Tout rougeoie autour de moi, comme si l’Enfer lui-même prenait place dans notre monde, accompagné de bruits métalliques, de flammes et de cendre. Mais cela ne m’affecte plus. Aujourd’hui, je ne ressens plus la chaleur écrasante d’un brasier, tout comme le froid impitoyable de la glace… Ce don est utile, il n’y a pas à dire. Impassible à l’ouragan de feu et de métal autour de moi, je reste concentré sur ma tâche. Ce que je suis en train de faire, je l’ai déjà fait de nombreuse fois. Je n’ai plus à y réfléchir aujourd’hui. Le geste est naturel, la situation sous contrôle. Mon bras se lève, prêt à frapper.
« Par pitié non ne faites pas ça ! Nous n’avons rien fait de mal je vous en prie ! »
J’abat mon bras, avec la force et la précision parfaite apportée par toutes mes fois précédentes.
« NON ! ... »
La tête de mon marteau rencontre la surface de l’acier chauffé à blanc dans un vacarme assourdissant. Des étincelles jaillissent de tous les côtés, s’écrasant sur le sol et sur moi-même. Dehors, le soleil achève de se lever, mais l’aurore est toujours présente, et dans e sombre de ce jour naissant, les feux de ma forge étincellent telles les flammes de l’Apocalypse. Il faut dire que maintenant que je résiste facilement aux températures extrêmes, je peux me permettre de chauffer beaucoup plus fort. Cela fait un temps maintenant que j’ai quitté de nouveau l’Écosse. Maintenant que Little Angleton est passée sous le contrôle de Rosenrot et de Croix, impossible pour moi de retourner à ma forge. Sans avoir de nouvelles de Rhyan, rien ne me retenait de toutes manières, je suis donc parti au Danemark, dans un petit coin tranquille où je peux appliquer mon savoir en paix, ou presque, car ce qu’il s’est passé en Norvège me tiraille toujours l’esprit. Je revois sans cesse les yeux verts de cette jeune femme que j’ai assassiné, tout comme j’entends toujours les pleurs de son enfant, et tout comme je ressens toujours la détresse de son compagnon, à qui j’ai ôté une part de son être. Oh bien sûr, je ne pouvais pas savoir, les Sorciers Noirs sont supposés être tous des psychopathes sanguinaires et assoiffés de sang, et moi je suis tombé sur les exceptions, mais combien d’exceptions ai-je tué ? Combien Orpheo en a massacré ? Plus j’avance et plus je me rends compte que tout le monde est fou dans cette histoire. Un camp s’approche du fanatisme, où tout le monde est endoctriné dès le plus jeune âge, et l’autre s’oppose tellement à cela qu’il pense pouvoir commettre les pires exactions, car elles sont là pour lutter contre le Mal. Cela ressemble plus à une guerre de religion qu’autre chose à mes yeux et je ne veux plus en faire partie. Pourtant j’y ai contribué toute ma vie. Indirectement, mes armes ont fait couler le sang, mais lequel ? Celui d’un taré sanguinaire ou d’un vieillard innocent ? D’une sadique diabolique ou d’un enfant terrifié ? Je ne le saurais pas, et heureusement, car ma conscience est déjà bien assaillie par mes actions directes. Combien de personnes ai-je tué ? Beaucoup trop pour les compter. Clairement, je ne regrette pas tous les morts, car certains le méritaient, mais combien auraient pu être évités ? Enfin bon, cela ne mène qu’à une chose, faire en sorte qu’il n’y en ait plus d’autres. Cela-dit, j’ai détruit ma hache, véritable héritage de ma famille. Maintenant, si je dois me battre, ce sera avec Valknut, mon bâton. Je ne tuerai plus personne, et je ne forgerai plus aucune arme. D’ailleurs, je n’enchante presque plus, maintenant que je suis anonyme et impliqué dans aucun camp, les demandes sont rares. De toutes façons, je refuse d’enchanter de manière néfaste un objet. Je n’applique que des enchantements positifs, qui ne peuvent qu’apporter de bonnes choses, et sur