« Rendre l'âme ? D'accord, mais à qui ? » Mort d'un héros

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 « Rendre l'âme ? D'accord, mais à qui ? » Mort d'un héros

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Admin | Exorciste d'Orpheo
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Sylvester A. Aonghus
Sylvester A. Aonghus
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MessageSujet: « Rendre l'âme ? D'accord, mais à qui ? » Mort d'un héros   « Rendre l'âme ? D'accord, mais à qui ? » Mort d'un héros EmptyMar 11 Sep 2012 - 12:46

« Car chaque fois les feuilles mortes
Te rappellent à mon souvenir
Jour après jour les amours mortes
N'en finissent pas de mourir »

Quel plus bel endroit pour mourir que cette plage ? Nous sommes en septembre et déjà les vacanciers sont rentrés chez eux. Ne reste plus que quelques bateaux de pêcheurs au loin, très loin, défiant l'horizon de leur splendeur. Les courants se dévorent et les vagues montrent au sable leur puissance. Moi, seul, face à la puissance dévastatrice de la mer.
Je le sais, c'est aujourd'hui.
Aujourd'hui que la mort va venir me dévorer. Les signes convergent tous vers ce destin, vers cette date fatidique. Et puis j'ai mal, j'ai si mal... Je serai sans doute mieux à l'hôpital. Je sais bien que si je suis encore capable de bouger c'est grâce à ma nature d'humain doué. Mais un peu de morphine dans mes veines serait tellement agréable... Sauf que je n'ai aucune envie de finir ma vie à l'hôpital. Je préfère m'endormir ici, sur cette plage, puis laisser la marée me cueillir. Dans quelques jours les vagues ramèneront mon cadavre sur la terre ferme, car elle est ainsi la mer, elle prend puis elle rend. C'est la vie, les vagues...

Doucement je m'allonge sur le sable. Ça fait bien longtemps que je n'ai plus commis ce genre de folie. Il faut dire qu'à partir d'un certain âge on a trop tendance à avoir mal au dos et préférer s'asseoir dans une chaise voir carrément ne plus aller à la plage. C'est dommage, vraiment dommage. Parce que cette plage est tellement jolie... Le sable est encore tout chaud grâce à l'exceptionnel soleil qui a bien voulu bercer le dernier jour de ma vie.
Le dernier jour de ma vie... c'est un peu étrange de penser ça. Et pourtant... Je sors une cigarette et je l'approche de mes lèvres avant de l'allumer grâce à une boîte d'allumettes que je garde toujours sur moi. Je sais bien que je n'aurais jamais dû commencer à fumer, la douleur qui me vrille les poumons en est bien la preuve. Mais à présent, que puis-je y changer ? Autant profiter des derniers instant jusqu'au bout. Autant me laisser cet ultime plaisir. Plus rien ne peut changer à présent...
Je pense à Edwin en tirant une goulée de cette fumée âcre et délivrante. Lui m'aurait engueulé, il n'aime pas me voir fumer, il ne l'a jamais aimé. Il va me manquer ce gamin, bien plus que je n'aurais pu l'imaginer. Je repense à la lettre que je lui ai laissée et je me dis que mes mots sont bien peu par rapport à tout ce que je ressens pour lui. Edwin, mon fils.

« Le gamin,

J'ai fait beaucoup d'erreurs dans ma vie. Je ne suis de loin pas la personne parfaite que l'on rêve de connaître dans ce monde. Je ne suis pas fort, je ne suis pas tenace, je ne suis pas honnête. Dans toutes les situations j'ai toujours préférée la fuite, parce que ça me semblait plus simple. Briser des coeurs au lieu de briser des vies. C'était un peu ma devise. Jusqu'au jour où j'ai réalisé qu'on ne pouvait pas briser des coeurs sans démolir au passage un bout de la vie. Sauf que ça, je ne l'ai appris que bien trop tard.

