Je me tourne dans mon lit, et enfonce ma tête dans l'oreiller. Il fait chaud sous ma couette, je reviens lentement à moi depuis le nuage de sommeil où j'étais. Et je n'ai pas envie de sortir du lit. Je suis trop bien ici. En plus il fait surement froid dehors, il va encore falloir passer dix minutes à réunir puis à mettre tous les vêtements pour ne pas geler sitôt la porte de l'orphelinat passée. En quatre mots comme en cent: j'ai la flemme. La super flemme, celle qui touche régulièrement tous les adolescents. J'entends quelqu'un qui se lève, et je m'enfonce encore plus sous la couette. Encore cinq minutes allez...
Mais finalement, je me tire du lit, car comme pour tout le monde, sinon ça aurait été cinq minutes, plus cinq minutes, plus cinq minutes, et à midi on a toujours pas bougé. En hiver, je suis toujours comme ça. Je vais faire un tour jusqu'à la salle de bain, pour me glacer le visage avec de l'eau. Voilà qui réveille!
J'ai pris soin de prendre une douche hier soir, en cas de panne d'oreiller ce matin. Pas de panne, mais j'ai plus de temps du coup. J'enfile toutes mes couches de vêtements les unes après les autres, soigneusement pour éviter qu'elles me gênent. C'est toujours embêtant quand c'est le collant qui est en dessous de tout le reste qui soudainement, décide d'aller voir ailleurs. Pour le remettre, c'est presque une épreuve.
Enfin, je me décide à jeter un œil dehors pour apprécier depuis la chaleur de l'intérieur, le grand froid du dehors.
Mais il neige! De gros flocons, agités par le vent, je veux sortir! C'est bien la première fois que je vois de la neige, alors autant en profiter dès maintenant. Je retourne aussi vite que je peux sans réveiller les autres vers mon lit, pour chercher ma dague. Mais où est-elle?
Je suis une quiche! J'ai oublié ma dague hier dans la salle d'entrainement, et la flemme a été plus forte que mon envie de la récupérer. je ne sors pas sans arme, jamais. Alors il faut que je file au sous-sol la reprendre, et direction dehors!
Je laisse dans la chambre manteau, gants, bonnet et écharpe ainsi que le gros pull que je porte au dessus. Je reviendrai les prendre dès que j'aurais ma dague. Allez cacher une arme une fois complètement emballé dans autant de vêtements, je n'ai pas envie de me déshabiller pour me rhabiller.
Je sors du dortoir, et file à travers les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée. J'ai une petite pensée pour mon tuteur en passant le deuxième étage. J'ai encore honte de m'être évanouie l'autre jour, et que Ian ait dû me porter jusqu'ici. Je l'ai tellement inquiété qu'il a dû aller demander à Takeji de l'aide. Du coup, je m'en veux encore plus d'avoir dérangé autant de monde.
Je passe le premier en coup de vent, puis le rez-de-chaussée avec un regard pour l'extérieur, avant de descendre pour le sous-sol. Mes pieds me guident devant la salle d'entrainement, dont je pousse la porte avec les mains.
Ian est dans la salle. Quand on parle du loup... Cette expression prend encore plus son sens ici. Je lance un joyeux:

- Bonjour Ian!

Accompagné d'un grand sourire. Il neige, il neige, il neige! Je sais qu'il l'a surement vu, mais je m'approche avant de me planter d'un bond devant lui pour annoncer:

- T'as vu? Il neige!

D'énooooormes flocons tout blancs, surement tout froid, je me demande quel goût ça a. Peut être... Eau, juste eau? C'est ce qui les compose, mais à trainer dans les nuages, ils ont peut être pris le goût "nuage"? Pour peu qu'ils en aient un, il faudrait demander aux avions. Ou aux oiseaux, pour les nuages bas, même si je ne sais pas si un oiseau atteint la hauteur des nuages les plus bas. Sinon, on peut demander à quelqu'un qui sait voler, puisque ça existe.
Je n'étais pas venue chercher ma dague? Oh, et je me demande comment va Ian aussi. Je ne suis pas à cinq minutes près, j'ai déjà attendu seize ans, presque dix-sept.

- Comment vas-tu? Tu as de l'énergie, pour t'entrainer aussi tôt.

