Une rencontre avec une petite amie d'un sorcier noir.

S'éloigner le plus possible, être libre. Natasha avait enfin retrouvé son enfant, Luka Era était désormais avec elle, quoi qu'il arrive. L'apprentissage de sa fille n'était pas aisée, mais la femme adulte était têtue, très têtue même. Natasha observait le ciel dégagé, sombre, les étoiles se détachaient comme des petites lumières. Elle ne dormait pas, elle n'arrivait pas. Elle ne savait pas si Luka dormait ou pas, elle ne s'en inquiétait même pas. La sorcière noire pensait à Arthur, que devenait-il dans le monde des morts? Certes la sorcière n'était pas croyante, mais elle croyait en certaines choses. Pour elle, il y avait un monde après la mort, maintenant était-ce un monde où régnait le bien ou le mal, aucune idée et elle s'en moquait royalement. Elle espérait juste que les mots Cross ne dérangeaient pas son compagnon qui n'avait pas eu le temps de l'épouser.

Elle aurait voulu être sa femme, qu'elle le devienne légalement. Oui, il eut un temps où Natasha Cross pouvait être romantique. Mais ce temps était plus que révolu, fallait bien l'avouer. Natasha décida qu'elle avait assez réfléchi, lentement, elle s'allongea sur un lit de feuilles et ferma les yeux peu à peu. Le sommeil l'emporta avec douceur et son don de lectrice de rêves éclata dans l'air avec force. Mais elle n'envahit par les rêves de sa fille, elle savait un minimum se contrôler. La femme adulte se jeta dans un autre monde. Natasha ouvrit les yeux, elle se trouvait dans le monde des rêves. Elle le visitait tellement tous ces temps, qu'elle savait appris à plus ou moins le reconnaître. La sorcière rousse portait une robe blanche qui faisait ressortir la pâleur de sa peau.

Elle marcha lentement dans ce monde éphémère, portant des hauts talons de verre. Telle Cendrillon, mais une Cendrillon du mal. Natasha s'arrêta et observa le ciel qui était rouge foncé, le rouge de l'amour, du sexe. Elle fronça les sourcils, inconsciemment cela lui fit penser à Nathaniel, pour le sexe, mais aussi Arthur, pour l'amour. Probablement son seul amour au monde. Elle se mit à nouveau à marcher sans vraiment réfléchir. Elle se sentait libre, et si bien. Dans son dos ses omoplates laissèrent jaillir des ailes d'un noir nuit trahissant son appartenance aux Cross, famille célèbre, mais quasi éteinte, de sorciers noirs. Que devenait Quentin d'ailleurs? Seul porteur du flambeau. Car Luka ne serait probablement jamais porteuse de sa lignée, la lignée de Natasha Cross.

Elle continua de marcher, et soudain elle dut s'arrêter. Le sol se déroba sous elle, et sans réfléchir elle s'éleva dans l'air pour observer ce monde ouvert sous elle. Le sol se referma cinq secondes plus tard, et la femme se posa au sol. Ses ailes disparurent dans une poussière noire qui n'inquiéta pas plus que cela Natasha. Portant maintenant la tenue d'une guerrière amazone. Short en cuir brun, avec un haut style débardeur de la même teinte. Des bottes cavalières jusqu'aux genoux, mais où était sa monture? Un épais collier en rubis autour du cou, et ses cheveux roux relevés avec volupté au dessus de sa nuque. Ce monde se moquait d'elle, Natasha s'arrêta devant une flaque d'eau, n'ayant même pas eu le souvenir de se mettre en marche.

Elle fronça les sourcils en voyant son reflet changer, devenir une femme différente, une asiatique aux cheveux noirs. La sorcière noire se retourna vivement, elle n'était plus seule dans ce monde, quelqu'un d'autre était ici, mais qui? Une arbalète apparut sur son bras gauche, elle était gauchère, avec n'importe quel arme. Natasha promena un doigt sur la flèche pointue. Elle chercha l'intruse du regard, car il en avait bien une, forcément! Une panthère de fleurs sortit d'un mur de béton, les fleurs qui étaient des roses noires se fanèrent, et la panthère tomba au sol dans une flaque de sang. Natasha frissonna, était-ce une sorte de signal ou pas...?

