Faute avouée, vraiment trop pardonnée.

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 Faute avouée, vraiment trop pardonnée.

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Solitaire | Patpatpatpatpatpat
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Simje Voniestosiwjski
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MessageSujet: Faute avouée, vraiment trop pardonnée.    Faute avouée, vraiment trop pardonnée.  EmptyVen 19 Mai 2017 - 23:15





Je rentre. Je rentre, j'ouvre la porte, je dis bonjour. Je dis que tout s'est bien passé ? Ou que personne n'est mort en premier ? Simje lisse d'un air un peu nerveux sa chemise gris clair. Il s'autorise à faire quelques pas devant le bureau d'Allen. Il avait reçu la proposition quelques semaines auparavant de venir faire un cours au Canada sur les runes. L'endroit était réellement bien protégé et Simje avait fait passer quelques mails pour que ceux dans le coin soient au courant. Au pire je rentre et je dis immédiatement qu'on a foutu le feu à son bâtiment, et que... bon. Faut raser le truc quoi. . Quelques exorcistes avaient répondu à l'appel, Nawel, Ian, Rhyan, Autumn, Logan, Zach, Abbey, Charlotte. Le jeune homme avait vite compris que Nawel et Logan étaient bien potes, que Rhyan, Autumn et Ian étaient copains comme cochons et que (c'était écrit sur le registre), Zach, Abbey et Charlotte étaient siblings.
C'était un avantage dans le sens où ils pourraient travailler en groupe assez facilement. On pense toujours que les adultes sont censés travailler en adulte mais les adultes sont des enfants. Nianiania je travaillerais pas avec bidule, blablabla mais je ne connais personne.
Fantastique.
Mais bref, c'était un désavantage dans le sens où Nawel et Logan étaient facilement distraits et que Rhyan, Ian et Autumn étaient venus après une soirée visiblement arrosée. Trois avaient l'air sages, c'était déjà beau.
Il me prêtera plus jamais de salle. Bon, après tout, c'est lui qui m'a appelé pour venir. Mais il le fera jamais deux fois quoi. Mais c'est pas ma faute. C'est les autres, là.
Après des runes basiques, Simje avait décidé de séparer un peu les clans, histoire de pouvoir avoir des gens plus sérieux. Le jeune homme avait dit dès le début de la séance que les runes pouvaient se faire au fusain ou quelque chose du même acabit, du sang d'animal ou du sang humain. Il avait dit qu'il était guérisseur et que, pour ceux qui le souhaitaient il était possible de s'ouvrir une plaie si jamais vraiment ils voulaient essayer quelque chose de puissant, pour tester, en fin de séance. De base, tous avaient dit qu'ils verraient ça la séance d'après.
Il est lecteur de pensée en plus, il le saura immédiatement. Donc je vais pas cacher ça. Enfin, de toute façon, si je suis là c'est pour lui dire, pas pour tourner autour du pot. Mais y'a des façons d'annoncer les choses.. Hé! Coucou. J'ai tout brûlé. Mais personne et mort.
Ian et Nawel avaient été mis en binôme et s'étaient immédiatement regardés en chien de faïence. Le blond avait feulé sur la blonde, déjà, ça commençait mal.

L'atelier avait continué, le but était de faire une rune plus puissante que les autres, cette fois-ci et pour la première fois sur un mur. Elle avait pour but d'augmenter la rune précédente de concentration. Tous l'avaient réalisés avec brio, et quand Simje s'était retourné et avait vu Nawel, la main en sang en train de finir sa rune, et Ian, le bras dégoulinant de sang aussi, au bout de la sienne.
Bref, Simje n'avait rien dit, intrigué de savoir ce que ça allait donner. Lui même ne faisait que très rarement des runes avec du sang - sauf au mission - et n'avait jamais testé un enchaînement tel que celui là.
Les élèves avaient alors dû proposer une rune de leur composition, utile en mission pour se défendre. Voilà. Donc Rhyan avait dessiné avec Charlotte et Logan une rune de guérison, Autumn, Abbey et Zach une rune d'invisibilité.
Ian avait fait une rune de douleur - déjà, on rigolait moins - qui de toute façon ne marchait pas, le jeune homme n'avait strictement pas le niveau, et Nawel, avait fait une rune supposée produire de la fumer avant de déclarer haut et fort « Comme quand les russes ont tout fait cramer pour rien laisser aux armées françaises. »
Donc on partait déjà pas trop trop sur de la fumée, hein. Plutôt du feu. Mais bon, la rune était correcte, elle devait bel et bien enfumé, sauf qu'entre la colère qu'elle dégageait et Ian qui grondait comme un puma pour embêter la madame qui n'aimait pas les chats, ça avait dégénéré. La rune, tracée au sang sur le mur avait commencé à fumer, avait été relayée par le rune de puissance et la colère de Nawel.
Ian avait feulé, Nawel l'avait giflé, la rune avait fait des étincelles, tout avait brûlé.
D'un coup, le mur avait flambé.
Sérieusement, les murs ils étaient en bois à ce niveau là. En papier même.

- Entrez, lâche un inconnu devant la porte d'Allen.

Simje le regarde quelques secondes de ses grands yeux bleus avant de se donner du courage et passer la porte. Il sait bien avant de passer la porte ce qu'est en train de faire Allen. Son don le dérange, il aurait voulu entendre moins bien pour une fois. Ne pas entendre le cœur de son supérieur s'emballer quand il lui apprendra la nouvelle par exemple.
Bref, Sim passe la porte, pas très serein. Tout ne s'était pas si mal suivit. Ian et Autumn avaient par réflexe muté en loup pendant que Rhyan avait combiné ses dons pour laisser un orage passer le toit pour noyer les flammes. Cela avait prit plus d'une demi heure, jusqu'à ce que la jeune femme vomisse d'épuisement.
Des barres de rire.
Le feu s'était calmé avec les runes de Simje également. Mais bref, le bâtiment était une extension du QG du Canada, dans un endroit un peu plus reculé, et il fallait l'avouer, les flammes avaient attaqué la charpente et le toit, rien n'était récupérable.

- Hé, je venais faire mon rapport pour la première séance de runes.

Penser à autre chose. Pense à.. je sais pas.. des lamantins. Un joli lamantin, doux lamantin, gentil lamantin. Il se lisse à nouveau sa chemise en se raclant la gorge, pas vraiment à l'aise. Pas terrifié ni apeuré, mais carrément noyé dans sa propre gêne. C'est cramé, gros, de penser à un lamantin, personne ne fait ça. Personne. . Il se concentre sur les bruits que fait son chienlouppersonnenesaitquoi placé devant la porte, couchée sans faire de bruit. Il écoute son cœur, sa respiration, son cœur à nouveau.
T'façon, dans une heure t'es sauvé. Et des heures, t'en as déjà vécu des milliers, t'en fais pas, ça va passer.

[ma couleur c'est khaki]

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Spoiler:
- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ?
- Oui mais c’était des méchants !


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Allen Kristiansen
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MessageSujet: Re: Faute avouée, vraiment trop pardonnée.    Faute avouée, vraiment trop pardonnée.  EmptyLun 22 Mai 2017 - 13:43

« Entrez. »

Je relève la tête de la paperasse étalée sur le bureau lorsque mes oreilles perçoivent cette si délicieuse pas délicieuse phrase qui risque de me sortir de ma réflexion dirigée sur deux trois dossiers en cours. Comment ça, entrez ? Non, n’entrez pas. Hey, depuis quand les gens se pointent dans mon bureau sans crier gare ? Et qui s’est donc permis de jouer le portier l’espace d’un instant ? Mon apprenti est en congé, mon co-directeur est étalé comme une larve sur le tapis sous sa forme de loup. Il respire fort et c’est de ma faute. Je n’arrête pas de le balader à droite à gauche depuis ce matin. Il y a des journées off, d’autres on. Celle-ci, sur l’échelle du « je n’ai pas le temps, rappelez plus tard », elle se situe plutôt en « on ++ ». Pour tout vous dire, il se trouve même que j’ai débranché, et oui je dis bien débranché, mon téléphone fixe pour qu’on me fiche. La. Paix. Le fil est étendu à terre et balancé dans un coin hors de portée, sous une des bibliothèques. Hors de question que quelqu’un, moi entre autre, se risque à se prendre les pieds dedans.

Vous savez, depuis quelque temps, ça discute un peu de partout. Ça me critique quasi ouvertement, ou disons plutôt que mon don se fait un malin plaisir à jouer à la pêche. Il plonge dans un esprit, puis ressort, puis s’en dirige vers un autre. Je suis extrêmement curieux depuis tout petit, mais cette fois-ci, je dois bien avouer que c’en devient une plaie. Heureusement, mon entourage proche ne semble pas ressentir cette aversion, ou sans doute s’en cache-t-il bien. Bref, toujours est-il que je me suis depuis peu calmé sur le champ d’action de ce don envahissant. Parce que ça a tendance à m’énerver, en plus de me déconcentrer. Vous savez, ici, une grande majorité a conscience de ma capacité à lire les pensées. Certains n’osent pas émettre de pensées sur ma personne alors que je devine leur probable exécration. Alors, ils floutent leurs propres esprits. Ils pensent à leurs vacances, à leur café qui attend, à des trucs totalement inutiles. C’est même souvent ce dernier cas de figure qui tend à devenir classique. Le cerveau regorge d’inventivité lorsqu’il s’agit de s’occuper l’esprit. Comme de philosopher sur la conscience d’une chaise, de songer à la fabrication des sachets de thé, de s’intéresser à la raison pour laquelle une orange est orange. En bref c’est. Totalement. Épuisant.
S’ils ne me forçaient pas autant la main – de manière indirecte – pour démissionner, je serai parti depuis longtemps. Mais là, je me sens simplement et purement insulté. A défaut de ne pouvoir décemment pas licencier chaque exorciste contre moi de son poste – et puisque je m’intéresse aux talents de mes agents avant de concentrer mon esprit limité sur leurs croyances – je me contente de rester là, planté dans mon bureau et soutenant la position face à la marée grondante.

