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| That's a merry go round [Phil&Allen] | |
| Auteur | Message |
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MESSAGES : 21 DATE D'INSCRIPTION : 29/10/2018
Niveau du personnage Point RP: (22/100) Point Membre: (36/100) Niveau: AffirméPhilip O. Burgess Admin | Sous Directeur d'Orpheo Canada | Le loup boueux et épicé | Sujet: That's a merry go round [Phil&Allen] Sam 7 Aoû 2021 - 14:54 | |
| "That's a merry go round"
J’étais loup. Tout a commencé le plus naturellement du monde donc, dans ma routine quasi hebdomadaire. Je suis passé faire le tour de tous les départements de recherche, saluer les amis et les pas encore amis. Il y a pas mal de nouveaux qui sont arrivés et ça c’est un truc que j’apprécie beaucoup. Non pas que j’en vienne à détester mes collègues au fur et à mesure du temps, non, mais il faut avouer que voir de nouvelles têtes, c’est toujours fantastique. Ils s’émerveillent devant rien, vouvoient presque la machine à café et surtout, ils ont tendance à me prendre pour un chien de compagnie. Et ça, c’est le plus drôle. Car au cas où vous le sauriez pas, dans certains départements, les animaux sont autorisés. C’est Allen qui l’a dit y’a quelques temps, pour une histoire de bien-être au travail. Bien sûr, c’est que dans certains coins. Genre dès qu’il y a des salles avec des machines au prix de plus de cinq chiffres, en général là faut montrer patte blanche.
Mais c’est pas le sujet du jour. En faisant ma ronde, j’ai salué de la patte les différents chefs. Sauf qu’en arrivant chez le belge expatrié – il prend toujours très cher pour son grade celui-là, ben le Mr. Janssen il a pas du tout souri comme il en a l’habitude. Au contraire,il m’a regardé avec un air très sérieux, si sérieux qu’il m’a fallu réfléchir à l’idée de redevenir humain et de sortir ma vraie casquette de sous-directeur, avec la tenue appropriée.
« Salut Phil, j’ai un gros service à te demander. »
Ça sent le traquenard à plein nez. C’était quand mon anniversaire ? Hm, pas avant novembre. C’est pas ma fête non plus, ni la sienne. On risque pas de me mettre des paillettes à la figure sitôt que j’serai redevenu humain hein ? Quoique , ce serait bien plus efficace de faire ça sous forme de loup. Bonjour le taf derrière pour tout retirer. Mais Janssen n’a pas l’air de rire et je mute donc avec mes bandes de métamorphe. Les bras croisés, le regard un peu inquiet, je demande :
« Gros comment ? »
Il ouvre grand les bras comme pour me faire un câlin mais son geste est mesuré. On pourrait presque croire qu’il a en ce moment même étudié la distance exacte entre ses deux paumes et qu’elle possède une réelle équivalence en terme de « service à demander ». J’ai beau pas avoir l’échelle de référence, j’me rends compte qu’on est davantage dans la moyenne haute que basse.
« On a besoin du directeur. - Pourquoi donc ? - C’est à propos de ça. »
Il se tourne de moitié pour dévoiler le fond de la salle et plus précisément ce qui se trouve après les vitres de la salle suivante. Un objet autour duquel s’affairent quatre chercheurs. Un bout de métal rectangulaire assez fin pour être le reliquat d’une lame. De cette distance, difficile d’être plus exhaustif, mais je l’ai déjà vu suffisamment de fois pour connaître les détails gravés dessus. Je soupire. Tu parles d’un service. D’un gros service. Ça fait bien longtemps que le directeur, là, il a complètement abandonné le suivi des missions incluant des vieilles reliques et des trucs qui demandent d’aller gratter dans les souterrains des nouvelles données. Mais alors là.
« Va me falloir une motivation conséquente pour avoir la force de me prendre ses remarques et de ramener les bouts d’Allen jusqu’ici avant de les réassembler. - Ton prix est le mien. »
Je soupire et y’a un grognement léger qui en sort. Ça va pas être évident à ramener sur le tapis ça. Janssen me regarde avec hésitation, un peu de crainte aussi et inspire profondément. Ça va, ça va, je vais le faire. Je tapote mon index contre son sternum et le prévient :
« Je le ramène mais tu te charges des explications, Janssen. Et ça va pas être de la tarte de le convaincre, je te préviens. »
Il acquiesce, totalement désemparé. J’ai du mal à croire que cette affaire continue de faire parler d’elle après autant de temps. Qu’on ait pu décemment continuer à chercher, creuser, toujours, jusqu’à trouver une justification à cette catastrophe. Pour se dire que c’était worth it la mort des gens.
Je mute en loup et rejoins le bureau en trottinant, lâchant un micro-aboiement dès que quelqu’un me salue. S’agirait de pas trop déranger ceux qui travaillent. Les escaliers gravit, je pousse la porte d’Allen, observe son regard qui ne fait pas même attention à moi. Faut dire qu’en général si j’ai rien à lui dire, il me dit rien non plus. Mais je suis rentré plus tôt là, Allen, tu pourrais au moins faire un effort et me demander comment j’ai pu gérer ma balade en si peu de temps. Mais non, y’a ses doigts qui agrippent le papier, l’autre main qui soutient sa tête, ses lunettes sur le nez et le nez froncé. Concentration maximale.
Parfait pour la conversation qui s’annonce. Je passe dans le dressing juste à côté et redevient humain, prend mes habits de personne-bien-habillée-parce-que-c’est-le-travail et ressort. Avec un Moi qui ne s’étale pas sur le tapis après être entré et qui me change convenablement, ça devrait annoncer la couleur. Bien chéri, on va la jouer franco :
« J’ai une bonne, une moyenne et une mauvaise nouvelle. »
La bonne c’est qu’après des années à m’avoir demandé de me présenter en humain au boulot, ben paf surprise, tes efforts ont payé même si j’ai bien conscience que ça fait aussi des années que t’as laissé tombé. La moyenne, c’est que du coup, va falloir multiplier le nombre de vêtements dans ce dressing. La mauvaise, c’est que je vais parler beaucoup plus souvent. Hm.
« La bonne, c’est qu’il n’y a pas d’épinards au menu ce midi. J’trouvais ça important de mettre un bon point avant d’annoncer la suite. »
Je n’y peux rien si la nourriture est la première chose qui me vienne en tête lorsqu’il s’agit de parler. Au moins, j’suis pas en train de parler de la pluie et du beau temps.
