ridicule, sur du papier glacé. La photo, elle me la tend. Et sur la photo, c’est moi. Moi dans toute ma splendeur. Ce n’est tout de même pas le meilleur cliché… Bref. La photo ne m’intéresse finalement pas tant que ça. Et je doute que sa seule intention était de me rappeler que je suis toujours aussi séduisant.
    Serait-ce un léger tic nerveux qu’elle tente de dissimuler derrière ce sourire faussement rayonnant ? Tout devient évident lorsqu’elle me colle le dos de la photo sous le nez.

    « Evan Adams. Rosenrot.
    Tue-le.
    £ 13 ooo »


    Rapide. Efficace. C’est étrange de voir mon propre nom ainsi couché sur du papier. J’en suis presque ému. L’ordre en lui-même n’a rien d’extraordinaire, il manque même un peu d’originalité – discrétion et efficacité obligent. Il m’apporte néanmoins la certitude que j’avais vu juste. Lola doit tuer Evan.
    La troisième ligne, en revanche, est bien plus alléchante. Lola doit tuer Evan, c’est bien joli, mais le ferait-elle si elle n’avait rien à y gagner ? Lola doit tuer Evan, avec £13 000 à la clef, c’est tout de même mieux.
    Cela devrait sûrement me faire quelque chose. Je devrais avoir envie de fuir, de me terrer dans un trou. De pleurer peut-être. Ou même de rire. Je ne ressens rien. Rien du tout. Si ce n’est une vague déception.
    Les écluses du ciel choisissent cet instant pour s’ouvrir et une pluie diluvienne s’abat sur les champs. Sur Lola et moi. Sur nous.

    -" £ 13 ooo. C'est ce que tu vaux. C'est peu. "

    Ploc. Une goutte puis une autre rebondit sur mon front, roule sur ma joue, avant de disparaître, avalée par le vide. C’est drôle, on dirait que je pleure.
    £ 13 000. C’est déjà pas mal. Ils te tiendront compagnie lorsque tu m’auras tué.
    Brusquement, je lui attrape une main et je la serre très fort, trop fort. Ça doit lui faire mal. Mais je ne veux pas la lâcher, plus jamais. Pas avant qu’elle n’ait répondu à ma question. Là, peut-être que je te laisserai t’en aller.

    - Et pour toi, qu’est-ce que je vaux ?

    J’ai dit ça sur un ton serein, presque indifférent. Comme si la réponse ne m’importait pas vraiment.
    Pourtant la réponse m’importe.
    Plus que beaucoup de choses.
    Peut-être plus que tout.

    Allez, Lola. Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que pour toi je ne vaux pas plus qu’une poignée de dollars.

_________________

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Humain Noir
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Lola Hellin
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MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptySam 7 Jan 2012 - 23:41

" « J'te jure je t'aime. J'veux qu'tu m'reviennes. J'veux qu'tu m'repprennes. Juste une deuxième chance. » "

Lola, elle n'aime personne. Ni le petit gamin qui lui sourit, ni celui qui pleure. Ni la vieille dame qui a du mal à monter dans le métro, encore moins celle qui fait du vélo. Le beau gosse assis là-bas ? Elle ira peut être le voir. Parce qu'il est beau. Ce sera peut être un connard, mais entre les deux, elle le sera sans doute plus. Parce qu'elle n'aime personne. Personne. Elle en est persuadée et c'est tant mieux. Que les gens soient en vie ou pas, elle n'en a rien à faire. Et tout ce qui compte, c'est que le sang ne lui gicle pas dessus. Elle trouverait ça bizarre quand même. Jamais ça ne lui ai arrivé. Sauf quand elle se battait, mais ça c'est différent. Et il n'y a pas que ça qui est différent. Y'a Evan aussi. Elle ne l'aime pas. Et si ce n'était pas de l'amour mais de la haine ? Non. Impossible.

Si tu t'en vas je fais quoi ? Je te tue ? J'oserai ? Mmm.. J'avoue que dans mon esprit se forme la possibilité que ma lame entre dans ton coeur. J'ignore si je prendrai un plaisir quelconque. Non, en fait je sais qu'il n'y en aura pas. Mais je toucherai pas mal d'argent quand même ! Beaucoup même. Lèvres pincées, je ne comprend pas pourquoi c'est le chaos total dans mon coeur. Tout à été dévasté. Trop de vent. Qui souffle ? C'est Evan. Et il souffle fort. Les rafales font tout tomber. Je suis peut être pas assez forte.

-Ça se pourrait Lola, ça se pourrait.

C'est pas dans le contrat ça ! T'es censé dire non, mais je ne t'aime pas. Je te déteste et d'ailleurs, je vais essayer de te tuer. Comme ça, cela serait tellement plus simple.. Mais au fond de moi, ça me fait vraiment plaisir de savoir que je t'ai manqué. Que l'espace d'un instant, y'a quelqu'un qui a pensé à moi. Comment si c'était encore possible. Que j'étais dans le coeur de quelqu'un pas seulement pour la fille avec qui on avait passé la nuit. C'est un souvenir agréable, bien sûr. Pour moi aussi. Faudrait'il encore que je me souvienne d'eux une semaine après. C'est pas gagné.

Il se met à pleuvoir. Plutôt rapidement, c'est un orage qui leur tombe dessus. Les cheveux blonds de Lola qui s'envolaient un peu partout finissent rapidement par tomber de chaque côté de son visage clair. Encadrant ses yeux bleus. Ses tristes yeux bleus. Il lui attrape subitement la main. Il serre fort. Un peu trop fort à son goût. Elle se sent soudainement opprimé, piégée, attachée. Elle se sent coincée, et immédiatement elle a envie de fuir loin. Elle déteste ça. Se sentir comme esclave. Ce n'est qu'une main qui la serre, qui elle ne peut pas reculer si elle le veut, lui foutre une claque si elle a envie, elle se sent prisonnière. Mais il la regarde, alors elle ne dit rien. Elle n'a pas vraiment mal, elle est juste frustrée, mais ses yeux son plongés dans les siens, alors oui, elle devient esclave d'un regard. Mais il ne va pas s'arrêter là. Son coeur bat un peu plus vite subitement.

-Et pour toi, qu’est-ce que je vaux ?

Esclave de ce regard ? Que nenni. La demoiselle s'arc-boute pour dégager sa pauvre main. Elle recule, refuse. C'est quoi cette question ?! Elle se rebelle, pour ne pas y répondre. Son autre main vient serrer le poignet d'Evan pour tenter de se libérer, mais rien ne fait. Elle se doute bien qu'il ne va pas en rester là de toute façon, mais c'est trop dur d'avouer ces faiblesses, devant un sorcier en plus ! Rageant.
Mais elle ne peut pas esquiver cette fois là. Va falloir le regarder dans les yeux et lui dire ce que tu penses vraiment. Alors elle cesse de se débattre. Une larme roule sur sa joue. Mais elle dira que c'est la pluie. Autant que Lola Hellin n'aime personne, Lola Hellin ne pleure jamais.

Je cesse de me débattre. J'ai l'impression que sa question résonne encore dans ma tête. Je cherche un instant ce que je pourrai lui dire. Si je peux vraiment lui ouvrir mon coeur. Parce que j'ai l'impression de le connaître depuis toujours. Sans rien savoir de lui. Sauf que je sais l'essentiel au final. Y'avait quelqu'un. Quelqu'un qui n'est plus. Lève le bras quand je le fais s'il te plaît.
Je saurai qu'on est pareil.

-" Plus que ce bout de papier. Plus que ce foutu job. Plus qu'une poignée de billets, aussi grosse soit-elle. Plus que... Plus que tout en fait. "

Elle ne rougit pas. Elle a froid. Parce qu'elle est mouillée, que y'a du vent, et surtout parce que c'est l'hiver. Mais ses yeux n'ont pas quittés ceux d'Evan. Une nouvelle larme roule sur sa joue, et elle se dit que c'est injuste de pleurer quand on ne sait pas vraiment pourquoi. Mais il pleut toujours. Elle a pleinement assumé ce qu'elle à dit. Mais c'était pas facile, pas du tout. Elle finit par un peu détourner son regard. Puis plus franchement. Elle se retient de glacer des dents, parce qu'elle se gèle. Plus qu'elle ne devrait.. Quand elle relève la tête, c'est parce qu'elle a quand même envie de lui en vouloir. Bien beaucoup.

-" D'ailleurs, je ne sais pas comment t'a fais pour prendre une telle place dans ma vie ! Je sais pas quand non plus. J'ai même envie de te dire d'en sortir mais j'y arrive pas tu vois. Je devrai peut être te tuer, pour toucher l'argent. Mais ça non plus, je n'y arrive pas. Tu vois, quand t'es là, j'n'arrive à rien. "

Rien du tout. J'arrive pas à ne pas sourire, je n'arrive pas à te tuer, à ne pas penser à toi. J'aimerai, j'adorerai lui dire de dégager, et vite. Parce que c'est comme si ça vu me faisait mal. Je me détourne subitement. Sous la pluie. Mes bottes ne s'enfoncent pas encore dans la boue. J'aime quand le sol est moue. J'aime quand la pluie fait croire que je ne pleure pas. Mon maquillage ne coule pas. Heureusement. Je ne tiens pas à ressembler à une veuve éplorée. Je me retourne enfin.

-" Tu vois, j'arrive même pas à te haïr .. "

Elle ne l'a pas dit fort. Oui, presque un murmure, mais ses lèvres ont bien pris le temps de former les mots. Elle ne se fait pas du soucis pour Evan, il a comprit, c'est sûr. Mais avait-il seulement envie de comprendre ? Elle ne sait pas. Elle ne connait pas sa réaction, mais redoute un peu de se faire renvoyer comme une vieille chaussette. Comme beaucoup l'ont malmené. La lumière naît sur le bout de ses doigts, toute faible. C'est venu comme ça. Sa magie qui s'exprime. Elle est libre elle aussi. Mais la lumière, toute faible ne se voit presque pas. Mais elle, elle le sent. Comme une boule de chaleur qui vous rassure. Et elle a besoin de courage pour lui demander ce qui lui, il a au fond du coeur. Mais c'est pas facile. Parce que si la question est facile à demander, la réponse est plus difficile à entendre..

-" Et moi, je vaux combien à tes yeux ? "

Et si il répond que rien, je ne vaux rien pour lui ? J'ai plus qu'a aller me tirer une balle ? Oui. Parce que quand c'est pas réciproque, au final, y'a toujours une douleur. Qui s'efface, bien sûr. Mais dans l'instant elle a pas envie qu'on lui dise qu'on ne l'aime pas. Ses cheveux trempés gouttent sur le sol. Il n'y a plus de boucles ou de lissage qui tienne. Ils sont raides de nature alors forcément, avec la pluie, il le restent toujours. Mais mouillé, c'est différent. Elle claque un peu des dents avant de serrer la mâchoire. Elle ne veut pas montrer qu'elle a juste super froid. Mais bien sûr c'est des faiblesses, et comme Lola n'aime personne, personne ne doit l'aimer, c'est ça? Quelqu'un à dit un jour que c'était mieux d'aimer quelqu'un que d'être aimé. Mais c'est tellement, tellement faux ! Aimer quelqu'un, ça fait mal.. tellement mal...

" Je te dit de m'oublier mais sache que mon coeur ment, car malheureusement la fierté l'emporte sur les sentiment.. "

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Spoiler:

Monter c'est prendre le risque.
De tomber tout en bas.
Sauf que si on chute de très haut.
L'espace d'un instant on vole.
Myaw Nienta ~
.
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Sorcier Noir ~ Membre de Rosenrot
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MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptyLun 23 Jan 2012 - 22:35

* J'aurais aimé t'aimer, comme on aime le soleil.
Te dire que le monde est beau et que c'est beau d'aimer.
J'aurais aimé t'écrire le plus beau des poèmes,
et construire un empire juste pour ton sourire.
Devenir le soleil pour sécher tes sanglots.
Et faire battre le ciel, pour un futur plus beau.
Mais c'est plus fort que moi, tu vois je n'y peux rien.
Ce monde n'est pas pour moi, ce monde n'est pas le mien. *

    Qui es-tu Evan ? Qui prétends-tu être ? Le prétentieux sorcier solitaire qui n’aime personne d’autre que sa petite personne ? Le séduisant, arrogant, jeune homme qui attire tant les filles ? L’amant infidèle ? L’histoire d’une nuit ? Ou l’idylle de toute une vie ? L’assassin diabolique ou le mercenaire insensible ? Qui es-tu Evan ? Ou plutôt, qui veux-tu être ? Parce que savoir qui on est, c’est autre chose, de bien plus subtil.
    J’ai endossé tellement de rôles, tellement de couvertures, que je ne sais plus très bien distinguer le vrai du faux. Je ne sais plus très bien ce qui a été créé de toutes pièces et ce qui a, un jour, il y a une éternité de cela, pu me ressembler.

    Je dresse mentalement la liste de mes certitudes.
    Je m’appelle Evan. Evan Adams.
    Je suis un sorcier.
    J’ai un charme fou.
    Je n’aime personne.
    Je ne pleure jamais.
    J’avais une sœur, mais elle est morte.
    Je ne crois en rien, surtout pas en l’amour.
    J’ai l’esprit de contradiction.
    Je trouve la fille en face de moi terriblement attirante.
    Cette fille est là pour me tuer.
    Je ne sais pas qui je suis.

    Et puis il y a Lola. Lola qui me regarde, Lola qui m’appelle au secours, Lola qui me sourie, Lola qui me frôle, Lola qui me touche, Lola… Lola, qui est là. Partout. Tout prêt. Si loin.
    Je me souviens que je lui ai posé une question. Une toute petite question de rien du tout qui pourtant, l’espace d’un instant, fait battre mon cœur un peu plus fort, un peu plus vite. Je n’aurais jamais dû la lui poser, cette question. Je n’aurais jamais dû lui laisser croire que j’en avais quelque chose à faire. Parce que tu fais quoi Evan, tu fais quoi si elle te lance à la figure que tu ne représente rien de plus qu’une poignée de dollars ? Tu souffres. Comme avec Allie. Tu souffres parce que t’es seul, définitivement seul.

    Sa petite main se tortille dans la mienne, mais je refuse de la lâcher ; au contraire, je serre encore plus fort. Et je sens mon cœur se serrer avec elle. Je t’en prie Lola, ne me fais pas regretter de t’avoir posé cette foutue question…
    Ses doigts se referment sur mon poignet, tentent de dégager sa main que je retiens prisonnière. Elle se débat, lutte, pour finalement lâcher prise. On abandonne déjà ? je songe, railleur. À moins qu’elle aie compris cette fois. Qu’il n’y a pas de détours, pas d’échappatoires possibles. Qu’elle va devoir répondre, affronter la réalité. Pour moi.

    La pluie tombe sans discontinuer. Et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, je suis trempé jusqu’aux os. Le visage de Lola, tout comme le mien, est inondé. Pourtant, lorsqu’une perle d’eau, puis une autre roule sur sa joue, je sais que ce n’est pas la pluie. Et je sens quelque chose se briser en moi. Ou peut-être éclore.
    Souvenirs…

    J’ai environ seize ans. Sous l’abri de bus détraqué, je trépigne. Il fait froid, il pleut des cordes et Allie ne se pointe toujours pas. Mais qu’est-ce qu’elle fout, bon sang ? Je tourne et retourne les phrases bien acides que je m’apprête à lui servir lorsque madame daignera enfin se montrer. Et puis, alors qu’une seconde auparavant il n’y avait personne, Alicia est là. Ruisselante. Rayonnante. Sa démarche est toujours aussi gracile, mais son regard est brisé. Je cours jusqu’à elle, ignorant la pluie et ravalant par la même occasion mon petit sermon sur la ponctualité. Allie est là et je suis heureux. Allie a besoin de moi et j’accours. C’est ainsi.
    Elle m’offre un regard implorant et se laisse tomber dans les bras que je lui tends.
    - C’est Adam…
    Je n’ai pas besoin d’en savoir davantage. Je ne sais pas qui est Adam, mais il lui a fait du mal. Je pourrais le tuer pour ça.
    Ma sœur se recroqueville un peu plus contre moi tandis que j’essuie la perle salée qui a roulé sur sa joue.
    - Allie tu… tu pleures ? je demande malgré moi, un peu hébété.
    Alicia pleure. Ça me fait drôle. Je ne l’ai jamais vue pleurer. Mais surtout, surtout ça me fait mal. C’est comme si mon cœur se déchirait.
    - Tout va bien, je murmure enfin, en caressant doucement ses cheveux.
    Ce n’est que plus tard, bien plus tard que je prends conscience que quelque chose m’avait échappé. C’est la première fois que je voyais Allie pleurer. C’est aussi la première fois qu’elle avait vraiment besoin de moi.


    Je quitte mon arrêt de bus imaginaire et regagne le champ humide en tremblant. Tant pis. Je prétendrai que c’est le froid. Il y a une fille devant moi qui pleure, qui a besoin de moi. Mais je ne peux rien pour toi, Lola ! Je suis incapable de te prendre dans mes bras et de te dire que tout va bien. J’aime pas raconter des mensonges, et te dire que tout va bien c’est te mentir.
    Je devrais peut-être te demande qui t’a fait ça, qui a noyé tes yeux et détruit ton sourire. Le problème c’est que je ne connais que trop bien la réponse, le problème, c’est que cet idiot c’est moi… Est-ce que j’en vaux vraiment la peine, Lola ?
    Je n’en sais rien, il n’empêche que ça fait fichtrement mal.
    Alors sèche tes larmes maintenant, tu es une grande fille.
    Elle prend une inspiration, puis une autre. Plante ses yeux dans les miens. Parle, enfin.

    -" Plus que ce bout de papier. Plus que ce foutu job. Plus qu'une poignée de billets, aussi grosse soit-elle. Plus que... Plus que tout en fait. "

    Je tressaille. En fait, c’est à peine si j’ose encore bouger. Elle va éclater de rire, me dire que c’est une plaisanterie. C’est bien son genre. Elle m’aura presque berné ! Mais il n’en est rien. Lola ne rit pas, pas du tout. Quant à moi, j’ai l’impression de tomber d’un avion sans parachute.

    -" D'ailleurs, je ne sais pas comment t'a fais pour prendre une telle place dans ma vie ! Je sais pas quand non plus. J'ai même envie de te dire d'en sortir mais j'y arrive pas tu vois. Je devrai peut être te tuer, pour toucher l'argent. Mais ça non plus, je n'y arrive pas. Tu vois, quand t'es là, j'n'arrive à rien. "

    Mon avion est en chute libre. Je lâche sa main. Je crois que mon cœur a tout simplement cessé de battre.

    -" Tu vois, j'arrive même pas à te haïr .. "

    Je ne sais pas si c’est ça d’être heureux. Mais vous savez quoi, ne serait-ce que pour une seconde, on pourra dire ce qu’on voudra, ça fait vraiment du bien d’être aimé.

    -" Et moi, je vaux combien à tes yeux ? "

    Maître un jour, esclave le lendemain. Maintenant, t’es coincé Evan, placé au pied du mur. Étrange expression d’ailleurs, car pour ma part, j’ai plutôt l’impression d’être au bord d’un gouffre. Parler revient à sauter. Et me taire… me taire revient à fuir dans la direction opposée. Ce que Lola ne me pardonnerait pas.
    Si je lui disais qu’elle n’est rien pour moi, peut-être qu’elle me ficherait la paix. La belle irait pleurer dans son coin avant de me planter un pieu dans le cœur.
    Si je lui disais…
    Si je lui…
    Si je…
    Si..

    - Je ne sais pas combien tu vaux, Lola. Mais tu vaux beaucoup. Beaucoup trop. C’est pas vraiment dans mes habitudes mais je n’arrive pas à me l’expliquer tu vois. Tu es là et tu es tout. Tu n’es plus là et je ne suis plus rien non plus. C’est comme un interrupteur. En fait je crois que…

    Trop tard. Je m’arrête là avant de verser complètement dans le pathétique. De toute façon les mots que je m’apprêtais à prononcer auraient paru tellement déplacés dans ma bouche qu’elle m’aurait probablement ri au nez. Et puis ces mots ne sont pas si faciles à dire. Surtout quand on s’appelle Evan Adams et qu’on est sensé n’aimer personne.

    - Mathias avait beaucoup de chance de t’avoir.

    J’ai tellement de choses à lui demander.
    Pourquoi tu pleures Lola ?
    Pourquoi tu frissonnes ?
    Pourquoi t’es là, avec moi ?
    Et pourquoi je ne voudrais surtout pas que tu sois ailleurs ?