Namyon s'étira de tout son long, comme un chat. Au milieu de son salon, à une heure à laquelle tous les enfants dormaient, et avec la Lune haut dans le ciel, elle se disait que peut être, il faudrait songer à dormir. Après tout, qui sait ce pourrait lui tomber dessus le lendemain. Une bagarre, un fantôme, un accident, David... Ou une journée vide. Elle ne lisait pas l'avenir, c'était le truc de son colocataire ça. Et encore, il galérait quand même un peu avec ce pouvoir. De toute façon, elle ne lui demandait pas de séance de voyance. C'était bien plus amusant quand le hasard décidait, non?
Elle sourit sans vraiment de raison au mur en face, puis se décida à se faufiler sans bruit jusqu'à sa chambre. Déjà en tenue pour dormir, il ne lui restait plus qu'à se faufiler sous la couette. Facile comme tout! La tête à peine posée sur l'oreiller, elle partait déjà à moitié rejoindre Morphée et son copain le Marchand de Sable.
Gentil, gentil Morphée, qui accueille tout le monde habituellement. Cette nuit, tu ne veux pas entièrement de la sorcière hein? La preuve, tu comptes la rejeter dans le monde des rêves. Mais ça, la jeune femme ne le sait pas.
Si Morphée avait une apparence visible, peut être qu'il serait un nuage? Un grand nuage pour accueillir tous les dormeurs. Un nuage assez consistant pour qu'ils ne tombent pas. Blanc pour les rêves, noir pour les cauchemars. Et troué à quelques endroits, pour les insomniaques.
Ce grand nuage recouvrait le ciel d'une terre fleurie. Namyon ne reconnaissait pas du tout l'endroit. Mais il lui plaisait. Après tout, des fleurs partout, pas un danger, que demander de plus? En fait... Si, il lui manquait son copain, son sorcier.
Ce mec arrivait même à lui manquer dans ses rêves. Un talent caché peut être? La sorcière baissa la tête vers une fleur. Une petite fleur bleue aux reflets violets. Une fleur qui existait peut être dans une contrée reculée. Après tout, la Terre est peuplée d'une multitude d'organismes, dont certains aux formes et aux capacités étonnantes, et formidables. L'homme, l'organisme le plus développé? Allons, combien d'animaux courent plus vite que lui? Ou bien, sont plus endurants, nagent mieux? L'homme a un odorat qui donnerait à un lion l'envie de se faire manger par une antilope borgne. Une vision nocturne inexistante, une perception des sons un peu limitée, aucun moyen de se défendre naturellement. Cent cinquante millions d'années d'évolution pour en arriver à les voir s'entre tuer joyeusement.
Namyon voulu toucher la fleur, mais à l'approche de sa main, la plante se replia sur elle même, s'enroula sur sa tige et disparu dans le sol. La sorcière haussa un sourcil, et tenta d'approcher la plante rouge à ses côtés. Même réaction. Elle se redressa en fixant le sol, l'incompréhension sur son visage. Et sa curiosité complètement éveillée. C'était la première fois qu'elle voyait ces plantes après tout.
Alors qu'elle se tenait droite, une main invisible l'envoya au sol. Provoquant par la même occasion la fermeture de toutes les fleurs des alentours. Un ricanement léger s'éleva, provenant de partout et de nulle part à la fois. Est-ce que par hasard, quelque chose ne serait-il pas en train de se jouer d'elle?
Namyon voulu invoquer le feu pour combattre l'invisible. Elle n'était pas d'une nature à se battre, mais ici, dans un endroit qu'elle ne comprenait pas, mieux valait être prudent. Seulement, le feu ne vint pas. Elle ne sentait même pas sa magie, rien. Impossible aussi de s'envoler. Pour le coup, ça ne la rassura pas vraiment.
Un petit animal à la fourrure sable surgit de nulle part. Plus que l'animal, c'était son pelage qui captura immédiatement l'attention de la sorcière. Exactement la même couleur que celui de la satané lionne de David. Ah, cet animal... Elle ne s'entendaient vraiment, mais alors vraiment pas. La seule raison qui faisait qu'elles se voyaient était le sorcier. Leur seul point commun.
L'animal grandit, prenant une apparence qui tirait sur le félin, et diminuant le nombre de différences entre lui et la lionne. Il la fixa de ses yeux couleur cendre. Il s'approcha au pas de la sorcière toujours au sol, la toisant. Elle le défia du regard. De toute façon, elle ne pouvait pas faire grand chose d'autre qu'avoir peur et le regarder. Et sans prévenir, l'animal lui sauta dessus, la plaquant au sol, son museau tout près du visage de la sorcière. Il grogna. Un son qui roula dans le fond de sa gorge, puis pris de l'ampleur dans sa gueule avant de sortir comme une menace. Les yeux toujours dans ceux de la jeune femme, il abaissa lentement le museau jusqu'à son cou. Sa gueule s'ouvrit pour laisser apparaitre des crocs. Le pouls de la sorcière s'accéléra sous la peur, elle voulait pousser la bête de là et fuir, mais elle était comme clouée au sol.
Heureusement pour elle, l'apprenti félin arrêta de grogner, et referma légèrement la gueule. Il lui lécha la joue avant de descendre de la sorcière. Elle ne se rendit compte qu'à ce moment là que cette bête était bien légère pour un félin de cette taille. Elle se redressa pour voir le paysage changer. Le ciel se découvrit, il devint bleu, les fleurs furent remplacées par une végétation bien plus abondante. Des arbres, des fougères, des buissons, des plantes non identifiées.
Devant elle, la félin se changea lui aussi, son pelage sable devint sombre, et tandis qu'il continuait à subir des modifications de structure, il s'enfuit en sautant par dessus la sorcière.
Celle-ci était, il faut le dire, sur le c*l. Au sens propre comme au figuré. Et puis elle revint à elle avec suffisamment de vitesse pour voir l'animal de tout à l'heure disparaitre. Sans comprendre, elle se releva pour commencer à le suivre. Et le perdit de vue entre des arbres. Elle passa donc ces arbres, pour arriver dans un endroit un peu plus dégagé. Juste à temps pour voir le félin sortir d'un mur, et tomber dans une marre de sang aux pieds d'une femme rousse. Femme particulièrement bien armée face à elle qui n'avait même plus sa magie. Raison de plus pour ne pas s'en faire une ennemie. Elle avança donc lentement, parfaitement visible pour l'inconnue. Et elle lui demanda:

- Excusez moi, où sommes nous?

Si l'autre n'en avait aucune idée, elles seraient deux, qu'importe.
Aux pieds de la femme, la flaque se fit lentement absorber par le sol, en formant un mot. Un prénom plus exactement. David. Le mot ne resta que quelques secondes avant de disparaitre. Suffisamment longtemps pour que la sorcière le voie et écarquille les yeux. Elle ne comprenait pas ce monde. mais lui avait l'air de savoir pas mal de choses. Trop à son gout.
Elle releva son regard vers celui de la femme, priant bien fort pour qu'elle n'ait rien vu de tout cela. Autant demander à un sourd d'écouter un muet. Autour d'elles, le monde changeait déjà.

L'asiatique du reflet fit face à Natasha qui resta totalement de marbre. Il fallait avoir du sang-froid dans ce genre de monde. Inutile de péter un câble pour rien, cela ne servirait strictement à rien sincèrement. Et pour une lectrice de rêves, elle ne le savait que trop bien. Elle devait maintenant déterminé si cette femme était réelle, ou du monde des rêves. Elle fronça ses sourcils roux, attendant un quelconque signe de preuve comme femme vivante. Mais l'asiatique rassemblait beaucoup trop au reflet pour être une simple coïncidence. Qui était-elle? Une simple mortelle? Natasha allait vite le vérifier.

- Excusez moi, où sommes nous?

Comme tout non lecteurs de rêves, cette femme ne semblait pas savoir où elles étaient ou alors c'était de la pure comédie. Natasha ne connaissait ce monde que depuis quelques années. Elle ne savait pas comme y accéder, mais savant comme en sortir. Là où le rêveur ne contrôlait rien, mais était contrôlé par quelque chose de supérieur. Quoi? Difficile à dire et pleines de théorie sans queue ni tête circulaient ici bas. Dans un monde sans lumière, et au même moment une lune rouge sang passa au dessus de leur tête.

Natasha leva le museau alors que la flaque d'eau vibra. La sorcière noire eut juste le temps de poser son regard sur cette eau qui forma le nom d'un homme. Ce nom ne lui disait strictement rien. Mais pourquoi apparaissait-il? Il n'avait aucune signification pour elle, mais probablement pour l'autre si...L'autre femme semblait mal à l'aise, et un vent d'amour souffla autour d'elles. Natasha regarda étrangement l'autre, l'amour, cette femme était amoureuse? Oh pitié...La sorcière noire détestait ce genre de rêveuses. Car généralement c'était soit rose bonbon, soit sexe à gogo. Elle ferma à demi les yeux, et sa tenue changea pour la seconde fois. Elle se retrouva enfermée dans une robe noire, portant des bottes de cavalière noires, mais toujours pas de monture.

"Vous croyez aux choses surnaturel?"

Que perdait-elle à demander? Rien du tout, surtout que l'autre femme pourrait croire que c'était un simple rêve. Hors Natasha était bien plus que cela, c'était une lectrice de rêves. Elle s'approcha lentement de l'asiatique, si la femme était une sorcière, et de l'Ordre vu son âge, elle ne dirait rien et se ferait passer pour plus bête qu'elle ne l'était. Si elle était simplement humaine, se serait la même réaction. Natasha tendit sa main, et l'air vibra de magie noire. Elle murmura des mots et un coffre apparut, coffre qui devint une autel. Des bougies semblaient danser face à des images de dieux, mais impossible de reconnaître lesquels. On pouvait voir les images sans reconnaître aucune forme. Ce monde de rêves ne possédait aucun dieux, et Natasha n'étant pas croyante...Voila quoi! Elle pouvait en effet jouer sur le fil de ce monde, mais à tout moment pouvait tomber.

"Cet homme, qui est-il?"

