Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur...

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 Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur...

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Ange & Démon
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Ange & Démon
MessageSujet: Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur...   Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur... EmptyDim 19 Aoû 2012 - 17:30

    Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur... Tumblr_lz4oo3elXa1rn2bxbo1_400

    Ma volonté vacille, je leur serais soumise...



    Manoir Cross, hiver 2012...

    J'ai mal... Je souffre de mon erreur, Mathias n'est pas restée parce que son coeur ne pouvait pas en supporter davantage. Je la comprends, elle montre devant les autres qu'elle est forte et violente, mais cela n'est qu'une image pour cacher à sa famille, sa nature de la petite fille fragile. Cette nature qu'elle veut bien me montrer. Mais aujourd'hui, en cette heure, j'ai failli dévoiler à sa famille sa faiblesse envers moi. Ses larmes, les larmes de Mathias qui coulent le de ses joue en ce moment dans sa chambre, des larmes qui me sont destinées. Pourquoi ? En ce moment même, je suis en train de subir le traitement du fouet par maître Sam Cross, parce que j'ai trébuché. Cela fait des heures que je suis dans cette pièce avec à peine une lampe pour éclaire la pièce. Les premières heures Mathias a essayé de me soutenir de sa présence, mais mes cris et mes pleures, l'on fait partir. Quand, je suis arrivée... Je comprends pourquoi Mathias a pleuré dans mes bras.

    Je comprends pourquoi elle m'a dit que j'étais trop fragile pour être une esclave ici, je me suis déjà évanouie sous le choc de la douleur à plusieurs reprises... Mais Maître Cross, faisait tout pour me garder éveillé. Je sais qu'il était vers midi, quand je suis arrivée dans cet endroit pour recevoir le fouet, j'en suis ressortie il était 22h. Je ne me souviens même plus, du visage de celui ou, celle qui m'avait détaché. Je crois que tout comme moi c'était un esclave, je présume du moins... Je doute que le sorcier en charge de ma punition, se soit donné la peine de me libérer et me raccompagner aux dortoirs des esclaves. Je ne sais pas comment cela ce pas ici, je suis arrivée au Manoir que depuis peu. Je pense qu'il y a plusieurs dortoirs ici, dans tous les cas je suis là où je dois être et peu importante en fait, ça ne change rien. Je ne me fais pas prier pour rejoindre mon lit, je sens encore mon dos saigner sous mon T-shirt... Tant pis, ce soir je dormirais sur le ventre.

    Heureusement, que je suis en ce moment seul dans la chambre, parce que j'ai du mal à retenir mes larmes, même si je me retiens de pleurer. Ceux qui partagent ce dortoir avec moi, doivent encore faire leur travaux. Je suis couchée sur mon lit et je me demande comment va Mathias, elle avait l'air vraiment mal. Je voudrais la voir et la rassurer, que je vais bien et qu'elle n'a plus à s'inquiéter... La prochaine, j'éviterai de trébucher, je ne ferais plus jamais cette erreur, je serais aussi plus attentive aux ordres de mes supérieurs et je me plierais à toutes exigences, je ferai tout pour les Cross, si cela me permet de ne plus retourne dans cette pièce de torture. Demain je suis en charge, de nettoyer la chambre d'un des maîtres. Je dois être présente, me tenir devant la porte de sa chambre avant qu'il ne se réveille et attendre qu'il me permette de rentrer dans sa chambre pour la nettoyer. C'est vraiment difficile, parce que les maîtres donnent parfois leurs ordres silencieusement.

    Et comme les esclaves comme moi n'ont pas le droit de regarder directement les maîtres dans les yeux, c'est vraiment difficile. Mais je serais attentive, à chacune de ses mouvements. Pour oublier la douleur, c'est d'une voix faible et tremblante que je chante une petite improvisation :

    « Je chante en cette nuit et en cette heure,
    Pour oublier ma douleur et mon chagrin,
    Je dois rester forte, face aux souverains,
    Qui de leur présence, font naître cette peur...

    Je chante et je danse pour oublier
    Je marche à travers ce monde de ténèbres
    Mais malgré tout, ces êtres sombres
    Mon amour pour elle, est gravé sur papier...
     
    »

    Je rechante plusieurs fois les mêmes parole, pour oublier la douleur. Je m'arrête quand, la porte du dortoir grince. En voyant un homme aux cheveux roux debout à l'entrer, je me suis immédiatement levée, inclinée et ensuite exprimée :

    « Que puis-je faire pour vous maître ! »

    Est-ce un Cross ? M'a-t-il entendu chanter ? Mon corps tremble de peur toute seule, je n'arrive pas à le calmer. Je regarde seulement les pieds de l'homme, pour ne pas que mon regard croise les siens, car un esclave n'est pas permis de regarder son supérieur dans les yeux.

_________________

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MessageSujet: Re: Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur...   Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur... EmptyDim 19 Aoû 2012 - 18:53

Manoir Cross, hiver 2012... 13h

Cela fait maintenant bientôt une heure que j'entends ses cris... La première fois, j'ai seulement relevé la tête, surpris. Et puis je suis retourné à mes affaires en haussant les épaules, comme si ce n'était rien, comme si cela m'indifférait, exactement comme je me devais de réagir. On ne nous a pas appris à ressentir les choses. Au contraire, on nous a toujours formé à oublier nos sentiments, à nous contrôler. Aujourd'hui je ne devrais plus ressentir de pitié pour les autres. Je suis un esclave. Cette fille ne sera pas la première à souffrir le fouet, ni la dernière d'ailleurs...

Au début, j'ai réussi à me concentrer sur ma tâche, bien que les cris s'amplifiassent. Et puis, petit à petit, c'est devenu de plus en plus pénible. D'abord, j'ai camouflé ma pitié et la douleur que je ressentais inexplicablement comme si c'était moi-même qui endurais la punition, derrière un agacement. Je me suis persuadé que ça me dérangeait, que c'était un cri trop aigu, trop entêtant, que c'était pour ça que j'avais du mal à l'accepter. Ca m'a rassuré. Mais j'ai continué mon travail.

Et là je dois m'atteler à une nouvelle tâche, m'éloigner de ces cris, et c'est un soulagement...

Manoir Cross, hiver 2012... 15h

Je n'ai pas reconnu sa voix. Pourtant je suis ici depuis longtemps maintenant, je connais bien tous les membres de la maison, et tout particulièrement les autres esclaves puisque nous partageons la même aile du manoir. Bien sûr, nous n'avons que rarement le temps de discuter, nous travaillons beaucoup, nous ne faisons que nous croiser. Et puis je suis un Hassassins, et les Hassassins ont le privilège extrême de se voir honnorer des plus grandes missions et celles-ci on souvent lieu à l'extérieur. Le manoir n'est qu'une seconde demeure pour moi. Je n'ai pas réellement de maison, je vis à travers mes maîtres, à travers leurs désirs et leurs souhaits. Ma maison c'est la terre, c'est le vent, c'est l'eau. Je ne suis attaché à aucun lieu et cela me plaît de connaître cette indépendance.

