La vie, ses imprévus... Le bordel, quoi. [PV Kara]

Time is running out, ghost's keepin' me alive

Après s'être légèrement ridiculisé en perdant une jeune proie mêlée qu'il avait à moitié tué, Mohamed avait évidemment voulu se rattraper. Il s'était donc lancé sur la trace de Mathias Cross, qui, bien qu'étant une sale gosse ayant causé de nombreux problèmes à sa famille, restait une Cross pure, et rien n'était aussi important que le sang chez Croix. Bon, peut-être le pouvoir, aussi, mais voilà. Dorian Cross avait bien l'intention de la rééduquer, comme il tentait de le faire avec Laure, la jeune épouse de Mohamed.

Celle-ci avait d'ailleurs donné naissance, quelques mois plus tôt, à un petit Naïm. Il aurait quatre mois demain. C'était, aux yeux du sorcier noir, le plus beau bébé du monde, évidemment, avec de grands yeux bleus, pour le moment, qui allaient le rester, étant donné que les yeux de Mohamed et de sa femme étaient clairs. Le bébé souriait souvent, et il voyait, malgré la dureté de la jeune femme, de l'amour dans les yeux de Sakura Laure Cross lorsqu'elle le prenait dans ses bras. Elle ne l'aimerait peut-être jamais, lui, son mari, mais si elle aimait leurs enfants, c'était l'essentiel. Elaïa grandissait elle aussi, un bébé très éveillé, tout blond, qui ne ressemblait en rien physiquement avec son frère adoptif. Mais elle l'appréciait déjà, et rampait souvent à quatre pattes vers lui pour l'inciter à jouer, ce qu'il ne pouvait pas encore réellement faire, pouvant à peine se retourner de la position sur le ventre à la position sur le dos. Mais il était toujours amusant de les voir tous les deux, Elaïa commençant à babiller, et Naïm l'observant avec de grands yeux ronds.

Comme vous pouvez le constater, il était impossible à Mohamed de passer une seule journée sans une pensée pour ses enfants, tout le ramenait à eux. Pourtant, il actuellement bien loin de la Bretagne. Il était en Algérie, là où il avait retrouvé la trace de Mathias Cross, qui se faisait appeler Theodora Prendergahst. Il se demandait bien où elle avait été chercher un nom aussi farfelu. Mais enfin. Ce qu'elle faisait en Algérie, il n'en avait aucune idée, mais c'était pas de chance pour elle, c'était un pays dont il connaissait la langue, et qu'il avait déjà visité plusieurs fois, il avait donc l'avantage.

Moha se trouvait donc actuellement à Oran, arpentant le souk en tongs, avec un jean ample et une chemise en toile fine. Il avait l'air à moitié touriste, à moitié local, ses boucles brunes et sa peau qui avait commencé à bronzer de nouveau aidant à se fondre dans la population. Cela faisait deux jours qu'il était là, et il savait que la jeune femme était dans les environs. D'après l'esclave qui lui servait d'informateur, elle était arrivée hier soir en ville. Il lui avait également donné le nom de l'hôtel où elle était, l'adresse, ainsi que le numéro de sa chambre.

Et voilà, il était devant l'hôtel, il était à peine dix heures, il entra, décontracté, dans le hall, et pris l’ascenseur afin de se rentre au quatrième étage. Quelques minutes plus tard, il débouchait sur un couloir, et repérait rapidement le numéro qu'il cherchait. Rapidement, avec assurance, il traça une rune sur la porte, qui s'ouvrit.

Pas du tout sur la personne qu'il cherchait. Au lieu d'une petite jeune femme de dix huit ans, au visage rond, au petit nez en trompette et aux cheveux noirs et lisses, il trouva une longue femme svelte, blonde, avec un joli minois, et des yeux perçants. Mohamed croisa les bras, prêt toutefois à l'attaque, et lâcha :

-Ah, ça, c'est inattendu.

Il avait une dague marquée de runes sous son pantalon, et évidemment, ses pouvoirs prêts à s'éveiller. Qui que soit cette femme, elle ne pourrait pas lui faire de mal. Et il ne souhaitait pas lui en faire tant qu'elle restait passive.

-Où est Mathias Cross ? Demanda-t-il. Enfin, Theodora Prendergahst, ou quelque soit la manière dont vous l'appelez.

Il fixa la jeune femme dans les yeux, attendant une réponse, qui viendrait rapidement et clairement, il l'espérait.

Sa respiration est rapide, enivrée par un sentiment de rage. Ses dents s'écrasent les unes contre les autres, sous la pression de sa mâchoire. Chaque expiration ressemble à un rugissement, ses yeux noisettes sont assombris par sa folie, ainsi que son désir de sang. Et c'est au-dessus de la sorcière responsable de tous les mauvais maux de sa vie, qu'elle est positionnée à califourchon sur elle, ses mains pressant à l'aide du poids de son corps son cou pour la tuer.

« Cette fois, je vais m'assurer que tu ne te relèves pas, Kara ! »

~~~ ¤ ~~~

Trois jours plus tôt, car tout est question de trois malheureux jours avec Kara Halliwell, la sorcière était de retour d'Asie avec très peu de bons souvenirs et de bonnes nouvelles. Les sorciers noirs, du moins certain d'entre eux, ont des vu sur la jeune femme. Mais il y a pire encore que les sorciers noirs, il y a Theodora ; le monstre qu'elle a jadis créé par le passé, du temps où elle était le reflet exacte de ce qu'elle fut dans sa vie antérieure. D'une manière où d'une autre, Agatha Theodora Prenderghast a compris que Kara n'avait pas trépassé ce jour fatidique. Elle était sur les traces de la sorcière du clan Cromwell et elle avait même fini par la croiser dans un lieu public en Asie. Kara avait honteusement oublié Agatha, trouvant plus important de parfaire son pèlerinage et revenir à la City of the Witches, repentie de ses péchés passés. Kara s'était rendu en Algérie, pensant que ce serait le lieu idéal pour une confrontation avec... Une de ses enfants perdus. Les enfants perdus ou plutôt, ceux qui sont liés par la magie du pacte à Kara, elle-même. Clairement, elle les a délaissés, Theodora de retour, elle amène de nouveau Kara à la dure réalité. Cette réalité qui lui rappelle, qu'elle est responsable de bons nombres de mort et de personnes en souffrance et que ce n'est pas un simple pèlerinage qui va tout réparer. Elle trouva une chambre d'hôtel, elle y resta durant trois jours sans boire, ni manger. Restant alors dans un état de méditation extrême, elle ne dormit pas, se préparant plutôt à cette confrontation inéluctable avec son ancienne camarade. Oh et elle sait que Theodora va la retrouver, cette petite Prenderghast a toujours été douée pour retrouver une personne. Autant l'attendre dans cette chambre, là au moins Kara sait par quelle porte son assistante maléfique va faire son apparition. C'est à l'aube, exténuée, que Kara ferma ses yeux instant, lorsqu'elle les ouvrit de nouveau quelque seconde plus tard... Elle se tenait debout en face d'elle.

~~~ ¤ ~~~

Le visage de la jeune sorcière à la chevelure blonde a longtemps virée au rouge, privée d'oxygène. Theodora ne montrait aucune pitié à son geste, pourtant son expression dévoilait largement son agacement. C'était bien trop facile, elle n'aimait pas cette facilitée, surtout avec quelqu'un comme Kara. Pourquoi son ancienne maîtresse ne se défend-elle pas contre elle ? Pourquoi se laisse-t-elle étrangler aussi facilement ? Se demande la Prenderghast, à présent accablée. Il suffisait pour Kara de dire un seul mot et Agatha obéirait sans pouvoir faire quoique se soit, c'est ainsi à cause du pacte conclu par le passé. Elle grogne avant de desserrer soudainement son emprise sur la blonde qui reprend son souffle, tout en caressant sa gorge et toussant, en passant. Les poings serrées au début, debout face à la jeune femme Halliwell, le visage animé par la rage, Theodora décide de faire apparaître une boule de feu dans ses mains. La chaleur envahit la pièce, ce qui laisse imaginer la dangerosité de la sphère. « Bah... Tu attends quoi pour te défendre, hein ? Vas-y, empêche-moi d'utiliser cette boule sur toi. Contrôle-moi comme tu as l'habitude de faire, lamentablement. Montre-moi, ta putain lâcheté, salope ! » Crie l'Evil Witch, tandis que Kara se contente simplement de l'observer avec des yeux désolés. Elle ne veut rien faire, pourquoi se défendre alors qu'elle mérite largement de trépasser pour ce qu'elle a fait par le passé. Kara n'a pas peur de rejoindre la mort, elle l'accueille à bras ouvert... ou plutôt, elle l'accueillerait à nouveau à bras ouvert. Et je ne fais pas référence au fait que son coeur s'est arrêtée déjà une fois à cause de deux exorcistes, mais plutôt référence à sa vie antérieure. Voyant que Kara ne réagit pas, voyant qu'elle se livre à elle, c'est dégoûté que Theodora fait disparaître sa boule. « Pourquoi ? » Demande celle-ci à la suite, perturbée. « Disons que j'ai appris quelque chose d'important ce jour-là. » Répond l'héritière du clan Cromwell.

La sorcière se penche au-dessous de Kara et lui chuchote à l'oreille, qu'elle n'en resterait pas là. Aujourd'hui, elle a manqué de cran pour mettre fin à son existence, mais la prochaine fois, ce sera une autre histoire. Kara l'observe sortir rapidement de la pièce en claquant la porte derrière elle. Et elle resta assise là, pendant un moment, paralysée et perdue dans ses pensées. Pourtant, il n'y avait aucune peur qui se lit dans ses yeux, loin de là. Kara est à l'instant animé par un fort désir de venir aide à Theodora, ayant compris sa détresse lors de cette bref confrontation. Theodora ne voulait peut-être pas la tuer, certainement être libérée de son emprise magique. Kara ne sait pas si elle y arrivera, ne connaissant rien au sombre secret qui entoure l'histoire de son pouvoir. Cependant, elle a trouvé un but à son pèlerinage, briser l'influence du pacte afin que tous les maux causer à par sa faute cessent. Elle fermera cette boîte de Pandore, qu'elle n'aurait jamais dû ouvrir. Quelques heures après cette malencontreuse situation, un homme entra dans la pièce, tandis que Kara commence à ranger le désordre causer par Theodora. Il était apparemment là pour Theadora, ce qui n'étonna pas vraiment la sorcière, mais un nom que l'homme a prononcé, fit le déclic dans sa tête ; Mathias Cross. « Je vois... Laissez tomber l'ami, si vous êtes là pour Mathias Cross, Theodora Prenderghast n'est pas celle que vous cherchez. » Annonce Kara, balayant de nouveau les morceaux de verres brisés venant du miroir, pas très loin. « Croyez-moi, je sais de quoi je parle... » Chuchote-t-elle, fatiguée rien que pour le fait de penser qu'elle est la cause des problèmes de Theodora et certainement des problèmes de sa jumelle Mathias Cross.

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My soul burns, my spirit sinks, my body cries in the darkness...

Wenn die Jagd beginnt...

La jeune femme n'eut pas l'air particulièrement choquée de l'intrusion du sorcier noir. Pas indifférente, ni préparée, mais elle resta assez calme, lui expliquant que Theodora n'était pas celle qu'il cherchait. Mohamed haussa un sourcil. Ah. Voilà aut'chose. La femme qui se trouvait dans la pièce avait l'air sincère, mais malheureusement, l'humanité n'est pas composée de gens dans lesquels ont peut lire la vérité très facilement. Il existe de très bons acteurs, et donc de très bons menteurs. Il croisa les bras.

-Ah... Pourriez-vous développer ?

Restant toujours sur ses gardes, Moha se décida qu'entrer dans la pièce ne lui ferait pas particulièrement de mal. Il fit quelques pas à l'intérieur de la chambre d’hôtel, ce qui lui permit de constater que la femme de ménage allait avoir du boulot. Pas que cette pauvre femme d'ailleurs, surement aussi un vitrier, un ou deux maçons, et la direction de l'hôtel qui allait surtout devoir débourser un petit peu de sous afin de remplacer le mobilier de cette chambre.
Il marcha sur quelques morceaux de verre et de miroir qui produirent des craquements secs. Ce faisant, il sourit à l'occupante de la chambre, regarda autour de lui, et émit un sifflement.

