Declan & Dorian
Le destin se joue bien souvent de nous.
Il s'amuse à nous laisser croire que l'on
peut tout contrôler avant de nous montrer
à quel point on peut avoir tord.

Des jours ? Peut être bien. Comment le verrais-je ? Ni le jour, ni la nuit ne transparaît ici. Rien ne prend sens. Le temps s'est enfuis. Pas d'heures, pas de minutes, mais seulement des secondes qui tombent sans arrêt avec la puissance des années et la faim, le froid, cette peur insidieuse, tout cela me tord le ventre, met mon corps au supplice. Personne ne m'a rendu visite depuis qu'on m'a jeté dans ce trou si ce n'est quelques repas à l'abondance et la réalité discutable et aléatoire. Ais-je réellement manger ? C'est à croire que rien ne va plus droit. Je me sens encore assez de force et de rage pour me battre, mais attaché au mur par des menottes bien serrées, je ne peux rien faire, réduit à l'impuissance.

Un frisson glacé parcours mon corps transi par le froid. Ma mâchoire claque violemment et je ramène mes genoux contre mon torse. Mon ventre cris famine et ma tête tourne. Cela fait deux semaines environ que je suis là du moins je le suppose, peut être bien plus, peut être bien moins, un temps de cauchemar. Je me sens sale, je me sens las. J'ai à peine à mangé, dormir est ici un véritable calvaire. Pas de repos pour moi. Juste une interminable attente qui use l'âme. Je souffle un petit peu et une triste buée sort de ma bouche. Il fait froid, il fait sombre et le malheur règne. Je goûte à l'amertume de la défaite. Je goûte à l’âpreté de la prison. J'ai la rage au coeur et en même temps un découragement profond. Je me sens tellement faible.

Ils vont venir. Je vis avec cette certitude. Elle m'obsède. Il n'en a pas fini avec moi. Il me l'a dit, me l'a assuré, plus qu'un otage, je suis un jouet. Il me fera payer chaque écart de Pandora ou d'un orphelin, il passera sa rage sur moi si tenté qu'il en ait l'occasion. Le Mystery avait été pris, on m'en avait informé, avec un succès affreux : nombre d'enfants et de professeurs avaient perdus la vie, et peu étaient ceux qui avaient réussi à s'enfuir. Orpheo n'avait pas pu réagir assez rapidement, les sorciers noirs avaient bouclé Little Angleton et ses environs. De plus ils disposaient d'assez d'otages pour faire pression.

Des pas résonnent dans ma solitude et je relève. Les chaînes crissent. Elles me permettent à peine de me tenir debout sans trop de gêne, tirant sur mes poignets. Quelqu'un vient. Est-ce un repas ? Mon ventre gronde à cette idée mais il gronde aussi de la peur : si c'était... ? Je sers les poings. Il est peut être toujours en Ecosse ? J'ai cru comprendre qu'il faisait des aller-retour grâce à des téléporteurs depuis la prise de l'orphelinat. Les pas se rapproche, je me fige. J'ai la rage au coeur et au corps et l'ironie cinglante au bord des lèvres. Un mauvais pressentiment me tord les entrailles. Mon pouvoir le localise. C'est lui. Dorian. Il n'est qu'à quelques mètres... Mon coeur se met à battre comme s'il voulait sortir de ma poitrine.

Declan & Dorian
Le destin se joue bien souvent de nous.
Il s'amuse à nous laisser croire que l'on
peut tout contrôler avant de nous montrer
à quel point on peut avoir tord.

Je le regarde alors qu'il vient d'entrer. Mon don se met à m'informer : Dorian Calean Cross, sorcier, élémentariste feu et lecteur de rêve. Ce sont les informations que j'ai souvent, habituelles. Mais une autre s'impose doucement à moi, bien que je n'ai pas vraiment besoin de la magie pour le savoir : en colère. Je frissonne à peine. En colère. Dorian n'est pas le type d'homme à se contrôler, je suis parfaitement placé pour le savoir. Il ne se retient pas et laisse libre court à sa colère. Ceux qui sont à ses côtés en paye le prix. Le sourire sur sa figure veut tout dire. Ils m'ont laissé tranquille car personne n'avait le droit de me toucher sauf lui. C'est évident. Je suis plaqué contre le mur et je l'observe. Je ne peux rien faire et pourtant j'ai la folle illusion de résister.

- Tu as l'air d'aller bien, tu ne manques de rien ?

