Baby Fireflies. - Dorian

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 Baby Fireflies. - Dorian

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MessageSujet: Baby Fireflies. - Dorian    Baby Fireflies. - Dorian  EmptySam 28 Déc 2013 - 23:36


Trente-sept semaines. Ou plus précisément trente-sept semaines et six jours. Les heures lui semblaient de plus en plus longues à mesure qu’elle approchait du terme de sa grossesse. Elle n’était pas des plus rassurées, et la sensation de peur de l’inconnu qui grandissait n’allait pas en sa faveur, bien au contraire. Les mêmes interrogations revenaient constamment et avaient tendance à jouer sur son tempérament. Décidément, ces trente-sept semaines durant lesquelles elle avait sans doute été infernale et insupportable, n’avaient pas été de tout repos. Mais ne disait-on pas des femmes enceintes qu’elles étaient sujettes aux sautes d’humeur ?

On lui avait chaudement recommandé de rester au calme et de se reposer au mieux pour éviter tout effort superflu, compte-tenu de sa « condition physique » actuelle. Louyse se fatiguait rapidement ces derniers temps, mais elle s’interdisait catégoriquement de montrer le moindre signe de faiblesse ou de se plaindre à ce sujet. Elle était enceinte, non malade et avait donc encore assez d’esprit pour refuser d’être traité comme tel. Et pourtant la jeune femme avait remarqué tous les changements opérés dans son environnement au cours des derniers mois. Une sorte de sphère de protection avait été mise en place, de manière à empêcher l’approche du moindre danger. Elle-même avait cherché à agrandir le sentiment de sécurité en congédiant les esclaves qui gravitaient habituellement autour d’elle.
Mais la sorcière ne pouvait décemment plus accepter la léthargie qu’on lui avait imposée au Manoir. Elle avait eu besoin de changer d’air, de partir, de quitter Sarzeau. Aussi, malgré les huit mois, elle avait grandement insisté de tout son courroux de femme enceinte pour passer le réveillon du nouvel an à Paris.

Il faisait relativement frais, malgré l’absence de neige ou de températures négatives. Emmitouflée dans un plaid en guise de châle, la brune contemplait le spectacle qui s’offrait à elle. Paris, hypnotisante, illuminée depuis la terrasse d’une chambre d’hôtel.  D’une certaine manière, cette vision avait le don de la calmer et de lui faire oublier le stress qu’elle pouvait ressentir.
La capitale française lui avait réservé bien des surprises lorsqu’elle était venue s’y installer quelques années auparavant. De toutes ces choses qu’elle avait découvertes ici, elle n’en gardait réellement qu’une en tête. Louyse se souvenait du vieux bar dans lequel elle s’était arrêtée pour prendre un verre et s’amuser en compagnie de personnes de son âge. Elle se souvenait de ce jeune homme aux yeux sombres. Elle entendait encore sa voix lancer le nom dans un murmure, comme s’il s’agissait d’un terrible secret qu’il valait mieux garder si l’on tenait à mourir vieux. Croix.

La jeune femme remua le nez. A l’heure actuelle, elle ne parvenait toujours pas à réaliser qu’elle allait être mère. Elle avait parfois l’impression que tout n’était qu’une illusion qui disparaitrait dans un nuage de fumée lorsque le Grand Horloger, improvisé magicien, l’aurait décidé.

Tombé du rideau. Nuée d’applaudissements. Fin du spectacle …
Et elle se réveillerait neuf mois plus tôt.

Une envie pressante la sortie de sa rêverie. Un réveil peu raffiné, m’enfin. Louyse retourna à l’intérieur de la chambre, offrit un sourire à son époux. Elle avait fini par l’aimer -par le reconnaître. La porte de la salle de bain s’ouvrit à la volée. La véloce eut à peine le temps de faire trois pas qu’un liquide chaud lui assena une claque monumentale. Elle fit marche arrière, se posta devant Dorian.


    - Tu veux bien rassembler quelques affaires pour la maternité ? Je prends une douche, et on file à l’hôpital le plus proche.

Un nouveau sourire lui permit de cacher le sentiment de panique qui vint lui serrer la gorge. Avoir un enfant n’était déjà pas rassurant pour elle. Se savoir enceinte de jumeaux et sur le point d'accoucher dans un hôpital inconnu, loin de Sarzeau et du Manoir n'arrangeait pas les choses.


Dernière édition par Louyse Y. Cross le Jeu 2 Jan 2014 - 22:40, édité 1 fois
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Admin | Sorcier Noir ~ Chef de Croix
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CITATION DU PERSONNAGE : « La mort rattrape ceux qui la fuient. »

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MessageSujet: Re: Baby Fireflies. - Dorian    Baby Fireflies. - Dorian  EmptyDim 29 Déc 2013 - 23:37

There is one little thing I need to get of my chest,
Music was my first love and I bet it's my last,
The notes, the rhythm, the feeling inside,
The power of will to make this thing worldwide,
Creation of melodies straight from the heart,
I guess that's why we define,
This music as art!