-Eh bien... Sans vouloir être indiscret... Qu'est-ce qui a foutu un bordel pareil ici ? Je veux bien qu'on puisse avoir une vie sexuelle débridée, mais quand même...

Mohamed regarda son interlocutrice plus en détail. Elle était quelque peu amochée elle-même. Des égratignures, même une ou deux traces de brûlures, lui semblait-il. Il s'était passé quelque chose d'intéressant dans cette chambre, et il espérait bien le découvrir. La jolie blonde n'avait pas l'air agressif... Pour le moment. Son expérience de la vie était assez solide pour qu'il sache ne passe fier aux apparences, tout de même. De toute façon, ce n'était pas le genre de Mohamed de se laisser berner par un joli minois, surtout depuis qu'il était marié. Laure était belle. Pas jolie, non ses traits étaient forts, durs, puissants, harmonieux. Elle était belle, elle n'avait pas les petits traits discrets et gracieux des filles simplement jolies. Elle avait un visage de guerrière. Mais l'heure n'était pas aux pensées vers sa jeune épouse, surtout que ce genre de réflexion finissait toujours sur un psychotage sur l'attitude de la mère de son enfant, et sur leur avenir, et ce n'était pas bon. Il reporta son attention sur la situation présente.

-Au fait, vous êtes ?

Mohamed la regarda dans les yeux, espérant une réponse claire à ses questions. Il espérait également que la jeune femme était une alliée et non encore un lot de problèmes supplémentaires. Ou qu'au moins elle se montrerai neutre et qu'il éviterai un combat inutile. Il espérait également qu'elle n'était pas une humaine "innocente", car s'il comptait utiliser de la magie, les questions se feraient incessantes. Décidément, il voulait connaitre l'identité de cette jeune personne.

My name is Victor Frankenstein...

Londres, hiver 1888... Les ténèbres appellent les ténèbres, tandis que de sombres rumeurs circulent dans les rues peu accueillantes de cette ville, gouffre des pires engeances. Les clochettes de l'autorité retentissent et raisonnent à travers chaque ruelle. Encore une victime et pourtant, toujours pas de témoins concrets dans cette sinistre affaire. Voilà déjà la cinquième victimes. Cette matinée soulève bien des questions, après la malheureuse découverte de Mary Jane Kelly, retrouvée mutilée dans sa chambre ce 9 novembre 1888. Respectant son mode opératoire, le tueur s'en est à nouveau pris à une prostituée. Cependant, cette victime-ci était âgée de vingt-cinq ans, tandis que les autres avaient plus de la quarantaine. Un homme aux allures de noble observe les autorités, depuis son carrosse, faire des allés et des retours dans l'appartement de la victime. Un détective désigné par les hautes sphères et qui est sur cette affaire depuis le début, ne tarda pas à arriver sur les lieux. C'est avec une expression bien agacée, non loin accablée, qu'il fit signe à son cocher de reprendre son trajet, jusqu'à un vieux manoir. L'homme en sortie à la suite, c'était un manoir peu connu, bien qu'à l'aspect agréable. Un lieu qui se trouve à plusieurs kilomètres du dernier meurtre. L'homme à l'aspect de noble, portant un chapeau et une élégante cape, tous deux de couleur noire, frappe à la porte à l'aide du marteau. Il se retourne pour observer ce jardin, un bien beau paysage que voilà. La porte s'ouvre soudainement, mais personne ne vint l'accueillir. L'homme fit signe à son cocher de l'attendre, il n'en avait pas pour très longtemps à l'intérieur de cette bâtisse. Sa démarche se faisait discrète, accompagnée à la fois de cette crainte et de cette détermination. Le ciel s'était recouvert, depuis son voyage en carrosse, les premières gouttes commençaient à tomber au moment où il entra dans le manoir, vient alors à la suite les éclairs et le tonnerre.

La salle des invités, un léger courant d'air carrasse la peau de l'homme, un léger murmure chuchote à son oreille gauche. C'est dans un flash d'éclair, qu'elle apparaît subitement face à la grande fenêtre de la salle des invités. Elle était là, observant la pluie calmement, tandis que l'homme l'observait tout en étant sur le qui-vive. « C'est la cinquième victime... Rappelles donc, ton démon, avant qu'Orphéo se rende compte de la véritable nature de Jack l'éventreur. » La femme se retourne vers l'homme, le haut de son visage est caché dans l'ombre. Malgré cela, l'homme pouvait aisément voir la couleur anormale des yeux de son hôte. Des yeux tellement noirs, qu'ils sont visibles dans l'ombre. L'homme ravala sa salive dans un frisson d'angoisse, elle est aussi un démon et de la pire espèce, pense-t-il intérieurement. Si le diable existe vraiment, c'est certainement sous cette apparence. « Le sort est achevé... Il est temps pour moi de m'emparer de la Mort. » Annonce la femme.

- Vous emparer de la mort ? Demande l'homme. Quel est donc votre but, Miss Halliwell ?
- Ma famille pense descendre du grand Merlin l'enchanteur, un mythe pathétique auquel je n'ai jamais crue bon d'y croire, voyez-vous mon cher William ? S'exprime la sorcière. C'est en cherchant d'éventuelles preuves de l'existence de Merlin, que je suis tombée par hasard sur le journal intime de Lilith, au court d'un de mes voyages il y a déjà bien longtemps.
- Lilith ?
- Une sorcière peu connu, pourtant si spécial, elle qui pourrait bien être la première nécromancienne de l'histoire des sorciers. J'ai trouvé son journal intime qui ressasse tous ses récits, de la découverte de sa magie, jusqu'à son ascension. Et grâce à Lilith, j'ai alors compris, ce qu'est réellement la vie, ainsi que la mort.
- Qu'est-ce ?
- La vie permet de jouir de la quête du savoir avant la mort, tandis que la mort permet de s'affranchir de la souffrance de la vie. Mais le savoir et la mort sont utiles qu'à une chose. Dit-elle tout en s'approchant de la cheminée et observant les flammes crépité. Le rêve absolu des hommes, encré dans la nature de certain sorcier, est d'atteindre l'immortalité. Cependant, l'immortalité n'existe que si la nature se fige, elle ne permet donc pas la progression. J'ai compris que la mort n'en était pas définitive et qu'elle permet une vérité bien plus grande que l'immortalité, qui n'est autre que l'évolution, l'ascension. Lorsqu'on a compris ça, on ouvre les yeux sur un monde étonnant. La vie est utile à la reproduction, la transmission de connaissance, la progression et non la régression ou le non-changement. La mort est la clé de l'ascension vers un niveau d'existence supérieure.
- Que permettrait cette ascension ? Demande l'homme à la femme toujours tournée vers la cheminée.
- Je voulais dit, mon cher ami... Annonce-t-elle avant que ses yeux noirs se pose sur ceux de l'homme. L'obtention de la Mort elle-même.

Dit-elle, alors qu'une créature difforme fit une entrée théâtrale au même moment dans la pièce, entre les flash aveuglant des éclairs. Ses membres sont recousus, sa peau est d'un pâle verdâtre, ses yeux sont d'une couleur blanche cadavérique, ses cheveux sont noirs comme la nuit et sa taille est imposante. L'homme, surpris, recule de frayeur et d'écoeurement, c'était le fameux monstre de cette sorcière et c'était la première fois qu'il le voyait. Créer à partir de plusieurs membres anatomiques, de cadavres franchement sortie de la morgue. En ramenant une âme d'entre les morts qui lui serait fidèle, scellée dans ce corps reconstitué, elle avait créé sa machine à tuer nommé à ce jour Jack l'Éventreur où l'on peut encore voir les runes de scellement, briller sur la chair de la bête. Elle qui suit les traces d'une ancienne sorcière oubliée, elle qui, avec la cinquième victime de sa créature, a pu enfin créer la solution de la sombre malédiction de la réincarnation de l'âme. Qui n'est autre que la nécromancienne Finola Halliwell.

~~~ ¤ ~~~

Elle observe l'homme, devinant légèrement que s'il est à la poursuite de Mathias Cross, c'est que quelque part, ce n'est pas un gentil. Kara peut aussi voir sur le visage de l'homme, un regard sérieux, discipliné, ayant une pointe de sévérité et de loyauté. Tandis qu'elle continue à balayer, elle libère légèrement sa magie pour s'envoler en cas de danger. Une chose qu'elle fera, que si l'homme lui donne une bonne raison de s'échapper. Il est vrai qu'avec Theodora, le monstre qu'elle a créé, elle était prête à se laisser mourir. Cependant, ayant vu sa détresse, elle a compris qu'elle devait survivre pour lui venir en aide. L'homme demanda à Kara de développer, évidemment la nature de la belle à s'exprimer en énigme se révélait plus forte que tout. Elle s'arrêta de balayer avant d'observer l'homme... Une nature qui la pousse à agir comme elle ne le devrait pas, s'éveille en elle à nouveau... Voilà une autre malédiction dont est atteint la jeune femme. Alors que l'homme enchaîne sur l'état de la chambre, la magie du pacte s'empare de la raison de la jeune femme. Cette dernière, leva sa main dans la direction de l'homme, de sorte à l'invité à prendre sa main. « Le destin est parfois cruel, le fait de croire au destin, signifie qu'on accepte qu'il y ait une force bien plus grande qui dirige nos vies. Croyez-vous au destin ? » Les pupilles de la jeune femme se dilatèrent anormalement, elle rajoute. « Je peux vous montrer quel est ce lien qui unit Theodora et Mathias, je peux vous emmener voir la vérité. Il suffit de prendre ma main ? » Ce n'était plus vraiment Kara qui parla, mais l'influence engendrée par son pouvoir. Kara n'a pas le contrôle du pouvoir, c'est le pouvoir qui a le contrôle, il la range lentement de l'intérieur. L'erreur vient du fait, qu'elle n'accepte pas sa vraie nature, celle qu'elle est véritablement, son identité perdue. L'homme demande qui elle est dans sa dernière question.

« Cela est-il important ? » Dit-elle sous un ton soutenu, plus Kara parla, plus elle donnait l'impression d'avoir un langage similaire à celui utilisé durant l'époque victorienne.

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Nothing's making sense at all

Lorsque la jolie blonde se décida enfin à répondre à Mohamed, ce fut pour proférer des paroles de plus en plus énigmatiques, sur le destin et autres blablas, typiquement le genre de chose que le sorcier noir n'avait pas envie d'entendre à l'heure actuelle. C'était plutôt son truc, de baratiner les gens, alors il savait détecter lorsqu'on essayait de l'embobiner.

Il enfonça ses mains dans ses poches, et leva un sourcil en soupirant. Il observa mieux la jeune femme. Quelque chose avait changé. Peut-être avait-elle activé un don, un pouvoir, une rune... Mohamed décida de se tenir sur ses gardes.
Après qu'elle ait formulé sa phrase de sibylline sur le destin, qui n'avait, soit dit en passant, pas du tout convaincu Moha, il remarqua que les pupilles de l'inconnue s'étaient dilatées, presque plus que celles d'une personne qui aurait fumé un bon gros joint dans les minutes précédentes. Le visage du sorcier exprima une moue interrogative.

-Le destin... Répondit-il d'un ton légèrement moqueur, je ne m'en soucie pas trop, je pense qu'au fond je crois en la main de Dieu dans certains aspects de nos vies... Ce qui revient à croire au destin j'imagine. Mais je pense aussi que nous pouvons contrôler notre vie en bien des aspects, il suffit de ne pas s'apitoyer sur son sort, j'imagine... Mais Mademoiselle... Loin de moi l'idée d'être impolie, mais je préférerais obtenir une réponse à mes questions plutôt que de me lancer dans un débat sur le cosmos, l'univers et le destin.

La jeune femme continua, semblant de plus en plus étrange aux yeux de Mohamed, disant qu'elle pouvait lui montrer des choses, qui répondraient à ses questions. Elle lui proposa de prendre sa main. C'était tentant, mais le sorcier savait qu'il n'était pas dans un film, et la dernière fois qu'il avait omis de se méfier, il avait fini paralysé par une rune. Il sortit ses mains de ses poches pour les placer derrière son dos.

-Non merci, répliqua-t-il, vous êtes charmante, mais comment puis-je savoir si je peux vous faire confiance ? Hm ? Je préférerai simplement une réponse concise à ma question.

...Ce qu'elle ne semblait visiblement pas disposée à lui donner. Lorsqu'il lui demanda son identité, la jeune femme, plutôt que de lui répondre, lui posa une autre question. Il soupira, et, levant les sourcils, déclara d'un ton las :

-Oui, je pense que cela est important, vous vous trouvez à l'endroit où j'aurais du mettre la main sur la personne que je cherche... Cela me semble être une raison suffisante pour que votre identité soit importante à mes yeux.

Il n'en était pas totalement sur, mais il avait l'impression que quelque chose se passait dans le corps de la jeune femme, ainsi que dans son esprit. Sa façon de parler avait changé, lui semblait-il. Il ne recula pas, mais se tint prêt à dégainer dague ou pouvoir. Après tout, ce visage de poupée espiègle pouvait bien cacher un grave danger.

La main de Dieu, c'est moi...

Ses yeux dorénavant sombres fixent ceux bleutés de l'homme, sans une ombre de gène ou d'une quelconque nervosité. Son regard fluide s'adapte avec tact, à son calme olympien et son sourire énigmatique. L'homme est prudent et c'était tout à son honneur, même si la personne de Kara n'est pas violente. D'ailleurs et ce malgré son passé, la belle n'a jamais été violente. Elle a toujours été celle qui observe depuis les gradins, les histoires chaotiques qu'elle envenimait par une touche de magie. Ce qu'il y a d'ironie dans cette histoire, c'est qu'elle laissa propager ce chaos en question, en laissant les gens faire à appel à sa magie. Cela n'a jamais été elle la violente, elle qui n'est qu'une simple spectatrice jubilant devant les choix des êtres-avides de vengeance, de pouvoir ou de richesse. Plus les yeux de Kara s'assombrirent, plus les secondes passèrent, tandis que son sourire s'étirait de plus en plus sur son visage.

