Big black cloud

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 Big black cloud

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Holding Doors
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Harry M. Adelman
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MessageSujet: Big black cloud   Big black cloud EmptyMar 8 Juin 2021 - 16:15

Il avait fait une chaleur a tuer les vieilles, sur ce jour de printemps. Le genre de soleil écrasant à lui cuire la peau sujette aux tâches de rousseurs autour de ses yeux clairs, à tremper sa chemise blanche, maintenue dans son pantalon noir pas une ceinture en cuir. Son holster d’épaule plaquait le tissu de luxe contre sa peau moite : une horreur. Londres était étouffante comme une corde autour des traitres, de ceux qu’on n’a pas balancé d’assez haut pour leur briser la nuque.

Il caressa son chien d’un air absent, un bisou sur la tête du chat et il avait fallu partir. L’autre chat avait pas daigné se montrer, sûrement roulé en boule au frais quelque part. Je rentre ! C’était pour se porter bonheur ; ça avait toujours marché jusqu’alors. C’est lui qui avait repassé la porte d’entrée, et pas ses pieds en premier dans un vieux sac mortuaire.

La mission lui claquait un jus d’adrénaline dans les veines, électrisant le garçon jusqu’au bout des doigts. Une veste de costard par-dessous — pour être certain de suer. Sa favorite, runée de sang, qui lui collait souvent des maux de tête. Plutôt migraineux que mort. Moha avait préparé le terrain en maître à tuer qu’il était — après une blague é-cla-tée sur les chevreaux, tellement nulle qu’Harry ne s’en souvenait plus vraiment. Il détestait oublier, c’était son angoisse la plus ancrée. Oublier les moments à rire dans la piscine italienne de ses potes, oublier à quoi correspondait le polaroïd où il était mi-humain mi-fossettes, oublier le nom de son premier chat, oublier les entraînements de Moha.

Oublier ses enfants.

Il renifla en entrant dans le métro ; passer pour un quelqu’un de lamba. Les gens en costards en Londres ne dénotaient jamais. Il fit l’effort cependant de garder sa paire de baskets — des air force one flambant neuve. Ça comptait pas mal, pour lui, les fringues. Y’a beaucoup de choses qui comptaient et réussir, ça faisait partie d’elles. Pourtant, dans le vent qui lui souleva sa veste noire, il sut que la roue du destin avait quelque chose de moqueur avant même de s’approcher de l’appartement de Luka. Il sentit la tension venir lui prendre le dos, le ventre, le tendre à l’extrême. Il avait tout pour gagner pourtant, sauf la chance.

Sauf la chance, allez.

Lorsqu’une giclée de sang tâcha la porte de l’appartement en question pour une rune et deux balles au silencieux dans le loquet, il n’eut aucune surprise à constater que l’individue n’était pas Luka. Il n’avait pas le luxe de rester et d’attendre cette dernière, il y avait trop de risques magiques évidents. La salope. Il n’était pas seul pour autant et quand ses yeux délavés rencontrèrent le corps longiligne de l’humaine il haussa un sourcil. La blonde n’avait réellement aucune chance d’être l’autre qui aurait dégagé une aura de puissance toute Cross. L’inconnue était minuscule et il braqua son arme de poing sur son front : on décolle.
Il avait pas lu dans ses pensées, parce qu’il était trop bien formé et que son pouvoir était comme un flingue dans son holster. À sa place. Il fit une signe de tête, l’air de dire allez, bouge, mais son regard voulait largement dire le reste : tu vas bouger, c’est la seule chose qui peut arriver à l’instant. Pas de méchanceté ou de panique, une immense certitude seulement sur le visage à peine sorti de l’adolescence de Harry. Dans une autre époque ils auraient pu être potes, ils auraient pu rire dans les vagues et se couler les uns les autres, mais dans cette vie-là précisément, Harry disait muettement à Carla : tu bouges ou tu meurs.
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Humaine Innocente
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Carla A. S. Lowett
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyMar 8 Juin 2021 - 17:12

Carla avait été réveillée par le besoin insidieux de fumer un joint. Il lui fallait être honnête, depuis qu’elle était chez Luka – depuis qu’elle était loin de Louis, surtout – elle n’avait jamais autant fumé. Évidemment, elle faisait attention de ne pas le faire devant les enfants, mais le plus grand ne devait sûrement pas être dupe ; une aura de fumée vivait dans sa tête depuis des jours et l’odeur lui collait à la peau.
Si, dans la Little Angleton déchirée par l’apocalypse, la jeune femme était tombée dans une dépression sévère qui lui avait coupé l’envie de vivre et de manger, la capitale anglaise avait une influence un peu différente, mais tout aussi destructrice. Carla avait retrouvé le chemin de ses vingt ans, de son enfer personnel, à sortir plus que de raison et à se tordre la tête, délaissant ses études, bouclant ses dissertations à quelques minutes de la deadline – c’était déjà un miracle qu’elle parvienne à aligner des mots sur un clavier – et d’une qualité peu glorieuse. Soirée dans des bars, réveil bien après le soleil et elle devait vraiment se retenir de ne pas petit-déjeuner avec des bières. Seuls les coups d’un soir ne s’étaient pas greffés à sa nouvelle vie londonienne. Certains avaient bien essayé pourtant, mais elle les avait toujours repoussés. Dégoûtée par son corps, dégoûtée par sa tête.

Avant même d’ouvrir les stores, elle roula son herbe dans l’odeur de tabac froid de la veille. Elle ne savait pas comment Luka faisait pour ne pas la foutre dehors, ne pas péter un câble, la secouer et la balancer à la poste avec une étiquette adressée à Louis collée sur le front. Le briquet craqua dans l’air, la flamme léchant le papier avant que Carla ne puisse enfin respirer.
Il était temps de se lever.
Vêtue d’un vieux tshirt trop grand qui avait appartenu à Louis, mais qui avait perdu son odeur depuis longtemps, elle dévala les escaliers pour rejoindre la cuisine, la fumée toujours vissée à sa gorge. Les enfants étaient à l’école et Luka au travail ; elle avait la maison pour elle toute seule, des longues heures à traîner sur Netflix en oubliant le rapport sur les chauve-souris qu’elle était censée terminer pour le lendemain.

Dans la cuisine, elle lança la cafetière et griffonna quelques mots croisés sur le journal qui traînait sur la table. Luka avait laissé traîner une miche de pain sur la table, qu’elle ignora royalement. Les os avaient recommencé à saillir sous sa peau.
Puis, sa tasse brûlante dans une main, le journal dans l’autre et son joint toujours aux lèvres, elle sortit de la cuisine pour remonter dans sa chambre. Seulement, lorsqu’elle passa devant la porte, celle-ci sembla s’ouvrir toute seule.

Enfin, pas vraiment toute seule. Il y avait un type derrière. Un type avec un gun qu’il pointait très clairement sur son front.

– On décolle.

Englobée dans sa fumée, elle se demanda s’il avait la même odeur que l’autre, que le monstre aux yeux glacés qui vivait sous son lit et renaissait dans son cauchemar sur son corps paralysé.

– Sinon quoi ? Tu vas me violer toi aussi ?

Mais derrière l’attitude désinvolte, les larmes piquaient déjà. Des larmes qui disaient qu’elle n’avait pas la force d’attraper un couteau, un ouvre-lettre ou même un parapluie pour se défendre. Des larmes qui savaient que son corps, encore, ne sauraient pas se défendre.
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Harry M. Adelman
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyMar 8 Juin 2021 - 18:05

Elle. Ne. Bouge. Pas. Rien ne semble magique chez elle, mais sa seule réaction c’est : Sinon quoi ? Tu vas me violer toi aussi ? Le garçon fronça un sourcil, un masque sceptique lui enserra le visage : qui avait violé ? Il savait bien que c’était monnaie courante, mais Mohammed n’était pas… pas…
Nouvelle vague sceptique.
S’il admirait Mohammed, il savait aussi les limites de l’homme. Épouser une Cross de force et lui faire des enfa|

Il battit des paupières pour chasser de son cerveau l’amitié qu’il portait à la jeune femme et l’intégralité des sévices qu’elle avait sûrement vécu. Son entrainement avait beau eu être efficace, il restait lui même : profondément émotif. Il jaugea l’appartement avant de se décaler pour créer de l’espace autour de la jeune femme et ne plus boucher la sortie. Ce n’était pas le jeu du chat et de la souris, mais celui du chat et du chat, et le territoire lui revenait de droit. Il aurait du temps, plus tard, pour fouiller son cerveau mais en attendant : qu’elle sorte.

Il sentit les horreurs gonfler dans sa poitrine, prête à êtres tendues vers la rebelle, celle qui ne plie pas mais Harry les dissipa d’une parole sèche : personne ne viole personne. Sa violence programmée dès sa naissance était sous couvercle, il naviguait au dessous depuis toujours mais tentait de ne pas la faire éclater à la gueule des gens. Cette fille là, il aurait pu lui coller une balle au milieu du genou et faire éclater la rotule en entier, la coller en béquilles pour toujours. Une hanche peut-être, ou son utérus en un morceau sanglant : trois balles dedans. Les sévices, il savait faire mais jamais à mains nues. Ça l’avait toujours rendu malade d’infliger comme Dorian leur enseignait de faire. Lui il voulait du résultat, pas de la souffrance pour la souffrance. J’ai besoin que tu viennes. Pas de carotte à lui proposer mais seulement un bâton : des séquelles, des conséquences, des souvenirs. Il serra les dents, joua avec la pression de ses molaires contre ses molaires. La fille était d’une maigreur affligeante, fluette, sans défense. Je ne sais pas le prix qu’il te faut pour que tu bouges de là. Des cris de la douleur du sang ? Mais tu vas venir. Il lui restait un fond d’accent dans son parler. J’ai un pouvoir…. il laissa le serpent d’énergie rouler en dehors de lui, faisant apparaître les yeux de Dorian. Les pires horreurs pour les autres. Intéressant, disons. Il prenait le temps de parlementer avec une simple humaine. Mais les séquelles matérielles restent les pire. Il fit hocher la tête de son flingue. Alors on décolle.

