Et maintenant on reeeeentre! Moi de bonne humeur? Mais c'est pas nouveau. Pas nouveau du tout, vous avez suivit ce qu'il vient de se passer? SLD a disparu -ok, ça me plombe un peu d'avoir tué un fantôme, mais c'est pas le premier, et surement pas le dernier-, et là on rentre. Et je suis toujours autant en forme.
Bref, on rentre donc. J'ai la ferme intention de trouver Shy. Et aussi de choper Autumn, parce qu'il faut que je lui dise deux trois trucs à celle là. Mais rien de grave. Je l'aime bien en plus. Le vieux choisit bien ses élèves. Je comprends toujours pas pourquoi il l'a envoyée l'a et pourquoi il m'a assigné comme son tuteur, mais c'est pas grave. J'aime bien ce rôle finalement.
La forêt, ça me rappelle Ichiru, l'autre fois, quand on y a fait n'importe quoi. C'était amusant, j'aime bien Ichiru. Tiens! D'ailleurs il connait Ren nan?

- Ren, tu sais que j'ai rencontré Ichiru? Enfin, maintenant ouais tu le sais!

Je suis d'une humeur dingue. Nan mais juré. Avec la concentration d'un... Oh! Hey c'est pas un rouge-gorge ça? Attendez... Ah nan c'est un moineau. Je disais? Euh... Bah c'est pas grave. On va recommencer depuis le début! Je suis de super bonne humeur. Sans vraie raison. Et j'ai donc la concentration d'un gland. Encore mieux, la concentration d'une noisette violette originaire du Mexique, croisée avec un pois sauteur et coincé dans une meule de foin. Euh, ça veut pas dire grand chose à part que je me déconcentre super facilement. Ce qui ne m'empêche pas de me téléporter. Après tout, même déconcentré, on peut marcher nan? Idem. J'aime mon don. Je l'aime très très très très beaucoup fort. C'est pas une phrase correcte? Hey, du moment que tout le monde comprend.
Bref. Je blablate parce qu'il faut bien m'occuper. Sinon on s'ennuie. Logique. Surtout que ma téléportation fait absolument tout pour...

- AIE!

...Moi? Aouch, mais atttendez, qui a foutu ce truc ici?

- Depuis quand y'a un arbre là, hein?

Au lieu de vous laisser patauger, j'explique. Je me suis pris un arbre. En me téléportant. Retour brutal sur Terre. J'étais dans BonnehumeurLand là. J'y suis toujours vous me direz. C'est pas un arbre qui va m'en déloger. Je lui jette un regard mauvais, me relève -parce que oui je suis tombé, en plus de ça-, le contourne, et jette un regard à Ren.

- T'as rien vu. Rien vu du tout.

N'est-ce pas? Je ne me suis pas mangé un arbre qui trainait. Pas vrai, c'est un mensonge. Regardez, je repars. je m'étais juste arrêté pour refaire mon lacet. Tout à fait. Parce que oui, je porte des chaussures à lacets -riez pas, c'est vrai-. Faut que j'arrête d'être dans la Lune là. Sinon je vais souvent être obligé de m'arrêter pour refaire mes lacets. Ce qui serait fort embêtant, car comme vous avez pu le constater, les lacets sont agressifs. Ils mordent fort. Je ne sais pas où il cachent leur dents, demandez leur vous même.
Sortis de la forêt! Voilà, je peux recommencer à dériver. Sur un radeau imaginaire. J'arrête là le début de lyrisme, sinon on est pas sortis. Et le mieux pour être sûr de sortir, c'est encore de ne pas rentrer. Comme ça pas de problème. Oui je sais, ma logique est tordue, bancale, tout ce que vous voudrez. Parfaite aussi, vous avez le droit.
Ok, ok, j'arrête.
En même temps, pour la troisième fois, faut bien que je m'occupe. Sinon mon esprit va dériver vers un sujet sensible. Il en meurt d'envie -moi aussi-, mais va falloir éviter. Parce qu'après je vais me mettre à agir bizarrement. Vraiment bizarrement. Enfin, ou pas. Mais disons que l'arbre tout à l'heure, ça m'a suffit. J'ai pas envie de me manger des murs non plus.
Vous savez quoi? Rentrons au Mystery, et on verra après.

Retour.

Et je suis toujours sous forme de léopard. Parce qu'on est encore dans la forêt, et que le Mystery n'est pas encore en vue. Depuis combien de temps on marche? Je ne me souviens pas avoir fait tout ce chemin depuis l'orphelinat. Ou sinon, c'est que j'ai vraiment couru très rapidement. Ou y'a une dernière option plutôt flipante, à savoir qu'on s'est perdus.
J'espère pas. Je secoue la tête nerveusement, et observe Takeji. Il a l'air de tellement bonne humeur que ça me fout des frissons.

- Ren, tu sais que j'ai rencontré Ichiru? Enfin, maintenant ouais tu le sais!

T'a bu quoi avant de venir chasser le fantôme ultra-rapide? Nan, mais sérieusement, c'est quoi ton problème? Y'a un truc qui t'attend en rentrant, et t'es tout excité à l'idée de le recevoir ou quoi? Je soupire. Concernant Ichiru, nan je savais pas que tu l'avais vu.
Et le voilà reparti avec sa téléportation. Et là c'est le drame.

- AIE! Depuis quand y'a un arbre là, hein?

Je me retiens un instant, sans bouger, mais sa dernière phrase m'achève :

- T'as rien vu. Rien vu du tout.

J'éclate d'un rire tonitruant, ce qui est encore plus bizarre venu de la part d'un animal. Je suis à la limite des pleurs. Je te l'avais bien dit que la métamorphose c'était bien mieux. Aucun risque de se prendre un arbre, sauf si on va trop vite. Sauf qu'en étant téléporteur, on pense à l'endroit où on va, mais c'est une simple visualisation. Bref, je ne connais pas leur technique, alors je continuerai -plus tard- à débattre sur les avantages de la métamorphose.

-Ha ha, t'es excellent, Takeji. Même sans le vouloir, tu me fais rire.

Je continue un instant de pouffer, puis me recentre. Finalement, on était pas si loin de l'orphelinat. On y est arrivé, même. Quelle rapidité. Ça me fait peur. Je lâche un bâillement surprenant et m'approche de ma voiture. Je me tourne alors vers mon petit frère et lui demande :

-Tu peux ouvrir la voiture, s'te plaît?

Histoire que je puisse me changer tranquillement et rapidement en somme. Après, tu fais ce que tu veux, je t'embête plus...

Moi j'ai envie de dire: "ou pas".

