Voilà, ma journée de travail est enfin finie. Non cela ne me déplait pas de travailler mais ça fait quand même du bien quand ça s'arrête. Comme toujours. Je ferme donc la boutique, Heather est déjà rentrée chez elle et je dis au revoir aux derniers clients ainsi qu'aux passants dans la rue. Je file dans mon appartement juste au dessus de la boutique et je prends une bonne douche bien chaude pour me débarrasser de tout le maquillage que je mets pour le déguisement de pirate ainsi que pour enlever la crasse qui s'est accumulée tout au long de la journée.

Me voilà donc en peignoir dans mon appartement et je me demande si je mange au Lonely Ghost ou si j'y vais après manger. Je regarde dans mon frigo et un morceau de bœuf me tend les bras. Lonely Ghost, à tout à l'heure. Que faire avec cette viande ? Des échalotes déjà. J'espère juste que j'arriverai à bien cuisiner tout ça. Je jette un coup d’œil à mes boites de conserves, des haricots beurre feront très bien l'affaire pour accompagner ça. Je me mets donc aux fourneaux, sachant que c'est peler et couper les échalotes qui prend le plus de temps.

Trente minutes plus tard, me voilà devant la télé avec mon plateau repas et mon vin de table. Du Rhum ? J'en prendrais plus tard. Oui chez moi Rhum prend une majuscule. Parce que chez moi le Rhum c'est sacré. Mon dieu à moi, eh bien c'est le Rhum. Sauf si je me trouve une autre fille ... ! Non, n'y pensons pas, je vais encore avoir de fausses illusions et encore tomber de très haut. Mais, me direz-vous, c'est ce que je fais en permanence, je me dis que je ne dois pas espérer, je le fais, je tombe et je recommence. Encore et toujours, ça doit être dans mes gènes. Que voulez-vous, je suis un grand romantique qui n'arrive pas à trouver l'amour ! Et pourtant, j'en ai de l'amour à donner. Une femme à moi, qui ne me quitterai pas, j'en rêve. Toutes les autres je les ai fait rêver, je voyais les étincelles dans leurs yeux, tout le temps quand elles étaient avec moi, mais elles disparaissaient à chaque fois. Pauvre de moi. Mais, j'ai 39 ans, c'est encore possible d'avoir quelqu'un dans ma vie, n'est-ce pas ? Même si elle est divorcée et qu'elle a déjà un enfant, cela m'est égal. J'aime les enfants après tout, non je ne suis pas un pédophile, je suis un faux papa gâteau. Et c'est comme si les enfants des autres étaient les miens. Les enfants des autres ne m'énervent jamais, ils ont beau hurler, chouiner, pleurer, j'essaye plus de les consoler plutôt que de me dire "Il m'énerve à pleurer celui là !" comme la plupart des autres personnes. Je me dis que les enfants sont des cadeaux du ciel. Mais il ne faut quand même pas aller les gâter plus que nécessaire, évidemment.

Mon émission se finit en même temps que mon repas. Je fais donc ma vaisselle et m'habille d'un jean noir et d'une chemise blanche que je ne rentre pas dans le jean. Je laisse également les premiers boutons ouverts. Je pose une veste à l'entrée au cas où il ferait froid en sortant ou si je veux me promener après. Je passe à la salle de bain pour me brosser les dents, mettre du déo et du parfum. J'ai un peu de barbe sur le menton et un peu de moustache également. Mes cheveux sont courts sur les côtés mais longs sur le dessus et ils retombent. Il faudrait que je pense à aller chez le coiffeur. J'enfile mes chaussures et descend dans la rue. Le temps est frais et j'enfile ma veste même si le Lonely Ghost est tout prêt.

Il y a un peu de monde dans le bar. Mais surtout des habitués. Enfin ici, tout le monde est habitué à tous les endroits. Je fais la bise à Sophie, lui demande mon précieux Rhum et part m'assoir en saluant tout le monde. Une nouvelle tête arrive. Nouvelle mais à la fois familière. Blonde aux yeux bruns, des tatouages sur le bras. Son visage ressemble à une poupée, une poupée fragile. Qui a l'air de penser quelque chose en même temps. Qui la contrarie, il me semble. Mais je ne suis pas très doué pour lire les émotions des personnes, et encore plus des femmes, c'est peut être cela qui les fait fuir... Mais je suis quand même attentionné, alors pourquoi diable aucune d'entre elles ne restent ?

- Je peux m'asseoir ?

Aussitôt dit, aussitôt fait, je hoche la tête tandis qu'elle s'installe avec sa bière à la main. Ma bouteille de Rhum arrive et mes yeux s'illuminent. Mon Rhum, mon précieux Rhum. Après quelques instants elle se détend. Je suis sûr et certain de l'avoir déjà vue auparavant. Ici ? Sûrement, je ne voyage pas beaucoup pour ainsi dire pas du tout.

- Au fait, moi c'est Melany. Je suis en train de restaurer le vieux cinéma sur la place, bientôt les cinéphiles pourront venir combler leur manque de grand écran chez moi !

Melany, oui, je me souviens à présent. Elle était au Mystery plus jeune. Maintenant que j'y pense, c'est étrange. Il y a des enfants qui vont au Mystery et d'autres non, alors même qu'ils habitent à Little Angleton. C'est un orphelinat mais aussi une école. Mais quel genre d'école si tout le monde n'y va pas ? Que font-ils entre les murs de ce château gouverné par Pandora ? Étrange, de plus en plus étrange, surtout quand on y pense.

- Lestat, je tiens l'épicerie. Et je me souviens de toi, tu es partie à tes 18 ans.

Je ne prends pas la peine de mettre du Rhum dans mon verre et je le bois à la bouteille directement. Je breuvage me réchauffe la gorge et c'est plutôt agréable. Elle a parlé du vieux cinéma ? Celui qui fonctionnait à peine étant jeune ? C'est ça qu'elle compte rafistoler ? Elle a du courage. J'espère qu'elle fera de la bonne publicité au moins. Je peux l'aider pour ça au moins. Tout le monde passe par ma boutique, des tracts tout le monde en prendra. Mais faire vivre un cinéma à Little Angleton ça risque d'être compliqué. Enfin, je pense que c'est surtout les jeunes du Mystery qui vont faire son salaire. Mais si elle y arrive, se sera un gros succès.

- Besoin d'aide pour les travaux ?

J'affiche un sourire accueillant, j'aide tout le monde dans cette ville de toute manière. Et puis, du bricolage j'en fais souvent. Que se soit chez moi ou chez les autres. Que se soit du provisoire ou du définitif. Mon Rhum se finit doucement mais sûrement et sa bière également alors que j'ai un petit creux. Je demande alors à Sophie deux crêpes au sucre.

- Une pour moi, et une autre pour la demoiselle s'il te plait, ma belle.

Je continue de sourire à Melany. Elle a grandit depuis la dernière fois que je l'ai vue. Maintenant, tout me revient. J'avais 30 ans lorsqu'elle est partie. Je me souviens qu'un jour, on ne l'a plus vue. Mais les jeunes ici vont et viennent comme bon leur semblent. Je l'ai croisée depuis qu'elle est revenue à l'épicerie, évidemment mais je ne l'avais pas reconnue sur le coup. Elle payait juste sa commande et s'en allait, je n'avais pas eu l'occasion de lui parler, trop occupé avec mes autres clients. Donc c'est tout de même étrange qu'elle vienne m'aborder ici et aussi tard. Mais pourquoi pas. Elle est nouvelle en ville après tout. Enfin, nouvelle à nouveau. Même si les Who ont le même âge qu'elle, cela ne me dérange pas qu'elle vienne discuter avec moi. Au contraire, la compagnie féminine me fait toujours plaisir.