Il savait que suivre un gars avec un gun était complètement con et qu’il était sûrement ok de résister mais une frustration démente lui labourait le ventre. Une sensation d’urgence. Si Luka rentrait, il abattrait la fille, c’était sûr. La Cross était trop précieuse et puissante pour qu’il se permette de laisser une autre lumière le distraire.
Il n’avait pas envie de la tuer, c’était insupportable cette manie qu’il avait de ne pas avoir envie d’abattre ceux qui devaient l’être — mais l’excuse, cette fois-ci, était belle. L’inconnue vivait avec la Cross, ou Mohammed l’avait mal renseigné. Et il se refusait de valider la seconde option alors…
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Humaine Innocente
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyMer 9 Juin 2021 - 12:10

Elle le vit s’éloigner un peu de la porte, mais l’arme resta pointée sur elle, lourdeur dans l’horizon. Qui était cet homme, ce cauchemar sorti de sous son lit pour la traîner dans son ombre. Venait-il pour elle ? Pour Luka ? Pour les gosses ?
Ses pensées s’égarèrent vers Louis ; Carla aurait aimé qu’il soit là pour la protéger de cet inconnu et de ses désirs sombres. Mais, immédiatement, elle s’en voulut de ce scénario, d’être si faible et que son corps soit figé dans cette entrée, incapable de se battre, incapable de tenter de se défendre, ou même de fuir.
Figée, figée, toujours figée.
Elle revivait le poids du monstre sur le sien, ses doigts terrifiants et douloureux entre ses cuisses, la haine bleue de ses yeux lui arrachant une innocence qu’elle n’aurait jamais pensé avoir et qu’elle découvrit au moment de sa mort. Son corps qui tremblait sous la peur, mais également un plaisir qui la dégoûtait, et ses yeux qui souhaitaient être partout sauf là-bas, à assister telle une spectatrice muette, à ce massacre qui n’était pas le sien.
Carla, incapable de se sauver elle-même.

– Personne ne viole personne.

Dit l’homme avec une arme mortelle entre les mains.

– J’ai besoin que tu viennes.

Elle remarqua seulement à cet instant, comme si le minuscule flingue avait boursoufflé sa vision et prit trop d’ampleur, qu’il portait un costume. Sans l’arme, il aurait pu passer pour quelqu’un de bien, un simple banquier se rendant au bureau dans une des dizaines de building éparpillés dans Londres. Mais c’était toujours ainsi avec les hommes, de toute façon ; il y avait l’apparence lisse et dessous la crasse noire.

– Je ne sais pas le prix qu’il te faut pour que tu bouges de là. Mais tu vas venir.

La crasse noire et menaçante.

– J’ai un pouvoir…

Et puis soudain, devant elle, ce ne fut plus l’homme ni même le gun, mais les yeux brûlant du monstre.
Elle crut mourir.

– Intéressant disons.

Son cœur et ses pensées battaient trop vite. Il était de leur monde, celui de la magie, celui qu’elle côtoyait sans jamais vraiment connaître. Le monde qui avait détruit son corps, son couple, sa vie.
Les yeux bleus avaient disparu.

– Mais les séquelles matérielles restent les pires. Alors on décolle.

Vraiment ? Elle baissa les yeux sur ses jambes nues. Quelques cicatrices encore, mais ce n’était pas les couleurs de son adolescence. Le bleu et le rouge qui marquaient son père. Leur monde, son monde, les mondes quels qu’ils fussent étaient tordus et dévastateurs.

– Donc là, tu vas me faire sortir en petite culotte dans la rue, avec un flingue entre les omoplates ? Je sais qu’on est à Londres, mais quand même…

Carla posa le journal sur le meuble à chaussures et attrapa son joint entre son majeur et son annulaire. Elle se demanda si elle devait laisser des traces, des indices pour que Luka la retrouve – ils faisaient toujours ça dans les films. Mais quoi, comment ? Elle ne savait même pas qui était ce type et tout son cerveau était brumeux.
Mais les films lui avaient appris autre chose ; les grands vilains aimaient bien dévoiler tout leur plan. Généralement, c’était juste avant que le héros ne débarque pour le fumer sur place. Sauf que tous ceux de sa vie ignoraient qu’un mec en costume menaçait de lui planter une balle entre les deux yeux.

– Et puis tu me veux quoi, au fond ? Je ne suis même pas magique. Tu te trompes de cible, sauf si tu es le stripteaseur de mon enterrement de vie de jeune fille.

Elle ramena le cylindre à sa bouche un instant.

– Mais j’ai pas vraiment prévu de me marier, alors…

Nuage de fumée pour noyer le souvenir des yeux du monstre.


Dernière édition par Carla A. S. Lowett le Mer 9 Juin 2021 - 16:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyMer 9 Juin 2021 - 14:52

Il ne tira pas sans qu’il n’y ait de réelle raison à cela — il aurait pu trouver des explications bancales facilement. Le bruit ? T’as un silencieux, Harry. Le prix des balles ? Le sang peut-être : ne pas affoler Luka Cross. Toujours est-il qu’il ne tira pas. Elle pris le temps de s’avancer et il trouva qu’elle ne manquait pas de culot mais d’un peu de classe de ne pas s’avouer vaincue, jouée, perdante. Comme quelqu’un prêt à balancer le jeu de plateau en l’air pour ne effacer les preuves de sa défaite. Elle déroula des phrases aussi longues que ses jambes, lui faisant incliner la tête légèrement. Était-elle stupide ou aveugle ? Habituée à la violence des autres ? Inconsciente sûrement, droguée, ah. Il la regarda tirer sur le bâton de drogue. Les gens qui faisaient ça lui semblaient tous un peu les mêmes : à la rechercher d’une porte de sortie alors pourtant qu’il n’y avait aucun mur.

Il leva les yeux au ciel, sa voix rauque claquant deux mots dans l’appartement : Oh, lourd.

Ses lèvres se scellèrent en une mince ligne de frustration, suspendant son geste. Il eut envie qu’elle comprenne qu’elle agissait seule comme une conne à parlementer, ç’aurait donné t’as bien conscience que là, parce que tu me blabloutes au nez, ce qu’il va se passer, c’est ta propre souffrance, non ? Tu vois bien que tu n’es pas en état de négocier quoi que ce soit ? mais on l’avait trop bien formaté. Il eut envie de tirer une balle dans la main qui tenait le joint, broyer les chairs et les os mais il se décala juste légèrement pour en coller une de biais dans le ventre, dans les muscles secs mais pas les organes.

Pew.

J’ai pas le temps, lâcha-t-il avant de s’approcher de la jeune femme, la faucher et la coller sur son dos. Elle ne pesait rien et il sorti de l’appartement sans s’emmerder à nettoyer ou même fermer : qu’elles se fassent cambrioler, ces malades. Qui pouvait aussi peu connaître les règles, ugh ? Une vague de colère lui faucha les jambes lorsqu’il comprit que la blessure de la jeune femme tâchait ses fringues, les humains sont tous des abrutis de seconde zone, c’est effrayant. Effrayant. N’ont-ils donc conscience de rien ? Un soupir roula hors de sa bouche alors qu’un téléporteur les intercepta au bas de l’immeuble jusqu’à une rue. Un autre gars patientait — Harry adorait les esclaves pour ça, la qualité de ceux qui étaient bien formés ne cessait de le surprendre — et ils atterrirent dans un appartement presque vide avec une piscine de balcon.

Il lâchait la jeune femme au centre que déjà il se débarrassait de sa veste tâchée. Il détestait la crasse, c’était pas bien nouveau, mais il détestait encore plus les téléportations. Il rendit une bile acide dans l’évier, se servit un verre d’eau et fit quelques pas avant de faire un geste à l’esclave qui patientait. Oui gros, soigne-là. Elle a déjà l’air de plus rien pouvoir supporter de la vie avant de crever, qu’elle me claque pas inutilement là ici.

Il ne resta pas pour regarder — déchirer les chairs était une chose, les voir revenir, une autre. Ses iris malachites fixèrent un instant la piscine. Un frisson détala dans son dos.

Le liquide verdâtre léchait les bords. L’eau avait tourné.
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Humaine Innocente
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyMer 9 Juin 2021 - 15:29

Il aurait certainement fait un bon stripteaseur ; il était plutôt mignon derrière la froideur noire de l’arme. Mais le mec n’était pas là pour plaisanter, pour se désapper sur de la musique et du champagne. Il était là pour – pour – pourquoi ? Pour le sang, sûrement.

– Oh, lourd.

Deux mots qui résonnèrent dans l’appartement juste avant le bruit de la balle. La tasse de Carla alla se fracasser par terre, le liquide marron tachant le sol ; Luka ne serait pas contente. Et le joint tomba sur une des chaussures de Mael qui trainait là, noircissant pour toujours le cuir immaculé.
Les mains de Carla avaient tout lâché pour se terni au bord du gouffre béant qui défiguraient son ventre. Et le sans partout, le sang rouge qui gouttait, qui se prolongeait jusque sur ses doigts qui tentaient, sans y parvenir, d’éponger la blessure.

Jamais encore la douleur ne l’avait traversée aussi fort. Jamais encore.

Elle l’avait pourtant supportée pendant l’enfance, l’adolescence. Les claques, les brûlures, les coups qui revenaient encore et toujours plus forts. C’était le bruit des os qui se fendaient, les regards de ses camarades à l’école lorsqu’ils voyaient les hématomes sur ses bras, la haine et le défi qui brûlaient dans ses yeux à chaque instant.
Traverser tout ça pour mourir aujourd’hui, loin de Louis, baignant dans son propre sang sur la terrible douleur.
Mais lorsqu’elle voulut ouvrir la bouche pour hurler, elle n’y parvint pas.

Et tout devint noir.

[…]

C’était ça la mort ? Une sensation nauséeuse et une douleur ancrée dans la peau. Elle se demanda si ça durerait désormais pour toujours. Si c’était un nouvel enfer, la succession à tout le reste, s’il était possible de s’habituer aux maux.
Puis son corps – elle avait donc encore un corps – fut pris d’un soubresaut et elle rouvrit les yeux en vomissant sur l’homme devant elle.
Un cri déchira sa gorge.
Mourir était douloureux, revenir était pire encore.

L’homme lui jeta comme un regard désolé alors que c’était lui qui était recouvert d’une bile mêlée de sang. Il s’essuya rapidement avec une serviette avant de disparaître, d’un coup, sans rien demander à personne. Abandonnant la jeune femme dans un vide incompréhensible.

Elle posa alors la main sur son ventre ; sous le trou au centre du t-shirt, sa peau était recouverte par du sang séché, mais plus rien n’en sortait. En laissant ses doigts courir sur sa peau, elle sentit à peine une boursoufflure, comme la cicatrice d’un souvenir passé.
Combien de temps était-elle restée inconsciente ?
Peu à peu, elle reprit ses esprits ; le sang séché collait sur son ventre, ses bras, ses jambes encore nues, tachant un peu la moquette beige sous elle. Un peu plus loin, la veste noire de l’homme au pistolet. L’homme… en relevant les yeux, elle l’aperçut sur le balcon, dos à elle, à peine séparé par la transparence d’une vitre.
Cette fois-ci, elle vomit sur la moquette.

