I walk on a lonely road, and I'm the only one that I walk alone.
I walk alone, I walk alone.
Je marche, pendant le temps libre, je marche, je me pose des questions sur le monde, je réfléchis, je médite. J'ai déjà fait ça auparavant, marcher seule, sur cette route déserte, qui s'en va entre les collines vertes jusqu'à ce que l'horizon la dévore. Je sais où elle va, cette route, elle conduit à Edimbourg en passant par d'autres villages.

Je suis déjà loin sur la route, entre les champs, prés, petits bosquets. Je suis à 3 kilomètres de Little Angleton. Trois longs kilomètres, comment ai-je fait pour y arriver, moi qui ne peut pas tenir 400 mètres en cours d'athlétisme. Le soleil tape, je risque d'attraper une insolation, moi et ma peau blanche. Je m'arrête, et prends le temps de regarder autour de moi, ce que je n'ai pas fait depuis que j'ai quitté Little Angleton tout à l'heure. Il y a un bosquet, plus loin le long de la route. Je m'y dirige. Je m'assied sous un petit arbre, en son ombre, adossée au tronc vigoureux et frais. Je continue de regarder alentour, je ne suis jamais allée aussi loin, je regarde ma montre, il n'est que 16h et quelques, j'ai encore le temps de faire un bon kilomètre avant de repartir pour Little Angleton. Scrutant de chaque côtés de la route, je m'aperçois qu'une personne à bicyclette se rapproche de ma position, je me redresse un peu pour savoir de qui il s'agit, mais je ne vous rien, la personne est trop loin. Ce n'est que lorsque que la bicyclette arrive à environs 5 mètres de moi que je distingue clairement le visage de Ren Takahata.

Celui-ci me remarque, mais je ne comprend pas, il a l'air affolé et, arrivé devant moi, me regarde comme si il m'était arrivé quelque chose de grave. C'est vrai que l'on se pose des questions quand on voit une jeune fille seule adossée à un arbre...

Et le soleil tape, ses rayons transperçant les nuages.

Encore une journée rayonnante. C'est décidé, je ne sors plus qu'avec mes lunettes. C'est effarant. Je ne les enlève qu'en cours, et même les rayons qui percent à travers les fenêtres suffisent à me faire pleurer. Je n'aime pas ça. Oh non, je n'aime pas ça.
Mais je n'ai pas vraiment le choix.
Aujourd'hui, résolu à rester chez moi, fermer portes et volets, et dormir un bon coup sur mon lit, je ne me suis pas amusé à me balader dans Little A.
Mais le destin n'est pas toujours d'accord avec nos résolutions, et c'est Mme Mystery en personne qui m'avait alors appelée, prétextant qu'une élève de l'orphelinat était partie quelque part, et qu'elle devait lui parler. Évidemment, puisque je ne donnais plus cours de la journée, il a fallu que ça tombe sur moi.
je tentais alors d'expliquer ma position, que les rayons du soleil m'avaient suffisamment fatigués. Puis, j'ai été traité en quelque sorte de flemmard, ce que je n'apprécie pas du tout, soit dit en passant. C'est donc suite à cette remarque que j'obéissais aux ordres de Mystery. Ce que je peux être naïf, moi alors...

C'est donc avec la forte sensation de m'être fait avoir que je saisis mon vélo (ma voiture trop loin (étant donné ma flemmardise incroyable) et l'envie de me transformer très en arrière dans mes pensées) et posa mes lunettes de soleil sur mon nez.
Puisque je ne savais pas vraiment où chercher, je commençais par les alentours de Little A. Le problème, c'est qu'elle n'y était pas, et que moi je commençais à fatiguer.
Une heure plus tard, je me décidais enfin à partir du village, et suivre la longue route. C'est alors que, 3 kilomètres plus tard, l'image de cette fille aux cheveux rouges m'apparut sur le bord de la route, je ne pus que me donner du courage pour la rejoindre. Elle leva ses yeux vers moi, juste avant que je ne sortes ma voix sévère, pas vraiment apprécié des élèves.

-Hayley, mais bon sang, qu'est-ce que tu fais ici? Mme Mystery te cherche, elle doit te parler.

Hayley sursauta, certainement surprise par mon ton de voix. Je me ressaisis, soupirai, et reprit plus calmement :

-Tu ne t'es pas fait mal au moins? Tu avais l'intention d'aller où comme ça? Tu devrais faire plus attention, morigénai-je.