Couleur:

Restaurer le vieux cinéma de doit pas être chose aisée. Surtout quand on pense qu'il est abandonné depuis si longtemps, alors entre les insectes, les araignées - sont des arachnides et non des araignées, c'est fou, tout le monde les prend pour des insectes - la poussière. Ensuite les travaux, l'aménagement, la décoration, peut être passé un coup de peinture... Je ne pense pas qu'il soit finit avant un bon... Je ne sais pas. Je bricole mais je ne peux pas dire combien de temps met un chantier. En même temps quels sont les travaux que je fais ? J'aide à changer une ampoule, je change une tuile, je vais récupérer les chats dans les arbres... Bref, des petits boulots comme ça, pour aider les personnes de la communauté.

- Pour les travaux je me débrouille. Par contre si par hasard tu as une idée de où trouver un logement pour pas cher, n'hésite pas à m'en faire part !

C'est pour ça que je suis assez choqué par sa réponse, elle va en avoir pour un moment. Et ça ne m'aurait pas dérangé de donner un coup de main à cette jolie créature. J'ai le sourire aux lèvres quand je dis ça. Ca va pas, elle va me prendre pour un fou. Sauf que j'en suis un, tout le monde en est conscient, mais tout le monde m'aime bien. En même temps, s'ils m'aimaient pas, où est-ce qu'ils iraient acheter leur provision ? Nulle part. Le tabac vend quelques bonbons, la boulangerie également, mais c'est moi qui fournit le reste la plupart du temps. Le PQ, les œufs, je jambon, les gâteaux ... J'ai de tout chez moi ! C'est pour ça que c'est une épicerie, normal.

- Même pas un petit coup de main ?

Oui j'insiste, et alors ? J'ai le droit, non ? Après tout, je ne fais que proposer mon aide. Il y a des choses où je ne pourrais pas être utile mais alors pas du tout comme tout ce qui est électronique ou quoi. Il est hors de question que je rentre dans la salle des machines ! Je ne sais pas si on appelle ça comme ça d'ailleurs. Bref, je risquerai de faire péter quelque chose et ce n'est pas ce que je veux. Je peux nettoyer par contre ou je ne sais pas... Me rendre utile quand même. Elle dit ce que je dois faire et c'est tout. Enfin, c'est elle qui voit.

Question logement, je ne pense pas qu'il y est quelque chose de libre en ce moment, ou peut être que si, je ne sais pas. Il faut dire qu'on n'a pas d'agence immobilière dans le coin. C'est plutôt dans une plus grande ville qu'on va en trouver une. Une grande ville pas très loin, cela va de soit. Une grande ville qui recoupe toutes les maisons et tous les appartements vides des petits villages qui sont autour. Mais les agences immobilières viennent souvent ici, voir s'il n'y a pas quelque chose à démolir ou quoi. Heureusement qu'on a protégé le vieux cinéma, sinon Melany n'aurait pas de boulot aujourd'hui. On protège notre ville comme elle est, c'est tout. On ne veut pas de ses promoteurs parce qu'ils veulent mettre du béton partout. Notre ville c'est des belles petites dalles. Et de la verdure, beaucoup de verdure. Comme ça au moins on a une réserve de dioxygène.

- Un logement pour pas cher, je ne sais pas, il faudrait aller voir dans une agence immobilière du coin. Tu n'as qu'à habiter chez moi en attendant si tu le souhaites.

Voilà que je me mets à inviter une inconnue chez moi ! Mais c'est petit chez moi ! Enfin, c'est un 3 pièces mais il y en a une qui n'est pas utilisable au vu du bazar qu'il y a à l'intérieur. Enfin, je ne sais déjà pas si elle va accepter ma proposition et au pire, si elle vient, je dormirai sur le canapé. Parce que figurez vous que c'est un canapé lit ! J'ai bien fait de l'acheter finalement. Et oui, je suis galant, je laisse mon lit aux jeunes femmes. Enfin, aux femmes tout court en fait. Et puis, peut être qu'on s'aimera bien et que ça finira en colocation ou autre ... Non, je me fais des illusions là, ça ne va pas. Ca ne marchera pas entre nous, nous avons plus de dix ans d'écart, elle est jeune, belle, a voyagé - du moins je pense -, alors que moi je suis né et je suis resté toute ma vie à Little Angleton, certains me trouvent beaux, essaient même parfois de me draguer mais je me trouve tout simplement normal et en plus, moi, j'ai bientôt 40 ans, et ça commence à faire vieux. En plus, ce n'est pas comme si j'étais immortel, non, ma durée de vie s'approche de 80 ans. Et vu que je suis une fumeur, et bien je mourrais peut être d'autant plus vite, d'un cancer du poumon. Évidemment, sinon, ce n'est pas drôle. Enfin, je préférerais quand même vivre vieux, avoir au moins un enfant, l'élever et avoir peut être la chance de voir un petit-enfant naître également... Une famille. C'est vrai que je n'ai pas eu de famille. Mes parents sont morts alors que j'étais jeune, et une famille m'a recueilli. Mais cela se voyait que je n'étais pas des leurs, cela se sentait. Mais je ne leur en veut pas. C'est juste que, même si j'adopte un enfant, je le traiterai comme si il portait mes propres allèles. Du moins, la moitié de mes allèles. Comme si c'était un bout de moi. Mais j'aurais tout de même la chance d'en élever un.

Alors que nos crêpes au sucre arrive, je suis toujours plongé dans mes pensées, tout comme Melany, mais elle c'est d'une façon amusante. Elle ouvre un peu la bouche, elle s'amuse avec sa langue, ses doigts et ses cheveux. On sent qu'elle vit à l'intérieur de sa tête, comme si elle retournait plein de dossier pour trouver ce qu'elle cherche ou bien comme si elle courait innocemment dans un pré d'herbe verte. Je m'imagine de drôle de choses moi. Des fois elle sourit aussi, toute seule. Elle est belle quand elle sourit. Ca illumine encore plus son visage et ça éclaire ses yeux et ça m'éblouit. Je recommence à divaguer.

- Lestat, tu sais cuisiner ?

Sa question me prend au dépourvu. Etant donné que je vis seul depuis mes 18 ans, âge où j'ai pu me séparer de mes parents adoptifs, oui je sais cuisiner. du moins, je mé débrouille, il m'arrive parfois de faire cramer des trucs. Enfin, quand cela arrive c'est surtout parce que je l'ai oublié dans le four ou sur le feu. Donc quand je cuisine c'est mangeable, oui. A-t-elle vraiment l'intention de s'installer chez moi pour me demander ça ?

- Je me débrouille plutôt pas mal.

N'oublions pas que je ne suis pas un cuistot mais je ne travaille pas non plus chez McDo. Et ça rime !

Après une longue hésitation ou peut être une discussion dans sa tête comme nous en avons tous, Melany... Tiens, Melany, j'ai bien envie de l'appeler Lany ou Mely ... Peut être les deux, c'est mignon en plus. Je disais quoi déjà ? Ah oui, elle me répond enfin. Enfin, j'ai insisté aussi, peut être un peu trop, j'espère que ça ne l'a pas dérangée, mais j'aime vraiment aider les gens et un cinéma à retaper seule ne doit vraiment pas être chose facile. Il faut un homme fort pour aider à tout ça ! Et même s'il y a des choses où je ne suis pas utile, je peux servir à lui remplir le ventre ... Mais à quoi je pense moi ?

- Oh et bien si tu n'as rien de mieux à faire, tu peux bien sûr venir m'aider.

Jackpot ! J'ai un sourire qui s'étend sur mes lèvres et qui s'agrandit au fur et à mesure. Je ne sais pas pourquoi sa réponse me procure une telle réaction, j'espère juste qu'elle ne le prendra pas mal. Ca pourrait faire croire que je veux la draguer ou ... Autre chose. Je n'en sais rien honnêtement, je n'ai jamais vraiment compris les femmes. J'essaie de tout faire pour leur faire plaisir, mais au final elles s'en vont toutes sans un au revoir. Je l'ai déjà dit ? Ha bon ? Eh bien, j'approche de la quarantaine, que voulez-vous, je commence à radoter, voilà tout ! Enfin, je lève mon verre et elle me suit.