Le loup étalé à terre après tant d’heures de courses à travers les couloirs ne prend même pas la peine de lever la tête lorsque la porte s'ouvre. A peine s’offre-t-il le luxe d’élever une oreille peu attentive. Les canidés ne sont-ils pas censés défendre leur territoire ? Quel est ce manque d’intérêt total ? Je me renfrogne légèrement mais ne dit mot. S’il y a bien une personne sur laquelle la loyauté est gravée, c’est bien cet énergumène. Il est juste… juste… Simplet.

La porte s’ouvre donc et un homme fait son apparition. Mon regard passe de l’animal en position latérale de sécurité à celui du nouveau venu. Je fais tourner mon stylo autour de mon index deux fois de suite puis me décide à le poser. Contrairement à ce que le commun des mortels pourrait s’attendre à penser, je ne suis pas épuisé, ni même fatigué. Simplement concentré sur ma tâche actuelle. Tâche qui s’apprête pourtant à être déléguée au second plan. Il me faut un certain temps avant de reconnaître le visage de cet homme, tant ma vision s’éternise avant de redevenir claire et précise. Devrais-je songer à acheter des lunettes ? Je reconnais finalement l’exorciste appelé pour donner des leçons de runes. Son dossier m’avait vraiment tapé dans l’œil, dès le début. Nous avions vraiment besoin de parfaire les connaissances auprès de certains exorcistes, et ça ne pouvait pas mieux tomber. J’ai donc délégué ce travail à l’un de mes hommes de confiance et il s’était chargé de proposer au dénommé Simje un petit voyage jusque chez nous, tous frais payés et une petite prime en plus. C’était un peu une période d’essai.

Je baisse le regard et me concentre sur l’arrière-plan. Cet homme possède un chien ? Non, attends, la question c’est plutôt : est-ce que ce chien a fait tout ce voyage d’Europe jusqu’au Canada – donc en avion – avec son maître ? Le tout payé par la boîte ? Comment ce bestiau peut-être là en plus ? On ne met pas les animaux en quarantaine quand ils débarquent dans un nouveau pays ? Les histogrammes et graphiques en tout genre sur l’état d’avancement d’une des études portée sur le degré de possession des poltergeist sur les humains sombre dans les tréfonds de mon esprit. Celui sur la découverte d’une nouvelle rune de blocage aussi. En fait, mon crâne se concentre sur les potentiels sous qu’on aurait pu dépenser dans la recherche qui étaient partis dans le voyage de cet animal. Et on ne m’a même pas prévenu de ça.

- Hé, je venais faire mon rapport pour la première séance de runes.

Et moi te demander si tu avais oui ou non fait venir cet animal en avion. Quoi, je suis de mauvais poil – sans mauvais jeu de mot – non, je ne le suis pas. C’est juste que… Bon. Son nom ne me revient pas en tête. C’est tout à fait normal étant donné mon souvenir fort de cet enchaînement de lettres sans queue ni tête – encore une fois sans jeu de mots – qui donnait l’impression que quelqu’un s’était définitivement déchaîné sur son clavier. Même le suédois semblait moins compliqué que ce nom de famille. Un nom de famille des pays de l’Est, en toute logique. J’inspire profondément et tâche de ne pas propulser ma banale mauvaise humeur sur ce pauvre homme venu en toute sympathie. Je l’observe triturer ses vêtements d’un air machinal et pourtant traduisant un certain inconfort. Il parle de lamantin. Quoi ? Oui j’ai dit que je ne lisais plus dans les pensées, mais c’est plus fort que moi, quand on a l’air aussi tendu, je ne peux m’empêcher de penser qu’on me cache quelque chose. En plus, il utilise encore cette technique d’occupation de pensées. Mais mince, est-ce qu’il a aussi quelque chose à me reprocher ? Nom de Dieu.

Je passe l’écran de mon ordinateur en mode économie d’énergie et abaisse celui de mon portable de 45 degrés. Je referme le dossier en cours et réapproprie les trombones autour de leurs paperasses d’origine puis me lève et contourne le bureau pour faire face au dénommé Simje, maintenant que son prénom s’est frayé un chemin jusqu’à mon conscient. Je tends la main pour le saluer et esquisse un sourire avenant. Ce n’est pas sa familiarité qui me dérange. D’une voix sereine, je réponds :

-Enchanté de finalement vous rencontrer autrement qu’au travers d’un échange de mail. J’espère que le Canada est à votre goût. Vous avez fait bon voyage ?

Bon, il est inutile de dire que je ne suis à l’origine d’aucun des mails envoyés et que c’est l’un de mes agents proches qui s’est chargé d’user de son nom, mais bon. J’ai au moins eu la décence d’avoir tout lu. Je ne mentionne évidemment pas de suite le cœur du sujet, par habitude certainement et parce qu’il m’a l’air bien trop stressé pour quelqu’un qui n’a l’air de penser qu’à des lamantins. Enfin, peut-être que ce sont des lamantins mutants, qui sait.
Je dois prendre une pause.

J’invite d’une main mon hôte impromptu à venir s’asseoir sur l’un des fauteuils encadrant une table basse en verre recouverte d’une nappe blanche, au pied duquel décède tranquillement le co-directeur.

-Mais je vous en prie, asseyez-vous. Ne faites pas attention à lui – en indiquant la boule de poil étendue – il s’agit de mon co-directeur mais il a l’air d’être profondément endormi. Vous voulez prendre quelque chose ? Thé, café…

Tout en parlant, je me dirige progressivement vers le petit espace du bureau transformé en salon. L’hospitalité, il n’y a que ça de vrai et j’y tiens vraiment, vraiment beaucoup.

HRP:

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Faute avouée, vraiment trop pardonnée.  Signaallen
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Solitaire | Patpatpatpatpatpat
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Simje Voniestosiwjski
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MessageSujet: Re: Faute avouée, vraiment trop pardonnée.    Faute avouée, vraiment trop pardonnée.  EmptyMer 24 Mai 2017 - 22:42

Honnêtement, vaut mieux pas stresser. T'as vu tous ce que le stress peut engendrer ? Des milliers de choses. Simje avait googlé comme un humain de base tous les troubles que le stress pouvait provoquer. La liste était super longue.
Tensions musculaires, troubles du sommeil, fatigue, passons. Baisse de libido, c'est pas vraiment un problème non plus. Diarrhée, bouche sèche, maux de tête, déjà clairement plus problématique. Et penser à des lamantins n'est pas non plus une option viable. Comme si tu stressais en général, de toute façon, hein ? Non. La réponse est non. Le problème c'est le malaise. Une marre de malaise. Un lac. Allen le détaille très clairement sans se gêner. Un océan de malaise. Simje ne l'a jamais vu mais s'est bien sûr renseigné sur qui l'embauchait. Il n'a pas doute sur le fait qu'Allen n'était pas un espion, mais il aime bien savoir à qui il à affaire pour ne pas commettre un impair qui s'avèrerait gênant. Ou ne pas savoir que son interlocuteur lit dans les pensées par exemple. La respiration du bestiau, concentre-toi, su.. Y'a deux bestiaux non ? Simje reste interdit encore quelques secondes, presque bloqué. Il attend d'avoir un signe de son employeur qui visiblement n'attendait pas la visite. Bien sûr, le brun aurait du faire son rapport en quelques mots à la personne qui l'avait reçue et lui dire que ça avait été une bonne idée de faire une simple proposition pour la première séance. Il aurait dit ensuite que faire passer un communiqué pour les employés du Canada était possible, pour mettre tout le monde à niveau dans le coin pour continuer des actions ailleurs. Il aurait donné les noms des inscrits sans faire trop de commentaires à leur égard, il était d'usage pour un professeur de ne pas se fier à une première fois. Mais quelle première fois ! Bref, Simje n'avait pas voulu déléguer la tornade sur quelqu'un d'autre. Au pire, après avoir pris une gueulante, il se sentirait coupable quelques jours et fuirait un peu ailleurs pour retrouver l'apaisement. Ses sens félins déteignaient sur son attitude au quotidien et il détestait toujours e conflit. Toujours est-il qu'il était là, face au directeur d'Orpheo Canada et il n'en menait pas large.

Pourquoi y'a deux bestiaux ? Deux ? Il est où le deuxième ? Il est plus simple de se distraire en faisant toute une montagne avec un élément. Enfin. Allen triture un instant son ordinateur, visiblement pour laisser en pause ses affaires. Sans savoir pourquoi, Simje ne peut s'empêcher de se sentir un peu moins mal à l'aise. C'est peut être parce qu'il est petit. Aussi petit que toi. Pile poil la même taille. Du coup, t'es moins stressé parce qu'en vrai t'as un lourd complexe d'infériorité parce que tu fais un putain de mètre soixante treize et que ton dernier prénom, c'est un prénom de bizuth. Voilà, t'avais peur qu'il soit super grand, et il est pas super grand, tout, va, super bien Allen tend la main sans se formaliser du manque de formalités du jeune brun qui a toujours eu la flemme de jouer au jeu des grands mots pompeux. Non mais t'es con. T'es con. T'étais gêné parce que t'as brûlé son putain de QG et t'es moins gêné parce qu'il à pas l'air du genre à couper des têtes.

