Le soleil me réveille. Étonnant pour la région mais fort agréable. Se serait mieux si c'était tout le temps. Un rayon de soleil rend toujours tout plus beau. Je paresse donc quelques minutes dans mon lit et je m'étire avant de me lever. Je sirote mon café devant la télé dans mon peignoir et me prépare enfin. Mon déguisement, toujours en rapport avec la boutique, met du temps à mettre. Enfin, c'est surtout le maquillage et la fausse barbe. Je me ruine en fond de teint et en crayon noir ! Je suis un homme ! Mais c'est pour la bonne cause. Une fois cela fait, je regarde l'heure et me rend compte que j'ai encore du temps avant d'ouvrir la boutique. Je décide tout de même de sortir n'ayant plus rien à faire chez moi. Autant profiter des rares jours ensoleillés que nous pouvons avoir à Little Angleton. Je passe d'abord par le tabac pour m'offrir un paquet de cigarette. Je ne fume que très rarement, exceptionnellement. Mais il y a des moments où je fume plus que d'autres. Mais la plupart du temps, je n'ai pas de paquet de cigarettes chez moi. Mais encore une fois, ça dépend des moments. Je m'achète aussi un briquet. Mais lequel prendre ? Le rose à paillettes ? Le blanc transparent ? Le noir opaque ? La tortue ?

Plouf, plouf
Une boule en or c'est toi qui sort
Au bout de trois
1, 2, 3

Et bien se sera un briquet multicolore. Et oui c'est pas celui qui sort mais celui que je prends, c'est plus simple. Je vais passer pour un hippie avec ça ! Et oui j'ai fait la plouf dans le bureau de tabac à voix haute. Les personnes présentes ne se retournent plus, trop habituées à mon étrangeté qui en fait rire plus d'un. Parfois moquerie, parfois des rires sincères, je n'en ai que faire. Je paye donc et enlève le plastique avant de sortir du tabac, comme ça, ça va directement ... A la poubelle ! Préservons l'environnement ! C'est bien les petits villages comme ça au moins, tout le monde se respecte, et respecte la nature. Dans les grandes villes il y a trop de pollution, des papiers partout, des cochonneries, tout le temps. Non je ne l'ai jamais vécu, je le vois à la télé ! Je vous rappelle que je ne suis jamais partit de cette ville moi !

Breffons, oui parce que le verbe breffer existe, vous ne connaissez pas ? Je breffe, tu breffes, il breffe, nous breffons, vous breffez, ils breffent. Et je vais m'arrêter au présent de l'indicatif car sinon on va en avoir pour des heures. Et ce n'est pas ce qu'on veut, n'est-ce pas ? Mais je le ferais un jour, quand je m’ennuierais vraiment, je prendrais une feuille et je ferais mon verbe breffer à tous les modes et à tous les temps !

Je disais donc, je sors dehors et allume ma cigarette et la fumée que beaucoup de personne pense nauséabondes, moi y compris, rentre dans mes poumons. Et comme ça mes poumons auront des couleurs qu'ils n'auraient pas en temps normal ! Et je marche dans les rues composées de vieilles dalles de Little Angleton. Vous savez que ces dalles sont traitres ? Parce qu'on est dans un vieux village, elles ont été posées il y a très longtemps et personne ne veut qu'on les change. Mais elles sont inégales partout, parfois hautes, et parfois basses, du coup, il suffit de ne pas faire attention, ou de ne pas bien lever le pied et ... On tombe la tête la première par terre. Les enfants qui apprennent à marcher ici en souffrent beaucoup. Je ferais marcher mon gamin dans mon appartement moi ! Enfin, j'ai abandonné l'idée d'en avoir un un jour... Mais ne nous apitoyons pas sur notre sort.