~~~ ¤ ~~~

Une goutte s'écrase sur cet océan de ténèbres, une onde circulaire déforme l'eau dans ondulation ordonnée. C'est sur cette eau légèrement agitée qu'elle se tient, pieds nus. Elle peut sentir le bas de ses pieds s'appuyer sur cet océan glacial. Elle peut voir de nouveau la couleur naturelle de ses cheveux, d'un brun sombre, malgré l'obscurité. Au loin, alors qu'elle se contentait jusqu'à présent de rester debout dans cette étrange endroit sombre, un chuchotement se fait entendre avant qu'une flamme d'une couleur pourpre apparaît au loin. Elle avance alors jusqu'à cette flemme, de plus près elle peut entendre la flamme chuchoter. Elle entend quelques mots parvenir à ses oreilles : « Pardonnez-moi seigneur, car j'ai péché... ». La surprise se lit sur son visage, cette flamme d'une drôle de couleur parlait vraiment. Mais le plus étonnant, c'est qu'elle n'a pas vraiment l'impression que c'est une flamme dangereuse, aucune chaleur n'émanait d'elle. Seulement de la triste et du désespoir. Elle tend sa main vers l'étrange flamme pourpre, plongeant celle-ci à l'intérieur de la sphère d'énergie. C'est alors, qu'elle est soudainement enivrée par des émotions qui la foudroient de toute part. Lorsqu'elle ouvre les yeux, elle a quitté l'obscurité. La voilà dans une pièce, plus précisément une chambre semblable à une vieille cellule d'une église catholique pour les mères saintes. Les chuchotements ou plutôt, le chuchotement était devenu une voix de femme, priant son seigneur. En l'écoutant, elle peut voir que cette femme cherche refuge et protection dans sa prièrent. Les larmes coulent le long des joues de la bonne femme qui se trouve face à un crucifix, accroché au mur de sa chambre en question. « Pardonnez-moi seigneur, car j'ai péchée... Je me suis égarée sur la voie du croyant, je n'aurai jamais due faire appel à elle, je le sais. J'ai... j'ai été faible, oh seigneur, pardonnez-moi.

- Si bien sûr, il peut entendre tes prières. Annonce une femme d'après sa voix, cachée dans un des coins peu éclairé par la bougie de la cellule, tandis que la bonne femme et notre amie elle-même eussent sursauté à l'entente de la voix de la mystérieuse femme.
- C'est... c'est la maison du seigneur, co... comment osez-vous venir en ce lieu sacré ? Bégaie la bonne femme, la voix tremblante de peur.
- Le temps est écoulé, il est temps pour vous de payer le prix de votre contrat. Annonce la femme avant de se dévoiler, elle, la grande Finola Halliwell.

La bonne femme continua à prier, tandis que Finola se contenta de sourire et ce fut un très large sourire qui s'étirait sur son visage. Ses yeux sont complètement noirs, dévoilant toute cette noirceur qu'elle avait dans son coeur ténébreux. Notre amie fit un pas en arrière, effrayé par la présence de cette personne, d'autant plus qu'elle avait sortie un poignard long et fin. Elle égorgea la soeur, faisant gicler le sang sur son visage. A la suite, la sorcière fit une chose qui rappela un sombre passé chez notre amie spectatrice, Finola ouvrit le crâne de sa victime avant de dévorer quelques parties du cerveau de la femme. La panique fit reculer notre amie qui se retrouva à nouveau dans cet endroit sombre, face à cette flamme pourpre. Sa main était posée sur sa bouche, choquée parce qu'elle venait de voir. Trois autres chuchotements se firent entendre, puis dix autres, cinquante, voire plus centaine de chuchotement se firent entendre. Des flemmes pourpres apparurent les unes après les autres. Lorsqu'elle se retourna pour tenter de fuir, tenter de revenir en arrière. Un miroir lui barra le chemin, son coeur palpita en découvrant son reflet qui n'est autre que cette la femme cannibale ; Finola Halliwell. Elle se met à rire, rire de panique, rire de folie, rire de tristesse, tandis que ses larmes coulent le long de ses joues... « Je... Je suis Kara Halliwell, je suis Kara Halliwell. Je vais me réveiller. HA HA HA ! »

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Un très large sourire s'étire sur son visage, ses yeux s'assombrissant sur-naturellement. Elle dépose le balai sur le côté, tout en fixant l'homme. Elle paraît de plus en plus inquiétante et de moins en moins inquiet de la présence de l'homme. Bien qu'au début elle se méfiait de sa dangerosité à son égard, le sens moral de Kara n'étant plus en ce moment, elle était de plus en plus confiante. « Le Cosmos peut vous apprendre beaucoup sur la quête du pouvoir. N'est-ce pas ce que recherche Croix ? » Dit-elle, en lâchant à la suite un petit « Oups », montrant un air faussement gêné. Oui. Elle n'est pas vraiment sûre que l'homme est une sorcière de Croix, mais connaissant l'origine familiale de Mathias, elle doute bien que la première organisation à la rechercher est Croix. L'homme refusa l'offre qui n'en était pas vraiment une au fond, Kara n'est pas connu pour faire des offres lorsqu'elle fait appel à son pouvoir. « Mon cher monsieur, si je puis me permettre... pour les réponses que vous cherchez aux questions que vous vous posez, il faut savoir sacrifier quelque chose pour obtenir ce que l'on souhaite. Rien n'est gratuit, tout à un prix. » Elle a jointe ses mains derrière son dos quelques instants, une lueur pourpre éclaire le mur dans le dos de la sorcière. Lorsqu'elle montre de nouveau ses mains, elle tient une plume sombre dans une main et un contrat dans l'autre qui se déroule jusqu'aux pieds de l'homme. « Je suis capable de choses exceptionnelles, mais ces choses ne sont jamais gratuites. Il en est de même pour les réponses à vos questions, je demande toujours un prix en échange. Et dans votre cas, ce prix est que vous transmettrez par information mes compétences à votre patron. Mission aisée, non ? » Dit-elle, en riant sinistrement. Cette personnalité là de Kara voulait que les hommes usent de ses facultés. Plus en demande d'elle, plus elle devient forte.

« Les tiens me nomment sous bien des surnom, à toi de voir lequel te convient... Le chaperon rouge, l'entité (surnom sortie d'un roman, que je trouve d'un vulgaire), ou beaucoup plus connu le cavalier des pactes (surnom qui prend son origine d'une autre sorcière pactant). » Toujours le sourire aux lèvres. « Et bien, vous signez ou vous me serez la main ? »

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My soul burns, my spirit sinks, my body cries in the darkness...

You'd take me with you if you could but I wouldn't go

Mohamed tressaillit légèrement. La jeune femme semblait être possédée. Cela ressemblait à ce que le sorcier avait pu voir lors des cas d'exorcisme qu'il avait pu pratiquer ou auxquels il avait pu assister. Evidemment, chaque esprit ayant ses propres particularités, leurs manifestations dans le corps d'un être vivant pouvaient se montrer très différentes. Mais il était presque certain que l'inconnue était actuellement dans un état de transe qui était du à une entité extérieure. Il serra les dents et se prépara à attaquer au cas où elle se montrerai agressive.

Mais elle ne bougea pratiquement pas, et se contenta de répliquer sur le Cosmos qu'il venait de mentionner. Elle parla de Croix. Une lectrice de pensées ? Il ne lui avait pas transmis cette information. Mais la télépathie n'était pas la seule explication logique, elle pouvait le connaitre de réputation (il était assez haut placé pour que ce soit possible), ou on l'avait prévenue qu'un membre de l'organisation allait se présenter à l'hôtel... Tachant de réfléchir à la question tout en agissant de manière efficace, Mohamed garda son sang froid, et répondit avec un sourire en coin :

-Alors comme ça vous savez pour qui je travaille ? Comment l'avez-vous découvert ? En effet Croix est toujours en quête de pouvoir, mais pour le moment j'ai une mission bien précise, qui repose sur une autre valeur de notre organisation : le respect de la famille et des liens du sang.

Puis son interlocutrice lui expliqua que tout a un prix, et que visiblement, il devrait sacrifier quelque chose pour obtenir ces informations. Moha eut une moue quelque peu sceptiques. Il tira sa dague de sous son pantalon, juste histoire de la mettre bien en vue de la jeune femme, et déclara :

-Oui, il est vrai que c'est ainsi que marche le monde, généralement... Mais je suis un sorcier de Croix, comme vous l'avez remarqué, et je m'estime à même de vous menacer voire de vous torturer afin que vous me révéliez les informations que je désire sans que j'aie à perdre quoi que ce soit... Sinon un peu de temps...

Il sourit de toute ses dents en regardant la jeune femme droit dans les yeux. Il raffermit sa prise sur sa dague et la pointa vers elle, la voyant étrangement placer ses mains derrière son dos, derrière lequel se mit à briller une lueur violette, à l'aspect plus que surnaturel. Brusquement, l'inconnue sortit ses mains de derrière son dos, ce qui provoqua un léger sursaut chez Mohamed, qui se félicita de s'être auparavant protégé par des runes. Il regarda d'un air perplexe ce que tenait la jeune personne. Une plume et un long parchemin qui était intitulé "Contrat". La femme proféra des paroles mystérieuses, comme quoi il devait révéler sa puissance à Croix en échange d'informations. Il soupira.

-Honnêtement, vous m'avez bien regardé ? J'ai l'air d'être le héros d'un film Disney ou d'un quelconque conte de fées ? Quel est votre intérêt à ce que je révèle votre puissance à Croix ? Je pourrais tout aussi bien obtenir des réponses à mes questions par d'autres moyens...

Les sourcils levés en signe de suspicion, une moue comique sur le visage, Moha écouta ce que cette étrange personne avait à ajouter. Elle était en train de déblatérer des inepties sur son nom, sur un ton qui était beaucoup trop sur de lui pour que cela plaise au sorcier noir, il se sentait presque méprisé.

-Eh bien si vous vous prenez pour une légende, vous en êtes une très ancienne et très bien cachée car je n'en ai jamais entendu parler... Enfin à vrai dire je connais l'histoire du petit chaperon rouge mais j'avoue n'avoir jamais su qu'elle parlait de manière ampoulée en proposant des marchés ridicules à tout va...

Elle lui demanda une nouvelle fois s'il allait accepter le pacte. Mohamed se jeta alors rapidement sur la femme en sortant sa dague de son fourreau et en plaçant la lame sous sa gorge.

