« Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »

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 « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »

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Admin | Cheffe de Rosenrot ♛
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Anja L. von Duisbourg
Anja L. von Duisbourg
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MessageSujet: « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »   « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? » EmptyMar 12 Sep 2017 - 15:30

La bague est lourde à son doigt.
Anja l'observe, fait tourner sa main, fait briller les pierres. Son regard s'attardent su les pierres précieuses, rouges comme le sang et noires comme l'âme de la longue lignée de propriétaire dont elle est désormais l'héritière. Les Soul.

Puis, délassant des yeux le bijou, elle saisit sa plume patinée et ouvre une nouvelle page. Un nouveau chapitre.

Liebe Elaïa,

Tu dois peut-être être lasse de me voir te parler si souvent de ton père. Mais comment faire autrement ? Comment faire autrement quand le seul être capable de s'engouffrer dans mes failles d'un simple regard, est constamment autour de moi.
Et dire que pendant les quatre années qui ont suivies ton années, nous ne nous voyions presque pas. Parfois j'en viens presque à regretter cette époque, moins douloureuse, plus facilement maîtrisable.
C'était exactement la réflexion que je me faisais ce matin alors que j'écoutais les derniers rapports de mission de certains de mes soldats dans la salle de réunion du QG. Il se trouvait par ailleurs qu'un de ces soldats n'était autre que ton père puisque je l'avais envoyer sur une mission contre Orpheo en compagnie d'un certain James Aboggen et que tous deux étaient rentrés la veille. En plus de cela, Green n'avait rien trouvé de mieux à faire que de s'asseoir précisément en face de moi.
Et ça, ça n'allait pas.

J'en voulais à ton père depuis que je lui avais avoué mon amour. Moi, la fière cheffe de Rosenrot m'étais abaissée à suivre mes sentiments et, pire encore, à les avouer à voix haute. Après cela, il m'avait demandé de l'épouser, mais n'avait jamais répondu à ma déclaration. Si, d'une part, cela m'évitait d'avoir à me replonger dans mes sentiments et mes failles, c'était surtout, et avant tout, blessant. Blessant de m'être abaissée pour lui alors qu'il pliait à peine une phalange à mon encontre. Blessant d'imaginer que ces sentiments puissent ne pas être réciproques. Blessant de penser qu'il puisse en aimer une autre.
Qu'il puisse encore en aimer une autre.
Chloé Nienta.

Je ne crois pas t'avoir déjà parlé de cette femme. Pour tout te dire Elaïa, elle est morte il y a longtemps, bien avant ta naissance et même bien avant que je ne rencontre Green. Tu dois donc te demander ce qu'une morte peut bien avoir de menaçant pour un couple, alors il faut que je te le dise : ton père aimait cette femme comme un fou.
C'était une humaine. Une simple et dégoûtante humaine sans le moindre embryon de pouvoir. Mais il l'aimait tant qu'il était prêt à tout sacrifier pour elle. Sa vie de château, sa famille, Rosenrot, sa vie. Absolument tout. Un jour, Chloé et Green ont fugué, emportant avec eux la fille de Chloé, Myaw Nienta. Je ne sais rien de cette période, en revanche, je sais comment l'histoire s'est terminée. Chloé fut assassinée, Myaw envoyée dans des familles d'accueils puis au Mystery et Green est rentré chez lui et dans le droit chemin.
Malgré tout, l'ombre de cette humaine lui colle à la peau de manière poisseuse. Je le sais et je le sens. Dans ses regards fuyants, ses airs blessés, ses mots acerbes. Si ton père est celui qu'il est à présent, c'est en partie à cause de cette histoire.
Et veux-tu savoir le plus ridicule dans cette histoire ? D'après les renseignement que j'ai, Chloé Nienta ne l'a jamais aimé.

Pendant la réunion, je m'efforçais donc de suivre d'une oreille les rapports ennuyeux mais nécessaires de mes soldats, tout en évitant consciemment de croiser le regard de ton père. Je ne l'ai pas plus regardé lorsque ce fut son temps de parler, préférant observer leur rapport écrit pendant son temps de parole. Temps de parole que, par ailleurs, j'écourtai après qu'il ait eu le temps de composer deux-trois phrases pour demander la version de James que j'écoutais avec, cette fois, beaucoup plus d'application.
Qu'espérais-je en agissant ainsi ? Le rendre jaloux ? Fou de rage ? Triste ?
Honnêtement, je ne sais pas bien. Mais j'étais une femme blessée, agacée et je ne voulais pas retomber dans ses pièges faciles. J'étais donc bien décidée à l'éviter jusqu'au mariage et après... nous verrions.
J'en avais assez de souffrir.

Après un peu plus de deux heures, la réunion se termina enfin et je me levai rapidement, désignant d'une main la porte afin d'inviter mes soldats à sortir.

- Je vous laisse envoyer vos rapports aux services concernés et vous reposer avant vos prochaines missions. Bonne soirée.

Prochaines missions qui ne tarderont sans doute pas. En ce moment, Orpheo reprend de plus en plus de pouvoir et notre alliance noire est contrainte de reculer alors qu'eux regagnent lentement, mais sûrement du terrain. J'ai bien peur d'ailleurs que la balance ne finisse par pencher trop fortement du côté de nos ennemis et qu'ils parviennent à reprendre la main sur le monde magique. Je me doute d'ailleurs, que si nous en arrivons là, Dorian se retournera contre moi et tentera de me réduire en cendre. Si mes soldats ne se sont pas déjà soulevé pour me destituer de mon poste - quoique chez nous il serait plus correct de parler directement d'assassinat.
Et alors que ma vie et mon organisation étaient directement menacées, voilà que je me prenais la tête à cause de Green. Tu vois ma chérie, voilà pourquoi il vaut mieux se tenir éloigner des hommes. Et enfermer son coeur dans une cage de froideur.

Après avoir salué quelques soldats, je réunis mes affaires pour rejoindre mon bureau par une porte en chêne lourde qui le relie directement à la salle de réunion. Aussitôt dans l'antre calme de cet endroit qui en a bien trop vu, j'en profitai pour sortir une cigarette et l'accrocher à mes lèvres.
Je sais que ce geste de dépendance est décevant, mais en ce moment la nicotine est le seul remède à tout mon stress. Le stress de voir que les sorciers noirs suffoquent, que mon mariage est une belle arnaque et que l'homme que je pensais aimer ne fais qu'appuyer sur mes failles, droit dans mes entrailles.

[...]


Parfois, au détour d'une lettre un peu trop ronde, d'un geste un peu trop brusque, le bronze de la plume vient frapper l'or de la bague dans un bruit discret. Un bruit qui rappelle la pression, les complications, les manipulations.
Un bruit qui rappelle l'amour.


Dernière édition par Anja L. von Duisbourg le Mer 13 Sep 2017 - 22:30, édité 1 fois
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Solitaire | Âme verte
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Green Soul
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MessageSujet: Re: « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »   « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? » EmptyMer 13 Sep 2017 - 22:00

Il se souvient de tout. Il se souvient de ses doigts qui soulèvent les cheveux blonds pour pouvoir l'embrasser dans la nuque alors qu'elle commence à souffler un peu plus fort, les yeux révulsés. Il se souvient aussi de l'odeur qu'elle a et du débardeur qu'il a fait glisser le long de son épaule avant de laisser courir ses lèvres à lui sur la peau à l'odeur musquée de la jeune femme. Et puis aussi la paume de Green contre son sein alors qu'il continue de descendre, légers baisers déposés sur son ventre pâle jusqu'à son intimité et puis la jeune femme qui agrippe les draps en renversant la tête en arrière en lâchant un léger râle, si léger mais rauque.

Il se souvient de tout, et surtout que ce n'était pas Anja. Voilà à quoi il pense avec un léger sourire moqueur sur les lèvres alors qu'elle ne l'écoute pas, elle ne le regarde même pas. Là tout de suite, malheureux comme il est il a juste envie de la faire souffrir comme le gamin qu'il est.
Il avait cru que leurs fiançailles lui aurait permis d'être plus proche d'elle, de la toucher, même mieux, de la respirer. Elle avait été plus lointaine et hautaine que jamais et c'est la bile au ventre qu'il avait du affronter le regard de son père tous les jours alors qu'il lui en voulait pour avoir précipité son propre fils dans le piège. Fiancé à la femme qu'il aimait pour ne jamais l'avoir au final. Ni dans son lit, ni dans ses bras.

Alors il s'était refait en boucle la scène de la semaine dernière. Du moment où la joie Berlinoise avait posé un cocktail devant lui alors qu'elle même buvait du whisky, jusqu'à l'instant où elle s'était levée et qu'il l'avait suivi avant de l'embrasser d'un coup en le plaquant contre le mur. Elle avait immédiatement agrippé sa main et l'avait téléporté chez elle. Il n'avait pas été surpris plus que ça, le bar était fréquenté uniquement par des doués et surtout de chez Rosenrot mais il n'avait pas vraiment aimé perdre le contrôle mais avait été happé par les événements et puis par la peau si douce de la blonde et son creux des reins affolants et puis ses lèvres et sa langue même et puis son rire.

Si il avait eu le pouvoir de transmettre des images il les aurait enfoncées sous le crâne d'Anja pour avoir son petit effet.

« Pourquoi est-ce que je ne peux pas te toucher ? »

Alors il se souvenait de la blonde, mais il se souvenait d'Anja aussi et tout ce qu'il aurait voulu c'était un moment avec elle, pouvoir la toucher, l'embrasser, souffler à son oreille et poser son front contre le sien.
Pas comme avec Chloé, rien à voir.
Comme avec Anja et Anja seule.
Mais Anja, il ne la touchait pas. Anja, elle ne le regardait même pas.

- Je vous laisse envoyer vos rapports aux services concernés et vous reposer avant vos prochaines missions. Bonne soirée.

Les autres se lèvent et Green suit le mouvement avec quelques secondes de retard. Il se fiche que personne ne l'attende, il n'est pas très bien intégré mais au moins il sait qu'il est respecté. Que ce soit à cause de son nom ou pas n'a aucun intérêt pour lui.
Il regarde les autres se glisser dans l'ombre comme les membres de l'organisation savent le faire. Tous la même démarche, la même souplesse et le même silence et ce, où qu'ils soient. Mais le regard de Green se tourne vers Anja. Elle passe par la porte, seule et silencieuse comme toujours alors qu'elle ne l'a pas regardé, alors qu'elle ne la pas vu quand lui il ne voyait qu'elle.
Il sait qu'il devrait lui parler, lâcher des mots et petit à petit gagner une certaine confiance, de la patience et peut être un peu d'amour mais il se noie dans ses mots et laisse l'envie de l'affronter le submerger.