Une femme c'est un mélange de beauté par les cheveux long, la poitrine ou tout simplement les formes mais c'est aussi un mélange d'anxiété, par les réflexions trop poussées qu'elles s'accordent ou par leur caractère naturel a se poser des questions sans cesse. C'est aussi un concentré de lunatisme, il faut l'admettre. Un jour, elle est de parfaite humeur et tout va se dérouler comme prévu, mais d'autres fois, les hormones influents et c'est le changement totalement d'humeur. La femme est en quelque sorte bipolaire. Rajoutez aussi sa faculté à aller là où on ne l'attends pas et à prendre tout le monde à contre-pied et à exceller généralement dans les tâches scolaires, et vous obtenez quelqu'un d'instable mais d'intelligent, en général.
Maintenant, vous avez la femme basique, comme décrit dessus. Et puis vous avez la femme enceinte, et vous avez plus de chance d'avoir quelqu'un d'énervé et imprévisible qu'autre chose.

Louyse n'avait pas échappé à la règle. Durant son quatrième mois, elle avait secoué son pauvre mari à 3h39 du matin. Celui-ci avait ouvert un oeil, l'autre étant bien trop fatigué pour s'ouvrir puis avait vu sa femme, adosser contre le mur, l'oeil déterminé et aiguisé. Elle avait exigé d'une voix fébrile, presque sur le point de fondre en larmes, des cerises fraîchement cueillies. Dorian avait bien essayé de la raisonner mais elle ne semblait pas entendre raison. Il avait donc du passer des coups de fils pour obtenir ses fameuses cerises tandis que sa femme semblait stressée. A 5h02, les cerises étaient là. Elle en toucha à peine deux puis se recoucha. Ah, les femmes.
Sa dernière envie spontanée en date était de s'installer à Paris pour la fin de sa grossesse. L'orphelinat écossais étant sous contrôle, Dorian lui avait accordé cette faveur, ne pouvant s'empêcher régulièrement de retourner au manoir pour de bref instants, histoire de contrôler que tout allait bien. Il restait au chevet de sa femme. Cela faisait 8 mois. A vrai dire, le sorcier noir n'avait pas vu passé les mois. Il s'était passé tellement de choses durant ces mois, les tortures, les meurtres, la prise de l'orphelinat, toute ces choses. Bientôt, il allait être de nouveau père. Deuxième et troisième enfant en arrivage, parce que sa femme attendait des jumeaux. Enfin des faux jumeaux plutôt. C'était deux fois plus de travail mais Dorian ne les prenaient pas trop en charge quand ce n'était que des nourrissons, quand ils commenceraient à parler et à marcher, la méthode Cross se mettrait en marche. Il n'en avait pas parlé à Louyse, de cette éducation à la dure. Mais il était certain qu'elle comprendrait. C'est le seul moyen de perpétrer une famille qui ne s'est jamais fait débordée.

Il tapait sur son ordinateur, ses sourcils froncés, le casque sur les oreilles, écoutant Bruce Springsteen dire à quel point il était fier d'être né aux Etats-Unis ou encore vantant les mérites des rues de Philadelphie. Ses yeux étaient fatiguées et ses jambes engourdies. Il ne sortait que peu, seulement avec Louyse pour lui faire prendre l'air et lui faire découvrir Paris profondément, par peur. Bien sûr, sa garde étaient prête à réagir et avait toujours un oeil sur lui mais on est jamais vraiment à l'abri d'un danger. Louyse rentra dans la pièce. Il leva les yeux et vit qu'elle lui adressait un sourire, qu'il lui retourna d'un air bienveillant. Il enleva son casque, au cas où elle veuille parler. Elle entra dans la salle de bain puis fit marche arrière quelques instants après, son bas mouillé, même trempé.

- Tu veux bien rassembler quelques affaires pour la maternité ? Je prends une douche, et on file à l’hôpital le plus proche.

Dorian se leva immédiatement et comprit qu'elle avait perdu les eaux. Elle voulait prendre une douche ? Maintenant ? Elle souriait. Elle avait encore perdu la raison. Dorian passa une main sur son visage puis soupira : il n'y avait sûrement aucun moyen de la dissuader.

- Dépêche toi donc.

Tandis qu'elle partait à la douche. Dorian rassembla quelques affaires pour son épouse et pour les deux futurs enfants. Il ferma le sac, mit son blouson puis regarda sa montre. Il n'attendait plus qu'elle, il était prêt.