    - Pourquoi tu ne me tues pas ?

    Je cherche son regard, mais dans la pluie battante je ne le trouve pas. Voilà, t’es content Evan ? Tu viens encore de tout gâcher !


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Humain Noir
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MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptyVen 27 Jan 2012 - 19:41

" Fais attention parfois tu es vulgaire. "

On en est là. Toi et moi, moi et toi, et mon coeur qui a subitement arrêté de battre. Parce que ta voix n'a pas succédé à la mienne, parce que je suis en attente. D'une parole d'un regard d'un geste, n'importe quoi. Fais en sorte que mon coeur se remette à battre. S'il te plaît.
Voyez à quoi j'en suis réduite ! Je n'arrive même pas à tuer un gars qui n'est pas du tout innocent. Je n'arrive même pas à tuer un gars qui pourtant, vaut un paquet de tune. Je n'arrive pas à me dire qu'un jour, si je le fais vraiment, je ne verrai plus son regard si particulier, qui ne l'est uniquement parce qu'il est animé d'une lueur étrange. Plus voir ses lèvres s'étirer de façon différente selon les sentiments.
Je pleure même.
Je pleure, JE pleure, LOLA HELLIN PLEURE putain .. C'est impossible, je ne pleure jamais et à cause de toi, maintenant, c'est le cas.. On pourrait croire que c'est la pluie, mais toi, j'ai vu. Que tu ne t'étais pas trompé. Parce que tu es Evan, et que je suis Lola. Trouvez moi débile si vous le souhaitez. Mais pour moi, ça veut tout dire. Voyez-vous, quand vous êtes seuls, vous n'avez envie d'aller que là ou bon vous chante. Parce que c'est beau, parce que c'est ceci ou cela. Pas pour lui ou elle ! Et là, subitement, mon centre de gravité, change. C'est Evan. Regard, odeur, attitude, c'est Evan tout entier qui m'attire et je déteste ça.
Autant que j'aime ça.

Vous avez déjà vu une femme, dans la bout jusqu'aux talons, mouillée jusqu'aux os et qui pourtant ne bouge pas d'un poil ? Suspendu aux lèvres d'un inconnu rencontré une fois seulement. Oui, littéralement suspendue. Elle se balance dans le vent. Comme pendue. La corde au coup. Elle cherche un instant quelque chose d'autre à regarder. Un autre regarder à observer, mais rien n'y fait. Les champs sont d'un morne terrible. Elle n'arrive pas à se raccrocher à autre chose qu'à lui. Et si tout à l'autre, il la tenait, c'est à son tour d'espérer une réponse. Alors elle le tiens. La main sur son avant-bras, elle attend pour pouvoir vivre. Encore. S'il te plaît.

-Dis moi,pourquoi t'es comme ca,
Pourquoi ca va pas,
Pourquoi t'essaies pas, pourquoi tu veux pas.


J'attend. Toujours. Les questions se bousculent dans ma tête. S'entrechoquent, font des dégâts, et moi je ne m'en sors pas. Pas du tout. Je me noie et coule comme une pierre. Toujours plus profond. Je me demande quand je troucherai le fond. Mais quand je le toucherai, sans doute continuerais-je à creuse ! Puis que je ne sais faire que ça... Toujours tomber plus bas.

-Dis moi,pourquoi tu souris
Et pourquoi tu pleures,
Pourquoi t'as envie,
Et pourquoi t'as peur.


Je me mord la lèvre inférieure. Parce que douter, et attendre, ça ne fait pas bon ménage. J'ai le coeur qui bat tellement vite que j'aurais eu l'impression qu'il ne battait plus, si je n'avais pas entendu les pulsations à mes oreilles. Comme un tambour sourd.
Poum.
Poum.
Poum.
Poum.
Seulement le bruit, la pluie sur ma peau et la morsure du froid me rappellent que je suis toujours vivante face au sorcier noir. Nous ne sommes que deux, et nule part ailleurs ou poser mon regard. A part dans le sien. C'est injuste, ouai, la vie est totalement injuste. Qui a dit seulement un jour qu'elle ne l'était pas ...?

-Dis moi,pourquoi tu dis ca,
Pourquoi t'y crois pas,
Pourquoi t'y crois plus,
Pourquoi tu sais plus.


Et puis là. Voilà. Je vois ses lèvres bouger, sa voix s'élever dans l'air. Je me crispe. Ma main tremble un peu. Je tremble un peu. Tendue, je serre les dents. Dis moi... J'aimerai que t'ouvre ton coeur, comme cette fois où on s'est vu sur la place. Tu te rappelles, la fois où j'ai su que t'étais qu'un voleur ! Oh non, dis pas non. Parce que si tu dis ça, tu devras m'expliquer où il est passé mon coeur ?

- Je ne sais pas combien tu vaux, Lola. Mais tu vaux beaucoup. Beaucoup trop. C’est pas vraiment dans mes habitudes mais je n’arrive pas à me l’expliquer tu vois. Tu es là et tu es tout. Tu n’es plus là et je ne suis plus rien non plus. C’est comme un interrupteur. En fait je crois que…

Elle attend. Encore quelques secondes. Parce que son coeur attendait cette réponse pour pouvoir battre encore.
Alors pourquoi il ne recommence pas à battre ? Pourquoi ?

-" Tu crois quoi Evan ? "

Parce que c'est important finalement... Parce que j'ai besoin de savoir la fin de ces quelques mots ! Parce que je voudrai savoir ce qu'il y après, et je te jure que ce n'est pas que de la curiosité. Non, vraiment. C'est .. j'ai besoin de savoir. Pour être sûr encore une fois qu'il ne se fou pas de moi, car pourtant c'est probable. Pourquoi on ne joue plus Evan ? Ca faisait tellement moins mal ! On souriait encore. Sans être heureux, certes, mais on arrivait toujours à faire comme si. Alors que là, je me sens ridicule au possible ! Un cliché sorti d'un film, la blonde qui fait face à l'homme qu'elle ai..
Je n'aime pas Evan.
Face à l'homme qui lui fait face. Elle a une larme sur sa joue, mais ce n'est que la pluie n'est-ce pas ? N'est-ce pas ?
La Lola que je suis devrais rire. Lui dire qu'il est terriblement pathétique, se foutre de lui pour finir par le tuer, parce que bon sang, ça en fait de la thune quand même ! Beaucoup plus qu'on ne m'a jamais offert pour quelqu'un comme lui, qui n'est pas chef. Je suis sûr que mon employeur a fait exprès. Pour voir si j'étais aussi glaciale que j'en avais l'air. Mais si je ne le tue pas, ça veut bien dire que j'ai une faiblesse. Qu'il pourra faire pression rien qu'avec ça ! On pourrait dire oui.. mais il peut toujours menacer de faire du mal à Evan, ça ne me touche pas. Evan sait prendre soin de lui tout seul. Mais là.. là.. Je ne sais pas quoi lui répondre. Les mots peuvent-ils encore seulement passer mes lèvres ? La pluie tombe toujours. Comme si les anges pleuraient. Moi je ne pleure pas. C'est mon coeur qui saigne..

-Mathias avait beaucoup de chance de t’avoir.

J'ai le coeur qui éclate.
Mathias ! Oh non Mathias n'avait pas de chance de t'avoir ! Il m'a mentit ! Et après il est parti, PARTI ! Je fais comment pour vivre moi après ? Hein ? Il m'a oublié, il a dégagé ! Envolé ! Et la Lola détruite en deux. Alors vois-tu, si jamais il avait eu de la chance de m'avoir, il ne serait pas parti. Je ne sais toujours pas pourquoi vois-tu. Il n'y peut être aucune raison ! J'étais anéantie. Alors forcément je t'ai gueulé dessus, forcément ! J'avais juste besoin de quelqu'un pour me prendre dans ses bras. Alors tu l'as fais, mais le lendemain, t'étais plus là. Alors la Lola qui étaient innocente est morte. Assassiné en main temps que ça première victime.
Et la Lola que je suis n'arrive pas à se contenir. Nous sommes un peu loin l'un de l'autre. Il pleut tellement fort que j'ai l'impression d'avoir une illusion en face de moi. Un peu trouble. J'essuie rageusement une larme qui vient de couler. Lola ne pleure jamais.

-" Alors pourquoi il est pas resté ?! "

Cela sonne comme un appel à l'aide dans sa bouche. Et pourtant, ça ne l'est pas.. pas tant que ça. Y'a trop de réponses qui ne se connaissaient pas. Tellement qu'elle se sentait perdue. La départ de Mathias avait ouvert une plaie béante dans le coeur de Lola. Elle avait tant bien que mal suturé les bords comme elle pouvait, sans jamais qu'elle ne se referme. On mets de la pommade alcoolisé, mais rien n'y fait. Mais Evan vient tout juste de couper chacun des points avec quelques pauvres mots. Des mots ! Les mots ne sont pas que du vent ? Il faut croire que non. Parce qu'ils sont arrivés comme des armes dans son coeur, coeur blessé, coeur ensanglanté, coeur éclaté, coeur assassiné ...

-Pourquoi tu ne me tues pas ?

Oh Evan !
C'est tout ce qu'elle pu dire si jamais la seconde d'après ses paroles elle avait pu dire un mot. Elle recule un peu, comme blessée.
C'est vraiment ce qu'il veut ? Que je le tue ? Qu'on se batte ? Parce que je crois savoir comment ça pourrait se passer. J'arriverai peut être à le charmer assez longtemps pour m'approcher. Je baisse un peu la tête. Réfléchit. Je m'approche finalement de lui. J'enlace mes bras autour de son cou. Souriant finalement un peu. Il était beau. Franchement beau. Mon don se glisse dans l'air, jusqu'à lui. Comme un serpent qui s'enroule autour de sa proie jusqu'à l'étrangler. Sortir ma dague et le tuer me parut alors simple. Rapide. Efficace. Presque probable. Je dis presque parce que ça reste improbable.

-" Comme si je pouvais... "

Non effectivement, Lola, tu ne peux pas. Ton bras s'arrêterait avant d'avoir planté le couteau. Tu n'auras jamais le courage. Pour une fois que quelqu'un tiens à toi, il serait bête de le tuer tout de même. Y'avait des personnes qui ont un jour compté. Mais elles sont parties, ou mortes. Depuis, t'évites les amis. Tu en restes à conquête d'un soir, et tu changes de pays, tu tues, tu recommences. Tu n'as jamais su ce que c'était d'avoir une famille... une famille... Non, ce mot n'évoquera jamais rien pour toi. Alors Lola plante ses yeux glacés dans les siens. Il pleut un peu moins.

-" Tu avais de la chance d'avoir Allie. D'avoir une famille. Et elle avait de la chance de t'avoir. Mais la chance est éphémère, ça ne dure jamais.. "

Alors voilà où ça nous mène ! Toi et moi ici. La vie est pathétique je trouve. Elle est vraiment nule. Du début jusqu'à la fin. On meurt de toute façon à la fin ! Personne n'en sort vivant, quel qu'en soit le temps passé, on n'en sort pas vivant. Y'a quoi après mmm ? Personne ne sait, alors en attendant, ça sert à quoi tout ce que l'on fait ici ? Elle se mort la lèvre inférieure, détourne son regard parce qu'elle a l'impression d'être nue face au sien. Elle sort finalement sa dague. Avec suffisamment de courage pour faire ce qu'elle voulait. Elle la fait tourner dans ses doigts.

-" Tu penses que je devrais ? "

J'ai envie de ses lèvres. Là, tout de suite. J'ai envie qu'il me serre dans ses bras. Qu'il me dise qu'il m'aime ? Non, là faut pas rêver non plus. Et là, j'ai les pieds bien ancré sur terre, ton regarde me l'assure Evan. Il n'a pas changé. Un regard qui genre froid. Et la pluie sur ses cils. Nous sommes mouillés. Vraiment trempés. Je n'ai pas froid, pourquoi je n'ai pas froid ?

"-Pourquoi,pourquoi tu comprends pas,
Que c'est pas vrai tout ca,
Que tu reviendras pas."

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Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. Emilie_de_ravin_signature_1_by_sidriel7-d302zf3
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Monter c'est prendre le risque.
De tomber tout en bas.
Sauf que si on chute de très haut.
L'espace d'un instant on vole.
Myaw Nienta ~
.
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Sorcier Noir ~ Membre de Rosenrot
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CITATION DU PERSONNAGE : J’te fascine hein ? Allez viens on parle de moi !

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Evan Adams
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MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptyJeu 9 Fév 2012 - 19:02


* - You love me. Real or not real ? – Real. *

    Enfant, on rêve tous de devenir quelqu’un. Certains rêvent de devenir astronautes, pilote de course, magicien ou super héro, tandis que d’autres, plus raisonnables peut-être, préféreraient devenir chanteur, acteur, danseur ou professeur.
    Moi, je voulais simplement être quelqu’un. Quelqu’un de grand, quelqu’un d’important. Quelqu’un de bien, comme on dit. Mais j’ai très vite compris que le monde fonctionnait très bien sans superman. À vrai dire, je crois que je n’étais pas fait pour le rôle.
    J’allais devenir un sorcier, comme mes parents. J’allais poursuivre ma voie, devenir riche et puissant, fonder une famille.
    Et puis j’avais Allie. Le monde n’avait peut-être pas besoin de moi, mais ma sœur si. Et ça me suffisait.
    Mais rien et éternel, et Allie a fini elle aussi par se faner. Par mourir.
    Plus personne n’ayant besoin de moi, j’ai décidé que je n’avais plus besoin de personne. J’ai poursuivi ma voie, je suis devenu riche –accessoirement- et puissant, et j’ai abandonné l’idée de fonder une famille. Ou de fonder quoi que ce soit d’ailleurs.
    Mais voilà. Lola a débarqué. Comme le petit grain de sable qui se niche dans votre œil par inadvertance ou la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
    Lola c’est le virage que je n’attendais pas. Mais j’ai beau essayer, je n’arrive pas à lui en vouloir.

    Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas plu si fort. Ouais, il pleut si fort que j’ai l’impression que c’est tout mon corps qui pleure. Qui saigne.
    Et pendant tout ce temps-là, Lola a attendu. Elle a attendu que je parle. Patiemment. Presque sagement. Mais je sais qu’à l’intérieur, c’est la tempête. Je le sais parce que moi c’est pareil. Mais ça, pour rien au monde je ne l’avouerais.
    Maintenant que tout est dit, elle va rire. Elle devrait rire. Et je rirais aussi. On rigolerait ensemble de cette bonne blague et nos cœurs se remettraient à battre, lentement mais sûrement, comme après une longue apnée.
    Nos petits cœurs qui n’en peuvent plus de ne plus pouvoir respirer.
    Pourquoi tu ne ris pas Lola ?
    Tous les deux, on ne sait que faire semblant. On est des menteurs. Tous les deux, on préfère rire que pleurer. On préfère les histoires d’une nuit aux idylles passionnées. On préfère tuer qu’aimer. On préfère être tué, qu’être aimé…
    Mais tu ne ris pas Lola, tu ne ris pas parce que tout n’a pas encore été dit, parce que le jeu, même s’il s’éloigne un peu plus à chaque seconde qui passe, n’est pas encore fini.

    Et il continue de pleuvoir.

    -" Tu crois quoi Evan ? "

    Difficile de prononcer ces quelques mots. Je plante mes yeux dans les siens, les sourcils légèrement froncés. Ses yeux sont encore un peu humides. Je serre les dents. Si seulement je ça pouvait être la pluie.

    - Je crois que je tiens à toi.

    Mon ton est d’un morne à pleurer. J’esquisse un sourire enjôleur, et détourne la tête. Incapable de supporter la vision de sa beauté. De sa fragilité. Incapable de supporter l’impact de mes propres mots.
    En fait, je ne crois pas que je tiens à toi. J’en suis sûr. Mais je suis trop lâche pour te le dire. Alors encore une fois, je fuis dans un sourire.
    Tu ne t’attendais quand même pas à ce que je te dise que te t’aime ? Dis Lola, c’est pas à ça que tu t’attendais ? Parce que si c’est le cas, tu risques d’être déçue. Disons que dans le genre romantique, tu pouvais trouver mieux !

    Il pleut. Toujours. Je ne vois pas pourquoi ça s’arrêterait en fait.

    -" Alors pourquoi il est pas resté ?! "

    Je fronce les sourcils. Je dois avoir l’air véritablement étonné, pour une fois. C’est vrai que je ne m’étais jamais demandé ce qui était arrivé à Mathias. Je me disais qu’il devait être mort, tout simplement. Mais alors pourquoi est-ce que cela sonne comme un appel à l’aide ?
    Je ne voulais pas te blesser, pourtant. C’est plus fort que moi. Je suis… désolé. Je suis désolé Lola.
    Je la regarde à nouveau et une étrange colère m’envahit.

    - Pourquoi il n’est pas resté ? Pourquoi Allie est morte ? Pourquoi il pleut, pourquoi t’es là, pourquoi je suis là moi aussi… pourquoi il ne suffit pas de claquer des doigts pour que tout redevienne normal, pourquoi je t’ai rencontrée ? Pourquoi c’est pas simple pour une fois ? Pourquoi la vie est juste… comme ça ?

    Tout en parlant, j’ai fait deux pas vers elle, si bien que je sens presque son souffle haletant dans ma nuque.

    - Pourquoi il est pas resté, hein ? J’en sais rien, Lola, j’en ai aucune idée !

    Je détourne vivement la tête et ferme les yeux le temps de recouvrer mon calme. Mes mots, tel des flèches, ont sifflé dans l’air. Et je sais qu’ils ont trouvé leur cible.
    Mais à peine ai-je refermé la bouche, que je regrette déjà de l’avoir ouverte. Je me suis emporté un peu vite. C’était stupide. Mais ses questions ont ravivé des souvenirs que j’aurais préféré oublier. Je ne veux plus penser à Allie…
    Mais que voulez-vous, il n’y a que la vérité qui blesse.

    Et il pleut. Encore. Encore plus fort.

    Lola ne me regarde plus non plus. Des perles salées roulent sur ses joues. Elle en essuie une, rageusement de la manche, mais une autre coule, puis une autre, et encore une autre. Je lui relève le menton avec douceur mais fermeté.

    - Pourquoi tu pleures, Lola ?

    Ce n’est pourtant pas la première fille que je fais pleurer, et encore moins la dernière. Je me suis quand même senti obligé de demander. J’ai l’impression de tout faire à l’envers, aujourd’hui. C’est n’est pas mon genre. Et ce n’est pas bon signe, pas bon signe du tout.

    -" Comme si je pouvais... "

    Elle a fait un pas en arrière, le visage figé dans une expression de douloureuse incompréhension. Je me demande ce que j’ai fait pour mériter ça.
    Je n’esquisse pas non plus un geste pour la rattraper. Comme si c’était au-dessus de mes forces. J’ai déjà trop donné pour aujourd’hui. De toute façon, elle n’ira pas loin.
    Tu ne peux pas me tuer Lola ? C’est quand même le comble ! Pourtant il va bien falloir te décider un jour. Je n’attendrai pas éternellement. Et ton patron non plus. Le problème c’est que tu t’es mis en tête que j’étais plus important qu’une poignée de dollars.

    -" Tu avais de la chance d'avoir Allie. D'avoir une famille. Et elle avait de la chance de t'avoir. Mais la chance est éphémère, ça ne dure jamais.. "

    Je crache un rire amer. J’ai un goût de sang sur les lèvres. Elle ne sait pas ce qu’elle dit. Elle ne sait pas ce qu’est une famille. Et encore moins ce qu’était ma famille. Un tapis de mensonges, voilà ce que c’était ! Il y a des souvenirs heureux, bien sûr. Mais pas tant que ça.
    Elle ne le sait pas, mais j’exprime dans mon sourire tout le mépris et le dégoût que m’inspire ma famille.
    Il faudra quand même que quelqu’un m’explique un jour, pourquoi les blessures ne sont, elles, jamais éphémères…

    Je suis d’un œil intéressé le mouvement de sa main. Elle saisit sa dague, la fait tourner entre ses doigts, qui ne font qu’effleurer la lame. Nous y sommes enfin. Je ne sais pas comment, mais elle a trouvé le courage. C’est aussi bien comme ça. Il me sera moins difficile de la tuer à présent.

    -" Tu penses que je devrais ? "

    Tu penses que tu pourrais ? Pourquoi toujours cette manie de répondre à mes questions par une autre question ?
    Et comme je ne sais pas quoi dire, je me contente de hausser les épaules.