des objets non létaux. Il ne me reste qu’une seule arme létale en ma possession, et elle ne m’est pas destinée, Snjár finira bien par rejoindre sa propriétaire. Alors que je prenais un instant pour boire un peu d’eau, une silhouette s’approchait au loin. Il faut dire que le Danemark est un pays plat, on voit les choses facilement. Cela-dit, il n’y a pas grand monde par ici. Ceux qui je croise viennent surtout pour moi, est-ce le cas pour cette personne ? Je pouvais maintenant distinguer ses cheveux blonds. Étrange, elle n’a pas la tête du client habituelle, vient-elle pour moi ? Puis soudain, elle fut assez près. Rhyan. Ainsi, le destin la remettait sur mon chemin ! J’avais envie de rire tellement la situation était surréaliste. Je suis quand même perdu au milieu de nulle part dans un pays différent, mais rien n’y fait, il va encore falloir que je me fasse engueuler aujourd’hui ! Il faut dire que la dernière fois n’a pas été des plus chaleureuse, mais suis-je responsable pour ce qu’il s’est passé ? Honnêtement, j’ai arrêté de me poser la question depuis longtemps. Trop de choses se sont passées, trop de sang a coulé. J’ai accepté que ma fille ne voulait pas de moi, et qu’une vie d’ermite m’attendait, probablement une façon d’expier mes fautes. Enfin bon, il me faut l’accueillir, je ne veux pas d’une situation gênante où personne ne parle. Alors qu’elle se rapprochait, je cherchais Snjár, et quand elle fut assez près, je plantai vigoureusement la lame dans une souche de bois.
« Sois la bienvenue Rhyan ! Est-ce que le T gravé sur ton poignard te convient ? »
Déstabilisant je sais, mais autant entamer directement la discussion. Et puis je préfère que la lame soit dans le bois que dans mon cœur.
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Dernière édition par Týr Ior Ehwaz le Jeu 16 Aoû 2018 - 16:33, édité 1 fois
CITATION DU PERSONNAGE : La victoire appartient à celui qui y croit le plus et surtout le plus longtemps.
MESSAGES : 307 DATE D'INSCRIPTION : 29/06/2011
Niveau du personnage Point RP: (160/100) Point Membre: (139/100) Niveau: 6 - AffirméeRhyan L. James Exorciste Humaine
Si je devais faire une métaphore, je dirais que je suis le Titanic, à la seule différence que là, c’est l’iceberg qui vient à ma rencontre. C’est vraiment l’impression que dégage Rhyan dans sa démarche et son visage. Une impassibilité admirablement maîtrisée, un regard froid, une démarche assurée… Je peux sentir la froideur de ses mots d’ici. Bon, si notre précédente rencontre m’a bouleversée, c’est qu’à ce moment-là, j’avais encore l’espoir de retrouver ma fille dont j’ignorais tout. Puis il y a eu nos retrouvailles, des mots assassins, un sentiment d’injustice, suivi de la guerre, des larmes et du sang, sur mes mains comme sur les cadavres d’innocents et de leurs proches pleurant leur disparition. Aujourd’hui, cette fille qui me déteste ma parait plus futile à côté de ce qui s’est passé, elle fait partie de mon passé, celui que je tente de laisser derrière moi tant il m’horrifie. Cela ne veut pas dire que je ne souhaite pas que les choses aillent mieux, bien au contraire, je ne vais juste pas la supplier de me pardonner. En tout cas, je suis soulagé de la voir en vie, et visiblement en bonne santé ? Je ne pourrais pas le dire, elle transpirait déjà la joie de vivre et la sympathie d’un frigidaire la dernière fois qu’on s’est croisé, donc je ne peux pas noter de différence notoire. Je vais néanmoins partir du principe qu’elle en a bavé, ça m’évitera de penser être le seul à plaindre de ce qu’il vécut ces dernières années. Rhyan arrive enfin devant moi. Elle me regarde toujours comme un végan regarderait une escalope, puis son regard s’attarde sur la lame, toujours fichée dans le bois.