« La moyenne, c’est qu’on a besoin de toi pour avancer sur un truc. Et la mauvaise... »
Je pense qu’une seule bonne nouvelle c’était pas suffisant. J’aurais dû lui promettre de garder Kilyann quelques jours en échange de sa décision qui, je le sais, sera raisonnée. Et comme Janssen me doit quelque chose, Kilyann serait allé chez Janssen. Haha, non, ce p’tit blondinet a juste besoin d’être tempéré, c’est un gentil, j’m’en vais l’emmener dans les montagnes il se sentira mieux après.
« La mauvaise, c’est qu’le sujet concerne le Sri Lanka. »
Et par là j’veux pas dire que ça concerne le pays. Y’a qu’un truc qu’il est parti faire là-bas et j’pense que c’est encore sa top priorité des traumatismes de sa vie. Il m’a laissé avec le sujet sur les bras pendant, 4 ans maintenant ?, et c’est toujours chaud chaud chaud, on avance puis on recule. Puis cette relique qu’on a trouvé y’a quelques mois maintenant et qui est louche au possible, qui a résolu le problème climatique là-bas. Alors maintenant le bout de métal est en sécurité, la pièce est runée contre absolument tout et c’est chouette mais je pensais qu’ils parviendraient à se débrouiller tous seuls. Mais non.
« Et je t’arrête tout de suite, j’en sais pas plus que toi. Faut aller au département des reliques anciennes. Janssen nous y attend. »
Ce département est glauquissime mais les gens qui y travaillent sont certainement les plus cools de tous. J’espère que le chercheur a bien géré son discours, parce que je sens le gros nuage pointer à l’horizon. _________________Get you a man who can protect you sleep twice as much as a normal human. color : DarkSlateGray |
| | | LOCALISATION : Canada MESSAGES : 778 DATE D'INSCRIPTION : 19/10/2012
Niveau du personnage Point RP: (175/200) Point Membre: (162/200) Niveau: 7 - ConfirméAllen Kristiansen Admin || Nounours ennemi des épinards || Directeur Orpheo Canada | Sujet: Re: That's a merry go round [Phil&Allen] Sam 7 Aoû 2021 - 16:22 | |
| "That's a merry go round"
« My seams are breaking »
Le seul avantage des périodes de vacances, c’est que les trois quarts des agents partent à l’étranger, prennent des congés, bref laissent leur travail là jusqu’à leur retour. Pas de secrétaire qui vient frapper à la porte tous les quart d’heures pour telle ou telle histoire, le mois d’août est par définition le seul mois sur lequel je peux me concentrer sur les choses « moins importantes » et surtout beaucoup plus longues à comprendre. Le silence est présent et c’est tout ce qui compte. Lunette sur le nez, la journée est plutôt bien commencée. Phil est parti faire son tour et reviendra d’ici quelques temps s’allonger sur le tapis et ça voudra dire « pas de problèmes à l’horizon, vieux ». Je lâcherai un soupir de soulagement discret et me concentrerai de nouveau sur la paperasse qui trône sur mon bureau mais commence enfin à diminuer.
Dans le meilleur des mondes. La porte entrouverte s’entrouvre encore davantage et je devine que la truffe est passée à travers, suivant dans son sillage le reste de son corps. J’inspire profondément, préparant l’expiration de bonheur mais le loup ne tourne pas à droite, il file à gauche, passe la porte du dressing et mes sourcils se froncent encore davantage, pour peu que cela soit possible. Autant il va juste me faire part d’un truc inutile, comme lui seul en a le secret. Comme quoi… je sais pas, peut-être qu’il a croisé un hérisson dans le hall, sérieux, il a pas intérêt à commencer par ça.
Lorsqu’il sort, je relève la tête et retire mes lunettes dans le même temps, soufflé par la classe qu’il devrait dégager continuellement s’il ne passait pas son temps sous forme de loup. J’en viens à ce que ça me fasse bizarre de le voir habillé en costard à son tour. Un bout de mon cerveau s’allume ici, un petit coin qui dit que ses prochaines paroles vont complètement puer, qu’en s’habillant comme ça, ça veut juste dire que c’est plus du niveau ami-ami mais professionnel. Je me masse les tempes et regrette de ne plus avoir les cheveux suffisamment long pour les passer machinalement en arrière. Il annonce sans tarder la réalité des choses et quand il commence par ça :
« La bonne, c’est qu’il n’y a pas d’épinards au menu ce midi. J’trouvais ça important de mettre un bon point avant d’annoncer la suite. »
J’ai la sensation qu’on a atteint un degré de foutage de gueule incroyable. Je suis à deux doigts de lui lancer l’agrafeuse à la tête parce qu’il se paye la mienne et à l’audace de se présenter comme si c’était la guerre dehors, mais me retient dans l’attente de la seconde partie de phrase. Mettre un bon point avant d’annoncer la suite ? Ça ne présage rien de bon.
« La moyenne, c’est qu’on a besoin de toi pour avancer sur un truc. Et la mauvaise… La mauvaise, c’est qu’le sujet concerne le Sri Lanka. - Le Sri… ? - Et je t’arrête tout de suite, j’en sais pas plus que toi. Faut aller au département des reliques anciennes. Janssen nous y attend. »
Mes paupières clignotent si fort que je pourrais faire la signalisation des avions à l’atterrissage. Ah non. Ah non non non. Hors de question. Si j’ai transféré toute cette merde à Phil, c’est pour une bonne raison. Cela fait un certain nombre d’années maintenant, je sais, faut passer à autre chose, je sais. Je vais mieux et c’est bien mais la rechute est pas trop loin non plus. Je ne comprends pas pourquoi cette histoire n’est pas encore archivée quelque part. Il est vrai que les missions d’expéditions comme celles-ci demandent en moyenne 3 à 6 ans de recherche et qu’on est donc plus ou moins dans les clous mais en général, on s’acharne pas sur des plaies béantes. Je comprends mieux d’où vient cette soudain attrait pour le menu du midi. Quoique non, venant de Phil, c’est tout à fait normal. Bientôt, j’vais pouvoir toucher mon cerveau avec la pointe de mes index tant la pression sur mes tempes est intense. Je ne peux même pas lui poser de questions, alors. Je dois me balader là-bas, dans ce département que je ne tiens pas à retrouver, pour une histoire qui m’a secoué. Fantastique. Le choix ne semble pas faire parti du marché et je suis de toute manière coincé entre mon grade de directeur et ma curiosité. Non sans faire clairement comprendre à mon entourage que cela ne m’enchante guère, par un soupir agacé, je me lève de ma place et accompagne Phil jusqu’au niveau -2. On aurait pu les mettre à l’étage, dans un autre bâtiment, voire même dans une annexe perdue au milieu de nulle part et reliée par des portails de téléportation mais non, on a préféré les mettre au sous-sous-sol. C’était la tradition avant que j’arrive, j’avoue je m’en suis pas formalisé plus que ça mais maintenant que papi Allen s’est découvert claustrophobe, ça change la donne de voir des négatifs s’afficher dans les ascenseurs.