Elle baissa les yeux, et moi, la rejoignant, je posais ma bicyclette sur le côté de la route, histoire de ne pas gêner le trafic d'une éventuelle voiture. M'asseillant sur l'herbe, j'attendis qu'elle m'explique ses raisons.

Angsty to be wanted. Yes, angsty.

Comment pouvais-je deviner que Mrs Mystery veuille me parler. Je ne suis pas télépathe moi!
-Tu ne t'es pas fait mal au moins? Tu avais l'intention d'aller où comme ça? Tu devrais faire plus attention.
Oh non, Ren Takahata pense que j'ai un problème. Je baisse les yeux, honteuse de ne pas avoir de mauvaises histoires sur ma santé à lui raconter. Oui, je vais très bien. Et il a parcouru trois kilomètres juste pour me prévenir. C'est stupide, surtout quand j'ai un portable sur moi. Il ne pouvait pas deviner. Et je crois qu'il n'a pas mon téléphone, mais Pandora Mystery l'a, elle. Je sors mon engin de la poche, Low battery. Je comprends, évidement, quelle stupidité.

-Je vais bien, je vous assure. déclarais-je.
Mr Takahata lève un sourcil, il n'a pas l'air de me croire.
-Je.. J'étais en train de... de méditer, si l'on peut dire.
Mon professeur me regardait d'un air grave, puis il lança un soupir, il avait l'air soulagé.
Je regardais alentour. Rien. Rien que le bruit du vent qui passe dans les feuilles de l'arbre sur lequel je suis adossée. Rien que la lumière pénétrante et chaude du soleil. Rien que la fraîcheur de l'ombre et de l'herbe. Rien qu'une route, un professeur et une jeune fille, perdus au milieu de nulle part, près d'Edimbourg certes, mais nulle part.

-Monsieur, dites moi, dis-je en regardant l'horizon, qu'est-ce qu'il y a de bizarre chez moi?
Pourquoi ai-je dit ça? Je ne sais pas. Ca me turlupinais depuis la mort de papa, il y a si longtemps. Pourquoi? Je crois que je me reproche sa mort. Pourquoi? Je ne sais pas, je ne sais pas. Trop tard, c'est dit, je ne peux pas l'effacer.
Le professeur me regarde étrangement. Je sais, je dis des choses étranges parfois, c'est dans ma nature de poser des questions. Moi qui suis pourtant si vive et heureuse. Tant pis, tans pis.

Est-ce qu'une fleur peut s'épanouir sans soleil...?

-Je vais bien, je vous assure.

Avec son regard actuel, il était difficile de la croire. Je levais un sourcil, signe de mon air suspicieux.

-Je.. J'étais en train de... de méditer, si l'on peut dire.

Sa phrase semblait honnête. Je m'en rassurais, et reprenait mon souffle, après mes longs kilomètres parcourus à bicyclette. La transformation aurait été préférable, mais il était trop tard pour penser à ces choses-là...
C'est alors que dans un parfait silence, que rien ne troublait, hormis peut-être le bruit du vent qui s'emmêle dans les branches de l'arbre, et qui, avec ses feuilles, nous procure un coin d'ombre très apprécié.

-Monsieur, dites moi, qu'est-ce qu'il y a de bizarre chez moi?

Je ne m'attendais pas vraiment à cette question. Avec une mine indéchiffrable, -peut-être étais-ce un mélange d'étonnement, de surprise et de gravité- je restais silencieux, fixant mon élève avec un sourire peu à peu affectif et amusé.
Qu'avait-elle, pour me demander ça? Maintenant... Qu'allais-je lui dire? le soleil avait peut-être trop tapé sur sa tête? Je me mis à rire. Un rire presque muet, sourd, mais pas méchant. Plutôt surpris. L'air de dire "Qu'est-ce que tu as, à me demander ça maintenant?"
Sans trouver les mots adéquates, je détournai le regard, observai l'horizon, et posai peu après ma grande main sur le sommet du crâne d'Hayley.
Elle sursauta. Me tournant vers elle, je souris et lui dis :

-Moi, je pense que tu as une tête trop petite. Tu vois? Je peux faire tout le tour de ta tête rien qu'avec ma main.

Elle resta figée. Retirant ma main, je lui dis, plus sérieusement cette fois :

-Tout le monde est bizarre. Sinon, tout le monde se ressemblerai. je t'apprécie telle que tu es, alors ne change pas.