-Ecoutez, je n'ai pas de temps à perdre, et vous ne m'inspirez pas confiance. Alors vous pouvez simplement répondre à ma question maintenant, et vous ne serez pas molestée. Ou alors je peux aussi bien vous torturer. Je suis un homme plein de ressources.

Il lui adressa un clin d’œil en souriant.

L'appel de la nécromancienne...

La réaction de l'homme fut pour le moins imprévisible, mais cela ne faisait qu'augmenter cette perverse excitation chez la demoiselle. Elle voit tout ceci comme un jeu amusant, un jeu qu'elle veut ni gagner, ni perdre. « Vous venez à l'instant de me confirmer que vous êtes bel et bien de chez Croix. » Chantonne-t-elle, avec espièglerie. En effet, l'homme ne faisait que confirmer sa théorie. Il prenait certainement Theodora, pour Mathias, ne sachant pas que Theodora est l'enfant perdu des Cross, jumelle de Mathias. Étant donné que Theodora a quasiment vécue à l'écart de cette famille, elle-même ignore l'existence de celle-ci.

~~~ ¤ ~~~

A genoux face à son reflet, désormais elle sait qui elle est. Il n'y a plus de doute à avoir, elle est cette sombre sorcière qui a dévoré tant d'âme. Chaque flamme pourpre, n'est en réalité que les souvenirs des victimes, ce qui semble être d'anciennes consciences éteintes. A genoux face à son reflet qu'elle observe avec dédain, mais aussi avec admiration... En effet, aussi horrible qu'avait pu être Finola Halliwell, cette sorcière était d'une grande beauté. Lorsqu'elle compris qu'elle était possiblement cette sinistre magicienne, nécromancienne, les flammes pourpre disparue pour laisser place à une étincelante, voire aveuglante forme bleuté. Les mains au-dessus de ses yeux, elle se relève avant de se diriger vers la forme qui se révélait sphérique. Lorsqu'elle toucha la sphère, elle quitta de nouveau les ténèbres. Elle se trouve dans une crypte lorsqu'elle ouvre les yeux, un tombeau se tient en face d'elle. Elle peut observer, les multitudes de runes éparpillées sur le tombeau en question. Elles sont d'une grande complexité, comme une formule codé à l'intérieur d'un code. Que peut bien garder de telles runes ? Qui a-t-il à l'intérieur de ce tombeau ? À peine songea-t-elle à la question, que le tombeau s'ouvrit. « Est-ce que tout ceci est réel ? » Demanda à alors la petite Kara, perdu dans ses songes, tandis que son Alter-ego faisait face à cet agent de Croix. « C'est pour cela que tu existes, Kara ! » Annonce une voix qui fit sursauter la jeune fille. Une voix que Kara connaissait à présent et qu'elle pourrait reconnaître entre mille autre voix. « Finola ! » Crache Kara d'une voix tremblante, tandis que l'intéressée sort de l'ombre, vêtue dans une robe d'un blanc immaculé. Kara eut presque du mal croire qu'il s'agissait de ce monstre qu'elle avait vu dans toutes ses flammes pourpres. Où sont donc passés ses yeux d'un noir démoniaque ?

« Enfin, te voilà ! Cela fait bien longtemps que j'attends ta venue. » S'exprime ce qui semble être Finola en apparence. Kara ne répondit rien, ne comprenant pas grand-chose à sa situation, voulant d'ailleurs que son silence exprime son incompréhension. La femme se dirigea au-dessus du tombeau ouvert, affichant un léger sourire adressé à Kara. « J'ai bien cru ne jamais te revoir ? » Poursuit-elle. La quiétude de Kara laissait place un sentiments d'intrigue, mais aussi d'agacement. « Vous allez m'expliquer ? » Demande-t-elle sur un ton suivant ces mêmes sentiments d'intrigue et d'agacement. D'où elle est positionnée, elle ne peut pas voir ce qu'il y a à l'intérieur du tombeau, mais elle n'ose pas non plus s'approcher de cette sorcière. « Vous ne pouvez pas être là, vous êtes mortes, vous... vous êtes moi ! » Rajoute la jeune sorcière qui écoute la réponse de Finola. « Je ne suis que l'écho d'un souvenir passé et en effet, il s'agit là de ton propre écho d'une vie antérieure. » Elle poursuit peu après... « Ta présence en ce lieu n'est pas aussi anodine que tu le penses, tu devais venir ici, afin de te rappeler ton but, ta véritable mission. » « Quelle est-elle ? » Questionne Kara se sentant étrangement attirer vers le tombeau. « Vois par toi même ! » Dit-elle, alors qu'elle indique à Kara l'intérieur du tombeau. La jeune femme s'était déjà élancée en direction de l'objet avant même qu'on lui en donne le coup du départ, comme si une force surnaturelle l'appelait. Quelques pas la séparaient encore du tombeau et lorsqu'elle se tint enfin au-dessus de celui-ci, ce ne fut que l'incompréhension la plus totale. « C'est une blague ? » Crache-t-elle à nouveau sur un ton agacer, cette fois avec un pointe d'irritation. « Au contraire, c'est très sérieux. C'est là ton but : trouvez cette crypte, ce tombeau et... ton ancienne enveloppe charnelle. » « Finola Halliwell est morte ! » « C'est ce qu'à toujours prétendu Aggatha et Penny, mais qu'est-il advenu du corps ? »

L'écho sourit avant de faire le tour du tombeau jusqu'à arriver au niveau de Kara. « Elle ne supportaient pas l'idée de tuer leur propre sœur, surtout Aggatha, elles étaient faibles. Alors, elles l'ont scellé dans ce tombeau, pour que ce soit le temps qui fasse le travail et la tue, des lâches, elles étaient. » Elle observa Kara posant une main sur sa joue. « Mais Finola avait vu clair dans leur jeu, elle avait pris des précautions, dont la réincarnation de l'âme et les cent âmes de La mort Pourpre ! » « Je ne comprends pas pourquoi je dois retrouver ce tombeau, elle est morte ou pas ? » « Une partie d'elle est morte, la partie qui s'est réincarnée aujourd'hui avec un but précis. L'autre partie survie en se nourrissant des âmes qu'elle a volé, attendant le retour de sa partie réincarnée qui la libérera. » Kara se mit à rire en reculant et repoussant l'écho. « Mais quelle foutaise ? Moi qui commençais à éprouver du respect pour mon ancienne incarnation... était-elle stupide ? Elle aurait mieux fait de mourir, au lieu de dissocier son âme. Quel était son but, hein ? Espérer revenir en momie ? » Malgré l'air moqueuse de la jeune sorcière, l'écho garda son sourire. « Alicia Roussel, Jérémiah Gamerod... A ton avis ma chère, pourquoi n'es-tu pas morte lorsqu'ils t'ont abattue, car ils t'ont abattu mon enfant. A quoi crois-tu que te servent toute cette vitalité en toi, toutes ces âmes que tu as obtenues des pactes, hein ? » Elle s'approche de nouveau de Kara, alors que ses yeux s'assombrissent et que son sourire devient sinistre. « Elles vont nourrir Finola, ton propre corps actuel et toute cette jeunesse, cette vitalité, vont nourrir Finola. Tu vas mourir pour qu'elle renaisse. C'est en cela que tu as été créée par malédiction de la réincarnation... Ton corps n'est qu'un nutriments. » « Vous croyez que c'est intelligent de me dire tout ça, elle peut bien aller crever cette vieille pute ! » « Oh... Parce que tu penses que tu as le choix ? Mais dis-moi, plutôt... Qui est au commande de ton corps, actuellement ? » Suite à cette phrase l'écho se mit à rire. « L'instinct te privera de ta liberté, ma belle. »

~~~ ¤ ~~~

Lorsque l'homme parla de menace, le baron des pactes prit faussement un air paniqué, avant de sourire de nouveau. « La torture est acte si primitif qui ne marche d'ailleurs que sur des créatures tout aussi primitives. Je pense que vous êtes assez intelligent pour comprendre que cela ne vous fera que perdre un temps qui apparemment vous semble précieux ? D'une... De deux, pensez vous qu'il soit judicieux de menacer celle qui peut vous conduire à ce que vous cherchez de son bon vouloir ? » Dit-elle, presque en chantonnant, comme si l'atmosphère oppressante entre elle et l'homme n'existait pas. Répondant au sourire de l'homme avec le sien, toujours plus enjoué. L'homme s'intéressa à l'intérêt que la jeune femme porte à Croix, elle cessa de sourire momentanément. « Oh... Voilà une bien bonne question. Le pouvoir l'ami ! Ce que tout homme recherche ! » Annonce-t-elle, avant de sourire de nouveau, elle rajoute. « Je ne vous inspire pas confiance, c'est normal qui ferait confiance à une jolie inconnue aux yeux noires et au sourire inquiétant ? » Son sourire s'éteint de nouveau. « Vous n'avez pas de temps à perdre, vous voulez me torturer ? Pensez-vous que je l'air de ceux qui se soumettent sous les contraintes de la douleur. Ce corps n'est qu'un objet éphémère, mon cher... Et un jour, il va s'éteindre avec ou sans votre aide. Maintenant, ce que vous devez savoir : c'est qu'il m'est impossible de répondre à vos questions, car je n'ai pas les réponses... Toutefois, je possède le pouvoir de vous apporter ces réponses en question, car je possède la magie de réaliser n'importe quel souhait, mais ce pouvoir est malheureusement déclenché par un échange équivalent. Mon échange ici, c'est que mon nom et ce pouvoir en question parvienne au chef de Croix. Je sais qu'au près de lui, ma magie sera efficacement utilisé, là où Orphéo veut me brider ! »

Elle agite la plume comme pour l'inciter à la prendre. « Une torture vouée à l'échec ou des réponses qui vous seront plus que satisfaisant ? Quel choix difficile ! » Se mit-elle a rire à la suite.

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My soul burns, my spirit sinks, my body cries in the darkness...

... Y s'lance dans un monologue

Mohamed leva les yeux au ciel. La sorcière -du moins il supposait que c'était une sorcière- d'en face se gaussait de l'avoir fait "avouer" qu'il était un sorcier de Croix. Pas un secret, ma poulette, pour la finesse d'esprit tu repasseras. Il n'avait laissé échapper aucune information qu'il n'aurait pas souhaité divulguer à cette inconnue. Bon bien sur, Mohamed n'était pas infaillible et ce genre d'erreur pouvait arriver. C'est pourquoi il essayait de se montrer prudent. Il soupira et déclara :

-Oui, bravo Mademoiselle, vous savez exactement ce que je veux que vous sachiez, vous devriez vous féliciter pour ça.

Il fit rouler ses yeux dans ses orbites et croisa les bras. La jeune femme se lançait dans un discours qui allait s'avérer être long. Elle tenta de le faire douter. De le convaincre que la torture ne le mènerait à rien. Mais le sorcier noir aimait bien trop faire souffrir ses opposants pour se laisser convaincre aussi facilement. Il se contenta de hausser les épaules et écouta la suite. Elle continuait à avancer que la torture ne marcherai pas. Elle ne mentait pas forcément. Mais Mohamed devait d'abord s'en assurer. Marchander, d'accord. Mais là, cette inconnue voulait lui faire signer un contrat, c'était louche. Si ça se trouve, le bouzin était rempli de runes qui le forceraient à faire des choses, qu'il honore ou non sa part du contrat, ou alors c'était un pouvoir très rare que possédait cette jeune personne, et dans ce cas ça sentait très mauvais. Il pouvait y avoir des effets secondaires, des contreparties. Moha n'était pas un lapin de trois semaines. Prudence, mes agneaux, prudence.

-Oh, le temps est précieux, mais je peux prendre quelques minutes de ma vie pour vérifier vos dires. Voyez-vous, torturer les gens agaçants est une véritable passion chez moi alors, pourquoi m'en priver ma petite Jeanine ?

Il sentait déjà son don palpiter dans ses doigts, dans son esprit. Mais il avait encore des choses à dire, et il lui fallait l'effet de surprise.

-De plus vous m'excuserez, mais votre bon vouloir n'en est pas vraiment si vous exigez une contrepartie dont les tenants et aboutissants me semblent vaseux et plutôt compromettants pour moi si je n'm'abuse. Enfin moi je sais pas hein, j'dis ça comme ça mais vos yeux ont une couleur pas trop naturelle là, votre voix fait flipper -et je suis un sorcier noir, hein, il en faut pour me faire trembloter-, et vous voulez me faire signer un contrat magique qui m'a tout l'air d'être une putain de grosse arnaque.

