Don't walk away [-16]

Sujet: Don't walk away [-16] Lun 20 Mai 2013 - 19:03

Don't walk away

Dorian & Laure

Voilà quelques semaines maintenant que je suis revenue en France, dans le manoir des Cross. J'ai une "protection" rapprochée. Disons surtout qu'ils ont peur que je m'enfuie je pense. Je fais donc ce qu'on attend de moi, je m’entraîne tous les jours, je subis leur coup minutes après minutes, leurs engueulades et je me tiens droite. Toujours, j'encaisse, je gueule aussi, ne pensez pas que je vais me laissez marcher sur les pieds par les membres de ma famille.

Dorian est encore en Ecosse, c'est Sébastian, son frère qui s'occupe de moi. Il fait moins peur que Dorian, mais il est quand même cruel. Mais il a la philosophie que je dois adopter. Celle des Cross. Donc je prends, je dois suivre les règles, je dois suivre le chemin des Cross. Alors changeons.

Je me suis habituée au fait qu'on m'appelle Laure. Ou presque. Disons que ça va arriver peu à peu, le temps que je me transforme en une vraie Cross. Je dois l'être. Je dois oublier tout le reste, tous mes amis. Tout. Et c'est plus facile à dire qu'à faire. Je m'empêche de pleurer, tout le temps. Même lorsque je suis seule. Sinon c'est la fin. Je ne pense à rien, juste à ce qui m'attendra demain. Encore plus d'entrainement. Et des fois, on vient même me réveiller en pleine nuit, pour bosser.

Parfois je me laisse faire, mais parfois je râle, beaucoup. Et ça finit généralement par des coups en plus. J'ai encore des cicatrices faites par Dorian. Aussi parce que je ne veux voulait pas qu'elles disparaissent complètement. Je veux que tout ce que je vis reste en moi. Et si j'oublie, j'aurais toujours une cicatrice, qui me dira ce que j'ai traversé, ce à quoi j'ai survécu.

Mon corps sera rempli de cicatrices, effectivement, et alors ? Certaines personnes ne trouvent pas ça spécialement sexy ou quoi, mais je m'en fiche. Je ne cherche pas l'amour ou quoi. Et si j'ai envie de sexe, je sais que je pourrais trouver n'importe qui ici qui serait prêt à venir dans un lit avec moi. Ce n'est pas parce que j'ai des cicatrices partout ou presque que je ne suis plus désirable.

Bref, aujourd'hui est un jour comme les autres. Ou je devrais encore m’entraîner. Je n'adresse pas la parole aux gens. Sauf si eux viennent. Et dans ces cas là ils ont plutôt le droit à un regard froid et une envie de meurtre. J'ai un regard mauvais, exactement. J'espère pouvoir faire aussi peur que Dorian un jour. Un simple regard et glacer le sang de toute une personne. Ça devrait être drôle. Je ricane un peu à cette plaisanterie d'ailleurs.

C'était déjà ce que je voulais la première fois que je suis venue ici. Mais j'étais faible, extrêmement faible. Et même alors que mes parents sont morts, je lm'étais toujours. Enfin, je le suis toujours en réalité. Mais j'ai peut être plus d'assurance. Ou alors ce n'est qu'une impression. Sûrement, mais cela l'importe peu.

Je sens le banc vibrer. Je tourne donc la tête à côté de moi. Dorian. Tiens, ça faisait longtemps. Je n'aurais donc pas le droit de manger mon petit déjeuner tranquillement.

"Que me vaut ... Ta présence ?"

Je voulais dire "cet honneur" ou dire "cher" mais ça ne collait pas. Même s'il aurait perçu l'ironie qui aurait coulé de ces mots. Autant être honnête, n'est-ce pas ? Enfin, autant que possible. Je compte bien les ... Non. On devient Cross. Cross. On le devient.

"Ce n'est pas possible de manger son petit déjeuner en paix ? Pour une fois que je pouvais avoir un peu ... De temps libre."

Bien que j'apercevais mon "garde du corps" non loin de moi. Mes mouvements sont extrêmement limités, même dans l'enceinte du manoir. A croire qu'on enregistre tout ce que je fais. Je suis sûre que c'est le cas. J'espère juste qu'ils n'ont pas un lecteur de pensées dans le lot. Même si techniquement, je devrais être capable de savoir s'il est dans mon esprit ou non. Enfin, c'est pour ça que je m'interdis de penser à toutes choses qui pourraient me nuire. C'est juste enfouie au plus profond. Ça restera, peut être. Sauf si ils arrivent à faire leur lavage de cerveau. Ceci va être un jeu extrêmement compliqué.

"Tu ne devrais pas être en Ecosse ? A massacrer des anciens camarades ?"

Je ne sais pas vraiment si c'est un piège. enfin, si je pense vraiment ses paroles ou pas. disons qu'il y a plusieurs interprétations possibles. Pour plusieurs sortes de moi possibles ... C'est compliqué de me suivre, en ce moment, n'est-ce pas ? Je dois vous avouer que, moi aussi j'ai du mal. Mais, on va y arriver. Bon, Dorian, que me proposes-tu comme entrainement aujourd'hui ? Vu que tu es là, c'est bien toi qui va me faire la leçon, non ?

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Mar 21 Mai 2013 - 19:37

Don't Walk Away

Dorian s'étira longuement. La nuit n'avait pas été très longue mais pour une fois il avait préféré dormir au manoir plutôt qu'en Ecosse. Il dormait toujours mieux dans son lit plutôt que dans un lit qu'il ne connaissait pas bien. En l'occurrence, il ne connaissait pas le Mystery Orphanage et c'était un endroit hostile pour lui. Cela pullulait de mêlés, d'humains ou encore de sorciers traîtres alors forcément son sommeil était beaucoup plus mauvais. Il avait décidé hier, de rentrer chez lui l'histoire d'une nuit. Il avait retrouvé le bonheur de dormir à côté de sa femme. Celle qui portait sa descendance. Il se mit à sourire en pensant à cela et caressa doucement Louyse. Encore un peu de patience et elle mettrait au monde un robot. Un homme pire que lui, il l'entraînerait si dur que tout le monde en parlerait encore dans plusieurs années. Antoine serait son nom et le sang serait son crédo. Il posa un baiser doux sur dans le cou de Louyse et l'abandonna dans la chaleur du lit. Il avait à faire aujourd'hui, pas de temps pour flemmarder. Son frère lui avait fait un bref rapport de l'avancé de Laure et il se trouvait qu'elle était beaucoup plus docile et cela donnait envie au chef de Croix de voir où elle en était. Il s'imaginait bien que tout n'était pas parfait tandis qu'il se glissait dans la douche. Il se frottait et il repensait à leur première rencontre dans les cachots du Mystery. Elle avait eût l'air de bien encaisser, cela prouvait que c'était une Cross après tout.

Il sortit de la douche et s'essuya rapidement. Il passa un coup de peigne dans ses cheveux, comme toujours. Il avait besoin de toujours se sentir propre sur lui sinon il trouvait que cela ne donnait pas une bonne image. Il se regarda dans le miroir et sourit, froidement. Il n'avait pas faim mais il descendit à la table du petit-déjeuner, certain de qui il allait y trouver à cette heure là. Et pour cause puisque c'est le sorcier noir qui avait demandé à ce qu'on fasse réveiller la jeune fille à cette heure là. Cela faisait partit de l'entraînement : ceux qui se lèvent tôt sont ceux qui sont en avances sur tout et dominent le monde. Tandis qu'il arrivait en bas, il vit la jeune Laure assit sur un banc. Il tapa sur l'épaule du garde du corps de la jeune fille, signe qu'il était congédié pour le moment. Il s'assit avec lourdeur à côté de la sorcière noire qui prenait son petit déjeuner.

- Que me vaut ... Ta présence ?

Dorian ne répondit pas immédiatement. Elle devait savoir qu'elle jouait à un jeu dangereux et que la moindre de ses paroles pouvaient se retourner contre elle. C'était le cas avec Sebastian mais cela l'était encore plus avec le chef de Croix en personne. Il ne s'amusait pa pas avec elle, il avait de réels objectifs. Elle était une Cross et en tant que Cross, elle avait le droit à ce qu'il s'occupe un peu d'elle. De plus, c'était son manoir après tout alors la question était un peu débile. Il avait le droit d'aller là où il voulait au moment où il voulait, c'était chez lui.

- Ce n'est pas possible de manger son petit déjeuner en paix ? Pour une fois que je pouvais avoir un peu ... De temps libre.

- Mange donc ce que tu veux. Tu es en paix avec moi. Je te tiens simplement compagnie, après nous irons nous entraîner.

Il était assez comique au fond de l'entendre utiliser le mot "temps libre". Dorian aurait plutôt appelé ça "repos" mais si l'appellation lui convenait, il n'en ferait pas un fromage. Puis elle avait assez de repos comme ça après tout. Il n'était pas non plus un tyran, il était généreux. Elle n'était pas battue souvent et avait des conditions de vie assez bonne. Un certain confort, un toit et une protection inestimable dans le monde magique. Vivre au manoir Cross c'est l'assurance d'une vie longue et paisible. Surtout depuis les récentes "retouches" de Dorian. Cétait devenu comme un fort imprenable. Le sorcier noir savait que cela serait rapidement une faiblesse dans la guerre. Alors il avait fait en sorte que cela ne le soit plus, en apparence.

- Tu ne devrais pas être en Ecosse ? A massacrer des anciens camarades ?
- TES anciens camarades ?

Il lâcha un sourire narquois. Il avait dit ça d'un ton faussement chaleureux qui était en vérité plus perçant qu'un pic de glace. Ce n'était pas dans les habitudes du chef de Croix d'être aimable, surtout le matin.

- J'avais à mieux à faire aujourd'hui : m'occuper de toi et voir tes progrès. Mais finis donc de manger. As-tu quelque chose à me dire de spécial ?

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Lun 27 Mai 2013 - 0:10

Ce n'est pas parce que c'est le chef de la famille qu'il a tous les droits. Surtout de ne pas me répondre. C'est le genre de comportement que je n'aime pas. Qu'on pète plus haut que son cul et qu'on se croit tout permis sous prétexte qu'on est le grand manitou. Enfin, je ne réplique rien et continue à manger mes céréales. Parce que j'aime les céréales. Par contre j'aime pas le lait, du coup il finira dans l'évier après.

"Mange donc ce que tu veux. Tu es en paix avec moi. Je te tiens simplement compagnie, après nous irons nous entraîner. "

Mais je mange. Sauf que je préférerais être seule. Je suis bien seule, après tout. Je l'ai toujours été depuis que je suis revenue du Japon. Et puis, la compagnie de Dorian, je m'en passerais bien. Et moi, je ne dois pas être très aimable non plus. plutôt du genre provocante et grande gueule, j'ai surtout envie de voir sa limite vis à vis de moi. Même si c'est le grand boss, je suis sa nièce, non ? Ou presque. Je sais bien que dans la famille, lui et moi sommes moins proche que d'autres, mais nous sommes quand même de la même famille. Pourquoi je serais plus maltraitée que les autres alors que j'aurais parlé autant ? Ah oui, parce que je me suis enfuie. Mais là, je suis là. Et j'accepte l'entraînement, presque avec joie. Après tout, c'est mon destin d'être une Cross, n'est-ce pas ? Aller Saku... Non, Laure. Change.

"En paix ? Et puis c'est moi qui ne doit pas être de très bonne compagnie."

Oui, je ne peux pas m'en empêcher. Et j'aimerais lui dire encore d'autres trucs. Mais je n'ai pas spécialement envie qu'il s'énerve. Surtout le matin. En plus je commence juste à me réveiller. Donc on se calme. Sinon ça risque de partir au quart de tour. Déjà qu'on me réveille trop tôt à mon goût ... Mais je n'ai pas le choix. Alors je me la ferme, ou presque.

"TES anciens camarades ?"

