Destinée - On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.

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  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.

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Humain Noir
EMPLOIS/LOISIRS : Tuer ?
CITATION DU PERSONNAGE : Vous croyez que je suis calme. Mais dans ma tête, je vous ais déjà tué trois fois.

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DATE D'INSCRIPTION : 03/12/2010

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Lola Hellin
Lola Hellin
Humain Noir
MessageSujet: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptyVen 2 Sep 2011 - 20:44

» On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. «
Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. 447414Ian_Somerhalder Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. Emilie-emilie-de-ravin-20532090-100-100
«Les seuls souvenirs qu'on récoltent sont les mains en sang,
Et les os cassés. »

Oups. C'est le cas de le dire. Ce matin ... comment dire.. J'ai fais une boulette. Mais pas une petite. Une grosse. Ce matin, ben.. j'ai raté ma cible. Ou plutôt j'ai.. fais exprès sans le vouloir. Vous ne comprenez rien ? Bande d'asticots.

Lola avait vu la vieille arriver son acte de mission; et devait liquider la cible le matin même. D'ordinaire, elle apprenait tout de ces cibles pendant la semaine, allait en reconnaissance et d'autres choses plutôt utiles. Surtout son emploi du temps. Mais là, elle n'avait évidement pas le temps, et avait résolument besoin de dormir. A vrai dire, elle avait beaucoup (trop) bu. Et puis son employeur lui avait affirmé que c'était facile. Il suffisait d'aller au parc, et il lui montrerait qui c'est. Alors, le lendemain, elle était assise sur un banc, tranquillement, au parc. Puis son téléphone à sonné, et la photo d'un gamin qu'elle avait sous les yeux à apparut sur l'écran. Elle avait frémit en ce disant qu'elle allait, pour la première fois tuer un gosse. C'était pas un acte très bon selon elle. Car oui, tuer des gros porcs pervers ou des femmes cupides, ça ne la dérangeait pas. Mais un gosse, si. Il n'avait pas eu le temps de faire ses preuves, s'était injuste. Mais pourtant, son cerveau avait déjà élaboré LE plan parfait. Il suffisait d'attirer l'enfant pas très loin, et de le noyer. Devait bien y avoir une marre aux canards dans le coin. En France, y'avait toujours quelques volatiles qui traînaient. Donc voilà. Avoir le plan parfait sans avoir le cran de l'exécuter, c'est tellement frustrant... Alors elle a hésité, puis elle a vu le gamin, l'a bien observé. Puis à du se résoudre à partir. Mais, étrangement, son patron n'était pas de cet avis là. Je dis étrangement, parce que ça ne l'est pas du tout. C'était ironique. Il l'a convoquée dans un immeuble. Elle savait qu'elle allait prendre cher, mais s'en fichait résolument. Elle pensait peut être qu'une bonne action suffisait à sauver son âme. Mais peut être ne croit-elle pas en Dieu. Alors cette fille est étrange. Tout simplement.
Elle marchait tête haute dans la rue, et quand elle est arrivée devant son patron, la seule chose qui lui est venue à l'esprit et qu'il n'était pas aussi rouge qu'elle l'aurait pensé. Mais que par contre, ses poings aux phalanges étonnement blanches en disaient long sur ses pensées. Elle s'était avancée, insolente. Il l'avait frappé tellement fort au visage, qu'elle était tombée au sol. Sa lèvre avait explosé sous le coup, et son arcade s'était ouverte. Elle n'avait rien dit, mais son regard en disait long. Elle le trouvait juste débile. La souffrance physique est bien moins pire que celle, mentale. S'il avait vraiment voulut la faire plier, il aurait tué quelqu'un qu'elle aimait bien. Or, elle mentait à tout bout de champ. Et ne dévoilait jamais de choses secrètes. En même temps, l'homme n'avait que trop besoin d'elle. Il n'aurait pas put lui faire pire voyez vous. Et la voilà en train de marcher tranquillement...

Il fait nuit à présent. Et devinez qui j'ai à la main ? Hé ben non ! Pas de la vodka. Ni du Gin d'ailleurs. Ils ne m'ont pas lâchés, je teste juste un autre régime alimentaire. Pas du Whisky. Je veux pas finir comme Jack, bien qu'on se ressemble terriblement. Non ! Pas d'alcool ! Ouai, sabrez le champagne ! En fait, j'aurais du emmener Rhum, mon nouvel ami, mais j'ai finis la bouteille hier. C'est le meilleur Rhum du monde vous savez ! Il a était primé sept années de suite. Du coup, bam, 8o€ la bouteille. Même moi j'ai faillis pleurer. Bon, bien sûr on en est pas aux bouteilles à 1ooooo[...]ooooo d'euros ! Mais il est juste excellent. Donc je l'ai finis hier. J'étais totalement torchée. Ah que oui qu'il était bon ! Vous imaginez même pas. Donc là ben.. j'en suis à la boisson vitaminée à la fraise. C'est super bon, mais pas autant que l'alcool. C'est dommage. Et surtout, ça ne me redonne pas la pêche comme Vodka. Vodka que j'aime tellement fort que mon coeur va déborder un de ces jours. Et pourtant, je suis là. Au beau milieu de la nuit, sur la place de Little Angleton. Je suis assise sur un muret. Et je me fais royalement ch*er. Mais du genre vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup. Alors j'attend, avec mon jus vitaminé. Et la place est tellement déserte que..
Le pouvoir balance un instant dans l'air. Tire-toi. Charmeuse.. C'est pas mal, je dois avouer. Qui peut me résister, mmm ? Mais parfois, j'ai pas envie d'en user, mais c'est plus fort que moi. Ça fait parti de moi hein ! J'y peux rien. Alors, faisons joujou avec la lumière. Apollon. Ça, ça c'est cool. J'aime tellement ça ! Vous ne pouvez même pas imaginez. Je lève une main en souriant. L'air est frais finalement.

La lumière apparaît, délicatement au bout des doigts de l'humaine noire. Comme des perles blanches au bout de ses doigts tendus. Elle sourit. Quand la lumière veut bien jaillir comme ça, elle est comblée. elle fait donc joujou en souriant comme une gamine.

Des pas ! J'ai entendu des pas. J'en suis sûre que j'ai entendu des pas. Arrête toi lumière, arrête toi ! Pitié ! Je tremble un peu. Le bout de mes doigts restent toujours illuminés d'une lumière blanche. Saleté de don ! Je gronde sourdement. Tiens, j'ai une idée finalement !

Et la sorcière qui se met à se lécher les doigts, et la lumière de s'éteindre. Terriblement satisfaite, elle sourit. Puis prend deux longues gorgées de son breuvage rose, un peu épais. Alors, qui arrive ? Sa sent la magie noire à plein nez selon elle. Il ne fait pas sombre, c'est la pleine lune. Il va être facile de distinguer si c'est un visage ennemi ou ami. Ou un inconnu.

A ben oui. Un inconnu...

_________________

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Monter c'est prendre le risque.
De tomber tout en bas.
Sauf que si on chute de très haut.
L'espace d'un instant on vole.
Myaw Nienta ~
.
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Sorcier Noir ~ Membre de Rosenrot
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CITATION DU PERSONNAGE : J’te fascine hein ? Allez viens on parle de moi !

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Evan Adams
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Sorcier Noir ~ Membre de Rosenrot
MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptySam 3 Sep 2011 - 14:14

« Help, I need somebody,
Help, not just anybody,
Help, you know I need someone, help. »

    Je ne suis pas dans mon état normal. Je n’ai pourtant avalé qu’un verre de vodka. Peut-être deux en fait… Mais je ne suis pas saoul. Non, c’est autre chose. J’ai la désagréable impression d’être de bonne humeur. Riez, donc. Je sais, cela paraît ridicule. On a tous des moments de joie intense, ces fameux instants où n’importe quoi est possible. Eh bien, pas moi. Je fais exception à la règle encore une fois. Il n’est absolument pas dans mes habitudes de me sentir heureux. Oh non, j’imagine déjà votre mine de chien battu. Pas de pitié, je vous en supplie ! Je le vis très bien. C’est beaucoup plus facile, en fait. Quelqu’un dont j’ai oublié le nom a dit un jour : L’enfer, c’est les autres. S’il savait combien il avait raison. C’est sur ce principe de ne dépendre de personne et de ne laisser personne dépendre de moi que j’ai forgé ma personnalité. Jusqu’à aujourd’hui encore je l’ignorais, mais il s’avère que cette règle dont j’ai fait ma priorité est instable. Presque tangible. Aujourd’hui donc, plus que n’importe quand, j’ai besoin de compagnie. J’ai besoin d’un sourire. D’entendre le son d’une voix amicale. Mais que dis-je ? Je n’ai aucun ami. Quelle ironie du sort, quand j’y pense. La vie a un drôle de sens de l’humour. Au fur et à mesure que j’avance, ce besoin lancinant s’intensifie jusqu’à devenir existentiel. J’ai besoin de quelqu’un.

    J’en ai la certitude lorsque je vois ce gamin courir sur la chaussée puis traverser la route sans même se donner la peine de regarder à droite et à gauche, comme le lui a probablement enseigné sa mère. Ça me fait penser à la mienne, de mère. Mais pas comme vous l’entendez. Il n’y a aucun espoir pour que penser à ma mère ou à mon père me procure un jour ne serait-ce qu’un brin de nostalgie. Je les hais et je les haïrais toute ma vie. Point. Barre. À la ligne.
    Mais revenons au petit garçon. Il a l’air apeuré, comme quelqu’un qui vient d’échapper de justesse à la mort. Je le vois à la lueur de folie dans son œil. Une fois la poussée d’adrénaline passée, il aura bien du mal à reprendre ses esprits. Mais pour l’instant, il n’a qu’une seule chose en tête : la survie. Étrange comme l’être humain, si fragile, peut devenir dangereux lorsqu’il est menacé. Il a presque atteint le trottoir d’en face, celui où je me tiens en ce moment même. Une berline noire déboule à ce moment là, sans crier gare. Le crissement des pneus sur le goudron et le klaxon du poids lourd lui font l’effet d’un électrochoc. Le petit garçon s’immobilise au milieu de la rue, incapable d’esquisser le moindre mouvement. Réaction classique. Classique mais stupide. La voiture n’est plus qu’à quelques mètres et malgré l’énergie du conducteur dépensé à appuyer sur le frein, je sais que cela ne sera pas suffisant. Mu par un réflexe sorti d’on ne sait où je bondis à côté du gamin et l’attire par la manche sur le trottoir. Il choisit ce moment pour émerger de sa torpeur. Il était temps !

    L’espace d’un instant, nos regards restent entremêlés. Peut-être que tout cela n’est que le fruit de mon imagination débordante, toujours est-il que je crois apercevoir cette lueur apeurée dans ses iris, comme une alarme. Je prends conscience que mes doigts sont toujours serrés sur son petit bras. Je le lâche, presque à contrecœur. Il esquisse un sourire que j’interprète comme un merci et détale entre les ruelles. Ma main pend le long de mon corps, inutile. Il me faut quelques secondes pour me remettre les idées en place. Je viens de sauver un gamin d’un accident. Peut-être même de la mort. L’impression devient certitude : je ne suis pas dans mon état normal. J’aurais dû laisser ce gamin se faire écraser sans le moindre état d’âme. Mais mon cœur avait parlé plus rapidement que ma raison. Mon cœur ! Je suis pitoyable. Je n’ai aucun cœur, où s’il m’en reste un, cela fait bien longtemps que je l’ai fermé.
    Je poursuis mon chemin, sans véritable but, à travers les rues de Little Angleton. J’ai toujours aimé la nuit. Le crépuscule, les lumières, les coucher de soleil… Je me donne envie de rire. De vomir, plutôt. Tout cela est niais au possible. Les balades à la belle étoile ne sont bonnes que pour les amoureux. Je préfère de loin le calme d’une ruelle déserte et mal famée. Du moins, habituellement. Mais comme aujourd’hui tout tourne à l’envers, je décide de me mettre en chasse – pardon, les habitudes de sorciers nous mènent la vie dure – d’un peu de compagnie.

    Je suis sur le point de renoncer lorsque j’aperçois une lumière vive, dans la pénombre. Je m’approche, intrigué, en veillant à faire le moins de bruit possible. Je ne tiens pas à laisser de l’avance à un potentiel ennemi. Je fronce les sourcils. C’est une jeune femme. Je ne distingue pas son visage car il est entièrement voilé par ses cheveux d’or. Elle a quelque chose dans les mains. À moins que… Non, la lumière sort directement de ses doigts. Le spectacle est assez étonnant.
    Mais j’ai déjà suffisamment joué les espions. Je ne prends donc plus la peine de masquer ma présence et mes pas résonnent sur le sol, ajoutant une touche lugubre à la situation. Un air affolé vient remplacer sa mine satisfaite et elle s’empresse d’éteindre ses petites lumières… en se léchant les doigts. Je laisse échapper un léger rire. Ça y est, elle m’a repéré. Elle n’est pas laide, je dirais même que je la trouve jolie. Finalement, c’est lorsqu’on ne s’y attend plus qu’on trouve ce qu’on cherchait. Je ne suis pas sûre qu’elle soit une compagne idéale, mais après tout, nous verrons bien. Et puis, ça sent la magie a plain nez, ce qui ne manque pas de renforcer ma curiosité.
    J’ai envie de m’amuser.

    - Tu peux rallumer s’il te plait, il fait un peu sombre, je dis en désignant le bout de ses doigts du menton, avec un sourire en coin.


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- I wear your granddad's clothes, I look incredible. -
« life sucks. get a helmet. »



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Humain Noir
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Lola Hellin
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Humain Noir
MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptySam 3 Sep 2011 - 22:22

Y'a des gens bien.
Et d'autres pas.

Elle était là. Assise sur son mur tout simplement. Elle s'ennuyait profondément, et comme toujours quand elle s'ennuyait autant, elle avait fait joujou avec son don. Mais Madame n'avait pas était très discrète, et par conséquent, elle s'était fait repérée. Boulet sur patte la donzelle. Mais comme elle est pas bourrée, elle a l'impression d'avoir un sacré avantage sur l'autre. Mais en fait non. Ce n'est pas parce qu'elle pouvait aligner deux mots qu'elle était forcément dans une position confortable. Son cerveau fonctionnait à toute allure, et était en train d'élaborer quatre plans en même temps. Le premier, si jamais il n'était pas magique. Le deuxième s'il était sorcier noir et qu'il voulait la tuer. Le troisième s'il était sorcier blanc et qu'il voulait la tuer. Et le dernier, comment fuir. Il faut toujours prévoir un plan de fuite. Dans l'immédiat, le sens ressemblait à 'Tu l'aveugles et tu te barres.' Pas très élaboré mais suffisant selon elle.

Un inconnu donc. Je serrai fort entre mes doigts cette foutue bouteille qui refusait obstinément de se transformer en une matière bien plus joyeuse. Fêtard. Pas que l'heure soit à la fête, certes, mais on pouvait bien rire un peu non ? Oui. Et l'alcool reste encore le moyen le plus simple pour être d'humeur joyeuse, sans que votre environnement soit spécialement jovial. Là d'ailleurs.. niveau joyeux, on peut largement faire mieux. Détaillons donc l'inconnu. Il est brun, avec deux yeux bleu-gris peut être un peu légèrement verts. Il a la peau plutôt clair, est grand, et musclé. En trois mots ? Il est (très) beau. La parenthèse ne compte pas évidemment. Parce que le très, c'est selon les goûts. Je suis d'avis de rajouter ce 'très' mais vous ne le seriez peut être pas. Alors le voilà fiché entre parenthèses.

L'humaine passe une main dans ses cheveux aux belles boucles blondes, histoire de ficher une mèche derrière son oreille. Elle cligne des yeux face à l'inconnu, tandis que son don de charmeuse se glisse sournoisement dans l'air. Il pourra même pas avoir envie de la tuer. C'est tout. Et il a une sympathie déjà faite pour Lola. Haaa, les avantages d'être magique. Cool non ? Mais elle sent que l'autre est magique aussi, et noir. Ça sent bon les sorciers noirs. Ça n'a pas l'odeur d'oeuf pourri de la magie blanche.

- Tu peux rallumer s’il te plait, il fait un peu sombre

Je déteste l'idée que mes dons soient grillés ainsi. L'effet de surprise n'est plus très surprise du coup, et je n'aime pas ça. C'est comme si, à la bataille, l'as tombait au premier tour, et que l'adversaire remportait la carte. Parce que moi, moi je ne sais rien du tout de lui. C'est ça le pire au final. C'est d'être dans l'ignorance. Et c'est cette dernière qui provoque des batailles. Mais la troisième guerre mondiale n'est pas pour aujourd'hui, rassurez-vous. Je fais un léger geste de main, et une sphère de la taille d'un ballon de handball se met à flotter dans l'air, à un mètre de nous. Elle brille, mais n'est pas éblouissante. Juste blanche, et lumineuse. Satisfait l'ami ? J'espère bien. Parce que sinon je la chauffe et l'envoie en plein dans ta sale face de rat. Tu vois, tu n'as pas dis si tu étais satisfait ou pas, que déjà j'imagine les pires abominations. Je suis diabolique...

Elle le regarde. Le jauge un instant. C'est pas aujourd'hui qu'elle va sauter sur l'inconnu. Mais elle peut très bien le séduire, et le ramener dans son lit. Ouui. C'est une option. Mais elle est toujours d'accord pour dire que c'est moins drôle ainsi. Habituellement, ça ne la dérangerait pas le moins du monde, mais ce soir non. Elle a envie qu'il l'apprécie, pour ce qu'elle est. D'ailleurs, c'est bizarre que elle, Lola Hellin pense ça. Ouai, c'est anormal même. Cette fille est bizarre. Vraiment très étrange quand elle veut. Elle le regarde. Elle aimerait presque parier sur son organisation, mais se dit que, si jamais elle se trompe risque de se faire tailler en pièce. Elle sait aussi que pas mal de gens savent créer une petite flamme. Pas lui ? Ooooh, pauvre petit chou. Elle aurait presque de la peine pour lui. C'est une blague, bien entendu. Lola n'a de peine pour personne, bien entendu. Elle braque ses yeux clairs dans les siens, avant de répondre, prenant soin de placer dans ses quelques mots toute l'arrogance et l'insolence dont elle est capable.

-" Même pas capable de créer une petite flamme de rien du tout ? "

Je suis diabolique. Encore une fois. Et je m'aime aussi. Non, ça c'est une blague, y'a que Jack qui aime personne plus que sa petite personne. Jack est égoïste, menteur et manipulateur. Trois défauts. Autant de points communs. Ça fait mal de se dire que l'ont ressemble à Jack Weiss. Rah ouai. C'est blessant même. Je ferai en sorte de changer parce que je vais finir par me détester. Parce que oui, je déteste Jack Weiss. Il n'aime que lui lui et lui. Qui d'autre ? Son don ouai. Ah ! Et le Whisky. Il l'aime tellement fort son whisky qu'il pourrait mourir pour une bouteille en enfer. Et puis Jack, il est méchant des fois. Il est têtu, très têtu. Et puis il est lâche aussi. Très lâche. Lui aussi je suis sûre qu'il prévoit toujours un plan de fuite, et qu'il le met souvent à exécution.

Considérant que Jack Weiss à eu son compte, elle cesse de penser à lui, pour reporter son attention sur le beau brun. Elle lève une main, se concentre, et la sphère explose en plusieurs autres de la taille d'une boule de pétanque. Elles flottent, elles aussi, mais au moins sont tout autour d'eux. Et se rapprochent un peu du sorcier. Lola ne se gêne pas pour fixer un instant l'homme. Elle réfléchit un instant avant de balancer :

-" Vous êtes du genre brun ténébreux, ou c'est juste un air que vous vous donnez ? "

Bam. Mange ça.
Bienvenu dans le merveilleux monde de Lola Hellin, avec ses poneys magiques et ses poupées blondes. Ou paaaas. Mouahaha. Je suis diabolique.
Mince, la dernière fois que j'ai parlé de ça, ça m'a mené à Jack. Bwark. En plus, ça fait bien trois fois que je le dis.