Peut-être qu'elle est nouvelle ? Il paraît qu'il y a eu pas mal de mouvement pendant mon absence. Et je rentre à peine... Cela fait seulement quelques jours que j'ai retrouvé le manoir. La pauvre a dû souffirr le martyr. Qu'a-t-elle ? A-t-elle mal fait son travail ? Elle ne doit pas être habituée. Bon sang ! Mais pourquoi est-ce que je pense encore à elle ? Je ne l'entends plus depuis des heures...

Manoir Cross, hiver 2012... 17h

Ses cris sont étouffés désormais. On dirait qu'elle n'a plus de force... Parfois, il y a des moments de calme, de silence parfait et ça me fait du bien... Et puis cela reprend, doucement... Elle a sans doute dû s'évanouir... Plusieurs fois... Il faut que je me concentre sur mon travail... Il le faut ! Ne pense plus à elle !

Manoir Cross, hiver 2012... 22h

Je suis descendu voir si elle était toujours là... Je sais que je n'aurais pas dû, mais c'était plus fort que moi... La porte venait de s'ouvrir. Je me suis dissimulé derrière une colonne et j'ai attendu que le Maître passe. Il ne m'a pas vu... Il devait être fatigué lui aussi.

J'ai attendu qu'il soit loin avant d'oser entrer. Sur le sol, recroquevillée en boule comme un amas de vêtements froissés, elle était là. Ses cheveux blonds, tâchés de sangs, collés par la sueur, s'étalaient sur le sol. Ses yeux étaient clos, je ne la reconnaissais pas. Je savais que j'aurais dû partir, la laisser là et prétendre n'avoir jamais rien vu ni entendu. Mais mon coeur se serrait dans ma poitrine dès que j'hésitais à lui tourner le dos. Dans le silence de la pièce, j'entendais sa respiration, si faible... Elle était jeune... Si douce... On aurait dit un ange qui se serait brisé les ailes contre des murs trop serrés et qui se serait écrasé au sol... J'étais immobile, tétanisé, incapable de faire le moindre mouvement, ni pour la rassurer, ni pour m'enfuir... Et puis elle a murmuré faiblement quelques mots, que je n'ai pas su distinguer, et j'ai été touché... Immédiatement, je suis allé vers elle. Je me suis agenouillé doucement pour qu'elle ne prenne pas peur et, en silence, je l'ai soulevée du sol. Elle a entrouvert les yeux et je lui ai murmuré :


"Ne fais pas attention, je te ramène juste au dortoir. C'est fini maintenant, tu peux te reposer..."


Elle a essayé d'ouvrir plus les yeux mais la faiblesse l'en empêchait. Je l'ai sentie abandonner, s'abandonner dans mes bras et sa tête a roulé sur mon épaule. Je l'ai soutenue dans le dos et sous les genoux, et je me suis relevé. Elle était légère comme une plume. Je l'ai serrée doucement contre moi, comme si cela avait pu annuler toute la violence qu'elle venait de subir.

Tandis que je montais les escaliers, je sentais ses cheveux sur mon épaule, son souffle dans mon cou. Je m'empressai de regagner le dortoir et je la déposai sur le sol alors qu'elle se réveillait légèrement. Je la laissai aux mains d'une autre esclave présente sur les lieux, pour qu'elle l'aide à se déshabiller et à se glisser sous les draps avant de prendre le relais. Avec une bassine d'eau chaude et une éponge que j'étais allé chercher pendant ce temps, j'essayais de retirer le sang de ses cheveux clairs tandis qu'elle s'endormait sur le ventre. Je n'ai pas osé regarder son dos, je suis parti. J'étais persuadé qu'elle avait juste besoin de repos à l'heure qu'il était.

Manoir Cross, hiver 2012... Minuit

Il m'est impossible de fermer l'oeil. Je n'arrête pas de penser à cette fille et à ce qu'elle a subi... Le méritait-elle vraiment ? Sûrement, puisque c'était les Maîtres qui l'avaient punie... Pourtant, je ne parvenais pas à me défaire du doute.

N'y tenant plus, je décidai d'aller vérifier qu'elle allait bien. Je sortis de mon lit et regagnai son dortoir. Mais au moment d'ouvrir la porte, j'entendis une voix chanter faiblement.

« Je chante en cette nuit et en cette heure,
Pour oublier ma douleur et mon chagrin,
Je dois rester forte, face aux souverains,
Qui de leur présence, font naître cette peur...

Je chante et je danse pour oublier
Je marche à travers ce monde de ténèbres
Mais malgré tout, ces êtres sombres
Mon amour pour elle, est gravé sur papier... »


Sans comprendre pourquoi, je sentis l'émotion me gagner et j'hésitai à entrer... Mais je finis par ouvrir la porte. Je me tenais debout, dans l'embrasure. Aussitôt son visage se tourna vers moi. Et les mots qui sortirent de sa bouche me firent marquer un moment de surprise avant d'arborer un sourire attendri.

« Que puis-je faire pour vous maître ! »
- Tu peux lever les yeux et me regarder, je ne suis pas ton maître, je suis un esclave, comme toi."

J'essayais d'adopter un ton rassurant mais j'imaginais que tout rapport humain, après ce qu'elle avait vécu, devait faire rejaillir le traumatisme des heures passées.

J'avançais doucement vers elle. J'ai marqué un temps d'arrêt à une distance que je pensais convenable, pour ne pas l'effrayer et je me suis accroupi pour qu'elle puisse voir mon visage sans difficulté.

"Est-ce que ça va... ? J'ai conscience que ma question est stupide, je me doute bien que ça ne va pas mais tu peux bouger un peu ? Ne t'inquiète pas, ce genre de douleur finit toujours par passer..."

Je faisais attention à ne pas la brusquer et je me suis dit que la meilleure chose à faire pour la mettre en confiance était encore de me présenter.

"Je m'appelle Valentin Fox. Tu es nouvelle n'est-ce pas ? Je me suis absenté quelques temps, je ne suis pas encore au courant des arrivées et des départs... Est-ce que ça fait longtemps que tu travailles pour les Cross ?"