Un sourire apparaît sur mes lèvres. Je ne sais pas comment le décrypter. La vérité. Mais bizarrement, ça ne me fait pas de mal dans mon coeur. Ou alors, je n'y pense pas. Mais ce n'est pas ce que mon sourire représente, ce n'est pas la douleur, même si sa voix était glaciale. Je suis sûre qu'il aurait voulu que ses mots me fassent mal. Mais ce n'est pas le cas. Mon sourire, fatalité ? Ironie ? Beaucoup de sentiments mélangés dans tous les cas. Vous croyez que les empathes arrivent à mieux comprendre leurs propres émotions ? Parce que maintenant, j'en aurais bien besoin. Enfin, je m'en fiche un peu. Si ça se trouve, si je creusais sous ce masque, je verrais de la tristesse, et ça m'atteindrais encore plus. Donc, pas d'émotions. C'est ça qu'il faut, les oublier. Quand on a des émotions, on est faibles. Il faut être froid. Oui, j'aimerais bien devenir comme Dorian. Peut être moins ... Cruel et enclin à la violence et la torture. Même si je suis une sorcière noire, j'ai le droit de ne pas utiliser ces moyens barbares, non ? Si ... ? Nous verrons bien ce que l'avenir nous réserve, mais j'ai un mauvais pressentiment.

"J'avais à mieux à faire aujourd'hui : m'occuper de toi et voir tes progrès. Mais finis donc de manger. As-tu quelque chose à me dire de spécial ?"

Mes progrès. C'est vrai que j'ai l'impression d'avancer plus vite ici qu'en Ecosse. D'abord parce que je ne peux pas m'absenter ici, et je pense que ça aide beaucoup. Ensuite parce que je n'ai pas le choix. Si j'échoue, c'est les coups de fouet qui attendent. Donc il faut donner le meilleur de soi même, se surpasser, tout le temps. Puiser dans sa réserve d'énergie, quite à mourir. C'est dur l'éducation, chez les Cross. Et puis ici, il n'y a pas d'amour non plus. que des masques froids, durs. Qu'on ne peut pas transpercer. Presque aucune parole échangée, juste de l'antipathie. Tout le monde, envers tout le monde.

"Pourquoi j'aurais quelque chose à te dire Dorian ?"

Je me lève ensuite, portant mon bol, vide de céréales mais plein de lait. Parce que le lait, c'est dégueulasse. Et non, je ne le boirais pas. Même s'il me force, je lui cracherais à la gueule. Je peux le boire, je n'ai pas de haut le coeur ni rien, c'est juste que j'ai envie d'être chiante. Bref, j'ai l'impression que tout le monde apporte leur truc, ou presque tout le monde, sur un buffet près de la cuisine. alors je pose également mon bol ici et vais à l'entrée, attendant Dorian. J'ai bien envie de lui dire "je t'attends gros lourdaud. Mais... Ça ne va pas passer. Enfin, si il pouvait magner son cul. Je croyais qu'il voulait m’entraîner ? C'est pas en restant ici que je vais devenir plus forte moi.

Je tape donc un peu du pieds. Si ça continue je vais avoir envie de pisser. Et si c'est en plein milieu de l'entraînement... Il va pas apprécier le gros. Pourquoi ? Parce que les Cross sont chiants.

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Mer 29 Mai 2013 - 23:46

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- En paix ? Et puis c'est moi qui ne doit pas être de très bonne compagnie.

Dorian sourit légèrement. Enfin une moitié de sourire probablement et ironique. Elle faisait semblant et il le sentait très bien. Il n'aimait pas sa manière d'être mais aujourd'hui, il n'allait pas être méchant. Il était de très bonne humeur avec les nouvelles de Louyse et tout ce qui s'en suit. Il se sentait bien, presque d'humeur sadique mais pas violente. La jeune fille n'allait donc pas trop manger aujourd'hui, elle avait bien de la chance. Son visage était fermé. Elle saurait bientôt que ce n'était pas une attitude. Laure devait encore progresser et à tout point de vue. Pour l'instant son apport était nul mais il espérait que bientôt elle apporte quelque chose de bon à Croix mais aussi aux Cross. Elle avait du talent c'était sûr mais elle ne faisait pas assez d'efforts. L'histoire se répète toujours et pourtant les paramètres changent mais personne ne peux rien y faire.

- Pourquoi j'aurais quelque chose à te dire Dorian ?

Le sorcier noir la regarda longuement et intensément comme si ses prunelles bleutées la passait aux rayons ultraviolets, analysant la moindre parcelle de sa peau si pâle. Il eût un sourire encore une fois, dénué de toute joie. Elle avait toujours des choses à dire au Mystery, pourquoi pas ici ? L'avantage c'est qu'elle avait arrêté de geindre, le désavantage c'est qu'à force de se fermer, le sorcier noir allait donner des instructions encore plus dure pour qu'elle soit dure mais ouverte. De toute façon, elle avait intérêt à avoir les jambes bien ouvertes pour ce qu'il lui réservait. Et accessoirement un intérieur confortable pour son ami Mohamed. Il ne lui expliquerait pas tout de suite, il préférait attendre encore un peu pour enfoncer le pic à glace au plus profond de son coeur et traverser avec violence toute la pâle conscience qui lui restait. Cela lui donnait horriblement envie de rire. Mais il se retint. Elle se lève et Dorian réfléchit à ce qu'ils vont bien pouvoir faire. En fait il a une idée, même une brillante mais il se demande si ce n'est pas un peu too much. Elle risque de vomir surtout à cette heure là. Tant pis. Il se leva et se mit à sa hauteur.

- Allons-y jeune femme. Nous allons à la cave. J'ai quelque chose à te faire faire.

Ils marchèrent ainsi dans un silence de cathédrale jusqu'à la cave. Le chemin était court mais cela permis encore au sorcier noir d'analyser son "apprentie". Elle ignore le vide devant elle. Ca c'est sur, elle n'a pas peur, elle n'ait pas effrayé. Cependant, elle manque de cran, c'est certain. Elle n'a pas le tempérament d'un Cross parce que sa pute de mère n'a pas eu la bonne éducation avec elle. Les Cross devraient être fidèles à leur sang. Le chef de Croix ne comprenait même pas comment il pouvait en être autrement alors qu'ils avaient a peu prés tout reçu la même éducation. Il serra légèrement la machoire quand il pensa à tout ces Cross qui galopaient dans le monde sans que Dorian soit au courant de leur existence alors qu'ils devraient tous être ici dans le manoir, à l'aider à combattre Orphéo. En rassemblant leur forces, il savait bien qu'ils gagneraient mais ce n'était pas donné. Ils étaient dans la cave. Là, un homme gisait au sol, sur un vieux matelas. Il avait les deux jambes jointes par une corde, un foulard sur les yeux mais avait les oreilles libres et il avait très bien entendu deux personnes pénétrer dans la cave. Dorian regarda dans l'armoire dans un coin et sortit un scalpel brillant. L'homme gémissait et criait. Le sorcier noir sentait le plaisir monter en lui. Il s'approcha, s'agenouilla et enleva la peau juste à droite de son téton gauche. Il hurla et cela résonna dans tout le manoir. Cela réveilla probablement tout les gens qui dormaient encore à cette heure là. Le sorcier noir donna un coup de poing pour qu'il se taise. Il se releva et regarda Laure.

- Vas-y. Ote le coeur et la vie de cette homme.

Il se releva et s'écarta. Elle devait le faire à main nue, comme ça il souffrirait encore plus. Sa voix grave se fit à nouveau entendre dans la pénombre de la cave éclairée seulement par une petite ampoule se balançant au plafond.

- Après, fais éclater son coeur près de ton visage. Si tu n'y arrive pas, je le ferais pour toi. Tu as donc plutôt intérêt à y arriver seule.

Machiavelia.

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Ven 31 Mai 2013 - 0:27

Pourquoi il ne peut pas s'empêcher de sourire alors que les émotions derrière ne suivent pas ? Je veux dire, il n'a pas de sentiment, rien du tout. Ce n'est que de la violence, de la haine, de la colère. A l'état brut, à l'état pur. Et pourtant, il continue de sourire. Je sais qu'il ne le pense pas. Mais moi aussi je peux le faire, est-ce qu'il le sait ça ? Sourire juste pour avoir quelque chose sur son visage, c'est bien facile. Trop facile d'ailleurs. Inutile.

"Remballe tes sourire inutiles."

Je préfère n'afficher aucune émotion même si j'en ressens plein, plutôt qu'une qui n'est pas bonne. Surtout dans ces conditions. Je préfère que personne ne me décryptent. Enfin, je suis sûre qu'ils peuvent lire en moins comme dans un livre ouvert à vrai dire. Mais bon, c'est parfois bien de se bercer d'illusions. Et il faut que j'en ai je crois. Au moins un peu, le temps de m'habituer à la descente que j'effectue. Descente vers la mort. Mort des autres, bien entendu. Je sais très bien que ça va arriver, à un moment où à un autre. Après tout, je suis chez les Cross. Chez les sorciers noirs. Les grands méchants de l'histoire. Il est donc normal que j'en arrive un jour à tuer. Je me demande d'ailleurs comment ça se fait qu'ils ne l'ont pas fait la première fois que je suis arrivée ici. Peut être parce qu'il me pensait plus docile. Je sais pas. Enfin, c'est vrai que j'ai en apparence abandonner toute tentative de rébellion. En apparence. Non, oublie. Oublie. Oublie tout.

Dorian me rejoint bien vite, et je le suis. Dans les couloirs du manoir. Longs, grands, silencieux. Seuls nos pieds résonnent dans ces immensités. Même si on croise quelques personnes rares. Je ne leur accorde pas le moindre regard. Je ne brise pas non plus le silence. Comme j'ai dit précédemment, je n'ai rien à lui dire. Rien du tout. Je ne parle pas pour ne rien dire, surtout avec eux. Surtout avec ma famille disons. Avec tous ces gens. Je suis asociale en plus de cela. Il va falloir me tirer les vers du nez si tu veux quelque chose de moi.

Nous descendons des marches. Beaucoup de marches. Ça n'existe pas l’ascenseur ici ? Il devrait avoir les moyens pourtant de s'en faire poser un peu partout. Vu l'immensité de la baraque, le coup de l'entretien, les employés aussi, la nourriture ... Bref, tout quoi, il a les moyens de se payer un putain d’ascenseur. Enfin, ça fait faire du sport, je vais pas cracher dessus tout de même, il faut que je me maintienne en forme. Et je pense que Dorian le veut aussi. Alors, sport. Et on descend les escaliers.

Nous arrivons dans une cellule. Lugubre, sale. Le ménage ça existe hin. Un homme est allongé, par terre. Ligoté et aveugle. Il m'a l'air mal en point. Je le regarde comme si je regardais une fourmi. Sans émotion, sans sentiment. Je m'en fiche.

Par contre, je m'en fiche moins quand Dorian s'approche de lui et lui retire un grand bout de peau qui fait hurler l'homme à la mort. Dorian lui fout d'ailleurs un coup de poing pour le faire taire. Technique stupide. Quand un bébé pleure et que tu le tapes pour le faire arrêter, il va juste crier plus fort parce que tu viens de lui faire mal. Bâillonne le, se sera plus efficace.

Bref, je tire un petite moue de dégoût. J'ai vu pire à l'orphelinat, tandis que je tentais une petite escapade. Qui a échoué vu que je suis désormais ici, mais j'ai tout de même eu le temps de voir tous ces corps entassés, ensanglantés... Bref. Ce qu'il a, lui, ce n'est rien comparé à ça. Mais quand Dorian se retourne vers moi, mon masque d'indifférence est revenu.

"Vas-y. Ôte le coeur et la vie de cette homme."

C'est bizarre, ça me rappelle des pensées que j'ai eu tout à l'heure. Ça me dégoûte un peu, mais je crois que je n'ai pas le choix. Je fais des allers retours de la tête entre l'homme allongé par terre et Dorian.

"Après, fais éclater son coeur près de ton visage. Si tu n'y arrive pas, je le ferais pour toi. Tu as donc plutôt intérêt à y arriver seule."