    - À toi de me le dire.

    Elle doit trouver qu’il fait trop froid, ou bien que je suis vraiment trop loin d’elle, parce qu’elle fait un pas vers moi et passe ses bras autour de mon cou, tandis que j’enlace sa taille.
    Ça faisait longtemps. Trop longtemps.
    J’approche mon visage du sien, prêt, tout prêt, trop prêt. Ce n’est pas normal. Pourquoi cette soudaine envie de poser mes lèvres sur les siennes ? Ce n’est pas normal. Ça doit être son don, son fichu don… Mais après tout quelle importance ?
    On sait tous que tu as toujours voulu l’embrasser, Evan.
    Alors je l’embrasse.

    Et l’espace d’un instant, il me semble qu’il pleut un peu moins.


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- I wear your granddad's clothes, I look incredible. -
« life sucks. get a helmet. »



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Humain Noir
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Lola Hellin
Lola Hellin
Humain Noir
MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptyDim 12 Fév 2012 - 18:57

" - Ça fait chier ! Réaliser que tout ce à quoi on a pu croire, finalement c’est des conneries. Ça fait chier.
- De quoi tu parles ?
- Oh tu sais, le destin, les âme-sœurs, le grand amour, tous ces contes de fées ça ne veut rien dire. "


Elle déglutit. Cette scène est totalement irréelle pour elle. C'est.. improbable. Impossible même. Alors pourquoi ça se réalise ? Elle prend conscience de l'ampleur qu'Evan à prit dans sa vie, son coeur, son corps, son esprit, partout. Et des risques qu'il en découdra. Elle se répète que c'est une mauvaise idée. Mais Lola, elle est comme ça. Elle va droit dans le mur et accélère quand même. Pour se prouver jusqu'au bout qu'effectivement, c'était pas la meilleure idée qu'elle ait jamais eu. Le problème, c'est que là, c'est pas une idée. Pas vraiment une envie c'est.. un besoin. C'est comme un aimant face à du fer. Incapable de ne pas y aller s'y coller. Lola, elle est incapable de résister à Evan.

-Je crois que je tiens à toi.

Tu crois seulement Evan ? Je ne sais pas si ça me suffit.. A vrai dire, je crois qu'il tient pour de vrai à moi, mais nous sommes identiques. C'est trop dur d'avouer ça. Pour moi, pour lui, pour nous. C'est affligeant d'être pas foutu de dire quelques mots ? Vous trouvez ? Pas moi. Ca prouve que quand on les dit, on le pense vraiment. C'est pas des paroles lancées en l'air.
Je crois que je tiens à toi.
J'ai l'impression que ça sonne presque comme un Je t'aime. Mais à la façon d'Evan & Lola. C'est un peu spécial.. Je me mord la langue, m'empêchant au passage de répliquer un truc bien acide. Du genre 'Ah ouai ? Tu crois seulement ? Je suis désolée, ça me suffit pas. ' Et me barrer. Mais y'a un truc qui cloche. Pas que je sois incapable de dire ça, oh non.
J'ai peur qu'il s'en aille. Pour toujours.

- Pourquoi il n’est pas resté ? Pourquoi Allie est morte ? Pourquoi il pleut, pourquoi t’es là, pourquoi je suis là moi aussi… pourquoi il ne suffit pas de claquer des doigts pour que tout redevienne normal, pourquoi je t’ai rencontrée ? Pourquoi c’est pas simple pour une fois ? Pourquoi la vie est juste… comme ça ?

Emporté dans un élan de colère. Il s'est rapproché d'une Lola qui se fait violence pour ne pas reculer d'une bonne dizaine de pas en arrière. Elle a peur et aperçoit un faible aperçut de ce que ça donne, Evan en colère. Et ça fait peur. Très peur. Elle relève faiblement la tête tandis que son coeur s'emballe. Elle serre les dents, inspire un grand coup. Il continue. La peur de la jeune femme aussi.

- Pourquoi il est pas resté, hein ? J’en sais rien, Lola, j’en ai aucune idée !
-" Dis moi que toi tu resteras.. "

Blessée elle recule finalement. D'un petit pas. La peur mêlée à la douleur. Sa carapace éclate. Crac. Et ça fait mal. Mais pas seulement. Pour la première fois depuis longtemps, c'est plus Lola qui joue, plus Lola sûre d'elle qui est devenue indifférente à tout ce qui l'entoure. Plus la Lola qui plante une couteau dans le ventre d'un homme sans aucune pitié ni aucune pensée même. C'est Lola qui est là, sous la pluie, une larme qui roule sur sa joue, face à Evan. Evan qui hante ses pensées à un point trop avancé pour qu'elle n'en soit pas amoureuse.
Amoureuse.
C'est un peu bizarre de dire ça en parlant de Lola, bien que ça vrai. Mais pas vrai comme vous le pensez.

Et puis quoi encore ? Vous vous attendiez à quoi ? A un mariage tout en blanc avec la cheffe de Rosenrot qui applaudirait quand on s'embrasserait ? Vous nous voyez vraiment avec des enfants ? En train de les amener à l'école ou encore comme un vieux couple ? Non mais soyons sérieux, imaginez moi en train de tricoter ! Impossible. On se mariera pas.
Je me vois déjà mal lui dire je t'aime. Va savoir pourquoi. C'est inutile les 'Je t'aime ? ' Ah ouai ? Plus que les ' Je te hais ? ' Je ne sais pas. Je suis un peu perdue là. En plus, Evan il fait peur quand il s'énerve. J'ai pas vraiment envie d'avoir peur d'Evan..

Il lui relève le menton. C'est râlant de pleurer. Et si il ne la connaissait pas, il ne pourrait pas distinguer larmes de gouttes de pluie. Mais il la connait. Un peu trop en pas assez de temps et c'est un peu étrange. Alors ainsi, elle n'a pas d'autre choix que de le regarder. Yeux dans les yeux. Elle se demande quelle expression renvoient les siens. Mais dans ceux d'Evan, dans ce moment là, elle est incapable de lire ce qu'il pense, et mine de rien, ça la terrifie. Pour de vrai.

-Pourquoi tu pleures, Lola ?

Elle est sûre cette fois. Que ce n'est pas un jeu. Elle se résigne en se persuadant que de tout façon, s'il rit, c'est qu'au final il sera vraiment qu'un connard, et qu'elle aura plus qu'a le tuer.

- Tu vas faire quoi alors, me battre ?
- Oh non, tu vaux même pas l’effort que ça prendrait de te cogner dessus !


Elle prend son courage à demain.

-" Je pleure parce que je t'aime, mais c'est insensé. Impossible. "

Je serre les dents, maintenant que c'est dit. J'ai envie de disparaître, de m'enterrer dans un trou de souris. Mais ce n'est que des mots, n'est-ce pas ? Il ne va pas y croire. Je me dis que dans quelques secondes, ça va être finit. Je vais me réveiller. Qu'un rêve. Je vais me réveiller, c'est obligé ! Je vais rire et me dire que tout ça est pathétique.
Parce que ça l'est, n'est-ce pas ?
Mais malheureusement, le froid me maintient fermement sur terre.

Elle est là. Les bras enlacés autour de son cou. Près. Tout près. Mais pas trop près. Elle déglutit. Son coeur s'emballe. Complètement, à une vitesse folle. C'est inhabituel. Ca n'arrive jamais même.

-À toi de me le dire.
-" Je crois que je devrai pas .. "

Je crois seulement. Ca sonne comme une petit vengeance personnelle. Tu crois que tu tiens à moi ? Soit. Je crois que je ne devrai pas te tuer. Sauf que la différence, c'est qu'au fond de moi, j'en suis sûre. Que si je te tue, j'en mourrai. Y'a trop de gens qui sont sortis de ma vie, brutalement, et toi t'a pas le droit de faire de même. Pas toi. J'ai presque envie de te le faire promettre, mais les promesses c'est pour les petites filles. Et je n'en suis plus une. Je crois. Mais de toute façon, à quoi sa sert les promesses puisque personne ne prend la peine de les tenir ?

Lèvres collées.
Comme une promesse.
Un avenir ?


Elle sait que si ça se sait, elle est morte. Mais si ça se sait pas...
Alors elle l'embrasse. Une de ses mains vient sur la nuque d'Evan tandis qu'elle ferme les yeux. Un frisson lui parcourt le corps. Du bas de la nuque jusqu'aux pieds. Un vrai frisson. Comme avant, avec Tyler.

Sauf que toi, tu vas rester en vie, n'est-ce pas ?

" - Qui me dit que tu vas pas te réveiller un beau matin et vouloir que ça s’arrête ?
- Ça je peux pas te le promettre, personne le peut. "


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Monter c'est prendre le risque.
De tomber tout en bas.
Sauf que si on chute de très haut.
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Evan Adams
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MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptyJeu 23 Fév 2012 - 19:33

* Ils n’étaient pas toujours d’accord,
en fait ils n’étaient jamais d’accord sur rien,
ils se bagarraient tout le temps et ils se testaient
mutuellement mais en dépit de leurs différences,
ils avaient une chose très importante en commun :
ils étaient fou l’un de l’autre... *

    Lola est cramponnée à moi, comme à une bouée de sauvetage. Je passe ma main dans ses cheveux inondés de pluie. La pluie du ciel mais aussi celle de ses yeux, qui, en même temps que la première, a un peu cessé. Presque sans m’en rendre compte, je la serre fort contre moi. Elle répond à mon étreinte. Comme Allie le faisait chaque fois. C’est ce qui me fait le plus mal.
    Tout mon être me crie de la lâcher, de lâcher cette fille qui me rappelle tant ma sœur, et pire encore, me ressemble tellement. Je n’ai qu’à claquer des doigts pour disparaître. Disparaître pour toujours.
    Il suffirait d’un mot, un seul mot de ma part pour l’achever. « Tu es stupide, Lola. Stupide, naïve, et inintéressante », ou quelque chose dans ce goût-là. Un petit mensonge parmi tant d’autres. Je l’ai déjà fait, j’y ai même souvent recours, lorsque mes relations prennent une place trop importante. Tout serait tellement plus simple… J’ouvre la bouche, sans vraiment savoir ce que je m’apprête à dire.
    Mais Lola pose ses yeux sur moi et je sens ma résolution défaillir. Alors je me tais. Je me tais parce qu’il m’est impossible de faire autrement. Je me tais et je la serre encore plus fort.
    Je déteste ça. Autant que j’aime ça.

    -" Dis moi que toi tu resteras.. "

    Dans la bouche de Lola, cela sonne comme une supplication. Je l’ai blessée, maintenant elle prend peur, réaction logique. Ce qui n’est pas logique, c’est qu’elle n’a pas peur de moi, ou pas directement. Non, elle a juste peur que je m’en aille.
    Elle ne me demande pas la Lune. Elle ne me demande pas de l’épouser – permettez que je vomisse. Ni d’avoir de beaux enfants. Ni même de l’aimer passionnément.
    Elle ne me demande pas grand-chose. Pour le boulanger du coin, ce n’est peut-être rien. Pour Evan Adams, c’est déjà plus compliqué.

    - Ça je ne peux pas te le promettre, personne le peut… Mais je suis là. Maintenant.

    J’aimerais pouvoir dire que c’est tout ce qui compte mais on sait tous que c’est faux. Et si ce n’est pas suffisant, j’en suis désolé. Sincèrement. Désolé d’avoir choisi de ne pas te mentir.

    Au regard qu’elle me lance, je sens que ce que Lola s’apprête à dire n’est pas banal. Vous savez, le genre de regard qu’on a, lorsqu’on pèse le pour et le contre, juste avant de faire le grand saut. On soupèse les risques, les conséquences, et parfois les dommages collatéraux.
    Les yeux dans les yeux, incapable de résister à la véritable attraction qui lie son regard au mien, j’attends. Une éternité. Et je me surprends à avoir peur.
    Parce que pour la première fois, j’ai totalement perdu le contrôle de la situation. Et me voilà suspendu à ses lèvres dans l’attente d’un hypothétique verdict.
    Ça t’apprendra, Evan. On ne demande pas à une fille pourquoi elle pleure.

    -" Je pleure parce que je t'aime, mais c'est insensé. Impossible. "

    Le risque, c’est que je j’éclate de rire. Risque nul, je suis trop abasourdi pour ça. Les conséquences sont encore incertaines. Quant aux dommages collatéraux, je suis en plein dedans. C’est mon cœur. Mon cœur qui éclate. Littéralement. En mille morceaux.

    Pour une personne normalement constituée, ça aurait pu être le plus beau jour de sa vie. Pour une personne normale, ordinaire. Je ne suis pas une personne ordinaire –loin de moi l’idée de me vanter.
    Moi qui pensais en avoir fini avec les chutes, j’ai l’impression de dégringoler d’un immeuble de dix étages. Et pas moyen de se raccrocher à d’improbables fissures. Il n’y a que moi et le sol. Qui se rapproche. À une vitesse vertigineuse.
    Lola n’est pas dans un meilleur état que moi. Mais elle au moins a ses raisons.
    J’embrasse l’horizon du regard, pour me donner une contenance, parce que même en le voulant très fort, je n’arrive pas à mettre des mots sur ce que je ressens.
    Quoi que je fasse, ce fichu souvenir me poursuit comme mon ombre.

    Allie a le visage appuyé contre la fenêtre, les yeux dans le vague, un lointain sourire flottant sur ses lèvres. Je la dévisage un peu étonné. Puis je fronce les sourcils. Allie réserve ce regard à des circonstances très particulières. Des circonstances dont je ne fais pas parti. Renfrogné, je décide de briser cette stupide règle.
    - Tu penses encore à lui ?
    Elle se tourne vers moi, avec un air de reproche, comme si elle venait à peine de remarquer ma présence. Puis elle hausse les épaules avec désinvolture et hoche lentement la tête.
    - Tu l’aimes ? je demande, une once de crainte dans la voix.
    - Oui je l’aime, Evan. Et tu ferais bien d’en faire autant, avec une fille !
    Elle ricane. Moi je ne trouve pas ça drôle du tout. Je la foudroie du regard.
    - Et moi alors ? Tu m’oublies ?
    - Quoi ?
    - Tu ne m’aimes plus ?
    Je n’ai pas pu empêcher ma voix de dérailler. Comme un conducteur de train qui aurait brusquement perdu le contrôle…
    - Bien sûr que si, t’es bête ! Mais je ne l’aime pas pareil.
    J’ai envie de pleurer.
    - Moi, je ne pourrais jamais aimer une autre fille que toi.
    Elle me regarde vraiment cette fois. Et elle ne me comprend pas... Elle soupire :
    - Passe à autre chose, Evan. Grandis un peu.


    Je serre les dents. Malgré tout ce temps, toutes ces années à ressasser ma peine, à me construire une nouvelle vie, je n’ai toujours pas réussi à passer à autre chose ! C’est pathétique, je suis pathétique. Ça me donne envie de vomir.
    Je pivote vers Lola.

    Sais-tu au moins qui tu aimes, pauvre folle ?


    - T'as raison, c’est insensé.

    Tu vois, je suis incapable de ne pas faire du mal aux gens que j’aime.
    Aux gens que j’aime…
    C’est stupide ! Je n’aime personne. Non c’est faux. Je n’aime presque personne. Et dans ce presque, il y a toi, Lola.
    Mais ça, je ne suis pas encore prêt à te l’avouer.

    -" Je crois que je devrai pas .. "

    Tu crois seulement ? Je crois que je tiens à toi et tu crois que tu ne devrais pas me tuer... Nous voilà bien avancés. On est pitoyables Lola.
    Ou bien c'est une façon de me signaler que tu m'en veux encore, que malgré tout ce que tu as pu dire, que malgré les larmes qui ont coulé sur tes joues, il y a encore une part d'incertitude. Pardonne-moi mais je n'y crois pas. Et tu sais pourquoi ? Parce que toi, tu n'as pas dit "Je crois que je t'aime".
    Différence de taille, tu ne trouves pas ?
    Toujours un coup d'avance sur moi, Lola...

    D’un seul coup, je prends conscience d’un truc qui m’avait échappé. Je ne joue plus, je ne joue plus du tout. En fait, j’ai carrément cessé de luter.
    Ce garçon trempé de la tête aux pieds qui fait face à la jolie blonde, ce n’est pas moi ! Ça ne peut pas être moi. Je vais me réveiller. C’est totalement insensé. Complètement fou. Vraiment ridicule.
    Elle m’embrasse. Et ce n’est pas du tout désagréable, au contraire. Un frisson électrique parcourt tout mon corps.
    Pendant un court instant, je n’étais plus un sorcier solitaire et malfaisant, non, j’étais juste ce garçon, celui qui embrassait cette fille et se sentait puissamment heureux. Ça n’a pas duré, mais j’ai bien cru une fraction de seconde, que j’avais retrouvé l’ancien Evan.
    À contrecœur, je me sépare de Lola, pour mieux l’observer. Si elle veut que je me livre comme elle l’a fait, il faudra sûrement être très patient.

    - Je ne vais pas m’en aller Lola.

    Je laisse au silence le temps de retrouver ses droits sur le champs avant de reprendre la parole, sur un ton beaucoup plus assuré. Je m’autorise même à sourire.

    - Qu’est-ce que tu comptes dire à ton patron ? Tu peux toujours l’inviter à notre mariage pour te faire pardonner, mais je doute qu’il apprécie la plaisanterie !

    Elle sait évidemment que je n’ai pas prévu de me marier avant une bonne décennie –et encore- et qu’il faudrait bien plus qu’une Lola pour remédier à ça !

    Crazy stupid love..


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- I wear your granddad's clothes, I look incredible. -
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Humain Noir
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MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptyVen 16 Mar 2012 - 22:21

" - Elle s’appelle Christelle, jolie non ?
- Non
- Et elle porte la même robe que toi y a 4 ans. C’est moi qui lui ai offerte. Tu te souviens de ce jour là où tu m’as dis que je serais jamais cap te faire du mal ? Cap. Cadeau. Comme ça on est quitte.
- Tu nous présentes maintenant ?
- Christelle Sophie. Sophie Christelle. Ma futur. Mon passé. "

Ok. On n'avance pas là. On tourne en rond même. Parce que j'aimerais faire des tas de choses. Certains l'incluent, d'autres pas. Mais dans la plupart, il est là. Et faire l'amour sauvagement en fait bien sûr parti. Enfin ça, ça ne devrait pas vous étonner depuis le temps après tout. Moi, ça ne m'étonne pas. J'ai un sourire qui pourrait être plus grand. Mais il ne l'est pas. Quelque chose cloche. Je ne sais pas si c'est moi, ou si c'est lui. On ne peut pas accuser quelqu'un. Parce que le problème...
C'est nous.
Je déglutis. Un peu mal à l'aise. J'ai peur de ce qu'il va répondre. Parce qu'Evan est Evan. Il ne peut pas être gentil. Sait-il seulement ce que ça fait ? D'être gentil ? Moi, j'ai du mal à m'en rappeler vraiment. Etre gentil, on peut dire que c'est facile mais en vrai, non. C'est vachement plus facile d'être méchant. Tout le temps, de se faire détester ! Ca, c'est facile ! Trouve les mots méchants et acides qui vienne à la bouche. Balancez-les du ton qu'il faut. Pour qu'on sache que non, vous ne rigolez pas.
Puis cessez de ressentir, c'est mieux. Parce que si vous vous autorisez à ressentir, il ne vous reste que le culpabilité, les regrets, les remords, la douleur, la peine. Et là, je l'aime. Ok, et ? Et je me sens coupable. Je m'autorise à être faible.
Peut être que cet homme avait une petite fille qu'il aimait, n'est-ce pas ?
C'est affreux. J'ai le coeur piétiné, brûlé, massacré.

-Ça je ne peux pas te le promettre, personne le peut… Mais je suis là. Maintenant.
-"Je vois " Soufflais-je.

NON, ça ne lui suffit pas. Oui, ça lui fait mal. Oui, elle pleurerait volontiers. Mais non. Elle ne pleure pas, serre les dents comme elle à toujours fait. Si elle n'avait pas été face à lui, elle aurait courbé le dos, sous le poids d'une menace invisible. Mais elle reste droite. Elle espère qu'il n'a pas entendu son mot. C'est un souffle, un mime de ses lèvres. Oh, c'est injuste vous savez ! Tout ce qu'elle avait voulut, c'est y croire ! Il aurait pu lui mentir, après tout, Lola, on lui ment tout le temps. On l'utilise, on la jette on s'en fou ! Mais pas lui ! Il aurait pu lui dire que c'était pour la vie. Et puis elle ne l'aurait pas cru, mais c'était pas grave, il l'aurait dit. Elle ne l'aurait jamais retenu contre lui, bien sûr. Parce que les paroles, c'est du vent ! Toujours du vent ?
Non. Sauf quand elles créent un doute. Une faille. Qui crée un sale doute. Vicieux. Qui fait mal.
Vous voyez, être méchant ça fait moins mal, moins mal putain !

