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| Quand on se tient avec les loups, on hurle | |
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EMPLOIS/LOISIRS : Le théâtre CITATION DU PERSONNAGE : To be or not to be ~ Shakespeare ♥ | Chiri mo tsumoreba yama to naru... ~ Takeji Kido ♥
MESSAGES : 899 DATE D'INSCRIPTION : 11/06/2010
Niveau du personnage Point RP: (175/200) Point Membre: (63/200) Niveau: 7 - ConfirméeShybaï Kido Artissa Admin | Ex-Professeur d'art, théâtre & anglais | Sujet: Quand on se tient avec les loups, on hurle Mer 21 Juil 2021 - 14:12 | |
| 19 juillet
Mes jointures sont devenues blanches d'avoir eu les poings trop serrés. La frustration et l'angoisse, et Rhyan qui ne répond pas au téléphone. Les enfants ont bien vu que ça n'allait pas, mais ni leur câlin, ni autre chose n'a pu me calmer. Après l'appel de mon ancienne apprentie, j'avais juste envie de me rouler en boule et de pleurer. Alors ça ça ? M. le Destin le come back. Honteux et mesquin destin, toujours de plus en plus sadique, machiavélique, horrible. Après m'avoir pris mon enfant tu souhaites prendre celle qui a la place d'une sœur de mon cœur ? Cruelle cruauté. Si je t'attrape je te tords les boyaux.
Après avoir appelé Rhyan une bonne vingtaine de fois dans le vide, j'ai fini par appeler Takeji. Il a immédiatement entendu l'angoisse dans ma voix et n'a pas traîné quand je lui ai demandé de rentrer. En l'attendant, j'ai préparé les enfants pour les déposer au Mystery. Si je ne souhaitais pas que mon mari m'accompagne là où j'allais – même si j'utilisais volontier sa téléportation comme taxi – je ne disais pas non à ce qu'il reste pas trop loin dans le paysage. L'histoire dans laquelle s'était embarquée mon amie ne sentait pas très bon. Elle avait l'odeur sale et sanguinaire des Soul et, si je ne m'étais jamais frottée directement à eux, leur réputation les précédait. Sorciers noirs de père en fils, extrêmement puissant sur tous les plans. Proche de Anja von Duisbourg pour ne rien améliorer. Alors certes, la trêve était en cours avec Rosenrot, mais je doute qu'un bébé mêlé fasse partie du contrat. Et que la reine noire accepte qu'un de ses meilleurs soldats devienne papa de l'enfant d'une humaine. Une humaine d'Orpheo. Tout ce contre quoi il combattait, un tout petit bébé qui faisait écrouler toute leur idéologie. J'avais aucun doute sur la lame de rasoir que la famille Soul passerait à travers le corps de Rhyan pour étouffer le problème. J'étais moins sûre cependant de la réaction de Cyan – elle était chez lui après tout, est-ce que ça voulait dire qu'ils se voyaient depuis longtemps ? qu'ils s'aimaient ? – même si je n'aurais pas mis ma main à couper qu'elle était sauve entre ses bras. Maman ours se réveillait, et maman ours était très en colère.
J'aurais bien écumé la moitié des immeubles miteux de Londres, mais premièrement je pense que le cliché des sorciers noirs vivant dans des endroits lamentable n'est – et c'est malheureux – qu'un cliché, et je n'avais pas envie d'alerter toute la ville. Si le Soul et Rosenrot étaient une menace, Orpheo l'était également. Une menace différente, mais une menace tout de même. Alors, lorsque Taki était arrivé et après qu'il a amené les enfants en sécurité à l'orphelinat, je lui ai demandé de m'emmener voir la seule personne de mon entourage que je pensais capable de retrouver Rhyan. En embarquant au passage la moitié des armes de mon mari.
Je n'ai pas pu lui expliquer pourquoi ou comment. Juste que c'était important, vraiment très important pour moi de me rendre à cet endroit et que j'avais besoin qu'il reste pas trop loin. Pour venir m'aider à tuer du sorcier noir s'ils touchent un seul cheveux de Rhyan, ou pour me ramasser à la petite cuillère tout simplement. Il l'a accepté et n'a pas posé plus de question que cela. Je reconnais que, parfois, j'ai peur que l'amour qui nous relie se soit trop fragilisé. Mais quand Taki m'embrasse pour me téléporter jusqu'à Londres, je comprends à quel point notre amour est grand. Douloureux et compliqué, parfois. Mais grand.
– Shy… Tu m'appelles quand tu veux rentrer ?
Il me dit ça avant de repartir et je trace du bout des doigts le contour de sa mâchoire. J'entends les mots qu'il ne dit pas, les maux qui hantent notre passé. Ne pars pas.
– Reste sur tes gardes mon amour. Et ton téléphone allumé. Je te tiens au courant rapidement.
Je l'embrasse avant qu'il ne disparaisse, me laissant seule devant une porte close. J'inspire profondément avant d'oser toquer. D'après Autumn, il devrait être à la maison, j'espère qu'elle ne se trompe pas. Sous la sonnette, deux noms l'un à côté de l'autre. Celui d'Autumn, et celui de Ian. _________________« Vivre c'est se mettre en danger, réalisa-t-elle. De la même façon qu'apprendre à marcher c'est d'abord accepter l'idée de tomber. » DC de Myaw Nienta ~ couleur yellow |
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Quand on se tient avec les loups, on hurle Mer 21 Juil 2021 - 15:20 | |
| Ooooooooookay. Je me retourne dans l’immense lit, Autumn est partie, je suis où, je suis quoi, quel est mon nom, mon but dans la vie ? Je regarde mon téléphone qui me bute les yeux et cille. 14h. Ok les siestes auront ma peau j’ai juste fermé les yeux cinq minutes à 11h. C’est ça avec les missions et le jet lag aussi, franchement lourd. Je grommelle, me lève. Le parquet grince, ça me fait sourire : j’suis à la maison. J’adore être à la maison. J’ouvre les volets, voit qu’il fait 1200°, referme les volets, m’assied quelque part, en fait j’ai soif, me sers un verre d’eau que j’oublie pour aller sous la douche mais ouvre tik tok, me perd, boit au robinet : j’ai l’âme fatiguée et mon corps refuse obstinément d’être en pilote automatique.