Il déglutit, se caressa le menton, remarquant au passage qu'il allait bientôt être temps de se raser s'il ne voulait pas ressembler à un australopithèque et reprit :

-Bravo, vous avez trouvé, je ne vous fait pas confiance, et si votre pouvoir est tel que vous le dites, je suis pratiquement sûr qu'il y a une embrouille quelque part. Oh et permettez moi de remettre vos convictions en question, pendant qu'on y est. Tous ne cherchent pas le pouvoir, d'ailleurs je ne trouve personnellement pas le pouvoir intéressant comme fin en soi, mais je ne vais pas vous raconter ma vie, et je vais entamer le travail.

Sur ces mots, Mohamed activa son don, et lança une vague de douleur assez puissante pour un premier assaut, afin de montrer à son adversaire qu'il ne plaisantait pas. Et puis, cela lui permettrait de comprendre rapidement si la blondinette bluffait ou non. Si elle ne réagissait pas à l'assaut, soit elle savait bien se contenir, soit elle disait vrai. Dans ce cas il devrait s'assurer que ce n'était pas la seconde option en lançant un assaut plus fort. Mohamed fixa alors attentivement la jeune femme, scrutant sa réaction, attendant le verdict. Il espérait vivement qu'elle ressentait la douleur, car si la torture était inefficace, il allait devoir trouver un autre plan, et cela serait beaucoup plus compliqué.

La destinée...

Voilà que vint finalement l'attaque de l'homme, aussi obstiné qu'une créature dépendant de sa stupidité. Durant la vague de douleur, l'entité se contenta de fixer l'homme sans une once d'expression faciale, son sourire longtemps disparue. Elle se contenta de rester silencieuse, sous l'imposante et dominante douleur qui justement s'imposait à elle. Toutefois, comme elle l'a dit précédemment, seul la créature primitive se plierait à la souffrance. Peut-être même que Kara et sa fragilité mentale, si c'était elle qui subissait cette vague directement, se serait probablement agenouillée face à l'homme de Croix, lui offrant alors le plaisir qu'il rechercherait. Mais l'entité présente qui n'est qu'une forme de conscience née de la magie de Kara... ou plus véridiquement, de la magie de Finola, n'est en rien attachée aux sensations, qu'elle soit agréable ou désagréable. Ce n'est qu'éphémère après tout, que représente quelques minutes sur une éternité. Car c'est ce qui semble être le but recherche de Finola, l'éternité... la vitalité éternelle, même si cette vitalité est volé contre le gré de ses victimes. Silencieuse est l'entité, la douleur l'empêchant de sortir un quelconque mot. Mais tel un solide pilier, ses jambes ne flanchent pas... Tel un guerrier de l'ancien temps, la douleur devient pour elle qu'un lointain souvenir à laquelle elle ne prête plus attention. Qu'est-ce que la douleur si ce n'est qu'une série de signaux envoyer aux cerveaux. Voilà que bientôt, l'adrénaline parcourt l'intégralité du corps de Kara, aidant l'entité à supportait ce foudroiement. Toutefois, comme une vague le plus gros est déjà passé et la douleur s'estompe bien rapidement, permettant ainsi à l'entité de reprendre des forces avant une autre éventuelle vague de douleur. Pas une seule fois, la créature n'a cligné des yeux durant la première vague, se contenant de monter son regard noir, dont les yeux semble comme absent de relief.

Une solution simple se pose devant l'entité : répondre à la violence de l'homme par sa propre violence, ou rester courtoise et tenter d'amener l'homme à croire qu'elle n'est en rien un danger pour lui... si c'est ce dont il se préoccupe.

~~~ ¤ ~~~

« Qu'ai-je fait pour mériter ça ? Je n'ai jamais demandé à exister. » S'exprime Kara, les larmes perlant le bord de ses yeux, puis traçant à la suite un chemin sur ses joues sous le regard froid de l'écho qui s'agenouille en face d'elle. Mais elle repose aussitôt une main sur l'une des joues de Kara qui s'était, plutôt, écroulée sur ses genoux. « Ton malheur, tu le dois à ceux qui ont fait de toi un être doué de sentiments. » Annonce l'écho... « Mais vous êtes responsable, vous m'avez donné vie et... Et... je ne veux pas mourir. » Lentement et tendrement, l'écho caresse la joue humidifiée de Kara avant d'ajouter. « La mort est assez mal comprise, tu es bien placée pour le savoir. » Elle poursuit. « Tu ne disparaîtras pas, si c'est cela que tu crains. » Kara l'observa un moment, puis ensuite elle dirigea ses yeux sur la structure de la crypte où elle se trouvait. « Alors je suis vouée à réintégrée mon corps d'origine, vouée à redevenir Finola. Redevenir ce monstre... » « Les monstres ont tous une raison d'être, même le diable. Tu as peut-être vu les souvenirs des victimes de Finola, mais tu ne sais rien d'elle. Parfois, ce n'est pas nécessairement le loup qui est le méchant de l'histoire, il n'est peut-être lui-même que victime de la cruauté de l'homme. Les histoires de monstre sont tournées pour qui veut bien l'entendre, pour qui ça arrange, la vérité est toujours cachée derrière un mensonge qui abreuve les pauvres âmes. » Kara fixa l'écho d'un regard indifférent, cela lui importe peu, elle voulait vivre... au moins pour sauver Théodora. « Et si, malgré tout je refuse... » « Alors, toi et Finola connaîtrez la mort véritable. Et tu peux être certaine que tu ne sauveras pas Agatha Theodora Prenderghast » « Eh ben, quoi ? L 'entité qui prend ma place se suicidera, ou bien ? » Cracha Kara dans un rire forcé, toujours accompagné des larmes. « L'âme est un concept qui touche l'étrangeté des croyances religieuses, mais on peut la voir comme la conscience ou l'esprit d'un être vivant, mais aussi comme d'une source vitale essentielle aux hommes, le carburant qui les maintiennent en vie si on peut dire. Donc, au même titre qu'un homme ayant un trouble de l'identité, on peut alors aussi penser que ce n'est jamais bon qu'une âme soit trop longtemps dissociée, surtout une partie d'âme qui s'est aussi dissocié même après la réincarnation. » « Dji ? Et... où voulez en venir ? » « Tu consommes toi-même les âmes que tu as absorbé durant tes pactes, lorsque tu les auras toutes absorbées, tu commenceras à te consumer toi-même. » « Mais pourquoi ? » « Tout être vivant consomme sa propre vie car rien n'est éternelle, mais parce que toi, tu n'es qu'une petite partie, un bout de morceau de l'âme de Finola qui a été envoyée pour alimenté le corps qui est le tient... Eh bien, ton espérance de vie est quasiment inférieure à celui d'un simple humain, voire d'un animal. »

L'écho se relève et rajoute. « Si tu avais continué à conclure des pactes en quantité sans que la magie de Finola prenne ta place à chaque fois, tu aurais eu du temps devant toi... Ce qui n'est plus le cas. Il te reste plus beaucoup de temps et Finola a besoin de cette jeunesse en toi tant qu'elle est encore en toi. » « Je vois, si je meurs, elle mourra de vieillesse... Si je vous suis, je meurs et elle revient à la vie et plus en forme que jamais. Mais même si vous dites que je ne disparaîtrais pas, je me sens quand même perdante dans cette histoire. » « Finola pourrait libérer Agatha du pacte de sa mère... » Suite au dernier parole de l'écho, un silence s'installa dans la crypte. Kara essuya ses larmes avant de se relever et poser son regard sur le corps endormie de Finola. Kara a toujours ignoré comment libérer Theodora et bien que l'écho n'inspire pas confiance, elle peut toutefois sentir que celle-ci ne ment pas. Peut-être que la raison réside dans le fait que l'écho n'est qu'un résidu d'elle-même. Pour la jeune sorcière, la situation prit une nouvelle tournure. Certes, elle craignait la mort, mais si c'est pour Theodora la mort ne signifie plus rien. « Je serais égoïste si je mourrais sans avoir aidé Theodora... Toutefois, si je meurs, le lien sera défait, ai-je vraiment besoin de Finola pour ça. » « Si c'était le cas, Theodora sera déjà libre depuis longtemps, grâce aux exorcistes qui te pourchassaient. Si tu n'es qu'une partie de Finola, il en est de même de la magie que tu possèdes. » Alors Kara comprit que même si elle disparaissait, cela ne libèrera pas Theodora de son emprise pour autant, elle serait tout simplement lié à Finola... Kara compris alors que Finola pourrait se servir du lien afin de se libérer, peut-être même dévorerait-elle la vitalité, voire la jeunesse de Théodora grâce à ce même lien qui les unirait. Immobile, observant la jeune fille, l'écho sourit de plus belle. « Il semblerait que tu commences à comprendre la situation. Soit tu remplis ton rôle, soit... » « Je le ferai... » Interrompe Kara. « Je le ferai... »

L'écho inspire à fond avant de relever gracieusement le menton, sourire aux lèvres, comme pour apprécier une victoire. « Dans ce cas, trouve cet endroit, tout en continuant à conclure des pactes sans que l'entité le fasse. » Annonce l'écho tandis que Kara se contenta de lever un sourcil. « Comment suis-je supposée trouver cet endroit, je ne l'ai jamais vu de ma vie. Et pour les pactes, même si cela ne m'enchante pas, je le ferai. Seulement avec ceux qui ne méritent pas de vivre. » « Comme tu le souhaites, tant que les âmes sont nombreuse et jeunes. En ce qui concerne cet endroit, tu es la seule à pouvoir le trouver. Demande-toi seulement, comment il est possible que tu sois là, que ton esprit puisse visualiser cet endroit alors que tu n'y as jamais posé les pieds. Où demande-toi comment elle se serait servir de Theodora. » Kara jeta de nouveau un œil autour d'elle, avant de poser les yeux de nouveau sur le corps endormi de Finola, réfléchissant... « Elle m'appelle... N'est-ce pas ? » Demande-t-elle, l'écho se contenta de rester silencieux. « C'est bon, j'ai très bien compris ce que je devais faire maintenant. Donc fait moi revenir dans la chambre d'hôtel. » « La magie de Finola te protège en ce moment du sorcier qui est apparu plutôt. Si tu reprends ta place maintenant, tu sauras à sa merci. » Annonce l'écho tandis qu'elle s'en retourne dans l'ombre, mais juste avant de disparaître, elle rajoute. « Mais n'est crainte, ce sera très bientôt terminé. »

~~~ ¤ ~~~

« Cela semble tellement facile de vivre plus que de mourir quand je t'observe, or que c'est le contraire... L'homme prétend que tous ne cherchent pas le pouvoir, qu'il n'est pas intéressé par celui-ci, pourtant il dément aussitôt ses dires en prétendant que la torture est une véritable passion pour lui... hmm. Chercher à dominer son prochain est là, ce qui ressemble le plus d'après moi à une forme de pouvoir recherché. Les êtres douées d'une conscience réfléchie et sans exception cherchent une forme de pouvoir ; que ce soit dans le domaine politique ou selon les différentes classes sociales, que cela concerne le désir d'acquérir plus de puissance physique en pratiquant un sport quelconque, ou chercher à contrôler ses propres désirs en cherchant à se dominer soi-même... En fait, l'homme cherche tout simplement à maîtriser ce qui lui échappe, c'est dans sa nature. Et je pense que Croix et ses membres n'échappent pas à ce désir de rechercher le pouvoir. Si l'homme de Croix qui se tient en face de moi ne recherche pas le pouvoir, il n'a donc pas d'objectif, pas de volonté, car la quête du pouvoir passe aussi par la quête de connaissance, la quête d'une reconnaissance... Si tu ne cherches pas le pouvoir, que fais-tu ici ? Pourquoi sers-tu Croix ? Pourquoi être tout simplement un sorcier noir ? Peut-être n'es-tu finalement pas un homme, peut-être es-tu une créature qui ne vaut pas mieux qu'une bête dépendante de son instinct... Peut-être n'es-tu qu'un esclave sans but. Alors je comprendrai que tu n'es pas d'ambition en tant qu'homme. »

Finalement, elle avait décidé de rester courtoise, si on peut dire. Elle poursuit à la suite, en faisant disparaître le contrat et se dirigeant peu après vers la commode contenant un paquet de mouchoir. « Peut-on dire qu'envoyer une vague de douleur soit hypothétiquement naturel, je pense que mes yeux semblent à sa place dans ce monde. Plus important, si tu as peur que mes contrats soient piégés, tu n'as qu'à écrire tes conditions, je serais forcée de le respecter dans la mesure où il y a tout de même un pacte passé, un accord qui éveille ma faculté magique. » L'entité sort le mouchoir et le pause sur la table au côté d'un stylo bille qui est pausé dans une tasse de thé. « Tu peux vérifier si tu veux, le mouchoir ne comporte rien qui sorte de l'anormal, le stylo non plus. Note donc tes conditions et même ta question si tu le veux, du moment que ces conditions soient équivalent pour ta ou tes questions. Il faut comprendre que pour que ma magie fonctionne, je dois avoir en retour une sorte d'offrande... Ce que je demande, c'est une reconnaissance, parle de moi à ton patron et je t'offre toutes les réponses à tes questions. »

Il peut s'estimer heureux car en tant normal, elle lui aurait demandé son âme... ce qui n'est pas le cas, présentement. Pourquoi prendre un chocolat maintenant, lorsqu'une boîte remplit de friandise vous sera offert très bientôt.