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MessageSujet: Re: Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur...   Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur... EmptyLun 20 Aoû 2012 - 0:24

    Je me demande où je trouve l'énergie d'être debout, c'est à peine si mes jambes arrivent à me soutenir. Mon dos, j'ai l'impression que les fouets caressent encore ma chaire, c'est vraiment une mauvaise expérience que j'ai subis. Mais, j'ai trébuché et j'ai cassé deux ou trois verres pendant que je tenais un plateau, je commence à me dire que... Je l'ai finalement mérité. Je me dis que je dois rester forte, car Mathias elle a du subir un traitement plus délicat que le mien et toute sa vie. Je suis devenue esclave pour elle, j'ai sacrifié ma liberté pour être auprès d'elle. Je ne sais pas ce qu'il va advenir de moi plus tard, je n'y pense pas, ce n'est pas bon d'y penser. Alors, que je chantais, je fus surprise par un homme qui a un certain charisme, j'ai cru qu'il s'agissait d'un des maîtres de ce Manoir. Pour dire vrai que je sois arrivée lundi dernier seulement, il y a de cela deux jours, ce qui m'a laissé que peu de temps pour connaître tout le monde... Non attendez, il est minuit... Nous sommes donc, jeudi 2 février 2012, donc ça fait trois jour que je suis ici.

    « Tu peux lever les yeux et me regarder, je ne suis pas ton maître, je suis un esclave, comme toi. »

    C'est avec beaucoup d'hésitation que je décide de lever mes yeux bleus-verts, pour croisée les siens. L'homme a des yeux clairs, cela se voit même dans la pénombre. En le regardant de plus près, j'ai comme l'impression de l'avoir déjà rencontré, hors je suis sûr que c'est bien la première fois que je le vois. Il dit, être un esclave comme moi, pourtant lui, il semble si fort comparer à-moi. Non, il ne peut pas se considérer comme un esclave comme moi, qui ne sait même pas marcher sans trébucher. Je regarde l'homme silencieusement, sans mot à dire. Le silence est synonyme de politesse, tant qu'il ne m'a pas permit de m'exprimer je ne dirais rien. Oui, je crois que même si, l'homme m'a avoué être un esclave comme moi, je n'arrive pas à le voir autrement que comme mon supérieur. De toute façon, parmi les esclaves, je fais partie de ceux qui son utile qu'aux tâches ménagères. Lui il n'a pas l'air d'être le genre d'esclave à ramasser la poussière.

    « Est-ce que ça va... ? J'ai conscience que ma question est stupide, je me doute bien que ça ne va pas mais tu peux bouger un peu ? Ne t'inquiète pas, ce genre de douleur finit toujours par passer... »

    Est-ce que... Est-il inquiet pour moi ? Il s'était en plus agenouillé pour qu'il soit un peu plus dans mon chant de vision. C'est vrai que du haut de mes 1,59m, je ne suis vraiment pas très grande. Je crois que même Mathias me dépasse de quelques mètres, elle doit faire dans les 1,61m. Je regarde l'homme en face de moi et je me demande pourquoi il fait preuve de gentillesse envers ma personne. Je ne connais encore rien du monde, je ne connais encore rien des êtres-humains ou la nature des sorciers. Après tout, je suis apparue dans le monde que très récemment, je suis comme un nouveau né, un nouveau né qui a appris l'amour grâce à Mathias, qui a appris la méchanceté grâce à la famille de Mathias. Un nouveau né qui vient de découvrir, la gentillesse grâce un autre esclave. Mais malgré tout cela, je ne connais encore rien, je suis encore comme le dis Mathias, trop innocente pour l'instant. J'ai l'impression que d'être innocente, ce n'est pas un bon point pour vivre ici.

    « Je m'appelle Valentin Fox. Tu es nouvelle n'est-ce pas ? Je me suis absenté quelques temps, je ne suis pas encore au courant des arrivées et des départs... Est-ce que ça fait longtemps que tu travailles pour les Cross ? »

    Rajouta-il... Il m'a dit comment il s'appelait, ce qui fut assez pour me redonner le sourire. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse par le simple fait de faire connaissance, c'est peut-être parce que Dji a toujours été seul... Alors, moi qui est sa personnalité la plus émotionnelle, la plus expressive de lui, je dois révéler des parts de lui, qui a ce jour il essaye de cacher. Je m'approche de lui, malgré le peu de force qu'il me reste et la douleur dans le dos... Je m'approche de lui avec un sourire, oui un sourire qui montre mon bonheur à l'instant, car je suis heureuse, qu'il me soit accordé de sa part, l'honneur de connaître son nom. Une fois en face de lui, j'attrape de mes deux mains, ses deux mains à-lui et je l'invite à ce relever. Et puis cet homme vient de me faire oublier la douleur, même si mes jambes continuent de trembler. Moi aussi, j'ai envie de lui dire comment je m'appelle pour qu'il soit aussi heureux, c'est donc toujours avec un sourire d'enfant comme dit Mathias, que je lui annonce :

    « Moi je m'appelle Kar... »

    Ma voix est tellement cassée qu'après ces derniers mots, je me suis mise à tousser sévèrement à tel point, que ma gorge en brûlait à la fin. J'ai dû tellement crier et pleurer de la journée que m'a gorge n'arrive plus à suivre. Néanmoins, je tenais vraiment à parler avec lui, alors je me suis retournée pour aller chercher un stylo et une feuille. Finalement c'est un bloc-note que je trouve, j'écris sur celui avant de le montrer à Valentin.

    « Je m'appelle Kara Halliwell, je suis arrivée il y a trois jours, lundi 30 janvier. Pour répondre à ton autre question, mon dos me fait toujours mal, mais cela n'a plus d'importance, maintenant que tu es là. »

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MessageSujet: Re: Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur...   Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur... EmptyMar 21 Aoû 2012 - 12:17

« Tu peux lever les yeux et me regarder, je ne suis pas ton maître, je suis un esclave, comme toi. »

Elle a semblé hésiter un moment puis elle a levé les yeux vers moi. Des yeux magnifiques dont je n'aurais jamais pu deviner la couleur (puisque je ne les avais pas encore vus ouvertes) et qui pourtant, maintenant que je les voyais me semblait évidente et ne pas pouvoir être autre. Dans ses yeux, j'ai lu la tristesse, mais aussi l'hésitation, le doute, la peur, le manque de confiance et la souffrance, surtout la souffrance. Et tout au fond, à peine discernable dans ses iris clairs, un appel au secours silencieux, qui me fit frissonner.

Je n'ai pas tout de suite compris pourquoi, mais lorsqu'elle a posé son regard larmoyant sur moi, j'ai ressenti ma supériorité. C'était étrange comme sentiment, inattendu. Et puis, après réfelxion, l'explication est venue d'elle-même. C'était elle qui se considérait comme inférieure et elle accentuait cette caractéristique qu'elle croyait vrai par son regard, et par sa position. Mais il ne fallait pas, il ne fallait pas qu'elle se sente inférieure à lui. Il fallait qu'elle le considère comme son égal. Ils travaillaient tous les deux pour les Cross.

Je la voyais là, quelques instants plus tôt allongée et désormais me faisant face, un peu relevée sur son lit, et j'entendait son désespoir, je le lisais en elle. Cette fille avait besoin d'être rassurée.

