Le vendredi était le jour où Bastet travaillait que très peu. Voir quasi pas, une sorte de congé si vous voulez. Elle relisait ses notes, et un dossier sur un sorcier noir trônait sur ses genoux. Assise dans son fauteuil de son bureau, elle se faisait pensive. Les temps devenaient sombres, les sorciers noirs sortaient. Bastet avait fait dernièrement un tour à Londres, mais tôt ou tard on l'appellerait encore. Orpheo avait besoin de tous ses combattants. Un élève toqua à la porte, et la sorcière l'autorisa à entrer d'une voix forte, ce qu'il fit. Il expliqua qu'elle devrait accompagner un jeune élève, un pré-adolescent. Bastet n'avait pas son mot à dire, c'était les toutes nouvelles directives, que voulez-vous c'est ainsi! Elle accepta donc faussement, et l'élève partit à nouveau. La professeure arrêta son regard sur la photo du sorcier noir, c'était un sorcier de plus de cent ans. Elle l'avait déjà rencontré en Israël, il lui avait laissé un petit souvenir, une cicatrice toute mignonne!

Bastet passa un doigt sur la photo de l'homme, il avait un certain charme, mais elle se méfiait. Elle ferma le dossier, et regarda les feuilles tomber une à une. La sorcière d'Orpheo portait un pull bordeaux avec un col en V, sans soutient-gorge, tellement elle possédait peu de poitrine. Elle s'était faite une coupe garçonne, enfin, sans ses cheveux, elle se sentait plus que libre, sans attache réelle. Elle était morte avec l'été, voila la vérité. Bastet se leva, elle avait intérêt à aller voir cet élève qui l'attendait mine de rien. Elle ne pouvait pas le faire patienter éternellement même si elle n'était pas très chaude à l'idée de sortir. Elle attrapa son manteau gris, elle portait des bottines sans talons qui lui tenaient chaud. Bastet laissa glisser le tissu gris sur son corps, il lui arrivait juste à la limite des hanches.

Elle prit un poignard qui se trouvait dans un fourreau, et le cacha dans sa chute de reins. Elle ne sortait pas volontiers sans ses armes. La sorcière sortit de son bureau, et marchant dans le couloir du troisième étage, elle descendit. Saluant quelques élèves avec une certaine nonchalance, elle arriva bientôt au rez. Bastet s'arrêta quelques secondes, regardant les élèves s'amuser puis sortit. Elle se stoppa nette face à un renard roux qui l'attendait sagement. Elle n'aimait pas les renards, c'était une féline, pas une canidé!

"Je suppose que tu es Luke."

Probablement vu que c'était le seul renard à lui tendre sagement des habits d'enfant. Elle devrait terminer médium comme elle le disait si cyniquement quand elle n'était qu'une adolescente. Elle pria un instant de ne pas devoir se rendre à L.A avec un renard, sinon elle allait vite s'énerver. Déjà qu'elle n'était pas connue pour sa patience mais alors là quand même... Elle attrapa les vêtements sans broncher et rentra à nouveau pour les poser dans un tiroir, à l'abri des mains baladeuses. Quand elle revint, une gerbille lui grimpa sur l'épaule. Bastet coula son regard marron entouré de vert sur le jeune homme, se retenant de le transformer en tapis. Même si cela serait super.

"Tu peux pas marcher comme tout le monde toi?!"

La professeure secoua vivement la tête, et se mit en marche. Tant pis, une autre fois pour la morale. Elle avait enfoncé ses mains qui ne portaient pas de gants dans ses poches et marchait calmement, rapidement surtout. Bastet avait un pas fort, et pourtant souple, élastique qu'elle avait pris l'habitude d'acquérir. C'était ce qu'elle avait acquisse avec toutes ses missions, et ses voyages dans le monde. Cela lui faisait tout drôle de s'être posée enfin dans un lieu. Elle n'aimait pas sentir ce rongeur si proche d'elle, elle ne pouvait pas contrôler ces mouvements, et c'était une grande maniac au fond. Elle se demanda soudain comment allait s'habiller ce crétin, zut! Elle se stoppa soudainement, et donna un coup de pied dans le sol sec.

"On a pas d'habits pour toi, misère..."

La sorcière remonta le col de sa veste, plus que contrarié. Saleté...Elle avait un énorme problème sous le nez soudain. Elle glissa son regard à Luke, difficile de savoir s'il était mignon, genre petit garçon sage de treize ans vu sa tête de rongeur. Heureusement que Bastet n'était pas une chatte, sinon elle en aurait croqué un bout sincèrement. Elle plissa son petit nez mais ne fit plus aucun commentaire. Inutile.