Bouches toi les oreilles. Bouches toi les oreilles fort fort fort, encore plus fort ! Tu entends comme je t'aime ?

Bouches toi les oreilles. Bouches toi les oreilles fort fort fort, encore plus fort ! Tu entends comme je t'aime ?

And I'll see your true colors
Shining through
I see your true colors
And that's why I love you
So don't be afraid to let them show
Your true colors
True colors are beautiful,
Like a rainbow

A nous la Californie ! C’est arrivé plus vite que je ne le pensais finalement. Et puis surtout, c’est l’été qui est arrivé à toute vitesse ! Je n’arrivais pas à ma décider si je languissais ou pas. J’ai hâte bien sûr, les vacances, la Californie, les amis le soleil et tout… Mais à vrai dire j’appréhendais autant ce moment que je le languissais. Vous vous rappelez ? Le délire du bac. Que j’ai eu. Non, je n’ai pas triché. Je l’ai fais, certes, toute l’année, mais c’était plus dur au bac, et je voulais savoir si j’étais si nul comme ça. Non, ça n’aurait pas vraiment changé ma vie. Mais effectivement, je l’ai eu. Pas avec mention très bien, je vous rassure. Mais maintenant que tout ça est fait, j’ai l’impression que tout est passé vraiment très vite. Et puis pas de projet France pour cet été. Cela m’est un peu sorti de la tête et ce n’est pas plus mal. Marre de me poser des questions qui n’ont jamais de réponse. Alors si je ne m’en posais plus jamais, je suppose ne plus avoir de problèmes. Sachez que tous les problèmes que j’ai sont en sorte avec moi-même. On ne peut pas se gagner je crois. Je suis peut être condamné. Ouai.

Avec Auty, on a donc décidé d’aller s’aérer un peu hors d’Ecosse. Dans un endroit où le soleil, c’est un vrai soleil, et pas un gamin capricieux qui joue à cache-cache avec les nuages. Il n’a pas encore comprit qu’on ne pouvait pas venir le chercher là où il était. Ce n’est pas faute d’avoir essayer pourtant. Mais même les aigles ont jamais réussis. Donc je pourrai pas non plus. On dirait qu’en Californie, ils ont le grand frère mature qui accepte de briller tout le temps, et que nous ont à le mioche qui fait des caprices. Désespérant. On va rejoindre le grand frère donc.

Je regarde le bracelet à mon poignet. Noël. C’est bien loin maintenant. Vous n’imaginez pas ce qui s’est passé durant ce laps de temps, mais j’ai l’impression que c’est une éternité. Comme si je n’arrivais ma à saisir le temps. Mais qui le peut n’est-ce pas ?
Bref. On va aller faire coucou aux galets Californien, et puis Autumn voulait me montrer où elle vivait. Je crois que c’est vraiment important pour elle. Alors ça l’est aussi pour moi. Cela m’aidera peut être à comprendre ses crises ? Bien qu’elle n’en fasse quasiment pas. Ouai, presque jamais même. Bref, on va aller voir là où le début de sa vie s’est déroulé. Des vacances rien qu’à deux. Je dirai bien en amoureux, mais ça fait un peu kitch. Et pourtant c’est vraiment ça. Vous voudriez l’appeler comment ?

L’avion donc. Je n’ai jamais compris les gens super stressés dans ce machin, en sachant que c’est la chose la plus sûre du monde. J’ai dis ne pouvoir voler qu’avec un machin à deux roues et une selle, mais faut croire que non. En avion, on vole vraiment mais.. on dirait pas. Ca ne compte pas du coup. C’est super pas naturel ne voler pour un humain, je suis d’accord, mais pourquoi se rendre autant malade ? Ils prennent pas l’avion et le problème est réglé après tout ! Au pire, on meurt. Et bah c’est pas en stressant qu’on va refaire le monde. Puis même, ils deviennent tout blanc et on dirait qu’on va tous mourir avec eux. Presque ils te mettent le stress.
Je pensais donc ça. C’est facile de dire ça me direz vous quand soi-même on n’a pas peur. C’est pas faux. Vous avez même entièrement raison. Et j’ai d’ailleurs oublié tous mes préjugés quand j’ai vu qu’Autumn n’était pas super tranquille non plus. Après tout je ne savais rien sur ce qu’étais, avoir peur en avion.