Sympathique. J'espère juste avoir assez de force. Je m'avance vers l'homme, me retourne vers Dorian et tend la main.

"Le scalpel."

C'est en voyant qu'il ne répondait pas que je compris. Je n'avais le droit à rien. Merci Dorian. L'esprit de famille, ça ne compte définitivement pas ici. Je pousse un sourire exaspéré, lassée. Dorian, je te hais, vraiment. J'aurais préféré avoir ce putain de scalpel. Ou même un truc qui coupe pas, je sais pas. Enfin, pas une paille non plus. Mais quelque chose ! J'ai pas beaucoup de force moi... Si ? C'est l'occasion de voir les fruits de l'entraînement de ces derniers jours.

Je m'agenouille à côté du malheureux. S'il te plait, ne crie pas. Tu vas me faire mal à la tête et ça va m'énerver. Tiens, je pense comme eux. C'est bien, non ? C'est peut être à force de les entendre toute la journée. Malgré moi, je l'avoue. Mais même. C'est bon signe, non ?

Moue dégoûtée, encore, je plonge mes mains dans ma blessure et je sang me gicle à la figure. Je détourne la tête, essayant d'éviter les tâches un maximum. Mais je crois que c'est raté.

J'écarte donc sa peau, me penchant sur la blessure, le sang affluant. Saleté, je vois rien en plus ici. Je peux pas avoir une lampe, non ? Hey, l'élémentariste feu là, éclaire moi ! Enfin, je ne crois pas vraiment que ça va fonctionner ... Décidément, il fait tout pour m'énerver celui là. Mais c'est drôle, je suis dans sa chair, je sens son coeur battre, par les vaisseaux sanguins et en plus parce que je suis tout prêt. Boum boum. Boum boum. Boum boum.

Les sorciers noirs m'influencent vraiment. C'est fou. Ça m'effraie. Mais je dois laisser faire ça. C'est ce qu'il faut après tout. Mais tout ça m'effraie. Devenir comme eux, oublier qui je suis. Oublier mon objectif. J'ai peur de ça. Du coup, je n'arrive pas à me décider. Même si je n'ai pas le choix, je dois obéir. Je dois retirer ce coeur. Je dois tuer. Je dois oublier toutes ces émotions. Je dois oublier mon passé. Du moins, je ne dois pas en être consciente, tous les jours. Je dois l'enfouir. Mais qu'il soit tout de même à portée de main. Caché, enfermé, à porter de main. Enfin, je me comprends.

Je sépare un peu plus les deux côtés de sa peau et enfonce un peu plus ma main dans le trou béant. Tout est lisse là dedans. Comment je suis supposée discerner peau, muscle, poumon et coeur ? Surtout qu'il est après la cage thoracique. Bordel.

C'est impossible son truc, j'arrive pas à écarter plus sa peau. Sans oublier que ce con il crie ! Et il s'agite aussi. Et ça commence à m'agacer. Alors je vais tout lui arracher. En fait, le meilleur moyen c'est de ne pas penser à ce qu'on est en train de faire. Du coup, j'ai enfermé mon don dans ma tête. Déjà, ça devrait faire moins mal. Pour moi surtout. Mais qu'il arrête de bouger ce débile et surtout de crier !

Je serre donc le premier truc visqueux qui me tombe sous la main. Je serre, fort, très fort. Il a du mal à respirer. Serais-ce un poumon ? J'essaie d'écarter encore sa peau. C'est dur, de la sueur apparaît sur mon visage. Je m'en fiche. J'essaye d'arracher ce que j'ai dans la main, avoir un espace plus grand pour voir. Mais à l'intérieur c'est le noir complet. Donc ça ne m'avance pas plus. Je tire, dans un grognement. Je tombe à la renverse tandis que j'ai quelque chose dans la main, arraché de son torse. Un poumon. Bordel. Je le jette par terre et y retourne. L'homme sanglote, respire avec beaucoup de difficulté. J'aimerais bien l'étrangler. Je suis tachée de sang, partout.

J'enfonce ma main, plus loin encore, avec difficulté. Il est où ce putain de coeur ? J'attrape quelque chose, je serre, ça bat. Ça bat, dans ma main. Ahaha ! J'ai trouvé. Un sourire sadique s'étend sur mon visage.

La vie, c'est tué ou être tué. La vie, c'est tu perds ou tu gagnes. Je décide de gagner. Je décide de tuer. Je me lève, pose un pied sur sa gorge, serre plus fort le coeur qui bat plus doucement dans mon poing et l'arrache, d'un coup, un sourire de vainqueur affiché sur mon visage. Je m'éloigne de l'homme, mort, il vient de poussé son dernier soupir, son dernier râle. Je n'ai pas une once de remord. Je suis vierge de tout sentiment.

Mais il me reste une autre tache à accomplir. Faire exploser cet organe près de mon visage. Comment il veut que je fasse exploser ça ? Il s'est pratiquement vidé de son sang. Du moins, à l'intérieur, celui qu'il véhicule. Et puis, c'est mon, ça va être dur de le faire exploser... A moins que ... ?

Je ne connais malheureusement pas les composants du'une bombe. D'une dynamite, si. Je pourrais en dessiner une miniature. Le problème c'est que ... Le sang c'est humide. Ce coeur est humide. Une mèche de dynamite ça a besoin d'une étincelle, de feu. Qui s'éteint avec l’humidité. Décidément, ce n'est pas mon jour de chance. Mais je peux toujours essayer.

Je me concentre, assise en tailleurs, par terre, le coeur près de mon visage, les yeux fermés. J'imagine. Une dynamite. Petite. Très petite. Allumée. Dans le coeur. La mèche du bâton à l'extérieur. De mon côté pour que Dorian ne le voit pas. S'il entend le bruit, je m'en fiche. Juste que c'est pas possible de faire exploser ça à main nue. En espérant que la dynamite sera assez puissante. J’insuffle de la magie et j'entends un crépitement aussitôt. J'ouvre les yeux, une étincelle qui se balade jusqu'à aller à l'intérieur du coeur, rapidement, un sourire triomphant sur les lèvres, le coeur explose. Sursaut.

Je rouvre les yeux, je suis couverte de sang et de bouts de coeur. Autre moue de dégoût, j'enlève les morceaux de l'organe qui sont dans mes cheveux, sur mon visage, mes vêtements. Du moins, les plus gros. Je me relève, j'ai l'impression d'être changée. Ou pas en fait.

"Alors, heureux ?"

Bon, le sang qui gicle, eux ils aiment bien. Moi, je m'en fiche, mais je dirais que c'est crade. Ça tache le sang, c'est nul. Mais après je les comprends aussi, une mort sans sang, c'est pas drôle non plus. Enfin, je les comprends. Oui et non, disons que je suis beaucoup trop dans leur tête du coup je vois leur point de vue. A tel point qu'ils me changent. Ils arrivent à me changer. Et il y a les esclaves aussi. Mais eux, ils sont plutôt simplet, même d'esprit. En fait, ce que devrait faire Dorian, c'est de me mettre avec un sorcier noir, pur et dur, genre ... Lui et que je vois toute sa vie. Tout le temps, tout les jours, que ça m'imprègne, pour que ça devienne ce que je suis. Mais, non, je ne lui dirais pas. J'ai dit que j'avais peur de devenir comme ça. Parce que j'ai peur d'oublier. Je me demande quand est-ce que cette situation se stabilisera.

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Ven 31 Mai 2013 - 17:52

Tu es si seule,
Tu es si seule,
Tu es si seule,
Cela me rend plus puissant.

Elle se retourne vers lui, ses yeux foncés le regardant comme si elle l’analysait. Elle tendait la main. Dorian ne tend qu’une fois la main, si la personne en face ne la saisit pas, elle se retrouvera bientôt avec une balle la transperçant de part en part en prenant bien soin de passer par les ventricules de son pauvre petit cœur qui ne battra bientôt plus et laissera place à un trou béant qui fera s’écouler le fameux liquide vermillon et ne laissera rien derrière lui. Espérait-elle aujourd’hui que Dorian la saisisse alors que pendant tant de temps, elle avait tourné le dos à la famille Cross ? Elle les avait trahis en allant voir dans le berceau de l’ennemi, là même où tout l’engeance de leurs soit disant bonnes valeurs étaient élevés. Elle avait choisi l’éducation de mêlés et d’humains, et bien elle devrait se battre avec leurs armes jusqu’à ce qu’elle soit digne d’avoir le nom « Cross » après son prénom. Pour l’instant, elle n’en était pas digne, elle serait donc nue et sans aucune protection. Bien sûr, Dorian disait ça car la colère était encore largement imprégnée en lui mais si demain, ils étaient sur un champ de bataille et qu’il avait le choix entre un officier de Croix ou Laure, il sauverait la jeune fille pour sûr. Malgré sa traitrise, c’était toujours un liquide puissant qui coulait dans ses veines. Le sang la rendait unique en tout point.

Le scalpel.

Elle suppliera bientôt pour ses mensonges et son âme. En attendant, Dorian ne répondit rien et se contenta de la regarder d’un regard impassible, comme s’il n’avait rien entendu. Elle non plus n’avait rien voulu entendre quand les Cross l’avaient appelés au devoir. Elle avait voulu en faire qu’à sa tête et bien soit, maintenant il faisait pareil.
Voir si elle était capable d’arracher le cœur lui permettrait deux choses : de voir sa force car il en faut pour écarter ou briser les os de la cage thoracique mais aussi voir sa résistance psychique car tuer un homme de sang froid ainsi sans le connaître était un bon test. Il était possible qu’il ait des enfants, une femme et peut-être même tout un entourage qui l’attendait patiemment chez lui parce qu’ils l’aimaient. Il fallait couper tout ça, écraser tout ça sans même un sentiment de pitié dans le cœur. Il fallait agir et non pas réfléchir. La pitié, la compassion, la colère, tout cela n’existe plus lorsque vous vous décidez à tuer quelqu’un, il faut juste agir. Sans quoi, vous êtes plus faible que celui en face de vous.

Elle s’agenouille et semble cherche une stratégie tandis que sur son visage se tord en une expression pas franchement amusée par la situation. C’était tout le contraire pour le sorcier noir qui commençait à prendre un peu de plaisir lorsqu’elle plongea ses mains dans la blessure et que le sang lui giclait à la figure et qu’un air de dégoût au visage, elle tournait en tentant de l’éviter. Un meurtre ce n’est anodin pour personne, sauf pour un Cross. Ils sont des tueurs nés, comme des machines programmés pour ôter la vie à chaque mêlés ou humains se présentant à eux. Laure devait devenir comme ça mais elle en était très loin encore. Preuve en était ses mouvements hésitant et son regard qui se perdait dans le creux des organes et des os de l’homme. Dorian voyait une stratégie à appliquer tout de suite. Il aurait saisi un os de la cage thoracique et l’aurait arraché d’un coup sec avant de faire pareil avec deux ou trois autres afin de laisser un peu le passage ouvert. Il aurait plongé sa main alors et aurait saisi le petit palpitant de l’homme et l’aurait serré puis à nouveau, il aurait tiré d’un coup sec. Hémorragie interne extrême, mort de l’homme. Il n’y avait rien de bien compliqué à cela et il ne fallait pas être un génie pour le deviner mais pourtant la jeune fille semblait toujours à tâtons dans son corps.

Dorian soupira silencieusement. Il était certain qu’elle avait fait des progrès au niveau mental mais il lui restait à en faire au niveau physique. Bien sûr, il faut une certaine force physique mais il ne faut pas non plus sous-estimer le fait que la puissance physique donne un certain avantage : d’une part elle permet d’être plus résistant à l’utilisation de la magie mais d’autre part dans les combats à l’arme, il y a un avantage certain pour l’individu entraîné. Mais ça, tout le monde ne le saisissait pas et préférait privilégier l’insanité des études à la force physique. Combien de personnes magiques sont entrainés physiquement ? Très peu. Il n’y a que l’élite, ceux qui ont compris quelque chose en plus. Les autres ne sont que des demeurés. L’homme criait et s’agitait. Elle s’y prenait mal.