Ren, pourquoi tu ris, ça fait mal. Je vous jure, se prendre un arbre en téléportation ça fait mal. Quand on réapparait, c'est le plus lourd qui l'emporte j'ai envie de dire. Du coup, un arbre contre moi, l'arbre m'a éjecté. Il voulait pas prêter sa place. Bouffon. Moi aussi je veux tester ton coin, l'arbre. Si t'y reste planté 24h/24 et 7j/7, c'est que ça doit être bien. Pensez-y, les plantes ont tout intérêt à super bien choisir leur lieu de vie, parce qu'après elles n'en bougent plus. Et elles sont doués pour choisir de bons lieux tranquilles. Jamais entendu un arbre se plaindre de cambriolage. Ça se plaint pas non plus du voisinage, ni de la place, ni du bruit, c'est calme une plante. Oui ça peut paraitre idiot dit comme ça, mais pensez-y. Nous on râle sur le voisin qui fait du bruit, mais l'arbre ne dit rien sur l'oiseau qui vient piailler à cinq heures du matin.
Moi je dis, vivement l'hiver, qu'ils arrêtent de piailler, ces poulets. Ils savent pas ce qu'ils risquent à venir sous ma fenêtre tous les matins.
C'était quoi le sujet de départ déjà? Ah ouais, le chat qui s'est foutu de ma poire. Bon, j'avoue que je me serais foutu de la sienne si c'était lui qui s'était pris l'arbre. N'empêche que ça finit toujours par être moi qui me le mange. Je veux pas embrasser les arbres! Déjà, l'écorce c'est nul, et en plus ça fait mal, et puis dernier argument qui les écrase tous, je préfère embrasser quelqu'un d'autre. Voilà. Je ne citerai pas de nom. De toute façon tout le monde a déjà deviné, je me demande pourquoi je m'efforce encore de le cacher. Très bonne question. Qui mérite réponse, mais j'en veux pas. Donc je ne chercherai pas de réponse. Même pas la peine d'insister. Oh, regardez no est arrivés à l'orphelinat. Comment, on causait d'autre chose? Ah mais nan je ne vois pas de quoi vous voulez parler. Pas du tout. Même pas un début d'idée non.
Chut, pas la peine de souffler les réponses, c'est mal.
Ren baille très fort. Bah alors le chat, t'as pas eu ton quota d'heures de sommeil? C'est combien... Seize heures pour un chat? Un truc du genre. Énorme. Moi aussi je veux seize heures de sommeil par jour. Huit c'est trop peu. Beaucoup trop peu. Sérieusement, on ne les voit pas passer. Dans tous les sens du terme. A moins que vous ne dormiez les yeux ouvert. Ce qui doit être assez dur quand même. Je sais pas, vous espérez surprendre quoi dans le noir?

-Tu peux ouvrir la voiture, s'te plaît?

Hein? Comment tu veux que je l'ouvre, ta voiture, toi? En cassant la fenêtre? En forçant la serrure? En défonçant la portière? J'ai pas les cl... Ah bah si en fait je les aies. Ça m'était sorti de la tête. En même temps, je n'ai pas de voiture, donc ce n'est pas normal que j'ai des clés de voiture dans la poche. C'est peut être même la première et la dernière fois de toute mon existence. Attendez, vu sous cet angle, c'est un évènement! Je fouille mes poches pour retrouver les clés du chat. Ça aussi, c'est le genre de phrase qu'on ne doit pas souvent prononcer.
Comment on ouvre? Y'a toujours deux boutons, mais je ne sais pas sur lequel j'ai pu appuyer tout à l'heure... Bon bah essayons celui de gauche. Et comme ça a l'air d'être ma journée, dans le bon sens, y'a un clic. Je pense que ça veut dire que c'est bon. Je vais ouvrir la portière au chat. On dit galant pour un homme qui laisse la priorité aux femmes ou qui leur tient la porte par exemple. Et maintenant, pour un homme qui tient la porte au chat, on dit quoi?

- Et voilà M.Chat.

Chalant peut être... Mais ça ne veut pas déjà dire quelque chose? J'en sais rien. J'attends qu'il grimpe là dedans -franchement, un léopard dans une voiture, on aura tout vu- puis referme la portière derrière lui. Bien, on est rentré, je vais pouvoir commencer à chercher les gens que je veux chercher. Enfin avant, on va attendre que Ren ressorte de sa cabine d'essayage à roulettes, pour que je lui en rende les clés.
Donc, une fois que le chat est ressorti de là, je lui tends ses clés.

- On nous a dérangés pour presque rien. Mais j'aime allez exorciser avec toi. Tu rentres chez toi?

Bah oui, il va peut être rester travailler, qu'est-ce que j'en sais moi? Pour ma part, j'ai déjà décidé de mon programme héhé. Oui j'ai que ça en tête et alors? Je vous embête. Sortez de là d'ailleurs, vous n'avez rien à y faire. Bande de méchants.
De toute façon, non je n'ai pas l'air d'un type de trop bonne humeur. C'est pas vrai du tout. Je ne suis pas en train de sourire non plus.
Ok, je suis tous les trucs du dessus plus un très mauvais menteur. Allez manger un raton-laveur.
Rime!

C'est quoi ton problème?

Il a l'air de... sérieusement galérer avec la voiture. Si ça continue, je lui en achète une. Pour qu'il prenne l'habitude. Parce que là c'est plus possible. Bon d'accord, j'ai fini de me plaindre. N'empêche qu'il l'aura la voiture pour son anniversaire. Mais d'abord, je vais m'arranger pour qu'il passe son code et son permis. Parce que vu comment il a luté pour conduire quand on était au Japon, je pense qu'il n'a jamais conduit de voiture de sa vie. Enfin si, la mienne. Tout ça pour finir sur un clic de la voiture. Tu dois être fier d'avoir ouvert une voiture, voyageur inter dimensionnel. Et je suis fier avec toi. Il m'ouvre la porte. Tant mieux, parce que je ne me serais pas senti de l'ouvrir sans utiliser des griffes ET de railler la carrosserie par la même occasion. Parce que je tiens à cette voiture.

- Et voilà M.Chat.

Je me change en vitesse dans un espace restreint sur les sièges arrières. On s'en fout, les vitres sont teintées à l'arrière. En fait, elles sont teintées partout, sauf sur le pare-brise, puisque c'est interdit.
Fin de l'explication. Je sors de la voiture. Take me rend les clés de la voiture, et enchaîne :

- On nous a dérangés pour presque rien. Mais j'aime allez exorciser avec toi. Tu rentres chez toi?

Je soupire pour marquer mon approbation. À courir partout contre un idiot, c'est fatiguant. J'ai bien envie de faire ma douche. je l'ai déjà faite ce matin, mais c'est pas une raison. Y'en a pas de raison de toute façon. On la fait ou on la fait pas. Et moi, c'est on la fait. Parce que ça détend. On s'en fiche. Revenons au sujet. Takeji sourit trop aujourd'hui. ♀8a me rend suspicieux. Je plisse légèrement les yeux. Ouais, j'ai remarqué, cherche pas à le cacher. Alors je viendrais t'embêter. Aujourd'hui exceptionnellement, on échange les rôles. Tu vas comprendre que c'est saoulant à force. Mais je ne lui ai pas encore répondu. Et puisque ça a l'air de le passionner à l'idée de connaître la réponse, je joue un instant avec mes clés, puis les fourre dans ma poche, en répondant :

-Moi aussi, j'aime bien passer du temps avec toi. Et Pandora a du le sentir. Bref, ouais, je pense rentrer chez moi. Mais pas tout de suite.

Bref, je lève un sourcil amusé et demande :

-Eh mec, tu vas bien? C'est quoi cette tête d'excité mental? T'a un rendez-vous?

Quand t'es trop content, ça se voit. Et là, c'est le cas. T'es pas normal. Et je t'arracherai le mot de la bouche. Que tu le veuilles ou non. C'est comme ça. Je ne supporte pas les secrets entre nous deux. Le reste, je m'en fiche. mais ça au moins, non.

Alors tu vas parler. Mouhahaha.

Tout le monde veut d'vnir un cat! Parce qu'un chat, quand il est cat, retombe sur ses pattes.
Hum excusez moi. Un jour, elle va sortir à voix haute. A force de trainer avec Boule de Poil aussi. Il me regardera bizarrement mais c'est pas grave. De toute façon il est déjà en train de me regarder bizarrement. Quoi, qu'est ce que j'ai?

-Moi aussi, j'aime bien passer du temps avec toi. Et Pandora a du le sentir. Bref, ouais, je pense rentrer chez moi. Mais pas tout de suite.

Ah, mais ça mérite un câlin tout ça. Un énorme câlin même. Qu'il pourra pas refuser je vous jure. De toute façon, il refuse, râle et dit que ça l'embête mais au fond, il aime ça. Vous allez voir, un jours je vais décider de ne plus lui faire de câlin pendant une semaine. Il va se faire du soucis. Et après, il va me demander si je vais bien.

-Eh mec, tu vas bien? C'est quoi cette tête d'excité mental? T'a un rendez-vous?