Ce département est vraiment particulier. Dès qu’on y entre, c’est une odeur particulière qui se dégage, quelque chose entre le sable chaud, la rouille. Jamais l’humidité par contre, aussi étonnante que cela puisse paraître, cet étage est le mieux isolé. Isolé des quatre éléments. Y’a tellement de machins bizarres qui traînent par ici qu’on n’y accède qu’avec des autorisations spéciales. Les couloirs sont rarement runés, mais ce n’est pas le cas des pièces et chacune d’elle est très bien protégée technologiquement parlant.
Bref, c’est pas le tout de déblatérer pendant un quart d’heure, Janssen nous accueille presque immédiatement et il voit à mon visage que ça ne va pas des masses. Une poignée de main plus tard et il se retourne l’air de me dire de le suivre. Mais non, non et non. Je ne ferais pas un pas de plus sans savoir pourquoi je suis là. Et tant pis si on discute dans le couloir, il n’y a personne ici.
« Quel est le problème ? »
Le chercheur se retourne, il regarde à droite et à gauche comme pour être sûr qu’on ne soit pas épié ou parce qu’il se demande simplement pourquoi j’ai envie de discuter là. Je l’entends supposer me demander un café avant de commencer et espère que cette pensée ne sortira pas de sa bouche, qu’il aura la décence d’esprit de comprendre que j’ai mis un bon bout de moi dans l’ascenseur et que ça ne tient qu’à moi d’aller le récupérer à la surface. Il acquiesce et se redresse, professionnel.
« Voilà quatre mois et demi que les fouilles au Sri-Lanka nous ont permis de ramener une relique. Il s’agit a priori d’un morceau de lame. Sans le pommeau et malgré l’histoire du territoire, il nous est difficile de déterminer ne serait-ce que son propriétaire. L’objectif étant ici de pousser nos recherches jusqu’à connaître la raison de sa présence et par conséquent l’usage qu’il en était fait. »
Jusque là, tout va bien. Tout va si bien à vrai dire que la question demeure évidente. Pourquoi vous avez besoin de moi ?
« Après avoir considérablement nettoyé le métal et analysé l’ensemble runique, il apparaît que plusieurs symboles sous-entendent sont… Comment le formuler. »
Qu’un chercheur étudiant depuis quatre mois et quelques un objet ne trouve pas les mots face à quelqu’un qu’il souhaite rencontrer pour l’aider m’aide à appréhender la complexité qui ne tardera pas à s’étaler dans mes oreilles. Pour faciliter la chose, je tente une seconde percée dans son esprit et me retrouve entourée de symbologie étrange. La recherche est vraiment fascinante, car même en parlant la même langue, il est impossible pour un néophyte de comprendre un traître mot.
« Disons pour faire simple qu’une entité habite ce métal. »
Ça avait effectivement l’air bien plus complexe dans sa tête. Je n’insiste pas et acquiesce, attendant presque impatiemment la suite.
« Nous avons appelé Mila pour tenter une approche grâce à sa télépathie avec les esprits mais nous nous sommes heurtés à un problème de taille : la langue. Il ne s’agissait ni d’anglais ni de français. Ni même de cinghalais ou de tamoul. Nous avons cherché dans les langues mortes, mais la sonorité semble encore trop étrangère. »
Haha, je vois trop bien où il veut en venir. Et il sait que je viens de comprendre. J’aurais dû lui dire à haute voix ce que je pensais tout bas. Peu importe que je puisse « lire », la compréhension n’est pas certaine. Et je ne me suis jamais aventuré dans les pensées d’une personne parlant une langue morte. Est-ce que j’en serai seulement capable ? Je sais que je fais parler de moi davantage à cause de mon don qu’à cause de mon grade, mais ça me paraît un peu trop cette fois-ci.
« Vous avez compris. L’objectif est de passer par l’échange télépathique dans les pensées de Mila pour faire office de traducteur et enclencher une discussion si cela est possible. - Dans l’idée, ça me paraît réalisable, mais je ne peux rien promettre niveau efficacité. »
Janssen ne se cache pas d’acquiescer. C’est là tout l’intérêt de la science. Essayer, essayer, jusqu’à trouver. J’inspire profondément et accède à sa demande. Après tout, ça ne prendra pas bien longtemps. _________________You didn't shoot for the moon just to hit the stars DC de Ren Takahatacolor = cornflowerblue |
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Niveau du personnage Point RP: (22/100) Point Membre: (36/100) Niveau: AffirméPhilip O. Burgess Admin | Sous Directeur d'Orpheo Canada | Le loup boueux et épicé | Sujet: Re: That's a merry go round [Phil&Allen] Sam 7 Aoû 2021 - 17:33 | |
| "That's a merry go round"
J’vois bien que ça le fait chier bien comme il faut, mais Allen il a ce côté « tkt je vais gérer j’ai pas envie mais je vais gérer ». Il se plaint souvent, râler c’est son sport favori de toute manière mais c’est jamais sur des trucs sérieux. Quand on lui dit fais ça, c’est important, il le fait immédiatement. Et derrière je suis là en bouée de sauvetage. Est-ce que ça ira cette fois aussi ? C’est dingue, j’ai plus aucune vanne qui me vient en tête quand son regard manque de se décomposer mais qu’il le rattrape à temps. Ça va bien faire des années que je lui demande plus ou moins explicitement d’aller voir un psychologie pour régler son problème et la boule de neige que ça a entraîné. Parce que t’as beau dire que la claustrophobie c’était un truc que t’avais étant jeune, quand ton rythme cardiaque fait des bonds parce qu’on fait la mention de souterrains, tu me feras pas croire que ça, c’était là avant.
Mais il se lève, même avec la mention du Sri-Lanka, même dans l’optique d’aller aux niveaux inférieurs. Il se lève et je vois déjà les bouts de lui qui tombent sur sa chaise. Qu’est-ce que je disais. C’était pas des blagues le coup du « j’vais le ramener en morceaux et faire du Tetris sur place. » Mais y’a personne qui les voit, ces trucs-là. À croire qu’au fil des années, j’ai développé un sixième sens spécial Allen-petit-poucet.