On a donc décollé. La Californie, c’est pas super loin, et en avion ça passe plutôt rapidement, et on peut regarder les paysages, mais quand on est dessus de l’eau, c’est super rébarbatif. Heureusement que y’avait Autumn, et les films, ça occupe pas mal aussi, je dois l’avouer. Toujours est-il que, quand on est arrivés, j’ai eu l’impression qu’on se liquéfiait sur place. Pouf ! Le pire, c’est que quand on est partis, il pleuvait en Ecosse, et on avait pas vu depuis trois jours ce gamin de soleil. Là, on peut dire qu’il fait chaud. Trèèèèèèèèès chaud. J’ai l’impression de mourir sur place… Ou presque. Malgré tout on est entier, à bonne destinations, et on n’a que dix minutes de retard, ce qui n’est pas si mal. Un seul trou d’air pendant le trajet, qui m’a juste fait sourire parce qu’il était tout petit, et que ça n’a duré que le temps d’une seconde.

Mes premières pensées à part le fait qu’il fasse terriblement chaud ici, c’est qu’Autumn semblait plus chez elle avec son magnifique sourire que sous les nuages gris de Little Angleton. Mais heureusement qu’elle habitait là-bas. On s’est dit qu’on allait rester une semaine. Et comme dans trois c’est la rentrée pour elle, et le rien pour moi, on a le temps si on veut de rester un peu plus. Un jour ou deux naturellement. Donc donc donc, nous voilà à la sortie de cet aéroport qui doit faire la taille de L.A. Il est vraiment trop grand. J’ai l’impression d’être noyé dans les sentiments des autres et je finis par bloquer tout ça. Je me noyais littéralement. Et maintenant, gros vide ! Tant pis, faut savoir ce que je veux. Je jette un léger regard à Autumn. Ouai, je sais bien ce que je veux.
Il fait beau il fait chaud, et on a bien l’air dans notre élément avec nos sac et valises. Mais faudrait peut être se décider à bouger rien qu’un peu non ? Allez hop, direction l’hôtel climatisé. Les quelques gens sont plutôt sympas, et leur accent à beau être omniprésent, ils en restent pas moi très faciles à comprendre. Plus facile que des Allemands ou Français. On traine donc tout cette cargaison d’affaire –maaais non, y’en a pas tant que ça- et hop, on arrive à l’hôtel. Il est bien mal placé. A côté d’une usine à béton où un délire du genre, avec des poids lourds partout. Super ! Mais quand on rentre, je suis plutôt rassuré. On n’entend rien du bruit extérieur pour l’instant. Au rez-de-chaussé, il n’y à rien, juste un distributeur de diverses choses. De la barre chocolaté en passant par les capotes le rasoir et l’épilateur pour aller jusqu’à l’adaptateur de prise électrise. Ca fait peur. Au premier, la reception. Chambre 155. Plutôt facile à retenir.
Et hop ! Dans la chambre ! Le lit est grand, tout est tout bien propre, douche parfaite. On a de la chance. Je m’étale sur le lit après avoir posée quelques affaires. A nous la Californie !

J'aime l'Ecosse. C'est certes un peu froid, un peu trop longtemps dans l'année, assez pluvieux, peut être un peu trop... Vert. Mais si le pays n'est peut être pas complètement à mon goût, les gens que j'y ai rencontré, si. Et ça, je serais prête à vivre en Sibérie si il le fallait, pour eux. Après tout, ce qui rend l'Ecosse si agréable pour moi, c'est eux. Alors n'importe quel endroit fera l'affaire.
Comme on ne compte pas bouger le Mystery de sitôt, je crois que m'habituer au climat de l'Ecosse sera suffisant! J'avoue avoir quelque peu déprimé au début, il y a un an, quand j'ai dû troquer le beau Soleil de Californie, et la chaleur, pour la pluie, l'herbe humide et les nuages. Mas après tout, il fait chaud dans le Mystery, et des fois le Soleil brille en Ecosse. Et puis, l'herbe n'est pas toujours humide.
Je dois aussi avouer que se rouler sous forme lupine dans l'herbe, qu'elle soit humide ou pas, c'est tellement agréable.
Et puis j'ai pu voir de la neige pour la première fois! Avec Ian.
Ian, c'est aussi la personne avec laquelle je retourne en Californie pour la première fois depuis un an. J'ai tellement de souvenirs là bas... Bons comme mauvais. Et j'espère sincèrement qu'il n'y en aura que des bons, pendant cette semaine. Comment pourrait-il en être autrement de toute manière? Ian est là.

