MEIKO&RAYNE ✟ « The Greyjoy »

« Les larmes de la solitude... »

Un immense arbre se tient debout parmi l'océan, perçant le ciel de sa hauteur, ciel coupé en deux d'un côté de l'arbre dont on ne voit pas le sommet tombe une pluie de flamme et de l'autre côté de l'arbre, le ciel en feu est remplacé par un ciel nuage, gris ou tombe la neige. Au pied de cet arbre une femme se tient debout observant l'horizon, les yeux perdu sur le vaste bleu. On ne peut voir son visage, seulement sa chevelure d'un blond platine et ses vêtements. Et quand, la femme s'apprête se retourner nous dévoilant enfin son visage... Trois dragons surgissent de nulle part, ainsi me sortant de mon sommeil...

Et je me réveille à chaque fois en sursaut, malgré que je fasse toujours le même rêve. Je rêve et je vois des choses, des choses parfois nettes et parfois floues, des choses parfois compréhensibles et parfois pas, mais tous me guident vers quelque chose qu'il semble important pour moi. Mes rêves m'ont guidé jusqu'ici, jusqu'en Islande. Avant que je pose le pied sur ce petit pays, je rêvais de choses différentes, de choses qui m'ont servi à me guider jusqu'en Islande et aujourd'hui, elle me guide peut-être vers cette femme, que je vois dans mes rêves. Cela ressemble à du surnaturel et je ne connais rien au paranormal à par les histoires de fantômes, que les anciens nous racontaient pour nous faire peur au village... Cependant, je crois en mes rêves, je pense qu'ils m'ont déjà sauvé la vie à plusieurs reprises et sauver des gens autour de moi sans que je ne le sache, qui aurait pu sauver certaine personne, si j'étais plus ouverte d'esprit.

C'est un banc d'un arrêt de bus que j'ouvre les yeux, j'ai tellement froid, ce pays est bien loin de la terre où j'ai grandi. Mes vêtements sont déchirés, mais au moins ce n'est que mon ventre et mes épaules que les gens peuvent voir. J'ai deux chaussures différentes à mes pieds, des chaussures trop grande pour moi que j'ai piqué à une poubelle. Qui viendrait s'en plaindre ? Je frotte agressivement mes bras, pour tenter, ne serait-ce qu'un peu, me réchauffer à ce niveau-là. La faim se fait sentir, c'est de plus en plus difficile de trouver de la nourriture en ce moment et je me sens de plus en plus faible jour à après jour. Néanmoins, il me reste l'énergie d'il y a deux nuits où j'avais fait un vrai festin... Où j'ai mangé sans permission le pater pour les chiens, encore dans sa boîte de conservatoire. Elle avait été jetée entière et neuve, dans une poubelle. Les gens gaspillent, ce n'est pas bien, mais au moins, ça me nourrit un petit temps...

Mon estomac se tortille, cela fait donc deux jours, que je n'ai rien avalé à par mes propres ongles des doigts, parfois même des orteils, des peaux mortes et croûtes. Je suis perdue sur cette île que je ne connais pas, sans savoir où aller... Du moins, si j'en crois mes rêves, je dois trouver un arbre qui est bien plus grand que les montagnes, mais est-ce que ce genre d'arbre existe ? Je cherche les poubelles à la recherche de nourriture, je trouve une pomme, mais les vers en ont déjà fait leur festin. De poubelle en poubelle, j'avance vers nulle part. Maintenant que j'étais en Islande, j'étais complètement perdue... Bientôt, le chagrin s'empare de moi et je me mets à pleurer poubelle en main. Je trouvais ma vie d'enfant soldat en Somalie meilleur, au moins je me nourrissais à ma faim et je ne me faisais pas violer par des étrangers. Puis, une affiche attire mon attention plus dans le village où j'étais. Un homme passe par là et sans que j'eusse à lui demander, il me dit...

« Il s'agit d'Yggdresil, l'arbre monde qui dit-on, incarne l'univers... »

Il s'en va avec un sourire, c'est peu après qu'il est loin que je remarque les pièces dans mes mains... Mes yeux tente de se reposer sur l'homme, mais celui-ci a disparu... Sur l'affiche, il y avait un arbre dont le sommet touchait le ciel, ciel coupé en deux... D'un côté un ciel rouge presque en flamme et de l'autre un ciel d'hiver. Cependant, aux pieds de l'arbre ce n'était pas une femme qu'il y avait, mais un clown, je crois que cette affiche est une annonce d'un spectacle de cirque du coin... Mais comme je suis incapable de lire, vu que je ne sais ni lire, ni écrire, je ne peux rien affirmer. Mais au moins, d'où j'étais, je pouvais voir au loin le sommet de l'éventuelle cirque. Je m'y suis rendue, il doit être 9h du matin quand j'arrive sur les lieux. Et plus qu'un cirque, il y a aussi un marché et l'odeur de la nourriture est une torture. Je regarde mes pièces en mains, cherchant l'espoir qu'ils allaient me donner de quoi me rassasier pour cette journée au moins.

Les gens se bousculent de si bon matin, certains sont dégoûtés d'avoir à me frôler et je les comprends. Après une longue file d'attente, j'arrive à acheter une cuisse de poulet rôtie. L'odeur de la nourriture et l'idée que c'est pour moi, me met les larmes aux yeux. Je lui tends les pièces, toutes les pièces au cas où, je suis étonné de voir qu'il me tend la monnaie. Peu après mon achat, une dispute éclate, une femme prétend que son portefeuille a été volé. La femme se retour dans ma direction...

« C'est sûrement elle, regardez-là... Comment elle a pu s'acheter ce poulet sinon, hein ? »

La panique commence à faire battre mon coeur plus rapidement et l'homme qui m'a vendu ce morceau de viande me demande où j'ai eu l'argent... Voyant que je n'ai pas de réponse, car je n'en ai pas. La femme m'attrape le bras violemment et me crie de lui rendre son portefeuille, en m'insultant. Je la pousse et m'enfuis, c'est alors que l'homme qui accompagne la femme se met à me poursuivre. Je rentre dans une personne sans faire attention, du coup je me retrouve au sol et l'homme m'attrape.