Je lui souris, avant de chercher ma dague des yeux. Elle est... Elle est... Où est-elle? Je pensais l'avoir laissée contre le mur là bas au fond, mais elle n'y est pas. Oh, j'espère que personne ne l'a rangée parmi les autres armes en pensant qu'elle sert à l'entrainement. Je saurais la reconnaitre, mais ça veut dire chercher parmi le tas d'arme, et ça veut dire retarder la sortie. Bon, si il n'y a vraiment pas le choix...

- Tu n'aurais pas vu une dague quelque part dans la pièce par hasard?

Et c'est son sourire que j'aperçois.

Je suis fan.

- Oui! Mais il fait un peu froid... T'as déjà mis les pied dehors?

Je secoue vigoureusement la tête, mais mon sourire revient sur mes lèvres immédiatement après.

- Pas encore, mais ça ne saurait tarder.

Ace sort de sous mon pull. Je ne l'avais pas mentionné, cet animal? C'est que ça me semble tellement naturel de l'avoir avec moi, que je pense pas à le mentionner. Comme je n'ai pas dit que j'avais enfilé une paire de chaussures. Des bottes, mes chaussures, qui montent jusqu'à un peu en dessous de mis-mollet, et surtout, sont bien chaudes. Je n'attends plus que de poser les pieds dans la neige avec elles.
Ace est donc sorti de sous mon pull par derrière, en plantant joyeusement ses griffes dans les mailles. Certains de mes pulls commencent à tirer la tête, et je doute pouvoir trouver de quoi en racheter en demandant à Ace de faire du trafic de noisettes. Il va devoir faire attention. Pour le moment, le voilà grimpé sur mon épaule, visible de tous.

- Très bien. C'est juste une habitude. Et toi, tu viens faire quoi ici ?

Ma dague, ma dague. Et peut être bien que maintenant que je sais que Ian est dans la pièce, le tirer jusque dans la neige fait aussi parti de mes projets. Après tout, une bataille de boule de neiges est un peu difficile à réaliser en solo, même avec un écureuil. Mais après qu'il ai fini son entrainement. Oh, maintenant je sens que je vais m'obliger à attendre la fin de son entrainement pour sortir. La neige ne peut pas s'en aller d'un seul coup, n'est-ce-pas? Alors, je suppose que je peux attendre sans crainte de la voir s'envoler ou fondre dans la prochaine heure.

- Non... je vais t'aider."
- Ne te dérange pas! Il ne faut pas interrompre un entrainement comme ça normalement, je peux chercher seule en t'en fais pas.

Trop tard, il a déjà commencé à cherché. C'est gentil de sa part, mais je ne voulais pas le déranger... Tant pis. A deux on ira plus vite! Même si je ne filerai pas une fois la dague retrouvée, je vais me contenter de la ranger. Et de ne plus l'oublier ici par mégarde!
Je commence à chercher, en faisant le tour de la pièce. Après tout, dans mes souvenirs elle était contre un mur, elle y est peut être toujours, même si ce n'est pas le coin de mur auquel je pensais. Rien, rien, rien, rien, rien, toujours rien.

- Elle est comment?

Elle est assez simple, mais je saurais la reconnaitre au milieu d'une centaine d'autres dagues.

- Il y a une petite pierre verte sur la garde, et un motif floral sur le fourreau. Oh, et un un oiseau!

La pierre, je ne sais pas ce que c'est mais elle est jolie, de même que les motifs qui ornent le fourreau. Ce sont des motifs gravés dedans, des fois je passe plusieurs minutes à juste les suivre des doigts, la tête vide.

- C'est pas la tienne?

A quel endroit? Je vais vers Ian, pour regarder l'arme qu'il a trouvé, et ne peux retenir une exclamation de joie.

- C'est elle! Merci Ian!

J'attrape la dague avant d'offrir une rapide étreinte à Ian. Je suis de trop bonne humeur, alors j'ai tendance à offrir des câlins à un peu tout le monde. Takeji serait fier de moi. Je lui ferai un câlin tout à l'heure! Ace saute sur Ian, mais je ne le réprimande pas, trop occupée à installer la dague dans mon dos. Le fourreau froid me fait frissonner alors que j'attache le tout et remets mon pull en place. je me sens mieux avec la présence de cette arme dans mon dos, c'est rassurant. Ace revient sur moi, je ne sais pas ce qu'il a fait, mais il l'a fait.