On file à l’ascenseur et ça continue à tomber par morceaux. J’ai l’âme au bord des lèvres rien qu’à songer à la taulée que je me prendrais une fois cette histoire terminée. On part globalement sur deux semaines de rabâchage là. Et s’il estime ne pas avoir assez de boulot, ça pourra monter jusqu’à trois. On a à peine le temps de faire cinq pas que Janssen nous tombe sur le poil, juste à l’entrée. J’le salue de la main et transfère tout mon courage dans notre échange de regard. Il tâte dans le mien l’état de son directeur et gars, vraiment, ça démarre mal. Mais pas pour toi, pour toi ça ira, Allen il est toujours sympathique, poli as fuck quand il s’agit de s’adresser aux autres. Comprenez à ceux qui ne sont pas dans sa sphère proche. Et y’a pas grand monde si ce n’est moi, Kilyann, sa famille, le Louis-là qui a passé son séjour à l’orphelinat, parfois Zach quand c’est en-dehors du boulot et… j’pense l’autre polonais ? J’sais pas, j’arrive pas à savoir si c’est du lard ou du cochon ces deux-là. Déjà, il en parle rarement. Très rarement et il a l’air toujours ultra calme, comme s’il discutait pas d’une relation mais récitait une recette de cuisine. Et c’est pas lui ça, il garde beaucoup de trucs en lui, mais pas les relations. Alors c’est bizarre. M’enfin l’autre énergumène en face est pas mal non plus niveau étrangeté, du peu que j’ai vu.
Janssen est déjà bien lancé dans son monologue quand je reprends le train de la conversation. Je connais grossièrement les avancées actuelles. Le morceau de lame est runé mais y’a la moitié qui a disparu à cause des fissures et surtout parce que justement, c’est qu’un bout de lame. L’engin fait bien dix centimètres et sa largeur suppose qu’il s’agissait d’une dague. Les runes sont bizarrement faites, si bien qu’on ne sait pas trop s’il s’agit de formes tribales primaires ou de véritables runes. Mais y’a quelques enchaînements qui ont fait ressortir un pattern particulier, des runes carrées, un truc bizarre au possible. Ils ont analysé la dague dans les machines de détection de fantôme et ont découvert un simulacre d’entité. Et par simulacre, si on devait faire un dessin c’est comme si on avait démembré quelqu’un et décidé de lier juste son pied ou son orteil. Alors autant c’était un délire des anciens sorciers, j’sais pas, ils tuaient leurs ennemis et enchaînaient leurs fantômes à leurs armes pour faire genre trophée que personne ne voit et c’est glauque au possible, autant ça reste glauque quoi qu’on y pense. Et si vous voulez rentrer dans les détails, on a aucune idée de quel « membre » se trouve sur le machin. On sait seulement qu’il est là, tout seul, et que comble du comble, il a l’air d’articuler des trucs.
« Vous avez compris. L’objectif est de passer par l’échange télépathique dans les pensées de Mila pour faire office de traducteur et enclencher une discussion si cela est possible. - Dans l’idée, ça me paraît réalisable, mais je ne peux rien promettre niveau efficacité. »
J’acquiesce. Ah, donc ils veulent messire Allen pour son don ? Je lui ai pourtant bien dit que ça allait lui tomber dessus, un des ces jours, qu’à force de faire étalage de ses compétences et je-peux-pas-me-maîtriser-bla-bla-bla quelqu’un viendrait lui réclamer des comptes et que tout le putain de service serait runé contre son don. D’ailleurs, j’ai vu qu’il y avait plusieurs propositions à être remontées sur son bureau, demandant une protection complète du QG contre les dons et pouvoirs. Loin d’être inutile et déjà en fonction dans plusieurs pays, je comprends que c’est malgré tout pas une décision facile à prendre. Et pas seulement parce que le directeur fouille dans votre tête sans vous en demander l’autorisation. Bref, retour de bâton donc.
Il est toujours bien dans son personnage et accède aux demandes de Janssen. Well done, bro’, t’as bien travaillé. Il nous dirige vers la fameuse pièce, déverrouille beaucoup trop de trucs et nous pénétrons dans l’habitacle. Enfin, dans le pré-habitacle. La relique est un peu plus loin, derrière des vitres bien épaisses runées d’à peu près tout ce qui existe en matière de runes. L’objet est encore plus petit vu de loin. Les chercheurs sortent de la pièce annexe et reviennent vers nous. Y’a Mila. Y’a Mila ! Je l’adore elle. Le nombre de conneries qu’on a fait ensemble, elle est rodée dans le milieu, elle discute avec plein de fantômes comme si c’était la médiatrice de l’au-delà. J’affiche un grand sourire et m’approche d’elle pour enchaîner une série de check qu’on a élaboré à deux. On a que deux ans d’écart et c’est elle la plus âgée. Aussi grande que moi, brune, sportive, elle incarne la détermination à l’état pur.
On nous regarde mais c’est comme ça, faut vous y faire les vieux – pardon Allen. Le belge poursuit son chemin avec le norvégien-suédois et je vous assure qu’on est au Canada. J’vous l’assure parce que l’accent qui sort de la bouche de Mila, c’est du vrai, surtout quand elle parle en québécois.