-T'as raison, c’est insensé.

Tu vois ! J'avais raison ! Tu sais pas être gentil ! Parce qu'au fond t'es méchant ! J't'ouvre mon coeur et ça ne te suffit pas, tu te contente de refuser ce que je te tends ? Je tends la joue pour me faire baffer, c'est ça ? Tu croyais quoi Lola ? Un je t'aime aussi ? Que t'es pathétique !
Je me fou de ses lèvres, je me fou de ces paroles, de sa voix, de son odeur ! Je n'en ai plus rien à faire maintenant ! Il a continué à lutté ? Je n'en sais rien. Mais voilà. Je suis blessée. Il m'a blessé. Au plus profond. Comme ça. Paf. Une lance. En plein coeur.
Crac.
Il s'est fendu en deux. D'un côté, y'a la Lola qui a toujours. La fière. Celle qui ne se laisserait pas distraire pas un homme. Qu'il soit beau comme Evan ne change définitivement rien. Rien du tout.
Et de l'autre côté, y'a l'amoureuse.
Le problème, c'est que les parties ne sont pas égales.
Et que même si tu me disait que tu m'aimes, j'te croirais pas.

- Je ne vais pas m’en aller Lola.

Il sourit un peu. Elle, elle se recule. Imperceptiblement. au fond, elle est redevenue la jolie blonde sans attache. Parce qu'elle n'y croit pas. Il a mit trop de temps pour être sincère. Et du coup, elle s'est renfermée. Comme un huître. T'aura beau forcer pour essayer de l'ouvrir, ça marchera pas.
Ca marchera plus.
Plus jamais ?
Il continue.

-Qu’est-ce que tu comptes dire à ton patron ? Tu peux toujours l’inviter à notre mariage pour te faire pardonner, mais je doute qu’il apprécie la plaisanterie !

Elle, elle ne rie pas. Pas du tout. Ses doigts courent sur la lame. Elle pensait que ce n'était pas réel, qu'elle devrait rire c'est ça ? C'est ça ? Bien. Elle s’esclaffe. Ca sonne méchant dans l'air. Comme une vengeance.

-" Evan ? "

Elle déglutit. Sort sa lame. Qu'elle est belle sa lame ! Magnifique même.. Elle caresse le fil de sa lame. Mais n'est pas menaçante.

-" Je suis pathétique ! Comment aurais-je pu croire ? Tu parles de mariage ? Toi ? Evan Adams ? Je n'y crois pas. Tu ne m'aimes pas Evan. Parce que si ça avait été le cas, malgré ta fierté, tu l'aurais dit non ? "

Sa poitrine se soulève douloureusement.
Ca fait mal de vivre. Vraiment super mal.

-" Et bien non Evan. J'te crois pas. "

Je n'ai pas besoin d'être rassurée, ou quoi que ce soit ! Je n'ai pas besoin de vous après tout. Ni de lui, ni de personne. Mais y'a cette lame entre moi et lui. Moi, je ne me résout pas à l'enfoncer dans son bas-ventre et pourtant j'ai vraiment envie. Croyez moi.
Oh mon dieu, pourquoi m'avez vous fait aussi lâche seulement ?
J'ai envie de le poignarder ! Oh, tu veux jouer Evan ? Parce que là, y'a joué avec mon coeur. Et 'ai mal.
Tu es méchant.
Tu es encore plus lâche que moi.
Tu choisis la facilité.
Ou peut être pas. Qui sait ? Peut être joue-t-il avec moi depuis le début ? Après tout c'est ce qu'il fait si bien ! Il excelle ! Oh, tu croyais être différente Lola ? Et bien tu ne l'es pas. Bravo. Il en aura berné une de plus que toi.
Tu es comme toute ses autres.
Et lui, il ne t'aime pas.

" Le problème, c’est que même si tu m’disais « je t’adore » j’te croirais pas ! Je sais plus quand tu joues et quand tu joues pas. J’suis perdue... Attends deux secondes, j’ai pas fini... Dis-moi qu’tu m’aimes... Dis-moi juste que tu m’aimes. Parce que moi j’oserai jamais te l’dire la première, j’aurais trop peur que tu crois qu’c’est un jeu... "

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MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptySam 31 Mar 2012 - 18:11

* Quand ils me demanderont ce que j’ai préféré... Je leur dirai que c’était toi. *

    Je déteste ces moments-là. Vous savez, ce genre de moment où il faut faire un choix. J’veux dire, un vrai choix. Pas un de ces choix bidons qui décidera si vous allez manger des tomates farcies ou de la purée de pomme de terre à midi. Non, je ne vous parle pas de ça. Des choix comme ça on en fait tous les jours, en marchant dans la rue, en tournant à gauche plutôt qu’à droite, en buvant deux verres au lieu d’un.
    Moi je veux vous parler de ces choix qui n’arrivent jamais comme on les a espérés. Et qui n’arrivent qu’une fois.
    Comme en ce moment même. Et moi, ces choix, je les déteste, parce qu’ils vous changent à jamais ; il n’y a pas de retour en arrière possible, pas de moyen de se rattraper. Je les déteste surtout parce qu’ils nous rappellent qu’on n’est pas si libres que ça, finalement.
    On a beau faire ce qu’on veut, où on veut, quand on veut, un jour faut bien faire face.
    Et souvent ça fait mal.

    -"Je vois. "

    Difficile de placer plus de déception dans un seul mot. Et encore, je suis sûr qu’elle se contient.
    Ça ne lui suffit pas, évidemment. J’ai été stupide de penser qu’elle s’en contenterait. Elle est comme moi, Lola, elle ne veut pas n’importe quoi, mais quand elle veut quelque chose, c’est tout ou rien. C’est moi ou rien.

    Et qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? Qu’est-ce qu’on fait bordel ? Parce que pour tout dire, on a pas franchement l’air intelligents, plantés au milieu de ce champ, à tourner en rond, à se tourner autours, à tourner autour du pot, bref à tourner tout court, comme deux lions en cage.
    Il y a un tas de choses que j’aimerais dire, ou faire. À commencer par l’embrasser. Embrasser Lola. Encore et encore. Et plus si affinités.
    Mais d’une certaine manière, cela reviendrait à la considérer comme toutes les autres…

    Je la regarde, à défaut de parler, encore une fois, comme si c’était la dernière. Parce que peut-être bien que c’est la dernière. Peut-être que j’ai vraiment tout gâché. Peut-être qu’on va se quitter ici, par ce temps pourri, dans ce champs pourri, se faire des adieux pourris, et peut-être alors que je finirais ma journée pourrie dans un bar pourri.
    Et puis on continuera nos tranquilles petites vies respectives et solitaires, s’oubliant l’un l’autre, comme si rien ne c’était jamais passé. Triste histoire. Le problème, c’est que moi je ne peux pas oublier.
    Je ne veux pas oublier.

    J’aimerais bien dire que tout est de sa faute. Mais ce serait vous mentir. On a joué, on a lancé les dés, dévoilé nos cartes. Tous les deux. À égalité.
    Ce jeu n’a pas de gagnant, pas de perdant. Juste deux gagnants ou deux perdants.

    Un jour, il faudra quand même qu’on m’explique pourquoi à chaque fois que j’essaye d’être gentil ça foire…
    Je n’ai pas été si méchant. Si ? Si. J’ai été méchant parce que je ne sais faire que ça. J’ai été méchant sans réfléchir, parce que c’était facile, vraiment trop facile.
    « Je t’aime », voilà ce qu’elle a dit ! Elle n’avait pas le droit de dire ça. T’avais pas le droit Lola !
    Tu t’attendais à quoi ? À ce que je te saute dans les bras en te criant que je t’aimerais toute ma vie ? Non, franchement…
    On n’avait pas besoin d’un « je t’aime ». Tu ne m’aimes pas, Lola. Tu ne peux pas m’aimer. Non, Lola, tu n’avais pas le droit. Mais tu l’as fait quand même. Et moi j’ai été méchant. J’ai été méchant parce que tu m’as dit que tu m’aimais. Tu sais pourquoi ? Parce que la dernière personne à me l’avoir dit est morte. Morte ! Partie ! Out !
    Elle est partie en emmenant avec elle ces trois fichus mots qui ne servaient plus à rien, de toute façon. Qui ne servaient plus à rien, avant aujourd’hui.
    Toi, tu les as réveillés, tu les as sortis de leur tombe où ils étaient pourtant si bien.
    Je devrais sans doute te le dire, mais je préfère me taire. Comme ça, avec un petit peu de chance, tu penseras que je m’en fous. Tu penseras que tu es la seule à avoir mal, et tu laisseras tranquille ces trois petits mots qui me déchirent le cœur à chaque fois que mon regard croise le tien.

    On dirait que ça fonctionne. Lola recule. Pour ces kilomètres d’herbe rase, ça ne change pas grand-chose. Pour elle et moi, ça change tout. Lola est redevenue Lola. Froide, insensible et solitaire. Ça me fait mal. Un peu.
    C’est sans doute mieux ainsi.
    D’ailleurs, elle rie. Ça faisait longtemps. Son rire est glacial, parce qu’il n’y a rien de drôle. Mais ça ne me fait rien. Rien du tout.

    -" Evan ? "

    J’ignore sa voix. Sa main effleure sa lame. Et sa lame sort du fourreau. Pour la deuxième fois. J’ai un petit sourire méprisant. Tu ne m’as pas tué tout à l’heure, tu ne le feras pas maintenant.
    Puis elle se met à parler. Vite. Ça me fait mal à la tête. Ça me fait mal tout court.

    -" Je suis pathétique ! Comment aurais-je pu croire ? Tu parles de mariage ? Toi ? Evan Adams ? Je n'y crois pas. Tu ne m'aimes pas Evan. Parce que si ça avait été le cas, malgré ta fierté, tu l'aurais dit non ? "

    Je ferme les yeux. Tente de juguler la colère que je sens monter en moi. J’échoue. Pour qui se prend-elle pour dicter mes pensées ?
    Lorsque j’ouvre à nouveau les yeux, un éclair malveillant passe dans mes prunelles.
    Tu dis n'importe quoi Lola ! N'importe quoi, ah oui vraiment ?

    -" Et bien non Evan. J'te crois pas. "

    Ma respiration s’accélère. Elle a l’air persuadée que je suis le plus méchant. Qu’il n’y a rien de gentil chez moi. Et bien je vais lui prouver qu’elle a raison.

    À l’école, j’étais toujours le plus rapide. Le plus rapide en sprint, le plus rapide à finir mes exercices, le plus rapide à cogner aussi. C’était le seul domaine dans lequel j’excellais. Hélas, mes parents n’en avaient cure. Mais trêve de bavardages.
    Je suis rapide. Très rapide.
    Je ne me donne même pas la peine de sourire. Inspiration. Je tends la main, la referme sur son poignet tandis que la deuxième vient saisir sa lame. Le côté tranchant me brûle la paume mais tant pis. L’arme vient de changer de propriétaire. Expiration. J’enfonce la lame au niveau de son abdomen. Le tout en un battement de cil.
    Je recule et contemple, ébahi, ma main ensanglantée et le t-shirt de Lola qui se teinte peu à peu de rouge.

    La colère retombe. Tout retombe. Même moi je tombe.
    J’ouvre des yeux un peu étonnés, comme un petit enfant qui réalise peu à peu qu’il vient de faire une grosse bêtise. Irréparable.
    Le petit enfant a très envie de partir en courant, de se terrer dans un trou.
    Moi je ne bouge pas. Je ne parle pas. C’est à peine si je respire encore.
    J’ai envie de pleurer. De rage, de douleur, de déception, et d’un tas d’autres choses encore.
    Mais les garçons ne pleurent jamais.

    - Lola… Je suis désolé, Lola…

    T’es con Evan Adams, t’es vraiment trop con.


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Lola Hellin
Lola Hellin
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MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptySam 7 Avr 2012 - 20:43

" La règle du jeu était de ne rien changer, et ce que l’on pouvait appeler taquinerie lorsqu’on était gamin devait à présent s’appeler perversion. "

Il faut lui avouer quelque chose. Evan, je suis en confiance avec lui. C'est quelque chose de bien, parce que sinon, je ne lui aurais jamais dis ce que j'avais sur le coeur, et j'en aurais été frustrée, terriblement frustrée. Du coup, j'aurai été obligée de le tuer dans son sommeil parce que frustrée, je lui en aurais toujours voulu. Ou sinon, on aurait tout simplement divorcé, comme un couple parfaitement normal. Enfin. Moi, je n'y crois pas. Vous nous trouvez normal vous ?
Et bien, pas moi.
Lola baisse un peu la tête. Elle se demande si elle peut partir en courant sans qu'il ne la voie. Elle doit que reconnaître que traquer et bien plus amusant qu'être traquer. Elle se rappelle. Quand elle était petite, elle était très amie avec trois garçons. Les trois étaient plus âgés, mais elle s'en fichait, elle les aimait bien. Mais une fois, ils étaient allés à la maison de Lila. Lila, c'était une vieille grosse femme, toujours très gentille. C'était leurs vacances, à eux, orphelins. Bref. Donc ils jouaient à la balançoire, quand soudain, les garçons sont partis en courant, autour de la maison. Elle les a suivie, sans comprendre. Mais ils couraient plus vite, alors elle n'a pas pu les rattraper, et ils se sont cachés. Elle courait. Fit trois tours de maisons. Elle cherchait dans le jardin, soulevait les myrtilles et les framboisiers, montait dans les branches de cerisier pour tenter e les voir. Impossible. Traquer n'était pas plus drôle que l'être finalement, quand on ne trouvait pas. Alors elle s'était assise dans l'herbe. Puis s'était mise à pleurer. Par tristesse, frustration, et beaucoup d'autres choses. Un trop plein. Les garçons ne s'étaient pas excusés.
Depuis ce jour là, elle s'était juré de ne pas trop attendre des garçons.
Elle se l'était juré, et pourtant, face à Evan, elle se demandait si elle n'exigeait pas trop de lui. C'était un garçon n'est-ce pas ? Les garçons sont faibles, hypocrites et ne servent à rien qu'aux plaisirs des femmes. Elle se martèle ça bien longtemps dans la tête. Mais ça ne marche pas.
Ca ne fonctionne plus.
Elle secoue la tête.
N'en demande pas trop à Evan, Lola. Tu serais surprise de voir à quel point il peut te décevoir. Cela ne t'a-t-il pas suffit les exemples pourtant éloquents de Tyler et de Mathias ?
Stupide love.

Il a un sourire méprisant, et face à ça, moi je tremble. Tremble devant autant de froideur. Oh oui j'ai un peu peur. Après tout, cela est naturel. Il est plus grand que moi, plus musclé que moi, plus fort que moi, a des pouvoirs plus puissants que moi. Ce qui est un peu terrifiant, reconnaissez-le, je vous en serez aimablement reconnaissante. Mais je me rassure un peu stupidement en me disant que moi, j'ai la lame, n'est-ce pas ? Et puis si il essaie de la retourner contre moi, je le charmerai, et il n'y arrivera sans doute pas. Et tandis que je lui parle, je vois clairement la colère monter dans ses yeux. Ses muscles se tendent, et je me demande si fermer ma gueule n'aurait pas été judicieux. Mais non, parce qu'on en serait venu au meurtre d'Evan après. C'est maaaaaaaaaaaaaaal. J'ai un sourire amer. Alors, nous deux, comment ça finit ? Dis moi, j'ai envie de savoir.

Elle tient la lame, au manche chaud, et rassurant. Mais il saisit l'autre côté. Elle met une demi-seconde de trop à régir. Le charme n'aura pas le temps de l'atteindre. Et la lame de se retourner. De rentrer dans ses vêtements. Dans sa peau. Perforer ses muscles. Couper trop de choses. La douleur ne vient pas tout de suite.
Je regarde la lame. Enfin non, le manche seulement qui dépasse de moi. Je ne comprend pas. Pas du tout. Qu'a-t-il fait ? Puis le sang imbibe mes fringues. Une pensée stupide passe. Je devrais les laver, c'est chiant. Puis la suivante s'arrête net. Oh. Ca fait mal bordel.

- Lola… Je suis désolé, Lola…

Mais il ne bouge pas. Que de belles paroles comme toujours. Pourquoi ne bouges-tu pas alors que j'ai si mal ? Dis moi, je ne comprend pas ? Un épais brouillard envahit mon cerveau. Mes mains viennent attraper le manche. Mais que voudrais-tu en faire Lola ? Hum ? Mes cheveux sont mouillés. Je suis mouillée. Mais pas d'eau. De sang. De larmes. J'ai mal. J'ai trop mal. Mes cheveux s'étendent sur le sol. Et je me mets à trembler. Complètement irrépressible ce tremblement, c'est pathétique, n'est-ce pas Lola ?
Elle le regarde. Regarde la plaie. Sent la pluie sur ses joues. Elle le fixe soudainement. Elle n'a pas vraiment compris ses mots. Etre désolé, c'est vague, bien vague. Mais puisqu'il ne bouge pas, alors il n'est pas désolé ? Elle s'embrouille. Une vague de fatigue l'écrase alors. Elle souffle, tête basse.

-" Tu m'as tuée.. "

Quelque chose l'appelle. C'est joli, c'est lumineux, c'est blanc comme ces sphères lumineuse ! Puis ça brille. Lola, elle aime bien ce qui brille souvent. Ca lui crie de lâcher prise. Et comme c'est beau et terriblement rassurant, c'est ce qu'elle fait. Elle lâche prise. Elle tombe. Comme une poupée de chiffon, elle tombe. Sa tête heurte la terre molle sans lui faire mal. De toute façon, il n'est pas possible d'avoir plus mal pense-t-elle. Cela n'est pas possible, tout simplement. Elle convulse un peu par terre. Douleur, froid, incompréhension, tristesse. De l'eau lui tombe dans les yeux. Elle ne voit déjà rien, alors un peu d'eau sous les paupières, ça ne change rien du tout. Son souffle se fait rauque un instant puis finalement, imperceptible.
Puis dans un regain de confiance, elle ouvre les yeux. Elle ne le voit pas Evan, mais elle sait qu'il est là. Alors elle contracte tout la force qu'il lui reste, mains toujours sur l'objet du délit. Puis elle se met à parler, d'une voix étonnement claire. Forte. Fière finalement.
Reculer ?
Jamais !

-" Tu sais Evan, c'est dommage que je meure. Je t'aimais vraiment. J'aurai pu me rappeler ce que c'était, d'être heureux. Mais c'est étrange.. "

Elle marque une pause, pour réfléchir. Ce qu'elle dit lui semble essentiel, et compte encore plus face à son incompréhension omni-présente.

-" .. Normalement, les gens meurent autour de moi. Ce n'est pas moi qui doit crever.. .. a moins que.. ca soit le cas pour toi aussi. Il est donc légitime que l'un de nous meurent. "

Elle dit ça, comme si c'était simple. Elle n'est pas regénérente. Alors elle croit vraiment mourir. Mais le problème, c'est que ça ne vient pas assez vite. Elle entend son sang pulser dans ses oreilles, ses tempes, ses doigts. Le sang afflue petit à petit autour d'elle d'une couleur écarlate qu'elle aurait qualifiée de belle. Magnifique. Mais ses yeux aveugles fixent le ciel gris foncé.

J'ai mal. Oh vous savez, ce n'est pas grave, j'ai eu mal toute ma vie ! Mais aujourd'hui, c'est physique, alors ça me fait un peu moins peur parce que ça se soigne. Le problème, c'est qu'il n'y a pas de guérisseur dans le coin. Alors.. alors forcément, je vais mourir. Vous savez, je suis terriblement curieuse. J'ai toujours voulu savoir ce qu'il y avait après. Maintenant, je vais enfin savoir. Mais le suicide, ce n'était pas pour moi, j'avais envie de savoir le après. Le après de ma vie. Comment j'allais crever. C'est celui qui m'aime qui me poignarde. Un homme en plus ! Ah. Ces hommes alors ! Ils ne sont pas foutus de faire des choses bien !
La preuve, je ne crève pas. C'était le but pourtant, non ? Oh Evan, je commence à t'en vouloir, tu vos ! Ca fait mal ! Mal ! MAL !
Maaaaaaaaaaaaaaaaaaaal...
Je ferme les yeux. Doucement. Laissez moi partir, oh, s'il vous plaît..
S'il vous plaît.