J'ai toujours trouvé les voyages en avion particulièrement ennuyeux. En plus, j'ai eu du mal à dissimuler Ace. Il n'est vraiment pas coopératif, mais il ne voulait pas rester à la maison. Aucune importance, il s'y est fait, depuis le temps, à ce que Ian ait une place très importante dans ma vie. Du coup, quand il nous voit nous rapprocher un peu, il part bouder dans son coin. Il ne faut pas lui demander de faire preuve de plus de maturité qu'il n'en possède.
C'est étrange d'avoir des valises, d'être en touriste dans son propre pays. J'ai envie de prendre la main de Ian, mais ces fichues valises m'en empêchent. Vivement qu'on arrive à l'hôtel!
Après, je tiens absolument à ce que Ian se mette de la crème solaire partout partout. Il est blond et a toujours vécu en Ecosse. Je m'en voudrais tellement si il grillait au Soleil... Je suis consciente que c'est un peu ridicule dit comme ça, mais j'y tiens. Et Ian ne le sait pas encore. Mais il le saura, bientôt, quand il ne pourra pas m'échapper. A moi et à mon tube de crème solaire, on fait une alliance pour marquer le coup, et protéger les blonds contre le Soleil d'Oakland très agressif.

L'arrivée à l'hôtel se fait plus rapide que je ne le pensais. Ça me fait tout drôle d'entendre cet accent familier, que j'ai plus ou moins. On a tellement voyagé avec mes parents, et eux ne l'avaient pas, que je ne l'ai pas vraiment pris moi même. Qu'importe, je souris dans le vide en l'entendant, et suis ensuite Ian jusqu'à notre chambre. A peine la porte est-elle ouverte qu'Ace se précipite à l'intérieur, et grimpe aussi vite qu'il peut en haut d'une armoire. Quel étrange animal...
Pendant ce temps, Ian s'est jeté sur le lit. Et moi, je vais ouvrir la fenêtre, pour admirer le paysage un instant. Puis, ne perdant pas mon but de vue, je vais ensuite l'air de rien fouiner dans ma valise quelques instants.

- Ian...

Je me relève et me tourne vers lui avec un sourire.

- ...Merci d'être venu ici avec moi.

Je sais que c'est un voyage à deux, et pas une sorte d'épreuve obligatoire mais... Ça signifie beaucoup pour moi tout de même.
J'approche du lit et grimpe dessus pour rejoindre Ian. Puis je me penche pour l'embrasser. Je suis beaucoup moins timide qu'au tout début, même si j'avoue que des fois, je rougis pour absolument rien. C'est plus fort que moi. Mais j'aime être avec Ian. Plus que tout, même si ça semble une grande phrase avec des grands mots, qu'on a toute la vie devant nous, je la pense vraiment. C'est ce qui rend ça magique, non?
Quand je me redresse à la fin du baiser, ma main droite tenant le tube de crème est plaquée contre son torse. Je lui souris.

- Le Soleil tape vraiment fort.

je me demande si il faudrait une protection pour Ace aussi...

Je me demande à quoi elle pense. Quels souvenirs lui reviennent ? Des bons ? Des mauvais ? Je n'en sais rien, et ne pas savoir et la pire des choses qu'il soit. J'aimerai tout savoir d'elle, absolument tout. Mais je sais que son passé n'est pas mieux que le mien. Pire peut être. Mais que vous dire ? Peut être qu'un jour elle me dira. Je n'en sais rien, mais c'est pas grave. Quand elle pourra le faire, je crois qu'elle le fera. Et tant qu'on y croit alors il y a de l'espoir. C'est ce qui compte.

Je la regarde. Me voit-elle comme je la vois. Un sourire sur les lèvres, je le vois regarder dehors, par la fenêtre ouverte. Puis je la vois aller fouiller dans la valise avant de me dire :

- Ian...

Jusque là, rien de très terrifiant. Je la regarde, un brin intrigué. Je n'aime pas quand on finit pas les phrases, y'a trop de choses qui peuvent aller mon prénom. J'avoue qu'il y a beaucoup eu de 'Ian, t'es collé.' Ca, c'était la réplique préférée des profs je crois. Mais je m'en fou, j'ai dix-huit ans, je vais plus en court. Bref.

- ...Merci d'être venu ici avec moi.

Un large sourire éclaire soudainement mon visage. Et elle s'approche de moi pour m'embrasser. J'avoue que notre relation à vraiment évoluée. C'est mieux comme ça évidemment. Avant, Auty rougissait souvent, très souvent. Mais je m'en fichais, même avec ses joues écarlates c'était la plus jolie. C'est ce qui compte non ? Je passe ma main dans ses cheveux bruns.

- Le Soleil tape vraiment fort.

Je regarde le tube de crème solaire comme si c'était un OVNI. Mais mais ! Vous me voyez vraiment me badigeonner le visage avec ce truc blanc ? Déjà que je suis pas super bronzé, imaginez un peu le résultat. Je m'apprête à râler quand j'ai une idée. Toute innocente mon idée, bien évidement. Je suis pas méchant non plus. J'attrape sans rien dire le tube, et en met sur le bout de mon doigt. De l'autre main j'attire Autumn et lui en colle sur le nez.