Mais il lit dans mes pensées ou quoi? Et... Comment il sait?! Nan mais nan, comment il peut savoir? Attendez, y'a pas de fuite dans mon crâne nan? Tout reste bien enfermé, c'est hermétique y'a rien qui sort. Alors c'était qu'une supposition, hein. Et puis de toute façon, c'est pas vrai, j'ai pas de rendez-vous. Pas encore.
Hrm. J'ai pas l'air super heureux, espèce de menteur. Quoi? J'ai dit moi même qu'en fait c'était vrai? Aah, n'essayez pas de mentir à un menteur, d'abord. Euh... Attendez je m'embrouille là. Bon! Tout ça pour dire que c'est pas vrai mais qu'en fait c'est vrai, mais si vous continuez à dire que c'est vrai je vais déprimer, et donc ça ne sera plus vrai. Compris?

- J'vois pas ce qui a pu t'amener à penser ça. Et j'ai le droit d'être de bonne humeur.

Je lui tire la langue. Nah. Et puis, et puis, il m'a pas répondu l'animal. Il compte faire quoi du coup, puisqu'il ne rentre pas dans sa niche? Attendez, la niche c'est pour les chiens. Euh... Dans son panier. Ouais voilà, dans son panier géant avec dix mille portes qui se ressemblent toutes. Ouais, c'est un panier venu d'un monde parallèle où ils sont tous démesurément grands, et avec des portes.
Bon, bah puisque M.Chat reste ici, on peut rentrer dans l'orphelinat nan? Oui, oui vous connaissez mon objectif, je sais. C'est pour ça que je ne l'ai pas dit! Ha, vous pensiez qu'il manquait un truc hein? Eh bah nan.
Bon, j'avais dit que M.Chat méritait un câlin tout à l'heure. Alors je vais lui faire un câlin -endormir tous ses soupçons- et puis vous connaissez la suite.

- Câlin le chat! T'en as pas encore eu aujourd'hui, ça doit te manquer.

Je joins le geste à la parole. Ouais parfaitement, je fais un câlin à Ren devant l'orphelinat. M'en fiche qu'on nous voit. De toute façon, à force, tout le monde s'y habituera. Câlinland, c'est pas loin. Je ne sais pas exactement où, mais c'est pas loin. Je relâche Ren en souriant. Bien maintenant on rentre. Ça fait je ne sais pas combien de fois que je le dis.

- Tu viens dans l'orphelinat?

Je commence à avancer vers le bâtiment. Alors, si je trouve Autumn, tant mieux, sinon tant pis. Parce que je veux trouver Shy de toute façon. Comment ça y'a du favoritisme? Hey! C'est même pas le même type de relation. Qui a dit qu'il avait un doute? C'est pas permis ça, pas permis du tout. Tu me soupçonnes de quoi là? Si je t'attrape, sabre ou pas sabre dans les pattes tu vas voir. De toute façon pour le moment je l'ai, mon sabre. Héhé, allez viens voir. En fait, en parlant de sabre je vais devoir aller le poser.

- Ren? Si tu vois Autumn tu pourras lui dire qu'il faut que je lui parle?

Quoi? Bah oui je demande à Ren. Comme je ne sais pas où il compte aller dans l'orphelinat... Peut être qu'il croisera Autumn.

Secret.

Soit il me cache quelque chose qu'il veut à tout prix garder, ce que je n'apprécie pas forcément même si c'est son droit de rester silencieux, soit il est sérieux et a simplement bu avant de venir. J'ignore s'il tient bien l'alcool, mais je ne pense pas. Autrement dit, supprimons cette dernière option.

- J'vois pas ce qui a pu t'amener à penser ça. Et j'ai le droit d'être de bonne humeur.

Et il me tire la langue. Mais j'ai dit quoi pour qu'il fasse ça? Alooors, c'est qu'il y a quelque chose. Et il va falloir que je le découvre, parce que les potins et moi, on se connaît bien. Mais je ne suis pas mégère pour autant, je sais garder les secrets. C'est juste que... c'est juste que le fait de savoir plein de choses sur l'autre permet de se rapprocher et d'être confident. Le reste, ça éloigne. Et quand mon meilleur ami s'éloigne de moi, ça me fait mal au coeur. Compris? Bof, j'vous le demande pas. C'est soit on l'a déjà vécu, soit on y comprends rien.
Takeji enchaîne peu à peu avec un câlin en me lançant amicalement :

- Câlin le chat! T'en as pas encore eu aujourd'hui, ça doit te manquer.

Tu peux pas savoir comment. Nan, mais sérieux, il faudrait que je ne le croise pas pendant une journée, juste pour voir. Voir ce que je penserais psychiquement à l'idée de ne pas avoir de câlin de sa part. et puis, en plus, on est devant l'orphelinat. Ah vraiment, il ne pense à rien, celui-là. Espèce de tête dans les nuage, t'a dû laisser une partie logique du cerveau dans ton autre dimension, bestiaux. Ah, mais nan, ça c'est une appellation pour mes élèves en métamorphose. Eh ouais, c'est mignon. Mais je préfère quand je m'adresse à un seul d'entre eux, et ça fait donc "bestiole". Encore plus chou. Et ils n'aiment pas, alors ça m'encourage encore à le faire, surtout avec les adolescents. Ils se croient déjà dans la force de l'âge, et "loulou", ça les rabaisse. C'est toute une histoire.

- Tu viens dans l'orphelinat?
-Ouais, je pense. J'ai quelques petits trucs à faire dans ma salle. J'ignore le temps que ça me prendra.

C'est bon, t'es content maintenant que je t'ai répondu clairement? Nan, mais je vous jure. C'est qu'il est curieux aujourd'hui. Il arrête pas de poser des questions. Et pourquoi moi j'aurais pas le droit d'ailleurs? et pourquoi tu as dévié ma question d'abord? Nan, nan, je suis absolument et totalement pas d'accord, c'est psychologiquement pas acceptable de ta part. Je lâcherais pas la grappe. Alors... alors, c'est à moi de poser les question maintenant :

-Et toi, tu vas faire quoi là?

Réponds-moi à ça sans dévier la question, ou inventer mille et un mensonge qui se lisent facilement sur ta figure de toute façon. Ou sinon, tu n'as qu'à me bouder et t'enfuir, mais ça, je le verrais vraiment, vraiment mal. On dévie pas ma question, nada. Alors tu te concentres sur ce que je dis et tu tournes ta langue 9 fois dans ta bouche. Après seulement tu parles en t'étant fait le signe de croix auparavant, et craché juste après pour me promettre que c'est vrai sur la vie de... ta famille.

- Ren? Si tu vois Autumn tu pourras lui dire qu'il faut que je lui parle?

Bon, pur le coup, deux questions en une. Même si la première ne compte pas, j'en ai conscience. Alors... Si je vois Autumn? Ah, c'est ça? Tu veux lui parler? Mouais, c'est normal, t'es aussi son professeur. En fait, plus ça va, et plus je me rends compte qu'on a la majorité de nos élèves qui suivent nos deux cours. C'est amusant. Je m'étire doucement et lui répond :

-Ouais, pas de problème. Mais je crois que que tu la croiseras avant moi, puisque je risque d'être cloitré dans ma salle.

J'inspire profondément, mais, avant de me diriger vers l'orphelinat, je patiente quand à la réponse de Takeji.

-Ouais, je pense. J'ai quelques petits trucs à faire dans ma salle. J'ignore le temps que ça me prendra.