- Tu sais, je crois que Ace t'aime bien, même si il ne l'avouera jamais.

Comme pour Takeji, à ceci près qu'il ne mord pas Ian, ou ne l'assassine pas du regard dès qu'il le voit. Je ne sais même pas pourquoi, mais c'est comme ça, Ace a décidé que ce serait avec lui qu'il passerait son temps à se chamailler, et ça marche plutôt bien.
Il aime bien Ian depuis... Depuis l'autre fois, celle où Ian a dû me ramener évanouie ici, ah voilà que j'y repense. Ça me gêne terriblement, qu'il ait dû venir jusqu'ici en me portant, en plus j'étais dans une tenue indescente, et Melle Artissa et Takeji ont été dérangés. Je ne sais pas trop ce qu'ils faisaient dans le même appartement tous les deux, mais je préfère ne pas le savoir.
Je n'ai toujours pas parlé de cette histoire de bataille de boules de neige.

- Ian, ça te tente une bataille de boules de neige? Après ton entrainement bien sûr.

Alleez, s'il te plait? Sinon, je devrai tirer sur Ace. Je me demande à quoi ressemble une bataille de boule de neige entre écureuils. A supposer qu''un écureuil puisse en faire, parce que la neige c'est froid, même si je n'en ai jamais tenu. Je suppose que ça doit vite brûler les mains.

- Je m'entraine avec toi si tu veux!

Enfin... Enfin oui, je ne sais pas ce que ça va donner, mais on verra bien.

- Mais moi aussi je l'aime bien.

T'entends ça Ace? Vas lui dire que toi aussi tu l'aimes bien, pour le remercier pour la dernière fois. Après tout, il t'a emmené avec lui.

- C'est tellement mignon qu'il te suive partout !

Mignon? Je rougis un peu sans vraiment savoir pourquoi, surtout qu'il est question d'Ace. Quelle réaction étrange... Je suppose qu'il y a des choses que l'on n'explique pas, et ceci en fait parti. J'attrape Ace sur mon épaule, qui ne proteste pas et se contente de me fixer étrangement. Tu sais que tu es un bien étrange écureuil? Tu n'es pas en train d'hiberner, tu me suis partout, tu te chamailles avec des humains, et pourtant tu parviens à rester un véritable animal. Tu es intelligent pour ta taille tout de même.

- Ouais, pourquoi pas !

C'est vrai?! Je remets Ace sur mon épaule avant d'étirer mes lèvres en un sourire juste pour Ian. On aura encore plus froid en sortant après, parce qu'on se sera entrainés au chaud, mais une bataille de boule de neige ça doit réchauffer non? Oh, il faudra que je prenne des gants! Et un bonnet. Et une écharpe aussi, mais j'aime tellement porter une écharpe que j'en aurai forcément une.

- Un duel ?

A moins qu'Ace ne sache soudainement manier une lame, je crois bien qu'on est parti pour ça depuis le début.

- Oui!

Je vais chercher un sabre d'entrainement dans la réserve, comme je n'en ai toujours pas à moi. Même si ça viendra, je le sais! J'en attrape un au hasard, plutôt que de passer les cinq prochaines minutes à sélectionner et faire le tri dans les armes. Ne dit-on pas qu'il faut savoir s'adapter à chaque situation? Si j'ai une lame nulle, je m'adapterai, bien que jusqu'à présent, je n'ai jamais eu à me plaindre du matériel de l'orphelinat. Je sors de la réserve en fermant la porte derrière moi pour venir me placer joyeusement face à Ian.
Ace sur mon épaule a bien compris qu'on allait se battre. Pourtant il ne cherche pas à bouger. Je ne m'inquiète pas, il a d'excellents réflexes. Si un coup part vers lui, il l'évitera. Finalement, je crois que j'essaierai quand même de le viser avec de la neige, car ce sera un sacré défi. Oh! J'ai une idée. Toujours avec le sourire, je pose une règle:

- Le perdant a un gage.