Carla sentit sa respiration s’accélérer, la happant dans la boucle dangereuse de l’angoisse. Elle eut envie de se rouler en boule, de disparaître, de se fondre dans la moquette, de Louis, Louis, Louis…
Appel à l’aide, les larmes coulaient.
Mais Louis n’était pas là, elle était seule. Alors l’humaine ravala les sanglots, mâcha la peur et se redressa sur ses jambes, esquissant quelques pas vers la porte. Elle ne désirait pas savoir qui était cet homme ou ce qu’il voulait, pourquoi il lui avait tiré dessus pour ensuite réparer la blessure. Elle désirait juste fuir, fuir jusqu’à Edimbourg, jusqu’à Little Angleton, retrouver le lit dans lequel elle se blottissait gamine pour fuir les éclats de verre et de voix.
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyMer 9 Juin 2021 - 15:45

Il l’entendit vomir et se pinça l’arrête du nez. Comment interroger quelqu’un qui se croyait déjà mort alors qu’il ne passait rien, pour le moment, rien bordel de merde.

Il se gratta un angle de la bouche, réellement contrarié. L’envie d’appeler Moha le flatta mais il ne céda pas à la tentation. Quand il reprit le chemin du salon, ce fut pour ouvrir en grand les baies vitrées avant de fouiller dans les placards. Des vieilles rations de guerre, des amandes, du lait concentré sucré — une immondice — de l’eau, de l’alcool à 90, des… verres. Croix avait le don de perpétuellement le surprendre mais il attrapa finalement dans un coin de la pâte de fruit et la jeta à la jeune femme. Le frigo avait l’air débranché mais il y découvrit tout de même une bouteille de soda encore cachetée qu’il vint lui poser devant le museau.

Elle puait la peur et il s’autorisa quelques battements d’inepties qui traversaient son cerveau, elle avait ce garçon dont le visage lui était familier, un homme plus âgé qu’elle ça disait papa, et il soupira à nouveau : je n’ai encore rien dit, là. Tu vas rentrer chez toi. Son cerveau disait : Carla. Louis te reverra, Carla. C’est de la Cross dont j’ai besoin. Tu as l’air de savoir comment ça fonctionne, ça.[/i] Il eut un haut le coeur qui le surpris lui même. Il battit des paupières, deux commandements primordiaux à l’arrière du crâne : Ne sois pas catégorique, les humains pourront t’aider, les mêlés aussi. Et puis, Ne t’expose pas inutilement. Ta vie compte. N’expose pas d’autres vies inutilement. Leurs vies comptent.

Ses parents lui manquaient, c’était indéniable et absurde.

Bon.

On a le pouvoir de la souffrance infinie. Je tire, on répare, je tire, on répare, je tire, on répare. Super jeu, Carla. Super jeu.

Il avait le regard de ceux qui savent les enfers et saluent les matons, des courses sur les galets qui ouvrent les orteils de leur tranchant, des balades plaintives sur la solitude, le regard de ceux avec une vie sur pilotis. Elle pouvait comprendre ça, non ?


Il était désolé.
Life.
Il avait besoin de réussir un peu plus cette guerre, de sauver des conservateurs qui torturent, d'oublier June H. Williams qui n'était plus qu'un légume alors qu'elle avait un jour était sa collègue, de Mikeal qui n'était plus l'ombre de rien, d'Anja qui le terrifiait jusqu'au fond de ses os, de ceux qui crevaient dans les cachots quand Orpheo se disait être les gentils, des enfants qui étaient abattus par leur parents plutôt qu'aller vers l'obscurité, de ses parents à lui qu'on avait dégommé en plein centre ville de Berlin.


Dernière édition par Harry M. Adelman le Mer 9 Juin 2021 - 17:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyMer 9 Juin 2021 - 16:50

Ses jambes avaient tremblé, ce jour-là également, devant le monstre aux yeux clairs. Elles tremblaient également dans ses rêves lorsqu’elle revivait la scène, une ombre immense et noire se posant sur son corps.
Elle n’alla pas beaucoup plus loin sur la moquette, à peine quelques pas hésitants avant que l’homme ne revienne. Son corps n’en finissait plus de la trahir.

Il se mit à fouiller des placards avant de lui balancer des pâtes de fruit et un soda. L’idée lui effleura la tête que le tout pouvait être empoisonné, mais ça n’aurait pas eu de sens ; pourquoi la sauver de sa blessure pour la tuer quelques instants plus tard ? Et elle avait trop besoin de sucre pour compenser la perte du sang dans ses veines.
Goût pomme. Elle avait horreur de ça.

– Je n’ai encore rien dit, là. Tu vas rentrer chez toi.

Il mentait. Les hommes avec des flingues mentaient forcément. Ils disaient cela dans les films avant de tirer dans le tas. Tout monde mourrait, hémoglobine à foison, The End en grand sur l’écran. Mais sa vie n’était pas un film et les acteurs ne pourraient pas se relever après la scène finale.
La scène finale c’était le cimetière.

– Carla. Louis te reverra. Carla. C’est de la Cross dont j’ai besoin. Tu as l’air de savoir comment ça fonctionne, ça.

Elle crissa des dents en entendant son nom et celui de Louis. Comme si ce fou pensait pouvoir plier quoi que ce soit en alambiquant son nom à celui de Louis. Mais au moins des lueurs s’allumaient dans son cerveau, sous la couche de sang ravagée ; c’était Luka qu’il voulait.
Et ça… ça il pouvait toujours aller se faire rouler dessus par un kangourou. Or de question qu’elle vende son amie, sa sœur. Toutes les menaces du monde ne pourraient pas effacer sa loyauté ; elle avait attendu Louis pendant quatre ans, ce n’était pas des balles qu’il lui ferait cracher autre chose que de la bile.
Il fallait juste espérer que son pouvoir qui, apparemment lui permettait de fouiller sa tête pour y trouver son prénom et celui de Louis, n’était pas capable de voler d’autres informations. Carla n’en savait rien, elle n’y connaissait rien. Lorsque Louis tentait de lui expliquer, elle finissait toujours par s’endormir sur le canapé, la tête logée sur ses genoux. C’était trop pour elle, tout ça.

– On a le pouvoir de la souffrance infinie. Je tire, on répare, je tire, on répare, je tire, on répare. Super jeu, Carla. Super jeu.

Elle sentit dans sa voix qu’il ne plaisantait pas. Elle non plus.

– Mon père avait le même. Je frappe. J’attends que ça cicatrice. Je frappe. J’attends que ça cicatrice. Alors fais toi plaisir.

La jeune femme passa sa paume sur sa joue pour essuyer les larmes de douleur qui avait coulé. Elle savait la souffrance à laquelle elle s’exposait. Elle savait qu’il n’hésiterait pas à recommencer. Et elle non plus. Encore et encore. Les claques ça faisait moins mal au corps, mais ça heurtait bien plus profondément le cœur.
Que risquait-elle au fond ? Luka ? Jamais. Sa vie et la souffrance. Elle s’en fichait. Ses jambes étaient incapables de se mouvoir, de toute façon, alors autant leur foutre des balles dedans.
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyMer 9 Juin 2021 - 17:25

L’humaine se décida a manger. Peut-être qu'elle voulait vivre ; elle le montrait très peu cependant. Ça l'inquiétait un peu mais il savait qu'il pourrait juste la laisser là. Écrasés par la culpabilité, les gentils finissaient par faire des erreurs pour sauver les leurs. C'était si connu qu'évident, mais ça continuait d'arriver tous les jours. Sidérant.
Il contempla l'inconnue. Il y avait quelque chose de déjà mort en elle, de pas bien sain, comme un animal à moitié crevé qui continue de claquer des dents plutôt que de se laisser paisiblement mourir sur un côté. Elle avait quelque chose d’un peu revêche, des couvertures vraiment pas douces dont on se couvre quand même pour pas crever de froid. Y’avait ça dans sa voix. Mon père avait le même. Je frappe. J’attends que ça cicatrice. Je frappe. J’attends que ça cicatrice. Alors fais toi plaisir. Le corps du garçon avait envie d’étaler la panoplie de la frustration, de sortir toutes les manières pour que son corps expulse ce que la jeune femme lui faisait ressentir. Mais Mohammed lui avait bien appris quelque chose : on ne ment pas, quand on est de Croix. Quand on menace, on met à exécution. Il s’ancra dans ses yeux à elle pour y lire des peurs et des pensées qui galopaient à toute allure. Il se ferait plaisir, c’est sûr. Il était dérouté de penser qu’un des siens, visiblement, l’avait un jour violée, mais pour les humains les méchants étaient un troupeau d’individus tous dans le même panier alors bon. Ç’avait peut-être été des humains noirs. Un homme lambda ; qui sait ? Les sans pouvoirs sont aussi sales que les nôtres. Elle devait savoir tout de même que ça ne guérissait pas totalement. Il pointa la cuisse, tira une balle. Laissa passer les longues minutes pendant lesquelles ça vrombissait dans le cerveau de l’endolorie, les mouches devant les yeux, le reste. L’esclave s’accroupit, soigna. Super rengaine.

Il s’approcha, sorti une lame de sa poche et s’ouvrit la peau, trempa un doigt dedans. Le cisaillement n’était jamais agréable. Il était déjà lassé des aller-retour qu’ils auraient. Je peux ? demanda-t-il. Dessiner une rune sur ta peau, pour l’énergie. T’as perdu beaucoup de sang.

Il s’assit en tailleur à même le sol, défait son holster d’épaule. Le cuir était encore raide car il était nouveau et lui entamait la peau.

J’ai besoin d’en savoir plus sur Luka Cross. Elle doit savoir, non, qu’elle ne peut pas jouer dans les deux camps ? Elle a bien dû te dire à un moment. Quand on a deux couvertures sur les épaules, on est molestés par les méchants et on fait tuer les gentils.

C’était pas contre les humains, tout ça. C’était contre ce qui n’allait pas dans cette société sans cesse en lutte. Il aurait voulu autre chose pour ses futurs enfants qu’un père avait une balle dans le crâne dans un centre touristique et ça, les conservateurs ne lui laisseraient pas cette chance. La purge avait commencé.
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Humaine Innocente
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyJeu 10 Juin 2021 - 9:20

L’instinct de survie ne devait pas être greffé aux gênes de la jeune femme. Des jambes incapables de fuir et provocations envers son agresseur. Comme s’il n’allait pas lui tirer dessus, comme s’il allait lui répondre T’as raison, bouge pas je vais te ramener chez toi et sur le chemin on te prendra un McDo. Plutôt nuggets ou Big Mac ?
La deuxième balle fit aussi mal que la première. Elle vint éclater avec une douleur sourde dans la jambe de Carla, du feu qui léchait les os, une déchirure profonde. Des papillons noirs dansèrent devant ses yeux, mais elle ne voulut pas lui faire le plaisir de s’évanouir à nouveau ou de hurler. Ses jambes, en revanche, se dérobèrent sous elle et la blessée se retrouva sur la moquette, pataugeant dans son propre sang, les larmes bataillant un peu plus fort sur ses joues.
Le temps devint éternité avant que, enfin, l’autre homme ne revienne apposer ses mains pour refermer la chair.