Et là, ça toque.
Et comme ça toque jamais sans avoir envoyé de sms avant, je regarde mon téléphone et y’a personne. J’me dis nan, est-ce que c’est Autumn qui a oublié ses clés ? Et je réfléchis pas plus, moi et mon mètre soixante quinze en caleçon, on ouvre la porte et c’est pas Autumn.
— Shybaï, je dis en m’ébouriffant les cheveux.
On n’est pas copains. Ce que j’ai retenu de cette petite personne, c’est qu’on était cordiaux et polis et dans le même camp, mais pas copain. Takeji ? Copain. Shybaï ?
Pas copains.
J’ouvre grand grand grand les yeux, soudain extrêmement inquiet et vais totalement fouiller dans ses émotions (vilain moi) mais si elle est très inquiète, elle n’est pas ravagée par la souffrance et ne viens pas m’annoncer un décès. Je m’efface de devant la porte pour la laisser entrer.
— Tout va bien ? je dis, mais je sens qu’elle est là parce qu’elle a besoin de quelque chose. De moi ? De quelque chose que j’ai et pas elle ? Une truffe trop mignonne et du fluff à gogo pour les gamins ?
La dernière fois j’les ai gardés et ils ont tous survécus. Héhé. J’ouvre le frigo pour essayer d’être un hôte ok cool, mais avec Autumn on reçoit absolument pas trop de gens, genre, jamais personne même et force est de constater qu’il est quasi vide et que je comptais aller chasser pour mon repas du soir. C’est dire l’état post-missions, post-j’ai-tué-des-gens. Je m’ébroue presque, appuie un verre propre contre le frigo américain qui me colle de l’eau fraîche et des glaçonnets dans le récipient que je tends à Shybaï. Hydratez vous les enfants, ça peut que vous faire du bien. J'essaie de ne pas lui dire agressivement "tu veux quoi ?" parce que j'ai bien cerné l'attente de elle à moi, alors je me tais, dansant d'un pied à l'autre, mal à l'a... oh wait.
Je disparais dans la chambre et trouve un short. On va pas mettre un t shirt non plus, il fait chaud. Je mettrais ça sur le compte de ma magie métamorphe : nous les demi animaux, on comprend pas le concept de fringues. Okay ?! _________________darkslategreyg o n e |
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Niveau du personnage Point RP: (175/200) Point Membre: (63/200) Niveau: 7 - ConfirméeShybaï Kido Artissa Admin | Ex-Professeur d'art, théâtre & anglais | Sujet: Re: Quand on se tient avec les loups, on hurle Jeu 22 Juil 2021 - 19:11 | |
| Le jeune homme qui m'ouvre n'a définitivement plus rien de l'adolescent que j'ai connu. Ce n'est plus ce gamin qui avait ramené Autumn dans la chambre de Taki, les yeux plein d'étoiles amoureuses pour elle, à peine capable de contrôler son empathie. Il a grandi et il y a désormais dans ses prunelles et dans les cicatrices qui zèbrent son corps les mêmes peurs que chez tous les autres ; on a tous vieilli, on a tous vu les espoirs se faner.
- Shybaï.
Je ne fais aucune remarque sur sa tenue - à vrai dire, je remarque à peine qu'il est en caleçon avec la tête de celui qui vient de sortir du lit. Si la situation n'était pas aussi dramatique et moi aussi angoissée, peut-être que je l'aurais taquiné sur le fait que, vraiment, Orpheo ce n'est plus ce que c'est si les agents peuvent désormais faire la grasse matinée jusqu'à 14h. Mais je ne dis rien et me contente de rentrer parce que l'acidité bouffe mon estomac. Je ne pense qu'à Rhyan, ma petite Riri, celle que j'ai vu grandir. Nos concours de cookies, nos soirées à regarder des films d'horreur en se marrant - même si après il n'était pas rare qu'elle me demande de dormir avec elle -, les glaces au Lonely Ghost même en plein hiver. Mais mon ancienne apprentie, c'est également cette force féroce, celle qui grognait lors de mes entraînement mais finissait toujours par s'en sortir avec brillance, celle qui a un jour réussi à se défaire toute seule d'un très vilain sorcier qui avait réussi à m'assommer, celle qui semble avoir trouver sa voie à Orpheo. Mais Riri, Riri... toutes les Riri que je connais, toutes ces facettes d'elle que j'aime me semblent incompatibles avec Cyan Soul, soldat de Rosenrot à la gueule bardée de poignards. Sorciers noirs qui mangent les enfants d'Orpheo.
- Tout va bien ?
Je tourne en rond dans le hall d'entrée, incapable de me poser. J'ai l'impression que si je m'arrête mon cerveau sera incapable de réfléchir.
- Non, non, non. Non, ça ne va pas du tout.
Si c'était dans mes habitudes de me ronger les ongles, je pense que je n'en aurais plus du tout et que j'aurais déjà les doigts en sang. À la place je me contente de me tordre les poignets.Ian disparaît un instant dans la chambre pour revenir avec un short - apparemment le haut, lui, est en option. Toujours pas de commentaires, rien ne va et le fait que mon ancien élève soit apparemment incapable d'enfiler un T-shirt est le dernier de mes soucis.
- Rhyan. Tu sais avec qui elle traîne en ce moment ?
Bien sûr qu'il sait, évidemment qu'il sait. Les deux sont proches et avec son machin d'empathie, Ian finit toujours par deviner tous les couples. À l'orphelinat c'était drôle, il avait toujours les meilleurs potins et je suppliais Taki d'aller le cuisiner pour apprendre qui sortait avec qui. Mieux qu'une telenovela. Aujourd'hui, ça ne me fait plus beaucoup rire.
- Et ne me mens pas.
Je peux peut-être pas lire dans les émotions des autres, mais j'ai vu trop d'ado essayer effrontément de me faire croire des bêtises. Ca passe plus avec moi. Surtout quand j'ai aussi peur pour une personne que j'aime. _________________« Vivre c'est se mettre en danger, réalisa-t-elle. De la même façon qu'apprendre à marcher c'est d'abord accepter l'idée de tomber. » DC de Myaw Nienta ~ couleur yellow |
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Quand on se tient avec les loups, on hurle Ven 23 Juil 2021 - 9:51 | |
| Elle semble avoir pris dix, vingt, cinquante ans Shybaï et je me rends compte que quand elle était ma prof, y’a aucune chance qu’elle se soit déjà considérée comme adulte. Je ne sais plus bien comment ils se sont mis ensemble, elle et Takeji, comment ils sont tombés amoureux. J’ai l’impression que ça remonte à une autre vie.