« Tu sais ce qu'on fait aux voleuses dans ton genre dans le coin... »

Je voudrais lui répondre, si je pouvais parler sa langue de manière courant... J'aimerais lui dire qu'il se trompe de personne, que je n'y suis pour rien, que je ne suis pas une voleuse. J'essaye de me débattre et l'homme me projette brutalement par terre, la viande encore chaude dans son sachet, m'échappe des mains et s'écrase au sol, hors de son emballage. Je donne un coup de pied à l'homme, ramasse mon poulet « sale » et m'enfuis en direction des côtes. De nouveau les larmes aux yeux...

❝ I don't know where I am.

I only know I'm running..

Like always ❞

Je bouge beaucoup sur mon matelas. Derrière mes paupières mes yeux s'agitent férocement, empreint à un cauchemar. Encore un. Ils ne me quittent plus, depuis que Little Angleton et le Mystery ont été attaqués je ne dors pas bien. Je ne suis pas la seule, beaucoup des enfants avec nous se réveillent en plein milieu de la nuit en larmes et en hurlant de peur. C'est normal, pourquoi ne laisseraient-ils pas éclater leur tristesse et leur angoisse ? Ils ont tout perdu, déjà qu'avant ils n'avaient pas beaucoup pour certains. Ca fait mal, très mal de voir les gens avec qui ont été proches étendues sur le sol. La gorge ouverte, poignardé ou une autre horreur de ce genre. Un enfant ne devrait pas voir de cadavres, jamais. Les adultes se relaient à tour de rôle, chaque va réconforter celui qui en a besoin. Je ne suis pas douée avec les enfants, je l'ai déjà dit, je ne sais pas m'y prendre avec eux. Et ça me fait bizarre de venir m'asseoir à côté d'eux et qu'ils se jettent contre moi pour pleurer. De devoir les serrer contre moi et répéter encore et encore que tout ira bien. Qu'ici nous sommes en sécurité et que nous vengerons les autres. Que nous trouverons un moyen pour reprendre le Mystery, et que Pandora ne craint rien, tout comme ceux qui ont pu s'enfuir. Je le dis sans cesse, c'est également pour me réconforter moi-même. Pour me dire que tout va bien maintenant. Enfermés ici depuis un mois je crois maintenant, nous n'avons pas énormément de nouvelles du monde magique à l'extérieur. On se terre, on se cache, on essaye de ne pas se faire repérer. On doit récupérer des forces, rester en sécurité le plus longtemps possible. Même Orphéo n'est pas au courant de notre position.

Maysar nous a fait part de ses craintes quant à l'organisation, quant au fait qu'elle pourrait elle aussi tomber et que si une taupe a réussis à infiltrer le Mystery pourquoi pas Orphéo ? J'ai l'impression qu'on ne peut plus avoir confiance en personne en ces temps sombres. Que même notre ombre pourrait nous trahir si on la laisser trainer. Je deviens sûrement trop parano, qui ne le serait pas à ma place en même temps. Tout le monde s'en va, ceux qui semblent invincibles se font prendre facilement. Plus personne n'est sain et sauf dans ce monde, personne, personne. Et bientôt nous ne pourrons compter que sur nous-même, seulement nous..

Je prends la décision de me lever de mon matelas et de m'habiller. Il fait froid en Islande, très froid même. Je peux le supporter plus que les autres, mais pas indéfiniment. J'avais voulu m'isoler cette nuit, dormir dans mon coin pour que personne ne me voit ou ne m'entende gémir dans mes cauchemars. Je me rends ensuite vers les autres. Tous fatigués ça se voit. C'est qu'on ne dort pas vraiment bien sur ces matelas. On doit encore acheter d'autres meubles, la base, le nécessaires pour bien vivre dans un endroit comme celui-là. Les enfants ont presque tous des lits, Maysar aussi, les adultes on peut attendre encore un peu nous ne sommes pas les plus importants. Froid, pas autant que celui qui souffle dehors mais quand même. Je me frotte donc les mains et m'agenouille devant un des enfants assis sur le sol qui essayait de gratter une allumette. Je claque des doigts pour faire apparaitre cette petite sphère de feu que je laisse tomber sur les morceaux de bois et papiers à ses pieds qui brûlent lentement. Plus facile que de gaspiller un paquet d'allumettes entier et beaucoup plus pratique.
Je pars retrouver Jonathan, aujourd'hui c'est à moi d'aller faire les courses avec lui. Il nous téléportera à proximité du village et nous n'aurons plus qu'à nous séparer chacun de notre côté avant de nous retrouver au point principal pour repartir. Pratique d'avoir un téléporteur parmi nous. Je vais donc prendre mon manteau et retrouve Jonathan après avoir reçu la liste des choses à acheter. Je lui prends le bras et nous disparaissons.

La téléportation je m'y ferais jamais, j'ai l'impression d'avoir fait un grand 8 toute une journée. Je me retiens de vomir et avance lentement vers le village. On décide de se séparer arrivant au marché. Je ne parle que quelques mots d'islandais. Mes voyages autour du globe m'ont permis d'apprendre quelques langues, parfois seulement les bases. Mais c'est déjà très utile. Je marche à travers les gens, je ne me soucie pas d'eux je veux juste acheter pour rentrer rapidement. Je passe par différents stands et prend ce qui est marqué sur ma liste. Petit à petit les sacs se remplissent de choses et d'autres. J'ai encore du temps avant de retrouver Jonathan, mais je n'aime pas rester avec ces gens qui me dévisagent d'un mauvais oeil en me montrant du doigt. A croire que je suis un animal de foire, une simple chose dans une cage. J'essaye de ne pas y penser, de ne pas me tourner vers eux pour leur demander froidement ce qu'ils ont. Je respire longuement et marche tout droit, sans m'arrêter je marche et je les oublie.

Je m'arrête inconsciemment devant une affiche placardée sur un mur. Je ne sais pas pourquoi elle attire mon attention et pourtant me voilà devant elle à la regarder comme si elle était un trésor inestimable. Je tends lentement une main et avant que je ne fasse quoi que ce soit d'autre je me retrouve projetée au sol bien dans la boue, les sacs dispersés autour de moi. Je regarde la personne qui m'est rentrée dedans prête à l'insulter et lui flanquer un coup pour avoir renversé les vivres des orphelins. Mais non, non cette fille je la regarde avec de grands yeux ronds en détaillant son visage et ses cheveux. Surtout ses cheveux qui me laissent sans voix. C'est la première fois que j'en vois des comme ça, la première fois sur quelqu'un d'autre que moi. Même ceux des jumeaux dans la caverne ne ressemblent pas autant. J'ai l'impression de voir comme une partie de moi sur le sol à mes côtés, c'est une sensation très étrange. Beaucoup trop.