Elle se savait incapable de se relever. Vidée d’un sang rouge qui éclaboussait le sol plutôt que ses veines, le moindre mouvement la fatiguait. Carla avait déjà eu l’occasion de donner son sang, sans trop de problème.
Mais à cette époque-là, elle pesait plus de 50 kg et ils ne prenaient pas plus d’un demi-litre. Combien de sang pouvait-il encore bien lui rester ? Combien avant qu’elle ne soit incapable de remonter à la surface ?

Elle vit à peine l’autre sortir une lame – d’autres sévices ? – avant de la planter dans sa propre chair.

– Je peux ? Dessiner une rune sur ta peau, pour l’énergie. T’as perdu beaucoup de sang.

À quoi jouait-il ?
Le principe de la retaper pour mieux lui faire mal derrière, elle comprenait. Mais pourquoi demandait-il la permission ? Avait-il une sorte de double personnalité, le coup classique du good cop/bad cop enfermé dans un seul corps ? C’était ridicule.
L’homme s’assit devant elle et défit son holster – qu’importait, de toute façon, elle n’avait pas la force de tenter quoi que ce fût, et il le savait – et Carla lui tendit le bras. Avait-elle le choix, de toute façon ?

– J’ai besoin d’en savoir plus sur Luka Cross. Elle doit savoir, non, qu’elle ne peut pas jouer dans les deux camps ? Elle a bien dû te dire à un moment. Quand on a deux couvertures sur les épaules, on est molesté par les méchants et on fait tuer les gentils.

Mais de quoi pouvait-il bien parler ? Et c’était quoi, cette histoire de couverture ?

– Luka. Grey.

Les mots sortaient difficilement de sa bouche.

– C’est Luka Grey, que je connais. Je peux te dire son plat préféré, ce qu’elle fait quand elle a la gueule de bois et même la date de ses dernières règles. Mais tout le reste là… la magie, tout ça… J’en sais rien… rien.

Échouée, toute seule, sur une frontière sifflante.

– Je ne suis pas de votre monde.

Ce monde où il n’y avait que des cauchemars, des yeux glacés et des balles qui traversaient la chair. Ce monde éclaté, qui lui était inconnu, loin de la falaise de Little Angleton et du rythme de la mer, qui toujours revient en vague bercer le sable.
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyJeu 10 Juin 2021 - 9:47

Ses pensées répondaient pour elle ; un vrai drame. Elle en avait le premier rôle, huis clos qui allait sûrement durer des heures. Peut-être des jours. Des mois ? Il laissa sa curiosité se satisfaire au nez de la jeune femme. Leur guerre était du gâchis, peut-être perdrait-elle son emploi, ses amis, enfermée seule ici. Les autres penseraient qu’elle a juste quitté le navire. Ses doigts tracèrent une rune sur la peau fine de Carla. Les veines et les os apparents. Il senti immédiatement l’énergie pulser de lui à elle, son énergie vitale à lui, cadeau dans ses entrailles à elle. Rien à faire : il détestait ça. Il trouvait ça d’une intimité ridicule qui n’avait rien à faire là — tant pis pour lui. Luka. Grey. Il inclina la tête, un peu surpris. Elle n’incarnait pas l’instabilité mentale, Carla, mais pas loin, et s’acharner à vouloir jouer avec les mots et lui, c’était complètement con. Mais ses pensées s’emballèrent à la jolie Carla et il pu lire son incompréhension, tout ce qu’elle ne savait vraiment pas, sa fierté abrutie par la douleur. C’est Luka Grey, que je connais. Je peux te dire son plat préféré, ce qu’elle fait quand elle a la gueule de bois et même la date de ses dernières règles. Mais tout le reste là… la magie, tout ça… J’en sais rien… rien. Je ne suis pas de votre monde.

Elle était pathétique mais il ne répondit rien ne brutal ou de cruel. Il connaissait les codes des noirs et il aurait pu y coller des coups de pieds.
Il ne fila aucun coup de pied et lâcha simplement On va attendre, alors. Si Luka Grey pensait réellement ne pas te mettre en danger, elle est idiote.

Il fouilla dans les yeux de l’inconnue une réponse. Louis, Louis, Louis était de ce monde.

Si Louis pense ne pas te mettre en danger à te laisser aussi vulnérable à la lisière de notre monde, alors il est égoïste. [/i]

Il était loin, l’assassin parfait qu’était Harry. Il n’était plus parfait mais il était entraîné, loyal, performant, décisif. Il laisserait sûrement Carla là pour pousser Luka Cross à la faute. Ils allaient se jouer d’elle en laissant des indices, laisser le piège se refermer jusqu’à l’avoir en face à face. Après, ça ne le concernerait plus, il n’était pas assez haut dans la hiérarchie pour participer au reste des réjouissances. [mediumseagreen]On va attendre.
Il se demanda combien de temps il devrait rester dans cet appartement, s'il était en charge de surveiller le colis et si oui, combien de temps. S'ils pourraient remettre la piscine en état, il aurait adoré se baigner, chiller au soleil, boire des cocktails avec des lunettes en forme de coeur. Les quelques expériences qu'il avait pu avoir de moments comme ça étaient directement liés à des humains, sa famille (décimée) et quelques sorciers noirs depuis bien, bien décédés.
Il repassa la lame dans sa chair pour abonder de sang l'écriture.

There’s a big black sky over my town
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Humaine Innocente
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyJeu 10 Juin 2021 - 10:42

C’était réveiller les démons que de souffrir autant. Les tissus s’étaient refermés, et pourtant Carla avait l’impression de sentir encore le sang dégouliner le long de sa jambe, dévorant sa blancheur rendue encore plus pâle par les blessures. L’homme – l’agresseur, il ne méritait pas d’autre titre – traça un dessin étrange sur sa peau et, aussitôt, une douce chaleur la soulagea un peu.
Pas assez cependant pour retenir ses mots de serpent.

Elle savait que le retour de bâton risquait d’être douloureux. On ne plaisantait pas avec ces gens-là, en particulier lorsqu’on ne possédait aucun pouvoir pour se défendre. Les sorciers noirs, ceux que Louis mentionnait avec toujours un peu de rancœur dans la voix. Faisait-il partie d’une de ces organisations dont il lui avait parlé ? Croix, Rosenrot… il y en avait sûrement des tas d’autres.
Les grands vilains du monde magique.
Elle se demanda, si elle avait eu un don, dans quel camp elle aurait été. Mais quelque chose en elle, soufflait que les camps étaient poreux et que les frontières n’étaient là que pour être dépassées. Ne le faisaient-ils pas tous ? Luka apparemment avait joué sur plusieurs tableaux. Louis était tombé amoureux au bout du monde. Ange avait dans la voix la mélancolie de ceux qui s’étaient fait avoir. Il restait Ian, le plus indiscipliné et pourtant le plus loyal.
Carla aurait aimé être comme lui, mais elle connaissait les araignées qui tissaient dans son âme.

– On va attendre, alors. Si Luka pensait réellement ne pas te mettre en danger, elle est idiote.

Carla dut serrer les dents pour se retenir de lui dire de se mêler de ses oignons. Elle n’avait aucune envie de se prendre une baller dans l’autre cuisse.

– Si Louis pense ne pas te mettre en danger à te laisser aussi vulnérable à la lisière de notre monde, alors il est égoïste.

L’agresseur devait flotter dans son esprit, saisissant quelques bribes au passage, sans les comprendre entièrement. Elle n’avait aucune envie qu’un inconnu pénètre ainsi sa vie ; elle préférait encore les balles à ces faux airs de psychiatre.
Si sa langue refusa de formuler ses pensées, son esprit lui siffla à l’homme de fermer sa gueule. Et Carla espéra que son pouvoir capterait ça.

– On va attendre.

Un jour, un mois, un an ? Une éternité enfermée dans cet appartement minable à la moquette beige devenue rouge, en compagnie d’un enfoiré ? Que de réjouissance ! Et même pas un joint pour contenir la douleur qui la brûlait de l’intérieur…

– Attendre quoi ? Que Luka rentre chez elle et se dise que la junkie que je suis est retournée vivre avec ses démons ? Que Louis me pardonne alors que, la dernière fois que je lui ai parlé, il m’a dit de ne même pas lui écrire ? J’espère que tu aimes l’attente, mon pote, parce qu’on est coincé dans cet enfer pour un bon bout de temps.

Dans un monde sans magie, Carla réalisa qu’elle serait en ce moment-même en tête à tête avec son rapport sur les chauve-souris, une clope à la main. Quelle ironie ! Dire que les gens n’aimait pas ces animaux car ils les associaient à des vampires buveurs de sang… Alors que les vrais tortionnaires, n’avaient ni canine aiguisée, ni odeur cireuse.

– J’imagine que tu ne fumes pas ?

Son agresseur était un vampire dans un costume à 1000 dollars.
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyJeu 10 Juin 2021 - 11:08

Il entendait bien se dérouler sous le crâne de la jeune femme à quel point il était le méchant, le monstre, le vilain, le dégueulasse, le souillé. On lui avait dit des milliards de fois et il se souvenait toujours de la même chose lorsque ça arrivait : sa mère qui lui tient son cartable et qui lui dit, au milieu de la classe de dix enfants « tu veux que je reste ? ».

Rien d’autre, rien d’autre, rien d’autre.

Il ne put s’empêche un demi-sourire qui atteignit ses yeux au ‘ferme ta gueule’, sourire qui creusa une fossette. Il comprenait bien — et en avait un peu quelque chose à foutre. Il s’était demandé, adolescent, où passaient les émotions de Mike. Puisqu’ils étaient humains, ils ressentaient forcément alors ça partait où, tout ça ? Dans quelle rivière, dans quel trou, dans quelles limbes ?

– Attendre quoi ? Que Luka rentre chez elle et se dise que la junkie que je suis est retournée vivre avec ses démons ? Que Louis me pardonne alors que, la dernière fois que je lui ai parlé, il m’a dit de ne même pas lui écrire ? J’espère que tu aimes l’attente, mon pote, parce qu’on est coincé dans cet enfer pour un bon bout de temps.

Elle lui étalait sa vie au visage alors qu’il n’en avait aucune utilité. Mais les humains étaient comme ça, ils n’avaient qu’eux en offrande la plupart du temps et il détourna les yeux avec pudeur. Lire dans la tête des inconnus, oui, s’entendre causer d’histoires de couples, non. À vrai dire, c’était sûrement qu’il n’avait jamais expérimenté ça — ça le gênait qu’on lui parle de cet immense iceberg jamais côtoyé.