- Non, non, non. Non, ça ne va pas du tout.
Au moins ça à le mérite d’être clair. Elle va bien me crever son ballon de baudruche à la tête non ? Ca devrait arriver dans trois, ses émotions comme des tourbillons, deux, incapable de faire le clair en elle, trois :
- Rhyan. Tu sais avec qui elle traîne en ce moment ?
Je fronce les sourcils, me gratte négligemment une cuisse puis le cuir chevelu. À deux doigts de m’asseoir par terre et de me gratter l’oreille avec le pied.
- Rhy ? je répète, un peu paumé.
Je connais l’histoire, je ne suis pas un abruti. C’était sa mentor, Rhy adooooore tous leurs enfants, le chat, le cactus, tout ça tout ça. Un joyeux bordel.
- Et ne me mens pas.
Je recule d’un pas. Elle se calme, Shybaï. Elle débarque chez moi avec des camions d’inquiétude telle une tornade avant de me menacer. Ça va la vie ? Je prends une grande inspiration pour laisser couler mon impulsivité, toujours aussi confus.
— En ce moment ? J’en sais rien Shy, je suis désolé, j’croyais que ça allait bien en ce moment, elle avait l’air chill les dernières fois que je l’ai captée.
J’adorerais dire mais oui enfin ! Mais pas du tout, elle était super tranquille, grave saoulée de bosser en administration et de faire peu de terrain, mais beaucoup beaucoup mieux que quand elle était adolescente et que ça allait souvent pas du tout quand même. En plus elle a son appart et tout, grave cool.
— Mais tu dois savoir, puisque tu es là ?…
Enfin j'imagine qu'elle me fait un question-réponse tordu là, plutôt que de m'avouer ce qu'elle espère de moi et de me demander si je suis ok, elle tornade ici, me menace, me fait passer un test de connaissances de ma pote et puis quoi ? Bientôt Newt va arriver et me dire TU SAIS CE QU'ELLE A FAIT CARLA ? Je suis sûr que si ! Avoue ! De la merde. Voilà ce qu'elle a fait. Je soupire en repensant totalement hors de propos à elle, j'crois que c'est parce que j'ai dit le mot pote, ça me trigger. Mais j'sais pas bien ce qu'à pu faire Rhy de si dramatique que ça, j'pense que baïbaï est un peu à fleur de peau là et qu'en vrai, tout va bien se passer. Elle a appris quoi, qu'elle était copine avec Nawel et que c'est la pire fréquentation du monde entier ce déchet sur pattes ? J'me sers également un verre d'eau, je sens que le petit jeu qui vient de débuter dans mon appart va avoir des effets brûlants sur mes nerfs. _________________darkslategreyg o n e |
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Niveau du personnage Point RP: (175/200) Point Membre: (63/200) Niveau: 7 - ConfirméeShybaï Kido Artissa Admin | Ex-Professeur d'art, théâtre & anglais | Sujet: Re: Quand on se tient avec les loups, on hurle Sam 24 Juil 2021 - 23:06 | |
| Je pensais qu'on en avait parlé. Je sais qu'on en avait parlé. La contraception, le préservatif, mais aussi la pilule, le stérilet, l'implant, l'anneau... Oui, je sais ce que vous vous dites ; de ma part c'est un peu ironique et hypocrite étant donné que sur deux grossesses, c'était deux accidents. Mais justement, depuis je me suis renseignée et on en a parlé. Rhyan sait tout ça, elle sait aussi mes moments de doutes et à quel point, combien même j'aime mes enfants et ne regrette rien, ça a pu être difficile pour moi de devenir maman aussi jeune, puis de vivre une grossesse en pleine guerre. Je ne veux pas émettre de jugement, vraiment - mais je m'inquiète alors c'est un peu dur -, mais je sais que cet grossesse n'était pas désirée puisqu'elle me l'a dit et je me sens fautive. Je me sens également coupable du fait que, depuis la guerre, on se voit moins. Elle ne m'a jamais parlé de Cyan, pas une seule fois. Je ne savais même pas qu'elle avait quelqu'un dans sa vie. Qu'est-ce que ça dit de moi ? De mon propre égoïsme ?
- Rhy ?
Je suis tellement focalisée sur mes propres problèmes et ma relation avec Taki et les enfants, que j'en oublie le reste de ma famille. Parce que oui, Rhyan c'est ma famille. Et j'aimerais qu'elle soit capable de me parler de ses amoureux, de son quotidien, de tout et de rien. Qu'on se voie plus souvent, qu'on boive à nouveau des tisanes ensemble en papotant autour de cookies tout chaud. J'aimerais tout ça. Pouvoir retourner avant la guerre, quand elle vivait chez nous, que les seuls ennemis de la maison était les vaches et les escargots. Retourner dans le passé, avoir la vingtaine à nouveau, des bébés, mon apprentie, le chat, le cactus dans le frigo... Pas ces responsabilités et ces relations qui se dilatent malgré l'amour.
- En ce moment ? J'en sais rien Shy, je suis désolé., j'croyais que ça allait bien en ce moment, elle avait l'air chill les dernières fois que je l'ai captée.
Je me rends compte que je surréagis sans doute un peu. Comme toujours quand ça concerne Rhyan. Ian doit me prendre pour une folle à débarquer ainsi. Peut-être que j'aurais d'abord dû en parler avec Taki, sûrement même. Lui il aurait su me résonner, me calmer, me dire qu'elle était assez grande pour prendre ses propres décisions. Mais Cyan Soul. Un sorcier noir. Une humaine. Un embryon mêlé. Si quelqu'un l'apprenait à Rosenrot, c'était avortement direct et par la pire des manières ; une lame plantée en plein ventre sans prendre le temps d'essayer de sauver la mère. Bien au contraire.
- Mais tu dois savoir, puisque tu es là ?
À ces mots, je m'arrête brusquement de tourner en rond et je m'abats dans le canapé, comme fauchée en plein vol. Ca ne dure qu'un instant avant que je redresse le dos et que ma jambe bouge mécaniquement, conditionnée par le stress.