Eh bien bon courage le chat! Pour une fois, je suis entièrement à jour dans ce que j'avais à faire. Ouais. Parce que d'habitude il y a toujours un truc qui manque et que je finis par faire à la dernière minute. Notez que, fait à la dernière minute ou avant, à l'arrivée il est fait. Parce que souvent, y'en a qui râlent et parlent de manque de sérieux blablabla. Ceux là, je leur ferais remarquer qu'en attendant, de mon côté c'est fait parfaitement, alors que du leur c'est du gruyère. Des trous partout. Nah. Au lycée, c'était souvent comme ça. Spécialement cette bande de pas doués... Non mais vraiment, même si je les aimais bien. D'ailleurs je me demande ce qu'ils sont tous devenus. Encore en train de faire des études, vu qu'on a le même âge. En fait, je devrais être assis sur les bancs d'une fac japonaise là, pas devant debout devant un orphelinat. C'est flippant d'y penser comme ça. Ren aussi devrait plus ou moins y être. Quoique... Vu son âge, peut être pas. Il sortirait tout juste. Moi le traiter de vieux? Jaaaamais. J'oserais pas voyons.
Attendez un peu, je vais guêter l'apparition de poils blancs sur ses taches noires. Oui bon ça va faire un peu étrange de surveiller l'apparition de poils blancs chez un léopard des neiges, mais je pense que je ne suis pas à ça près.

-Et toi, tu vas faire quoi là?

Alors là Ren, t'assures pas. Tu viens de me renvoyer direct dans mes pensées précédentes alors que je me passionais pour tes tâches de léopard. Bon, ça aurait pas duré, mais quand même. Et je réponds quoi à la question? "Je vais chercher Melle Artissa histoire de passer du temps avec elle et pas forcément qu'à discuter, oups tu savais pas qu'on est en train de devenir plus qu'amis?". Hmm... Nan je le lui cache pas. C'est euh... J'ai juste oublié de lui en parler. Sachant que c'est un sujet que l'on aborde jamais -sans même le faire particulièrement exprès-, j'ai une excuse en béton. Ha! Mais c'est pas pour autant que je compte lui faire tomber la nouvelle dans les bras. Ça ferait bizarre... N'empêche que je déduis de tout ça que si Ren n'a pas deviné, personne ne l'a encore fait. Nan je dévie pas le sujet le moins du monde.

- Là? Je vais aller poser mon sabre à sa place.

Je m'aime tellement fort, moi et ma manie de tout prendre au premier degré quand ça m'arrange. Vraiment. Vous devriez essayer, c'est un truc qui fonctionne très bien. Quand il marche, bien évidemment. Comme à peu près tous les trucs de la planète. On le précise jamais ça, hein. On vous dit que ça fonctionne bien, voire très bien. Mais on oublie trop souvent le "quand ça marche", qui est sous entendu. Ah ça, c'est sûr que la machine à laver fait parfaitement son travail. Quand elle marche. Et ça, c'est même pas écrit en tout petit en bas du contrat ou dans un coin caché du mode d'emploi.
Pour en revenir à ma réponse, c'est la vérité. Là, je vais aller poser mon sabre dans mon appart. Et attention, je vais même monter les escaliers! Bon après, je serai obligé de me téléporter derrière la porte puisque je n'ai pas les clés, mais c'est un détail.
Oui, oui, je monte les escaliers sans téléportation, vous avez raison, c'est pas innocent et y'a un intérêt derrière. Intérêt qui se devine facilement. Vous n'imaginez pas le nombre de gens qu'on peut croiser dans des escaliers. Et suivant la personne croisée, il se peut -c'est une supposition bien entendu- que le retour au lit de M.Sabre soit légèrement -c'est un euphémisme- retardée. Moi faire des sous entendus? pas du tout, c'est vous qui avez l'esprit détourné.
Si vous trouvez mes pensées trop embrouillées, vous pouvez aller voir ailleurs... Comme par magie, elles deviendront limpides. Peut être un peu trop limpides... Pour ça qu'il serait préférable que vous partiez. Ouais ça aussi c'était un sous entendu gros comme la maison de Ren.

-Ouais, pas de problème. Mais je crois que que tu la croiseras avant moi, puisque je risque d'être cloitré dans ma salle.

Ah bah... Bah si je la croise, temps mieux, sinon ça attendra. Ce n'est pas particulièrement urgent. Et en général, c'est elle qui me trouve. Elle a toujours une question à poser, ou une envie soudaine de s'entrainer. C'est mignon.
Avançons dans l'orphelinat. Enfin, on est encore au dehors en fait.
D'ailleurs en parlant de dehors, je n'ai pas pris en compte la possibilité qu'elle soit en mission d'exorcisme. Ah nan, Mrs. Mystery, vous ne me faites pas un coup pareil. Je vous jure, ça va pas aller du tout. Si les plus âgés empêchent les plus jeunes de vivre comme ils l'entendent maintenant... Ok, ok, j'arrête. En plus je respecte beaucoup Mrs Mystery. La preuve, je ne l'appelle pas la vieille. Et j'appelle mon maitre le vieux, parfaitement. Je le respecte, mais en secret. Même si il le sait.

- Ok, bon bah je remplirai mon rôle de tuteur si je la croise. Enfin, habituellement c'est elle qui me tombe dessus.

Hmm, je viens de lâcher tuteur par habitude. Mais en fait, je ne crois pas que Ren le savait. En fait, y'a pas grand monde qui le sait. Vous me direz, ça n'a pas un intérêt immense pour les autres de le savoir. Surtout dans un orphelinat. Et surtout vu les méthodes non officielles employées par l'autre fou. M'envoyer une lettre comme il l'a fait... Allez, viens donc en Écosse, qu'on rigole!
Je vais le regretter.
Hop, rez-de-chaussée, personne en vue. Enfin, rectification, pas de cible en vue. J'accompagne Ren jusqu'à sa salle.

- Travailles bien petit chat!

Demi-tour, direction le deuxième, si petit chat n'a besoin de rien.

...

Dis-moi, Takeji, tu m'amènes à émettre des soupçons qui, je crois, ne se seraient même pas imposés à mon esprit si tu ne savais pas aussi bien mentir et dériver chaque question à ton avantage. En plus, tu touches un point très important de ma personnalité. À savoir ma curiosité. C'est un affront, et ma curiosité est piquée au vif. D'ailleurs, tu ferais bien de me répondre, sinon, je vais avoir des fourmis dans les mains. Ok, ok, j'exagère un peu... beaucoup.
Mais tout de même, ça m'énerve de rester inculte même pour un truc insignifiant. Vous allez voir, à force de chercher ce qu'il cache, quand il va me le dire, je vais rester impassible, parce que je me serais embêté pour rien. Et ça va me décevoir. En fait, je le défends d'une façon détournée. Eh! C'est pas moi le méchant dans l'histoire! D'abord que j'ai rien fait de mal. Et les méchants, ils font toujours du mal. Je soupire juste au moment où Takeji alias le relou prend ma phrase au premier degré et lance de cet air innocent qui lui est si familier :

-Là? Je vais aller poser mon sabre à sa place.

Ouaaaah, franchement, tu montes dans mon estime là. Tu peux pas savoir comment ta phrase m'avance. Tout de suite, je me sens plus intelligent. J'en apprends chaque jour un peu plus, comme on le dit si souvent. Takeji... tu abuses franchement là. C'est pas comme si... je rentrais dans ton intimité personnelle. Enfin, j'en sais rien. Ça se trouve, il va me dire qu'il est marié ou qu'il a des enfants ou... je sais pas moi. Allez lui demander, pour voir.

-Ouais, pas de problème. Mais je crois que que tu la croiseras avant moi, puisque je risque d'être cloitré dans ma salle.
-Ok, bon bah je remplirai mon rôle de tuteur si je la croise. Enfin, habituellement c'est elle qui me tombe dessus.