Autant s'occuper, le monde des rêves cesserait de les hanter quand il en déciderait, et seulement là. Elle l'avait très vite compris avec Nathaniel, ou alors elle pouvait toujours se tuer. Mais Natasha n'était pas d'humeur. Soudain une douce mélodie retentit, alors que des femmes chantant apparurent, se déhanchant au bout de micros. Cinq femmes, cela voulait forcément dire quelque chose...Deux s'ajoutèrent au lot, représentant ainsi les sept péchés capitaux. Natasha soupira longuement, ce monde était vraiment ouf des fois. Surtout qu'elles marchaient sur de la glace, entourées par une lune de sang, et un soleil noir...Cela trahissait le mal qui habitait la sorcière noire, tout son univers en réalité! Elle qui descendait d'une de ses longues lignées des les plus puissants sorciers noirs.

Une lune rouge passa au dessus de leurs têtes, comme si elle allait faire ses courses. Franchement, la sorcière ne comprenait absolument rien depuis le début. Alors un peu plus, un peu moins...
Elle regardait la femme en face, se demandant vraiment ce qu'elles pouvaient toutes les deux faire dans un endroit pareil.

- Vous croyez aux choses surnaturel?

Quelle question. Avec tout ce qu'il se passait autour, difficile de dire qu'on y croyait pas. Mais surtout, si Namyon avait été une humaine innocente, elle serait actuellement complètement paniquée. Or, à part paumée, elle n'était pas spécialement affolée. Ou en tout cas ne le montrait pas. Parce que forcément, avec sa magie qui avait plié boutique, elle était quand même soucieuse. Toujours était-il que oui, le surnaturel, quand on savait invoquer du feu et voler, on y croyait. Sinon, il fallait penser à se faire soigner. Quoi que... En fait, mauvaise idée. Allez chez un médecin pour lui dire que vous savez voler mais n'y croyez pas. Il risque d'être légèrement effrayé.
Alors, bien que Namyon ne sache pas où elle se trouvait, elle répondit:

- Oui. Et vous?

La femme inconnue s'approcha, sa tenue ayant changé, et elle s'arrêta devant la sorcière. Elle tendit la main, et l'air vibra avec une magie que la sorcière commençait à connaitre mine de rien. Magie noire. Maintenant, à savoir si ça avait été provoqué par la femme, ou si c'était un simple tour de ce monde, aucune idée. Elle ne fit donc aucune remarque, et se contenta de garder ce fait en mémoire.
Un coffre apparu. Coffre qui se transforma en autel. Dédié à quoi? Aucune idée. Encore une fois, il n'y avait aucune logique ici pour la sorcière. Elle était d'ailleurs en train d'arrêter d'en chercher. Qui sait, peut être comprendrait-elle quelque chose alors. Ou pas.

- Cet homme, qui est-il?

Et boum, la femme avait vu le nom. La sorcière se mordit inconsciemment la lèvre inférieure, trahissant par la même occasion qu'un sujet sensible venait d'être touché de plein fouet. Et quel sujet! Elle ne pouvait certainement pas dire qu'il était sorcier noir. Même dans cet endroit qui tenait plus du rêve que de la réalité, elle ne pouvait rien dire à ce sujet. Pour autant, elle était bien consciente que ses réactions depuis un moment la dénonçaient. Impossible de déclarer que ce n'était rien, ou bien qu'elle ne savait pas. Et de même, pas moyen de dire à l'inconnue d'aller poser sa question à un arbre pour voir. Parce que, en plus d'avoir l'air bien plus à l'aise que la sorcière dans ce monde, c'était avouer sans le dire que ce nom cachait quelque chose de louche. Elle tenta donc de sortir aussi naturellement que possible:

- C'est mon petit-ami.

Ni plus, ni moins.
Une mélodie se fit entendre, attirant immédiatement l'attention de la jeune femme. Un groupe de femmes chantaient, cinq femmes, vite rejointes par deux autres. Le tout pendant que le sol encore vert sous leur pied devenait glace. Patin à glace, ça tentait quelqu'un? Non mais parce que, tant qu'à être dans l'illogique, autant y aller jusqu'au bout. Au dessus de leur têtes, une Lune rouge et un Soleil noir. Celui-ci semblait d'ailleurs fort mécontent. Scène de ménage avec la Lune? Probablement. Et donc, il était temps de révéler au grand jour que la Lune était une femme battue -ce qui explique les cratères- et que son mari le Soleil en était le responsable. Parce qu'il avait un sacré caractère le bougre. Il lâchait des sortes de flammèches rouges et noires, en direction de la Lune. Et puis il laissa échapper des flammes plus grosses que les autres, avec deux jolies boules de feu bien rondes.
La gravité semblait avoir quelques prises dans ce monde étrange. Prises qu'elle s'empressa d'appliquer sur les boules de feu, qui vinrent s'écraser dans la glace, provoquant la montée de deux nuages de vapeur à plusieurs mètres des deux femmes.
Et les sept autres s'arrêtèrent de chanter net.
Les deux espèces de flaques de lave crées par le Soleil -toujours en train de pester- bullaient tranquillement, maintenant confortablement installées dans la banquise. De l'une d'elle s'éleva une flamme dansante que la sorcière reconnu immédiatement. Son feu. Mais Dieu, à quoi jouait-il et pourquoi était-il sorti de ce Soleil? Ah, c'était forcément son feu, cette flamme. Cette façon de se dandiner dans les airs, avec un air complètement arrogant au milieu de ses crépitements... Y'en avait pas deux. D'ailleurs, il reconnu rapidement sa maîtresse lui aussi. Il fonça vers elle, ne se souciant guère de frôler voire toucher les sept chanteuses, et vint près de la jeune femme en ronronnant. Si il avait été un animal, sa queue serait en train de remuer. Brave bête.
Elle avait trouvé le feu. Il lui manquait quand même ses talents de lévitation. Sauf que, pour donner une forme matérielle à ça... Un oiseau peut être? En tout cas, pas un des pingouins du fond de la banquise.
Namyon fit disparaitre son feu, sans se soucier que la femme à ses côtés puisse la voir. De toute façon, vu ce que faisait le monde, voir quelqu'un faire ami-ami avec du feu, c'était la routine.
Elle releva son regard sur la femme dont elle ne connaissait toujours pas le nom.

- Et vous, qui êtes-vous?

La glace commençait à fondre pour laisser place à une herbe verte et accueillante, parsemée de tâches argentées semblables à de la rosée. La normalité des choses s'arrêtait là. Les deux flaques de lave s'étaient réunies et bullaient maintenant entourées d'un lac à l'eau plus que douteuse. Le rugissement d'un félin retentit au loin.

Ce monde perdait toute logique, mais encore, on pouvait lire entre les lignes. Natasha avait appris à le faire, pour survivre dans ce monde. La première fois qu'elle l'avait visité c'était peut-être bien quand elle n'était qu'une adolescente dans ce bas monde. Maintenant, elle était adulte, et mûrissait de plus en plus. L'inconnue dit que oui, elle croyait au surnaturel. Simple givrée qui y croyait, ou véritable être magique de ce monde caché? Natasha hocha elle aussi la tête quand la question fut renvoyée. Autant ne pas s'en cacher, surtout que bientôt ce monde la trahirait. L'autel devenait une autel de sorciers noirs, les bougies devinrent noirs, et une coupelle remplie de sang apparut. Le mal appelait le sang, du sang il voulait, du sang il avait besoin. Natasha savait pourtant qu'elle n'avait pas besoin de nourrir le mal car elles se trouvaient dans un monde irréel. Ce n'était que ses souvenirs lointain de sa première séance avec les forces du mal. Même si on dit souvent que la vie n'est pas blanche, ou noire, c'était faux. Il y avait le bien, et le mal, ceux qui se mettaient au milieu mourraient, tués par un des deux camps, triste vérité.