« C’est très très bien, bravo. »
Étrange, mes deux yeux sont toujours intacts, mon titre de père indigne n’a pas encore été évoqué, et ma fille ne s’est pas enfuit, je suis agréablement surpris ! Certes, je n’attendais pas une réponse aussi chaleureuse que la mienne, mais en comparaison avec l’acide qu’elle m’a envoyé au visage la dernière fois, cette réponse, au mieux, dénuée d’émotion, au pire, sarcastique, sonne comme une musique chaleureuse à mes oreilles, si bien que je me permis d’esquisser un léger sourire au son de cette réponse.
« Je viens surtout parce que j’aurais besoin d’une autre lame, bien différente de celle-ci. »
Mon sourire était toujours là, pas question de trahir tout ce qui venait de surgir au fond de moi. Rage peine colère tristesse cynisme et beaucoup d’autres émotions en même temps. Une deuxième arme pour quoi ? La première n’est donc pas assez létale ? Elle est pourtant capable de trancher une veste en cuir, les vêtements et la chair en dessous sans aucun effort.
« Avec des runes spéciales et compliquées mais dont j’ai vraiment, vraiment besoin. »
Tient donc, c’est donc une question d’enchantement ? Alors fini la lame qui te vide la tête de toutes pensées négatives ? Qui te rend heureuse ? Et tu vas me demander quoi alors ? Une lame qui crée une hémorragie incurable ? Qui nécrose les chairs à en faire hurler de douleur ? On me l’a déjà demandé ça, j’en ai eu des tarés qui voulaient soi-disant une arme dissuasive aux effets horribles, mais qui ne savaient pas cacher leur excitation une fois l’œuvre en main, à l’idée de l’utiliser. Es-tu pareil que ces gens-là ? Voudrais-tu une arme pour être encore plus mortelle ? Pour aller encore plus loin dans la spirale de sang qui nous salie tous ? Penses-tu seulement que tu le retrouveras ainsi ? Penses-tu que cela éloignera tous tes démons ? J’aurais voulu lui demander tout cela, mais là comme ça, ça n’aurait mené à rien. Je me contenter de marcher dans la forge, le regard au loin.
« Celle-ci ne te convient-elle donc plus ? Je t’écoute alors, de quoi as-tu besoin »
Oui, je vais la forger ton arme, et immédiatement. Mon pouvoir me permet de manier le fer comme un potier manie la glaise. Je vais te la forger, malgré tout ce que je me suis promis, et je vais le faire pour tenter de te sauver de cette folie, pour au moins une fois, faire quelque chose de bien en tant que père. Le reste m’est égal.
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J’ai parlé d’iceberg, d’impassibilité etcetera, mais à entendre le soupir agacé de Rhyan, on à affaire à de la glace fissurée. Oh je ne peux pas lui en tenir rigueur, elle n’a que… enfin elle est jeune quoi, il est normal d’avoir des difficultés à se contrôler durant cette période. Cela-dit, est-ce que moi-même j’y arrive ? Je fais au mieux pour dissimuler la colère qui m’envahit à l’idée de faire un nouvel outil de mort. Je n’ai qu’une envie, l’envoyer balader, mais si ce n’est pas moi qui lui forge son arme, un autre le fera.
« Si, si. Je la prends quand même. Mais chaque lame a son utilité. »
Ah bah oui je comprends, ce serait dommage de clouer la main de quelqu’un à une porte en bois si après on n’a plus rien sous la main pour lui crever les yeux ! Une lame n’a pas d’autre utilité que de trancher et planter. Sur un humain, cela mutile, cela tue. Tes différentes utilités ne ramènent qu’à un objectif, idiote ! Bon, je ne suis pas bien placé pour l’insulter, après tout je n’ai pas fait son éducation. Après tout, je n’étais pas mieux dans ma jeunesse, à avoir été éduqué comme une sorte de guerrier, ne pensant qu’avec honneur et justice, mais baignant dans un climat martial dès le début de ma vie. Un cadeau ? « Prends ce bâton, tu vas apprendre à te battre ! » Pas étonnant finalement. Durant les quelques années passées avec ma fille, j’étais peu affectif. Je pensais la rendre forte. Aujourd’hui je ne peux pas me plaindre du résultat dans un sens tant elle semble farouche, mais est-ce que les choses auraient pus être autrement si j’avais démontré plus d’affection ? Si j’avais pris une place plus importante dans son être, peut être que nos retrouvailles auraient comblées un vide en elle, contrairement à ce qu’il s’est passé… Tant de questions sans réponse, et qui n’en auront jamais.