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My soul burns, my spirit sinks, my body cries in the darkness...

Tout cela me plonge dans la perplexité

Ok. Les choses commençaient à se gâter. Mohamed voyait bien que son attaque n'avait eu aucun effet sur sa victime. Pas la moindre petite grimace. Le front du sorcier noir se plissa, et il tenta de réfléchir à la logique de ce qui venait de se produire, tandis que la jeune femme se lançait encore dans un long discours sur le pouvoir, auquel il faudrait qu'il réponde, encore. Heureusement qu'il était par nature quelqu'un de bavard, parce que sinon il en aurait été fatigué d'avance. Bon. Il n'avait plus qu'à lancer une décharge puissance maximale, et il lui faudrait sérieusement réfléchir à ce qu'il allait faire ensuite. Elle voulait qu'il parle d'elle à Dorian Cross. Pas besoin de contrat pour ça. Moha allait le faire, dans tous les cas. Un pouvoir aussi étrange, et qui avait l'air si dangereux, il n'allait pas garder ça pour lui. Ne serais-ce que parce qu'il n'avait que faire de cette information pour lui seul, il ne voulait pas tremper là dedans.

-Oh je suis bien d'accord, le pouvoir fait partie de la vie de tout un chacun, et les sorciers noirs sont loin d'y faire exception. Je suis moi aussi en quête de pouvoir dans une certaine mesure, je sers Croix car je suis d'accord avec l'idée qu'il faut dominer les humains et exterminer les mêlés, mais ce n'est pas mon but principal dans la vie. Mais mes ambitions en tant qu'homme ne vous regardent pas.

En effet, lorsque Moha pensait à sa vie, il réalisait que son désir était principalement de fonder une famille et d'avoir des enfants, et ce avec une sorcière noire pure. C'était ce qui était en train de se produire, Laure Cross était enceinte de lui. Bien évidemment, le fait qu'elle fasse directement partie de la famille fondatrice et dirigeante de Croix ne gâtait rien, mais une autre sorcière noire, une Sullivan, une Soul, ou de n'importe quelle autre famille mineure, même une convertie, d'une famille originellement pour Orpheo, comme une Grey aurait fait l'affaire. Et puis Laure Sakura était une femme physiquement très belle.

Puis l'inconnue lui proposa d'écrire lui même des conditions du contrat, glissant vers lui un mouchoir en papier, et agitant sa plume. Mohamed réfléchissait à toute vitesse. Elle pouvait totalement mentir. Il n'avait pas confiance. Afin de gagner un peu de temps, il lança une vague de douleur maximale, ce qui le fit reculer de deux pas, essoufflé. Il ne pourrait pas tergiverser indéfiniment. Il pouvait soit accepter le contrat, sachant que dans tous les cas, il parlerait de cette...chose à Dorian Cross, soit partir, et tenter de trouver une autre piste pour se rendre jusqu'à Mathias Cross.
Une idée lui vint, un moyen de s'assurer qu'il n'y avait pas d'arnaque. Il aurait d'ailleurs du y penser plus tôt. Il secoua la tête, se trouvant stupide. Mais il n'en laissa rien paraître outre mesure, et attendit la réaction de son interlocutrice à sa vague de torture, avant de se décider à lui proposer ce dont il avait besoin pour s'assurer de son honnêteté.

Le silence de la bête...

La réponse de l'homme laissa paraître un léger sourire sur le visage de l'entité, un sourire factice qui n'exprime pas grand-chose au même titre que son hôte qui ne ressentait pas grand-chose non plus. Juste une conscience artificielle née d'une magie encore bien trop méconnaissable. Elle ne répondra pas, l'homme avait bien parlé et une réponse était inutile dans ce contexte. Et lorsque l'homme attaque de nouveau l'entité, même si son visage resta inexpressif, elle s'écroula soudainement sur le sol, ses jambes ayant cédé sous la douleur. Chaque parcelle de muscle, voire chaque parcelle organique de son corps ne répondaient plus qu'au signalement de la douleur. L'entité resta impassible, toutefois on pouvait remarquer qu'elle semblait comme sonnée comme si on venait soudainement de lui asséner un coup à la tête, vacillant de haute en bas. L'espace d'un moment elle sembla regarder le vide pendant plusieurs secondes, avant d'observer l'homme de nouveau de ses yeux entièrement noirs.

Elle resta silencieuse, incapable de bouger comme si toute connexion avec son corps avait été rompue. Il fort probable que Kara aurait perdu connaissance à cause de l'intensité de la douleur, l'entité elle-même semblait étrangement concentrée sur le fait de rester consciente malgré que son corps la poussait vers les abysses de l'inconscience. Elle ne pouvait plus bouger, mais gardait quand même en vue ce qu'elle avait comme objectif. « Ce corps ne semble plus vouloir obéir... Mais, je maintiens que les réponses que vous cherchez ne peuvent être données que par ce pacte. » Annonce alors la conscience magique, qui de nouveau jette un regard dans le vide comme si quelque chose venait de la perturber. Pourtant, il n'y avait rien qui sortait de l'ordinaire, rien qui soit interpellant. Elle replonge alors son regard dans celui de l'homme comme attendant une réponse de sa part. Lentement, elle est de nouveau capable de bouger ses doigts...

Lentement sa connexion avec les nerfs de son corps reviennent, mais le simple mouvement de son doigt, étire désormais d'une pénible douleur le muscle qui permet ce mouvement. « Pourquoi avoir autant gaspillé votre magie sur moi ? Sachant que cela ne me ferait pas changer d'avis ? » Car l'entité était tout de même intriguée par cet entêtement propres aux humains et apparemment aux sorciers aussi. On pourrait penser que c'est un geste stupide d'affirmer sa domination, mais cela pouvait être probablement bien plus intéressant qu'un désir d'asseoir son pouvoir sur autrui. Pourquoi tant de violence et de méfiance quand on vous offre un bon repas chaud ? Il est normal que l'homme se méfie d'un pouvoir qu'il n'a probablement jamais vu, mais combien même... c'était intrigant pour l'entité qui, après un laps de temps, réussit à se remettre sur pied. Son corps était fébrile à vue d'œil, mais cette souffrance ne se lisait absolument pas sur le visage de la jeune femme.

HRP : désoler, c'est plus court que les réponses précédentes, mais je pense que la partie intérieure avec Kara est clôturée.

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My soul burns, my spirit sinks, my body cries in the darkness...

Ouais, c'est pas faux

BOUM. Vague de douleur maximale. Elle l'avait ressentie. Ça se voyait, c'était une vraie torture. Toutefois, quelque chose d'étrange semblait se produire en elle. Ce qui était à l'oeuvre ici était sombre, très sombre, peut-être même plus que l'âme de Dorian Cross, si cela était possible. Déjà, jamais Mohamed n'avait vu ni un humain, ni un sorcier avec de tels yeux. Peut-être que cela se produisait dans certains cas rares de possessions ? Il se souvint des légendes bédouines qu'il avait entendues pendant son enfance. Des gens, devenues des créatures qui se terraient sous les sables du désert, et piégeaient les voyageurs. Peut-être y avait-il du vrai là dedans ?

Une possession. Les paroles de la femme qui lui faisait face lui confirmèrent que c'était bien à un phénomène de ce type qu'il avait à faire. "Ce corps ne semble plus vouloir m'obéir". Intéressant. La jeune femme ne contrôlait donc pas ce qu'elle faisait. Alors quoi ? C'était un poltergeist ? Un esprit malin et très puissant ? Quel genre d'entité avait ce genre de pouvoir ?

En tous cas, la... femme, ou quoi que ce soit qu'elle puisse être, maintenait qu'elle ne lui répondrait que s'il souscrivait à un pacte. Mouais. Pas convaincu le Momo. Intrigué mais pas convaincu. Selon elle, il avait gaspillé son énergie, sachant qu'elle ne changerait pas d'avis. Eh bah non, justement. Il ne savait pas, comment faire confiance à une telle entité après tout ? Comment deviner quelle était sa résistance à la douleur ? En tous cas, à présent, Mohamed n'avait plus d'énergie pour en lancer une nouvelle, ou il défaillirait. Il savait ce qu'il lui restait à faire à présent.

Tirant un mince poignard orné d'ivoire et de nacre de l'intérieur de sa veste -un héritage des Al Hattal, il le léguerait à son fils un jour-, il reprit la parole :

-Je ne savais pas, justement. Maintenant, il semblerait qu'en effet la douleur n'ait pas un effet "normal" sur vous. Je ne prends aucun risque. Maintenant, si vous permettez...

Il fit glisser le tranchant du poignard sur la paume de sa main, il fit couler assez de sang afin de pouvoir tracer une rune de vérité sur le poignet de la jeune femme. Il le relâcha rapidement -qui savait ce qu'elle pouvait lui faire ?-, puis, essuyant l'arme sur son mouchoir de poche, Mohamed demanda :

-Alors, je suis désolé d'avoir à le redemander, mais où se trouve Mathias Cross ? Et quelle genre de... créature ? Entité ? Chiffon à poussière ? Tamagotchi peut-être ? Bref. Vous êtes quoi au juste ? Madame. S'il vous plait.

Mohamed recula encore d'un pas. Il ne savait pas comment allait réagir l'inconnue, si la rune allait mal interférer quelque part, ou si elle déciderait de l'attaquer... A voir. En réalité, des risques, il en prenait. C'était impossible de faire autrement. Parce que comme un mec stylé a dit, un jour, "quand on veut être sur de son coup, Seigneur Dagonet, on plante des navets". Et Mohamed n'aimait pas les navets.

Le pacte du sang...

La réponse de l'homme apporte la lumière chez la conscience surnaturelle, tout cela part d'un acte purement primitif. Sous la douleur les hommes doivent probablement dire beaucoup de choses, mais est-ce que sous la torture l'Homme est capable de dire la vérité ? Ou bien, est-il près à dire n'importe quoi pour que la souffrance cesse ? L'histoire n'avait-il donc pas appris à l'homme que la torture n'est finalement pas une méthode fiable pour trouver des informations ? Peut-être a-t-elle son utilité de temps en temps, mais à la longue c'est un art qui apporte au final que très peu de résultat... Surtout si comme dans le cas de la conscience, les informations recherchées ne sont pas connues de l'individu torturé. Son regard observe le vide de nouveau tandis que l'homme s'ouvre la paume. ** Laisse-moi revenir, je veux revenir ! S'il te plaît... ** Annonce une voix, raisonnant à travers ses pensées. L'entité reste silencieuse, elle n'en fera rien... La conscience réclamait qu'on fasse appel au Pacte, elle ne disparaîtra que lorsqu'elle aura été nourrie.
La volonté de Kara n'a jamais pu influencer, voire contrôler sa magie qui semblait être indépendante de sa conscience... Une magie qui avait sa propre volonté et ses propres règles, l'entité était le fruit de cette volonté magique et Kara, son simple véhicule. Et actuellement, la volonté du « Pact » réclamait un peu de magie. L'homme alors trace sur le poignet de la jeune femme une rune à partir de son sang... L'entité est alors sidérée de l'action de l'homme qui lui pose alors une question. Pourquoi autant perdre de temps à éviter de lui serrer la main, ou signer un contrat si au final, il offre à l'entité la seule chose dont elle avait besoin pour faire à appel la magie du Pact... Un contact et un contact plutôt puissant, car le sang touchait directement sa chair. La jeune femme ne répondit pas, immédiatement, observant l'homme silencieusement sans vraiment l'observer comme plonger dans ses pensées. Il voulait des réponses, fort bien. Elle lèche alors le sang de l'homme sur son poignet, puis... « Pacte : accepté ! » Crache-t-elle avant que l'environnement se met à changer soudainement, les murs se dérobant pour laisser place à un paysage qui n'avait plus rien à voir avec celui de l'Algérie.