« J’ai la falle basse, l’autre sait pas articuler. J’espère que le directeur nous sortira de là. »
Je ris mais c’est bien compliqué. Si même Mila éprouve des difficultés pour comprendre ce que l’autre dit, eh bien, effectivement, espérons qu’Allen ait dans son dictionnaire la bonne langue. Nous allons rejoindre le groupe de chercheur et je lui demande par curiosité :
« Tu repars en mission bientôt ? - Nan, j’pars en vacances d’main soir. »
J’lui proposerai bien d’aller boire un petit truc ce soir. On verra plus tard. Janssen et Allen finissent de discuter quand on approche, probablement pour parler des conditions de l’expérience. Ils ont tous les deux les traits serrés des gens ultra focus sur leurs travaux. Aucune différence entre le Allen dans ses papiers et le Allen face à Janssen. Ça doit être propre aux gens qui finissent en « en. »
« On va commencer. Mr. Si vous voulez bien entrer dans la pièce. Mila, toi aussi. Faites sauter les runes de lecture de pensée pour qu’ils puissent communiquer. »
Tout le monde s’active très rapidement, on efface les bonnes runes, précautionneusement. On vérifie le fonctionnement des autres par de brefs appels de magie. Tout est parfaitement sécurisé et Mila et Allen passent la porte, que l’on clenche simplement derrière eux. Fort heureusement, le son passe encore très bien et la brune regarde Janssen avant de déclarer :
« J’y vais. - Pas de conneries, les gueux. »
Pardon, c'est parti tout seul. _________________Get you a man who can protect you sleep twice as much as a normal human. color : DarkSlateGray |
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| "That's a merry go round"
« And just one mistake is all it will take. »
Le chercheur nous dirige vers son laboratoire. Après sa série de chiffres, de clés, de runes à désactiver et malgré la présence de gens à l’intérieure de la pièce, nous parvenons enfin sur le site d’intérêt. Rien de bien impressionnant, enfin, rien qui ne sorte de l’ordinaire si ce n’est qu’il n’y a aucune fenêtre. Toujours des machines à droite et à gauche, un peu différentes des autres étages, mais une configuration générale identique, avec des paillasse en « U » au centre, des trucs qui attendent, sont dilués, ou en phase de nettoyage. Des papiers, des ordinateurs, plusieurs tableaux accrochés au mur sur lesquels sont inscrits des formules ou des liens entre plusieurs informations. C’est un mix entre département de police judiciaire et laboratoire de physique et chimie.
Notre télépathe fantôme apparaît bien vite et Phil la salue comme s’il s’agissait d’une vieille amie. C’est peut-être le cas. Je sais simplement pour ma part qu’elle est très demandée. Je la salue d’un hochement de tête tout comme pour le reste de l’assemblée et laisse le duo de gamins discuter entre eux pour m’intéresser aux paroles de Janssen.
Il me dirige instantanément vers l’objet de notre mission. Je l’observe de mon angle un peu biaisé par la vitre, apprécie ses fines gravures.
« Vous dites qu’il y a une entité dans un si petit bout d’objet ? - Oui, une partie. Peut-être que ce n’en était qu’une dès le départ, ou peut-être a-t-elle pu être brisée en même temps que l’objet. Pour le moment, rien n’a été retrouvé de plus. Les hm… les pièges ont été désactivés mais il semble que nous soyons arrivés au bout du tunnel souterrain. »
Les pièges hein. Comme le truc qui a manqué de nous tuer, l’immense grizzli, le truc qui grognait et dont on a jamais voulu s’approcher, à raison. J’ai pas envie de leur demander si c’était juste un bruit pour repousser les gens et que j’ai légitimement déversé la moitié de mon pouvoir contre un vulgaire screamer. Je m’abaisserai pas à ça, je préfère croire qu’il y avait vraiment une grosse bébête méchante et que ma raison était valable. Laissez-moi me contenter de ça.
Phil et la demoiselle Mila se rapprochent de nous et dans ma concentration je ne les sens presque pas arriver. Ce n’est que lorsque le chercheur s’adresse à moi que je reconnecte avec l’instant présent.
« On va commencer. Mr. Si vous voulez bien entrer dans la pièce. Mila, toi aussi. Faites sauter les runes de lecture de pensée pour qu’ils puissent communiquer. »
Obéissant, je passe la porte et me place derrière Mila. C’est complètement psychologique, mais je ne voudrais pas déclencher d’interférences entre le futur échange en me plaçant au milieu. Ce serait aussi très étrange, surtout que cette bataille va se faire par la pensée. Autour de nous, les chercheurs désactivent le blocage de mon don et j’en confirme son fonctionnement en voyant défiler les images de campagne dans la tête de Mila. La porte est fermée derrière moi et les images de la télépathe deviennent tout à coup moins colorées.
« J’y vais. - Pas de conneries, les gueux. »
Je retiens le doigt d’honneur de toutes mes forces et apprécie le regard accusateur des autres chercheurs à son encontre. Pas foutu de détendre l’atmosphère autrement qu’en nous mettant une pression dingue pour rien. Sans m’attarder davantage, attentif aux changements dans la tête de Mila, je fronce les sourcils de concentration. Elle enclenche un lien avec le fantôme et bordel c’est la première fois que je fais de la lecture de pensée en même temps qu’une télépathie. Ça fout un mal de crâne terrible, faut dissocier les deux personnes, créer deux cubes de couleurs différentes et forcer les « mots » sous forme d’idées ou de formes à revêtir ces couleurs pour ne pas se planter. Heureusement ou malheureusement pourtant, il y a une telle différence dans leurs manières de s’exprimer qu’il m’est plutôt facile de percevoir le fantôme. Ou… ce que c’est censé être. J’ignore quelle langue parle Mila en ce moment, mais ce n’est pas très bien formé. Les contours sont vagues, les notions basiques. Qui êtes-vous, que faites-vous, pourquoi êtes-vous là ? Ça ne va pas plus loin mais elle le répète plusieurs fois. Il me semble percevoir quelque chose en fond, comme un bruit.
« Arrêtez de parler. »
Je lui demande en levant un peu la main. Elle s’exécute et se contente d’écouter les mots qui se déversent dans son esprit puis le mien. C’est désagréable. Très, désagréable. On dirait qu’on a mis un bruit, qu’on raye une cassette sur un fond de film. C’est presque inaudible, mais pas complètement. Je vois des formes se dessiner et ma tête qui commence à imploser sous l’exercice. Bordel, qu’est-ce que c’est que ça. J’ai envie de me gratter les yeux par réflexe, mais ça ne servirait à rien, tout vient de ma tête. De sa tête. De la tête de l’autre. L’image se stabilise. Ça ressemble… ça ressemble à… une rune ? J’ai les yeux grands ouverts mais le regard perdu dans l’espace.
« Apportez-moi vite un papier et un crayon. »
Seules mes oreilles sont là pour rendre compte des agissements des autres. J’ai peur qu’en ne clignant ne serait-ce qu’une fois, l’image disparaisse. Le fantôme continue certainement de parler, car l’image aurait très certainement disparu depuis le temps. A-t-il conscience que je suis capable de le comprendre ?
On entre et me fournit les objets directement dans les mains. Je m’approche de la seule surface disponible, à côté de l’objet et le décale légèrement pour avoir la place nécessaire. Y’en a deux-trois qui se tendent dans l’assemblée, parce qu’on touche pas une relique en temps normal, mais là c’est une urgence, ils n’avaient qu’à prévoir.