-Enchanté de finalement vous rencontrer autrement qu’au travers d’un échange de mail. J’espère que le Canada est à votre goût. Vous avez fait bon voyage ?

Faut avouer que j'ai rien visité. Mais soit gentil.

- Excellent, merci. Le Canada est vraiment accueillant.

Simje est invité à s'asseoir et obtempère, mi-figue mi-raisin. Si ça tourne mal, c'est pas assis que je vais faire le poids, tiens. Surtout pas avec mes pouvoirs. Vas-y, Simje, attaque guérison ! Ridicule. Le bruit ne respiration se faisant de plus en plus fort, il baisse les yeux, tombant sur un loup endormi. Ah ok

-Mais je vous en prie, asseyez-vous. Ne faites pas attention à lui, il s’agit de mon co-directeur mais il a l’air d’être profondément endormi. Vous voulez prendre quelque chose ? Thé, café…

Super sérieux le gars. Il démute même pas. Finalement, trouvant Allen plutôt accueillant, et même de type normal, Simje s'assoit et s'accorde le temps de formuler ce qui va suivre. Le plan c'est : dire simplement ce qu'il s'est passé, et après, proposer une solution. Enfin une solution. T'es pas menuisier.. Allen lui jette un regard LAMENTIN juste super poli et Sim répond :

— Thé, je veux bien.

Il ne sait pas bien quoi répondre à propos de la boule de poil endormie, respirant avec lourdeur. Il ne sait pas pourquoi avec son chien à lui, ça passe, mais avec les autres canidés, c'est l'angoisse. Ca ne se voit plus de l'extérieur à présent mais il lui reste un petit pincement au cœur quand il regarde les crocs ou les pattes.
Instruments faits pour supprimer les chats.

— Oui, merci. répond-il à proposer du trajet Je tenais à vous voir en personne pour vous faire part de.. Gêne. Gêne, t'as pas de suite dans ta phrase, c'est.. super. .. et bien comme je suis supposé former votre équipe, je voulais vous voir personnellement. Mdr tu mens un peu là. Certes, t'étais censé former son équipe, mais t'as tout fait cramer, il va te faire virer du territoire t'sais.

A quoi ça sert de tourner autour du pot ? A aménager un peu le terrain. On a moins envie d'étriper quelqu'un qui essaie d'être gentil avec vous plutôt qu'un inconnu. Et on a totalement plus envie d'étriper un pote. Donc bon, autant essayer d'être au milieu et d'amener en douceur les choses. En espérant qu'il n'a rien lu dans le tête du brun.

— Vous connaissez les exorcistes qui ont participés au stage ?

Non pas qu'ils doivent être punis, loin de là, j'étais censé gérer et j'ai pas gérer, c'est de ma faute, c'est pour ça que je suis là mais si on connaît un peu Nawel et Ian, de base, on se dit que c'est mal parti non ? Non ? Peut être qu'ils ne sont pas connus en dehors de leur cercle d'influence après tout, mais sait-on jamais, peut être qu'Allen a jeté un coup d'œil sur qui venait au Canada.


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Admin || Nounours ennemi des épinards || Directeur Orpheo Canada
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Allen Kristiansen
Allen Kristiansen
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MessageSujet: Re: Faute avouée, vraiment trop pardonnée.    Faute avouée, vraiment trop pardonnée.  EmptyMar 30 Mai 2017 - 21:27

« C’est l’histoire d’un lamantin qui… »

STOP. Non mais eh c’est louche. Il m’a perturbé avec son histoire de lamantin. Et pourquoi diable des lamantins ? Je veux dire, ces bestioles ça vit dans les parties chaudes des eaux. Par chez nous, c’est plutôt les phoques qui sont faciles à croiser. Le Groenland tout ça, ce n’est pas si loin quand on y pense. Et puis, ce ne sont pas des bêtes des Caraïbes qui viendraient s’échouer sur nos côtes, ça je vous le dis. De mémoire, Simje n’était pas non plus originaire des côtes les plus chaudes du monde.

J’inspire et préfère me concentrer sur l’individu plutôt que sur ses pensées. Ce qui, en soit, n’est pas tout à fait aisé compte tenu de ma propension à l’indiscrétion et ses propres réflexions foisonnantes. C’est comme si je ressentais un épais brouillard de mots au-dessus de ce curieux personnage et qu’il me suffisait de tendre la main pour y avoir accès. Il fait partie de ces esprits très appréciés pour les lecteurs de pensées et à la fois les plus redoutés. Je dirige mon regard vers le petit salon et m’y rend en l’y invitant. J’ai toujours aimé discuter avec les inconnus, une manière de me rassurer, de me dire que non, je ne suis pas aussi antisocial que ça. Que je suis quelqu’un de sympathique et d’ouvert… au début.

-Excellent, merci ! Le Canada est vraiment accueillant.

Très très accueillant. J’aime ce pays, il m’a tant appris. Ses rues larges, ses hauts appartements pourtant parfois si pittoresques. Tout cela a beau faire partie du Nouveau Monde et ne posséder qu’un passé historique relativement récent, il a su s’inspirer de ses racines européennes tout en profitant du paysage offert sur ses propres terres. Le Canada restait un pays de nature et de mystère dont il était difficile de faire le tour. Un pays froid aussi. Parfois très froid…

-Thé, je veux bien.
-C’est noté.

Je me dirige vers la cafetière et passe une capsule dans la machine. Une seconde supplémentaire pour appuyer sur le bouton et le vrombissement accueillant m’emplit de bonheur. Tout amateur de café industriel me comprendrait. J’allume également la bouilloire et sors une tasse ainsi que sa soucoupe. De ma place, j’observe Simje s’asseoir et croise mes bras en m’adossant contre le mur le plus proche. Je capte son regard insistant sur le co-directeur, sans parvenir à en déceler ne serait-ce que la profondeur ou l’intérêt. Il est vrai qu’un manque de sérieux est en général clairement identifiable dans le regard de mes invités au moment d’annoncer l’identité du loup à terre et je m’arrange en général pour le faire démuter avant ou au moins le virer à coup de pied, mais cette fois-ci, je n’en ai guère eu le temps. La bouilloire se fait bientôt plus menaçante et l’eau commence à bouillonner dans son enceinte en plastique. Je récupère la tasse de café et la dépose sur le petit plateau sur lequel je dépose le présentoir à thé. A cet instant, l'exorciste décide de poursuivre son discours. Discours un tantinet hésitant.

-Oui, merci. Je tenais à vous voir en personne pour vous faire part de… et bien comme je suis supposé former votre équipe, je voulais vous voir personnellement.

Ne lis pas. Ne lis pas. Concentre-toi sur le café qui coule. Allez. Respire à fond. Inspire, expire. Ah, c’est cramé, je vais me faire remarquer. Cramé ? Qu’est-ce qui a cramé ? Je plonge mon regard noisette dans celui clair de mon vis-à-vis d’un air assez indescriptible. J’étais à ce point en train de lutter contre ma curiosité que je n’ai presque pas fait attention à ses paroles. J’espère que ce n’était pas franchement important, parce que là je pense que s’il ne dit rien, je me retrouverai bien idiot à lui demander « pardon, j’ai rien pigé à ce que vous disiez, j’ai essayé de restreindre ma curiosité mais du coup j’ai quand même chopé quelques mots dans votre esprit, vous pouvez répéter et surtout m’indiquer ce que vous vouliez dire par cramé ? ». Non, s’il y a bien une chose que je dois éviter, c’est ça. Certes, je commence à être connu dans le milieu pour mon don – qui se trouve utile quand on est directeur, il faut quand même bien avouer – mais la majorité du monde pense encore tout naturellement que je n’en use pas de trop. Ce qui, en soit, est totalement faux. C’est ce qui d’ailleurs est bien souvent la raison principale de ma fatigue de fin de journée.

Je le regarde en acquiesçant de mon regard sérieux, technique numéro une qui m’évite de faire comprendre à mon interlocuteur que je n’ai strictement rien pigé à son discours. Enfin, cela fonctionne généralement envers les inconnus. Moins avec ceux qui me connaissent et qui me lancent en général « Arrête avec ton regard de braise là et écoute ce que je te raconte au lieu de jouer l’indiscret. » Sauf que cet homme fait bel et bien parti de la première catégorie. La bouilloire se stoppe, je verse le liquide et revient avec le plateau que je dépose face à Simje. Je m’assoie et prie pour le voir poursuivre tout en me précipitant sur mon café sans sucre. Heureusement pour moi, il semble prêt à exaucer mes prières et poursuit par cette interrogation :

-Vous connaissez les exorcistes qui ont participés au stage ?

Les exorcistes ? J’avoue m’être for peu penché sur la question. Comme il s’agissait d’une période de test en quelque sorte, je ne me suis pas trop foulé et j’ai transféré le dossier à quelqu’un d’autre. Je pense en avoir le droit… Non ? Je manque de me pincer la lèvre du bas tant la culpabilité de décevoir mon interlocuteur me fait peur. Je n’ai pas pour habitude de discuter avec mes « collaborateurs », peu importe leur nature, sans avoir méticuleusement préparé un dossier dessus. Or, là, c’est juste complètement le cas. Je suis largué parce que j’ai lâchement abandonné le projet à d’autres mains pendant que j’occupais les miennes sur d’autres études. Il pouvait tout aussi bien me raconter qu’il était allé chercher des fraises et que boum, le champ avait cramé parce qu’il faisait trop chaud au Canada. Je joue la carte du franc jeu principalement pour pallier à mes capacités de mensonge peu élevées – sauf pour la lecture de pensées, ça c’est inné – et oriente ma tête sur le côté d’un air d’excuse.