« Est-ce que ça va... ? J'ai conscience que ma question est stupide, je me doute bien que ça ne va pas mais tu peux bouger un peu ? Ne t'inquiète pas, ce genre de douleur finit toujours par passer... »

Elle n'a pas réagi, et pourtant, j'ai senti sa surprise. Surprise injustifiée. Quelle était son histoire ? Pourquoi ces quelques mots de réconforts la touchaient-ils alors qu'ils n'étaient rien qu'une marque d'intérêt et de gentillesse banale ? N'avait-elle donc jamais eu de soutien ? Ou le traumatisme des quelques heures de tortures qu'elle venait d'endurer lui avait-il fait oublier les valeurs de l'humanité ?

J'ai décidé d'insister. Il fallait la faire sortir de son mutisme. Qu'elle parle pour se sentir en confiance.

« Je m'appelle Valentin Fox. Tu es nouvelle n'est-ce pas ? Je me suis absenté quelques temps, je ne suis pas encore au courant des arrivées et des départs... Est-ce que ça fait longtemps que tu travailles pour les Cross ? »

Enfin, elle me fit cadeau de son sourire. Un sourire tellement innoncent qu'il me vint droit au coeur. Il me toucha profondément sans que je ne comprenne pourquoi. Je savais que je n'aurais pas dû ressentir de compassion pour cette fille, elle méritait amplement ce qui lui était arrivé. Sinon cela ne serait pas arrivé. Elle avait dû agir mal. La prochaine fois, elle ne recommencerait pas. Rester seule et sans aide aurait dû être la suite logique de sa séance de torture infernale. Alors pourquoi est-ce que je ne pouvais pas m'empêcher de désobéir de manière détournée ? De lui venir en aide et de lui proposer mon appui et une épaule sur laquelle pleurer si elle en ressentait le besoin.

J'ai répondu à son sourire avec attendrissement et soudain elle s'est levée. Je me suis légèrement décalé par réflexe, infime mouvement, prêt à la rattraper si elle vacillait. Mais elle ne m'a pas laissé le temps de réagir. Elle s'est avancée vers moi, tranquillement, d'un pas sûr, comme si son dos ne la faisait plus souffir, et elle a attrapé mes deux mains. J'ai senti la douceur de ses doigts glacés contre mes paumes tandis qu'elle les refermait pour m'engager à me relever.

Les yeux fixés sur elle dans une moue d'étonnement que je ne parvenais pas à dissimuler, je me suis laissé faire et je me suis retrouvé debout devant elle. Elle était petite de taille, ce qui était loin d'être mon cas mais ainsi, elle me paraissait encore plus fragile. J'aurais voulu l'envelopper de mes bras pour la réconforter et la réchauffer mais j'avais peur de l'effrayer et encore plus d'appuyer sur ses plaies encore à vif.

J'ai serré ses mains dans les miennes pour la remercier et j'ai souri.

« Moi je m'appelle Kar... »

Mais avant même que je n'ait pu répondre, elle a été prise d'une sévère quinte de toux qui m'a fait peur pour elle. J'ai voulu l'aider mais je ne savais pas comment faire. Et puis soudain, imprévisible, elle s'est dirigée vers une table, s'est saisie d'un bloc-note et a commencé à écrire sous mon regard curieux. Et elle m'a tendu ses mots à bout de bras. Tellement touchant, on aurait dit une enfant.

« Je m'appelle Kara Halliwell, je suis arrivée il y a trois jours, lundi 30 janvier. Pour répondre à ton autre question, mon dos me fait toujours mal, mais cela n'a plus d'importance, maintenant que tu es là.
- Kara Halliwell... ai-je répété pour mieux sentir la musicalité de son nom. Je suis enchanté de faire ta connaissance Kara, même si j'aurais préféré la faire en d'autres circonstances... 3 jours seulement... Ce qu'il vient de se passer était donc prévisible. C'est le début qui est dur lorsque tu entres au service des Cross. Quelques mois difficiles à passer et puis c'est bon ! Ca fait déjà plusieurs années que je suis au service des Cross... Depuis tout jeune en fait..."

Mais ses derniers mots, encore une fois me surprirent et me firent sourire.

"Je suis content que tu m'accordes ta confiance... Est-ce que... tu me l'accorderais assez pour que je puisse t'aider à laver tes blessures ? Ce n'est pas bien de les laisser s'infecter comme ça sans les soigner... Et je sais où trouver tout ce qu'il faut pour nettoyer tes plaies. Ca risque d'être douloureux, mais j'imagine que tu en souffres encore, ça ne changera pas grand chose... Je te promets d'être le plus délicat possible."

J'espérais sincèrement qu'elle accepterait. Lorsqu'elle était allée chercher le bloc-note, j'avais pu entrevoir quelques blessures déjà rouges quand elle s'était penchée pour écrire. Et cela ne me rassurait pas. Mais je comprenais que la perspective de souffrir encore une fois ne l'enchante guère tout comme j'imaginais qu'elle ne devait pas apprécier que quelqu'un qu'elle ne connaissait pas, d'autant plus, un homme, pose ses mains sur elle, même si c'était pour la soigner...

"Je comprendrais que tu ne veuilles pas, mais il faut vraiment que tu te laisses soigner au plus vite, que ce soit pas moi ou par quelqu'un d'autre."



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MessageSujet: Re: Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur...   Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur... EmptyMar 21 Aoû 2012 - 19:59

    Je me demande encore aujourd'hui, pourquoi les femmes doivent cacher leur corps des hommes ? Un jour, je m'étais retrouvée dans un vestiaire destiné pour les hommes, je venais d'échanger de place avec Dji de façon habituel, c'est-à-dire imprévue. Et comme j'étais à moitié nue, j'avais créé apparemment une belle pagaille dans le vestiaire en question, qui était rempli d'hommes. Même si je suis Dji, il y a des choses que je n'arrive pas à comprendre de la vie, de ce monde, du coeur des Maîtres de ce Manoir. Je suis qu'une enfant comme me le rappelle Mathias, mais j'apprends vite et moi, je souhaite comprendre, pourquoi sommes-nous considérer comme des objets. L'homme en face de moi a de drôle de cheveux, c'est la première fois que je vois des cheveux de cette couleur, avec mes propres yeux. Des cheveux de la couleur du feu, je me suis demandée en les regardant, si j'allais me brûler les mains si je les touchais.