Malgré tout, malgré ma connerie, malgré tout mes regrets, je pars heureux. Parce que je sais que derrière moi je ne laisse pas n'importe quoi. Parce qu'il y a encore sur cette Terre deux personnes dont je peux être extrêmement fier.
La première c'est Myaw, le bébé de mon bébé. J'espère bien qu'elle ne me ressemblera jamais. Et même sans l'avoir connue, je l'aime de tout mon coeur.
La deuxième, c'est toi Edwin. Parce que tu es un être extraordinaire, parce que tu es le fils que j'ai toujours rêvé d'avoir. Nous nous sommes rencontrés dans le désespoir, mais je ne regrette en rien cette rencontre. Sans toi j'aurais sans doute dépéris depuis longtemps. Sans toi je n'aurais jamais survécu. Tu as souvent dit que je t'avais tiré du désespoir, que je t'avais ouvert le monde de la magie. Mais toi mon fils, tu as fait bien plus que ça. Tu as sauvé mon âme et ma vie.

Tu as dû remarquer que la dame noire est présente dans ton héritage. Tu sais le gamin ; ce n'est pas un hasard si cette pièce là précisément est tombée amoureuse de toi. Je ne te l'ai jamais dis, mais elle a été un signe qui a jalonné ma vie ; un de plus. Il y a comme ça des choses et des objets qui amènent les rencontres, qui déterminent les gens. Ma très chère et regrettée fille, Chloé, a toujours été associée aux feuilles d'automne tombant des arbres. Pour ma petite-fille c'était les papillons. Et toi, c'est cette reine noire.
C'est un peu grâce à elle que je t'ai connu. Si tu regardes bien, tu pourras remarquer qu'un bout de sa couronne a été recollé. Je l'ai cassée la veille de notre rencontre. Et le lendemain, alors que je revenais d'un supermarché - un endroit bien trop bruyant à mon goût, au passage - où j'avais acheté de la colle pour la réparer, devine sur qui je suis tombé ?
Depuis, la reine a toujours indiqué nos rencontres.
Cette reine, j'ai envie que tu la gardes. Je devine du haut de mon stylo quelle tête horrifiée tu dois faire et j'espère sincèrement pouvoir observer cette scène là depuis les nuages ; tu dois être drôlement comique ! Mais d'un autre côté, il va falloir te résigner ; tu ne peux pas refuser la dernière volonté d'un vieillard qui sera décédé lorsque tu liras ces mots, non ?
Respecte les morts. Et oui, tu as le droit de penser que je suis un emmerdeur. Et que même quand je suis mort, j'arrive à t'enquiquiner. Sérieusement Edwin. Tu ne pensais pas que c'était la mort qui allait changer cela ? Balivernes ! Je serai toujours sur ton dos. Et la reine noir aussi.

Tu sais Edwin, ce matin j'ai vu un magnifique papillon bleu se poser sur la reine noire. Tu ne me l'as pas dit, mais je sais que tu as été rendre visite à Myaw. Je t'en remercie gamin, vraiment. Je sais à quel point tu n'aimes pas les enfants et comme ça doit être dur pour toi d'être allé jusque là-bas.
Elle est belle ma petite fille, non ? Je me suis glissé plusieurs fois aux creux de ses rêves, sans vraiment me faire remarquer, juste pour l'observer, pour voir à quoi elle ressemblait. Plusieurs fois, elle a faillir m'apercevoir. Elle est douée cette petite, vraiment très douée... Et je sais qu'avec Pandora elle est entre de bonnes mains. As-tu remarqué à quel point elle n'était pas comme les autres enfants ? D'ailleurs je ne sais même pas si le mot "enfant" lui correspond entièrement. Elle sourit, elle joue, elle danse et elle chante. Mais il y a une intelligence en elle qui n'a absolument rien d'enfantin. Je ne sais pas si c'est la perte de sa mère et de sa grand-mère ou si c'est l'angoisse qu'elle met dans son don qui crée cette maturité en elle, mais ce qui est sûr c'est qu'elle est différente. Et étonnante. Elle ira loin, j'en suis sûr. Que ce soit dans le monde de la magie ou le monde réel, car elle a cette facilité à se faire aimer de tout le monde. Je crois bien pouvoir dire que même les méchants doivent fondre devant cette étrange naïveté teintée d'innocence et d'intelligence qu'elle dégage.
Je suis sûr que même toi tu n'as pas su résister. Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te balancer ici un de mes sarcasmes, car je serai heureux que tu l'aimes. Je te considère comme mon fils et j'aimerais tant que tu la considères comme ta nièce... Je sais que c'est beaucoup te demander et que seul le temps pourra créer ce lien entre vous, mais cette petite a besoin de l'amour d'une famille pour pouvoir se construire. Je sais que c'est une lourde tâche que je te demande, mais je sais que tu en est capable. Alors quoi que tu décides, merci.