– J’imagine que tu ne fumes pas ?

Sa magie roulait sous sa yeux et il traça d’un air négligeant les veines de ses bras, s’imaginant brosser les canaux magiques. Son pouvoir d’halloween l’avait beaucoup isolé mais restait ce qu’il était dans ses tripes — il se demandait les évolutions qu’il pouvait avoir. Allen Soul avait-il découvert d’autres branches à l’horreurs ?

Qu’aurait Luka devant ses yeux quand il l’enfermerait dans une bulle d’Amity ville ?

Tu peux demander de l’herbe, tu auras. Comme pour la nourriture. Ou... il baissa ses yeux clairs sur le t-shirt de Carla qui daubait. Des fringues, aussi.

Il avait appris quelque chose durant son entraînement : la souffrance était réelle. Réelle et tout avait son prix. On ne créait pas le chaos sans contrepartie et, si la douleur avait un but alors : oui !
Mais lorsqu’elle n’en avait pas, on n’implémentait pas dans le monde de la cruauté simplement parce qu’on le pouvait. Ça devait servir le pouvoir, la paix, l’assurance. Et priver cette humaine inutile de ses besoins…
Il fit un geste de la main pour lui désigner l’esclave.

Ce serait juste dommage que ce soit Louis, qui rapplique, et pas l’autre. Il pensait tout haut, à vrai dire. Des dégâts collatéraux dont on se passerait bien, ils sont vengeurs par ici. Il se rappela de sa presque mort dans un IBMM avec Alec Meyer et Ian Coley et passa une main dans ses bouclettes brunes. Des sentiments contradictoires s’entrechoquèrent jusque dans ses os. Mais j’ai tout le temps qu’il me faut. Il se leva, le dos humide de sueur. Elle n'irait nulle part. Il fit un signe de tête à l'esclave. 12H.

Il récupéra holster et flingue.

On se voit demain.
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Humaine Innocente
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyJeu 10 Juin 2021 - 12:10

Le vampire traça le chemin de ses veines sur ses bras, et elle espéra que des griffes sortent de ses doigts pour se planter dans la chair qu’il caressait, son sang se déversant à son tour, à verse, sur la moquette.
Elle espérait qu’il eût bien cette image en tête.

– Tu peux demander de l’herbe, tu auras. Comme pour la nourriture. Ou… Des fringues, aussi.

Très bien, la cage de l’oiseau Carla voyait ses barreaux se teindre en doré. Illusion, illusion, personne n’était dupe dans l’histoire. Elle ne s’abaisserait même pas à quémander une liberté qu’il ne lui offrirait pas, plutôt lui cracher au visage que de demander quelque chose à son agresseur.
Elle espérait que le glaire virutel qu’elle balançait dans ses parfaites petites boucles brunes lui parviendrait aussi.

– Ce serait juste dommage que ce soit Louis qui rapplique, et pas l’autre.

Qu’il ferme bien sa gueule.

– Mais j’ai tout le temps qu’il me faut.

Elle ne l’avait pas. Elle devait débattre sur les chauve-souris, se réconcilier avec Louis, retourner à la boulangerie, passer un diplôme et adopter un chat. Apparemment, le vampire n’avait d’autre but dans sa vie que de torturer les gens, très bien. Mais ses victimes avaient une vie, eux.

– 12h.

Il ramassa son flingue – dommage, elle se serait bien tiré une balle dans la tête, il aurait eu malin le mec avec une otage avec un trou à la place de la tête – et la regarda une dernière fois.

– On se voit demain.

Super. Elle avait hâte.

– It’s a date.

L’humour, toujours l’humour. Mais ce n’était pas ça qui allait la sauver, et la nuit promettait d’être longue.

[…]

Au début, elle avait tenu bon, se contenant du soda et des pâtesde fruits. Hors de question de demander quoi que ce soit à cette prison dorée, plutôt crever. Puis le besoin de nicotine avait pris le pas sur tout le reste, et elle s’était maudite de demander des clopes à son geôlier. Pas d’herbe, juste du tabac, en tout cas pour commencer. Puis elle lui avait demander du papier et des stylo, de quoi passer le temps. C’était absurde comme celui-ci devenait soudain plus long, lorsqu’on avait le temps de s’ennuyer.
Elle avait passé la nuit à même la moquette, roulée en boule sur son sang séché, refusant de céder à la tentation d’une couverture. Ce ne fut qu’au matin qu’elle réalisa qu’elle avait attrapé la veste tachée de son agresseur pour se couvrir. Le cœur de la nuit l’avait noyée et elle repoussa l’habit avec une moue dégoûtée.

– Toujours pas tenté par une petite conversation, hein ? Franchement, si tu m’avais pas rapporté exactement ce que je t’avais demandé, j’aurais pensé que tu ne parlais pas anglais. Ou que tu étais sourd. Mais non, tu es juste à la solde de l’autre connard.

Elle soupira ; même la provocation ne marchait pas sur l’homme chargé de la surveiller. Au moins, le vampire lui faisait passer le temps.
Carla se releva pour aller dans la salle de bain, découvrant le portrait d’horreur dans le miroir ; les joues et le corps maculés de sang, le trou dans son T-shirt, les cicatrices laides qui perlaient sur sa peau. Un cadavre ambulant. Ça la fit doucement rire ; elle ignorait pourquoi. La jeune femme ouvrit ensuite l’eau du bain après avoir fermé la porte – il n’y avait pas de verrou ni de fenêtre et, étrangement, tous les objets coupants avaient été retirés. Une serviette à l’aspect acceptable traînait sur le porte-serviette ce qui était un soulagement ; pas besoin de demander de l’aide au suppôt de Satan.

Allongée dans le bain, un nuage de fumée au-dessus d’elle, elle regarda l’eau se colorer de rouge. Luka viendrait-elle ? Se jetterait-elle les pieds devant dans ce qui avait tout l’air d’être un piège formaté par un crétin. Elle espérait que son amie abandonne. Qu’elle l’abandonne et l’oublie pour toujours.
Mais Carla savait bien que Luka n’était pas ainsi.

Après le bain, elle remit le T-shirt imbibé de sang. Il appartenait à Louis, après tout, c’était un peu comme l’avoir contre sa peau. Puis elle se posa sur la moquette, dessinant sur le papier un vampire aux dents pointues et au boucles brunes.
Dans le ciel de son croquis, beaucoup de chauve-souris.
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyJeu 10 Juin 2021 - 12:41

« It’s a date »

La phrase résonnait dans son crâne alors que sa douche glacée lui faisait rentrer le ventre. Jamais agréable sur les couilles, ça, l’eau froide. Il se força à rester sur le jet avant de s’envelopper dans une immense serviette éponge, bascula la tête en arrière pour respirer à pleins poumons. Il n’avait pas encore contacté Mohammed : pourquoi le déranger alors qu’il ne s’était encore pas passé grand chose ?

Pour lui rendre des comptes ?

Sa propre indécision lui arracha une grimace mais il attrapa short et baskets et sorti courir. La sensation régulière des chocs dans ses articulations à la percussion du macadam lui permis de s’oublier une heure, jusqu’au retour à la maison, retour sous la douche glacée, retour à l’appartement où Carla attendait.

Il pris soin d’emmener un autre esclave pour relever l’ancien. Il aurait dû faire des recherches sur la jeune femme mais en douze heures, il fallait l’admettre, il avait eu la flemme. Il avait mangé, dormi, chillé un peu, couru. Elle ne s’en irait pas, et Luka aurait sûrement un peu plus de mal que ça à rappliquer. Il envoya tout de même un texto à son ancien mentor pour lui causer prisonnière, Carla - Louis - Luka, l’adresse, la situation. L’attente. Il se rendit compte qu’il avait oublié de faire soigner là où il s’était ouvert le bras et une croûte brune ornait son bras.
Il vérifia ses armes avant de rentrer, jean slim et t-shirt blanc pour rentrer dans la geôle.

T-shirt sale, cernes sales, odeur de tabac. Il soupira et ouvrit toutes les baies-vitrées. L’ancien esclave sortit de la pièce alors que le nouveau pris sa place. Il jeta un coup d’oeil au sol, tomba nez à nez avec un dessin de vampire qui lui ressemblait. Flatteur. Le cynisme lui déborda des lèvres alors qu’il allait zoner au soleil une poignée de secondes entre la piscine et l’été environnant. Tu crois qu’on va finir comme Damon Salvatore et Elena Gilbert ? Ou peut-être Edward et Bella ? Il claqua des dents dans sa direction, laissa son don l’envahir. Il aurait voulu se donner des yeux rouges sangs mais sa magie reflétait l’horreur de l’autre ; ici il compris qu’il revêtait des yeux clairs et des rides au coin des yeux.

Il chassa l’image. Il avait emporté son ipad pour mettre en lien des documents sur leur serveur partagé avec Moha — traquer la petite Cross était un sport qui avait visiblement été pratiqué par d’autres et Harry manquait d’historique. Alors, viendra la Luka, ou viendra pas ? On me la décrit impulsive pourtant et puis…

Il planta ses prunelles dans celles de Carla comme un vampire aurait pu y rentrer ses crocs. …tu sais, les amoureux pardonnent plus vite quand il savent la demoiselle en danger… seule… sans défense. T'as fait quoi pour lui faire du chagrin, enfin, Carla ? Pas gentil gentil ça.

Un sourire éclaira son visage. Ils allaient sûrement très vite s'insupporter mais tant qu'elle n'oubliait pas qui était du bon côté du gun, tout irait bien. Il aurait pu la menacer de tant de choses - la violer à même la moquette, la forcer à lui faire des enfants, la marier quelque part dans les bas-fonds de Croix.

Ça va être long, n’est-ce pas ?
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Humaine Innocente
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyJeu 10 Juin 2021 - 13:44

Lorsque le vampire revint, elle était allongée sur le sol, les bras en croix à regarder les taches que la vieillesse avait incrusté au plafond. Elle sentit plus qu’elle ne vit son ombre noire et crasseuse se déplacer dans la pièce, ouvrant les fenêtres sur l’air chaud de l’extérieur.

– Tu crois qu’on va finir comme Damon Salvatore et Elena Gilbert ? Ou peut-être Edward et Bella ?

Si elle n’avait pas déjà eu les yeux vissés sur le plafond, elle les aurait levés au ciel.

– Tes références sont nazes.

Les faux bad boy dont l’héroïne tombait éperdument amoureuse dans le but de sauver cette âme perdue. Ridicule et affreusement toxique.

– J’aurais plutôt dit Dracula et Mina.

Qu’il finisse avec un pieux enfoncé dans le cœur.