- C'est mon petit-ami.

Petit ami, cela sonna étrangement. Petit ami, petit copain, copain, ami, compagnon, époux, mon homme. Tous ces mots représentaient l'amour qu'on pouvait manifester pour quelqu'un. Ces mots étaient en quelque sorte conventionnels, il y avait aussi les surnoms comme poussin, et ainsi de suite. Natasha avait perdu son compagnon, et petit ami, elle n'avait jamais voulu après. Pourquoi faire? Parce qu'au final, les hommes l'avaient trahi, seul Arthur avait pu la convaincre que le mâle n'était pas si mauvais que cela. Les pensées de Natasha furent détournées par les planètes qui se bagarraient. La lune poussait une sourde plainte qui fit un écho en la sorcière, cette lune, c'était une femme, et Natasha sut quelle femme. C'était le rêve d'une femme, située dans Little Angleton, dans The Lonely Ghost, elle avait si mal au final. Elle tentait de se sauver dans un rêve, son petit ami dormait, elle avait tant peur.

Natasha fut submergée par ces sensations, en bonne lectrice de rêves, elle était une sorte de porte pour ce monde. Qui avait tendance à la surcharger, comme pour l'abattre, la mettre à genoux. La sorcière noire tituba, sa tenue changea, jean usé et pull large. Son ventre était rond, elle était enceinte. Natasha leva au même moment son regard clair vers l'inconnue qui semblait parler avec le feu, ou qu'importe ce qu'elle faisait. La glace s'était brisée, mais elles étaient dessus sans plonger pourtant. Natasha vit ses cheveux de feu défaits, mais aussi son ventre rond, rond de sept mois. Elle sentit son cœur se serrer, dans ce ventre, elle savait que ce n'était pas Luka, alors qui?

- Et vous, qui êtes-vous?

Comme un cheveu sur la soupe, la jeune femme parla soudain. Elle ne devait pas parler, elle ne devait pas briser l'harmonie de ce monde. La lune disparut, couverte de sang, et de feu. Le soleil explosa, et devint des étoiles, une constellation. Tirant Natasha de son rêve éveillé, toujours enceinte, comme si le monde des rêves ne voulait pas la lâcher avec ça. La sorcière noire sentait une sourde colère l'envahir, au loin un fauve rugit. Une lionne, rassemblant sa meute et ses petits, et le lion n'était pas loin. Natasha feula soudain, ses sens se brisèrent entièrement et elle devint tigresse blanche. Ici, elle perdait en quelque sorte le contrôle, et était complètement pantin. Elle était pleine, deux petits dans son ventre. La bête lécha nerveusement son ventre. Sa queue battant l'air régulièrement, et elle voulait la tuer. L'intruse.

"Quelqu'un...Je crois."

Pas de babines qui bougent, mais une voix qui s'élevait dans la puissance de l'air. La glace était devenue herbe, herbe qui devint du sol boisé et des arbres de la jungle indienne surgirent. On était en Inde, le pays des tigres. Mais elle était seule, sans le père de ses petits, et aucun autre tigre avec elle. Femelle solitaire qui mettrait bientôt bas, ici, dans ce monde. La femelle pleine huma l'air, la lionne et sa meute avaient disparu. Elle était libre, seule, pouvant élever ses petits en toute sécurité. Natasha poussa encore un grognement, sa bête ayant le dessus, parce que ce monde l'avait décidé.

"Tu es...Une sorcière?"

Plus aucune logique, elle était sorcière, son pouvoir l'avait montré, ce monde l'avait trahi. Mais elle ne s'en rendait pas compte, que son secret était dévoilé. Elle avait comme des ornières, semblant être devenue aveugle, en quelque sorte. Natasha coucha violemment les oreilles en arrière et s'approcha par pas prudents, lents, calculés, et prête à bondir. Elle montrait le bout de ses crocs, son ventre plein se balançait en rythme. Elle avait complètement perdu la tête, elle devait protéger ses petits coûte que coûte. Quitte à en mourir. La sorcière noire avait complètement oublié Luka, plus de Luka, juste les deux petits qu'elle attendait, les deux petits qu'elle portait et qui naîtraient, dans quelques mois à peine...

S'il était une chose qui ait encore une quelconque logique ici, elle ferait mieux de fuir avant d'être touchée par ce monde. L'inconnue venait de tomber enceinte en un temps qui pulvérisait n'importe quel temps de gestation animalier. A côté de ça, un lapin c'était lent à la reproduction. Ce monde étrange possédait absolument tous les droits, et elles étaient ses jouets parmi d'autres. La sorcière commençait à le comprendre. Pour autant, elle ne savait toujours pas où elle était, et commençait seulement à se demander comment sortir. Le problème étant qu'elle n'avait pas la moindre idée de comment elle était entrée.
Et comme ce monde était en mouvement perpétuel, l'environnement continuait à changer. La femme aussi. Namyon en fut étonnée. De voir cette femme devenir en un instant une tigresse blanche aussi magnifique que menaçante. Pas besoin d'une loupe pour voir qu'il y avait toujours quelque chose de vivant dans son ventre.

- Quelqu'un...Je crois.

Tout le monde était quelqu'un. Dans un environnement normal. Mais ici? Rien n'avait de sens, pas même ces mots. Autour du duo, un paysage indien prenait la place du précédent. Une jungle, un environnement parfait pour la tigresse. Un environnement hostile pour la sorcière. Quelque chose en elle appela la présence de David, comme pour la protéger. Si le sorcier en avait les capacités, il n'en aurait peut être pas l'envie. Après tout, depuis son arrivée en Écosse, la sorcière n'avait jamais été en danger de ailleurs qu'en présence de cet homme. Lui-même étant le danger la guettant. Mais pouvait-on vraiment reprocher à la jeune femme de désirer la présence de l'être aimé? C'était instinctif, rien à faire contre. De toute façon, le sorcier n'était pas là, peu importe à quel point elle désirait sa présence.

- Tu es...Une sorcière?

Grillée? En même temps, son niveau de discrétion allait rendre visite aux ossements de dinosaures sous terre. Elle observa l'animal qui lui paraissait nerveux en face d'elle, et hocha la tête.

- Oui... Est-ce qu'on est deux?

Elle avait peu de doutes sur la nature de l'inconnue. Au moins était-elle au courant du Secret. Les oreilles baissées, la supposée sorcière actuellement tigresse s'approcha. Le menace d'abord muette dans ses yeux prit voix avec un grondement. Cette femelle pleine était visiblement prête à se battre. A défendre sa progéniture à coup de griffes et de crocs avant même qu'elle ne soit née. Ne cherchez pas de logique là où il n'y en pas. C'est ce que faisait Namyon depuis cinq minutes, laissant les évènements s'enchainer les uns après les autres sans leur chercher de lien ou de signification.
Elle leva une main, comme pour apaiser la créature en face, avant de la rabaisser en choisissant de commencer par des mots plutôt que des gestes.