J’inspire profondément et commence à dessiner ce que je vois. C’est l’autre bout de la dague. Enfin, je suppose. Il me décrit du mieux possible les lignes, les courbes, les angles, les entremêlements, les lettres que je ne reconnais pas mais que je visualise sans mal. Mila s’approche de moi et regarde le dessin. Elle comprend bien vite que j’erre un peu loin et traduit aux chercheurs de l’autre côté :
« C’est une rune. Enfin, je suppose. C’est très étrange. - Dites-lui de ne pas la terminer. On ne sait jamais. Il vaut mieux faire ça dans une atmosphère plus contrôlée. - Je sais. »
Je râle à moitié. Évidemment que je ne compte pas la terminer. Je ne vais pas me faire avoir par un fantôme qui ne sait même pas parler correctement. Je continue à tracer, en me demandant quand cela cessera. Rapidement, pourtant, mon vœu semble être exaucé. Je retiens le dernier tracé et lance :
« Voilà, il ne manquera plus qu’à associer le cercle de droite à celui de gauche et à y insuffler la magie nécessaire. »
Je lâche le crayon mais une deuxième image m’arrive alors en pleine tête. C’est à propos de la lame présente, cette fois-ci. Elle montre un détail particulier. Je m’apprête à déposer à nouveau les doigts dessus mais Mila m’en retient immédiatement en me saisissant le poignet.
« Mr le directeur, s’il vous plaît, arrêtez d’agir comme ça. Apportez des gants. »
Ça m’énerve d’être bloqué dans mes mouvements comme ça. Contrairement à l’autre, l’image disparaît progressivement mais m’a l’air tout aussi compliquée. Je râle :
« Et un instrument pour graver le métal. - Vous n’y pensez pas. - Vous m’avez amené pour des réponses, alors magnez-vous. C’est en train de disparaître. »
Des courbes, encore. Je regarde la lame en face de moi, la vraie, et tente des comparaisons pour retrouver l’élément manquant. On se précipite pour me donner des gants anti-magie, à moi et à Mila, ainsi qu’un graveur à métal. Ah.
« C’est ici. Vous voyez ? C’est minuscule mais plusieurs traits ont été effacés à cause du temps. Il faut les redessiner. - Je m’en charge. »
Et elle me prend l’appareil des mains. Sous mes directives, elle appuie sur certaines parties pour dévoiler finalement le schéma final, d’une toute beauté. Et à ce moment, et à ce moment rien. La rune est finie et tout va pour le mieux. L’esprit se calme et il semblerait que tout se soit parfaitement bien passé. Je soupire de soulagement en même temps que Mila alors que Janssen nous demande de sortir.
La porte à peine passée, mon pouvoir vient lécher les parois du mur contre lequel je m’appuie et je m’empresse de m’excuser :
« P… Pardon, ce doit être la pression. Si ça ne vous dérange pas, je vais remonter à mon bureau maintenant. - Merci beaucoup pour votre intervention, Mr le directeur. Nous vous tiendrons au courant de la suite. »
Je lève la main d’un air entendu. Ouais, ouais, à jamais. J’espère qu’on en a fini avec le Sri Lanka maintenant.
« Tu viens, Phil ? »
J’aurais bien besoin de plonger mes mains dans ta fourrure, pour une fois. _________________You didn't shoot for the moon just to hit the stars DC de Ren Takahatacolor = cornflowerblue |
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Niveau du personnage Point RP: (22/100) Point Membre: (36/100) Niveau: AffirméPhilip O. Burgess Admin | Sous Directeur d'Orpheo Canada | Le loup boueux et épicé | Sujet: Re: That's a merry go round [Phil&Allen] Sam 7 Aoû 2021 - 21:55 | |
| "That's a merry go round"
Tranquiiille. Je voulais détendre l’atmosphère et voilà qu’on me fixe comme si je venais de dire une bêtise. Bon, c’est une bêtise, mais c’est l’objectif, en fait. Ah, ces chercheurs, toujours ultra cartésiens et sérieux, les gens du terrain me manquent. On se tape toujours de belles barres quand faut juste y aller au talent et pas juste prendre huit mille précautions avant d’agir. Pas que je leur en veuille de réfléchir, mais faut se dérider un peu de temps à autres.
Le duo se met en position, pour peu que l’on puisse appeler cette formation une position et le silence tombe. On a l’air sérieusement très cons à regarder des gens se regarder sans vraiment le faire à travers un aquarium. J’ai presque envie de couper le silence par une remarque mais je m’en retiens. J’ai pas particulièrement envie de faire foirer quoi que ce soit, pour peu qu’il y ait un véritable danger.
N’empêche que ça commence à durer, je croise les bras et j’ai envie de muter loup, comme à chaque fois quand je m’ennuie. Mais les pièces sont runées alors il faut prendre son mal en patience. Je me demande combien y’a de reliques dans le coin, si de temps en temps une fois qu’ils les ont désactivés et qu’ils s’apprêtent à les mettre aux archives, ils s’autorisent un petit foot avec, s’ils sortent le champagne et font des trous dans le mur et entourent la trace avec la date d’archivage.
« Arrêtez de parler. »
Durant un instant, je crois qu’il lit dans mes pensées et qu’il me dit juste de la fermer pour se concentrer. Mais déjà c'est trop poli. Et puisque mes pensées reprennent immédiatement mais que ses remarques, non, j’en déduis qu’il s’adressait à Mila. Quelle drôle de conversation sérieux. Je me demande comment c’est dans sa tête en ce moment. Ça doit pas être la folie vu l’ordre balancé sans forme. C’est tellement Allen quand il rigole pas. T’as l’impression il est constamment de mauvaise humeur.
Comme un spectateur d’une pièce de théâtre, j’observe le duo tour à tour échanger, prendre des papiers, gribouiller, Mila qui dit que l’autre il trace des runes alors que moi je sais qu’Allen il est pas vraiment doué pour ça. Pour retenir surtout. Pourtant, il a l’air de se débrouiller si bien qu’on dirait un expert. Sa main ne tremble pas du tout, il trace avec précision. Puis balance des phrases toutes plus sèches les unes que les autres et je rassure Janssen qui se sent pâlir quand Allen leur fait remarquer qu’il est là pour eux et qu’ils ont intérêt à se bouger les fesses pour tout finir. Je pose la main sur son épaule et laisse échapper :
« Tinquiète pas, il t’en voudra pas, c’est juste sa manière d’expulser quand il est sous pression. Pouf, comme un bouchon de champagne. »
Allen le bouchon de champagne. Ça le décrit bien. N’empêche qu’il commence à faire le savant fou à poser ses mimines sur le bout de métal et heureusement que Mila est là pour le ramener à l’ordre. Ils s’affairent autour du morceau de lame et puis tout se termine comme ça a commencé. C’est le silence total pendant un instant, le duo de l’autre côté se regarde, nous on les regarde, on attend quelque chose mais quelque chose ne vient pas alors on soupire tous de soulagement. Allen est le premier à quitter la salle et sitôt son bras posé sur le rebord de la pièce, sa magie de glace vient descendre jusqu’en bas du mur. Joli petite colonnade.