« Si l’enchantement est trop compliqué je le ferais faire ailleurs. Ou par-dessus celle-ci. J’ai besoin d’une lame discrète et banale, courte pour pouvoir être lancée et équilibrée. »
Banale ? Si tu voulais une arme banale, tu peux toujours acheter un Opinel et je te l’enchante tu sais ? Puis un couteau de lancer n’est pas un simple couteau, c’est une arme étudiée pour ça ! Essaye de lancer un couteau de cuisine, tu vas voir comment il va super bien ne pas se planter ! Bon, c’est agaçant, mais un peu de tolérance, elle n’a pas mon savoir, et cela n’est que détails. Tu veux un couteau de lancer ? C’est quoi alors le plan, tuer à distance et garer l’autre pour combattre ? Au fond de moi, cela me rassure dans un sens, puisqu’une arme à distance maintient hors du corps à corps… Mais la chevalerie est bien loin maintenant, et qu’un pistolet aura toujours plus de portée, mais passons. Elle semble chercher ses mots, comme si elle ne savait elle-même pas décrire l’enchantement qu’elle désirait. Mon regard restait braquer sur elle, alors que ma tête hochait en signe de compréhension.
« J’aurais besoin que les guérisseurs ou les runes ne puissent pas affecter la guérison. Qu’il soit impossible pour la magie de se frayer un chemin dans les ouvertures qu’elle crée. J’en ai, vraiment besoin. J’ai de quoi payer. »
Honnêtement, je fus un peu décontenancé. Donc une lame qui empêche la guérison magique et… rien de plus ? Enfin, ça condamne quelqu’un blessé mortellement, ce que je désapprouve, mais je m’attendais à plus… violent. J’aimerais demander pourquoi elle en a tant besoin, mais elle ne me répondrait sûrement rien de plus élaborer que « mêle toi de tes marteaux connard ! » donc pas la peine de perdre mon temps. Alors allons-y, bafouons nos principes pour un amour paternel.
« Garde ton argent, si je voulais m’enrichir je collaborerais toujours avec ces fanatiques d’Orpheo »
Oui tient, j’ai dit « fanatiques » ? Oh j’ai dû me tromper de nom, je devais vouloir dire « Croix » ou « Rosenrot » non ? Bah non. Bien sûr que la mission d’Orpheo est louable de base, mais alors il y a tellement de personnes au sein de ses rangs qui se croient investies d’une mission sacrée qu’on pourrait comparer ça à une croisade ou une inquisition, où les innocents sont brûlés au nom du Tout-Puissant. Bon, allons forger cette merde ! « J’en ai pour un petit instant, fais ce que tu veux entre temps, moi je ne bouge pas » Par précaution, je retirai la lame plantée dans le bois. Ce n’est même pas lié à Rhyan, c’est juste le reflexe de ne jamais laisser d’armes magiques à la portée de n’importe qui, même si elle était solidement plantée. Un frisson me parcouru l’échine. Il n’y a pas à dire, l’enchantement était très réussi. Fer, creuset, enclume, creuset, enclume… Je connaissais ces gestes par cœur. Pas besoin de trempe, mon pouvoir s’en charge, ce qui est beaucoup plus rapide. L’arme prend forme. Elle est petite, équilibrée, mortelle. Vient alors l’affûtage, puis l’enchantement. Armé d’un marteau et d’un petit poinçon, je m’appliquai à inscrire des runes le long de la lame. Une fois cela effectué, je prie l’arme dans mes mains, et psalmodiai un enchantement en norrois, comme mon père me l’a appris. Je sentais l’énergie couler le long de la lame. Une fois cela terminé, il ne me restait plus qu’à sertir l’arme dans une pièce de bois de chêne afin d’en faire le manche. Une lanière de cuir pour l’adhérence, et voilà qui est fait, ma dernière création est achevée. Vint alors un léger coup de barre. Il faut dire qu’enchanter demande plus d’énergie que tout le reste de la création cumulé. J’étais néanmoins fier de mon travail, même si j’avais juste envie de le balancer dans le lac le plus proche. Rhyan était là. Je ne sais même pas si elle a bougé durant l’opération, je n’y ai pas fait attention. Me levant, je m’approchai d’elle.