Dans ces rues quelque peu désertes en cette matinée ensoleillée, je repère une jeune femme sur un muret légèrement en ruine. Vous savez, ces bouts de murs parfois ou il y a des gravillons et qui font comme des mini escaliers, elle est assise là. Ces longs cheveux noirs brillent au soleil et ses vêtements volent légèrement à cause du vent. Habillée en noir et bleu d'un style un peu rock que certains qualifieraient même de gothique, elle m'a l'air tout à fait charmante. L'ai-je déjà vu ? Beaucoup d'étranger vienne ici, mais quand ils sont jeunes. Quand se sont des adultes, c'est qu'ils sont habitués de l'endroit. Tout ça, c'est à cause, ou grâce, je ne sais pas; du Mystery. Je m'approche donc, ma cigarette toujours à la main et je décide d'agir comme un vrai gentlemen malgré mon déguisement. Nos yeux se croisent et je m'approche un petit peu plus. Espérons juste qu'elle jouera le jeu, nos habits coïncident d'ailleurs avec ce que je m'apprête à faire. Du moins, l'époque. Un pirate gentlemen, vous avez vu ça où vous ? Je retire donc mon chapeau de ma tête, croise la jambe droite devant celle de gauche, accompagne ça avec le bras droit qui tient mon chapeau et j'incline mon torse vers l'avant.

- Bien le bonjour, ma jeune demoiselle.

Je me redresse, remet mon chapeau sur ma tête et m'approche d'avantage de cette femme.

- Puis-je m'assoir en votre compagnie ?

Je lui décroche un magnifique sourire. Du moins, aussi magnifique que peut l'être un sourire de pirate.

Couleur:

Elle me décroche un petit sourire, et j'entends même un léger rire qui sort de ses lèvres. Après un petit moment de réflexion ou elle a l'air d'hésiter entre s'enfuir en courant et rester ici à bavarder avec moi, elle me regarde.

- Eh oh, beau capitaine, le bonjour à vous aussi ! Comment vous portez vous ?

Je souris de plus belle en voyant qu'elle se prend au jeu. J'en suis déjà tout excité ! Non, pas dans ce sens là, bande de dépravé. Juste, le plaisir du jeu, c'est aussi pour ça que je le fais dans ma boutique, j'adore le théâtre, jouer un rôle et tout ça. Et quand les personnes me suivent dans mon délire, bah c'est tout simplement "mortel". J'emploie le langage des "d'jeunz" ! Mais je crois qu'ils détestent qu'on les appelle comme ça parce que c'est trop "hasbeen". Oui, je suis vraiment largué alors je vais juste arrêter là pour cette question philosophique qui n'en est pas vraiment une. Lisez Kandinsky et vous verrez que vous retomberez en philo là par contre. Récits théoriques de la couleur, et puis quoi encore. C'est juste barbant, en plus en soixante dix pages, le mec raconte juste la même chose tout le temps ! Enfin, je veux dire, il revient toujours à son sujet principal. Bon, au moins il garde son fil directeur, c'est vrai, il y a aussi une avancé car on en apprend à chaque fois un peu plus mais, qu'est-ce que c'est ennuyeux ! Et dire que j'ai dépensé plus de dix livres sterling pour ça. Mais qu'est-ce qui m'a pris sérieusement ? Et dire que je ne peux pas me faire rembourser sous prétexte que j'ai renversé du café dessus. N'importe quoi, c'est juste une touche petite tâche qu'on voit quasiment pas ! Il y a juste la moitié de la page de garde qui est marron, mais c'est rien du tout ça ! Vous aussi vous vous demandez comment ça a fait pour ne toucher QUE la page de garde ? Ouais, moi aussi. MAGIE LES GARS ! N'importe quoi ça encore.

- Je vais très bien ma demoiselle. Et vous ?

J'ai presque oublié de lui répondre avec toutes ces conneries de ma tête moi. Vous savez mon cerveau c'est comme plein d'étagères avec plein de papiers partout. Des fois ils sont rangés, et des fois je me cogne quelque part, et tout tombe. Du coup je vois tout, et j'ai envie de dire tout ce qui me passe par la tête ! Quitte à changer tout le temps de sujet. Bon, après faut s'habituer à avoir un cerveau comme le mien tout de même ! Vous imaginez des papiers qui volent sans arrête dans votre tête ? Vous obligeant à parler, parler, parler, parler ...