" Je crois que c’est officiel. Je suis amoureux de Summer. J’aime son sourire. J’aime ses cheveux. J’aime ses genoux. J’aime cette tâche de naissance en forme de cœur qu’elle a au dessus du sein. J’aime sa façon de s’humecter les lèvres parfois juste avant de parler. J’aime sa façon de rire. J’aime son expression quand elle dort. J’aime entendre cet air dans ma tête à chaque fois que je pense à elle. Et j’aime me sentir bien avec elle. C’est comme si tout était possible. Je ne sais pas comment le dire. Y a un nouveau sens à ma vie. "

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Monter c'est prendre le risque.
De tomber tout en bas.
Sauf que si on chute de très haut.
L'espace d'un instant on vole.
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Evan Adams
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MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptyJeu 12 Avr 2012 - 22:47

*Pourquoi tu me l'as pas dit ? Pas que tu étais con, ça je le savais,
mais que tu étais amoureux ? Que Clélia était la bonne,
celle qui t'avait chouré le coeur et qui le gardait ?*

    J’ai déjà tué. Souvent. Parfois trop souvent. Parfois pas assez à mon goût.
    La première fois, ça vous fait un sacré coup de vieux. C’est une drôle de sensation dans les jambes, comme si vous vous trouviez au sommet de la Tour Eiffel et que vous vous rendiez soudain compte que vous avez le vertige. Ce n’est pas désagréable pour autant. On s’y habitue vite. C’est là que vous perdez la notion de cette vie soi-disant sacrée. Ensuite ça devient routinier, vous faites ça presque comme vous auriez enfilé votre chaussette gauche le matin.
    Mais un jour, pour pas grand-chose, ça dérape. Vous faites une bêtise. Une bêtise qui n’est pourtant pas si grosse puisque vous l’avez déjà effectuée tant de fois auparavant, sans le moindre scrupule.
    Mais voilà, aujourd’hui, c’était pas un inconnu. Ce n’était pas un innocent non plus. Ce n’était pas un père de famille avec trois enfants qui l’attendaient à la maison, et une mère absente. Parce que j’en ai tué des gens, et moi, je ne les connaissais pas, ils n’étaient rien, juste un bout de chemin vraiment très bref dans ma vie. Ils n’étaient rien pour moi, mais peut-être qu’ils l’étaient pour quelqu’un d’autre. Peut-être que d’autres personnes les ont attendus, longtemps, sans se douter qu’ils ne reviendraient pas. Plus. Plus jamais.
    Mais si on se préoccupe du malheur de tous les autres, on ne peut pas vivre. Autant aller se tirer une balle directement. C’est plus rapide et ça fait moins mal.
    Tout ça je le savais. Sans le savoir.

    Lola, elle n’est sans doute pas grand-chose pour la face du monde. Je veux dire, elle peut mourir, la terre ne s’arrêtera pas de tourner, des gens continueront de crever de faim et d’autres à se vautrer devant la télé en songeant à leur tenue du lendemain. Non, vraiment, il n’y a plus grand monde pour la pleurer ou pour déposer des fleurs sur sa tombe. Vous savez quoi, je pense même qu’elle peut s’en aller, personne ne regrettera réellement la jolie blonde à la langue de vipère. Non, c’est vrai, ça ne changera rien dans les actualités du journal du soir.
    Mais pour moi ça change pas mal de choses.
    En fait, ça change tout.
    Ça change tout et ça fait mal.

    Tout ça, j’ai envie de lui dire, de lui hurler, de le crier sur tous les toits, même, pourquoi pas. J’ai l’impression d’être redevenu un enfant qui a peur tout seul dans le noir. Alors moi j’ai envie de la supplier de rester, de ne pas me laisser tout seul, plus jamais.
    Et pourtant, je regarde son t-shirt se tâcher de rouge et je me tais.
    Dommage, il était sympa, son t-shirt…
    C’est fou le nombre de bêtises que je suis capable de sortir, même dans les moments où il vaudrait mieux s’abstenir…

    -" Tu m'as tuée.. "

    Je fais non de la tête. Non c’est pas vrai. Non tu mens. Puis j’arrête, stupidement. Parce qu’elle a raison et j’ai tord, comme toujours. Je l’ai tuée. Je lui ai porté le coup de grâce, lâchement.
    Je la vois lâcher prise. S’abandonner. Déjà, Lola ? Je te croyais un peu plus obstinée que ça.
    Pourtant, c’est bien sa tête qui heurte le sol détrempé, juste en dessous de moi. D’ailleurs, il ne pleut plus. Comme si on avait déjà suffisamment pleuré. Mais y’a pas de soleil pour autant. Non, ce serait trop beau. Digne d’un conte de fée…

    Lola a fermé les yeux et l’espace d’un instant, je ne pense plus à rien. Ou bien à des choses vraiment stupides. Je me dis que j’ai oublié pour parapluie, comme d’habitude. Je me dis que je suis vraiment trempé de la tête aux pieds et que je me prendrais volontiers une bonne douche brûlante. Je me dis aussi que c’était une sale journée. Puis, enfin, je me dis que c’est fini, que Lola est vraiment partie. Gone. Dead.
    Comme Allie.
    Étrangement, là tout de suite, je me fiche bien d’Allie. Et à travers le néant de mes pensées, j’en tire une vague fierté.

    Je me sens vide. Vide et vidé. Vidé de toute force, de toute couleur. On pourrait m’achever maintenant, ici, je ne le remarquerais même pas.
    Alors je me laisse glisser à côté de Lola. Lola qui ouvre les yeux. Qui n’est pas morte, finalement.
    Je ne sais pas si elle me voit, mais elle sait que je suis là. Même si je ne dis rien. Même si je ne fais rien. J’attends qu’elle parle, paralysé, incapable de bouger ne serait-ce qu’un petit orteil.

    -" Tu sais Evan, c'est dommage que je meure. Je t'aimais vraiment. J'aurai pu me rappeler ce que c'était, d'être heureux. Mais c'est étrange.. "

    Elle fait une pause. Pour reprendre son souffle ? Pour réfléchir ? Moi j’ai juste arrêté de respirer. Je retrouve tout à coup ma liberté de mouvement et comme je me sens con, diablement con, je pose sa tête sur mes genoux. Je ne sais pas si ça sert à quelque chose, mais c’est ce qu’ils font, dans les films…

    -" .. Normalement, les gens meurent autour de moi. Ce n'est pas moi qui doit crever.. .. a moins que.. ca soit le cas pour toi aussi. Il est donc légitime que l'un de nous meurent. "

    Elle ne me voit peut-être pas, mais moi je la vois parfaitement. Et je la regarde. Les yeux dans les yeux. Ses cheveux forment un halo doré autour de son visage trop pâle et, même si ce n’est pas le moment, je me dis qu’elle est vraiment très belle.

    - Non, Lola. C’est pas vrai ! Y’a rien de légitime là-dedans. Je crois pas à ces choses-là, comme je ne crois pas au destin. T’es venue pour me tuer, et c’est moi qui te porte le coup de grâce. Tu trouves vraiment ça légitime, toi ? Parce que moi, non ! Le destin, et tout le tralala, tout ça c’est des bêtises ! Et c’est pas un foutu livre qui va me dicter ma conduite. Et encore moins décider qui doit mourir ou non. Tu comprends ?!

    Parce que c’est important, Lola, que tu comprennes ça.

    Rouge. Du rouge partout. À l’infini. Je vois rouge.
    Je me demande ce que ça fait de mourir, de s’éteindre à petit feu. Si c’est douloureux. Enfin, bien sûr que ça l’est. Mais est-ce que ça l’est vraiment plus que tout le reste ?
    C’est moi qui ai fait ça. Tout ce rouge, c’est ma faute. C’est plutôt joli, mais si ça continue, ça va vraiment finir par l’achever. Je ne tiens pas à tenir un deuxième corps inerte dans mes bras. Non merci, une fois ça suffit.

    - Tu ne vas pas mourir, Lola.

    Je dis à haute voix ce que j’espère tout bas, pour nous en persuader tous les deux, parce que vu comme ça, ça se présente plutôt mal. Nous n’avons qu’une seule vie et à ma connaissance, personne n’a encore prouvé l’existence de la réincarnation. Alors si je ne me bouge pas un peu, je peux dire ce que je veux, mais Lola va crever ici.
    Le problème c’est que je ne sais vraiment, vraiment pas quoi faire. Je me contente de la serrer un peu contre moi, comme pour donner plus d’intensité à mes paroles si dérisoires.
    Je voudrais pouvoir te réparer…

    - J’te comprends pas, Lola. Pourquoi tu ne m’en veux pas ? Pourquoi tu ne me hais pas ? Je t’ai tuée, bordel ! On ne peut pas aimer son meurtrier, ça n’a pas de sens…

    Je viens de réussir l’exploit de crier en chuchotant. Je chuchote parce qu’il ne s’agirait tout de même pas qu’elle meurt prématurément d’une crise cardiaque. Et je crie parce que je suis énervé ; je n’arrive pas à me débarrasser de cet accent de reproche. Pas contre elle. Plutôt contre moi. Et tout ce foutu champs qui infeste la vache mouillée.

    Ouvre les yeux, Lola. Réveille-toi Lola. Sourie-moi. Tue-moi. Embrasse-moi. Hais moi. Aime-moi. Fais quelque chose !
    Mais surtout, surtout, ne meurs pas.

    And I will try... to fix you.

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MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptyLun 30 Avr 2012 - 19:38

" Le jour où un garçon sera amoureux de moi, vraiment amoureux. Je le ferai souffrir horriblement. "

Les filles, on met des jupes, des robes. On s'épile presque tout le corps. On se fait des percings, on souffre pour maigrir, on va courir tous les jours pour être plus fines. On met des tonnes de choses sur nos cheveux et on passe des heures à s'en occuper pour qu'ils soient les plus beaux. On se maquille, on dépense trop de thune pour des fringues qui plaisent surtout aux autres, des sacs aussi, puis on achète des chaussures dans lesquelles on a trop mal aux pieds, mais elles sont belles alors on se tait. On préfère avoir froid plutôt que mettre une polaire moche, on préfère être mouillée plutôt que de s'habiller mal. On prend des bus qui ne mènent pas chez nous juste pour passer plus de temps avec d'autres, on appelle des heures une personne quitte à ne plus pouvoir le faire avec les autres. On fait des tas de choses pour les autres, pour les gars le plus souvent. Et pourtant, ils ne nous apportent jamais rien en échange.

Et puis il y a les filles qui se lèvent deux heures à l'avance pour se maquiller et s'habiller. Puis il y a celles qui se lèvent 10 minutes à l'avance, pour pouvoir dormir plus longtemps. Il y a les filles qui peuvent marcher toute une journée avec des talons de 15 cm, et celles qui portent des converses avec une robe. Il y a les filles qui ont toujours un parapluie sur elles pour protéger leurs cheveux de la pluie, et puis celles qui rentrent chez elles trempées. Il y a les filles qui sont capables de se mettre du vernis à ongles sur la main droite, et celles qui en mettent partout. Il y a les filles que tous les garçons dévisagent, déshabillent, invitent. Il y a les filles qu'on aime et qui sont capables d'aimer. Puis il y a celles qu'on remarque une fois sur deux, qui marchent sur des oeufs, qui sautent dans les flaques, trébuchent dans les escaliers, celles qui ne comprennent pas qu'on puisse les aimer, peut-être parce que finalement, elles ne s'aiment pas assez elles-mêmes.

Je le vois plus. Je ne le sens plus. Peut être est-il parti ? Ou peut être suis-je simplement déjà morte. Je ne sais pas. Comment pourrais-je savoir ? Je ne suis jamais morte. Mais je suppose que comme j'ai mal... ..je ne suis pas morte... sinon ça voudrait dire qu'on a mal toute notre... Mort ?
Bien, te voilà incohérente Lola !
Je cligne des yeux. Je reçois quelques gouttes sur mon visage, ça fait bizarre. Comme sur je n'étais pas à ma place. Faut-il que j'aille ailleurs ? Mais je ne peux pas, c'est évident. Je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression de revenir à moi. Parce que ça fait plus mal en vrai. Alors ma main vient sur mon abdomen. Presser le trou béant dans ma corps. J'ai l'impression d'être vidée. Il me manque quelque chose.
Trouve quoi, Evan.

- Non, Lola. C’est pas vrai ! Y’a rien de légitime là-dedans. Je crois pas à ces choses-là, comme je ne crois pas au destin. T’es venue pour me tuer, et c’est moi qui te porte le coup de grâce. Tu trouves vraiment ça légitime, toi ? Parce que moi, non ! Le destin, et tout le tralala, tout ça c’est des bêtises ! Et c’est pas un foutu livre qui va me dicter ma conduite. Et encore moins décider qui doit mourir ou non. Tu comprends ?!

Elle aurait aimé lui expliquer pourquoi c'est faux. Pourquoi ce n'est pas possible ce qu'il raconte, pourquoi ça ne peut pas marcher ce qu'il dit. Pourquoi.. pourquoi c'est incohérent. Totalement incohérent. Mais elle ne trouve pas les mots. Ils glissent dans sa tête, insaisissable. Elle n'arrive pas à les attraper. Alors comme elle le regarde. Il est beau. Beau dans le genre Ouah. A couper le souffle. Surtout quand il est inquiet. Ces yeux bleus glissent sur son corps. Elle peut enfin les voir. Ses lèves s'étirent. C'est peu, bien peu, mais elle elle a l'impression qu'elle sourit à pleines dents.
Tu perds du sang Lola.
C'est ta vie qui coule par cette blessure.
Et tu meurs.

"Non."

Non. Non je ne comprend pas pourquoi tu m'as tuée. Non, non je ne comprend pas ce que tu dis. Ou peut être n’ai juste pas envie de le faire. Je veux redevenir enfant. Je ne comprend pas ce que je fais dans ce champ de boue, tuer ce speudo ennemi. Tuer ce membre de Rosenrot. Tuer Evan Adams. Evan. Mon Evan ? Non. Il ne l'a jamais été. Ne le sera jamais.
Puisque je meurs.

Lola regarde par la fenêtre. Elle est en cours, dans son triste internat en plein Automne. La pluie tombe et elle est en cours de musique. Elle chante les grenouilles et les princesses qui dorment au bois. Et qui dit princesse dit prince. Un jour viendra. le prince arrive sur son beau cheval blanc et emmène la princesse. Ils s'embrassent et repartent ensemble. Ils s'aiment, pour toujours, et ont pleins d'enfants. Quels que soient les rebondissements, c'est toujours ainsi. Alors elle regarde par la fenêtre et imagine mille et une façon qu'aura son prince de venir. Le long de la route, en vélo ? Non. Non, pas en vélo. A pied ? Pas très chic. Non, dans deux ou trois ans il viendra en voiture. Elle sera belle mais ça sera un modèle ancien. Il la prendra dans ses bras, la fera tourner. Lui fera des bisous dans le cou, parce que Lola, elle a déjà une idée plutôt précise de ce qu'elle voudrait. Du plaisir.
Mais elle a apprit depuis que le prince charmant n'existait que dans les livres, les dessins animés, les films, les chansons, les peintures, les dessins, les albums, les photos. Partout, sauf dans la vraie vie. Parce qu'après tout, un vrai prince ne tue jamais sa princesse.
Evan n'a rien d'un Prince après tout.

- Tu ne vas pas mourir, Lola.
"Pourtant, ça serait plus simple. "

Plus simple pour qui ? Tout le monde. Evan redeviendrait froid et salaud. Ca serait peut être aussi bien comme ça. Et moi, moi je serai un cadavre en décomposition dans un cercueil, entre quatre planches de bois vermoulues. Bouffée par les vers et les autres saloperies. Redevenant terre ? Poussière ? Non. Restant ossements. Plus tard on dira ' Hum, elle avait environ vingt cinq ans selon les os. On ne sait pas pourquoi elle est morte si jeune, aucune trace d'impact. ' Et pourtant, il y en aura eu un. Je ne parle pas de celui dans mon abdomen. Je parle de celui dans mon coeur.
Boum ?
Crac.

"J'veux être incinérée. S'il te plaît. "


J'ai l'impression qu'on discute de ça autour d'une table avec une bonne bière devant nous. Alors je prend conscience soudainement de ce que ça veut dire, crever. J'veux me relever. Je veux marcher je .. je veux savoir ce qu'il y aura après. Je veux.. trop de choses.
Mais si je n'ai plus mal. C'est que je pars. Loin. Trop loin. Non. Merde. J'veux pas, j'veux pas !
Il me serre contre lui.
Je me sens mieux.

- J’te comprends pas, Lola. Pourquoi tu ne m’en veux pas ? Pourquoi tu ne me hais pas ? Je t’ai tuée, bordel ! On ne peut pas aimer son meurtrier, ça n’a pas de sens…

J'ai un rire bref, étouffé dans un gargouillis. Puis une quinte de toux, violente. Et là, je peux vous dire que je ne comprend plus rien du tout. J'ai mal, plus mal, trop mal, plus mal, tellement mal, plus mal, affreusement mal, plus mal, mal à en crever.
Ma tête me tourne. Et je me laisse aller dans ses bras, un moment pendant que je lui souffle.

"Le contraire de l'amour, Evan, c'est pas la haine. C'est l'indifférence. "

Y'a de la rage des ses paroles. La jeune femme reprend de l'air. Galère. Elle se tortille mais la douleur est trop forte. Et visiblement, elle ne crève pas ce qui a le don de l'énerver.
Elle se met à suffoquer. A trembler. Ce qu'il fait froid finalement. Elle a peur. Terriblement peur. Parce qu'elle prend conscience de tous ce qu'elle ne pourra plus jamais faire. Plus jamais rire. Plus jamais pleurer.
Plus jamais aimer.
Et les larmes de rouler. Et sa voix de glisser.

"Fais quelque chose..."

Corps terrorisé dans la boue,
Mensonge d'indifférence,
Amour.

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Evan Adams
Evan Adams
Sorcier Noir ~ Membre de Rosenrot
MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptySam 5 Mai 2012 - 16:53

* - Qu’est ce qui se passait ? Pourquoi ça durait pas ?
- Ce qui se passe à chaque fois, la vie. *

    Cette fois, je ne vous raconterai rien. Il n’y aura pas de petites histoires insolites sur mon passé, je ne vous venterai ni mes exploits sexuels, ni ma recette miracle pour blagues pourries. Cette fois, je ne vous parlerai pas d’Evan Adams. Parce qu’Evan Adams est actuellement injoignable. Oui, Evan Adams est actuellement incapable de détacher son regard de la deuxième fille qui est en train de mourir dans ses bras.
    Pour tout autres renseignements, laissez un message après le bip sonore.

    Quand je pense qu’il y a des milliers d’endroits où je pourrais être en ce moment. Il y a des milliers d’endroits où je voudrais être en ce moment. En fait, je voudrais être n’importe où, sauf ici. Je voudrais être n’importe où sauf accroupi dans ce tas de boue en décomposition.
    Je voudrais être loin de Lola, loin de tout ce bazar. Mais je n’ai pas le droit. J’ai pas le droit, hein Lola ? Parce que tout ça, c’est un peu à cause de moi.
    Je n’ai rien pour m’adosser, rien pour reposer un peu mes muscles. Ma position devient sérieusement inconfortable et ça commence à m’ennuyer. Mais je me dis que ça doit être bien pire pour Lola. Elle, elle m’a juste moi. Il n’y a que moi pour la soutenir dans toute cette herbe pourrie. Et ça craint. Ça craint parce que je me sens aussi inutile qu’une bouse de vache. Elle m’a juste moi, et ça ne sert à rien.

    J’ai l’impression qu’elle perd chaque seconde qui s’écoule un peu plus d’épaisseur. Elle devient légère, vraiment légère, insaisissable. Elle flotte presque dans ses vêtements écarlates et mes bras ont de plus en plus de mal à la retenir.
    On dirait qu’elle n’est plus tout à fait là. C’est donc ça mourir ? S’effacer peu à peu de la réalité, jusqu’à ne plus exister du tout ? Je pensais que ça avait quelque chose de plus effrayant, de plus grandiose…
    Lola ne dit plus rien. Ce n’est pas bon signe, ça. Lola qui ne parle plus, ce n’est pas normal. Lola parle tout le temps, souvent pour tuer, parfois pour aimer, toujours pour faire mal. Alors c’est quand elle se tait qu’il faut l’entendre.