- Trinquons, ma chère associée ! Pour que le cinéma redevienne un lieu de joie aussi vite que possible ! Car, après tout, quatre bras c'est mieux que deux.

J'ajoute un clin d’œil à cela, ne le prend pas mal s'il te plait, je ne veux pas que tu partes. Non Lestat, ne tombe pas amoureux, c'est très mauvais pour ton cœur et tu le sais très bien. Et puis, je viens juste de la rencontrer donc je sais qu'il me fait un peu plus de temps avant d'être amoureux de quelqu'un. A moins que les coups de foudre existent ? Je ne sais pas. Je ne pense pas, quand je suis amoureux, je sais ce que ça donne et ce n'est pas encore ça.

Je fais trinquer ma chope de Rhum contre la sienne et bois un peu du liquide blond qui se trouve à l'intérieur du verre. Vous avez remarqué comme je parle bien ? C'est beau, n'est-ce pas ? Je suis moi même impressionné, un peu plus et je m'en vanterai, si je n'avais pas trop peur de passer pour un fou échappé de l'asile aux yeux de cette jeune demoiselle en détresse. Oui elle est en détresse car elle a besoin de moi pour restaurer son cinéma ! Et toc !

A la suite de cela, elle a l'air grandement soulagée que je lui propose de l'héberger. Mais, où dormait-elle tout ce temps ? J'attends une réponse claire avant de lui demander.

- Si tu penses être apte à me supporter, ça serait un énorme soulagement !

Je souris à nouveau en buvant encore du Rhum. Pour moi, toute occasion est bonne pour boire du Rhum. Car le Rhum, c'est la vie. Et je sais si je rêve ou pas dans des situations catastrophiques. Si il y a du Rhum, c'est que je rêve ! Parce que quand je rêve, il y a toujours du Rhum. Mon Rhum, mon précieux Rhum. Si quelqu'un y touche, je suis capable de faire n'importe quoi ! Je m'emporte, je fais ma furie et je peux casser la gueule n'importe qui ! Enfin, je m'emporte un peu là, j'admets.

- Où dormais-tu avant dans ce cas là ?

Je hausse un sourcil. Elle dormait dans son cinéma ou ... ? On ne peut pas dormir dans un cinéma ! C'est plein de ... De ... De sièges ! Et les sièges ça a des accoudoirs, et dans les cinémas, on ne peut pas les relever ! Et même si dans celui là on pouvait, car j'avoue ne pas me souvenir, et bien entre chaque siège il y a des trous ! Et puis c'est tout étroit ! Elle doit avoir mal au dos, non ? Ha, voilà que je m'inquiète pour elle et que je l'inspecte des yeux. Je ne suis pas docteur, loin de là, mais je pense savoir si quelqu'un a mal à un endroit en le regardant parfois. Par exemple si quelqu'un boite ... Bon, d'accord, c'est des choses que tout le monde peut voir que je note, certes, mais c'est déjà bien ! Elle a l'air de se tenir droite, je ne pense donc pas qu'elle est mal à un endroit en particulier. Et puis elle a le sourire, son visage ne montre aucune souffrance. Je soupire de soulagement. Oui, certains diront que je m'inquiète parfois trop, c'est vrai. Peut être est-ce pour ça que mes autres femmes m'ont quitté ? Parce que je les maternais trop ? Je ne sais pas si cela se dit dans mon cas, mais je ne vois pas d'autres expressions. Je préfère tout de même qu'on soit franc avec moi, qu'on me dise en face ce qu'il ne va pas plutôt que de me cacher la vérité, aussi terrible soit elle.

Et, bizarrement, la discussion arrive à la cuisine. Mais je pensais à ça tout à l'heure n'est-ce pas ? Quand je disais lui faire gouter des plats ... ? Non ? Je ne disais pas exactement ça ? Je ne me souviens plus, je sais juste que je parlais de cuisine dans ma tête, voilà tout. Et elle m'avoue qu'elle ne sait pas cuisiner, une femme qui ne sait pas cuisiner, je ne savais pas que c'était possible tiens donc. Mais, on en apprend tous les jours, et surtout, on découvre tous les jours, et la vie est drôlement plus amusante comme ça ! On dirait un gamine qui parle d'ailleurs .. Enfin bon.

- Moi pas. Je laisse brûler mes cupcakes, je mets trop de sel dans mes pâtes, je ne cuis jamais assez mes œufs et comme je suis végétarienne je ne mange pas de viande. Est-ce que je suis en train de raconter ma vie alimentaire là ? Désolée, je parle trop.

Je lui souris, et prend sa main qui est sur la table et la caresse légèrement avec mon pouce. C'est un geste automatique et je n'ai pas eu besoin de réfléchir pour le faire.

- Je suis heureux de t'entendre parler comme ça, Mely. Ça ne me gêne absolument pas.

Je parle avec une voix douce et rassurante et un doux sourire orne mes lèvres. Oops, j'ai laissé échappé le Mely. J'espère que ça passera bien ... Croisons les doigts ! Parfois, j'aimerais que quelqu'un me réponde quand je parle tout seul dans ma tête, je me sentirais moins seul, même si c'est des railleries ou je ne sais quoi ... C'est tout de même dommage qu'elle soit végétarienne, les plats sont plus réduits. Mais la cuisine est plus compliqué, je sais qu'on peut faire des steaks avec des graines de soja et tout le monde n'y voit que du feu ! Je pourrais tenter ça d'ailleurs. En lui précisant bien que c'est du soja. Je ne vais pas aller perturber ses habitudes alimentaires uniquement parce que j'adore la viande. Mais ça fait plus à cuisiner et je ne pense pas que je pourrais me passer de viande, à certains repas oui, sûrement, mais toute ma vie c'est hors de question. Il y aura juste deux fois plus à cuisiner. Oui, je vais cuisiner pour elle, je ne vais pas la laisser crever de faim tout de même !

- C'est dommage que tu sois végétarienne, mais je m'y ferais. Tu manges du poisson quand même ? Du lait, des œufs ?

Oui, parce que je m'y connais en la matière ! Enfin, presque. Je sais que certains végétariens ne mangent pas de poisson non plus, en fait, tout ce qui vient d'animaux ils ne le mangent pas, c'est encore plus réduits. J'espère juste que c'est uniquement la viande qu'elle ne mange pas, car sinon, sans poisson ça va être dix fois plus dur de cuisiner !

- Tes tatouages, ils veulent dire quelque chose ?

Je grimace en entendant cette question. Oui ils veulent dire quelque chose, sauf que leur histoire est souvent longue, voire même trop longue. Mais si elle a du temps devant elle, ce que je pense après tout. Et puis, je crois qu'elle dort chez moi ce soir, non ? Eh bien, je vais donc me lancer dans ma fabuleuse histoire.