Tu sais Edwin, je sais que pour toi ma mort est difficile à accepter. Mais il ne faut pas que tu sois trop triste non plus. Les signes m'ont annoncé que tu avais fait une nouvelle rencontre. Certes, j'aurais bien aimé rencontrer ce gentleman - je ne confie pas mon fils aux mains de n'importe quel homme -, mais je crois qu'à présent je peux te faire confiance sur tes fréquentations. J'aimerais juste que... tu vives heureux. Et de mon côté, ne t'inquiète pas. Même si je n'ai jamais cru à toutes ces histoires de paradis et autres, quelque part au fond de moi, je sais que ma femme et ma fille m'attendent quelque part. Je serai heureux mon fils.

Avec tout l'amour qu'un père peut ressentir pour son enfant,
Papa

Ps : Le notaire est aussi charger te confier une lettre pour Myaw. Pourrais-tu la lui remettre le jour où tu sentiras qu'elle sera prête ? Encore une fois, je te fais confiance. »


La cigarette s'est évanouie en fumée en même temps que le soleil laissant peu à peu place à l'obscurité. Le ciel noir est à peine percé de quelques point lumineux et la Lune semble bouder le jour de ma mort. Ce n'est pas grave après tout, je n'ai jamais été un très grand observateur de notre modeste satellite. À l'heure où certains l'utilise pour draguer leur proies, les miennes sont déjà au fond de mon lit. Les femmes sont si belles, si précieuses... Je leur dois ma vie et mes bonheurs. On ne se rend peut-être pas compte à quel point on serait bloqué sans elle, sans leur bras pour nous réconforter, leur corps pour nous épuiser, leur rire pour nous amuser.
Mais la vie n'est pas seulement faite de sexe. Il y a autre chose là derrière, un jeu de séduction, un jeu bien dangereux qui peut parfois mener à l'amour, parfois à la haine ou même à l'amitié... Très peu de femmes peuvent se vanter d'avoir pu me garder dans leur lit plus d'une nuit. Très peu de femmes ont provoqué en moi plus qu'une simple envie de monter ensemble au septième ciels. Pour être honnête, à ce jour il n'en existe que deux.
À ce jour et pour toujours puisque je vais mourir aujourd'hui.
Elisabeth et Pandora. Belles, intelligentes, charmantes, charismatiques. En y réfléchissant, elles avaient toutes les deux beaucoup de points communs. Mais je ne les ai pas connues à la même période de ma vie. Et si Elisabeth a gagné mon amour, Pandora et moi nous sommes offerts cette amitié ambigu qui berce chacune de nos nombreuses lettres.
Voilà encore une chose qui va me manquer sur notre planète bleue - ou grise, selon les points de vue - ; les lettres de ma chère et tendre amie. Et je ne pouvais décemment pas partir sans lui en laisser une dernière. Je l'ai fait. Ainsi qu'un manuscrit sur tout ce que j'ai appris dans ma vie. Et en plus de cent-cinquante ans de vie, j'ai beaucoup appris sur le monde magique. Dedans y sont aussi consigné mes contacts, les gens à qui je peux me fier, ceux que je peux faire chanter pour avoir des informations... Qui sait, cela serait peut-être utile à ma Pandora ? Même si pour moi, le plus important, c'est ma lettre.

Ma belle amie,

Te souviens-tu de ces nuits vieilles de plus d'un siècle que nous passions enlacés dans le même lit, nos respirations cavalants et nos lèvres enflammées ? À vie d'homme cela peut sembler une éternité et pourtant dans ma tête je m'en rappelle comme si c'était hier. Ta peau si douce frissonnant au contact de mes mains, ces petits cris aigus que tu poussais, cet air que tu prenais lorsque je me glissais en douce dans ta chambre... C'était une bien belle époque...
Jamais aucune femme ne m'a fait vibrer de la même façon que toi. De mes conquêtes, j'en ai oublié beaucoup, mais jamais je ne pourrais oublier nos nuits. Et j'avoue que je donnerai beaucoup pour retourner à cette époque ou notre jeunesse nous permettait tant d'allégresse...