Je m'avance pour m'assoir près d'elle après qu'elle se soit décalée légèrement, laissant de la place pour que je puisse poser les belles petites fesses.

-« Je vous en prie, joignez-vous à moi. »

Je pose donc mon joli petit cul, oui il est beau mon cul, elles sont belles mes fesses ! Je suis le plus beau de toute la planète entière, voilà. Oui, je dois avouer que j'abuse un peu de temps en temps.

-« Moi c’est Lunna, et vous capitaine ? »

Je me lève d'un coup, écarte les bras, face à elle, le regard dans l'horizon et je m'exclame.

- JE SUIS LE CAPITAINE JACK SPARROW ! QUI D'AUTRE ?!

Je garde la posture quelques secondes avant de me reprendre, de me rassoir et d'enlever mon chapeau avec lequel je joue.

- Lunna est un très joli prénom mademoiselle. Quant à moi je suis Lestat, l'épicier déjanté du village.

Je prends son poignet délicat et lui fait un baise main, comme lorsqu'on disait bonjour à une dame dans l'ancien temps. Je repose sa main sur sa cuisse et fait balancer mes jambes contre le muret, tel un gamin, le sourire aux lèvres et le regard rêveur.

- Et que fait une aussi jolie fille comme vous dans ce coin perdu et souvent pluvieux d'Ecosse ?

Même s'il est vrai que je vois sans cesse de nouveau visage. Des visages qui reviennent aussi parfois. Enfin, un grand va et vient ce village. Cette phrase n'est pas à sortir de son contexte. Ce qui est d'ailleurs très étrange. Et puis, pourquoi un orphelinat ici, dans ce coin paumé ? Je sors mon carnet, que j'ai toujours sur moi pour noter ces deux petites choses. Choses que je note souvent. Je fais attention à l'oeil peut être indiscret de Lunna et je range mon calepin et lui fait un magnifique sourire d'enfant qui peut signifier "C'est mon secret, chut".

- Je vais bien cher capitaine, et vous ?

Mais, n'ai-je pas déjà répondu à cette question ? Si, j'en suis persuadé, et même plus que ça ! Même si je ne suis pas sûr qu'il y ait un mot plus fort que persuader. Il y a aussi être "sûr" et "certain" mais se sont juste des synonymes. Donc non je ne vois pas. Je chercherais dans le dictionnaire si j'ai la foi de le faire. Et surtout si je n'oublie pas, tête en l'air que je suis !

Donc, cette jolie demoiselle n'a plus toute sa tête, tout comme moi d'ailleurs. C'est pour ça que nous allons bien nous amuser tous les deux ! Surtout que c'est elle qui m'avait posé la question tout à l'heure. Enfin, cela me parait logique, je ne vais pas crier à la terre entière que je vais bien sans que l'on me l'ait demandé. Je ne suis pas si égocentrique que ça tout de même, si ? Non, il ne me semble pas. Vous me le diriez si c'était le cas n'est-ce pas ? Mais j'ai vraiment l'impression que je ne suis pas un égoïste, autant dans le professionnel que dans le privé. Et non je n'ai pas envie d'expliquer ces propos sinon cela va encore prendre des proportions énormes dans ma tête et je vais oublier de dire à Lunna ce que je voulais lui faire parvenir avec ma voix, et se serait très problématique. Car si j'oublie ce que je veux dire, comment aboutit-on à une conversation censée et adulte ? Enfin, adulte peut être pas, ce n'est qu'une option facultative.

- Vous m'avez déjà demandé cela très chère. Et je vous ai répondu que je me portais comme un charme !