    Je commence à avoir peur. À redouter l’inévitable. Et tout ce qu'il y a après. Tout le vide qu'il y a après.
    L'humaine passe une main tremblante sur sa blessure et lève ses grands yeux bleus vers moi. Je retiens mon souffle, fasciné. On se regarde pendant ce qui semble durer une éternité, tandis que je me répète qu’elle ne doit pas mourir. Un faible sourire naît alors sur ses lèvres, comme si elle avait lu dans mes pensées. Je fronce les sourcils. Je déteste ce sourire. Je déteste ce sourire qu’elle me lance comme si c’était le dernier.

    "Non."

    Non. Juste non. Comme si en en dire plus était au-dessus de ses forces. Je détourne la tête. Incapable d’affronter son regard. Incapable d’affronter sa résignation à lâcher prise, à abandonner. À mourir.
    C’est stupide. Elle est stupide.
    Moi, ça me mets hors de moi. Si elle ne se bat pas un peu, si elle n’y met pas un peu du sien, je pourrais tout aussi bien la laisser là. Parce qu'après tout, qu'est-ce que ça change que je la regarde mourir ou pas ?
    Je serre les dents et je me tais, tentant de juguler la colère que je sens monter en moi. Calme-toi Evan. La dernière fois, t’énerver ne t’a pas trop réussi. Regarde ce que ça a fait.

    - Dommage.

    Ouais, c’est vraiment dommage que tu ne comprennes pas ça, Lola. Je suis sûr que tu te réservais un destin plus noble, tout de même. Tu as bien dû rêver du grand amour, un jour. Tu as bien dû rêver qu’un prince charmant t’enlèverait à ta vie monotone. Le seul souci, c’est que tu t’es trompé de personne. Je n’ai rien du prince charmant idéal. Je suis seulement celui que tu prétends aimer et qui te poignarde en retour.

    "Pourtant, ça serait plus simple. "

    Je pousse un soupir las et je pose mon menton sur sa tête. Je te préférais quand tu n’étais pas sur le point de mourir, Lola. Tu étais moins défaitiste. Et moins naïve.

    - Pour toi peut-être. Pas pour moi.

    C’est égoïste mais c’est comme ça. Parce que oui, c’est vrai, peut-être que je redeviendrais celui que j’ai toujours été : froid, insensible et cruel. Peut-être que je redeviendrais le sale type que j’ai cessé d’être juste pour un instant. Mais ça, ce n’est pas grâce à toi.
    Ta mort ne changerait rien du tout, tu sais. Je serais toujours le même. Le même Evan, avec un petit quelque chose en moins. Le même Evan. Juste un peu plus vide. C’est ce que tu veux ?
    Et toi, toi tu sera trop morte et enterrée pour en avoir encore quelque chose à faire ! Tu n’auras plus mal, c’est tout. C’est tout ce que ta mort peut t’apporter.
    Tu penses sincèrement que ce serait plus simple ?

    "J'veux être incinérée. S'il te plaît. "

    Elle a dit ça sur un ton badin, à peu près comme si elle venait de m'annoncer qu'elle était en train de manger une pomme. Ailleurs, en d'autres circonstances, j'aurais laissé coulé. J’aurais continué de parler de la pluie et du beau temps et on aurait tous ri de sa bonne blague. Parce que c’est sensé être drôle, n’est-ce pas ?
    Moi cela ne me fait pas rire, mais je fais comme si ses divagations étaient dues à la douleur. Je fais comme si, parce qu’on sait aussi bien l’un que l’autre que c’est faux.
    Alors je la serre encore plus fort et tant pis si ça lui fait mal.

    - Dis pas ça.

    Lola laisse échapper un pale échos de ce qui était son rire autrefois, et qui ressemble aujourd’hui davantage a un borborygme non identifié suivi d’une toux rauque de très mauvaise augure.
    J’ai la brève impression qu’elle va crever, là maintenant, mais en fait, elle reprend son souffle, elle respire, elle se débat. Enfin.

    "Le contraire de l'amour, Evan, c'est pas la haine. C'est l'indifférence. "

    Je ne comprends plus rien, ça devient aussi flou que si c’était moi qui était sur le point d’y passer. Je ne comprends pas ce qu’elle veut dire et ça a le don de m’énerver. Ou bien je ne veux pas comprendre.
    Je la force à me regarder dans les yeux, bien que cela soit un peu compliqué étant donné la situation.
    Quand elle n’a plus d’autre choix que d’affronter mon regard, je la scrute avec toute l’intensité dont je suis capable. Et peut-être un brin d’ironie.

    - J’te laisse vraiment indifférent, Lola ?

    Si c’est le cas, ça change beaucoup de choses. Ça change tout. Si c’est le cas, je peux te laisser te vider de ton sang et te lamenter sur ton sort, toute seule. Et cela sans aucun remords.
    Mais son sursaut d’énergie ne dure pas longtemps et sous ses grands airs, elle n'en mène pas large. Son visage est mangé par de vilaines larmes qui roulent sur ses joues, comme une source intarissable. J'en essuie une, puis deux, puis trois d'une main hésitante, mais elles sont trop nombreuses et je renonce en me disant que de toute façon, il n'y a que moi pour les voir.
    Tout à l'heure, je me demandais si ça faisait mal de mourir. Je crois que j'ai ma réponse.

    "Fais quelque chose..."

    J’hoche la tête en silence. C’est facile à dire, moins facile à faire. J’ai bien une idée, pourtant. La seule qui ait un sens à vrai dire.

    - Je vais t’emmener quelque part.

    Cela fait longtemps que je ne l’ai pas fait, cela fait longtemps que je n’ai pas emmené quelqu’un avec moi. Mais j’y suis déjà arrivé. Je peux la téléporter quelque part.
    Dis moi juste que je ne te laisse pas indifférent.

    Be still and know that I'm with you
    Be still and know that I am here
    Be still and know that I'm with you
    Be still, be still, and know

    When darkness comes upon you
    And covers you with fear and shame
    Be still and know that I'm with you
    And I will say your name...


_________________

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- I wear your granddad's clothes, I look incredible. -
« life sucks. get a helmet. »



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Humain Noir
EMPLOIS/LOISIRS : Tuer ?
CITATION DU PERSONNAGE : Vous croyez que je suis calme. Mais dans ma tête, je vous ais déjà tué trois fois.

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Lola Hellin
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Humain Noir
MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptyLun 7 Mai 2012 - 15:52

" I'm coming up only to hold you under
I'm coming up only to show you wrong
And to know you is hard and we wonder
To know you all wrong, we were "


Tu ne te bats pas, Lola. Tu n'en as pas envie ? Ou juste plus la force ? Tu en veux à ce point à Evan de ne pas t'aimer pour te laisser mourir dans ses bras ? Dans ces mêmes bras qui t'ont poignardé. Qui ont ouvert cette brèche de vie dans ton corps. Il faudrait la refermer, cette faille. Je ne parle pas de celle qui laisse s'échapper le sang. Je parle celle dans ton coeur, celle qui laisse s'envoler le bonheur à peine capturé. Celle qui laisse entrer peines et douleurs sans jamais arriver à garder l'amour. C'est dommage.

- Dommage.

Finalement, je reviens sur ce que j'ai dis. Maintenant que je prend conscience de l'état légumaire de mon corps, j'ai envie de m'énerver. Je pense à mon ventre percé, au sang qui s'écoule de moi. Je pense à tout ce que je n'aurai plus l'occasion de faire. Ca me fait peur plus que l'inconnu qui se déroule devant moi. Je me demande si je ne suis pas trop avancée sur la voie de la mort pour faire demi tour. Pourtant me battre reviendrait à ça. Reculer. Encore et encore, pied par pied pour pouvoir changer de route, revenir à l'intersection.
Vie ou Mort.
Le problème, c'est que j'ai beau reculer et me trouver devant ce choix, je ne peux pas m'engager sur celui de la vie. Vous voyez, c'est frustrant. La personne qui vous tue est la seule à pouvoir vous sauver. Mais elle reste là, figée. J'ai envie de me lever, de taper dessus. Pas de me battre avec hein ! Mais de taper dessus comme une ado qui tape sur son pote qui l'a vexée. Juste pour rire. Sauf que moi je ne ris pas, je meurs. Et là réside toute la différence essentiel.
Dommage.
Dommage...

La peau d'Evan effleure celle de Lola. Se pose. Elle se demande si elle est bien sûre que ce soit lui. A vrai dire, elle ne comprend pas pourquoi il a fait ça. Pour ne pas affronter les vérités qu'elle lui avait soufflé ? Et bien soit, il les a balayé d'un revers de la main comme un enfant capricieux. Mais alors pourquoi rester là? L'enfant aurait-il grandit finalement ? L'enfant aurait-il comprit qu'en cassant son jouet il ne pourrait plus jouer avec ?

- Pour toi peut-être. Pas pour moi.

Elle hoquette de douleur.
Faut dire que c'est pas comme une égratignure ou une foulure.
C'est une plaie béante.

-" Moi. Moi moi moi moi moi. Je te poignarde parce que ce que tu m'as dit ne m'a pas plu. Mais surtout, bats-toi, parce que moi, j'ai besoin de toi des fois. Moi, moi, et moi. "

Essouflée, Lola ferme ses yeux lentement. Elle dit ça avec banalité. Toujours. Parce qu'elle n'a plus envie de mettre quelconque intonation dans sa voix. Voix rauque. Plus rien de glamour. C'est juste cadavérique. Elle déglutit. Ca ne fait pas mal, ce qui est étonnant. Respirer fait mal. Vivre fait mal. Aimer fait mal. Elle ouvre les yeux. La douleur, toujours la douleur. Elle se demande si ça ne ferait pas moins mal de mourir. Et le problème, c'est qu'elle n'arrive pas à choisir. Elle n'arrive pas à reprendre conscience mais ne meurt pas pour autant. Elle flotte dans un état second. Elle a du mal à sentir la peau d'Evan contre la sienne. Elle le trouve encore plus égoïste de l'avoir rendue si faible, si misérable à même le seul.

"Dis moi pourquoi je devrai me battre Evan, si ce n'est pas pour toi. "

Car au fond, quand on a trouvé quelque chose, quelqu'un, on s'y raccroche. Sans faire attention, on se demande des fois même ce que l'autre est en train de faire. Et c'est quand on y arrive pas qu'on a le plus envie de le voir. Et toi, Evan, je n'ai jamais su ce que tu faisais. Je n'arrivais pas à m'imaginer, toi. Je me demande si il ne faudrait pas que je rejoigne une organisation, une vraie je parle. Une qui prendrait un poil attention à moi et puis, pas un vieil homme misérable qui élimine tous ceux qui l'emmerde. Il faudrait. Un jour.
Quand on ventre se sera refermé.

- Dis pas ça.

Il me serre contre lui. Ca devrait me réchauffer mais il n'en est plus capable. Il n'en sera jamais plus capable. Parce qu'il m'a tué, et que la lame était plus froide que son coeur palpitant contre le mien. Parce que son geste fou m'a fait plus de mal dans mon âme que dans ma chair. Et que ses bras réchauffent peut être la pale enveloppe qui me fait office de corps, mais de suffisent plus à panser la plaie béante dans Lola. La vraie Lola. Pas celle qui sourit, charmeuse et sensuelle. Je parle de celle qui attendait son prince charmant, assise devant la porte en chantonnant une chanson triste et trop douloureuse pour son âge.
J'pense à vous, Papa et Maman. J'peux pas vraiment dire que vous m'avez manquer, je ne vous ais pas connu. Et ça me manque, terriblement ça, par contre. Ne pas avoir connu ceux qui m'avaient désiré. Parce qu'à l'orphelinat, on ne me désirait pas. On s'est juste dit 'Oh non, une petite fille de plus à nourrir ! Une orpheline qui n'a rien pour payer.
Inutile.

- J’te laisse vraiment indifférent, Lola ?

Un flot de peur me submerge. Si je dis oui tu me laisses Evan ? Tu me laisses vraiment pourrir dans la boue ? Toute seule ? J'ai peur. Mais encore plus peur de te mentir. Alors je ne dis rien, impuissante pendant quelques secondes.
La vérité c'est qu'il ne te laisse pas indifférente, Lola. La vérité c'est que t'a la haine envers celui qui ne t'aime pas, mais que ton corps ne peut même plus l'exprimer. T'a la rage mais t'y peux rien. Alors t'hésite. Comme la loque que tu es, sanguinolente sur le sol.

" Me laisse pas.."

Elle tousse. Terrifiée. Elle ne veut pas tellement mourir finalement. Mais ça ne sort pas. Tout ce qu'elle ressent, elle aurait pu lui en écrire dans paragraphe entier, et dans cet instant là, rien de sort. Alors elle se contente de regarder Evan de ses grands yeux glacés, fenêtre de son âme.
Regarde-là Evan.
Regarde-là.

- Je vais t’emmener quelque part.

Si elle avait pu gonfler tous ses poumons d'air, le soupir de soulagement qu'elle aurait poussé aurait été énorme. Enfin. Elle va pouvoir vivre. Choisis bien, Evan se dit-elle.
Je crois que des gens magiques soigent sans rien demander. Ce n'est peut être qu'une simple rumeur, mais elle était si précise quand Nolan en parlait.. Alors pourquoi pas ? C'est peut être pas si impossible. Mais si ça n'existe pas je.. je ne connais personne qui voudrait un tant soit peu donner de l'énergie pour moi. Pourquoi je t'ai revu Evan, n'est-ce pas ? Pourquoi je t'ai donné mon vrai nom, comme ça. Je suis folle.
Folle et en train de mourir.
Elle s'accroche à lui. Sa main gauche vient sur sa nuque. Caresse les cheveux bruns de celui qui l'a tuée. Assassiné. Poignardée. Celui qui l'a mit au sol, celui qui l'a rendue peureuse et celui qui lui a fait si mal. Tellement mal. Trop mal. Juste.. mal.
Elan d'amour,
Eclair de rage,
Douleur.

_________________

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Spoiler:

Monter c'est prendre le risque.
De tomber tout en bas.
Sauf que si on chute de très haut.
L'espace d'un instant on vole.
Myaw Nienta ~
.
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Sorcier Noir ~ Membre de Rosenrot
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CITATION DU PERSONNAGE : J’te fascine hein ? Allez viens on parle de moi !

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MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptySam 9 Juin 2012 - 16:56

* Tu attends un train. Un train qui va t’emmener loin d’ici.
Tu sais où tu espères qu'il te conduira, mais tu ne peux pas en être sûr.
Mais tu t’en moques car nous serons toujours ensemble. *

    Avant c’était simple, avant ce n’était pas grave.
    Parce que lorsqu’on est enfant, on n’a peur de rien. Ni des autres, ni des mots, ni d’après.
    Lorsqu’on est enfant, il suffit d’un « tu veux être mon amoureuse ? » et le tour est joué. Pas besoin de déclarations langoureuses ou de dîner au clair de lune. Pas besoin de mode d’emploi. La recette est simple : quatre ou cinq mots à peine, un joli sourire et un brin de naïveté. Si la réponse est oui, tant mieux. Si la réponse est non, tant pis. Ce n’est pas si grave, on va pas en faire une tartiflette. Non, on laisse les cris et le pleurs aux grandes personnes et on retourne jouer à chat perché parce que tout de même, c’est plus amusant.
    C’est simple. Et ce n’est jamais grave.
    Mais avant c’était… avant.
    Et puis après on grandit, on fait nos premières grosses bêtises, on apprend à embrasser avec la langue, et pire encore, on nous enseigne qu’il y a un truc pour nommer ces choses-là. Ce truc qu’on appelle l’Amour avec un grand A.
    Et une fois le cap de l’insouciance franchi, plus rien ne sera jamais simple. On fait comme tout le monde, on devient bête et cruel. Parce que l’amour, c’est bête et cruel, n’est-ce pas ?
    Le type qui l’a inventé devait être un sadique fini. Ou se sentir très très seul. Ou bien être suicidaire. Ou les trois…
    Mais ce n’est pas fini. Après, on nous bourre la tête avec des belles paroles, tout ça pour nous faire gober quoi ? Qu’on a besoin d’amour pour vivre !
    Moi je pense qu’on a surtout besoin d’oxygène. La preuve : j’ai deux bras, deux jambes, un nez au milieu de la figure, je m’aime et je suis en bonne santé…

    Lola s’agite. Un peu. Elle esquisse une piètre tentative de redressement. Je sens ses muscles s’arc-bouter dans un dernier effort et son rythme cardiaque s’accélérer. Je la regarde faire, vaguement amusé. C’est mesquin, je sais. Peut-être même cruel. Je pourrais l’aider. Mais j’aimerais mieux qu’elle se batte un peu plus. De toute façon, si elle a décidé de mourir, je ne peux rien pour elle. Et elle est mieux au sol pour rendre l’âme.
    Je balaye du regard nos vêtements crasseux, l’herbe boueuse et la flaque écarlate qui s’élargit à vue d’œil. C’est sinistre. Ça me donne la nausée. Même les vaches ont suffisamment d’honneur pour ne pas crever ici.
    Pourtant, chaque fois que j’effleure l’humaine du regard, tout le mépris qu’elle m’inspire s’évapore, cédant la place à une certitude chaque fois plus limpide : elle ne doit pas mourir.

    -" Moi. Moi moi moi moi moi. Je te poignarde parce que ce que tu m'as dit ne m'a pas plu. Mais surtout, bats-toi, parce que moi, j'ai besoin de toi des fois. Moi, moi, et moi. "

    Mon cœur rate un battement. Un tout petit battement aussi inutile qu’imperceptible. Comme si vous vous arrêtiez de respirer, juste le temps d’un soupir. Ça fait boum. Puis plus rien. Puis boum.
    Boum, boum, boum, boum.
    De plus en plus fort.
    On a été stupides, Lola. Toi de croire que je pouvais changer juste pour toi. Moi de me laisser penser que l’amour pardonne tout. Quelle ironie.
    Je fixe l’horizon, immobile. Qu’est-ce que je suis censé répondre à ça ? Lui dire que je suis désolé ? Que je m’en veux terriblement ? Que tout est de ma faute ? C’est effectivement ce qu’il y a de plus raisonnable. Mais est-ce que j’ai vraiment l’air d’un type raisonnable ?

    - Ouais, j’suis plutôt égocentrique comme mec. Navré que tu t’en aperçoives que maintenant.

    Sarcastique, toujours. Parce qu’on ne refait pas Evan Adams.
    Aussi surprenant que cela paraisse, il me semble qu’on ne m’avait encore jamais reproché de ne penser qu’à moi-même. Ou alors je n’ai pas écouté. Ouais, c’est sans doute ça. Je devais être trop occupé par ma petite personne pour en avoir quelque chose à faire.
    Aujourd’hui, au lieu de me passer au-dessus de la tête, ça me percute de plein fouet. Et autant dire que ça ne fait pas du bien.
    Alors je serre les dents et je feins l’indifférence.

    "Dis moi pourquoi je devrai me battre Evan, si ce n'est pas pour toi. "

    Je l’observe avec attention. Sa résignation me sidère. À sa place, je me serais battu même si c’était perdu d’avance. Parce qu’on n’achève pas Evan Adams sur un coup de tête.
    C’est bête. C’est vraiment trop bête. Elle n’a encore rien vu, rien connu, rien vécu. Elle a une vie qui n’attend qu’elle. Elle pourrait mourir à soixante-quinze ans, dorlotée dans un lit d’hôpital. J’ai envie de lui dire. J’ai envie de lui dire de se battre, au moins par principe. Et surtout, j’ai envie de lui dire de se battre pour elle. Rien que pour elle.
    Mais Evan Adams fait toujours tout à l’envers…

    - Si pour toi, ta vie ne vaut pas plus que celle des autres, signe ta carte de donneur maintenant et tue-toi ensuite !

    Je pousse un bref soupir. Elle est en train d’y passer et je parviens encore à faire de l’humour. C’est d’un mauvais goût… Puis je me ravise. Malgré les apparences, je n’ai pas lancé ces mots au hasard. C’est ma façon à moi de lui dire qu’elle n’a pas le droit d’être si lâche.