Je lui souris une nouvelle fois, puis lui ébouriffa les cheveux. Elle n'avait pas à s'en faire.

Feeling empty again
Je me sens vide, je ne sais quoi penser, je parle sans réfléchir quand je suis mélancolique, je dis trop de bêtises. J'attends la réponse, espérant quelle ne fasse pas trop mal. Poor thing, poor thing. J'attends, j'attends. Mr Takahata me sourit, je ne comprends pas tout de suite, puis il rit silencieusement, comme si il disait "ne penses pas des choses comme ça". C'est vrai, penser négativement est une chose rare pour moi. Je devrais me mettre à rire et dire "c'était une blague, je vous ai bien eu" puis regarder son visage agréable afficher la grimace de l'échec? Pas question, je ne suis pas quelqu'un d'aussi immonde.

Je regarde droit devant moi, regrettant d'avoir dit "qu'est-ce qu'il y a de bizarre chez moi?", ces mots qui ne font déprimer alors que ce ne sont que les éléments d'une simple question. Une main se pose sur mon crâne, une main qui peu contenir l'intégralité de ma tête. Je sursaute et me tourne vers mon professeur qui me regarde en souriant.
-Moi, je pense que tu as une tête trop petite. Tu vois? Je peux faire tout le tour de ta tête rien qu'avec ma main.
Je reste ébahie devant lui. Il enlève sa main.
-Tout le monde est bizarre. Sinon, tout le monde se ressemblerai. Je t'apprécie telle que tu es, alors ne change pas. dit-il plus sérieusement.
Le professeur pose une nouvelle fois sa main sur ma tête et ébouriffe mes cheveux. Je ris de bon coeur. Même si ma question d'origine n'avait pas le même sens que sa réponse. Tant pis, il ne peut pas tout savoir. Je n'arrive pas à m'arrêter de rire, mais c'est tellement agréable de rire, ça montre qu'on est de très bonne humeur.

-Merci, dis-je entre deux rires, vous m'avez remonter le moral.
A cet instant précis, je suis une petite fille amusée qui n'a pas à ce soucier du monde.

Si le soleil me fait tourner la tête, alors je suis fou depuis plusieurs années.

-Merci, vous m'avez remonter le moral.

Elle se mit alors à sourire, puis à rire. De mon côté, je lui lançai un regard affectif. Mes élèves comptent beaucoup pour moi. Je ne supporte pas d'en voir un à l'écart, comme je ne supporte pas la tristesse.
Que ce soit un de mes élèves ou bien un simple adolescent, rester dans l'ombre finit forcément par nuire. Je fais tout pour empêcher que cela se produise.
J'avoue que pendant quelques instants, à voir le visage à moitié peiné d'Hayley -elle qui est toujours joyeuse ou colérique-, un frisson m'a parcouru et mon cerveau s'est brusquement mis à marcher à cent à l'heure en se posant cette question "Comment faire pour la rendre heureuse?". J'ai pensé à tout puis les gestes, les paroles sont venues naturellement. Je dois ça principalement à mon boulot de professeur. Petit, je n'aurais jamais imaginé pouvoir et vouloir aider quelqu'un. Ou sinon étais-ce la maturité? Le fait d'être passé par différentes épreuves ou expériences pour le moins presque insurmontable, et, par la suite, de ne plus pouvoir voir de personne triste en face de soi?
C'est en pensant à ces multiples choses que mon portable vibra dans ma poche droite, me sortant par la même occasion de ma torpeur actuelle. je fis signe de silence à Hayley, observais le destinataire, inspirait un bon coup et décrochais :

-Mme Mystery?
-Vous l'avez retrouvée?
-Oui, elle est avec moi.
-Vous pouvez rentrer maintenant?
-Ça risque de prendre plus de temps que prévu. Hayley s'est éloignée de l'orphelinat.
-Combien de temps?
-Hum, pour faire large, je dirais de trente à quarante-cinq minutes, en marchant très lentement.
-Tâchez de vous dépêcher, alors.
-Bien, Madame. soupirai-je.

Raccrochant, je passais la main dans mes cheveux bruns, remarquant que ceux-ci s'étaient quelque peu allongés.
Je ne tardais pas à mettre Hayley au courant de ma discussion au téléphone, bien qu'elle en ai écouté la moitié.

-Il va falloir qu'on rentre plutôt rapidement. Ma bicyclette ne nous suffira pas... J'aurais dû prendre la voiture, flemme ou non, me murmurai-je. Enfin, ce n'est pas grave, prenons notre temps.