Je répond par un sourire moqueur. Il sait, je sais. La faim creuse mon ventre doucement, le manque de sommeil m'épuise et le manque de lumière et de contact n'aide vraiment pas. Il m'a mit en cage et m'a affamé pour mieux jouer avec moi. Je n'ai pas reçu de mauvais traitements physiques car il se les réserve mais je ne suis pas au meilleur de ma forme. Mon dos pique encore de la marque qu'il m'y a faite. Vêtu de mon bas de survêtement, comme lors de ma capture, rien ne vient apaiser le froid.

- Je suis désolé, si j'avais su que tu viendrais, je me serais rendu plus présentable !

Je serre les dents. S'il se fou de moi alors pourquoi ne ferais-je pas de même ? Le problème c'est qu'il détient le pouvoir. Il a l'air vraiment décidé de s'amuser et je sais ce que ça veut dire quand Dorian veut s'amuser. Par contre la dernière fois je n'étais qu'un enfant et il avait réellement besoin de moi en vie. C'est un peu moins le cas aujourd'hui. D'abord je suis un adulte donc à même de résister à bien plus de chose, ensuite si je meurs... Si je meurs il pourra toujours faire pression avec les orphelins. Je fais mine de regarder la cellule.

- C'est très gentil d'avoir pensé à me mettre dans un endroit connu. J'ai pu me divertir avec mes souvenirs.

Ironie... Dorian m'a remis dans la cellule que nous occupions avec mes frères. A deux pas devant moi Cillian est mort. Dans le coin, Clyde pleurait. Je suis heureux qu'il ne soit pas là pour revivre ça.

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peut tout contrôler avant de nous montrer
à quel point on peut avoir tord.

La fumée de sa cigarette m'insupportait. Je ne fumais pas du tout et je trouvais l'odeur détestable. Quand il l'écrasa sur le sol je ne pu m'empêcher de penser qu'il était comme tous ceux qui jetaient leurs mégots sur le sol, sans avoir la moindre conscience de laisser une saleté par terre, un déchet aux yeux de tous. Je n'aimais pas les gens qui se croyaient permis de faire ce qu'ils voulaient. Évidement, dans ce contexte là, ça ne voulait pas dire grand chose mais le parallèle s'était imposé à moi. On n'a jamais dit que lorsqu'on est en danger, on se met à penser à des choses intelligentes. Jamais.

- Cessons les politesses, veux-tu ?

Les politesses ? L'ironie plutôt. Je souris à sa remarque. Et son poing se déploya. Il s'écrasa sur mon nez. Un craquement sinistre résonna et je sentis la nausée monter. Ouh, bordel ! Je restais tout de même debout. Le sang coula un peu. Les mains entravées par les chaînes je réussis à toucher à mon nez. D'un coup je le replaçais. La douleur fut vive mais je gémis à peine. J'aurais pu éviter le poing car Dorian avait privilégié la force à la vitesse mais le faire aurait été plus l'énerver et je n'en avais aucune envie. Mon nez me lançait déjà terriblement, je n'allais pas lui donner raison et le permettre de me frapper plus. Je savais que je ne pourrais pas résister à répondre de temps en temps, mais il fallait que je me contrôle tout de même.

- Bon, j'en ai fini avec toi, je suis d'humeur clémente.

Dorian se détourna, à ma plus grande surprise. Il ? C'était une blague ? Il se retourna subitement et m'envoya un crochet dans la mâchoire. La violence du coup m'étala au sol. Les chaînes qui retenaient mes poignets m'empêchèrent de me réceptionner et déchirèrent ma peau sous l'impact. Ma tête cogna durement la pierre froide et je laissais échapper un cris bien vite étouffer. Connard ! L'odeur de la cigarette revint m'importuner. Il restait dans la pièce. Il en avait fini ? Foutaises ! Il jouait, encore et toujours. Je me redressais avec quelques difficultés. Mes poignets me faisaient souffrir, mon nez me faisait souffrir, ma tête me faisait souffrir, mais ce n'était rien, ce n'était encore rien du tout.

- C'est moi ou tu t'es ramollis avec le temps ?

Je lui adressais un sourire haineux. Les souvenirs des bastonnades que j'avais subies restaient dans ma mémoires. J'en rêvais souvent la nuit, j'en cauchemardais. Et Clyde venait me voir parfois, en plein milieu de la nuit, encore, à son âge, pour vérifier que j'étais entier. Tout deux nous avions été marqué à vie par ce traumatisme que les Cross nous ont infligé.