Mais cette période là est révolue et je m'annonce à présent vers une nouvelle étape de ma vie. La dernière à vrai dire ; ma mort. Car toute belle chose à une fin, même si je doute toujours qu'on puisse qualifier ma vie de "belle".
Je ne sais pas si tu connais Edwin, mon petit protégé ? Tu le verras sûrement à mon enterrement - car j'espère bien que tu me feras l'honneur de ta présence une dernière fois. C'est un jeune homme particulièrement doué et sensible, même s'il tente de le cacher. Il est un peu devenu comme mon fils et je sais qu'il est déjà en train de pleurer ma mort. Cette jeunesse... Je ne sais pas si toi tu verseras une larme, mais j'en doute honnêtement beaucoup. Toi comme moi avons assez côtoyer la mort pour savoir la laisser prendre ceux à qui c'est le tour. On sait pleurer quand elle est injuste, quand elle triche. Ce n'était pas le tour de ma femme. Ce n'était pas le tour de ma fille. Mais c'est définitivement mon tour. Je n'ai que trop vécu. Et même si la vie me manquera, je suis curieux de connaître la prochaine étape. La curiosité est un défaut bien intéressant...

Je pars l'âme en paix d'avoir pu tout préparer pour mon décès. Il ne me reste plus grand chose de toute façon ici-bas. À vrai dire, la seule chose vraiment précieuse que je regretterai, je la sais entre des bonnes mains ; les tiennes. Je parle de Myaw bien sûr. Je sais que c'est peu modeste de dire ça de ma part, mais d'après les descriptions que j'ai eu de cette enfant... elle est extraordinaire. Et je ne dis pas ça simplement parce que dans ses veines coulent mon sang, mais on m'a raconté son sourire, son innocence, sa joie de vivre... Alors prends-en soin je t'en supplie ; tu es la seule personne au monde à qui je peux demander cela.

Avant que j'oublie, avec cette lettre tu te verras remettre un manuscrit. Il pourrait t'être utile... Je me méfie toujours de ces sorciers noirs, je sens qu'ils préparent quelque chose de pas net. Et méfie toi de Rosenrot... On les disait presque disparu, mais j'ai l'impression qu'ils grattent pour refaire surface. Et ils ont toujours ce chic pour être inatteignable, mais d'après les dernières nouvelles, ils auraient changé de chef il y a pas longtemps. Je n'en sais malheureusement pas beaucoup plus. Alors fais attention à eux, ton tour à toi n'est pas encore venu.

Sur ce ma chère j'aimerais conclure en te remerciant. Merci pour m'avoir fait vibrer. Pour m'avoir fait vivre. J'ai passé une jeunesse merveilleuse et c'est un peu grâce à toi. On était fabuleux. Cons et fabuleux.
Encore une fois j'évoque nos souvenirs communs et j'ose espérer que tu me le pardonneras. Te souviens-tu de cette fois ou, après avoir fait l'amour toute la nuit, nous partagions une cigarette en philosophant sur la vie ? Nous étions arrivé à la conclusion que l'amour n'existe pas. Le temps nous a montré que nous nous étions trompés et, pour nous punir, il nous a à peine laissé le temps de goûter à l'amour avant de nous les prendre. Mais notre vie n'aura pas servi à rien puisqu'on a pu prouver que l'amour existe.
Je ne suis pas Descartes ni Pythagore. Dans cent ans on ne se souviendra plus de moi. Mais j'ai pu me prouver que l'amour existait et je crois qu'il n'y a rien de plus important. Alors je pars heureux.

Avec l'affection la plus grande qu'il me soit possible de t'offrir.
Accepte ce baiser d'adieu.