Houuuu, que j'aime parler comme un bourge du ... D'un certain siècle passé ! Oui, cela me rend tout chose. Et non pas dans mon caleçon bande de dépravés, voyeurs, pervers et je ne sais quoi encore ! Même si Jack n'est pas vraiment un bourge ... Loin de la même. Mais il est de cette époque. Et si ça avait été quelqu'un d'autre c'est comme ça qu'il aurait parlé ! Vous me suivez ? Non ? Bah tant pis pour vous, mon esprit est déjà passé à autre chose.

- Capitaine, auriez-vous oubliez votre bouteille de rhum ? Je ne la vois pas.

Je me stoppe dans tous les mouvements que je faisais. Bon ok, je n'en faisais aucun étant assis, mais même. Même ma tête se vide. Je tourne doucement ma tête vers elle, l'air grave. Et sort, dans un murmure, dans un souffle, comme si c'était quelque chose de grave, d'énorme.

- Mon Rhum ...

Je regarde à nouveau le vide, répétant ces deux mots à l'infini. Au bout d'un moment arrive de la colère dans ma voix et de l'impatience en quelques sortes. Je suis énervé contre moi même. J'ai oublié mon Rhum ! Mon précieux Rhum ! Ça ne va plus du tout dans ma tête ! Un Jack Sparrow sans son Rhum, ce n'est plus un Jack Sparrow. Oui, Capitaine, pardon.

D'un bond, je me lève, fais face à Lunna, les deux jambes écartées, l'index en l'air.

- Attendez un instant, je reviens !

Et me voilà parti à toute allure vers la boutique. Me voilà parti en courant n'importe comment, les bras balançant comme bon me semble à moi, Lestat le fou. C'est à dire que je ne cours pas du tout normalement. Même mes jambes ont décidé de n'en faire qu'à leur tête. Et oui je sais, des jambes n'ont pas de tête. Je suis fou, pas débile, malheureux !

Boutique, j'entre à toute vitesse, prends mon Rhum dans la vitrine qui contient les alcools et disparaît aussi vite que je suis venu, courant vers l'endroit ou j'ai laissé cette magnifique créature appelée Lunna, seule. Je la vois et je secoue la main qui contient la bouteille en signe de salut. Tout essouflé, je m'avachis sur le sol, adossé à l'autre partie du muret, en face de Lunna. J'arrache le bouchon de liège avec mes dents et bois et grandes gorgées voluptueuses (ça veut peut être dire la même chose mais j'avais envie de le dire) mon très précieux Rhum.

La bouteille lâche enfin mes lèvres. Car oui, c'est la bouteille qui voulait que je la vide de son contenant (contenu ou contenant ? Méditez là dessus). Je n'ai fait qu'écouter et satisfaire ses désirs. J'essuie ma bouche avec ma manche et tend la bouteille à Lunna.

- Vous en voulez ma belle ?

Je vois également que j'ai mis une bonne raclée à cette bouteille. Elle est presque à la moitié. J'aime tellement le Rhum. La bouteille est finalement trop lourde et je la pose à terre, entre nous deux mais également entre mes deux jambes car, tel un homme, un vrai, j'ai les jambes écartées.

- Eh bien, j’adore ce pays, l’Ecosse est vraiment un endroit magnifique, malgré la pluie et le… reste. Après, je recherche le calme, d’où mon installation dans ce coin, près de cette ville, où je peux vivre en paix chaque jours.

C'est pas faux, on est vraiment au calme ici, tranquille, loin de la grande ville, loin de la pollution et de tout ce qui s'ensuit. Embouteillage ? On ne connait pas. Béton ? Quelle est cette chose ? Ici nous avons du vert, à perte de vue. Bon, ce n'est pas tropicale hin, mais c'est déjà beau ce que nous avons. Des champs aussi, pour se nourrir. De toutes les façons possibles. Bah oui, car nos champs permettent qu'on mange ce qu'il y a dans nos champs mais aussi de les vendre, pour acheter d'autres choses à manger. Et pour tout ça, venez dans ma boutique mes chéris !