- Dans mon souvenir tu frappais plus fort ! Mais c'est peut être à cause des blessures que j'aperçois. Qui donc t'a mis dans cet état ?

Ironie quand tu nous tiens. Et elle me tenait. J'avais envie de lui cracher au visage, de le frapper, le mettre à terre, de le tuer, de répondre à la haine qui me hantait depuis que Cillian était mort, de la laisser exploser en moi. Je serrais les poings alors qu'il fumait tranquillement sa cigarette.

Declan & Dorian
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Je toussais quelque peu quand le chef de Croix souffla toute sa fumée sur mon visage. Le nuage qui en résultait mit du temps à se dissiper : il n'y avait ici pas d'aération. Alors que je reprenais une respiration normalement, je vis clairement ce qu'il avait l'intention de faire. Sa cigarette s'écrasa sur ma peau dans un grésillement atroce. Je serrais les dents pour ne pas crier. La brûlure laissa une odeur de viande grillée absolument insupportable. C'était ma peau qu'on avait brûlée. La blessure, rosâtre, palpitait encore alors que la cigarette s'était éteinte. Je soufflais bruyamment pour ne pas hurler. Proche de moi, j'avais eu très envie un moment de lui foutre un coup, comme un retour à l'envoyeur. Ce n'aurait pas été très prudent.

A nouveau il se déchaîna et laissa sa fureur s'exprimer. Les dents serrées, pour ne pas lâcher un son qui pourrait le satisfaire, j'endurais avec tout le calme qu'il m'était possible d'avoir. Il n'y allait pas de main morte et la souffrance qui tuméfiait mes membres résonnait sourdement dans chaque partie de mon corps. Il finit par une nouvelle droite en pleine mâchoire. Si cela continuait, il risquait de me la briser. Mais qu'importe pour lui ! Il pouvait faire ce qu'il voulait, ce n'est pas comme si il allait finir devant un tribunal pour coups et blessures. Et puis si jamais il faisait quelque chose qui portait atteinte à mon intégrité physique, sans me mettre en danger de mort, pour jouer à nouveau avec moi, il pouvait très bien chercher un guérisseur... Je tombais à nouveau à terre. Les coups seraient plus supportable si les chaînes ne me retenaient pas car alors je serais libre de les minimiser le plus possible. Mais ce n'était pas le cas.

- C'est vrai que je me suis vraiment ramollis, c'est triste.

Sur mon menton coulait un peu de sang. Abandonnant l'idée de me relever encore, car de toutes façons je retournerais bien vite au sol, je me redressai néanmoins pour prendre une position assise, plus décente. Le dos contre le mur, je regardais le sorcier noir sourire de ma souffrance.

- C'est tout ce que tu répliques ? On t'a castré ou quoi ?

Je ne sais pas pourquoi c'est venu à moi, mais l'idée de parler de sa virilité est sortie toute seule. Après tout si on l'avait réellement castré, je comprendrais. Soit il avait réellement un problème, soit le Dorian que j'avais connu était enterré et tant mieux, soit, ce que je n'espérais pas, il entamait seulement son repas... Il n'était pas si loin de moi. Je lui crachais dessus, un mélange de sang et de bave.

- Tu n'es qu'un lâche ! Je suis attaché et tu en profites.

Frapper un homme qui ne pouvait pas se défendre. Et où était l'honneur des Cross ? Les Cross n'avait pas d'honneur. Je le regardais avec défis. Il m'avait enlevé, il n'allait pas s'attendre à ce que je reste là, à me laisser faire, sans broncher. Je n'étais plus l'enfant qu'il avait traumatisé.

Declan & Dorian
Le destin se joue bien souvent de nous.
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à quel point on peut avoir tord.

D'un geste lent et méthodique, imprégné de calme, le chef de Croix essuya la bave et le sang qui maculaient son visage. Moi qui m'attendais à essuyer une nouvelle pluie de coups et d'injures, cette tranquillité apparente m'effraya. Je serrai les dents alors qu'il souriait d'un air amusé. Son regard me pétrifia sur place, gelé comme une étendue de glace. Il me fixait sombrement. Au lieu de venir vers moi pour répondre à mes provocations incessantes, il s'éloigna, portable à la main. Je me demandais vainement ce qu'il pouvait bien avoir en tête et ses sourires n'arrangeaient rien : cela n'augurait rien de bon. Le calme fait plus peur que l'agitation car on ne sait pas à quoi s'attendre. Une trouille immense avait élu domicile dans mes entrailles. Elle ne me lâchait pas, prenant un malin plaisir à tordre mon ventre. Je n'osais pas prononcer un mot de plus alors qu'il attendait que l'interlocuteur au bout du fil répondre. Alors il me regarda et je frémis.

