Maysar Fjerda - le vieux sage vénérable ( ou pas ). {OK}

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 Maysar Fjerda - le vieux sage vénérable ( ou pas ). {OK}

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Professeur d'exorcisme, de méditation, de contrôle de soi et de magies oubliées
EMPLOIS/LOISIRS : Voyager
LOCALISATION : Mystery pour le corps, partout pour l'esprit.
CITATION DU PERSONNAGE : Les fous ouvrent des voies qu'empruntent ensuite les sages.

MESSAGES : 74
DATE D'INSCRIPTION : 02/11/2012

Niveau du personnage
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Niveau: 12 - Mentor
Maysar Fjerda
Maysar Fjerda
Professeur d'exorcisme, de méditation, de contrôle de soi et de magies oubliées
MessageSujet: Maysar Fjerda - le vieux sage vénérable ( ou pas ). {OK}   Maysar Fjerda - le vieux sage vénérable ( ou pas ). {OK} EmptySam 3 Nov 2012 - 14:47

Welcome to Mystery...

Maysar
Fjerda
Les fous ouvrent des voies qu'empruntent ensuite les sages.




      featMichael Gambon

        Âge : 189 ansDate & Lieu de naissance :Alexandrie,  le 13 novembre 1823Statut : célibataireGroupe :Sorciers. Professeur au MysteryDon premier : Errant : voyage en tant qu'esprit hors de son corps.Pouvoir premier : Passeur : ouvre des fenêtres vers une autre dimension.Matières enseignées : Exorcisme, Méditation et contrôle de soi, Magie oubliées. Donne aussi des cours pour les dons premiers en lien avec l'esprit.







« RACONTE-MOI-UNE-HISTOIRE... »