Oui, tais toi Lola. Ça vaudra mieux pour toi. Elle continue un instant de scruter ses yeux. Ce qu'elle voit, ça lui plait. Elle laisse échapper un sourire angélique et un regard du même genre avant de dire :

-" Moi c'est Lola. "

Moi je m'appelle Lolita
Lo ou bien Lola
Du pareil au même
Moi je m'appelle Lolita
Quand je rêve aux loups
C'est Lola qui saigne
Quand fourche ma langue
J'ai là un fou rire
Aussi fou qu'un phénomène
Je m'appelle Lolita
Lo de vie, lo aux amours diluviennes

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Evan Adams
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Sorcier Noir ~ Membre de Rosenrot
MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptyDim 4 Sep 2011 - 19:27

« Carve your name into my arm
Instead of stressed, I lie here charmed
'Cause there's nothing else to do
Every me and every you. »

    Gris, bleu, et blanc.
    Tel est le ciel en cette soirée de septembre. Gris, pour les nuages. Bleu pour le ciel lui-même. Et blanc pour les étoiles.
    Je n’ai jamais fait attention au ciel auparavant. En fait je n’ai jamais fait attention à autre chose que moi-même. Je suis l’hypocentre de mon existence. C’est beaucoup plus facile de n’aimer que sois. On n’a pas à faire semblant. Semblant de sourire, semblant de rire, semblant d’aimer, semblant de vivre. Mais parfois, c’est fatigant. C’est fatigant d’être seul. C’est lassant. Je suis lassé. Fatigué. Lassé d’être fatigué. Je vous rassure, ça ne m’arrive pas souvent, j’avoue que je ne comprends pas moi-même ce qui m’arrive. Heureusement d’ailleurs, sinon je serais en constante dépression.
    Donc, avant ce soir, je n’ai jamais fait attention à la couleur du ciel. Sauf que ce soir justement, je le trouve particulièrement lumineux. Lumineux ? Bon sang, Evan, reprends-toi ! Depuis quand le ciel peut-il être beau, ou lumineux ou je ne sais quoi d’autre encore ? J’ai l’impression d’entendre ma grand-mère.

    Je jette un œil à l’autre. La fille. Elle dégage des ondes étranges. Des ondes… attirantes. C’est assez embarrassant, habituellement, c’est plutôt moi qui attire les filles jusqu’à mon lit – ou ailleurs, selon les moyens du bord. Seulement, je ne peux m’empêcher de suivre des yeux ses doigts fins passer entre ses mèches blondes, la forme de ses lèvres, la courbe de sa nuque… Je serre les dents. C’est lamentable. Je suis la-men-ta-ble. Il n’empêche que c’est fichtrement amusant ! J’ai décidé d’entrer dans son jeu. Je lui fais un de ces sourires dont j’ai le secret. Le genre de sourire carrément comique qu’on peut interpréter comme « t’as de beaux yeux tu sais ? ». Pas trop bon genre, d’accord, je suis quand même plus fin que ça. Mais c’est elle qui a commencé !

    Je songe toutefois que, si cela tourne mal, je n’aurais pas une infinité solutions. Soit je la liquide, ce qui soit dit en passant, me conviens parfaitement, soit je… J’utilise à nouveau mon joker. Ce sera la deuxième fois en une semaine. Je le reconnais, ça fait beaucoup, mais c’était entièrement justifié. Pas tout à fait, c’est vrai mais… Mais je m’égare. Revenons à nos moutons, autrement dit, à mes possibilités de fuites. Je n’en vois définitivement qu’une seule : la téléportation. J’hausse les épaules. De toute façon, j’aurais le temps d’aviser. Je me demande un instant si elle a aussi passé en revue ses chances de s’enfuir. Cela paraît évident. Dans une ruelle sombre, en pleine nuit, avec un inconnu. Même un irresponsable y songerait. Elle a l’air de tout, sauf d’une irresponsable ! En revanche, j’ignore à quelles conclusions elle est parvenue. Mais je le saurais en temps voulu. Ou pas. De toute façon, de nous deux, je suis de loin le plus intimidant !
    Elle me fait le coup du regard brûlant, et fiche ses yeux bleus pâles dans les miens. Puis, elle me rétorque avec une fougue indéniable :

    -" Même pas capable de créer une petite flamme de rien du tout ? "


    Entre nous, elle outrepasse les limites. Si je n’étais d’une si étrange humeur, je lui aurais volontiers fait ravaler sa suffisance à coup de claques. Mais elle a de la chance, je suis d’humeur joueuse. Je ris, d’un rire chargé de mépris. J’aurais été tout à fait capable de déclencher un incendie, mais cela ne fait pas partie du jeu. De notre jeu. Un jeu dont ni elle ni moi ne connaissons les règles. Je sais simplement qu’il faut poser les cartes l’une après l’autre, sans se précipiter. J’ai toujours un briquet sur moi. C’est très utile, surtout dans mon cas. Je l’extirpe de ma poche, avec un calme inhabituel. Il a été customisé par mes soins. Sans me vanter, j’en suis assez fier. Je l’allume et une petite flamme se met à danser à l’intérieur. Je n’ai pas besoin d’essence. Je la caresse du regard. Purement et simplement. Elle se met à osciller de droite à gauche, d’abord timidement puis de manière plus marquée. Chaque fois c’est la même chose ; je jubile presque. Puis, d’un coup, sans prévenir, je laisse jaillir mon pouvoir. La flamme prend vie. Je deviens elle. Elle devient moi. Nous ne faisons plus qu’un. Elle est maintenant haute de plus de dix centimètres et ne cesse de grandir.
    Considérant que cela a assez duré, je déverrouille mon esprit et la flamme vive disparaît, comme si elle n’avait jamais existé.
    J’observe ma nouvelle compagne avec un amusement teinté d’intérêt. Puis je dis d’une voix doucereuse :

    - Pas besoin de ça.

    J’aurais pu, si je l’avais voulu, utiliser la magie noire pour créer une petite flamme de rien du tout, comme elle le dit si bien, mais elle aurait été nettement moins impressionnante. Et j’aime toujours utiliser mon pouvoir.
    Maintenant, nous sommes quittes. À égalité. Je n’aime pas prendre de l’avance. C’est tricher. Et il n’y a que les faibles pour tricher. Les faibles et les lâches. Et comme je ne suis ni l’un ni l’autre…
    Une sphère lumineuse danse maintenant au-dessus de la tête de la jeune femme. Cette dernière lève tout à coup une main vers le ciel. Qu’est-ce qu’elle fiche ? Je ne mets pas bien longtemps à le comprendre. Elle m’en fait une démonstration explosive, et j’insiste sur ce dernier point. La sphère éclate littéralement et plusieurs morceaux, plus petits qui se mettent à tourner autour de nous. On y voit beaucoup plus clair.
    Et c’est très joli.

    -" Vous êtes du genre brun ténébreux, ou c'est juste un air que vous vous donnez ? "

    Cette fille est vraiment amusante. Et je crois qu’elle est aussi associable que moi. Ça promet. Je fais quelques pas dans sa direction. Maintenant, nous ne sommes plus qu’à une trentaine de centimètres l’un de l’autre. Je peux presque la toucher. Mais je n’en ai pas envie. Pas encore. Pourtant je sens que je lui plais. Et c’est réciproque. Elle n’est absolument pas comme les autres filles, banales et inintéressantes, qui ont croisé mon chemin. Elle est différente. Nous avons finalement plusieurs points en commun.
    Pour ma part, j'ai pris l'habitude de tutoyer à peu près tout le monde. Je ne vois pas pourquoi je changerais ça. Je la toise un instant puis lui offre un sourire charmeur.

    - Tu es du genre blonde diabolique ou c’est juste un air que tu te donnes ?

    Comme ça les choses sont claires. Toutes les cartes sont étalées sur la table. Non, pas toutes. Il en reste encore une.

    -" Moi c'est Lola. "


    Lola… Ça me rappelle une chanson. Mais je la chasse de mes pensées, car elle n’a rien à voir avec la Lola que j’ai en face de moi.
    Je me souviens alors qu’il me reste une bouteille d’alcool dans mon sac. Je la lui met sous le nez, d’un geste triomphale.

    - Et moi Evan. Je te dirais bien que je suis enchanté mais j’ai peur que ce ne soit pas le cas. À la tienne, Lola !

    J’avale une gorgée de mon breuvage amer et lui tend la bouteille à moitié vide. Quelque chose me souffle qu’elle a un penchant pour l’alcool… Intuition masculine.
    Voilà, je viens de jeter ma dernière carte.


_________________

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Humain Noir
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Lola Hellin
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MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptyLun 5 Sep 2011 - 13:39

Mais vous savez,
on peut trouver du bonheur
même dans les endroits les plus sombres.
Il suffit de se souvenir
d’allumer la lumière.

La nuit est décidément toujours mieux que le jour. L'air est plus frais, et je ne suis pas gênée par la noirceur des contours. Au pire, une petite sphère par-ci, ou par là, ce n'est pas bien compliqué. Surtout qu'elle s'éteignent quand je suis trop loin. C'est le côté plus que pratique de la chose. Si je veux, j'illumine ma route sans trop d'efforts. Un peu quand même. Parce que ça finit par être fatiguant, on le sais tous très bien. Et ouai, comme tout y'a des limites. C'est bien dommage...

Elle se demande quel genre de gars il est. Il n'a pas la tête du petit dégonflé de service, avec de la gueule et rien de plus. Parce que ça, c'est le type de base. Qui la drague comme un gros lourdaud, joue les gros durs quand elle refuse ses avances et se prend la raclée de sa vie. Deuxième option, le gars qui fait genre de ne pas la draguer pour mieux l'attirer vers elle. Mais ça ne marche pas. Au mieux il a le droit à un regard tout léger. L'option suivante c'est le gars qui pense qu'il est tellement beau qu'il peut se permettre de glisser son numéro de téléphone quelque part dans ses fringues. Vous donnez pas la peine les mecs, elle ne rappelle jamais. Après y'a les Jack Weiss. Enfin non. Y'a le seul et unique Jack Weiss l'imprévisible. Et y'a ce gars. Ce type devant elle qu'elle ne connaît pas, mais elle est bien trop curieuse pour tourner les talons. Et puis elle s'ennuie aussi. Ce qui n'est décidément pas négligeable. Enfin, dernier point, le gars en face d'elle n'est ni moche, ni gras, ni complètement bourré, ni du genre SDF. Elle a des raisons de s'intéresser à lui. Et puis, il semble avoir de la répartie. Cela lui plaît, lui plaît terriblement.

Je le vois sortir son briquet. Un briquet Made In lui je suppose. Chacun son hobbies hein ! Moi, j'aime bien liquider des gens pour de l'argent, j'aime bien aussi l'alcool. Dire qu'à l'instant où je vous parle, je n'en ais pas sur moi. Désespérant. Bref, il sort donc son briquet. Pas besoin d'être devin pour le voir ce concentrer dessus et comprendre qu'il contrôle le feu. La flamme vacille, de droite, de gauche, puis grandit. Lentement mais sûrement. Plus aucun doute sur son don. Un léger sourire pointe aux coins de ses lèvres. Comme moi, quand la lumière est mienne. Cette euphorie qui vous gagne. C'est la meilleure chose qui existe au monde, assurément. Puis paf. Plus de flamme. Ne reste qu'un sourire sur ses lèvres.

-Pas besoin de ça.

Il sait que maintenant je sais. Je sais qu'il contrôle le feu. Bien. Il veut jouer d'égal à égal. Personnellement, je ne vais pas m'amuser à l'impressionner avec mon don, c'est futile et puéril. Parce que je pourrai créer un jaguar lumineux qui lui sauterait dessus, mais ça me fatiguerait beaucoup, et je n'ai vraiment aucune envie de tester ce soir les limites de mon don. Surtout avec un espèce d'inconnu prétentieux et beau gosse comme lui. Il pourrait me cramer vive. On est jamais trop prudents.

-" Je n'en doute pas. "

Blablablaa et ironie. Voilà à quoi ils jouent les deux, dans la nuit. On pourrait croire que se sont deux débiles shootés ou bien défoncés ou je ne sais quoi encore. Mais nan. C'est deux personnes presque normales qui font joujou avec des pouvoirs. Si quelqu'un passe, l'humaine devra bien s'expliquer face à ces boules lumineuses. Elle pourrait tracer une rune, que personne ne puisse voir.. mais.. mais le dieu ou la déesse (personne ne sait) de la flemme à encore frappé. Et voilà. Elle n'a pas encore de se transpercer le doigt pour pouvoir tracer une rune sanglante. C'est pas drôle. Et ça fait mal. Pas beaucoup mais la flemme étant la flemme, elle préfère attendre et improviser si accroche il y a.

Il s'approche de moi. On demande la permission, monsieur, avant d'oser s'approcher de moi. Allez, je blague. Il est à hauteur de bras, et je n'aime vraiment pas ça. La solitude ce n'est pas si mal en fin de compte. Ouuuuh l'associaaaaable. Tant pis, j'assume et j'aime toujours autant être seule, mais quand je m'ennuie, ma solitude devient lourde et terriblement chiante. Alors je tournerai pas les talons.

-Tu es du genre blonde diabolique ou c’est juste un air que tu te donnes ?

Aaah ! Il l'aurait presque mouché le petit impertinent. Mais la belle a des ressources. Elle le toise un instant, insolente. Un léger vent, tout léger fait voler quelques boucles blondes vers l'arrière. Il est bien plus grand qu'elle, en plus elle est assise, mais elle n'est nullement impressionnée. Elle n'aurait pas peur d'un pachyderme en folie. Sa voix, douce et mélodieuse s'éleva dans l'air, parfaitement assurée, un sourire pointant sur ses lèvres rosées.

-" Je pourrais te remballer et te dire que tu ne sauras jamais, mais comme je suis polie, et que j'ai mes principes, je préfère te demander si tu veux venir t’asseoir à côté de moi. "

Ou comment ne pas répondre à une question. Je regarde le mâle qui sort une bouteille d'alcool. Ah ? Lui aussi est d'accord sur le fait que l'alcool est notre ami ? Presque notre meilleur ami. C'est quelqu'un de bien. Il a toujours les même effet, et quand on en boit trop, invariablement on est bourré. Je n'ai pas l'alcool violent, mais plutôt l'alcool vérité. Je suis incapable de débiter des mensonges quand je suis bourrée. Bien sûr, quand je suis bien bourrée, parce que sinon ça ne marche pas. Je tiens trop bien l'alcool, évidement. Il sort donc sa foutue bouteille et limite me l'agite devant le nez, victorieux en disant :

-Et moi Evan. Je te dirais bien que je suis enchanté mais j’ai peur que ce ne soit pas le cas. À la tienne, Lola !

Evan. Evan. Evan. Ce nom lui dit quelque chose, mais elle n'arrive pas à ce rappelle qui. Ah. Ben si. Elle se traite mentalement de débile. Evan, c'est le nom du fils de Mathias, mort-né. Cela lui jette un terrible froid, tandis qu'un mal l'envie. Un manque. Mathias lui manque terriblement mais elle n'ose pas le chercher. Elle ne veut pas. Qui donne le bien ne reçoit rien, la preuve, Tyler est mort ! Qui se ferme comme une huître, ne ressent rien. N'a plus mal. Elle se referme doucement avant de repousser fermement la bouteille. Elle en a terriblement envie pourtant, mais les souvenirs lui rappellent qu'elle ne doit pas faire confiance. A personne. Elle reprend un sourire de façade, se doutant bien qu'il a vu le changement, et dit d'une voix faussement enjouée.

-" On ne t'a donc pas appris, Evan, que c'est mal de vouloir rendre saoule les jeunes femmes ? "

Je serre les dents. Dieu seul sait à quel point j'en ais enviiiiie de cette foutue bouteille. C'est lancinant, ça prend carrément au bas ventre. Mais je résiste et attrape mon espèce de bouteille vitaminée. Je tiens à m'amuser sobre et à garder toute ma répartie. Donc, sans mon ami l'alcool. Fiou...
Et puis, quand je suis bourrée, Appolon marche moins bien. Je vous parle même pas de Charmeuse. Ni le don, ni le pouvoir sont au top.
Oh ! Et si je... Je me concentre sur les formes lumineuses. D'un mouvement de main, toutes s'assombrissent un peu. Plus grises, moins blanches. On est plus discrets ainsi.

J’ai vu cent paires d’yeux aujourd’hui, mais ma journée ne commence vraiment qu’en regardant dans les tiens…

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Spoiler:

Monter c'est prendre le risque.
De tomber tout en bas.
Sauf que si on chute de très haut.
L'espace d'un instant on vole.
Myaw Nienta ~
.
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Sorcier Noir ~ Membre de Rosenrot
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Evan Adams
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MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptySam 10 Sep 2011 - 17:19

« Closed my door, forgot my key
Missed my bus in the pouring rain
It's been the usual sunday with a flu
And I just can't get over you. »


    « Evan, si tu as un faible pour cette fille, je te conseille d’aller te pendre. Tout de suite. »
    Je suis convaincu que c’est à peu près ce que me dirait Allie. Si elle était là, bien sûr. Sauf que de là où elle est, je ne risque pas de l’entendre… Mais, Allie, elle, ne tombait jamais amoureuse. C’était plutôt le contraire. Elle aurait pu avoir le monde à ses pieds, non, que dis-je, elle avait le monde à ses pieds. Mais elle se contentait de le regarder de haut, avec dédain. Et elle ne s’intéressait pas davantage aux hommes, bien que la file de prétendants se rallongeât de jour en jour.
    Mais Allie n’est pas là. Fin de la discussion. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas besoin d’elle pour me rappeler que tomber amoureux de cette fille serait sans aucun doute la chose la plus stupide et insensé que j’ai jamais faite. Malgré ce que vous pouvez penser, je ne suis ni stupide ni insensé. Et pas assez fou pour ne pas voir le danger lorsqu’il se présente à moi. En l’occurrence, il est à moins d’un mètre de ma petite personne. Je sens presque son souffle chaud et régulier dans ma nuque. Ça a quelque chose d’effrayant. Et de terriblement attirant.

    Nous nous observons en silence, comme deux prédateurs. Les sphères lumineuses dansent toujours autour de nous, parant la scène d’une lueur fantomatique.
    Je réalise que je ne sais rien d’elle, si ce n’est son nom. Elle m’a également fait part de ses pouvoirs, qui ne sont pas à négliger. Cela fait déjà beaucoup, me diriez-vous. Beaucoup trop pour considérer que je ne sais rien de cette fille, cette Lola. Pourtant, je ne crois pas qu’un nom ou de vulgaires boules de lumière suffise à définir l’écheveau complexe d’une personne. Non, nous sommes bien plus que ça. Ou bien moins…
    Je secoue la tête, avec frustration. C’est de pire en pire ! À croire que je deviens sentimental. C’est la chose la plus ridicule qui soit. Je me demande brièvement ce que fais ici, sur cette place sombre et déserte, avec cette fille, à philosopher sur la complexité de l’être humain. Mais comme je ne trouve aucune réponse satisfaisante, je préfère ne pas songer aux doutes qui m’assaillent et au revirement de ma personnalité.