J'ai un bug assez subite. Est-ce que j'ai bien entendu? Tuteur? Amen. Takeji, depuis quand tu es "tuteur "? J'ai peur pour Autumn. Mais en même temps, y'a un truc incroyable qui m'arrive. Quelques fils emmêlés qui se démêlent. Mais y'a encore UN problème. Et le plus majeur. C'est à propos de toi, Takeji. Tu n'as pas l'air d'avouer ce que tu dis. Tu l'as prononcé tout à fait tranquillement, comme si c'était habituel. Ton regard n'a pas changé, ni avant, ni après. C'est le problème.
J'en apprends un peu plus, mais ce n'est toujours pas ça qu'il cherche à cacher. Dis-moi, j'ai soudainement peur de ce que tu as l'intention de faire une fois que tu te seras débarrassé de moi. Ouais, parce que t'a l'air si heureux que je pense que tu ne manqueras pas de t'écarter de moi pour pouvoir assouvir ce que je ne sais pas. Ok, c'est le mélange d'idée, je sais même plus ce que je dois penser de ce que je pense. Ouah. On va rafraîchir le cerveau.
Trois secondes de silence.
…
Bref. Le voyageur se déplace dans son autre dimension, pour nous revenir instantanément au rez-de-chaussée. Je le suis, silencieux, les mains dans les poches. Il me "dépose" littéralement devant ma salle, avec ce petit air familier :

-Travailles bien petit chat!

Je vais te montrer qu'un chat, petit ou gros, ça a des griffes et des crocs. Et que ça fait pas du bien. Même que souvent, ça fait très mal. Enfin... je sors les clés de ma poche, et tourne celle-ci dans serrure. Ben oui, vous croyiez tout de même pas qu'on pouvait y entrer comme ça?!

-Et je te souhaite de bien t'amuser, après avoir rangé ton sabre.

D'accord, je n'insisterais pas, j'ai bien compris que tu voulais rester dans ton coin, à garder tes petits secrets pour toi tout seul. Nan, ne crois pas du tout que ça altère mon humeur, que je vais bouder et pas réussir à me concentrer sur ce que -en toute logique- je devrais faire. Bon, on enlève le "bouder" de ma phrase et tout ira bien. Autant dire que j'affiche une attitude légèrement -je dis bien- agacée. Finalement, je ne me concentre même pas sur le fait que je sache que Takeji est le tuteur d'Autumn.
J'ouvre ma porte et la referme à moitié, pour éviter de faire penser à Takeji que je suis fâché. Ce qui serait totalement faux. Je suis juste un peu... irrité. En plus, je n'ai pas envie de lui imposer ce que je pense.
C'que je peux être chiant par moment.

A la tête qu'a tiré Ren, en fait, ça confirme qu'il ne savait pas pour le tutorat. Mais, c'est pas une raison pour avoir l'air aussi surpris voyons! T'as quand même pas pensé quelque chose du style "pauvre Autumn", rassures moi? ... Le connaissant, je suis suis sûr que si. Méééchaaant. Pour la peine... Pour la peine... Pour la peine, t'es condamné à euh... Mince alors j'ai pas d'idées. Ah nan c'est pas possible ça. Non, non, non, je vous jure qu'il y a un problème dans ma tête. Un gros, qui nécessiterait une visite chez le médecin. Mon cas m'inquiète. Très sincèrement. Ça doit être le manque de câlins, parce que ça peut monter à la tête très vite ce genre de chose. Après ça plombe le moral. Et ça envoie l'inspiration six pieds sous terre. Et comme elle a pas de pelle, elle a beaucoup de mal à remonter. Ce qui fait qu'il faut l'aider. Donc aidons la! Je distribue les pelles, et vous creusez, ok? Bien.
En attendant, je choisirai la sentence de Ren plus tard.
Pour le moment, il ouvre la porte de sa salle. Aw, c'est pas marrant d'aller bosser. Je suis très content d'avoir tout fait. Vacances provisoires.

-Et je te souhaite de bien t'amuser, après avoir rangé ton sabre.

C'est moi où il a insisté sur la dernière partie de la phrase. Ren? Y'a un truc qui va pas? Tu sais, si ça te dérange tant que ça que j'aille ranger mon sabre, je te le laisse et tu t'amuses avec. Attention, ça coupe, et ne le pointe pas vers les têtes des élèves, même de ceux que tu rêverais de décapiter.
Trêve de plaisanteries -même si ça va pas durer-, c'est quoi le problème? Bon, la sieste de M.Sabre va être retardée, mais pas pour les motifs sous entendus précédemment. Le chat rentre dans sa tanière sans un mot de plus. Moi je dis, c'est louche. Même suspect. Et comme je le déclare coupable, je pousse la porte pour entrer. Oui, tout cela porte un lien logique très fort. Tellement évident que vous ne le voyez pas. C'est ce qui le rend fort. Bon ok j'arrête, je vais commencer par m'inquiéter pour Ren. Ce qui est déjà le cas en fait.

- Hey, t'es sûr que ça va?

Bah, il avait l'air de meilleure humeur tout à l'heure le chat. Bien meilleure humeur. C'est peut être le manque de câlin? Je vous jure, c'est tuant comme truc. Manque de câlin, ça devrait pas exister. Et le pire, c'est quand on manque de câlins d'une personne en particulier. Parce que là, faut non seulement le câlin, mais en plus la personne. Tiens, j'ai trouvé mon problème de tout à l'heure. Hrm bref. J'avance vers Ren pour me planter devant lui. Nan, je vois pas ce qui peut l'irriter. Un contre coup de la métamorphose? Hey, j'en sais rien moi. C'est peut être fatiguant à la longue de se transformer en bête poilue à quatre pattes. Bah écoutez, quand un type traite un autre de chien, ils se jettent l'un sur l'autre pour se taper dessus. Alors se transformer en chat...
Ok, j'arrête. C'est méchant et pas vrai.

- La flemme de bosser peut être?

Ça c'est une bonne hypothèse! C'est vrai, la flemme de bosser, ça affecte tout. Après on se dit qu'il faut le faire. Mais on ne le fait pas. Et on se retrouver avec le travail en tête, encore plus que si on était en train de le faire. C'est vicieux, très vicieux.
Après, si vous avez cette capacité géniale de pouvoir vous concentrer sur autre chose -volontairement ou non- très rapidement, la flemme de bosser ne doit pas vous toucher plus que ça. Si vous cherchez bien au fond d'une bibliothèque, y'a bien un livre qui dit la même chose que ce que je raconte. Y'a tellement de type qui se sont amusés à analyser l'humain que voilà. En plus, ils ne sont jamais d'accord entre eux. Et le pire, c'est que bien qu'aucun ne dise la même chose que le voisin, ils semblent tous avoir raison.
Moralité, on se débrouille sans eux, et c'est aussi bien.
Nan j'ai toujours pas abandonné mon idée de trouver Shy. Même pas la peine d'y songer, de toute façon c'est impossible. Aussi impossible que de diviser par zéro, voilà. Sauf que y'a d'abord Ren dont il faut s'occuper. Ça demande de l'attention, un chat, même si ça passe son temps à se la jouer indépendant, il finit toujours par venir demander qu'on s'occupe de lui. Que des comédiens.

Peut-être que?...

Takeji finit par rentrer dans ma salle. Il enchaîne pratiquement aussitôt :

- Hey, t'es sûr que ça va?

Tu t'en fais pour moi. C'est pas trop tôt. Je pourrais en profiter pour lui sortir les vers du nez. Mais comme j'ai l'air d'être sérieusement paumé dans mes faits et gestes, je ne pense même plus à avoir l'esprit combatif. Je soupire et passe une main dans mes cheveux. C'est fou. Je me dirige vers mon bureau et ouvre un tiroir. J'aperçois la paperasse. Heureusement, j'ai pratiquement tout fait. Mais pas tout. Ce n'est rien. Juste des trucs à vérifier.

- La flemme de bosser peut être?