Hayley acquiesça d'un coup de tête affirmatif. Nous nous mîmes à marcher lentement.
Mon Dieu! si seulement j'avais su la température qu'il faisait actuellement, par rapport à la température sous l'ombre de l'arbre, j'aurais pris une casquette ou un truc de ce genre... heureusement que je n'étais pas chauve!
cette image me passa devant les yeux, et il me fallu une bonne dose de sérieux pour ne pas éclater de rire.
Soudainement, trouvant une raison pour me calmer, je repensais à la phrase qu'hayley avait prononcée. Suspicieux, je demandai alors :

-Au fait, pourquoi m'as-tu posé cette question tout à l'heure, avec un tel regard sur ton visage?

'Cause you remind me every time, when we were so alive.
Do you remember that?
Nous marchons, sur cette longue route qui n'a pas l'air de finir puisque l'horizon l'avale. Nous rentrons à Mystery Orphanage, lentement mais sûrement. Les roues de la bicyclette de Mr Takahata crissent légèrement sur le goudron chaud. Nous sommes irradiés de soleil, je me demande même si je ne vais pas devenir écarlate.
-Au fait, pourquoi m'as-tu posé cette question tout à l'heure, avec un tel regard sur ton visage?

Je m'arrête soudainement, question pertinente. Je baisse la tête, comment lui expliquer que je pensais à feu mon père. Je souris, signe qu'il n'y a pas à s'inquiéter. Je me tourne vers le professeur qui avait été obligé de s'arrêter lui aussi.
-Je ne sais pas vraiment, c'est venu tout seul. Ca arrive parfois, d'âtre mélancolique sans savoir exactement pourquoi, non?
Je regarde Ren Takahata dans les yeux, ces yeux qui ont l'air de dire "tu me caches quelque chose", puis je continue à avancer. Non, je ne cache rien, je dis la vérité, je n'aime pas mentir, surtout pour me sauver la vie, je ne mens que pour aider les autres.
M'apercevant que monsieur T. ne me suit pas, je me retourne.
-Bon alors, vous venez? dis-je avec un énorme sourire.
Il acquiesce. Nous continuons de marcher encore pendant quelques minutes, nous avons parcourus 1,8 km.

Une voix qui rassure...

J'attendais sa réponse avec intérêt. Je n'aimais pas voir ce regard attristé.

-Je ne sais pas vraiment, c'est venu tout seul. Ça arrive parfois, d'être mélancolique sans savoir exactement pourquoi, non?

J'aurais pu croire ce qu'elle disait, si ce visage face à mes yeux montraient une autre expression. Je levais un sourcil, signe de désapprobation. Qu'avait-elle à me cacher? Je suis un professeur, je respecte mes élèves. Je ne dis rien, si l'élève ne veut pas.
Pourquoi tient-elle tant à me cacher la vérité? Je ne sais pas.
Mais c'est perdu dans mes songes, que je remarque que je me suis arrêté. Et c'est peu après la voix d'Hayley qui me ramena à la réalité :

-Bon alors, vous venez?

Je fis "oui" de la tête, et la suivit.
Cependant, je ne laissais pas tomber. Je voulais savoir le fond de ses intentions, chercher la cause de son souci. Mais je savais qu'il en fallait pas trop la forcer. C'est donc avec d'infime précaution que je continuai ma lancée, quitte même à la faire culpabiliser.

-Dis-moi, tu ne fais pas confiance, pour me cacher un secret?

Il est vrai que je peux comprendre un sentiment comme celui-ci, car petit, j'étais pareil, incapable de me confier, gardant pour moi et refoulant jusqu'à l'aide de ma propre mère. Et c'est justement parce que j'ai vécu ça que je ne veux pas que d'autres le vive.
Soupirant, je levais légèrement la tête, soucieux du silence d'Hayley. Puis, comme elle ne parlait toujours pas, je pris le guidon de la bicyclette d'une main, et mis l'autre à nouveau sur la tête d'Hayley.

-Fais comme tu veux, mais sache que je suis là si tu as besoin de conseil. Je suis ton professeur de musique après tout. souris-je finalement.

Un sourire sembla s'afficher sur son visage, et je remis ma main sur le guidon, difficilement orientable d'une main. Elle n'aura pas de souci. Je ne le veux pas. Aucun de mes élèves ne sera malheureux.
C'est le dur et long défi que je me suis lancé lorsque mon boulot de prof commença.