    Il y a des choses bien plus importantes qui méritent toute mon attention. Comme cette bouteille d’alcool, serrée entre mes doigts. Je ne suis pas alcoolique. Mais j’aime ça. J’aime l’effet que la boisson a sur moi. Cet état euphorique dans lequel je baigne chaque fois que je dépasse un petit peu mes limites. Rassurez-vous, cela n’arrive finalement que très rarement étant donné que je tiens très bien l’alcool. Aucune chance, donc, de me voir saoul ce soir. À moins que la charmante jeune femme qui me fait face ait sa propre réserve, auquel cas, je ne réponds plus de rien… Madame-bonnes-manières stoppe mon monologue intérieur.

    -" Je n'en doute pas. "


    Regardez-les un peu, ces deux jeunes gens, ces deux enfants insouciants, qui se balancent des galanteries à la figure ! La situation est carrément comique. Sourire par-ci, sourire par-là. Mais derrière ces formules de politesses teintées d’une ironie indéniable, nous n’en menons pas large. L’air crépite presque autour de nous, tant la tension est palpable. Le danger est proche, tout proche. Mais j’ai l’impression qu’il s’éloigne à chaque pas de plus que je fais vers Lola. Parce qu’en fait, le danger c’est nous.
    Un coup de vent, une bourrasque, fait voler les cheveux de l’inconnue. Je m’approche encore. Elle devrait avoir peur, maintenant. Elle ne sait rien de moi. Ni mon passé, ni mon présent, ni mon avenir… Encore faudrait-il que j’en ai un. C’est peut-être pour cette raison, toute simple, qu’elle ne semble pas le moins du monde effrayée. Parce qu’elle ne me connaît pas. Je suis prêt à parier, qu’elle tremblerait comme une feuille si elle savait ne serait-ce que le quart de ce que j’ai pu faire.
    Pauvre petite chose.
    Fragile et insouciante.
    Tu ne te doutes sûrement pas.
    Que tu as un monstre en face de toi.
    Comme quoi, notre véritable nature nous rattrape tôt ou tard. Je suis une machine à tuer, un sorcier dépourvu de cœur et du moindre sentiment à l’égard de toute chose. Si ce n’est moi-même.

    -" Je pourrais te remballer et te dire que tu ne sauras jamais, mais comme je suis polie, et que j'ai mes principes, je préfère te demander si tu veux venir t’asseoir à côté de moi. "

    Je ris. Fort et faux. Mais mon regard en dit bien plus long encore. C’est qu’elle a de la répartie ! Dommage qu’elle n’ait que ça.
    Parce qu’il suffit de creuser plus profond,
    Pour s’apercevoir qu’il n’y a rien.
    Que du vide. Le néant.
    Un peu comme moi, en fait. Nous nous ressemblons assez finalement.
    Je tique. J’ai noté un changement dans son attitude. Un changement minime, imperceptible pour n’importe qui. Pas pour moi. J’ai passé beaucoup trop de temps à observer, réfléchir, comprendre, avant d’agir, pour ne pas remarquer ce genre de troubles. Un tressaillement au niveau de la gorge, un battement de cil en trop, une respiration un peu trop rapide…
    Le sourire qu’elle m’offre en retour m’apporte la certitude que quelque chose ne tourne pas rond.

    -" On ne t'a donc pas appris, Evan, que c'est mal de vouloir rendre saoule les jeunes femmes ? "

    C’est donc ça ? Je laisse échapper un soupir dédaigneux tandis que mon sourcil droit se hausse légèrement. Elle repousse la bouteille que je lui tend, d’abord avec hésitation puis d’une main plus ferme. Non pas que je prenne ce refus comme une atteinte à ma confiance, mais elle a tout l’air de quelqu’un qui, comme moi, préfère de loin passer sa vie aux côtés d’une bouteille d’alcool que d’un mari.
    Ce n’est peut-être pas si simple que ça. Il doit y avoir autre chose. Quelqu’un, peut-être ?
    Je plisse les yeux dans lesquels brille une petite lueur d’intérêt. La fille n’est plus tout à fait une chose subtile est inintéressante. Imaginez un peu… Je ressens la même chose qu’un enfant face à un jouet qui ne lui obéis plus.
    Et si mon nouveau jouet ne m’obéis plus,
    Je vais me mettre en colère.
    Je pourrais très bien,
    Lui tordre le cou.
    Il suffit de tirer sur la ficelle, et ma petite poupée se brisera. En mille morceaux.
    Je passe un doigt le long de sa nuque, suit le trajet de ses cordes vocales. Délicatement. Il ne faut pas la brusquer. Il ne faudrait tout de même pas l’effrayer.
    Sait-elle qu’il me suffit d’une infime pression, rien qu’une toute petite pression de rien du tout ? Oui, elle le sait sûrement. C’est pourquoi je dois faire attention à ne pas la sous-estimer. Et puis, mon jouet est bien trop précieux pour que je prenne le risque de le casser maintenant.

    - De quoi as-tu peur, Joli Cœur ? je murmure au creux de son oreille, avec une douceur effrayante.

    Je ressens un picotement au niveau de la poitrine. Comme un regret. C’est ridicule, comme si j’avais la moindre raison de m’en vouloir ! Je me contente de faire ce que je fais toujours, puisque c’est la chose que je sais le mieux faire. Sauf que je réalise que je n’ai pas envie qu’elle s’en aille. L’étrange sentiment qui m’avait étreint en début de soirée m’oppresse à nouveau la poitrine. Je ne veux pas être seul. Je ne veux plus être seul. Non, c’est faux. Je veux être avec elle.
    J’ai l’impression d’être redevenu ce petit garçon qui avait peur du noir.
    Qui es-tu, Lola ? Qui peux-tu bien être pour oser me faire cet effet-là ?
    Pardonne moi, s’il te plait. Pardonne moi d’être un monstre.

    Elle boit une gorgée d’un breuvage à l’allure peut engageant. Je fais la grimace et prend place à côté d’elle. Je demeure un instant silencieux, perdu dans des pensées qui me sont propres. En fait j’aurais préféré me taire. Peut être pour toujours. Le silence c’est bien aussi. Ça a quelque chose d’apaisant. Mais j’ai trop peur qu’elle se lasse et finisse par partir. Pour ne plus jamais revenir.
    Comme Alicia.
    Non, je ne veux pas penser à elle. Quel piètre sorcier tu fais, Evan ! J’avale un peu d’alcool, ce qui me réchauffe la gorge et brouille un peu plus mes pensées. Avec un peu de chance, je pourrais tenir avec une seule bouteille.

    La question, trop longtemps retenue, qui brûle mes lèvres depuis un moment déjà, franchit le seuil de ma bouche avant que je n’ai le temps de la retenir.

    - Qui es-tu Lola ?

    Mais je regrette déjà cet accent de faiblesse. Je ne veux surtout pas qu’elle croit que je m’intéresse à elle ! Pourtant, c’est exactement le cas. J’essaye de me consoler en me rappelant ma devise, que la connaissance de l’autre est le premier pas vers sa destruction. Sauf qu’en ce moment même, c’est moi qui suis en train de me détruire avec ces questions. Je pourrais toujours la tuer après. J’aurais dû tourner les talons avant qu’il ne soit trop tard…
    J’imagine déjà ce qu’elle va me répondre ou plutôt me renvoyer à la figure. « Je te l’ai déjà dis, je m’appelle Lola, et c’est tout ce que tu as besoin de savoir pour l’instant ». Comment lui dire que je me fiche qu’elle soit Lola, Marguerite ou le Père Noël ?
    J’aimerais savoir.
    Qui elle est.
    Vraiment.


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MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptySam 10 Sep 2011 - 23:45

Le seul être capable de vous consoler est celui qui vous a fait le plus de mal.
Ne croyez pas que l'être qui m'a fait le plus de mal est mon amour. Je ne suis pas amoureuse. Autant par flemmardise que par crainte. Etre amoureux, c'est en quelque sorte, être faible non ? Peut être pas, mais être amoureux, c'est dur.
C’est plus facile de tomber dans la drogue que d’affronter la vie, plus facile de piquer ce que vous avez envie que d’essayer de le gagner, plus facile de battre un enfant que de l’élever. L’amour par contre, ça demande des efforts, du courage. Un courage que je n'ai pas, n'aurait jamais. Je crois. Aussi parce que c'est contraignant de... devoir faire plaisir à l'autre. Mais le pire, reste que je devrais sacrifier ma liberté. Ils sont rares les gens libres. Je crois l'être. Pouvoir partir à l'étranger, faire des rencontres, passer des nuits dans des hôtels avec des inconnus, ou avec Jack. Tuer des gens. Non. La personne qui vous fait le plus de mal est la personne en qui vous placiez une confiance inébranlable. La vraie confiance qui fait que, quoi qu'il vous dit, vous avez envie de le croire, et de suivre son ami. Il aime une musique ? Parfait. Vous l'adorez. Et quand il vous trahi, sans le vouloir, ça fait mal. Mal pour de vrai. Mal au tout profond de vous. Voilà pourquoi j'ai crus obliger de couper les ponts, pour de vrai, comme ça.
Et si tout ce en quoi vous aviez crus s’effondrait tout à coup ? C'est exactement ce qui se passe à cet instant. Le problème, c'est que c'est devant Evan. Face à un potentiel ennemi. Je n'aime pas ça. Qu'est-ce qui cloche chez moi ?

Tout cloche chez toi, Lola.
Elle l'observe. La nuit, c'est bien son élément. Sombre, mais pas trop grâce à ses sphères. Ses yeux bleus essaient de percer le mystère de l'homme en face d'elle. Mais elle ne peut y arriver. Si les yeux sont les fenêtres de l'âmes, ils ne peuvent pas dévoiler la complexité de cet étrange Evan. Et Dieu seul sait à quel point il l'est. Son coeur est serré. Comme une douleur qui refuse de s'en aller. Elle hait quand elle est comme ça, mais sait qu'elle doit juste attendre de ça passe. Et ce noeux qui lui compresse la poitrine, c'est le manque d'une personne. Mathias lui manque, c'est inévitable. Elle grogne de frustration, et se fait craquer les phalanges de chaque mains. Cela la relaxe. Elle soupire. Oui, tout clochait chez elle, absolument tout. Il rit a sa tirade. Elle pense avoir fait mouche, mais rien n'est moins sûr. Ses lèvres se pincent légèrement. Son rire lui, n'a touché personne..

Un léger frisson parcourt mon dos. Chacun de mes muscles se sont tendus sous l'effet de la pression. Le coup peut partir à n'importe quel moment. Je sais qu'il joue à un jeu dangereux. Mais je sais également qu'il ne me prend pas au sérieux. Il ne sait rien de moi, rien de ma personnalité, mes envies, mes désirs, mes peurs, mes horreurs, mes qualités, mes défauts, mes passe-temps, enfin bref, il ne sait rien. Rien du tout. Ses doigts courent jusqu'à mes cordes vocales. Je ne frémis pas, ne bouge pas. Mon coeur ne s'est pas emballé, et encore moins ma respiration. Je n'ai pas cligner des yeux. Et pourtant, une certaine peur palpite en mois. En vrai, non. Je n'ai pas peur. Je sais bien ce qu'il peut faire... Sur mes gardes donc.

- De quoi as-tu peur, Joli Cœur ?

Là, un vrai frémissement la parcourut. De haut en bas. Sans le vouloir, elle fut obligée de détourner le regard, de se dégager de l'étreinte du beau brun. Elle sait très bien de quoi elle à peur, mais sa question la dérange. A un point tel.... Elle s'éloigne un peu. Restant à portée de main. Elle sait se battre. Mais à l'instinct. Elle est imprévisible. Réfléchit à grande vitesse, analyse, se sert de tout ce qui peut lui être utile.

J'ai peur. Peur qu'il creuse en moi et ne découvre qu'une coquille vide. Creuse. Comme un corps sans âme. J'ai peur qu'il fouille en moi et se dise que je suis inintéressante. Le problème, c'est que je ne suis pas sûre de ne pas l'être. Je suis.. brisée. C'est bien sa le problème. Je plante mes yeux dans les siens. Leur couleur semble irréel un peu.. Mes lèvres se pincent avant de laisser passer quelques mots. Pour une fois, je ne mens pas. Je ne bluff pas. Je dis la vérité. Je lui ouvre les portes.
Je suis moi.

-" De quoi j'ai peur ? Je pousse un léger soupir. De mon passé. J'ai peur qu'un jour ou l'autre, il me rattrape."

Il s'assoit près d'elle. Cela ne lui plaît pas du tout, mais elle essaie de se raisonner un instant. Le couteau qu'elle porte dans son sac sera trop long à attraper. Mais son coude peut toujours percuter l'entrejambe, ou la tête. Au pire, son doigt peut plonger dans son oeil gauche. Elle n'a peur de rien la belle. Dans sa tête s'élaborent les pires plans, les pires stratégies. La meilleure stratégie reste d'esquiver les premiers coups avant d'entrer dans la danse. Aveugler. Un bon gros flash. Elle soupire. Elle ne pourrait pas faire confiance tout simplement ? Bien sûr que non. La méfiance vous sauve continuellement la vie. Croyez moi...

- Qui es-tu Lola ?

Je baisse les yeux. Un instant. C'est dur de comprendre qu'on ne sait pas qui on est vraiment. J'ai du mal à me comprendre. Souvent. Je suis mes envies, mais mes envies sont des paradoxes. Je secouais le tête tandis que mes boucles blondes se mouvaient dans la lumière. Elles brillaient, luisaient. Mes yeux cherchèrent un instant un repère, mais n'en trouvèrent pas. Les shpères l'illuminaient lui, et moi, pas le reste. Je poussai un léger sourire. Fermais les yeux. Je trouvais qu'il voulait en savoir beaucoup. Beaucoup trop.

-"Je suis beaucoup de choses Evan. Mais j'ai du mal à être moi même. "

La personne qu'elle est définit-elle son futur ? Elle, elle n'y croit pas. Son futur dépend aussi des autres. Comme Evan. Elle enchaîne donc :

-" Et toi, qui prétends-tu être ? "

Je mis la main dans mon sac et me mit à caresser lentement le fil de ma lame. Ma lame tranchante, ma lame aiguisée, ma lame terriblement rassurante. Pensive, je me dis qu'elle m'a souvent sauvée la vie. Il devrait comprendre. Il doit comprendre. Je la sors, et pose mon sac. Elle tourne entre mes doigts, encore et encore. Le contact du métal me fait sourire. Une lame, ne trahit pas. Une lame s'enfonce toujours aussi facilement dans un corps faible. Toujours.

-" Elle est belle hein ? "

Elbion. Elle s'appelle Elbion. Comme le loup. Le loup de Luna. Vous en saurez plus un autre jour ..
Le reflet des sphères sur sa lame irisée.. Elle est magnifique. Je n'ai aucun plaisir à tuer comme ça. Mais me battre est un vrai plaisir. Quand dans les yeux de ton ennemis une lueur de surprise et d’intérêt se lit, suivie de près par la peur. C'est une grande, grande victoire. Surtout dans les regards masculins. Je me suis jamais battue contre une fille tiens..

À quoi ça sert de sauver la vie quand on voit ce que vous en faites.

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MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptyMar 13 Sep 2011 - 22:14

« A se changer en Roi
A hurler à la lune
A traquer la fortune
Tout ça pour traîner son poids… »


    Je la regarde. Je regarde au fond, tout au fond, cette partie de vous qui préférerait rester enfouie là à jamais, qui préférerait se faire oublier tout simplement. Oui, je suis sûr que vous voyez de quoi je veux parler. Ce monstre, tapis en chacun de nous.
    Je la sens frémir à mon contact et de pâle, devenir blême. Elle fait un pas, deux pas, trois pas en arrière.
    J’esquisse une moue faussement désolée. C’est de moi que tu as peur, Sweetie ?
    Seul ses yeux n’ont pas perdu leur éclat glacial. Il me semble même, qu’à l’approche du danger, ils pétillent plus qu’à l’accoutumée. Ou peut-être est-ce simplement le reflet de la lumière. Je n’en sais trop rien. Et je m’en fiche. Royalement. Ses yeux pourraient être bruns, verts ou rouges, que je n’en resterais pas moins indifférent. Car rien ne m’importe plus que la froideur de sa peau sous mes doigts, à présent.

    Alors, elle est comme moi. Non, non, vous n’avez sauté aucun épisode, il s’agit simplement et purement d’une déduction masculine. Elle n’a pas encore ouvert la bouche mais la lueur de folie dans son regard, ses muscles tendus à l’extrême, parlent pour elle. Elle est comme moi, c’est une évidence. Elle est vide. Creuse. Inintéressante.
    Inintéressante, vraiment ? Je n’en suis pas si sûr. Je ne le suis pas non plus, en toute modestie. Quoi qu’il en soit, moi, elle m’intéresse. Elle m’intrigue. Et autant vous dire qu’il est très rare qu’une fille m’intrigue. Habituellement, elles n’ont aucun secret pour moi, ni aucun secret pour personne d’ailleurs. Mais voilà, moi, Evan Adams, suis intrigué, amusé même, par cette fille.
    Pathétique.
    Imaginez-moi un peu, l’homme dans toute sa splendeur, prêt à boire les paroles d’une inconnue. Paroles qui, d’ailleurs, se décident enfin.

    -" De quoi j'ai peur ? Elle soupire. De mon passé. J'ai peur qu'un jour ou l'autre, il me rattrape."

    Je lâche un petit rire, à peine inaudible, mi amusé, mi hautain. Sauf que je ne suis ni l’un ni l’autre. Pour parler franchement ; je suis sur le c*l. Je suis bouche bée. Abasourdi. Interloqué. Assommé. Et je pourrais vous en sortir bien d’autres, comme ça –encore faudrait-il que j’ai un dictionnaire des synonymes sous la main ce qui n’est pas le cas…
    Impossible de croire à une manipulation. Même quelqu’un d’aussi tordu que moi n’oserait pas l’imaginer. Elle s’est simplement ouverte. Comme à un… ami. Difficile à prononcer ce mot, n’est-ce pas ? Surtout, lorsque, comme dans mon cas, on peut les compter sur les doigts d’une main ! Peut-être qu’elle en a, des amis, elle. Peut-être que je me suis trompé. Peut-être que je suis vide, creux, inintéressant et elle pas. Peut-être que personne n’est comme moi, finalement…

    Je serre la mâchoire. Cette Lola a le chic pour me remettre en question, or je ne supporte pas ça. Non, cela va bien au delà de ça, en fait. Je suis blessé, meurtri dans mon amour-propre. Parce qu’avec des mots simples, elle a réussi ce que jamais encore je n’ai pu faire. Se confier, ouvertement. Parler. Sans mensonges, sans bluff, sans détours.
    Et je ne suis pas encore au bout de mes surprises. Je me met à anticiper sa réponse, soudain. Incroyable ce que de simples mots peuvent avoir un effet néfaste sur l’être humain.

    -"Je suis beaucoup de choses Evan. Mais j'ai du mal à être moi même. "

    Cette fois, c’est le mot de trop. J’avale ma salive avec difficulté. Pourquoi la vérité me met-elle si mal à l’aise ? J’ai l’impression que ses yeux me transpercent, l’air de dire « tu l’as bien cherché ». Je me force à soutenir son regard, son regard qui me fait mal, qui me brûle. Je hais ce regard. Ce regard que je pose habituellement si facilement sur les autres.
    Je regrette soudain toutes ces questions. Qu’est-ce que cela pouvait bien me faire après tout ? C’est sa vie, pas la mienne. Je vais même jusqu’à regretter de lui avoir adressé la parole. J’aurais dû tracer mon chemin, comme je le fais toujours. J’aurais dû ignorer ces stupides boules de lumière. Et je ne serais pas là, en train de me dire ce que « j’aurais dû » faire !
    Pour la première fois de ma petite existence, j’ai envie d’être lâche. De fuir. Loin, très loin de cette fille. Cette fille qui m’attire terriblement et m’effraie plus encore.
    Qui es-tu, bon sang ? Mais oui, c’est vrai, elle me l’a dit.