Aussi. J'en ai marre de bosser. Y'a que pendant les vacances scolaires que je peux me reposer. Et des nuits où je ne dors pas. Nan, ne croyez pas que le boulot d'instit' est généralissime. C'est bien le contraire. Mais le fait d'être exorciste en parallèle, ça permet de limiter nos heures de cours. Et qui dit moins de cours, dit moins de travail le soir. Franchement, les devoirs quand j'étais enfant, ce n'est rien comparé à ce que je vis maintenant. Fin de la petite contre publicité pour le métier de professeur.
Je déduis de toute cette réflexion, un petit :

-Aussi.

presque inaudible. Je n'ai pas envie de laisser filer Takeji. Parce que même si je n'en parle pas beaucoup, sa situation actuelle m'intéresse pas mal. Et comme la curiosité est un vilain défaut, je me contente de la mettre à son avantage. Rien de plus. N'empêche que c'est vachement vache. Mais je n'ai pas d'autre choix si je veux percer cet état pour alors bien dissimulé derrière un carapace totalement innocente. Alors, je relève la tête, un mauvais principe dans la tête, mais que je compte appliquer incessamment sous peu.
Comprenez par-là que bientôt est égal à maintenant.

-Dis-moi, t'es amoureux.

Ce n'est pas une question. Plutôt une affirmation. Parce qu'il faut bien lui sortir quelque chose pour qu'il réagisse. Et puisque j'aimerais bien trouver ce qu'il n'accepte pas de me dire, je préfère mettre le paquet directement. Après, si c'est pas ça, tant pis, on va baisser d'intensité. N'empêche que c'est mieux de tomber juste dès le début. Je lève un sourcil interrogateur. J'ai dit ça sur un ton plutôt neutre. Ce qui donne une affirmation logique. Comme si je l'avais toujours su. Même si je dis ça... totalement au hasard. Faut bien commencer par quelque chose. En attendant, je garde mon masque neutre, en attendant qu'il esquisse un mouvement.
Alors, on dit plus rien? J'esquisse un sourire moqueur.
Peut-être que?...

-Aussi.

Bah alors, pauvre chat. La flemme de bosser. Va falloir t'y mettre quand même. Tes feuilles ne te mangeront pas, promis. Elles ont pas de dents, ce sont des herbivores mangeuses d'épinards en boite. Et tout le monde sait que les épinards en boite sont déjà hachés. Donc pas besoin de mâcher. Où se cache l'estomac des feuilles? Dans le stylo. La réserve d'encre, vous croyez que c'est quoi? Des épinards en boite digérés par les feuilles. Ça digère très proprement les feuilles.
Yerk j'arrête.

-Dis-moi, t'es amoureux.

Grand blanc. Très très grand. Que je meuble par des mots là mais en fait c'est pas moi qui parle. C'est une partie de mon cerveau qui s'allume quand tout le reste disjoncte. Donc bonjour, je me présente, je suis une partie du cerveau de quelqu'un, et je vais vous faire la causette le temps que l'on rallume le compteur. Les plombs ont sauté. A ce que j'ai compris, c'est une phrase, trop compliquée, qui a fait surchauffer le système. Et pour éviter un accident, les plombs ont sauté. La phrase est toute simple à première vue, mais à priori c'en est une qui demande préparation avant, et qui est arrivée donc trop brutalement. Ah, ça m'a l'air d'être en train de remarcher, c'était un plaisir de faire votre connaissance, on se revoit à la prochaine panne! Je sens qu'il y en aura d'autres. A bientôt.
J'ai eu une de ces absences... Je vous ai pas trop manqué? C'était l'affaire d'une dizaine de secondes, mais je sais que la séparation est dure des fois. Vous dites que quelqu'un vous a occupé? Ah bah, merci quelqu'un!
Ren, c'est la dernière fois que je te suis dans ton bureau parce que t'as l'air de faire la tronche. Dernière des dernières. Nan mais attendez, repassez vous le contexte en tête. Là, vous l'avez? Et maintenant, revenez à l'affirmation de Ren. Mais elle sort d'où? "T'es amoureux". Bah écoutes, je te réponds que:

- ... J'en sais rien.

Mince, c'est pas ce qu'était censé sortir. Mais c'est de sa faute, il m'a coupé l'herbe sous le pied. En fait, il a carrément coupé le pont et je suis tombé dans le ravin. Voilà. Traitez moi de tous les noms que vous voudrez -rappelez vous que j'ai mon sabre, au passage-, mais oui cette notion ne m'avait pas traversé l'esprit.
Et si j'arrêtais ma mauvaise foi, je devrais plutôt dire que je ne l'ai pas laissée entrer. Ce qui donne le même résultat au final, j'en sais rien. J'en fais un fromage parce que... Parce que. J'ai envie d'en faire un fromage. C'est bien le fromage. Ça fait vivre des millions de souris dans le monde. Et les souris, ça fait vivre les chats. Et les chats, ça donne Ren. Et Ren... Ça donne l'affirmation de tout à l'heure. En fait le fromage c'est mal, très mal. Rappelez vous en la prochaine fois que vous hésitez entre le yaourt et le fromage, pour le dessert.
La vérité, c'est que je vais me poser des questions maintenant. Dont je connais probablement les réponses alors que je ne veux pas les connaitre. Même si parallèlement, j'en ai conscience et bref! Voyez, ça embrouille. Je boude pour la peine. Même si ça se voit pas.

- Y'a moyen de savoir ce qui peut te faire dire ça?

Laissez moi me remettre de l'arrêt de tout à l'heure. Je vous assure que c'est une affirmation choquante quand on y est pas préparé. En tout cas pour moi ça l'est. Pas de commentaire, j'ai toujours mon sabre. Et rappelez vous, je me téléporte. Pas la peine d'essayer de m'échapper, c'est pas possible. Je croise les bras en regardant Ren. Mine de rien, cet animal me retient ici sans rien faire, alors que je devrais être en train de batifoler arpenter l'orphelinat.
Pour surveiller les enfants, bien sûr.
Vous croyez quoi. C'est absolument pas pour trouver Shy.
Pas du tout. Si je lui tombais dessus, ça serait le fruit du hasard. Complètement. Aussi vrai que Babar est un éléphant.
Bon, faudrait détourner le viseur de la conversation. Parce que j'aime pas qu'on me vise. Qu'est-ce que je pourrais bien lui sortir sans que ça soit trop grillé, hein?

- En fait, tu t'es pris un arbre dans la forêt, et c'est une façon détournée de me l'avouer. Très bien trouvée.

Si je me cache sous une table, on me verra plus?

Alors, c'est quoi le nom de l'heureuse élue?

Gros blanc... Très très gros blanc. Plus que grand que l'espace intersidéral d'atomes qui nous séparent l'un de l'autre. On dirait que son esprit est sorti de son enveloppe charnelle. À vrai dire, ça me fait peur. J'ai peut-être poussé le bouchon un peu trop loin? résultat, il est carrément allé jusqu'à l'esprit, alors que je voulais qu'il s'arrête au cœur. 'fin, vous me direz, du moment qu'il revient. Et puisqu'on en parle, l'intéressé surgit. Mais comme la chute était fracassante, il a encore un peu de mal à parler. T'inquiète pas, j'ai toute mon après-midi pour ça, et ça m'est bien égal que toi tu ne l'ai pas. J'ai touché ce que je voulais toucher.

- ... J'en sais rien.

Donc, ça veut dire si je comprends bien, qu'il y a bien quelque chose, mais que t'en est pas vraiment sûr. Nan? Y'a moyen d'avancer dans l'affaire? parce que j'aime pas barboter dans un même endroit trop longtemps. Et en plus de ça, ça m'intéresse de plus en plus. Alors comme ça, mon cher Takeji, tu as quelqu'un dans ta vie. Je suis très heureux pour toi, j'espère que t'auras plein d'enfants avec la personne concernée et que tu vivras bien ta vie. par contre, y'a un seul hic, c'est que j'aimerais bien que tu me montres cette jeune femme. Car quitte à être le grand-frère, autant l'être jusqu'au bout. Sauf si je te saoule, et dans ce cas, je retourne à mes travaux, et je rentre chez moi tranquillement avec ma voiture qui ne pollue pas. Je sens que c'est ce que je vais faire, vu comment il veut esquiver mon affirmation.

- Y'a moyen de savoir ce qui peut te faire dire ça?