Mohamed et l'Entité, planant étrangement dans les airs, se trouvaient en face d'un bâtiment où à travers la fenêtre on pouvait voir deux femmes : l'une était enceinte, tandis que l'autre qui semblait attachée, ressemblait fortement à Mathias. L'environnement changea de nouveau pour laisser place à un environnement plus écossais... Trois jeunes femmes armées se faisaient face, l'une d'elle était blessée. « Je voulais juste nous sauver de la mort ! Comment avez-vous pu me trahir, vous, mes propres sœurs !? » Annonce celle qui était blessée, la plus âgée avance avant de se prononcer. « Tu es la honte de notre famille, Finola... Tu as commis un génocide, peu importe qu'elles étaient tes intentions, tu ne peux guère être pardonnée pour tes crimes. » Les larmes coulaient le long des joues de celle qui se nommait Finola, tandis qu'elle perdait peu à peu connaissance. Elle rajoute alors avant de s'évanouir ; « Je reviendrai un jour... Je reviendrai plus forte que vous ne le serez jamais. Et je vous promets que vous serez les premières à subir ma vengeance. »
L'environnement change de nouveau pour montrer la crypte de Finola, puis à la suite la naissance de Kara... Enfin, vint le dernier changement... L'entité et Mohamed se tenait en face de l'accouchement d'une femme que Mohamed connaissait bien... Ysoline Cross. Les cris de la femme raisonne à travers le Manoir des Cross, elle avait le soutien de son mari qui n'était autre Gaël Kerrian Cross. Un bébé sort, faible et maigre, c'est le silence total, pas un cri venant de l'enfant... L'une des infirmières est appelée pour déplacer le bébé dans une autre pièce et voir s'il pouvait être sauvé. Mais pas le temps de se reposer qu'Ysoline pousse à nouveau un cri, cette fois un bébé beaucoup plus costaud sort et brise le silence de son hurlement. L'entité observe Mohamed : « Celle-ci c'est Mathias ! » Désignant l'enfant qui pleurait à chaude l'arme. L'environnement change pour montrer l'infirmière et le bébé qui semblait être mort-né... On aperçoit l'infirmière réussir à ranimer l'enfant, mais qui pourtant le cache sous un drap à la suite avant de retourner à l'endroit de l'accouchement et annoncer la mort du premier nourrisson. « Celle-là c'est celle que tu poursuivais en croyant que c'était là Mathias, mais Mathias n'est pas ici en Afrique comme tu as pu le voir. »

Annonce l'entité avant de s'écrouler sur le sol, l'environnement disparaît pour laisser place de nouveau à celui de la chambre d'hôtel dans laquelle ils étaient depuis le début. La jeune femme se mit à saigner du nez, apparemment elle n'avait pas assez de force pour en montrer plus. Et c'était de la faute de l'homme, il avait épuisé le corps de Kara avec son don de torture. Une marque brûlante apparaît sur l'épaule de l'homme. « Tu aimes la torture, tu vas peut-être apprécier ce cadeau... Cette marque sur ton épaule est la preuve que le pacte est en cours... Elle t'élancera d'une souffrance qui chaque jour sera de plus en plus forte, jusqu'à ce que tu parles de moi à Dorian Cross. » La marque disparaîtra dans son cas, une fois qu'il aurait fait ce que l'entité lui demande. Dans un autre cas où cela aurait été son âme le sujet du pacte, la marque serait restée jusqu'à la récolte de son esprit.
Quelques secondes plus tard, le jeune fille croise ses bras comme si elle avait froid, bien que ce soit la douleur que son corps lui causait qui en était responsable. Les yeux de la jeune femme étaient de nouveau bleus, lorsqu'elle pose son regard sur le sorcier noir. « Avec un peu de chance, vous pouvez encore rattraper la sœur de Mathias, si c'est ce que vous voulez ? Mais je ne le vous conseille pas dans votre état, c'est une jeune femme plutôt coriace. »

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My soul burns, my spirit sinks, my body cries in the darkness...

Il y a deux types de personnes dans la vie : ceux qui ont un flingue chargé, et ceux qui creusent. Toi tu creuse.

La vie, ses imprévus... Le bordel, quoi. [PV Kara] Tumblr_lnbnbiRZAS1qzgecuo1_500

Et merde. Le sang. Mohamed comprit trop tard. Il aurait dû utiliser autre chose pour faire sa rune. Quel idiot. Il se serait tapé la tête contre les murs. Il avait immensément envie de râler contre cette femme, contre ce "pacte", mais plus les secondes s’égrainaient, plus il réalisait que c'était inutile. Il sentait bien, qu'il y avait quelque chose qui s'était produit, une force obscure, un sentiment sombre qui montait en lui et dans l'atmosphère de la pièce, qui avait quelque chose d’inéluctable. Il serra les dents. Il s'était fait avoir comme un bleu. Pas le temps de frapper du poing sur une table, de pousser des jurons, de protester sur le fait qu'il n'avait jamais eu l'intention de conclure un pacte. Mohamed voyait des choses nouvelles.

Le choc. Il vit Mathias, attachée à une chaise, menacée par... une femme enceinte ? Etrange. Tellement étrange. Il vit des sœurs se déchirer, se menacer. L'une d'elle se nommait Finola. Inconsciemment, Moha posa la paume d'une de ses mains sur son crane, c'était beaucoup d'informations d'un coup à digérer. Double choc. Il découvrit qu'Ysoline Cross avait mis au monde des jumelles. Et l'une d'entre elle avait été prétendue morte-née. Il retint sa respiration sans le vouloir pendant quelques secondes, l'entièreté de ses membres crispée.

La voix de l'entité lui parla dans sa tête, lui indiquant lequel des deux bébés dans la vision était Mathias. Il ne comprenait pas réellement la raison pour laquelle on avait fait croire à Gaëlle et à Ysoline qu'une de leurs filles étaient mortes, mais il semblait bien que ceci était du fait de la sage femme. Il allait falloir enquêter sur elle à son retour à Sarzeau. Quelque chose lui disait que Dorian n'aimerait pas ça. Evidemment qu'il n'aimerait pas ça. On ne pouvait enlever un enfant Cross impunément.
Mathias n'était donc pas en Afrique, mais autre part. Probablement en Europe, il avait cru le sentir durant la vision, mais en soi, elle pouvait être n'importe où. Peu d'éléments de ce qu'il avait vu pouvaient lui servir d'indicateur pour localiser la jeune femme. Encore un échec. Il fallait qu'il s’entraîne plus, il commençait à se rouiller. Il n'avait pas réussi à tuer une saleté de petite mêlée, la dernière fois.

La jeune femme s'écroula au sol, inanimée, pendant un instant. Mohamed remarqua qu'elle saignait du nez. Et alors qu'elle relevait son regard vers lui, il sentit son épaule le brûler. De douleur, il arracha un pan de sa fine chemise en lin, et put voir, ancrée dans sa chair, une marque, toute en courbes arrondies, qui ressemblait fortement à une rune. Mais il n'avait jamais rien vu de pareil. Il grimaça, et fit un pas vers la jeune femme, qui lui expliquait, non sans une certaine cruauté à peine dissimulée sous forme d'ironie, que cette marque allait le lancer jusqu'à ce qu'il parle d'elle à Dorian Cross. Mohamed ne put s'empêcher de lâcher un "tss" agacé. Bien sûr qu'il allait parler d'elle à Dorian Cross. Il travaillait pour Dorian Cross. Et on ne cachait pas l'existence d'une telle entité à Dorian Cross. Point final.

Moha tapa du pied sur le sol, envoyant son poing valser par la même occasion dans le bois du lit et grogna :

-Saleté ! Alors comme ça tu ne fais pas la différence entre ceux qui ont l'intention ou non d'accepter un pacte ? Vicieux ma belle, très vicieux. Et pour le coup très inutile. Tu ne crois pas que j'aurais dans tous les cas parlé d'un tel phénomène à mon supérieur ?

A moins qu'en parler ne soit dangereux pour Dorian Cross ? Il en doutait. Il avisa tout de même la rune de vérité sur le bras de la jeune femme. Elle ne pouvait pas mentir à présent. Il demanda donc :

-Mais dis moi, est-ce que parler de toi à Dorian Cross l'affectera directement d'une quelconque manière ?

Au moins il serait fixé. A ce moment, les yeux de la jeune femme se posèrent de nouveau sur lui. Ils étaient redevenus normaux. Bien moins flippants. Il ne put retenir un certain soupir de soulagement.
Elle lui dit qu'il avait encore des chances de rattraper la jumelle de Mathias, lui demandant si c'était son intention. Elle lui déconseilla de le faire. Moha lâcha alors un petit rire, mi-amusé, mi-méprisant. Elle avait raison. Il était vidé. Mais il ne pouvait laisser cette gamine s'échapper comme ça. Il allait garder sa trace, mais pour le moment, il était plus sage de rentrer au bercail, en France, et de raconter tout cela à Dorian, qui déciderait quoi faire. Il allait donc rester encore une nuit à Alger, poster quelqu'un sur place pour surveiller Feodora, jusqu'à ce qu'il ait de nouvelles directives. Ce serait pour le mieux.

-Tu devrais te soucier de ta santé plutôt que de la mienne. Et ce que je veux ne regarde à présent que moi, répondit Mohamed à son interlocutrice, qui ou quoi qu'elle soit.

Elle semblait mal en point, et se tenait les bras, visiblement épuisée. Mais elle venait de le piéger, hors de question qu'il la prenne en pitié. Il n'avait plus le cœur aussi tendre qu'à une époque.
Mais quel con tout de même.

Adam et Eve...

L'entité n'était plus, elle n'a pas de raison d'être lorsqu'il n'est plus question de Pacte. Lorsqu'elle apparaît c'est pour dévorer et rien d'autre, il ne faut rien s'attendre de sa part. Mais peu avant que l'entité ne disparaisse, elle avait répondu à deux questions que l'homme lui avait posées. Elle n'avait pas vraiment eu le choix, la rune de vérité la poussait à lui donner une réponse sincère. « Je ne crois pas en la parole de l'Homme, des êtres fondamentalement lâches et menteurs. » Répondit-elle tout simplement, lorsque ce dernier lui posa une question rhétorique au sujet du fait, qu'il aurait pu parler de lui-même sans ce pacte à son supérieur. « Il n'y aurait eu aucun pacte si tu ne recherchais aucune réponse à tes questions, tu es le seul fautif ici. » Dit-elle tout simplement, toujours en réponse à sa première question. Les yeux de la créature étaient inexpressifs, quoi de plus normal d'ailleurs, quelle expression peut bien se dessiner sur un visage taché de deux globes oculaires noirs comme le néant ?
L'autre question se porta directement sur Dorian Cross... L'entité plisse légèrement les yeux, il y a comme une certaine résistance, comme si elle tentait de ne pas répondre à la question. « Un jour il perdra des êtres chers, des êtres qu'il aura vraiment aimés... Il se tournera alors vers un pouvoir qui défit toute logique. » L'entité plisse de nouveau les yeux, serrant la mâchoire. Mais... « Je dévorais alors son âme, et je ferai de sa puissance ma liqueur le moment venu. » Elle ne put garder pour elle sa terrible vérité. Elle était un peu déçue d'avoir lâché le morceau, elle aussi s'était faite avoir en un sens. Bah... Au final, cela lui importait que très peu au final. Qu'il révèle mon plan à son supérieur ne changerait rien à la situation, un homme désespéré peut très vite manquer de raison. Et ce sorcier en était le parfait exemple. L'incapacité à obtenir des réponses l'ont poussé à être moins enclin à réfléchir correctement et donc commettre des erreurs...