- Elle est enceinte.
Je ne précise pas de qui. S'il sait, il sait. S'il ne sait pas... vraiment ? Elle aurait gardé ça pour elle toute seule, tout ce temps ? Par peur du regard des autres, des jugements, qu'on lui dise de le quitter ? Mais qu'est-ce que je suis moi-même en train de faire, hein ? Mais j'ai peur pour elle. Pour sa vie bien plus que pour son coeur. De ne plus jamais la revoir et de devoir accrocher dans mon cimetière personnel, un nouveau cercueil entre celui de ma mère et de mon fils. _________________« Vivre c'est se mettre en danger, réalisa-t-elle. De la même façon qu'apprendre à marcher c'est d'abord accepter l'idée de tomber. » DC de Myaw Nienta ~ couleur yellow |
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Quand on se tient avec les loups, on hurle Dim 25 Juil 2021 - 14:56 | |
| Ses émotions changent radicalement. L’impression d’avoir une radio en direct live de ce qu’elle ressent s’est apaisé avec les années, je peux maintenant à peu près tourner le volume à ma convenance. Enfin, usuellement. Elle se dégonfle d’un coup ici, dans mon appartement, comme si toute la tornade avait bien voulu reposer les pensées sur le sol, laissant à Shybaï tout le loisir d’être à nouveau civilisée.
Elle tombe dans le canapé, s’enfonce. Je me sers également un verre d’eau, je n’arrive pas à faire le tour du problème pour l’instant. Les lèvres dans le liquide, je manque de m’étouffer quand elle lâche que Rhyan est enceinte. Je tousse bruyamment, me claque le torse. Immédiatement, ça me fait une peine immense dont je ne saurais déterminer l’origine. Quelle abomination, un petit mêlé Soul et Rosenrot. Mes lèvres ne forment plus qu’une mince ligne : nous les bâtards, nous ne sommes que ça, des bâtards. Nous serons toujours un problème. Je soupire, m’enfonce dans le canapé avec Shybaï. Je sais que cet événement ne peut pas être un événement heureux, c’est impossible que quiconque saute de joie à l’idée d’un mêlé : ou alors en secret. L’entourage ne dira jamais chouuuuuuuette, un problème sur pattes.
— Ils le garderont pas, c’est évident, je dis platement. Je sais que c’est sûrement très traumatisant pour Rhy, puis pour lui aussi, j’en sais rien, d’avorter ou quoi. Mais j’pense pas que ça soit des abrutis.
Je songe à tout ce qu’il pourrait se passer s’ils décidaient de le garder. Je me retourne d’un coup vers Shy. Peut-être que je suis allé un peu vite en besogne.
— Enfin, tu vrillais parce que « avec qui elle traine en ce moment » elle a changé ? Ou c’est toujours le même ?
Parce qu’aux dernières nouvelles, c’était Cyan Soul, et donc le bébé est un monstre, ok ok, mais ça fait déjà quoi, deux, trois ans ? Quatre ? J’sais plus bien. On s’était croisés à LA : lui, dansant sur les cendres encore chaudes de mes amis, sur le sang des orphelins, une lame encore humide dans la main et moi, pas capable de le buter pour Rhyan. Je suis vraiment entouré de gros débiles incapables de discerner le bien du mal. Mais j’crois que quand on a trop souffert et qu’on arrive à chopper un petit, tout petit morceau de bonheur, on le lâche pas. S’il s’appelle Cyan Soul, tant pis.
S’il s’appelle Harry Adelman… tant pis ?
J’ai mal au ventre, elle me manque.
— Parce que si c’est toujours l’autre abruti, elle avortera, fin. Mais si elle a changé, j’comprends l’angoisse ouais. S’faire mettre enceinte par le premier venu c’est un peu concon. Mais bon, je juge pas hein. C’est qui le nouveau ?
J’suis déjà sur le cul, tu peux tout m’annoncer. I’m rrrrready. J'espère que c'est pas pire que Cyan encore genre... Allen Soul. Mais non, Rhy-an est une humaine, ça serait trop sale pour le patriarche. Alors qui ? Un vieux pervers narcissique ? Un fou ? _________________darkslategreyg o n e |
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Niveau du personnage Point RP: (175/200) Point Membre: (63/200) Niveau: 7 - ConfirméeShybaï Kido Artissa Admin | Ex-Professeur d'art, théâtre & anglais | Sujet: Re: Quand on se tient avec les loups, on hurle Ven 30 Juil 2021 - 1:15 | |
| Je lâche l'information comme on lâche une bombe et ce n'est d'ailleurs pas loin d'en être une. Une mini bombe cachée dans le ventre de Rhyan et qui porte le nom terrible des Soul. J'ai jamais cru à l'inné, mais j'avoue qu'avec cette famille je doute tout de même un peu ; il faut dire qu'on raconte tant de choses horribles à leur sujet qu'il est difficile de croire qu'il ne naisse pas déjà avec des cornes sur le front. Même pas sûre qu'ils soient humains, d'ailleurs. Peut-être que ce sont juste des démons. On me le dirait que ça ne m'étonnerait même pas.
Ian de son côté manque de s'étouffer et je me sens moins seule dans le chamboulement de mes émotions. Egalement moins seule à porter ce secret que Riri m'a balancé dessus avant de me raccrocher au nez. Ca me rappelle la fois où elle avait voulu partir à Londres avec des potes ; elle m'avait appelé depuis le train et m'avait simplement informée de ses projets avant de couper la communication. Ainsi, impossible pour moi de lui interdire quoi que ce soit. Evidemment, elle avait oublié que j'étais mariée à un téléporteur à qui j'ai demandé illico presto d'aller chercher l'autre tête brûlée et de la ramener par le fond de la culotte. Takeji a évidemment refusé. Répondre à la provocation par de la provocation n'était, selon lui, pas mature, et ils avaient zéro envie de viser un train en marche à toute allure sur les rails. Et puis Ian et Autumn étaient justement avec elle ce fameux jour et c'était des bons gamins, de bonnes fréquentations. Pas comme ce... ce Cyan. Rien que penser son nom écorche mon esprit.