- C'est une histoire qui remonte à très longtemps. Mais honnêtement, je ne me souviens plus de l'ordre dans lequel je les ai fais. Ça remonte parfois à longtemps. Mais commençons donc. Je te les montre en même temps. Pour commencer, sur le bras droit un parchemin dans un style old school avec écrit « Winona forever » pour le prénom de ma première femme. Depuis mon divorce avec Winona, j'ai fait retiré les lettres « na » au laser, ce qui en fait un tattoo « Wino forever » qui signifie « poivrot pour toujours », et c'est vrai que c'est ce que je suis parfois. En dessous, toujours sur le biceps, j'ai une tête de chef indien car se sont mes origines. Un tatouage de coeur rouge old school percé de traits tribaux, avec l’inscription « Betty Sue » à l’intérieur. Il s’agissait du prénom de ma mère. Au dessus du tatouage hommage à ma mère, je porte sur l’épaule gauche un tattoo de triangle inversé, de couleur bleue, symbole traditionnel de la féminité et de l’amour romantique. A l’intérieur du biceps, trois petits cœurs tatoués, à chaque fois que j'ai une femme que j'aime vraiment, j'en rajoute un. Je n'ai plus aucune nouvelle de ces trois là. Trois petits rectangles sur l’index droit, je décris ce tatouage comme un « griffonnage téléphonique permanent » . Il indique surtout le fait que je mène une enquête, certes brouillon et qui n'avance pas beaucoup, mais elle existe sur tout ce qui se passe ici, des choses étranges. Je le cache par une bague, que je remets d'ailleurs en place. Le tatouage du chiffre 3 sur la main, symbole de la trinité. Il s’agit d’un chiffre magique et mystique pour moi, symbole de l’unité entre deux personnes dont découle une troisième, une image de la naissance d'enfants que je rêverais d'avoir, mais je pense que mon rêve tombe à l'eau, doucement mais sûrement. A l’intérieur du bras, un symbole « The brave », parce que c'est mon film favori. Ensuite, j'ai un tatouage sur le mollet d’une tête de mort avec des tibias croisés en dessous, et l’inscription « Death is certain », un tattoo qui rappelle les aspects parfois dépressifs de ma personnalité. Sur l’autre cheville, un tatouage de point d’interrogation « ? ». A l’intérieur de l’avant-bras gauche, une phrase tatouée sur trois lignes : « Silence Exile Cunning » (« Le silence bannit la fourberie »). Il s’agit d’une citation de James Joyces dans « A Portrait of the Artist as a Young Man ». Lily Rose, le prénom de ma deuxième femme tatoué sur mon cœur. Et enfin, sur l’avant bras droit, un tatouage pour son père. Il s’agit d’un tatouage d’hirondelle old school sur fond de soleil et de vagues, avec le prénom « Jack » en lettres manuscrites.

Je me suis déshabillé à moitié pour montrer mes tatouages que je décrivais en même temps, je suis très utile comme garçon moi. Et je m'aperçois que tout le bar me regarde et m'a écouté. En même temps, je commence à être un peu trop dévêtu pour un lieu public. Je rougis légèrement devant cette attention que tout le monde me porte. Parce que, ce que j'ai raconté, c'est ma vie en quelques sortes. Et ce n'est pas forcément quelque chose que je veuille que tout le monde entende. Même si ça avait été juste Mely, je pense que j'aurais rougit, car c'est après coup que l'on se rend compte qu'on a parlé longtemps, voire même trop longtemps. Je finis mon Rhum, laisse l'argent de nos consommations sur la table plus le pour boire pour Sophia et sort du bar car j'ai besoin d'un petit peu d'air et j'entends Mely qui me suit. Je l'attends donc à quelques pas de l'établissement.

- Tu vois, c'est moi qui parle trop, pas toi.

Je lui fais un sourire compatissant. Ha, j'ai vraiment trop parlé, mobilisant toute l'attention, me déshabillant à moitié pour montrer mes tatouages, heureusement que je n'en ai pas un sur les fesses ! Je me racle la gorge pour essayer de reprendre ma contenance mais je sens que mes joues sont encore rougies alors même que le froid reprend le pas sur l'été dans les rues de Little A.

- Et toi, quelle est l'histoire de ce bras ?

Je marche un peu pour oublier ce qui vient de se passer et je m'autorise même une cigarette, la dernière du paquet. Je ne savais même pas tiens. D'ailleurs, j'ai eu de la chance que le paquet soit dans mon manteau, il aurait très bien pu être chez moi.

Melany prend quelques couleurs lorsque nous trinquons à la future réouverture du cinéma. En espérant qu'elle soit proche, bien entendue, mais je ne vois pas pourquoi elle serait lointaine. Certes nous ne sommes que deux mais ça ira déjà plus vite que si elle était toute seule. Et puis je suis sûr que d'autres personnes viendront aider quand on fera des travaux. Car dans ce village, tout le monde s'aide ! Mais ça, je l'ai déjà dit. Je me fais vieux dis donc, voilà que je radote. C'est mauvais ça, extrêmement mauvais.

Elle m'apprend donc qu'elle n'est pas végétalienne, je crois que c'est ça le mot. Honnêtement, je ne suis pas au courant des actualités culinaires, de la mode que suivent les femmes et tout ça. Juste qu'elle ne mange pas de viande. Et bien, j'en ferai juste pour moi mais je continuerai à m'en faire ! Non mais oh, et peut être bien qu'elle changera d'avis quand elle verra la différence entre nos deux assiettes et qu'elle acceptera de manger cette viande rouge bien tendre... Je vais m'arrêter là sinon mon estomac va commencer à gargouiller et après une crêpe, c'est pas l'idéal. Surtout que j'ai mangé avant de venir aussi.

Et voilà que je m'exhibe, montrant mes tatouages à Mely mais tout le monde en profite pour se rincer l'oeil et écouter attentivement ce que je lui dis, évidemment. Sauf que ça, je ne m'en aperçois pas tout de suite. Donc, je déboutonne ma chemise, je montre mes muscles, je me retrouve presque en sous-vêtements dans le bar. Heureusement que je connais la clientèle et également les serveurs et le patron, sinon je ne pourrais plus vivre ici. Sauf que, malgré ça, il y a certaines personnes qui écoutent également mon histoire. Sauf que cette histoire est personnelle et pleine de sentiments, c'est ma vie, ma vie de romantique au coeur brisé. Regardez, tous mes tatouages ou presque représente l'amour. Donc j'étale ma vie sentimentale devant toutes ces personnes... Ce n'est vraiment pas ce que je veux. En plus, tout le bar est silencieux, il n'y a que le son de ma voix. Et personne ne se dit qu'il faudrait me laisser mon intimité, non monsieur (ou madame), ils me regardent et m'écoutent tous, absorbé. Mely aussi l'est d'ailleurs. Mais moi, à la fin de mon histoire, quand je m'en aperçois, c'en est trop. Vraiment trop, tous ces regards et ma vie déballée au grand jour, non, je n'en veut pas. J'espère juste que je n'aurais pas de commentaire là dessus. Je laisse donc de l'argent, que se soit trop ou pas assez, ce n'est pas important, je connais bien les serveurs, il n'y aura pas de soucis, loin de là. Je prends donc mon manteau à la main et sort de la boutique et fait quelques pas en attendant Mely qui ne tarde pas à arriver.

On marche un peu et j'aimerais lui prendre la main. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je me retiens parce que je me dis que ça risque de faire un peu trop tout de même. Je lui ai déjà prise au bar .. Lestat, arrête de te poser trop de question, ça ne va pas aller sinon et tu le sais très bien. Si elle n'avait pas aimé elle te l'aurait dit, voilà tout. Ou elle aurait juste retirer sa main. Oui, c'est ça. Mais n'allons pas précipiter les choses tout de même. Marchons tout simplement côte à côte, ça ira très bien.

- Le chiffre 3 est mon préféré. Il m'a toujours porté bonheur et j'aime cette idée de trinité. Et puis tu sais, je crois que tu ne devrais pas désespéré d'avoir un enfant un jour. Je veux dire... tu as encore du temps devant toi et je suis sûre que n'importe quel enfant rêverait d'avoir un père comme toi.

Elle est gentille Mely, mais je préfère ne pas avoir d'espoir maintenant, sinon mes ailes vont encore se briser, et je sais combien la chute fait mal quand on tombe de haut, quand on laisse pousser ses ailes. Je vais d'ailleurs vous raconter une histoire, enfin, elle n'est pas de moi, elle est d'un certains "Oh Great" je crois. J'ai vu ça en voguant sur l'Internet ! Oui, je m'ennuyais. Et cet auteur qui a un pseudonyme assez étrange, je me dois de le signaler, est un auteur de manga voyez-vous. Et dans un de ces mangas, il parle de jeune qui se brise les ailes. Mais dans ce cas là, ce n'est pas n'importe quelles ailes en fait. Moi je parle au sens figuré et lui il parle au sens propre. Bon, je ne me souviens plus des noms des personnages mais voilà en résumé. Ils font de l'AirTreck, des roller avec un moteur à l'intérieur, et ces rollers permettent de voler, enfin presque. C'est vrai que ça fait rêver ces bijoux tout de même. Je ne sais pas faire de roller mais j'aimerais beaucoup en avoir. Enfin, revenons à notre histoire. Donc, se sont des jeunes qui en font, vous vous en doutez certainement, sauf qu'il y a des gangs, qui se battent pour différents territoires, évidemment. Et quand différents gangs se battent et bien, c'est généralement une course d'AirTreck ! Mais je ne vais pas rentrer dans les détails. Enfin, il suffit d'un seul faux mouvements quand vous êtes dans le ciel, volant comme une hirondelle, pour que vous retombiez lourdement sur le sol. Mais quand on est à un mètre de hauteur lors d'un saut, c'est bon, tout va bien. Mais quand on est au dessus d'un immeuble de 10 étages, parce qu'on pense qu'on peut y arriver, et bien, on finit en fauteuil roulant. D'ailleurs, il y a un personnage en fauteuil roulant, ses jambes sont paralysés. Et ils racontent à Ikki, je crois, son histoire. Oui, c'était là où je voulais en venir, trop d'espoir fait beaucoup plus mal que très peu. Des ailes poussent petit à petit et le chute est ensuite beaucoup plus douloureuse. Je ne veux donc pas m'imposer cela.