- C'est vrai que cette région est agréable. J'ai très peu voyagé dans ma vie mais pour rien au monde je ne quitterai ce magnifique endroit qui m'a vu naître.

C'est vrai, je suis la depuis si longtemps. C'est là où j'ai toujours vécu. Et puis les rares autres endroits que j'ai pu voir, je n'étais pas bien, pas confortable. Trop de bruit, trop de monde, trop de béton. Pas assez de réelles connexions avec les gens. Juste des connaissances. Des connaissances qu'on croit connaître. Ici aussi c'est parfois le cas, mais beaucoup moins que dans la grande ville.

- Et vous capitaine ? Où est donc le Black Pearl ? Encore volé ?

Je me relève à nouveau, buvant une gorgée de rhum au passage et gardant la bouteille à la main. Je lui tends le bras et marche vers la ville, vers mon épicerie.

- Venez avec moi. Je vais vous montrez que le Black Pearl est mien, et ce, pour toujours.

Nous longeons les magasins, bras dessus bras dessous jusqu'à ce qu'on arrive à mon épicerie. Je l'éloigne un peu de la vitrine du magasin de façon à ce qu'elle puisse bien voir ce qu'il en est de mon échoppe transformée en Black Pearl. Miniature, certes, mais Black Pearl quand même.

- Je ne suis pas le Capitaine Jack Sparrow pour rien.

Je rajoute un clin d'œil pour Lunna pour bien lui montrer que je n'ai oublié aucun détail.

Lunna a l'air quelque peu surprise de ma réponse, je dirais même décontenancée. Elle à l'air de chercher dans sa tête quelque chose à me répondre. Et cette chose arrive d'ailleurs très vite.

- Mais enfin capitaine, depuis quand peut-on faire entièrement confiance à ce que vous dites ? En reposant ma question, je vous oblige à y répondre une deuxième fois, pour ensuite pourvoir comparé vos deux réponses, sauf que pour la deuxième fois, vous étiez tellement envoûté par ma beauté et mon décolleté que vous n’auriez pas pu réfléchir à une autre réponse si vous vouliez mentir, ainsi, je savais que vous ne pourriez me mentir.

Cette fois, c'est moi qui suis décontenancé. Je n'émets plus un bruit et je suis aussi bloqué sur place. J'ai la bouche grande ouverte et je bégaye à moitié, ne sachant que dire à ces propos. Je n'ai rien fait de mal en plus. Et c'est faux, je n'ai absolument pas regarder sa poitrine ! Mais maintenant qu'elle me le fait remarquer, je jette un rapide coup d'oeil. C'est vrai qu'elle est joliment formée. Mais jusqu'ici je n'avais encore jamais regardée sa poitrine enfin voyons ! Celle de Mely me suffit largement en plus de ça. Je vais me plaindre à ma maman. Elle ment cette vilaine madame. Mamaaaaaan.

- M ... M... Mais ...

Oui, je viens de vous dire que j'étais décontenancé par ses paroles. Je ne sais même pas quoi lui dire à cause de ça. A coup sûre elle va même se moquer.J'en ferais de même de toutes façons. A la fin, on rigolera sûrement tous les deux, tout naturellement.

Le Capitaine Jack Sparrow laisse donc place à Lestat, le temps d'exprimer mes vrais sentiments.

- Mais j'ai une Mely !

Oui, elle ne comprendra pas, je me doute bien. Mais ce n'est pas si important. De retour dans mon rôle, parce qu'on joue depuis tout à l'heure, et c'est bien plus amusant que de laisser la vie normale s'emparer de nous et de nos discussions. Mais attention à ne pas rester dans le jeu. Cela pourrait être dangereux.

- Mais sinon, il est vrai que vous êtes joliment formée.

Je fais mes mouvements de sourcils aguicheurs, un énorme sourire en coin et je fais des allers-retours entre ses seins et ses yeux. Oui, cette fois je regarde bien sa poitrine, mais c'est pour le jeu voyons ! Le capitaine que je suis va se prendre une belle claque qui le fera tourner sur lui même, je la sens arrivée d'ici ! C'est le jeu après tout. Je m'y prépare tout de même mentalement.