Boum. Un poumon en moins et une Laure qui tombe à la renverse.

Ca serait presque comique. Elle était vraiment débutante en la matière et il fallait améliorer ça. Il porta un regard sévère sur la jeune fille. Elle ne le regardait pas mais il voulait qu’elle sente ce regard pesant dans son dos. Elle n’aurait pas la vie facile ici, mais ça elle l’avait sûrement compris. La victime se met à pleurer maintenant, ça serait presque triste. Sa respiration est sifflante et c’est bien normal puisqu’il ne lui reste plus qu’un seul poumon. Apparemment, elle prenait plaisir à faire souffrir cet homme et tant mieux. C’était la prochaine étape, une torture en règle. Il lui apprendrai les gestes à faire et elle reproduira en y apportant une certaine touche personnelle, si elle le souhaite.

Plus de boum. Son cœur. Elle l’a trouvé. Un sourire sadique s’étale aussi bien sur le visage de Laure que sur la bouche du sorcier noir. Elle se lève et pose un pied sur sa gorge. Remarquable manœuvre que Dorian appréciait avec un grand sourire empli de joie. Passé le temps des façades sans émotions, il appréciait réellement le moment et il ne manquerait pas de flatter la jeune fille à la fin. Mais pour l’heure, elle se débattait avec le cœur. Elle tira d’un coup sec et voici l’organe qui se tenait dans ses mains. Ses oreillettes ne battaient plus mais ses ventricules étaient encore bien pleine, l’homme le savait. Elle s’assit en tailleur, le palpitant entre ses mains.

BOUM.

C’est le dernier bruit qu’a émis le cœur avant de se répandre dans toute la pièce dans un millier de morceaux de chairs. Il était plein, comme le sorcier noir l’avait prévu. Elle était couverte de sang et de morceau de cœur. Dorian avait été épargné par les morceaux de cœur mais son visage était plein de sang. Il s’en fichait, il aimait bien ça. Elle s’enleva les morceaux de cœurs sur elle avec une moue dégoutée au visage. Dommage, elle terminait sur une fausse note mais sinon elle avait plutôt bien mené sa barque. Elle se relève.

-Alors, heureux ?

Très heureux. Dorian la regarda intensément et s’approcha d’un pas vif de la jeune fille. Il lui ôta un morceau de cœur qui trainait encore sur son épaule d’une simple pichenette. Un geste plutôt paternel de la part du chef des Cross et c’en était limite étonnant. Il avait apprécié ce qu’elle avait fait et elle aurait maintenant un traitement moins dur, il s’en assurerait personnellement auprès de Sebastian.

- C’était remarquable pour une première, murmura-t-il.

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Ven 31 Mai 2013 - 19:23

J'ai senti le regard de Dorian tout le temps où j'étais sur l'homme. Ce regard froid, calculateur. Son regard en fait. Qui me scrutait. Mais ça ne m'a pas empêché de mener ma tâche jusqu'au bout. A croire que je ne suis qu'un pion qui ne fait qu'obéir. En même temps, si je veux progresser, je dois passer par là. Mais j'aimais je ne me laisserai marcher sur les pieds. Même si on me traite de grande gueule. Ce qui est vrai après tout. Mais je n'ai pas envie de me laisser faire. Même si je suis faible.

Quand j'ai arraché le coeur et que je me suis retournée vers Dorian, il avait l'air satisfait. Tu m'étonnes, voilà que la fraîchement débarquée commence à agir comme eux. En même temps, il ne faut surtout pas penser à ce à quoi on est en train de faire. Sinon, ça me foutrait des cauchemars, tout simplement. Il faut se vider la tête ou penser à autre chose. Penser que c'est juste une pièce de boeuf. Même si je n'ai jamais été bouchère. ça doit ressembler à ça. Un peu.

Le bâton de dynamite dans le coeur est passé inaperçu. Du moins, il n'a rien dit. Tant mieux, je sais que j'aurais été incapable de faire exploser ce coeur à main nue. Je l'aurais compresser, j'aurais fait sortir beaucoup de sang mais exploser ... Non, ce n'est pas aussi facile. Du moins, je n'en suis pas encore capable. C'est ce que je pense. Et puis, dans certains moments, pourquoi essayer de faire compliqué alors que je peux le faire exploser avec mes pouvoirs ? C'est beaucoup plus simple tout de même.

Je sais, la force physique compte. Je compte bien m’entraîner pour être plus forte. J'aimerais bien être plus forte dans toutes les catégories. Absolument toutes. Mais c'est long. Et dur. Mais au moins ici, je le ferais, je le sais. Ce n'est pas comme si j'avais vraiment le choix après tout.

Il s'approche de moi en vitesse mais son sourire ne dit pas qu'il va me faire du mal, il a plutôt l'air heureux. Il fout une pichenette dans un morceau de coeur qui restait sur mon épaule. J'hausse à sourcils, interrogative. C'est ... Étrange comme comportement venant de lui. Mais je ne dis rien, je me méfie juste. Même si je ne sais pas trop de quoi je devrais me méfier. Juste que ce changement de comportement est bizarre. Venant de lui ce qu'il a fait peut être considéré comme tendre. Vous imaginez ? Ça m'effraie.

"C’était remarquable pour une première."

Ouais, je sais. Et du coup maintenant, il veut me faire faire quoi ? Enfin, au moins je sais que je préfère tuer les gens ... Le plus vite possible. Du moins, c'est ce que je pense. Une balle entre les deux yeux et c'est réglé. Quand ça souffre, ça crie, ça bouge dans tous les sens, ça m'a agacé. Eux ont pris le goût pour ça. Mais moi ... J'ai un passé. Différent du leur. Tuer vite mais tuer bien, c'est plus simple à mon avis et c'est ce qui me correspond le mieux. Je ne suis pas vraiment une sadique, c'est juste leurs pensées qui me le font devenir. Mais je ne dirais rien.

Sauf que, les sorciers noirs, ça aime torturer aussi. Juste pour le plaisir, juste parce qu'ils veulent des informations, juste pour tuer plus doucement. Et je suis sûre que je devrais passer aussi à cette étape. Torturer. Je vais passer par toute l'éducation des Cross en quelques mois à la place de plusieurs années. Je le sens déjà. Je vais morfler quoi. Mais dans ce cas là, autant que se soit avec une personne qui s'y connait vraiment. Quelqu'un dont je veux avoir le comportement, la manière de faire, d'agir. Pas de penser par contre.

"Entraîne moi."

Qu'il le prenne comme il veut. Une demande, un ordre. Ce n'était pas une question, ni une supplication. C’était plutôt dit d'un ton neutre, quoique l'intonation allait quand même un peu vers l'ordre. Parce que ça sort de ma bouche, je me dois d'être arrogante à chaque phrase que je dis j'ai l'impression. Juste parce que je ne veux pas me laisser faire. Quitte à devenir comme eux, autant le devenir comme je veux. Autant choisir qui je veux. Sebastian est bien, mais pas assez cruel j'ai l'impression. Et puis, je suis sûre que Dorian appréciera que je lui demande.

"Quelle est la prochaine étape ?"

Parce que, ce n'est pas qu'il n'y a plus rien à faire ici, mais si en fait. Il y a un cadavre, mort, duquel du sang s'écoule lentement. Des bouts de sang et de coeur qui ont échoué un peu partout ... Bref, à l'esclave de nettoyer maintenant. Et que nous passions à autre chose.

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Lun 10 Juin 2013 - 22:23

Dorian la regarda. Laure le regarda. Dorian la regarda. Laure le regarda. Bref, ils se regardèrent. Que penser a propos d'elle ? Faisait-elle semblant de s'adapter ou essayait-elle vraiment de devenir une sorcière noire ? C'était ça tout le problème. On ne savait que penser de la jeune fille. Parce qu'évidemment une fois que quelqu'un à goûté à quelque chose, il est difficile de lui faire passer le goût s'il l'apprécie. En l'occurrence, il n'était pas caché que Laure avait pris goût à la vie au Mystery, sinon elle l'aurait fuit comme elle avait fuit le reste du monde. Elle s'était fait des amis là bas, avait trouvé une nouvelle famille et avait peut-être même trouvé un copain et lui avait ouvert ses jambes combien de fois. Le chef de Croix songeait et les rouages de son cerveau travaillait à pleine mesure tandis que peut-être, dehors un corbeau chantait.
La tuer ? Pourquoi pas. C'est une option mais ça embêtait vraiment le chef de Croix de tuer une Cross encore. Ils n'étaient pas si nombreux que ça et ces derniers temps il avait déjà perdu Mathias, Dean. Bref, trop de gens. Laure était là mais il pourrait bien pointer son flingue contre son front et lui faire exploser la cervelle. Elle était une Cross, un sang-pur mais elle avait tant déshonoré. Dorian avait déjà retourné la situation 100 fois dans sa tête et ce n'était juste pas possible de la tuer. Il fallait avoir une certaine confiance en elle et la laisser vivre tout en lui réapprenant à vivre, en la rééduquant.

- Entraîne moi.

Dorian détourna le regard, comme gêné. Son regard resta dur et froid. N'était-ce pas ce qu'il était en train de faire maintenant ? Il lui apprenait les durs rudiments de la vie et ce n'était pas toujours aisé malheureusement. Il pourrait la prendre comme apprenti comme il avait voulu le faire avec Mathias mais ça avait été un cuisant échec. Il le savait et il apprenait toujours de ses échecs. Est-ce que Laure était pareil que Mathias néanmoins ? Dorian ne savait pas vraiment. Ce n'était pas le même caractère. Elles étaient probablement aussi talentueuses l'une que l'autre mais Mathias était plus une capricieuse tandis que Laure avait l'air de pouvoir s'adapter. Il préférait attendre et voir les progrès. Si elle le méritait, elle aurait le droit à une formation de sa part. En attendant, il l'entrainerait occasionnellement. Parce qu'elle ne méritait que ça pour l'instant. Mais néanmoins il apprécia la demande. Il ne sourit pas pour autant. C'est ce qu'elle voulait, non ?

- Quelle est la prochaine étape ?

Il revint vers son regard qu'il soutint pendant un instant. Cela ne la déranger pas de la regarder. Il avait quelque chose à lui dire mais il ne préférait pas lui en parler. Dorian allait colorer son coeur de rouge, allait lui projeter du sang à la figure et lui éclater son coeur. Ce n'était pas réjouissant pour elle et il en viendrait presque à éprouver une certaine empathie envers la jeune fille.
Haha, non.
Dorian n'éprouve pas de sympathie ou d'empathie pour quelqu'un. Il avait passer ce marché avec Mohamed et maintenant il allait l'honorer. Il fit un signe à la jeune fille et l'emmena au dehors. Dans le parc, il faisait frais en ce matin de Mai. Les oiseaux chantaient, gazouillaient. C'était le printemps, après tout. On était encore loin de l'hiver. Il faisait beau.

- Laure...

Un instant de silence. Le vent souffla comme dans un bon vieux roman irlandais que l'on trouverais dans une vieille bibliothèque pour grand mère écossaise attarde et qui porte des lunettes.

- Tu vas épouser Mohamed Al Hattal. Je te l'ai présenté l'autre fois. Je pense que cela va t'aider.

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Mar 11 Juin 2013 - 1:12

Je n'aime pas quand on ne me répond pas. Quand on s'applique à m'ignorer, ça me met plutôt en rogne. Mais je ne dis rien, par contre, je le montre. Parce que, tu ne pourras pas m'enlever mon caractère de merde. Quand je dis quelque chose, j'aime qu'on m'écoute, d'abord. Ensuite, j'aime qu'on me réponde. C'est pourtant pas si compliqué, il y a juste à remuer les lèvres, agiter la langue, faire vibrer les cordes vocales et expirer de l'air. Certes, ça fait beaucoup d'un coup, pour un homme, ça doit être sacrément compliqué. Surtout pour un blond.

Mais, il y arrive très bien d'habitude, n’est-ce pas ? Alors réponds moi, saleté de grand chef. Heureusement qu'il n'entend pas mes pensées tiens. Ça me fait du mal rien que de dire ça dans ma tête. Même si c'est de l'ironie pure et dure.