- Je ne veux aucun mal à tes petits.

Le mot petit s'appliquait bien plus à l'animal qu'à l'homme. Et, même si c'était une sorcière en face d'elle, pour le moment, une tigresse était dans son champ de vision.
La jeune femme n'avait pas d'enfants. A son âge, peu de femmes en ont à cette époque de toute façon. L'instinct maternel était pourtant présent, même si il n'avait pas encore eu l'occasion de se manifester. De même, sans jamais avoir été enceinte, elle pouvait assez bien imaginer certaines choses. Tous les mois son corps lui rappelait la fonction principale qui la différenciait des hommes, après tout. Ainsi, elle comprenait la nécessité de protéger qui animait cette femme devenue tigresse, mais la ressentait aussi en quelque sorte.

- Un jour, je serai peut être dans le même état...

Cette phrase fut murmurée, même si pour les oreilles de l'animal, ce ne devait pas être très dur à entendre. Namyon avait encore pensé à David. Et c'était bien la première fois qu'elle se posait réellement la question de savoir si un jour, elle porterait un enfant de lui. Oh, quelle idée. Jamais le sorcier ne laisserait faire ça. Vu les crises qu'il faisait déjà quand il s'agissait d'avoir une femme à ses côtés -et encore, ils ne vivaient même pas sous le même toit- ... Elle chassa ces pensées de son esprit avant de commencer à broyer du noir.
Un rire enfantin, innocent carillonna depuis un endroit inconnu.
Écoutez le rire d'un enfant. C'est une musique claire, sans altération et spontanée. Une de celle qu'il est difficile de reproduire par la suite, tant l'adulte met de réflexions derrière ses moindres faits et gestes. Et qu'on se demande si il ne faudrait pas rire ici par politesse, ou là parce que tout le monde le fait. On ne rit plus pour une grimace faite dans le dos d'un autre. Ou c'est un sourire suivit d'un hochement de tête légèrement désespéré. Voire désapprobateur suivant le cas. On rit à des jeux d'esprit, des blagues qui passent par la réflexion, ou qui utilisent des thèmes d'adultes. Mais on ne sourit plus au premier papillon qui vient devant la fenêtre au début du printemps. C'est juste différent du rire d'un jeune enfant.
Le rire revint, plus proche, toujours plus insouciant. La jeune femme prit peur pendant un instant que la tigresse ne tente de trouver l'enfant pour le tuer. Mais vu qu'elle était pleine, elle n'irait pas tuer la progéniture d'une autre, non? Même si celle-ci était d'une espèce différente.
Et effectivement, l'enfant n'était pas loin. Sans qu'il soit vraiment possible de dire d'où il sortait, il apparu pleinement dans le champ de vision des deux adultes. Son regard vert et innocent se leva vers la plus humaine des deux femmes. Ce regard frappa Namyon plus fort qu'un météorite n'aurait pu le faire. Les yeux de David, les mêmes. Ces yeux dont elle ne se lassait pas alors qu'elle les connaissait presque par cœur. Ils étaient ici emprunts d'une gaité naïve qu'elle ne verrait probablement jamais chez le vrai porteur de ces yeux.
L'enfant s'approcha d'elle, oublieux du danger que pouvait bien représenter une grande tigresse blanche. La main tendue vers la sorcière asiatique, la tête levée vers elle, le petit arriva bientôt à sa hauteur. Et il se contenta de poser sa petite main blanche sur le ventre de la femme en tendant le bras, sur la pointe des pieds.
Il la fixait toujours, comme attendant une réaction de la part de la sorcière. Celle-ci amena avec hésitation une main qu'elle posa sur celle de l'enfant. Le petit sourit de toutes ses dents et son rire résonna à nouveau.
Il sonna étrangement, ce rire. Moins innocent, moins enfantin. Et tandis que l'enfant refermait la bouche pour fixer la sorcière de ses émeraudes, une étrange présence s'invita à la scène. Quelque chose de noir, étrange aura semblable à de la magie noire. Sans en être vraiment. L'origine de ce truc étant l'enfant. Il faisait bien mini-David soudainement.
La sorcière ne cacha même pas son étonnement. Un instant, elle bougea les lèvres, murmurant silencieusement le prénom de son petit ami. Oh qu'il lui manquait.
Un énorme coup de déprime s'abattit sur la jeune femme sans prévenir. Dès qu'elle serait sortie de cet endroit, prudent ou pas, elle risquait fort de payer une visite à David. Sans lui annoncer le motif de la dite visite évidemment. Le sorcier n'était pas un grand romantique, et si déjà elle pouvait juste le toucher avant de se faire virer, ça serait une victoire en soi.
Mais pas pour tout de suite.

- Je... Est-ce que vous savez comment on sort d'ici?

Natasha devait protéger ses petits, tout son être le lui hurlait. Même si ses petits n'étaient pas réels, même s'ils ne viendraient jamais au monde dans le monde réel, elle se devait de les protéger. Car elle avait échoué avec Luka, alors elle devait réussir maintenant. Oui, elle s'en voulait terriblement, quoi de plus normal au fond, n'est-ce pas? La tigresse blanche ne répondit rien, mais elle savait à qui elle avait à faire. Une sorcière d'Orpheo, elle en mettait sa main à couper. Heureusement cela n'arriverait jamais, quoi qu'un couteau apparut dans l'herbe, le manche planté dans l'herbe. Symbolique des pensées de la tigresse qui gronda fortement et alla menacer son ennemie, car elle était cela après tout.

- Je ne veux aucun mal à tes petits.

Ca, Natasha le savait, mais ce n'était pas pour ses petits qu'elle craignait, non c'était quelque chose de bien plus ancien. C'était le sang des sorciers noirs qui coulait en elle, ce sang qui lui soufflait de se battre contre ses adversaires de toujours. C'était un automatisme, alors elle ne pensait même plus aux conséquences. Elle n'envisageait pas une seconde que cette femme avait quelqu'un qui l'aimait, sur cette Terre. Alors que Natasha n'avait pas vraiment quelqu'un, personne pour l'aimer en tant que femme, objet de désir. Les sorciers d'Orpheo qui avaient détruit sa vie, sa famille, son époux. Sa vie avait été complètement bousillé, jamais elle n'oublierait cela, jamais plus. La tigresse s'était pourtant stoppée, une lueur malsaine dans le regard.

"Je sais."

La magie régnait en maîtresse dans ce monde. Elle vibrait complètement dans l'air, allant d'un arbre à un autre, et remplissant la jungle tel un vase qu'on voulait remplir d'eau. Cette magie volait autour d'eux, attendant un signe pour exploser, pour se libérer et devenir l'arme Suprême des deux sorcières. Natasha voulait se battre, elle Devait se battre. Car c'était ainsi, elle continua de gronder, elle ne pouvait plus redevenir humaine. Elle était trop lourde en tigresse, ses petits devenaient soudain un poids insurmontable, un poids dont elle devait se débarrasser. Mais comment se débarrasser des êtres que nous aimons? Elle manquait de tendresse mais n'était décidément pas capable d'une telle chose, oh que non...

- Un jour, je serai peut être dans le même état...