    Je t’aime, voilà ce qu’elle avait dit. Je pleure parce que je t’aime.
    Deux mots et demi qui ont perdu toute leur signification il y a sept ans de cela. Deux mots et demi que plus personne n’avait osé prononcer depuis. Deux mots et demi que je n’aurais plus jamais voulu entendre. Deux mots et demi qui pourtant ont suffi à bouleverser mon parfait équilibre de méprise.
    J’esquisse un pâle sourire. Tout le monde est égoïste lorsqu’il s’agit de sentiments…

    " Me laisse pas.."

    J’hoche la tête en silence. Ce n’est pas une réponse, ça, Lola. Ou plutôt si, c’en est une. Mais ce n’est pas la bonne. Ce n’est pas celle que j’attendais.
    Je ne te comprends plus. Je suis blessé, vexé, meutri même, mais ce n’est pas le pire. Je suis incapable de te laisser. Même en le voulant très fort. Même si je te laisse indifférente.

    - Pourquoi pas ?

    J’ai jeté ça un peu au hasard, mais je n’y crois plus vraiment. L’intention n’y est plus.
    Seulement, voilà : Lola est en chute libre et je suis la seule personne au monde à pouvoir la rattraper. La vie a décidément un drôle de sens de l’humour.
    Alors je continue de parler, de débiter des phrases sans fond, sans but précis, juste pour qu’elle s’y raccroche un tant soit peu.

    - Tu vois, Lola, je t’ai tuée, je vais te sauver et on sera quittes. Ensuite, libre à toi de faire ce que bon te semble. Tu peux devenir chasseuse de kangourou ou danseuse de claquette professionnelle, ça ne me regarde pas.

    Tout en parlant, je tâche de la redresser. Lentement mais sûrement. Techniquement, je dirais qu’elle est assise devant moi. Mais fondamentalement, ça se complique, car sa position ressemble davantage à un chiffon mal essoré…

    - Et tu n’entendras plus jamais parler de moi. Ça te va ?


    Je me mords la lèvre, conscient que c’était sûrement le mot de trop. Non. Dis non. Dis non, parce que moi ça ne me va pas…
    Et puis je réalise, à la fois étonné et frustré, qu’il s’agit là de la seule et unique chose que je puisse faire pour elle. La seule chose qui ne découle pas de mon trop plein d’amour-propre…

    Bouge-toi Evan.
    Je reviens doucement à la réalité et me remets à l’œuvre. Son bras autour de ma nuque, les miens enserrant son corps, je la soulève. Je la tiens ainsi dans mes bras, aussi délicatement que possible, de peur qu’elle ne se casse. Puis je réfléchis à toute vitesse. Où est-ce que je vais bien pouvoir l’emmener ?

    - Je vais te sortir d’ici et tu vas pas mourir. Attends, je suis pas en train de te dire que je peux pas vivre sans toi ! Je peux vivre sans toi…

    Toi, tu te contentes de me regarder de tes grands yeux glacés. J’ai très envie de l’embrasser. Là, maintenant, tout de suite. Mais je m’abstiens, parce que la situation est déjà suffisamment niaiseuse et qu’au cas où cela vous aurait échappé, il y a urgence.
    Il n’empêche que c’est dommage. Elle a des sacrés beaux yeux…

    J’ai laissé ma phrase en suspens. J’hésite, je balance, j’oscille. Ses paupières se sont fermées, alors je chuchote, si bas que je m’entends à peine.

    - J’en ai juste pas envie.

    J’aurais été égoïste jusqu’au bout.
    L’amour est très égoïste.


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Humain Noir
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CITATION DU PERSONNAGE : Vous croyez que je suis calme. Mais dans ma tête, je vous ais déjà tué trois fois.

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Lola Hellin
Lola Hellin
Humain Noir
MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptyMar 19 Juin 2012 - 22:40

" Petit copain, petite copine, c’est des concepts. Franchement c’est puéril. "

Tu vas mourir.
La maintenant, dans ce champs. Celle qui prétendait qu'elle n'arriverait jamais à plus de soixante-dix ans car elle ne voulait pas être impotente, la voilà dans un champs. En train de mourir. Doucement. Doucement parce que le coeur n'est pas touché. Parce que les poumons non plus et même l'estomac avait évité le pire. Elle allait mettre encore longtemps à mourir. Le temps qu'elle se vide de son sang, ce qui arrivait inexorablement. Mais pas tout de suite. Il faut d'abord que tu comprennes ce que tu es en train de perdre. Tout ce que tu ne feras plus. Même dormir et manger, tu ne peux pas être blasée de la vie, pas à cet âge là. J'n'y crois pas, Lola. Personne n'y croit. Même pas toi.
Même pas toi..

- Ouais, j’suis plutôt égocentrique comme mec. Navré que tu t’en aperçoives que maintenant.

La rage, l'amour, la haine, la passion. Tout est démultiplié mais Lola, elle, elle sourit. Parce que finalement, elle n'a peut être pas autant envie de faire changer Evan. Parce qu'il est fier, très fier. Par qu'il est un peu con mais brisé, parce qu'il est comme elle parce que.. parce que..

Parce que c'est comme ça. Je vois le pli que ses sourcils froncés ont provoqué. Tu es soucieux ? Tu cherches quoi ? Parce que si tu cherches comme me sauver, ça ne m'intéresse pas... Ca ne sert à rien du tout. Parce que moi, j'aimerai surtout que tu trouves comment m'aimer. Je me fou que tu n'sois qu'un ami lointain. Qu'un gars avec qui j'échange un message de boulot de temps en temps. Je ne sais que tu ne fais pas partis de ceux qui envoie pleins de message, ni de ceux qui se souviennent du bon vieux temps. Alors tu fais partis de ceux qui quoi, Evan ?
J'aimerai bien savoir, un jour.
Un jour..

- Si pour toi, ta vie ne vaut pas plus que celle des autres, signe ta carte de donneur maintenant et tue-toi ensuite !

Avoue que tu meurs de trouille Lola. Je parle pas de mourir là, ça ça te vrille l'estomac depuis que tu connais la vraie issue de cette journée. Ce n'est pas juste d'ailleurs, c'était à lui d'agoniser comme une merde. A lui. Pas à toi. Bref, tu as peur d'une autre chose, autant différente. Tu as peur de le laisser indifférent au possible. Peur qu'il pense vraiment ses paroles. Alors quand il dit ça, tu serres les dents.
Me méprise pas à ce point là Evan. S'il te plaît, t'a.. T'a pas le droit ! Je.. Ok. Je panique un peu. Tu penses vraiment ça ? Je crèverai pas, juste pour t'emmerder. Juste pour te prouver que j'peux vivre sans toi. J'ai jamais eus besoin de quelqu'un pour vivre, pourquoi maintenant ? Je n'vois pas. Décidément pas. On s'prend tous des râteaux dans notre vie, ce n'en ai qu'un de plus. Puis de toute façon les hommes ont tendance à fuir dans ma vie. Tyler, pendu. Mathias, disparu. Evan ? Je mets quoi après ce mot ?
Elle passe sa langue sur ses lèvres râpeuses. La vie est injuste mais là n'est pas le soucis. Evan est injuste mais là n'est pas le problème. Le problème, c'est Lola. Lola qui se bat contre ses sentiments pour les enfermer dans une boîte. Elle jettera la clé loin, très loin.

- Pourquoi pas ?

Elle se mord la joue. Elle aimerait fondre en larme comme une jeune enfant à qui ont dirait que son hamster est mort. Comme à qui on dirait que sa maman part pour la nuit. Fondre en larme. D'un désespoir profond. Elle aimerait hurler qu'il n'a pas le droit parce que tout est de sa faute. Mais la culpabilité, sur Evan, ça ne marche pas. C'est aussi bien comme ça. Elle murmure. Tout doucement. Trop faiblement. Comme aurait-il pu entendre cela ? Ses lèvres qui bougent dans un inaudible ' Parce que moi je t'aime.' Le son est-il seulement sortit de sa bouche ? Sûrement pas. Alors elle se résigne.
A être indifférente.
Jamais deux sans trois n'est-ce pas ?
Le problème, c'est que Lola, elle se fiche d'un dicton. Le troisième, il passera pas. Ca marchera pas, ça se soignera jamais. Mais pire. Elle ne pourra jamais vivre avec. Bat toi pour lui prouver que t'es pas une lâche. Crève pour jurer qu'il t'a fait mal. Que c'est sa faute. Qu'il doit souffrir.
Souffres-tu au moins de m'avoir fait ça Evan ?

- Tu vois, Lola, je t’ai tuée, je vais te sauver et on sera quittes. Ensuite, libre à toi de faire ce que bon te semble. Tu peux devenir chasseuse de kangourou ou danseuse de claquette professionnelle, ça ne me regarde pas.

Chasseuse de kangourou ou danseuse de claquette professionnelle. En temps normal, elle s'en serait tapé joyeusement le cul sur la banquise, elle s'en serait même tapé l'oeil avec une patte de gnou. Ca aurait glissé sur elle, sans l'atteindre sans qu'elle n'aie à entendre pareilles stupidités. Mais voilà. Là, elle n'a rien à faire d'autre que d'écouter. Et avoir envie de sourire comme une gamine qui n'arriverait pas à résister à son pote. Meilleur pote ou amoureux, c'est presque la même. Sauf que la, Evan n'est pas le gentil à qui on se confie. Ni celui à qui on tient la main.
Qui es-tu ?

- Et tu n’entendras plus jamais parler de moi. Ça te va ?

Non ça ne me va pas. Non, je préfère crever plutôt que vivre sans toi, non, ça ne me va pas, j'aime trop tes lèvres, ton sourire, ton regard, ta voix, ton corps pour m'en passer. J'aime trop ton humour pourri, ton super égo, j'aime trop ta peau, ton odeur. J'veux pas que tu partes. J'veux qu'on me parle de toi et que j'ai un sourire distant, pensant à toi mais prétendant ne rien savoir. J'veux pas dire à mes petits enfants que les histoires d'amour ça finit toujours mal. J'veux que tu sois là quand j'ai besoin de toi. J'veux pas que tu partes. Je me fiche que tu me sauves. On sera pas quitte. Je ne suis qu'un objet qu'on poignarde puis qu'on sauve alors non, NON, NON !

" Oui. "

Les déceptions ouvrent les yeux et ferment les coeurs. C'est sans doute le mieux pour toi, tu sais ? Ne plus en entendre parler. Tu ne l'oublieras pas, il ne faut pas rêver. Mais tu parleras de lui au passé. Simplement. Sourire au lèvres et regard dans le vague, tu diras qu'il était beau comme un dieu. Qu'il t'avait soulevé - enfin tenté- tandis que tu étais étendue sur le sol. Tu divagueras un peu. Tu diras que ta robe blanche flottait autour de toi. Que ses cheveux blonds bougeaient dans le vent, alors que mouillés, il ne bougeaient plus. Ils agonisaient. Il y a plusieurs choses que tu tairas. Qu'il ne t'avait jamais dit je t'aime. Peut être ajouteras-tu une nuit torride.
Peut être pas.
Il me soulève. Je me sens conne de lui avoir dis que je l'aimais. C'est lui qui m'a poussé à faire ça hein ? Dites moi oui. J'ai envie de tout rejeter sur lui. Dire que oui, c'est de sa faute, de sa faute, DE SA FAUTE ! Mais c'est autant de la mienne, et je le sais. Bien. Trop bien.
Les pensées sont parfois faites pour le rester. Tu n'aurais rien dit et vous auriez continuer à vous chercher un peu, vous taquiner. Mais voilà. Il avait volé tes lèvres, volé ton regard, volé ton coeur. Surtout ton coeur et tes pensées. Quelque pars. Tous les jours. Un peu d'Evan quelque part. N'importe où.
N'importe quand.
L'important c'était pas ça. L'important c'était comment. Comment il était rentré dans sa vie avec autant d'efficacité.
Life is a bitch.

- Je vais te sortir d’ici et tu vas pas mourir. Attends, je suis pas en train de te dire que je peux pas vivre sans toi ! Je peux vivre sans toi…

Encore ses larmes qui viennent lui monter aux yeux. C'est bon, tu l'as assez enfoncée non ? Tu l'as assez rabaissée, plus bas que terre, comme une loque. Pire qu'une loque. Etendue sur le sol elle était comme à tes pieds, comme esclaves de ton geste. C'est assez non ?
Elle a envie de lui hurler qu'il a qu'a se barrer alors, puisqu'il peut vivre sans elle. Mais l'amour est toujours mêlé dans la haine. Noyé même. Elle aurait pu sourire si elle n'avait pas été dans cet état là. Alors elle se tait.
Parce qu'elle a quelque chose à gagner.
Sa vie.

- J’en ai juste pas envie.

C'est à mon tour de rire. Même si je ne suis pas en position. Ok, je ne dois pas mourir parce que je ne suis pas aussi lâche que ça. Je ne dois pas si, je ne dois pas ça.
Mais pourquoi, Evan, je ne devrais pas sortir de ta vie, hum ? Sauve moi d'abord, on verra après.
La jeune femme oscille. Elle ne peut pas vivre sans lui, ne peut pas mourir non plus. Elle ne peut pas le haïr mais ne l'aime pas. Puis le déteste. Serre les dents et le maudit puis rêve de ses lèvres contre les siennes. Elle balance donc. Intérieurement il se pourrait bien qu'elle soit hilare même.

" Pourquoi ?"

Rigole Lola, rigole bien. Tu rigoleras moins quand la réponse sera tombée. Après tout, s'il ne t'emmène pas ailleurs,
tu meurs.

" La mort faisait partie de la vie... J’aurais tellement aimé que non. "




[HS : Excuse, entre Oui & Pourquoi, elle parle pas beaucoup la Lola.. mais bon.. elle est en train de mourir quoi :3]

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Spoiler:

Monter c'est prendre le risque.
De tomber tout en bas.
Sauf que si on chute de très haut.
L'espace d'un instant on vole.
Myaw Nienta ~
.
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Sorcier Noir ~ Membre de Rosenrot
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Evan Adams
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MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptyLun 9 Juil 2012 - 20:22

* Ps : I love you. *

    Tout à commencé dans une ruelle, par une nuit un peu particulière, où deux âmes perdues se sont percutées au hasard. Quelques secondes plus tôt, quelques secondes plus tard et rien de tout cela n’aurait existé. Ces deux-là auraient continué leurs routes, proches, parfois au point de se toucher, mais sans jamais se croiser. Ils auraient continué à être ce qu’ils étaient, d’insensibles machines à tuer, devenues incapables d’aimer. Mais ce soir-là une étoile filante avait décidé de modifier légèrement sa trajectoire.

    Je regarde Lola. Je veux dire, je la regarde vraiment. Pas besoin d’être devin pour s’apercevoir qu’elle est belle, vraiment belle, ridiculement belle même, dans ce champ de maïs détrempé. Je secoue la tête, vaguement amusé par tant de niaiserie et lui caresse doucement les cheveux en tentant de deviner ce qu’elle peut bien penser.
    Je n’y parviens pas.

    Ça avait commencé par un stupide jeu. Un stupide jeu d’adolescents pervers et naïfs. Mais on s’en foutait, parce qu’au début, ça ne faisait pas peur, ça ne faisait pas froid, ça ne faisait pas mal. C’était ça, notre vie, c’était notre roue de secours. On s’accrochait à ce jeu débile comme un drogué s’attache à sa coke. Et puis un jour ça dérape. On oublie un peu trop qui on est, on place un mot de travers, et cela suffit. Cela suffit à réveiller ces questions trop longtemps refoulées et ces souvenirs qu’on aurait préféré oublier. À partir de là, il n’y a plus de jeu. Il n’y a plus que nous. Et le vide, l’inconnu.
    À partir de là, il n’y avait plus que Lola et moi.
    Regarde nous, cela n’a pas changé, on est toujours là, toujours les mêmes. Toujours aussi pervers, juste un peu moins naïfs. Trempés, humiliés, blessés, certes. Mais toujours là, toujours vivants.
    Je regarde Lola avec un drôle de sentiment au fond de mes tripes. Après tout ça, Lola, tu vas quand même pas me laisser tomber ?

    Je lui ai demandé pourquoi pas, elle ne m’a pas répondu. Ou peut-être que si finalement. Peut-être que je n’ai pas rêvé et que ses lèvres se sont entrouvertes, juste le temps d’un soupire. Juste le temps de laisser s’échapper deux ou trois petits mots. Deux ou trois petits mots que je plus jamais je n’entendrais. Deux ou trois petits mots qui, à eux seuls, font plus de mal que mon poignard dans le cœur de Lola. Deux ou trois petits mots qui sont tombés dans l’oubli.
    Peut-être. Ou peut-être pas.

    " Oui. "

    Mon rire reste bloqué dans ma gorge, incapable de franchir le seuil de mes lèvres. Pourtant, Evan rit souvent. Souvent pour rien. Toujours par méprise. Et parfois aussi, dans des cas très spéciaux, parce qu’il se dit qu’il est plus facile de rire que de pleurer.
    Là ça ne passe plus. C’est le mot de trop, le rire de trop. C’est le moment où je me rends compte qu’il n’y a plus rien de drôle. Qu’il n’y a jamais rien eu de drôle. C’est peut-être un peu tard, Evan… Il aurait peut-être fallu t’en rendre compte avant. Avant de tuer Lola par exemple.
    Parce que maintenant t’es coincé. Coincé avec cette fille dans tes bras. Cette fille qui ne demande pas mieux que de se faire aimer. Comme si c’était facile…
    Tu as dû la refroidir quelques peu.
    Après tout Evan, c’est toi qui lui a posé ta stupide question, c’est toi qui a prétendu le premier que ça te convenait. Et pire encore, que c’était ce qu’il y avait de mieux.
    Alors c’est tout ? C’est comme ça que ça fini ? J’avais de meilleurs plans pour nous, tu sais. Une fois que tu aurais été rétablie, on aurait pu… Stop. Stop aux fantasmes et autres idées déplacées. Si j’ai besoin d’une jolie blonde, je me débrouillerais très bien sans Lola, elle font déjà toute la queue devant chez moi.
    Seulement voilà. Je ne veux pas d’une jolie blonde. C’est Lola que je veux.

    Qu’est-ce que j’ai dit un peu plus tôt ? Que ne pouvais pas t’embrasser ? Pourquoi déjà ? J’ai probablement dû trouver un prétexte stupide. Ça me semble très flou tout à coup. Je n’ai aucune raison de ne pas l’embrasser. La mort peut bien attendre deux minutes supplémentaires.
    Alors, comme si c’était la seule et unique chose à faire, et c’est sans doute la seule et unique chose à faire, je l’embrasse. Je l’embrasse pendant quelques secondes à peine. Quelques secondes d’éternité.
    Encore un baiser volé, ou un baiser tout court, peut importe. Au fond, je n’espère qu’une chose : que cela ne soit pas le dernier.
    Et que cela lui plaise ou non, elle n’a pas son mot à dire. Car la belle Lola a plutôt intérêt à ce que je ne la lâche pas !

    " Pourquoi ?"