    -" Et toi, qui prétends-tu être ? "

    Alors elle ne joue plus… Dommage.
    Aïe. Elle me tournait autours depuis un bout de temps celle-là, si bien que je croyais y avoir échappé. Mais non, on n’échappe pas à son destin ! Je ne peux pas me dérober, je ne lui laisserais pas cette chance. Ce serait trop d’honneur. Je n’ai pas d’autre choix que de répondre. Comme elle.
    Sauf que rien ne vient. Je reste là, désespérément silencieux, devant elle, elle qui attend que je parle à mon tour. Mais que veux-tu que je te dise, Lola ? « Je suis un beau gosse tyrannique, sadique aux tendances pyromanes, tu veux être mon amie ? » Hahaha. J’ai envie de rire. Non pas du tout en fait. Mais c’est le rire nerveux. Je suis sûr que elle, ça l’amuserait beaucoup. Sans doute…
    Alors je n’ai d’autre choix que de dire la seule réponse qui me vient à l’esprit, la seule réponse qui ait un semblant de vérité, la seule réponse que je n’ai encore jamais offerte à personne. Parce qu’elle me terrifie. Ou plutôt c’est le vide qu’il y a après qui me terrifie.

    - Je ne sais pas.

    Je ne sais pas qui je suis. Ça fait mal, hein ? Je ne prétend rien, puisque je ne sais pas.
    Je me tais, en attendant qu’elle parle à son tour, en priant pour qu’elle parle à son tour, qu’elle comble le vide qui se creuse en moi. Sauf qu’il n’y a rien à dire…
    Et c’est de sa faute ! Je la déteste, je la déteste elle et ses questions stupides. Mais, elle pourrait en dire autant de moi. C’est moi qui ai commencé, après tout !

    Une vague de colère m’étreint soudain. Irrépressible. Je ne cherche même pas à l’arrêter. Je la laisse m’emporter au loin. Ça fait du bien. Ça fait du bien, de haïr tout ce qui bouge. C’est tellement plus facile. J’ai donc décidé que je la hais. Oui c’est possible.

    - Ou peut-être que je suis celui qui te tuera aujourd’hui, c’est à toi de voir…

    Mon message est porteur d’une menace à peine voilée. Et pan ! Pour son indiscrétion. Mais je n’arrive pas à la détester. Elle est, un peu trop jolie, un peu trop méchante, un peu trop intéressante… Trop d’un peu trop pour que je puisse la détester à ma guise. Je ferais donc semblant.
    Doucement, tout doucement, elle extirpe une lame de son sac. Elle la caresse, avec délicatesse, comme si elle était de verre. Je souris, loin d’être effrayé. Au contraire, la lame a quelque chose de familier à mes yeux.

    -" Elle est belle hein ? "

    J’hoche la tête, pensif. Oh oui, elle est très belle. Et mortellement aiguisée. Je passe un doigt sur le fil de la lame, avec un rictus carnassier. Une goûte de sang perle maintenant sur mon doigt, et je la porte à mes lèvres. Je donnerai cher pour savoir ce que pense notre chère Lola à cet instant !
    Je n’ai pas mal, au contraire. Ma peau me lance légèrement à l’endroit où je me suis entaillé mais la douleur physique n’a jamais été mon point faible.
    Il y a comme une odeur de… sang dans l’air. Elle en boit ou quoi ? Je l’imagine en train de siroter un liquide écarlate, en trempant un cookie dedans. Cette vision quelque peu vampiresque me fait sourire. J’ai l’impression de me retrouver, moi, le véritable et insupportable Evan. Je me demande où j’étais passé, pendant ces minutes d’angoisse ! Je n’étais plus qu’un simple spectateur. C’était carrément flippant. Mais, trêve de bavardage, je suis bel et bien là, en un seul morceaux et je veillerai à présent à ne plus me laisser avoir par ces « troubles de la personnalité ».
    Je croise les bras sur ma poitrine avant de déclarer sur un ton arrogant au possible :

    - Très belle, je confirme, mais tu ne devrais pas trop t’amuser avec ce genre de joujou. Ça coupe.


    Je sors machinalement mon briquet de la poche où je l’avais glissé, en sifflotant un petit air.

    - À force de jouer avec le feu, on se brûle.


    Je suppose qu’elle a très bien saisi la métaphore. Je lui adresse un clin d’œil, comme pour lui rappeler que je pourrais la réduire en cendres en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire !

    Je prends conscience à cet instant précis, que le véritable jeu ne fait que commencer.


Comme elle vient
Encore et encore...


Game on.


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Humain Noir
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MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptyMer 14 Sep 2011 - 14:27

«... Insolent, arrogant, impudent, insupportable, impertinent des hommes... Trop d’adjectifs ! »


Elle ne sait pas à quoi elle joue à cet instant là. Elle ne sait pas où elle en est. Il paraît que c'est typiquement féminin de vouloir contrôler les choses. Mais à cet instant là, elle est consciente de ne plus rienc ontrôler. De ne pas être sûre de son futur proche. Frustrée, elle aimerait tout savoir, devenir voyante un tout petit instant .. Savoir. Elle ne sait pas où elle va, où tout cela va la mener. Pas vrai ? Jusqu'où les deux vont-ils aller ? Elle sent son coeur se serrer un instant. pas stressée ni tendue. Encore moins inquiète. Elle n'aime pas. Déteste les choix. Sa vie est habituellement parfaitement tracée. Du début jusqu'à la fin, elle sait immédiatement ce qui est le meilleur pour elle. Mais pas là. Elle en râlerait presque ouvertement. Elle sait ce qi est le meilleur pour elle, mais ce qu'elle déteste, c'est le fait de ne pas avoir la force de s'éloigner du feu. Elle sait que rien de bon ne l'attend. C'est comme une jeune fille innocente en tenue légère va dans une ruelle sombre où une dizaine de gars, joints au becc et regards pervers l'attendent. Elle sait tout ça. Mais l'envie, le désir profond est attractif. Toujours plus fort. Elle hait ne pas être assez forte. Se sentir comme impuissante...

Je vous ais déjà dit qu'il était beau ? Oui ? Et ben je le redis. Parce qu'il l'est. A vrai dire, à cet instant j'ai plus l'impression qu'il est comme.. Mal à l'aise. Gêné de mes réponses. Et pourtant,; je n'arrive pas à savoir pourquoi. es-ce la vérité qui fait si mal ? Qui le gêne autant ? Je pensais pas. Tellement l'habitude de mentir, encore et encore, que même moi, cela m'a fait bizarre de dire.. la vérité. Uniquement la vérité. Comme si ce mot uniquement était une insulte. Mentir n'est pas la meilleure solution dites vous ? Faux. Pire que faux. Comment vous défendre si l'on sait tout de vous ? Il faut savoir jouer fin. Si vous savez que l'adversaire hais les mensonges, contournez les questions. Percutez de face avec votre vérité au pire, pour qu'ilc esse de s'interesser à votre vie privée, personnelle. Ou refuser d'y répondre simplement, pour montrer que vous ne vous livrez pas. Mais faites gaffe. On peut penser que vous avez de lourds secrets. Ils fouineront encore plus. jouez la serré, malin. C'est la meilleure chose à faire, croyez moi.

- Je ne sais pas.

Ah. Il ne sait pas ? Ne connait pas sa vie ? Je hausse un sourcil. Tu ne sais pas qui tu es beau gosse ?

Elle dit ça, fait un peu la maline, mais au fond, elle ne vaut pas mieux que lui. Pas du tout même. C'est un peu comme s'ils étaient autant identiques que différents. Comme si.. Comme si leurs faiblesses étaient même. Parce qu'au fond, sait-elle vraiment qui elle est ? La réponse évidement est non. On a tous du mal à se définir. Ceux qui se connaissent le mieux, pourront donner leurs qualités et défauts, ce qu'ils aiment ou pas. Mais ils continueront à s'étonner face à des situations invraissemblbable, quand leur réaction sera imprévisible. Quand ils se surpasseront. Parce que fau pas croire que le livre de notre vie est entre nos mains. Lola déchirrerait soigneusement chaque page de sa vie si elle l'avait entre les mains. Mais non, personne ne l'a. Parfois, elle a l'impression que le sien à était jetté à la mer depuis qu'elle a perdu de vu Mathias. Balloté de droite à gauche, coulé, repêcher ? Non. Pas repêcher non .. Il coule. Petit à petit. Elle sait que quand elle touchera le fond, ça sera la fin. Sa fin...

Je le regarde un instant. Je pourrai dire que je ne comprend pas ce qu'il vient de dire, mais je crois bien que c'est le contraire. Je le comprend trop bien. Ses paroles trouvent un étrange écho en moi, résonnant dans mon coeur. Alors c'est ça ce que ça fait la vérité ? Je serre les poings. Je préfère mentir je crois. Bien que ça fasse mal, ça fait du bien en même temps. Il n'a pas dit de vérité choquante, n'a pas menti ou encore esquivé. Il s'est ouvert, simplement. Je le regarde, étonnée. Suis-je tombée si bas pour être obligée de m'ouvrir aux autres ?

- Ou peut-être que je suis celui qui te tuera aujourd’hui, c’est à toi de voir…

Un ricannement sec et méprisant sort de ses lèvres. Croit-il vraiment un seul des mots qu'il vient de prononcer ? Un flash, et il est aveuglé, un couteau dans la gorge, et il est mort.
Mais la belle n'est n'est pas si prétentieuse. Elle sait ce qu'elle craint à chaque seconde passée à ses côté. Mais ce côté danger voulu lui plaît, 'lattire. N'a-t-elle pas suivis Mathias ce jourvlà, sur ses skis ? Elle se souvient encore de cette douleur qui avait d'abor étreint sa jambe puis tout son corps quand son tibia s'était brisé. Fracture ouverte. Croyez-moi, c'est douloureux.

Je lui souris. Cette fois, mon don rampe dans l'air, vicieux, sournois. Jusqu'à l'atteindre. Sourire de princesse, regard angélique. Je sais ce qu'il ressent, j'en est déjà était l'objet. Une froce irréprésible vous attire, vous donne envie d'en svoir plus, toujours plus, de presque serrer l'autre personne dans les bras de..la protéger coûte que coûte. Absolument toute ma volonté est bandé vers lui tandis que mes yeux bleus sont braqués dans les siens. Puis je cesse net, comme ça. Toujours souriante, un léger air de gagnante je murmure :

-" Es-tu sûre d'avoir la force de me tuer joli Cœur ?

Joli Cœur. Pour reprendre son expression.
A vrai dire, difficile de placer plus d'arrogance dans une simple phrase. Aucun mépris. Juste une envie de jouer avec lui, jouer vraiment. Bien moin des jeux qui finissent dans un lit, comme avec Jack. Jack, c'est différent. Il n'aime que lui et Pearl, et à vrai dire cela me va très bien. Plutôt un jeu dangereux. Un jeu comme si nous étions l'un et l'autre sur un fil tendu à des mètres au dessus du fil. Qui tomberait le premier ? Qui ?

Elle l'observe, ses mouvements, sa respiration contrôlée, ses battements de paupière. Elle a envie de sourire, un peu niaisement. Sourire parce qu'elle sait qu'il se domine parfaitement dans l'instant, mais que si elle met son don en action, cela donnera autre chose. Frustrant de ne pouvoir totalement contrôler gestes et pensées n'est-ce pas ? Mais elle n'est pas d'humeur tricheuse. Elle ne l'utilisera pas.. pas beaucoup. Promis. Mais que vaut réellement sa promesse ?
Beaucoup. Si vous la connaissiez vraiment, vous saurez ce que ça vaut.
Mais qui donc peut prétendre la connaître vraiment ?

- Très belle, je confirme, mais tu ne devrais pas trop t’amuser avec ce genre de joujou. Ça coupe.

Mes lèvres s'étire dans un plaisir évident de voir ma lame traitée de joujou. Comme si elle n'était qu'un vulgaire couteau de cuisine ! Racée, la lame semblat m'appeler, m'attirer. Comment pourrais-je y résister ? A ce demander si elle n'était pas ensorcelée. Il se coupa légèrment, porta le sang a ses lèvres avant de sucer son doigt. Heu. Chacun son délire. C'est pas le mien. Si le sang coule, c'est que l'adversaire et fort doué. Mais pas de doute, c'est lui qui finira la gorge ouverte. Si c'est luiou moi, je n'aurai aucun remord à le tuer, le transpercer, l'égorger, que sais-je encore.

-" Ce n'est pas un jouet, voyons ! Plutôt.. un outil de travail je dirais. Comme le boulanger à besoin de ses mains pour travailler le pain, moi j'ai besoin de ma lame pour .. Et bien pour travailler."

Travailler quoi ? Pas grand chose. Pour sectionner net quelques artères, veines, vaisseaux sanguins, boyeux, peau, muscles, gorge, tout ce qui se coupe à vrai dire. Transpercer aussi. C'est plutôt chouette ça. Elle n'est pas adepte des poisons et autre chose. C'est un peu lâche selon elle, on voit pas venir,; on suoffre en se tortillant. Elle veut qu'ils gardent son image avant de crever les yeux ouverts.

Et l'autre de sortir son briquet. Il me ferait presque pitier si je ne savais pas ce qu'il pouvait en faire de sa flamme. Il pourrait me cramer vive. Je maîtrise un peu le feu aussi. Assez pour.. J'en sais rien, j'ai jamais trop tester. Mais faut pas croire qu'Apollon est un don de déesse. Pour faire joli et illuminer. Non.. pas vraiment. Les grands flashs, donnés dans toutes leurs puissante, contrôlés vers un seul même individu, assez concentré pour me faire perdre connaissance brûlent profondément la rétine jusqu'a rendre aveugle. Il ne voudrait pas perdre la vue le petit chou n'est-ce pas ?

- À force de jouer avec le feu, on se brûle.

Très drôle. Il pense vraiment que je vais me brûler en me frottant à lui ? Ou pas. Rira bien qui rira le dernier. Je répon donc, du tac au tac;

-" Alors t'approche pas trop de moi, tu pourrai prendre feu. "

Game over ?
«Le flirt est un art féminin dont il ne faut jamais oublier l’exercice. »

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MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptyDim 18 Sep 2011 - 17:31

« You can't always get what you want
But if you try sometime, yeah,
You just might find you get what you need! »

    Je ne sais pas vous, mais moi, j’obtiens toujours ce que je veux. Et qu’importe la façon ! Autant dire que je n’apprécie pas beaucoup lorsqu’une chose, une petite chose fragile et insignifiante me résiste. Or, Lola n’a pas tout à fait l’air de quelqu’un qui capitule facilement. Et cela ne me plaît pas. Je pourrais la tuer tout de suite, certes, mais j’ai envie de m’amuser encore un peu.
    Il nous reste toujours une part de l’enfance. Chez moi, c’est ce désire lancinant de jouer, de traquer la proie avant de l’achever.
    Je passe ma langue sur mes lèvres desséchées et fais tourner le briquet entre mes doigts. Joli petit instrument. Anodin, d’apparence presque inoffensive. Redoutable, porteur de mort lorsqu’il passe entre mes mains. Je laisse échapper un ricanement. Au moins, Joli Cœur sait à quoi s’en tenir ; elle ne pourra pas me reprocher de ne pas l’avoir prévenue.

    Le silence est retombé sur la place. Un homme et une femme, à peine sortis de l’enfance, se font face. S’observent. Se jaugent. Se sourient.
    Mais chacun d’eux, malgré une assurance de façade, tourne une même phrase dans sa tête : « la meilleure défense reste l’attaque ». Reste à savoir lequel des deux prédateurs attaquera le premier.


    Alors que l’instant d’avant, je pouvais la regarder sans ciller, je suis maintenant pris du désire incontrôlable de la toucher. Ses lèvres, ses yeux, sa nuque et que sais-je encore… Mon souffle pourtant si régulier s’accélère et je m’accroche avec l’énergie du désespoir pour demeurer immobile. Ce qui, en l’occurrence, relève de l’exploit. Son sourire semble m’appeler, me hurler de la protéger, de ne faire plus qu’un…
    Puis, une fraction de seconde plus tard, l’irrésistible élan d’affection qui m’avait étreint disparaît comme s’il n’avait jamais existé. Je desserre les poings et ma respiration s’apaise lentement. Elle a abandonné son sourire d’ange, à mon grand soulagement. Moi, habituellement si maître de mes émotions, me retrouve ballotté comme une vulgaire bouée par les fais et gestes de cette fille.

    - Aurais-tu oublié de mentionner l’un de tes pouvoirs, Sweetie ? je lui lance, en carrant la mâchoire.

    Elle a un air triomphant que je ne supporte pas. Comme si la victoire lui était déjà acquise ! Attends un peu, Lola. Attends un peu de voir à qui tu as à faire. Et la victoire te paraîtra soudain très loin.

    -" Es-tu sûre d'avoir la force de me tuer joli Cœur ?


    Oh, alors on aime mes expressions. Simple provocation ou manque crucial d’imagination ? Sûrement un peu des deux. Je lâche un rictus amer. Tu ne crois pas si bien dire… Puis je pense la tête légèrement sur le côté, les yeux dans le vague. Il paraît que j’ai un air de ressemblance avec le loup, comme ça.
    En réalité, je ne doute pas une seconde d’avoir la force physique pour la tuer. La force mentale, c’est autre chose, mais je préfère ne pas trop y penser pour l’instant. J’ignore seulement la façon dont je vais m’y prendre. Je demeure silencieux, songeur, puis je reviens à elle. Elle attend probablement une réponse. Dommage, je ne suis pas du genre à satisfaire la moindre de ses exigences. Elle devra se contenter d’une question-réponse. Et je sais à quel point c’est frustrant. Mais tout de même, ma question en dit long sur le fond de ma pensée.

    - Dis moi, tu préfères une mort lente et douloureuse ou quelque chose de rapide, mais de moins… spectaculaire ?


    Je soutiens son regard un instant avant de déclarer sur un ton aussi tranchant que la lame qu’elle tient entre les mains.

    - En tout cas, je veillerais à ce qu’elle reste inoubliable.

    Ses lèvres s’étirent en un fin sourire. Je ne vois pourtant absolument pas ce qu’il y a de drôle. Il n’empêche qu’elle est très jolie, comme ça. Un éclair passe dans ses yeux, et j’y lis une détermination sans failles. Encore que. Il y a toujours une faille. Reste à trouver où elle se cache… Mais lorsque je l’aurai trouvée, Joli Cœur ne sera plus qu’une vulgaire poupée de porcelaine, animée par des fils invisibles. Il me suffira alors de lâcher l’un de ces fils et… Plouf. Ne restera plus que moi.
    Pauvre petite chose.

    -" Ce n'est pas un jouet, voyons ! Plutôt.. un outil de travail je dirais. Comme le boulanger à besoin de ses mains pour travailler le pain, moi j'ai besoin de ma lame pour .. Et bien pour travailler."


    Je la regarde se débattre avec ses mots, ses mots qu’elle a tant de mal à placer, à maîtriser. J’aurais presque envie de l’aider, de mettre fin à ses souffrances. Car, plus encore qu’avec des mots, elle se débat contre ses démons intérieurs. Un combat habituel que je livre chaque jour depuis une éternité.
    Mes yeux glisse sur la lame qu’elle tient serrée dans ses poings, elle s’y raccroche comme à une bouée de sauvetage. Je prends une moue faussement offensée et la regarde avec un regard à faire fondre la plus blasée des séductrices.

    - Tu ne comptes tout de même pas me tuer avec ça ? (je désigne son jouet du menton) Je serais déçu !

    D’accord, d’accord, ce n’est pas tout à fait le genre de jouet auquel j’aime me frotter. Pour parler franchement, ne pas s’en méfier serait une belle erreur. Mais je vous ai dit que j’avais envie de m’amuser. Rien de tel que d’exercer mon ironie redoutable –je plaisante. Toutefois, je crains de vite me lasser si elle continue.
    Ma patience a des limites.
    Qu’il vaut mieux s’abstenir de franchir.