Il s’excuse, Janssen et lui échangent quelques mots et il me demande de le suivre. Hm. Pas tout de suite les représailles. J’aimerais bien parler à Mila avant qu’elle parte en vacances aussi. Je sais qu’elle aime faire du jet-ski et j’aimerais bien en faire aussi, donc bon, si j’peux réserver un p’tit truc avant qu’elle parte avec sa petite famille, ce serait cool.
« Pars devant, j’vais rester un instant. »
Il acquiesce, un peu déçu et quitte notre petite assemblée après nous avoir salué. Mila est encore dans la pièce et la porte est presque close. Elle fixe l’arme, les sourcils froncés. Faudrait pas qu’elle se transforme en mono-sourcil comme les autres alors je la hèle pour l’inciter à sortir. Elle sursaute à moitié, se saisit des gribouillages de cinq ans d’Allen et sort. Sa main vient aussitôt se poser sur mon épaule et elle grogne :
« Arrête de me parler quand je réfléchis. Tu m’as fait peur. »
Et dans son tapotement gentil, y’a la moitié de son bras qui disparaît un instant pour une raison obscure. Elle le secoue pour le faire réapparaître et ajoute un :
« Wow. »
Appuyé. Elle est invisible. Je veux pas dire qu’elle est invisible là, c’est juste son pouvoir. Et si pour Allen le coup du « j’ai perdu le contrôle parce que vous me parlez du Sri-Lanka et j’ai tout sauf envie d’en connaître les tenants et les aboutissants donc mon pouvoir me pète à la gueule » est tout à fait entendable, Mila elle a aucune raison de faire fonctionner son pouvoir ici. Et puis d’abord…
« Je croyais que la pièce était runée contre la magie ? »
Janssen se tourne surpris vers moi mais le visage qui s’affiche alors n’a rien à voir avec celui auquel je me serai attendu. Il se contente de hocher la tête et à quel moment je me suis autant retenu de muter alors qu’en fait c’était possible ? Tu m’as caché ça juste pour pas que je mute, avoue. J’ajoute à ta dette « empêche Phil de muter. » Tu es prévenu. Et c’est du lourd, ça, du lourd, monsieur.
« L’entrée seulement. On peut utiliser nos pouvoirs à l’intérieur de la pièce mais les échanges avec l’extérieur sont impossibles. Par contre, là-dedans – il montre l’aquarium de la main – c’est complètement opaque. »
D’ailleurs, deux des chercheurs avec nous se dirigent vers l’entrée de la pièce à la dague cassée et je les tire subitement par le col en refermant la porte. M’est avis qu’il va falloir être sérieux. M’est avis que j’ai un mauvais pressentiment. J’ai pas l’habitude d’utiliser mon don mais passons. Loin d’afficher mon sourire, je développe à la fois ma concentration – c’est important – et augmente la portée de mes sens. S’il y a un truc chelou, je vais le voir. Sans répondre aux chercheurs toujours malmenés par ma poigne sur leur col, j’observe l’intérieur de l’aquarium, avec l’espoir infime de me faire des idées. Mais mon sixième sens est tellement profondément endormi en temps normal que lorsqu’il s’agite, c’est rarement pour des prunes. Je tend le menton pour indiquer un endroit de la pièce et lâche, un peu sombre :
« Là, la rune a sauté. »
Mes doigts relâchent les cols adverses et tous constatent la véracité de mes propos. Y’a effectivement une rune qui a craqué. Difficile à décrire, c’est comme si elle venait de se prendre la foudre sans laisser de trace sur le mur. Comme si le dessin avait été brisé tel un miroir. Discret mais efficace. Je me ramène dans le club des gens mono-sourcils. Va falloir être sérieux.
« C’est quelle rune ? - Difficile à dire de notre position. »
Les chercheurs s’observent, un peu désemparés. Je serai bien incapable de dire à quoi tous ces enchevêtrements correspondent. Il y en a trop et celui-là doit être très particulier pour que n’arrive pas même à l’associer à quelque chose de connu. Les deux cols s’avancent vers la porte et je les récupère une seconde fois. C’est les gens intelligents qui se font reprendre par le con maintenant, on marche sur la tête.
« Vous le faites exprès ? - Il faut vérifier à quoi correspond la rune, on ne pourra pas la changer autrement. - Ça vous traverse l’esprit qu’elle ait pu sauter pour une raison précise ? Et genre, disons, provoquer les pouvoirs des deux gens qui trifouillaient autour de l’arme juste avant ? »
Ils baissent la tête. Ptin, un poil dans le cerveau ces gens. Même pas un neurone, un poil. Quand il s’agit de réfléchir à des formules compliquées et faire des plans sur la comète, ça va, easy, mais alors parler pragmatisme et guêpier qui pue, tout de suite on les perd. Je me tourne vers Mila et il s’agirait pas de se la jouer Allen mais franchement y’a des baffes qui se perdent.
« J’voulais te parler jetski là maintenant, mais va falloir revoir tes vacances moins loin. Et je veux que tu passes à un IBMM pour un bilan complet. - Sérieux Phil ? Trois centimètres de chair qui disparaissent et tu t’inquiètes ? - Ouais, si je veux d’abord. Tu fais ça. »
Elle lâche un soupir à fendre l’âme mais n’insiste pas. Voilà. C’est bien que ça se passe à l’amiable, je me sentirai pas de lui envoyer un recommandé pour ça. Janssen me regarde l’air de savoir ce qu’il faut faire et j’ai l’impression d’être en face d’apprentis exorcistes qui attendent leur leçon pratique.
« Vous runez tout depuis l’extérieur. Je veux pas voir un gars entrer là-dedans tant que tout n’est pas totalement sécurisé. Puis vous analyserez la rune manquante. »
Ça a intérêt à être fameux et concret.