    La brûlure du désertBerd sourit à son épouse. Il la prit par la taille, et tous deux se tournèrent vers la large ouverture en arcade, d'où ils pouvaient voir le Nil qui coulait paisiblement. Qu'y avait-il de plus beau que ce paysage, qu'y avait-il de plus merveilleux que la vie qu'ils menaient, depuis qu'ils étaient venus s'installer ici, à la naissance de leur premier fils ? L'Europe avait ce goût fade du pays qui avançait trop vite, alors qu'ici, tout progressait au rythme des eaux calmes du plus beau fleuve du monde. Tout cela semblait fait pour durer indéfiniment. Et pourtant...Leur fils aîné fit irruption dans la pièce, le souffle court.« Père... J'ai vu... Bahac... à la ville. Il... Il m'a dit que des soldats... étaient partis hier soir... de Thèbes... pour t'arrêter ! »Le sourire heureux de Berd s'effaça, remplacé par une expression de ferme détermination.« Alors ils savent. Et s'ils sont partis hier ils seront bientôt là. Maysar ! Prends ta mère et ta sœur avec toi et fuyez pendant qu'il est encore temps. C'est moi qu'ils veulent, ils ne devraient pas vous poursuivre. »Sa femme blêmit. « Non mon chéri ! Tu ne peux pas les laisser te prendre ! »«  Non. Je suis un sorcier. J'ai encore de quoi les surprendre. Ne t'inquiète pas pour moi, Alise... Je vous retrouverai ! »Un bruit de cavalcade parvint à leurs oreilles. Berd tendit la main vers le fleuve, d'où une colonne d'eau s'éleva pour venir l'entourer.« Allez-y maintenant ! Par la porte de derrière ! »Et n'oublie pas, mon fils...S'adressant à Maysar par télépathie, son père joignit ses mains pour lui montrer une dernière fois ce qui deviendrait son seul héritage...*Alise vit Maysar prendre sa sœur dans ses bras et continuer à courir. Elle même était à bout de souffle, et les cavaliers se rapprochaient de plus en plus. Malgré ce qu'avait dit Berd, ils avaient quand même été suivis. Que lui était il arrivé ?Soudain, dans un éclair de douleur, elle sentit une flèche lui transpercer le dos, et elle s'effondra sur le sol. « Mère ! »Horrifiée, elle vit son fils revenir vers elle.« Non Maysar, non ! Laisse-moi... emmène ta sœur ! Je vais les retenir... Emmène ta sœur, et... transmets... ce que nous t'avons  enseigné ! »Dans un dernier effort, elle fit appel à son pouvoir pour faire naître une bourrasque qui souleva la poussière du sol, cachant ses enfants à la vue des cavaliers.Il en a toujours été ainsi, Berd. L'eau pour toi, et l'air pour moi. Si seulement nous avions pu les mêler une dernière fois... Adieu mon amour. *Les cavaliers arrêtèrent leur monture. Inutile de continuer la poursuite. Là où allaient les deux enfants, la mort était la seule issue.« Bien ! Dit leur commandant. Nous avons fait ce qu'il y avait à faire. Maintenant retournez à la maison pour brûler ce qu'il en reste ! »*Maysar pleurait sur le corps inerte de sa sœur. La chaleur du désert avait eu raison du dernier membre de sa famille. Et à présent il était plus seul que jamais, obligé de vivre, obligé de continuer coûte que coûte.« Maysar, mon fils, surtout promets-moi, quoi qu'il arrive, de ne jamais laisser notre secret tomber dans l'oubli. »« Oui Papa, c'est promis.»*Le jeune homme somnolait, fiévreux, sur le dos d'un dromadaire, la tête protégée par un chèche imbibé d'eau. C'est l'Ancien qui l'avait retrouvé. Les touaregs marchaient depuis des jours dans le désert, quand Immeghar, Celui-qui-détient-la-sagesse, avait soudain tendu le bras vers l'Est, ses yeux d'un blanc laiteux dirigés vers l'horizon.« Là-bas, c'est lui je le vois ! Les esprits veillent sur lui, mais il a besoin de notre aide !»Nul n'était assez fou pour ignorer les paroles de l'Ancien. Alors, bien que cela les éloignât de l'oasis la plus proche, la caravane avait changé de direction. Et ils avaient fini par les voir. Les esprits. Veilleurs silencieux, assemblés autour d'un corps inanimé. Et quand à leur approche ils s'était écartés, sans un mot, tous avaient pu le voir, allongé là, au sommet d'une dune, le visage brûlé par le soleil. Mais c'étaient ses mains, posées sur sa poitrine, qui avaient attiré toute leur attention. Entrelacées de cette manière, elles formaient un signe qui ne trompait pas.Les secrets d'un nomade« Ils sont revenus ! Ils sont revenus ! »Thiyya leva les yeux de son métier à tisser, avec un mélange de joie et d'appréhension. Les hommes arrivaient avec presque trois jours de retard. Il s'était forcément passé quelque chose de grave pour les retenir aussi longtemps. Elle sortit précipitamment de sous l'abri en toile qui la protégeait du soleil, et rejoignit le groupe de touaregs qui s'était formé autour de la caravane. Ils étaient si peu nombreux... Elle se fraya un chemin parmi les habitants, cherchant son bien-aimé, folle d'inquiétude. Elle l'aperçut enfin avec soulagement, menant son dromadaire par la bride. « Maysar ! »Elle courut vers lui pour l'embrasser, mais il la repoussa, l'air sombre. Il leva la tête pour s'adresser aux autres touaregs qui les entouraient.« Nous avons été attaqués. Des français. Ils nous ont demandé de payer une taxe pour passer et nous avons refusé. Alors ils nous ont attaqué. Et Immeghar... Immeghar a été tué. Ainsi que beaucoup d'autres... »« Oui, et ça c'est de ta faute, Maysar ! »Yuften s'avança, perché sur son dromadaire.« Il nous a abandonnés ! Il nous a abandonnés quand nous avions le plus besoin de lui ! »Maysar baissa la tête. Thiyya lui prit tendrement la main.« May... que s'est-il passé ? »« J'ai utilisé mon don pour voyager en tant qu'esprit. Je voulais surveiller les Mamālīk qui se rassemblent à la frontière. Mais ça m'a empêché de voir ce qu'il se passait à la caravane, et quand je suis revenu à moi, je me suis retrouvé en pleine bataille. J'ai pu ouvrir une fenêtre pour capturer les ennemis dans l'Autre Lieu. Mais c'était trop tard. Le mal était fait. Immeghar, Takfarinas, Izîl et tous les autres étaient... »Sa voie se brisa. Yuften cracha dans sa direction.« Qu'il s'en aille ! Vas-t'en Maysar ! Maysar le lâche ! Tu nous apporte le malheur ! »Thiyya leva la tête vers lui, offusquée.« Comment oses-tu lui manquer de respect, Yuften ? Il vous a sauvés la vie à tous ! »« A tous ? Tu ne vois donc pas tous ceux qui sont absents ? Il est arrivé trop tard, et son intervention n'a servi qu'à épargner les français qu'il a capturés ! Nous leur aurions arraché les yeux avant de les tuer pour ce qu'ils avaient fait, mais lui a préféré les relâcher loin de nous.»« Je ne voulais pas... qu'ils y ait plus de morts à cause de moi. » dit Maysar d'une voix faible.Yuften pointa sur lui un index accusateur.« Il n'est pas des nôtres ! Il est de leur côté ! Tous les européens sont complices ! Ils ont pris nos terres et nous réduisent peu à peu en esclavage ! »« Il n'est pas plus européen que toi, Yuften !dit Thiyya. N'oublie pas qu'il est né en Égypte ! »« Et alors ? Qu'est-ce que ça change ? La pourriture européenne se transmet par le sang. Et c'est par le sang que nous devons la combattre ! »Il sauta de sa monture et dégaina son poignard.« Ça suffit Yuften ! Range ça, mon garçon, et calme ta haine.  »Wiwul vint s'interposer entre lui et Maysar.« Tu oublies qui il est. Tu oublies comment nous l'avons trouvé, il y a maintenant dix ans. Tu oublies le signe ! »Maysar s'avança et posa la main sur l'épaule de Wiwul.