    « Kara Halliwell... Répéta-t-il trois fois. Je suis enchanté de faire ta connaissance Kara, même si j'aurais préféré la faire en d'autres circonstances... 3 jours seulement... Ce qu'il vient de se passer était donc prévisible. C'est le début qui est dur lorsque tu entres au service des Cross. Quelques mois difficiles à passer et puis c'est bon ! Ca fait déjà plusieurs années que je suis au service des Cross... Depuis tout jeune en fait... »

    Alors, il a dû beaucoup plus souffrir que moi, je me sens triste pour lui. J'ai peur de souffrir à nouveau, mais pour Mathias je l'endurerais de nouveau, encore et encore. L'homme en face de moi, m'a prévenu que serait quelques mois difficiles à passer et qu'après se serait bon. Serais-je assez forte pour en supporter quelques mois, ou comme le dis ceux qui m'entourent, serais-je trop faible ? A côté de Mathias je suis en verre, il n'y a pas photo. Je me demande pourquoi alors que je suis si faible, Mathias a-t-elle été attirée par moi ? Encore et encore cette même question qui revient... Qu'est-ce que Mathias aime chez moi ? Alors, que j'avais relevé l'homme, quelques minutes avant de lui montrer ce que j'avais écrit dans le bloc-note, j'ai pu voir que l'homme était vraiment grand... J'ai pu voir ses magnifiques yeux vert-gris, son visage est jeune... Mais alors, pourquoi mon coeur, mon être éprouve un certain respect, comme si j'avais une personne âgée devant moi ?

    « Je suis content que tu m'accordes ta confiance... Est-ce que... tu me l'accorderais assez pour que je puisse t'aider à laver tes blessures ? Ce n'est pas bien de les laisser s'infecter comme ça sans les soigner... Et je sais où trouver tout ce qu'il faut pour nettoyer tes plaies. Ca risque d'être douloureux, mais j'imagine que tu en souffres encore, ça ne changera pas grand chose... Je te promets d'être le plus délicat possible. »

    Je le regarde... Il veut vraiment me venir en aide, alors qu'il ignore tout de moi. Il est vraiment gentil, pourquoi Mathias m'a-t-elle dit que les esclaves sont les pires, qu'ils ne savent rien faire d'autres qu'obéir ? L'homme devant moi, ne ressemble pas à la description que Mathias m'a fait d'eux, l'homme devant moi est capable de ressentir des choses, c'est en tout cas l'impression qu'il me donne. Il m'a donc proposé de soigner mes blessures avant que celles-ci s'infectent. Quand j'essaye d'entrevoir mon dos, je peux voir mon haut blanc tâché de rouge. C'est effrayant, de voir à quel point il est rouge, je n'arrive pas croire que ce soit mon sang tellement que le haut est épongé de ce liquide rouge. Peut-être que, vaut-il mieux que je le laisse faire, mon corps a besoin de soins et Valentin me propose son aide de bon coeur. Je regarde de nouveau Valentin, j'ai l'impression qui semble gêné par sa demande.

    « Je comprendrais que tu ne veuilles pas, mais il faut vraiment que tu te laisses soigner au plus vite, que ce soit pas moi ou par quelqu'un d'autre. »

    Je penche la tête sur le côté, pour essaye de comprendre, pourquoi je ne voudrais pas ? Après tout, il est vrai que mon dos a vraiment besoin d'être soigné et Valentin est assez généreux pour m'offrir son aide, refuser cette offre ne me viendrait jamais à l'esprit. Je dépose le bloc-note et le stylo sur une table à nouveau et à la suite je m'apprête à soulever mon haut... Evidemment, j'ai oublié une chose, à ce moment-là, le fait qu'une femme doive cacher son corps à un homme. Ce n'est pas facile pour moi, car j'ai toujours pensé comme Dji et donc comme le garçon qu'il est, me cacher d'un ne me viendrait pas à l'esprit non plus. Une fois le haut enlever, j'ai eu tout de même le réflexe de cacher mes seins à l'aide mon bras. Je regarde Valentin à la suite, attendant une consigne de sa part...

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MessageSujet: Re: Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur...   Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur... EmptyMer 22 Aoû 2012 - 14:25

Lorsque je lui ai proposé plus franchement mon aide, elle n'a pas répondu. Je ne sais pas si c'était parce que mes propos avaient été trop déplacés ou encore si c'était le fait qu'elle ne puisse plus utiliser sa voix... Toujours est-il que je me sentais mal-à-l'aise, incapable de deviner ce qu'elle était en train de penser.

Involontairement, je savais que j'étais en train d'user de mon charme. Instinctivement. Pas pour la séduire, non, c'était plus pour la convaincre de me laisser la soigner. Mes cheveux avaient dû prendre une couleur plus flamboyante encore, et adopter une légèreté qui devait les apparenter à des flammes. Cela me fit sourire lorsque je m'en rendis compte en suivant son regard qui se posait sur mes mèches folles. Et mon aura irradia automatiquement.

Son mutisme tout autant que son absence de réaction me laissaient dans l'embarras bien que je n'en laisse rien paraître. Lorsque je lui avais proposé de la soigner, elle n'avait pas tiqué sur la proposition, simplement sur la justification.

« Je comprendrais que tu ne veuilles pas, mais il faut vraiment que tu te laisses soigner au plus vite, que ce soit pas moi ou par quelqu'un d'autre. »

Comme une enfant, elle avait adopté une moue étonnée, en penchant la tête, comme si quelque chose la dérangeait dans ce que je venais de dire. Mais elle ne m'a pas donné de réponse. Bien au contraire, je l'ai vue poser le carnet et le stylo sans comprendre. J'ai plissé les yeux pour essayer de deviner ce qu'elle souhaitait mais déjà, elle me donnait ma réponse d'une manière tout à fait déconcertante. Elle retirait son haut, sans manière, comme si cela ne la gênait pas le moins du monde, comme si le concept de pudeur lui était inconnu. J'ai vu le moment où elle se trouverait à moitié dénudée devant moi mais elle eu tout de même la décense de cacher ses sains avec son bras. Au fond, cela me surprenait de voir une fille agir si simplement, si naturellement avec son corps. Si à cette époque j'avais réellement eu 17 ans, nul doute que j'aurais rougi comme une pivoine en arborant un regard complètement halluciné. Mais le temps avait passé et j'avais déjà vu nombre de femmes dans la splendeur de leur nudité. Aussi je suis resté calme et j'ai gardé la tête froide.

"Super, il ne me reste plus qu'à aller te chercher tout ça ! Tu m'accordes deux minutes ? Je reviens avec le nécessaire."

Et je suis parti dans ma chambre récupérer de quoi la soigner. Sur la dernière étagère de mon armoire, il y avait toujours eu une petite boîte en fer vieille comme le monde, dans laquelle je gardais précieusement tout ce qui pouvait servir en cas de punition. Pour avoir subi la torture quelquefois lorsque j'étais encore jeune, que je vivais avec les autres Hassanssins, je savais qu'il était nécessaire d'avoir toujours une trousse de secours pas loin. Il y avait maintenant des années que je ne l'avais pas sortie, mais elle était toujours là, intacte.