— Ils le garderont pas, c’est évident. Je sais que c’est sûrement très traumatisant pour Rhy, puis pour lui aussi, j’en sais rien, d’avorter ou quoi. Mais j’pense pas que ça soit des abrutis.
Je me permets de douter très sincèrement de cette dernière affirmation. Je pose ça là, si jamais tu passes par là un jour Rhyan. Parce que coucher avec un sorcier noir lorsque l'on est une humaine d'Orpheo, et ne pas se barder de rune et de préservatifs et même d'hormones pour éviter ces cas de figure, ça me paraît peu brillant. Je sais ce que vous vous dites là : qui parle. La meuf qui a enchaîné les grossesses non désirées. Certes, certes, mais jusqu'à preuve du contraire, le nom de famille du papa est Kido - ou alors c'est une révélation à laquelle même moi je ne suis pas prête. Pas Soul-de-merde. Oui, je vous assure que c'est bel et bien ça le nom complet, allez checker dans les dossiers d'Orpheo. Ils sont confidentiels et vous n'y avez pas accès ? Tant pis pour vous, il faudra me croire sur paroles.
— Enfin, tu vrillais parce que « avec qui elle traine en ce moment » elle a changé ? Ou c’est toujours le même ?
Mais comment je sais moi si c'est le même ou si ça a changé. Elle ne me raconte pas ce genre de choses. Elle m'appelle pour me balancer une bombe puis RACCROCHE. Du verbe raccrocher. L'action de couper court à l'appel. Mais pas du tout à mon angoisse. Et Ian enchaîne :
— Parce que si c’est toujours l’autre abruti, elle avortera, fin. Mais si elle a changé, j’comprends l’angoisse ouais. S’faire mettre enceinte par le premier venu c’est un peu concon. Mais bon, je juge pas hein. C’est qui le nouveau ?
Sincèrement ? Je trouve ça mille fois moins pire de se faire mettre enceinte par le premier abruti venu du moment qu'il ne porte pas le nom de Soul. Et qu'il n'est si possible pas dans une organisation responsable du massacre de milliers d'humains ces dernières années. Franchement, je prendrais n'importe qui à la place, y compris Ichiru.
— J'en sais rien moi, si c'est toujours le même ou si elle se tape toute la fratrie.
Il manquerait plus que ça, la brochette de psychopathes.[/color]
— Mais si Anja ou l'heureux grand-père l'apprenne, tu penses qu'ils féliciteront le jeune petit couple ? Je crois qu'ils offriront surtout l'avortement à grands coups de couteaux dans le ventre de Rhyan.
Enfin bon, vu qu'ils ont réussi à cacher leur couple jusqu'à là, on peut bien espérer qu'ils réussissent aussi à dissimuler cette grossesse.
— Et puis si elle décide de le garder, hein ? J'ai déjà été dans cette situation. Enfin, pas exactement, mais avec quelque chose de non désirés dans l'estomac si. J'ai toujours pensé que c'était une formalité l'avortement et puis quand je suis tombée enceinte et bien... Et bien c'était plus facile du tout. C'était plus imaginable d'abandonner ça. Alors certes, les situations étaient différentes, mais à quel point ? J'aimais Taki et Rhyan... Rhyan aime Cyan, non ?
Je me réjouis déjà des repas de Noël avec papy Allen Soul en train de jouer au père Noël. Tordant. _________________« Vivre c'est se mettre en danger, réalisa-t-elle. De la même façon qu'apprendre à marcher c'est d'abord accepter l'idée de tomber. » DC de Myaw Nienta ~ couleur yellow |
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| Shybaï est au bout de sa vie, inquiète et paniquée, dans mon salon — aucun sens. Mon ancienne prof qui roulait des yeux absolument exaspérée, est dans mon salon, à s’inquiéter de son apprentie qui est partie dans le dark web. Elle apprend à devenir une araignée Shy, qu’est-ce que tu veux que je te dise ! Plus que quatre pattes et deux crochets à faire pousser et elle est des leurs !
— J'en sais rien moi, si c'est toujours le même ou si elle se tape toute la fratrie.
Un sourire tout à fait impromptu arrive sur mon visage alors que j’étouffe un rire. Je sens ce qui est juste sur le point d’arriver : un shitstorm d’ironie ou de sarcasme. Elle serait métamorphe, Shy, qu’elle serait en train de feuler ou de claquer des dents.
J’ouvre la bouche pour répliquer un truc genre « oh ça va Shy, toute la fratrie, t’exagères grave » mais elle enchaine finalement :
— Mais si Anja ou l'heureux grand-père l'apprenne, tu penses qu'ils féliciteront le jeune petit couple ? Je crois qu'ils offriront surtout l'avortement à grands coups de couteaux dans le ventre de Rhyan.
Je ne suis pas responsable des choix de mes amis. Je ne suis pas responsable des choix de mes amis. Je ne suis pas, responsable, des choix de mes amis. Mais une image vient se peindre dans mon esprit, vivante et très rouge à base de Rhyan à moitié morte.
— Elle a largué Anja une fois.
Je joue au petit con je sais. Ou je suis un petit con. Ça je sais pas.
— Elle peut le refaire.
Je lui fais un petit clin d’oeil. Mais en vrai, j’ai juste envie de lui hurler à la tête JE NE SAIS PAS ANJA JE N’AI PAS LA SOLUTION.
— Et puis si elle décide de le garder, hein ? J'ai déjà été dans cette situation. Enfin, pas exactement, mais avec quelque chose de non désirés dans l'estomac si. — Dans l’estomac ? je répète stupidement. — J’ai toujours pensé que c'était une formalité l'avortement et puis quand je suis tombée enceinte et bien... Et bien c'était plus facile du tout. C'était plus imaginable d'abandonner ça. Alors certes, les situations étaient différentes, mais à quel point ? J'aimais Taki et Rhyan... Rhyan aime Cyan, non ?
Donc c’est toujours Cyan.
— J’sais pas quoi te dire, Shy. On va pas aller en mission pour faire avorter Rhyan. On sauve les gens qui veulent être sauvés et t-t-t-t me dis pas qu’elle ne sait pas qu’elle veut être sauvée. Ou qu’elle en a besoin.
J’me sens d’humeur philosophique.
— C’est pas de sa responsabilité à elle de ne pas mourir pour toi. Ses choix sont ses choix, c’est tout. Si elle meurt, tu pourras lui écrire un joli mot. Ou pisser sur sa tombe.