- On va s'amuser Declan. Ta remarque de toute à l'heure m'a amusée.

Je déglutis. Ce qui amusait le sorcier noir n'était jamais une très bonne chose. L'individu qu'il cherchait à joindre décrocha. De ce que je pu comprendre de la rapide conversation, l'homme qui devait venir n'était ni un égal, ni un subalterne de Dorian, mais un esclave. Je n'eus pas le temps de réfléchir plus qu'il me passa encore à tabac. Cependant, alors qu'il me frappait, je vis mes chaînes tomber. Il n'était pas question de s'échapper, je le savais. Je me trouvais en plein QG de Croix, sans armes et couvert de sang de la tête au pieds : je n'avais aucune chance de passer inaperçu ou bien de forcer le passage.

Dorian se rapprocha dangereusement, un couteau à la main. Contrairement à ce que je pensais il ne s'attaqua pas à ma chair mais au peu de vêtement que je possédais. Pris de panique, je me débattis avec violence mais mon jogging fini rapidement sur le sol, complètement déchiré. Il ne me restait plus que mon caleçon. On frappa à la porte et il me repoussa d'un coup de pied au visage qui m'envoya contre le mur. Je m'y tassais, l'esclave était arrivé. Mon coeur et mon corps tremblaient en concert : j'avais compris. Me traînant vers lui, le sorcier noir plaça une lame sous ma gorge après avoir chuchoté à son serviteur.

- Un geste de trop et je t'égorge.
- Fais pas ça... LUI DEMANDE PAS DE FAIRE CA !

Ma voix avait viré à l'hystérie. L'esclave, à peine plus petit que moi mais bien plus que Dorian, présentait un physique musculeux et puissant et je n'avais aucun doute sur qui maîtriserais qui. Je ne pouvais pas résister. Appliquant les ordres de son maître, il m'empoigna les cheveux et me dégagea de la lame en me plaquant contre le mur avec une force impressionnante. Je déglutis. Me tenant d'une main sur la gorge, il se colla à moi et m'embrassa. Silencieux, il relâcha légèrement sa prise avec un regard qui me dissuada de tenter quelque chose et commença à enlever ses vêtements.

- Pas ça... pitié pas ça... Espèce d'enfoiré !

Le sorcier noir me regardait toujours, son couteau à la main, prêt à s'en servir. L'esclave arracha le seul vêtement qui me restait et m'envoya sur le sol. Mon coeur tambourinait à me faire mal dans ma poitrine et je tremblais sans pouvoir cesser. Pas ça...

Declan & Dorian
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L'esclave caressait mon dos de manière provocante et se collait moi pour me faire sentir son érection. Pas ça... La panique avait totalement envahis mes sens et je ne réfléchissait que par elle. Ses mains sur mon corps semblaient laisser une trace indélébile et je me sentais déjà souillé. Pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu que je joue le malin ? Tant de rancœur était en moi et je n'avais pas pu la faire taire. J'avais envie de hurler et je l'avais fait : voilà où ça m'avait mené. Ce connard avait sorti son portable et après le clic reconnaissable de quelques photos il continua de le braquer sur moi et je compris qu'il prenait un film. Merde merde merde !

- On paye souvent le prix de la haine, mon petit Declan.

Je serrais les dents mais j'avais envie de lui répondre, de répliquer, de lui balancer un tas d'insultes à la gueule. Mais voilà, la vision du couteau, la lame brillante, et le pouvoir qu'il exerçait sur l'esclave réussirent à me faire taire. Il n'aurait servi à rien de parler à l'esclave d'ailleurs, celui-ci n'obéissait qu'à son maître. Il n'avait pas de volonté propre. L'homme me releva et me poussa contre le mur avec violence quand Dorian lui fit un signe. Non... La joue plaquée contre la pierre froide et dure, il me tordait un bras dans le dos. Alors il vint vers moi.