HOMME ▬ Tu sais ce qu'on fait aux voleuses dans ton genre dans le coin...

Je regarde toute la scène toujours aussi surprise, je n'ai aucune idée de ce qu'il se passe mon cerveau ne capte rien. Cette fille qui m'a fait tomber lui donne un coup avant de s'enfuir rapidement. Je ne comprends rien, je me relève en essayant d'essuyer la boue sur mon manteau et ramasse mes sacs constatant que rien n'était tombé. Je regarde cette chevelure blanche s'enfuir au milieu de la foule. Si elle pense pouvoir s'y mêler elle se trompe lourdement. L'homme se relève, j'arrive à comprendre une ou deux insultes dans ses phrases. Je roule des yeux, blasée et lui assène un coup de sac comme si c'était à moi qu'il s'en était pris. Je sais même pas pourquoi je pense et réagis comme ça. Je viens de me mettre les gens à dos et c'est pas bien, c'est pas bien du tout. Je les regarde, un oups s'échappe de mes lèvres et je cours à mon tour à travers le marché. Je cours encore et encore loin d'eux. Je ne vais pas dans la bonne direction, je le sais le point de rendez-vous n'est pas par là. Qu'importe. Mes jambes me guident toutes seules vers elle.

MEIKO ▬ Attends ! Attends arrête de courir !

Je me surprends à parler alors que je ne le pensais même pas. Tout mon corps semble réagir sans l'autorisation de mon cerveau. C'est la première fois que je fais quelque chose sans y penser. Je n'ai aucune idée de ce qu'il m'arrive.

couleur:

« Les larmes de la solitude... »

Autrefois, j'étais forcée de tuer, car j'en avais reçu l'ordre. Autrefois, j'étais forcée de faire d'un civil ou d'une civile des prisonniers, ou des exemples de guerre en les exécutants, car j'en avais reçu l'ordre. Mais pire encore, autrefois j'étais forcée de torturer des individus pour que mes supérieurs reçoivent les informations dont ils avaient besoin, car j'en avais reçu l'ordre. Pourquoi ai-je l'impression que cette vie là, était moins pesante que celle, que j'ai en ce moment ? Je coure aussi vite que mes jambes puissent le faire, puissent m'emporter. Je coure non pas pour fuir l'homme, non pas pour pleurer derrière un de ces arbres qui se défilent devant mes yeux humides. Je coure pour m'envoler à la vitesse des jambes, m'élever loin de mes peines et oublier ma vie de solitude. Je coure encore et encore, jusqu'à atteindre les côtes. Je m'arrête aux pieds de la falaise, où j'observe les vagues s'écraser brutalement et avec férocité contre les parois.

L'idée de sauter dans le vide me traverse l'esprit un moment avant, que cet endroit, l'endroit où j'étais me revienne à l'esprit. C'est l'endroit de mon rêve aux pieds de l'arbre monde, ou se tenait cette femme. J'en suis certaine... La femme qui regardait en direction du large comme je le fais à l'instant, mais qui est-elle ?

« Attends ! Attends arrête de courir ! »

Je retourne en sursaut, pensant qu'il s'agissait d'une des personnes qui ont avait après moi... Mon cœur rate un battement qu'on j'aperçois, une image si familier. La femme de mon rêve. Ses cheveux couleurs platines, ses vêtements, identiques à ceux que portait la femme dans mon rêve... Et elle regarde le large comme, comme celle dans mon rêve. Non. Ce n'est pas le large qu'elle regarde, c'est moi. C'est alors que soudainement je suis éblouis par la lueur que reflète son pendentif, dragon à trois têtes.

« Vous... être qui ? »

Si elle est réellement la femme dans mes rêves, le destin m'a conduit à elle... Cependant, j'aimerai savoir quelle en est la raison. Qui est-elle au juste ? C'est là, les questions que je me pose parmi encore bien d'autre. Peu de temps après un moment, la faim reprend raison de moi. Je reporte mon attention sur le poulet entre mes mains et le mes en bouche sans vraiment me préoccuper des quelques saletés dessus.

boulevard of broken dreams.

Et tu te mets à la suivre, courant derrière elle. Courant comme si tu cherchais à rattraper l'immatériel,l’irrattrapable. On disait qu'il était libre Max, qu'on l'avait même vu volé. Mais elle non, pas cette inconnue. Elle n'avait pas la grâce, pas la prestance. Elle n'avait que ses haillons pour se couvrir du froid, couvrir sa peau brûlée par le soleil. Mais lequel, quel soleil. Presque inexistant ici, elle n'était pas du coin, pas de ce monde humain. Parce qu'on pourrait croire qu'elle n'était qu'une vagabonde ayant croisé ta route par hasard, mais tu connais trop bien l'univers pour savoir qu'il n'existait pas ce fameux hasard. Alors tu la suis, puisqu'elle était apparue dans ta vie à cet instant précis pour une bonne raison. Qu'avais-tu à perdre de toute manière ? Rien, effectivement. Absolument rien.

Elle termine sa course au bord d'une falaise (je sais même plus dans qu'elle ville se déroule l'action, my bad s'il y en a pas de falaises) après t'avoir entendu l'appeler et tu la regardes longuement avant qu'elle ne se retourne. Ces cheveux blancs, cette chevelure immaculée qui flottait au vent te ramenait des années en arrière. Des années massacrées, réduites en cendres, au silence. Mais elles hurlaient quand même à l'intérieur de toi, te suppliant de les achever pour les laisser partir, enfin. Que tu les laisses s'échapper, que tu leur accordes ta pitié et ta clémence. Tu pourrais prier pour elles, si seulement tu étais croyante. « Vous... être qui ? » Qui tu es, en voilà une bonne question si philosophique. C'est vrai, qui pouvais-tu bien être ? Une petite fille effrayée ayant trop peur du noir, mais dans l'obscurité était la meilleure amie ? Ou peut-être une jeune femme qui ne doit la vie qu'à peu de chose au final, dont l'existence même ne semblait pas importante ? Alors, qui étais-tu ? Ou non, encore mieux, qui es-tu ?