Il se téléporte.

Il passe immédiatement dans ce bureau qu'il connaît bien. Le bureau dans lequel il est souvent allé dans ses rêves comme pour mieux se souvenir de la première fois qu'il avait eu le droit d'être vraiment, vraiment proche d'Anja.
Et tout ça avait disparu en un claquement de doigts, de mots, une alliance autour du doigt et tout c'était fini.
Il la regarde comme le fou qu'il est, insolent, ce sourire accroché au coin des lèvres et les cheveux qui retombent devant les yeux.

- Alors, c'est tout ? On va s'éviter ?
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Anja L. von Duisbourg
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MessageSujet: Re: « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »   « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? » EmptyMer 13 Sep 2017 - 23:08

Lentement, la page blanche rougit sous l'assaut de la plume. Les lettres délicates s'épaulent, se chamaillent presque, jouent à celle qui sera la plus grande. Ici, la boucle d'un g a pris de l'ampleur, là, le point d'un i surplombent les autres, à cet endroit, la barre d'un t s'étend un peu trop. Les f sont également assez particuliers. Ils ressemblent à des 8 en plus fin. Anja trace d'abord une boucle en haut, puis une seconde en bas.
C'est une écriture rapide, nerveuse qui parcourt la feuille. On dit souvent que le type peut en apprendre beaucoup sur la personne. Alors que dirait un graphologue en voyant cette lettre ?
Que la sorcière est folle, sanguinaire, psychopathe.
Qu'elle est blessée, écorchée, déchirée.

[...]

La fumée emplissait mes poumons alors qu'une brume délavait mon cerveau. J'imaginais aisément ton père dans les bras d'une autre. Je savais qu'il couchait avec une autre. Ou des autres. Le nombre n'a aucune importance.
Me prenait-il pour une idiot ? Ou était-ce lui l'idiot ? Toujours est-il que Green, l'héritier Soul, le soldat fou de Rosenrot, ne trouvait rien de mieux à faire que de draguer presque sous mon nez dans un bar berlinois reconnu pour être aux griffes de mon organisation. Alors imaginait-il vraiment que je ne serai pas au courant de ce qu'il faisait, de ce qu'il se tramait ? Heureusement, nos fiançailles n'avaient pas encore été rendues public, car sinon nous aurions tous été déshonoré. Lui, sa famille et moi.
Cela n'en était pourtant pas moins blessant.

Je tirai une bouffée de plus, profonde, tentant de remettre un peu d'ordre dans ma tête. Pourquoi m'étais-je attachée à cet homme ingrat ? Ton père n'était pas le seul homme de la Terre. Il y en avait tellement d'autres ! Evan par exemple. Un homme de Croix. Je crois qu'il me hait. Je sais qu'il ne dirait pas non.
Et pourquoi pas l'un de tes oncles ? Après tout mon futur époux a cinq frères. Baiser salement avec l'un d'entre eux était sans doute le meilleur moyen de lui faire du mal. Autant que lui m'en faisait.
Mais je ne voulais pas de tout ça. Je ne voulais pas qu'un autre corps me touche, entre en moi, me possède. Je ne voulais que la peau satinée de ton père, son odeur boisée, son coeur torturé. Je ne voulais que lui et j'en souffrais terriblement.

J'étais à ce point là de mes considération quand je le sentis l'air se froisser un instant. Tout de suite après je n'étais plus seule. Je n'eus pas besoin de me retourner pour deviner qui avait assez d'audace pour se téléporter dans mon bureau sans s'annoncer au préalable. Et une voix que je connaissais si bien pour ne l'avoir que trop rêvée confirma mes soupçons :

- Alors, c'est tout ? On va s'éviter ?

Dos à ton père, je fixai l'horizon qui vivait de l'autre côté de la fenêtre. Le ciel gris, une étendue de terre brune et au loin, la forêt. Une forêt qui ne marquait trop bien l'impossibilité de notre relation puisque c'était là-bas même que tout avait explosé, une fois de plus. Là-bas que je l'avais désirée après quatre ans à s'éviter. Là-bas qu'il m'avait repoussée, violemment.
Le reflet métaphorique de ce qui lie tes parents.
Lentement, presque mécaniquement, je perchai ma cigarette à mes lèvres et aspirai un peu plus de fumée. Je prenais mon temps, laissant un silence désagréable s'installer, nous étouffer. Je voulais qu'il désire mes mots autant que je désirais son corps.
Enfin, calmement, quelques mots d'échappèrent, aussi légers que la grisaille de la fumée, aussi méprisants qu'une femme dévastée.

- Désolée, je traîne rarement dans les bas fond berlinois.

C'était une remarque puérile et inutile. Que cherchais-je à insinuer ? Que j'étais au courant ? Que je m'en fichais ? Que cela me blessait ? Je l'ignore encore à présent. Mais c'était idiot de répondre ainsi, de m'abaisser au niveau de cette homme qui m'opérait à coeur ouvert.
Encore une fois, je sautais à pieds joints dans les pièges tirés par les hommes. Énervée contre moi même, je repensais un instant à tous ceux qui avaient bercés ma vie. D'abord mon père, ton grand-père. Un homme lâche qui m'abandonna au nom d'une fausse liberté. Puis Diego, le père de ma mère. Un homme sévère et méchant qui me garda auprès de lui pour d'obscurs motifs, mais ne me donna jamais le moindre amour ou la moindre considération. Je dus apprendre à grandir seule et c'est tout aussi abandonnée que je découvris mes pouvoirs. Et enfin Jack. Ce demi-frère, cette erreur supplémentaire de la part de mon père. Jack est un homme dégueulasse, de la pire espèce qu'il puisse exister. Il est alcoolique, méprisable et pathétique. Il ne m'attise rien d'autre que de la pitié.
Et puis Green, encore Green, toujours Green. Quoique je fasse, j'en revenais toujours à lui.

D'un geste un peu brusque, j'envoyai valser ma cigarette dans un cendrier sur une étagère. Mes pouvoirs lui permirent de s'écraser contre le fond, distillant quelques cendres dans l'objet translucide. Un peu de fumée s'échappait encore.

- Tu peux bien faire ce que tu veux après tout. Nous ne sommes pas encore mariés. Et quand bien même le serions-nous, cela changerait-il vraiment quelque chose entre nous ?

La fumée s'était distillée dans l'air, mais l'odeur du tabac froid restait collée à ma peau, mes vêtements, mes cheveux. Je devais puer et j'en étais heureuse. Je n'avais pas envie de sentir la rose pour ton père.
Après tout il devait bien s'habituer à moi, à la vraie Anja puisque nous étions destinés à vivre plus d'une centaine d'années ensemble.
Le divorce n'existe pas dans les grandes familles de sorciers. « À la vie, à la mort ». Si tu veux mon avis, ils prennent cet adage un peu trop au sérieux. Et de manière trop mortelle.

- Ce mariage est une vaste blague.

Toujours tant de mépris.

[...]


Rapidement les pages se succèdent, l'écriture venant griffer le papier plus ou moins profondément selon les sentiments.
Un mot est plus appuyé que les autres, comme une plaie.
Green.
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Solitaire | Âme verte
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Green Soul
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MessageSujet: Re: « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »   « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? » EmptyJeu 14 Sep 2017 - 20:56

Elle reste dos à lui. Il ne voit que la courbure de son dos et puis ses cheveux. Son odeur est largement masquée par l'odeur de la clope qu'elle tient au bout de ses doigts en tirant avec une délectation ostensible. Elle prend son temps; elle a raison, rien ne presse.
Rien ne presse.
Ils ne sont pas à ça près, après des années d'attente ils peuvent bien se tourner encore autour quelques heures, n'est-ce pas ?
Green est un peu déçu. Il aurait voulu la respirer, pas s'étouffer dans la cendre et le goudron qui grisent l'ambiance et épaississent l'atmosphère. Elle tire, inhale, recrache en prenant tout le temps de se salir. Il ne dit rien (il n'a rien à dire).

- Désolée, je traîne rarement dans les bas fond berlinois.

Il sourit. Il sourit parce qu'elle lui porte de l'attention et il meurt de faim quand elle ne le regarde pas. C'est une petite victoire, il l'a atteinte elle, la reine dans sa tour de glace a daigné être touchée par ses agissements à lui. Il s'était demandé si elle allait l'apprendre mais c'était évident. Anja savait tout mais daignait rarement en parler. Alors pourquoi lui ?
Parce qu'il avait un impact.
Il ravale son sourire au cas où elle en viendrait à se retourner.

La cigarette va s'écraser plus loin dans le bruit caractéristique de la fraise qui s'éteint. Green reste debout et n'a pas bougé, toujours alerte. Il se souvient de la dernière fois où elle l'avait envoyé s'écraser comme un insecte contre les parois, folle de rage, folle tout court. Il sait bien que si elle n'en vient qu'à vouloir l'exploser, il n'aura ni le temps ni le réflexe de s'en aller. Il le sait mais tant pis, son corps reste tendu parce qu'il a bien appris, bien retenu.

- Tu peux bien faire ce que tu veux après tout. Nous ne sommes pas encore mariés. Et quand bien même le serions-nous, cela changerait-il vraiment quelque chose entre nous ?

Il se pince les lèvres. Alors comme ça, elle est vraiment touchée, vraiment en colère ? Il note tout de même que les choses ont changées. Elle ne lui a pas fait de remarque sur le fait qu'il est entré sans toquer, que peut être qu'il la dérange. Elle ne lui dit pas que ce n'est qu'un simple soldat, elle ne le rabaisse pas.
Il ne la reconnaît pas, elle reste là à pester contre lui sans agir, des mots, des mots, des mots.

- Ce mariage est une vaste blague.

Il s'avance finalement un peu quand elle ne fait que suinter de mépris, de dégoût et de colère face à lui. Il s'avance oui, pour l'avoir bien en face et pouvoir regarder son visage encore si jeune qui pourrait presque être parfait.
Il s'appuie négligemment sur le mur dans cette position nonchalante qui lui colle à la peau, le regard vrillé dans celui de sa cheffe.

- Fiançailles, corrige-t-il du bout des lèvres. Ces fiançailles sont une vaste blague. Comme tu l'as dit nous ne sommes dans encore mariés.

Il a pris le temps de choisir ses mots et de les détacher, les délier comme il faut pour mieux appuyer là où il veut, là où il a besoin. Sur le cœur de sa reine qu'il n'a en épouse que sur le papier.

- Alors pourquoi tu as dit oui ? Pourquoi est-ce que t'as accepté la proposition d'Allen - il souligne le fait qu'il n'a pas fait lui-même sa demande - si c'est pour ne jamais être dans le coin, m'envoyer dans des missions toujours plus loin ?