Et il sait à présent qu'il ne suffit de rien pour qu'un pacte soit scellé et considéré comme valide. Il sait que la bête sera capable de tout et n'importe quoi pour obtenir ce qu'elle veut et cette séance, prouve très largement qu'elle ne reculera devant rien. Il aurait mieux fallu pour l'homme qu'il la tue avant qu'elle impose sa marque sur son épaule. La marque n'est pas simplement un symbole de torture, il est l'incarnation d'un lien pervers qui unit l'entité à l'homme. Et il est fort probablement que ce qui arrive à la bête, lui arrive aussi. Une sensation de plaisir qu'il ressentira, une blessure que son corps subira... Ou encore, être frappé par la mort, si l'entité venait à être frappé par la mort. La mort ne libère rien, une fois le pacte fait il est impossible de le défaire sauf s'il existe une condition dans le contrat du pacte. Autrefois, lorsque j'étais ce monstre, malheureusement, je faisais en sorte qu'il n'y en ait jamais, l'entité aujourd'hui a été plus que généreuse en lui créant cette porte de sortie... Ce moyen de briser ce lien.
Lorsque je repris ma place, lorsque l'entité s'évanouit dans les abîmes de mon âme, je sentis toute la cruauté dont l'homme avait pu faire subir à ce corps. La souffrance était telle que je ne pus m'empêcher de tremblait comme si j'avais froid et peut-être avais-je réellement froid... mon corps était si fragile, que ce n'est pas impossible. « Et toi, tu devrais faire disparaître cette marque au plus vite avant qu'elle consume ta raison ». Je me souviens de cette marque, que j'appelais la marque des enfants perdus à l'époque. Selon mes conditions je pouvais décider ou non que cette marque porte les intentions de l'enfer, celle de la souffrance éternelle. Et elle n'a rien de commun cette souffrance. Si au début elle donne l'impression d'être une brûlure et donc une souffrance presque ordinaire, elle devient de plus en plus forte... Jusqu'à atteindre un seuil, ou la souffrance n'est plus définissable. Une douleur qui n'existe pas, bien trop intense pour que le corps ne sache comment s'en défendre. Elle provoque alors une forme de folie et pousse son hôte au suicide, s'il n'est pas mort à cause du choc avant.

Je craignais que certain vœu tourne autour de l'éternité où il devient impossible de récolter l'âme d'un individu si ce dernier a souhaité rajeunir selon un certain cycle de sa vie, en boucle. Alors, la marque à son utilité pour pousser un individu possédant le moyen de prolonger indéfiniment sa vie. J'étais en colère et à la fois triste. Je vais mourir. Un jour. Je le sais. Je n'ai pas le choix. Je dois mourir pour qu'une déesse revient à la vie. Une Déesse ? J'ai voulu être sarcastique et au final, on dirait de l'admiration. Non. Déesse n'est pas le mot. Le Diable, ça non plus ce n'est pas le mot. Un Monstre et plutôt vorace. C'est beaucoup plus sensé, beaucoup plus proche de la réalité. Un monstre, certes, mais une reine parmi ses étrangetés effrayantes, ces anomalies dans les failles ténébreuses. Si on considère que Dorian est l'Adam du Mal, alors Finola est probablement sa Eve.

Alma matris natus rursus in mundo

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Goodbye girl, yes I'm a loser

Menteur, menteur, gnagnagna. Mohamed n'était pas d'accord. Bon enfin. Bien sûr. Bien sûr qu'il y avait des menteurs et des lâches. Mohamed mentait en disant qu'il ne connaissait pas l'identité des parents biologiques d'Elaïa, et il était lâche d'avoir quitté Selena. La raison qu'il avait donné pour la quitter avait d'ailleurs été un mensonge. Mais pour ça, pour ce qu'il venait de voir, il n'aurait trahi Dorian pour rien au monde. Sa seule entorse à sa fidélité était, donc, sa fille adoptive. Enfin, le chef de Croix le verrait comme une trahison, pas Mohamed. Il pensait que celui-ci n'avait aucune rivalité à avoir avec Anja. Les deux organisations étaient associées. Mohamed ne prévoyait pas de monter la gosse contre lui une fois arrivée à l'âge adulte.

Enfin bref, toujours était-il que la femme/entité/bidulemachintruc n'avait qu'à moitié raison. Oui il avait déjà menti et été lâche, mais là, vraiment pas besoin de le torturer pour faire en sorte qu'il transmette cette information à Dorian Cross. La saleté de sorcière qui était en face de lui allait jusqu'à lui dire que tout était entièrement de sa faute. Il la regarda avec colère, puis une moue dédaigneuse s'affiche sur son visage, tandis qu'il levait sa main gauche devant lui en la faisant pivoter, à plat, de droite à gauche afin de lui signifier qu'il n'était que moyennement d'accord avec cette affirmation. Ce pacte, c'était pire qu'un contrat abusif, pire qu'une assurance ou qu'une offre promotionnelle avec tout plein de petites astérisques qui renvoyaient à des notes écrites en caractères police 1,5 sans qu'on puisse les lire. C'était une arnaqueuse professionnelle, machine. Bon, au moins, il avait recueilli des informations intéressantes.

-On dit ça, on dit ça, bougonna-t-il en époussetant ses vêtements.

Puis, le visage contrit, la créature répondit à sa question. Alors il comprit. Elle voulait que Dorian lui aussi tombe dans son piège. Le regard de Mohamed se remplit de colère et de détermination. D'une part, il espérait Dorian pas assez stupide pour se laisser embarquer là dedans, surtout vu la grossière erreur que lui avait commise. De plus, il avait du mal à voir Dorian aimer profondément qui que ce soit, même ses jumeaux. Enfin. Bien sûr le lien qui le liait à Louyse était très fort, et il estimait Dylan, Gabryelle et Antoine à leur juste valeur, mais il y avait toujours quelque chose de froid, dans Dorian, de trop froid. Mohamed ne le jugeait pas, car il considérait qu'il avait les qualités parfaites pour êtres un leader, et qu'il avait le sens de la famille. Il respectait toutes ses décisions, même lorsqu'il n'aurait pas pris les mêmes, tout simplement parce que l'organisation prospérait, avec lui à sa tête. Et Mohamed avait le sens de l'honneur. En tous cas, il ne manquerait pas de mettre son chef en garde. Elle voulait se servir de ses éventuelles souffrance pour le soumettre à un pacte, et dévorer son âme. On verrait qui serait le plus fort à ce jeu là.

-C'est ce qu'on verra, maugréa le sorcier noir en rangeant sa dague.

Affaiblie, sur le sol, la jeune femme lui faisait presque de la peine. Elle aurait bien eu besoin d'un exorcisme, probablement qu'elle avait été possédée lorsqu'elle lui avait fait faire ce pacte. Mais Mohamed ne pensait pas qu'un fantôme ou autre esprit puisse être assez puissant pour infliger ce qu'il subissait actuellement. Enfin, cela arrivait, mais tout cela lui paraissait plus complexe. Cela devait avoir un rapport avec la première vision qu'il avait eu lorsque le pacte avait été scellé.
En tous cas, même affaiblie, la jolie blonde lui conseilla de vite se charger de faire disparaître sa marque. Moha y jeta un coup d’œil. Il ne faudrait en effet pas trop qu'il tarde, ou les conséquences seraient de moins en plus fâcheuses pour lui. Très bien. La recherche de Théodora attendrait. De toute façon, il n'avait plus d'énergie. Cette pauvre gosse, assise sur le sol, à peine plus âgée que sa femme, lui faisait de la peine, mais il ne pouvait prendre le risque de lui proposer quoi que ce soit. Et après tout, peut-être était-elle de connivence avec l'entité ? Le marocain haussa les épaules et la regarda une dernière fois en disant :

-Vous êtes une sorcière ? Si vous êtes prisonnière de tout ceci, j'espère sincèrement que vous ou quelqu'un d'autre trouverez le moyen de vous en délivrer.

Si leurs chemins se recroisaient et qu'il possédait plus d'informations sur la situation, alors peut-être essaierait-il de faire quelque chose pour elle. Sauf si elle était une mêlée. Dans ce cas il la tuerai sans scrupule. Mais pour le moment, il s'était assez fait avoir, et cet événement méritait d'être considéré avec recul.
Mohamed tourna les talons et sortit de la petite chambre d'hôtel dévastée.

Une dernière danse avant la fin...

L'entité dévoila son plan d'un air assuré, mais elle savait que dans le fond ce serait un véritable challenge que de s'approprier l'âme du grand Dorian, son Adam. Et il n'était pas certain qu'elle réussisse, peut-être bien qu'il pouvait même trouver la combine pour l'utiliser elle, sans qu'elle puisse être gagnante. C'était effrayant et probablement un peu excitant. Moi je ne suis pas très douée en manipulation et l'entité non plus, mais si Finola doit renaître… Il est certain qu'elle sera un véritable challenge pour lui, elle est la mère de ce pouvoir et elle saura comment manipuler une personne à son avantage. L'homme semblait percevoir que ce n'était pas forcément gagner, un homme intelligent, elle n'a pas le pourvoir de voler l'âme d'une personne s'il n'y consent pas… Généralement, les gens ne lisent pas le contrat magique et donc ne savent pas que c'est l'âme le prix du pacte. Si les gens étaient un poil plus observateur, beaucoup seraient encore en vie.
Car les règles du contrat sont modifiables, elles l'ont toujours été… Si j'ai toujours tourné certain vœu à mon avantage quand j'étais petite, quand je n'étais pas encore consciente de la valeur d'une vie, les autres aussi peuvent tourner un vœu à leur avantage. L'homme finit par me demander si j'étais une sorcière, j'acquiesce de la tête. Il rajoute peut après une chose qui me fit sourire tant c'est gentil de sa part. « Je serai bientôt libre. » Chuchotai-je ces mots, oui, dans la mort je serai enfin libre... Du moins, je l'espère. Si je redeviens un jour Finola, aurai-je encore conscience de la valeur d'une vie, cette notion qui crée ce conflit entre moi et mon propre pouvoir. Je serai libre si j'oublie Kara, si sa douce conscience que je suis, cesse tout simplement d'être, dévorée par celle de mon ancienne incarnation. Je m'évanouirai sans avoir pu délivrer Theodora et c'est mon seul regret. Aggie et la cité des sorcières vont me manquer.

Aggie a toujours été si gentille, je ne peux m'empêcher de penser, ou me dire maintenant que j'y songe : quel devait savoir que j'étais Finola, ça me paraît tellement évident maintenant. Des fois elle laissait échapper « petite sœur » à la fin de ses phrases lorsqu'elle s'adressait à moi. Je prenais cela comme marque d'affection, alors qu'en réalité, elle ne prêtait plus attention aux mots qui sortaient de sa bouche. Je ne suis pas en colère contre Aggie, mais je lui en veux de ne pas avoir été franche avec moi. Peut-être que toute cette histoire aurait pris une autre voix si j'avais su qui j'étais depuis le début. Peut-être. Le sorcier avait toutefois dit sa phrase comme si j'étais possédée, peut-être que je le suis d'une certaine manière. Cependant, on ne peut pas vraiment dire que mon pouvoir soit extérieur à moi et qu'il est pris possession de ce corps… Puisque de toute façon c'est moi qui ai pris ce corps maintenant que je sais qui je suis…
C'est moi le fantôme de Finola qui ai pris possession de ce pauvre garçon ; Djibrïl. Mais je ne suis pas possédée, si ce n'ai que par ma propre conscience, ou plutôt, ma seconde conscience née de la volonté de mon propre pouvoir. Non. Je dis n'importe quoi… C'est tout simplement et probablement plus juste de dire que c'est la conscience de Finola qui entre en conflit avec la mienne, la pauvre petite conscience de Kara défaite au moindre appel au pacte. Je l'observe se diriger vers la sortie et ce n'est que lorsque que l'homme sort de mon champ de vision que je me laisse tomber sur le sol. Mes yeux fixaient alors un moment le plafond, tandis que mon esprit prenait lentement conscience de la situation. Je vais bientôt mourir… des larmes coulent le long de mes joues avant même le premier gémissement.

« Je ne veux pas mourir ! » Je ne veux pas que tout cesse pour moi… Aggie, aide-moi !

FIN

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