    -" Alors t'approche pas trop de moi, tu pourrai prendre feu. "

    Moi, prendre feu ? Quelle ironie. C'est plutôt elle qui risque de partir en fumée si elle ne surveille pas ses paroles. Je me contente de hausser les yeux au ciel, preuve du peu d'intérêt que je porte à sa menace.
    Puis je lui fais un de ces jolis sourires dont j’ai le secret et comble la distance qui me sépare de Joli Cœur. Nous y sommes. J’ai l’impression de mieux maîtriser la situation lorsqu’elle est proche de moi. Puis je pose un doigt sur ses lèvres vermeilles pour l’empêcher de dire une nouvelle flopé de bêtises. Voilà qui est mieux. Elle est bien plus belle lorsqu’elle se tait. Ses cheveux blonds, éclairés par les sphères lumineuses qui dansent toujours autours de nous, tombent en cascade autour de son visage d’ange et ses yeux d’un bleu intense semblent rayonner de mille feux. J’ai l’impression d’être redevenu un enfant émerveillé devant un feu d’artifice.
    Peut-être que je ne la tuerai pas ce soir, finalement.
    Elle est un peu trop jolie, pour être gaspillée.
    Et puis elle peut m’être très utile.
    D’ailleurs, j’ai une meilleure idée.

    - Et si nous marchions un peu ?


    Pour la première fois depuis que mon chemin a croisé celui de cette fille, ma voix est dépourvue de toute trace d’arrogance. Plus qu’une question, c’est un souhait, presque un besoin. Je n’apprécierai pas qu’elle refuse.


Je vous l’ai dit, j’obtient toujours ce que je veux, n’en déplaise à Mick Jagger.


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Humain Noir
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Lola Hellin
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MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptyJeu 22 Sep 2011 - 21:13

« L'homme est-il un monstre ou le monstre un homme? »

J’ai du mal à le cerner vraiment. Pas que je dise que pour les autres, cela soit vraiment plus simple à faire. Mais pour arriver à savoir qui est l’autre, il faudrait qu’il le sache vraiment. Et je ne crois pas qu’il le sache. Mais moi je le sais n’est-ce pas ?

Bien sûr que non Lola. Si tu le savais, tu ne serais pas là à tourner autour du pot, comme le font les gamins, un sourire au coin des lèvres. Si tu savais vraiment ce que tu veux, tu l’aurais déjà embrassé, ou tu aurais tourné les talons. Si tu savais vraiment tous ça Lola, tu ne serais plus toi finalement. Mais les deux ne savent pas vraiment je crois. Alors ils jouent. On en revient irrémédiablement à jouer quand on ne sait pas quoi faire. Ou presque. Quand vous étiez petits, sur les bancs de l’école, et que le charabia que psalmodiait le prof cessait de vous intéresser (comme s’il vous avait un jour vraiment intéressé…) que faisiez-vous ? Souvent, vous dessiniez, vous jouiez ou je ne sais quoi d’autre de plus inventif. Ils n’ont pas progressé d’une année. Ils se jaugent, se taquinent, insolents. Changeront-ils seulement un jour ?

-Aurais-tu oublié de mentionner l’un de tes pouvoirs, Sweetie ?

Je sens bien que cela ne lui plaît pas. Mais moi si. S’il a vraiment senti, alors c’est l’essentiel, non ? Il sait qu’il n’est qu’un patin entre mes doigts. Qu’un bout de fer aimanté. Il ne me tuera pas. Mais au final, étais-ce vraiment ce que je voulais ? Un brin de déception se creusa lentement en moi. Il ne me tuerait pas parce que je l’en empêcherai. Pas pour ce que je suis, ce que je serais. Un triste sourire s’étale un instant sur mon visage.

Et alors Lola ? T’en es où avec tout ça ? Tu voudrais qu’il t’apprécie pour ce que tu es ? Une menteuse égoïste et meurtrière ? Tu voudrais qu’il t’apprécie comme la fille qui ôte des vies sans chercher à comprendre leur sens, comme la fille qui à tout quitté sans vraiment savoir pourquoi ! Tu veux qu’il te connaisse comme la fille toujours rejetée ? Comme la gamine qui aimait son entraineur comme un père ? Qui croit avoir était trahie alors qu’il n’y était pour rien ? Il t’avait dit que si tu donnais du bien autour de toi, le bien te reviendrait. Il n’avait peut être pas tord ! Tu n’es pas allé jusqu’au bout. Tu as abandonné comme il était si facile de faire ! Lola ! Comme il serait déçu. Tes parents sont morts. Tu n’as pas été adoptée par la bonne personne. Tyler est mort. Ton premier amour, ça fait mal voilà. Mais est-ce vraiment la raison pour laquelle tu es partie ?

-« C’était pas un oubli. »

Je suis surprise de mon intonation. C’était franc, froid, direct. Comme si j’avais subitement cessé de jouer. Mais je n’ai pas arrêté, je ne veux pas arrêter ! Mais ce rendre compte que l’on en veut à une personne par parce qu’il a fait des choses mais parce qu’il ne l’a pas fait… Ca change tout voyez vous. C’est pas beaucoup deux ans. Mais deux ans de croyances profondes qui s’écroulent, croyez-moi, ça fait mal. Et si la vraie raison qui me poussait à en vouloir à Mathias, était simplement qu’il ne m’avait jamais adopté ? Comme je l’avais prié jour et nuit ?

Elle serre les dents. Reflue ce flot de pensées et de souvenir jusqu’à revenir dans la partie. Un sourire s’échappe de ses lèvres.

-Dis moi, tu préfères une mort lente et douloureuse ou quelque chose de rapide, mais de moins… spectaculaire ?

Un rire hautain. Voilà à quoi je ressemble. Je n’y crois pas une seconde à ses paroles. Paroles en l’air ! Il dit, il parle, mais rien de tout ça et vrai. N’est-ce pas ? J’espère un peu. J’espère qu’il fait le malin, le fier, mais qu’au fond ce n’est pas vrai. Sous la façade d’assurance se cache une petite fille qui sent la mort proche. Il paraît qu’une dame, nommée Mort, avait un jour désobéie à Dieu. Pour la punir, Dieu l’exila dans une grotte remplie de bougie. Des grandes, des courtes, des qui brûlent vite, d’autre terriblement lentement. Certaines avaient la flamme vacillante, d’autre trop forte. Aucune d’elle ne devait brûler entièrement. C’était la règle. Elle devait souffler chacune des bougies avant qu’elle atteigne la fin. Mort ne savait pas à quoi cela correspondait. Aussi, elle soufflait parfois trop vite les bougies, mais peu importe, ce n’était que des bougies, n’est-ce pas ? Puis parfois il y avait un courant d’air dans la grotte, qui en éteignait beaucoup. Puis un jour, Dieu arriva, et lui expliqua que chaque bougie éteinte était une vie envolée. Elle avait ainsi tuée son père, mais il était mort bien vieux. Mais un coup de vent avait tué son petit frère de seize ans. Alors Mort pleura toute la larme de son corps. Alors depuis, aigrie, elle en éteint certaines rageusement d’un revers de main.
Mort soufflera-t-elle sur ma bougie aujourd’hui ?
Mais ceci n’est que superstitions. Je n’y crois pas. Pas une seconde.

-En tout cas, je veillerais à ce qu’elle reste inoubliable.

Une réplique, toute faite s’empara de son esprit. Cette réplique, acerbe, sorti immédiatement de sa bouche. Ses yeux froids n’exprimaient qu’un profond agacement. Agacement inattendu ? Pas tant que ça. Il faisait le malin avec son briquet là… Il l’énervait trop pour qu’elle continue à lui sourire.

-« C’est ta descente en enfer qui sera inoubliable si tu continue à faire le malin. »

Il y en a qui rêvent d’être libre. Une liberté sans fin, qui court vers l’infini… Plus aucune obligation, plus rien qui vous oublie à faire ça où ça. Allez, soyons gentils. Disons que les oiseaux sont vraiment libres. Mais un oiseau peut-il mentir ? Bien sûr que non.
Personnellement, je ne serai jamais un oiseau.

-Tu ne comptes tout de même pas me tuer avec ça ? Je serais déçu !

Et voilà. Comme ça, d’un coup, elle est subitement rentrée à nouveau dans le jeu. Ce jeu de mort qu’elle affectionne. Il faut juste qu’il arrête de prétendre qu’il la tuera, et elle continuera. Mais la mort est drôle tant qu’elle ne vous concerne pas, n’est-ce pas ? Un jour un chien (Oui oui, un chien. Merci l’ami télépathe.) Un écureuil monte dans un arbre et dit : « J’ai oublié de stocker mes noisettes pour l’hiver et maintenant je suis mort » Haha ! C’est drôle parce que l’écureuil est mort.
Effectivement, c’était drôle. Mais ni lui ni moi ne connaissaient cet écureuil. Et pour moi, c’était l’essentiel. C’était une métaphore plutôt débile, je le reconnais. Un écureuil, à part les hippies et les gamins, tout le monde s’en fou.

-« Bien sûr que non. Cela serait une insulte pour elle. Surtout si elle savait qu’un coup bien placé me suffirait à t’abattre. »

Bam. Finalement, le jeu reste drôle uniquement parce qu’a ce moment elle mène la danse. Elle avait juste senti qu’il gagnait du terrain. La belle est mauvaise perdante et pire encore. Elle le voit lever les yeux sous ses nouvelles paroles. Blablabla.

Je me fou de ses gestes ! Après tout il n’est qu’un gamin pourrit gâté qui n’a jamais eu en face de lui des filles qui le laissaient faire ce qu’il veut. Je m’apprête à lui balancer ces quatre vérité quand il pose ses doigts sur mes lèvres. Quoi ? Je manque de piquer un fard quand il dit :

-Et si nous marchions un peu ?

L’idée, séduisante, m’empêche de dire ce que je voulais. Et pire que d’être séduisante, elle est vraie, sincère. Je n’aime pas l’idée de me taire, et pourtant j’accepte silencieusement. Je me mets à marcher. D’un revers de main, toutes les boules lumineuses disparaissaient d’un coup. Plus aucune trace d’existence. Mais une seule subsiste. Je la force à venir vers moi. A nous suivre. Quelques secondes de concentration. Echec. Je la fais disparaître aussi. Je me fou qu’il ait vu mon échec plutôt cuisant. Ce qui m’importe, c’est.. Oh, et au final, rien de ce qu’il dira ne me touchera. On n’est pas dans le noir après tout, les étoiles nous accompagnent..

Mais la terre n'est que poussiere tant que l'homme ignore comment il peut peindre en mille couleurs l'air du vent...

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Monter c'est prendre le risque.
De tomber tout en bas.
Sauf que si on chute de très haut.
L'espace d'un instant on vole.
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.
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Sorcier Noir ~ Membre de Rosenrot
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MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptyDim 9 Oct 2011 - 20:27

    « Nevermind, I’ll find someone like you.
    I wish nothing but the best for you too.
    Don’t forget me, I beg
    I remember you said : Sometimes it lasts in love
    But sometimes it hurts instead »



    Bon. Il va falloir remettre les choses en place. En l’occurrence, c’est ma tête qu’il faudrait remettre en place. Mais trêve de plaisanterie.
    Je suis avec cette fille, sur cette place. Une inconnue, je précise –la fille, pas la place. Ah, une inconnue vraiment ? Peut-on vraiment qualifier d’inconnu quelqu’un qui s’est ouvert, volontairement ou non, à vous ? Quelqu’un qui vous ressemble, par ses failles, ses incohérences, ses imperfections, plus qu’on ne voudrait l’admettre. Non, je ne crois pas. Je ne crois pas que cette fille soit encore une inconnue.
    Je ne dirais pas non plus que je la connais. Disons que deux marches séparent l’inconnu de la connaissance et je suis juste entre les deux. Peut-être un peu plus proche de la deuxième, je l’admets.
    En fait, j’ai beau avoir peur de ce que je pourrais y découvrir, je crois que j’ai besoin de la franchir. Plus que de la connaître elle, c’est mon reflet que je crains d’apercevoir.
    Nous ne sommes pas si différents, n’est-ce pas ?
    N’est-ce pas ?

    Mais Madame réfléchie. Elle semble hésiter, comme on hésite devant la tenue qu’on va choisir pour le lendemain. Quel dilemme !
    Je l’entends presque penser « parler ou se taire, parler ou se taire, parler ou se taire ? »… À moi que ce ne soit autre chose. Je n’en sais trop rien. Je n’ai jamais eu de don pour la philosophie féminine, vous savez.
    Toujours est-il que je m’impatiente. Et plus le temps passe, puis la certitude qu’elle m’a volontairement caché quelque chose s’amplifie. Or, cela ne me plaît pas. Pas du tout.
    Je pourrais m’énerver. Oui, c’est une option. Un peu facile, je vous l’accorde mais n’est-ce pas justifié ? Je déteste qu’on me mente. Je déteste qu’on me…

    « C’était pas un oubli. »

    Tiens donc ? C’est que la belle a du courage. Son ton est un peu trop sec, un peu trop froid, un peu trop direct. Cela fait beaucoup de trop. Trop de trop pour que je le laisse passer comme ça. Je ne l’aurais pas laissé passé, donc, si je n’avais décelé cette lueur de tristesse dans son regard.
    Regret.
    Déception.
    Détresse.
    Infinie.
    Ma gorge se noue. Je voudrais être à des années lumières d’elle et de son désespoir, quel qu’en soit la cause. Il trouve un tel écho en moi que je ne suis pas sûr de pouvoir le supporter. La vision de sa douleur, de ma douleur, de notre douleur est intolérable. Elle me fait grincer les dents. Il n’y a que les faibles qui souffrent !
    Du moins, c’est comme ça que cela devrait se passer. Mais évidemment, cela ne se passe jamais comme on l’espère. Il a toujours un trop, ou un pas assez. Trop de pas assez ou pas assez de trop. Vous me suivez ? Non ? Aucune importance.
    Vous êtes faible.

    « C’est ta descente en enfer qui sera inoubliable si tu continues à faire le malin. »

    Elle a répondu rapidement cette fois. On dirait qu’elle a eu peur. De moi, sûrement. Non, il ne faut pas, Joli Cœur. Oui, elle s’est empressée de répondre, comme on s’empresse de souffler une bougie, avant qu’elle ne se consume d’elle-même. Jolie comparaison, je trouve. Lola me fait un peu penser à une bougie dont la flamme vacillante, risquerait de s’éteindre à tout instant.
    Pour l’instant elle résiste.
    Tiens, elle a cessé de sourire. C’est que je ne l’amuse plus alors. Peut-être que je l’ennuie alors. Non, je crois que c’est plutôt de la colère. Je l’énerve. On va s’amuser.
    Je prends conscience que j’ai tenu plus d’une minute sans sourire ce qui, venant de moi, est un record. Je me dépêche donc d’y remédier en lui offrant le sourire de celui qui a des années d’expérience de vie et de mort derrière lui – ce qui n’est pas vraiment mon cas. Un de ces sourires faussement modestes que je maîtrise à la perfection.

    - Tu sais, je murmure en m’approchant davantage pour qu’elle m’entende, au point où j’en suis, ce n’est pas un quelconque Enfer qui va m’effrayer.

    La réalité c’est que je ne crois pas plus à l’enfer ou au paradis que je ne crois au destin. Si ce n’était pas uniquement des contes de fées inventés pour cloîtrer les gens dans un nid chaud et rassurant, Alicia serait encore en vie.
    N’est-ce pas ?
    Une chose néanmoins m’intrigue dans ses propos. Pense-t-elle réellement pouvoir me tuer ? Pense-t-elle réellement avoir la moindre chance ?
    À vrai dire, je n’en ai pas la moindre idée. D’ailleurs, a-t-elle la moindre chance ? Non, bien sûr. Non. Non ? Vraiment ?
    Je chasse rageusement cette pensée de mon esprit dont la lucidité n’a jamais été aussi incertaine. Il ne manquerait plus que je me mette à douter de moi !

    « Bien sûr que non. Cela serait une insulte pour elle. Surtout si elle savait qu’un coup bien placé me suffirait à t’abattre. »

    Mon visage retrouve ses couleurs et son inlassable rictus amusé. Voilà qui est mieux. Je retrouve la Lola, froide et sarcastique, que j’ai rencontrée il y a quelques minutes –à moins que ce ne soit des heures- dans une ruelle sombre. Le rôle de donneuse de leçon lui va comme un habit de religieuse à une vache, mais cela fait partie du jeu.
    De notre jeu.
    Dont la partie restée en suspens reprend peu à peu ses droits.

    Donc, elle prétend toujours pouvoir m’achever avec sa fichue lame. C’est pour moi que ce serait une insulte, oui ! Inutile toutefois d’être devin pour comprendre qu’elle n’a nullement l’intention d’en finir avec moi pour le moment. Seul compte le jeu. Et les risques qui en découlent. C’est comme une poussée d’adrénaline dans le sang. C’est froid, électrique, terrifiant mais terriblement agréable.

    - Je tremble de peur, dis-je sur le même ton qu’elle.

    Puis j’éclate de rire. Comme ça, subitement, sans prévenir. Je donnerais cher pour savoir ce qu’elle pense à cet instant !
    Je recouvre un semblant de sérieux et tend une main vers elle. Je la frôle à présent. Je prends un air doux et un regard brûlant pour lui susurrer à l’oreille :

    - J’espère que tu n’es pas mauvaise perdante, sinon tu risques d’avoir des surprises.

    Soudain je me souviens. De ma proposition. Pourquoi est-ce que je lui ai proposé de marcher, moi ? Mais l’idée m’attire à nouveau, m’entraîne, loin, très loin. Vers un ailleurs incertain que je ne suis pas sûr d’avoir envie d’explorer. Je ferme les yeux brièvement puis me mets à marcher à ses côtés.
    Seul demeure la lumière des étoiles à présent et le silence qui rythme nos pas.
    Un silence que je finis toutefois par rompre.

    - Pourquoi as-tu accepté ? Pas de marcher avec moi, non, je veux dire pourquoi as-tu accepté de jouer avec moi, si tu me hais comme tu en donnes l'impression ?

    Sometimes it lasts in love,
    But sometimes it hurts instead, yeah…



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Humain Noir
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Lola Hellin
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MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptyJeu 27 Oct 2011 - 20:34

" Pourquoi les gens qui s'aiment
Sont-ils toujours un peu rebelles ?
Ils ont leur monde à eux
Que rien n'obligent à ressembler à ceux
Qu'on nous donne en modèle. "

Je ne sais décidément pas comment font les gens. Les gens amoureux je parle. Comment font-ils pour l'être ? L'amour fait mal. L'amour est éphémère, et surtout, ne sert à rien. Il ne contribue pas au bonheur. Regardez ! Quand votre mari, votre amant, votre amour partira ou mourra ! Dites moi si ça ne fait pas mal. Si, au final, vous n'êtes pas malheureux. Alors vous direz qu'il vous reste ces souvenirs si heureux, tellement parfait. Mais je refuse de vivre dans le passé. Je vois bien que moi, si je tombe amoureuse, il ne me restera rien. Et même si ce n'est pas de l'amour, l'affection, c'est pareil ! Parfaitement pareil. Pas vrai Mathias ? Que me reste-t-il de toi ?
C'est un gouffre sans fin que son désespoir. Elle n'arrive pas à s'en sortir. Le veut-elle vraiment seulement ? Peut être pas. Elle préfère remplir son gouffre d'alcool, et attendre se s'y noyer, en se berçant d'illusions. L'illusion de croire qu'elle saura nager pour remonter à la surface. Elle ne pourra pas y croire longtemps seulement... seulement elle se dit que la vie n'est pas faite pour elle de toute façon. Au pire, elle mourra. Qu'est-ce qui lui manquera ? Les longues étendues de sable blanc ? Le même sable qui se glisse de partout, gratte et énerve ? Sûrement pas. Mathias ? Le même qui l'a trahi ? Jamais. Evan ? Le même Evan à qui elle parle en ce moment ? Avez-vous vraiment besoin de cette réponse évidente ? ...
Je voudrais partir. Loin. Quoi de plus loin qu'à l'autre bout du monde ? La mort Darling. Je ne sais pas si je souhaite vraiment la mort. Mais je me vois mal mourir de vieillesse. Incapable d'avancer sans mon déambulateur. Trainant au coin du feu, un tricot sur les genoux. Imagines-tu vraiment ça de moi ?
Plutôt crever, effectivement.