Parce que t'es tout simplement grillé au feu de bois. Et le feu de bois, ça rend tout rouge. et même si tu l'es pas pour le moment, ça ne risque pas de tarder. Sauf si, encore une fois, tu me rembarres et dans ce cas, je vais retrouver mes paperasses et rentrer dans ma voiture qui ne... Bon stop, on a compris là. Je fais pas dans le matraquage de l'esprit. Bref, revenons à notre mouton un peu égaré. Il va bien falloir lui répondre, au petit frère qui pense peut-être que j'ai eu une illumination du St Esprit qui m'a dit qu'il était amoureux. En fait, le St Esprit, il voit tout. Et... Bon, on va arrêter là.
J'observe mon ami d'un air blasé, et si j'avais été sur ma chaise, je n'aurais pas hésité à soutenir ma tête avec ma main sur la table.

-J'ai eu une illumination du St Esprit. Tu sais, lui et moi, on est potes depuis un certain temps alors je lui demande ce que foutes mes amis pendant leur temps libre.

Je lève un sourcil interrogateur. Il ne va pas gober ça tout de même. J'ai peur du résultat de ma phrase. Mais je n'ai pas envie de ressortir une débilité pareille, alors je préfère me taire.

- En fait, tu t'es pris un arbre dans la forêt, et c'est une façon détournée de me l'avouer. Très bien trouvée.
-C'est toi qui détourne ce que je dis. Alors, c'est qui?

Vous croyez que je suis cru? C'est le cas. J'en ai tout à fait conscience. Tu pourras pas te réfugier. Je t'attacherais de force. Ou bien tu me rembarres et je retourne à mes paperasses puis je rentre chez moi dans ma voiture qui pollue pas. En bref, Je n'attends que le nom de la fameuse élue de son cœur, même s'il n'a pas l'air d'en être encore à ce stade-là. Déprimant. Je ne vais pas le materner tout de même...

Bon en fait pas la table, parce que j'ai la flemme d'aller en dessous. En plus, je serais capable de me cogner la tête en sortant de là, et je n'ai pas envie de me cogner la tête. Pourquoi? Vous faut une raison quand on vous dit qu'on ne veut pas se cogner la tête, ou c'est parce que c'est moi?
Stop, gardez la réponse, j'en veux pas.

-J'ai eu une illumination du St Esprit. Tu sais, lui et moi, on est potes depuis un certain temps alors je lui demande ce que foutes mes amis pendant leur temps libre.

Donc en fait, il s'est vraiment cogné contre un arbre. Et puis il doit nous couver quelque chose aussi. Parce que tout le monde sait que le pro des ragots, c'est pas le St Esprit, mais St Pierre. Une vraie commère, concierge du paradis. Voilà. Ren, le St Esprit n'a pas pu te dire ça.
En plus, j'espère bien que personne ne lui a rien raconté. Oh... Hey nan mais... Il est télépathe avec les animaux nan? J'espère qu'il n'a pas été à l'écurie depuis longtemps. Très sincèrement. Parce que Blow et Blanche-Neige, ils savent tout. Tout, tout, tout. Même avec les images. Mince alors, si maintenant faut même faire gaffe à ce que voient et entendent les animaux. Mais nan, y'a pas moyen que j'ouvre ma bouche pour demander à Ren si il a été faire un tour aux écuries dernièrement. Nada, même pas en rêve.

-C'est toi qui détourne ce que je dis. Alors, c'est qui?

Ton histoire du St Esprit pourrait me donner raison, tu sais, le chat. Et puis, pourquoi c'est qui? Personne ne te dis qu'il y a quelqu'un et que... Ouais bon ok. Je viens de dire que je ne sais pas. Et du coup, j'ai trop envie de lui sortir une bêtise énorme. Nan mais vraiment, géante. Tellement qu'en fait ça risque de ne rien lui faire et qu'il va me regarder sans bouger d'un poil jusqu'à ce que je me rende. Vous savez quoi? Nouvel objectif -et après ça, je jure que je file trouver Shy, parce que je ronge mon frein, et bientôt je ne pourrai plus freiner-, déblaser Ren. Ouais, ouais, vous avez bien lu. Je sais que c'est une tâche qui s'annonce difficile, mais va falloir que je réussisse à l'expédier rapide. Rappelez vous le frein.

- Mon lit.

Il était une fois, un mec qui racontait que des conneries malgré lui dès qu'il ouvrait la bouche.
Pourquoi je raconte ça à l'imparfait alors que je suis toujours vivant, hein? Bref. C'est Ren qui n'a qu'à pas prendre ça pour acquis alors que ça ne l'est pas du tout chez moi. D'abord.
De toute façon, si il veut savoir, c'est pas bien dur. Il me cite tous les noms des professeurs féminins de l'orphelinat, et il finira par tomber dessus. Et donc à obtenir la réaction qui va avec la mention du bon nom. Hmpf. Traitre de corps. Peut rien lui confier à lui, il finit toujours par balancer. Sérieusement. Il nous trahit toujours, et après on l'insulte mentalement. Et comme au final, c'est lui le plus fort, il nous colle une bonne maladie histoire d'assoir son pouvoir. Bouffon.

- ... Bon, mon lit et moi c'est pas nouveau.

D'ailleurs j'aimerais bien y amener... Une nouvelle couette. Parfaitement, j'ai trop froid la nuit. Donc faut que j'y amène une nouvelle couette.
Ou quelqu'un. Dont le nom ne sera bien évidemment pas mentionné. De toute façon, ça serait juste pour avoir une source de chaleur, bien évidemment. Pas pour faire autre chose. N'imaginez pas n'importe quoi.
Ouais, le frein est en train de rendre l'âme. Et je pète un câble à chaque fois qu'il disparait. Enfin, je vais pas le faire ici, devant Ren. Par contre, quand je vais attraper quelqu'un-dont-le-nom-ne-sera-pas-mentionné-ici, bah... Voilà. Mon salut risque d'être un peu... Étouffé. Parce que mes lèvres seront occupées. Bon si vous ne comprenez pas mes allusions foireuses, c'est tant mieux. Ça protège vos esprits déjà trop corrompus. Parfaitement, tous corrompus. Ne le niez pas.
Je m'assois à moitié sur une table, un pied toujours au sol et tourne la tête vers une fenêtre en lâchant un:

- Prof de théâtre.

Wouah, c'est sorti! Pendant un instant, j'aurais juré que "placard" allait succéder à "lit", mais en fait non. Et même, double coup de chance, c'est pas le nom qui est sorti. Parce que sinon, j'aurais rougi, comme un imbécile.
Enfin, je veux soulever une nouvelle fois quelque chose. La question de base c'est "t'es amoureux de qui", et je rappelle que je ne suis pas au point sur la question. Même si la vérité est que je refuse de faire le point tout court.

- 'Fin j'crois.

Bientôt, à force de réduire la taille de mes réponses, on va passer à du monosyllabe. Puis à des sons.
L'étape suivante c'est le langage corporel, et j'aurai déjà passé la porte et changé d'interlocuteur à ce moment là.

Révélation

Sa réponse tarde à venir. Finalement, je me demande s'il n'est pas mieux d'abandonner pour le moment, et attendre qu'il me le dise de lui-même. Et pourtant, le voilà qui ouvre la bouche. Alors?

-Mon lit.

Je soupire et passe une main devant mon visage. Dis, tu crois vraiment que c'est le moment pour faire des blagues? Moi, je trouve pas. Bon, j'ai compris, reste dans ton état, je te laisse tranquille. Oh la la, je suis totalement dans un esprit paradoxal. Je veux savoir, et en même temps, j'ai peur qu'il ne prenne mal cette envie. Et que ça entache notre amitié.

-... Bon, mon lit et moi c'est pas nouveau.