« Je... Je vous dois une explication. A propos de ce signe. »*La nuit tombait. Ils s'étaient tous rassemblés autour du feu ; le froid nocturne arrivait rapidement... Maysar était assis en tailleur, les yeux plongés dans les flammes dansantes. « Ce signe n'est pas du tout destiné à reconnaître le prochain Amezwar, le Guide, celui qui doit conduire les touaregs vers une nouvelle contrée où trouver la paix. Je n'en ai pas parlé avant par peur d'être rejeté. Seul Immeghar le savait, mais il me disait que pour lui ça ne faisait aucune différence...Cette manière d'entrecroiser les mains est en fait le signe de reconnaissance d'une très ancienne société secrète, donc je suis le seul héritier vivant. Ces hommes étaient ceux que vous appelez Winitran dans votre langue, "ceux des étoiles" qui, selon la légende, auraient apporté le premier Amezwar pour apprendre aux touaregs à marcher dans le désert, avant de disparaître à jamais.Les Winitran étaient une communauté de sorciers  comme moi, et d'humains doués comme Immeghar, qui avaient décidé de vivre auprès des esprits, qu'ils aimaient comme des membres de leur famille. Et ils les aidaient à continuer leur route vers la mort, soit en les raisonnant, soit en les aidant à réaliser ce pourquoi ils étaient restés sur terre. Pour eux, même les esprits les plus noirs, ceux que les européens appellent Poltergeist, méritaient leur compassion, car ils ne sont pas responsables de ce que la vie a fait d'eux. Et ils s'opposaient aux exorcistes et aux violences qu'ils faisaient subir aux esprits.Les Winitran étaient des nomades comme vous, qui marchaient sans fin pour retrouver les esprits perdus. Pour les appeler, ils avaient un signe connu de tous, le même signe que vous m'avez vu faire lorsque vous m'avez trouvé. En entrecroisant les mains de cette manière, cela figure une rune ancienne que seuls les personnes magiques peuvent utiliser pour appeler les esprits.Il y a plusieurs siècles, alors qu'ils voyageaient en Afrique, les Winitran rencontrèrent vos ancêtres, et lorsqu'ils virent la misère dans laquelle ils vivaient, ils leur apprirent à apprivoiser le dromadaire pour commencer une vie nomade. Et ils laissèrent avec eux un des leurs pour les guider, avant de continuer leur chemin. Le permier Amezwar utilisa le signe pour bénéficier de la connaissance des esprits, signe qu'il transmit à sa descendance. Après sa mort, ses trois fils se séparèrent et partirent chacun de leur côté à la tête d'une tribu touareg.Mais les temps changèrent. Les Winitran furent décimés par les exorcistes européens qui les considéraient comme des hérétiques, des "adorateurs du diable" parce qu'ils prenaient la défense des Poltergeist. Ils durent abandonner leur vie nomade, qui les rendait trop vulnérables, et se dispersèrent dans toute l'Europe. Mais les exorcistes les retrouvèrent et les tuèrent l'un après l'autre. Mes parents étaient les derniers survivants connus des Winitran. A ma naissance, pour me protéger, ils s'exilèrent en Egypte, et ils construisirent une maison isolée au bord du Nil, où ils pouvaient encore accueillir des esprits en secret.C'est dans ce cadre là que j'ai vécu jusqu'à l'âge de quinze ans. Mon père s'était reconverti dans le commerce fluvial et ma mère restait à la maison pour s'occuper de ma petite sœur et moi et recevoir les esprits. C'est elle qui m'a transmis l'héritage des Winitran, qui m'a appris à écouter les esprits, à m'en faire des amis, à leur parler grâce à des runes, des incantations ou en buvant des potions pour s'ouvrir à eux, pour les aider à continuer leur chemin vers le repos éternel. Mais les exorcistes ont fini par nous retrouver. La suite, vous la connaissez. En une journée, j'ai perdu mon père, ma mère et ma soeur. Et le lendemain, j'ai trouvé une nouvelle famille...Quand aux Amezwar, leur sang se mêla peu à peu au sang touareg, et la magie qui coulait dans leurs veines disparut lentement. Que je sache, Immeghar était le dernier descendant magique du premier Amezwar. » La voix de Maysar s'éteignit, laissant l'assemblée dans un silence complet, que seuls venaient briser les crépitement du feu.Yuften se leva alors.« Je t'ai mal parlé tout-à l'heure, Maysar, et je te demande de me pardonner. Je vois clair en l'avenir pour la première fois, car je l'ai compris comme Immeghar l'avait compris. Maysar n'est pas simplement le prochain Amezwar destiné à lui succéder. Il est Aghbalu, la Source, celui qui doit produire une nouvelle lignée d'Ameghar pour nous guider pendant encore de longues années ! Lui et ses descendants vont nous emmener dans des lieux ou nous pourrons prospérer de nouveau sans craindre le joug européen ! »« Hélas, mes frères !  S'exclama Maysar.  J'ai voyagé loin avec mon esprit sans rien trouver qui puissent nous convenir ! Le désert du Sahara se ressert autour de nous, et j'ai bien peur qu'il ne soit la dernière demeure qu'il nous reste.Hélas ! aussi, car je suis lié à la promesse que j'ai faite à mon père il y a des années. Le secret des Winisar ne doit jamais tomber dans l'oubli ! Je vais donc devoir vous quitter, bien que cela me cause une peine immense. Mais n'ayez crainte, car notre peuple est le seul qui soit suffisamment fort pour vivre dans le désert, et tant qu'il en sera ainsi, vous serez en sécurité. Je pars mais je vous laisse l'espoir, car je laisse les touaregs entre les mains d'hommes courageux et forts comme Yuften.  »Thiyya se tourna vers lui, les yeux pleins de larmes et lui agrippa la manche.« Alors laisse-moi t'accompagner, Maysar, je t'en supplie ! Je ne saurais vivre loin de toi ! »Wiwul se leva à son tour et le regarda droit dans les yeux.« Je viens avec vous. Tu auras besoin de nous, mon garçon. »Maysar hésita un instant, puis fini par acquiescer.« Alors nous partirons tous les trois. »« Où comptes-tu aller ? »« Je commencerai par aller au Sud. J'ai entendu dire que certaines tribus vaudouistes pratiquent une forme de magie particulière. »« Alors que la bonne fortune vous accompagne tous les trois. »A l'ombre du destin« Adieu mon amour. Tu es morte bien jeune et bien loin de chez toi, et je m'en veux terriblement. Sache que jamais je n'aimerai de nouveau comme je t'ai aimée. Puisse ton âme trouver le chemin vers la paix éternelle... »Maysar pleurait en rebouchant la tombe de Thiyya.. A côté de lui, Wiwul maniait lui aussi sa pelle, sans dire un mot. La crise de paludisme qui l'avait saisie avait été si violente qu'ils n'avaient rien pu faire, elle avait rendu l'âme peu avant l'aube.« Je dois continuer seul, Wiwul. Je ne veux pas que tu m'accompagnes plus avant au péril de ta vie. Retourne dans notre famille pour leur annoncer la nouvelle. Tu y seras en quelques mois. Et dis-leur... que je suis désolé.Je vais traverser l'Océan et me rendre en Amérique, de l'autre côté. Peut-être y trouverai-je quelque chose d'autre... »Au soleil du destin« Notre magie leur a fait peur, alors les Incas nous ont déclaré la guerre. Cela a duré longtemps. C'était l'époque des incantations et des maléfices monstrueux. Et à la fin nous n'étions plus qu'une centaine d'habitants, contraints d'aller se cacher dans les montagnes. Les incas ont détruit tout ce que nous avions mis tant de temps à bâtir. Mais ils n'ont pas remarqué les dessins immenses que nous avions tracé sur le sol. Et heureusement, car c'est de ces runes que nous tirons notre magie. Nous avons décidé de rester dans l'ombre pour pouvoir vivre en paix. Les incas eux-même n'ont pas pu résister aux espagnols car leur propre magie était au déclin, impuissante face aux armes à feu et aux chevaux des envahisseurs. Mais nous, nous avons perduré, cachés à leurs yeux par nos sortilèges, perpétuant la tradition ancestrale, de génération en génération.Tu es européen, Maysar Fjerda puisque tel est ton nom, mais tu semble venir d'un autre monde, et puisque ce sont bien les esprits qui t'ont conduit jusqu'ici, alors je vais faire une exception à nos règles et t'initier à notre magie, pour que tu puisses enfin trouver ce que tu cherches. »DécisionIl était temps de partir, une fois de plus. Il avait autant appris d'eux qu'il leur avait appris. En trente ans, ils avait eu le temps de leur transmettre tout le savoir des Winisar et bien plus encore, grâce aux recherches qu'ils avaient effectué ensemble. Désormais, les montagnes était devenues un refuge pour les esprits perdus, et la nouvelle rune qu'ils avaient tracé en secret sur la plaine du Nazca appelaient tous les fantômes à venir. Depuis le village où ils étaient cachés, grâce à leur magie qui reliait par des runes géantes la terre et les étoiles, les habitants prenaient le temps de les écouter pour les guider vers l'au-delà. Quelques incidents avaient eu lieu avec les esprits les plus sombres, mais des protections adéquates, ainsi que des paroles patientes et bien choisies avaient toujours fini par avoir raison de leur noirceur. Et pendant tout ce temps, Maysar avait appris les plus profonds secrets de la magie Nazca.Mais il devait à présent reprendre son chemin. Il partait néanmoins la paix dans le coeur, sachant désormais que la tradition des Winisar ne serait pas perdue, car il l'avait confiée entre les mains des meilleurs des hommes.Il irait jusqu'à la côte et trouverait un emploi sur un voilier pour se rendre en Europe. Il était temps de rencontrer les exorcistes d'Orphéo...DésillusionLe vieux sorcier noir leva les yeux vers l'homme assis en face de lui. Il avait quatre-vingt-trois ans mais en paraissait quarante. C'était un sorcier.