- Tu sais, au point où j’en suis, ce n’est pas un quelconque Enfer qui va m’effrayer.

L'enfer ! Ha ! Bien sûr qu'il n'effraie personne, l'enfer au delà de la terre. Mais il ne se rend pas compte que l'enfer que je li ferais vivre, serait bien pire que 'importe lequel. Entre mes doigts, il hurlerait, se tordrait, supplierait. Il n'a aucune idée de se que je peux faire, et est arrogant. Mais personne ne sait. Pourtant je n'envisage pas... pas tout de suite de le tuer. Il est... Divertissant.
Ou alors il t'empêche de voir à quel point tu serais seule à cette heure là. A quel point les souvenirs se glisseraient dans tes pensées jusqu'à ton cœur. A quel point les larmes se presseraient au bord des tes paupières avant de tracer leur sillon salé sur tes joues. N'est-ce pas Lola ?
Elle ferme une ou deux secondes ses paupières. Elle les ouvre enfin.
Allez, sort ta phrase mon vieux, je vois bien que t'en crève d'envie de toute façon ! Je ne sais pas ce qu'il va ma répliquer, mais c'est bon de rerentrer dans le jeu. Finit les états d'âme et les sentiments qui viennent tout gâcher. Ca aussi, ça ne sert à rien les sentiments. A rien du tout. Les émotions, c'est pareil. J'ai peur, je suis amoureuse, ou même j'ai froid, c'est tout pourri. Tellement inutile ! Allez, joue, joue !
Lola... Sans tout ça, toutes ses petites choses qui nous font nous sentir nous même, ne serions-nous pas que des machines ? Sans cœur ?

- Je tremble de peur,

Il éclate soudainement de rire. Je commence à le penser encore plus instable que moi finalement. Et pourtant, ça doit ne pas être facile. Je pensais être pire. Mais bon, éclater de rire pour si peu... Voyons, cachons un peu nos émotions ! Je vous jure des fois. Il y en a qui n'ont aucune pudeur ! C'est ça, lance-moi ce regard brûlant. Je m'en fou. Tu te caches derrière des sourires et des regards, mais ça ne suffit pas. Si je creuse, y'aurait-il vraiment quelqu'un, quelque chose ?
Et s’il y avait la même chose qu'a l'intérieur de toi Lola ? C'est à dire...
Rien ?

- J’espère que tu n’es pas mauvaise perdante, sinon tu risques d’avoir des surprises.
-" Si tu crois que c'est moi qui vais perdre... "

Elle lance ça, sarcastique. Sûre d'elle. Confiante. Elle ressemble tellement peut à la Lola qu'elle était ! Celle qui aimait, la neige, le ski, le sport, les amis ! Pas l'alcool, le sexe, qui bossait en tant que tueuse à gage. Peut-on changer autant ? Je ne crois pas. Et si ce qu'elle avait peur qu'Evan découvre, c'était la petite fille au fond d'elle, celle qui priait tous les soirs pour que Mathias l'adopte, celle qui aimait les Vichy à la mente ?

- Pourquoi as-tu accepté ? Pas de marcher avec moi, non, je veux dire pourquoi as-tu accepté de jouer avec moi, si tu me hais comme tu en donnes l'impression ?

Et comme toute personne quit est sur le point d'être découverte, comme toute personne qui cache quelque chose, comme toute personne à qui on pose une question auquel on ne veut pas répondre. Elle hésite. Bien sûr que non, elle ne le hait pas. Mais on est bien obligé de s'enfermer bien profond dans sa carapace. Celle de Lola serait plutôt du genre en béton armé.
Mais de quel droit l'autre rigolo demande ça ! Comme si j'allais lui déballer ma vie ! Non mais. Je lui en pose des questions à lui ? N'empêche que sa question m'a désarmé. Je hais ça. Mais lui, je ne le hais pas tant que ça. Nous somme définitivement trop pareils. Trop .. tellement pareils. On ne peut pas détester son double ? Bon, il ne l'est peut être pas à ce point, mais pour arriver là ou on en est, il faut bien un déclancheur. Une faille, un truc qui se va pas, qui se brise, qui se déchire. Mais qu'est-ce que c'est chez lui ?

-" Parce que. "

Parce que je n'ai pas envie de te répondre. Tu vas trop loin, tu creuse trop profond. J'ai peur Evan. Pas peur de toi, bien sûr.
Peur de moi.
Si seulement son don était télépathe, je serai dans l'embarra. Il en saurait bien, bien trop..

-" Et toi, pourquoi toutes ses questions ? Pourquoi tu tiens tant à connaître l'opinion que j'ai de toi ? Pourquoi tu voudrais savoir tout ça ? "

Si il répond "Parce que." A part agacer la belle et la faire fermer à jamais sa carapace, il n'obtiendra pas grand chose. Elle va se braquer. Se rentourner ? Le jeu s'en finirait-il là ? Elle le fixe encore un instant, avant de demander.

-" Si tu me vexes et que je tourne les talons, auras-tu seulement l'impression d'avoir gagné ? "

Parce que si non, je tournerai pas les talons, mais si ouai, c'est que tu es un mauvais joueur. Autant que tu le dises maintenant, que je me tire avant de perdre mon temps. Et si je te disais que nous sommes pareils, tu resterai ?

«Et moi jte connais à peine
Mais ce serait une veine qu'on s'en aille un peu comme eux
On pourrait se faire sans que ça gène
De la place pour deux
Même si ça ne vaut pas la peine
Que j'y revienne il me faut le dire au fond des yeux
Quelque soit le temps que ça prenne
Quelque soit l'enjeu
Je veux être un homme heureux. »

_________________

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Monter c'est prendre le risque.
De tomber tout en bas.
Sauf que si on chute de très haut.
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Evan Adams
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MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptyLun 31 Oct 2011 - 15:36

« Big black boots,
Long brown hair,
She's so sweet
With her get back stare. »


    Je me demande un instant ce que je serais en train de faire si je n’avais pas croisé le chemin de cette fille. Ou plutôt ce que je ne serais pas en train de faire.
    Oui, car je serais probablement en train de noyer mon désespoir dans une bouteille d’alcool. Oh, ne vous en faites pas pour moi. C’est tout bien réfléchi ce qu’il me fallait de mieux !
    Et à la place de cela, au lieu de tenter d’oublier le passé avec ce qui est sans doute mon plus fidèle compagnon, je me retrouve à parloter de la pluie et du beau temps avec une inconnue. Bon d’accord. Nous ne parlons pas de la pluie et du beau temps et ce n’est plus tout à fait une inconnue. Mais tout de même ! Je suis tombé bien bas.
    Qui aurait cru, n’est-ce pas, qui aurait cru qu’Evan Adams ferait un jour de telles confidences ? Personne, et là est bien le problème. J’ai plutôt intérêt à ce que cela ne s’ébruite pas sinon je peux dire au revoir à ma réputation.
    Théoriquement, je ne fais confiance à personne et ne parle à personne sans avoir une bonne raison ou quelque chose à y gagner… Ce qui n’est pas le cas. Je n’ai rien à gagner à étaler mes faiblesses devant une potentielle ennemie.
    Un peu tard pour arriver à te telles conclusions, mon vieux, il aurait fallu faire preuve de davantage de lucidité avant. Alors maintenant que tu es là, cherche plutôt un moyen habile de t’en sortir. Sans trop de dégâts.
    Parce que tu veux t’en sortir, n’est-ce pas ?

    Je crois… Je crois que j’ai oublié beaucoup de choses ces dernières années. Je crois même que j’ai oublié ce que cela fait d’aimer. Oui, vous savez, cette chose, qui vous pousse à faire n’importe quoi pour une seule personne, un seul être. Cette chose qu’on appelle l’amour. Cette chose qui, un jour, finit toujours par vous détruire.
    J’ai oublié la douleur, j’ai oublié la peur, j’ai oublié le remord, j’ai oublié le doute, l’amitié, le bonheur… Toutes ces choses qui font de nous des êtres humains, des êtres dotés d’un cœur, je les ai oubliées.
    Mais cela fait-il de moi un monstre ?
    En me refermant sur moi-même comme un coquillage vidé de sa perle, j’ai appris ce que signifiait sauver sa peau. Agir seul, dans son propre intérêt. Ne jamais se retourner, tracer sa route en regardant de l’avant. Survivre. Mais pardessus tout, ne faire confiance à personne. Oui, en effet, la confiance n’est pas une qualité très répandue chez moi.
    Oh, il ne faut pas croire que j’ai été malheureux. Non, loin de là. Seulement, aujourd’hui, j’ai la sensation d’être passé à côté de quelque chose. Quelque chose qui hier me semblait si insignifiant. Avec un peu de chance demain matin tout sera rentré dans l’ordre…
    Alors, pourquoi ne pas faire une petite exception, juste pour ce soir. Pourquoi ne pas lui faire confiance ?

    Elle a l’air aussi désemparée que moi, finalement. Nous ne sommes peut-être pas les plus à plaindre, toujours est-il que la situation n’est pas très glorifiante. On dirait deux enfants perdus qui ne savent plus très bien ou se trouve leur maison !
    Peut-être que si je la prenais dans mes bras, pour lui dire que tout va bien se passer, peut-être que… Non, stop ! Bon sang, Evan, qu’est ce qu’il te prend ? La prendre dans tes bras, et puis quoi encore ? Lui lire une histoire en attendant qu’elle s’endorme pendant que tu y es.
    Encore son fichu don, je parie. Je fronce les sourcils, mi-amusé. Ce n’est pas très gentil de ta part, Sweetie, de me jouer un tour quand j’ai le dos tourné !
    À moins que… Non, c’est ridicule. Pourquoi aurais-je envie de la serrer dans mes bras ?

    -" Si tu crois que c'est moi qui vais perdre... "

    Non, la véritable question est : si toi, tu crois que tu as la moindre chance de gagner.
    J’ai toujours eu de la chance aux jeux. Aux cartes, particulièrement. Au fil du temps, j’ai empoché une petite fortune. Je gagnais toujours, et sans triche. Vous savez, jouer c’est savoir prendre des risques. C’est savoir qu’à tout moment, on risque de dégringoler. Pour mieux se relever. Jouer c’est aussi de la chance, bien évidemment. Mais c’est surtout du bluff. Et je suis sûr que notre Lola s’y connaît en matière de bluff.

    -" Et toi, pourquoi toutes ses questions ? Pourquoi tu tiens tant à connaître l'opinion que j'ai de toi ? Pourquoi tu voudrais savoir tout ça ? "


    Je soupire. Trois questions en une seule phrase. J’ai l’impression que j’ai touché une corde sensible. Je me trompe ?
    Peut-être qu’il y a quelqu’un derrière tout ça. Après tout, Allie est présente dans chacun de mes mots, chacune de mes décisions. Pourquoi n’en serait-il pas autant pour elle ? Je ne connais rien de son passé.

    - Parce que peut être que tu n’es pas si inintéressante que tu n’en as l’air. Peut être que tu n’es pas juste une petite blonde diabolique. Ou peut être pas…

    Je continus tranquillement de jouer avec elle, tandis que mon esprit tourne à vive allure. Il y a forcément quelqu’un. Reste à savoir qui. Ce ne sont pas mes affaires, certes. Mais pour une fois, j’ai envie de savoir. J’ai envie de me soucier de quelqu’un d’autre que moi-même. Il n’y a pas de mal à ça.

    -" Si tu me vexes et que je tourne les talons, auras-tu seulement l'impression d'avoir gagné ? "


    Sourire. Encore. Je sens que la victoire est proche. C’est agréable et grisant à la fois de savoir que la partie est presque terminée. Je ressens toutefois une pointe d’amertume. Pourquoi ?
    Mais attention à ne pas se réjouir trop vite. La belle a des ressources !

    - Tu ne le feras pas. Je gagne toujours Joli Cœur.


    Mais cette fois encore, je ne bluff qu’à moitié. Je ne peux être sûr qu’elle ne tournera pas les talons. Cependant, quelque chose me souffle que ce n’est pas son intention. Elle n’y gagnerait rien, de toute façon. Et j’aurais gagné quand même, qu’elle le veuille ou non.
    C’est étrange, plus j’y réfléchis, plus je suis convaincu que je n’ai jamais rencontré une fille comme elle depuis la mort de ma sœur. Cela fait plaisir de constater qu’elles ne sont pas toutes devenues des gamines capricieuses ! Il y en a encore quelques-unes qui ressemblent à Alicia. Elle était différente elle aussi.
    Je laisse quelques secondes s’écouler lentement avant de faire quoi que ce soit. Je n’ai plus aucune envie de me presser. D’ailleurs, je n’ai rien de mieux à faire.
    La nuit est déjà bien entamée à présent. La lumière des étoiles semble plus forte que jamais. En les contemplant cette nuit, je me sens presque serein.
    Des millions d’étoiles,
    Pour nous guider.
    Peut-être qu’Alicia est parmi elles, qui sait ?


    - Comment il s’appelle ?


    Les mots ont franchi mes lèvres avant même que je ne songe à les retenir. Une boule d’émotion se noue dans ma gorge.
    Touchée.
    Je sais que je l’ai touchée.
    Elle n’a pas besoin de le dire.
    Coulée ?
    Non, pas encore.


I said, are you gonna be my girl ?



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Humain Noir
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MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptyLun 31 Oct 2011 - 21:51

" Oh no, it's not me.
I just forgot to tell you "


Si la douleur physique met du temps à disparaître, qu'en est-il de la douleur mentale ? Elle est infinie. Quand on pense que l'on est au plus bas, il peut encore nous arriver des choses pire. Bad night Lola ? Pas tant que ça. Un peu de distraction, de nouveauté est parfois bon dans sa vie. Changement ! Le pire, c'est qu'avec Evan, elle a une impression de faiblesse. Elle a l'impression qu'au moindre changement de situation, elle sera désemparée. Elle a peur à vrai dire. Et la peur, c'est pas son truc. Elle n'a pas l'habitude faut dire. Normalement, c'est bien Lola qui mène la danse, et personne d'autre. Car les garçons, face à son don ne sont pas grand chose. Simplement des pantins qu'elle ramène dans son lit si ils lui plaisent ou elle les jette comme on jette un mouchoir usagé. La dame n'est jamais satisfaite de toute façon. Les garçons, c'est pas toujours le mieux. Le seul qui pour le moment la satisfait est Jack. Et encore. Il lui arrive d'être chiant. Comme tous les garçons. Mais jack est léger. Innocent. Il court après le whisky. Mais je l'aime bien Jack. Il est gentil Jack. Mais Evan est différent. Ne dites pas le contraire. Jack n'a rien de brisé en lui, Jack n'est... pas comme elle.
Voilà, je l'ai dis. Evan est comme moi. Alors si je creuse en lui, et que je trouve quelque chose, ça veut dire que je ne suis pas si creuse que ça ? Pas comme si j'en doutais. Mais à vrai dire... si. J'ai toujours peur d'être inintéressante. Chiante. Blasée. Enfin ça, blasée, je sais que je le suis, mais je me suis toujours demandée pourquoi le seul qui m'avait adopté était un gars qui voulait me coller un tuteur. Qui aimait les livres. Le silence. L'odeur de bois dans les bibliothèques. Alors que moi, j'aimais la liberté. Mes skis glissant sous la neige fraîche. La perspective de voler. Et j'avais abandonner tout ça pourquoi ? Pourquoi ? Pour la mort, le sang et les garçons. Je grogne. C'est triste la vie.

-Parce que peut être que tu n’es pas si inintéressante que tu n’en as l’air. Peut être que tu n’es pas juste une petite blonde diabolique. Ou peut être pas…

Son peut être pas est terrifiant pour la belle. Il ne peut pas savoir à quel point son coeur se serre pour une mini phrase. Une peur sourde. Pourquoi peut être pas ? Ne peut-il pas simplement dire qu'il la trouve intéressante ? Ou je ne sais pas. Ce qui l'a blessé, c'est aussi le 'que tu n'en as l'air.' Alors ? Alors quoi, au premier abord elle fait si nule que ça ? Assez nule pour qu'on ait simplement envie de tracer ça route quand on la voit ? Que quand on la voit, le flot de nos pensées ne s'interrompt même pas ?

-" T'es blessant quand tu t'y mets. "

Elle vient de dire ce qu'elle pensait, ni plus ni moins. Elle n'avoue pas une faiblesse, parce que si au fond elle est vraiment touchée, elle ne le montre pas et à dit ça d'un ton léger. Mais au fond.. Au fond la flèche à touché son coeur. Et pourtant, et pourtant elle sait que c'était pas si fait exprès. C'est un jeu, et normalement quand on joue, on est intouchable. Et là, c'est plus le cas. Alors quoi, on a perdu ? On a gagné ? On arrête juste de jouer ?

-Tu ne le feras pas. Je gagne toujours Joli Cœur.

Alors tourner les talons serait gagner ? Je le pense. Sincèrement. Je le pense car le laisser planter là sans plus d'explications est une idée assez attirante pour moi. Et je pense qu'être planté seul dans le noir n'est pas très.. jovial. Alors ?
Vas-y Lola ! Fait cette chose ! Mais au fond, tu sais que tu n'en as pas envie. On ne se lève pas en pleine partie de Monopoly. Surtout si on est en train de gagner ! Alors ! Joue. Finit la partie, perd ou gagne, peut importe. Mais joue !
Il croit vraiment qu'il gagnera. Pourquoi ça ? Parce que c'est un gros macho pourri gâté qui a toujours eu ce qu'il voulait ?! Franchement ça m'étonnerait. Un pourri gâté ne s'embêterait pas à me parler. Il essaierait de ramener une fille dans son lit, ça lui suffirait. Pourquoi me parlerait-il s'il n'avait pas besoin de moi ? Et moi, ais-je seulement besoin de lui ? Je crois. Je le crois sincèrement. Ou alors le destin se fou de ma gueule. Mais je ne suis pas esclave d'un quelconque livre sur lequel mon futur serait inscrit. Alors profite Lola. Profite.

-Comment il s’appelle ?

Touchée.
Coincée.
Il est trop comme elle. Voilà. Voilà ! Il a deviné ? Elle ne sait pas comment il a fait mais le problème est là. Elle ne peut pas fuir, pas mentir pas esquiver, pas attaquer non plus. Poser une autre question ? Cela montrerait à quel point ça l'a affecté. Elle part du principe que l'on a tous un problème avec quelqu'un du sexe opposé. Elle avait peut être tord, ou raison. On s'en fou. Lola est têtue, Lola a ses idées.
Il n'a pas le droit de demander ça. Mais au fond. Qui, à qui en veux tu vraiment ? A Tyler ? Non. A Mathias. Parce qu'il t'a menti, abandonné. Parce qu'au fond, tout ce que tu aurai souhaité, c'était un sourire de sa part, une confirmation que tout allait bien ? Non. Tout ce que tu souhaitais, c'était une famille. Sa famille. MATHIAS !
C'est le big bang dans sa tête, dans son coeur, son corps. C'est comme si une tornade envoyait tout bouler. Pourquoi, pourquoi pose-t-il toujours des questions ? Pleins de questions qu'il ne devrait pas savoir ! COMMENT A-T-IL SU ? C'est injuste. S'il savait le tsunami dans lequel elle était en train de se noyer, aurait-il demander ? Oh ...