Il pense avoir fini mais les mots s'accumulent dans sa bouche, ces mêmes mots qu'il a formulé des milliers de fois tout seul dans le noir de sa chambre en pensant au moment où il pourrait les laisser sortir.

- Pourquoi est-ce que t'as dit oui si tu ne veux pas de moi ?


Il sourit, ricane presque en secouant la tête, laissant les cheveux devant ses yeux sans prendre le temps de les remettre. Quand il relève la tête il est acide, blessé, rejeté comme il l'a toujours été.

- Imagine seulement comme ça sera dur de m'éviter quand on devra vivre sous le même toit.


Et puis voilà il se tait parce qu'il a tout dit. Comme elle ferait quand ils devraient avoir un lit en commun, est-ce qu'elle l'enverrait sur le canapé ? Est-ce qu'elle mentirait et continuerait d'habiter seule en essayant d'imposer à Green des allers-retours ?
Est-ce que seulement un jour il aurait à nouveau le droit de la toucher ? Sa peau, ses lèvres, son dos ?
Son odeur, sa fièvre, ses mots ?
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Anja L. von Duisbourg
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MessageSujet: Re: « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »   « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? » EmptyVen 15 Sep 2017 - 10:24

Les mots peuvent faire mal, blesser, torturer. Anja le sait depuis bien longtemps à présent et, depuis aussi longtemps qu’elle l’a compris, elle travaille ce pouvoir là. Elle les a utilisé pour séduire les membres de Rosenrot afin qu’ils l’acceptent comme cheffe, elle les a utilisé pour convaincre Dorian de faire alliance, elle les a utilisé pour manipuler, trahir, blesser.
La sorcière noire connaît les mots et les apprécie. Elle aime leur caresse, elle pense les maîtriser.

Pourtant, aujourd’hui ils semblent désespérément lui échapper.
Et la blesser.

[...]

Green s’avança afin de contourner mon dos et de pouvoir me faire face. Je le regardai s’appuyer à un mur, lentement, nonchalamment, comme si tout ce que j’avais pu lui dire précédemment ne l’avait nullement touché.
Son regard vrilla dans le mien, perça mes yeux pour aller droit vers mon cœur. Je dû faire appel à toute ma maîtrise, à tout ce qui était enfoui en moi pour ne pas détourner les yeux, pour ne pas vomir.

- Fiançailles. Ces fiançailles sont une vaste blague. Comme tu l'as dit nous ne sommes dans encore mariés.

Je haussi les épaules. Qu’importe la différence, ce n’était que des mots. Un Univers de mot que je ne maîtrisais pas, qui m’échappait. Mariage, fiançailles, amour... Pourquoi mon cerveau refusait-il de substituer ces mots avec alliance, contrat, manigance. Car c’était ça le but premier. C’était ça qui avait pousser Allen à me proposer d’épouser son fils. Ce n’était pas en imaginant nous rendre heureux, mais en insinuant lentement son fils dans les hautes sphères du pouvoir noir. Placer un espion dans le lit même de la reine.
Alors pourquoi m’obstinai-je à imaginer qu’un quelconque amour puisse être possible avec ton père ?

- Alors pourquoi tu as dit oui ? Pourquoi est-ce que t'as accepté la proposition d’Allen si c'est pour ne jamais être dans le coin, m'envoyer dans des missions toujours plus loin ?

À ces mots je dû me retenir de hurler et de lui cracher ses quatre vérités au visage. « La proposition d’Allen » ? N’était-ce pas ton père qui, dans un souffle m’avait dis « épouse moi ». D’un ton presque suppliant. Et maintenant il se dédouanait en laissant reposer toute l’idée sur son père. Il m’insupportait.
Il me fallut serrer les lèvres encore plus fort pour ne pas laisser échapper la réponse logique à tout ça, pour ne pas utiliser le même mensonge que lui : « Ce n’est pas à toi que j’ai dis oui, mais à Allen ».
Cependant je me tus. Pour ne pas m’abaisser à son niveau. Pour ne pas non plus lui offrir trop d’armes pour me blesser.

- Pourquoi est-ce que t'as dit oui si tu ne veux pas de moi ?

Ton père se mit à sourire, presque un rire qui me déchira le cœur un peu plus fort. Je serrai les poings. J’en avais marre qu’il puisse balayer mes défenses aussi facilement, marre qu’il parvienne à me blesser en alambiquant à peine quelques mots. Pourquoi tout était toujours aussi compliqué ? Pourquoi tout faisait toujours aussi mal avec lui ? Et comment diantre avait-il fait pour trouver mon cœur sous la carapace que j’avais forgé tout au long de ma vie ?
Mais je me dois d’être honnête avec toi ma fille. Si ton père a sans doute ouvert une brèche le jour de ta conception, c’est toi Elaïa qui l’a fait explosée en mille morceau. Et c’est ainsi que je me retrouve démunie face à ton père, avec rien d’autre qu’un mélange abérrant de sentiments. De la colère, de l’amour, de l’agonie.

J’observai ton père cacher son sourire douloureux derrière ses cheveux et je ne pus m’empêcher de le trouver beau. C’était futil comme pensée, car notre relation ne se réduit pas qu’à une enveloppe charnelle. À vrai dire, ça n’a même pas commencé ainsi. Ton père aurait pu être laid que ça n’aurait rien changé. C’est ses blessures, ses douleurs, son acidité qui me fit baisser mes barrières en premier lieu.
Tout ce que je retrouvai dans ses yeux lorsqu’il releva la tête.

- Imagine seulement comme ça sera dur de m'éviter quand on devra vivre sous le même toit.

J’attendis un instant avant de répondre. Afin d’être sûre qu’il avait tout dit, qu’il n’allait pas me balancer le reste de sa haine au visage.
Et puis, les yeux difficilement plantés dans les siens, je laissai enfin la barrière de mes lèvres s’écarter :

- Chez tes parents j’ai cru que tu étais sincère. Lorsque tu m’as demandé de t’épouser.

Les mots étaient sortis tout seuls, je n’avais pu les empêcher de souligner le fait que, si l’idée était à la base d’Allen, c’est les mots de ton père qui m’avaient convaincu de dire oui.

« Epouse moi. »
À présent encore ils résonnent dans tout mon être.

- Il faut croire que nous avons menti tous les deux.

Ne me juge pas ma fille. Ne juge pas ma lâcheté face à cet homme que je ne comprends pas et des sentiments que je ne connais pas. Je sais. Ce que j’ai dis à ce moment là était trop facile, trop évident. Me dédouaner de mes propres mots, du fait que je lui avais dit que je l’aimais.
Mais au jeu de l’amour je ne connais rien. Je suis plus bas encore que novice. Je n’ai eu que Green dans ma vie et, encore, notre relation n’a rien de celle qu’on peut lire dans les bouquins. Ce ne sont que haine, refoulement, sexe. Si peu de mots, trop peu de mots.
Ton père et moi sommes incapables d’assumer nos pensées.

Voilà pourquoi je prétendais avoir menti ce jour là, chez les Soul, dans cette minuscule petite pièce. Il était plus facile de nier. De mentir.

- Et que nous continuerons à mentir.

La reine place ses derniers pions, elle cherche à faire mal, à briser.

- Parce que c’est dans notre nature.

Échec au fou.

[...]


Les mots se heurtent.
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MessageSujet: Re: « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »   « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? » EmptyVen 15 Sep 2017 - 19:22

Avant - il y a bien longtemps - Green avait pensé qu'Anja elle avait pour pouvoir de contrôler ses émotions. Pas les histoires nulles où les gens mettent leurs traumatismes sous le tapis, sous le lit ou dans l'armoire n'importe non. Comme si elle avait accès à un tableau de bord et qu'elle s'était que non, l'amour ça ne valait pas le coup.
Parce que ça ne vaut pas le coup, n'est-ce pas ?
Elle aurait pu désactiver l'amour au profit de l'ambition, monter au sommet de Rosenrot à la sueur de son front, coupée de ses émotions. Peut être que c'était plus facile ainsi et que c'était son but. Mais à quoi ça lui servait d'être au sommet, seule ? Est-ce qu'elle était heureuse ?
Est-ce que seulement elle savait ce que ça voulait dire ?

Elle ne bouge pas. Lui non plus. Il a fini sa tirade et visiblement c'est son tour à elle de parler. Comme s'ils s'échangeaient tour à tour une lame qu'ils utiliseraient pour se taillader, s'entailler la chair comme si ça avait pu les sauver.

- Chez tes parents j’ai cru que tu étais sincère. Lorsque tu m’as demandé de t’épouser.

Il hausse un sourcil. Ses dons n'ont vraiment aucun lien avec les émotions et les sentiments, se dit-il. Sinon elle saurait qu'il avait été sincère là-bas, dans son endroit juste pour lui. Alors comme ça maintenant Anja avait besoin de sincérité ? Elle ne se basait jamais sur les gens, toujours sur elle-même pour tous ses choix et maintenant elle questionnait la sincérité de Green ?

- Il faut croire que nous avons menti tous les deux.

Il ne sait pas de quoi elle parle à vrai dire. Il ne se pose pas la question de toute façon, il sait bien à quel jeu elle joue maintenant et il s'en fiche. Elle pourrait dire tout ce qu'elle veut, tant que ses mots ne se transforment pas en actions, lui, ça lui va.
A vrai dire il était ici pour une seule et unique question : est-ce qu'à la fin, elle lui reviendra ?
De toute façon il doute qu'elle puisse revenir en arrière. Se défiancer ? Dire « oui en fait non » à Allen et prendre le risque de représailles, de la perte de tous les frères Soul et de la famille en général ? De Bleu ?
Est-ce qu'elle pouvait ?
Il ne sait pas.
Par contre ce qu'il sait, c'est qu'elle peut l'esquiver encore et encore pendant des années. Ils ont bien réussi pendant quatre ans, avec un peu de volonté il est certain qu'ils pourront faire ça jusqu'à la fin.

- Et que nous continuerons à mentir.


Il a envie de soupirer mais il scelle ses lèvres. Ce n'est pas le moment de la couper alors qu'elle se traine, si mélancolique et douloureuse, presque recroquevillée dans son malheur qu'elle porte en voile de mariage. Il sait qu'il n'est pas différent, pas mieux.
Sauf que pour une fois il sait pourquoi il vient, il sait ce qu'il veut. Il s'en fiche qu'elle soit difficile et si délicate, pouvant démarrer au quart de tour et partir en coup de sang comme réfléchir calmement comme pour la décision qu'elle a prise pour Elaïa.
Il s'en fiche. Il la veut, c'est tout.
Il l'aime, c'est tout.

- Parce que c’est dans notre nature.