« Bien. Ton discours m'a convaincu. Mais on n'entre pas à Rosenrot comme ça. Si tu nous prouves ta valeur en nous ramenant la tête d'un exorciste, alors nous t'accepterons parmi nous. »« Elle s'appelle Pandora Lighton. Elle vit en écosse dans un orphelinat où elle apprend l'exorcisme aux enfants. C'est elle que tu devras tuer.»*La petite fille de huit ans se glissa par la porte entrouverte. Elle venait voir Mrs Mystery parce qu'elle n'arrivait pas à faire arrêter de pleurer le petit Grégoire.Elle s'arrêta net en voyant un homme penché sur la directrice. Qui était-il et qu'est-ce qu'il faisait ? Elle remarqua qu'il avait un couteau dans la main. Alors elle comprit et se mit à pleurer.L'homme tourna la tête vers elle. Il avait le visage de quelqu'un qui va faire quelque chose de mal. Il la regarda dans les yeux et elle recula. Est-ce qu'il allait la tuer, elle aussi ? Mais son visage se détendit et il ne parut plus méchant du tout. Il baissa la main et lâcha son couteau, qui fit un grand bruit en tombant sur le sol.*« Alors ? Pourquoi ne m'avez vous pas tué ? »La question eut l'air de le surprendre.« Je... Je n'ai pas pu. J'ai vu cet enfant, et... je me suis rappelé ce que ça fait. De voir ses proches mourir. »« Et pour quelle raison vouliez vous le faire ? »Il parut hésiter, puis baissa les yeux en soupirant, avant de répondre.« C'était une épreuve pour rejoindre Rosenrot. Ils m'ont dit... qu'ils pourraient m'aider à combattre les exorcistes.»« Et pourquoi cette haine de l'ordre d'Orphéo ? »« Ils ont exterminé ma famille, tous mes proches. Et ils font du mal aux esprits. Ils les détruisent sans leur donner leur chance de salut, alors qu'il suffit juste être suffisamment patient pour parler avec eux. »Alfred Lighton, la main sur l'épaule de sa femme, soupira à son tour. « Vous n'aviez aucune idée de qui sont les sorciers noirs alors. Ils ne se contentent pas de faire la guerre à Orphéo. Ils répandent le mal partout autour d'eux ! Ils ne recherchent que le pouvoir et l'asservissement de tous les êtres, qu'ils soient vivants ou morts ! Si vous saviez ce qu'ils font aux âmes perdues, jamais vous n'auriez songé à les rejoindre. »Pandora Lighton prit de nouveau la parole.« Mes parents m'ont parlé quelques fois d'une société secrète appelée le "Peuple des étoiles", qui vivait en communauté avec les esprits. L'ordre a du les combattre parce qu'ils abritaient les esprits criminels les plus dangereux de l'époque en refusant de nous les livrer. Mais c'était il y a très longtemps. Je croyais qu'ils avaient tous disparu... »« Je suis le dernier. »Alfred Lighton intervint. « Si l'ordre d'orphéo n'était pas si occupé par les sorciers noirs, nous aurions sûrement plus de temps pour nous soucier des esprits. Mais ils nous harcèlent de toute part et pendant ce temps, nous avons aussi le devoir de garantir la sécurité de la population contre les poltergeist ! Et comme le moyen le plus rapide est de les éliminer... »Il laissa sa phrase en suspens.Les deux époux échangèrent un regard.« Nous avons besoin de gens comme vous, Mr Fjerda. D'après ce que j'ai vu tout à l'heure quand vous avez failli me tuer... vous semblez en savoir beaucoup sur les vieilles formes de magie. Orphéo a besoin de votre savoir pour éliminer les sorciers noirs, et pour apprendre aux exorcistes à traiter avec les esprits... »Sous la plume du corbeau gît l'encre de son tombeauOxford, 12 juillet 1937Chère Pandora,J'ai appris le décès d'Alfred avec beaucoup de tristesse. Et j'imagine combien ta peine doit être grande. Je me désole de n'avoir pu venir à l'enterrement. Les Cross ont infiltré les services secrets Anglais, et tu sais bien qu'en ces temps de trouble nous ne pouvons pas nous permettre de laisser la défense du pays tomber entre leurs mains, aussi suis-je moi-même à Oxford pour tenter d'y mettre un terme.Depuis toutes ces années, je te connais suffisamment bien pour savoir que tu as du perdre toute envie de vivre. Mais je te supplie de ne pas t'enfermer dans ton chagrin, et de ne surtout pas abandonner l'orphelinat. Les enfants ont, aujourd'hui plus que jamais, besoin de toi.La guerre n'est pas si loin derrière nous, et pourtant je sens déjà que des jours sombres nous attendent.Surtout garde-toi bien, mon amie.Encore toutes mes condoléances,Maysar.Ton regard innocent par les yeux de l'enfantDes bruits. Des explosions. Le petit Björn, courait dans la rue, trébuchait, se relevait, courait, trébuchait... Son Papa avait poussé un gros cri, mais c'était pour rire, comme d'habitude. Il allait bientôt le rattraper et le prendre dans ses bras pour l'embrasser, c'était sûr.Qui donc faisait tout ce bruit ? Björn plaqua ses mains sur ses oreilles. Il ne voulait plus rien entendre ! il ne s'amusait plus du tout à présent.  Il voulait que son Papa arrive pour le prendre dans ses bras.Un homme s'allongea d'un seul coup sur le trottoir devant lui, avec plein de liquide rouge qui sortait de sa bouche. Et sans savoir pourquoi, il eut tout à coup très envie de pleurer.Soudain, un homme arriva vers lui très très vite. D'abord, il sourit en croyant que c'était son père, mais non, il n'avait pas les mêmes chaussures. L'homme s'accroupit en face de lui. Il avait une grosse barbe marron qui cachait tout son visage. Comme le Père Noël, sauf que celle du Père Noël était blanche.« Ne reste pas là mon petit, c'est dangereux. Allez, viens avec moi. Comment tu t'appelles ?  »Même avec sa grosse barbe, il avait l'air d'être un gentil, alors il décida de lui répondre.« Je m'appelle Björn. Monsieur, il est où mon Papa ? »« Il est très... occupé. Il m'a demandé de te raccompagner à la maison. »« D'accord ! »Le grand homme le souleva du sol et le serra contre lui avec son gros bras. Puis il leva l'autre main, et une chose bizarre en sortit, comme un gros trou au milieu de l'air. Le grand monsieur s'avança et passa au travers. Ils se retrouvèrent au milieu du brouillard. Björn regarda derrière, mais le trou avait disparu. « Où on est, Monsieur ? »« Tu peux m'appeler May, si tu veux. »« May... »Le grand monsieur sourit. « On est dans l'Autre Lieu. Comme ça on peut aller chez toi beaucoup plus vite ! Et rien ne peut t'arriver de grave. Par contre tu peux trouver des choses amusantes, regarde. »May montra du doigt un objet qui flottait, dans le brouillard.« Un violon, comme celui de Papa ! »Björn prit l'instrument et s'amusa à pincer les cordes pour passer le temps, pendant que May l'emmenait chez lui. C'était joli comme musique, mais moins beau que quand c'est Papa qui en faisait ! Puis au bout d'un long moment, May leva à nouveau la main, et un deuxième trou s'ouvrit dans le brouillard. Ils passèrent à travers et se retrouvèrent dans un endroit que Björn connaissait bien.« Mais ? C'est chez Tata ça, pas chez moi ! »« Oui, ton père m'a demandé de t'emmener ici pendant qu'il n'est pas là. Ta famille va s'occuper de toi à présent. »Il s'avança et frappa à la porte de la grande maison, qui s'ouvrit un peu plus tard. Tata apparut devant lui, et il lui fit un grand sourire. Tata et May se regardèrent sans rien dire, et Björn comprit que Tata lui parlait dans sa tête, comme elle le faisait parfois avec lui.Puis elle le prit dans ses bras avec amour.