J'ai écarté quelques affaires qui la dissimulaient pour la prendre dans mes mains. Le contact glacé du métal m'a rappelé un instant des souvenirs que j'ai préféré garder enfouis au fond de moi et j'ai chassé les mauvaises pensées de mon esprit. J'ai pris soin d'attraper une serviette et une chemise propre avant de sortir. puis j'ai rejoint la blessée.

"Juste une autre petite minute, je reviens, je vais chercher une bassine d'eau chaude."

Quelques minutes plus tard, je revenais avec l'eau chaude. J'ai déposé tout ça sur la table à côté du bloc-note et j'ai posé mon regard sur la jeune fille.

"Kara... Est-ce que tu pourrais te tourner que j'inspecte un peu les dégâts sur ton dos ?"

Pour tout autre qu'un escalave endurci par la vision de la violence et du sang, endurci par l'épreuve de la violence et du sang, cette vision aurait été insoutenable. Mais j'étais un Hassassin. Je faisais partie de l'élite. Et cela faisait 37 ans que je vieillissait dans cette atmosphère, dans ce monde. Ce dos marqué de rouge, dégoulinant où le sang coagulant commençait déjà par endroit à former de sombres croûtes, était un spectacle éprouvant. Mais il ne m'a pas tiré une seule grimace. Et, pour ne pas l'inquiéter, je n'ai rien dit d'autre qu'un :

"Hmmm... Okay..."

Puis je l'ai contourner pour lui refaire face.

"Très bien, alors, tu préfères rester debout, t'asseoir ou t'allonger pendant que je m'occupe de tout ça ?"

Et avec une regard rassurant, je lui ai désigné d'un geste la chaise et le lit. J'ai attendu qu'elle ait choisi pour attirer la bassine d'eau bouillante près d'elle et tremper la serviette dedans. La première étape consisterait à nettoyer son dos, le rincer de tout ce sang qui semblait colorer sa peau, enlever les croûtes de sang pour que son dos, une fois propre, puisse me révéler à profondeur de ses blessures et quel degrés attention il faudrait y porter si elle souhaitait ne pas en garder de traces.

"Je vais commencer... Si jamais tu as mal et que la douleur te semble insupportable, tu peux serrer ma main droite, je peux très bien me débrouiller avec une seule main. N'aie pas peur de me faire mal, je suis endurci à la douleur et ce ne sont pas tes petites mains ni même tes ongles qui me causeront de la souffrance !" ai-je ajouté avec un sourire presque uniquement composé de rires.

Avec précaution, j'ai retiré le linge de la bassine et je l'ai torsadé de deux mains avec tout ma force pour l'essorer. Puis j'ai attrapé un des coin de la serviette, l'ai enfilé autour de mon index droit, ai enroulé le reste de la serviette sur mon bras pour éviter qu'elle ne frotte de manière désagréable le dos de Kara et j'ai commencé à travers le tour de ses blessure avec délicatesse pour en éponger le sang. Pour le moment, je ne touchais pas aux blessures. On allait y allait doucement.

Mais je savais que le moment de la douleur fulgurante n'était pas loin et il fallait que quand ça arrive, elle n'y pense pas du tout, elle ne s'y attende pas. Il fallait que j'occupe son esprit, que je le concentre sur une conversation quelconque.

"Tu me parais assez jeune Kara, tu as quoi ? 16 ans ? Tu ne dois pas être très loin de moi j'imagine ! J'ai 17 ans. Je sais que je fais légèrement plus, on me le dit souvent, mais c'est surtout à cause de mon caractère ou de ma manière posée de faire les choses. Les gens trouvent que je suis précoce ! ai-je dit dans un élan d'auto-dérision, éclatant de rire. Tu trouves pas ça drôle toi ? Moi le grand gamin, précoce ! Remarque, tu ne me connais pas encore, tu ne peux sans doute pas comprendre ce qu'il y a de drôle dans ce genre de remarques !
Tu m'as dit que tu venais d'arriver chez les Cross, est-ce que tu étais au service d'une autre famille important auparavant ? Comment tu t'es retrouvée là ?"


En posant cette question, je me suis rendu compte que je ne savais encore rien de cette jeune fille à qui j'offrait pourtant mon aide sans réfléchir. Qui était-elle ? D'où venait-elle ? Quelle était son histoire ? Elle aurait bien le temps de me raconter tout cela, un jour. Quand elle aurait retrouvé sa voix...

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MessageSujet: Re: Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur...   Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur... EmptyJeu 23 Aoû 2012 - 11:16

    « Kara... Est-ce que tu pourrais te tourner que j'inspecte un peu les dégâts sur ton dos ? »

    C'était ce qu'il m'avait demandé de faire, après être cherché une boîte métallique et un sceau d'eau chaude. Je me suis donc retournée, pour qu'il voit mon dos pour qu'il l'inspecte comme il l'avait demandé. Je ne savais pas ce qu'il en était, je ne savais pas dans quel état été mon dos, je sais juste que celui-ci me faisait vraiment mal quand je bougeais. La réponse de Valentin fut qu'un simple « Okey », bien sûr pour moi, je savais que mon dos n'était sûrement plus très joli à regarder, peut-être qu'une autre personne en vomirait à la vue de mon dos saccagé. Après son bref petit mot qui ne me rassura que très peu, il est venu se placer devant moi de nouveau, je le regarde attentivement, pour ne rien manquer de ses faits et gestes qui pourraient me désigner à une tâche quelconque à faire.

    « Très bien, alors, tu préfères rester debout, t'asseoir ou t'allonger pendant que je m'occupe de tout ça ? »

    Me dit-il en me montrant la chaise et le lit, son regard insufflait dans mon coeur la chaleur nécessaire pour que je sois rassurée et en toute confiance entre ses mains. Je souris en désignant le lit, c'est là-bas que j'ai décidé d'aller, mon lit bien naturellement. Je ne serai plus alaise, plus détendu, si je m'allonge sur mon lit. Je crois qu'en réalité je n'ai vraiment plus la force à me tenir ni debout, ni assis sans poser le dos quelque part. Alors, je préfère évidemment me coucher, je risque peut-être de m'endormir, ou peut-être pas si la douleur m'en empêche... Quoi qu'il en soit, je laisse l'état de mon corps dos entre les mains de Valentin. En ayant bien sûr mon stylo et mon bloc-note, je suis donc dirigée vers mon lit pour m'y allonger.