Mais soudain elle tourna le regard vers lui et aperçut le masque du monstre sur son visage. Un frisson crispa son échine alors qu’elle se redressait, sa respiration s’accélérant.
Sous les blagues, l’horreur.

– Alors, viendra la Luka, ou viendra pas ? On me la décrit impulsive pourtant et puis…

Les dents de Carla crissèrent dans sa mâchoire alors que deux prunelles brûlaient l’horizon proche.

– … tu sais, les amoureux pardonnent plus vite quand ils savent la demoiselle en danger… seule… sans défense. T’as fait quoi pour lui faire du chagrin, enfin, Carla ? Pas gentil gentil ça.

L’image de la dispute avec Louis s’écoula dans sa tête ; les mots, les regrets, ce sentiment de culpabilité pour tout. Ian, les enfants, le silence entre eux. Un autre visage s’inséra à côté de celui qu’elle aimait ; un visage aux proportion parfait, d’une beauté hypnotisante, presque trop belle, justement. Des traits créés de toute part par son imagination et sur lesquels elle projetait l’amour de Louis.
Elle chassa tout cela de sa tête, même s’il était sans doute trop tard pour que l’autre n’en ait pas saisit l’essence.

– Ça va être long, n’est-ce pas ?

Soupir.

– Dame. On est au vingt-et-unième siècle, demoiselle ne s’utilise plus depuis longtemps.

Sauf pour les crétins dans son genre, évidemment.

– Et toi, alors ? Tu as quelqu’un ou tout le monde fuit en voyant ses pires cauchemars apparaître sur tes traits ? Ça doit être triste la vie de grand méchant, pour que tu n’aies rien de mieux à faire que d’enlever des innocents.

Pas que la sienne ne soit très glorieuse non plus. Les souvenirs de son passé, l’errance à Little Angleton, le poids du Canada sur l’estomac, la dispute avec Louis. Ça n’était pas très rose, mais rien ne l’avait jamais été. Maudite dans le berceau par la méchante sorcière de la Belle au Bois Dormant, sans qu’aucune fée ne puisse la sauver de ses péchés.
Clairement, Carla n’était pas la princesse de son conte de fée ; au moins cela voudrait peut-être dire que son prince charmant ne risquerait pas sa vie en tentant d’abattre le dragon.
Après tout, Mina aussi, se transformait en vampire dans l’histoire. Peut-être que c’était ça son destin ; laisser son âme se faire bouffer par la noirceur.
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyJeu 10 Juin 2021 - 14:44

Elle joue le jeu et il se surprend à dénouer les muscles de ses épaules, les relâcher. Il craint moins que ce qu’il craignait au début, mais ils n’ont pas beaucoup avancé. Tes références sont nazes. J’aurais plutôt dit Dracula et Mina. Il fronce le nez, répondant de sa voix basse : toxique. Il se promène dans les pensées de haine de Carla, à l’aise. La normalité c’est qu’on le déteste, ça lui provoque toujours ce sentiment de sécurité qu’il a finit par perdre au fil des années. La haine de la jeune femme est comme une couette lourde sur ses angoisses et il cligne lentement des yeux, écoutant sa peur à elle s’emballer.

Quand subitement.
Quand subitement, oh.

Son amoureux et la dispute, la cavalcade de mots qui débutaient mais n’avaient pas de queue, la tête tranchée mais au milieu de ça un nom et un dessin de nom tout autour, Ian. Le garçon le saisit au vol, ses paumes devirent moite et il se résonna : impossible, une telle coïncidence, impossible mais son don l’avait débordé et il souffla entre sa langue et ses dents : Ian.

Elle soupira.

– Dame. On est au vingt-et-unième siècle, demoiselle ne s’utilise plus depuis longtemps. Et toi, alors ? Tu as quelqu’un ou tout le monde fuit en voyant ses pires cauchemars apparaître sur tes traits ? Ça doit être triste la vie de grand méchant, pour que tu n’aies rien de mieux à faire que d’enlever des innocents.

Il inclina la tête, fit un geste à l’esclave pour lui montrer la piscine. Allez là, mille degrés par ici, mille degrés ! L’esclave hocha la tête et lança en branle la longue litanie des choses à faire pour remettre le bac en eaux propres. Bien.

Personne, bien sûr. Pas d’amoureux, pas d’amoureuse.

Pas de sexe non plus, mais c'était une histoire différente encore.
Un vilain visage passa devant ses yeux grands ouverts mais il laissa ça rouler à la lisière de la conscience. Il avait mis ça sous le tapis des années avant et comptait sur son sur-moi pour garder ça dans les limbes. Qui voudrait de ça ? Il était honnête parce qu’il n’avait pas de raison de mentir. Qui aurait cru que tu t’ennuies assez pour que ma vie sentimentale t’intéresses?

Il se mit à feuilleter sur l’écran le dossier de Luka, les mutations. La retranscription était telle qu’on y avait même rapporté des paroles. Elle ressemble à Ellie, de Ellie et Joel. Il se servit un verre d’eau fraîche avec du citron. Tu joues aux jeux vidéos parfois ? Avant de se rapprocher un peu plus d’elle. Sa magie tendait vers elle mais il savait bien qu’elle le mettrait en scène lui, et il doutait de l’utilité d’un tel défouloir. Elle en mourrait sûrement sans qu’il n’ait à lever le petit doigt. Il regarda sa monstre, indécis quant à la marche à suivre. Tu comptes macérer dans ce t-shirt ?

Il délaça ses converses. La chaleur brûlait l'appartement et ramollissait sa motivation. Il n'avait pas la détermination d'un Soul mais il n'avait pas leur déviance non plus.
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Humaine Innocente
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyJeu 10 Juin 2021 - 15:20

C’était parfois les détails qui faisaient cavaler les choses. Le cœur de Carla faillit se rompre sur un mrumure.

– Ian.

Elle ne dit rien. Avait-il capté ce nom dans sa tête, une image ? Le connaissait-il ? Le monde magique avait l’air encore plus petit que Little Angleton, qui sait, peut-être qu’ils étaient amis.
Peut-être que Ian, lui aussi, fricotait avec l’ennemi ?

Le vampire s’était tourné vers la piscine, l’air de faire comprendre à son nouveau geôlier – la tête avait changé, la mine silencieuse et discrète était toujours la même – qu’il fallait s’occuper de nettoyer les algues qui flottaient à sa surface.
C’était quoi le plan, Bella et Edwin en train de boire des cocktails sur des bouées ?
Elle avait toujours préféré Jacob, de toute façon.

– Personne, bien sûr. Pas d’amoureux, pas d’amoureuse.

Tant mieux. Si elle pouvait éviter de penser à lui comme un gentil père de famille qui rentrait tous les soirs embrasser sa petite famille et leur lire une histoire, ça l’arrangeait. Qu’il reste du côté des monstres, sans sentiment.
Pas de reflet pour Dracula.

– Qui voudrait de ça ? Qui aurait cru que tu t’ennuies assez pour que ma vie sentimentale t’intéresse ?

Elle tendit la main vers la bouteille de soda qui avait traîné tout le long sur la moquette. Les bulles étaient parties et il ne restaient que le goût trop sucré, collant, immonde.
Cela ne l’empêcha pas de la terminer.

– Si tu me laisses partir, je te promets de te créer une compte Tinder pour que tu puisses pécho. Sans un gun en main, t’es pas si moche, je suis sûre que tu aurais du succès.

Et c’était un euphémisme. Elle n’avait aucun doute que ses boucles brunes fassent chavirer les cœurs. Du moment qu’il se comportait comme un mec normal… Encore que, tous les fantasmes étaient dans la nature.

– Elle ressemble à Ellie, de Ellie et Joel.

Elle poussa sur ses mains pour se relever, et fit quelques pas dans sa direction pour observer le visage pixelisé de Luka.

– Je peux t’arranger un coup avec elle si c’est ça ton style. Pour boire un verre, pas lui tirer une balle entre les deux yeux.

Il se prépara un verre d’eau avec une rondelle de citron. Quel enfer. Ce mec avait un balai profondément enfoncé dans le cul. L’image mentale la fit sourire.
Elle tira une clope du paquet que geôlier n°1 lui avait ramené.

– Tu joues aux jeux vidéo parfois ?

Il se rapprocha d’elle et elle resta droite à le regarder avancer, ignorant si c’était son absence totale d’instinct de survie ou son envie de se rebeller qui maintenait ainsi ses jambes au sol.

– Tu comptes macérer dans ce t-shirt ?

S’il n’enlevait pas les gens à leur réveil aussi…

– Dixit le mec en costume en plein cagnard. Dire que t’es même pas banquier !

Et ça n’avait pas non plus l’air d’être pour chopper dans les bars vu le néant dans son horizon sentimental.

– Ça m’arrive de me faire des soirées consoles et beuh avec Ian.

Elle scruta son visage, désireuse de savoir si le nom allait éveiller quelque chose en lui.

– Pourquoi, t’as envie de te faire botter le cul à Mario Kart ?

À défaut de pouvoir le faire physiquement… Elle dut s’y reprendre à trois fois avant que le briquet émette une flamme dansante.
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyJeu 10 Juin 2021 - 16:15

Il la regarda boire le soda, vaguement intéressé. Il n’était pas encore très habitué aux planques et aux histoires qui mettent du temps à arriver. Généralement, avec Mohammed, ils étaient des machines à tuer. Mais à tuer des gens, pas le temps. Pourtant, si Luka Cross arrivait maintenant, il s’en voudrait toute sa vie de ne pas avoir été là.

Il tapota d’autres nouvelles sur son écran. Mohammed lui disait qu’il mettait en place des veilleurs dans les bouches de métro, qu’ils remplaçaient des taxis par des esclaves de chez-eux, qu’il y avait autour de l’immeuble de quoi surveiller mais que leurs moyens étaient plus limités qu’avant.

Prévenir Luka Grey ? L’obliger à se rendre ? Si tu me laisses partir, je te promets de te créer une compte Tinder pour que tu puisses pécho. Sans un gun en main, t’es pas si moche, je suis sûre que tu aurais du succès.

Il se réintéressa à la jeune femme. Elle sera peut-être morte avant la fin de la semaine en continuant comme ça, mais il se laissa faire. Deal. Restait à savoir quand la laisser partir. Luka contre toi. Qui vaut le plus ?