« Viens Björn, tu vas rester avec nous d'accord ? »« Oui Tata ! »« Merci pour tout, Maysar. »« C'était la moindre des choses. Je repars tout de suite pour sauver ce qui peut encore l'être. Les... "gens de l'ordre Blaidd" ont dit que votre frère et votre belle sœur s'en sortiraient, mais ils auront quand même besoin de mon aide pour réparer les dégâts. Je repasserai sûrement dans quelques jours pour voir comment va le petit. »Björn était un peu déçu que May s'en aille déjà, mais comme on lui avait appris qu'il fallait être poli, il dit simplement :« Au revoir, monsieur May. »Sous la plume de la grue vit l'encre de la décrue.Port Sudan, 29 Avril 1946Chère Pandora,La guerre est finie depuis bientôt un an, et pourtant j'en ressens encore en moi les effets destructeurs. Ma vigueur n'est plus ce quelle était. Je crois bien que je me fais vieux...Je suis passé en Afrique dans l'espoir de revoir une dernière fois ma famille touareg, mais ils sont tous partis avant moi.En Europe, les sorciers noirs sont toujours aussi nombreux. J'ai l'impression que tout ce que nous avons fait n'aura servi qu'à les empêcher d'avancer. Il faudra bien que cela se termine un jour, d'une manière ou d'une autre. Mais à présent, c'est aux jeunes de reprendre le flambeau. Alors je songe de plus en plus à m'installer quelque part pour prendre ma retraite.Je pensais que tu voudrais peut-être de moi à l'orphelinat... Ainsi, je pourrais enseigner ce que je sais aux apprentis exorcistes, et continuer de temps en temps mes recherches sur les anciennes magies, en voyageant par l'esprit avec mon don...Je serai retour à Orphéo dans quelques jours, en attendant ta réponse là-bas.J'espère que tu te portes bien,Avec toute mon amitié,Maysar.LiensSon vieux mentor marchait à ses côtés, les mains dans les poches de son grand manteau pour se protéger du froid de l'hiver. « Alors Björn, tes études d'exorcisme se passent bien ? »Björn soupira.« Ça n'avance pas aussi vite que je le voudrais, mais vos conseils m'aident bien... »« Je connais ce sentiment. Mais surtout arme-toi de patience, car le désir de progresser trop vite peut te conduire à vouloir prendre des raccourcis dangereux. C'est ce qui a mené beaucoup d'exorcistes à oublier qu'il était possible de se libérer des poltergeist sans les détruire...Prends le temps d'apprendre à connaître les esprits, Björn. Alors seulement, tu comprendras qu'ils méritent toute ta compassion, car même les plus sombres des Poltergeist sont victimes de ce que les hommes ont fait deux, pendant leur vie... Et tu te rendras compte à quel point détruire un poltergeist, au lieu de prendre le temps de l'écouter, est un acte cruel, car cela lui refuse à jamais le repos éternel. »« Je n'oublierai pas vos conseils, May. J'espère un jour pouvoir comprendre les esprits comme vous, vous les comprenez. »« Je ne doute pas de toi. »Les deux hommes, le vieux et le jeune, continuèrent leur marche en silence. Au loin, le bruit des vagues se brisant sur les rochers parvenait à leurs oreilles, se mêlant au doux chant du vent s'engouffrant entre les branches des arbres dénudés. « Et vous, vous avez trouvé ce que vous cherchiez ? »« Je m'en approche. Mais les secrets du Japon sont bien gardés. Je n'ai pas les moyens de me rendre sur place, malheureusement, mais en voyageant par l'esprit, j'ai pu localiser le lieu où ils se rassemblent. Quand je serai parvenu à contourner les runes qui empêchent tout être étranger d'y pénétrer, alors peut-être découvrirai-je quelque chose... »« Quand vous aurez réussi, vous me montrerez ce que vous y aurez trouvé ? »« Cela dépendra de la nature de ce que j'y trouverai, Björn. Tu dois comprendre, que certains secrets sont tels qu'il vaut mieux ne pas les connaître... tant que l'on n'est pas capable de saisir la totalité de ce qu'ils impliquent. Car une mauvaise compréhension ou une mauvaise application de ces secrets peut te mener à ta perte.Je t'ai appris bon nombre de choses sur les vieilles magies, Björn. Mais tu remarquera qu'à chaque fois, j'ai attendu que tu sois prêt à les recevoir. »« Je comprends... mais... »« Tu te demandes pourquoi je ne m'en sers pas contre les sorciers noirs ? Le temps viendra peut-être Björn. Mais il faudra être extrêmement prudents, et ne rien laisser au hasard. Car imagine que nos secrets tombent entre les mains des sorciers noirs, que se passera-t-il ensuite ? C'est d'ailleurs pour ça que j'ai demandé à Pandora de m'aider à élaborer cette rune, que nous avons gravé sur le toit de l'orphelinat. Tant que je suis dans le domaine, personne ne peut pénétrer mes pensées, pas même la directrice - nous avons essayé. Ainsi, mes secrets y sont en sécurité.Te souviens-tu de ce que je t'ai raconté au sujet des golems ? »« Les monstres de glaise... Ils étaient utilisés dans les temps très anciens par les Babyloniens, un peuple gouverné par des sorciers très puissants. C'est comme ça qu'ils ont tenu tête aux Assyriens pendant plus d'un millénaire... Mais les mages ennemis ont fini par découvrir leur secret. Ils l'ont développé et sont revenus avec une immense armée de Golems, bien plus grands et bien plus puissants. Et Babylone est tombée... »« Exactement. L'histoire nous apprend les erreurs de nos ancêtres, et c'est pourquoi il est important de s'en souvenir, pour ne pas les répéter.Mais il est une créature bien plus intéressante et bien plus secrète que les Golems, que j'ai découverte au Pérou, il y a déjà bien longtemps. Björn, as-tu déjà entendu parler... du Gùntray ?  »***« Tu as bien dit Jørgensen ? »« Oui. Louis Marius Jørgensen, c'est ainsi qu'elle l'a nommé. J'ai eu son père, mais je ne pouvais pas la tuer elle... elle portait la vie. Alors Orphéo a bien voulu que je la garde en vie jusqu'à l'accouchement... si je la tuais après. Et c'est ce que j'ai fait, malgré mes sentiments pour elle...  »Björn avait la gorge nouée. Quel monstre était-il pour avoir fait ça ? « Je comprends ce que tu ressens... Mais elle était trop dangereuse pour rester en vie. Cependant j'imagine bien à quel point il a du être difficile de la tuer ainsi, alors qu'elle était encore affaiblie par l'accouchement... Malgré tout, je ne puis qu'approuver ton choix de sauver l'enfant. Tuer une âme innocente est un crime que tu n'aurais jamais pu te pardonner. Que comptes-tu faire de lui, à présent ? » « Je pensais l'emmener à l'orphelinat... Tu veilleras sur lui, May ? »« Ce n'est pas à moi de veiller sur lui, Björn. C'est ton rôle. Quand tu sauves la vie d'un gosse, il se crée inévitablement un lien fort entre lui et toi. Nous en sommes la preuve vivante, non ? »Il dépérit mais l'espoir revitMr Frjeda,Nous avons reçu il y a quelques jours une rune d'appel à l'aide venant du Pérou. Pensant qu'il s'agit de vos amis Nazca, nous aimerions que vous sortiez de votre retraite pendant un bref instant pour vous rendre sur place, en compagnie de votre vieil ami, Björn Kristiansen.Si vous acceptez, un avion vous attend tous deux à la date du 10 octobre 2007, dans deux semaines.Bien à vous,Orphéo. *Björn n'avait jamais vraiment aimé l'avion. Voler de cette manière, c'était... déconcertant. Enfin... ils foulaient la terre ferme à présent. Ils la foulaient même un peu trop. Björn n'avait jamais vraiment aimé la randonnée, non plus. Marcher un peu, oui. On disait même que c'était excellent pour la santé. Mais de là à marcher plusieurs heures d'affilée, et de surcroît à des altitudes où l'air manquait de plus en plus... Il n'était plus de l'âge où l'on regarde les montagnes en souriant, comme pour les mettre au défi. Non, Björn était ce qu'on pouvait désormais appeler un vieil homme. Un vieil homme de 67 ans, prêt à mourir. Bien des gens vivent plus longtemps ! Mais lui savait déjà sa mort inéluctable. Et proche. Terriblement proche.Et pourtant l'homme qui marchait à ses côtés était infiniment plus âgé que lui. Mais il ne paraissait pas vieux. Du moins pas aux yeux de Björn. A 184 ans, il avait encore une vivacité étonnante, même pour un sorcier. May lui avait dit que c'était grâce au temps qu'il passait dans l'Autre Lieu - son monde à lui. Il affirmait que là-dedans, le temps ne s'écoulait pas de la même manière, et que ses dégâts étaient moins perceptibles.Il se secoua mentalement et se concentra sur le chemin devant lui, pour ne pas trébucher. Maysar, qui marchait un peu en avant, s'arrêta net en arrivant en haut du col qu'ils étaient en train de gravir. Quand Björn l'atteignit à son tour, ce qu'il vit le glaça d'effroi. Toute la vallée était morte. Carbonisée. Quelques rares arbres tenaient encore debout, comme des mains noires de cendres jetant leur malédiction vers le ciel, et l'on devinait encore les vestiges d'un village sous les débris et les rocs éboulés. La rivière qui avait du couler autrefois, source de prospérité pour les villageois, s'était retirée, laissant dans son lit asséché des troncs d'arbres brisés, des restes de charpente, et des corps calcinés. Mais plus que tout, on voyait bien que cela n'était pas, ne pouvait pas être naturel. Non. C'était la magie - une magie cruelle et ténébreuse - qui avait causé ce massacre.Il se passa quelques minutes avant que Maysar bouge enfin, semblant revenir de très loin, comme à chaque fois qu'il utilisait son don.