- DORIAN ! Je t'en prie ! DORIAN ILS VONT TE LE FAIRE PAYER ! Non... non ! NON ! AAaaah !

Il était entré en moi avec violence. La douleur me fit monter les larmes aux yeux et la honte fit tambouriner mon coeur avec force. Je le sentais en moi et je me sentais souillé, sale, comme une vulgaire poupée de chiffon qui ne servait qu'à faire la jouissance des hommes. Avant de commencer, il s'enleva, me décolla du mur et m'agenouilla sur le sol, face à Dorian, plaquant ma joue contre le sol et à nouveau il me pénétra. La douleur n'en avait pas été amoindrie. Je laissais échapper à nouveau un cris et l'esclave commença une danse brutale. Il me semblait qu'il me déchirait et, paniqué, effrayé voir complètement hystérique, je ne parvenait pas à me détendre pour atténuer les dégâts. Le viol a cela d'horrible c'est qu'il détruit l'intérieur car le partenaire non consentant est complètement contracté. Des gémissements de douleurs sortaient de ma bouche. Les assauts n'avaient rien de doux et de modéré, de plus l'homme était loin d'être un petit du genre.

- Arrête le ! Connard ! haa... Pas même capable de le faire toi même ! Arrête le...

La haine revenait au galop. Il se contentait d'assister à cette violence et le sourire aux lèvres en plus. L'esclave se fit encore plus brutal et je lâchais des cris. Pourtant il ne faisait que jouer pour le moment, comme si les choses sérieuses allaient arriver.

Declan & Dorian
Le destin se joue bien souvent de nous.
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Sentir en soit la honte brûlante était semblable à un couteau dans le ventre. Et ce couteau allait et venait avec violence, ne perdant pas de brutalité à chaque coup, et offrant un spectacle à un homme sadique. Souiller, déshonorer mon corps. Il allait plus que m'humilier, me réduire à l'état d'objet sexuel. Je tentais vainement de me débattre, de me tortiller. Rien à faire, il me dominait totalement. J'étais impuissant. Et puis Dorian ne permettrait pas que je me dégage une seule seconde. Je gémissais sans le vouloir, avec honte et horreur, sous la douleur de ses assauts. Je me sentais aussi faible qu'un nouveau né, démuni... Il avait sa main sur ma nuque, bloquant ma résistance. Du sang coulait le long de mes cuisses, résultat de toute cette violence. e n'avais pas pu empêcher ces suppliques de sortir tout comme les petits cris de douleurs, gémissements aigus, et les halètements. J'étais tendu, serré. Je me sentais honteux.

Je me sentais mal, incroyablement mal. Et ce mal aise occupait tout mon corps. Mes pensées n'étaient fixées que sur une chose : il jouait avec mon corps, le malmenait. Je n'étais qu'un objet. Un objet sexuel. Viol. Ce mot heurtait mon âme, déchirait en de sanglants lambeaux la fierté que je pouvais avoir. Il se répercutait partout. Mes oreilles rugissaient de cet horreur. Arrête... Et cette supplique me resta en travers de la gorge, bloquée comme une arrête, bloquée et honteuse. Elle ne voulait pas sortir. Rouge de honte, embarrassée, quel intérêt avait elle à se montrer ? Son sexe rentrait et sortait avec violence. Il rendait mon corps moins humain que jamais, se l'appropriant à son gré, y prenant un plaisir intense. Le pire était que je le sentais ce plaisir. Je sentais sa virilité qui l'exprimait durement dans toute sa violence sur moi. Je sentais la chaleur de ce plaisir qui frétillait dans ses sens. Il n'était pas sensé avoir de volonté, être un esclave et pourtant il me semblait qu'il jouissait autant de la situation que son maître. Mais il avait encore fallu que je l'ouvre et Dorian avait réagit. Sous son commandement l'esclave se stoppa. Dorian brûla une cigarette qu'il fuma rapidement et il l'éteignit en moi.

- Ça t'apprendra à me tenir tête, vermine. Esclave, tu peux y retourner.