Dorian régnait par la terreur et le côté arbitraire et aléatoire de ses actes. Il aurait pu lui tirer une balle pour le fun (mais le nouvel esclave n’était pas guérisseur) pour qu’elle le craigne, qu’elle reste un cran plus haut dans le level de la terreur. Tout ce qu’il ne faisait pas et dont elle n’avait pas conscience. Il passa une main dans les quelques poils qui poussaient sur son menton et sa moustache alors qu’elle s’approchait. Dixit le mec en costume en plein cagnard. Dire que t’es même pas banquier ! Il sourit, un peu las. Tu m’aurais préféré banquier ? Elle n’avait pas l’air d’être de celleux qui cotoient les finances. Elle avait l’air pauvre. Ça m’arrive de me faire des soirées consoles et beuh avec Ian. Il se lécha les lèvres, lisant dans sa tête quelques spécificités du garçon, mais rien qui ne l’amènent à être certain. Ian, répéta-t-il, ironique. Quoi qu’il en soit, sa vie à lui était moins chère que celle de Luka, et il n’aurait pas pu lui rendre ce service là. Ç’aurait été le fruit de négociations. Il lâcha platement ; tu ne l’as pas repoussé encore, celui-là ? Deux esclaves entrèrent et commencèrent à nettoyer l’eau alors qu’elle lui disait : Pourquoi, t’as envie de te faire botter le cul à Mario Kart ? Il balaya la question d’un geste de main. Luka Cross ne pouvait mourir, mais il était déjà au courant de la situation. Comment retrouver Carla ici, c’était impossible, non ?

Tu joues aux échecs ? Je te laisserais être autre chose qu’un pion.

Ses yeux verts contre les dorures de Carla il s'imagina immergé dans l'eau jusqu'aux poumons, immergé dans l'eau légèrement salé jusqu'à noyer sa bouche, son nez, ses yeux, son passé. Le bruit des vaguelettes et la brûlures du soleil sur sa peau trop blanche, ses tatouages encore en relief.
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Humaine Innocente
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyJeu 10 Juin 2021 - 16:59

Peut-être que, si elle l’agaçait suffisamment, il lui tirerait une balle dans la tête et ça en serait terminé de toute cette mascarade. Ces blagues sur les vampires, l’eau de la piscine détrempée, le sang dans la moquette… La situation était une absurdité. Carla n’arrivait toujours pas à réaliser qu’elle avait été enlevée, qu’on lui avait tirer deux balles dans le corps – avec un flingue, un vrai, pas les jouets en plastique de son frère – et qu’elle ne ressortirait probablement pas de ce lieu, vivante.
Elle ne le désirait pas, en tout cas. Pas au prix de la vie de Luka.

– Deal. Luka contre toi. Qui vaut le plus ?

Un sourire en forme de grimace déforma son visage. Touchée. Entre une meuf sans pouvoir, sans mec, sans diplôme, sans job et défoncé la moitié de son temps VS son amie pour qui son agresseur était prêt à sacrifier une bonne partie de son temps en sa compagnie, il n’y avait pas photo. Luka gagnait sur tous les plans.
Et Carla finissait dans la poubelle à recycler.

Elle l’observa s’amuser avec les quelques poils qui se battaient en duel sur son visage. Même en habit plus détente – enfin, on n’avait pas idée d’enfiler un slim par une chaleur pareille –, il était toujours aussi coincé. Coincé et meurtrier.

– Tu m’aurais préféré banquier ?

Elle aurait préféré tout plus que… que… que… C’était quoi son job, en fait ? Bras droit des grands méchants ? Esclave de Satan ? Boucher sur humains ? Comment devenait-on aussi infâme ? Il fallait probablement naître dedans, un accouchement dans une baignoire de sang. À parier qu’il avait, de sa bouche encore édentée de bébé, réussi à percer la peau du sein de sa mère pour boire son sang plutôt que son lait.
Sale vampire. L’ail était-il efficace contre ce type ? Elle ferait peut-être bien de commander une pizza au pesto…

– Ian – c’était la deuxième fois qu’il répétait son prénom, ça ne pouvait pas être une coïncidence – tu ne l’as pas repoussé encore, celui-là ?

Sa gorge peina à déglutir alors que ses poumons recrachaient une salve de fumée.

– Je n’inflige pas aux gens leur pire cauchemar, moi.

Sa voix sifflante s’écrasa contre les murs. L’imbécile avait visé et abattu avec précision. Mais sa relation avec Ian n’était pas un jeu, c’était…
Elle repoussa tout ça dans un coin de sa tête, hors de question qu’il puisse apercevoir un soupçon de ses sentiments. Focalisant son attention sur autre chose, elle regarda Deux hommes aller sur la terrasse – geôlier n° 3 et 4 – et commencer à nettoyer la vase qui flottait. Ils allaient donc vraiment faire ça ? Barboter et se lancer des piques, jusqu’à ce qu’il en ait si marre qu’il la noie dans l’eau chlorée ?
Elle préférait encore la balle dans la tête.

– Tu joues aux échecs ? Je te laisserais être autre chose qu’un pion.

Vraiment ? Elle laissa tomber un peu de cendres sur la moquette.

– Je prends les blancs.

Le noir irait si bien à l’âme de son adversaire.

– Si je gagne, tu me dis ton prénom ?

Qu’elle ait un nom à maudire depuis les Enfers.
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyJeu 10 Juin 2021 - 17:13

Elle fit une faute. Une faute lourde et grave qu’il n’avait pas eu l’habitude de sanctionner depuis des lustres. Elle pensa à son frère. Il se redressa vivement et déglutit, envoya cette information à Mohammed. Amie de longue date avec la Cross, un frère — Little Angleton ? Son sourire eu la forme de ceux des gagnants alors qu’il roula les mots dans sa bouche : Un frère contre Luka.

La menace n’était pas voilée, elle était honnête. Elle pensait trop et si sous son crâne agité dansaient des histoires d’ail et de sang (et d’auto-destruction), il y mourrait surtout celle qu’elle aimait.

Ian revint sur le devant de la scène et elle lâcha un mensonge : Je n’inflige pas aux gens leur pire cauchemar, moi et il se permit de répondre : tu mens. Il ne savait pas en quoi elle mentait, mais elle avait menti. Si Harry avait pu savoir plus de choses il aurait su qu’elle avait couché avec son ami et que ça avait détruit le couple de ce dernier. Le pire cauchemar de Ian. Peut-être celui de Louis, également. La trahison. Quel cauchemar. On ne blâme pas les gens pour ce avec quoi ils sont nés enfin, Carla. C’est dur à maitriser, les pouvoirs.

Honnête, comme toujours.

Elle songea qu’elle préférait une balle dans la tête, juste après une volonté de pizza au pesto et il blablata, badin. Alors, pizza au pesto ou balle dans le crâne. On choisit ?

Elle cendra sur la moquette et il la trouva sale. Je prends les blancs. Il claqua des doigts pour qu’on leur apporte un plateau. La seule chose qui restait était un lourd plateau crème et émeraude aux pions pleins. Il le posa sur le sol avant d’aller se changer pour un short en molleton gris. Il n’avait pas la vingtaine et avait toujours eu peur de ne pas être pris au sérieux — comment ne pas être pris au sérieux par quelqu’un qui vous prend déjà pour le diable ?

Si je gagne, tu me dis ton prénom ?

Elle jouait.
Il en mourrait d’envie, d’avoir quelque chose, avec quelqu’un. Qui aurait crue que l’habituée des sévices lui offre ça ? Il était pathétique mais il hocha la tête. Ce sera un nom à répéter à Ian. Il appréciera.

Peut-être avait-il tord, peut-être était-ce le même Ian qui lui avait sauvé la vie pour qu’il puisse torturer Carla tranquillement. Commence.

À jouer aux échecs sur une moquette tâchée, comme l'encore adolescent de vingt ans qu'il est, ses yeux clairs tâchés par Croix et ses insécurités dans la gachette pour viser mieux, abattre, brûler, maitriser. Pour faire partie de quelque chose. Il pensa à la dynamique installée entre lui et Moha, entre lui et Laure, entre lui et le reste du monde et se trouva bien incapable de s'imaginer au centre de quoi que ce soit. Sûrement pas au centre de son monde à lui. Et s'il était né différemment ?

Il avança son pion.
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Humaine Innocente
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyJeu 10 Juin 2021 - 17:42

Le diable, le diable, le diable. Elle était fatiguée de ces jeux idiots.

– Un frère contre Luka.

La colère grinça dans ses os. Elle était démunie face à lui. Il avait le flingue, il avait la magie, et elle elle était quoi ? La pote de gens avec des pouvoirs qu’elle souhaitait ne plus jamais revoir de sa vie si ça devait les mettre en danger.
Fils de chien.
C’était insulter les chiens que de penser ainsi, mais la pensée était sortie toute seule. Il avait balancé Jeremy sur le tapis comme une vulgaire bout de pâté. Un frère contre une sœur, comme s’il était humain de choisir.
Évidemment, il était tout sauf humain.
Et puis de toute façon, choisir comment ? Elle ne savait rien de cette partie de la vie de Luka. Elle avait appris récemment pour la magie, les pouvoirs, tout ça. Tout ce qu’elle savait c’était que son amie avait couché avec le type qui l’avait violée, un certain Dorian Cross aux yeux de glace, un monstre, encore un.
Un flash la noya sur la moquette et il lui fallut du temps pour se ressaisir.

Ça te fait bander, hein, la souffrance des autres ?

– Tu mens.

Elle le haïssait.

– On ne blâmer pas les gens pour ce avec quoi ils sont nés enfin, Carla. C’est dur à maîtriser, les pouvoirs.

La jeune femme eut envie de l’imiter, avec sa voix de bébé et ses boucles brunes qui lui tombaient devant les yeux. C’est dur les pouvoirs, on peut menacer de tuer des gens qui ont rien demandé après.
Ce mec n’avait jamais regardé de Marvel ? Les pouvoirs devenaient ce qu’on en faisait.
Enfin ça, elle n’en savait rien, la sans-pouvoir.

– Alors, pizza au pesto ou balle dans le crâne. On choisit ?

Il commençait sérieusement à l’agacer à lire ainsi dans sa tête.

Le vampire claqua des doigts, geste théâtrale et pathétique dans cette mise en scène ratée. Un plateau du siècle passé fut aussitôt amené et elle s’assit sur la moquette, sa clope entre les lèvres.
Elle avait envie de le massacrer alors qu’il disparaissait quelques instants pour revenir vêtu d’un short. Alors quoi, les grands méchants aussi ça suait ?

– Ce sera un nom à répéter à Ian. Il appréciera.
Comme s’il lui en laisserait l’occasion.

– Commence.

Il lui ordonna ça comme s’il lui faisait une fleur alors même qu’elle avait choisi les blancs juste avant. Ça l’agaça encore plus. Elle souleva un lourd pion pour faire une ouverture à l’anglaise sur les cases bicolores.
Il fallait bien rendre hommage à la ville londonienne. Enfin, s’ils y étaient encore. Il répondit avec un pion et elle enchaîna rapidement avec les coups que sa mère lui avait appris. Son cheval vola un fou, mais se mit en danger, ainsi que sa tour. C’était là tout l’enjeu des échecs ; le sacrifice des pièces.