Avec de la neige dehors, il est inutile de chercher son gage très loin. C'est juste pour rire, et poser une toute petite règle à un entrainement amical.
Je me mets en garde, en vérifiant ma position même si je sais que dans l'action, je ne prendrai ps le temps de la vérifier. Et si Takeji était là, il aurait déjà trouvé des remarques à me faire. C'est comme ça qu'on progresse, même si cette impression de constamment être dans le faux sans vraiment l'être peut agacer. Je crois que ce qui fait passer la pilule plus facilement à ce niveau là, c'est le professeur. Le vieux crouton aigri qui fait des remarques incessantes sur tout et n'importe quoi, même ce qui ne le regarde pas, et rabaisse, ne devrait pas être professeur. Assez blablaté, au combat! Enfin, à l'entrainement!

- Attention à toi!

Je ne sais pas trop pourquoi je préviens alors que Ian est meilleur que moi en sabre il me semble, mais quelle importance, je me lance quand même en avant. Takeji dirait que l'effet de surprise est nul. Il n'y a que lui pour trouver le moyen de faire un effet de surprise sur un début de combat où on a l'adversaire en face de nous. Ah, lui et le maitre.
J'envoie un coup, suivi d'un autre, avant de me décaler sur le côté pour attaquer à nouveau. Je suppose qu'on s'arrêtera au moment où l'un des deux aura sa lame sous la gorge de l'autre, ou prête à lui rentrer dans je ne sais trop quelle partie du corps.

Mes coups sont parés, en échange je pare les siens. Et si le combat se finissait en match nul, qui prendrait le gage? Tous les deux, ou personne? Tous les deux, et on en donne un à Ace, juste pour le plaisir de le voir se renfrogner façon écureuil. Il ne lui manque que la parole. Parole humaine j'entends, sous forme écureuil je le comprends, et il a des crises de papotage aiguës, dans lesquelles il a toujours quelque chose à dire, même quand ça n'a pas le moindre intérêt. Les écureuils sont très durs en critique, vraiment il y a toujours quelque chose qui ne va pas.
Je lance de nouveau un coup, puis reviens sur ma position avant de me décaler sur le côté. Un pas, deux pas, je ne vois pas le tapis d'entrainement par terre, et manque de m'étaler dessus. J'ai juste le réflexe de rouler pour ne pas m'étaler lamentablement. La maladresse ne fait pas partie de mes défauts habituels, mais je n'avais vraiment pas vu ce tapis. Il y a du rangement à faire ici.

- Même pas mal!

Ce qui ne m'empêche pas de regarder le tapis du coin de l'œil, et de noter au passage la position de ses congénères les plus proches. Une fois, mais pas deux, je me bats mieux debout qu'au sol. Ace n'a pas dû apprécier le tour de manège, et il file se cacher dans le col de mon pull, pour ne laisser que sa tête dépasser. Heureusement que j'ai un sous-pull lui aussi avec un col, sinon je serai en train de pouffer, parce que les poils d'écureuil chatouillent beaucoup trop, tellement que ça devrait être interdit. Je lui caresse la tête d'une main, il est tellement mignon quand il veut. Si on passe outre son caractère bien à lui, il est adorable.
Ma main revient sur le manche de mon arme d'entrainement en bois tandis que je me repositionne.

- N'oublie pas que tu me dois une bataille de boule de neige!

Cette fois, plutôt que de relancer l'affrontement de face, je me concentre très fort pour me téléporter juste derrière Ian. Je ne réussi jamais mes téléportations habituellement, et d'ailleurs pour être honnête, le nombre de fois où j'ai essayé se compte sur les doigts d'une main. Donc aujourd'hui, c'est un jour de double premières fois. Première neige, et première téléportation réussie. J'en sauterais bien de joie sur place, mais ça serait complètement gâcher cette téléportation. Je ne sais quelle envie subite me prend, mais plutôt que de menacer Ian de ma lame, je lui saute dessus et met une attention toute particulière à le faire tomber. Nous sommes tous les deux sur un tapis, je ne l'aurais pas fait tomber sur le sol dur de la salle, envie soudaine ou non. Je crois avoir entendu un couinement apeuré près de mon oreille pendant la chute. Allons Ace, pour un écureuil je te trouve bien peu tolérant fasse au vide.
Et puis, le sol n'est pas si loin que ça. Une fois au sol, je m'empresse de m'assoir sur lui et de lui faire lâcher son arme. La mienne a été lâchée quand je lui ai sauté dessus, nous sommes donc tous les deux désarmés, avec les armes presque à porté.