J’imagine Shybaï accroupie sur la tombe de Rhyan. Est-ce qu’elle aurait les honneurs d’Orpheo ? Le mépris d’Orpheo ? Cramez la la vilaine sorcière ? je sais que les enfants de Shy seraient sûrement au bout du rouleau, mais on choisit les gens qu’on aime, on choisit de les laisser dans notre vie, et les magiques meurent. Shybaï plus que tous les autres devraient le savoir maintenant.
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Niveau du personnage Point RP: (175/200) Point Membre: (63/200) Niveau: 7 - ConfirméeShybaï Kido Artissa Admin | Ex-Professeur d'art, théâtre & anglais | Sujet: Re: Quand on se tient avec les loups, on hurle Lun 13 Sep 2021 - 13:00 | |
| C'est pas la première histoire de ce genre. La première histoire d'amour de ce genre, je veux dire. Quelqu'un d'Orpheo qui tombe fou amoureux de quelqu'un de chez Rosenrot ou Croix et qui pense que l'amour pourra tout surmonter. Un vilain syndrome à la Roméo et Juliette. Sauf que le problème, c'est qu'à la fin de l'histoire, Roméo et Juliette crèvent. Tous les deux. Ça ne marche jamais ces histoires, jamais. Ça crée juste des orphelins, des choses compliquées, des couples qui se déchirent et se détestent. Je ne suis même pas sûre que les sorciers noirs puissent aimer, d'ailleurs. Je sais que c'est terrible de dire ça, que je ne suis pas à leur place et que je ne peux pas décider pour eux. Mais comment le pourrait-il ? Comment arriver encore à éprouver quelque chose quand tu passes ta journée les mains dans le sang, à tuer des gens parce qu'ils ne sont pas nés comme toi ? Quelles sont les horreurs que tu as dû vivre dans ta vie pour en arriver là, alors comment réussir à aimer après ?
– Elle a largué Anja une fois.
Oh chouette, encore un événement dont je ne suis pas au courant. Il y en a encore beaucoup comme ça ? Dans quelques heures je vais finir par apprendre qu'elle est mariée à Dorian Cross et qu'elle a décidé de devenir humaine noire. Je ne sais pas si je dois être en colère ou fondre en larmes. Ce que je sais, c'est que j'ai envie de voir Taki. J'ai envie de retrouver ses bras, de retrouver les câlins de mes enfants, de me blottir contre eux, d'être avec ma famille. Mais Rhyan, c'est ma famille aussi. C'est pas ma famille de sang, c'est pas ma famille légalement, mais c'est ma famille dans mon coeur, et c'est finalement peut-être encore bien plus précieux que d'autres liens dans ma vie.
– Elle peut le refaire.
Ian me fait un clin d'oeil et j'ai très envie de lui balancer un truc à la figure. N'importe quoi, mais quelque chose qui soit lourd et contondant. Je m'en fiche qu'elle puisse le refaire ou pas, je ne tiens pas à le savoir. Je veux juste qu'elle ne se retrouve pas poursuivie par la moitié des gens de Rosenrot, parce qu'ils ne souhaitent pas laisser des mêlés derrière eux. Et puis si elle le garde, hein ? Si elle le garde ? Je me lance dans une longue tirade tout juste interrompue par un Ian sceptique « dans l'estomac » et qui me fait aussitôt enchaîner, au bord de la syncope, très probablement, de la crise de nerf là.
– Dans l'utérus, le vagin, la chatte, JE N'EN SAIS RIEN, JE NE SUIS PAS PROF D'ANATOMIE !
Ni d'éducation sexuelle, et tant mieux car je serai probablement la personne la moins crédible au monde. Non mais sérieusement, est-ce qu'il y a une sorte de malédiction sur le monde magique ? Quoi, les pouvoirs rendent plus fertiles ou quelque chose comme ça ? Je pense qu'il y aurait une véritable étude à mener à ce sujet, mais en attendant, en attendant, en attendant… Je ne sais même pas comment j'arrive à retenir les larmes dans mes yeux.
– Je ne sais pas quoi te dire Shy. On va pas aller en mission pour faire avorter Rhyan. On sauve les gens qui veulent être sauvés et t-t-t-t me dis pas qu'elle ne sait pas qu'elle veut être sauvée. Ou qu'elle en a besoin.
Je referme la bouche parce que Ian m'a devancée. C'est exactement ce que j'allais dire et je me sens comme une gamine qui se fait gronder par un adulte. Les rôles sont inversés, les frontières invisibles entre les profs et les élèves ont montré une fois de plus que c'est juste un énorme bullshit. J'ai pas plus de maturité qu'eux. Je fais juste semblant. Et là je sais même plus faire semblant.
– C'est pas sa responsabilité à elle de ne pas mourir pour toi. Ses choix sont ses choix, c'est tout. Si elle meurt, tu pourras lui écrire un joli mot. Ou pisser sur sa tombe.
Je refuse ça. Je refuse de voir mourir encore quelqu'un et surtout pas elle. La guerre a déjà fait trop de cadavres, trop de cauchemars dans toutes nos nuits. Toutes les cartes ont été redistribuées et on a tous changé, nos relations aussi. Ça a tout bousillé, tout pété. Où est la joie, l'innocence d'avant ? Les balades à cheval, les blagues aux élèves, Ian et Autumn qui débarquent entre Taki et moi. Parfois j'ai juste envie de construire une très grande cabane au milieu de mon salon, d'y mettre les gens que j'aime et d'oublier tout le reste du monde en mangeant des bonbons. Nier les souffrances.
– Alors quoi ? On regarde les gens qu'on aime crever, encore et encore, jusqu'à ce qu'on soit tout seul. Tu me dirais ça si c'était Autumn ? Luka ? Ange ? Carla ?