Il balaye ses mots d'un revers de main. Bien sûr qu'il n'est pas d'accord avec elle, mentir dans leur nature ? Pourquoi faut-il qu'elle soit subitement si pessimiste et décidée dans ce qu'ils sont, tous les deux, tellement fataliste quand il s'agit de leur mariage.
Pourquoi est-ce qu'elle le laisse tomber comme ça ?

- J'étais sincère; qu'est-ce que tu veux qu'il me rapporte, ce mariage, si ce n'est toi ?

Il rit sarcastiquement en levant les paumes vers le ciel, juste pour prendre le luxe de souligner ses propos. Après tout ça a toujours été comme ça avec Green, le langage du corps qui reste toujours en mouvement, toujours tendu, bouger dans l'espace pour mieux exister.

- Si j'avais eu le moindre désir d'ambition, tu penses vraiment que je me serais tiré de chez moi en prenant le risque de faire dos à Allen ?

Il se met tout entier dans ses mots. Il voudrait ajouter « alors pourquoi est-ce que ce n'est pas plus facile on sang ! » ou au moins lever un bras, toucher sa peau, la peau de son visage et puis ses lèvres, s'approcher doucement en laissant trainer son nez dans son cou.
Juste la prendre dans ses bras même.
Un peu de douceur.

Elle a esquivé la question, elle n'a pas expliqué pourquoi elle avait accepté. C'était idiot, voulait-elle se rendre plus malheureuse que les pierres en s'attachant un boulet au pied ?
Un boulet qui avait déjà engendré une descendance.

Il lève le bras, coupe son geste immédiatement. Ce n'est pas le moment d'être idiot et de la toucher, pas quand elle est sur le défensive. Peut être qu'il n'en aura plus jamais l'occasion il le sait. Peut être même qu'elle l'enverra à la boucherie en mission pour se débarrasser de lui.
Imprévisible.
Il souffle. Suspend ses mots.
Et reste muet.
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MessageSujet: Re: « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »   « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? » EmptySam 16 Sep 2017 - 0:27

Quelque part ailleurs, dans un autre espace-temps, un Univers parallèle, tout aurait été différent. La magie n’aurait pas existé. Alors Chloé ne serait pas morte. Elle aurait continué de fuir avec Green et, par une nuit sans Lune mais percée d’étoiles, aurait fini par l’embrasser. Elle se serait rendu compte que c’était ce jeune homme patient qu’elle avait attendu toute sa vie et ils se seraient installés ensemble. Allen et Aria Soul auraient accepté cette relation, les aidant à financer leur tout premier appartement. Myaw aurait appelé Green « papa » et Chloé serait de nouveau tombé enceinte. D’un petit garçon. Ils l’auraient appelé Elio.
Un jour, en voyage d’affaire à Berlin, c’est un Green Soul différent, entier et non brisé qui aurait croisé une jeune femme blonde au détour d’une ruelle. Elle aurait été accrochée au bras d’un jeune homme brun qui venait de la demander en mariage et, la jeune femme blonde au doux prénom d’Anja était déjà en train d’imaginer la manière dont elle l’annoncerait à ses parents qu’elle adorait plus que tout au monde.
Par inadvertance, Green serait rentré dans Anja. Aussitôt il se serait confondu en excuse que la jeune femme aurait accepté avec un sourire bien qu’un peut troublé par les yeux de cet inconnu. Puis chacun aurait continué son chemin, oubliant cette rencontre.
Et rien n’aurait été compliqué.
Mais Elaïa ne serait jamais née.

[...]

Ton père balaya mes mots et mon coup d’un geste de la main qui me fit l’effet d’une gifle. Pourquoi repoussait-il mes propos ? Niait-il le fait de m’avoir menti ? Après que je lui aie avoué mon amour, ton père m’avait demandé de l’épouser ; ce que j’avais pris comme une preuve que tout ça, tout ce que je ressentais et découvrais pour la première fois, était réciproque. Je m’y étais accroché pendant des jours, attendant un signe, un peu plus de sa part.
Je n’avais rien eu de tout ça. Pas un mot. Pas un geste.
Juste un connard qui en baisait d’autre.

- J'étais sincère; qu'est-ce que tu veux qu'il me rapporte, ce mariage, si ce n'est toi ?

Le rire qui s’échappa sarcastiquement de sa gorge à ce moment là me blessa. Qu’essayait-il de dire ? Je me sentais comme un objet que l’on offre à un gamin pourri gâté. J’étais la jolie poupée de Green, celle qu’on accrochait à son bras comme un accessoire.

- Si j'avais eu le moindre désir d'ambition, tu penses vraiment que je me serais tiré de chez moi en prenant le risque de faire dos à Allen ?

Bien sûr que ton père n’était pas intéressée par le pouvoir. Je le savais. Les seuls Soul obnubilés par ça sont tes grands-parents et ton oncle Bianco. Il serait prêt à tout sacrifier pour accéder au pouvoir, y compris leurs enfants.
Y compris Green Soul sur un bûcher à destination d’Anja von Duisbourg.
En plus d’être un joli accessoire pour le bras de ton père, je me retrouvais en plus la porte d’accès idéale au pouvoir pour ton grand-père. J’avais l’impression de m’être faite rouler dessus par la famille Soul dans son intégralité.

Je regrettai. D’avoir accepté, d’avoir dit oui, de ne pas m’être un peu plus méfiée. Si j’avais décidé de me fiancer avec Green, c’était parce que je pensais pouvoir connaître l’amour avec lui, pouvoir m’échapper un peu.
Mais je réalisais que, même ça, je n’y avais pas le droit.

Lentement je me rapprochai de ton père. Lui, il était toujours adossé au mur. Démarche charmante, air mutin, petit serpent qui venait dévorer sa proie. Je m’approchai prêt, jusqu’à dépasser sa zone de confort, jusqu’à exploser sa bulle. Délicatement, je posai ma main droite contre le mur derrière lui, ma main gauche soulevant son menton. Nos lèvres étaient près, tellement que je pouvais sentir le souffle de sa respiration sur ma peau. Tellement que je devais me faire violence pour ne pas l’embrasser, le mordre, le dévorer.

- C’est ça que tu voulais. Une putain à tes pieds, une femme forte en dehors mais que tu pouvais dominer au lit. Le fou veut la reine pour pouvoir la baiser et non pour asseoir son propre pouvoir.

Nos bouches à quelques millimètres l’une de l’autre, mes yeux bleus dans ceux de Green.

- C’est comme ça que tout a commencé et que tout finira. Par du cul. Est-ce qu’on baisera ensemble quand on sera marié ? Il ne faudrait pas que les esclaves jasent...

Mes mains descendirent vers le pantalon de Green, arrachèrent la ceinture, déboutonnèrent le jeans afin de la tirer d’un coup vers le bas. Ma tête toujours aussi proche de la sienne, mes doigts s’enfilant dans son caleçon pour le caresser.

- T’es content ? T’as gagné.

[...]


La vie aurait été plus facile sans magie. Mais moins complète sans Elaïa. Au fond d’elle, l’instinct maternel d’Anja sait, qu’entre ses deux vies, elle choisirait sa fille. Même si dans sa tête, elle tente de se persuader du contraire.
Même si dans sa tête, elle refoule son amour pour Green.
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MessageSujet: Re: « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »   « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? » EmptyDim 17 Sep 2017 - 23:23

Elle s'approche lentement mais il se méfie. Il sent les émotions qu'elle porte à fleur de peau et la blessure qu'elle garde en collier. Il est partagé, comme toujours. Est-ce qu'il veut savoir ce qu'il y a derrière cette femme, quel passé, quelles envies, quelles frustrations ? Mais est-ce que seulement ça en vaut la peine ?
Ou est-ce qu'elle ne fera que le blesser petit à petit ? Peut être que dans une autre vie il aurait pu trouver cette relation là normale, peut être aurait-il pensé qu'il n'aurait jamais accès à deux, puni, privé. Mais il sait que c'est faux, il se souvient de la facilité qu'il éprouvait à vivre avec Chloé. Et même s'il n'avait pas le droit de l'embrasser il pouvait la prendre dans ses bras dans les premiers rayons du matin, quand le soleil tapait directement dans la fenêtre et qu'ils restaient vautrés dans le lit à glander jusqu'à midi. Il avait connu la liberté, la vraie, l'épanouissement loin de la mort et du sang mais pas Anja.
Anja n'avait pas l'air de vouloir les yeux sur ce qu'elle pouvait avoir.

- C’est ça que tu voulais. Une putain à tes pieds, une femme forte en dehors mais que tu pouvais dominer au lit. Le fou veut la reine pour pouvoir la baiser et non pour asseoir son propre pouvoir.

Elle s'approche encore plus proche et ses lèvres sont tellement proches qu'il pourrait juste tendre les lèvres pour l'embrasser. Elle le rebute soudainement, il a envie de la détruire et l'enfoncer pour lui prouver à quel point elle a tord. A quel point elle se trompe, à quel point elle se gâche et elle les ruine.
Il se tait. Elle parle.

- C’est comme ça que tout a commencé et que tout finira. Par du cul. Est-ce qu’on baisera ensemble quand on sera marié ? Il ne faudrait pas que les esclaves jasent...

Il serre les dents alors qu'elle le dégage de l'étau de son jean. L'envie lui mord le ventre et il ferme les yeux en renversant la tête en arrière. Il en a envie mais il n'est pas idiot, il n'est pas une marionette mais le fou.

- T’es content ? T’as gagné.

Il claque la main d'Anja d'un coup sec et se recule en se rhabillant nerveusement, sans même prendre la peine de reprendre la ceinture. So cœur bat à deux cent à l'heure. Il la veut certes, mais pas comme ça, non, jamais comme ça, alors il siffle entre ses dents.

- J'ai gagné quoi ? J'peux te baiser ? Me voilà ravi. Y'a d'autres filles dans d'autres bars dans les tréfonds berlinois que j'peux avoir et qui seront sûrement des meilleurs coups que toi.


"Une femme forte en dehors", "dominer", "pouvoir", il pourrait lui ricaner au nez avant de la forcer à se regarder dans un miroir pour qu'elle puisse voir à quel point elle est ridicule à monter des théories débiles. A quoi est-ce qu'elle joue à se débattre comme ça, pauvre reine éplorée qui voulait son fou plus éperdu encore que ça ?

- J'te veux pas dans mon lit, Anja, j'te veux dans ma vie.