MON RHUM ! J'ai mon Rhum. que je descends très vite d'ailleurs, c'est pas bien, il faudrait que j'arrive à me contrôler parfois, mais c'est à cause de la course effrénée que j'ai du faire pour aller le chercher et revenir jusqu'à ma belle. Non pas qu'elle m'appartienne, non du tout. Mais enfin voilà, vous m'avez compris. Celle qui est à moi c'est Mely de toutes façons. M-E-L-Y.

Une fois que j'ai posé la bouteille sur le sol et que je reprends ma respiration doucement, laissant également mon coeur se calmer, Lunna prend la bouteille et vide encore un peu plus la bouteille, avant de la reposer. C'est bon le Rhum, pas vrai ? C'est sucré, c'est alcoolisé, et c'est pas trop fort. J'adore ça. Certains n'aiment pas, je ne les comprends décidément pas. Moi j'aime le Rhum depuis que je suis tout petit ! Oui j'étais un alcoolique quand j'étais petit, j'ai même du aller aux alcooliques anonymes ... JE PLAISANTE ! Qu'est-ce que vous pouvez être coincés alors ! Non, j'ai commencé jeune à boire du Rhum mais d'abord dans les verres des grands, je trempais juste les lèvres. Ensuite j'ai eu le droit à mon propre verre mais juste un fond. Et puis, au fur et à mesure que tu grandis tu en as plus dans ton verre. Et puis, t'es aussi un ado, donc tu fais des bêtises avec tes amis, ou tout seul parfois parce que tu déprimes à cause d'un coup au coeur. Et des coups au coeur vous savez très bien que j'en ai eu des temps, n'est-ce pas ? Donc tu bois pour noyer ton chagrin, ou bien pour t'amuser. Donc oui, j'ai commencé à boire jeune, mais je n'ai jamais été dépendant. Ou alors quand j'étais déprimé, mais je ne buvais pas trop non plus. Il fallait garder la face devant les adultes. Et surtout ne pas pleurer, et ça c'est très dur. Mais là je change complètement de sujet voyons. J'en étais où d'ailleurs ? Aucune idée !

Mais Madame Lunna veut voir mon Black Pearl, je suis sûre qu'elle ne croit pas que j'ai mon Black Pearl à moi. Même s'il est miniature, je suis sûre qu'elle ne le croit pas ! Ou alors, elle ne s'attend pas du tout à ce que je vais lui montrer. Parce que c'est vrai qu'une figurine du Pearl c'est très facile à se la procurer. Mais moi, moi je vise grand. Je fais grand. Et nous arrivons devant Mr Khaman's Lullaby. Qui s'est transformé en Black Pearl. Ha, c'est magnifique. Je devrais faire ça plus souvent. Mais qu'est-ce que ça demande comme temps et énergie ! Wouah !

Tiens, je vais vous raconter pourquoi ma boutique s'appelle comme ça. Enfin, ce n'est pas vraiment une histoire. Vous savez que Lullaby veut dire berceuse n'est-ce pas ? Et bien, j'adore les enfants, et ça vous le savez, les berceuses sont faites pour être jouer aux enfants. Et moi, j'adore l'amour, les femmes et les enfants. J'ai un coeur d'artichaut en plus d'être fleur bleue. Des enfants, c'est tout ce dont je rêve. Alors en attendant je fais avec ceux du village, et les habitants ne se font aucun soucis quand ils me voient jouer avec leur progéniture. Donc voilà. C'est pas très explicite n'est-ce pas ? Mais c'est tout ce que vous aurez.

- Impressionnant, je ne vois rien à redire à votre personnage, vous êtes la copie conforme du capitaine Jack Sparrow, mes respects.