    « Je vais commencer... Si jamais tu as mal et que la douleur te semble insupportable, tu peux serrer ma main droite, je peux très bien me débrouiller avec une seule main. N'aie pas peur de me faire mal, je suis endurci à la douleur et ce ne sont pas tes petites mains ni même tes ongles qui me causeront de la souffrance ! »

    Oui, il doit avoir raison, mes mains comparées aux siennes, sont vraiment minces et petites, hors que les siennes sembles immense. Pourquoi les femmes semble-t-elle vraiment minuscule devant un homme ? Comment Mathias fait-elle pour tenir tête à un homme ? Comment fait-elle pour se battre contre eux ? Même si Valentin me l'a proposé, je ne peux pas accepter le fait de me servir de sa main. C'est après quelques petites minutes, que je sentais la chaleur humide de la serviette sur mon dos. Valentin a commencé à travers le tour de mes blessures avec délicatesse pour sûrement en éponger le sang. La chaleur de la serviette était agréable, mais d'un autre côté la sensibilité des blessures, était au contraire désagréable.

    « Tu me parais assez jeune Kara, tu as quoi ? 16 ans ? Tu ne dois pas être très loin de moi j'imagine ! J'ai 17 ans. Je sais que je fais légèrement plus, on me le dit souvent, mais c'est surtout à cause de mon caractère ou de ma manière posée de faire les choses. Les gens trouvent que je suis précoce ! A-il dit dans un élan, éclatant de rire à la suite, j'ai souris à cela. [color=indigo]Tu trouves pas ça drôle toi ? Moi le grand gamin, précoce ! Remarque, tu ne me connais pas encore, tu ne peux sans doute pas comprendre ce qu'il y a de drôle dans ce genre de remarques ! 
    Tu m'as dit que tu venais d'arriver chez les Cross, est-ce que tu étais au service d'une autre famille important auparavant ? Comment tu t'es retrouvée là ? »

    Il est tellement gentil, je voudrais lui parler, lui dire tout... Mais Mathias me l'a interdit, si je révèle mes secrets, je serais en danger de mort et Mathias sera aussi dans une mauvaise position auprès de sa famille... Je ne veux pas ça pour elle, je ne veux pas qu'elle me pleure non plus si je venais à mourir. Alors, je ne pourrais lui dire, du moins pour l'instant lui dire qui je suis et d'où je viens. Je prends le bloc-note, écrit dessus avant de le montrer à Valentin...

    « Je suis désolée, je voudrais te le dire... Mais je ne peux pas, tu m'en veux ?»

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MessageSujet: Re: Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur...   Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur... EmptyJeu 23 Aoû 2012 - 11:48

Elle a choisi de s'allonger et, personnellement, je pensE que c'était la meilleure chose à faire. Au moins elle ne risquerait pas de tomber quand la douleur se ferait aux limites du supportable...

Je l'ai laissée s'installer, puis je me suis installé confortablement sur mes genoux. La douleur de cette position n'existait plus pour moi, j'étais bien trop endurci et le confort d'une chaise n'était plus un réflexe pour moi.

J'ai nettoyé le contour de ses blessures en m'assurant de conserver la serviette toujours humide et chaude. A côté de moi, je sentais ce point de chaleur, cette vapeur d'eau brûlante qui s'élevait encore en volutes du sceau d'eau. Et cela collait mon jean a ma peau ce qui créait un effet désagréable mais j'ai essayé de ne plus y penser.

L'eau de la bassine s'était teinté de rouge clair... Et la serviette, blanche au début, n'était plus qu'un linge rouge délavé.

Les questions que je lui ai posées sur elles ne sont pas indiscrètes, je ne le pensais pas du moins. Mais elle a refusé d'y répondre.

« Je suis désolée, je voudrais te le dire... Mais je ne peux pas, tu m'en veux ?»

Cela m'a étonné au début. Je me suis immobilisé, les sourcils froncés, me demandant ce qu'elle pouvait avoir de si particulier qu'elle soit forcée de la cacher. Car ce n'était pas de la volonté de cacher tout cela qu'elle exprimait, mais de l'obligation, comme si elle appliquait un ordre qu'on lui aurait lancé. Les Cross n'avaient pas de secret pour les Hassanssins, du moins j'en étais profondément persuadé. Il faudrait que j'enquête, de mon côté, subrepticement, lorsque je parlerais avec l'un de mes maîtres. J'essaierai de voir ce qu'ils savent d'elles, s'ils l'ont engagées dans un but précis. Mais au fond, je sentais que cela dépassait même les Cross. Qu'ils n'avaient peut-être même aucune idée de qui elle était. Et si elle le cachait, c'est qu'elle préparait sans doute un mauvais coup. Ou alors qu'elle avait quelque chose à voir avec les Cross. Est-ce que j'aurais dû me méfier ? Sans doute... Mais je ne pouvais pas m'empêcher de croire en l'innocence de cette fille au visage d'ange.

J'ai décidé de lui accorder ma confiance, et en même temps que je prenais cette décision, j'ai aussi repris le nettoyage des blessures.

"T'en vouloir ? Bien sûr que non ! Je comprends très bien, on a tous ses secrets... Moi aussi il y a des choses que je ne peux pas dire, alors je suis l'un des mieux placés pour te comprendre."

Je ne pouvais pas lui dire que j'étais un Hassassins, tout comme je ne pouvais pas lui dire que j'avais en réalité 37 ans. Tout cela devait rester secret, c'était nécessaire, parce que je l'avais promis, j'en avais fait le serment aux Cross.

"Mais quand tu dis que tu ne peux pas, tu veux dire que quelqu'un t'en empêche ? Ou quelque chose ?"

J'ai pris conscience juste à temps que ma curiosité prenait un chemin qu'elle ne devrait pas prendre.

"Pardon... Je ne devrais pas te pousser à m'en révéler plus. Oublie ça, ce n'est rien !"

Son dos était désormais propre, on pouvait voir les blessures rouges vives jurer avec la peau blanche de la jeune fille. Le moment était venu de passer l'eau chaude sur l'ensemble de son dos, y compris sur les blessures que j'avais épargnées jusque là. J'ai pris la serviette, l'ai trempée entièrement dans l'eau sanglante puis l'ai essorée de toutes mes forces avant d'englober le dos de la jeune fille et de passer délicatement sur l'ensemble une première fois. Puis une deuxième. Et pour la troisième, j'ai frotté délicatement les blessures en même temps que le dos. Je savais qu'elle allait souffrir mais c'était nécessaire.

"Je reviens, je vais changer l'eau et prendre d'autres serviettes. Après on désinfectera les plaies !"

Je suis parti et suis revenu quelques minutes plus tard avec le matériel propre. J'ai pris la nouvelle serviette et l'ai passée sur le dos de Kara. Cette fois, il n'y avait plus beaucoup de sang et son dos sec était déjà moins effrayant.

"C'est là que ça va commencer à être difficile... Sois courageuse ! Pense à quelque chose qui te rend heureuse, ou à quelqu'un à qui tu tiens, et essaie de le rendre fier. Serre les dents et tout ira bien, je te le promets."