« Je.. Je m'appelle Eveleen, Eveleen Meiko » Tu poses tes sacs par terre, tends ta main vers elle doucement, comme si tu avais un animal apeuré en face de toi. Un animal apeuré et débraillé. Et tu ne peux retenir une certaine grimace de dégoût lorsqu'elle mord dans son poulet. Mais après tout, tu n'es personne pour juger, tu serais sûrement comme elle si tu n'avais pas les autres rescapés. « Tu ne devrais pas manger ça, ça ne peut pas être bon pour toi » tu t'arrêtes un instant, fouille dans un de tes sacs de provisions et lui tend un morceau de pain et une pomme. Tout ce que tu peux lui offrir, tout ce que tu peux prendre des provisions du groupe. « Et toi, tu as un nom ? » Tu ne sais pas ce que tu attends, tu ne sais pas ce que tu espères. Tu es sur le bord de la route, tu regardes les gens passer.

AVENGEDINCHAINS

#336666

Greyjoys

Rayne ft. Meiko

Alors, elle se tenait devant moi, me laissant cette impression impalpable du rêve devenu réalité. Intérieurement, il y avait quelque chose de très rassurant dans sa présence, mais je ne pourrais expliquer ce que c'était exactement. Je voudrais m'y agripper à cette sensation, m'y réfugier, connaître pour une fois le fait d'être protégée, loin de l'insécurité. Mais je connais assez bien la vie, pour savoir que ce genre de chose n'ai jamais gratuite, il y a toujours un prix à payer pour l'obtention de ce confort. Et que ceux qui la proposent sans rien attendre en retour sont ceux qui, derrière leur sourire sympathique, profiteront de votre faiblesse. J'ai été une fois bien trop naïve et je l'ai payé au prix fort dans la violence. On m'a souillée et je dois vivre avec ce souvenir qui se répète inlassablement dans ma tête, comme une cassette qu'on doit rembobiner encore et encore. L'Homme – avec un grand H – est une créature en qui on ne peut avoir aucune confiance, que ce soit un homme ou une femme d'ailleurs. Car même la femme y trouve aussi sa part de cruauté envers autrui, lorsqu'il s'agit de son bien être et généralement, elles sont plus sournoises que les hommes. Oui. Les hommes sont des simplets qui ne veulent que satisfaire cette pulsion entre leurs jambes.
Malgré tout, j'ai encore envie de me laisser bercer par cette douce et rassurante mélodie de sympathie qui se présente de nouveau à moi. Puisque, elle, je voulais la connaître, elle avait quelque chose qui me poussait à ne pas lui tourner le dos et la fuir. Mon rêve et cette sensation de sécurité qu'elle me procurait. Oh, je voulais renier ma méfiance et je le faisais délibérément, malgré ce que j'ai déjà vécu par le passé. Je suis faible mentalement et je le sais que trop bien, j'arrive à m'en accommoder chaque jour que Dieu fait, s'il y a bien un dieu. J'ai beau l'avoir prié, il n'a jamais vraiment répondu. Peut-être ne suis-je pas assez pure à ses yeux ? Peut-être parce que je manque de croyance envers lui. Est-ce ma faute pour autant, il ne m'a jamais offert l'opportunité d'avoir la foi envers lui, en plus de m'avoir abandonné à une vie de solitude et de souffrance. Je pleure souvent quand je fais le bilan de ma vie ; ce que j'ai fait jusqu'à maintenant, ce que je compte entreprendre. Les scénarios passés et ceux que j'imagine ne sont jamais bien lumineux.

J'observe la femme devant moi, je reste silencieuse et l'écoute se présenter. Ses gestes sont délicats et se veulent rassurant, bien que sa présence suffit à me rassurer. J'aperçois sa grimace lorsque je mords dans ma viande qui était tombée dans la boue plus tôt et je ne lui en veux pas pour ça. Je suis habituée à ce jour d'expression lorsque ça me concerne. Tout chez moi dégoûte les autres ; mon odeur, mon corps sale, les choses que je trouve pour manger et la manière dont je les mange, car je n'ai pas de fourchette de table à portée de main. J'ai l'habitude de ses regards, oui, tout comme j'ai l'habitude de manger ce qui n'a rien de comestible par moment. Un homme m'a un jour fait manger ses excréments pour me prouver qu'il avait le contrôle sur ma vie, alors la boue sur ma viande n'était pas grand-chose aujourd'hui. Elle me dit quelque chose, mais je compris à peine ce qu'elle dit. Je parle couramment le somali et l'arabe, mais l'anglais m'échappe encore beaucoup. Je crois comprendre qu'elle ne veut pas que je mange ma viande et le fait qu'elle sort de son sac de la nourriture me le confirme.
Elle me demande si j'ai un nom à la suite, la base en anglais, facilement mémorisable comme question. Je ne peux m'empêcher de penser que c'est la première fois qu'on me porte autant d'intérêt d'un seul coup. Elle m'offre de quoi manger et me demande mon nom. Je baisse la tête ma chevelure blanche venant recouvrir mon visage par-dessus. Elle cachait ses larmes qui coulaient le long de mes joues, je crois que je me rendis compte à quel point ma vie est merdique et que sa bonté me faisait me rappeler qu'elle le sera probablement encore une fois que cette femme ne sera plus là. Je n'osai pas m'approche d'elle et prendre ce pain et cette pomme. Je n'allais de toute façon pas jeter ma viande, quelqu'un comme moi ne connait pas le gaspillage. C'était sale, eh bien tant pis, ça restait comestible. Mais, après un petit moment de silence sans pour autant relever mon visage afin de ne pas dévoiler ses larmes qui me rendent si hideuse... je lui réponds. « Greyjoy... Rayne Greyjoy. » Ma voix était fragile à cause de mon chagrin et l'accent africain venait accentuer le ton émotionnel. Je sais que je ne devrais pas m'attacher à ce moment, car m'en séparer serait que plus douloureux. Mais je n'y pouvais rien, je m'y accrochais comme un petit Koala sans défense.

made by black arrow

boulevard of broken dreams.