Je détache mon bras du sien, enlève mon chapeau et la salue à nouveau tout en la remerciant. Une vraie courbette de gentleman. Je les aime bien ces courbettes, je les trouve gracieuses d'une certaine manière. Ca évoque le respect;, l'admiration, le remerciement. Enfin voilà. Oui mon esprit n'est pas toujours très clair, mais il l'est pour moi, et vu que je suis seul dans ma tête et bien ça me suffit !

- Pouvez-vous me faire visiter ? J’ai toujours voulu voir les entrailles du Pearl.

Je souris à nouveau.

- Mais très certainement !

J'ouvre la porte de l'épicerie pour la laisser passer et reprend son bras une fois que nous sommes à l'intérieur. Des caisses en bois, du sable sur le sol - pas pratique pour les caddie mais disons que les habitants n'utiliseront pas de caddie tant que le décor ne sera pas enlevé -, des canons disposé un peu partout, des ustensiles suspendus aux poutres que j'ai rajouté ou qui étaient déjà présentes. Un décor de Black Pearl mais aussi d'île. Parce qu'il y a des palmiers en pots, des hamacs avec des singes en peluches au dessus de la caisse. Enfin, plein de trucs que l'on pourrait retrouvé dans les quatre films.

- Cela est à votre convenance Madame ?

-Quel genre d’objet est une « Mely » ? Est-ce que ça se mange ? Ou est-ce un surnom donné au rhum, ce qui expliquerait que vous en parlez avec autant de vénération ?

Un objet ? Ma Mely ? Elle ose insulter ma Mely d'obejt là, c'est bien ce que je suis en train d'entendre n'est-ce pas ? Commenbt peut-elle ?! Je bouillone de rage ! Ma Mely n'est pas un obejt, tu m'entends femme ?! Jamais je ne traiterais ma Mely comme un objet ! Insouciante ! Je suis un gentleman moi ! Pas comme le capitain Jack Sparrow, parce que mi je suis Lestat ! Et Lestat, il a une Mely ! Et c'est sa future femme ! Car oui je compte bien l'épouser un jour ! Non mais oh. Alors laissez ma Mely tranquille ! Mely n'est pas un objet ! Et fais gaffe à ce que tu dis brunette. Je sais frapper !

- Mely c'est ma femme.

Voilà, ça c'est fait. Je vais lui épargner les histoires de mariage que je me fais dans la tête. Parce que je m'imagine le plus beau des mariages. Même si nous ne sommes pas riche, j'imagine quand même quelque chose de beau. Parce que les choses les plus simples sont parfois les plus belles. D'ailleurs, il faut que je songe à aller lui acheter une bague tout de même. Je prendrais son tour de doigt tandis qu'elle dormira. J'ai décidé. Et j'ai aussi décidé que Jason et Sophia m'accompagneraient. Et ils n'ont pas le choix, c'est moi le patron ! Par contre, quand je lui demanderais sa main ? C'est une autre histoire !

Enfin, c'est vrai qu'elle n'a pas tout a fait tort. Mely je la croque toute crue. Et toute nue aussi. Mais n'allons pas décrire l'ensemble de ma vie sexuelle, sinon je vais courir au cinéma pour voir ma chérie. Et il ne faut pas que je délaisse ma compagne du jour. Voyez ce mot comme une amie, n'est-ce pas. Et surtout, ne répétez pas à Mely que je dis ces mots, elle les prendrait de travers, et je ne veux surtout pas de dispute.

Et oui, je la vénère atrocement ma Mely. Je serais prêt à tout pour elle. Si elle me demande de l'eau je cours lui chercher ! Oui, je suis soumis avec elle, c'est nul. En plus je lui prépare même ces repas végétariens, n'est-ce pas mignon de ma part ? Enfin, elle aussi prépare mes repas de carnivore. Nous serons élu le plus beau couple de l'année, le plus mignon. Quoique Kristen et Fergus sont pas mal aussi. Ren et Miyaki aussi ... Ha, trop de couple. N'empêche que je dis que nous sommes les plus mignons. Et c'est moi qui décide.