-Malheureusement non. La dealine de publication de la prochaine revue scienti… - Je me stoppe et préfère résumer – Bref, il y a beaucoup de travail en ce moment et je n’ai pas pu suivre le dossier des exorcistes choisis. Vous souhaiteriez modifier les effectifs ? Il y a eu un problème ? Je peux vous transmettre le nom de l’homme chargé de votre dossier afin que vous échangiez avec lui. Je m’excuse de ne pas vous l’avoir dit plus tôt, je ne m’attendais à vrai dire pas à vous recevoir, mais cela ne fait rien.

Je termine mon long monologue par un large sourire pour ne pas le faire culpabiliser de m’avoir dérangé si jamais l’idée lui venait en tête. Après tout, il m’offre une pause bien méritée. Bon, il est aussi en droit de se poser des questions sur la période de « rush » actuelle et le contraste évident avec la paisible masse affaissée sur le sol, ronflant par moments. Que voulez-vous. Mais je m’intéresse à la suite des opérations, parce que cette histoire de cramage a quelques difficultés à s’extraire de mon cerveau. Je sirote quelques instants mon café avant de reposer ma tasse sur la table basse devant moi.
Bon.
Crache le morceau et dis-moi que t’as tout fait cramer.
Haha, comme si c’était possible.

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MessageSujet: Re: Faute avouée, vraiment trop pardonnée.    Faute avouée, vraiment trop pardonnée.  EmptyMer 31 Mai 2017 - 20:08

Le café coule et le thé est posé devant son nez. Est-ce que vraiment ça fait chelou si jamais je ne le bois pas encore ? Parce que je le préfère froid. Voilà. Bien bizarre le gars. A vrai dire quand il était petit, Simje était toujours le dernier à venir pour le thé, et son thé était toujours froid mais lui, il aimait bien ça. Alors que tout le monde trouve ça dégueulasse. En même temps, quand on s'appelle Zbignew, on peut se permettre d'être un peu excentrique parfois. D'un autre côté faut rester pragmatique, si il est en colère et qu'il se balance son thé à la gueule, vaut mieux que la tasse soit un peu plus vide. Des lèvres brûlées c'est pas comme un visage ravagé. Ou même le torse ça doit faire mal. Ou pire, les parties. Imagine il le renverse pile dans tes part.. non mais imagine pas, c'est idiot putain. Et bon, le jeune brun pris la tasse entre ses mains.

Son interlocuteur lui semble un peu ailleurs, mais vaguement, comme quelque chose qu'on sent plutôt qu'on remarque. Comme quand vous demandez à quelqu'un de répéter alors qu'au fond, vous avez bien compris. De toute façon, Simje est un peu occupé ailleurs. Son cerveau est pas loin de faire du bruit. Non, non en fait tu peux ne pas lui dire au pire, j'suis sûr ça passe, tu lui dis que ça s'est mal passé et tu dis que tu ne préfères pas entrer dans les détails pour ne pas corrompre les exorcistes. Il relève un peu la tête. Putain oui, c'est une idée de génie ! T'es pas obligé de balancer mon pote, t'es sauvé, et en plus il pensera que tu prends soin, de, tes, protégés genre. De tes élèves. Il rebaisse la tête, les yeux dans le thé qui frétille. Ouais non mais en effet t'es pas obligé de balancer, mais t'es obligé de communiquer les faits. A vrai dire, il se sent toujours un peu bloqué, pas très proche d'avoir le courage de dire la vérité. De toute façon gros, si il lisait les pensées à tout va comme un intrus, il aurait déjà trop tout cramé, autant il sait se tenir, qui sait. Tu ferais un espion tellement, mais tellement nul. C'est chaud. J'serais vexé à ta place Simje.

-Malheureusement non. La dealine de publication de la prochaine revue scienti… - Bref, il y a beaucoup de travail en ce moment et je n’ai pas pu suivre le dossier des exorcistes choisis. Putain, Nawel, si il l'avait connue, ça aurait suffit comme putain d'excuse, NAWEL, ça devrait faire trembler des nations ce prénom. Vous souhaiteriez modifier les effectifs ? Nawel, principalement. Il y a eu un problème ? Simje blêmit un peu. Pas qu'il soit super coloré d'habitude, il est bien blanc l'elfe, mais c'est pas limite s'il tourne pas au vert. Je peux vous transmettre le nom de l’homme chargé de votre dossier afin que vous échangiez avec lui. Je m’excuse de ne pas vous l’avoir dit plus tôt, je ne m’attendais à vrai dire pas à vous recevoir, mais cela ne fait rien.

Simje se demande si c'est légal de faire cramer les gens. Genre Nawel, au hasard, comme la sorcière qu'elle est. Comme à Salem, comme avant, sur un bûcher, et ses petits cheveux tout bordéliques, peut être bien qu'ils crameraient en premier, qui sait. Et puis Ian avec, muté sous forme de lamantin.
Putain, tout revient toujours aux lamantins c'est incroyable.
Finalement, peut être que c'est une bonne chose qu'il ne sache rien, pas d'apriori, une bonne réaction à chaud. Putain il me demande si il y a eu des problèmes, je dis quoi, si je dis oui il faudrait expliquer tout de suite, là, comme ça et il est pas prêt, sérieusement il est pas prêt il est encore à moitié dans ses dossiers et dans les problèmes qu'il a ici, avec l'autre qui pionce - c'est pas plus mal qu'il pionce finalement, hein, comme ça il pourront pas s'y prendre à deux pour me mettre la tête dans les toilettes - et puis merde je dis quoi

- En fait, tout a cramé.


Oh, shit.

- Genre.. c'est vraiment entièrement brûlé.

Sérieusement ? Sérieusement Simje ? Enfonce le clou, vas-y, MAIS FERME TA GUEULE PUTAIN TU TE NOIES LA TOUT SEUL Il hausse un peu les sourcils, les mains moites en regardant Allen, se disant qu'il faut vraiment ajouter quelque chose, genre, c'est le moment où jamais.

- MAIS !

Mais quoi, gros ?
Parfois, jamais, ça serait mieux.

- Il n'y a aucun mort à déplorer ni aucun blessés.

En même temps on parle d'un petit cours de runes là, pas d'une mission suicide, heureusement que personne n'a canné.
Simje déglutit, d'un coup, tout silencieux qu'il est et rencoigné comme un lapin dans son coin. Comme s'il pouvait prendre moins de place. Il ose pourtant lever les yeux, sans sourire bien sûr, juste là, planté avec sa tasse de thé entre les mains et ses grands yeux bleus braqués sur Allen.

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- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ?
- Oui mais c’était des méchants !


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MessageSujet: Re: Faute avouée, vraiment trop pardonnée.    Faute avouée, vraiment trop pardonnée.  EmptyMer 31 Mai 2017 - 21:40

« Le prochain qui me parle de lamantin, j’lui crache dessus comme un lama »

Purée. Vous vous rendez compte ? Lama et lamantin ça commence exactement pareil. D’ici à ce qu’on leur découvre des liens de parenté tellement étranges qu’ils ont été passés sous silence depuis des millénaires, ça ne m’étonnerait pas. Dites, vous le sentez ? Humez l’air un peu. Ça sent le café. Je cherche à m’occuper l’esprit en fait et tout ce que je trouve de logique à faire c’est relier des racines étymologiques proches mais certainement sans aucun lien pour plonger dans les théories foireuses. Par pitié, fermez-moi cet esprit trop expressif émanant du corps de cet homme. Mince, pour la première fois de ma vie, je lutte contre mon don pour ne pas plonger délibérément dans son esprit. Non mais c’est pas possible, j’ai l’impression de me sentir dans une salle d’attente archi blindée de monde qui cause dans tous les sens. Et au milieu, il y aurait Simje, qui me chuchote des trucs à trois cent mètres de moi. Je vais m’en sortir avec un mal de crâne au mieux après ça. En fait, c’est un surdoué c’est ça ? Il réfléchit comme un arbre et pas de manière linéaire, hein ? Ce qui explique que je sois assailli par vingt mille putain de voix alors qu’il s’exprime probablement de manière tout à fait normale et structurée. Quoi, ça vous choque que je vous dise que les surdoués réfléchissent comme un arbre. C’est une métaphore, ça symbolise un pilier avec des branches et donc plusieurs façons d’analyser une seule et même chose de différentes façons. Des esprits qui pensent trop et qui devraient vraiment balancer ce qu’ils ont en tête.

Comme maintenant. En fait, plus ça va et plus il me donne des frissons, cet homme-là. J’éloigne mon pied de la bête poilue par réflexe et en vue de ma réaction future, dans un geste tout à fait désordonné je pourrais lui mettre un sale coup et dieu seul sait qu’il n’a pas mérité ça. Je repose aussi ma tasse de café. Il va le dire, dites-moi qu’il va le lâcher, ce morceau aussi gros qu’un jarret et qui le menace visiblement. Enfin, s’il s’agit de ma réaction, on va modifier le mot « jarret », j’aimerais éviter de m’insulter sans raison. Il y a eu des problèmes hein ? Ça ne peut pas en être autrement. Oui t’es cramé, pour reprendre tes termes. Si c’était juste une façon de parler. Si ce n’en est pas une.

Wait.

- En fait, tout a cramé. Genre.. c'est vraiment entièrement brûlé.