-" Mathias. "

J'ai répondu sur un ton neutre. Mais heureusement que le nom ne fais que deux syllabes. A la troisième, ma voix se serait brisée. Mais voilà. Une larme roule le long de ma joue sans que je puisse l'arrêter. Pas moyen. Je me détourne furieusement. Je le hais ! Je le déteste vraiment; Il n'a pas le droit de faire ressortir ça comme ça ! Les faiblesses sont bien trop gênantes ! Je serre les dents avant de le regarder à nouveau. La larme à du laisser du ma joue un sillon salée, mais je m'en fou. J'ai enfin repris le contrôle de ma voix.

-" Et toi, comment s'appelait-elle ? "

Au passé. Elle a tourné la phrase au passé, parce qu'un gars, c'est pas comme une fille. Ca en veut pas à un fantôme parti depuis longtemps ! C'est sans doute même pas de la rancoeur qu'il ressent ! Juste de la tristesse je crois. La tristesse ça creuse un ravin. Lentement mais sûrement, comme l'érosion. Comme les larmes jamais pleurées.

C'est l'histoire d'une petite fille. Les parents l'aimaient déjà, malgré ses quelques heures de vie sur terre. Puis voilà, ils sont mort, la laissant orpheline très très jeune. Elle était perdue, déboussolée. Puis elle s'est mis au Trampolin. C'était la meilleure, et elle enchaînait les victoires. Et puis elle s'est mis au ski. Et un certain Mathias lui a montré que y'avait des choses que beaucoup ne comprenaient pas. Et pas que les pouvoirs hein ! L'amour aussi. Mais le problème, c'est que son rêve, celui d'être adopté par ce Mathias qui avais seulement quinze ans de plus, n'a jamais était réalisé. Et pourtant, elle priait tous les soirs. Et puis quelqu'un l'a finalement adopté. Un gars chiant. Puis elle a prit son envol. Est tombée amoureuse. Elle se souvient d'une phrase de Mathias : ' Si tu donne du bien autour de toi. Seul le bien te reviendra. Crois moi. ' Alors cette jeune fille, elle l'a crut, et à tout fait bien. Puis se soir là, elle est rentrée. Et son amoureux était pendu. Et Mathias envolé.

Voilà. C'est l'histoire de ma vie. Raconte moi la tienne.

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Evan Adams
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MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptyVen 11 Nov 2011 - 14:30

« I want to reconcile the violence in your heart
I want to recognize your beauty's not just a mask
I want to exorcise the demons from your past
I want to satisfy the undisclosed desires in your heart »

    Souffrance physique, souffrance mentale. Les deux vont très bien ensemble, finalement. Même si la deuxième est sûrement la pire.
    Je ne t’avais rien demandé Lola. Tu n’étais rien pour moi. Rien du tout. Juste une passagère sur mon chemin. Une petite distraction tout au plus. Et le lendemain, je t’aurais déjà oubliée. C’est comme cela que ça aurait dû se passer. Mais j’ai bien peur de ne pas t’oublier de sitôt…
    Oui, ça me fait mal de l’admettre, mais je crois que je ne t’oublierais… jamais. Je n’irais pas jusqu’à dire que tu vas me manquer, non. Je n’ai pas besoin de toi et ce n’est pas ton joli sourire qui changera cela. Mais tu as bouleversé mon fragile équilibre. Mais écoutez-moi, écoutez-moi un peu ! On dirait un malade mental.

    Mais bon sang, Evan ! Ce n’est qu’une fille. Et des filles tu en as vu des tas. En tous genre, d’ailleurs. De la petite blonde naïve à la brune sauvage. Alors réfléchis. Réfléchis bien. Parce que c’est sûrement ton unique chance de te tirer de là. Qu’est-ce que Lola peut bien avoir de différent ?
    En fait, c’est l’évidence même. Elle est blessée. Déchirée. Meurtrie. Intérieurement, j’entends. Comme toi, Evan. Oui c’est cela. Elle est comme toi. Et bien j’aimerais autant avoir un miroir sous la main. Quand on regarde notre reflet dans une simple glace, il paraît si innocent, si futile. Mais lorsque vous le voyez miroiter dans les yeux de quelqu’un c’est autre chose. Ça fait bien plus mal.
    Mais tout ça, c’est ta faute, Allie. C’est toi qui m’a détruit. C’est toi qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Alors, de là où tu es, regarde bien ton frère.
    Tu vois Alicia, ton absence a beau me ronger chaque jour un peu davantage, je n’ai jamais été malheureux. Le Evan que tu connaissais, un peu naïf, un peu rêveur, est devenu un homme.

    -" T'es blessant quand tu t'y mets. "

    Non, les hommes sont blessants, Lola. Je fronce les sourcils. Je ne pensais pas à mal. Je ne voulais même pas la blesser. C’était juste un jeu. Un jeu d’enfant.
    Mais mes mots l’ont touchés, apparemment. Sans que je m’en aperçoive. Je devrais m’empresser de recoller les morceaux. Au lieu de ça, je reste là à regarder son petit cœur que je viens d’écorcher. Et cela ne me procure aucun plaisir. Je ressens presque de la peine. C’est ridicule, à croire que je suis récupérable.

    - Je ne te trouve pas inintéressante…

    Je crois bien que c’est la chose la plus stupide que je n’ai jamais dit. Tant pis. Si cela peut lui faire plaisir. Et puis, je pense que personne n’est totalement inintéressant.
    Je ne la comprends plus très bien. Dois-je comprendre que le jeu est terminé ? Avant même d’avoir jeté ma dernière carte ? Dommage.
    Non, ce serait trop beau. On n’abandonne pas une partie si serrée.
    C’est comme au poker. On croit que tout est gagné, que la victoire est à portée de main et soudain, tout bascule. C’est la chute libre.

    Les mots sont des armes. Combien de fois ai-je retourné cette phrase dans ma tête sans vraiment la comprendre ? Souvent, trop souvent. Je réalise aujourd’hui à quel point c’est une réalité.
    J’avais raison alors. Tu ne peux plus reculer, maintenant Lola. Je n’avais pas le droit de le demander, n’est-ce pas ? Tu aurais dû comprendre que je n’y vais pas par quatre chemins. D’ailleurs, tu me rends plutôt bien la pareille.
    Je scrute ses lèvres dans l’espoir de voir apparaître un nom. Je me raccroche à cette certitude. Si nous sommes vraiment si semblables, il doit y avoir quelqu’un.
    Il faut qu’il y ai quelqu’un.
    J’ai été seul pendant trop longtemps.
    Répond-moi Lola. Même si cette réponse te coûte. Et même si tu le regretteras toute ta vie. J’ai besoin de savoir.

    -" Mathias. "

    Bam. Le verdict est tombé, comme une chape de plomb, sur un ton un peu trop neutre. Le prénom, lui, volette autours de nous, se joue de nous. Insaisissable et pourtant si proche. Je ne comprendrais sûrement jamais ce qui l’a liée à cette homme. Et je ne veux pas le savoir. C’est une partie de son passée que je n’ai pas le droit d’explorer. Pas encore. Il y avait bien quelqu’un est cela me suffit.
    Je me sens un peu moins seul.

    " Et toi, comment s'appelait-elle ? "

    Je te reconnais mieux ainsi, Lola. Quand ça fait mal, on s’empresse de répliquer. Encore plus fort. Dans le silence de la nuit, on entend presque le battement sourd de mon cœur.
    Boum. Boum, boum, boum…
    J’avale ma salive. Elle a dit s’appelait. Alors elle sait. Inutile de chercher à esquiver. La balle est dans mon camp.
    Tu sais que je n’ai encore jamais parlé de toi, Allie. Et je m’apprête à le faire, aujourd’hui, à une inconnue. À croire que nous avons décidé de réveiller les morts…
    Je suppose que tu avais le droit de me le demander, Lola. Mais tu sais que je t’en veux. Et que je t’en voudrais encore longtemps. Tout comme tu m’en voudras, à moi. Nous sommes quittes.
    J’attends que mon cœur ait retrouvé un battement plus régulier avant de prendre la parole d’une voix douce.

    - Allie. Elle s’appelait Allie. C’était ma sœur.

    Elle ne l’a pas demandé, je sais. Mais j’avais besoin qu’elle le sache.
    Game over ? Non. Je dirais un partout. Egalité.
    Il est des instants où tout peu basculer, en un battement de cil. Ces dans ces moments que tout devient possible. Tout. Absolument tout. Il suffit de faire le bon choix.


« Le problème, c’est que même si tu m’disais « je t’adore » j’te croirais pas ! Je sais plus quand tu joues et quand tu joues pas. J’suis perdue... Attends deux secondes, j’ai pas fini... Dis-moi qu’tu m’aimes... Dis-moi juste que tu m’aimes. Parce que moi j’oserai jamais te l’dire la première, j’aurais trop peur que tu crois qu’c’est un jeu... »

    L’amour, un jeu d’enfant.


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MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptyDim 13 Nov 2011 - 16:50

"Para, para, paradise..
Para, para, paradise."

Elle se rappelait que petite, elle avait un chat. Il était vieux et moche. Il venait de la SPA ou du refuge du coin. La dame qui tenait l'orphelinat n'avait pas put refuser l'animal à la petite Lola qui le serrait dans ses bras. Et puis, il avait eu 16 ans alors il ne tarerait pas à mourir. Elle avait donc dit oui. Mais elle se demandait toujours pourquoi lui ? Alors que des petits chatons en bonne santé se chamaillaient dans la cage principale, elle, elle était allée au fond du refuge, dans une boîte grillagée. Le vieux matou était tapis au fond, un peu terrorisé. Mais sans demander l'avis d'un adulte, elle avait ouvert la cage, saisit le chat, et serré dans ses bras. Le chat n'avait rien dit, ronronné même. Elle l'avait appelé Elbion, comme le loup d'une gamine dans un livre qu'elle avait lu. Quand Maria, la dame de l'orphelinat avait demandé pourquoi, elle avait simplement répondu :

-" Parce qu'il est comme moi."
-" Mais tu n'es pas vieille Lola ! "
-" Non. Mais moi aussi j'ai était abandonné."
-" Tous les autres l'étaient aussi..' Avait insisté Maria.
-" Oui, mais lui est comme moi."

Elle n'avait pas chercher à en savoir plus. La petite devait avoir ses raisons, et même si elle ne les comprenait pas, elle croyait la gamine. Le vieux matou est mort trois jours avant qu'elle se fasse adopter. De pure vieillesse. Elle le câlinait puis d'un coup, il a cesser de ronronner. Elle avait comprit immédiatement ce jour là. Elle n'avait pas pleuré, elle était heureuse. Il était mort dans ses bras, quand elle le caressait, avec un maître.

Comme quoi, même les traumatisés, ceux à qui la vie n'avait rien offert pouvaient avoir une vie heureuse.

Je le regarde. Lui, il est autant différent que similaire d'Elbion. Il est écorché à vif. Il a un passé douloureux. Mais il est différent. Il n'est ni vieux, ni moche... Non, vraiment aucun des deux.

Elle sait que c'est un sorcier, elle le sent. Elle s'en fou, elle n'a pas peur. Elle sait aussi que les sorciers en général n'aiment pas les humains. Ils se croient supérieurs. Les rois. Mais ils sont quoi au fond ? La même choses que nous. En deux fois plus inutiles, puisqu'ils vivent deux fois plus longtemps. Parce qu'il ne faut pas croire. Qui que nous soyons, nous ne sommes pas utiles sauf une élite. Et encore. Les humains ne servent à rien. C'est bien connu.

-Je ne te trouve pas inintéressante…

Je levais des yeux un peu étonné sur Evan. Le jeu cesse, revient, c'est comme un ballet incessant. Drôle, blessant, jamais innocent. Et là, vous savez quoi ? Je suis perdue. Je ne sais pas si c'est le jeu, si c'est vrai ou ironique, sincère ou sarcastique je suis perdue là ! Il me faudrait quelque chose pour m'éclairer. Un sourire, un regard, quelque chose pour voir dans l'obscurité opaque. Mais là tu n'allumes rien du tout Evan. Rien du tout.

Je veux lui faire mal comme il m'a fait mal ! Je veux qu'il se souvienne à quel point elle était spéciale pour lui, à quel point il l'aimait. Par amour ? Peut être je ne sait pas. Tout ce que je veux, c'est que les souvenirs qui remontent à présent soient aussi douloureux que les miens. Même encore plus. Je veux que t'es mal comme moi. Parce qu'après tout, nous sommes pareil. Et quand je grimace de douleur devant le miroir, mon reflet grimace aussi. D'une douleur qu'il ne comprend peut être pas, mais grimace quand même.
Grimace Evan. Et souffre aussi. Montre que tu n'es pas le simple reflet d'un miroir.

-Allie. Elle s’appelait Allie. C’était ma sœur.

J'ai senti la légère hésitation qui précède le nom. Et je souris. Pour de vrai. Parce que je vois qu'il souffre autant que moi. Je sais à présent qu'elle était sa soeur. Du même sang chaud, même sang sorcier.

Mais qui était Mathias pour toi Lola ? Rien ?
Le doute naquit dans mon esprit tandis que cette phrase douloureuse sonne les cents coups dans mon esprit. Comme si une neige pure et douce c'était taché d'un sang n'ayant jamais eu de propriétaire. Je passais ma langue sur mes lèvres rosées, me posant cette question en boucle, le temps qu'elle trouve une réponse. Et quand elle vint, elle m'apparut comme une évidence.
Il n'était pas rien.
Il était tout.

Je ne sais pas quoi répondre. Je devrai dire quelque chose, je le sais, mais je n'ai rien à dire. Finalement, il était peut être sarcastique quand il me disait qu'il ne me trouvait pas inintéressante.

Elle n'attend pas. Ne réfléchit pas. Elle est juste là, avec juste lui. C'est à dire pas grand monde. Elle regarde ses yeux qui sont d'une couleur étrange. Ses chevaux bruns. Chez elle, tout est différent. Elle est blonde comme les blés. Ses yeux sont d'une couleur parfaitement définissable. Bleus. Ils sont bleus comme un ciel d'été sans nuage, sans rien qui vient gâcher une belle journée. Bleu comme l'eau des caraïbes. Bleus comme dans Le Grand Bleu, se film français qui fait rêver.

-" Et comment savoir quand tu ne joues plus ?"

J'aimerai vraiment, vraiment savoir. Parce que tu vois, quand tu ne joues plus, ça pourrait m'intéresser, parce que jouer, ça devient lassant au bout d'un moment. Dis moi que tu comprends, s'il te plaît, dis le moi et pense le. Dis moi que tu ne joues plus, soit sincère, je veux le voir au fond des yeux. Dis le moi !

Elle n'est pas si désespérée au point de supplier. Mais c'est comme quelque chose qui vous taraude, vous empêche d'aller plus loin, vous retient. Allez, libère là Evan. Libère là... Ou alors laisse là s'en aller.

-" Aide moi. Je suis perdue là... "

Comme tu peux dire ça Lola ? Comment tu peux l'avouer à cet inconnu ? Dis moi, explique moi ! Peut être qu'il ne l'est pas autant que ça ? Ne me raconte pas n'importe quoi, j'te croirai pas.

De toute façon, la vérité, je me fou que quiconque me dise la vérité. Moi, je veux qu'elle sorte de son regard, de sa bouche, de ses lèvres. Je veux qu'il le pense vraiment, je veux qu'il me regarde droit dans les yeux pour me le dire. Je veux toutes ses choses à la fois, la maintenant.

C'est l'histoire d'une petite fille et d'un petit garçon. Ils ne sont pas amoureux. Ils ne sont pas amis, ils ne sont pas frères et soeurs. Il ne sont pas copain, ce ne sont pas des connaissance, ni encore des voisins. Ils ne sont jamais vu et pourtant ils sont là, comme des gamins à jouer à un jeu d'adulte dans le noir. Ils ne sont rien ? Non.
Ils sont tout.

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MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptyLun 28 Nov 2011 - 20:09

« But last night
We fell apart
And broke to pieces… »

    Quand j’étais enfant, il y avait un oiseau dans mon jardin. C’était un très bel oiseau, avec ses plumes bleues parsemées de reflets argentés.
    Mais cet oiseau ne volait pas. Pas plus qu’il ne bougeait en fait. Il n’était pas mort pourtant. Non, il était simplement enfermé dans une cage. Prisonnier de ces barreaux de fer.
    C’est triste un oiseau qui ne peut pas voler. Il regardait ses comparses avec envie, étirer leurs longues ailes gracieuses dans le ciel, se jouant des lois de la pesanteur.
    En ce moment même, je me sens un peu comme cet oiseau. Prisonnier d’une toile que j’ai contribué à tisser. Incapable de reculer. Ou d'avancer.

    Les mots ne sont que des mots, mais ils font mal. Blessent. Torturent. Écorchent.
    Et les miens l’ont touchée.

    C’est un jeu dangereux auquel nous nous prêtons, secondes après secondes, minutes après minutes. Un jeu sans cartes, sans règles et sans couteaux. Et peut-être bien qu’il n’y aura pas de vainqueur, finalement. Juste des blessés dont il faudra s’efforcer de recoller les morceaux.
    Morceaux d’amour, morceaux de haine, morceaux de vie. Ma vie. Sa vie.
    Quelle différence après tout ?
    J’aimerais pouvoir dire que cela n’est qu’un jeu, foutaises, balivernes, élucubrations et j’en passe ! Mais ce serait mentir.
    Et les miroirs, eux, ne mentent pas. Ils se contentent de faire ce qu’on leur demande de faire. Lever une jambe, agiter une main…
    Les miroirs, eux, ne souffrent pas.
    Ne ressentent rien. Ne comprennent rien. Non, les miroirs ont beau nous faire miroiter ce que nous sommes en apparence, ils restent des miroirs. Ils restent de vieux bouts de verre sur le mur de la salle de bain. Ils ne sont que le reflet de ce que nous sommes vraiment.
    Je ne suis pas ton reflet, Lola, pas plus que tu n’es le mien.

    Nous sommes simplement deux être à part entière,
    Qui se ressemblent,
    Et tentent d’avancer,
    Malgré leur passé qui les poursuit,
    Ensemble.


    Les minutes s’égrènent, le temps file, et la nuit, comme la vie, poursuit son chemin.
    Tant qu’on respire encore.

    Et maintenant, je suis perdu. Paumé. Déchiré entre des pulsions contradictoires.
    Tu devrais te bouger, Evan. Et vite. Si tu ne veux pas t’enraciner sur cette place. Il n’est pas encore trop tard… Tu peux encore la planter là. Oui, seulement, ses yeux bleus et tristes me retiennent aussi sûrement que des chaînes d’acier.
    Dis-lui, Evan. Fais ce que tu fais si bien. Fais la souffrir. Regarde son petit cœur se tordre dans un dernier soubresaut, avant de lâcher prise et d’abandonner. Dis-lui qu’elle n’est rien pour toi. Pour personne d’ailleurs. Dis-lui. Et reprend le cours de ta vie là où tu l’a laissé en suspens, quelques heures auparavant, sur cette place déserte.
    Elle me jette un long regard scrutateur. Impossible d’interpréter avec exactitude la multitude de sentiments qui découle de ce regard, pour se déverser en plein dans mon cœur.
    C’est ce même regard qui me persuade de rester.