_________________

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AnonymousInvité
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MessageSujet: Re: Baby Fireflies. - Dorian    Baby Fireflies. - Dorian  EmptyVen 25 Avr 2014 - 17:17

Louyse ne savait pas comment réagir. Elle ignorait l’attitude à adopter afin de passer pour une future-mère qui contrôlait parfaitement la situation. Céder à la panique au risque de paraître hystérique ; ou au contraire garder un air conciliant tout en sachant qu’elle allait bien vite déchanter ? Elle opta finalement pour une autre solution qui lui correspondait parfaitement. La jeune femme emplit ses poumons de l’air chaud et embué de la cabine de douche avant de se remémorer mentalement qui elle était. Une Creutz, une Cross. Une personne ayant suivi deux éducations différentes mais qui lui avaient appris à dominer ses émotions en toute occasion. Elle expira. Sa main chercha un appui sur la surface glacée du carrelage mural. La sorcière ferma les yeux, laissa l’eau brûler sa peau. Mais la peur de l’inconnu, bien que moins présente, n’en restait pas moins perceptible. Tomber enceinte … C’avait été la condition. Un chantage parfaitement masqué derrière une demande en mariage. Dorian avait réellement un don lorsqu’il s’agissait de parvenir à ses fins. Et elle avait accepté, comme une imbécile, comme une enfant résignée. Mais aurait-elle pu refuser ?

Quelques minutes passèrent, et enfin la porte de la salle de bain se rouvrit. Les cheveux partiellement séchés, changée, Louyse plaqua un sourire tendre sur ses lèvres. Ce n’était pas parce qu’elle avait pris un certain nombre de kilos dont elle préférait taire le nombre exact -bien qu’au final il ne fut pas exponentiel- et qu’elle était sur le point d’accoucher, qu’elle devait se permettre de sortir n’importe comment.


    - Bon, eh bien, nous sommes prêts !

Son pauvre mari devait sans doute la détester pour l’avoir fait patienter de la sorte. Mais il lui pardonnerait bien vite. Elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’il lui passerait ce petit caprice. Et, quitte à sembler d’une niaiserie des plus absolues, c’était sans compter sur les deux cadeaux qu’elle allait lui offrir dans quelques heures.

La voiture fila droit. La peur de l’inconnu la relança plusieurs fois durant le trajet, mais la brune tenta d’en faire abstraction au mieux. Elle regrettait, d’une certaine manière, d’avoir insisté pour passer quelques jours dans la Ville lumière. La sûreté du Manoir lui manquait. Dans un moment comme celui-là, elle aurait préféré un environnement connu à cet hôpital dans lequel ils arrivaient. Dieu qu’elle détestait ces endroits à l’odeur persistante d’antiseptique et de mort mélangés pour le plus grand inconfort des patients …

Trente-sept semaines passées à se demander quelle sorte de mère elle ferait. Ou pour être plus exacte, trente-sept semaines passées à se demander si elle ferait une bonne mère, ou si la vision de ses propres enfants la laisserait aussi froide que le marbre. Elle leur souhaitait une enfance normale, tout en sachant que jamais ce ne serait le cas. Ses enfants naîtraient Cross, et avec le nom arrivait une épée de Damoclès à laquelle il était quasiment impossible d’échapper. Mais dans tous les cas, Louyse refusait de faire des jumeaux des enfants pourris, gâtés jusqu’à l’os. Ce type d’éducation était juste bon pour les enfants d’esclaves, mais sûrement pas pour des Cross. Non, les jumeaux apprendraient sûrement très tôt les réalités du monde dans lequel ils allaient vivre. C’était une nécessité.


*   *
*

La sorcière labourait avec une force certaine la main de Dorian. Elle refusait pertinemment de crier ou même de pleurer, et pourtant Dieu savait qu’un accouchement n’était pas des plus agréables. Aussi avait-elle pris pour souffre-douleur principal la dextre de son mari. Ils avaient quitté l’hôtel depuis plusieurs heures déjà. Et pourtant Louyse n’avait pas l’impression d’avoir avancé d’un centimètre. Elle avait la sensation que le cauchemar ne faisait que commencer et finirait en un mauvais remake d’Alien. Elle eut presque envie de rire à cette comparaison que venait de lui offrir son cerveau. Mais c’était avant qu’une nouvelle contraction ne la prenne et lui déchire les entrailles.
D’après la sage-femme, il était rare qu’une grossesse gémellaire arrive presque à terme sans qu’un médecin n’exige une intervention. Et toujours selon cette même sage-femme, il était encore plus rare d’accoucher sans césarienne. Plus la maïeuticienne parlait, plus Louyse souhaitait l’étriper. La sorcière n’avait pas besoin qu’une femme qu’elle ne connaissait absolument pas tente de la rassurer à grands coups de compassion déplacée et insupportable. La sorcière aurait réellement tout donné pour être ailleurs …

Plusieurs minutes encore, ou plusieurs heures peut-être ? La notion du temps avait totalement disparu. Mais première délivrance, premier soulagement et premier cri, rapidement suivis d’un cri autre. Les médecins ne tardèrent pas à annoncer que les jumeaux étaient en parfaite santé. Une fille et un garçon aux yeux clairs qui marquèrent Louyse. Elle espérait que Gabryelle et Antoine garderaient cette couleur magnétique avec les années.
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