Je marque une pause. Une longue pause pendant laquelle mon esprit fête sa non existence.

-Ah.

Le mot, la… lettre (?) s’échappe de ma bouche sans crier gare. Echo de l’explosion – du coup la seconde si on s’en tient à ses propos – qui se produit dans mon cerveau. Ah. Oui, ça résume tout à fait la situation. Je m’attendais à peu près à tout sauf à ça. Comment c’est possible de faire tout exploser en une séance de runes ? On m’avait vanté ses mérites en y ajoutant les lauriers, les rubans rouges et les colombes mais voilà, en fait, on a bien tous compris que c’était du chêne, du crépon et que les colombes sont juste des putains de pigeons albinos. Bon, relativisons, ce n’est peut-être pas entièrement de sa faute. Ma mauvaise humeur vient me titiller par l’arrière. Non. Non, reste tranquille un instant. Je souffle brusquement et me masse les tempes. Il me faut un peu de café. Juste un peu. Juste histoire de faire passer tout ça. Je me saisis de la tasse et elle gèle instantanément entre mes doigts.
Ok. Ce pouvoir, il a le don – n’est-ce pas – pour se pointer quand je n’ai vraiment pas besoin de lui.
Il reflète, à sa façon, le bouillonnement de mon sang. Chut. Non. Pas crier. Rester calme. Je peux faire mon tai-chi maintenant ? Bon ça risque d’être vraiment louche si je me lève pour faire mes exercices à deux de tension maintenant mais dans l’immédiat, je ne vois rien d’autre. Sincèrement, je n’ai rien d’autre à dire que répéter ce « oh shit ». Meilleur résumé de tous les temps. S’il n’avait pas cramé un entrepôt entier, sincèrement, je lui aurais offert une médaille. Sauf que « oh shit », « C’est vraiment entièrement brûlé. ».

Il relève les yeux jusqu’aux miens qui doivent probablement osciller entre la volonté de geler le bonhomme sur place, se montrer compréhensif, déverser le flot d’insultes qui me viennent en tête – en particulier celles sur les lamantins – rire franchement et prendre la chose avec optimiste. Bref. Beaucoup de choses pas forcément jolies jolies. Mais hey, j’ai une réputation à garder.

- MAIS ! Il n'y a aucun mort à déplorer ni aucun blessés.

Je peux tout aussi bien lui mettre une rune de blocage de pensée sur le front, non ? Est-ce que ça existe, même ? Je devrais franchement apprendre à la tracer si c’est le cas.

-Bon.

Ouah, mon cher, peut-être que dans cinquante ans tu arriveras à prononcer un mot en quatre lettres si ça continue. La vérité, c’est que si j’en tente trop d’un coup, j’ai peur de perdre le contrôle face à MH, Mauvaise Humeur. Non, parce que, pour une fois que j’ai légitimement le droit de la laisser s’exprimer, j’aimerais l’éviter un maximum. Mais MH, elle est nourrie à la jambe de rhinocéros alors je ne fais strictement pas le poids avec mon regard de nounours. Poids plume, comme un pigeon tiens. Je vous défie de faire gagner un pigeon face à un rhinocéros. Sauf si c’est un pigeon mutant.

-Si je considère les choses que tu m’as annoncé, il y a probablement la surface d’un entrepôt entier qui est à refaire, c’est ça ?

Abandon du vouvoiement. MH menace au-dessus de ma tête. Couché. Ça fait combien en monnaie, ça, un entrepôt, avec les trucs à l’intérieur qui ont potentiellement aussi cramé. Ma peau pâlis à mesure que les zéros s’agglutinent derrière le chiffre de base, comme si ça se bousculait dans la file d’attente de la préfecture. Ok. On va dire, beaucoup. Juste beaucoup. Juste… Chut. Non, n’y penses pas.

-Concrètement, il s’est juste passé quoi ?

Non, parce que le « juste » en question pourrait orienter mon attitude à venir là. Je fixe ma tasse. Gelée. Ce mec me doit un café.

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MessageSujet: Re: Faute avouée, vraiment trop pardonnée.    Faute avouée, vraiment trop pardonnée.  EmptyVen 2 Juin 2017 - 19:08

Il bloque. Voilà. Il va se passer quelques secondes et je vais sentir ma tête se séparer de mon corps, j'espère vraiment que ça fait pas trop mal et j'espère aussi que si le bon dieu le veut et tous les autres, mon don essaiera de me sauver la vie. Qui sait, sur un malentendu..
Il ne se passe rien, Simje ne bouge pas. Pas vraiment tendu, totalement déboussolé, pareil à un chien qui aurait déchiré tout le canapé et qui sait que ses humains finiront par rentre, tôt au tard. Un peu d'angoisse, beaucoup, mais alors vraiment beaucoup de fatalité.

- Ah.

B ? AHAH. ahah. tg
Toujours rien, pas vraiment d'avancement, tout est une histoire de suspens et Allen semble le maîtriser mieux que quiconque, mieux que The Walking Dead par exemple, pour ne citer qu'eux. J'étais sûr que j'aurais du mieux patpater le terrain, en soit, c'est juste un peu d'argent, et l'argent c'est quoi, hein, ça nourrit pas l'argent, voilà. Surtout que j'peux pas en offrir, enfin si un peu, mais pas pour un building et puis doit y avoir une histoire d'assurances de toute façon, hein, les assurances c'est fait pour ça, je sais même pas si ça existe pour les sorciers ou pas mais autant oui, autant y'a des sorciers qui assurent les sorciers ou alors que les sorciers ils se font assurer par des humains qui sont au courant ou peut être par des humains qui ne sont pas au courant et dans ce cas ça va bien être la merde pour essayer de leur expliquer tout ce délire de trucs chelous tracés sur les murs avec du sang faudrait faire des runes par dessus et puis ils découvriraient tout le reste faudrait tout cacher. Oh. Tout cacher. Et là, ils auraient besoin de moi.
Ahah.


Allen attrape sa tasse de café qui gèle. Simje suit le mouvement de la tasse et des doigts et s'imagine le bouillonnement du pouvoir à fleur de peau. C'est obligé, il va se prendre une grosse grosse latte à tout moment. Parce qu'il faut l'avouer, son interlocuteur n'a vraiment pas l'air méchant, ce qui l'air de rien est quand même un bon point, mais il a aussi bien l'air au bout du rouleau. J'vais m'prendre une avalanche. Ou un pieu dans le coeur. Ou les deux. Ou comme dans la reine des neiges, ahah. Grosse référence Simje, j'suis vraiment trop fier de toi.

-Bon.

Bon. Ca fait bonbon. Mdr. Putain, c'est chaud de devenir aussi con quand t'es nerveux quoi, c'est vraiment chaud, faudrait voir à se faire une rune d'intelligence dans le dos et une rune de "vivre en société sur ta face". Ah, et puis celle "apprendre à enseigner". On dirait des cours de fac à prendre à la carte, tiens. .. Simje se retient de soupirer contre lui même avec son cerveau qui tourne vraiment trop vite, inaltérable, insupportable.

-Si je considère les choses que tu m’as annoncé, il y a probablement la surface d’un entrepôt entier qui est à refaire, c’est ça ?

Simje le regarde quelques secondes, essayant de distraire son malaise par le tutoiement. En général, on tutoie ses amis, hein, pas les gens qu'on s'apprête à tuer ou à foutre au motard. Puis de toute façon, c'est pas vraiment sa faute à l'exorciste, c'est pas lui qui a tout fait brûler, il y peut rien, lui, si c'est des gamins les autres.
Bon, donc là, j'suis censé prendre des pincettes ? Et faire petit à petit ressortir la vérité ? En vrai je vote l'option bulldozer, c'est trop tard pour reculer maintenant, c'est pas comme si subitement ce qu'il s'est passé ça allait être moins moche. Donc bon.

- Ouais.. en fait non, pas vraiment. Notre groupe était assez petit et la personne qui s'est chargé de nous placer à préféré les salles de formation avec un tableau. Enfin, pour les runes, c'est quand même plus pratique.

Viens en aux faits, par pitié.

- Bon, du coup c'est les trois étages qui ont brûlé.

Et comme j'y suis pas retourné, aucune idée, y'a même moyen avec un peu de chance qu'il se soit effondré. [i]

- MAIS, mais, quand même, ça ne s'est pas propagé sur la forêt à côté, c'est resté relativement localisé.

[i]Bon, localisé sur trois étages quoi, chacun sa vision de la restriction.
Simje ne sait plus où se mettre, finalement il n'est pas assez petit, il devrait faire un mètre, comme un nain, c'est bien un mètre, c'est pratique, on peut encore plus facilement se faire tout petit. Surtout quand on a fait cramer un morceau de QG dans un pays dans lequel déjà de base, on était invité. Pas malin, hein. Vraiment pas malin le con.

-Concrètement, il s’est juste passé quoi ?

Ehm..

- Ca a un peu dégénéré.

Vu l'attitude d'Allen, a moitié au bord de l'AVC, Simje n'ose pas vraiment continuer, gelé avec la tasse brûlante entre ses mains. Que dire ? Balancer ses élèves ? Honnêtement, ça ne serait pas vraiment correct mais d'un autre côté, pour être sincère Allen mérite la vérité, il mérite de savoir pourquoi ça s'est finit comme ça.

- Il s'agissait d'une rune basique de défense pour faire de la fumée, mais elle a été tracée avec du sang humain, un peu de colère et beaucoup d'esprit de compétition.