D'autant plus, que ne plus supporter ses blagues me rendrait morose à un point de non retour. D'autant plus que je m'occupe d'une fille pas facile à cerner. Lisbeth. Ouais, pas facile du tout. Donc, il lui faut de la joie et de la bonne humeur. Et si Takeji n'est plus là, je redeviendrais le blasé, renfermé et chiant prof de métamorphose. Je devrais demander ce que mes élèves pensent de moi, juste pour voir. Ouais, c'est décidé, je le leur demanderais. Mais pour le moment, je suis sur quelque chose de beaucoup plus important.
Je crois que je vais lâcher l'affaire, parce que de un, je lui fait perdre son temps si précieux, et moi je retarde le moment où je travaillerais, ce qui n'est pas bon du tout.
Bon, bon, comment va-t-on faire? « Ça m'intéresse plus. Tu peux t'en aller. »? Nan, trop dur. Bon, ben j'ai plus qu'à attendre qu'il s'en aille. Si ça lui arrache un juron, tant pis.

-Prof de théâtre.

J'ai un bug. Prof de théâtre? J'ai totalement perdu le bout de la discussion, à force d'être plongé dans mes pensées. Alors, revenons plus en arrière. Quelques minutes, la première fois où je lui ai posé une question. Donc... Qui il aime? Ouais, c'est ça. Et donc.. donc, la réponse serait la prof de théâtre? Shybaï? Ouah, il me l'aurait pas dit, je l'aurais pas su. C'est fou. Mais, en même temps, je trouve qu'ils vont bien ensemble. Je souris légèrement, pas d'un air narquois, mais plutôt doux. Finalement, je l'ai eu ma réponse. Et je la prends moins mal que je ne l'aurais cru. Et au moins, je connais la prof en question. C'est mieux que d'avoir affaire à une étrangère. Ouais, ça se serait moins bien passée pour une inconnue. Quand on est grand frère de cœur, on protège le petit frère. Mais, au moins, il a mon accord direct sur la chose. Enfin, je pense qu'il n'en a pas grand chose à faire de ma parole.

-'Fin j'crois.

Il est trop chou. Manque plus qu'il rougisse, et je tombe sous le charme. Naaan, c'pas c'que vous pensez. J'l'aime bien, c'est tout. C'est comme les bébés qui s'en foutent plein la figure quand ils mangent. C'est mignon, et t'a envie de les prendre dans tes bras. Ben là, c'est la même chose. Sauf que les âges ne sont pas les mêmes. Je m'approche de Takeji et pose une main sur son épaule. Puis, et ça n'arrivera qu'une seule fois certainement dans sa vie, alors j'espère qu'il n'en profitera pas. Bref, je l'attire vers moi, et je lui fais un gros câlin. Comme les bébés.
Puis, je m'écarte légèrement et ajoute :

-Tu ne m'a pas converti au câlinisme, mais là, franchement, tu m'as touché. C'est une sorte de façon pour te dire que je suis entièrement et totalement content pour toi. Vous faites un beau couple. Ton grand-frère est fier de toi.

Je tire la langue d'un air malicieux. La réaction qu'il va avoir risque d'être choquante. Sauf s'il est trop obnubilé à l'idée de retrouver Shybaï, et qui zape totalement ce passage. M'enfin, ce serai dommage pour lui. C'est juste que ça n'arrivera pas une deuxième fois. Ça se mérite. Et là, il l'a mérité.

-Bien, je ne vais pas te retenir plus longtemps. Si tu veux retrouver Shybaï, vas-y, je ne t'embête plus.

Poourquoi il me regarde comme ça, lui? C'est louche. Pas dans le sens où vous pouvez le penser, mais c'est louche quand même. Ren s'approche pour me poser une main sur l'épaule. T'as un truc à me révéler c'est ça?
En fait, il me fait un câlin.
Attendez, Ren. C'est Ren là non? Il a été touché par le fantôme? Possédé peut être! Hey non, pas le droit de posséder Ren, les fantômes. Interdit. Le cerveau de chat est très étrange, vous ne devez pas vous y infiltrer. Ou alors, le chat s'est vraiment cogné contre un arbre. Tout converge vers là quand même.
Ok, j'arrête mes suspicions. J'ai droit à un câlin volontaire du chat, demain il neigera. En attendant, si quelqu'un rentre on aura l'air malins à se faire des câlins au milieu d'une salle de cours comme ça. En parlant de câlins au milieu d'une salle de cours, ça me donne des idées... Hmm. Nan je dirai pas quoi. Le jour où elles seront mises à exécution, vous verrez bien. En attendant, surprise!
Ren finit par reculer. Un petit pas pour Ren, un grand pas pour le câlinisme héhé. Marquons le jour d'une pierre blanche.

-Tu ne m'a pas converti au câlinisme, mais là, franchement, tu m'as touché. C'est une sorte de façon pour te dire que je suis entièrement et totalement content pour toi. Vous faites un beau couple. Ton grand-frère est fier de toi.

Mon grand frère carrément? Je peux avoir un autre câlin? Quoi comment ça c'est trop demandé? Mais nan, mais nan. Hmm... Maintenant va falloir mener une enquête pour trouver qui attire l'attention du chat. D'où ça sort cette idée? Beh... De ma tête. Logiquement.
Il sait pour moi -l'aurait fini par voir de toute façon, pas comme si je m'amusais à cacher quoi que ce soit, sans pour autant le crier-, et je suis sûr qu'il cache quelque chose. Sur quoi je me base? Rien du tout. Mon intuition masculine. Voilà. J'apprends en même temps que vous que ça existe et que j'en possède, rassurez vous.

- Donc j'ai ta bénédiction?

Amen. Désolé fallait que je la sorte. Puis il m'a tiré la langue quand même. Aucun rapport je sais. M'en fiche, pas envie de penser logiquement.
Et t'inquiète pas, le câlinisme t'attend toujours les bras grand ouverts pour te... -suspence-... Faire un câlin.
Oui, oui, elle est nulle, faut que je me recycle blablabla. Ça va hein. Venez donc en faire une, pour voir si on va rire.

-Bien, je ne vais pas te retenir plus longtemps. Si tu veux retrouver Shybaï, vas-y, je ne t'embête plus.

Il a dit le nom, il l'a forcément fait exprès. Vilain. La réaction ne se fait évidemment pas attendre -crevure-, et je rougis. Pas la tomate non, merci bien. Mais ça reste visible. Et du coup je me renfrogne un peu. Nan je boude pas. Dans deux minutes c'est reparti, vous verrez. Bref. Ça y'est je re-souris. Moins de deux minutes. En fait c'était deux secondes que j'aurais dû dire. Qu'importe.
Il m'a dit de filer? Héhé. Je descends joyeusement de la table et fixe Ren. Câlin, pas câlin, câlin, pas câlin?
Option trois!
Je lui fais un grand sourire avant d'ébouriffer ses cheveux. Comme ça le prochain qui rentrera dans la salle lui demandera à quoi il joue exactement. Je resterais bien pour entendre la réponse que Ren fournirait, mais y'a un truc encore plus prioritaire. Je relâche les cheveux du monsieur que j'avais en otages puis dis:

- Bon courage avec ton boulot. On se reparle plus tard!

Plus tard peut désigner n'importe quand. Après tout, aucune idée d'où je serai dans deux heures. Je sais où j'aimerais être, si cela peut être une indication. Nan je vous dirai rien. Dès fois qu'il vous vienne à l'idée de me chercher. Parano? Pas du tout. J'assure juste ma tranquillité future. Hrm.
Je repars en passant par la porte, et la ferme derrière moi. Pas de téléportation, manquerais plus que je loupe ma cible parce que je me serais téléporté. Et à ce moment là, ni moi ni Téléportation ne serions contents. Après on se bouderait mutuellement, ce qui serait assez étrange. Surtout qu'au final, moi sans la téléportation c'est... Plus moi? Oh, qu'importe de toute façon on ne s'est jamais brouillés en vingt-et-un ans de vie commune, tellement c'est une relation parfaite. Alors, on va où?