Natasha lâcha s'échapper un rire amer de sa bouche. Soudain, son corps se transforma, de tigresse elle devint femme, femme nue. Ses cheveux détachées glissèrent sur la pointe des seins comme pour les masquer. Son ventre était toujours aussi rond, mais elle représentait la femme dans toute sa splendeur. Elle était une Vénus enceinte. La jungle changea pour devenir des ruines d'Athènes, ville grecque célèbre. Se fut ce moment-là que choisit un enfant pour apparaître. Natasha se crispa de suite, elle se méfiait toujours des enfants qui sortaient de nul-part, cela n'avait rien de rassurant, bien au contraire. Elle l'observa, il était beau, et pourtant dangereux...

Son enfant donna un coup de pieds, il était seul, sa sœur jumelle ou son jumeau ayant disparu dans le néant. Natasha posa une main sur son ventre, elle protégerait ainsi son enfant, de celui-ci. Ce rire, le rire du Diable, il dégageait quelque chose de malsain, terriblement malsain même. Natasha n'était pas tranquille, et ne le saura jamais avec cet être. Elle hoqueta violemment quand elle vit, ou plutôt sentit son aura de mal. Les ruines devinrent sombres, et des runes apparurent. Natasha ne ressentait pas le froid sur son corps nu, elle en était protégée, étrangement.

"A qui est cet enfant?"

Sa voix s'éleva, cassée, brisée. Elle regarda cet enfant, cet enfant du mal. C'était un enfant d'un sorcier noir, ou d'une sorcière. Mais si cette inconnue était la mère, et vu sa tête, le père était un sorcier noir. Elle avait beau observer cet être aux yeux de chat, elle ne voyait pas de quelle famille d'antiques sorciers noirs il pouvait descendre. Et s'il ne venait d'aucune famille? S'il n'était qu'un bâtard? Natasha leva son regard clair sur la femme quand celle-ci lui parla.

- Je... Est-ce que vous savez comment on sort d'ici?
-La mort, seule la mort te délivrera."

Comme pour approuver, les murs des ruines se couvrirent de dessins d'ange de la mort. Ces êtres sublimes qui ne faisaient que conduire la Mort sur les gens. Ce n'était pas des faucheuses, c'était encore autre chose, de bien plus sombres au fond. Natasha s'approcha lentement de la femme, elle la toisa avec une certaine hargne, mais surtout arrogance. Elle devait savoir bon sang qui elle était! Un nom, un prénom qu'importe. Et si elle se trouvait dans Little Angleton? Mais comment Natasha avait-elle pu, bon sang, envahir son rêve? En réalité le monde des rêves les avait réunit, vicieux...Comme pour montrer quelque chose, mais à qui? A qui des deux femmes?

"Quel est ton nom?"

Natasha avait affirmé que la mort les sortirait de ce monde et cela était vrai. Se tuer dans ce monde les conduirait à retourner dans le réel. Mais encore fallait-il oser. Ignorant sa nudité, la sorcière noire soupira longuement. Son souffle devint de la buée, buée qui devint de la glace qui tomba au sol en se brisant en mille morceaux. Le froid, elle le sentait cette fois-ci, quelque chose glissait sur sa peau pâle telle une couverture. C'était la Mort, la Mort se glissait sur elle, lui murmurant des paroles à cette enfant à qui elle avait tout volé au fond...

La femme en face d'elle redevint humaine, toujours enceinte, tandis que le paysage changeait pour adopter un aspect de ville grecque. La plus jeune des deux sorcières ne s'en préoccupait pas, ses réflexions sur l'enfant devant elle l'accaparaient trop. Cette ressemblance folle avec le sorcier lui donnait envie de serrer le petit dans ses bras. La vérité, c'était qu'elle voulait surtout voir David.

- A qui est cet enfant?

Quelle question pertinente. Comment savoir? Une telle ressemblance avec un certain sorcier signifiait surement qu'il en était le père. Et la mère? Est-ce qu'elle pourrait retrouver l'un de ses traits dans ceux du petit garçon? Bien entendu, elle aimerait bien. Voir le résultat du mélange de leurs gènes. Même si elle n'y avait jamais songé avant, quelque part oui, elle voudrait avoir un enfant du sorcier. Seulement, lui en faire la proposition était tout simplement inconcevable. Irréalisable, ils ne pouvaient déjà pas se voir librement. Alors la sorcière repoussa cette idée loin dans son esprit pour ne plus y penser. Tant pis, pas d'enfant, du moment qu'elle gardait l'homme. Égoïste comme réflexion, mais c'était comme ça et pas autrement.

- Je ne sais pas, je n'ai pas d'enfant.

A son grand regret. Elle continua à observer l'enfant qui lui rendait son regard, toujours entouré de magie noire. Peut être... Peut être que si, tout compte fait, il avait la courbe de son nez. Et la couleur de ses cheveux, sans être d'un noir aussi foncé que celle de la sorcière, n'était pour autant pas claire comme celle du sorcier. Un peu à mi-chemin entre les deux. Difficile de vraiment dire. Pourtant l'image de son petit-ami était nette dans son esprit. Comment l'oublier en même temps? C'était ce qui lui permettait d'affirmer que l'enfant avait les yeux de David.
En même temps que la femme parla, le petit vint enlacer Namyon qui lui rendit son étreinte instinctivement:

- La mort, seule la mort te délivrera.

Une délivrance? La mort n'enferme-t-elle pas dans un autre monde, celui des fantômes? La sorcière restait sceptique. Après tout, elle ne savait pas qu'elle se trouvait dans le monde des rêves. Elle avait juste conscience de ne pas être dans la réalité. Et puis, il fallait avoir le courage de se tuer. Même en sachant qu'on allait "revivre" derrière.
La femme rousse s'approcha d'elle en la toisant. Malgré elle, la sorcière ressentait du respect pour cette inconnue qui avait traversé bien plus qu'elle. Un respect mêlé de crainte. Et elle se rappela que plus tôt, de la magie noire était apparue autour de la femme. Peut être crée par celle-ci. Allons, que perdrait-elle à demander? Pour une fois, elle n'avait vraiment rien à perdre, même sa vie elle pouvait la donner, dans ce monde. Alors temps qu'à faire...

- Quel est ton nom?
- Je m'appelle Namyon. Et toi?

L'enfant qui l'étreignait toujours commença à remuer, attirant directement l'attention de la sorcière sur lui. La magie noire autour de lui s'estompait lentement et il releva son regard clair vers celui, sombre, de la sorcière. Que voulait-il lui communiquer?

- Papa...

Le mot avait été émis comme une demande, et il se blottit encore plus contre la sorcière alors que l'air autour d'eux se rafraichissait. La sorcière ne pouvait rien faire pour l'aider. Parce qu'elle ne savait pas qui était son père. Enfin, elle se demandait fortement si ce n'était pas David. Mais dans tous les cas, elle ne savait pas où le trouver ici. C'était peut être carrément impossible. Raison de plus pour revenir à la réalité rapidement. Mais de là à commettre un suicide... Elle trouverait peut être un autre moyen de sortie. Alors, impuissante face aux besoins de l'enfant, elle ne pu que tenter de le réconforter en passant une main sans ses cheveux cours.

- Ton père n'est pas là pour le moment.