Voilà, aucun nom, parfaitement justifié, un peu limite sur les bords mais bon. On peut pas toujours restituer les choses telles qu'elles étaient, surtout quand elles arrivent aussi vite et de manière aussi improbable. A vrai dire à y penser, l'attitude d'Allen ressemblait comme une goutte d'eau à celle de Simje face au feu.

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MessageSujet: Re: Faute avouée, vraiment trop pardonnée.    Faute avouée, vraiment trop pardonnée.  EmptyMar 6 Juin 2017 - 0:10

« Hm, c’est quoi déjà le nom de ce truc ? ... »

Non, vous ne voyez pas de quoi je veux parler. Forcément, c’est moi qui lit dans les pensées, pas vous. Chacun son truc. Bref. Je parle de ces attrapes mouches gluants qu’on dispose aux fenêtres pour que ces machins volants se prennent les pattes dedans, puis les ailes puis cessent de vrombir autour de vos têtes la nuit quand vous dormez. A la façon d’un drosera, en fait. Je sais que j’ai un problème sérieux avec les mouches, pas le peine de me le dire. Avec les lamantins aussi maintenant du coup. Qu’importe. Vous voyez la chose. Il se trouve que je suis tombé il y a peu en rade de ce magnifique appareil. Et croyez combien cela me manque actuellement. Non pas pour les mouches, mais plutôt parce que je meurs d’envie de l’appliquer sur la bouche de l’humain face à moi. Et puis tant qu’à faire sur son cerveau. On devrait inventer du scotch avec des runes préfabriquées à partir de ce que l’on veut. Comme bloquer les pensées par exemple. En fait, je propose même d’en mettre partout sur cet homme. Vous savez quoi ?
Saucissonnez-le.

Par quel bout je dois commencer ? – sans jeu de mot – Ce n’est pas avec cet empilement de trois lettres qu’il me sera possible de faire part à Simje du véritable drame qui se produit dans ma tête. Une tragédie même. Du Shakespeare, mais sans comédie. Je deviens une guirlande sans RGB, un blanc pâle et livide illumine mon visage déjà pas si coloré. Je penserais à l’appeler quand nous devrons faire démolir une aile du QG. Evidemment, puisque je n’ai absolument pas suivi l’affaire, je suis également incapable de donner avec précision l’emplacement du local brûlé… Calciné ?... Démoli ? DISPARU. Est-ce que c’est si dur de donner un cours dans des conditions potables ? J’ai bien peine à garder mon sang-froid. MH est belle avec ses beaux cheveux sombres et sa lumière aveuglante, MH me tend la main et je m’apprête à la lui donner, mais je dois résister. C’est dur mais je pense au cortisol. Le cortisol ? C’est l’hormone qui agit pendant le stress, avec l’adrénaline. Du coup c’est cool, on s’énerve et ça nous fait perdre du poids. Le problème, c’est que ça prend un temps certain pour s’éliminer et que si on le sollicite trop souvent – ce qui est mon cas, en fait – eh bien, ça te détruit juste les neurones. Or, il se trouve que, même si la pensée générale tendait à faire croire que nos neurones ne se régénérait pas alors que c’était totalement faux, j’ai besoin de mes neurones de 10 à 12h par jour ne serait-ce que pour le travail. Moralité, MH au panier.

Inspiration,
Expiration.

Vois, ça va mi...

- Ouais.. en fait non, pas vraiment. Notre groupe était assez petit et la personne qui s'est chargé de nous placer à préféré les salles de formation avec un tableau. Enfin, pour les runes, c'est quand même plus pratique.

Donc ça veut dire que potentiellement trois pecnos ont fait brûler tout un entrepôt… non, une salle, son mobilier, les fenêtres, les murs, les portes, le plafond… Le plafond ? Oh pitié non, pas le plafond.

- Bon, du coup c'est les trois étages qui ont brûlé.

Je rejette mes cheveux en arrière. Trois étages. Trois étages avec potentiellement des bureaux au-dessus, des salles d’entraînement, des… des laboratoires ? Non, je ne pense pas. On ne serait pas assez bête pour laisser des gens suivre un cours – supposé sans danger – en-dessous de laboratoires dont les machines valent à elles seules le prix d’un chalet. Non, non là je pense que je m’en fais trop. Et puis la majorité de ces pièces sont plutôt en souterrain. Mais il y en a également aux étages. Ok, là maintenant tout de suite, j’ai besoin de savoir. Je m’apprête à demander à mon co-directeur, par réflexe, de m’apporter ma tablette mais je me rappelle bien assez vite de son état. Sans crier gare, je me lève et file à mon bureau, ouvre un tiroir, en sort la tablette, me contrôle avec brio pour ne pas la geler elle aussi puis me rassoit. Les sourcils froncés, je parcoure les applications et me connecte à l’intranet. L’agenda et les occupations des salles sont mises à jour en temps réel pour éviter les blocages, les interruptions de manipulation et bref, c’est une question de logistique. Si mon agent a bien fait son travail, le nom de… De Simje devrait s’y trouver.

- MAIS, mais, quand même, ça ne s'est pas propagé sur la forêt à côté, c'est resté relativement localisé.

Ouais.

J’ai beau avoir l’âme relativement verte, j’aurai préféré voir brûler ces arbres que mes murs. Quoique. Difficile de trancher. Heureusement, aucun blessé n’est visiblement à déplorer si on s’en tient à ses paroles. Quelque part, bien enfoui derrière ma colère à fleur de peau, ça m’amuse de le voir annoncer les vérités une à une. Une manière de tâter le terrain, peut-être ? Je ne suis à vrai dire pas le plus violent des directeurs. Sans doute oublierai-je bien vite cette histoire et le rappellerai dans quelques mois, une fois la tempête passée – et les réparations achevées – Il aurait droit à des petites piques quotidiennes malgré tout et se prendrait MH probablement une ou deux fois, mais en soit, ce serait juste mon Moi habituel, rien de bien méchant.
AH ! Le voilà. Simje Voniestosiwjski. Salle 014, bâtiment 3, aile ouest. Evidemment, il y a en plus fallu qu’on lui propose les locaux les plus neufs. Par excès de zèle sans doute. Je soupire, quelque part de soulagement. Par un hasard – un gentil hasard – les étages étaient en passe de se remplir de nouvelles machines, mais la livraison avait tardé – J’avais râlé, vraiment râlé, je les avais menacés de les saisir en justice parce que oui Allen pas content aime aller au tribunal pour ces choses-là – Toujours est-il que la livraison devait arriver dans la semaine. Du coup, les pièces du dessus étaient relativement vides. Merci Simje. Merci de n’avoir pas reporté ta venue à plus tard.
Je relève les yeux, un tant soit peu rassuré, soulagé. Il me faut maintenant la raison de tout ce chamboule-tout – littéralement – et j'aimerais en entendre une bonne.

- Ça a un peu dégénéré.

Merci, je crois que s’il y a bien une information acquise, c’est celle-là.

- Il s'agissait d'une rune basique de défense pour faire de la fumée, mais elle a été tracée avec du sang humain, un peu de colère et beaucoup d'esprit de compétition.

Eh bien. Tracer avec du sang, rien que ça. De la fumée. Est-ce que les panneaux d’interdiction de fumer servent à quelque chose ? Et le détecteur, pourquoi est-ce qu’il ne s’est pas déclenché, hein ? Ça aurait dû sonner de partout, dans le bâtiment, pourtant je suis à peu près sûr de ne rien avoir entendu de mon bâtiment. Ni de la pseudo explosion, d’ailleurs. Tout a été fait en catimini, c’est pas croyable. Comment un pan de bâtiment – parce que c’est ce qui, apparemment, est le cas – a bien pu s’effondrer sans que personne ne s’en formalise ? Je nage en pleine incompréhension. Je pose la tablette sur la table basse à côté de ma tasse – gelée – et entremêle mes doigts, les coudes sur les genoux, le buste en avant. Je souffle brutalement et laisse apparaître un demi-sourire, parce qu’il faut pas pousser non plus.

-Je penserai à interdire les runes tracées au sang à l’avenir. Et les mauvaises combinaisons d’exorcistes accessoirement.

Allez, blague à part, je reprends mon sérieux instantanément pour parler des choses qui fâchent. Un blizzard aurait pu passer à cet instant dans la pièce. Je déverrouille machinalement l’écran de la tablette pour m’occuper la main puis lance :

-En ce qui concerne le sinistre, je vous en ôte la responsabilité, ce serait trop de paperasse pour pas grand-chose et des explications foireuses à fournir aux assurances. J’ai besoin de savoir s’il n’y a vraiment aucun dommage corporels à signaler, même minimes. C’est important.

Mais ça, c’est pas la meilleure. Ce n’est plus un blizzard qui passe, c’est un iceberg qui s’échoue à deux pas de la porte du bureau. Je cesse de toucher à l’appareil électronique, par peur sans doute de laisser à mon pouvoir le soin de s’exprimer davantage. Je recommence à le vouvoyer mais la pilule a finalement plus de difficultés à passer après ce temps de latence plus ou moins tempéré.

-Vous comprenez que je vais devoir faire un rapport à Orphéo. C’est-à-dire donner un nom. Puisque vous n’avez pas l’air d’être à l'origine de cet accident – le mot est faible – le mieux reste encore de me fournir le nom du ou des responsables.