Il est sincère mais ça ne compte pas pour elle visiblement elle veut toujours plus, avide d'amour de mots et de démonstration alors que quoi, Green il n'est rien de tout ça. Est-ce que seulement elle le connaît un peu, est-ce qu'elle a pris le temps de savoir qui il était vraiment ?
Il passe une main dans ses cheveux, il se sent bizarre et perdu et pour la première fois coincé dans ce mariage débile. Il s'était toujours dit que ça allait passer, qu'elle était comme ça avant aussi mais qu'il avait quand même réussi à se rapprocher d'elle alors qu'ils étaient en mission. Qu'il aimait bien avoir de l'espace et du temps, peut être que c'était son cas aussi.

Absolument pas.

- Mais toi Anja, j'te suis pas. Tu dis oui et puis tu me fuis, tu me reproches d'aller voir ailleurs alors que je peux pas te parler depuis des mois ?

Il s'assoit sur son bureau en coulant dessus, avachit avec de se poser en tailleur, passant ses deux mains sur son visage, fatigué de cette relation mais encore plus de cette sensation au creux du ventre. Une bille chaude et sauvage qui le poussait inlassablement à continuer. Il était incapable de la laisser tranquille, incapable de l'abandonner, incapable de se dire que maintenant il avait laissé passé sa chance, elle lui avait proposé une partie de baise et il avait dit non.
Incroyable.


Dernière édition par Green Soul le Mar 19 Sep 2017 - 21:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »   « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? » EmptyLun 18 Sep 2017 - 18:01

C’est toujours le même problème avec lui, le même problème entre eux. Anja s’accroche à des mots alors que Green les fuit pour se laisser porter par les gestes. La sorcière n’accordera pas ce qu’il veut tant qu’il ne lui aura pas dit ce qu’il ressent. Et le sorcier refusera d’offrir ces mots si précieux et maladroits avant d’avoir ce qu’il veut.
Alors comment avancer ensemble ?
Cette relation n’est-elle pas, après tout, vouée à l’échec ?

[...]

La main de ton père qui claqua sur la mienne me fit mal. Non pas physiquement, j’avais connu bien pire douleur, pire blessure, mais au cœur. Ça me donnait envie de vomir ou alors de me jeter sur lui pour le secouer comme une bouteille de champagne jusqu’à ce que, enfin, le bouchon saute et que le liquide mousseux de ses mots se répande partout sur moi, mon esprit, mon corps.
À la place de ça je retirai ma main violemment, comme si elle avait été brûlée par le contact. Un sifflement échappa à Green ainsi que quelques mots. Des mots qui faisaient mal. Des mots que je refusais d’entendre.

- J’ai gagné quoi ? J’peux te baiser ? Me voilà ravi. Y’a d’autres filles dans d’autres bars dans les tréfonds berlinois que j’peux avoir et qui seront sûrement des meilleurs coups que toi.

Je fermai les yeux pour mieux accuser l’estocade. Aussitôt des images déferlèrent sous mes yeux. Des femmes lourdement maquillées et perchées sur des talons, se laissant tomber dans les bras de ton père, dans le lit de l’homme que je désirais. J’imaginais ton père leur faire l’amour, les prendre toute la nuit, jusqu’à ce que l’aube les dérange, jusqu’à ce qu’ils explosent dans un orgasme mutuel.
Je crache sur ces femmes. Ces femmes qui sont des « meilleurs coups que moi », qui savent jouer avec leur langue et leur corps pour faire monter le plaisir chez leur amant, ni trop lentement, ni trop rapidement. Car qu’avais-je moi comme expérience du haut de mes 25 ans ? Une pauvre fois, dans ce même bureau, quatre ans auparavant. J’étais presque encore vierge.
Alors évidemment que toutes ces femmes devaient être bien meilleures. Je n’étais pas assez narcissique pour imaginer le contraire. Mais ça faisait mal de se l’entendre dire. Surtout de la bouche de Green.
Des mots s’insinuèrent jusque sur ma langue. « Apprends moi » avais-je envie de hurler.
Je les retins. Pour ne pas paraître faible. Pour ne pas laisser à ton père l’opportunité de me dominer. Parce que je suis obstinée. Parce que je suis conne.

- J’te veux pas dans mon lit Anja, j’te veux dans ma vie.

Mais ce n’était pas suffisant. Ce n’était jamais suffisant.
Et tu veux savoir pourquoi Elaïa ? Tu veux savoir pourquoi ta mère s’accroche tant à ces mots stupides, ces mots faciles ? Tu veux savoir pourquoi elle se fait la pute de trois mots dérisoires qu’on entend un peu partout et qui ont perdu toute leur importance ?

La dernière fois que j’ai entendu ces mots je n’étais qu’une gamine. C’était mon père, mon père à moi ce salaud qui me les glissait dans le creux de l’oreille. « Je t’aime mon Anja », « Tu es mon amour à moi ma fille ». Il me les offrait tard dans la nuit avant d’aller dormir et tôt le matin pour rendre l’aube plus colorée qu’elle ne l’était déjà. Il me les donnait accompagnés d’un bouquet de lys ou d’une poupée.
Et puis un jour il partit. Et avec lui un bout de mes illusions s’envola. Depuis je n’ai plus jamais entendu ces trois mots. Et jusqu’alors je m’en fichais, je n’en avais pas vraiment besoin, je pensais être plus forte que ça. Dépasser ces conneries sur l’amour et tout le reste.
Alors pourquoi maintenant ce besoin si puissant s’était-il infiltré dans mon cœur ?
Ce n’était pas suffisant.

Je regardai Green glisser sa main dans ses cheveux. J’aurais aimé craquer et, caresser ses mèches désordonnées avec tendresse et non violence. J’aurais aimé lui laisser une place dans ma vie. Mais ça n’aurait plus vraiment été moi, ça n’aurait plus vraiment été Anja, n’est-ce pas ?
Alors je le laissais glisser sa main dans ses cheveux, ce tic nerveux que j’avais si souvent observé chez lui et je ne bougeai pas.

- Mais toi Anja, j’te suis pas. Tu dis oui et puis tu me fuis, tu me reproches d’aller voir ailleurs alors que je peux pas te parler depuis des mois ?

Ton père s’éclipsa du mur contre lequel il était appuyé, me laissant seule face à la surface plane. Je n’osais pas me retourner, affronter son regard et ses questions. Je refusais de le voir étaler mes propres contradictions devant moi.
Pourquoi fallait-il toujours que les mots de Green touchent aussi juste ?
Mon poing alla s’appuyer contre le mur. Avec force, comme s’il tentait de s’enfuir, de fuir toute cette tension, de se casser loin d’ici et loin de tout ce que je ne comprenais pas, ne maîtrisais pas. Mon autre main elle glissa jusqu’à ma gorge, jusqu’au lourd pendentif de Rosenrot qui battait autour de mon cou, presque comme une entité vivante.
Était-ce le pouvoir qui m’empêchait de m’ouvrir à Green ?
Était-ce mon enfance brisée ?
Était-ce ma fierté idiote ?

- Qu’est-ce que tu veux que je te réponde ? Que je suis désolée ? Désolée de pas te sauter au cou dès que tu rentres dans une pièce, de pas t’inviter à dormir chez moi ?

Je marquais une pause, un soupir.

- Tu savais dès le début dans quoi tu t’engageais Green. Tu me connais mieux que personne, peut-être même mieux que moi-même. Tu savais que ça ne serait pas facile pour moi, pour nous. Qu’il faudrait se battre pour que notre relation puisse exister.

J’avalais douloureusement ma salive. Les mots qui allaient suivre me faisaient déjà mal avant même d’être sortis. Mais je ne pouvais pas les lui épargner.

- Alors ça y est ? T’en as déjà marre de te battre pour moi ? T’abandonnes ?

[...]


Au fond, qu’est-ce qui relie Green et Anja ?
Une petite fille échouée sur les berges de la vie et qui grandit bien loin d’eux.
Et une bague. Juste une fichue bague de fiançailles même pas vraiment officielle.

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MessageSujet: Re: « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »   « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? » EmptyMar 19 Sep 2017 - 22:02

Elle le laisse parler alors qu'il déballe tout ce qu'il a. Comme s'ils se renvoyaient juste la balle. Comme si c'était un match et que donc, à la fin, en toute logique, quelqu'un devrait avoir gagné. Un vainqueur et un perdant trainé dans la boue. Mais que gagne celui qui remporte la match ? Jeu set et match ?
Ne devraient-ils pas s'accorder maintenant ?

Elle est si jolie pourtant maintenant mais tellement enroulée dans sa fierté stupide et égoïste qui ne la mènera nulle part.

- Qu’est-ce que tu veux que je te réponde ? Que je suis désolée ? Désolée de pas te sauter au cou dès que tu rentres dans une pièce, de pas t’inviter à dormir chez moi ?

Il soupire et elle aussi. Non seulement ils n'avancent pas mais les esprits s'échauffent et ils n'auront bientôt plus rien à tirer l'un de l'autre. Ils sont passés par toutes les émotions possibles, mépris, colère, tristesse, ennui. Que leur reste-t'il ?

- Tu savais dès le début dans quoi tu t’engageais Green. Tu me connais mieux que personne, peut-être même mieux que moi-même. Tu savais que ça ne serait pas facile pour moi, pour nous. Qu’il faudrait se battre pour que notre relation puisse exister.

Il sourit à nouveau. Il se sent balancé comme sur une barque en plein milieu de la mer. Il reste cynique et blessé mais a tantôt envie de la gifler, tantôt envie de sourire pour mieux la blesser, tantôt juste envie de l'embrasser. Ils font des tours de piste mais jamais n'atteindront les tribunes. Peut être qu'il serait plus sage que de ne pas répondre, la laisser là avec ses clopes et partir. Froisser l'air et aller plus loin, boire une bière dans un bar avant d'embrasser une autre fille qu'il faudrait ramener chez soi avant de la plaquer contre un mur pour pénétrer en elle sans douceur mais avec envie sans même savoir son nom.

- Alors ça y est ? T’en as déjà marre de te battre pour moi ? T’abandonnes ?

Il serre les dents. Il voudrait s'empêcher de parler encore et encore et encore mais il ne peut faire que ça. Peut être que la gifler ça changerait les choses mais il n'est pas du genre. Il peut maintenant parler ou déserter.

- Me battre pour toi ?

Il secoue la tête. Les cheveux tombent devant ses yeux, il les balaye d'une main en reprenant d'une voix basse, presque sourd.

- Alors c'est à sens unique c'est ça ? Je devrais être reconnaissant pour toujours que la grande Anja s'abaisse à mon niveau et de ce fait, courir et courir et courir pour toujours pour essayer de t'avoir et de te garder ?

Il n'est pas à sa place et il le sait. Il aurait du regarder Allen droit dans les yeux et dire "non" avant de s'enfuir seul cette fois, laisser tomber Anja et Elaïa, laisser tomber Myaw même et les autres et changer de continent parce que sa voie ici n'est pas toute tracée et il en a vraiment, mais alors vraiment marre de creuser.