L'air se rafraichissait encore, tandis que le paysage changeait. Mais au lieu de logiquement se recouvrir de neige, il prit l'aspect d'une des routes en dehors de Little Angleton. Le Mystery Orphanage était même visible, au loin.
Un instant, la sorcière cru s'être réveillée de tout cela. Mais elle dû rapidement se rendre compte que c'était encore un tour de ce monde. La femme était toujours présente face à elle, et l'enfant toujours là. Sachant qu'elle s'était endormie dans son lit, ça faisait pas mal de choses qui ne collaient pas. En reportant son attention sur la femme, Namyon se décida à demander:

- Es-tu une sorcière? Une sorcière noire?

Si ça s'avérait être le cas, la jeune femme n'en ferait rien. Ou, peut être qu'elle chercherait à savoir si elle connaissait David. Mais ce serait tout. Namyon avait déjà prouvé son inefficacité dans la chasse aux sorciers noirs de toute façon.

Si Natasha avait bien appris quelque chose dans le monde des rêves s'était de se méfier des enfants. C'était des êtres diaboliques qui n'attendaient qu'une seule occasion pour vous poignarder dans le dos. Oui, le monde des rêves pouvait être l'équivalent des enfers quand on y pensait au fond. Les enfants étaient la plupart du temps des êtres diaboliques dans l'imaginaire. Pourquoi? Parce qu'ils étaient si innocents que notre esprit était obligé, et ressentait le besoin, de les faire mauvais. Tout ce qu'elle savait, c'était que cet enfant serait malsain si la sorcière inconnue restait en contact avec. Mais comment le tuer sans arme? Ah! Ca s'était la question piège que tout le monde voulait comprendre, elle y comprit sincèrement. Mais étrangement, elle était sûre et certaine que personne ne lui donnerait la clef de la facilité, youpi...

- Je m'appelle Namyon. Et toi?

Natasha hésita de dire son prénom, et même son nom de famille. Etait-elle recherchée? Elle savait que cela allait devenir de plus en plus dur de cacher son enfant. Elle savait qu'Orpheo ne la lui laisserait pas si facilement, bande de vautour au final. Mais cette inconnue semblait tellement dans sa réflexion. Elle semblait se demander des choses sur cette créature qui lui faisait face. Durant ses pensées malsaines, la sorcière noire ne se rendit pas compte qu'elle perdait son ventre, son enfant. Son ventre redevint plat, et pâle, comme d'habitude quoi. Le monde des rêves lui retirait sa chair, la jugeant indigne de porter la vie.

"Natasha, je m'appelle Natasha."

Son prénom, et point à la ligne. Elle se crispa soudain en voyant la petite créature serrer Namyon. Celle-ci répondit à l'étreinte, inconsciente! On ne serrait pas ainsi contre soit un tel démon. Mais c'était dur de qualifier ce petit être de démon. Mais la sorcière noire se forçait à le voir ainsi, un être mauvais, et très mauvais. Natasha souffla bruyamment, elle avait froid, son corps était nu. Elle ferma les yeux et le vent se souleva alors qu'elle retrouva son jean, et son pull informe, elle ouvrit les yeux alors que "l'enfant" appela son paternel...Mais la suite, elle laissa profond sur le cu* la sorcière.

- Ton père n'est pas là pour le moment.
-Tu en es la mère?"

Natasha devait savoir, et pendant ce temps le paysage changea. Si elle en était la mère, cela changeait tout, enfin presque. La sorcière noire se crispa soudain en voyant la route de campagne proche du Mystery Orphanage. Cette route, elle l'avait prise dernièrement avec Luka, sa fille. La rousse avait peur que sa fille surgisse de son esprit. Le monde des rêves volait les souvenirs, les rêves, mais heureusement, Luka Era ne surgit pas. Elle se sentit soudain mal à l'aise, et dans son dos, apparut une dague. Dague glissée dans son pantalon, dans sa chute de reins. La sorcière comprit alors ce qu'elle devait faire, et vite. Elle retira l'arme de son dos et s'approcha lentement alors que la mère continuait de câliner cette créature du Diable...Une menace du monde des rêves!

- Es-tu une sorcière? Une sorcière noire?

Elle ne répondit pas alors qu'elle enfonça la dague là où se trouvait le cœur de l'enfant. Le petite cœur cessa de battre, et la petite créature tourna les yeux vers la sorcière rousse qui sentit son pouvoir s'élever pour la protéger. L'enfant fit un sourire mauvais, il murmura un "je te tuerai", et il disparut. Il ne devint que poussière de sable, et s'envola au gré du vent. Natasha envoya dans l'air sa dague qui devint un corbeau croassant et qui disparut. Oh oui, malheureusement elle ne connaissait que trop bien ce monde et avait appris à le manipuler.

"Oui je suis une sorcière. Et toi, tu es d'Orpheo ma fille?"

Le mot « fille » avait été dit avec une certaine ironie. Comme pour se moquer de la jeune femme au fond. Natasha s'approcha d'un pas sûr de la femme, d'un pas félin, d'un pas royal. Elle était prête à se battre, peut-être avait-elle brisé quelque chose chez l'autre? Mystère et boule de gomme. Sachant pertinemment qu'elle avait gagné d'avance, ou avait perdu qu'importe. Car ce n'était pas le monde réel, donc elle se moquait pertinemment de ce qui se passerait ici bas. Elle s'arrêta devant Namyon et scruta ses yeux marron qui renfermaient de l'amour, bon Dieu...

"Cet enfant, ce n'était pas le tient. C'était une créature du Diable. Tu n'imagines pas de quoi est capable ce monde."

Imaginez un ciel remplit de soleil, et ben l'orage gronda. Oui l'orage, alors qu'il faisait grand beau. La foudre frappa un arbre qui prit feu et un vent de poussière du mal se souleva. Le monde était furieux que la lectrice des rêves l'empêche de jouer. Woaaw le jeu du siècle hein?! Natasha fit un sourire mauvais, elle tendit sa main, comme pour caresser la joue de cette sorcière mais ne le fit pas.

"Tu es leur pantin."

Et elle la chevaucheuse des rêves. On lui avait souvent donné ce surnom. C'était un surnom que son père lui avait donné autrefois. Parce qu'elle était capable d'aller de rêves en rêves, comme tous bons lecteurs des rêves. Elle était capable d'interagir avec ce monde fabuleux qu'était le rêve créé par notre esprit. Mais si un rêve pouvait être fabuleux, il pouvait être aussi catastrophique et tueur. Notre plus grand ennemi c'est nous même, et en conséquence, notre esprit...

-Tu en es la mère?

A sa connaissance, elle n'avait pas d'enfant. Sinon elle s'en serait quand même souvenu. Un accouchement, ça marque. Sa tête se secoua donc négativement en réponse à la femme. L'enfant était toujours là, à la fixer, pendant qu'elle se demandait encore et toujours pourquoi ressemblait-il autant à David.
La réponse ne viendrait jamais. La sorcière, Natasha, arriva sans bruit pour planter une dague dans le cœur de l'enfant. A cette vue, Namyon se crispa entièrement et le "je te tuerai" de l'enfant adressé à la sorcière rousse n'atteint jamais ses oreilles. Ce gosse resterait innocent à ses yeux. La femme rousse n'avait-elle pas dit que le seul moyen de sortir de ce monde était la mort? Est-ce que cet enfant existait-il dans le monde réel? Excellente question. Et la jeune femme n'était pas sûre d'en vouloir la réponse. Il y a des chose qui doivent rester dans l'ombre.
Elle regarda le sable qui avait été ce petit être, s'envoler et disparaitre dans le paysage. Puis elle reporta son attention sur Natasha lorsque celle-ci ouvrit la bouche pour parler:

- Oui je suis une sorcière. Et toi, tu es d'Orpheo ma fille?