Et décidément, il ne copte vraiment pas réponse. Même pas une esquisse de réponse. Je veux dire, quand on s'apprête à parler, il y a des petits signes qui le montrent, non ? Une inspiration soudaine, des lèvres qui s'entrouvrent... Mais chez lui, rien. C'est ça, ignore moi. J'aimerais bien fouiller ces pensées pour voir ce qu'il en dit mais ... Je n'ai aps vraiment envie de repasser par la séance de torture. Une fois, ça suffit. Et je me prends déjà assez de coups comme ça, je ne vais pas aller en rajouter.

Après tout, il faut que je prenne un peu sur moi et que je me contrôle, n'est-ce pas ? Alors, je vois ça comme un entraînement. Je vais réussir. Ou pas. Bordel, les questions sont restées dans ma tête, et continuent d'être sans réponse. Ça m'agace profondément. Même plus que ça en fait.

On sort enfin de la salle au cadavre. Ça va faire du bien. Mais, il m'emmène où cette fois ? Je le suis donc, la tête droite et le regard mauvais. Je déteste tout ceux qui se trouvent ici. Tous. Les Cross. Parce que même eux n'éprouvent pas d'amour les uns envers les autres, et que j'ai pas forcément envie de sourire à quelqu'un qui me tape parce que je ne fais pas mes pompes assez vite. Et aux esclaves, parce qu'il faut bien que je remplisse mon nouveau rôle de sorcière noire. A savoir, les humains ne sont que des objets faits pour nous servir.

Nous arrivons dans le jardin et je plisse les yeux quand le soleil atteint les miens. Trop de lumière d'un coup, je n'aime pas ça. Leur manoir est super sombre tout de même, trop sombre d'ailleurs.

"Laure..."

J’attends la suite, qui ne vient pas. Quoi ? Quoi Laure ? C'est mon prénom, oui, donc, j'attends la suite moi. Alors dis la la suite. Ou tu veux que moi aussi je t'appelle "Dorian..." ? Tu veux vérifier que je connaisse bien ton prénom ? Parce que ça, il n'y a absolument aucun soucis. Je veux dire, comment l'oublier ce prénom ? Ce magnifique prénom. Là encore, c'est de l'ironie, bien évidemment. Je crois que celle ci sera ma nouvelle meilleure amie.

"Tu vas épouser Mohamed Al Hattal. Je te l'ai présenté l'autre fois. Je pense que cela va t'aider."

... Attends que je digère la nouvelle.

"QUOIIIIIII ?!"

Voilà, c'était un cri venant du fond du coeur. Et maintenant, passe à l'énervement.

Il veut que ... QUOI ?! Il veut que j'épouse un de ces soldats ?! Nan mais il est sérieux là, quand il me dit ça, l'air de rien, genre, tout est normal ! NORMAAAAAL ! En plus son gars, il est vieux ! Il a quarante ans quoi ! J'ai une tête à me MARIER ? J'ai une tête à me marier avec quelqu'un de QUARANTE ans ?! Il se fout de ma gueule, ce n'est pas possible. C'est une mauvaise blague, c'est un poisson d'avril en retard ! Ou en avance, ce genre de choses on le prend comme on veut. Mais ... MERDE ! Non mais je refuse ! C'est pas possible autrement. Je veux me marier à personne moi. Je n'ai pas besoin d'aide, je me débrouille très bien toute seule, laissez moi ma solitude, c'est très bien comme ça ! Je n'en veux pas de son Moha... Je sais pas quoi ! J'en ai rien à foutre de lui, je veux pas !

Son visage m'indique que c'est loin d'être une blague. Enfin, même si il faisait des blagues son visage ne doit rien exprimer non plus. Et puis, je suis sûr qu'il ne fait même pas de blague. Il n'a pas d’humour, il n'a rien. Il n'est rien. J'aimerais lui cracher dessus, là.

"Et si je refuse ?"

C'est vrai, au mariage, je peux dire non à la place de oui, n'est-ce pas ? C'est si vite dit, c'est si vite remplacé. Non est encore plus rapide à prononcer que oui en plus. On gagnerait du temps. Mais évidemment, on s'en fiche de ce qu'elle en pense la petite nouvelle, pas vrai ? Bande de connards, voilà. J'ai même pas mon mot à dire, c'est dégueulasse. Du coup, je vais encore me faire violer, bien évidemment. Sinon, on serait pas chez les Cross ! On serait pas chez Croix !

Je suis ... En colère. J'ai les sourcils froncés, bien entendu, les lèvres pincées, un peu plus et je grognerai tiens. J'aimerais bien faire apparaître un truc, histoire d'évacuer la colère. Sauf que ... Les seules idées qui me viennent à l'esprit sont des armes. Des haches, des poignards, des couteaux. Et il risque sûrement de le prendre mal si jamais je fais apparaître ça, même dans le jardin. Alors je me contente de souffler. J'aimerais bien être autre chose que dessinatrice là. Au moins, je pourrais évacuer. Vraiment. Bon, il tomberait peut être par terre. Genre, pouvoir faire des ondes de choc, se serait trop bien. Mais, il le prendrait aussi très mal. Mais je ne l'aurais pas vraiment contrôler.

Bref, je me détourne de Dorian. Parce que j'ai juste une envie. C'est de le massacrer. Mais je sais très bien que ... Je ne pourrais absolument rien faire contre lui. Toute tentative est vaine. Alors, je pars ... Bouder. Voilà. De façon énervée, certes, mais il n'y a pas grand chose que je pourrais faire à présent. Crédibilité, réduite à néant avec ça.

Je m'avance dans le petit jardin et m'assoie par terre, en tailleurs, dos à Dorian. J'ai les poings sur les genoux et je cherche une solution, pour me calmer un peu. Lui casser la gueule, se serait une drôlement bonne solution. Faire apparaître des trucs aussi, ça me crèverait au moins, c'est cool. Casser des choses, ça marche assez bien chez moi. Crier, écouter du heavy métal. Donc des gens qui crient à ma place. Sauf que là, je ne peux rien faire. Dorian, je te hais encore plus qu'avant.

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Mar 11 Juin 2013 - 17:17

Il fût un temps où je regardais dans les yeux de mon père
Dans une heureuse maison, j'étais un roi j'avais mon trône en or
Ces jours sont finis, maintenant les souvenirs sont sur le mur
J'entends les sons provenant des lieux où je suis né

Le ciel a un plan pour chacun de nous. Evidemment le visage de la jeune fille se tira aussitôt dans un étonnement plutôt conséquent. Elle ne s'attendait pas à ça bien qu'elle était préparé a beaucoup d'atrocités. Ce n'était pas si horrible. Déjà, cela récompensait Mohamed pour son long et fidèle service aux côtés du chef de Croix mais en plus cela permettait d'unir les liens entre les Al Hattal et les Cross. Les Al Hattal sont une grande famille et il est important d'avoir des alliés de poids. C'est pourquoi il aimerait se lier avec la famille Sullivan aussi par exemple. Laure le regardait d'un air incrédule, comme si l'information avait du mal à monter à son cerveau. Ce n'était sans doute pas aisé pour elle mais il n'aimait pas non plus sacrifier sa famille ainsi. Disons que c'était juste un retour de feu pour ce qu'elle avait fait à la famille Cross : la déshonorer. On paye toujours les conséquences de ses actes.

- QUOIIIIIII ?!

Et l'étonnement laissait place à l'énervement sur son visage. Ce n'était pas étonnant et le chef de Croix l'avait prévu. Vous vous souvenez ? Il a toujours plusieurs coups d'avances. Aujourd'hui, il sacrifiait sa tour pour gagner une reine. L'herbe s'étendait devant lui mais dedans se répandait comme du rouge. Le rouge de la fureur, le rouge du sang, le rouge de la haine. Il n'attendait pas de la compassion, il se fichait même qu'elle le haïsse. Il voulait juste qu'elle comprenne pourquoi c'était important. Et c'est pourquoi il allait lui expliquer. Parce qu'on ne sacrifie pas une pièce sans donner une explication rationelle. C'était un coup logique pour lui, mais pas forcément pour Laure Cross. La jeune fille avait le regard haineux, les traits tirés. Non, franchement elle n'était pas contente et c'était compréhensible.

- Et si je refuse ?

Et elle va s'asseoir en tailleurs, dans un coin du jardin. Dorian n'a pas une trace de sourire sur son visage. Il ne fait pas ça par plaisir. Il n'a pas ressenti du plaisir quand il a tué Natasha. Juste un sentiment de travail accompli. Il a fait ce qu'il devait faire. Et il ferait toujours ce qu'il devait faire. Aujourd'hui, il devait sacrifier Laure Cross. Demain, ça serait peut-être quelqu'un d'autre. Les seules personnes intouchables pour lui étaient Sebastian et Louyse, Dylan et Antoine. Il s'approcha et posa une main sur l'épaule de la jeune fille, d'un geste presque paternelle. Le chef de Croix ne mettait néanmoins pas de chaleur dans son geste, c'était plutôt un geste qui incitait à l'apaisement car il sentait sa colère enfler dans son coeur. Il était évident que si elle n'avait pas peur, elle lui sauterait au cou.
Mais elle avait appris, visiblement, de ses heures d'entraînement avec Sebastian. Elle gardait son sang-froid, ostensiblement.

- Tu ne peux refuser. Laure, comme je te l'ai dis, cela va t'aider.

Sa main se décolla lentement de son épaule et sans un sourire, il vint s'installer face à elle. Elle boudait et faisait peut-être sa forte tête mais il était persuadé qu'elle avait saisi l'évidence : elle allait épouser Al Hattal car Dorian Calean Cross, chef de Croix et des Cross, lui demandait. Elle pourrait bien faire ce qu'elle voulait, elle devait savoir qu'elle n'avait pas le choix car sinon il la forcerait d'une manière ou d'une autre. Il la droguerait ou alors il falsifierait le contrat de mariage. Ou peut-être bien même qu'elle retournerait dans la salle de torture. Cela ne faisait pas plaisir au sorcier noir mais quand il n'avait pas le choix, il exécutait les ordres que lui dictait son cerveau.

- Ecoute, Laure. J'ai besoin de toi. C'est une nécessité, il faut renforcer les liens entre les Al Hattal et les Cross. Et pour ça, j'ai besoin de toi. Ne m'oblige pas à utiliser la force, dis toi que tu sers les intérêts de notre famille.

Comment convaincre quelqu'un ? En le faisait passer pour quelqu'un d'important. Pour chaque problème, il y a une solution.

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Mar 11 Juin 2013 - 21:22

Dorian s'approche alors, je peux entendre ses pas, bien qu'ils soient faits dans l'herbe ainsi que le frottement de son pantalon tandis qu'il marche. Il pose ensuite la main sur mon épaule quand il est à ma hauteur, je le regarde alors, le regard noir. Je déteste ce type. D'abord, il me torture. Ensuite, il me fait changer. Enfin, il veut me forcer à épouser un des leurs. J'ai pas envie, merde. Il aimerait lui, qu'on lui fasse épouser Pandora ? Non, certainement pas. Il n'aimerait pas.

"Tu ne peux refuser. Laure, comme je te l'ai dis, cela va t'aider."

M'aider ? Que dalle. Comment ça pourrait m'aider de toutes manières ? Je veux dire, je fais tout ce qu'ils demandent. Je m’entraîne dur, je fais tout ce que je peux pour aller au delà de mes capacités tous les jours, quitte à m’effondrer sur mon lit le soir, sans avoir la force de manger avant, tellement je suis épuisée par les journées qu'ils me font endurer. Donc comment un mariage pourrait m'aider d'avantage ? Pour me faire sentir à ma place ? Pour m'incruster socialement dans leur groupe ? Je n'ai pas envie. Seule, je suis très bien. TRÈS BIEN. Je veux dire, même au ... Non, je refuse de penser à ça. Je n'y penserais donc pas.