Les adolescents pensent qu'on ne les comprends jamais, mais je sais très bien qui sont les bandes de potes du Mystery, qui traîne avec qui. Peut-être que je devrais pas dire ça, peut-être que je devrais pas lui balancer tout ça et que ça risque de me revenir en pleine tête, mais je ne peux pas abandonner Rhyan. Je ne peux pas faire comme si de rien n'était, retourner à ma vie et attendre qu'on m'envoie un faire part. Comme je n'ai pas pu attendre que Taki revienne entre quatre planches alors que notre enfant était encore dans mon ventre. Je sais ce que j'ai perdu pour lui, je sais comme ça a été compliqué après ça, toute la douleur, les larmes, la colère. Mais je recommencerai cent fois, mille fois. Je ne peux juste pas laisser mourir les gens que j'aime. _________________« Vivre c'est se mettre en danger, réalisa-t-elle. De la même façon qu'apprendre à marcher c'est d'abord accepter l'idée de tomber. » DC de Myaw Nienta ~ couleur yellow |
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Quand on se tient avec les loups, on hurle Ven 17 Sep 2021 - 11:38 | |
| Sa colère est électrique et vibre à l’intérieur de mon crâne. Comme des ondes de choc qui me parviennent et j’ai envie de la secouer pour qu’elle se calme. Pas que ça ait un jour calmé des gens, mais ça me calmerait moi, et ça serait déjà quelque chose. Quand elle inspire, je vois bien qu’elle va me crier dessus :
– Dans l'utérus, le vagin, la chatte, JE N'EN SAIS RIEN, JE NE SUIS PAS PROF D'ANATOMIE ! — SHY! Tu vas me griller mon don comme ça, stop !
En plus c’est son putain de corps dont elle parle et ça serait intéressant de savoir qu’elle aurait pas pu vomir son putain de gosse non ? Voilà, j’suis super énervé alors que de base je trouvais ça plutôt pas si pire comme situation. J’ai envie de bark my head off comme un clebs, et c’est de sa faute. Elle entre chez moi, hurle, tempête, fait des tours et des tours et se montre excécrable et excédée parce qu’elle a choisit que je serais son dépotoir à émotions. Bah c’est chiant.
– Alors quoi ? On regarde les gens qu'on aime crever, encore et encore, jusqu'à ce qu'on soit tout seul. Tu me dirais ça si c'était Autumn ? Luka ? Ange ? Carla ?
Je serre les dents. Déjà, c’est hyper injuste de venir me spiker comme ça, à petits coups de piques dans ma vie personnelle qui la regarde quand même pas trop trop. Est-ce que je lui parle de ses cadavres dans le placard à elle, hm ? Est-ce que je lui parle de Takeji ? Et bah je pourrais. Et bah même que sûrement je vais le faire. Et puis merde, Autumn, elle se sauve très bien toute seule merci bien et elle est pas du genre à se mettre dans des situations de merde, Luka est une situation de merde à elle toute seule, Ange je sais pas, je sais plus, et Carla, j’en ai eu ras la croquette de la sortir du puits pour qu’elle puisse y replonger encore et encore et encore. La potomanie ça va deux secs.
— Justement, je dis entre mes dents. Carla, j’ai sorti son cul des enfers plus d’une fois, et si j’ai bien appris un truc, c’est que ça sert à rien de sauver les gens qui veulent pas l’être.
Je soupire pour essayer d’évacuer un peu de tension mais les dernières brain cells que je possède cavalent en rond dans mon crâne. Parfois, ça me semble insupportable de trainer avec moi même, mais wah, Shy est un sacré catalyseur de tornades.
— À quoi ça sert de prendre une balle pour quelqu’un qu’on aime alors qu’il finira par s’en coller une toute seule dans la tempe ?
J’sais même pas si je parle pas un peu de Takeji là, gris et sombre et maussade et un pied dans la tombe l’autre dans un piège à loups. Je m’ébouriffe les cheveux. Si j’avais été loup, j’aurais essayé de nuzzle tout être vivant à portée pour me rassurer, mais j’ai pas de quoi nuzzle quiconque, et je me retrouve à faire une pelote de laine avec mes nerfs.
— À gagner du temps ?
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Niveau du personnage Point RP: (175/200) Point Membre: (63/200) Niveau: 7 - ConfirméeShybaï Kido Artissa Admin | Ex-Professeur d'art, théâtre & anglais | Sujet: Re: Quand on se tient avec les loups, on hurle Lun 20 Sep 2021 - 14:13 | |
| L'air est saturé, nous serions entourés de feux d'artifice qu'ils crépiteraient. J'ai les nerfs au bord du gouffre, les fourmis dans les doigts, un peu la même impression que lorsque je suis ivre et que j'ai l'impression que tout doit aller vite, très vite, tout papillonne... J'aimerais être bourrée pour que ça aille encore plus vite, pour que tout prenne un sens, même absurde, même si ce n'est que pour quelques heures.
- SHY ! Tu vas me griller mon don comme ça, stop !
Je retiens difficilement mes émotions, consciente du risque et de la douleur que je peux provoquer à mon ancien élève, consciente également du risque de perdre le contrôle de mon propre pouvoir et de faire éclater contre les murs des illusions que je ne désire pas voir. Les fantômes qui hantent ma tête, les restes macabres de la guerre, mon imagination qui me fait voir... Je refuse de voir. Le déni plus que tout autre chose. J'ai déjà perdu un enfant, je veux pas en perdre une deuxième. Même si Rhyan n'est ma fille sur aucun papier, que je suis trop jeune pour être sa mère, je peux pas expliquer le lien qui nous lie, mais il est là. Il est là et j'ai mal, j'ai mal putain. Je peux pas la regarder crever de loin. Je peux pas faire ça. Je peux pas continuer à voir des gens mourir pour des idéologies de merde. Je peux pas, merde, je peux pas.
- Justement. Carla, j'ai sorti son cul des enfers plus d'une fois, et si j'ai bien appris un truc, c'est que ça sert à rien de sauver les gens qui veulent pas l'être.
Je passe ma langue sur mes dents. J'ai envie de le trouver tranchante, j'ai envie que ça pisse le sang dans ma bouche pour que les horreurs arrêtent de pisser dans mon imagination. J'ai envie d'être métamorphe animale, de me transformer dans ce salon, que Ian se transforme aussi et de sauter à sa gorge. Je sais même pas pourquoi. On est du même côté, non ? Du côté des gentils ? Et Rhyan, elle est de quel côté, elle ? Et moi, après ma fausse couche, quand j'ai abandonné ma famille et que je traînais avec des humains noirs, j'étais de quel côté ?
- À quoi ça sert de prendre une balle pour quelqu'un qu'on aime alors qu'il finira par s'en coller une toute seule dans la tempe ?