« J'ai survolé tout le village. Plus aucun être vivant n'y est présent. Inutile de s'y aventurer, ceux qui ont fait ça pourraient avoir laissé des pièges. Je sens en tous cas que la magie n'a pas quitté les lieux.En revanche j'ai vaguement aperçu une forme humaine pénétrer dans une caverne, dans une vallée parallèle à celle-ci. Que ce soit le responsable du massacre ou un de ses rescapés, il aura sûrement des choses à nous apprendre. »*« Nous avons été trahis. Les runes de la plaine de Nazca nous rendaient toujours invisibles des gens de l'extérieur, et pourtant ils savaient précisément où viser. Nous étions tous aux récoltes, quand soudain, une incantation a résonné tout autour de nous, criée par des dizaines de voix dans les montagnes tout autour. Le sortilège d'invisibilité, pourtant si puissant, a été brisé, et alors ils nous sont tombés dessus. »« Mais qui sont-ils ? »« L'ordre des Thumglün, le Feu Vangeur. Une société de sorciers noirs qui n'accepte dans ses rangs que des élémentaristes feu, et qui sévit ici, au Pérou. Nous savions qu'ils cherchaient à nous exterminer, mais avions suffisamment confiance en nos sortilèges. Jusqu'à cette nuit-là. Tous les autres ont été tués. L'incantation des Thumglün les privait de toute leur magie, et ils n'ont rien pu faire contre le feu destructeur... « Et pourtant, toi, tu as survécu. »« Moi, j'ai eu la chance de naître avec le don du bouclier, et la magie du déplacement instantané. Alors, voyant que je ne pouvais rien faire, et voyant malgré tout mes forces diminuer, occupées à contrer les flammes qui pleuvaient sur nous, je suis parti. Vous devez me trouver bien lâche, d'avoir ainsi abandonné mes amis... »« Non, tu as bien fait. Car c'est toi qui nous as envoyé cet appel au secours, je me trompe ? »« Non en effet. Je me souvenais de ce que vous aviez dit la dernière fois que vous êtes passé ici, il y a déjà bien longtemps : que vous travailliez pour l'ordre d'Orphéo, en Europe. Alors j'ai tracé une rune pour vous envoyer ce message de détresse. »« Je suis désolé que nous n'ayons pu arriver à temps... Et cet enfant... qui est-il ? »Le visage du petit péruvien s'assombrit encore un peu plus.« Il s'appelle Duham. Quand je suis revenu sur place, après le départ des Thumglün, je me suis mis à la recherche des survivants. C'est le seul que j'ai trouvé. Voyant l'état dans lequel il était, j'ai aussitôt tracé une rune de sommeil sur son front avant de revenir ici. Mais si je le réveille... la douleur le tuera.  »« Et pourtant, il semble n'avoir reçu que de légères blessures... »« Ce n'est pas son corps qui le fait souffrir. Il semble que celui qui l'a capturé ait voulu  jouer avec lui au lieu de l'inonder de flammes comme tous les autres. Alors il a utilisé son don pour le torturer mentalement, avant de le laisser mourir lentement. Mais pour un esprit comme celui de Duham... la souffrance n'en a été que plus destructrice. »« Qu'entendez-vous par là ? »« Cet enfant a un don incroyable. Cela n'est pas encore très clair, mais je sais qu'il est capable de se replier en lui-même pour voyager librement dans son propre esprit. Nous pensions qu'à terme, il serait capable d'avoir un contrôle total sur lui-même. Malheureusement il n'en était qu'à ses premiers balbutiements, incapable de se défendre. J'ai bien peur que l'attaque puissante du sorcier noir n'ai causé des dommages irréversibles pour son esprit... »Un contrôle total sur lui-même...Björn et Maysar échangèrent un regard. Ils pensaient bien à la même chose. C'était une idée folle, terrifiante même, mais qui pourrait donner d'excellents résultats...« Hullen, pense-tu que le Gùntray pourrait sauver cet enfant ? »« Le Gùntray ? Eh bien... peut-être, oui, puisqu'il a la caractéristique d'effacer tous les souvenirs qui précèdent le Marquage. Mais... cela fait longtemps que le rituel a été oublié ! »« Il existe encore au moins une personne qui s'en souvient... Et si cela fonctionne, non seulement l'enfant sera sauvé, mais il représentera notre meilleur espoir de paix. »*« J'ai bien calculé, nous devrons encore attendre trois ans avant que toutes les conditions astronomiques soient réunies pour le rituel. Tu penses pouvoir tenir aussi longtemps ? Il faut que la personne soit vivante au moment où l'on prononce son nom. »« Le cancer va me ronger de l'intérieur. J'aimerais partir le plus tôt possible, avant que la souffrance ne soit trop forte. Mais je tiendrai, oui. »« Bien. Pendant ce temps, Hullen va rester auprès du gamin pour s'occuper de lui et le maintenir dans le sommeil. Et après le rituel, quand le temps sera venu, il se téléportera en Europe pour le déposer. L'effort va certainement le tuer, mais il m'a dit qu'il n'aurait pas la volonté de vivre plus longtemps sans sa famille... Je m'arrangerai ensuite pour que l'enfant soit trouvé par les gens qu'il faut.»Les deux vieillards levèrent les yeux vers le ciel. La voie lactée se déployait au-dessus de leurs têtes pour aller se perdre, scintillante, derrière les montagnes. A l'est, Orion se levait, dévoilant peu à peu ses premières étoiles. Meissa, Bételgeuse... et Bellatrix. Ils restèrent longtemps comme ça, assis en silence, à contempler celle grâce à qui tout allait changer.Enfin, Björn se décida à parler.« Et le gosse. Tu crois vraiment que nous le sauvons en faisant ça ? Ne vaudrait-il pas mieux le laisser mourir maintenant, au lieu de l'impliquer malgré lui dans cette guerre ? »« Il vivra des moments difficiles. Mais il aura aussi l'occasion d'être heureux. Je ferai tout pour qu'il le soit le plus possible. Et il aura toujours le choix, que cela nous plaise ou non. Il est né pour être libre. »Sous la plume du phénix l'encre d'une fin se fixe Mon cher Björn,Le rituel est sur le point de s'achever : la Pleine Lune vient de disparaître derrière l'horizon, et Bellatrix s'est parfaitement alignée avec le colibri ; c'est donc elle qui entrera en action en temps voulu. Jusqu'ici tout s'est déroulé comme prévu. L'enfant a eu un peu de fièvre après la morsure, mais comme tu le sais le venin n'est pas mortel et c'était le moyen le plus sûr pour remplacer l'incision.Pauvre enfant... je connais tes doutes à ce sujet, tu sais. Il ne se souviendra pas des premières années de sa vie, mais cela vaut sûrement mieux, il a tant souffert... Crois-moi, il sera beaucoup mieux là où nous allons l'emmener. Et il aura une famille. Une vraie famille. Tu sais ce que ça représente...Il se réveillera dans deux ans, et d'ici-là, tu seras mort. Nos conversations vont me manquer, mon ami. Mais, pour t'avoir accompagné depuis le début, je pense que tu as eu une belle vie, malgré ce que tu as enduré. Et si tout fonctionne, si nos rêves se réalisent, nos enfants pourront enfin vivre en paix. Paix qui se fait si rare de nos jours...Je souhaitais venir te voir avant que tu ne partes pour un autre monde, mais je dois retourner à l'orphelinat pour ne pas éveiller les soupçons. J'espère que tu comprendras...Tu as moins de la moitié de mon âge, et pourtant c'est moi qui dois rester. Tu dois trouver que la vie est cruelle... Mais sache qu'affin qu'elle le soit moins, je n'aurai de cesse que ce que nous avons entrepris ensemble se réalise.Alors tu peux partir en paix mon ami. Adieu.Maysar.