Je secoue donc la tête négativement pour répondre à Mely, je ne sais pas si elle m'a vue car j'ai tout de même mis beaucoup de temps à faire ce signe, trop plongé dans mes pensées. J'aimerais bien lire ce manga tiens, il a l'air intéressant. Mais revenons tout de même à la réalité car j'ai posé une question à Mely, et je pense que la réponse arrive maintenant.

- Ce coeur est le premier tatouage que j'aie fait, quand je suis rentrée à Paris. Il représente mes parents qui étaient des être merveilleux. Les hirondelles je les ai faites après avoir perdu ma virginité. Elle représente un peu mon envol du monde de l'enfance vers celui des adultes. J'ai différentes étoiles aussi, elles représentent toutes des choses différentes. Celle là c'est pour la mort par overdose d'une de mes amie, en espérant qu'elle repose en paix dans les étoiles. Celle-ci je me la suis offerte après avoir quitter une organisation de gens pas franchement très gentil... J'ai eu une période un peu noire à Paris, je ne fréquentais pas franchement les bonnes personnes. L'enfant assis sur une ancre au milieu de flots déchainés, en compagnie d’un ours en peluche borgne avec un bandeau de pirate et portant une bouteille avec l’inscription « drink me » est un symbole pour me souvenir de ma première vraie vraie cuite et du mal de tête horrible que j'ai subit après. Pas très joyeux tout ça. Je préfère l'histoire de l'ours juste là, je l'ai fait le lendemain de la naissance de ma filleule. Elle s'appelle Coraline et elle vit à Paris. Elle a 5 ans maintenant et son père était un mec de mon gang qui avait mal tourné et que j'ai aidé à remettre sur le droit chemin. Le plus drôle dans tout ça c'est que moi il m'a fallu encore bien du temps après cette histoire pour trouver le droit chemin. Enfin c'est le passé tout ça. J'ai pleins d'autres tatouages, mais... ça nous demanderait la nuit entière je pense bien.

Oh oui, vas y ma belle, raconte moi toutes tes histoires. Celles de Paris et toutes celles que tu n'as pas encore dites sur tes tatouages aussi. Laisse moi écouter ta voix, je suis sûr que tu chantes magnifiquement bien. Mais fais moi rêver avec tes histoires, ta vie. Dis moi ce que tu as vécu, ça m'a l'air bien mieux que moi, qui suis resté dans ce village toute ma vie. Je n'ai jamais quitté l'Ecosse, c'est sûr. Après je dois parfois me rendre dans la ville d'à côté, mais c'est comme quelqu'un qui est dans une grande ville, qui habite par exemple à Bondy et qui va au lycée du Raincy. C'est juste à côté donc il ne va pas dire qu'il est déjà allé au Raincy, ça n'a aucune importance. D'ailleurs, pourquoi je dis tout ça moi ? Et ces noms de villes, elles sortent d'où ?

Mely passe sa main sur son bras, comme si elle voulait se réchauffer, je vois qu'elle n'a pas de veste à la main et il y a un petit vent frais. Je déplie ma veste que je n'ai pas pris le temps de mettre et la mets sur ses épaules pour qu'elle ait plus chaud et je lui souris.

- Je serais ravi d'entendre toutes tes histoires. Nous voilà arrivés au cinéma, va prendre tes affaires, je t'attends ici.

Je lui laisse donc son intimité, elle n'est pas obligé de tout prendre aujourd'hui, je ne sais d'ailleurs pas si elle va tout mettre chez moi. Il faudra que je lui laisse de la place dans l'armoire, ou que je monte une étagère pour elle... Mais je crois qu'on va peut être attendre demain, je commence à être légèrement fatigué. Enfin, nous verrons bien une fois arrivés à la maison.

HRP:

Près du cinéma, il n'y a personne. On n'a croisé personne en venant ici d'ailleurs. Les habitants sont chez eux ou au Lonely Ghost. Certes ils vont rentrer chez eux. Mais une personne dans la rue qui ne fait que traverser la rue, ça ne compte pas. Comme un chat, un chat n'est pas une personne. Un chat ça fait miaou. Un chat ça ne fait pas bonjour. D'ailleurs, en parlant de chat, il y en a un qui me regarde, un peu trop humainement d'ailleurs. Il ne cille pas et ne détourne pas la tête. J'ai récemment fait l'acquisition d'un cellulaire... Ha non, c'est téléphone portable qu'on dit, c'est vrai, mais il fait trop sombre pour qu'on puisse y voir quelque chose. Donc j'abandonne l'idée de le prendre en photo. Au lieu de ça, je me rapproche de cette créature qui ne détourne toujours pas la tête. Je mets mes yeux à sa hauteur et il continue de me fixer. Je le caresse donc et il commence à ronronner. Qu'il est mignoooooon ! Je veux l'adopter ! Je veux ce chat ! Il faut que je demande à Mely l'autorisation ! Comment ça j'agis comme si on était un couple ? C'est faux. Archifaux. Elle va habiter chez moi quelques temps donc c'est tout à fait normal. Vous dites que je me cherche des excuses ? Mais vous racontez n'importe quoi vous ! Ce n'est pas comme si j'adorais son physique, une petite fausse blonde avec quelques légères rondeurs mais très agréables à voir, et qui doivent être encore plus agréables au toucher ... Aheum. Et puis son sourire, qui forme des faussettes, c'est si joli... Et puis ses tatouages sur son bras, toutes ces histoires qu'elle a à raconter... Enfin, je veux juste en savoir davantage sur elle, rien d'autre !

J'entends d'ailleurs Mely dire bonne nuit à ses objets. Vous trouvez ça bizarre ? Pas moi, je parle aussi à mes objets. Mais, je ne leur souhaite pas bonne nuit. Mais venant d'elle ça ne me choque pas. Je trouve même cela drôle. Je vais lui demander pour le chat ! Sauf qu'il n'est plus là. Mon chat, t'es où mon chat. Je regarde de tous les côtés, mais rien, pas une seule trace de lui. Mon chat...

Mely est devant moi, je lui souris et alors que je m'apprête à aller à l'appart avec elle, elle se met sur la pointe des pieds et ses lèvres se posent doucement, tendrement sur les miennes. Mais elles s'en vont trop rapidement à mon goût. Mely baisse la tête et je pense qu'elle doit rougir, ou même se sentir très mal. Elle bafouille.

- Je... excuse-moi, je n'aurais pas dû.

Pense-t-elle que c'était une erreur ? Dans ce cas là je ne ferais rien. Mais l'a-t-elle voulu ce baiser ? Si c'est le cas, qu'elle continue sapristi ! Oui je suis un vieux, j'utilise des expressions de vieux, est-ce que ça vous pose un problème ?

- Oh et puis zut, je retire mes excuses. Tu n'as qu'à pas être tellement attirant.