« Qui es-tu ? Je suis toi, je suis ce que tu as toujours voulu être, ce que tu ne seras jamais. Parce que j'ai eu le bonheur de connaitre la liberté, celle de choisir. Choisir de mourir. »

Cette fille, cette silhouette qui te semblait si fragile. Oiseau de paradis ou mauvaise herbe. À première vue tu ne pouvais savoir, tu ne pouvais décider. Était-elle le fruit de ton imagination enfantine ? La représentation de quelque chose que tu voulais atteindre, que tu voulais avoir. Parce qu'il y avait bien un souvenir vague et familier qui te revenait en mémoire tandis que tu la regardais. Une envie d'appartenance, un rejet de l'inévitable. Une peur de l'inconnu redouté et espéré. Elle était brouillon, une esquisse de ce que tu avais toujours voulu. Une pâle copie pourrait-elle satisfaire tes si vieilles attentes ? Tu en doutes.

Et tu t'emballes Meiko, comme toujours tes émotions prennent le dessus, se disputent entre elles au lieu de cohabiter. ton cerveau est un véritable capharnaüm, mais c'est quand il est comme ça que tu te sens le mieux. Et c'est quand il est comme ça que tu te sens aussi au plus bas. C'est fou, tu pourrais même dire que c'est drôle, mais tu n'es pas aussi cynique. Tu aimes te contempler dans la douleur, te rabaisser, te dire que tu ne vaux rien. C'est ta manière à toi d'exprimer ton mal, d'attirer l'attention pour qu'on te vienne en aide. Parce que tu n'en demandes pas, tu attends qu'on comprenne et qu'on vienne vers toi. Le SOS d'une sorcière en détresse qui ne veut qu'être reconnue. Tu veux être aimée et tu craches sur ceux qui t'approchent trop. Tu n'as aucune notion de ce qui se fait, aucune connaissance en relations sociales. Peut-être parce que tu étais cette gosse timide et effrayée, que t'as toujours eu peur de t'attacher, que t'as l'impression qu'on t'a toujours laissé tomber. Tu cours après des rêves Meiko, tu cours après une affection que tu ne penses pas mériter. Et quand tu crois toucher ton but des doigts et bien, et bien tu trébuches et tu tombes. Tu te fais mal, tu saignes, tu rampes, mais autour de toi tout le monde court. Vite, les gens vont beaucoup trop vite pour toi, tu peux pas suivre alors tu restes là, sur le sol à saigner, à attendre qu'on vienne te tendre une main que tu seras de toute façon trop fière pour accepter. C'est ça ta vie, ta si triste et pathétique vie que tu t'efforces de cacher derrière un mur. T'as bien trop peur qu'on la découvre, qu'on l'utilise contre toi. Pauvre petit oiseau qui a dû apprendre trop vite, qui n'a jamais voulu quitter son nid, mais que la vie force à partir.

Tu soupires, reportes ton attention sur elle. Elle ne connaît pas les bonnes manières, elle ne connaît rien à la vie. Tu le vois, tu te doutes. Qui es-tu, ô chimère cauchemardesque, chef d'œuvre inachevé, toile de maître déchirée aux bordures. Emplie de douleurs, confuse et perdue. Dois-tu être l'étoile du nord, la plus brillante, celle qui la guidera ? Et elle, doit-elle être la réponse aux questions muettes que tu te poses depuis tant d'années ? « Greyjoy... Rayne Greyjoy » Murmurée, entre larmes et honte, cachée par ses cheveux d'argent. La lune préfère se montrer dans l'obscurité et les tourments après tout. « Tu mens » Mots prononcés d'une voix calme, une voix trop douce qui ne te ressemblait guère, mais c'est bien tout ce que tu pouvais dire. Comme une biche effrayée dans la nuit, tu n'avais pas vu le camion qui fonçait vers toi jusqu'à ce qu'il soit trop tard. Tu avais été percutée trop rapidement, tu n'avais pas réellement eu le temps de te protéger. Trop vite affectée, trop touchée. Tu gisais sur la route, à l'agonie. En tout cas à l'intérieur de toi. Ton visage impassible ne montre rien, il est vide.

Doucement tu t'approches d'elle, tu as laissé tomber tes sacs des courses et tu avances. Tu l'effleures seulement, continues ta route vers l'horizon, vers les bords, vers le tumulte des vagues assourdissantes. Tes yeux d'un bleu-vert limpide se posent sur les flots déchaînes. « Ils sont morts, ils sont tous morts, il ne reste plus rien, il ne reste personne » Qu'adviendra-t-il de toi, qu'adviendra-t-il de vous. Que faire quand on se croit seule depuis si longtemps pour au final, possiblement, ne pas l'être. « Tu es toute seule, ton existence ne vaut rien, elle n'a jamais eu aucune valeur.. Pour personne » Tu retrouves ton ton sanglant, tu cherches à cacher cette tristesse qui te suit depuis trop longtemps. Est-ce d'elle que tu parles ou bien de toi ?

AVENGEDINCHAINS

Greyjoys

Rayne ft. Meiko

J'aimerais les comprendre ces mots qui sortent de sa bouche, chacun d'entre eux, j'aimerais pouvoir les avaler, les engloutir au plus profond de moi et ne jamais les laisser filer comme ils peuvent le faire à présent. Elle me répondit, d'une réponse simple qui ne fera jamais l'arrêt dans mon esprit, continuant son trajet au large pour disparaître loin à travers une brume infranchissable. Je pourrais courir après lui, tenter d'en comprendre le sens, mais mes efforts ne seront que vaines et je le sais. Alors, je me contente de le laisser filer sans le moindre regard à son égard. Tout ce que je pouvais faire, c'était d'apprécier ne serait qu'un peu le geste de bonté dont elle avait fait preuve et que je ne connaîtrais jamais plus. Je sais que ce monde aime reprendre ce qu'il nous donne, il reprendra bien assez vite ce moment qui me semble presque paisible. Bien que je ne puisse empêcher mon cœur de s'attacher à ce répit, il voulait se laisser succomber honteusement à chaque instant.
Moi, je ne le retenais pas, je n'en avais guère l'envie, ni même la force. Je voulais moi-même m'abandonner à tout cet océan d'émotion qui, tel un raz-de-marrée, m'emporterait vers ses contrées inconnues où fourmillent des sentiments qui me sont étrangers. Elle passe devant moi, laissant derrière elle ses affaires ; des sacs qu'elle fit tomber, me surprenant au passage. Je relève mon regard dans sa direction et c'est alors que je vois exactement la même chose que mon rêve ; l'horizon, le ciel contrastant avec l'océan, cette femme se tenant au bord d'une bien dangereuse falaise. Alors, mon cœur s'emballe, l'incompréhension me submerge et je ne sais pas quoi penser, ni même quoi faire... que devais-je me demander, me questionner. Je l'ignore, car tout en moi est noyé dans l'obscurité de cette ignorance. Voilà ce choc qui vient embrumer mon esprit déjà si prisonnier de lui-même. Mes rêves m'avaient poussé à venir ici, à vivre ce moment irréaliste et pourtant nous y voilà.