Il s'assoit alors en face de moi. Ça fait bizarre de voir Dorian s'asseoir dans de l'herbe, par terre. Ce n'est vraiment pas l'image qu'on se fait de lui. Normalement, quelqu'un comme lui doit dominer, et ne pas s'asseoir dans des endroits qui ne sont pas dignes de recevoir son royal postérieur. Ironie, ironie. Enfin, il s'assoit où il veut. Moi j'aime bien m'asseoir par terre en toutes circonstances ou presque parce que je me fiche de ce que peuvent bien penser les autres. Je m'en fiche royalement.

"Ecoute, Laure. J'ai besoin de toi. C'est une nécessité, il faut renforcer les liens entre les Al Hattal et les Cross. Et pour ça, j'ai besoin de toi. Ne m'oblige pas à utiliser la force, dis toi que tu sers les intérêts de notre famille. "

Dorian, regarde ma tête, est-ce que j'en ai quelque chose à faire des intérêts de la famille ? Non. Je m'en fiche. J'en ai marre, je vous hais tous. Je vous hais. C'est tout. Mon but, c'est juste de vous faire croire que je tourne comme vous après tout. Tout en me le faisant croire aussi. J'aimerais bien te cracher dessus Dorian. Vraiment beaucoup. Mais je sais que je m'en prendrais une si jamais je le faisais. Pourtant, je sens qu'il y aurait un joli mollard en attente près à atteindre ta face. A croire que je suis la seule et unique personne dans la famille. Les Al Hattal te suivent depuis longtemps, non, trou du gland ? Alors pourquoi il faudrait en plus renforcer ces liens ? Pourquoi JE dois le faire ? J'ai pas envie d'être avec un vieux pervers. J'en ai déjà eu assez dans ma vie je crois, non ? Ha mais non, tu ne sais pas ce que j'ai vécu pour aller jusqu'en Ecosse, et surtout, surtout. Tu t'en fous. Je te comprends, c'est pas très intéressant comme histoire.

"Je le ferais. Mais juste parce que sinon je vais recevoir des coups, et j'en ai marre. Me sors pas l'intérêt de la famille, j'en ai rien à faire. Ce qui m'intéresse c'est moi, et moi seule."

J'espère que tu comprendras, c'est une mentalité de sorcier noir ça, non ? Et après tout ce que vous m'avez fait subir, non, je n'aurais aucune empathie pour vous. Aucune. Même Dylan est déjà fou. Alors qu'il n'a que quatorze ans. Famille de fou, vraiment. Ça aurait été mieux si Luka avait été là. Sauf que c'est une mêlée. Et je crois qu'elle ne devait sa survie que grâce à la présence de Natasha. Bref, je continuerais à faire ce qu'on me dit, mais sans avoir une grande joie de le faire, bien entendu.

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Mar 11 Juin 2013 - 23:56

Dorian la jaugea durement du regard. Elle semblait si énervée qu'elle était prête à lui démolir le portrait. Ca serait presque drôle. Il n'aurait pas aimé être forcé à se marier avec quelqu'un alors d'un côté, il comprenait mais de l'autre il ne voyait pas ce qu'elle trouvait énervant dans ça. Il lui offrait un avenir doré, un toit sécurisé et surtout un entraînement d'élite. En plus de cela, comme s'il n'avait pas été généreux, il lui offre un homme, prêt à l'épouser alors que ce n'est qu'une sale pimbêche râleuse. Bon, il fallait avouer qu'elle avait un physique plutôt avantageux mais ça ne suffisait pas tout. Dorian n'aurait sûrement pas épousé Louyse, enfin même si ce n'était pas fait, si elle avait un caractère de merde. Non, Louyse était quelqu'un d'adorablement compréhensif. Laure devrait être pareil mais non, il fallait qu'elle râle, qu'elle boude et qu'elle ne soit jamais d'accord avec rien. C'était usant à la longue, mais il fallait supposer qu'elle avait hérité ça de son passage au Mystery. Dorian ne cesse de le répéter : l'enseignement de cet orphelinat a quelque chose de nocif et de malsain. Il suffit de voir les effets que cela a eu sur Laure. Terrible. Dorian secoua légèrement la tête.

- Je le ferais. Mais juste parce que sinon je vais recevoir des coups, et j'en ai marre. Me sors pas l'intérêt de la famille, j'en ai rien à faire. Ce qui m'intéresse c'est moi, et moi seule.

Le début de sa phrase plaisait à Dorian mais il y avait quelque chose qui ne plaisait pas au sorcier noir. Pourquoi ne comprenait-elle pas au bout de tant de temps ? Ce n'était pas difficile pourtant. Il soupira. Elle ne comprenait pas que les intérêts de la famille prévalaient toujours sauf dans des cas extrêmes où le Cross ne respectait plus la déontologie imposée et devenait fou. Auquel cas, il fallait l'éliminer. Comme Dorian l'avait fait pour Natasha et comme Dorian le ferait un jour pour Dean et Mathias, quand bien même c'est son frère et sa nièce. La trahison une fois faîtes n'est plus réparable. Il s'en souviendrait chaque jour de sa vie, maintenant. Laure avait trahi mais par méconnaissance des traditions Cross, voilà pourquoi elle était pardonnée. Mais, là sa deuxième phrase était de trop. On peut être certes intéréssé par soi mais la famille passe avant tout.
Il décocha une claque à Laure qui résonna légèrement dans l'air ambiant. Les petits oiseaux s'arrêtèrent de chanter, comme scandalisé par le bruit ou par ce qu'avait fait le sorcier noir à la jeune fille en face de lui. Il n'avait pas le choix. Il avait appris le goût de la famille par la brutalité et elle n'avait d'autre choix que de faire pareil, apprendre le goût de la famille par la brutalité.

- TOU-JOURS LA FA-MI-LLE D'AB-ORD.

Il avait grondé ces mots avec les dents serrés mais pourtant la phrase était parfaitement compréhensible et il était certain que la jeune fille l'avait comprise. Une marque rouge s'était formée sur son visage. Dorian posa un regard glacial sur elle. Elle finirait par comprendre que les Cross sont une famille soudées et importante. Elle ne se rendait pas compte de l'importance des choses. Les Cross avaient tant d'importance dans le monde magique qu'ils ne pouvaient pas se permettre d'avoir des éléments empoisonnés en leur seins. C'était interdit, proscrit, banni sous peine de perdre tout crédibilité aux yeux du reste du monde magique. Et la crédibilité est associée à la crédulité qui entraîne inexorablement le pouvoir, ce à quoi n'importe quel Cross aspire. Il fit un signe aux esclaves qui regardaient par la fenêtre depuis le début de leurs conversations et ils apportèrent deux couteaux longs. Dorian en prit un et en tendit un autre à la jeune femme.

- Entraînons nous, maintenant.

Les esclaves avaient à peine eu le temps de repartir que Dorian se redressa de toute sa splendeur devant Laure. Il l'attendait. Qu'elle porte le premier coup et on allait rigoler.

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Mer 12 Juin 2013 - 22:14

Je n'ai pas eu le temps d'esquiver. Je n'ai même pas vu la main qui se levait. Je n'ai pas vu cette main s'abattre sur mon visage. Dans un grand bruit. Je n'ai rien vu de tout ça, ça s'est passé si vite. Ma joue est désormais en feu, et j'ai encore la tête tournée. Je me suis rattrapée avec un bras. Ne l'ayant pas vue venir, j'aurais pu tomber à la renverse. Heureusement que j'ai quelques réflexes.

"TOU-JOURS LA FA-MI-LLE D'AB-ORD."

Bon, merci pour la leçon. Toujours critiquer la famille, dans sa tête. Faire croire qu'on s'intéresse à elle. D'accord, j'ai compris. Je ne recevrais pas de claque de plus à cause de ça, c'est hors de question. Pour les Cross. Pourquoi je me retrouverais rouée de coups à cause de cette famille que je déteste par dessus tout ? Non. Que j'adore. Que je vénère. J'adore en faire partie, vraiment. C'est la plus précieuse des choses qui soient.

C'est tellement dur de se convaincre soit même. Tellement dur, après tout ce que j'ai du vivre. C'est presque impossible. Pourtant, c'est quelque chose par laquelle je dois passer. Afin de pouvoir... Survivre ici. Parce que c'est de la survie que je fais. Pour le moment. Jusqu'à ce que j'oublie tout. Jusqu'à ce que je me comporte comme eux. Jusqu'à ce que j'agisse comme eux. Jusqu'à ce que je pense comme eux.

Toujours la famille d'abord. Quelle blague. Bon, il va falloir s'y faire. Moi qui voulait continuer à la détester. Enfin, je peux toujours la détester à la rigueur. Juste que, je dois d'abord faire passer ses intérêt avant les miens. La réputation des Cross et tout le pat à caisse. Ok, j'ai compris. J'obéirais donc, vu que je n'ai que ça à faire. Oui, je suis une lâche, en quelques sortes. J'évite tous les coups que je peux. J'essaie de me fondre dans le moule autant que possible. J'aime pas les coups, en même temps, qui aime ça ? Je ne suis pas une masochiste. Je sus très loin de l'être.

Je tourne donc ma tête lentement vers Dorian, tout en portant une main, fraîche, à ma joue brûlante. Sûrement rougie aussi. Je lève les yeux vers lui. Même assis, il est toujours aussi imposant, toujours aussi grand. Il me transperce avec son regard froid. Enfin, ça fait déjà bien longtemps que ça ne me fait rien, d'être regardée de cette manière, surtout par lui. Ici, je ne m'atteins surtout pas à de l'amour. Se serait une grande blague dans ce manoir d'avoir ça. Chez n'importe quel sorcier noir d'ailleurs. Sympathie, amitié, compassion... Tous ces mots doivent disparaître de mon vocabulaire.

Dorian fait un signe de main et aussitôt, des esclaves sont à nos côtés, apportant de ... Longs couteaux. J'en attrape un ainsi que Dorian et il se lève pendant que les esclaves rentrent à nouveau.

"Entraînons nous, maintenant."

Je me lève à mon tour. Comment dire ? Je ne me sens pas du tout à l'aise. Dans tous les cas, je sais que je perdrais, c'est indéniable. Je veux dire, Dorian à toute une longue expérience derrière lui. Des entraînements tout comme les combats réels. Et moi ? Je n'ai... Pas grand chose. D'abord parce que je ne suis pas restée très longtemps ici. Du moins, pas assez pour être une vraie experte en la matière. Ensuite, les cours au Mystery... Eh bien, ce n'est pas comme si j'étais vraiment une élève très assidue. Je le regrette à présent, vraiment.

Je respire donc profondément. En fait, les couteaux, à l'orphelinat, bah j'y ai jamais touché. Donc ça remonte à pas mal de temps déjà. J'ai pas envie de perdre. Même si je sais que je finirais par terre, à la fin de cet entraînement, couvertes de bleus et d'estafilades de sang.

Je serre fort la poignée du couteau dans ma main droite et je libère mon don. Tous les coups sont permis, pas vrai ? Savoir ce que l'ennemi va faire, c'est super utile je pense. Alors allons fouiller dans la tête de Dorian. Sans rien dire, bien évidemment. Juste, fouiller. Mais juste, superficiellement, juste les pensées du moment. De toutes façons, c'est tout ce à quoi j'accède habituellement, et ça me va très bien comme ça. Faudrait qu'un jour je pousse l'expérience plus loin. Mais, avec les personnes qui m'entourent, c'est vraiment pas gagner. Déjà, il va sûrement sentir l'intrusion et me bloquer l'accès à son esprit.

Mais j'ai déjà pu "entendre" qu'il attendait que je tape la première. Alors je me campe sur mes jambes, serre la mâchoire et court vers lui. Arrivé juste devant lui, je balance mon bras en avant.

Décidément, ce n'est vraiment pas la technique qu'on m'avait appris, à l'époque. Je fais n'importe quoi. Je vais me retrouver par terre. Ou alors ...

Je feinte donc en le touchant presque, je me stoppe d'un coup, me décale à gauche et lui file un coup dans le flanc avant de prendre quelques pas de distance.