Dans ce cas là, ça change tout. Je souris et me rapproche doucement d'elle. Je pose délicatement mes mains sur ses hanches, à la limite des fesses et je baisse la tête vers elle. Je pose mes lèvres sur les siennes, tendrement. Mais je ne les retire pas. On reste longtemps à s'embrasser. Mais je perds ma notion du temps. Enfin, on arrête et nos yeux brillent. Je lui prends la main et on marche vers mon appartement. Je ne vais pas lui parler de mon histoire de chat, ça ferait le mec qui veut s'investir trop rapidement et ça pourrait la faire fuir. Et c'en est hors de question.

Une fois arrivée, j'allume la lumière, pose mes lèvres sur celles de Mely rapidement, lui retire ma veste et vais chercher un peu à boire.

- Tu veux quelque chose à boire ? Et fais comme chez toi, je t'en prie.

Je me prends du Rhum, parce que le Rhum, c'est bon et que j'aime le Rhum ! Oui je me répète mais c'est que vous voyez, que vous comprenez à quel point j'aime le Rhum. Je sors aussi une bière, du coca et de l'eau. Je pose tout ça sur la table basse et m'installe sur le canapé. Mais qu'allons nous faire maintenant ? Regarder la télé ? Et s'il n'y a rien ? Elle aimerait peut être un DVD, non ? Dans ce cas là il faudrait en prendre ... Où ? Je ne sais même plus si j'en ai à l'épicerie. C'est Heather qui s'occupe de ces commandes là. Et il faudrait que j'arrête de me poser trop de questions. En plus, j'ai un petit creux moi maintenant. J'ai du saucisson, mais elle n'en mange pas. Je crois que j'ai des olives, mais est-ce qu'elle aime les olives ? Beaucoup de personnes n'aiment pas les olives.

- Tu aimes les olives ? Les olives vertes. Fourrées aux anchois. Elles viennent d'espagne. Sinon j'ai aussi des asperges, qui viennent d'espagne. Mais c'est meilleur avec des oeufs durs avec, et il faudrait les faire cuire. Et, je crois bien que je parle trop...

Je rentre la tête dans mes épaules et mets mes bras entre mes jambes. Je crois même que je prends quelques rougeurs. Je voudrais qu'elle soit à l'aise et qu'elle ne manque de rien. Du coup j'en fais peut être trop, non ? Ha, je ne sais pas...

Mely se sert un Rhum avec du coca. Je pensais que le Rhum serait uniquement pour moi ... Elle pique mon Rhum... Je sors de la bière pour qu'elle prenne de la bière mais non, elle choisit mon Rhum, mon si précieux Rhum. Mais c'est mon Rhum ! Pourquoi elle va pas acheter son Rhum dans ce cas là hin ? Mon Rhum quoi ! Mon Rhum. Du coup, je fixe son verre. Parce qu'en plus de cela, le cela c'est qu'elle prenne mon Rhum, elle ose le mélanger avec du vulgaire coca ! Le Rhum ça se boit pur ! Pour bien sentir le bon goût du Rhum ! Du coup en fixant son verre, bah je fronce les sourcils. Parce que c'est mon Rhum, mélangé avec un vieux produit. Mon Rhum à moi, je suis sûr qu'il pleure là mon Rhum, d'être mélangé avec le coca, il doit être triste. Alors qu'avec moi il est heureux, il est tout seul, unique. Je le bois seul, j'en bois toujours. La bière et le coca que j'ai chez moi, c'est pour moi de manière exceptionnelle ou pour des personnes qui passent à l'improviste, parce que oui, j'ai des amis moi ! Mais ils savent tous qu'on ne touche pas à mon Rhum, et surtout, qu'on ne le mélange pas avec du coca ! Et là je vous montre la situation, je fixe uniquement le verre de Mely, me concentrant de toutes mes forces pour que ce verre explose, mais sans lui faire mal, bien entendu. Je ne voudrais pas aller à l'hôpital aujourd'hui, du moins, maintenant. Donc, je fixe ce verre, pour lui faire comprendre que le Rhum est à moi. Et qu'on ne le mélange pas avec du coca. Je radote ? Oui, j'ai 39 ans. Et le Rhum c'est sacré, il mérite tout un paragraphe même si je paraphrase. Ca fait beaucoup de para tout ça, mais je ne vais pas commencer à faire la liste de tous les mots en para. Je suis ici pour parler de mon Rhum ! Donc, je prends ma bouteille de Rhum, et je bois directement au goulot et je boude légèrement. Oui, je ne suis plus du tout un gentleman là. Mais c'est mon Rhum. On touche pas à mon Rhum. Et puis en plus, j'ai un petit creux moi. Donc je vais manger quoi ? En plus, je ne sais même pas si elle a faim ma petite Mely...

Oula, je l'ai appelé ma petite Mely... On s'est embrassé certes, mais il ne faudrait pas que je commence à trop divaguer. Si ça se trouve, elle veut juste un peu de consolation. Quoique, elle va habiter chez moi, donc elle ne m'aurait pas embrassé si c'était juste pour un coup d'un soir. Mais s'il te plait Mely, ne brise pas mon petit coeur ... Oui, je sais, elle ne m'entend pas, encore heureux. Vous imaginez si elle a entendu tout mon paragraphe sur le Rhum ?! Je ne serais pas dans la merde moi.

Bon, la voilà maintenant assise sur mon canapé, tout près de moi. J'aimerais tout de même qu'elle soit encore plus près. Et puis, pour être encore plus près l'un de l'autre ... Il faut être nu, non ... ? Voilà que je divague encore ! Mais voyez vous, elle est belle ma petite Mely, oui, j'ai commencé à l'appeler comme ça, du coup je n'arriverais pas à arrêter. Pas qu'elle soit petite hin, plus petite que moi, certes, mais je suis un homme, mais c'est affectif, vous voyez ? Oui Lestat peut tomber amoureux très vite. Aussi vite qu'une femme tenez ! J'y peux rien si je suis un romantique et fleur bleue moi ... Donc, Mely est à présent à mes côtés sur le canapé et dépose un baiser sur ma nuque. Elle se redresse un peu, j'aurais bien voulu qu'elle reste contre moi, j'étais bien comme ça.

- J'aime bien les olives. J'aime bien les asperges aussi, mais si tu veux manger des oeufs avec on peut toujours les manger demain. Et puis j'aime bien t'entendre parler. Même si j'aime encore plus quand tu m'embrasses...

Oh oui, au repas de demain on fera ça ! Mais ça me dit pas si elle a faim tout de suite. Elle a parlé de bisous ? J'aime les bisous. J'aime ces bisous. Je pose ma bouteille de Rhum, son verre à elle est sur la table. Je mets ma main délicatement sur sa joue, je l'attire doucement à moi et je l'approche en même temps. Je ferme les yeux et je l'embrasse. Nos lèvres rentrent en symbiose, elles s'ouvrent dans un même mouvement et laisse nos langues valser ensemble. C'est si doux et agréable. Avec un goût de Rhum au coca... Le coca gâche tout. Mais vu que c'est Mely que j'embrasse, et bien, je lui pardonne ! J'en oublie même ma petite faim et j'abandonne toute idée que je peux avoir. Je veux juste, être avec elle. Tout oublier et être avec elle. Rien qu'elle et moi. Mais il y a des filles qui ne veulent pas coucher à partir du premier soir, ce que je comprends parfaitement. Du coup, qu'est-ce que je dois faire ? Je ne veux surtout pas la forcer. N'oublions pas que je suis aussi un gentleman. Même si j'aime bien draguer toutes les femmes que je vois, c'est surtout pour m'amuser, tout le monde sait que je ne suis absolument pas sérieux, et bien, j'ai également des bonnes manières.