Ton ami


Dans le ciel, les étoiles brillent légèrement, comme la promesse d'un jour meilleur. Un jour que je ne verrai pas venir. Mais certaines personnes que j'ai aimé le verront...
Pandora, Edwin, Myaw. Tant de belles personnes qui ont jalonnées ma vie, qui m'ont permis de survivre. Tant de raison de ne pas mourir. Ce sont mes seuls regrets à présent. Les abandonner. Mais je sais qu'ils sauront vivre pour moi.

Il y a encore une dernière lettre que j'ai écrite. Une lettre pour elle, pour ma petite-fille. La plus brillante de toutes les étoiles...

Ma très chère Myaw,

Tu dois te poser bien des questions. Je ne sais pas ce qu'Edwin t'a dit en te confiant cette lettre, mais je m'appelle Maurice. Maurice Nienta.
Et j'étais ton grand-père.
Je suppose que ta vie a été jalonnée de questions par rapport à tes pouvoirs. Ni ta mère, ni ta grand-mère n'en possédaient et tu ne connais pas ton père (du moins à l'époque tu ne le connaissais pas, j'espère de tout coeur qu'à présent tu l'as retrouvé et que c'est un être à la hauteur de son enfant). Tu dois savoir que des enfants avec des parents sans pouvoir naissent aussi parfois et te demander si tu en fais partie. Tu n'as personne à haïr pour ce cadeau empoisonné qui t'oblige à glisser, à tomber dans les rêves des autres. Qui ne te permet pas de rêver toi-même.
Il est temps que je te le confie, tout ça c'est un peu ma faute. Dans notre famille, ce pouvoir, lire dans les rêves saute une génération. C'est comme ça, personne ne sait exactement pourquoi. Personnellement, j'ai mis pas mal de temps à découvrir ce don, c'est sans doute pour ça que je l'ai appréhender d'une façon bien différente que la tienne. Mon nonno qui possédait le même était là pour m'aider et m'entourer.
Et je crois qu'il est ici temps que je m'excuse auprès de toi ma très chère enfant. Je n'ai pas su être présent comme l'a été mon grand-père avec moi. Je n'avais pas la carrure de te voir toi, si joyeuse, avec ce sourire si semblable à celui de ta maman et ces étincelles dans ces yeux qui ressemblaient tant aux paillettes de ta grand-mère...
Tu sais, j'ai eu écho des premières années de ta vie avec ta mère et ta grand-mère. Ta grand-mère n'était pas vraiment tendre avec toi et j'en suis désolé. Sache cependant qu'elle t'aimait, elle vous aimait toutes les deux, toi et ta mère. Mais je crois que ma mort simulée l'a rendue aigrie...

Tu dois te poser d'autant plus de questions à présent. Tu te demandes d'où sort ce grand-père qu'on t'avait dit mort. Sache que personne ne t'a menti, pour le monde je suis réellement mort.
Tu comprends, c'était la seule façon que personne ne constate que je ne vieillissait pas. Je ne pouvais pas raconter la vérité à ma femme et à ma fille. Dans le monde de la magie, je ne suis pas vraiment apprécié par les sorciers noirs et je ne voulais pas qu'elles meurent à cause de moi... Je voulais tenir ma famille la plus éloignée possible de tous ces êtres abjectes.
Tu sais Myaw, c'est eux qui ont tué mon grand-père.
C'est pour ça que j'ai simulé ma mort. Je n'ai jamais rien fait d'aussi difficile. Et, de loin, je vous observais. J'essayais de veiller sur vous. Pas assez bien visiblement vu les terribles évènements qui sont arrivés...
Cet accident ma chérie, je ne crois pas que ce fusse un simple accident. Apparemment les familles qui ont eu un lien avec la magie l'auront toujours... Je n'ai pas compris pourquoi, mais quelqu'un avait décidé de tuer ta mère et ta grand-mère.