Bref, j'ai répondu à sa question et puis voilà. Ca a du lui clouer le bec, en plus elle a tout de même osé traiter une femme d'objet. Etant elle même une femme... Elle doit le prendre mal. Ahaha. Par contre, j'espère qu'elle ne s'est pas vexée hin, parce que ma femme est déjà moins susceptible !

Enfin, je reprends mon rôle, sinon cette journée, et surtout cette balade serait beaucoup moins drôle. Donc je la reluque de haut en bas, en m'arrêtant bien sur les zones sensibles. Surtout qu'elle se met bien en valeur. Jolie decolletéééééé ... J'en suis absorbé, parfaitement. Faites que Mely ne passe pas dans le coin.

- Merci Capitaine, vous aussi vous êtes assez beau, dommage que vous soyez un pirate sans parole…

Mais, pourquoi qu'elle me dit ça la madame ? Enfin, il est vrai que je mens souvent. Je parle de mon personnage ! Attention, ne confondez pas tout. Et à cause de mes conquêtes je me prends souvent des tartes ... Beaucoup de tartes, un peu trop à mon goût d'ailleurs, alors que j'aimerais plutôt conservée ses femmes, comme ça, quand je reviens dans leur pays, elles sont toutes à moi. Sauf qu'elles trouvent la vérité à chaque fois, c'est nul un peu. Mais là je ne fais que la reluquer, donc je ne vois vraiment pas pourquoi elle dit ce genre de choses. Ce n'est pas comme si je lui avais promis monts et merveilles, comme aux autres.

- Oui, c’est vraiment du bon travail, vous avez du talent. Mais changez-vous de temps en temps ou vous êtes-vous réincarné en Capitaine Sparrow pour toujours ?

Ahah ! Elle aime ma boutique ! Elle l'aime ! Vous vous rendez compte ?! Enfin, c'est vrai que générallement, quand je la décrore j'ai beaucoup de succès. Et les gens viennent aussi rien que pour visiter. Mais ils reviennent toujours pour faire leurs courses. Un jour, je ferais payer, ils verront. Et je pense que je vais faire un tableau aussi. Enfin, un pele-mêle avec toutes les décoraztion que j'ai faite. Avec mes déguisements aussi, parce que l'écierie et moi sommes en accord. Tout de même. Je ferais donc ça. Et les gens seront encore plus surpris ! Surtout les nouveaux. Je mettrais des grosses photos, derrière la caisse, et dans la vitrine, pour que tout le monde puisse voir tout le mal que je me donne. Mais ça me fait plaisir. Et ça m'amuse beaucoup.

- Ho non, bientôt je ferais Charlie et la Chocolaterie ! J'aimerais bien faire Edward aux mains d'argent aussi mais il est compliqué ... J'ai déjà fait Ed Wood cinéphile... Enfin voilà, je change quand même, c'est pas drpole d'avoir toujours la même chose. Mais un jour je remettrais Pirates des Caraïbes, je n'ai pas acheté tout cela pour le présenter qu'une seule fois ...

Nous continuons à marcher dans mon échoppe. Et je commence à avoir faim. Je prends donc un paquet de gateau qui traine. Oui, ça traine dans un rayon. Oui je me sers dans le rayon. C'est ma boutique je fais ce que je veux. Et je l'ouvre ! Oui, vous avez bien entendu, j'ouvre le paquet de gateau dans ma boutique. Et je les mange, parfaitement ! Je suis le maître du monde. Et le monde, c'est ma boutique. Et maintenant je sors, loin, très très loin.

Je propose des gateaux à la demoiselle qui m'accompagne, d'ailleurs, elle m'a dit son nom ? Je parle donc, la bouche pleine, parce que c'est marrant, ça met des miettes tout partout. Charmant, sexy.

- Vous m'avez dit comment vous vous appeliez ?

J'ai une mémoire de poisson rouge, parfaitement. Et j'assume totalement.