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Jeu 13 Juin 2013 - 0:51

L'entrainement que l'on peut avoir au Manoir Cross est un entraînement pointu. Dans tout les sens du termes. Cela entraîne le corps physiquement bien sûr avec tout les types d'entraînements, un type pour le sprint, un type pour l'endurance, un type pour la force etc.. Mais aussi au niveau stratégie, comment se comporter durant un combat, comment prévoir ce que va faire son adversaire, comment lui parler pour prendre un ascendant, comment détourner son attention. Mais cela comprends aussi un entraînement psychique, qui oblige la personne à garder son calme en toute circonstances, à faire des choses horribles sans une hésitation et à avoir ses sens en éveil pour détecter la magie à tout moment. A vrai dire, Dorian ne savait pas exactement ce qu'elle trafiquait. Mais il connaissait ses pouvoirs, elle était métamorphe, dessinatrice et télépathe. Donc, le sorcier noir ne voyait pas qu'elle était en train de se transformer actuellement, et il ne voyait aucun objet apparaître sous ses yeux. Donc elle devait être en train de fouiller dans son cerveau. Il se mit à sourire. Il avait toujours un coup d'avance n'est-ce pas ? Elle avait dû lire qu'il attendait qu'elle frappe la première pour s'amuser. Elle allait donc, logiquement frapper la première car les provocations marchent plutôt bien avec elle.
Et comme elle n'est pas totalement idiote, elle ne vas pas foncer dans le tas. Elle va tenter une ruse. Pourtant, Dorian la voit camper sur ses jambes et lui foncer droit dessus pour l'embrocher. Le sorcier noir le sait, elle va tenter une feinte au dernier moment. C'est ce qui arriva et elle lui donna un coup dans le flanc. La mention de la résistance physique a-t-elle été mentionnée dans l'entraînement physique des Cross ? Non ? Alors c'est un simple oubli. Les Cross sont entraînés à recevoir des coups. Il en avait reçu des roustes de son père et d'autres. Il n'était pas insensible aux coups puissants mais là elle n'avait pas mis sa force, pas vraiment en tout cas. Avait-elle peur de blesser le chef de Croix et de se faire tuer par ses gardes du corps ? Non.. Elle avait simplement peur de la récidive. La pauvre.

- T'as joué ? A moi.

Il n'avait jamais préciser les armes et il se concentra intensément. Elle n'était pas très loin. Il jeta son couteau sur elle. C'était un coup classique, un jet d'une arme ou d'une projection magique, la personne qui l'évite et l'autre qui l'attends pour lui mettre un gros coup à l'endroit nouveau où elle se tiens car la cible visée pense qu'elle a échappée au pire. Ne jamais relâcher son attention. Elle évita donc le métal qui filait dans l'air et se déplaçait à toute vitesse vers sa poitrine. Avait-elle vraiment le choix de toute façon ? Pas vraiment. Dorian l'attendait déjà et lorsqu'elle se rendit compte qu'il était là, c'était déjà trop tard. Le chef de Croix lui mit une balayette et elle se retrouva le cul par terre. Première leçon visiblement. Il était un peu déçu que son frère ne lui ait pas déjà enseigné ça.

- Première leçon, ma petite Laure. Ne baisse jamais ta garde.

Il lui tendit une main pour se relever. Une fois que la jeune fille c'était remise debout, le combat recommença. Le combat ou l'entrainement ? Quelle différence cela faisait pour lui. L'entraînement c'est comme la compétition, il n'aimait jamais perdre. Peut-être son orgueil le perdrait un jour mais c'est ce qu'il avait aidé à survivre jusqu'à maintenant. Il avait un égo tellement fort, il était tellement imbu de lui même qu'il n'imaginait pas une seconde une situation qui lui échappait. Et c'est pourquoi il avait toute ses responsabilités, c'est pourquoi il était à la tête d'une armée, c'est pourquoi il réussissait beaucoup de choses qu'il entreprenait, parce qu'il ne se permettait pas le droit à l'erreur. Bien sûr, tout n'était pas parfait et il était content d'avoir des personnes pour l'aider. Mais la plupart du temps, il allait droit dans le mile. Il porta un coup dans le ventre à la jeune. Non, il avait juste fait semblant et il s'était arrêté à un centimètre de son ventre. Il lui sourit gentiment puis saisi son bras gauche et se mit dos à elle. De là, il campa sur ses jambes et la fit basculer au dessus de lui.

Boum, fit le bruit lorsqu'elle retomba au sol.

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Jeu 19 Sep 2013 - 23:22

Mon coup... N'a rien fait. Il est vrai que j'ai plutôt cherché à aller vite plutôt que de le blesser. Mais en même temps vous imaginez ? Blesser cette armoire à glace ! Je n'ai pas envie de mourir maintenant. C'est vrai, à chaque petit truc il se venge en augmentant la puissance mille fois. Donc vous imaginez si j'enfonce ce couteau dans sa chair ? Il voudra juste ma mort. Je préfère m'entraîner contre des esclaves. Eux au moins ils sont renouvelables. Certes, ce n'est pas vraiment les propos que je devrais tenir, je devrais plutôt profiter de ce moment pour tuer le chef des Cross. A croire que je commence à devenir comme eux, à apprécier cet homme même. Mon dieu, je me dégoûte à cette pensée. Devenir sorcière noire ? Moi ? Comme si c'était possible, mais c'était mon objectif, en quelques sortes, non ? Alors pourquoi pas.

C'est vrai que je n'ai aucune pitié avec les esclaves, je les regarde comme s'ils étaient juste ... De la chair, du sang, une cible que je dois abattre, je ne pense plus à leurs sentiments, leurs émotions et tout ce qu'ils pourraient ressentir quand mes armes passent sur leur peau, les entamant, les faisant saigner. Je les abats, aussi purement et simplement. En même temps, je n'ai jamais noué aucun lien avec eux. C'est à peine si je les avais croisé avant. De toutes façons, je suis nulle pour me rappeler les visages, surtout quand je n'y accorde aucune importance.

"T'as joué ? A moi."

Je déglutis alors avec difficulté, m'attendant au pire. Mais je me mets quand même en garde, attendant ce qui va arriver, me préparant comme je peux, fouillant en même temps son esprit, mais l'action arrive avant que je ne trouve l'objet de mes recherches. Il lance un couteau sur moi, droit sur ma poitrine alors je me baisse et je le vois arriver, je n'ai le temps de rien faire et me voilà déjà par terre, à cause d'une simple balayette.

"Première leçon, ma petite Laure. Ne baisse jamais ta garde."

Comme si je l'avais baissé. Un regard noir s'abat sur lui. L'apprécier ? Lui ? Jamais. Je le hais. Je l'exècre de toutes mes forces, de tous les pores de ma peau. Dorian, un déchet. Il me tend alors ma main pour me relever, je la tape pour la rejeter et me relève alors seule. J'ai une dignité, merde. Je ne suis pas blessée, ni rien, et même si je l'étais je n'accepterais pas son aide. Enfin, peut être que si un jour je suis dans une très mauvaise situation et qu'on combat du même côté ... Et encore, je dis bien peut être. Mais sinon, jamais.

Un poing arrive alors en direction de mon ventre, il est trop près pour que je puisse l'esquiver, je me contente alors de contracter le peu d'abdominaux que j'ai et de me baisser. Le poing ne me touche pas, je relève la tête, un sourire est dessiné sur son visage. Je me méfie, fronce les sourcils. Un clé de bras plus tard et me voilà par terre, à nouveau, tombant dans un bruit sourd. Le choc se répercute dans tout mon corps et m'empêche de respirer un instant. Quand l'air rentre à nouveau dans mes poumons je tousse, je me relève ensuite, mets quelques pas d'écarts entre cet homme et moi. Je n'aurais jamais l'avantage sur lui, sauf si tous les coups sont permis. Et encore. Il est résistant, bien entraîné, sa garde est parfaite. Et je n'aime pas adresser la parole aux gens, je crois que tout le monde l'a très bien compris.

J'ai un couteau dans la main, j'en imagine alors cinq identiques dans ma tête, je ferme très fort les yeux, je sens la magie qui se déverse et me quitte, un contact froid se fait sentir entre mes doigts. Les couteaux apparaissent exactement où je voulais, quelques modifications ont été apportés, histoire de fermes le poing sans problème. J'ai l'impression d'être Wolverine. Cette pensée me fait sourire mais je l'évacue vite de ma tête.

Je suis face à Dorian, je ne pourrais décidément pas faire grand chose, mais je dois déverser ma haine sur lui. Sinon, ça ne marchera jamais. Il est la cible à abattre, tout comme les esclaves, il doit mourir. Je m'approche alors de lui avec le plus grand calme, vide mon esprit et m'arrête à un bras d'écart de lui. Je baisse la tête, lève mon bras vers lui et je peux sentir mes lames qui touche le tissu qu'il porte. Je relève alors la tête, avec plus qu'une idée en tête : tuer, peu importe le prix. C'est comme ça qu'on s'entraîne bien, non ? Comme si c'était un vrai combat. L'entraînement n'existe pas, ce n'est que fabulation.

Mon bras se baisse, je me rapproche, saute et vise sa gorge, qu'il devrait éviter, c'est bien logique, c'est tellement ... Logique. J'essaye d'être rapide, histoire qu'il n'attaque pas pendant mes mouvements, je n'ai pas envie d'être propulsé à plusieurs mètres de lui, tous les deux immobiles. Ma main gauche arrive alors vers son ventre, remontant tout son torse jusqu'à sa tête, j'entends ses vêtements qui se déchirent, après lui, est-il touché ? Je sais pas, je m'en fiche à la rigueur. Je retombe à terre et vise ses jambes.

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Lun 13 Jan 2014 - 22:04

La jeune fille se mit à toussoter pendant qu'elle se remettait lentement de son choc. A vrai dire, le chef de Croix n'avait pas été tendre mais il avait été elevé dans une dureté encore pire que ça. Si elle avait vécu ne serait-ce que le millionième de ce qu'il avait vécu, elle saurait ce qu'est la douleur. La douleur mentale mais aussi physique était le sens même de sa vie. Tout au long de son existence, son âme avait été torturé de bien des manières et maintenant. Elle se releva péniblement. Tout ça le faisait sourire. Si elle n'avait pas été une Cross, elle aurait enduré bien pire. Normalement, elle devrait savourer ce privilège. Peu de personnes ont la chance de s'entraîner avec lui. Là il lui faisait une fleur parce qu'il savait qu'elle était difficilement rattrapable. A vrai dire, croyait-il vraiment à sa rédemption ? Il avait envie d'y croire mais ça serait long et si, d'une quelconque manière, le processus était interrompu, il n'y aurait plus d'autre choix que de prendre sa vie avec sang froid et sans délicatesse.

Elle fit quelque pas et ferma les yeux. Le sorcier noir sentit alors une puissance magique assez intense se dégager d'elle et il l'observa sans bouger. Il ne la craignait pas. Il avait du affronter bien pire que ça. Des couteaux apparurent dans sa main, comme par enchantement. Sa magie, n'est-ce pas ? C'était drôle. Qu'est-ce qu'elle comptait faire avec ses couteaux ? Faire couler son sang pourpre sur le sol ? Elle aurait perdu les couteaux bien avant qu'elle ait pu faire quelque chose. Il sourit d'un air bien trop suspect. La jeune fille devrait faire plutôt attention.