JE m'éloigne un petit peu d'elle, comment lui demander dans ce cas là ? Avec des mots ou des gestes déjà ? Je la regarde, les yeux plein d'envie et je recolle mes lèvres contre les siennes, avec un peu plus de force qu'auparavant. La main qui était sur sa joue descend sur ses hanches. Une question se pose, main sur les seins ou sur les fesses ? Je suis un homme, j'aime toucher les seins et les fesses d'une fille, sauf que ça peut parfois paraître vulgaire, désapproprié ou je ne sais quoi. Je vais donc d'abord la laisser là. A la même place que quand je l'ai embrassé devant le cinéma tout à l'heure. La place du "à moi mais je sais me contenir". Un truc du genre. Et je continue de l'embrasser, et plus je l'embrasse, plus j'oublie ce que j'ai dans la tête. Ma tête se vide, de plus en plus. Et j'ai juste de plus en plus envie d'être juste avec Mely. Juste nous deux, comme si on était seul au monde. Soit être heureux et rire, soit qu'elle me raconte ses histoire qui m'ont l'air fantastiques, passionnantes... Histoires que je n'ai jamais vécu. Et puis nous deux, nus, dans un lit - ou autre, je suis ouvert à toutes propositions ! - qui faisons des choses pas très catholiques. D'ailleurs c'est n'importe quoi cette expression. Parce que, pour faire des enfant, on doit faire l'amour non ? Les catholiques ils font des enfants, sauf les prêtres, mais c'est tout. Donc cette expression, c'est n'importe quoi. Et puis moi, je crois que je suis en train de grimper à moitié sur Mely, parce que ma main gauche est sur sa nuque tandis que ma main droite est à présent posée sur le canapé, pour me maintenir. Donc elle sera bientôt ... Sous moi ?

Je crois bien que j'ai ma réponse. Parce que moi, je suis là, à la regarder mais me petite Mely prend les devants et déboutonne ma chemise. C'est un signal ça, non ? Je ne sais pas trop, mais je pense que je vais prendre ça pour un oui. Par contre, quand on sera plus chaud, je l'emmène dans mon lit ! Parce qu'ici je vais avoir froid, et pour Kiki c'est pas bien s'il a froid, si vous voyez ce que je veux dire... Et puis aussi parce qu'un lit c'est plus confortable, plus romantique ... Ca fait moins coup d'un soir et tout ça aussi. Donc, quand est-ce que je l'amène jusqu'à ma chambre moi ? J'en sais rien, on verra sous le feu de l'action je pense, se sera plus simple. IMPROVISATION, voilà la clé du succès, enfin non, pas toujours. Je raconte n'importe quoi, surtout parce que je suis presque torse nu et que j'ai une magnifique femme sous moi. Qui d'ailleurs, est toujours habillée, et c'est de l'injustice !

J'enlève donc ma chemise qui va s'installer toute seule comme une grande sur le tapis entre le canapé et la table basse, me voilà donc torse nu, et les mains de Mely se baladent sur mon torse tandis que je lui mordille son cou. Attention, on contracte les abdos pour pouvoir tenir à genoux sans s'écraser sur Mely. Je glisse doucement mes mains sous son tee shirt et je lui enlève. Il rejoint ma chemise, ils vont faire des bébés ensemble, comme nous. Sauf que nous, il n'y aura pas de bébés. Parce que nous sommes des adultes responsables donc nous nous protégeons. D'ailleurs, je vérifie fréquemment que les préservatifs ne sont pas périmés, sait-on jamais. Et, par chance, j'ai vérifié ce matin et tout est ok. J'en ai encore pour quelques années. C'est bien ces conneries tout de même, ça dure vachement longtemps ! Et puis même si c'est périmé tu peux t'en servir comme bombe à eau. Non, je ne suis pas du tout un gamin, c'est complètement faux. Mais, je vais vous avouer quelque chose, je ne suis pas le seul à le faire. Je suis d'ailleurs souvent accompagné, et on se fait une belle bataille. On est toujours tous mouillés à la fin, mais on a le sourire aux lèvres, c'est le plus important dans ce monde. Souris aux gens et ils te souriront. Apporte la bonne humeur et le monde sera plus joyeux et plus agréable à vivre. Que c'est beau ce que je dis !

Mais reprenons-nous, on doit s'occuper d'une Lady. D'ailleurs, il est l'impression d'aller faire un tour du côté de la chambre. Et ça tombe bien, les préservatifs sont dans le tiroir de la table de chevet, et donc, dans la chambre. Je mets donc une main dans le dos de Mely, juste sur l'agrafe du soutien gorge, qui va lâcher pendant que je la porterai parce que je suis le roi du décrochage de soutif ! Non, c'est faux, mais je peux le faire ! Je mets mon autre bras sous ses genoux, je m'approche de son oreille et avant de déposer un léger baiser sur sa tempe je lui chuchote :

- Accroche toi.

Une fois que ses bras entourent ma nuque, je me lève du canapé, manquant de tomber à plusieurs reprises, ce qui me fait sourire plusieurs fois et même rire, dévoilant mes dents blanches et des éclats de gaieté dans mes yeux. Je la porte ainsi jusqu'au lit en ayant réussi à dégrafer son soutien gorge pendant le trajet. Je la pose délicatement sur le lit, enlève mon jean en sutillant sur une jambe ... Et puis sur l'autre, manquant de tomber à plusieurs reprises, encore une fois. A croire que je suis nerveux ! Et me voilà donc en caleçon devant Mely qui me regarde. Je ne trouve rien de mieux à faire que de rougir et détourner les yeux. Mais je me reprends vite et vais sur le lit, à quatre pattes au dessus de Mely pour l'embrasser et j'en profite pour déboutonner son jean avant de remonter ma main pour caresser son visage, mon front poser sur le sien, la regardant dans les yeux. J'ai l'impression de déjà l'aimer.

On éclate de rire plusieurs fois durant le trajet qui mène au lit. Mely étant portée comme une princesse, c'est sur moi que tout repose pour ne pas nous faire tomber, ce que je faillis faire à chaque pas ou presque, et on rit de plus belles à chaque nouvelles tentatives. Comme des enfants. En symbiose. Nous allons bien ensemble, n'est-ce pas ? Oui, fais moi croire que nous serons heureux ensemble ma belle, car je m'accroche déjà à toi énormément. Comme si ma vie ne tournait plus qu'autour de toi alors que ça ne fait que quelques heures que l'on se connaît. Mais, ma Mely, je tombe déjà amoureux de toi. Oui je suis très fleur bleue, laissez moi tranquille dans mes sentiments ! Je suis aussi un Don Juan, certes, mais je ne trompe jamais ! Même si je ne suis pas amoureux je ne trompe pas, c'est la bonne nouvelle avec moi. Mais, je pense que j'ai toujours éprouvé des sentiments pour la fille avec qui j'étais. Plus ou moins forts, plus ou moins sincère, mais il y avait toujours un petit quelque chose. Sinon, nous ne serions pas ensemble, n'est-ce pas ?

Voilà donc que me Mely est allongée sur le lit, il ne reste d'ailleurs plus qu'une culotte a enlevé et je suis également dans le plus simple appareil. Enfin presque, j'ai toujours mon caleçon. Il reste donc un partout. Mais qui sera déshabillé en premier ? Je parie que ... Que... Non je ne sais pas. Je ne connais pas encore assez bien ma jolie blonde pour savoir exactement ce qu'elle a dans le ventre. Mais me voilà à quatre pattes au dessus d'elle et je l'embrasse. Beaucoup, énormément. Je commence à caresser son ventre, essayant de descendre petit à petit, sans brusquer les choses. Même si notre désir est fort pour tous les deux. Je fais des phrases pas très françaises n'est-ce pas ? C'est la faute de Mely, elle m'embrouille l'esprit. Une créature si belle, comment e pas être distrait décontenancé par elle ? Résultat, je n'arrive plus à parler correctement. Bientôt je parlerais indien. Je vais commencer maintenant d'ailleurs. Moi vouloir Mely. Moi commencer à avoir froid. Moi vouloir aller sous la couette. Mely toi vouloir accompagner moi sous la couette ? Non, vous avez raison, c'est ridicule. Bref, quand je ferais des phrases pas très françaises, vous comprendrez quand même et vous m'excuserez, c'est pas de ma faute, c'est celle de Mely, nah.

- Dis, t'as du chocolat ?