Ouille, ouille, les rapports, c’est pas ce qu’il y a de plus gratifiant dans la vie d’un exorciste. Mais c’est la procédure. Certes, je pourrais faire passer cette histoire sous silence et me taire à jamais – sans mourir si possible – mais de toute évidence, ce n’est pas un accident et je dois le dire, ça me ronge les os de faire l’impasse sur cette histoire-là. MH est là, MH porte le stylo de la vengeance – ou le clavier, elle est à la pointe MH – prête à déballer l’histoire comme une cafteuse dans la cour de l’école primaire. Voir de la maternelle. C’est bas, c’est très bas, mais je suis normalement censé ne pas réchapper à cette rédaction en tant que directeur. Suivons la procédure, la procédure nous couvre. Bataillons, chers amis, bataillons pour faire valoir nos droits.
Tiens, il semblerait que l’esprit du jeune homme se soit décidé à se calmer, je ne m’en étais même pas rendu compte.

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MessageSujet: Re: Faute avouée, vraiment trop pardonnée.    Faute avouée, vraiment trop pardonnée.  EmptyMer 7 Juin 2017 - 21:55

Au fond, Simje est vraiment désolé. De base, il était juste gêné que ça se passe comme ça, ce n'était pas prévu et ça le mettait forcément mal à l'aise. De plus, ça sortait vraiment de nulle part. L'improbabilité étant quelque chose qu'il évitait, il s'était senti comme quelqu'un marchant à plein pied dans une crotte de chien.
Pied-nu, même.

Allen se lève d'un coup. Il va p'têt' se jeter par la fenêtre. Ca serait mal vu dans le coin quand même que je pousse quelqu'un au suicide. C'est qu'un bâtiment, non ? Un coup de peinture et c'est passé. Ahah. Simje le suit des yeux sans pour autant bouger la tête, comme un chat méfiant qui préfère encore rester immobile plutôt que de se mouvoir, ne serait-ce que d'un poil. Sans mauvais jeu de mot.
Allen revient avec une tablette en main et s'assied. Il est un peu fébrile, dans le mouvement et l'impulsion. Autant il a accès aux personnes qui étaient là et il saura qui a tout fait cramé et c'est réglé. Enfin quel groupe et puis du coup, ils seront tous interdit d'enseignement, où je ne sais quoi... au pire, s'ils ne veulent pas de moi.. S'ils ne veulent pas de mois j'aurais du travail ailleurs. Comme j'en trouve toujours. Le brun reste plongé dans sa tablette et l'autre le suit de ses yeux bleus, poursuivant ses explications, se dandinant un peu sur le siège. Il essaie de penser un peu à autre chose, au chien loup devant la porte et à celui encore endormi à leurs pieds. Il se demande un peu comment il réagira, lui au sol quand il saura comme tout le monde que tout a brûlé, que c'est sa faute, etc.
Au fond, Simje déteste être blâmé quand lui aussi il a essayé. Quand il a vraiment essayé et que quand même, ce n'est pas de sa faute. Mais bon. Il est grand, il sait baisser les yeux, dire qu'il est désolé et se barrer.

-Je penserai à interdire les runes tracées au sang à l’avenir. Et les mauvaises combinaisons d’exorcistes accessoirement, dit Allen en reprenant contact avec Simje.

Son sourire est à peine présent, juste existant mais comme utile pour se redonner contenance et chasser le trop plein. Ouais enfin les élèves ont pas spécialement demandé ma permission non plus, les cons. Sinon y'a environ 100% de chance que je leur dise non parce que c'est des glands et que c'est évident qu'ils ne peuvent pas maîtriser leur sang avec autant d'énergie et de colère. Bien sûr.

-En ce qui concerne le sinistre, je vous en ôte la responsabilité, ce serait trop de paperasse pour pas grand-chose et des explications foireuses à fournir aux assurances. J’ai besoin de savoir s’il n’y a vraiment aucun dommage corporels à signaler, même minimes. C’est important.

Simje hoche doucement la tête. Super, j'suis gracié pour des papiers. Ce n'est pas important que ça soit valorisant ou non. Ca ne change rien aux faits qu'il n'aura pas de sanction, ni représailles, ni mots passés sur un quelconque dossier où il apparaîtrait. Il ne sait pas bien comment ça marche et n'a jamais cherché à comprendre après tout. Mais bon.
Il balaye d'un geste de la main la question d'Allen.

- Non, non. Personne n'a été blessé, vraiment rien. Les deux métamorphes se sont tirés avant même les premiers flammes - l'instinct, vous comprenez - et une des exorcistes maîtrisait la téléportation. Tout le monde a été mis en sureté avant que les agents d'intervention pour le feu n'arrivent.

Ceux qui d'ailleurs, ont mis une bonne centaine d'années à arriver. Et encore, c'est vraiment sans aucune exagération, cent ans, comme les années de solitude de Garcià Marquez. Tout pareil.

-Vous comprenez que je vais devoir faire un rapport à Orphéo. C’est-à-dire donner un nom. Puisque vous n’avez pas l’air d’être à l'origine de cet accident le mieux reste encore de me fournir le nom du ou des responsables.

Simje avale un petit soupir. Ouais, voilà, donc en fait on me demande pas de porter la responsabilité pour mieux incriminer quelqu'un. Voilà, je m'en doutais, tiens. Il ne dénoncera pas, il le sait déjà. Il évite immédiatement de formuler des prénoms dans son esprits, tout à fait certain qu'il suffirait à l'autre de tendre un peu sa magie pour tout lire. Hors de question cette fois, il reste vraiment important pour lui que ses cours soient une safe zone. Peut importe ce qu'il se passe, peut importe s'il s'agit d'un manque d'éducation, de maturité, un excès de zèle, etc.
Il secoue la tête doucement, gêné, et se pelote les mains déjà moites.

- Je ne dirai rien, vous vous en doutez bien. Je me doute que vous êtes obligés de faire un rapport pour Orpheo, après tout c'est leur bâtiment.

Il relève la tête et fixe Allen.

- Mettez mon nom, et ça sera réglé.

Avec un peu de chance il reste vague sur l'incident et puis tant pis s'il ne le fait pas. Je ne vois pas ce qu'il pourrait décrire ou expliquer de tout façon. Il peut mettre mon nom, on en reste là, je récupère ma bestiole et je rentre chez moi. Plan parfait n'est-ce pas ?

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Spoiler:
- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ?
- Oui mais c’était des méchants !


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MessageSujet: Re: Faute avouée, vraiment trop pardonnée.    Faute avouée, vraiment trop pardonnée.  EmptyVen 9 Juin 2017 - 11:22

« Rappelle-toi que tu me dois un café. »

Parce que ça non plus je n’oublie pas. Le liquide pétrifié, tout comme moi, dans sa jolie petite tasse en porcelaine me laisse un petit quelque chose sur le cœur. Quelque chose d’insignifiant certes, mais un truc quand même. Je pourrais régler cette histoire en m’en servant un autre, en oubliant instamment ce qu’il vient de se passer, de jouer mon rôle de directeur conciliant. Mais je suis comme ça, j’ai l’air d’oublier mais ce n’est pas le cas. Et trois étages, ce n’est pas comme se resservir du café, ça prend un peu plus de temps et d’énergie à régler.
Donc,
Simje me doit un café.

Je recentre mon attention sur la tablette. La paperasse se matérialise dans mon cerveau et je pense immédiatement aux assurances. Non magiques évidemment. Pourquoi diable n’y a-t-il pas d’assurances spécialisées au Canada ? Je suis certain qu’il en existe sur d’autres territoires, aux Etats-Unis par exemple. Est-ce qu’on est tellement à l’autre bout du monde dans le coin froid et isolé et français pour que les assurances ne daignent monter les quelques kilomètres qui nous séparent, hein ? On parle aussi bien anglais qu’eux. Nos chaînes de télévision sont en anglais. C’est pas suffisant ? Après, il est certain que travailler dans ce corps de métier n’est pas de tout repos. Faire cramer une cuisine à cause d’un plat mal préparé, ça n’a pas exactement les mêmes incidences que de faire péter trois étages en ayant tenté de tracer des runes au sang. Il n’y a pas de lois particulières sur ce genre de dommages et ça se joue donc un peu à la gueule du client. Ses arguments aussi. Au final, c’est un peu à nous à gérer tout ça.

- Non, non. Personne n'a été blessé, vraiment rien. Les deux métamorphes se sont tirés avant même les premiers flammes - l'instinct, vous comprenez - et une des exorcistes maîtrisait la téléportation. Tout le monde a été mis en sureté avant que les agents d'intervention pour le feu n'arrivent.

Ah, il faut aussi que j’intercepte les pompiers pour récupérer leur rapport. A moins que quelqu’un l’ait déjà fait. C’est même fortement probable puisque je n’ai pas été mis au courant du drame. Je n’ai. Strictement. Rien. Entendu. L’isolation est drôlement efficace ici, je penserai à féliciter les constructeurs. A moins que… Peut-être ai-je posé une rune de silence sur cette pièce ? Je ne sais pas. Mystère à résoudre. Si c’est le cas, mieux vaut pour moi l’enlever au plus tôt, c’est dangereux ces trucs-là. J’acquiesce à ses paroles. Bon, déjà, s’il n’y a pas de victime, c’est une bonne chose. Et non, pas seulement pour la paperasse – même si ça joue un peu quand même. C’est une bonne chose qu’ils s’en soient tous sortis indemne. En vérité, j’aurais pu m’en apercevoir dès le début. Simje est propre – oui, encore heureux jusque-là. Je veux dire, il n’a aucune trace de brûlure, que ce soit sur sa peau ou ses vêtements. Rien. Or, s’il est bon professeur, il doit partir le dernier en cas de sinistre. Ce qui veut donc dire que les autres sont au moins dans le même état. Il y eu donc plus de peur que de mal.
Sauf pour mon bâtiment, bien sûr.