J'étais là à l'enterrement. Je t'ai vu devant ce trou, toi qui voyait ta vie tombée dedans et qui te retrouvais tout seul. À ce moment là j'aurais dû prendre mon courage à deux mains. Venir vers toi, te serrer dans mes bras et t'emporter avec moi. Mais je n'ai pas eu ce courage.
J'avais trop mal, la mort de ma femme et de mon enfant m'a blessé trop profondément. J'étais dégoûté de la magie et je ne voulais pas que tu y touches toi non plus. Voilà pourquoi je t'ai laissé aller dans les maisons de ces gens, qui devaient s'occuper de toi, t'aimer.
Et c'est là que tu as développé ton don. De manière très prématurée. J'ai alors fais la seule chose censée qu'il me soit parue à l'époque ; j'ai envoyé une lettre à Pandora pour lui demander de te prendre dans son orphelinat.
Je sais que là-bas tu auras reçu l'amour que tu mérites. Que tu auras trouvé dans les autres orphelins des frères et des soeurs. Dans les professeurs des parents. Et dans Pandora une autre grand-mère.
Mystery Orphanage était le seul endroit où le bonheur serait à ta portée. Et je sais que tu as su le saisir.

Tu dois être grande à présent. Et tellement belle... Tu étais déjà si jolie étant enfant et si tu ressembles un tant soit peu à ta mère ou à ta grand-mère, je ne doute pas de ta grande beauté. Tous les hommes doivent être à tes pieds Myaw, mais fais attention à eux, ils faut toujours se méfier des hommes.
J'aurais aimé te connaître, te serrer dans tes bras, entendre ton rire. C'est pour ça que, peu de temps avant ma mort, je me suis glissé plusieurs fois dans tes rêves. Peut-être t'en rappelles-tu ? Je désirais juste te connaître.

Tu avais l'air d'être bien, d'être heureuse. Epanouie. J'espère qu'aujourd'hui tu l'es encore, entourée de tous les gens qui t'aiment. J'espère aussi qu'Edwin et toi vous entendez bien ; vous êtes les choses les plus précieuses que j'aie encore sur Terre. Alors soyez heureux. Tous les deux.
Et vivez.

Ma chère petite-fille, ma très belle petite-fille. J'espère qu'un jour tu me pardonneras toutes mes erreurs. Et j'aimerais que tu retiennes une chose. Ta grand-mère, ta mère et moi t'avons toujours aimé. Et t'aimerons toujours. Où que nous soyons.

Je t'aime.
Ton grand-père


Il me reste encore une chose à faire avant de mourir. Une chose toute naturelle, tellement facile pour moi. Fermer les yeux et me laisser emporter. Rêver. Pendant que la marée attrapera mon corps.
Moi je serai avec ma petite-fille.
Je lui parlerai.
Une première fois et une dernière fois.

Alors je ferme les yeux...

Spoiler:

Je sens l'eau salée envahir mes narines et mes poumons. Je tousse à en mourir ; je suis en train de mourir.
Mais avec le sourire. Le sourire sur mes lèvres et celui de ma petite fille gravée au donc de mon coeur.
Une dernière fois nous avons volé ensemble.
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Admin | Ex-directrice du Mystery Orphanage
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MessageSujet: Re: « Rendre l'âme ? D'accord, mais à qui ? » Mort d'un héros   « Rendre l'âme ? D'accord, mais à qui ? » Mort d'un héros EmptyVen 15 Nov 2013 - 20:14

Es ist ein Schnitter, der heisst Tod, hat Gewalt von grossem Gott...

L'écriture était ancienne, petite et serrée, belle comme ceux que l'on pouvait lire auparavant. Peu de personnes pouvaient écrire comme cela. Peu à sa connaissance. Peu lui auraient envoyé une lettre. Peu lui auraient envoyé une lettre commençant par Ma belle amie. C'était arrivé. Après la visite de sa chair mourante, le papier venait lui annoncer. Que c'était arrivé. Maurice était mort. Pandora fixait la lettre de deux grands yeux secs, interdits, effrayés, presque. Maurice était mort. Elle pensa à Alfred. Elle coula son regard vers son portait, sur le mur. Vers la photo de lui, sur la plage de Little Angleton, sur son bureau. Maurice allait l'y rejoindre. Ah...

La vieille femme ne pouvait se résoudre à poser la lettre sur son bureau. Ses yeux parcouraient les mots, rapidement, inlassablement. Elle voyait. Son amant endormi, mais elle ne pouvait concevoir que son visage perde de sa couleur, qu'il devienne froid. Lui à qui la chaleur allait si bien. Qui la lui avait transmise, alors qu'elle montait une façade de femme forte et si froide.