-" Alors protège toi bien ! "

On dirait un gamin qui refuse de faire ce qu'on lui demande. Alors quand même, je m'en met un peu sur le visage. J'attraperais pas de coup de soleil, j'en suis sûr ! (pas tant que ça).
L'écureuil est perché sur une armoire. Il devrait quand même me remercier, c'est à moi qu'il doit son nom d'écureuil rebelle. C'était plutôt drôle d'en avoir un dans l'avion. Ça empêche le trajet d'être aussi chiant qu'il devrait l'être. Parce qu'à part le décollage, rien à faire, on s'ennuie ferme. Vous me direz, profitez du paysage ! Sauf que pour aller d'Ecosse en Californie, y'a l'Océan, et y'a rien de plus nul que l'Océan. Y'a de l'eau, de l'eau, et encore de l'eau. J'aurai bien aimé voir.. je sais pas moi ! Un truc bien. Une méga baleine visible d'un bateau ? Ou un pingouin volant qui arriverait d’Antarctique. Ou un poisson volant. Bon, faudrait qu'il vole sacrément haut le poisson volant en question tout même, mais un jour ça sera possible.

Je me lève à mon tour pour regarder dehors. La paysage est bien différent de ce font j'ai l'habitude. Pas de nuages gris qui annoncent la pluie à l'horizon. Des pavillons aux immeubles, vrai changement ! Il est vrai qu'il fait chaud et beau, mais ça change un peu de l'Ecosse, du coup c'est chouette. L'écureuil aussi doit avoir chaud, avec toute sa fourrure. Mais bon ça c'est son problème après tout. Bref.

-" Alors, on va où ? "

Paraît que Jack London à vécu ici. Oui, je connais Jack London, parfaitement. Je ne suis pas si inculte que vous le croyez. Il a écrit quoi ? Il a écrit.. heu.. CROC BLANC ! Héhéhé, je vous ais eu. Bon. Je suis sûr qu'on a des tas de trucs à découvrir. Je jette un regard derrière moi. Ma valise. Ah ouai, faudrait peut être mettre mes affaires dans un placard. Pfff. Je descend du moelleux matelas sans regrets, parce qu'après tout on est pas là pour dormir. J'attrape donc mes affaires. Dire que j'ai amené des pulls ! Pas besoin je pense. Pas du tout. Il fait au moins deux cent degrés de plus qu'en Ecosse. Et même, je suis sûr qu'en laissant un oeuf au soleil il cuirait. Je sais que l'expression parle de faire cuir un oeuf sur le crâne d'un chauve, mais c'est de la torture de le laisser au soleil pendant trois heures avec un oeuf dégoulinant sur le crâne. Je répète trop le mot oeuf non ? Ouais.
Au final, Autumn à raison, je devrais me recouvrir entièrement pour ne pas faire comme.. comme ce produit de poule sur ce crâne. Mais j'en ai mis un peu, ça suffit pas ? Disons que oui. J'en mettrai plus si j'y pense.
J'y penserai pas.

-" Ça te fait quoi de revenir ? "

Parce que ça me trotte depuis un moment dans la tête. C'est pas méchant, mais je ne sais pas ce qu'elle à vécut ici. Même si ça fait pas si longtemps qu'elle est venue en Ecosse, ça doit être bizarre de revenir. Et si moi je revenais à .. Ouai, bon, j'avoue être un mauvais exemple, j'ai toujours vécu en Ecosse. Alors c'est pas drôle. Si je revenais dans la maison, là où j'ai vécu trois ans ! Je ne m'en souviendrai pas. J'ai toujours crus que ces souvenirs là ne s’effaceraient jamais, mais au fil du temps, j'ai trouvé ma place ailleurs. Et ils se sont estompés jusqu'à ce que je me demande si je ne les avais pas inventés. Au fond de moi, je sais qu'y retourner les raviverait peut être assez pour que je puisse vraiment m'en souvenir, mais je ne veux pas y retourner. Elle a peut être brûlée, qui sait ? Pas moi en tout cas. Mais me rappeler du bonheur d'avant, d'avant l'assassina n'est pas une bonne chose je crois. J'ai trouvé mon bonheur ailleurs, c'est ce qui compte. Alors ce qui était avant, derrière moi doit le rester.

En revenant derrière elle, je ne peux pas m'empêcher de passer mes bras devant elle, en lui faisant un bisous dans le cou. Un sourire sur les lèvres je me dis que j'aimerai rester là toujours mais.. mais c'pas possible.
C'est chouette, l'empathie ne me manque pas (trop). Et ma magie lupine ne peut pas exprimer grand chose dans cette grande ville. Pas de forêt, pas de plaines. Les gratte-ciel et les pavillons c'est bien pour les humains. Et les écureuils.