– Alors, la tour ou le cavalier ? Tu sembles aimer ça les choix, non ? Luka ou mon frère. Une pizza ou une balle. Louis ou Ian. Le monde tout blanc ou tout noir du vampire en costard. Pas de nuance derrière les yeux du cauchemar.

Elle écrasa son mégot sur la moquette. Petite trace noire assortie avec les grandes taches brunâtres.
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyJeu 10 Juin 2021 - 18:11

Fils de chien.

Il cligna des yeux, surpris par l’impact. D’accord, Carla, d’accord. Mais elle ajouta : Ça te fait bander, hein, la souffrance des autres ? et il prit tout son temps pour digérer les mots jusqu’à son estomac. Il aurait voulu lui coller une balle dans les genoux mais ç’aurait été lui donner raison et elle avait tord. Il inspira pour répondre posément : Non, ça ne me fait pas bander, la souffrance des autres.

Alors comme ça le petit frère s’appelle Jeremy ? Elle traçait une ligne claire jusqu’à sa perte.

Il aurait peut-être dû se lancer dans un discours : c’est pas de chance que ça tombe sur toi mais il faut bien que ça tombe sur quelqu’un, Luka ne peut pas rester impunie à naviguer dans les deux camps, c’est pas possible ça. Mais il était à l’aube de son adulescence et ça lui piquait encore trop de se faire insulter un peu gratuitement.

Pas gratuitement du tout, mais Harry était Harry et son chien lui manqua subitement beaucoup.

Il perdait. Il perdait et se rendait compte qu’il perdait. Alors, la tour ou le cavalier ? Tu sembles aimer ça les choix, non ? Luka ou mon frère. Une pizza ou une balle. Louis ou Ian. Le monde tout blanc ou tout noir du vampire en costard. Pas de nuance derrière les yeux du cauchemar.

Il regarda le plateau ; il était échec et mat en moins de trois coups et il abattit seul son roi sur le côté. Bien joué. Les yeux du cauchemar ! De quoi trotter sous son crâne encore un moment. Les yeux du cauchemar. Il était mauvais aux échecs et il le savait plutôt bien, il manquait d’entraînement et de connaissance au niveau des ouvertures, des coups, des possibilités. Il détourna la tête, il aurait pu lui mentir pour son prénom qui subitement lui semblait trop pudique à avouer. Mais il se força comme il avait fait toute sa vie et lui dit calmement en la regardant droit dans les yeux : Harry.

Il avait trop chaud et il n’y avait pas assez d’action. Il alla pianoter sur son téléphone et reçu un message très clair « l’appartement, tu y retournes ».

Il jetta un regard à l’esclave pour lui dire « ton tour » et il parti se changer. Il revint en costard, passa son holster à l’épaule, le ventre broyé d’appréhension. Mohammed ne lui lâchait jamais des instructions dans un tel vide et ça pouvait tout ou rien dire. 12h, articula-t-il les dents serrées à son esclave. Tant pis pour l’eau qui virait petit à petit au bleu piscine. Tant pis pour une nouvelle partie d’échec. Il songea à menacer Carla et lui dire que les yeux cauchemar pouvaient la priver de nicotine mais ç’aurait été de l’ego et il savait se tenir à sa place. Il chargea les deux silencieux, vérifia les lames et parti avec le téléporteur débarqué au niveau de la pièce. La peur lui sciait le bide. Tant pis.

Game on.
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MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyVen 11 Juin 2021 - 1:38

Les pensées pouvaient-elle faire aussi mal que des balles ? Carla les imaginait en tout cas lourdes et tranchantes.

– Non, ça ne me fait pas bander, la souffrance des autres.

Il mentait. Quel âge avait-il ? 20 ans ? 25 ? Ça se commençait tôt une carrière de meurtrier, non ? Avec le flingue serré dans son poing et la précision de ses tirs, il n’en était certainement pas à son coup d’essai. Et ne fallait-il pas aimer le goût du sang pour faire cela ? La douleur dans les lignes ennemies et la détresse chez les innocents assassinés ? Il devait aimer cette puissance, cette soif du meurtre qui coulait dans ses veines, sinon à quoi tout cela rimait-il ?
Même dans sa façon de faire bouger ses pions, il avait l’air de vouloir les faire disparaître.
Et quand le roi tomba, il fit un bruit sec sur le plateau.

– Bien joué.

Elle planta ses yeux dans les siens, mais lui détourna la tête. Il y avait un enjeu à la partie, certes ridicule, mais il fallait bien se raccrocher aux petites choses.

– Harry.

Elle faillit pouffer. Décidément ! Ils étaient passés de Twilight à Poudlard. Sauf que Potter, lui, était à Gryffondor. Le mec devant ses yeux avaient tout d’un serpent.
Les dent, encore les dents. Des canines aiguisées et prêtes à se planter dans sa peau.
Le vampire se releva et pianota sur son piano – grosse ambiance. Puis il balança une instruction à son homme de main et disparut dans l’appartement. Lorsqu’il réapparu habillé de son costume, Carla comprit qu’il allait se barrer. Même pas le temps d’essayer de se venger aux échecs.
Elle aurait gagné de toute façon ; il jouait comme un pied de toute manière. Elle ne savait même pas pourquoi il avait proposé ce jeu… sans doute encore une victime de la série The Queen’s gambit.

Son agresseur disparut alors, et Carla resta seule avec son geôlier muet. Plantant ses pieds dans l’eau désormais propre et une cigarette entre ses lèvres, elle se demanda si elle ne devait pas craquer. Accepter de se faire apporter ses pires caprices ; après tout ne vivait-elle pas les derniers jours d’une condamnée ?
Ou était-ce la condamnation de Luka ?
Elle demanda à l’homme qui l’observait un maillot de bain – une pièce avait-elle précisé avec froideur – un soda bien frais, un salade ceasar, un peu d’herbe et un livre d’Anaïs Nin. Geôlier n°2 ne tiqua pas avant de lui apporter tout ça. Elle se demanda où étaient les limites ? Le ciel, la liberté, la fuite ?

Après s’être changée rapidement, elle laissa l’eau glacée la saisir entièrement, glissant entre ses cheveux, dévorant sa transpiration. Puis, après quelques brasses dans l’eau turquoise, elle se posa au bord du bassin, les coudes sur la terrasse brûlante afin de se plonger dans le Journal (III) qui lui avait été rapporté.

« Nous sommes cruels lorsque quelqu’un refuse de jouer le rôle que nous lui avons attribué. Nous ne jugeons un être que suivant la relation qu’il a avec nous.


Le soleil était descendu dans l’horizon et la jeune femme avait bien avancé dans sa lecture, variant les positions autour et dans la piscine. Sa salade était terminée depuis un bout de temps, de même que la bouteille de soda, et un joint grillait entre deux doigts. Un pull s’était ajouté à la liste de ses demandes et isolait ses épaules de la fine brise de fin d’après-midi qui s’était mise à souffler. Elle avait cependant garder le t-shirt de Louis dessous, refusant de l’abandonner dans un coin.
Ça aurait presque pu être des vacances, si les barreaux dorés ne cherchaient pas autant à l’aveugler. Presque, surtout en l’absence du vampire Harry.
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Holding Doors
CITATION DU PERSONNAGE : Be nice to people until it's time to stop. Then kill'em all.

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DATE D'INSCRIPTION : 09/06/2017

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Harry M. Adelman
Harry M. Adelman
Holding Doors
MessageSujet: Re: Big black cloud   Big black cloud EmptyVen 11 Juin 2021 - 9:36

Le garçon revint dans la geôle douze heures plus tard, comme il l’avait indiqué. Le temps lui semblait être une rivière un peu molle mais il avait de la patience. Il était obligé, d’avoir de la patience. L’appartement ne sentait plus le tabac mais la beuh et il s’échoua sur le balcon. Il lui semblait avec Croix que régulièrement, sa vie ne lui appartenait plus sur des périodes qui lui semblaient intolérables. Il n’était plus que soldat, et Harry perdait pieds dans ce genre de moments. Son identité semblait dériver petit à petit jusqu’à ce qu’il ne reste que celui qui répond aux ordres.

Carla était en train de lire, visiblement égale à elle-même. Il aurait pu lire le livre avec elle en suivant la petite voix dans sa tête qui déchiffrait les caractères. Il s’ouvrit une bière, laissa pendre ses jambes dans l’eau froide. La nuit paraît la piscine de reflets métallique qui l’absorbèrent un moment. Divers plans se montaient dans son esprit, celui où Luka arrivait, celui où Luka allait se rendre à Croix, celui où Luka, Luka, Luka. Le temps jouait contre lui évidemment, sous estimer Orpheo aurait été fatal pour lui. Mais la jeune Cross allait-elle quémander de l’aide alors que tout était de sa faute ? Alors qu’elle avait été jusque dans le lit de Dorian Cross ? Ç’aurait été misérable de sa part.

Il ordonna qu’on fasse parvenir à Luka une missive comme quoi elle était à Croix, sa petite Carla, et qu’elle savait quoi faire pour qu’elle puisse vivre, rentrer chez elle et retrouver Jeremy. Qui aurait pu croire qu’une petite humaine puisse prendre subitement tant de pouvoir ? C’était bien Orpheo, ça, de s’enticher des plus fragiles ; de ceux qui claquent pour rien, gratuitement souvent.

La bière coula paresseusement dans son sang, jusqu’à ses jambes, lui octroyant une once de relâchement. Il pensa à quel point Dorian l’aurait trouvé misérable à tamponner un peu ses émotions avec de l’alcool, mais il était loin d’être comme la jeune femme, maigre, les poumons cendrés, le ventre creux, les muscles délités. L’amour lui avait-il fait ça ? Son père ? Les pères avaient l’air de faire beaucoup de choses à leurs filles, beaucoup, beaucoup de choses. Les monstres sous les toits, planqués dans leurs vies d’adultes dans les failles des maisons pleines de nuit.

Il ordonna que ses animaux soient déplacés dans l’immense demeure familiale à l’esclave qui trainait là d’un allemand patiné d’anglais. L’esclave disparu et ne resta que le garçon et la fille, le bourreau et l’attendue. Les vaguelettes lui léchaient les jambes, la nuit : le dos. Une vingtaine de minutes plus tard, un appartement torché à l’essence projetait des éclats de verre dans Londres, blessant la ville d’une trouée incendiaire. Les chaines locales s’affolèrent et le garçon toucha de la main l’eau de la piscine, rassuré que son instinct lui parle encore, terrifié des conséquences d’une guérilla contre Luka Cross.

Il termina sa bière et compris plus que jamais qu’ils resteraient là des jours, des semaines, des mois.
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Big black cloud

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