 


« QUI-ES-TU ...? »


    Il n'y a pas grand chose à dire. Maysar Frjeda est vieux. Très vieux. Il a 189 ans, vous imaginez ? Non, ne répondez pas, je sais bien que non. Même moi je ne peux pas imaginer ce que c'est d'avoir 189 ans. Mais vu de l'extérieur, il ne semble pas si différent des vieux que nous connaissons !D'abord, il se laisse pousser la barbe. Beaucoup de vieux se laissent pousser la barbe. J'aurais du demander à mon grand père si c'était plus par flemme, ou parce qu'il trouvait le blanc joli, mais je n'y ai pas pensé à temps. En tous cas sachez que pour Maysar, c'est la flemme. Comme ça vous n'aurez pas à lui poser la question. Ceci dit, vous pouvez lui demander quand même, il sera très content de parler d'un sujet aussi banal que la longueur de sa barbe, pour une fois.Ensuite, comme tous les vieux, il porte des lunettes. Et encore, lui il a plutôt de la chance, il ne les porte que pour lire. Mais comme il lit de plus en plus souvent, il a tendance à les oublier sur son nez.Maysar était plutôt grand. Pourquoi était ? Parce qu'il a un peu rapetissé. Bon d'accord, il reste grand. Mais moins qu'avant.Il faut savoir qu'il y a deux catégories de vieux. Les gros, et les minces. Les gros c'est ceux qui ne font rien de leur corps depuis très très très longtemps. Les minces, c'est ceux qui continuent à bouger, malgré tous les problèmes de l'âge. Vous ne serez certainement pas étonnés quand je vous dirai que les minces vivent plus longtemps. Maysar a 189 ans. Oui je sais, je l'ai déjà dit. Mais c'est pour vous aider à deviner s'il est gros ou mince. Bah oui, il faut bien que vous réfléchissiez un peu ! Le travail intellectuel retarde le vieillissement des neurones. Pensez-y.Bon. Voilà pour le physique. Comment ? La couleur des yeux ? Vous n'avez pas lu lu attentivement, jeunes galopins. Je l'ai déjà dit.