Je m'interromps dans mes actions, recule légèrement la tête pour la regarder. Elle éclate de rire. Un rire si beau qu'il m'emporte également et je me mets à rigoler à ses côtés. Des larmes s'échappant de mes yeux, j'ai mal aux abdominaux et je repose ma tête sur la sienne et je la regarde, les yeux émerveillés par elle. Par elle en entier. J'aimerais tant la connaître entièrement. Et je suis sûr qu'elle me surprendra toujours. J'en suis sûr et certain.

- Oui j'ai du chocolat, je te l'apporterai tout à l'heure.

Je dépose un léger baiser sur son front, son nez, ses deux joues, ses cheveux, son menton, son cou pour enfin finir avec ses lèvres et que nous deux langues valsent ensemble.

D'un coup, je ne peux plus me retenir, l'envie est là mais est encore plus puissante, plus urgente. Mais j'essaie de la tenir. J'embrasse Mely et tire la couette pour la mettre au dessus de nos deux têtes. Je l'embrasse une dernière fois avant que sa culotte n’atterrisse par terre. Je la serre dans mes bras pendant que mes mains caressent les parties intimes de son corps et je continue de l'embrasser, doucement, délicatement, avec autant d'amour que je suis capable de le faire. Lui montrant également mon envie d'être avec elle, mon envie de l'aimer, mon envie de lui prouver.

Nous deux sous la couette. Nos corps brûlant de se retrouver. De s'unir. Je suis prêt à cette idée, et même bien plus que prêt. Je suis paré, dites moi feu et je fonce. Pour entamer notre plaisir commun. Différent certes car on ne ressent pas les même choses, mais on les ressent au même moment, et intensément. Et c'est encore plus fort avec une personne qu'on aime. Les sentiments sont aussi une partie du sexe, ils l'améliorent et le rende meilleur. Ainsi, je ne vais pas coucher avec Mely. Je vais lui faire l'amour, passionnément. Et je nous fait mijoter avant d'attaquer. Car tout est meilleur après une longue attente. Surtout quand on est prêt comme on l'est. C'est une libération une fois que nous nous unissons.

Et puis Mely, elle est bien prête. Je le sens sur mes doigts qui la touchent avec douceur et légèreté. A mon avis, les préliminaires n'iront pas bien loin. Car on va juste se sauter dessus sauvagement si on fait le moindre gestes trop brusque, trop envieux de la suite. Enfin, disons que j'en serais bien capable, mais par soucis d'équité je me retiendrais jusqu'à ce qu'elle me viole. Mais se ne serait pas vraiment un viol. J'y consentirais avec grâce.

C'est pourquoi je ne brusque pas les choses et j'y vais doucement. Pour faire attendre, mais aussi pour qu'on savoure. Et puis ses mains viennent palper mon corps, le toucher, le découvrir. Tout comme je fais avec les miennes sur sa peau. Arrivées au niveau du caleçon, je n'en peux plus. Et nous sommes du même avis car je sens ses mains s'aggripper au bout de tissu. Je l'enlève donc pour qu'il rejoigne sa petite culotte, par terre. Et nous voilà donc en tenue d'Adam et Eve, nous regardant dans les yeux, plein d'envie tous les deux. Prêt à faire tout ce qu'on veut. Que tous nos désirs du moment présent soient assouvis. Et puis elle me caresse, et mon sexe dur, tendu frémit, je pousse un soupir de soulagement, un gémissement de bonheur. Et je l'embrasse à pleine bouche. Ce simple toucher m'a fait tellement de bien. Et rien que ça me donne encore plus envie de la pénétrer. J'essaie de rester tendre mais ça devient de plus en plus compliqué. L'instinct me pousse à être plus dur. Et je combats contre lui.

- Dis, t'as de quoi se protéger, hein ?

Ha bah elle fait bien de me le dire, j'avais complètement oublié ça moi. C'est vrai que se serait plutôt contraignant sinon. Je me stoppe alors dans ton mes gestes. Parce que ça surprend toujours quand on dit ça. Je dépose un léger baiser sur ses lèvres et m'écrase sur le matelas à ss côtés, à plat ventre, mes poumons recrachant tout l'air qu'ils avaient. Je tends mon bras vers la table de nuit. Bras qui est trop court. Je fais donc la chenille pour arriver jusqu'à destination. Avec des petits bruits extrêments étranges, sortis tout droit de ma bouche. Mais il y a des moments où il ne faut pas chercher à comprendre. Je fais souvent des bruits étranges. Pour rien aussi.

Ma main accroche donc la poignée du tiroir de la table de nuit. Le tiroir des capotes. J'en prends donc une au hasard et retourne avec Mely. Je me mets à califourchon sur elle et lit l'inscription.

- "Xtra pleasure. Nouvelle texture + stimulante". Qu'en penses-tu ?

Je souris de toutes mes dents, comme un gamin qui viendrait de faire une connerie, qui le revendiquerait même. Mais après tout, de mon point de vue, toutes les capotes sont les mêmes. Et sans capote et bien, c'est encore mieux. C'était donc juste une question rhétorique. Je déballe le bout de plastique et envoie son emballage par terre. Je déroule tout ça sur mon sexe en érection - comme indiqué dans la notice. J'approche ma tête de celle de Mely et l'embrasse, doucement, puis avec de plus en plus de fermeté, mais tout en faisant passer l'amour que j'ai pour elle. Et tout en continuant de l'embrasser, je m'insère en elle, lachant un gémissement de bonheur par la même occasion.

Mely me griffe le dos alors que je viens juste d'arriver. Oui, moi aussi ça me fait du bien d'être enfin là. Et je commence à bouger. Je ne peux pas me retenir de faire du bruit. Enfin, je respire juste un peu plus fort que d'habitude en lâchant de temps à autres de petits gémissements, des râles de plaisir.

- Oh oui, vas-y.

Elle agrippe alors mes fesses et y plante ses ongles. Ça fait mal, mais je continue tout de même, pour qu'elle continue de lâcher ses petits cris de plaisir qui renforcent mon égo et me font également ressentir du plaisir. Plus de plaisir, toujours plus.




Je courbe le dos, laissant échapper un dernier soupir de bonheur et m'allonge aux côté de Mely, respirant vite, tout transpirant. Mon dieu, qu'est-ce que c'était bien. On a chassé la couette il y a déjà bien longtemps. C'est qu'il fait vite chaud quand on est occupé comme ça. J'attire Mely à moi, pour la serrer dans mes bras, je dépose un léger baiser sur ses lèvres et frotte ma tête contre la sienne. Je souris, de toutes mes dents. C'était un pur moment de bonheur, j'ai tout oublier pendant cet instant. Oh, Mely. Non, je ne dirais pas ce que je pense, ce mot est légèrement dégradant. Sauf qu'il n'y a rien d'autres dans ma tête qui le définit aussi bien. Qu'est-ce qu'elle est bonne au lit ! Voilà, c'est dit. Mais tant que ça ne dépasse pas la barrière de mes lèvres, tout ira bien. Parce que, c'est n'est pas comme si on ne se connaissait que depuis quelques heures. Apprenons à nous connaître avant de dire ce genre de choses, même si j'ai le droit de les penser. Parce que je pense ce que je veux.

La transpiration de nos corps sèchent assez vite et même si j'aimerais bien une douche, je suis éreintée pour aller la prendre et Mely s'assoupie petit à petit, un sourire sur les lèvres. Elle dort sur moi, et je la regarde, souriant. Je passe une main sur sa joue, délicatement. La couette est encore a portée de main. Enfin, devrais-je dire à portée de pied. Je la tire donc, bougeant un peu Mely qui grogne. Oui, attends deux secondes ma chérie, j'arrive. Je nous mets au chaud parce que je suis persuadée que d'ici cinq minutes on grelottera. La couette nous recouvre enfin, elle se remet dans sa position, je passe donc mon autre bras autour d'elle et m'assoupit, à ses côtés, un sourire aux lèvres. Je vais bien dormir, très bien dormir. Cela faisait longtemps.