« J’ai terminé. Nommes-là comme tu veux, ou pas, ça te regarde. Maintenant, je te laisse tester la marchandise »
Sur ce, je lui tendis les deux manches. Je me rappelais alors notre dernière rencontre avec un brin de nostalgie. « Ça va vous paraître bizarre mais est-ce qu'on peut faire remonter un souvenir grâce à une lame ? » Tu m’avais posé la question Rhyan, et je t’ai sincèrement répondu que non. Il s’avère finalement que si. Je me rappelle ce moment où j’ai pris cette décision, pour le jour où je te reverrai, je voulais te laisser un héritage, e je n’avais pas trente milles choix. Fermant les yeux brièvement, je me remémore ce moment… Je fixai Snjár avec résolution. J’étais prêt à l’enchanter, et je le fis, comme tu le voulais, afin qu’elle te procure sérénité, calme, et même joie. Puis j’ai décidé d’en faire plus Rhyan. Tu ne peux pas le savoir, mais il y a une minuscule pièce de métal sur le manche, avec un enchantement supplémentaire un peu spécial. J’y ai mis tout ce qui me restait de notre ancienne vie. J’y ai mis des émotions, celle de l’amour que ta mère et moi nous te portions. J’y ai mis dans sensations, comme le bonheur d’être ensemble, d’être heureux. J’y ai mis des images, et j’y ai aussi mis mon malheur, ce que je j’ai vu, ce que j’ai fait et ce que j’ai ressenti. Ta mère égorgée sous mes yeux, mon désespoir face à ta prétendue mort, mon désire de vengeance, mes actes… Et tu sauras également la vérité à propos de « lui ». Tu vas probablement me détester, et je comprends, cela fera beaucoup d’un seul coup, mais la dernière fois tu es partie dans que je puisse te dire quoi que ce soit, et comme je me doute que tu ne reviendras pas me rendre visite par plaisir, c’était ma seule chance de te dire tout ça. J’attendis qu’elle refermât son poignet sur le manche de Snjár pour lui dire, sur un ton calme.
« Il est vivant Rhyan »
Ma main se posa sur Valknut. Je viens juste d’ouvrir une boite de Pandore, les conséquences pourraient m’être fatales, mais au moins, je partirai le cœur léger.
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Est-ce que j’espérant vraiment quelque chose de positif à cela ? Non. Ce n’est même pas du cynisme, mais du bon sens. Bon, peut-être y suis-je aller un peu fort en imposant ça à Rhyan je l’admets, mais étrangement, je ne culpabilise pas tant que ça, je suis trop las pour ça. Bon, la lame vole au loin de mon cœur, ça se passe donc mieux que je l’avais envisagé. Pour ce qui est de ma fille… Ah bah forcément ce n’est pas la joie, c’est même la haine à vrai dire tant son regard cherche à me transpercer. Elle garde le silence, empourprée de rage, et j’en fais de même, l’observant simplement sans rien dire, sans aucune expression. Elle ouvre la bouche, respire, explosion ? Étrangement, non.
« Déjà, une personne n’est pas vivante à mes yeux tant qu’elle n’est pas localisée. Tu sais où il est ? »
Bah oui tient, je sais exactement où est la pièce manquante de ton âme, et je ne fais rien, je préfère te laisser souffrir c’est drôlement plus marrant, et ça m’offre un moyen de pression comme ça. Non évidemment, je ne sais pas où il se trouve, la derrière fois que je l’ai vu, un guérisseur venait de lui sauver la vie, et moi je massacrais allégrement des Sorciers Noirs en criant ton nom, mais toi tu étais déjà en fuite. En y repensant, déjà très jeune, tu avais décidé de ne pas te laisser faire, et cela ne m’étonne pas en te voyant aujourd’hui.