*



    Maintenant je vais vous parler un peu de l'aspect psychologique de Maysar. Tout d'abord, sachez qu'il a les yeux bleus. Qu'est-ce que ça vient faire là, me direz vous ? Eh bien sachez que les gens aux yeux bleus (comme moi), sont naturellement gentils, intelligents, bons, empathiques, sages... mais sont aussi capables de fermeté pour ne pas se laisser marcher sur les doigts. Je vous entends déjà me traiter de néonazi et tout ça... STOP.  Hitler     n'avait      pas     les     yeux     bleus. Il portait des lentilles. Pour que tout le monde le croie intelligent. Mais en réalité il avait les yeux marron, ce qui ne faisait de lui ni quelqu'un d'intelligent, ni quelqu'un de sage. Autrement dit il était con, et tout ce qu'il a pu dire n'a aucune valeur ici. Moi en revanche, j'ai les yeux bleus, ce qui fait de moi quelqu'un d'intelligent et de sage. Donc vous pouvez me croire quand je vous dit que les gens qui ont les yeux bleus sont gentils, intelligents, bons, empathiques, sages... mais aussi capables de fermeté pour ne pas se laisser marcher sur les doigts.Maysar Fjerda a les yeux bleus.


MORE?


Le Carelleur, il paraît...

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MessageSujet: Re: Maysar Fjerda - le vieux sage vénérable ( ou pas ). {OK}   Maysar Fjerda - le vieux sage vénérable ( ou pas ). {OK} EmptyJeu 15 Nov 2012 - 23:59

VALIDE !!!! ^^

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If I had a world of my own Everything will be nonsense Nothing will be what it is Because everything will be what it isn'tI invite you to a world Where there is no such thing as time And every creature lens themselves To change your state of mind.
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