- J'ai pas demandé à ce que ça soit facile j'ai demandé à ce que ça soit possible. Tu ne veux pas qu'on habite ensemble ? Très bien légitime. Tu ne veux pas que je te touche, que tu t'approches ? Très bien, c'est dans ton droit. Tu ne veux pas me parler ? Je suis obligée de me cacher pour entrer dans ton bureau ? Ca commence à être compliqué. Mais quand tu m'envoies en mission à l'autre bout de la planète pour des actions simples que n'importe qui pourrait accomplir, crois-moi, c'est pas comme ça que je voyais les fiançailles.

Il tourne en rond dans le bureau. Il précipiterait bien des objets sur le sol, n'importe quoi, le cendrier peut être mais il se contient.

- Tu devrais les briser. Les fiançailles.

Il hausse les épaules.

- Tu devrais les briser, pour ce que ça t'importes. J'peux pas me battre pour que tu restes alors que tu n'as jamais été là.

Ses sentiments se lisent sur son corps et coulent sur sa peau comme le temps qui trace sa route. Il tourne en rond, tourne en cage, tendu mais concerné, perdu mais concentré.

- J'ai été présomptueux d'avoir pensé que tu pouvais me vouloir.

Il est plus calme maintenant qu'il a parlé. Il se remet face à Anja afin de la regarder droit dans les yeux une dernière fois. Peut être qu'il n'aurait plus le droit de pénétrer dans son bureau aussi facilement. Peut être qu'il n'aurait plus de nouvelle d'Elaïa. Peut être qu'il faisait le bon choix.

- J'suis désolé.

Il n'a aucune idée de pourquoi il s'excuse au juste, sûrement pour y avoir cru, sûrement pour s'être laissé berné. Ouais, sûrement pour ça. Pour avoir collé à l'image du fou qu'il est vraiment finalement.
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MessageSujet: Re: « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »   « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? » EmptyJeu 21 Sep 2017 - 12:22

L’orgueil est une maladie pernicieuse. Elle s’infiltre dans l’être pour le manger de l’intérieur et l’empêcher de reconnaître, humblement, ses fautes. Elle peut gâcher une vie par simple caprice.
Gâcher un amour.
Anja et Green sont tous les deux bien trop orgueilleux pour s’avouer vaincu. Ils préfèrent souffrir plutôt que de s’abaisser pour l’autre. Ils préfèrent perdre l’amour pour gagner le jeu de la vie.
Alors c’est ça leur récompense ? La douleur des cœurs brisés.

[...]

La réponse de ton père surgit rapidement, d’un souffle :

- Me battre pour toi ?

Il y avait tant de mépris dans sa voix que cela me fit mal.

- Alors c’est à sens unique c’est ça ? Je devrais être reconnaissant pour toujours que la grande Anja s’abaisse à mon niveau et de ce fait, courir et courir et courir toujours pour essayer de t’avoir et de te garder ?

Du Green tout craché. Tu sais ma fille, je crois bien que c’est cela qui m’a fait tomber dans sa toile il y a de cela plus de quatre ans. Son ton effronté. Ton père ne mâche pas ses mots et ne courbe pas l’échine devant la toute puissante cheffe des Rosenrot. Il provoque, insinue son venin, reste droit prêt à subir les coups. Il n’y a pas de peur idiote dans ses yeux quand il s’adresse à moi. Pas non plus ce respect trop marqué que je sens chez la plupart de mes soldats. Non, ton père est différent. Il débarque dans mon bureau, il m’affronte, il fait tomber mes défenses. Ton père est le fou, le fou qui baise la reine, qui fait tomber la reine de son trône.
Mais ça c’était avant. Car ce défaut qui me séduisait tant auparavant me paraissait à présent déplacé et malhonnête. Et, surtout, ses mots me blessaient plus qu’autre chose. Green visait juste, faisait mal. Il l’avait toujours fait, mais maintenant notre relation était devenue trop étrange, trop intime pour que cela me séduise.
Ça faisait mal et c’était tout.

- J’ai pas demandé à ce que ce soit facile j’ai demandé à ce que ce soit possible. Tu ne veux pas qu’on habite ensemble ? Très bien légitime. Tu ne veux pas que je te touche, que tu t’approches ? Très bien, c’est dans ton droit. Tu ne veux pas me parler ? Je suis obligé de me cacher pour entrer dans ton bureau ? Ca commence à être compliqué. Mais quand tu m’envoies en mission à l’autre bout de la planète pour des actions simples que n’importe qui pourrait accomplir, crois moi, c’est pas comme ça que je voyais les fiançailles.

J’entendais ses pas dans le bureau à mesure que ses mots tombaient sur moi, glissaient sur moi. Je n’écoutais même plus vraiment, comme à des milliers de kilomètre de là. J’étais déjà partie loin de ses reproches, loin de son manque évident de considération et d’amour pour moi.
Peut-être bien que je suis une incapable. Incapable de faire des efforts pour les êtres que j’aime. J’ai été incapable de garder mon père auprès de moi. Incapable de supporter l’absence de ma mère. Incapable de m’enfuir avec toi. Incapable de laisser une place dans ma vie à Green.
Tout ça c’est sans doute un peu ma faute. Mais pas totalement, je ne peux pas l’accepter. Parce que Green me connaît. Il sait que je suis ainsi. Il savait à quoi il s’engageait avec ces deux mots qui vibrent encore dans mon esprit, « épouse moi ». Alors quoi ? Je ne vais pas changer et lui ne semble pas prêt à attendre que je l’accepte.
Impatient.
Que faire à présent ?

- Tu devrais les briser. Les fiançailles.

Ces mots me firent d’autant plus mal que j’en étais venue à la même conclusion.

- Tu peux les briser, pour ce que ça importe. J’peux pas me battre pour que tu restes alors que tu n’as jamais été là.

Peut-être que c’est ça le destin ? Que Green et moi n’avons jamais été destiné à être ensemble. Que notre baise dans ce bureau n’avait été qu’une erreur de parcours. Une erreur aux conséquences inimaginable puisque tu existes aujourd’hui. Une erreur que, je ne regrette pas puisque tu es là. Une erreur que je referais s’il le fallait. Pour toi.
Mais d’autre qu’une erreur.
J’imagine que cela ne doit pas être facile de lire ses lignes, de subir le déchirement de ses parents. Pire encore, puisqu’ici il n’y a pas vraiment de déchirement ; nous n’avons jamais été liés. Jamais destinés. Je sais pas si tu crois au grand amour Elaïa, je ne suis même pas sûre de mes propres idées sur la question. Mais une chose est certaine. Green n’est pas cet homme là. Cet homme à qui je penserai sur mon lit de mort. Cet homme qui brille un peu plus que les autres.
Juste une erreur.
Y aura-t-il quelqu’un d’autre dans ma vie ? Je ne sais pas. J’ai trop mal à présent pour y songer. J’ai encore plus mal qu’avant et ma haine pour les hommes n’en est que renforcé. Et pour l’amour. Ma vie est un désastre. Il ne me reste que Rosenrot auquel me raccrocher, désespérément, avant que tout cela ne s’écroule aussi.
Comment rester debout quand on a si mal ?

- J’ai été présomptueux d’avoir pensé que tu pouvais me vouloir.

Ton père se glissa à nouveau contre le mur, face à moi, ses yeux si pareil aux tiens enfoncés dans les miens.
Ma lèvre inférieure tremblait, imperceptiblement.

- J’suis désolé.

Ce fut tellement dur de garder mon masque face à cela, face à ces mots et au regard de ton père. Un instant je baissai les yeux, enfant sans défense face à l’agonie. Un instant seulement.
Puis Anja refit surface et je relevai le menton, fièrement, repoussant l’eau qui embuait mes yeux. Ma voix ne trembla pas quand je lui répondis.

- Et moi j’ai été sotte de penser que tu pouvais m’aimer.

Les mots sont dits à présent. Il n’y a plus de retour possible et il faut aller jusqu’au bout.

- J’écrirai une lettre à tes parents dans laquelle je mettrai la bague.

Enfin, je ne peux retenir une derrière pique, pour lui faire mal, pour le blesser comme il m’a blessée.
Pour pas qu’il ne se retourne sur moi.

- T’es bien comme ton père. Impatient.

Enfin je me détournai, vacillant sur quelques pas, m’éloignant de lui, de ton père. Après tout il n’est plus que ça à présent. Green Soul, le père de ma fille.
Pas mon amour, pas mon fiancé, rien d’autre.

[...]


L’orgueil est une maladie mortelle pour les histoires d’amour.
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MessageSujet: Re: « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »   « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? » EmptyDim 24 Sep 2017 - 12:27

Ses yeux s'embuent et Green déglutit. Ce n'est pas ce qu'il veut, ce n'est pas ce qu'il voulait. Il n'a jamais voulu ça bien entendu, il n'a jamais été question de la blesser ou de la faire pleurer dans le seul but de lui faire de la peine. Il essaie juste de comprendre Anja et de lui faire entendre raison. Il aurait voulu la secouer maintenant mais elle bat des paupières et ses cils recouvrent ses yeux clairs et c'est trop tard.
C'est encore et toujours trop tard.

- Et moi j’ai été sotte de penser que tu pouvais m’aimer.

Il lève les yeux au ciel en appuyant son geste. Il a l'impression d'être revenu au début de leur discussion. Il ne sait pas ce qu'il devrait lui dire, pourquoi ne le croit-elle pas ? Il lui a présenté son cœur, avec sobriété certes, mais sur un plateau tout de même et elle prétend ne pas le croire ? Elle met la faute sur lui alors qu'il lui répète depuis le début qu'il la souhaite dans sa vie, que c'est la seule chose qu'il veut et elle, elle... Peut être qu'elle ne veut juste pas de lui et qu'il est juste plus simple de rejeter les fautes sur les autres.
Sur Green en l'occurrence, Green qui est blessé et qui a les doigts qui tremblent.

- J’écrirai une lettre à tes parents dans laquelle je mettrai la bague.

Il baisse les yeux subitement au sol. Alors c'est comme ça que ça va se passer ? Il a osé parler et comme toujours il se retrouve puni pour avoir osé ouvrir la bouche.
Très bien.
Il s'humecte les lèvres en essayant d'avaler la pilule qui est amère. Il a l'impression de s'être fait avoir une fois de plus. Qu'il n'apprend jamais, qu'il ne retient pas les leçons du passé et qu'ainsi il se retrouve toujours blessé.

- T’es bien comme ton père. Impatient.