« Déjà, une pénétration sans accord préalable, ça s’appelle un viol. Mais bon, on va pas lambiner sur quelque terme juridique, n’est-ce pas ? Tu peux garder l’autre lame, du coup. Tu pourras la toucher quand tu seras seul et que tu penseras à quel point j’aurais pu tomber dans tes bras et me mettre à pleurer, mais oui Papa! Tu m’as tellement manqué ! si seulement j’avais pu tenir l'arme un peu plus longtemps… »
Si le début de la tirade aurait pu m’arracher un rire, tant elle était incongrue, la fin l’aurait immédiatement annulé. Alors elle pense encore que je cherche à me racheter ? A obtenir son pardon, voire son amour ? Enfin Ryan, je n’ai ni cette prétention, ni cette aspiration. Je me contentai donc d’un sourire cynique en la regardant. Je me doute bien qu’elle doit détester ça, mais ce n’est même pas une provocation de ma part, simplement une prise de recul que j’ai prise il y a bien longtemps maintenant.
« Tu penses réellement que si je savais où il était, je le garderai pour moi ? Allons, je sais bien que tu n’as aucune estime pour moi, mais là tu exagères ! »
Non mais c’est vrai quoi, je ne suis pas quelqu’un de mauvais. J’ai fait des erreurs, des choses impardonnables, mais jamais pour le plaisir. Je me suis toujours laisser guider ma mes émotions. Haine, tristesse, colère… cela m’a amené au pire, mais je continue de croire que je vaux mieux que ça.
« Je l’ai sauvé quand vous étiez capturés, et un guérisseur l’a soigné. Oh je ne recherche pas la reconnaissance en te disant ça, il m’a déjà dit merci de toutes façons. Ce qu’il fait aujourd’hui, où il est, comment il s’appelle ou même, s’il va bien, je n’en sais rien. Tout ce que j’ai à te dire, c’est qu’il n’est pas mort de soir-là. »
En y repensant, j’espère qu’il va bien le bonhomme, parce que s’il est mort, j’aurais bien l’air con déjà, et niveau ascenseur émotionnel pour Rhyan, ce n’est pas très sympa.
« Il y a plein de personnes aux pouvoirs et compétences hors du commun en ce monde, et tu y es impliquée ! Tu vas me dire que tu n’as jamais cherché à trouver quelqu’un qui pourrait te donner une piste ? »
Cela sonne peut-être comme un reproche, et ça l’est peut-être un peu, mais c’est surtout partagé entre une question et un conseil. Il y a vraiment des personnes aux capacités hors du commun en ce monde, et je peine à croire qu’il est impossible de dénicher un indice sur le présent de ce Torin ! Bon, il est temps de ramener ma fille sur terre.
« Tu pensais vraiment que le rôle de cette combine était de te gagner ton pardon ? Et après quoi, tout redevient comme avant ? Et ta mère est ressuscité aussi ? Ainsi que tes grands parents ? Non Rhyan, je n’ai aucune attente venant de ce que j’ai cherché à te montrer ! Je t’ai simplement mis les choses à disposition, vois ça comme un héritage. A défaut d’avoir eut ma présence, mon affection ou une rançon, tu sauras au moins comment sont les choses d’un autre point de vue que le tiens. »
Marquant un silence, je me levai pour terminer ma tirade.
« Le passé appartient au passé désormais. Je suis heureux de te savoir en vie, c’est tout ce qui compte. Après avoir perdu ta mère sous mes yeux, massacré des innocents, assisté à des choses plus infâmes les unes que les autres, je suis las de tout. Que tu veuilles me pardonner ou non, c’est ton choix, et je ne vais pas chercher à l’influer. Tout ça ne m’importe pas. Tout ça ne m’importe plus. »
Sur ces mots, je me dirigeai vers la lame qui s’était planté dans le sol non loin. J’en retirai le morceau de métal avec la rune piégée dessus, et le mis dans une petite poche en cuir. Revenant vers Rhyan, je posais le tout sur un rebord près d’elle.