Life is Hot'n'Cold

Je fredonne un petit air, une chanson qui parle du Tennessee. Mes origines, l'endroit où je suis né, tout ça je m'en rappelle, mais il y a une chose dont je me souviens pas, deux à vrai dire. La première c'est le nom de mon premier ami, la deuxième, c'est le visage de mon père. C'est la pire chose qu'il puisse m'arriver, ne pas me souvenir du visage de mon propre père.
-Dis-moi, tu ne fais pas confiance, pour me cacher un secret?

Ce n'est pas un secret, je ne suis absolument pas obligé de parler de ma vie privée à un professeur, si toutefois on peut classer ça dans vie privée.. Je ne sais pas. J'aimais mon père, comment ce fait-il que j'ai oublié son visage? En même temps, il est mort quand j'avais 3 ans, mais je me souviens de beaucoups de choses de cette époque, pourquoi son visage ne me revient-il pas?
-Fais comme tu veux, mais sache que je suis là si tu as besoin de conseil. Je suis ton professeur de musique après tout. me souria monsieur T.
Il a raison. Je n'ai pas envie de cacher des choses, mais je pense en parler quand j'aurais trouvé la bonne façon d'aborder le sujet. Et puis moi qui ne peut pas m'empêcher de chercher une solution quand il y a un problème, je vais obligatoirement tenter de me rappeller son visage.

L'ombre d'un sourire passe sur mon visage tandis de nouscontinuons d'avancer sur cette longue route. On commence à apperçevoir Little Angleton, et un peu plus loin, Mystery Orphanage. Il est 17h quelque chose. Nous arrivons bientôt, plus que 0,5 km.

Quand diable arriveront les premières giboulées?

Elle ne cherchait plus à parler, c'était évident.

Je soupirais de mon côté. Little Angleton commençait déjà à apparaitre dans notre champ de vision.
Je posais mon regard sur Hayley et remarquai qu'elle avait prit une teinte joyeuse. Soit, j'attendrais le moment venu. Nous restâmes ainsi silencieux, l'un à côté de l'autre.

Qu'allais-je donc faire en rentrant? Me coucher sur mon lit, afin que cette journée ne soit qu'un lointain souvenir? Ou bien peut-être jouer du piano, cela m'aiderai à oublier les moments de difficulté éprouvées sous le soleil de plomb, et aussi à m'améliorer encore davantage dans ce que je pensais être ma grande passion.
Mais je n'y étais pas encore, et il allait falloir passer par Mme Mystery pour déposer l'enfant, parler très certainement en sa compagnie, parcourir tout l'orphelinat et enfin peut-être je pourrais rentrer chez moi.
Je serais chez moi... Dans le frais et l'obscurité d'une maison aux volets fermés. Quand diable allait-il pleuvoir, faire de l'orage, venter, ou ne sais-je encore? Il y avait un grand besoin d'eau, surtout pour les plantes accrochées à mon petit balcon, que je désespérais d'arroser tous les jours, sans quoi sècheraient-elles très certainement.

Little Angleton était en face de nous.

Plus que quelques mètres avant d'entrer dans l'orphelinat, et après à moi la liberté...

The story ends, thank you for all.

Nous arrivons, nous rentrons à Little Angleton, l'église sonne 17h30. Monsieur T. a l'air content, je ne ais pas pourquoi, à vrai dire je m'en fiche. Il n'y a pas beaucoup de monde dans les petites rues du village. La plupart des gens sont au Lonely Ghost ou bien quelque part dans la campagne.
-Si vous voulez, je peux continuer toute seule.

Cette idée n'a pas l'air de lui déplaire. Mais dans son devoir de professeur, il m'accompagne jusqu'au bout. Nous sortons du village pour aller à Mystery. Le soleil brille toujours, en rentrant, il faudra que je regarde si je n'ai pas prit de coups de soleil. Avec la chaleur, le chemin est un peu dur à parcourir. Ce n'est pas ça qui va nous arrêter.

Arrivés devant la porte du Mystery, je regarde monsieur T. dans les yeux.
-Je vous dirais tout quand je serais prête. souriais-je. Merci pour tout, à la prochaine Monsieur T.
J'entre dans le Mystery, en regardant furtivement derrière moi, je vois monsieur Takahata descendant le chemin sur sa bicyclette, comme un enfant, cette image m'arrache un sourire, avant de refermer la porte.