Il hoche vaguement la tête en se laissant enfoncer alors qu'il s'en fou. Qu'elle le compare à son père il s'en fiche, elle peut parler, les mots sont définitivement morts pour lui. Il a essayé de les sortir de son cœur mais elle n'a rien entendu, alors que lui reste-il ?
Les gestes.
Il la regarde partir, soudain plus jeune, soudain plus frêle et cette image lui paraît insupportable. Il est conscient que son ton n'avait pas à être négocié - elle reste sa cheffe après tout - mais il lui paraître impossible de la laisser partir sans rien faire.
Hors de question pourtant de lui courir après.
Il préfère froisser l'air et le temps et il se retrouve subitement face à elle. La téléportation lui laisse une acidité sur la langue mais il l'oublie alors qu'il tend la main vers le cou d'Anja qu'il entoure de ses doigts. Sans serrer. Incapable de toucher son visage encore mais incapable aussi de se tenir droit devant elle sans avoir la chance de la toucher. Il déglutit mais ne dit rien puis passe sa main sur sa joue, doucement. Il voudrait coller son front contre le sien avant de l'embrasser. Savoir à nouveau ce que ça faisait d'avoir ses lèvres sur les siennes mais il n'ose pas. Il n'ose plus. Il ouvre la bouche, hésitant quant à ce qu'il devrait mettre sur sa langue. Poser Elaïa sur la balance ? Faire une sorte de chantage affectif pour espérer faire ployer Anja ?
Il sait ça stupide et il est n'est pas question de s'engager sur ce terrain là. Alors quoi ?

- Je t'aime. Et je ne suis pas mon père. Maintenant si tu renonces à cette bague à laquelle tu as dit oui, j'pense avoir la droit à d'autres explications que des accusations de mensonges.

Il la lâche, conscient que son ton n'a pas été ni doux ni charmeur. Il ne pense plus à la retenir il veut savoir et il veut comprendre. Il l'aime et elle ne reste pas, alors quoi, qu'est-ce qu'il a fait de mal, il voudrait apprendre et comprendre pourquoi à nouveau on le laisse tomber. Pourquoi est-ce qu'on le laisse sur le côté de la route ?
C'est injuste mais, alors qu'il est face à elle avec le souvenir de sa joue contre sa paume il peut encore prétendre que rien n'est brisé, que cette discussion n'a pas eue encore lieue. La bague n'est pas dans une enveloppe et la lettre qui pousserait Green plus loin d'Anja mais aussi de sa famille n'est pas aucune écrite.
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MessageSujet: Re: « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »   « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? » EmptyDim 1 Oct 2017 - 12:01

Les pièces vacillent sur l'échiquier. Le fou ne va jamais droit, mais voilà qu'il s'emporte, qu'il saute des cases, qu'il s'envole. La reine, droite et fière se fait timide, se cache derrière les pions. Mais rien ne peut jamais arrêté le fou. Et le voilà qui menace, harasse, détruit le roi afin de se dresser, fièrement, à côté de la reine.
La reine folle.

[...]

Voilà, tout était terminé. J'étais prête à rendre à Aria la bague de fiançailles. Que pourrais-je bien lui écrire, cette question là restait encore en suspens dans mon esprit mais, à vrai dire, cela m'était bien égal. Je ne redoutais pas la réaction de tes grands-parents, tout ce qui m'importait c'était ton père et nos coeurs brisés.

Mes mains vinrent s'appuyer contre le bois doux du bureau afin de me soutenir. J'avais les jambes coupées par ma décision et je ne souhaitais qu'une seule chose, être seule afin de pouvoir m'écrouler.
Green se téléporta en face de moi.
Sa main se posa délicatement contre mon cou avant de remonter, avec douceur sur ma joue. Je sentais son hésitation, comme si ton père avait envie de plus mais n'osait pas. Était-ce un adieu ? Était-ce plus que cela ? Ses mots me répondirent.

- Je t'aime. Et je ne suis pas mon père. Maintenant si tu renonces à cette bague à laquelle tu as dit oui, j'pense avoir la droit à d'autres explications que des accusations de mensonges.

Mon coeur rata un battement alors que je me raccrochait aux mots de ton père. Le soldat fou avait fini par le dire, ces trois mots que j'attendais, ces trois mots que je désirais, finalement, bien plus que son corps.
Sur ces mots, il me lâcha alors que tout mon corps était tendu vers lui, à vouloir se jeter dans ses bras. Juste sentir la peau de ton père contre la mienne, sa chaleur réchauffant mon coeur froid, ses mains prêtes qui me retienne. J'avais envie de me glisser contre lui, non pas pour qu'il me protège, parce que je ne suis pas ce genre de femmes, faibles, qui ont besoin d'un homme pour veiller sur elles. Mais parce que Green résonnait avec moi, que je rêvais de me mélanger à lui, qu'ensemble, je étais sûre, nous pouvions être plus forts.
Je réalisais que, si cet homme pouvait être ma faiblesse, il était aussi une force. Main dans la main dos contre dos, je savais qu'ensemble nous nous battrions jusqu'à la fin, jusqu'à ce que tout le reste ne soit plus que cadavre, pour nos idéaux, pour notre amour, pour toi, notre fille.

Alors, emportée par l'élan, je glissai mes bras autour de son torse puissant, enfouissant mon nez dans l'odeur particulière de son cou. Je ne voulais pas rendre cette bague ou, plutôt, je m'en fichais complètement de cette bague. Je m'en fichais de ce mariage, de toutes ces convictions sociales, ces traditions trop humaine. Ce que je désirais c'était Green, son corps, oui, mais aussi son esprit. Qu'importe le nom qu'on pourrait bien donner à tout ça.
Je compris à cet instant que, ma haine des hommes venait de la peur de ma propre faiblesse. J'avais vu mon foyer partir en lambeaux au départ de mon père, comme si tout se raccrochait à lui et qu'on ne savait pas vivre sans sa présence. J'avais vu des filles de mon lycée se tailler les veines pour des mecs, des vrais cons qui s'étaient joué d'elles. J'ai lu Emma Bovary dont les relations avec les hommes l'ont poussée au suicide. Je voulais pas être comme elles. Comme ma mère, comme ces adolescentes, comme les héroïnes ratées de la littérature.
Mais je réalisais que je n'étais pas comme ça et que ma relation avec Green n'était pas comme toutes ces histoires. Ma force je pouvais la puiser en nous et ce qui pouvait ressortir de cette relation pouvait être titanesque. Comme toi.
Peut-être qu'un jour Green me briserait. Peut-être me jèterait-il comme on jette une vieille cigarette, m'abandonnant dans le cendrier de la vie. Anja serait réduite en cendre, mais les cendres ont un goût âpre que rien n'empêche de renaître. Peut-être que c'est moi qui briserait ton père ? Mon inconstance, mon inadéquation sociale, mon incompréhension des sentiments. Qui peut savoir ce que réserve l'avenir ? Qui peut savoir les risques que nous prenons en nous engageons sur ce chemin ?
J'étais prête à les prendre ces risques.
Pour lui, et pour ses mots.

- Tu as mis du temps à le dire, murmurai-je.

Mon visage se redressa pour faire face au sien alors qu'un poids semblait quitter mon coeur.
J'avais donc un coeur ? Un véritable coeur, pas juste cet organe qui permet de pomper le sang et au corps de vivre ? Il semblait que oui. Et je le sentais de plus en plus battre. Pour toi, Elaïa, et pour ton père.
Ma main trembla jusqu'à son visage, mais, lorsqu'elle l'effleura d'une caresse, je ne tremblais plus. Je savais que c'était là sa place et j'éloignais mentalement la peur de cet immense amour que je ressentais pour Green.

- J'ai eu de la peine à l'accepter. Mais je te veux dans ma vie, dans mon lit, dans mes pensées. Viens vivre avec moi.

Puis mes lèvres cherchèrent les siennes, s'accrochant à ce sentiment si puissant qui me dépassait, me submergeait et qui, peut-être bien, faisait mourir une partie de moi.
Et en naître une nouvelle.

[...]


Il n'y a plus rien sur l'échiquier qu'une pièce folle qui se déploie et s'épanche.
Que deux folies réunies pour n'en former plus qu'une.
Qui vibre.
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MessageSujet: Re: « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »   « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? » EmptyDim 24 Déc 2017 - 16:53

Elle s’arrête. Elle s’arrête mais ne le regarde pas. Le temps est coincé là, juste entre ses mains et il ne tient qu’à elle de desserrer les poings et son coeur ou de tout broyer dans un excès ultime. Car c’est ce qu’est Anja, n’est-ce pas ? Des excès maîtrisés et coincés entre ses côtes mais des excès tout de mêmes, livides de ses retenues mais bien présents dans sa poitrine.
Elle se tend et il disparaît à l’intérieur de lui-même pour se coincer sous sa peau, tapi, protégé. Il sait bien qu’elle peut continuer de le repousser comme ça, qu’elle va peut être lui retirer Elaïa pour toujours, qu’elle représente le pouvoir. Mais il n’a pas pu s’en empêcher, c’était trop dur et il s’est jeté corps et âme dedans.
Dommage.
Peut être aurait-il pu avoir une vie plus facile, plus douce, plus sereine.

Elle saute à son cou. Elle fait ça dans un geste fluide et unique, un mouvement qui part de son coeur et finit sur la peau de Green qui referme les bras sur elle avant d’enfouir son nez dans son cou, son odeur saute sur lui et l’agrippe, il en ferme les yeux de plénitude. Pour une fois il est là où il veut. Là où il a besoin d’être. Peut être que cela fait des années que ce n’est pas arrivé, peut être que ça n’est jamais arrivé.
Il ne sait pas, il ne sait plus, Anja l’enivre et le fige en même temps. Pour une fois, il se sent désespérément présent, humain mais plus solide que jamais. Moins magique aussi. Tout a reflué dans un coin remplacé par une odeur et une peau qui frissonne, des mots qui tardent à venir, une bague, une histoire sordide de mariage arrangé et puis un prénom, Anja.

- Tu as mis du temps à le dire

Ces mots ne lui plaisent pas, il déteste la fierté d’Anja, ce besoin de se raccrocher à des mots débiles qu’il n’a pas. Il déteste cette façon de vouloir une chose bien précise, une chose qui ne veut rien dire. Il déteste les mots et elle semble le féliciter d’avoir parlé comme un chien qui a obéit ou pire, qui a réfléchit, qui a finalement réussi à trouver ce qu’on attendait de lui. Ses sourcils se froncent et son coeur s’emballe un peu, se serre d’incompréhension. Pourquoi est-ce qu’elle se sent obligé de dire ça ? Il serre les dents, il voudrait la lâcher par fierté, d’un coup, impulsif et emporté dans le tourbillon d’émotions qu’elle provoque mais elle caresse son visage, dans une douceur infinie qu’il n’a jamais reçu. Subitement, c’est comme si il remarque qu’il a crevé de faim de cette douceur toute sa vie et que finalement quelqu’un lui tend enfin la bouteille, il peut boire la sensualité d’Anja et sa tendresse. Il oublie la rancoeur qui repart aussi vite qu’elle était arrivée, il oublie ses mauvais mots et les mauvaises pensées.