Que devais-je faire maintenant que je me tenais enfin là où je devrais être ? Et si je ne comprenais rien et que tout venait à m'échapper, que deviendrais-je alors ? Vais-je de nouveau rêver où les rêves cesseront d'être, m'abandonnant à cette solitude à la fois si triste, mais si désirée comme cette amie de longue date qui jamais ne semble revenir, pourtant elle vous colle à l'esprit. Je l'observe, son visage d'une beauté qui semble si insaisissable qu'elle en devient surnaturelle. Un visage qui pourtant est marqué d'un masque tuant tout sentiment sur ses traits faciaux. Et ça me rend étrangement triste au point d'en être bouleversée. Et j'aimerais comprendre les mots qui sortent de sa bouche, j'aimerais être capable de les déchiffrer, mais c'est inutile... Et je n'en suis que plus chagrinée. Puisque je sais, je peux le sentir dans l'intonation de sa voix que ce qu'elle dit sont des mots forts et puissants. Mais des mots qui ne peuvent m'être destinée. Oui. Je peux le voir dans sa manière d'être, que c'est avant tout à elle que ses mots sont adressés.
Puis, son ton change, il devient... Froid, cru, très peu rassurant. Une peur grandit en moi, celle qui m'a fait tenir et survivre dans cette jungle urbaine. J'ai un semblant de désir de m'enfuir, la crainte pousse mes jambes à reculer. Mais la curiosité, elle, me retient sur cette falaise, m'enchaîne à cette image sortie d'un rêve. Je ne voulais pas partir, je ne voulais pas me sentir vide à nouveau. Tout ce qui m'importait, c'était de continuer à contempler cet instant jusqu'à ce que ce soit elle qui me rejette et me délaisse sans un regard... m'offrant que la vue de son dos qu'on ne pourrait jamais atteindre même si l'on tend le bras de tout son être. Je l'observe avec crainte, elle, cette femme qui pourtant je me surprends à l'admirer quelque peu. En plus de vouloir comprendre ses mots, c'est elle que j'aimerais connaître, que j'aimerais comprendre. Pourquoi a-t-elle un masque ? Ce masque que j'ai si souvent vu sur le visage de mes anciens camarades voulant tuer leurs émotions afin de ne jamais être écrasé par le regret.

Et j'ai vu ce qu'était devenue ceux qui étaient écrasés par le regret, ainsi que ceux qui avaient tué leurs propres sentiments. Ni l'un, ni l'autre n'ont eu une fin paisible. Je m'avance alors à mon tour vers elle, je sais qu'elle ne comprendra pas un mot qui sortira de ma bouche, pourtant je me sens obligée de le faire, car même si aucun des deux voies ne conduisent vers une fin paisible... Tuer ses émotions est pire encore que de laisser le regret nous tuer. Alors, je lui attrape délicatement la main, mon regard cherchant le sien, désireux de retrouver le bleuté des iris de l'inconnue. Et c'est d'une voix douce, chaleureuse et protectrice que je m'exprime à elle. « Lüth'as Zah'ïna Jë'uli. » Qui voulait dire en Arabe ; ne soit pas triste. Et peut-être comprendrait-elle que je suis incapable de comprendre ce qu'elle a pu dire jusqu'à maintenant, mais que malgré tout, j'ai saisi qu'elle ne se sentait pas bien.

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boulevard of broken dreams.

On se déchire, on se perd. On se retrouve, mais au final ce n'est qu'un rêve. C'est une douche chimère, l'impression d'appartenir, de retourner chez soi après un long voyage, un si long voyage épuisant. Des bras t'accueillent, inconnus, tu ne sais pas ce qu'ils te veulent, tu ne sais pas quoi penser. Tu ne sais pas comment réagir, incapable de parler. Incapable de tout. Incapable de vivre. Tu aimerais tellement vivre, commencer enfin à ne plus te soucier de ce que tu ne peux contrôler. Qu'est-ce que tu vas faire, qu'est-ce que tu vas devenir. Tu as l'impression de te poser ces mêmes questions en boucle, toujours. T'es dans une cassette qui se répète sans cesse, les mêmes pensées, les mêmes actions.
La boucle sans fin.

Le vent secoue tes cheveux, il fait froid. Tu ne te souviens pas avoir déjà eu aussi froid. Est-ce l'Islande ou la situation actuelle, tu ne saurais dire. Ton regard est toujours perdu vers l'horizon, il t'apaise étrangement. Le vaste océan devant toi, tu regardes les vagues qui s’écrasent un peu plus bas. Tu aurais presque envie de sauter. Presque. Sa voix te réveille, tu ne sais pas ce qu'elle t'a dit, tu n'écoutais pas. Des sons vagues parviennent jusqu'à toi, une langue que tu ne connaissais pas. C'est vrai, tu n'as aucune idée de qui elle est. Son passé, son histoire. Qui est-elle, d'où vient-elle. Comment son histoire s'entrelace-t-elle avec la tienne.
Qui êtes-vous toute les deux.