A présent, elle se sentait gelée.

Elle le savait, que ça devait arriver. Mais la mort de ses amis, Maurice, ou plus tard, c'était certain, Maysar, l'effrayait bien plus que la sienne.

Pandora prit la lettre et la serra contre sa poitrine. Lentement, elle se leva. Elle alla verrouiller la porte de son bureau, et, les jambes tremblantes, se laissa tomber sur le tapis, serrant toujours la lettre contre elle, se plongeant dans ses souvenirs. Les yeux fermés, en position fœtale. Sur le tapis. Sans complexe. Pour Maurice, elle serait toujours une jeune femme au corps souple et doux. Elle se perdit dans les temps anciens, remontant les années, les décennies, les siècles. Oui, des temps si différents, de guerre, de révolution ouvrière, de Blitz, de robes longues, de mariages arrangés et de voyages dans les toutes premières voitures, parfois dans des diligences. Ils avaient vécu leur amitié dans toutes ces années, celles où on ne savait pas encore que la cigarette provoquait le cancer, et la mort. Alors sans complexe, tout le monde s'abandonnait à l'esthétisme du tabac, de la fumée, des pipes. C'était cela, qui lui avait pris sa vie. C'était tellement stupide. Elle ne pensait pas aux aspects "pratiques" de la lettre d'adieu, Edwin, Myaw, le manuscrit...Non, elle avait la tête pleine de souvenirs, elle ne voyait que les mots qui la renvoyaient à leur passé commun, à la douleur de la perte de leurs amours respectifs. Oui, l'amour.


Cela existait. Une telle douleur exigeait l'amour. L'amour était pluriel. L'amour. Il avait bien du aimer sa femme, sa fille, et Myaw. Et elle. Peut-être ne l'avait-il pas assez dit. Au moins lui restait-il cette lettre, qu'elle mouillait de ses larmes, faisant baver l'encre. Ses quelques larmes solitaires pour son vieil ami. Ces larmes douloureuses. Il avait raison, à l'enterrement, il n'y aurait rien. Elle serait froide et droite, dans son deuil, et ses dentelles noires, passées.

Mais elle serait là. Et toujours, pour les quelques années qui lui restaient à vivre, elle se souviendrait de Maurice. Et elle transmettrait tous ces souvenirs à sa petite fille, un jour, oui. Myaw le méritait.

Elle s'abandonna à ses images intérieures.


"C’est une faucheuse qui s’appelle la mort
Elle a la violence de Dieu le grand
Aujourd’hui elle aiguise son couteau
Il coupe déjà bien mieux
Bientôt elle tranchera.
Nous devons le subir.

Prends garde à toi jolie petite fleur !

Tout ce qui ici est encore vert et frais
Sera demain fauché :
Le noble narcisse,
La primevère anglaise,
La belle jacinthe
Le lys martagon

Prends garde à toi jolie petite fleur !

De nombreux milliers indénombrables
Tombent sous la faux :
Roses rouges, lys blancs
Tous deux seront extirpés :
Leurs couronnes d’empereurs,
On ne les épargnera pas !

Prends garde à toi jolie petite fleur !

Oh Roi, Empereur, Prince et Seigneur,
Craignez grandement la faucheuse !
Le chagrin du cœur
Le plus long, le favori,
Amène tout à bas,
Ne fait pas de cas particulier.

Prends garde à toi jolie petite fleur !

Elle ne fait vraiment aucune différence,
Emporte tout en une coupe :
Pape, Roi, Empereur,
Prince. Palais et maisons :
Ils reposent ici ensemble,
On sait à peine leurs noms.

Prends garde à toi jolie petite fleur !


C’est une faucheuse qui s’appelle la mort
Elle a la violence de Dieu le grand
Aujourd’hui elle aiguise son couteau
Il coupe déjà bien mieux
Bientôt elle tranchera
Vous devez donc pleinement souffrir.

Prends garde à toi jolie petite fleur !"

Anonyme, XVIIe Siècle


_________________

Zaubererbruder, wo bist do gewesen, in all diesen finsteren Jahren ?
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