J'ai sorti du coton, l'ai copieusement imbibé de désinfectant et j'ai commencé à le passer sur chaque rayure, une à une, avec le plus de délicatesse possible, caressant doucement en même temps des endroits encores intacts de sa peau pour essayer de contraster avec la douleur... Mais je savais bien que cela n'y changerait pas grand chose... Et j'avais renoncé à lui changer les idées. Elle savait ce qui l'attendait et la discussion était difficile puisqu'elle ne pouvait pas parler et que bouger pour écrire devait lui coûter un certain effort et surtout parce qu'elle ne pouvait pas parler d'elle... Or, alors qu'il ne la connaissait pas, s'il ne pouvait rien lui demander sur elle, il allait avoir quelques problèmes à engager la discussion...

"Est-ce que ça va ? Comment tu te sens ? Surtout sois, forte ! Sois forte ! Je suis avec toi, je te soutiens..."


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MessageSujet: Re: Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur...   Ce n'est pas corps qui souffre, c'est mon coeur... EmptyJeu 23 Aoû 2012 - 14:42

    J'espérai vraiment que Valentin ne prendrait pas mal mon refus de lui dire qui je suis et d'où je viens. Mais je ne pourrais jamais trahir Mathias, elle que je tiens plus que tout au monde. Elle que je suivrai jusque dans la mort si elle me le demandait. Valentin est un homme gentil, je me suis déjà attachée à-lui, mais je ne pouvais néanmoins pas lui dire, l'information qui pourrait trahir ma venue ici. Même si je suis ici que pour soutenir Mathias, je ne peux révéler mon identité à personne. Qu'arrivera-t-il à Mathias si sa famille apprend qu'elle est amoureuse d'une humaine, qui aujourd'hui est une esclave ? Pour moi, je connais déjà la réponse de ce qu'il m'arrivera, Mathias me l'a dit presque en larmes... Ils me tueront ! Je n'aime pas voir Mathias si triste et je crois que si elle l'est aujourd'hui, c'est peut-être par ma faute. Malgré tout, j'ai tellement envie de partager mes pensées avec Valentin, il est après tout un humain comme moi, esclave qui plus est. Les mots de Mathias qui sont : « Les esclaves sont les pires, ne leur accorde pas ta confiance ! »

    « T'en vouloir ? Bien sûr que non ! Je comprends très bien, on a tous ses secrets... Moi aussi il y a des choses que je ne peux pas dire, alors je suis l'un des mieux placés pour te comprendre. »

    Pourquoi ne devrais-je pas leur accorder m'a confiance, il semble vraiment quelqu'un d'honnête... Mathias pense peut-être, que les esclaves iront voir leurs maîtres pour tout leur dire me concernant, si je parle inconsciemment. Le fait que peut-être que je ne dise rien, mette des doutes dans le coeur de Valentin à mon sujet. Un jour peut-être que ce doute se transformant en quiétude, Valentin n'aura plus confiance en moi. Pourquoi cette simple idée, fait apparaître les armes aux yeux ? Est-ce parce que je n'aime pas être seule, ou être vue comme une chose effrayante, un ennemi ? Sûrement... Quand je trouve un ami, je souhaiterai le garder pour toujours ? Je ne suis pas une personne méchante, mon esprit repousse la violence, je suis faible, sensible et je l'assume... Mais, je ne veux pas perdre un ami. Valentin m'a dit me comprendre, car lui aussi avait des choses à cacher. Les larmes continuent à monter jusqu'à mes pupille bleu-vert, toujours à cause de cette idée que Valentin finisse par m'abandonner un jour. Je ne lui montre pas, je ne veux pas qu'il voit mes yeux en ce moment.

    « Mais quand tu dis que tu ne peux pas, tu veux dire que quelqu'un t'en empêche ? Ou quelque chose ? »

    Valentin tient à savoir une vérité, mais si cette vérité ne lui convient pas... Je ferme, les yeux laissant enfin mes larmes tomber sur ma joue, je les essuie immédiatement pour ne pas qu'il voit.

    « Pardon... Je ne devrais pas te pousser à m'en révéler plus. Oublie ça, ce n'est rien ! »

    Non, Valentin... Tu as raison d'être méfiant, je ne suis qu'une étrangère et tout peut arriver, même si pour mon cas, je suis inoffensive pour n'importe quelle personne du Manoir. La douleur est apparue, ce qui fit me sortir de mes pensées, ça fait mal comme il me l'avait dit, mais c'est encore supportable.

    « Je reviens, je vais changer l'eau et prendre d'autres serviettes. Après on désinfectera les plaies ! »

    Je profitais de ce moment d'absence pour me redresser difficilement, je note sur le bloc-note ceci : Il y a trois jours, je n'étais pas esclave... Si je ne dois rien dire de plus à mon sujet, c'est parce qu'un des maîtres me l'a interdit. S'il te plaît, ne me hais pas. Je déchire la page du bloc-note, pour poser la feuille sur la table. Le fait de me lever pour le faire, m'a fait de nouveau ressentir la douleur dans le dos, mais tant pis. La feuille est en vue de là où elle est, mais je ne m'attends pas, à ce qu'il le voit en entrant. Je repars me coucher sur les ventres, attendant qu'il revienne.

    « C'est là que ça va commencer à être difficile... Sois courageuse ! Pense à quelque chose qui te rend heureuse, ou à quelqu'un à qui tu tiens, et essaie de le rendre fier. Serre les dents et tout ira bien, je te le promets. »

    Que... Quelque chose qui me rend heureuse, comme... Comme avoir des amis, ne plus jamais être seule ? Comme le fait de me chamailler avec mon autre moi, son aucune raison ? Comme pouvoir rire d'un numéro de cirque ? Comme voir des dessins animés de Disney ? Comme... Mon premier baiser que Mathias m'a offert ? Je tremble... Je pense à tellement de choses magnifiques que j'ai goûté de ce monde, mais la douleur arrive se mélanger à mes pensées, pour complètement s'emparer de moi. Mon style et mon bloc-note tombe par terre, je les ai lâchés pour en poignée mon lit aussi fort que je pouvais. Je n'arrive plus à penser à quelque chose qui me rend heureuse, il n'y a que la douleur sur l'instant. Bientôt, c'est un faible cri que je laisse échapper. Pourquoi cela fait si mal ?

    « Est-ce que ça va ? Comment tu te sens ? Surtout sois, forte ! Sois forte ! Je suis avec toi, je te soutiens... »

    Il... Il est avec moi, il me soutient, il me soigne... Il est vraiment gentil. Toujours les yeux fermés, le visage recroquevillé, je tends une de mes mains vers lui, celui qui m'a dit que je pouvais serrer sa main droit si la souffrance devenait trop grande. J'ai en réalité besoin de sa main, plus qu'une pensée heureuse...

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