    Elle sourit. Je ne sais pas pourquoi mais elle sourit. À Mathias, à la nuit ou à moi, je n’en sais rien. Quelle importance ? Mathias et Lola. Allie et Evan. Tellement similaires…
    Elle est jolie, Lola. Elle a des yeux d’un bleu ciel, comme un ciel d’été sans aucun nuage. Des yeux à faire chavirer les cœurs. Et la seule personne susceptible de chavirer ici, c’est moi. Sauf que cela fait bien longtemps que j’ai quitté le navire… Il y a sept ans exactement. Sept longues années se sont écoulées depuis ce soir. Vous savez, sept ans, ça paraît innocent. Mais lorsqu’on est seul, sept ans, c’est infiniment long.
    Mais je parlais de Lola. Sa bouche, elle, est vermeille. Rouge comme les framboises, rouge comme un coucher de soleil, rouge comme le sang. Ce même sang qui nous sali les mains à tous les deux et qui a jeté un voile sur notre passé.

    -" Et comment savoir quand tu ne joues plus ?"

    Mes sourcils se froncent, une lueur de curiosité attise mon regard. Plus que la question, c’est son intonation particulière qui me persuade de ne pas lui rire au nez. Il y a quelque chose d’inhabituel dans sa voix, quelque chose qui ressemble à une véritable inquiétude. J’ai, l’espace d’un instant, l’étrange sensation qu’elle vient d’allumer son unique feu de détresse. Elle me fait des grands signes, appelle à l’aide et personne ne vient. Je reste là à la regarder, sans rien dire, comme paralysé.

    Peut-être est-ce moi qui me berce d’illusions. Peut-être qu’il n’y a rien de plus dans sa question qu’une petite remarque sarcastique. Peut-être, peut-être pas… Difficile de trancher.
    Je pensais que justement, cela faisait partie du jeu. D’être constamment dans l’incertitude. Il faut croire que ça ne lui suffit plus. Mais je n’ai rien à t’offrir que tu ne possèdes déjà, Lola.
    Et puis, qui me dit que tu ne joues pas, toi ?

    Toujours cette méfiance. Réponds-lui Evan, puisqu’elle veut savoir ! Réponds-lui ! Cette phrase me martèle le crâne, tandis qu’un étau se referme sur ma gorge.
    Aurais-je voulu parler, j’en aurais été incapable. Les mots, ces mots justes, vrais, que j’aurais voulu lui offrir, se noient avant d’avoir franchi mes lèvres.
    Serais-je devenu incapable de communiquer ?
    La situation a tout de même un aspect comique. Je viens de me livrer à une inconnue, je lui ai même parlé de toi, Allie, et voilà que je suis incapable de lui dire où sont les limites de ce fichu jeu. À moins qu’il ne s’agisse de mes limites…

    J’aurais voulu te dire pourquoi je t’ai remarquée, pourquoi je ne me suis pas contenté de passer mon chemin quand il en était encore temps. J’aurais voulu te dire que ce n’est pas la lumière, blanche, éclatante, pure, qui se dégageait de tes mains qui m’a attiré mais plutôt cette petite lueur d’espoir au bout d’un tunnel qui continuait de briller, en toi.
    J’aurais voulu te dire qu’il n’y a jamais eu pour moi de jeu plus réel que celui-ci… J’ai préféré me taire.
    L’ancien Evan lui aurait dit, lui.
    Mais tu comprends, Lola, je ne peux pas te laisser t’en aller.

    -" Aide moi. Je suis perdue là... "

    C’est bien la dernière chose que je m’attendais à entendre ! Mon incrédulité doit d’ailleurs être inscrite en lettre d’or sur mon visage. Je devrais me réjouir de cette victoire, qui risque fort d’être la dernière. Pourtant, je ne peux en profiter pleinement. Oui parce que, tout cela est bien beau, mais je suis sensé l’aider. L’éclairer. Ce n’est pourtant pas moi qui faisais flotter de jolies petites sphères lumineuses ! quelle ironie du sort..

    Crois-tu sincèrement que je ne suis pas perdu, moi ?

    Et, mu par un réflexe sorti d’on ne sait où, j’approche mon visage du sien, jusqu’à ce que nos fronts se touchent presque.
    Mais qu’est-ce que tu fous, Evan ? À quoi tu joues ?
    J’ignore magistralement la petite voix intérieure qui me souffle de déguerpir.
    Puis, avec une douceur que je ne me serais pas soupçonné, je pose mes lèvres sur les siennes.
    Lorsque nous nous séparons, une poignée de seconde plus tard, je me sens un peu moins vide. Un peu moins seul.
    Et qui sait, peut être même un peu plus proche de l’Envol.

    - Là je ne joue plus.


    Après tout,
    Ce ne sont que des enfants,
    Qui jouent au chat et à la souris,
    Sans que personne ne puisse dire avec certitude,
    Qui est le chat et qui est la souris.


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Humain Noir
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MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptyMar 29 Nov 2011 - 13:39

« Ce n’est qu’un humain.
On lui tire une balle en plein cœur
Et il s’effondre comme les autres. »

Je te vois.
Vous avez vu ce film, Avatar ? Il n'a aucun rapport avec ce qu'on est en train de vivre, assurément. Enfin, peut être que si. Quand ils se disent 'Je te vois', ce n'est pas je te vois comme on le dit couramment. C'est plutôt dans le sens, je te vois, toi à l'intérieur, toi à l'extérieur, toi tout entier.
Toi pour de vrai. Mais seulement, je me demande si nous nous voyons vraiment. Puis-je voir ce qu'il est à l'intérieur ? Je ne crois pas. Et comme nous sommes un peu identique, je sais que c'est aussi un peu par pudeur. Parce que si on découvre tout à l'autre, que nous restera-t-il à protéger ? Rien. Parce que je n'ai ni famille, ni réels amis, ni un copain .. régulier. Et lui, le sacrifierais-je vraiment comme les autres ?

Peut être pas comme Lola. Mais on ne change pas du jour au lendemain. Si cela pouvait sauver ta vie, tu le pousserai en souriant dans la fausse au lion sans te retourner, tu lui passerai la corde au cou, tu te sauverai. Non, on ne se change pas du jour au lendemain. Mais contre quelque chose d'aussi futile qu'est de l'argent, le sacrifierais-tu ? Si jamais son visage aux yeux si particulier se retrouvait sur le papier glacé de tes missives ? Aurais-tu le choix seulement ?
On a toujours le choix, Lola.
Et puis un jour, la jeune Lola à regardé ce film. Wolf. Elle l'avait apprécié, mais pas tant que ça au final. Il résonnait étrangement dans ses oreilles, miroitait sans cesse devant ses yeux bleus. Elle avait toujours peur d'entendre les mots que Randall dit à Laura. Un peur inconnue. Quels mots seulement ? Ceux-là.

«Je crois que je comprends exactement où vous êtes, vous êtes très belle et vous croyez que les hommes ne s’intéressent à vous que parce que vous êtes belle, mais ce que vous aimeriez c’est qu’ils s’intéressent à vous parce que vous êtes vous ! Le problème c’est que toute cette beauté mise à part, vous n’êtes pas très intéressante, vous êtes revêche, vous êtes agressive, vous êtes d’humeur maussade et renfermée. Je sais que vous voudriez quelqu’un qui dépasse tout ça et découvre la vraie personne qui se cache derrière. Mais la seule raison pour laquelle on prendrait la peine de dépasser tout ça, c’est parce que vous êtes belle ! Quelle ironie du sort, en fin de compte votre vrai problème c’est vous !»

Voilà. Cette tirade, ces phrases, ces mots, tout ça l'a touché plus qu'elle ne l'aurait crut. L'a touché exactement comme Evan l'a fait. Touché. Touché. Touché. Touché. Son coeur bat un peu trop vite à son goût, parce qu'elle est tombée bien trop bas à son goût. Elle s'est ouvert, sans rien attendre en retour. Vraiment ? Attends-tu vraiment la même chose d'Evan seulement ? Non. Elle sait qu'il ne s'ouvrira pas comme elle l'a fait. Mais elle attend quand même, quelque chose. Elle s'humecte les lèvres. Lèvres d'un rouge profond. Regarde Evan. Mais pour de vrai.
Elle le voit.

J'ai envie de partir, disparaître, envie d'avoir été voyante pour faire en sorte de ne jamais l'avoir rencontré, je voudrai disparaître sous terre, n'importe où ! Mais pas ici. Pas face à lui. Ces yeux semblent me scruter, me dépouiller. Je n'aime pas ça. Je n'aime pas le fait d'avoir prononcé chacun des mots qui m'a mené là. Mais puis-je seulement partir ? Après tout ce que j'ai dis ? Pensé trop fort. Bien trop fort. Et si il tourne les talons, il aura gagné. Il en a conscience je crois. Et il m'a dit qu'il gagnait toujours. Mais je ne crois pas. Je ne crois pas qu'il puisse faire ça hein ? Non. Dites moi qu'il ne disparaîtra pas. J'en ai besoin.

Il semble incrédule. Elle l'a touché, mais pas de la même façon qu'il l'a fait auparavant. Elle pourrait se reprendre changer d'un coup et laisser un sourire sarcastique envahir son visage avant de balancer un ' J't'ai eu ! Minable ! ' Ou du genre. Mais sera-t-elle vraiment crédible ? Ses lèvre se pincent, elle hésite.

Tu vois Lola. Tu disais que rien ne pouvait plus te toucher, que tu t'étais tellement refermer sur toi même que le monde pourrait s'écrouler, ça ne changerait rien pour toi. T'avait raison. Et là tu t'ouvres, comme ça, face à un inconnu ?

Elle aurait brisé ce soit disant miroir qui lui faisait face pour ne plus le voir, lui tout entier. extérieur, intérieur, elle s'en fichait. Elle ne voulait plus rien voir du tout. Rien. Personne. D'un coup de poing rageur elle aurait brisé la glace, elle aurait éparpillé chacun de morceaux pour ne plus y faire face. Mais elle n'avait pas le choix. Il n'était pas son reflet. Et pourtant...

Mes lèvres.
Sur les siennes.
Ses lèvres.
Sur les miennes.

Ma main.
Sur sa nuque.
Ses cheveux.
Sous mes doigts.

Souffle coupé.
Yeux fermés.
Crispée ?

Détendue.
Je suis moi.
Et je le vois.



-Là je ne joue plus.

Je ne sais pas quoi dire. Moi non plus je ne joue plus. La Lola qui assurait qu'elle se servait des hommes, de tous les hommes.
Mais pas Evan. Elle ne sait pas si il est vraiment, vraiment différent de tous les autres. S'il ne voudrait pas se tirer à l'anglais sitôt après avoir finit sous la couette. Elle ne sait pas si il ne se sert pas d'elle ou peut être bien qu'il voudra la tuer ? Elle ne sait pas.
Mais franchement, elle s'en fou. Ce moment, il était à elle, à lui. A eux. Ses lèvres souriaient un peu timidement. Mes ses yeux, riaient. Son coeur battait toujours aussi vite.

Que dire ? Parler seulement ? Que dire... Que dire.. Elle se mord la lèvre inférieure dans un geste un peu provocateur. Un peu ? Bon, beaucoup. Elle veut encore ses lèvres, elle veut ses mains sur elle, elle veut encore quelques secondes. Elle voudrait toucher le bonheur du bout des doigts.
Alors ses doigts fins enlacent sa nuque et elle plaque à nouveau ses lèvres sur celle d'Evan. Si elle ne l'avait pas fait, elle l'aurait regretté. Elle n'aurait pas pu se cacher sur le fait que c'était un inconnu. C'était tous des inconnus. Ni qu'il était sorcier noir ! Elle même était aussi noire que du charbon. Puis humaine, sorcier.. il n'y a que pour les fous qu'il y avait de réelles distinctions. Elle se recule tout légèrement. Elle ne voulait plus être celle qu'on suivait car elle n'était pas si moche. Elle voulait être celle avec qui on voulait rester un peu plus longtemps. Celle qui, quand elle partait, on aurait voulut la retenir.

Retiens moi...

Elle le fixe un instant. Puis ces mots qu'elle regrette déjà passent ses lèvres sans qu'elle n'ait plus les retenir. Elle aurait voulut pourtant. Mais c'est trop tard. Il tombe. Parfaitement audibles.

-" Je devrai y aller.."

Il était tard, certes, mais je n'ai pas peur du noir, j'ai tout ce qu'il faut pour m'éclairer. Alors pourquoi, pourquoi ? Explique moi, je ne comprend pas.

« La victoire appartient à celui qui y croit le plus et surtout le plus longtemps. »

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MessageSujet: Re: On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.   Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. EmptyVen 2 Déc 2011 - 23:47

Destinée -  On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter. G4fcsplc

« No hope,
No love,
No glory,
No happy ending… »

    Dans les contes de fées, tout fini toujours bien pour les gentils. Ou du moins, le mot fin est écrit trop vite pour qu’il y ait place au doute.
    Les gentils se marient et ont beaucoup d’enfants. Point final.
    Mais vous êtes-vous déjà seulement demandé ce qu’il se passait après ? Ce qu’il se passait, pour les autres, les méchants, ceux dont on ne parle pas puisqu’ils n’ont pas rang de héro. Ce qu’il se passait, une fois que les gentils finissaient, eux aussi, par être victimes du temps.
    Vous êtes vous déjà demandé ce qu’il se passait, une fois que toutes les pages du livre étaient tournées ?

    J’ignore à quel camp j’appartiens, toujours est-il qu’en ce moment même, je donnerais cher pour inscrire les trois misérables lettres du mot fin. Le rideau se fermerait et les applaudissements empliraient la salle, comme font les gens, après une pièce ou un bon film. Les enfants, eux, refermeraient leur livre avant de s’endormir, de belles images plein les yeux.
    Mais nous ne sommes pas dans un conte de fées.
    Lola et moi n’allons pas nous marier et je suis bien décidé à ne jamais avoir d’enfants. Personne ne viendra écrire le mot fin, pas plus qu’il n’y aura d’applaudissements, et le seul rideau qu’on tirera sera celui du soleil en train de se lever.
    Et qui vous garantit que les princes et les princesses vécurent heureux ? Personne. Strictement personne.

    Alors qui pourra m’expliquer pourquoi ? Pourquoi je me retrouve ici, pris dans mon propre piège. Pourquoi j’ai ce goût à la fois amer et agréable, ce parfum d’espoir, sur les lèvres.
    Vous savez, des filles, j’en ai connu un paquet (ai-je déjà précisé que j’ai un charme fou ?). Quelques flirts, une petite amourette par-ci par-là... Rien de bien palpitant. C’est certain, je n’ai pas la palme d’or du prince charmant. Une vie sentimentale ne m’intéresse pas, je l’ai déjà dit, les sentiments c’est encombrant. Ou bien je suis trop orgueilleux pour aimer quelqu’un d’autre que moi !
    Alors pourquoi toi ? Nous ne sommes pas amoureux, nous ne sommes même pas amis. Tu n’es pourtant pas la première inconnue que j’embrasse (et probablement pas la dernière)…

    À ma grande surprise, elle me rend mon baiser, m’ôtant la pénible tâche de tergiverser davantage. Nos lèvres se cherchent, se trouvent, pour ne plus se lâcher. Elle a passé un bras autours de ma nuque tandis que j’enlace sa taille. Elle m’embrasse. Ou peut-être est-ce moi… Je ne vois plus très bien la différence. D’abord, pour l’empêcher de dire des bêtises et ensuite parce que je crois bien que j’en avais envie.
    C’est à ce moment-là que le rideau devrait se fermer.
    J’ouvre les yeux.
    Lola est toujours là, serrée contre moi. Je secoue la tête, un sourire amer sur les lèvres. Ce serait tellement plus simple…

    Je lis dans ses yeux qu’elle a compris. Et c’est là que ça se complique. Elle s’apprête à dire quelque chose. Supplier, crier, injurier… Je n’en sais trop rien. Mais faites qu’elle se taise. Qu’elle se…

    -" Je devrai y aller.."

    Je devrais y aller… Comme ces simples mots sonnent creux. Dit-on à quelqu’un qu’il devrait pleuvoir ? Qu’il devrait mourir ? Qu’il devrait aimer ? Dit-on à quelqu’un qu’on devrait y aller ? Je ne crois pas.
    Fichu conditionnel.
    Et moi, je devrais te retenir, n’est-ce pas ? Foutaises ! Je ne dois rien à personne. Je détourne le regard et tente de juguler la colère sourde que je sens monter en moi. Et bien pars, Lola, pars ! Je ne te retiens pas.

    Les secondes deviennent minutes. Qui s’enchaînent et se déchaînent. Laissant un sillage macabre dans mon esprit dévasté.
    Nous nous taisons, tandis que je fais taire ma colère. Une colère qui prend peu à peu des allures de regret.
    De toute façon, il n’y a rien à dire, rien à faire. Les pages du livre son tournées, le prince et la princesse maudits vont retrouver leur placard.
    Un petit verre et je t’aurais déjà oubliée, Lola. Parce qu’après tout, tu n’es qu’une fragile petite humaine aux beaux yeux.
    J’hoche lentement la tête.

    - Tu as raison, il se fait tard.

    Aurais-je oublié d’ajouter que les rues ne sont pas sûres pour une jeune humaine ?
    Un sourire malsain fend mon visage. À présent, je ne ressens plus rien. Plus de peine, plus de colère, plus de regrets. Plus rien. Je suis vide. Comme je l’ai toujours été. Il faut plus d’un joli sourire pour changer une personne du jour au lendemain.
    Mon choix est fait de toute façon, il est trop tard pour revenir en arrière. Je ferme les yeux, me concentre intensément. Et j’inspire à fond. Utiliser mon don, c’est comme reprendre une grande bouffée d’oxygène, après une plongée sous marine.
    Je visualise l’espace. Ce qu’il me faudrait, c’est une petite rue, à l’abris des regards indiscrets. J’en choisis une au hasard.
    Je lui effleure la joue, puis me ravise.

    - Au revoir Lola.


    À peine le temps de lui glisser ces quelques mots, sur une note un peu trop douce, et je ne suis plus là. Je veux dire, je ne suis plus là, dans cette rue, avec cette fille. Je suis… ailleurs. Où suis-je d’ailleurs ?
    Cela n’ayant finalement que peu d’importance à mes yeux, je me mets en marche. Je ne sais pas où je vais, mais j’y vais.
    L’ennui, lorsqu’on est seul, de nuit, dans les rues, c’est qu’il n’y a pas une multitude de choses à faire. Et lorsqu’on ne sait pas quoi faire, on pense.
    Penser c’est mal. Ou plutôt, ça fait mal.
    Moi, je pense à Lola. Je pense à elle à l’extérieur (ses lèvres, sa nuque, ses… stop !), mais aussi elle à l’intérieur.
    Pas une fois je ne me suis demandé pourquoi j’étais devenu incapable de communiquer. De la retenir.

    J’ai marché jusqu’à l’aube. Plus tard, bien plus tard, mes pas m’ont conduit jusqu’à une petite place qui m’était étrangement familière. Il m’a fallu un certain temps pour comprendre qu’il s’agissait de cette même place, où j’avais rencontré Lola quelques heures auparavant. Il y a une éternité. Je l’ai trouvée bien vide, et bien sombre.

    J’ignore si nos chemins se recroiseront un jour, Lola. Une part de moi l’espère tandis que l’autre le redoute. Mais sache au moins une chose : je ne me regarderais plus jamais de la même façon dans la glace.
    Et même si ça fait mal de l'admettre, tu risques de me manquer. Je ne suis vraiment pas dans mon état normal, aujourd'hui...

    Et à l’avenir, je me souviendrais de ne plus blâmer ceux qui ont choisi la mort. Parce que tu comprends Lola, il n’y a pas de fin heureuse. Surtout pas pour des gens comme nous.

    On rencontre souvent sa destinée par les chemin qu’on a prit pour l’éviter…


_________________

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On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on a pris pour l’éviter.

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