« Pour le directeur ? »
Hahahaha. J’l’avais presque oublié celui-là. Il s’est tiré la queue entre les jambes et maintenant va falloir lui faire comprendre qu’il a peut-être chopé un truc bizarre à cause, encore du Sri-Lanka et non, vraiment c’est pas le moment. Et ce sera jamais le bon moment. Le destin s’acharne sur lui, ma parole. J’lui dis comment ? Eh, j’sais j’suis ton co-directeur mais stp écoute-moi, va te faire soigner, on sait potentiellement pas ce qui t’es arrivé. Obéis-moi pour une fois. Lui demander d’aller se faire soigner. De toutes les choses qui puissent arriver, y’a fallu que ça tombe sur ça. L’homme le moins hypocondriaque du monde doit se faire soigner pour un truc dont on n’est même pas sûr que ça ait pu avoir un impact sur lui. La. Grosse. Blague. Et c’est pour qui, tout ce taf ? Moi. Bibi, comme toujours, soutien moral, ramasseur officiel des bouts d’Allen sur le sol, raccommodeur professionnel, coussin à demi-temps.
« On verra. Pour le moment, tant qu’on n’a pas de résultats, on s’alarme pas. Mila, je fais donc reposer une pression incommensurable sur tes épaules. Les résultats de l’IBMM seront déterminants. - T’as juste pas envie d’affronter le directeur. - Ça s’appelle de la stratégie. - Ouais. »
OH. Tu te calmes. Je me racle la gorge.
« Bon, j’m’en retourne à mes affaires. Vous faites c’que je vous ai dit, prenez pas de risques inutiles. »
Janssen et ses chercheurs acquiescent. J’pense que je leur ai suffisamment mis la pression comme ça. Mila m’attend déjà sur le seuil de la porte et nous remontons dans l’ascenseur.
« Donc tu voulais parler jetski ? »
J’ai un grand sourire qui s’affiche sur mon visage. OUI. Alors ! _________________Get you a man who can protect you sleep twice as much as a normal human. color : DarkSlateGray |
| | | MESSAGES : 21 DATE D'INSCRIPTION : 29/10/2018
Niveau du personnage Point RP: (22/100) Point Membre: (36/100) Niveau: AffirméPhilip O. Burgess Admin | Sous Directeur d'Orpheo Canada | Le loup boueux et épicé | Sujet: Re: That's a merry go round [Phil&Allen] Dim 8 Aoû 2021 - 13:09 | |
| 8 AOÛT, 2:30PM Christophe Janssen Salut Phil, désolé, on est dimanche mais je vais faire vite. Tout est à nouveau bien sécurisé. La spécialiste en runes est passée hier soir en urgence et en a profité pour identifier la rune manquante. D'après elle, c'est une histoire de protection contre les artefacts magiques. Elle a aussi dit que c'était techniquement pas grave tant que personne n'avait touché à l'objet après la destruction de la rune. Et on sait de quand date exactement la destruction de la rune ? Je voudrais pas paraître défaitiste, mais notre liliputien de directeur en avait visiblement pas grand chose à foutre sur le moment C'est ce que je lui ai demandé. En l'état, elle a juste dit qu'on était samedi soir et qu'elle verrait ça lundi plus précisément, qu'elle avait pas tout son matériel et que, je cite "J'm'attendais à voir un truc cramé, des explosions mais c'est juste un bout de lame mis en quarantaine alors ça peut un peu attendre." Magique. Quoi qu'il en soit... Mila Roy a été ajoutée à la conversation
Philip O. Burgess a renommé la conversation : "Les 4 fantastiques sans Richards"
Philip O. Burgess a renommé Mila Roy en Jane Storm Philip O. Burgess a renommé Christophe Janssen en Ben Grimm Philip O. Burgess s'est renommé en Johnny Storm Jane Storm T'as pas fini de faire le con trois secondes ? Ben Grimm Pourquoi je suis la Chose ? Parce que t'es puni. Et responsable et parce que tu me dois beaucoup de choses déjà. Considère que tu commences à payer ta dette Jane Storm a quitté la conversation Mila Roy a été ajoutée à la conversation Tu nous tiendras au courant ici des résultats de l'IBMM Philip O. Burgess a renommé Mila Roy en Jane Storm Jane Storm Fallait commencer par là. Pas de soucis. J'y vais demain. Et ensuite je pars. En. Vacances. Ben Grimm Bonnes vacances, profite bien Jane Storm 9 AOÛT, 9:40AM Jane Storm C'est bon, j'ai fait la totale, tests physiques, magiques, psychologiques. J'ai mis la facture sur le compte du QG. Les résultats seront prêts fin de semaine, ils me l'enverront directement sur mon téléphone de boulot Mets-toi un rappel, y'a environ 9 chances/10 pour que t'oublie quand tu devras checker tes gosses au parc d'attraction Jane Storm Pas besoin, j'suis professionnelle moi 3:37PM Ben Grimm L'experte en runes est passée en début d'aprem. D'après elle, y'a pas de soucis. Enfin je veux dire que la rune a pété quand le directeur et Mila ont gravé sur la lame. Mais comme ils étaient protégés par les gants, y'a zéro conséquence d'après elle. Voilà. Ben Grimm 12 AOÛT, 4:17PM Jane Storm Mon tel m'a fait un doigt sur le téléchargement. Je regarderai ça sur mon ordi Ben Grimm Ça dit que tout est ok. J'suis impressionné, je pensais pas que c'était possible de répondre à toutes les exigences du bilan de l'IBMM Jane Storm Travailler avec les fantômes ça maintient en forme ! 7:54PM Ça parle de légère instabilité magique 9:02PM Jane Storm Dans les commentaires, gars. Les commentaires. La doctoresse a même pas pris la peine de le mettre dans la fiche de compétences La croix elle est pas tout à fait sur la case excellent hein Jane Storm J'appelle ça de la paranoïa maintenant ou j'attends un peu ? Ben Grimm Attends un peu. Phil, au pire demande au directeur de faire un test lui aussi Jane Storm Si j'ai dû me taper un passage à l'IBMM pendant mes vacances, c'est justement parce que Phil veut pas lui demander. Eh ça suffit. Je connais déjà sa réponse. C'est pas grave. Je garde cette conversation dans un coin de ma tête. Mila, si tu te sens mal, quoi que ce soit, tu me tiens au courant. Jane Storm Ben Grimm Ouais, t'est toujours puni _________________Get you a man who can protect you sleep twice as much as a normal human. color : DarkSlateGray |
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