« La lame est ensorcelée comme tu le voulais à notre dernière rencontre. Pas de piège cette fois, ce dernier se trouve dans cette poche, et ne te fera rien tant que tu ne tiens pas directement la pièce dans tes mains. Les deux sont pour toi. Prend les ou non, ça ne m’importe peu. »
Est-ce que cela déclenche, ne serait-ce qu’une émotion chez Rhyan ? Si c’est le cas elle ne le montrera pas de toutes façons. Chez moi, je me sens juste bien, j’ai fait ce que j’avais à faire. Peut être pas de la façon la plus honorable, mais je ne suis plus à ça près dans l’a non-subtilité.
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Je me sentais serein, libre de tout ce que j’avais à dire à ma fille. Dans un sens, j’ai joué mon rôle de père. Que va-t-il advenir derrière ? Je n’ai plus tellement de liens maintenant en ce monde, plus de famille, pas d’amis, que je n’ai jamais non plus trop cherché à avoir il faut dire. J’aurais pu avoir une apprenti i fut un temps, ce qui est surprenant tant la forge est un milieu masculin, mais elle avait vraiment l’air intéressée. Et puis tout est arrivé. Les morts, l’es exils… Nombreux sont ceux qui ne se reverront pus jamais. Comme m’a-t-elle retrouvé au fait ? Je n’ai pas souvenir qu’on se soit échangé nos numéros la dernière fois, et je ne suis pas spécialement sur un lieu de passage. Quelqu’un me connait-il ? A-t-il un pouvoir de localisation ou quelque chose ? Ce serait intéressant à savoir, j’aimerais bien avec un contrôle sur le nombre de personne connaissant mon identité. En attendant, Rhyan s’emparait de tout ce que je lui tentais. Je ne sais pas si elle compte replonger là-dedans. Probablement pas en réalité, elle va probablement pus chercher à couper tout liens avec son passé, dont je fais partie.
« Merci. C’est dommage qu’on ne puisse pas s’entendre. »
Je hochais la tête, approbateur. Je sentais la réplique un peu forcée, mais je lui étais reconnaissant de désamorcer un peu la situation, ça nous fera du bien à tous les deux, et peut-être même qu’on pourrait… discuter ? Bon, j’en demande peut-être beaucoup sur ce coup-là. Ne peut-on vraiment pas bien s’entendre d’ailleurs ? Mise à part les faits passés, si on se rencontrait aujourd’hui ? En y repensant, je suis assez décalé de ce que les gens peuvent apprécier aujourd’hui. Un compte facebook ? Et pour y raconter quoi ? « Bonjour ! Aujourd’hui j’ai forgé ce superbe couteau qui coagule le sang de la victime directement dans ses veines ! », pas terrible. Bon, en réalité je ne fais plus d’arme, mise à part cette dernière pour Rhyan, je pourrais faire une chaîne Youtube pour expliquer mes créations, ça plairait à certaines personnes… Excepté que je cherche à rester cacher, et que je forge avec mes capacités surnaturelles. Non définitivement, je dois être particulièrement ennuyant !
« Je peux la nommer moi-même, cette lame ? Puis je parlerai de toi à Simje Voniestosiwjski. Peut-être que vous pourriez vous entendre pour les runes et les enchantements »
Bien sûr que tu peux la nommer comme tu veux, le nom n’a de signification que pour le propriétaire de l’objet. Il ne va pas influer sur ses qualités ou autre. Pour le reste… j’ai l’impression que c’est de la gentillesse en fait, c’est surprenant et inattendu. Bon, si je peux retenir Simje, je vais, honnêtement, faire l’impasse sur son nom de famille tant cela ressemble à un mot de passe. Il est vrai qu’en matière de runes et d’enchantements, ce serait un plaisir de partager mon savoir avec quelqu’un, même si ce dernier est lié à Rhyan. Bon, je ne pense pas qu’il voudra devenir mon apprenti, mais s’il est vraiment intéressé, il peut passer le temps qu’il veut ici.