Elle s'approche et pose le couteau contre le tissu du chef de Croix. Lui ne cille pas, il la regarde d'un air majestueux tandis que le silence total se fait. Seul le bruit du vent se répercute dans les oreilles des deux. L'odeur de la magie est présente bien sûr mais le reste est très pesant. L'atmosphère est même insupportable et démentielle, quelque chose d'absolument horrible. Elle baisse la tête, comme si elle faisait le vide dans son esprit puis la relève avec un air déterminé. Est-elle enfin décidé à se battre sérieusement ? Tant mieux parce que l'homme commençait à se lasser de devoir se battre contre une gamine sous-entrainée et sans manière. Elle se rapproche encore, son bras se baisse, elle saute et vise sa gorge. L'homme contracte simplement ses muscles et ne bouge pas. Son tissu se déchire et il sent l'entaille se former dans son corps. Il prend un malin plaisir à sentir la fine entaille laisser son sang se déverser et donc sa fureur. C'est comme si sa magie était démultipliée quand son sang coulait. Il bougea sa tête au dernier moment pour éviter au couteau de se planter dans sa gorge. Elle est au sol maintenant et elle vise les jambes de l'homme. Il fit monter la température de son corps et lui saisit les cheveux pendant qu'elle avait déjà entaillé ses jambes. Son cuir chevelu était en train de s'enflammer et lui il riait.

Tandis qu'elle se débattait avec ça, il sortit son fameux briquet et pris la flamme qui en sortait pour la gonfler et tracer un cercle de feu autour de la jeune fille. Débat toi avec ça maintenant qu'on rigole. Et si tu fais un seul mouvement, si tu ne t'en vas pas de la bonne manière, tu apprendras la leçon. Dorian éclata d'un rire sombre qui se prolongea dans l'écho de leur silence.

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Mer 7 Mai 2014 - 20:53

Il reste stoïque pendant que je fais mes mouvements, du sang coule sur sa chair que j'ai entamé et cela le fait sourire. Tel un fou. Telle une personne qui a besoin de souffrir pour devenir encore plus puissante. Ce gars est flippant, vraiment. Mes muscles tremblent de peur, à l'intérieur. Tout mon être est effrayé par cet homme froid et distant, sans âme.

Tandis que je l'attaque au niveau des jambes, il commence enfin à bouger et me saisit les cheveux, avec une main de feu. Heureusement que je ne suis pas une fille portée sur l'esthétique. Tandis qu'il me lâche et que je recule de quelques pas, mes cheveux s'éteignent, je ne pense pas avoir trop de perte. Et puis, j'arrangerais tout ça plus tard. Je dois avoir le visage noir du coup maintenant, bravo. Aucune importance parce que voilà qu'un cercle de feu se forme autour de moi. Les flammes s'agrandissent petit à petit tandis que je vois les yeux glacés de Dorian de l'autre côté de ce mur. Sacré paradoxe.

Réfléchissons, ce mur est créé par son pouvoir, un simple seau d'eau ne devrait pas suffir à le faire disparaître. Je cherche une ouverture, un endroit où les flammes seraient moins épaisses, moins importantes mais son mur est tout à fait stable. Un vrai travail de maître. On voit les années d'expérience. Ce qui éteint le feu encore, le sable, ou l'étouffer. Dans tous les cas la partie que j'éteindrais se rallumera, la magie de Dorian l'alimentant. Bon... Je crois qu'il n'y a plus qu'une seule option qui s'impose à moi. Sauter, en espérant ne pas avoir trop de dégâts. Je recule alors jusqu'aux flammes, je les sens contre mon jean, me brûler. Je prends une grande inspiration et je prends mon élan. Arrivée presque dans le mur, je saute enfin, je sens la chaleur des flammes partout sur mon corps, je les sens lécher ma peau.

Je retombe alors lourdement sur le sol, une grimace de douleur sur le visage. Ça brûle. Je me relève difficilement et regarde mes vêtements qui commencent à partir en lambeaux, en fumées. Je vois des égratignures et des brûlures sur de nombreuses parties de mon corps. J'éteins de la main les quelques flammèches encore présentes, feignant de ne pas souffrir.

Le feu s'éteint alors, n'étant plus d'aucune utilité. Je présume. Il est bien capable de rebondir sur autre chose, sadique comme il est. Encore plus que moi. Enfin, chez moi on ne peut pas vraiment appelé ça du sadisme. C'est mignonnet, de la taquinerie. Quand j'étais avec mes amis. J'étais. Il faut que je me fasse à cette idée. Oublier tout ça. Tout oublier. Il veut pas me foutre un énorme coup sur la tête et que je devienne amnésique ? Et il me façonnera de la manière dont il veut de cette manière. Se serait tellement plus simple, pour nous deux. Pour tout le monde.

Je reprends mon souffle difficilement, toussant, crachant. Je jurerai d'ailleurs reconnaître le goût du sang dans ma bouche. Rester dans un cercle de feu, c'est mauvais pour la santé. Extrêmement mauvais. Et sauter dans des flammes aussi. Je ne serais jamais pompier. Bon, en même temps on n'a jamais vu de pompier femme il me semble. Déjà parce que ça doit être bien trop physique pour ça. Et puis oui ils ont des masques à oxygène ou je ne sais quoi lorsqu'ils vont sur les lieux d'un incendie mais ... Tout ça ne change rien.

Un amalgame de ... Choses vient alors jusqu'à ma bouche. Alors je crache, comme un homme, vraiment, sexy au plus haut point ! Mais j'en ai tellement rien à faire. Et là je vois du rouge dans l'herbe. Ok, sympa. Je continue de tousser, c'est un peu incontrôlable, une quine de toux en fait. Je sens le sang qui afflue dans ma bouche, alors je le vide, petit à petit. Une mare se forme à mes pieds. J'ai la tête qui tourne, j'ai envie de vomir. Enfin bref, l'extase.

Bref, j'en peux plus en fait, je me redresse donc, mais je sens bien que je ne peux pas continuer. Je reste cassée en deux, me tenant les côtes ou je ne sais quoi. Quelque chose ne va pas. J'ai mal au coeur et aux poumons. Un vrai calvaire. Je regarde donc Dorian, haletante, attendant la suite.

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Lun 8 Mai 2017 - 14:10

En voyant la jeune fille qui débattait intérieurement pour savoir de quelle manière elle allait pouvoir s'en sortir, Dorian douta de son potentiel. Et si finalement, elle ne se révélait pas digne de cet entraînement ? Et si finalement, son crâne ne méritait pas d'être embelli mais plutôt n'aspirait qu'à être explosé entre les mains rocailleuses du chef de Croix ? Le feu progressait et voila qu'elle réfléchissait. Tout cela se passait évidemment dans un délai très court mais Dorian eût un doute et se prépara presque à intervenir pour l'éviter de mourir. Mais pas avant qu'elle souffre assez bien évidemment.

Dans les lueurs de la flamme, on voyait le regard de l'homme en pleine jouissance mentale. Les reflets d'une jeune femme en proie à une panique à laquelle elle n'avait surement été confronté lui faisait extrêmement plaisir. Bien sur, le patriarche des Cross ne connaissait pas son histoire depuis le début de sa vie mais il saisissait totalement que Laure avait vécu dans une espèce de luxure, ayant pour seul défi ses problèmes de coeurs. Ou peut être ses menstruations. Il rit intérieurement.

Quand elle se décida finalement à sauter pour échapper aux flammes, le sourire de Dorian retomba, comme fasciné par la scène. Les flammes léchait les vêtements et la peau de la jeune femme. Presque avec passion, il regardait le brûlant du brasier faire son oeuvre sur la chair de Laure. Lorsqu'elle retomba dans un bruit sourd au sol, le chef de Croix fit s'éteindre le brasier d'un grand mouvement du bras gauche, produisant le même son que le vent qui s'écrie dans les longues journées d'automne à Sarzeau.

La fumée a eu le temps de lui faire des dégâts et la voila crachant, suffoquant. Cela lui coûterait sans doute trop d'implorer Dorian d'arrêter l'entraînement ici car elle était à bout de forces. Elle n'avait pas besoin de parler car l'homme avait vu qu'elle s'épuisait de plus en plus. Non seulement sa force magique s'en allait mais elle commençait à être très diminuée physiquement. C'était un bon entraînement. On n'est jamais plus fort que lorsqu'on frôle ses limites.

Elle le fixait maintenant dans les yeux.

Dorian s'approcha alors d'elle d'un pas assuré mais pas spécialement préssé. Il posa sa main sur sa tête comme pour la féliciter. Elle devait sans doute sentir la chaleur qui continuait à émaner du corps de son partenaire d'entraînement. Il lui donna alors un coup dans les jambes tout en la poussant en arrière. Il la regarda s'effondrer de nouveau au sol non sans un plaisir dissimulé. Il tourna les talons sans un mot avec un sourire de satisfaction.

C'était bon pour aujourd'hui.

Sujet: Re: Don't walk away [-16] Lun 29 Mai 2017 - 16:35

J'ai senti son regard pendant que j'essayais d'échapper aux flammes. J'ai vu son sourire, précédemment, comme si j'étais un chien en cage, comme si j'étais un animal encore sauvage qu'on essayait de façonner de la manière dont on voulait, en lui faisant peur, en le blessant. Je suis, un animal en cage. C'est exactement ce que je suis, un animal qu'ils veulent façonner pour correspondre à leurs idéaux. Mais j'ai accepté ma sentence.

Je continue de cracher mon poumons, de cracher du sang. Je suis épuisée. Si Dorian n'était pas là, je m'effondrerai au sol pour récupérer. Mais il est là, il m'épie. Je ne dois pas paraître faible devant lui, déjà que je le suis un peu trop à mon goût, au sien aussi, sûrement.

Je me relève tant bien que mal, pliée en deux à cause de l'entraînement. Je brûle de l'intérieur, mes jambes voudraient trembler d'épuisement, devant porter tout ce corps lourd. Si lourd. Si fatigué, si épuisé. Je suis à bout. Ma respiration siffle quelque peu. Ya pas à dire, il n'est pas tendre.

Je le fixe, droit dans les yeux. J'essaie de le provoquer. Oui je peux encore encaisser, se sera dur, forcément, mais je peux toujours encaisser, tant qu'on est pas mort, on peut encaisser. Et la mort ne me prendra pas aujourd'hui. Et d'après ce que j'ai compris, Dorian ne me laissera pas mourir aujourd'hui, il tient trop à son stupide mariage, il tient trop à sa stupide famille de sang pur. Les Cross. Pffff. Alors, vas y, tu veux continuer à te battre ? Vas y, viens. Enfin, me battre ? Honnêtement, je suis déjà pas bien forte, mais là … Se serait l'hécatombe. Mes poings seraient comme la brise qui effleure son corps, et moi je serais juste un punching ball. Donc oui, je serais grandement soulagée qu'il s'arrête là, mais c'est hors de question que se soit moi qui l'implore. Voilà pourquoi je suis debout. Voilà pourquoi je le fixe, haine aux yeux. Voilà pourquoi je me prépare pour sa prochaine attaque.

Il s'approche alors, d'une démarche assurée. Pas une démarche d'attaque, une démarche de quelqu'un qui a un but. Mais je me méfie tout de même. Toujours se méfier. Ne jamais baisser sa garde, n'est-ce pas ? Enfin, c'est pas parce qu'on a une bonne garde qu'on peut parer ou attaquer … J'ai l'impression que je suis incapable d'esquisser le moindre geste. La moindre action. Mon corps refuse d'obéir.

Il pose alors sa main sur ma tête. Je le regarde encore plus mal. Tu me prends pour qui ? Ton chien ? Sa main était toujours chaude. Je sentais toute la chaleur de son corps. Une parole mal placée et c'est la déflagration assurée, tu le sais. Alors je me tais, mon regard suffit, non ? J'ai pas le droit d'avoir des regards insolents ?

Une pression sur ma tête, un coup dans les jambes et me voilà à nouveau par terre, je lâche un cri. Je tourne la tête vers la silhouette de Dorian qui s'éloigne peu à peu. J'aimerai le provoquer, qu'on continue, mais je sais que c'est une mauvaise idée, je sais que c'est mieux comme ça. Mais c'est tellement … Humiliant. Je regarde alors le ciel, serrant les dents, empêchant les larmes de couler. Hors de question qu'elles s'échappent de mes yeux, ça grouille de sorciers par ici. Et un coup d'oeil dans ma direction est si rapide. Alors je les ravale, mais je reste allongée. Je mets un bras devant mes yeux pour me protéger du rayon du soleil qui transparaît derrière les arbres. Je ferme les yeux.

Un jour, je te battrai.