Tu n'as rien à lui offrir, rien que la solitude et la froideur. Une âme comme la tienne est faite pour vivre seule. Elle est faite pour mourir seule. Tu ne mérites pas la compassion, ni la gentillesse. Encore moins la pitié. Et elle non plus. Ce n'est qu'une inconnue après tout, tu n'as aucune obligation envers elle. Tu n'as des obligations qu'envers les tiens, ceux qui sont encore dans la grotte. Tes lèvres s'écartent pour parler, mais elle te prend la main. Tu te retournes vers elle, surprise. « Lüth'as Zah'ïna Jë'uli » Que vient-elle de dire ? C'est une langue que tu ne comprends pas, qui ne t'atteins pas. Elle ne provoque rien en toi, ne réveille rien. Tu as seulement été bernée.
C'en est assez.

Tes traits durcis tu la regardes de haut, essaies d'être imposante. « Tu n'es rien du tout pour moi, va t'en ! » Tu craches ces mots avant de tourner les talons, tu tires un trait sur ce que tu croyais être vrai. Pauvre petite Meiko trop pleine d'espoir encore. « Je ne sais pas ce que tu cherches, mais je ne veux plus te revoir ! » Tu avais voulu retirer ta main d'un geste brusque et c'est là que tu as vu, ces flash du passé, d'un passé qui ne t'appartenait pas. Une violence que tu n'avais jamais connue, qui t'effrayais. Tu tombes à genoux, essoufflée. « Mais qui es-tu.. » Un mystère qui cherche à être résolu.

AVENGEDINCHAINS

Greyjoys

Rayne ft. Meiko

Je ne comprends pas la réaction de la femme qui semble à mes yeux comme rejeter le peu de tendresse que je pouvais lui apporter. Je ne comprends pas les mots qui sortent de sa bouche, mais je ne peux m'empêcher de comprendre une certaine colère en elle. Elle m'intrigue pour bien des raisons, mais plus le temps passe et plus j'ai ce sentiment qui pèse de plus en plus dans mon cœur. J'ai l'impression que plus je reste auprès d'elle, plus difficile sera la séparation. Intérieurement, je tentais de trouver la force pour repartir et continuer à vivre ma vie dans la dépravation de cette existence méconnue des gens qui possèdent un toit au-dessus de leur tête chaque nuit. Je me contente de l'observer silencieusement, il n'y avait rien à dire de mon côté, rien qu'elle ne pouvait comprendre. J'écoutais sa voix plus que ses paroles, car sa voix était porteuse de l'émotion qui se dégageait d'elle et que je comprenais très bien.
Jolie inconnue qui apparaît dans mes rêves et que je rencontre miraculeusement. J'ignore ce que tu penses de moi et pourquoi je t'inspire autant de colère. Je ne souffre pas de ton rejet, j'ai tellement l'habitude qu'on me rejette, qu'on me maltraite ou qu'on m'humilie. Si c'est ce que tu désires au fond de ton cœur qui semble te faire beaucoup de mal, je m'en irai comme si je n'étais jamais entrée dans ta vie. Une simple chimère balayée par les vents du déni pour toi je serai... Une jeune inconnue que tu oublieras bien vite lorsque nous vaquerons de nouveau à nos occupations. J'attends que tu retires ta main de la mienne avec hargne... Car c'est là la suite logique qui accompagne ton rejet. Oui. Retire ta main et je disparaîtrais de nouveau vers un horizon de solitude, te regrettant malgré tout, toi la jeune femme de mon rêve. Je ne connaîtrais jamais ton histoire, je ne saurais jamais qui était cette autre femme à la chevelure blanche comme la neige... Oui. Je vais te regretter, me maudissant de ne pas avoir insisté pour rester auprès de toi. Mais alors que je suis en face de toi, je suis incapable de me montrer si déterminée à te retenir auprès de moi.

Alors j'attends, le cœur gros, que cette délicate main qui est la tienne s'évade de la mienne. Pourtant, soudainement, ta main se ressert sur la mienne si douloureusement qu'un léger gémissement de douleur s'échappe de ma bouche. Je suis vite impressionnée par ta force avant de soudainement être à mon tour pris d'une convulsion... Des images de mon passé sous forme de flashback, vient soudainement me hanter l'esprit. Et je peux alors la sentir, même si je n'ai pas conscience de ce que s'est, cette douce connexion avec ton esprit. Et quand je sens ton cœur battre comme s'il était dans ma propre poitrine, avec ce rythme qui intime la pitié et la curiosité... C'est moi qui finis par retirer ma main, paniquée.. J'ignore pourquoi, mais je sentais que tu venais de violer d'une certaine manière mon pauvre esprit torturé par une vie de débauche, cruelle petite vie qui n'a jamais voulu m'épargner une seule fois.
Des larmes montent jusqu'à mes yeux, en songeant que mon corps n'a jamais servi à rien d'autre que satisfaire les plus en manque... La petite blanche n'était désirée que pour assouvir les pulsions des hommes noirs. Je déteste les hommes, je les crains et pourtant, je dépends parfois d'eux. Ma vie est quelque chose de triste, quelque chose que je veux oublier... Tu es essoufflée, presque pathétique et pourquoi ? Parce que tu as vu quelque chose que je m'efforce d'oublier. Tu n'as pas le droit, c'est ma vie pas la tienne... C'est moi qui dois être à genoux, essoufflée, brisée et aux frontières de la mort. Maudits larmes, arrêtez de couler sur mes joues, je vous rejette comme on me rejette si injustement. Je recule de quelques pas, ne répondant pas à ta question qui m'inspire bizarrement un sentiment d'empathie soudain de ta part, mêler à la curiosité. Je recule de quelques pas à nouveau... Est-ce que tu voulais désormais me connaître ? Je refuse, il y a rien à connaître en moi, mais tout à oublier... Je préfère encore que tu me rejettes... S'il te plaît, je ne dois pas m'attacher... Rejette-moi ! Comme ça... comme ça, je pourrais tourner les talons sans trop de regret.

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boulevard of broken dreams.

La mort, le deuil. La tristesse infinie et la perte de tout repère. La solitude d'une vie faite d'obstacles, d'une existence sans vie. Êtes-vous réellement libres ? Et si vos destins étaient faits pour se retrouver. D'un bout à l'autre du monde, d'épreuves en épreuves. Des pertes, des sacrifices, des cris que personne n'entend. Que personne ne veut entendre. Un appel à l'aide dans le vide, une lumière qui se meurt, entourée par les ténèbres grandissant. Votre espoir est un bateau à la dérive, perdu dans une nuit de tempête, secoué par les flots. Il menace de chavirer et pourtant il tient encore, Zeus seul sait par quelle magie. Bénies des Dieux, maudites par eux. Dans quel palier de l'Enfer étiez-vous, cherchant à vous enfuir, ramenées sans cesse, traînées à nouveau dans la douleur. Saignées, écorchées, brûlées vives.
Toi brûlée, quelle ironie.