    Je souris vaguement. Très vaguement.
    Pourquoi… La question à mille dollars. La question à mille réponses.
    Mon sourire s’élargit. Un peu.
    Tu n’as pas répondu à ma question, Lola. Désolé mais on ne m’a pas appris à faire des cadeaux gratuitement. C’est donnant, donnant.
    Alors je me tais en songeant à la réponse que j’aurais été en mesure de te donner. Elle n’est pas bien compliquée, pourtant. Elle tient en quelques mots. Quelques mots insensés qui ont bien du mal à franchir mes lèvres, sûrement trop habituées à cracher sur les gens…

    Je suis censé sauver Lola. Le problème, c’est que je n’ai pas la moindre idée de comment m’y prendre. Ça doit être dans les gènes. Vous savez, on ne m’a jamais appris à sauver. Tout ce qu’on m’a enseigné c’est comment tuer. Comment torturer. Comment blesser. Comment achever. Et pleins d’autres jolis mots en « er ».
    Je me vois quand même mal débarquer dans un hôpital avec un semi cadavre dans les bras. Parce que là, même avec le plus beau sourire de la Terre, je ne suis pas certain que ça fonctionne…
    J’ai une autre idée. Beaucoup plus bancale et totalement incertaine. Car elle réside sur le bon vouloir de misérables humains. On ne m’a jamais appris à faire confiance aux humains.
    Cependant, il y a bien une famille. Peterson, ou quelque chose d’approchant, peu importe. Ils vivaient non loin de chez moi, autrefois. Tous d’une extrême gentillesse qui me donnait la nausée. Aujourd’hui, ils sont peut-être ma seule chance, alors je leur pardonne volontiers. Et puis, cerise sur le gâteau, le monsieur est docteur.
    Il n’y a plus qu’à espérer qu’ils n’aient pas décidé de déménager dans les six dernières années…

    Je ferme les yeux, tous mes sens en alerte. Les images défilent dans ma tête, dans le désordre, ce qui ne me facilite pas la tâche. Je tente de remonter plus loin dans mes souvenirs, jusqu’à cette fameuse maison. Je m’arrête à peine devant ma propre demeure en ruine. Alors que je m’apprêtais à renoncer, je la vois enfin. La maison anglaise par excellence. Je prends à peine le temps d’exprimer ma satisfaction, et, après avoir vérifié rapidement que Lola n’était pas allée faire une petite promenade de santé, je nous y téléporte.
    Je n’ai pas jugé nécessaire de la prévenir que le voyage pouvait provoquer quelques petits désagréments lorsqu’on n’y est pas habitué car, au point où elle en est, elle ne va pas en faire une tartiflette !
    Bref. Quelques secondes et un battement de cil plus tard, nous arrivons à bon port. Rien a changé ici. J’ai eu de la chance, parce qu’il n’y a aucun autre signe de présence humaine à des kilomètres à la ronde.
    Je gravis les quelques marches du perron et m’immobilise, indécis. Il y a à peu près cinquante pourcent de chance pour que la famille qui réside ici soit la bonne. Donc cinquante pourcent de chance pour que Lola et moi nous quittions ici, sur ce porche. Étant donné que Lola a déjà presque basculé dans l’inconscience et que je ne suis pas du genre sentimentale, les adieux vont être brefs. Malgré l’urgence, je prends le temps de déposer un baiser sur son front. Je me mords la lèvre. Je n'ai pas envie de la laisser là. Je n'ai envie de la laisser nulle part, d'ailleurs.

    - Mais tu ne me laisses pas vraiment le choix, hein ?

    Je parle tout seul, preuve que la situation me touche plus que je ne veux l'admettre. Ou que je deviens complètement fou. Puis, tout doucement, je me penche jusqu’à son oreille et je murmure d’une voix si basse que j’ai du mal à m’entendre :

    - Moi aussi, Lola. Moi aussi…

    Et je me tais, incapable d’en dire plus. De toute façon, je suis prêt à parier qu’elle est trop inconsciente pour entendre quoi que ce soit. C’est aussi bien comme ça…

    - Au revoir Lola.

    Juste au revoir. Et c'est tout. C'est fini. Pas d'adieux déchirants. Pas d'adieux tout court. Juste un au revoir balancé avec froideur comme un client dirait au revoir au marchand de glace du coin.
    Je lève les yeux au ciel devant tant d’absurdité.
    Et j’appuie de toute mes forces sur la sonnette. Un homme d’une soixantaine d’années, avec une imposante barbe et de grands yeux bienveillants, si bien que je me retiens de lui demander s’il ne serait pas le jumeau caché du père noël, m’ouvre la porte. En apercevant Lola, il fait une drôle de tête, mais je m’en fiche, car il s’agit bien là du gentil papy de mon souvenir.
    Et sans plus de cérémonie, je lui fourre le corps de la jeune femme dans les bras.

    - Suuuuprise !

    Son air incrédule est carrément tordant. J’aurais volontiers pris le temps de rigoler s’il n’y avait pas eu urgence.
    J’hésite à peine.

    - J’vais la faire courte : mon… amie est gravement blessée. Bon ça, vu la tête que vous tirez, je suppose que vous l’aviez remarqué. Le problème c’est que ma voiture est en panne et la demoiselle ne va pas attendre tranquillement que je fasse pousser un hôpital. Et moi, j’ai un avion à prendre. Alors vous allez être gentils, vous allez la soigner, et ensuite, vous la laisserez partir sans poser de questions. Compris ?

    Le tout accompagné de mon plus beau sourire et le tour est joué. Enfin, presque… J’arque un sourcil. Le monsieur me dévisage comme si je sortais tout droit d’un très mauvais film.
    Je pousse un soupire et extirpe de ma poche quelques billets que j’agite sous son nez.
    Il me fait non de la tête puis, en me dévisageant comme un cinglé, fait demi-tour, dépose Lola sur le canapé du salon, et me ferme sa porte au nez. J’ai juste le temps de l’entendre crier le nom de sa femme et je me retrouve seul.
    Je fais quelques pas en arrière, et, peu désireux de m’attarder dans ce trou du cul du monde, je ferme les yeux et fais le vide dans ma tête. Mon choix est très vite fais. Le Lonely Ghost.
    Et à mon avis, je vais y passer un bout de temps, car ce qui est sûr, c’est qu’il me faudra plus d’un verre pour oublier cette journée. Oublier Lola. Oublier que les contes de fées ne se finissent jamais heureux. Oublier. Et revenir Evan Adams, cynique, méchant, charmeur, mais tellement plus amusant !


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MessageSujet: Re: Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.   Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter. EmptyMar 21 Aoû 2012 - 11:47

Je flotte. 
Ça me paraît un bon compromis, de flotter. C'est au delà de la douleur, juste au seuil de la mort. On pense qu'a ce stade là on choisirait la vie, n'est ce pas ? Et bien non, absolument pas, dans l'instant j'irais bien volontiers me plonger des les Méandres sombres de la mort. Fut croire que l'inconnue m'effraie moins que la douleur. Parce que oui, ça fait mal, vraiment mal. Au ventre, au cœur, à l'âme.
Paraît-il que ses lèvres se posent sur mon front. Je suis presque spectatrice de ma propre vie. Ses contours sont flous, mais ses yeux restent bien nets. Je suppose que ses sourcils sont froncés dans une expressions un peu rageuse. Soucieuse ? Je ne pense pas qu'Evan Adams puisse être soucieux... Ça gâcherait un peu le mythe je crois. 
Mais si je ne choisi pas la douleur, il me restera quoi ? Pas lui en tout cas, je crois qu'il a prévu de rester en vie encore un petit bout de temps, et de toute façon, la mort est sans doute un rien non conscient. Non conscient. Là se trouve tout l'intérêt de la question. Ça voudrait dire que mon cœur ne se mêle plus de ce qui se trouve devant lui. Ça veut dire que je serais libérée de ce corps, ce passé, de cette vie. Mais pour aller où ? Nulle part ? 
Dis comme ça j'ai un peu peur. 

Peur Lola ? As-tu vraiment peur comme une fillette se cacherait dans sa couette contre les méchants monstres du soir ? Mais peur de quoi au juste ? Du rien ? C'est stupide, quand tu dors et que tu ne rêves pas, tu es dans un rien aussi. 
Mais là c'est pas pareil, c'est un rien pour toujours, n'est ce pas ? 
Alors mieux vaut sans doute la douleur.
Son cerveau est étonnamment dans une sorte d'ébullition depuis que son corps ne répond plus. Elle pense à des tas de choses. Pathétique aurait elle songé quelques heures plus tôt. Mais maintenant qu'elle était à moitié morte, elle se souvenait. Du vent dans ses cheveux, du sentiments enivrant qui l'envahissait à chaque fois qu'elle voyait ses sphères lumineuses devant ses yeux glacés. De l'eau chaude sur sa peau après une bonne journée. De son plaisir à fixer quelques secondes de trop de inconnus, qui immédiatement lui répondaient, bien fiers, par un clin d'oeil.
Puis l'odeur du café bien chaud le matin. Le goût d'une figue bien juteuse dans sa bouche, le pain qui vient de sortir du four qui se déchire dans ses mains.
Se romp, comme son cœur, dans une hésitation.
Ce qui fait le plus mal, ce n'est pas de mourir finalement. Ce n'est pas de partir non plus. C'est de laisser toutes ses choses derrières soi, sans aucune certitude de les revoir un jour. 
Mais le pain, la figue, l'eau, ou encore son doux visage baigné de soleil, ce n'est rien par rapport à Evan. Elle suffoque subitement quand elle se dit que jamais plus elle ne pourra jouer avec lui. Que cette fois ci c'est finit, elle ne le reverra jamais, jamais, jamais, qu'elle meure ou pas. 
Tu m'as tué Evan. Peut être essaie tu a ce moment la de me garder en vie, mais c'est bien égoïste de ta part, et pas très courageux. Tu ne sais ce que tu veux décidément. Mais je ne suis pas folle, je ne tenterai jamais de te revoir. Jamais. Même si je dois finir en limace languissante de te revoir. Tu m'as tué, et j'aurai aimé que pour une fois tu assumes tes actes. 
Moi, au moins, j'aurais rien eus à choisir. La mort me tendrai ses bras doux et glacés. Ça aurait était facile, au moins, pour une fois. 
Mais tu me compliques la tâche, comme toujours. Ces sans doute ce que tu fais de mieux, tu sais ? 
Oh, et puis finalement, pourquoi ne pas finir ce qu'il a commencé ? 

Lola n'entend plus rien depuis quelques minutes. Bien sur, les sons qu'elle entend nesontpas la première priorité de son pauvre cerveau qui se meurt. Faire battre monsieur le cœur semble bien plus utile en comparaison. Mais voilà, alors qu'elle se laissait doucement porter vers des chemins inconnus, une voix se fraya son passage. Un poète dirait sans doute qu'elle ne les avait pas entendue avec ses oreilles, mais avec son cœur. Et il aurait peut être raison. Toujours est-il qu'elle entendit ses quelques mots. C'était du Evan tout craché, en dire un peu, pas complètement, assez pour semer quelque chose mais trop peu pour récolter. 
Un peu, mais beaucoup trop pour n'être rien. 

- Moi aussi, Lola. Moi aussi…

Ah ouai ? Toi aussi ? Alors ça change tout. La princesse aux cheveux d'or devrait peut être vivre finalement. Parce que quelqu'un l'aime ici bas. 
Mais pas n'importe qui. 
Evan. 
Son Evan.
Mais ses mains sont au bout de la corde qui la rattache à la vie. Elle glisse, ses mains sont tachées de sang, et elle n'arrive pas à trouver de prise. Elle n'a pas envie de lâcher mais son corps n'a plus envie de se battre. Son cœur n'a plus la force. Et tandis que son prince charmant lui murmure encore quelques mots, elle, elle tente de vivre encore quelques secondes. Elle tente mais c'est vain. Elle a perdu trop de sang, trop de vie s'est échappé d'elle. 
Je meurs, se dit elle dans un excès de lucidité. Je meurs, et je peux rien faire contre. C'est trop tard, trop tard.
Je meurs.
Suis je déjà morte ? 
Les gens s'agitent autour d'elle sans qu'elle ne comprenne. Un vague 'surprise !' retentit un si court instant à ses oreilles qu'elle croit l'avoir imaginé. Alors que ce n'est pas le cas, c'est bel et bien Evan Adams qui la sauve.
Enfin, qui tente. 
Ce qui est déjà un bel effort, quand on voit à qui on a affaire. La voix du beau brun la porte pendant un instant. Il parle, il parle et parle encore dans un silence choqué. Elle n'a pas vraiment conscience qu'il parle, et ne comprend absolument pas ce qu'il dit, mais le doux son de sa voix basse lui suffit un instant.
Elle resserre sa prise sur la corde.
Elle veut l'entendre parler encore, encore un instant. Mais il se tait. La voix disparaît dans le pénombre, la laissant seule dans les ténèbres. Mais tandis que la porte se claque au nez du sorcier, on la dépose sur un canapé.
Elle lâche la corde. Aucune voix cette fois ci pour lui demander de rester. Pour lui souffler qu'il vaut mieux avoir que n'être plus rien. Plus personne pour lui dire qu'être entre qu'après planches ça n'a rien s'attirant. Tu vas pourrir Lola sous une pierre tombale que personne ne viendra fleurir. Jamais.
Mais il t'aime ! Il t'aime. Accroche toi... 
Le pauvre homme presse contre son ventre des tas de compresses. Mais il ne peut pas comprendre que ce n'est pas son corps qui saigne mais son cœur. 
Et qui, heureusement se referme doucement. Merci Evan. Merci Evan, de l'aimer. De la sauver.
Le vieux couple s'active sur le corps de la frêle blonde. Ils sonnent les soupirs en voyant l'état de l'humaine mais ils ne ralentissent pas la cadence. Les cachets sont avalés, le sang se tarit finalement, les points de suture sont posés avec expertise et finalement on dépose le paquet surprise sur un lit aux draps lance tirés. On lui pose une tasse de thé à la pomme brûlant au cas improbable ou elle ouvrirait ses yeux sur le monde qui l'entoure. On pose un châle usé qui a quelque chose de rassurant sur ses épaules. On sėche des cheveux blonds avec une serviette éponge vert pâle, dont les initiales d'un parent proche décédé il y a peu. 
Et puis on attend.
Je crois que je suis morte, finalement. Mais j'avais tord, ce n'est pas un rien non conscient. Le pire, c'est que ça fait de plus en plus mal. Et faut croire que j'ai emmené ma blessure dans l'autre monde, parce que ça fait toujours un mal de chien. 
Ce qui est affreux, c'est que jamais je ne pourrai me soustraire à cette douleur. Puisque je ne peux pas mourir, je le suis. Je le suis et je n'ai aucune idée de comment soulager cette torture dans mon bas ventre. J'ai l'impression de sentir encore et encore la lame dans mon bas ventre, dans un souffle douloureux. Le file du rasoir glissant contre la peau, déchirant les fibres, passant au travers de mes muscles, me tuant.
Le sang s'échappant de moi comme la vie. 
Et maintenant que je suis morte, je ne peux plus faire marche arrière, ni marche avant. Je ne suis plus rien puisque je n'ai plus de corps. Je ne sais pas si on peu dire d'une âme quelle erre, mais c'est mon cas. Le cas de l'âme de Lola Hellin. Je suis perdue. Pour toujours et a jamais. 
Elle sombre dans un monde, ailleurs. Loin, très loin. Elle revoit ses souvenirs, elle revoit sa première fois. Elle était en vacances dans un pays au soleil. Elle passait deux semaines avec quelques orphelins d'un autre pensionnat. Il était blond aux yeux qui hésitaient entre le vert le bleu et le gris, des yeux très pâles. Délavés. Quand ses lèvres s'étiraient dans un sourire, on pouvait voire de petits plis sur ses joues. Et puis ses lippes relevaient un peu plus haut que la normale. Un sourire de BN, s'était elle dit dans l'instant. Et puis ils s'étaient entendu à merveille. Les rumeurs circulaient bon train, mais malgré leur relation de plus en plus ambigüe ils n'avaient rien fait jusqu'au dernier jour. 
Puis elle avait prit l'avion, et il faut croire qu'il l'avait oublié à une vitesse folle. À 500km/h indiquait le tableau de bord de l'airbus. Deux SMS échangés à l'arrivée. De l'attente, un peu d'espoir, beaucoup de déception. Trop de déception. Étais-ce trop demandé un peu d'attention ? 
Mais les hommes sont tous des cons Lola, tous des cons. 
Puis la douleur reprend ses droits. Toujours plus violente, elle use le mental de la pauvre enfant qui se croit déjà perdue. Mais elle en a marre, franchement marre. Trop mal, trop mal, trop mal. 
Elle lâche la corde. 
La douleur s'en va un peu, petit à petit tandis que la vie quitte son petit corps bien frêle à présent. Mais pas la souvenirs. Ils défilent. Tous plus rapide. 
Elle reste sur ce lit des heures. Des jours. Des mois. Des années. Mais ce n'est plus le soleil qui donne la danse, ce sont les souvenirs de Lola. Jusqu'au dernier. 
 Moi aussi, Lola. Moi aussi…

Deux yeux clairs s'ouvrent sur un monde bien pâle. Ils courent le long des tapisseries d'un bon goût certain. Les rayons de la lune se déposent sur un visage si blanc, si pâle qu'il semble appartenir à un cadavre. Une main claire saisit le drap, mais elle tremble tellement que les doigts ne saisissent que le vide. Son instinct la pousse à fuir, vite. Très vite. Mais elle remarque le thé encore chaud, avec un sucre et un biscuit sur le bord de la coupelle. Son regard fatigué saisit l'attention chaude avec laquelle on a posé l'étouffe de laine sur ses épaules. Elle s'assoit avec lenteur. Son ventre lui fait mal. Mais ce n'est pas les points de suture, ni la chair déchirée qui lui fait mal. C'est le souvenir et la réalité. Qui tombent. Sur des épaules déjà bien basses.

Ça finira bien, cette histoire. Je survivrai, maintenant que j'ai ouvert les yeux. Je ne contacterai jamais Evan, je ferais tout pour ne  plus jamais croiser sa petite personne. Je forcerai le hasard, le destin à séparer nos ligne entremêlées. Je préfère le perdre maintenant pour toujours plutôt que jouer à un jeu trop lassant. Fatiguant. Mortel. Je sais qu'un jour mon patron exigera que je le tue pour de vrai. Il augmentera le prix et ça sera plus plaisant de le supprimer. Ou alors Rosenrot décidera que la sulfureuse petite blonde doit mourir, qu'elle emmerde le monde avec son caractère un peu pourri. Alors que si jamais je m'éloigne assez longtemps pour qu'on m'oublie, ça ira mieux. Peut être pas pour Evan, sans doute pas, mais je suis égoïste. Je veux juste vivre. Mourir ça fait mal, vraiment mal. Je veux vivre. 
Alors je continuerai mon job, mais moins souvent. Je demanderai des petites cibles qui n'ont rien a voir avec le nombre magique. Je me trouverai un mari normal, mais un sorcier, et je le regarderai évoquer avec un sourire mélancolique son passé. 
Il ne serai pas ... Brisé, il n'aurait pas un problème avec ses souvenirs. 
Au moins lui, il pourrait dire d'une voix douce qu'il allait au bord de la mer avec ses cousins, et revenait le soir, dans la lumière encore chaude, pour goûter à la ratatouille de sa mère.
Je ferais de mon mieux pour être normale. Je montrerai quelques sphères à mes enfants quand ils auront peur du noir, mais je ne ferais pas plus. Et puis notre histoire sera douce et chaude. Elle sera fait de matin calmes, loin du sang et de la peur, de la haine. Peut être nous ne seront pas des amants passionnés mais je ferais de mon mieux pour l'aimer. 
Moi aussi Lola. Moi aussi ... 

Le vieil homme entre dans la chambre. Il a entendu le bruissement des draps. La petit s'est réveillée, enfin. La douce princesse montre enfin la couleur de son regard. Bleu. Bleu comme l'eau glacée du petit lac derrière la colline. Bleu comme la couleur du plaid de sa grand mère. Il sourit un instant avant de s'approcher, pour attraper la tasse de café. 

- Merci. 

Lola Hellin aurait-elle appris l'humilité pendant ces deux semaines ? Peut probable. Même si la chambre lui plaît beaucoup, même si elle doit beaucoup au vieil homme et à sa femme. La jeune dame sourit aussi. Elle sent la peau de ses lèvres se tendre douloureusement. Remarquant qu'elle ne porte pas ses vêtements elle rougit un peu. On dirait une enfant, elle est chou. 
Puis elle se reprend. Elle peut constater sous ses yeux le regard doré qu'il pose sur sa femme. Elle aimerait qu'un jour quelqu'un la regarde comme ça. 
Son futur mari ? 
Non. 
Evan. 
Malgré tous ses efforts pour tenter d'imaginer l'homme de ses rêves, c'est une certaine personne aux yeux clairs et cheveux bruns qui revient, sans cesse. Le beau brun ne sort pas de sa tête. Lola pose une main sur son ventre. C'est déjà bien cicatrisé. Toujours les points, mais ça va mieux. Pourtant c'est toujours aussi vide. La béance à fait sa place.
Je rage. Parce que j'aurai beau m'éloigner, je suis certaine à présent que mes pas me ramèneront à lui, 
parce que c'est une évidence.
Le résultat ne sera sans doute pas beau à voir. Peut être qu'on ne vieillira pas ensemble. Peut être qu'on mourra. Peut être que je n'aurai jamais d'enfant. Peut être que je continuerai mon job. Mais ce ne sont que des détails.
Peut être que je serais heureuse. 
N'entre pas dans cette douce nuit sans violence, aurait dit un poète. 
Bat toi, aurai murmuré un ami. 
Le risque est gros, aurait susurré le savant.
Vit, aurait finalement conclu la passion. 
Vit. 

 
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Reculer pour prendre de l’élan, pour pouvoir mieux sauter ; mais à trop reculer on finit par ne plus sauter.

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