Je serre les poings et, en baissant les yeux sur mes avants bras, je vois les veines ressortir.
- À gagner du temps ?
C'est quoi la morale de cette histoire, hein ? Au final on va tous crever donc ça sert à rien tout ça ? Ca sert à rien d'aimer, ça sert à rien de chercher à protéger ceux qu'on aime ? À avoir envie de les voir vivre, de les voir être heureux ? Je sais pas, je suis perdue. J'ai envie d'ouvrir tous les placards, de trouver une bouteille, n'importe laquelle et de me coller une race. De demander à Ian s'il a pas quelque chose à fumer, n'importe quoi, n'importe quoi pour me vider la tête. Mais je peux pas continuer à fuir mes responsabilités, j'ai déjà failli perdre mon mari et mes enfants parce que je suis incapable de faire face à tout ça, parce que je me laisse embourber dans mes émotions. Je suis en colère, je suis triste, j'ai envie de tout péter, mais je me force à mettre tout ça de côté.
- Ok.
Je ne sais même pas à quoi je dis ok, j'ai l'impression d'être déjà dans la brume. Je me relève comme une automate, essaie de me souvenir par où est la sortie, je me sens égarée dans mon propre esprit.
- Je vais rentrer.
J'ai pas la force. J'ai pas la force de faire face à ce monde de merde. Je veux les bras de mes gamins, je veux les bras de Rhyan, son rire quand elle retrouvait le cactus dans le frigo, les ombres dans ses yeux parfois, ces fois où je rentrais du Mystery et que, depuis l'entrée, je la voyais en train de jouer avec les jumeaux. Je suis censée faire quoi ? Le deuil d'une personne qui est encore en vie ? Je vais commencer par le déni alors. Je trouve enfin la sortie et je me dirige vers la porte, pose une main sur la poignée comme si elle était brûlante ce qui me pousse à l'ouvrir rapidement.
- Tu embrasseras Autumn pour moi. Désolée de t'avoir dérangé avec ces histoires.
Je m'engouffre dans le dehors pour retrouver ma respiration, dans l'espoir d'avoir moins chaud, mais ça ne change rien. Je me dis parfois que les pouvoirs ne sont pas dû au hasard, qu'il y a quelque chose derrière, un coup du destin. Parce que si j'avais maîtrisé la téléportation à ce moment-là de ma vie, pas sûre que je me serais retenue d'aller dans un bar vider des verres de whisky. Mais je ne maîtrise pas la téléportation. Je maîtrise en revanche mon portable que je sors afin d'enfoyer un message à Takeji pour qu'il vienne me chercher. Puis, en attendant qu'il arrive, j'en envoie également un à Rhyan : Quoi qu'il se passe, quoi que tu décides, je suis là, et la maison aussi. Je sais pas ce que ça vaut. Je sais pas si Ian a raison et si elle n'a pas envie d'être sauvée. Mais je veux qu'elle sache que je suis là, que je serai toujours là. _________________« Vivre c'est se mettre en danger, réalisa-t-elle. De la même façon qu'apprendre à marcher c'est d'abord accepter l'idée de tomber. » DC de Myaw Nienta ~ couleur yellow |
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Quand on se tient avec les loups, on hurle Jeu 23 Sep 2021 - 10:14 | |
| Ses émotions se rétractent comme un poulpe à qui on aurait cramé les ventouses. Je renifle, un peu déboussolé et saoulé d’être dans un tourbillon permanent qui me semble, certains jours, injuste. Ça ne suffit pas de me ressentir moi ? Généralement les gens trouvent déjà ça assez lourd, sans en plus à se faire infiltrer par des parasites.
- Ok.
Son parachute de colère retombe mollement à côté d’être. Heureusement qu’elle a les deux pieds au sol parce qu’elle se casse comme un mort vivant, les yeux vides et vitreux. Du tout au rien. Quelqu’un a soufflé la flamme de vie de Shybaï (moi ? Rhy ? La vie ?) et elle évolue en volutes maigres.
- Je vais rentrer.
Je reste les bras ballants, me pince légèrement la peau des côtes, vieille réminiscence de quand je faisais des énormes bleus sur mes poumons comme ça, et la chair de poule embrase ma peau.
- Tu embrasseras Autumn pour moi. Désolée de t'avoir dérangé avec ces histoires.
Elle sort et je sors avec elle, la porte claque derrière moi. Je vois à quel point elle patine et je me retrouve à ses talons comme un clebs qui aurait pas bien réfléchi avant de suivre la boule de détresse. Je grommelle alors qu’elle se saisit de son téléphone et moi du mien. Je pose une main sur l’épaule de Shybaï qui un jour était celle qui savait, celle qui était au dessus, l’adulte, la responsable, celle qui m’a fait croire que les profs savaient ce qu’ils faisaient et avaient une vie ordonnée et heureuse et dans le bon sens.
— Shy, je dis doucement.
Je ne sais pas si ses yeux me voient mais je répète.
— Hey, Shy.
Je ne suis pas un menteur et du coup, je ne sais pas quoi mettre à suite. Ça va aller ? Pas sûr. Ça va passer ? Pas sûr. On surmonte toujours tout ? Pas sûr. T’es plus forte que tout ça ? Pas sûr du tout. Lui parler de the regression to the mean ? Le fait que la vie est comme ça, elle peut pas aller de pire en pire en pire en pire, y’a forcément un moment où ça rejoindra le milieu. Ou de mieux en mieux en mieux. Mais la guerre a prouvé autre chose.
Alors je cite une toute petite phrase parce que je sais pas parler moi, j’ai jamais les mots, moi ; les autres les ont.
— All will slow again.
Je me pince les lèvres, gêné. Je tâte mes poches ; j’ai pas pris mes clés putain, j’suis enfermé dehors. Je prends conscience d’être à moitié nu sans lâcher l’épaule de Shy et décide timidement :
— Viens on va attendre Takeji dans le parc.
Mieux que rien, va, c’est mieux que rien. Non ? C'est pas vraiment sauver les gens mais les aider à surnager en attendant que quelqu'un d'autre vienne les sauver par la peau du cou. Les sortir de l'eau glaciale et des tourbillons pour un court moment sur la berge. _________________darkslategreyg o n e |
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