Tu la regardes depuis le sol froid, elle qui semble maintenant sur un piédestal. Un ange déchu à qui on a coupé les ailes. Une créature venue d'un autre monde, un monde emplit de violence. Tu les entends encore, les hurlements, les armes. Tu sens encore sur toi ces mains sales qui ne t'avaient pourtant jamais touchée. Cette profonde tristesse, elle est au moins aussi grande que la tienne, si ce n'est beaucoup plus. Tellement plus. Protégée par l'orphelinat, perdue dans ta propre peine tu n'avais jamais cherché à comprendre celle des autres. Et voilà que tu étais face à une peine tellement plus terrible. Que tu n'aurais jamais dû connaitre, jamais dû voir.
Quel sentiment nouveau que celui que tu éprouves.

Ce mélange de pitié, de gêne, de compassion même. L'envie d'oublier tes visions, l'envie de renier ton don. Non, tu ne veux plus jamais éprouver une telle chose, tu ne veux plus être capable de voir, violer la vie d'une personne ainsi. Voilà qu'elle pleure et toi, toi tu continues à l'observer à genoux devant elle. Le vent se fait plus fort, te glace de l'intérieur. Oui, il apaise ton âme endolorie par ce qu'elle venait de voir, de ressentir. Tu fermes les yeux un instant, juste pour te retrouver, te calmer. Avec difficulté tu te relèves, les jambes encore tremblantes. Il est l'heure de rentrer.
Un vent nouveau se lève.

« Je dois retourner auprès des miens.. » Tu t'avances vers tes sacs à terre, ramasses délicatement ce qui était tombé et tu ne la regardes pas. Tu sais très bien que tu ne peux pas la laisser, pas après ce que vous venez de vivre. Il existait un lien entre vous, un destin qui se croise. Tu avais pénétré son esprit et elle avait atteint ton être tout entier. « Suis moi si tu le veux » Du grec, un réflexe, ta langue maternelle. Peut-être comprendrait-elle, peut-être en aurait-elle des bribes, des souvenirs flous. Une partie de toi l'espère, une autre aimerait qu'elle disparaisse. Tu t'en vas doucement, tu lui laisses le temps de décider. Te suivre ou partir, apprendre ou rester dans l'ignorance. Tu seras là si elle te choisit.
Mais tu sais déjà que tu ne la toucheras plus.

AVENGEDINCHAINS

Greyjoys

Rayne ft. Meiko

Le silence à quelque chose d'apaisant, mais parfois elle vous inspire un sentiment de frustration. Ne pas comprendre le sens d'un mot à ce même effet sur moi, cette frustration désagréable. Mon cœur est en conflit, entre le fait de vouloir savoir qui elle est et celui de me préserver de savoir la vérité... Entre le fait de rester auprès d'elle et celui de m'en éloigner le plus possible. Je suis intérieurement tiraillée, pourtant d'une certaine manière je pourrais très bien me contenter de la douleur si ça me permettait de rester auprès d'elle, juste un instant de plus. Un instant qui me paraîtrait tellement trop rapide, pourquoi faut-il que ce que l'on apprécie nous échappe bien plus vite que ce que l'on ne désire pas. Quel est donc ce phénomène qui fait que le temps passe plus vite dans les moments agréables et s'élargit dans les moments les plus détestables. J'aimerais que le temps soit aussi davantage plus long...

Elle me dit quelque chose dans cet anglais difficile à cerner, mais je comprends très vite avec déception qu'elle devait partir lorsqu'elle récupère ses achats. Mon cœur se fait de plus en plus douloureux au fil des secondes qui passent et qui me rapproche de cette séparation. Mon regard ne se détache pas de sa silhouette, fixant ses jolies mèches blanches longeant son dos, quelques fois portées par un vent soudain. Je suis comme paralysée et ce dû à ce conflit interne. Vouloir la retenir tout en désirant la laisser partir. Oui, je suis complètement soumise à ce chaos intérieur et je m'en veux d'être incapable de prendre le dessus, d'en être maître. Je m'en veux d'être si passive, c'est que j'ai toujours été : cette petite fille suivant le courant même quand ce dernier était ardu. Ju voudrais crier et courir derrière cette femme pour la retenir, pour lui demander juste... une seconde de plus. Mais voilà que la communication nous faisait barrage à toutes les deux.

Et mes larmes ne cessent de couler encore et encore, me rendant compte que je n'ai pas le courage de changer mon pauvre petit destin. Alors, me voilà soumise puisque c'est en cela que j'excelle.

Puis de nouveaux mots s'élevèrent jusqu'à moi, des mots qui me semblèrent plus familière, des mots auxquels je pouvais enfin donner du sens. Cette langue que je croyais avoir oublié tant je ne l'avais plus entendu depuis la mort de celui qui avait autrefois substitué à mes parents biologiques. Et mon regard est tourné vers cette femme qui parlait ma langue natale. Je voulais alors lui demander à mon tour qui donc, elle pouvait bien être. Mais aucun mot ne sortit de ma bouche. Pourtant, j'ai maintenant bien une petite idée de qui elle pouvait être, même si celle-ci était inspirée d'un espoir peut-être déraisonnable. Je n'ai même pas fait attention à ce sourire qui illuminait soudainement mon visage, je n'ai même pas conscience que le conflit qui résidait à l'intérieur de mon être avait cessé. J'étais soulagée, mais ingratement je n'y faisais pas attention, bien trop préoccupée à la contempler.

« Je peux ? » Demandais-je dans cette même langue, qu'elle semble parler. Demandais-je, alors qu'encore ici, je connaissais la réponse. Mon regard se tourne vers l'horizon, le vent balayant mes cheveux. « Merci ! » Dis-je alors en Arabe, m'adressant alors cette force invisible qui m'avait conduite à cette femme, ceci avant de partir la rejoindre.

Fin

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