- T'es coin-cé.

Je chantonne presque. Être ici est aussi amusant qu'être dehors finalement, et cela vaut largement le temps que je ne passe pas le nez dans la neige. Enfin, la truffe, je sais que c'est ma truffe qui finira dans la neige, pas mon nez, normalement. J'ai déjà dit qu'il fallait que je pense à prendre des gants? Je le pense à nouveau alors, et si je les oublie, cela voudra dire que le Destin est contre moi.
J'ai envie de devenir louve, mais je résiste. Pas maintenant voyons!
Ace descend le long de mon dos pour ensuite se balader sur le tapis, jusqu'à devant Ian. Ses petites pattes font "taptaptap" sur le plastique du tapis. L'écureuil s'arrête devant Ian, et on dirait vraiment qu'il se demande ce qu'il va faire de lui, alors même que c'est moi qui le retient prisonnier. Enfin, c'est tout relatif, je sais que si il le veut, il peut me déloger, il a plus de force que moi.

- On a pas encore de vainqueur, est-ce que ça fait un gage chacun?

- Mais oui, j'ai pas oublié !

Dans tous les cas, maintenant je te l'ai rappelé! Je me demande ce que ça fait de toucher de la neige. C'est probablement froid, très froid. Ça brûle les doigts comme un glaçon? Et un flocon, est-ce qu'on peut en voir la forme si particulière en l'approchant très près de son visage? J'espère que ça ne fond pas sur les gants, comme ça j'essaierai et je verrai bien.
Ace, arrête de gigoter tu me chatouilles! Et sors de sous mon pull, tu n'as rien à y faire. Si tu veux hiberner, fais le, il y a de la place dans mon lit au troisième. J'avoue qu'en fait, ne pas avoir Ace à mes côtés toute la journée me déprimerait un peu. Finalement, reste, mais ne me chatouille pas ainsi. Comment garder son sérieux dans ces conditions?
Ian s'agite pour se retourner. Je prends enfin vraiment conscience de notre position, et ne peux empêcher une rougeur de me monter aux joues. C'est que ce n'est pas une position des plus communes. Mais la situation reste innocente, et Ace qui recommence son manège m'oblige à me tortiller sur place en pouffant, cette histoire de position bien vite oubliée. Ace!
L'animal sort de sous mon pull pour se placer sur mon épaule. Enfin tu sors! A quoi tu jouais exactement?

- Une fois que tu sera ensevelie sous la neige, je crois que ça te suffira...
- Si tu crois que je vais me laisser faire...

Je lui retourne un sourire.

- Bon allez, c'est pas tout mais...

Je me décale pour le laisser se relever, et me relève moi aussi.

- On sort?

Oui! On sort, on sort, on sort! Est-ce qu'il faut que je mette une écharpe à Ace?
Oh, en parlant d'écharpe, il faut remonter au troisième pour tout récupérer. Ian aussi, il ne peut pas sortir dans le froid aussi peu vêtu. Qu'il le veuille ou non, on ira au troisième.

- Oui!

J'attrape mon arme d'entrainement et vais la ranger là où je l'ai trouvée, avant de revenir vers Ian en souriant. J'attrape sa main et commence à le tirer à ma suite en disant:

- Mais avant, direction le troisième étage pour enfiler des vêtements plus chauds.

Je referme la porte de la salle d'entrainement derrière nous, et traverse tout l'orphelinat jusqu'au troisième sans lâcher la main de Ian. J'essaie de ne pas faire trop de bruit, car beaucoup dorment encore. Arrive l'hiver, et tous se transforment en marmottes. Mais les loups hyperactifs sont debout, eux! Nos mains ne se séparent qu'une fois la porte doucement passée et refermée, et je me dirige vers mon lit pour récupérer ce que j'y ai laissé plus tôt. J'enfile mon manteau, mon écharpe, enfonce un bonnet sur ma tête avant de mettre des gants, puis je vais vers Ian et chuchote un:

- On y va?

Grand sourire de ma part.