Les hurlements que je poussais était bestiaux. Ça n'avait plus rien d'humain. Il semblait que je n'avais pas le choix de subir de tous les côtés cet affront. Je le sentais en moi, sur moi, je l'entendais, et fermer les yeux n'aurait pas aidé. La brûlure occasionnée rendait le supplice encore plus insupportable. Une seule envie me tenaillait : qu'il cesse, que ce cauchemar cesse. Je ne voulais qu'une chose : qu'on me laisse seul. Je ne voulais que m'abandonner au noir, dormir, m'évanouir pour ne plus penser. Je voulais sombrer dans l'oubli, m'abandonner au vide pour ne plus rien sentir, ne plus souffrir. Qu'il cesse... Je n'arrivais même plus à murmurer des suppliques, aucune réplique ne vint à la sienne. Le sang coulait sur le sol, lui facilitant le passage, pour autant je n'en avais pas moins mal. Je me sentais plus bas que terre.

- Arrêtes...

Un murmure. Un putain de murmure entre deux cris. Ce connard continuait de prendre son pied à me regarder souffrir. Qui pouvait être aussi sadique ? Je serrais les dents, serrais les poings. Mon corps tremblait sous les assauts violent. Des larmes me montèrent aux yeux. Adieu fierté, adieu honneur. Rien, il ne me restait rien.

- Je t'en supplie...

Ma voix s'était brisée dans quelques sanglots et je le regardais avec l'énergie du désespoir; Il me semblait que l'esclave se faisait plus lent, plus sec. Ne le laisses pas... S'il te plait... Mais à l'énergie du désespoir se mêlait une haine intense qui m'obligeait à la colère mais plus à l'orgueil. Il avait été détruit. S'il te plait, ne le laisse pas jouir en moi... Sous un assaut plus violent je fus obligé de baisser la tête, me cramponnant au sol. S'il te plait...

Declan & Dorian
Le destin se joue bien souvent de nous.
Il s'amuse à nous laisser croire que l'on
peut tout contrôler avant de nous montrer
à quel point on peut avoir tord.

Dorian semblait sourd à toutes suppliques. Je le haïssais d'être ainsi et je me haïssais encore plus de devoir me mettre à ses genoux, de l'implorer comme moins qu'un homme. Mais voilà, les larmes coulaient et je ne pouvais les retenir. Certains disent que ce n'est pas digne d'un homme de pleurer mais moi je crois au contraire que c'est cette capacité à verser des larmes qui nous rend humain. C'est cette sensibilité qui fait de nous des êtres à part. Cependant c'était bien des larmes de hontes et de désespoir qui naissaient au coin de mes yeux. La souffrance m'irradiait et le chef de Cross souriait. Il ne répondait rien, gardait le silence et je cru n'avoir pas fait mouche. L'esclave continuait de donner de puissant coup de rein qui mettait à mal mon être et ma fierté.

Soudainement le sorcier noir fit un geste et l'homme me laissa. Je tombais sur le sol, le corps prit de tremblement, couvert d'une sueur malsaine. Ma respiration chaotique entrepris de se remettre. Las, honteux et douloureux, je regardai Dorian qui venait de me pousser d'un violent coup de pied dans le ventre. Ce que je vis me glaça d'horreur. Il ne m'avait pas relâcher par compassion ou quoique ce soit qui pourrait s'approcher de la pitié ou de la gentillesse, cela je le savais bien, mais le voir, toujours aussi froid, devant moi, braquant une arme non pas sur moi comme s'il allait me tuer mais sur son serviteur...

- Non...
- Tu vois Declan. Etre hautain ne sert à rien. Je devrais te tuer aujourd'hui mais tu as ma clémence, je suis généreux. Un guérisseur passera te voir.

Je le regardais, hébété. Il venait de tirer. Le corps tomba mollement sur le sol et une flaque rouge commença à grandir sur la pierre froide. Il... Il l'avait tué. Non... L'esclave n'avait été qu'un objet et je n'avais pas eu le temps de nourrir des ressentiments pour ce qu'il m'avait fait. Ma haine allait à Dorian alors le voir tuer cet être innocent si ce n'est d'être né pour servir un être abject... Je serrai les dents et, malgré toute cette souffrance, je vins vers le pauvre homme d'où plus jamais une respiration ne viendrait. Grimaçant à cause des blessures, je parvins à lui. Mort... Mort et je ne pouvais rien faire. Voilà la deuxième personne qui mourrait à cause de moi ces derniers jours...

- Tu es un monstre...

Le chef de Croix laissa place à une servante et plus tard à un guérisseur qui entrepris de me remettre en meilleure santé. Je restais sous le choc, ne parlant pas, ne protestant pas, les yeux rouges de larmes. On me vêtis sommairement et on me força à avaler quelque chose. Je venais de toucher l'enfer. Une deuxième fois.