« Ma foi, si cette personne est intéressée par ça, je pense qu’en effet, nous devrions bien nous entendre. Pour ce qui est de la lame, tu peux même renommer la première si ça te dit. Un nom est bien choisi que lorsqu’il évoque quelque chose au propriétaire. Avant elle m’appartenait, maintenant, elle est à toi. »
Snjár lui allait très bien, mais je ne pense pas que les mots en vieux norrois évoquent quoique ce soit à une jeune fille. Sinon, est-ce tout ? Va-t-elle repartir ? Est-ce la dernière fois que nous nous voyons ? Je suis prêt à ça, mais j’aimerais m’assurer d’une chose avant tout.
« Puis-je me permettre de te demander comment est ta vie aujourd'hui ? »
La question est ouverte. Elle peut recevoir une réponse en un mot comme un paragraphe. Je n’exclus pas qu’elle puisse mal le prendre, mais bon, est-ce illégitime qu’un père veuille savoir la situation de sa fille ? Même s’ils sont comme des étrangers ?
Que représente une dague pour Rhyan ? Pendant un instant, elle avait l’air de manifester une sorte d’admiration pour cet objet qu’elle tenait entre ses mains. Elle le manipulait, comme si elle cherchait à comprendre comment elle pourrait arriver à ses fins avec. De mon côté, j’attendrais plus tard pour les questions d’éthique, quant à un père qui arme sa fille. Bon, rien du tout en fait, ce n’est plus ma fille, c’est une cliente au caractère de Draugr qui a été capable de me retrouver au fin fond de nulle part pour son coupe-papier, et qui va repartir je ne sais où et faire je ne sais quoi avec. Je l’ai dit, je ne veux plus faire d’armes, mais si celles-ci doivent protéger ma fille, je n’ai pas de regrets. Elle ne reviendra pas me voir de toutes façons, alors je peux aisément affirmer que c’était ma dernière création du genre. Enfin bon, maintenant la demoiselle se était sur le départ, laissant un grand silence derrière a dernière réplique. Je ne pouvais alors plus résister, et je laissais échapper un rire sincère, un bien gras, comme le vieux forgeron que je suis. Eh oui, ça c’est Rhyan, qu’il en soit ainsi. Je la saluais une dernière fois, en sachant très bien qu’elle m’ignorerait.
« Alors bon vent gamine ! Sois sage et pas de bêtises avec tes nouveaux jouets ! »
Ça, ça a dû l’énerver, mais je refuse de me laisser aller à cause de cette rencontre. J’ai un paquet de choses à faire, des choses aux effets positifs ! Alors que je voyais la silhouette de celle qui fut ma fille s’en aller, probablement en ruminant sa haine, je saisis une choppe de bois, la remplie d’hydromel, levai mon verre à mes morts, et bu d’une traite le mélange sucré. L’heure d’une nouvelle création était arrivée, une création de bois, de métal et de vie. Mon chemin n’est pas encore terminé, d’autres choses vont arriver, comme ce Simje quelque chose qui devrait passer. Va falloir que je me prépare, parce que pour être ami Rhyan, il doit en tenir une couche dans son genre j’imagine. Bon, ne jugeons pas directement, rien ne dit qu’ils sont amis en plus, donc si ça se trouve, c’est quelqu’un de… normal ? Bon, ce mot est déjà assez inadapté au monde magique en y repensant, nous sommes tous des cas spéciaux. Tiens, peut-être que je devrais donner une bonne impression, je pourrais lui faire un cadeau ! Rien d’ensorcelé non, juste quelque chose de joli ! Bon, je devine que c’est un jeune… Qu’est-ce qu’ils aiment les jeunes de nos jours ? Un rapide coup d’œil à mon verre vide me fit sourire, ils aiment boire ! Je vais lui tailler un verre dans une pièce de bois, avec gravure et anse, la totale ! Bon, j’espère qu’il aime les entrelacs typés viking, parce que j’avoue que je ne suis pas un grand répertoire en matière de décoration. Plusieurs coups de couteau et un peu de magie plus tard, l’œuvre était terminée. J’ai envie de boire dedans, c’est donc une réussite.