Aucune précision sur le fait qu'elle puisse être sorcière noire ou non. Mais l'esprit de la plus jeune de deux lui sifflait avec insistance que de toute façon, il l'avait déjà cataloguée dans les sorcières noires. Quelle importance au final, dans ce monde? Même si elles engageaient un combat, la mort ne servirait qu'à les faire sortir de l'arène. Pour cette fois.

- Quelle importance? Oui je suis d'Orpheo.

Ce que Natasha avait dû deviner toute seule à force. Encore une fois, cela ne portait aucune espèce d'importance dans ce monde, Namyon commençait à le comprendre. Même si le fait d'avoir vu cet enfant se faire tuer sous ses yeux lui laissait un goût amer dans la bouche. Elle s'en remettrait au final.

- Cet enfant, ce n'était pas le tient. C'était une créature du Diable. Tu n'imagines pas de quoi est capable ce monde.

Une créature du diable? En un sens, il ressemblait tellement à David que cela aurait pu prêter à sourire comme appellation. David n'était pas un ange, loin de là. Mais la déclaration de la rousse soulagea la sorcière. Ce gosse n'existait pas dans la réalité. Tant mieux. Un soucis de moins en tête. Parce que c'était sacrément perturbant comme lieu.
L'orage gronda dans le ciel bleu, et, au moment où il frappa un arbre, la sorcière sentit toute sa magie lui revenir en pleine face. La claque fut assez violente. Sans pour autant la faire bouger, le choc ne resta que mental. Un loup hurla au loin, tandis que le brasier allumé sur l'arbre par la foudre prenait en importance. Au loin, le Mystery commençait à se dissoudre, brique par brique, et il n'en resterait bientôt plus rien. Quelle importance, de toute façon, le paysage changeait déjà pour quitter l'Écosse.

- Tu es leur pantin.

Natasha elle même semblait en accord avec le monde. Ou ce n'était qu'un impression. Dans tous les cas, la sorcière en avait plus que marre. Sans quelle sache pourquoi ni comment, une dague se matérialisa dans sa main droite. Le monde lui offrait une sortie. Il en tirait lui aussi son amusement, après tout il avait l'air d'humeur à voir des morts. Sauf qu'il fallait un sacré culot pour s'enfoncer soit même une dague dans le cœur, tout en se persuadant qu'à l'arrivée, on vivrait encore. A part la parole de cette femme, la sorcière n'avait rien. Rien qui puisse lui confirmer qu'elle vivrait encore. Mais si elle voulait sortir d'ici, il n'y avait pas beaucoup d'autres solutions.
Sur un coup de tête, elle tendit la dague en avant, vers Natasha, tout en disant:

- Tues moi.

Et elle le regretta tout de suite après. Un rire ironique retentit dans le vide du monde qui était en train de changer. Plus sombre, tellement moins accueillant que les fleurs du début. Il en avait marre, et avait décidé de reprendre les choses en main.

Sorcière d'Orpheo, Namyon l'inconnue X ne le nia pas. Natasha pouvait ressentir son dégout, dégoutée de perdre un enfant qui n'était pas à elle? La sorcière noire se sentait entouré par le monde des rêves, ce monde si cruel au fond. Elle ferma à demi les yeux, faisant taire les voix dans sa tête. Sa rune dans son dos lui brûlait, une douleur artificielle, mais l'air brillait de magie, et Arthur apparut derrière un arbre, caché à la vue de tous. Pourtant Natasha l'avait senti, car son dos s'était déchiré, laissant s'échapper du sang, et elle avait compris que le fantôme était dans ce monde-ci. Un fantôme de son imagination, du monde des rêves, ou le vrai fantôme vivant dans la rune? Elle n'avait pas le temps de s'amuser à chercher.

Natasha ne préférait même pas le savoir au fond. Son dos coulait, laissant échapper son précieux liquide qu'ici, il n'était d'aucune utilité. La sorcière noire n'avait même pas peur de se vider de son sang, cela lui permettrait au monde de mourir. Même si elle était pour une mort rapide, sans souffrance. On pouvait souffrir dans ce monde-ci. Elle toisa Namyon qui semblait perdu, elle pouvait affirmer aisément que ce n'était pas une lectrice de rêves, et qu'elle devait être perdue, comme beaucoup ici bas. Natasha ne dit rien, mais cacha rapidement son étonnement en voyant la dague venir dans les mains de Namyon. Elle ne recula même pas, même si elle s'attendait à ce que la sorcière ennemie l'attaque au fond. Et pourtant, se fut tout le contraire qui se produisit, ça alors!

- Tues moi.

La dague tendue manche en avant. Natasha attrapa celui-ci, lentement et laissa glisser la lame dans la main de Namyon. Du sang coula, et de la neige de sang apparut. On était en hiver, le monde des rêves accélérant les saisons au fond. Il en avait déjà marre de l'automne, Natasha aussi mais elle aurait préféré l'été sincèrement. Elle n'aimait pas les périodes froides de l'année, mais qu'importe. Elle apparut devant Namyon, sans avoir souvenir d'avoir bougé. Pas du tout perturbé, elle cligna des yeux.

"Comme tu le voudras. Je te retrouverai...Dans le monde réel."

Promesse de combat, si Natasha venait à tomber sur elle, elle ferait en sorte de la combattre, coûte que coûte. Car elle était sorcière noire, et elle sorcière d'Orpheo c'était dans l'ordre logique des choses. Et l'arme blanche s'enfonça dans l'estomac. La sorcière noire fit tourner la lame dans le cœur, le faisant pivoter entre les os, et l'arracha ainsi. Le corps ne devint que poussière alors qu'elle avait tué un esprit. Natasha se retrouva avec un cœur fumant entre les mains. Elle le laissa tomber dans la neige qui devint glace autour du cœur qui disparut complètement, avalé par la neige du Diable. La sorcière noire se retourna pour faire face à Arthur, elle soupira longuement, son compagnon avait un trou dans l'estomac, et au cœur. Elle passa une main sur son propre visage.

"Je suis désolée."

Pas autant que lui? Elle le comprit au regard d'Arthur qui ne dit rien car il avait la trachée arrachée. Elle fit un petit sourire en coin, presque désolé de tout cela. Elle attrapa la dague qui traînait au sol, et se le planta dans son propre cœur. Sa vue se troubla violemment, elle vit le fantôme d'Arthur disparaître alors qu'elle-même mourut. Elle ne devint plus rien...Natasha se réveilla deux secondes plus tard dans le monde réel. Elle était tremblante, son dos était brûlant, et il faisait nuit ici bas, dans le champ. Elle coula un regard sur sa fille, et soupira longuement, passant une main sur son visage. Elle se souvenait encore de cette sorcière d'Orpheo qu'elle avait croisé dans un rêvé...Mer**!! Elle allait devoir penser à la trouver si elle voulait éviter les problèmes.

[Terminé]