Je lui balance alors deux phrases aux idées complètement opposées en moins de 20 secondes. Pas de paperasse pour les assurances mais un rapport pour Orpheo. En gros « on fait comme ça m’arrange et puis c’est tout ». Enfin… J’avoue que ce rôle de police a parfois tendance à m’agacer. J’aimerais que tout fonctionne parfaitement mais forcément, dès qu’une… circonstance atténuante vient tâcher le beau tableau de mes rêves, je ne peux m’empêcher d’être déçu. Et je râle, parce que c’est ce que je fais de mieux. Et puis, si je laissais tout le temps couler, j’aurais l’air bien crédible sur ma chaise de bureau. Déjà que sans ça, c’est pas facile de se faire respecter tous les jours, alors vous imaginez bien…
Même, la question ne se pose pas, ça me fait chier cette histoire et puis c’est tout.

- Je ne dirai rien, vous vous en doutez bien. Je me doute que vous êtes obligés de faire un rapport pour Orpheo, après tout c'est leur bâtiment. Mettez mon nom, et ça sera réglé.

Ah, donc la raison de ce silence radio est liée à sa volonté de ne pas cafter un seul mot. J’aime cet état d’esprit. Il me regarde fixement dans les yeux et nous échangeons un regard droit. Personne ne sourit, personne ne parle – même pas dans sa tête et ça me fait d’un seul coup bizarre de ne pas entendre de bruit parasite. Je ne considère pas cet échange comme un défi, mais plutôt comme une manière de prouver que l’on est sincère et prêt à se battre pour nos aspirations. Je suis le premier à détourner mon regard sur le tableau du fond du bureau. Une scène de pleine mer avec un gros trois-mâts. Un cadre assez commun.

-Je vois…

Je murmure ces mots sans laisser passer un sourire. Ce n’est, après tout, pas particulièrement amusant et je respecte les pensées du jeune homme. Il me serait probablement facile de chercher la personne responsable, par des moyens pas très légaux, mais je ne suis pas un conservateur, moi. Quand je propose et qu’on me dit non, je m’en tiens à ces mots. Je voulais un nom, j'en ai un. C’est comme ça que les climats de confiance s’installent même dans de mauvaises conditions. J’ose l’espérer, en tout cas.
Parce que je suis un gentil, oui mesdames. Et tant qu’à faire :

-J’ose - aussi - au moins espérer que vos élèves ont appris quelque chose durant cette courte séance - histoire que je ne me sente pas mal à l'idée d'avoir perdu un bout de bâtiment pour trois prunes et deux noix -. Quoiqu’il en soit, vous…

La tablette se met brutalement à vibrer et l’écran s’allume en affichant l’heure et le rappel concernant une visite de chantier – pas le sien, de toute évidence. Quoi, déjà ? Non, attends, j’ai l’impression que ça fait à peine deux minutes que nous discutons. Je fronce les sourcils et fait coulisser mon doigt pour faire taire le vibreur assourdissant. Si puissant qu’il en réveille mon co-directeur en sursaut. Sa longue crête blanche s’agite tandis qu’il se secoue un peu et me fixe – nous fixe – d’un air indéchiffrable.

-Phil, prépare-toi en vitesse, on doit partir.

Je lui lance ces mots et il file dans l’instant à une vitesse ahurissante. Il aurait pu se prendre un mur violent dans la figure en se levant aussi vite mais non, il est juste extrêmement doué. Je me tourne alors de nouveau vers Simje et me lève tout en poursuivant, un peu aigri :

-J’avoue que j’aurais aimé en savoir plus sur le cours en lui-même et vos ressentis personnels en dehors de cette histoire mais je ne peux malheureusement pas rester plus longtemps. Pourrez-vous m’envoyer un rapide descriptif par mail lorsque vous serez rentrés ? Je vous en remercie par avance.

Je me dirige vers la porte et l’ouvre doucement pour voir apparaître le chien – pas le loup – sur le seuil de cette dernière. Ah oui, il y avait cette histoire aussi. Curieusement, je me sens un peu plus apaisé. Parce que j’ai appris bien pire ou parce que mon esprit est déjà happé par ma visite à venir, je n’en sais rien. Je tends ma main vers Simje pour le saluer et termine :

-Je vous souhaite un bon retour chez vous, Monsieur.

J’aurais pu dire à bientôt, au revoir, adieu. Être plus précis dans ma formulation mais non, juste non. Je n’y réfléchis plus pour le moment mais je sais que MH se déchaînera à la maison le soir venu et qu’il me faudra partir avec des photocopies plutôt qu’avec des originaux – question de sécurité. Je ferais les papiers pour les assurances dès le lendemain matin et balancerai tout ce bordel à la RH.
Voilà, ça c’était une bonne idée.

Et donc, potentiellement à la revoyure.

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MessageSujet: Re: Faute avouée, vraiment trop pardonnée.    Faute avouée, vraiment trop pardonnée.  EmptyVen 9 Juin 2017 - 13:48

La vague est passée, il le sait. Il a transmis les moments chiants qu'il devait déléguer à Allen et Simje est bien conscient que les moments qui vont suivre ne vont pas être agréables à vivre pour le directeur. En même temps, en étant directeur, rien de bien fantastique ne doit arriver tous les jours à part le fait de n'être contrôlé par personne. Et encore. Il peut décider qui va mourir pour l'organisation au final. Quel joli travail. Joli, joli travail. Au fond, ça lui faisait penser à quand il était petit et qu'il demandait pourquoi on allait tuer les dragons, peut être que c'était les gentils au fond les dragons et que c'était nous les méchants.
Il ne demande plus maintenant.
Il ne demande plus, il ne fait partie ni des gentils, ni des méchants au fond. Il fait de son mieux.

Allen détourne le regard, et Simje se réinstalle un peu sur son siège. Il sent qu'il va devoir se tirer maintenant, qu'il a lâché un fait et que c'est à l'autre de gérer. Tu vas pouvoir aller cramer d'autres QG maintenant gros. Tu vas te trainer une sacrément belle réputation.

-Je vois…

L'autre ne sourit pas et Simje se surprend à avoir envie de dire qu'il est désolé. Voilà, qu'il a fait pas exprès, qu'il est désolé, qu'il aurait voulu que ça se passe autrement. Il ne comprend pas pourquoi subitement il ressent de l'empathie. Tranquille, vieux, c'est la pression qui retombe, t'en fais pas.

-J’ose au moins espérer que vos élèves ont appris quelque chose durant cette courte séance. Quoiqu’il en soit, vous…

Je?..
La tablette vibre subitement et le brun sursaute brusquement. Ses dons félins le faisaient partir en courant quand il était plus jeune incapable de maîtriser l'animal qui s'était glissé sous sa peau dès sa naissance. Damn it, contrôle toi. Tu vas lui feuler dessus il va rien comprendre si ça continue, on va atteindre des niveaux de gêne sans fin, des montagnes de gênes, il pourra même dire à ses collègues que le gars qui a cramé les locaux c'est un chat. Improbable. Super bonne histoire au final.

Allen ne s'explique pas et Simje reste là, assis, interdit, vaguement gêné - pour changer - de la situation qu'il ne maitrise pas, ne contrôle pas et puis tout simplement, ne comprend pas. Le loup a levé la tête - Simje a hérissé le poil - et personne n'explique quoi que se soit.

-Phil, prépare-toi en vitesse, on doit partir.

Le loup déguerpit d'un coup, alerte. Allen se lève, Simje fait de même. L'imitation, c'est la survie.

-J’avoue que j’aurais aimé en savoir plus sur le cours en lui-même et vos ressentis personnels en dehors de cette histoire mais je ne peux malheureusement pas rester plus longtemps. Pourrez-vous m’envoyer un rapide descriptif par mail lorsque vous serez rentrés ? Je vous en remercie par avance.

Tout le monde sur le pont quoi. D'accord d'accord. Je sais que j'ai merdé mais j'suis quand même venu, j'aurais pu envoyer un mail. Et me voilà jeté dehors tel un malpropre. Les vilains canadiens. Méchants pas sympas. Bref, l'exorciste hoche la tête un peu vivement, histoire de dire qu'il fera comme l'autre souhaite, bien bien, il n'y a pas des masses de choses à dire de toute façon, il est prof, plus ou moins, et il enseigne, plus ou moins. Personne de décédé.. après, de là à dire que la masse de débiles qu'il s'est coltiné - non pas Autumn ou la fratrie, eux ça va - a appris quelque chose, il y a un fossé. Canyon.

Allen ouvre la porte, le chien-loup-whatsoever le machin lève la tête d'un air un peu surpris mais voit Simje et décide que ça ne vaut pas le coup de bouger. Surprenant et incohérent ces bestiaux, tiens.

-Je vous souhaite un bon retour chez vous, Monsieur.

Le regard clair de Simje se vrille par habitude de fixer les gens comme ça dans les prunelles d'Allen alors qu'il serre la main qui lui est présentée.

- Bon courage, lâche-t-il avant de disparaître dans le couloir.

Il ne dit rien mais bien sûr, l'animal lui emboîte le pas, un peu indécise. Il faut dire que la bête sent bien que son humain est un peu contrarié, pas vraiment à l'aise avec lui même mais pas spécialement en colre non plus. Elle gambade donc sur quelques pas, museau au vent et truffe frétillante, avant de se ranger aux côtés du brun qui dévale les escaliers en vitesse.
Il n'y a rien à ajouter, il déteste sortir de sa solitude. Surtout pour rencontrer des gens appréciables.. Après, il a du mal à retrouver.
Du mal à ne pas la regretter.

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