- J'ai eu de la peine à l'accepter. Mais je te veux dans ma vie, dans mon lit, dans mes pensées. Viens vivre avec moi.

Il la serre plus fort contre lui, toute petite et toute fine, il pourrait briser les os de ses côtes en appuyant dessus lui mais il ne pense à rien d’autre qu’à la tenir encore un moment de plus. Comme si elle allait lui échapper à nouveau, comme les fois d’avant. Comme si l’histoire allait se répétait. Il ne le sait pas encore mais il aurait toujours peur. Le soir comme le matin quand les rayons de l’aube remplaceront la nuit il aurait peur qu’on lui retire ça. Qu’on lui enlève à nouveau.
Il hoche la tête et elle s’approche de ses lèvres. Il l’embrasse doucement, décroche une main de son dos pour la poser dans sa nuque pour qu’elle soit plus proche de lui, il voudrait être à l’intérieur, se glisser sous sa peau, partout, le long de ses veines et ne plus en sortir. Il la rattrape à deux bras pour la soulever doucement avant de la plaquer contre le mur. Ses lèvres viennent jusqu’à son oreille alors qu’il murmure :

- Où ça, dans ton lit ?

Bien sûr qu’il a envie d’elle. Bien sûr que cette envie date et traîne, comme si elle avait toujours été là, tapie quelque part dans un coin. Il sait bien qu’au fond il ne la connait pas vraiment, mais il s’en fiche. Il a bien compris avec les mariages et les naissances qui l’entourent que rien n’est facile. Qu’on choisit la personne avec qui on veut se battre ou qu’on reste seul.
Qu’on aime pour toujours ou qu’on n’aime qu’un temps.

Qu’on se promet l’amour ou qu’on se sépare pour toujours.
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MessageSujet: Re: « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? »   « Comment quelque chose de si beau peut-il faire aussi mal ? » EmptyDim 7 Jan 2018 - 23:12

Au fond, ils ne se connaissent pas vraiment.
Ils n'ont jamais dormi ensemble, ils se parlent à peine depuis quatre ans, ils n'ont pas tant de points communs que cela. Une fois seulement, Green a glissé en Anja, le bonheur vibrant entre eux tellement violemment qu'une graine fut plantée.
Ils ont un gosse. Ils vont se marier. Ils se connaissent si peu.
Anja ignore quelle est la couleur préférée de Green. Elle ne sait pas ce qu'il boit le matin et quel est le plat qu'il mange lorsqu'il est malade. Dort-il avec une couette ou une couverture ? Prend-t-il sa douche le soir ou le matin ? Combien de sucre met-il dans son café ? Boit-il seulement du café ?
Anja n'en sait rien. Elle ne le connaît pas.
Et pourtant elle n'a pas besoin de tout ça. Pourtant, quelque chose l'attire irrémédiablement vers le sorcier, comme un vrai conte de fée version noire.

[...]

Je m'abandonnai entièrement contre le corps de ton père. D'un geste il aurait pu me briser, serrant un peu trop fort les côtes, étranglant la gorge. Jamais je ne m'étais sentie aussi vulnérable, aussi attaquable. Les poils se dressèrent sur ma peau, comme une manifestation de mon pouvoir, que je dû contenir, péniblement.
Il m'était si difficile de m'ouvrir ainsi à ton père.
Mais je tins tête à mon pouvoir, à ma méfiance, à ma haine des hommes. Je surmontai tout cela. Pourquoi ? Par peur d'être seule ? Pour toi, notre fille ? Ou pour ce sentiment si dangereux qu'on nomme "l'amour" ? Un peu de tout cela, sans doute... Il m'est difficile d'accepter une telle humanité de ma part, difficile d'imaginer que je peux plier face à ce genre de pensée.
Anja la terrible, la cheffe de Rosenrot, celle qui a tenu tête à Dorian Cross, qui a renversé le Mystery Orphanage en rendant à son organisation sa puissance d'antan... L'affreuse sorcière noire que beaucoup évite et dont bien des exorcistes d'Orpheo aimerait voir la tête accrochée au-dessus de leur cheminée. La mère qui a abandonné son enfant pour la protéger et pour protéger Rosenrot... Me voilà réduite au rang de jeune femme naïve et amoureuse, qui baisse sa garde, simplement.
Ai-je raison de croire en Green ? Je ne sais pas ma fille. Le temps me le dira, nous le dira. Peut-être que tout cela n'est rien d'autre qu'une putain d'erreur depuis le début. Peut-être bien qu'un jour je le regretterai, alors que ton père me traversera la gorge de sa lame pour me laisser étouffer dans mon sang, ma haine et mon amour.

Ce genre de pensées traversèrent brièvement mon esprit. Puis volèrent aux éclats au contact des lèvres de Green contre les miennes. Ses mains palpitèrent contre ma peau, saisirent une nuque, me soulevèrent, me plaquèrent contre un mur...
Le monde tourne à la vitesse d'un manège.
Il y a beau avoir la méfiance, la haine, la manipulation, lorsque les lèvres de cet homme effleurent les miennes, je perds tout contrôle d'Anja. Je ne suis plus cette sorcière noire qui terrifie les esclaves et ses soldats, je ne suis rien d'autre qu'une femme, aux mains d'un homme, un jouet sur un carrousel. Tout tourne autour de moi.
Lui laisser le contrôle ? C'est tellement agréable.
Tellement difficile.
Mais Anja n'était déjà plus là. J'avais perdu la bataille depuis longtemps face à moi-même. Face à ces sentiments qui m'envahissent.

Tu sais, Elaïa, si tu m'avais connu avant, plus jeune, je t'aurais dit de fuir les gens. Tous. Qu'il ne fallait se fier à personne, n'aimer personne, même pas sa famille, même pas moi. Encore moins moi. Que l'amour, ça n'existait pas, que ce n'était qu'un tissu de mensonge créé et espéré par les humains pour qu'ils puissent mieux vivre. Que l'amour c'était le pouvoir des faibles. Que nous, personnes puissantes, n'avions pas besoin de cela. Que ça ne représentait rien d'autre qu'un handicap, un leurre pour nous.
Je croyais sincèrement à tout cela.
Mais tout a explosé en même temps que mon coeur.

Le mur a frappé mon dos alors que Green murmurait quelques mots à mon oreille :

- Où ça, dans ton lit ?

Je ne lui laissai pas le temps d'en dire plus, saisissant ses lèvres à nouveau. Une bouche que je brûlais de dévorer, un corps que je m'enflammais de déshabiller... Plus que d'exploser des frontières, ton père me rend aussi dingue de lui. Je ne sais pas si, lorsque tu liras cette lettre, tu auras eu l'occasion de le rencontrer. Mais il se dégage de lui une telle aura, un tel charisme, un mal-être de vie...
J'avais envie de lui sauter à la gorge.
Mais je retins cette pulsion insensée qui m'animait, redoutant les dégâts et également parce que je savais que ce n'était pas que ça.
Ce n'était pas que du sexe.
Pas que ce besoin de se serrer l'un contre l'autre.
C'était tellement plus fort.
Tellement plus nécessaire.

- Dans ma vie. Viens emménager chez moi. Ou j'emménage chez toi. Je m'en fous.

Je dû me faire violence pour refuser le droit à mes lèvres de s'entrechoquer avec les siennes de nouveau. Tout mon corps vibrait d'enlacer, d'embrasser, de baiser celui de Green. Désolée d'être aussi crue, Elaïa. Mais je ne saurais décrire autrement ce que ton père éveillait en moi.
Je me retins donc de l'embrasser de nouveau, mais laissai ma main parcourir sa mâchoire.

- En attendant, avons-nous vraiment besoin d'un lit, là, tout de suite ?

La chaleur de la peau de ton père contre la mienne, son souffle dans ma gorge et mon dos contre le mur me rappelèrent inévitablement ce moment que nous avions passé, dans ce même bureau, plus de cinq ans auparavant. Je n'oubliai pas mes sentiments d'antan, partagée entre l'appréhension de découvrir un acte inconnu et le désir que, déjà à l'époque, Green me procurait.
Au final ce jour-là je n'étais pas beaucoup plus prête, pas beaucoup plus expérimentée. Je n'avais pas vécu d'autres expérience depuis cette première fois si particulière et aux conséquences si disproportionnée. Pourtant mon corps entier brûlait de l'envie de ton père contre moi, en moi.
Je sortis la lame glissée à ma ceinture et la posait contre mon avant bras. D'un geste brusque et décidé, je dessinai une rune de contraception écarlate sur ma peau blanche. La douleur mordit mon bras, mais je retins une grimace, ne voulant pas paraître faible devant l'homme que je convoitais.
Puis je lâchais l'arme, vrillant mes yeux dans ceux de Green.

- Le même endroit, la même folie ?

Âme contre âme, les corps se déchaînent.

Ich liebe dich,
Deine Mutti


Trop envahie par les souvenirs, Anja lâche sa plume et se dirige vers le gramophone trônant dans un coin de sa pièce. Elle abaisse l'aiguille sur le vinyle déjà installé et ferme les yeux pour se concentrer sur la voix féminine qui se détache.
Le texte est en français, mais elle ne connaît que trop bien la chanson pour passer à côté du texte.
Doucement, ses lèvres remuent dans le vide.



Y a comme un goût amer en nous
Comme un goût de poussière dans tout
Et la colère qui nous suit partout

Y a des silences qui disent beaucoup
Plus que tous les mots qu'on avoue
Et toutes ces questions qui ne tiennent pas debout

Évidemment
Évidemment
On danse encore
Sur les accords
Qu'on aimait tant

Évidemment
Évidemment
On rit encore
Pour les bêtises
Comme des enfants
Mais pas comme avant

Et ces batailles dont on se fout
C'est comme une fatigue, un dégoût
A quoi ça sert de courir partout
On garde cette blessure en nous
Comme une éclaboussure de boue
Qui n'change rien, non, qui change tout

Évidemment
Évidemment
On danse encore
Sur les accords
Qu'on aimait tant

Évidemment
Évidemment
On rit encore
Pour des bêtises
Comme des enfants
Mais pas comme avant

Évidemment
Évidemment
On danse encore
Sur les accords
Qu'on aimait tant

Évidemment
Évidemment
On rit encore
Pour des bêtises
Comme des enfants
Mais pas comme avant
Non non
Pas comme avant
Pas comme avant
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